Après sa parole donnée à l’occasion de sa prestation de serment lors de son entrée en fonction et une volonté réitérée en d’autres occasions, Bazoum Mohamed, profitant des cérémonies de présentation de voeux à son cabinet, est revenu sur le sujet de la lutte contre l’impunité, annonçant qu’il n’y avait pas à douter de ce désir de justice pour refonder la confiance dans le pays. Entre autres signes qui peuvent donner, pour une fois, à croire à cette volonté politique est qu’au-delà de ce que l’homme aura compris, c’est aussi le moyen pour lui de dominer son camp politique très sale qui voudrait le manipuler en se servant de son devoir de gratitude à son égard. Il y a ces alertes qui sont données aux juges auxquels une fois encore, après son discours à leur endroit à l’occasion de la rentrée judiciaire, il exprimait toute la confiance et surtout l’assurance qu’il donne à la HALCIA de mener de manière indépendante son travail d’investigation, précisant en même temps qu’il donnait au procureur de la République toute la latitude à agir et à donner une suite judiciaire aux différents dossiers soumis par la Halcia. La balle, devrait- on apprendre, est désormais dans le camp des juges pour lesquels le syndicat des magistrats a donné des gages quant à l’exigence de rigueur et de sérieux qu’on imposera à tous, au risque de répondre chacun de ses laxismes.

Il est donc important qu’au-delà des cas connus pour lesquels il faudra qu’un jour ou l’autre tous répondent, la Halcia soit orientée sur d’autres pistes qui peuvent révéler la monstruosité de l’enrichissement illicite dans le pays. Il y a en effet un domaine important dans lequel l’argent volé a été investi car ne pouvant pas aller en banque au risque de laisser des traces compromettantes que des services avisés du domaine pourraient déceler. L’argent volé est « parti dans la terre » comme dirait l’autre, avec des hommes et des femmes qui construisent ici et là pour leurs vanités des buildings insolents qu’aucun socialisme ne peut comprendre et justifier quand on sait que le socialisme, par essence, est humilité. Il y a donc à mettre des visages sur bien de ces immeubles qui se dressent dans la capitale et dans l’ensemble du pays et dont les propriétaires peu connus du fisc trouvent là le moyen de dissimuler « des biens mal acquis ». A qui sont ces nombreux bâtiments à étages qui poussent dans la ville ? A qui peut appartenir ces maisons de luxe en bordure du fleuve ?

Il s’agit, tout en cherchant ceux à qui ils appartiennent, d’amener les différents acquéreurs à justifier une telle fortune. Tout le monde au Niger peut quand même savoir qu’avec les revenus légitimes que tous peuvent justifier, il ne peut être possible de légitimer de telles acquisitions. C’est d’une oeuvre de salubrité publique qu’il s’agit car ce qui doit revenir à l’Etat, au nom de la justice, doit impérativement revenir à l’Etat et donc au peuple. Il est en effet inadmissible que pendant que les services sociaux de base s’écroulent que d’autres que rien, tant par leur parcours que par leur filiation, ne puisse justifier la fortune sur laquelle ils trônent, pouvant même, pour se faire encore de l’argent, laisser en location des immeubles que leurs fantaisies bâtissaient dans un pays qui est, après tout, l’un des plus pauvres de la terre. Comment comprendre que dans un Etat normal des individus se prétendent plus riches que l’Etat au point où, pour défendre certains samaritains qui se seraient enrichis dans le commerce mafieux d’armes, on apprenait aux Nigériens qu’ils étaient d’autant bons qu’ils feraient des avances à l’Etat pour l’aider à fonctionner. Aujourd’hui, selon certaines sources quelques dignitaires auraient plus de cinq immeubles, sans compter ce que peuvent avoir d’autres ministres et DG qui peuvent, par leurs ostentations, ériger, en région, dans leur bled, à tour de bras aux frères et soeurs, à leurs distribuer des billets d’avion pour la Mecque.

