Les participants aux travaux ont également été édifiés sur les déterminants de la santé, tout ce qui peut nuire à la santé dans le milieu familial, scolaire, celui du travail ainsi que les défis et enjeux liés aux connaissances sur les déterminants de la santé et leurs applications.

Au Niger, beaucoup d’efforts sont fournis pour la mise en œuvre de la politique de santé relativement à la mère, à l’enfant et à l’adolescent où malgré les progrès enregistrés, les défis sont énormes selon le Directeur général de la santé de la reproduction. Entre autres défis, il a cité la persistance de la mortalité maternelle avec des complications obstétricales qui sont là tueuses. «Aujourd’hui encore, les hémorragies après l’accouchement qu’on appelle hémorragies du post partum continuent à être fatales pour de nombreuses femmes ». En outre, a-t-il ajouté, nous sommes confrontés à des questions liées aux complications de l’hypertension artérielle, celles des avortements, de la dystocie ou des difficultés d’accouchement qui ont un lourd tribut en termes de décès maternels mais surtout en termes d’invalidité avec notamment la fistule génitale féminine.

Selon Dr Ibrahim Souley, il y a également des défis en matière de mortalité infantile avecdes maladies comme la rougeole, la méningite, la diphtérie, la coqueluche pourtant évitables par la vaccination mais qui continuent à tuer.

Le Directeur général de la Santé de la Reproduction cite également un autre défi qui concerne les barrières d’accès des femmes et des adolescentes, à la santé de la reproduction et qui estd’ordre socio culturel. « Aujourd’hui encore, la planification familiale n’est pas très comprise par une certaine frange de la population qui n’y a pas accès pour des questions d’information, des questions de pouvoir de décider d’elle-même, de son propre gré à aller dans un service de PF, mais également pour des questions d’accessibilité ». Selon Dr Ibrahim Souley, 50% de la population n’a pas accès aux services de santé de façon générale et de façon spécifique en santé de la reproduction pour laquelle il faut qu’une femme se déplace, parcoure des distances, il faut qu’elle ait de l’argent…. « Et surtout, il y a des barrières culturelles, parce que jusqu’ici, nous avons une population nigérienne qui est pro nataliste. La progéniture, les enfants sont encore notre richesse pensent-ils, mais la qualité de cette richesse est un élément important. Toutes ces considérations font que la santé de la mère, celle des enfants et des adolescents a encore du chemin au Niger», conclut le Directeur Général de la Santé de la Reproduction.

Fatouma Idé Envoyée spéciale(onep)

10 août 2019
Source : http://www.lesahel.org/