A-t-il pu bâtir des institutions démocratiques fortes, crédibles et durables ? NON et c’est vérifiable. A-t-il pu assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national ? Ce qui se passe dans la région de Diffa se passe de tout commentaire. A-t-il pu relancer l’économie et promouvoir le développement social à travers des investissements publics ? La situation financière actuelle de l’État ne laisse aucune chance à une défense possible de Mahamadou Issoufou.

A-t-il pu assurer la sécurité alimentaire à travers l’initiative « 3N » (les Nigériens nourrissent les Nigériens) ? Ladite initiative n’a jamais été qu’une boîte à slogans et même l’aide alimentaire (Riz pakistanais) pour secourir des millions de Nigériens en détresse a été détournée à des fins personnelles.

A-t-il pu assurer l’accès à l’eau potable pour tous à travers la réhabilitation et la construction d’ouvrages hydrauliques urbains, ruraux et pastoraux ? Aussi bien à Niamey qu’à Tahoua, à Agadez ainsi qu’à Zinder où on a fait croire que le problème d’eau est résolu pour 25 années au moins, les Nigériens sont régulièrement confrontés à des coupures d’eau intempestives et prolongées. Rien absolument rien, n’a changé à Zinder. Imaginez ce que vivent les Nigériens vivant en milieu rural.

A-t-il pu développer les infrastructures et l’énergie par des investissements dans les routes, les pistes rurales, l’électricité et les chemins de fer ? Sur cette question aussi, les réalisations sont un désastre et les pertes se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards. C’est le cas des fameux rails de Bolloré; c’est également le cas de cette fameuse centrale de Gorou Banda qui est en train de produire une électricité trois fois plus chère que celle que nous consommions.

A-t-il pu améliorer significativement les indicateurs sociaux (éducation et santé) et créer des emplois au profit des jeunes ? Le Niger, depuis six ans qu’il est à la tête de l’État, tient la queue du classement IDH du Pnud. Telle est le constat qui se dégage, aujourd’hui, de la mise en oeuvre de ses propres engagements. C’est un échec indiscutable. À cela, il faut ajouter que la démocratie, l’Etat de droit, la justice, sont si malmenées que le monde extérieur a fini par taper du poing sur la table. Car, il ne lui a suffi de perpétrer un hold-up électoral, de confisquer les libertés publiques, de mettre la démocratie sous coupe réglée, de dilapider les ressources publiques ; il veut désormais s’assurer que le jeu électoral se fera selon sa volonté et ses procédures, à lui. La loi électorale qu’il veut, coûte que coûte, faire passer, est la preuve que les dérives de l’homme ne sont qu’à un début et que le pire est à envisager.

En rendant public un communiqué dans lequel elle n’est pas passée par quatre chemins pour condamner et mettre en garde les maîtres de Niamey, Amnesty International entend briser le verre de silence dans lequel le monde extérieur est resté face aux graves dérives de Niamey. C’est un début de réaction attendue de longue date par les Nigériens et il est bien rassurant de constater que l’inquiétude et les lamentations ont changé de camp. Dans sa réponse au communiqué d’Amnesty International, Bazoum Mohamed, qui a choisi le «terreau fertile» de Jeune Afrique pour leur régime, a pleurniché leur désespoir. Les contrevérités qu’il a tenues sont habituelles et ne dérangent personne. Pas plus qu’elles ne tromperont personne, des organisations comme Amnesty International ayant certainement investigué pendant longtemps avant de sortir du bois. La réalité que semblent réfuter Bazoum, Issoufou, Massoudou et leurs camarades est qu’ils ont lamentablement échoué. Pas simplement à réaliser ce qu’ils ont fait miroiter, mais aussi dans la dialectique visant à tromper l’extérieur. À force de tenir des discours qui n’ont aucun lien avec la réalité de leurs actes, ils ont fini par détruire le paravent qui cache leur «nudité».

19 juillet 2017
Source : Le Canard en Furie