L’anniversaire de la mort du Général de Brigade Ali Saïbou serait passé inaperçu, n’eut été la vigilance de l’honorable député Abdourahamane Oumarou qui a rappelé la date de la disparition de l’homme de Dingazi Banda. Pourtant, un tel oubli est inadmissible au regard des hautes fonctions (Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Nationales mais également responsable de l’aide aux populations, Président de la République) qu’il a occupé et du rôle qu’il a joué dans l’avènement de la démocratie au Niger. En effet, celui que les Nigériens appellent affectueusement « l’homme de la décrispation » s’est éteint le 31 octobre 2011. Hier seulement ! Dira l’autre pour dire que sa disparition est récente. Du Général Ali Saïbou, que retient-on ? Sa personnalité peut se résumer dans cette description de lui faite en vernaculaire zarma par feu Hima Adamou dit Dama Dama, célèbre journaliste, dramaturge et chroniqueur : « Ali Saibou ya tchetchena no, a banda ga ciraï ama ara ga kwaraï ». Autrement dit son ses traits physiques donnent l’impression d’une personne difficile à aborder alors même qu’il est d’un tempérament agréable. Ce qui lui a valu un autre titre, celui de « Ali, le bon ». Comme illustration de sa bonté, on peut noter sa décision de libérer tous les prisonniers politiques du régime d’exception du Conseil Militaire Suprême (CMS) dont il est membre.
Né en 1940 à Dingazi Banda (département de Ouallam), Ali Saibou succéda au Général Seyni Kountché (mort le 10 novembre 1987) à la tête du Niger. Il quitta ses hautes fonctions de Président de la République le 27 mars 1993 passant le témoin à Mahamane Ousmane, le premier démocratiquement élu. Quels autres faits marquants retenir de son passage à la tête de l’Etat ? Dans l’impossibilité de les narrer tous, nous retiendrons la naissance de la 2ème République adopté par référendum en 1989 et la naissance du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD parti Etat) qui mua en MNSD Nassara à la faveur de l’adoption du multipartisme intégral en 1991.
Oumarou Kané
02 novembre 2017
Source : La Nation