Sans aucune considération aux yeux des gouvernants actuels, particulièrement de Mahamadou Issoufou qui oppose régulièrement le mépris et l’arrogance aux attentes de ses concitoyens, les Nigériens doivent désormais payer au prix fort les forfaitures de ceux qui ont volé, détourné et fait main basse sur des milliers de milliards de francs CFA destinés à mettre le peuple nigérien à l’abri des besoins primordiaux. L’école est par terre et jusque dans les environs de Niamey, il manque jusqu’à la craie dans beaucoup d’établissements scolaires. Gorou Banda, annoncé en grandes pompes, était un échec connu à l’avance de tous ceux qui n’ont pas les yeux bandés. Ça ne pouvait pas être là solution et le coolie de Katako aurait compris, particulièrement après l’éclairage du Pr Albert Wright, que ce projet ne méritait pas d’être pensé. Pierre Foumakoye Gado le savait ; Brigi Rafini le savait ; Mahamadou Issoufoule savait. Ils ont agi en toute conscience, aggravant la situation financière et énergétique du Niger alors que l’échéance fixée par le Nigeria arrive à terme dans moins d’un an.
Incapables du moindre sursaut, Mahamadou Issoufou, son gouvernement et son parlement continuent leurs assauts répétés, convaincus que les Nigériens seraient tout autant incapables de s’opposer avec vigueur et détermination à ce massacre en perspective. Ce sont aux citoyens qu’on veut demander de supporter les forfaitures d’un régime dont les tenants s’achètent et/ou se construisent à tour de bras, villas, immeubles de haut standing et chalets en Occident et ailleurs.
On ne demande pas des comptes à Hassoumi Massoudou à propos de l’achat de l’avion présidentiel dans lequel ils ont fait évaporer plus d’une trentaine de milliards pour un vieux coucou de plus de 15 ans de vols commerciaux ; on oppose aux Nigériens mépris et rancœur tenaces.
On ne demande pas au même Hassoumi Massoudou des comptes à propos des 200 milliards de francs CFA qu’il a transférés dans un compte offshore à Dubai, mais on demande aux Nigériens un niveau de contribution plus élevé pour permettre à Hassoumi et à ses complices de refaire ces genres de trading lucratifs.
On ne demande pas des comptes à Pierre Foumakoye Gado qui nous a fourgué cette centrale désuète et budgétivore de Gorou Banda ; on demande plutôt aux Nigériens de payer à sa place les forfaitures commises en achetant le courant trop cher et continuer à entretenir l’illusion d’un Gorou Banda performant.
On ne demande pas des comptes à ceux qui ont détourné et vendu à leurs profits personnels les 15 000 tonnes de riz de l’aide alimentaire pakistanaise ; on accentue la pression fiscale sur les Nigériens en leur imposant une taxe d’habitation, qu’ils soient propriétaires, locataires ou occupants à titre gratuit d’un immeuble sans distinction.
On ne demande pas des comptes à ceux qui ont fait couler la Bagri [ndlr : Banque agricole], née avec un capital de 10 milliards mais dont les fonds ont été dilapidés ; on licencie des milliers d’enseignants contractuels sur la base d’une évaluation illégale qui ne correspond à rien dans le secteur de l’enseignement.
On ne demande pas des comptes à ceux qui ont signé l’accord amiable partiel du 30 juillet 2015 selon lesquels le Niger renonçait à toute immunité de juridiction - contre quoi ?
hypothéquant ainsi des biens immeubles d’une valeur inestimable France, notamment en France et aux États-Unis ; on envoie en prison ceux dont les dénonciations et les critiques dérangent.
On n’interpelle pas les hommes d’affaires et fonctionnaires véreux ainsi que leurs relais complices qui se constitué des fortunes à plusieurs milliards grâce au système de fausses exonérations dont le gouvernement a chiffré le désastre financier à plus de 1000 milliards ; on demande aux citoyens qui vivent de leurs sueurs de reconstituer les stocks financés évaporés pour des intérêts privés biens connus.
On ne lève pas l’immunité parlementaire de Sidi Moulaye, un député impliqué dans un trafic de cocaïne, ni celle du président et du premier vice-président de l’Assemblée nationale, impliqués dans une malversation financière à l’Artp [ndlr : Agence de régulation des télécommunications et de la poste] afin qu’ils répondent de leurs actes ; on demande plutôt aux Nigériens d’épargner Mahamadou Issoufou dans leurs critiques [dixit le président de l’Assemblée nationale que les Nigériens attendent de voir devant la justice]. Que faire ?
Que faire alors que Mahamadou Issoufou demande à ses concitoyens des sacrifices alors qu’il refuse obstinément de réduire la taille de son gouvernement et le train de vie de l’État ?
Que faire lorsqu’il demande à ses concitoyens de payer davantage alors qu’il n’a pas été capable de tenir la moindre parcelle de promesse ?
Que faire lorsqu’il fait licencier des milliers d’enseignants à cause des difficultés financières de l’Etat, créées par sa gouvernance, alors qu’il s’octroie 8 430 366 690 FCFA pour la sécurité et la sûreté de la présidence de la République, c’est-à-dire plus de huit milliards qu’il lui est loisible de distribuer, comme il veut, à qui il veut dans le cercle de ceux qu’il estime être les voûtes de clé de la sécurité et de la sûreté de sa loge.
Que faire alors que les organisations de défense des consommateurs, les centrales syndicales, beaucoup d’acteurs de la société civile semblent si complaisantes que certains observateurs n’hésitent pas à dire qu’ils sont corrompus.
Que faire ?
« That is the last question », comme diraient les Anglais ? En tout cas, au regard des récriminations habituelles qui ont accompagné les pires actes des gouvernants actuels, la lumière n’est pas pour demain.
14 octobre 2017
Source : Le Monde d'Aujourd'hui