Pour marquer cette journée mémorable, des actions de sensibilisation sur le thème, et sur l’historique de la journée sont prévues afin que les cibles qui sont les femmes rurales s’approprient de la journée et qu’elles prennent conscience de leur situation et de l’importance de leur contribution à l’atteinte des ODD. C’est également une occasion d’assurer davantage une plus grande mobilisation des différents partenaires au développement pour la prise en charge des actions visant l’autonomisation économique de la femme au Niger. Dans son message, la ministre Elback Zeinabou Tari Bako a situé l’historique de cette journée, rappelant que celle ci trouve son origine dans les mouvements ouvriers du tournant du 20ème siècle en Amérique du Nord et dans toute l’Europe.
Depuis lors, la journée internationale de la Femme a pris une nouvelle dimension mondiale pour les femmes des pays développés comme pour celles des pays en voie de développement. Ainsi, elle a été proclamée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, à l’occasion de la décennie de la femme en 1975, pour marquer les marches historiques des femmes en mars 1907 et 1908 en vue de revendiquer leurs droits au suffrage.
Selon la ministre en charge de la promotion de Femme, le choix de ce thème se justifie par l’engagement que son département ministériel doit prendre pour une grande action de plaidoyer afin de faire face aux situations de dépendance de la femme qui sont entre autres : la dépendance sociale matérialisée par un faible pouvoir de décision, une pénibilité de vie, des barrières à l’accès aux services sociaux ; la dépendance financière qui se matérialise par un faible revenu, de nombreuses barrières à l’accès aux connaissances, aux emplois et aux ressources productives (Terres, outils, intrants).
Le choix de ce thème se justifie également du fait que la pauvreté touche encore plus de la moitié de la population dont 73% sont des femmes. Evoquant la situation de la femme au Niger, la ministre a dénoncé la violation constante des droits des femmes et leur marginalisation. Les femmes croulent sous le poids des travaux domestiques, le poids des traditions et des coutumes, et sont victimes des mauvaises interprétations des préceptes de l’islam. Mme Elback Zeinabou Tari Bako d’indiquer que la promotion de l’équité de genre et la demarginalisation des femmes sont aujourd’hui des principes qui sont acceptées comme étant essentiels pour le développement humain et l’éradication de la pauvreté.
Pourtant « citoyennes à plus de 50% de la population du Niger et en tant qu’actrices de développement, les nigériennes jouent un rôle déterminant dans le développement du pays en menant des activités génératrices de revenus dans tous les secteurs de production (agriculture, élevage, artisanat, petit commerce…). Cependant, leur contribution à la création des richesses est limitée du fait qu’elles n’ont pas suffisamment accès au crédit et que les outils modernes de production et de transformation des produits ne leur sont pas toujours accessibles » a relevé la ministre.
Elle a en outre cité plusieurs actions menées par l’Etat et ses partenaires avant d’affirmer que des progrès importants ont été enregistrés au Niger par rapport à la situation de la femme en matière de développement. D’après Mme Elback Zeinabou, les contraintes qui entravent l’équité de genre et l’autonomisation des femmes ont toutes la même source : les rigidités socio culturelles qui entravent l’éducation et l’autonomisation économique des femmes.
Aïssa Abdoulaye Alfary et Rachida Abdou Ibrahim (Stagiaiare)
08 mars 2017
Source : http://lesahel.org/