On n’a jamais connu cela dans le pays et il y a urgence à arrêter cette saignée et surtout à combattre cette nouvelle culture que le socialisme veut imposer dans le pays qui fait de la politique le moyen le plus facile pour s’enrichir plus rapidement quand il est censé être ce moyen par lequel l’on se met au service des hommes et de la société, pour l’intérêt général. Pour servir et non se servir…

Les Nigériens doivent s’élever contre ces contre-valeurs que le PNDS érige dans notre démocratie comme mode de gouvernance. C’est à une crise morale et politique sans précédent que nous conduit le parti d’Issoufou Mahamadou. Rétrospective sur une gouvernance scabreuse Au Niger, tout a changé de prix : du gasoil aux produits de grande consommation, des tarifs de transport au pain. Et depuis plus de 11 ans, le gouvernement reste sourd au cri de détresse des Nigériens. Alors que la situation, de jour en jour, va de mal en pis, le PNDS ne sait faire face à la situation, laissant les ménages nigériens se paupériser, abandonnés à eux-mêmes, sans aucune lueur d’espoir. Pourtant, ceux qui dirigent le pays prétendent porter le socialisme, cette « religion politique » qui met au coeur de son action, l’homme. C’est à croire que ce socialisme contrefait, atypique que les nôtres promeuvent dans notre démocratie est sans âme, car pensant toujours à eux seuls et à leur confort. Pendant plus d’une décennie, ils ont pillé l’Etat, déshérité les Nigériens, saccagé et ruiné l’économie nationale, détruit les rêves des Nigériens. Pendant tant d’années de vandalisme et de grand banditisme d’Etat, les socialistes ont braqué les sociétés d’Etat gérées comme des entreprises claniques. Là, les enfants choyés du patronat socialiste peuvent aller vivre leur bonne vie sans compétence et détruire l’administration qu’ils ont siphonnée pour ne laisser là que l’affairisme et la médiocrité. Ainsi, l’on a laissé les hommes et les femmes ayant les faveurs de la nomenklatura socialiste agir à leur guise, voler sans regret et sans pudeur.

Jamais des crimes économiques n’ont été aussi monstrueux dans le pays avec des sommes astronomiques mises en cause chaque fois que des cas sont révélés à l’opinion. Que n’avait-on dénoncé sous Issoufou. Le dégoût des Nigériens est grand face à une telle gestion honteuse qui a fini par montrer à la face du monde la vraie nature prédatrice de la gent socialiste nigérienne. En 2016, pour se faire élire sans gloire, l’homme fit croire qu’il avait entendu le cri des Nigériens, et pompeusement, annonçait une opération « Maï Boulala » qui devrait, à l’en croire, combattre le phénomène d’impunité qu’il a lui-même érigé dans le pays dans l’intention bien assumée d’enrichir son clan avec des nominations fantaisistes, des recrutements abusifs. C’est notamment le cas dans les société d’Etat où , souvent, sans les qualifications requises, la clientèle politique avait été recrutée et positionnée pour capter des fonds qui ne visent que la réussite sociale d’un clan. Un complot contre la nation qui vise à imposer au pays une nouvelle élite bourgeoise, ayant bâti sa fortune par le vol.

Aujourd’hui, l’enrichissement illicite de la mafia rose se passe de tout commentaire : des coursiers et autres parvenus sans parcours académiques sérieux sont faits milliardaires et du sommet où un accident de l’Histoire les porta, ils narguent, goguenards, les Nigériens honnêtes mis à la touche. Des Nigériens qui ne peuvent plus travailler pour leur pays, condamnés à la marginalité. Sous Issoufou déjà, l’entourage le plus immédiat du président s’est largement compromis dans des faits avérés de mauvaise gestion car impliqué dans plusieurs dossiers. Est-il surprenant de constater qu’il a été incapable de lutter contre le phénomène qui est l’essence même de la gouvernance qu’il mettait en place. En arrivant au pouvoir en 2021, Bazoum donnait à espérer, à croire qu’il pouvait retourner la situation en gouvernant autrement, disons différemment. Pourtant, les Nigériens avaient insisté pour que certains dossiers emblématiques connaissent le traitement judiciaire qu’ils méritent, mais droit dans ses bottes, Issoufou fit la sourde oreille, même quand le SAMAN de l’époque pouvait s’y mêler pour dénoncer des interférences politiques inacceptables de l’Exécutif dans les affaires judiciaires.

Après les cas révélés, il y a à investiguer dans la gestion au niveau de l’administration et notamment de certains ministères comme la Défense, l’Intérieur, l’Education nationale, l’Enseignement Secondaire, l’Hydraulique, l’élevage, la Santé, etc. pour ne citer que ces cas sur lesquels, nous pourrions revenir pour en révéler bien de dossiers croustillants.

Mairiga