Le second tour de l'élection présidentielle prévu le 21 février 2021 n'est pas qu'un match final Ousmane- Bazoum. D'autres matchs se préparent, mettant notamment la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) aux prises avec l'opinion nationale, largement convaincue de la complicité de celle-ci avec le pouvoir en place au profit duquel elle agirait pour une victoire usurpée. Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux à propos des conditions dans lesquelles le double scrutin du 27 décembre 2020 s'est déroulé dans certaines parties du pays ont fait monter la moutarde chez de nombreux Nigériens qui ont dénoncé la découverte de bureaux de vote clandestins ainsi que les actes de braquages et de bourrages d'urnes. L'organisation matérielle de ce double scrutin n'a pas été un succès. Outre les bureaux de vote clandestins, il y a eu plein de localités dans lesquelles c'est tantôt l'encre sèche qui a manqué, c'est tantôt des bulletins qui sont en rupture.

Dans la perspective du second tour de l'élection présidentielle, les partis de l'opposition et des organisations engagées pour des élections crédibles au Niger se préparent pour parer aux bourrages et braquages d'urnes. Et selon des informations crédibles, tous les diagnostics remettent en cause l'impartialité de la Ceni dont des membres sont accusés d'avoir participé aux fraudes ou sont complices, dans de nombreux cas, des actes incriminés. Si elle ne prend pas des mesures sérieuses en vue d'endiguer ces fraudes grossières, notamment dans la région de Tahoua où l'on relève des taux de participation de 99,90%, la Ceni et ses membres risquent de faire les frais de la colère populaire.

Laboukoye