Président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), depuis le dernier congrès de décembre 2022, Haut Représentant du Président de la République et vice-président de la Fondation Issoufou Mahamadou (FIM), telle est, aujourd’hui, la triple casquette de Foumakoye Gado ! La particularité du cas de Foumakoye au sein du PNDS-Tarayya ne tient qu’à une seule chose, à savoir sa grande fidélité à Issoufou Mahamadou, mieux sa profonde dévotion à celui-ci, au sens religieux de ce terme.
Aujourd’hui, ce qui dérangerait davantage chez Foumakoye Gado, ce serait sans doute cette espèce de confusion de rôles qui semble régner dans la manière d’incarner ces différentes fonctions énumérées plus haut.
D’accord, il pourrait cumuler le poste de président de parti avec celui de Haut représentant du PR, puisque, déjà, un certain Seini Oumarou, président du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSDNassara), l’avait fait entre 2016 et 2021. En revanche, là où se poserait le problème, ce serait certainement au niveau du poste de vice-président de la FIM, qui est également une fonction de représentation qui pourrait faire ombrage avec celle de Haut représentant du PR, dans la mesure où Foumakoye pourrait aussi représenter le président de cette Fondation, en l’occurrence Issoufou Mahamadou. Comment, alors, dans ces conditions, concevoir un tel cumul entre un poste politique (Haut représentant du PR) et une fonction purement privée (vice-président de la FIM) ? N’y aurait-il pas, dans ce cas, risques de conflits d’intérêts, comme on dit souvent dans les démocraties séculières occidentales ? Lorsque le président de la FIM est empêché pour une raison ou pour une autre, et quand le Président de la République le missionne, à qui des deux devra-t-il répondre en priorité ? Un indice nous avait été donné lors des dernières vacances d’été des deux personnalités, qui se passaient, curieusement, au même moment, puisque Foumakoye avait préféré accompagner Issoufou Mahamadou à Dandadji qu’à faire de même pour le PR à Tesker !
Voilà, en fait, tout le problème actuellement chez Foumakoye, qui semble plus être au service d’Issoufou Mahamadou que du président Mohamed Bazoum ! On raconte même que lors de ses meetings politiques en tant que président du PNDSTarayya, il ne cite jamais, même par un simple lapsus, le nom du Président Bazoum. Au contraire, il ne tarirait jamais d’éloges à l’endroit de l’ex-président de la République, comme si celui-ci était toujours en activité. On ne l’entend jamais dire un seul mot sur la gouvernance actuelle, mais tresse toujours des lauriers sur la gestion antérieure, celle de son mentor politique. En réalité, la raison de cet état de fait résiderait probablement dans un manque de considération à l’endroit du Président Bazoum. D’ailleurs, la même remarque vaudrait pour les caciques du parti rose qui n’auraient accepté le leadership de Mohamed Bazoum qu’à leur corps défendant, plus un diktat de la part de ‘’Zaki’’ qu’un choix libre de la part de la majorité des apparatchiks du parti. Tous les pontes du parti rose, en aparté, ne disent pas du bien du Président Bazoum qu’ils ne trouveraient pas assez sympathiques, chaleureux. En réalité, le Président Bazoum cumulerait tous les défauts pour être un bon chef de clan politique comme l’avait pu être Issoufou Mahamadou, un pouvoiriste-né et passé maître dans l’art de la dissimulation et de la duplicité en politique. En effet, pour parvenir à ses fins politiques, Issoufou Mahamadou était capable de tout, de mettre de côté certains de ses principes et valeurs fondamentaux, juste le temps d’obtenir ce qu’il recherchait, quitte après de rebondir pour reprendre le chemin abandonné en cours de route. Ainsi, il était parvenu à gérer tout ce beau monde aux caractères et talents différents, parfois contradictoires, mieux à les agréger pour servir sa cause politique. Il était assez stratège pour exploiter le potentiel de chacun des éléments de ses troupes, sans frustrer personne, comme savent le faire les grands chefs mafieux qui ne laissent jamais en route un de ses bras armés, quelle que soit la situation et quels que soient les périls encourus. Même emprisonnés, ils ne les abandonnent guère et prennent souvent soin de leurs familles restées dehors. Mais, chez le Président Bazoum, il n’existe pas cet esprit de connivence, le personnage n’étant pas, sans doute, un assoiffé du pouvoir, un partisan du pouvoir pour le pouvoir, un mégalomane dans l’âme qui serait prêt à toutes les compromissions possibles pour le commandement suprême. En plus, son rapport avec l’argent et aux biens matériels ferait de lui un ange déchu au milieu d’un peuple de vampires. L’absence de cette dimension de ‘’tueur en politique’’ et l’austérité matérielle qui caractériserait le personnage constitueraient, probablement, aujourd’hui, le tendon d’Achille de sa gouvernance politique. Ce qui pourrait ouvrir la voie à toutes sortes d’exceptions nigériennes, comme ‘’deux présidents pour un Etat’’ ou autres incongruités de ce genre incarnées par le cas de Foumakoye Gado !
Adamou Maiga