Élection présidentielle : Hama Amadou défie Mohamed Bazoum dans un combat loyal

Au lendemain du congrès de Dosso qui l’a investi comme candidat à l’élection présidentielle, Hama Amadou, le leader du Moden Fa Lumana Africa et chef de file de l’opposition politique, a de nouveau claqué la langue pour cracher ses vérités. C’était face aux journalistes réunis dans le cadre d’une conférence de presse qu’il a animée à Africa Hall, hier, mardi 22 septembre 2020. Sans langue de bois et sans subterfuges, il a répondu aux questions des journalistes qui ne se sont gênés en rien. À la question de savoir ce qu’il pense de la candidature de Mohamed Bazoum, Hama Amadou a répondu sans ambages qu’il s’agit d’une candidature comme la sienne, comme tant d’autres et que son plus grand plaisir est d’affronter le candidat du Pnds à la régulière, dans le cadre d’une élection présidentielle transparente, libre et démocratique.

Hama Amadou n’a pas tremblé pour affirmer qu’il battrait le président et candidat du Pnds Tarayya à plate couture si les élections sont organisées sans volonté d’usurper les suffrages des électeurs. Mohamed Bazoum est mis au pied du mur, face à un défi qui touche à la fois à son amour propre et à sa crédibilité de candidat plein de prétentions. Le défi que Hama vient de lui lancer a toutefois peu de chances d’être entendu et…relevé par l’intéressé. Pour cause, explique Soumana Sanda, « Hama Amadou ne boxe pas dans la même catégorie que Mohamed Bazoum sur le plan politique. « Dans une élection crédible, précise-t-il, Hama Amadou fera sans doute dix fois le score électoral de Mohamed Bazoum ». Bazoum, à coup sûr, n’est pas un candidat qui arrive à la cheville de Hama Amadou, le chef de file de l’opposition. L’histoire des élections au Niger est pleine d’enseignements. Par le passé, pour être élu député, le candidat du Pnds n’a dû son salut qu’au soutien massif de partis alliés qui ont soutenu l’intéressé en votant Pnds dans sa circonscription électorale spéciale. Hama Amadou, lui, est un leader politique dans tous les sens du mot.

En 2016, alors qu’il était emprisonné, sans capacité de battre campagne, il a contraint Mahamadou Issoufou à un second tour que celui-ci n’a pu remporter que par le biais d’un hold-up électoral.Issoufou Mahamadou, selon des confidences dignes de foi, a toujours considéré que derrière lui, c’est un immense désert.

Si Mohamed Bazoum cherche à rattraper son retard en entreprenant un périple électoral en violation de la loi électorale, Hama Amadou, lui, dit qu’il connaît suffisamment le Niger profond et ses hommes pour avoir travaillé, au cours de sa carrière, dans différentes régions du pays.

L’arroseur arrosé, a-t-on coutume de dire. En 2016, dans une verve et une assurance que les Nigériens ont eu du mal à comprendre à l’époque, Mohamed Bazoum a défié Amadou Boubacar Cissé de faire un score de 5% s’il le pouvait. Avec le recul, la raison de ce défi lancé par Bazoum à Cissé a été compris par les Nigériens qui se souviennent encore du hold-up électoral qui a permis au Pnds de faire le plein de voix aux élections présidentielle et législatives. Aujourd’hui, c’est Hama Amadou qui défie Mohamed Bazoum dans un combat loyal. Chose que les observateurs avisés disent impossible dans le contexte électoral actuel avec une commission électorale, une Cour constitutionnelle, une direction du fichier électoral totalement acquises au Pnds Tarayya.

Yaou