Le parti au pouvoir PNDS-Tarayya ne baisse donc pas les bras dans sa quête d’une disqualification électorale du chef de file de l’opposition Hama Amadou. Après donc le second et dernier mandat constitutionnel du président Issoufou, le parti rose voudrait nettoyer le chemin pour son prochain candidat. A quel prix ? Qu’importe, est-on tenté de croire. Comment peut-on espérer mettre hors course électorale le président du deuxième plus grand parti politique de l’échiquier national ? En tout cas, ça ne peut se faire que sur le dos de la stabilité politique. Les millions de militants, sympathisants et admirateurs de Hama Amadou pourront-ils croiser les bras et regarder leur champion mis hors course par le parti adverse ? Evidemment non. Et c’est vraisemblablement, l’équation qui échappe aux barons du PNDSTarayya.
Si jusque-là, le président Hama arrive, de loin, à contenir la colère et les frustrations des militants de son parti pourra-t-il continuer à le réussir indéfiniment ? Ce sera bien difficile. L’on se rappelle qu’avant son évacuation sanitaire en mars 2016, avant de monter à bord de son avion médicalisé, Hama Amadou avait ordonné à ses militants «je ne veux pas de troubles le 20 mars», date de la présidentielle deuxième tour. Une instruction suivie à la lettre. En sera-t-il demain si on lui empêchait d’être candidat aux élections de 2021 ? Aura-t-il, lui-même, la force politique de donner une telle consigne ? De la même façon que le président de la République a fini par comprendre qu’il ne pouvait pas régler la crise scolaire née des évènements du 10 avril par la force, lui et son entourage devront comprendre qu’ils ne pourront pas non plus garder éternellement le pouvoir d’Etat par la force et en dehors d’un jeu démocratique sain. Il faut aller à l’apaisement et commencer déjà à s’aménager une porte de sortie honorable au lieu d’attendre le pire. Le pouvoir appartient au peuple, il faut le laisser choisir ses dirigeants sinon on risque de se casser la figure en entrant droit dans le mur.
Amadou BELLO
29 avril 2017
Source : Le Monde d'Aujourd'hui