Au Niger, on ne sait pas à quoi nous sert le pétrole. Comme le lingot d’or, l’’or noir a fini par décevoir les Nigériens qui en ont rêvé comme d’un moyen de se sortir de la misère et de la grande dépendance. Voilà plus de dix ans que le pays exploite du pétrole qu’il achète à la pompe presque au même prix que lorsqu’il l’importait souvent de très loin. A cette situation très curieuse, s’ajoute une autre lorsque les nouveaux managers de la manne ne pouvaient pas la voir car juste bonne pour eux à cultiver des jardins et ce, tout géologues et ingénieurs qu’ils sont, torpillant l’initiative de Mamadou Tandja et de son gouvernant pour faire entendre qu’il n’y aurait jamais du pétrole dans notre sous sol et que ce qui « envoutait » Tandja, ne serait que de la terrible eau. Selon l’ancien ministre du pétrole pour que ce pétrole soit rentable, il faut que les Nigériens l’achètent cher et le vendent moins cher à l’extérieur, aux clients étrangers, non aux Nigériens. Drôles d’économistes qui ne peuvent avoir aucun brin de patriotisme même lorsqu’ils s’affublent du titre pompeux et folklorique de socialistes. Peuvent-ils voir, dans les pays réellement socialistes, comment de telles richesses sont gérées au bénéfice des peuples, pour leur mieux-être ?
L’ancien ministre de l’or noir, Pierre Foumakoye Gado, par une telle révélation faite devant la représentation nationale qui frise la moquerie à l’égard du peuple, montrait déjà, sans que le peuple ne prenne ses responsabilités – car il s’agit quand même de son bien non de celui du PNDS – qu’il n’y avait rien à attendre de ces hommes et de leur socialisme pour alléger, par cette autre richesse qui les surprend, la difficile vie des Nigériens.
Il y a donc trop à dire sur la gestion du pétrole nigérien et on comprend pour quelle précaution, comme dans une dynastie rampante, seul le Fiston choyé pouvait accéder au tonton à la tête de ce ministère. Pourrait-on dire par exemple aux Nigériens, ce qu’est devenu, la tour du pétrole que les Chinois consentaient à construire et pour laquelle, la cérémonie de pose de la première pierre se fit dans le faste ?
Pourrait-on dire aux Nigériens, avides aujourd’hui de justice, le profil et la provenance régionale de toute la clientèle politique, recrutée à la SONIDEP, devenue, presque un bien privé d’un clan ?
Mafia sur le pétrole…
Cela fait longtemps que l’on soupçonne une grande mafia autour de l’or noir nigérien alléchant, géré depuis plus de dix ans dans une opacité totale. Et jamais, contrairement à beaucoup d’autres domaines, l’on n’a eu la moindre inspection, le moindre audit pour que les Nigériens sachent ce qui s’y fait. On constate seulement que depuis des années, des gens sortis du néant et sagement pauvres comme tout nigérien normal, se sont vachement enrichis au point d’avoir des fantaisies bourgeoises qui écoeurent l’opinion avec ces immeubles qui poussent et avec ces gros cylindrés commandés pour leur confort et pour leurs vanités. Des gens, visiblement, ont fait du pétrole leur bien privé, le pétrole servant leur confort personnel quand les Nigériens, eux, ne peuvent rien profiter de la manne pétrolière, tirant toujours le diable par la queue, de plus en plus paupérisés et ce malgré la révélation- choc d’un Kalla Moutari qui prétend, dans les colonnes du journal La Flamme, que les Nigériens depuis dix ans vivraient mieux. Il se trompe de Niger. Il parle certainement d’un Niger devenu une île dans le vaste Niger où d’autres sont royalement ignorés pour ne servir qu’un clan devenu arrogant. Il est aujourd’hui impérieux de prospecter cette caverne d’Ali Baba du PNDS pour savoir ce qui s’y trame afin de révéler aux Nigériens les graves manquements dans la gestion de LEUR pétrole. On peut d’ailleurs se rappeler que depuis des années, l’on a observé du froid dans les relations sino-nigériennes, du fait de la gestion qui est faite du pétrole, avec le renvoi par Niamey d’un responsable chinois de l’exploitation pétrolière.
A l’époque, l’on apprenait que la SONIDEP ne payait pas la SORAZ qui lui livrait le liquide précieux, toute chose que la partie chinoise ne pouvait pas accepter car, après tout, fut-elle le plus apprécié des partenaires, elle venait aussi au Niger, pour faire des affaires et ne saurait, pour cela, se faire grugée.
