Si notre métier est d'informer, quoi qu'il nous en coûte, cela ne fait pas de nous de citoyens à part. Nous sommes patriote et à ce titre, nous ne saurions garder le silence - un silence forcément coupable - si nous nous taisons tandis que des individus sans scrupule détournent, pillent et trafiquent à volonté les ressources publiques et livrent la terre, paisible, du Niger, à des narcotrafiquants. N'est-ce pas criminel de se taire lorsque des individus détournent à leurs profits personnels 15 000 tonnes de riz destinées à secourir d'autres Nigériens en insécurité alimentaire ? N'est-ce pas criminel de se taire en constatant qu'un commis au service de l'Etat s'est permis d'ouvrir un compte bancaire au nom d'une société dont il n'est ni le directeur général ni le président du conseil d'administration, et de transférer, à partir de ce compte bancaire, 200 milliards FCFA au profit d'une société détenue, entre autres, par un voyou international du nom de ...,poursuivi par ailleurs pour escroquerie de plusieurs dizaines de milliards ? N'est-ce pas criminel de laisser en liberté, après avoir rassemblé des preuves accablantes contre lui, un élu local qui a abusé des ressources municipales à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA ? N'est-ce pas criminel de faire semblant de comprendre et d'admettre qu'une licence à tout faire est donnée à des trafiquants de drogue et d'armes, mettant ainsi en périls la sécurité que l'on prétend être une préoccupation ? Bref, Le Courrier est de retour, sur le même sentier de l'information qui peut déranger, mais qui est de toute façon la bienvenue pour tout gouvernant de bonne foi.
23 septembre 2018
Source : Le Courrier