C’est une déformation phonético- orthographique de l’expression courante, ‘’Et puis c’est tout’’, imaginée et commercialisée par une société d’exploitation de GSM de la place pour symboliser la rapidité et la facilité de ses prestations envers la clientèle. Quelle belle inspiration de la part de la Direction commerciale et du Marketing de cette société !
Si nous avions voulu emprunter cette admirable formule dans cet article, c’était pour aborder la question d’actualité, celle qui alimente tous les supports médiatiques, celle relative aux arrestations opérées au sein de la Douane Nationale et à la Direction Régionale des Impôts de Dosso. A cet effet, l’on nous annonçait une montagne de dossiers que la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) aurait traités et transmis à la Justice. Dans la foulée, d’autres auditions étaient attendues. Mais, depuis, plus rien à signaler du côté de la Justice. Que se passe-t-il réellement dans cette affaire ? Pourquoi ce brusque arrêt dans l’enclenchement de la machine judiciaire qui avait donné, pourtant, au départ, l’impression d’être lancée comme une fusée à 10.000 k/h ? Si c’était pour s’arrêter-là, pourquoi avoir décidé, alors, de s’engager dans cette voie noble de ‘’salubrité publique’’ ?
Autant de questions qui inquiètent bon nombre de citoyens sur le sort futur de cette opération d’assainissement et de moralisation de la vie publique nationale, que l’on ne saurait s’empêcher, en toute objectivité, de se poser au vu de la tournure actuelle des événements.
Le Président Mohamed Bazoum savait-il exactement ce qu’il faisait et où il mettait les pieds en décidant de mener ce périlleux combat pour la stabilité de son pouvoir, dont on connaît le côté artificiel, mais un chantier salutaire pour le pays ? En effet, de quelque côté que l’on veuille voir les choses, force est d’admettre que vouloir traduire devant la Justice ces dossiers de la HALCIA, c’est quelque part aussi, revisiter la gestion du régime précédent, celui d’Issoufou Mahamadou, du règne duquel remontent la plupart de ces dossiers. Or, lorsque l’on sait ce que le Président Bazoum croît devoir à l’égard d’Issoufou Mahamadou dans le destin qui est aujourd’hui le sien, l’on ne peut que se rendre compte des limites objectives de cette entreprise d’assainissement des finances publiques en cours actuellement. Pourrait-on traiter tous ces dossiers dans toute leur étendue et leur effectivité, sans risques d’ébranler la quiétude du régime antérieur ? C’est certainement- là la grande inconnue de cette équation algébrique aux allures d’un monstre mathématique à ajouter, probablement, à ceux pour la résolution desquels une rondelette somme d’un million de dollars américains est attribuée à la personne qui en trouve la clé. A l’analyse approfondie de la situation actuelle, l’on ne peut que s’apercevoir du caractère hasardeux de la démarche actuelle du Président Bazoum, du moins, du constat patent d’un paradoxe fondamental dans la volonté de celui-ci d’exercer le pouvoir sans en disposer des véritables leviers. C’est désormais un truisme au Niger de dire que Mohamed Bazoum est un Président plus ‘’désigné’’ qu’élu, un candidat imposé à l’intérieur même de l’appareil politique du PNDS/ Tarayya, a fortiori au peuple nigérien pour les raisons que l’on sait.
Voilà, en fait, tout le hic majeur à l’action du Président Bazoum, qui l’empêche objectivement d’atteindre ses objectifs politiques déclinés dans ce vaste et difficile chantier de redressement national ! C’est pourquoi de nombreux observateurs et citoyens assez avertis restent dubitatifs sur la portée réelle de cette opération actuelle qui risquerait, tout simplement, à court terme, d’être mort-née !
Au demeurant, si véritablement, le Président Bazoum décidait d’entreprendre cette oeuvre salvatrice pour le Niger et son peuple, il devrait, d’abord, commencer par disposer des commandes du pouvoir réel et effectif, en lieu et place d’une illusion de pouvoir, un pouvoir purement formel, symbolique et sans emprise concrète sur les hommes et les événements. En effet, l’on ne saurait bien diriger un pays dans un rôle de figuration, par procuration, par une sorte de régence qui ne dit pas son nom, comme semble être le cas de l’actuelle présidence désincarnée de Mohamed Bazoum. A cet effet, l’enfant de Tesker devrait se montrer plus souverain dans ses choix et décisions, en se défaisant de cette idée simpliste d’une dette morale contractée auprès d’Issoufou Mahamadou qui l’empêcherait d’avoir tout jugement objectif sur le bilan de la gestion politique et administrative. Personne au Niger ne lui demanderait, raisonnablement, de jeter en prison injustement Issoufou Mahamadou, car il n’a pas ce pouvoir qui appartient à la Justice. Aujourd’hui, tout ce que les Nigériens, dans leur majorité, souhaitent, c’est la nécessité de rétablir la justice sociale dans le pays, sans autres considérations de quelque ordre que ce soit, dans le sens du serment prêté le 02 avril 2021, dans le grand Amphithéâtre de la Salle de Conférence du Centre Mahamat Gandhi de Niamey. Ce serait alors pour donner un sens, une orientation honorable à son serment, en cherchant à se départir de tous ces préjugés et autres a priori élémentaires rédhibitoires à la réussite de son mandat présidentiel actuel.
Toute autre manière de concevoir et d’agir s’apparenterait à un renoncement, une abdication de ses responsabilités devant l’Histoire !
Affaire à suivre !
Aliou Badara