Contrairement à Kadidja, Roukia loge elle, chez sa patronne. Sa tâche est de préparer le petit déjeuner pour son employeur, faire la cuisine, le ménage, la lessive et le nettoyage des douches et toilettes. Puis, elle fait la vaisselle, range les chambres, fait les courses au marché. Elle prend soin des enfants de sa patronne. Tout comme Kadidja, Roukia aussi n’a jamais fréquenté l’école car, a-t-elle dit, dans leur village, les parents n’amènent pas leurs enfants à l’école de peur qu’ils ne soient des délinquants ou des révoltés.
Selon nos parents, explique Roukia, les enfants qui fréquentent les bancs de l’école n’ont aucun respect pour leurs parents et n’ont pas le temps pour les travaux champêtres. Pour cela, ils préfèrent nous envoyer en ville auprès de leurs connaissances pour chercher du travail afin de subvenir à nos besoins et à ceux de la famille. Parlant de son travail, elle nous affirme qu’elle a une rémunération mensuelle dérisoire par rapport aux tâches qu’elle effectue car elle n’a droit au repos que quand sa patronne et ses enfants s’endorment. « Pendant la journée ma place est à la cuisine bien qu’il y ait assez de chambres dans la maison et je passe la nuit seule sur la terrasse sur un tout petit lit sans matelas alors que mes employeurs sont dans leurs chambres bien climatisées, fermées à clef leur salon aussi est fermé à clef et du coup je me sens en insécurité mais je n’ai pas d’autre choix car c’est la seule manière pour moi de soutenir ma famille qui n’a aucun revenu au village», nous confie Roukia avec désolation.
Aichatou Hamma Wakasso(onep)
09 juin 2017
Source : http://lesahel.org/