Cette volonté de renouer le contact avec l’Opposition affichée par le Premier Ministre intervient dans un contexte marqué par la préparation des prochaines élections. Il s’agit notamment de la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), du projet d’élaboration du fichier électoral biométrique, des processus qui nécessitent un large consensus, et pour lesquels les temps sont comptés. Ce qui nous amène à poser la question suivante : Ces différentes phases se feront-elles sans l’Opposition. Autrement dit, Max et ses camarades s’éterniseront-ils sur le chemin des préalables ? Pour un acteur de la société civile nigérienne réagissant à la réponse du FRDDR exprimant son refus de participer au CNDP, il y a espoir d’une reprise de dialogue dans les plus brefs délais, dès lors que les échanges de correspondances empruntent un ton courtois. On peut le croire mais faut-il seulement que les deux parties acceptent une facilitation locale. Toute chose que ne semble pas vouloir l’Opposition qui exigerait des pourparlers sous une égide extérieure. Mais en est-on vraiment là ? Dans un pays où toutes les institutions fonctionnent normalement et régulièrement, où l’Opposition jouit de tous droits garanties par la Constitution, celle de vociférer, d’insulter, d’invectiver et de marcher et dispose de ses représentants à l’Assemblée nationale, la rigidité de Max et ses camarades est incompréhensible. A moins que pour le FRDDR, la démocratie ne soit tout simplement synonyme de contestation. Auquel cas, les partis non-affiliés et la société civile vont continuer de garantir la fiabilité du processus électoral jusqu’à l’avènement d’une Opposition républicaine.

Oumarou Kané

20 septembre 2017
Source : La Nation