Depuis quelques jours, les usagers de la circulation routière sont victimes d’une tracasserie policière qui heurte l’intelligence des citoyens. Une tracasserie pour un document, communément appelé «visite technique»dont l’exécution des services échappe au contrôle de l’État.Une affaire qui a conduit le courrier à fouiner dans les poubelles de la société. L’enquête, rondement menée autour des services du contrôle technique automobile,révèle beaucoup de choses qui dépassent l’entendement.
Ce qu’ignorent, peut-être, les Nigériens sur les services du contrôle technique automobile.
Logés dans les locaux du CFTTR (Centre de formation en techniques du transport routier), la société nigérienne de contrôle automobile (SNCA) a été cédée en 2007 par l’État à des concessionnaires privés nigériens pour une durée de sept (7) ans renouvelable par tacite reconduction. Avec l’exclusivité du service public du contrôle technique automobile sur l’étendue du territoire de la République du Niger.Dans les clauses de la convention et du cahier de charges, l’État a lié les concessionnaires à des obligations qui semblent loin d’être appliquées aujourd’hui. C’est, notamment, le démarrage des activités de contrôle technique dans les régions, la vérification annuelle des équipements et le versement à l’État d’une redevance de 5% du chiffre d’affaires annuel pour le financement des actions de prévention routière. En plus, les concessionnaires doivent payer à l’État des frais de location d’un montant de treize millions deux cent mille (13 200 000 FCFA, l’année. Il doit également faire des réalisations sur six ans à hauteur d’un milliard pour rendre plus performant le contrôle technique, établir chaque année un budget prévisionnel, tenir l’Etat informé de la mise en oeuvre des moyens financiers pour assurer le bon fonctionnement du service et produire à l’État les statistiques de visite technique. Au surplus, il doit s’acquitter des impôts et taxes selon les règles en vigueur en République du Niger. L’enquête révèle qu’aujourd’hui tout cela n’est que chimère dans la pratique. L’État ne semble pas dans ses droits. Seuls quelques agents bénéficieraient des dividendes du contrôle technique automobile.
Contrairement, donc, à ce que beaucoup de Nigériens pensent, ce service n’est pas privatisé. Il est entre les mains d’un groupe d’opérateurs économiques nigériens depuis, pratiquement, quatorze (14) ans. Des opérateurs économiques qui, aux dires d’une source crédible, se chamailleraient. La même source indique que les actionnaires peinent à tenir un conseil d’administration.
C’est dans cette affaire qui s’apparente à une spoliation d’un service de l’État pour des fins personnelles que la police est abondamment mobilisée pour exiger des usagers le document de contrôle technique communément appelé «visite technique ». Cela, au vu et au su des responsables du ministère des Transports qui doivent être en possession d’une copie de la convention. En tout cas, ils semblent observer un certain laxisme. Ou bien sont-ils complices ?
Une autre question qui se pose est de savoir l’identité de celui qui a commis la police pour contrarier les citoyens, les usagers, pour des intérêts privés.
Qui sont ces privés nigériens qui font embêter les citoyens. Des privés, d’ailleurs, sur lesquels pèsent d’énormes doutes quant au respect de leur part de contrat.
À suivre !
Ali Soumana