Les entités autonomes techniques rattachées à la Primature, en l’occurrence les différentes autorités de régulation sectorielles ont été mises à contribution pour la production du Rapport d’évaluation, qui fait le point sur deux ans de l’action gouvernementale en matière de réalisations physiques et financières mais aussi en ce qui concerne l’évolution des principaux indicateurs sectoriels. En attendant de découvrir le contenu détaillé du rapport, le gouvernement a donné le ton, en présentant les facteurs notamment les chocs et défis qui ont entravé la bonne mise en oeuvre de ses actions sur les deux années. Concernant la sécurité des personnes et biens, le premier axe, le gouvernement a souligné d’importants succès à son actif parmi lesquels le retour sous escorte militaire des populations déplacées internes dans leurs terroirs d’origine..

Lors du Conseil des ministres du jeudi 23 mars 2023, le gouvernement a procédé à l’examen et l’adoption de son rapport d’autoévaluation de ses actions et réalisations durant les deux ans de règne du président Bazoum Mohamed, qui s’apprête à souffler ses deux bougies le 2 avril prochain. Le document récapitulatif des actions et réalisations des deux ans est intitulé ‘’Rapport sur la Performance de l’Action Gouvernementale’’.

Il est articulé autour de 7 axes d’orientation stratégique du gouvernement déclinés dans la Déclaration de politique générale du Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou à savoir : la sécurité et la quiétude sociale ; la bonne gouvernance et la consolidation des Institutions républicaines ; le développement du capital humain ; la modernisation du monde rural ; le développement des infrastructures économiques ; l’exploitation des potentialités économiques et enfin ; la solidarité et l’inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité. Il convient de le préciser d’entrée de jeu, le travail d’analyse et d’évaluation des actions du gouvernement dans ces différents secteurs a été réalisé par la Cellule d’Analyse des Politiques publiques et d’Evaluation de l’Action gouvernementale (CAPEG). Les entités autonomes techniques rattachées à la Primature, en l’occurrence les différentes autorités de régulation sectorielles ont été mises à contribution pour la production du Rapport d’évaluation, qui fait le point sur deux ans de l’action gouvernementale en matière de réalisations physiques et financières mais aussi en ce qui concerne l’évolution des principaux indicateurs sectoriels. En attendant de découvrir le contenu détaillé du rapport, le gouvernement a donné le ton, en présentant les facteurs notamment les chocs et défis qui ont entravé la bonne mise en oeuvre de ses actions sur les deux années. Concernant la sécurité des personnes et biens, le premier axe, le gouvernement a souligné d’importants succès à son actif parmi lesquels le retour sous escorte militaire des populations déplacées internes dans leurs terroirs d’origine. Mais la persistance des attaques terroristes dans toutes les régions affectées par la crise sécuritaire compromet gravement l’installation durable desdites populations qui se voient obligées de reprendre le chemin de l’exil forcé sous la pression des attaques. Si dans la région de Diffa les déplacements ont considérablement baissé, tel est loin d’être le cas à Tillabéri où les mouvements de populations n’ont pas baissé d’intensité depuis deux ans, du fait notamment des tueries, enlèvement de bétail et prélèvement d’impôts perpétrés par les groupes Jihadistes dans les villages. Les populations de la zone des trois frontières sont installées dans un calvaire sans fin, devant l’incapacité du gouvernement à leur assurer une sécurité durable. Concernant ce volet sécuritaire, il ne peut donc se prévaloir d’un quelconque bilan satisfaisant. Le faire, c’est insulter tout simplement ces dizaines de milliers de Nigériens vivant sur des sites d’hébergement temporaires grâce à l’aide des organisations humanitaires pour une durée indéterminée. En dépit de la forte militarisation présumée de la zone renforcée par le redéploiement de la force française Barkhane, le retour de la paix et de la quiétude reste toujours un voeu pieu dans la région de Tillabéri. Concernant le volet économique, le gouvernement dit avoir déployé d’énormes efforts pour la création d’une richesse, qui n’est malheureusement pas ressenti par les populations à la base. Au cours de ces deux dernières années, les conditions de vie des ménages citadins comme ruraux se sont considérablement dégradées en l’absence d’une véritable politique de protection du pouvoir d’achat des citoyens. Se murer derrière ‘’la hausse des prix des produits importés’’ liée ‘’aux tensions géopolitiques internationales’’, ‘’les effets de la crise du Covid-19’’ ou encore le déficit céréalier de la campagne agricole 2021 pour justifier la paupérisation croissante des populations ne saurait justifier l’échec du régime sur le plan économique. Des dirigeants soucieux de l’amélioration des conditions d’existence de leurs concitoyens cherchent des solutions pour soulager ces derniers lorsque le pays est confronté à des chocs extérieurs susceptibles de renchérir le coût de la vie. Qu’a fait concrètement le gouvernement pour contenir la flambée des prix des produits importés provoquée par la pandémie du Covid-19 ? Quelles mesures at- il prises pour maitriser l’inflation débridée qui est durement ressenti par les consommateurs en ce début de mois de Ramadan ? Le renchérissement du coût de la vie est en constante progression dans notre pays depuis 2012 à cause des nouvelles mesures antisociales imposées par le système aux citoyens d’une année budgétaire à l’autre. L’augmentation du prix du litre de gasoil à la pompe imposée en 2021 par le gouvernement est emblématique à ce propos. Pour le citoyen lambda, les performances d’un gouvernement se mesure à l’amélioration de ses conditions de vie, pas à une quête effrénée de croissance à deux chiffres qui n’est pas lisible dans son train de vie quotidienne. Il faut que ce régime le comprenne, l’admette et rectifie le tir. Sur la question de l’environnement, le gouvernement a parlé d’efforts importants dans le cadre de la gestion durable des terres, mais cela n’a pas empêché aux bases productives de continuer à subir durement les effets du changement climatique. On n’est donc pas sorti de l’auberge. Et pour longtemps !

Tawèye