Lettre à ma sœur Malika Issoufou de Djibrilla Mainassara BARE : Par devoir et par fraternitéChère sœur,
Je profite de ce début d’année 2018, pour t’adresser ce message fraternel. Tu seras très certainement surprise. Tu le sais sans doute, j’ai récemment plaidé, auprès de qui de droit, la cause du général Salou Souleymane, de son fils et de ses compagnons d’infortune et dans l’affaire du coup d’Etat, des prisonniers de « l’affaire cellule crises alimentaires » et OPVN, à savoir Malla Ari, Idé Kalilou et Bakary Seydou et autres, qui croupissent en prison depuis 2015 pour des raisons semble-t-il politiques ainsi que le sort des militaires radiés. Suite à ma lettre plaidoirie, la question suivante m’a été posée : et le célèbre prisonnier BABA ALPHA pourquoi tu n’en parles pas ? Je leur ai répondu que j’en parlerai en temps opportun à la personne appropriée parce que le cas de mon petit frère, le très populaire BABA ALPHA de la Télévision Bonferey, et de son vieux père âgé de 72 ans en prison le 3 avril 2017 suite à « une condamnation à deux ans de prison pour faux et usage de faux pour la détention de faux papiers d’état civil doublée d’une déchéance de leur nationalité nigérienne, relève d’une affaire de famille et que le linge sale se lave en famille. Tu sais que j’appartiens à la communauté malienne puisque par ma mère, j’ai des parents à Tombouctou et à Hombori. J’ai grandi, et me suis épanoui dans ma famille d’origine malienne. Ma sœur, dans notre communauté et dans l’opinion nationale, à tort ou à raison, tu es indexée, dans cette affaire d’emprisonnement de BABA ALPHA. Mais te connaissant et connaissant de longue date la prestigieuse Famille Moulaye Zeidane qui n’a jamais été prise à défaut dans ce Niger, je n’y crois pas un seul instant. Du moins tant que je n’ai pas eu une preuve formelle de ton rôle. En d’autres termes, toi qui est issue d’une famille où le respect de l’être humain et où la gentillesse est envers ses parents comme prescrit par notre religion sont sacrés, je ne te croirais pas capable d’être à l’origine de l’emprisonnement de notre frère BABA ALPHA.

Je suis plutôt convaincu que tu es sans nul doute une victime des intrigants du palais. Je ne le répèterai jamais assez, il se pourrait qu’à l’égard de ces hommes, ton époux ait agi sous l’influence des mauvais esprits contre lesquels pourtant l’ancienne Sage et Honorable présidente du Conseil Constitutionnel de Transition, Salifou Fatoumata Bazèye l’avait mis en garde le jour de l’investiture, le 7 avril 2011 « et ce sont ceux-là qui disent non pas ce qui est ou qui devrait être, mais plutôt ce qui fait plaisir au chef. » Mais que reproche-t-on donc à BABA ALPHA ? D’avoir fait usage de sa liberté de penser et d’opinion dans un pays où le premier responsable à librement signé la « Table de la montagne » ? Certainement puisque l’argument fallacieux de « faux et usage de faux » personne n’y croit dans un pays où ces dernière années il y’a autant de faux diplômés et de fonctionnaires préfabriqués que de vrais, dans un pays où le Bac avec ou sans mention et le BEPC se négociaient au marché « Katako », dans un pays où jusqu’à une date récente, pour être admis à un concours de la fonction publique, il fallait obligatoirement être pistonné ? Donc, nous autres, croyons que notre frère BABA ALPHA a été plus victime de sa liberté de parole, pourtant garantie par la charte des droits de l’homme et des peuples. Si tous ceux qui sont concernés par des faux en écriture devaient être poursuivis comme BABA ALPHA, 40 prisons n’auraient pas suffi.

C’est pourquoi, ma sœur, je te prie d’agir en Sage conseillère (Spéciale ?) comme tu en as l’habitude et d’user de tous tes « pouvoirs » (des épouses en général) pour aider ton époux à se mettre au-dessus de la mêlée pour abréger les souffrances de notre frère commun BABA ALPHA, et des autres détenus précités.

En tant que frère, j’ai le devoir d’interpeller, ma sœur, pour attirer son attention sur certains dérapages que l’opinion publique lui attribue à tort ou à raison.

Tu le sais, ma sœur, que notre beau pays est une terre d’accueil bénie et de tolérance puisque des gens d’horizons divers, y sont arrivés, s’y sont instruits, se sont exprimés à cœur ouvert sur tout et tous, souvent de manière outrageuse, au nom de la démocratie sans avoir encouru grand-chose par rapport à leurs outrances. Nous avons nos frères d’origine malienne dans la haute hiérarchie qui auraient pu nous aider à faire libérer BABA ALPHA, mais ils se camouflent et nous fuient, et c’est leur droit. Bien au contraire, ils mettent de l’huile sur le feu et sont même les boutefeux bien qu’ils aient profité de l’extrême liberté de la presse pendant ….20 ans. Ils prendront conscience un jour qu’il ne faut pas fuir un frère.

Pour toutes ces raisons et d’autres, je demande à ma sœur d’user de ses « pouvoirs » pour faire libérer les prisonniers politiques, en particulier notre petit frère Baba Alpha puisque, hier dans l’opposition, ton président de mari avait bénéficié de la clémence de ses prédécesseurs pour avoir usé et abusé de la liberté de la presse.

Je n’ai plus qu’à prier le TOUT PUISSANT pour que ma sœur puisse se raviser pour prendre les bonnes résolutions qui lui feraient passer une bonne année dans la sérénité.

Aide nous à faire libérez notre frère BABA ALPHA et son père et retrouver leur nationalité nigérienne….et Allah (SWT) t’aidera.

Fraternellement

Niamey, le 08 janvier 2018

Ton frère Djibrill Baré