Evoquant le cas spécifique du Niger, le Pr Hamani a indiqué qu’au Niger, la prévalence du gène est estimée entre 18 et 22 %. Selon lui, cette Journée qui est célébrée depuis plusieurs années est le fruit de la persévérance aussi bien des 1ères Dames des pays africains que des Associations de lutte contre la drépanocytose. Ce qui a conduit l’Union Africaine dans un 1er temps à reconnaître la maladie comme un problème de santé publique majeur le 5 juillet 2005, puis ce fut au tour de l’UNESCO le 19 octobre 2005 et ensuite l’OMS, le 27 mai 2006. L’Assemblée générale des Nation Unies, après avoir reconnu la maladie le 22 décembre 2008 par la Résolution A/63/237, décida de consacrer le 19 juin de chaque année comme Journée Internationale de lutte contre la drépanocytose, pour permettre une prise en charge de qualité conforme aux recommandations internationales. « A ce titre, nous rendons un hommage mérité à ces 1ères Dames et à ces Associations qui ont mené cette lutte», a dit Pr Hamani.

En 7 ans, le CNRD a effectué 222.930 examens de laboratoire et le suivi de 6.000 malades

Parlant du CNRD, le Pr Daouda Hamani a rappelé que ledit centre dédié à la prise en charge de la maladie a vu le jour le 12 août 2009, suite à une convention de partenariat et de financement entre la République du Niger et la Principauté de Monaco, l’AMADE Mondiale et l’ADLN. Il a ouvert ses portes le 18 janvier 2010 et fonctionne sous forme d’hôpital de jour avec une capacité de 11 lits. « De sa création à 2017, le CNRD a réalisé près de 222.930 examens de laboratoire, dont 64.942 numérations formules sanguines (NFS), 14.269 électrophorèse de l’hémoglobine et le suivi de plus de 6.000 malades drépanocytaires.

Faisant le bilan de l’année écoulée le PCA Daouda Hamani a indiqué que du 19 juin 2017 au 7 juin 2018, 3.120 électrophorèses de l’hémoglobine ont été réalisées au niveau dudit centre. Les sujets porteurs d’une hémoglobine normale AA sont au nombre de 1.148 sur les 3.120 sujets recensés, soit 36,8% ; les sujets porteurs d’une tare hémoglobinique sont au nombre de 1.972, soit 63,20 % sous les formes AS (25,1%) ; SS (27,6 %) ; SC (7,3%) ; AC (2,2%) Sβ+ (0,7%) et CC (0,3%). Le PCA du CNRD a saisi l’occasion pour remercier les différents partenaires pour leurs appuis et leur accompagnement ainsi que le personnel dudit centre, pour son dévouement et son engagement dans la prise en charge et le soulagement des drépanocytaires.

L’appel de Dr Lalla Malika Issoufou, marraine de lutte contre la drépanocytose

Dans une brève intervention, la 1ère Dame Dr Lalla Malika Issoufou a d’abord rappelé que le Niger est l’un des pays le plus touché par cette maladie héréditaire. En effet, avec près du quart de la population porteuse du trait drépanocytaire, cette maladie génétique constitue, au Niger, un véritable problème de santé publique. Dr Lalla Malika Issoufou a ensuite adressé ses remerciements à l’ensemble des acteurs engagés dans cette lutte et aux PTF pour leurs constants appuis. La marraine de lutte contre la drépanocytose a lancé un vibrant appel à l’ensemble des acteurs (Gouvernement, autorités administratives et coutumières, PTF, sociétés civiles, médias, agents de santé, malades et familles notamment), a plus d’engagements pour l’amélioration du bien-être des patients et des familles qui vivent au quotidien les conséquences de ce terrible fléau.

«Tous ensemble pour une communication et des actions autour de cette maladie pour une meilleure prise en charge», a-t-elle lancé. La célébration de cette journée est ainsi une occasion pour mettre en lumière cette maladie et attirer l’attention de la population sur le calvaire, que vivent au quotidien les drépanocytaires et leurs familles. Réagissant suite aux différents témoignages des maladies la Première Dame, Dr Lalla Malika Issoufou, a fait un don de 10 tonnes de vivres aux malades que dirige Dr Issoufou Fourera.

Mahamadou Diallo

20 juin 2018
Source : http://lesahel.org/