Le Nigérien Mahamane Moussa fut un autre de ces précurseurs. « C’était un homme extraordinaire, d’une simplicité et d’une humanité rares. Il a rejoint Air Afrique après avoir été copilote sur l’avion présidentiel du Niger », se souvient l’ex- chef d’escale Jacques Julien, qui l’a connu à Libreville en 1969, « alors qu’il était copilote sur le DC-4 qui apportait régulièrement de la viande du Tchad ».
Diplômé aux États-Unis, « il fut sans doute le premier Africain commandant de bord sur un Boeing 747. Mais quand celui d’Air Afrique a été revendu, il est tranquillement revenu sur Airbus, les titres ne l’intéressaient guère », poursuit l’ancien expatrié qui se rappelle la fille du pilote jouant dans les couloirs du service des opérations lorsque son père rentrait à Abidjan.
C’EST L’UN DE MES MEILLEURS ET DE MES PLUS ÉMOUVANTS SOUVENIRS DE VOL
Pape Sow Thiam se souvient lui aussi du pilote décédé lors d’un vol d’essai sur son avion personnel, « un grand amateur de belote » : « Il était commandant de bord du DC 10 affrété en février 1990 pour la visite officielle de Denis Sassou Nguesso aux États-Unis. J’étais moi-même dans la délégation du président congolais, car j’étais chargé de représenter la compagnie à Washington. Soudain, le commandant a capté par la radio la nouvelle de la libération de Mandela. Il en a immédiatement prévenu le président, puis nous tous. Je me souviens d’une explosion de joie dans l’avion, c’est l’un de mes meilleurs et de mes plus émouvants souvenirs de vol », confie-t-il.
10 juin 2021
Source : J.A