C’est encore Bazoum qui déclare qu’il y a, dans les rangs des Forces armés, des officiers « ethnicistes ». Des paroles que l’on pouvait attendre de n’importe qui sauf d’un dirigeant, ministre de la République de son état.

Le président du PNDS est également celui qui a déclaré que le fichier électoral sur la base duquel le président Issoufou s’est dit réélu est si mauvais qu’il ne peut servir à organiser des élections locales pourtant moins importantes que les présidentielles de 2016.

C’est aussi Bazoum qui dénote une arrogance extraordinaire vis-à-vis des enseignants auxquels il attribue un « statut juridique précaire » pour les défier.

Sur le même sujet, samedi, à l’Assemblée nationale, il a réitéré les mêmes menaces. Ce qui n’est pas de nature à favoriser l’apaisement nécessaire pour le sauvetage de l’année scolaire en cours.

Tout ceci, pousse, bien d’observateurs, y compris dans les rangs du parti rose, à se demander pour qui roule Bazoum Mohamed. Certains avancent l’idée que l’homme est certain de ne pas être le dauphin du Président Issoufou dans le cas où celui-ci ne voudra pas remplier pour un mandat de trop. Les tenants de cette hypothèse voudraient que le président du PNDS-Tarayya s’atèle à des actes de « sabotage » en vue des élections de 2021.

D’autres, en revanche, estiment qu’il n’en est rien, que le ministre Bazoum, comme le plus part de ses camarades politiques, ne maîtrise pas le langage diplomatique si nécessaire pour un gouvernant. Ce faisant, il dit des choses déplorables pour ensuite les regretter. Mais en fait, si tel est le cas, il devait au moins se corriger au fur et à mesure puis qu’après tout il est dans le gouvernement depuis plus de 6 ans maintenant. C’est presque le temps qu’il faut pour obtenir le doctorat en médecine et c’est plus que le Master dans n’importe quel domaine. Donc, s’il le voulait vraiment, il aurait appris à contrôler son langage et à ne pas affaiblir son camp avec un verbiage indigne de son rang.

Quoi qu’il en soit, Bazoum Mohamed n’a aucun intérêt apparent à œuvrer à la perte du régime du président Issoufou. Ils ont – oh combien – réussi à conquérir le pouvoir d’État ensemble, ils le gèrent ensemble et bien entendu, ils en partagent le bilan, bon ou mauvais. De même, le moment venu, ils auront à répondre, ensemble, des travers de leur régime. Aussi, les militants et sympathisants du parti au pouvoir commencent à douter sérieusement de la position véritable de leur leader : Bazoum Mohamed.

 Moussa Hassane

11 avril 2017 
Source : Canard en Furie