Mendiants Routes Niamey La traque des mendiants continue à Niamey. Atterrés, beaucoup n'ont pu, ce 1e Mai investir leurs lieux de prédilection. Cette "salubrité" d'un autre genre menée par la Délégation spéciale semble avoir porté ses fruits. La forêt des mendiants est transformée en désert.

Mendier en solo, en familles ou en groupes est certes écornant pour la dignité humaine.

Si certains s'y adonnent par nécessité vitale, beaucoup en ont fait un métier allant jusqu'aux sollicitations les plus agressives. Du harcèlement à la limite. Mais qu'est ce que l' Etat, ou plutôt la délégation spéciale a prévu pour amortir un peu le coup? Y'a t-il eu des mesures d'accompagnement pour ces mendiants ne serait-ce que leur acheminement dans leurs localités respectives? A-t-on songé à les reconvertir dans des corps de métiers? Et inscrire dans la même foulée leurs enfants à l'école?.....

La pauvreté et la fracture sociale pourraient bien sûr pousser beaucoup à mendier. Y remédier est du devoir du pouvoir public. A ce titre, des projets porteurs et de proximité doivent être initiés afin d'occuper ces masses laborieuses.

En outre, rendre coquette,"nyala", la ville de Niamey ne doit pas être que circonstancielle, ponctuelle motivée par la perspective du sommet de l'UA, mais plutôt une œuvre permanente.

En fait, tout cela nous rappelle "La grève des Bàttu" (Aminata Sow Fall), roman dans lequel ces mendiants étaient qualifiés de "déchets humains" dont il fallait s'en débarrasser. Mais....

Dr. Abdoul Mamane 

16 mai 2019
Source : L'Actualité