Une floraison de réalisations individuelles à la limite de l’insolence
Voici comment et pourquoi des immeubles poussent dans tous les coins de Niamey à un moment où les caisses de l’Etat sont vides et où l’on est obligé d’annuler des concours, supprimer de milliers de postes budgétaires d’enseignants dans le but d’avoir, ne serait-ce qu’un petit souffle dans la masse salariale devenue aujourd’hui un véritable boulet d’étranglement. Dans un pays qui a du mal à assumer ses dépenses de souveraineté, c’est un crime. Et ce n’est pas que notre pays manque de ressources, mais bien parce que ces ressources sont très mal gérées ou dilapidées. Et il est bien curieux d’assister dans ce pays où l’Etat manque du minimum vital, qui régulièrement classé dernier en matière d’indice de développement humain (IDH) par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à cette floraison de réalisations individuelles à la limite de l’insolence. C’est que pour beaucoup d’observateurs, c’est juste un transfert des biens de l’Etat vers le compte de certains individus, plus préoccupés par leur réalisation personnelle au détriment de celle du peuple.

L’usage des prête-noms est en soi un aveu de culpabilité
C’est vrai, et c’est connu depuis, le peuple souffre plus par ceux qui parlent en son nom à tout bout de champ. Mais l’accumulation primitive a une limite. Elle a toujours une fin. Pire, elle conduit toujours son auteur, quand elle est faite de manière frauduleuse, dans des déboires certains. Bien de richesses mal acquises se sont évanouies du vivant même de leurs indélicats auteurs. Les exemples sont lé- gion. En revanche, la reconnaissance du peuple est éternelle, et la récompense divine inestimable. Du reste, l’usage des prête-noms est en soi un aveu de culpabilité. Et l’histoire des prête-noms finit généralement comme l’histoire de Jean Miché Kankan et son ami Manjounga.
Affaire à suivre

K.M

14 septembre 2017
Source : Le Courrier