Le Niger est une ancienne colonie française ; il est aujourd'hui, une "colonie" financière chinoise
Tentant d'éteindre la vive polémique qui reprenait sur cette sombre affaire de prêt Eximbank, le service de communication du Premier ministre a carrément jeté de l'huile sur le feu en faisant de graves révélations sur l'endettement vertigineux et irréfléchi accumulé sous Mahamadou Issoufou vis à vis de la Chine populaire. C'est ainsi qu'on nous apprend qu'en plus des " plus de 1000 milliards " du projet pétrolier, il y a aussi 300 milliards de dollars US relatifs au projet d'exploitation de l'uranium d'Azelik (SOMINA), soit 150 mille milliards FCFA auxquels il faut ajouter 40 autres millions de dollars US, soit 20 milliards de FCFA dans le cadre du projet de renforcement des capacités de production d'eau de la ville de Zinder. Le total est vertigineux : plus de 151 200 milliards FCFA dus au seul pays de Mao Tsé Toung, dont uniquement 214,9 milliards sous Mamadou Tanja dans le cadre de la raffinerie de Zinder., soit une différence de plus de 150 000 milliards que le soldat Brigi Rafini doit expliquer.
Des précisions du service de communication de Brigi Rafini qui inquiètent davantage
Alors que dans l'extrait diffusé par la voix du Sahel, Brigi Rafini n'a nulle part fait cas des montants à propos de l'uranium d'Azelik (SOMINA) et du renforcement des capacités de production d'eau de Zinder, son service de communication a rapporté dans son droit de réponse au journal L'Enquêteur, que Brigi Rafini aurait parlé de près de 2 milliards de dollars US pour le projet pétrolier avec CNPC ; pour près de 300 milliards de dollars US dans le cadre du projet d'exploitation de l'uranium d'Azelik (SOMINA) ainsi que d'environ 40 millions de dollars pour le projet de renforcement des capacités de production d'eau de la ville de Zinder. Ce qui rend le rapportage des propos de Brigi Rafini inexact, non conforme. Une trituration malheureuse des propos du Premier ministre qui n'a pas parlé de " près de deux milliards " comme l'a écrit son service de communication, mais plutôt de " plus de deux milliards ". Et puis, en apprenant aux Nigériens que " …Du reste, la convention d'octroi de ce prêt d'1 milliard de dollars est en voie d'annulation à la demande de l'Etat du Niger qui, par lettre N°516/MP/DGPD du 09 décembre 2016 à saisi les autorités d'Eximbank pour ce faire ", le département communication et TIC du Cabinet du Premier ministre jette un nouveau pavé dans la mare. De quel milliard de dollars s'agit-il ? De celui qui a été évaporé dans certains chantiers à Niamey ou de quel milliard parle précisément le service de communication de Brigi Rafini ? D'ailleurs, les Nigériens se demandent si l'on peut annuler en décembre 2016 un prêt contracté en 2013 et dont l'argent a été déjà encaissé ? En faisant cette précision inattendue, le service de communication de Brigi Rafini voudrait- il confirmer que le prêt Eximbank de Chine était bel et bien de deux milliards de dollars US mais que le second milliard de dollars n'a pas été finalement encaissé et dépensé ? Ou bien s'agirait-il d'un autre prêt négocié en catimini mais finalement avorté ? Rien n'est moins sûr, au regard de la date de la prétendue demande d'annulation.
15 juin 2017
Source : Le Courrier