Dame Bety prétend que Le Courrier a pour spécialité de « salir d’honnêtes citoyens à travers des articles commandés, diffamatoires et mensongers ». Mais elle ne dément, nulle part, la véracité des informations publiées par Le Courrier. Elle prétend notamment, chose ahurissante, que Le Courrier a eu l’outrecuidance de concocter une liste fantaisiste d’une dizaine de personnes qu’il prétend être ses neveux, frères ou cousins ». Des mots jetés à l’emporte-pièce pour se couvrir la tête contre une bourrasque qui va vous emporter. Le Courrier confirme que toutes ces personnes existent et sont bel et bien de proches parents de Dame Bety, soit du côté paternel, à Illéla, soit du côté maternel, à Konni. Il est d’ailleurs loisible de le vérifier puisque ces gens sont immatriculés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et à l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE).
Ceci dit, la spécialité du Courrier n’est pas de « salir d’honnêtes citoyens » ¯ Ah, le grand mot ! ¯ mais de mener des investigations, au Niger et à l’extérieur, afin d’informer librement ses lecteurs sur la vie de la nation. Le Courrier traque, entre autres, les auteurs de mauvaise gouvernance et les adeptes du népotisme. Lorsqu’on fait dans certaines pratiques dignes de vous conduire derrière les barreaux, l’on doit se garder d’évoquer des valeurs auxquelles vous êtes étranger : déontologie, honnêteté, éthique, etc.
À propos du concours de recrutement annulé, puisque Dame Bety adore manifestement les déballages publics, Le Courrier se fait l’obligation d’apprendre à ses lecteurs les contours de l’affaire. En début 2017, l’ARTP a lancé un concours de recrutement auquel a pris part la petite sœur de Dame Bety, mais qui n’a pas eu la chance d’être sélectionnée. Le résultat, bien que transmis à l’ARTP par le cabinet de recrutement, n’est jamais rendu public. Dame Bety a mis le coude dessus et c’est cela qui a motivé les candidats audit concours à porter plainte à la Halcia. Elle prétend n’avoir pas le pouvoir d’annuler un concours de recrutement en lieu et place du Conseil national pour la régulation des télécommunications et de la poste (CNRTP), oubliant qu’elle en est la présidente, dans un contexte insolite où elle décide, à la fois, au nom de l’exécutif et de l’instance de contrôle.
Dame Bety est incorrigible puisqu’elle s’entête à soutenir, à propos de l’annulation de ce concours, que « l’instance habilitée à approuver le recrutement, a décidé de l’annuler au motif que ce recrutement a été falsifié tendancieusement pour favoriser des non-méritants ». Or, le CNRTP n’a jamais publié la moindre décision d’annulation, le blocage étant dû à la volonté de Dame Bety de remettre en cause le résultat du concours pour la simple raison que sa sœur n’est pas retenue.
Et pour finir, Dame Bety croît avoir réussi quelque chose à l’ARTP en brandissant deux réformes initiées sous sa responsabilité. C’est notamment la mutation de l’ARTP en ARCEP (Agence de régulation des communications électroniques et de la poste), projet qui a été un bel alibi pour Dame Bety de triturer la loi pour s’attribuer légalement des avantages auxquels son profil ne lui donne pas droit. Et pour que l’intéressée comprenne que nous en savons plus qu’elle imagine, Le Courrier relève que c’est à l’occasion des discussions sur ce projet de loi qu’elle a montré à BrigiRafiniqu’elle a bien plus d’atouts qu’il ne pense pour faire prévaloir ses affaires. Et c’est ce qui fut fait en conseil des ministres où le texte sur l’ARCEP avait été adopté, tel qu’elle l’avait pensé.
En remerciant Dame Bety pour son sens de l’enrichissement du débat public, Le Courrier l’encourage dans cette voie en la priant de bien vouloir continuer à l’accompagner jusque dans les méandres de Tahoua Sakola et de sa gestion financière.
Laboukoye
29 juillet 2018
Source : Le Courrier