D’abord, le rôle majeur que peuvent et doivent nécessairement jouer, en dehors de tout esprit partisan, l’Association islamique du Niger et l’Archevêché du Niger. Elles ont le devoir, l’impérieux devoir de parler, sans parti pris mais avec la seule crainte de Dieu, pour rapprocher les points de vue et les concilier.
Ensuite, l’obligation de parti pris pour le dialogue qui s’impose au Président Issoufou Mahamadou.
Il doit nécessairement donner de la voix à ce dialogue politique inclusif, en posant des actes lourds qui ne laisseraient aucun doute sur sa responsabilité et sa caution, sur ses attentes et son accompagnement. Il doit, en un mot, faire un message à la nation pour édifier le peuple nigérien et les partenaires quant à son total engagement dans cette dynamique salutaire pour le peuple nigérien. Il est bien vrai que les faits parlent mieux que tout. Alors, qu’il fasse libérer tous les prisonniers politiques, civils et militaires, qui croupissent en prison sans motifs judiciaires crédibles. La responsabilité du Président Issoufou est indéniablement grande dans l’issue de ces pourparlers politiques. S’ils réussissent, c’est qu’il aura agi pour qu’il en soit ainsi ; s’ils échouent, c’est qu’il aura également agi pour ce faire. Il ne faut pas se leurrer. La présence, aux côtés des acteurs politiques nationaux, de témoins internationaux, en l’occurrence le National Democratic Institute (NDI), l’Union Européenne et l’Organisation des Nations Unies, est certainement un motif supplémentaire de croire que, cette fois-ci, le curseur bougerait.
Le National Democratic Institute (NDI), l’Union Européenne et l’Organisation des Nations Unies se feront le devoir de recadrer les acteurs afin que la démocratie, au Niger, soit restaurée dans ses fondamentaux traditionnels. La fourberie, la ruse éhontée, la mauvaise foi et le blocage délibéré n’ont pas de place dans les pourparlers qui s’ouvrent. Le Président du Mnsd Nassara, Seïni Oumarou l’a dit lors du point de presse du mercredi 29 octobre 2019, dans la salle des banquets du Cabinet du Premier ministre : « il ne sert à rien de se réunir pour dialoguer si la sincérité n’est pas au rendez-vous ». Un bel avertissement qui a surtout valeur de prière pour le Niger.
Les Nigériens peuvent, donc, en principe, fonder de réels espoirs dans ce dialogue politique inclusif.
Cependant, il vaut mieux attendre de voir et d’entendre les sons de cloche des acteurs eux-mêmes avant de se prononcer. Car, ce qui ressemble à un long fleuve tranquille peut subitement se révéler une mer agitée. Quoi qu’il en soit, tout dépend de la position du Président Issoufou Mahamadou par rapport au dialogue.
BONKANO
14 novembre 2019
Publié 04 novembre 2019
Source : Le Canard en Furie