Les bonnes décisions, tout le monde les connait ; c’est plutôt leur mise en application qui cause problème. Il en est ainsi de cette décision, Ô combien salutaire, de rompre d’avec l’usage des classes en paillote dans le système éducatif nigérien. Les inconvénients consécutifs à l’utilisation des classes paillotes sont tellement nombreux et énormes que tous les acteurs de l’école nigérienne ont fini par les renier. Les autorités au plus haut niveau ont alors décidé de s’en débarrasser. Cependant cette sage décision n’a nullement été suivie d’actions concrètes permettant de tourner définitivement le dos ç ces classes paillotes ; un peu partout dans le pays, en milieu urbain comme en milieu rural, les classes paillotes représentent l’essentiel des infrastructures d’accueil des scolaires.
Et, en attendant, ces classes continuent à endeuiller des centaines de nos enfants dans des incendies inqualifiables. Le dernier drame vient de se dérouler à Maradi, au niveau du jardin d’enfants et de l’école primaire situés dans l’enceinte de l’AFN. Une centaine d’enfants sont morts, calcinés par les flammes. De jeunes anges pour la plupart de moins de dix ans ont été brûlés vifs sous le regard impuissant de leurs parents et des habitants du quartier. En effet malgré les prises de risques suicidaires des populations du voisinage, le feu s’est propagé à grande allure, ne laissant aucune possibilité de sauvetage à grande échelle. La promiscuité et l’exiguïté des locaux n’ont pas facilité la mobilité aux secours déployés.
La tragédie enregistrée dans ce jardin d’enfants rappelle celle qui s’est produite il y a un an dans le quartier Aéroport de Niamey. Dans ce cas aussi, les mêmes causes avaient produit les mêmes effets. Les classes paillotes avaient pris feu et des dizaines d’enfants étaient mort grillés vifs.
A quand la fin de telles tragédies qui ôtent la vie à de petits anges envoyés par leur parent pour acquérir le savoir ? Pour l’heure, les populations attendent de voir l’Etat prendre des décisions rigoureuses et fermes à l’endroit de toutes les personnes qui auraient une quelconque part de responsabilité dans ce drame.
Garba Liman