« Ma réussite est le résultat des recherches, qui m’ont permis de rencontrer plusieurs autres chercheurs et grands scientifiques, français, européens et d’autres pays à travers le monde » a-t-il dit. Il a, à son actif, plusieurs écrits, articles, revues et ouvrages scientifiques. C’est l’accumulation de toutes ces expériences qui ont fait de Cédric Villani un lauréat de la Médaille Fields, un prix décerné aux français de moins de 40 ans en récompense à leurs efforts dans les domaines des sciences mathématiques.
Pr Cédric Villani a évoqué aussi son parcours politique. « La politique c’est quelque chose qui n’a pas été prévu dans mon parcours » a-t-il relevé. Arrivée en politique comme par hasard, il a vite découvert les réalités du terrain qui ne sont pas du tout les même avec celles du terrain scientifique. Mais, « j’ai fini par comprendre que le politique et le scientifique ont chacun besoin l’un de l’autre pour atteindre ses objectifs » a-t-il confié soulignant que plusieurs questions scientifiques intéressent le politique pour assoir les bases d’un développement. Il a pris comme exemple le changement climatique, la cybercriminalité, la technologie, etc. Et de l’autre côté aussi, le scientifique a besoin du politique pour avoir des fonds afin de financer certaines recherches. Pr Cédric Villani apporte ainsi son expertise sur des dossiers politiques.
La célébration de la nuit des idées permet d’échanger et de découvrir l’actualité des savoirs scientifiques, d’écouter les hommes de la science, ceux-là qui font avancer les choses dans tous les domaines à travers le monde. Cette nuit vise aussi à échanger sur les grands enjeux du moment et sur les perspectives d’avenir. Parlant du thème de cette année, «Face au présent», Pr Cédric Villani a souligné que c’est un thème qui demande à réfléchir sur la question de l’actualité concernant les mutations des nouvelles technologiques, sur les questions de la perception du temps et des transformations des sociétés. Face au présent, des multitudes d’interrogations se posent. De quoi notre présent est-il fait ? Comment faire face à ce présent ? Face au présent, quelle mémoire et quel avenir ?
Les réponses à ces interrogations ont été développées lors de la deuxième conférence que le Prof Viliani a animée le 1er février à la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de l’UAM devant les chercheurs, les étudiants, et les élèves fortement mobilisées pour satisfaire leur curiosité relativement au sujet du jour mais aussi sur d’autres questions d’actualité.
« Tous les pays qui entendent jouer un rôle important sur la scène internationale font tout ce qu’ils peuvent pour favoriser et encourager le développement de leurs universités » Pr Cédric Viliani
A l’entame de la conférence, le doyen de la FST, Pr Yacoubou Bakasso a fait une brève présentation de son Institution. La FST a-t-il rappelé, a pour mission de contribuer à la formation des formateurs, des chercheurs et des cadres supérieurs dans les différentes filières scientifiques ; de promouvoir et de développer des axes de recherches susceptibles de contribuer efficacement au développement économique et social du Niger. Avec quatre portails d’entrée, ‘’science et
environnement’’, ‘’maths-physique-chimie’’, ‘’maths informatiques’’, ‘’mines et pétroles’’, cette faculté compte en termes d’offres de formation, 13
licences et 17 masters, organisés autour de cinq départements maths informatiques, physique, chimie, biologie et géologie sous l’encadrement de 95 enseignants dont 13 professeurs titulaires, 30 maîtres de conférences, 37 maîtres assistants et 15 assistants épaulés par 75 PAT. Au titre de l’année académique 2017-2018, « la FST a inscrit 1225 étudiants en première année, 724 étudiants en deuxième année, 443 étudiants en licence, 219 étudiants en master I ; 201 étudiants en master II, 119 étudiants en thèse de doctorat soit un total de 2931 étudiants», a-t-il ajouté.
Dans son introduction, le conférencier s’est dit honoré de développer cette thématique qui parle du présent et bien sûr du passé qui crée le présent, du futur que le présent doit faire émerger. Pour Pr Cédric Villani la médaille Fields, qui lui a été décernée, est un événement qui a bouleversé sa carrière et sa vie. « Elle s’inscrivait dans la suite de ma carrière de travail et la date du 19 Août 2010 restera gravée dans ma mémoire ; c’était le jour d’ouverture du Congrès International des Mathématiciens » a-t-il rappelé. Cette médaille qui a pris le nom de son initiateur, est appelée souvent prix Nobel des mathématiciens. Elle est destinée à récompenser les jeunes talents, les plus méritants de la communauté des mathématiciens dont l’âge ne dépasse pas 40 ans.
Pour le conférencier, « l’université est un centre d’ouverture d’esprit, de création qui est parfois considéré comme dangereux, agitateur et incontrôlable mais dont la finalité est de contribuer au développement de notre monde». «Tous les pays qui entendent jouer un rôle important sur la scène internationale font tout ce qu’ils
peuvent pour favoriser et encourager le développement de leurs universités, leur permettre l’accès aux ressources humaines, à l’industrie pour faire en sorte que les étudiants soient attirés et que leur séjour soit le plus productif », a-t-il estimé. Pr Cédric Villania ajouté que c’est aussi un endroit où on fait reculer les limites de la connaissance et de l’impossible grâce à la recherche sur divers sujets. Toutefois, il a relevé que l’idée demande beaucoup d’ingrédient pour surgir, citant entres autres ingrédients la documentation et le savoir sur lequel on s’appuie car les idées aussi révolutionnaires soient-elles, s’appuient toujours sur ce qui existe. Puis il y a la motivation, l’échange avec les collègues, l’environnement du travail, la contrainte (objectif, échéance), l’inspiration et la chance ou le hasard (être au bon endroit au bon moment). Au cours du débat, les échanges ont tourné essentiellement sur l’enseignement en ligne, la motivation à aimer les sciences, l’initiation à l’entrepreneuriat des jeunes et la question climatique.
Ali Maman et Mamane Abdoulaye(onep)
04 février 2019
Source : http://www.lesahel.org/