Image d'Illustration Du temps où l’actuel Président de la République Issoufou Mahamadou et ses amis étaient à l’opposition, l’exclusion au sein de l’Administration publique nigérienne était un thème qui revenait sans cesse dans leurs déclarations. Les journaux qui leur étaient proches en faisaient leur chou gras et n’hésitaient même pas à citer les noms des services et leurs chefs où cette exclusion avait atteint des pro- portions inadmissibles. Personne ne pourrait donc s’attendre à ce qu’une fois au pouvoir le Président Issoufou Mahamadou accepte que des hommes et des femmes à qui il a confié la gestion de certains services administratifs érigent l’exclusion en mode de gestion des services publics. Mais malheureusement, cette pratique a bien cours dans beaucoup de services et, aux dires de certains agents de l’Etat, a même pris des proportions inimaginables dans certains pans de notre Administration. Et, aussi curieux que cela puisse paraître, c’est au niveau de certains ministères que le seuil de l’intolérable est atteint. Ainsi, au niveau de ces ministères, l’essentiel des services sont détenus par des proches du ministre, tantôt des amis politiques, tantôt des parents ou amis. Or, en dehors de ceux de directeur de cabinet, de chef de cabinet et des conseillers, tous les collaborateurs d’un ministre doivent être des techniciens qui doivent être nommés à des postes de responsabilité sur la base de leurs compétences et expériences. Mais là où on pratique l’exclusion, les agents rapportent que ce sont de fois de personnes sans expérience qu’on a placées à des postes de responsabilité. Bien entendu, une telle situation sème la frustration et provoque la démotivation chez les autres agents qui se voient marginalisés, non pas parce qu’ils ne savent pas faire leur travail, mais parce que simplement ils ne sont pas du même parti politique, parent ou ami du ministre. Dans un pays qui aspire au développement avec la contribution de toutes ses filles et de tous ses fils, des telles pratiques doivent être combattues avec la dernière énergie.

19 octobre 2017
Source : Le Nouveau Républicain