Ce n’est pas une spéculation, c’est un constat : Issoufou Mahamadou a détruit ce pays à tous points de vue. Entre autres maux et péchés dont il est ne peut être excusé, il a fait naître et prospérer la pagaille et la violation permanente des lois et règlements. Un exemple parmi tant d’autres. Depuis 10 ans, des compatriotes se sont arrogé le droit de ne plus se conformer à la loi, refusant de prendre pour leurs véhicules une plaque minéralogique. A la place des immatriculations convenues et imposées par la loi, ils ont entrepris de faire inscrire leur statut et/ou leur rang social. Il y en a de toutes sortes. Chefs de canton, chefs de groupements peulh, Mouvement national de la jeunesse, associations, etc. Une véritable pagaille, voire, une anarchie où le statut et/ou le rang social donne droit à la permission de violer la loi.
Cette permission que se sont arrogée des citoyens qui doivent, dans certains cas, donner l’exemple, a ouvert la voie à des voyous de toutes sortes. Ces derniers ont compris la chance qu’on leur offre de s’affranchir de la loi et de pouvoir rouler sans être contrôlés par la police. Alors, on voit de plus en plus de véhicules frappés de ces plaques bizarres sur des véhicules qui sont tout le temps dans les rues de Niamey mais qui sont prétendument les propriétés de tel ou de tel chef coutumier. Depuis quand certains citoyens, au nom de leur statut et/ou de leur rang social, sont-ils exonérés du respect de la loi ? Ces citoyens sont-ils au-dessus de la loi pour s’offrir de telles permissions ? Dans cette pagaille qui reflète le recul du Niger sous Issoufou Mahamadou, c’est la conduite des chefs traditionnels qui surprend et choque la sensibilité de ceux qui sont attachés au respect des lois. Comment des chefs traditionnels, en principe des modèles pour notre société, peuvent- ils s’arroger le droit de passer outre le respect de la loi ? Des chefs traditionnels qui sont de surcroît des auxiliaires de l’administration publique peuvent-ils donner le mauvais exemple ? N’est-ce pas la preuve de la décadence des valeurs ?
L’Etat a des piliers et le respect des lois en est sans doute le plus important. Si nous devons couler, cela ne doit pas venir de ceux qui doivent rester des références dans notre société. Si nous devons couler, ce ne doit pas venir des chefs traditionnels qui doivent constamment veiller à donner le bon exemple et à le prêcher. Quant à Issoufou Mahamadou, il a désormais le temps de revoir le film du chaos qu’il a semé dans son pays. Pour gagner quoi ?
Le combat pour le redressement du Niger, lorsqu’il s’affirmera au point de ne plus y douter, c’est aussi cela. Les chefs traditionnels en particulier doivent être placés devant leurs responsabilités. Et l’Etat doit impérativement s’affirmer dans la plénitude de ses pouvoirs pour remettre de l’ordre dans ce pays qui en a tant besoin. Il faut nécessairement mettre un terme à cette pagaille ou alors, c’est la chienlit totale. C’est un choix auquel ceux qui ont la responsabilité de gérer les affaires de l’Etat ne peuvent échapper. Si Bazoum Mohamed ne le fait pas, quelqu’un d’autre le fera sans doute pour le Niger.
BONKANO