Si l’on ajoute à cela la manière insultante avec laquelle le président Issoufou à arracher sa réélection, c’est tout le peuple nigérien qui fait l’objet de provocation. Sur quoi compte véritablement le PNDS ? Sur son écrasante majorité d’une soixante de partis politiques ? Pas évident puisque des sources proches de la MRN (Mouvance pour la renaissance du Niger) indiquent que la déclaration susmentionnée avait fait l’objet de discussion au sein de la majorité. Sur les partis politiques présents à cette rencontre, trois se sont opposés à assumer de tels propos. N’ayant pas obtenu l’aval de tout le monde, le PNDS-Tarayya s’est vu obligé de faire sa déclaration-provocation en son nom propre à défaut du sceau de la MRN. Les mêmes sources précisent l’abstention de l’APR du fameux Haut Représentant du président de la République, en l’occurrence le président du MNSD-Nassara Seïni Oumarou. Lequel n’aurait pipé mot pour exprimer ou son adhésion à l’idée ou son opposition à assumer une déclaration aussi haineuse. Ce qui dénote de le niveau extrêmement bas dans lequel est tombé le MNSD-Nassara qui avait pourtant géré le Niger pendant une décennie. C’est fou ce qu’on peut être grand et redevenir tout petit dans ce Niger. Difficilement compréhensible.
Ainsi, même sans l’aval de ses alliés de gré ou de force – Dieu sait qu’il y en a de tous genres au sein de la majorité–le PNDS-Tarayya est prêt à faire cavalier seul dans ses provocations contre des Nigériens dont le seul tort est de ne pas voir la gestion des affaires publiques avec des lunettes roses. Mais alors, retour à la question de départ : sur quoi compte le PNDS-Tarayya pour être si enflammant ? La seule réponse plausible reste : la force publique. C’est elle que le parti au pouvoir utilise pour embastiller et faire chanter qui il veut, disperser toute manifestation n’ayant pas sa bénédiction et se maintenir au pouvoir contre le gré des populations. Seulement, la force publique peut-elle être une garantie indéfinie ? Evidemment non ! Elle avait appartenue à feu le président Baré et à Tandja Mamadou qui, l’avaient tous deux, usée et abusée pour sévir contre leur peuple mais en fin de comptes la force publique leur a échappé. Et si pour le cas de Tandja, on peut dire qu’il a laissé une marge de manœuvre lui permettant aujourd’hui de vivre sa paisible retraite politique, les provocateurs du PNDS ne semblent pas avoir la même vision. Ils sont comme convaincus que la force publique sera toujours avec eux que ce soit Issoufou Mahamadou qui reviendrait en 2021 ou un autre. Qui qu’il soit, il sortira de leurs rangs donc aucun souci à se faire. Leur expérience récente ayant déjà prouvé qu’on peut rester au pouvoir même si l’on est mal-aimé des électeurs. Il faut juste savoir, manipulé quelques « trucs ». C’est vraisemblablement ce qui explique cette désinvolture tant dans la gouvernance que dans les rapports sociopolitiques du parti rose avec le reste du pays.
Ibrahim A. YERO
28 mars 2017
Source : Le Canard en Furie