La même opacité que les Chinois récusaient a cours dans le secteur ; une situation qui a été révélée depuis des jours, avec la pénurie de gasoil dans les stations d’essence du pays et notamment de Niamey, bloquant ainsi plusieurs camions dans le pays et portant un coup dur à certaines activités qui dépendent exclusivement de ce carburant. Il est dommage que ceux qui gèrent le pétrole, ne voient que l’argent facile qu’il donne, jamais les questions de souveraineté et de sécurité qui y sont liées pour faire montre de tant de légèreté et d’insouciance. Face à la crise, ainsi que l’on l’attend légitimement de la part des acteurs du secteur, l’on a entendu des voix contradictoires, chacune disant « sa » vérité qui l’arrange pour cacher la vérité au peuple.
Cacophonie…
De la part de la SONIDEP qui a le monopole de la commercialisation du pétrole dans le pays comme de la part de la tutelle, l’on n’eut aucune vérité. D’abord de la part de la SONIDEP, par la sortie de son chargé de communication, l’on apprend, accusant ses partenaires nigériens surtout propriétaires de stations d’essence, qu’ils seraient à la base de la rupture du gasoil dans le pays, car coûtant cher hors du pays, notamment au Nigéria, ils préfèrent aller vendre là que dans le pays ; une accusation grave d’abord parce que d’une part, elle montre que ces gens n’ont aucun sens de l’Etat et du sens de l’anticipation, car le sachant, qu’avaient-ils fait pour prévenir et surtout arrêter la spéculation ? Mais, mal lui en a pris car, un des partenaires est aussi sorti sur les médias comme pour lui répondre et faire entendre un autre son de cloche qui contrarie le sien, cacophonique. Comment des vendeurs de pétrole peuvent-ils mieux comprendre les risques qu’on fait courir au pays en exportant le gasoil parce qu’à l’extérieur, il y a de bonnes affaires à faire, oublieux de ce qu’il s’agit, de se sécuriser en des temps aussi incertains pour que ce pays en guerre, ce pays enclavé dont le transport des marchandises en est tributaire, et dont l’électricité dépend beaucoup de ce carburant, n’en manque jamais. Pour ce partenaire de la SONIDEP qui dit avoir averti son DG, les raisons invoquées ne sont que farfelues, voire des mensonges. Il y a donc beaucoup à balayer dans cette boite. Qui peut imaginer le drame qu’ils font courir au pays par une telle gestion prébendière du pétrole ? C’est grave et il y a urgence à auditer la SONIDEP dans sa gestion de onze ans (sans oublier la qualité du personnel qu’elle emploie en comparant ses effectifs de 2010 à 2022 et les différents profils qui la servent) ainsi que la gestion globale du pétrole nigérien.
C’est dans ce tohu-bohu que l’on apprend, sur les réseaux sociaux, la publication d’une lettre du ministre du pétrole, qui demande aux partenaires chinois d’accélérer la nigérisation de certains postes à la SORAZ. Il n’en fallait pas plus, pour entendre des gens naïfs, flatter l’homme pour seulement cette initiative épistolaire, et faire croire, ainsi qu’il le vise, à se faire passer pour un grand patriote, un héros même, alors qu’avant de jouer au patriotisme, on ne lui pose d’abord que des problèmes de gestion pour lesquelles, il ne donne aucune réponse. Il amuse la galerie. Après l’intervention bouffonne du chargé de communication de la SONIDEP, un certain Bio Abdourhamane, ancien secrétaire général de l’Union des Scolaires Nigériens – on comprend maintenant le sens de l’activisme de certains hommes –cette lettre sciemment jetée dans la marre, venait pour faire diversion, et faire oublier le problème qui montre à suffisance, tout son manque d’attention dans la gestion de ce département pour lequel, on le devine bien, il n’a aucune compétence académique à fortiori une expérience quelconque pour tenir un ministère aussi important qui peut changer, en dix ans radicalement, la physionomie d’un pays acculé par les effets climatiques, la vie même des Nigériens. Peut-il ne pas savoir, tout ministre de tutelle qu’il est, qu’une mafia tient la SONIDEP, avec des spéculateurs qui voudraient peut-être gâcher la gestion de l’homme que Bazoum aura préféré pour la gérer ?
Aura-t-il laissé faire, pour jouer à protéger la mafia, solidarité de clan oblige ? Le protégé de Bazoum, et-il entraient de perpétuer la même mal gouvernance décriée depuis des années, et dans ce cas, pour rendre quel service à Bazoum Mohamed ?
Bazoum interpellé…
Selon certaines indiscrétions, celui qui gère aujourd’hui la SONIDEP serait un proche de Bazoum et donc qu’il ne serait pas de ceux que son prédécesseur lui impose dans certains secteurs pour collaborer, dolé, avec lui. Le nouveau patron de la boite, s’il peut s’accommoder de prendre la gestion sans la précaution de faire inspecter les gestions dont il hérite, doit s’assumer en assumant tout l’héritage.
Peut-il travailler avec le même « personnel mouillée » et prétendre s’en sortir ? La confiance n’exclut pas le contrôle. C’est une règle élémentaire en gestion.
Ce pays est à tous ; il n’est pas le jardin de quelques individus. Il faut vite arrêter cette personnalisation de l’Etat…
AI