Suite à la publication, la semaine dernière d’un article titré : « scandale au ministère de la Défense nationale : le responsable de Khalif Sécurité au centre de l’affaire en cavale », Kalla Moutari, l’ancien ministre de la Défense nationale dont la gestion a fait l’objet de l’audit qui a tant défrayé la chronique, a adressé un droit de réponse au Journal le Le Courrier. Un droit de réponse que le journal publie in extenso, mais qui soulève bien de questions. Entre autres questions, Kalla Moutari, droit dans ses bottes, a interpellé le courrier en ces termes : « prétendriez- vous vraiment qu’un tel service m’aurait été rendu par les autorités du MDN de l’époque ? Auriezvous oublié la sentence à mon égard, au mépris des droits de l’homme ou du droit tout court ? ». Des questions auxquelles, bien entendu, le courrier n’a pas la prétention d’apporter des réponses. Toutefois, il en saisit bien le sens. C’était, de la part du prédécesseur du Pr Issoufou Katambé, une sorte de mise au point essentielle. Pourquoi ? Kalla l’a tout de suite relevé : « Je voudrais relever, pour la juste compréhension de vos lecteurs, que vous ne prétendez pas que c’est Kalla Moutari qui a octroyé le marché d’avion et de blindés ». Et pour ne point laisser le moindre doute, il précise : « Vous avez raison, je n’avais jamais octroyé un tel marché. Je ne l’ai ni initié, ni conclu, ni signé. Je ne l’avais sollicité au profit de personne.

D’ailleurs, je n’avais aucun contact avec le ministère de la Défense ni sur ce sujet ni sur rien du tout depuis que j’avais quitté ce ministère ». Des précisions époustouflantes qui tendent à demander à regarder dans une autre direction.

Kalla Moutari, en vérité, a fait d’une pierre, deux coups. Il a vite compris que cet article du Courrier n’est pas si mauvais pour lui. Il lui permet d’apporter, certes, des précisions sur son innocence sur certains dossiers du ministère de la Défense, mais également d’ouvrir éventuellement les pages MDNgate2. Selon toute vraisemblance, Kalla Moutari en a pris pour le compte des autres. S’il n’a pas été jugé pour les faits rapportés dans le rapport d’audit qui couvre exclusivement sa gestion, Kalla a toutefois bu le calice jusqu’à la lie, les Nigériens l’ayant épinglé comme étant l’icône des crimes humains survenus au ministère de la Défense nationale. Quid de la lettre de recommandation du 26 avril 2019 et portant son nom en qualité de ministre de la Défense nationale ?

Mystère et boule de gomme puisque Kalla souligne qu’il n’a délivré ni formulé verbalement aucune recommandation. « Je suis formel », dit-il. L’intéressé suggérerait-il que le document qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux est un faux qu’on lui a imputé ?
Lire aussi ci-dessous le droit de réponse au journal Le Courrier de Moutari Kalla

Laboukoye


Droit de réponse au journal « Le Courrier »

Dans votre parution numéro 711 du jeudi 26 mars 2022, vous avez publié à la Une, un article, intitulé « scandale au Ministère de la défense : le responsable de Khalif Security au centre de l’affaire en cavale ».C’est Monsieur Laboukoye qui avait signé cet article. Conformément à l’article 31 de l’ordonnance 2010-035 du 4 juin 2010 portant régime de la Liberté de Presse qui stipule que « toute personne physique ou morale dispose d’un droit de réponse dans le cas où des imputations susceptibles de porter atteinte à son honneur ou à sa réputation ou à ses intérêts commerciaux ou non commerciaux ont été diffusés par un organe d’information générale », je me suis senti diffamé et voudrais exercer mon droit de réponse. Dans l’article précité en effet, vous affirmiez péremptoirement que « L’affaire Khalifa Security, du nom de ce jeunot de 24 ans à l’époque, à qui le Ministre de la défense, sous la recommandation expresse et solide du titulaire du portefeuille de l’époque, Kalla Moutari, a octroyé un marché d’acquisition d’avion militaire et des blindés au profit des Forces armées nationales, prend des proportions inquiétantes pour le président Bazoum Mohamed.... Ce dernier aurait d’ailleurs piqué une colère indicible à la révélation de l’affaire par le courrier…puisqu’il ignore tous les concours du scandale ».

Je voudrais relever pour la juste compréhension de vos lecteurs, que vous ne prétendez pas que c’est Kalla Moutari qui a octroyé le marché d’avion et des blindés.

Vous avez raison, je n’avais jamais octroyé un tel marché. Je ne l’avais ni initié, ni conclu, ni signé. Je ne l’avais sollicité au profit de personne. D’ailleurs, je n’avais eu aucun contact avec le Ministère de la Défense ni sur ce sujet ni sur rien du tout depuis que j’avais quitté ce ministère.

Prétendriez-vous vraiment qu’un tel service m’aurait été rendu par les autorités du MDN de l’époque ? Auriezvous oublié leur sentence à mon égard au mépris des droits de l’homme ou du droit tout court?

Ce problème de compréhension de texte réglé, je voudrais relever pour les démentir formellement, vos propos selon lesquels j’aurais recommandé Monsieur Khalifa au Ministre de la Défense et que, ce dernier lui aurait octroyé le marché de ce fait. Mieux, je n’ai jamais recommandé le Monsieur ou la Société Khalifa à aucune autorité Nigérienne. Je n’avais délivré ni formulé verbalement aucune recommandation ni « expresse » ni « solide » au Ministre de la défense, ni à aucun service de ce département. Je suis formel.

Aussi, vous prétendez que Monsieur Khalifa m’aurait été recommandé par un ministre dont vous dévoilez le nom. Je déments formellement. Ce ministre ne m’a jamais approché en faveur de ce monsieur ou de sa société.

Néanmoins, je vous suggère de relire le dossier du marché pour en connaitre le signataire. Il y’a bien un nom. Voilà les quelques éléments que je vous prie de bien vouloir publier dans votre prochaine parution en vue de lever toutes les équivoques de votre précédente parution.

Je me réserve cependant le droit de porter plainte devant les juridictions compétentes.

Moutari Kalla