D’après la télévision nigérienne, l’ampleur des échanges avec les jihadistes risque de compromettre tous les efforts consentis dans la lutte contre Boko Haram. « Des gens ont été formellement identifiés, mais on leur laisse une dernière chance pour se ressaisir », selon un élu local.

Commerçants au bord de la ruine

Pour contenir les attaques incessantes et les infiltrations des insurgés nigérians, Niamey a décrété l’état d’urgence et un couvre-feu à Diffa. Les autorités ont évacué des zones sur le lac Tchad, interdit le commerce du poisson et des poivrons, fermé des marchés. Les ventes de carburant et d’engrais sont aussi soumises à des autorisations préalables.

Les membres de Boko Haram profitaient des marchés pour s’infiltrer au Niger ou pour revendre les animaux volés, selon un élu local. Mais des commerçants, au bord de la ruine, réussissent à contourner ces mesures pour ravitailler les islamistes nigérians basés de l’autre côté de la frontière.

L’astuce consiste à stocker des vivres dans la broussaille, tout près de la frontière. La nuit, les éléments de Boko Haram viennent les chercher en déposant de l’argent au même endroit.

Diffa abrite quelque 300 000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent au milieu d’une population locale déjà très pauvre, selon l’ONU qui demande à la communauté internationale d’accroître son soutien financier.

30 septembre 2017
Source : http://www.jeuneafrique.com/