Le ministre devait souligner que, la Déclaration d'Alma Ata de 1978 sur les soins de santé primaires, invitait les Etats notamment africains à faire appel « au personnel de santé et s'il y a lieu aux praticiens traditionnels », car de la symbiose et de la complémentarité de ces deux médecines dépendra l'amélioration rapide et substantielle de la santé des populations en particulier les populations rurales. « C'est pour toutes ces raisons que la grande majorité des Etats africains dont le Niger ont souscrit à la stratégie régionale de l'OMS/AFRO relative à la promotion du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes nationaux de santé », a expliqué le ministre en charge de la santé. Ainsi, a-t-il ajouté pour honorer ces engagements, le Niger a décidé à travers le Ministère de la Santé publique de prendre en compte dans son plan de développement sanitaire (PDS) le volet de la médecine traditionnelle.
Dans ce sens, plusieurs actions ont été entreprises par le Niger notamment la mise en place d'un cadre juridique dont l'ordonnance N° 97-002 du 10 janvier 1997 portant législation pharmaceutique et son décret d'application renfermant des dispositions qui font de la pratique de la médecine traditionnelle, des produits issus de la pharmacopée traditionnelle et la publicité des produits, des domaines réglementés. Il y a aussi d'autres textes subséquents qui complètent cet arsenal juridique en l'occurrence la déontologie, l'homologation des médicaments traditionnels améliorés et les textes relatifs à la protection de la propriété intellectuelle ; le recensement et l'encadrement des tradi-praticiens etc.
Cependant précise le ministre de la Santé publique, des efforts restent encore à consentir pour palier certaines insuffisances comme, celle du cadre juridique pour une introduction de cette médecine traditionnelle dans les soins de santé entraînant une faible collaboration entre la médecine conventionnelle et celle-ci. Il ya également l'insuffisance de collaboration entre les différents acteurs de la médecine traditionnelle et l'absence des médicaments traditionnels améliorés. A cet effet, «mon département ministériel à travers la politique sectorielle de santé et son plan de mise en œuvre s'engage à compléter ces textes et à faire de la promotion de cette médecine une réalité tangible dans notre pays », a déclaré le ministre Idi Maïnassara Illiassou.
Il a en outre lancé un appel à l'endroit de toutes les couches sociales ; autorités politiques, administratives, coutumières, services techniques, ONG/associations, agents de santé, tradi-thérapeutes, herboristes ainsi que toutes les organisations qui œuvrent pour l'amélioration de la santé des populations de faire de la promotion de la médecine traditionnelle leur cheval de bataille. Pour ce faire, estime-t-il, chercheurs et tradi-praticiens de santé doivent travailler en symbiose pour faire avancer la recherche, l'un en donnant ses recettes et l'autre en appliquant sa rigueur scientifique. « Il vous revient donc, chercheurs et tradi-praticiens de santé, de vous investir et collaborer davantage pour que notre pays dispose de remèdes homologués, sécurisés, acceptés par tous en vue de faciliter leur intégration dans les soins de santé. Cela permettra d'offrir aux patients un éventail thérapeutique plus large au niveau de nos formations sanitaires », a déclaré le ministre de la Santé publique avant de remercier les partenaires techniques et financiers notamment l'OMS et l'OOAS qui œuvrent inlassablement pour que la médecine traditionnelle soit promue et a invité les autres partenaires à leur emboiter le pas.
Seini Seydou Zakaria(onep)
31 août 2017
Source : http://lesahel.org/