Tous les citoyens sont égaux en droit et en devoir devant la loi. C’est écrit noir sur blanc dans la constitution. Ce principe s’observe-t-il dans le cadre du traitement judiciaire de l’affaire Ibou Karadjé ? C’est le sentiment du syndicat national des agents des Finances (SNAF), qui a récemment fustigé le traitement infamant réservé à certains de ses militants interpellés et jetés en prison dans le cadre de la gestion du dossier. Le syndicat dénonce notamment les deux poids deux mesures qui semble être appliqué dans la conduite de la procédure judiciaire.

A chaque fois que les voiles sont levés autour d’une malversation financière au Niger, les vrais auteurs et responsables sont toujours mis à l’abri au détriment de simples exécutants des ordres. C’est bien le cas aujourd’hui encore tant dans l’affaire dite Ibou-Karadjé que celles relatives à la gestion désordonnée du président Issoufou Mahamadou. En tout cas, les syndicats du secteur ne sont absolument pas contents de la manière cavalière et manu militari dans l’enquête, les arrestations et les emprisonnements sont opérés. D’habitude, les sanctions n’interviennent qu’au bout d’une enquête rondement menée et à la fin d’un processus judiciaire à travers lequel l’occasion a été donnée aux incriminés ou au suspects de se défendre en présentant des arguments contraires aux faits qui leurs sont reprochés.

Mais non ! D’après le secrétaire général du SNAF leurs militants sont écroués systématiquement sans qu’on ne leur ait laissé le temps et donner l’occasion de produire et de développer la contradiction. Le secrétaire général reconnaît que ce sont des hauts cadres du ministère et que la loi doit s’appliquer à quiconque aurait été cité dans un quelconque rapport d’Audit ou d’une enquête dûment conduite. Néanmoins, les arrestations sont menées dans le cas précis de manière humiliante. Les gens atterrissent chez vous, effectuent des perquisitions dans les quartiers au vu et au su de tous, alors même que vous n’êtes qu’un simple prévenu. Tout de suite, aux yeux des habitants du quartier, vous devenez un simple voleur ! Alors même que vous êtes un prévenu qui peut ne pas être incriminé suite aux explications et autres arguments que vous allez produire devant les juges en charge de l’affaire. De plus, la gendarmerie ou la police vous jette directement dans une cellule, comme un prisonnier de fait alors que vous n’êtes qu’un simple prévenu, a martelé le secrétaire général du SNAF. La présomption d’innocence est quasiment mise à mal. De plus, le secrétaire général dénonce les traitements de faveurs effectués par la justice dans cette affaire. Il précise que la justice doit sévir de façon orthodoxe, quelle que soit la personne incriminée. Des militants sont écroués depuis un peu plus de deux semaines alors que les vrais responsables sont connus de tous. Pourquoi arrête-t-on X qui a été cité par la même personne et on laisse libre Y qui a également été cité par la même personne ? Permettez cette tautologie, mais il s’agit pour nous d’éclairer l’opinion nationale et même internationale sur ce traitement de faveur dont la justice fait du dossier de l’affaire Ibou-Karadjé notamment. Dans un schéma très clair et avec des exemples terre à terre, le SG explique que la vraie cible est protégée alors que la justice est en train de torturer de simples exécutants. Toutes les personnes ayant mangé les deniers publics doivent répondre de ce délit. Ibou est enfermé et plusieurs agents des finances par qui les dossiers ont passé et qui auraient accordé une quelconque facilité sont tous écroués. Et les personnes qui ont reçu de l’argent, souvent main à main avec Ibou ?

Hey ! Messieurs les juges ! Pensez que vous allez quitter ce monde et vous retrouver devant le SEUL et UNIQUE juge orthodoxe ; pensez à l’Histoire qui rattrape très vite les faussaires. Voyez-vous la situation dans laquelle se retrouvent le président Issoufou Mahamadou et ses proches ? Too ! Attention ; car la roue tourne. Inexorablement !

Mallam