Pas de remords ni regret parce que les membres du gouvernement à l’origine de ce qu’on pourrait appeler « le drame de Harobanda » comme les français avaient nommé la mort d’un de leurs officiers « drame de Dankori » pendant la colonisation, sont toujours en place. Aucun remaniement, aucune mesure, même conservatoire, n’est prise à l’encontre d’aucun ministre. En dehors d’un communiqué sans entête prétendument signé du Directeur général de la police nationale circulant sur les réseaux sociaux fait état du placement en garde à vue de trois policiers soupçonnés d’être à l’origine de traitement dégradant, humiliant et torture sur un étudiant qui était pourtant entre leurs mains sans défense ni résistance aucune. Même si c’était vrai, nous sommes là, en bas de l’échelle. Or, les véritables sanctions devaient décroître du haut vers le bas, c’est-à-dire, ceux qui ont donné les ordres manifestement illégaux et leurs exécutants.
A la lumière de cette analyse, la rencontre Issoufou Mahamadou / CD USN n’est qu’une diversion du premier pour amadouer le second. La vie humaine est sacrée et on ne devait pas pouvoir, dans un État de droit – de surcroît à majorité de confession musulmane – l’ôter sans subir les rigueurs de la loi si tant est que « force reste à la loi » comme l’ont chanté les ministre Ben Omar et Assoumana Mallam Issa.
En réalité, le régime du président Issoufou ne veut pas sanctionner de peur que demain, d’autres refusent de faire le sale boulot. D’ailleurs, la sauvagerie policière dont ont fait montre les forces de l’ordre n’est pas étrangère à leur formation et aux ordres reçus. Si ces agents déchaînés n’avaient pas tirer à balles réelles c’est bien parce qu’il n’en ont pas reçu l’ordre et donc craignent les représailles qui en découleraient.
Le président de la République Issoufou Mahamadou a donc délibérément joué au médecin après la mort pour d’une part, calmer les tensions mais surtout suite aux réactions en cascades, et d’autre part donner une bonne leçon à tous ceux qui seraient tentés de manifester contre son régime maintenant et dans la perspective d’un éventuel Tazartché. Gare aux imprudents !
19 avril 2017
Source : Le Canard en Furie