Entamée de façon tonitruante par la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), les jours précédents, l’opération de lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics connaît, ces derniers temps, un coup de mou. En effet, après les arrestations de hauts responsables au sein de la Douane et de la Direction Générale des Impôts (DGI), plus rien à signaler du côté de la HALCIA d’où nous pensons que tous les dossiers à sa position sont transmis au parquet. Le travail restant, se trouve à la Justice qui en charge pour l’interpellation sur les différents dossiers transmis. Pourtant, l’on nous avait annoncé des tonnes de dossiers traités par cette instance de contrôle et d’investigations, qui avait reçu, auparavant, le feu vert du président de la République pour traquer tous ces délinquants économiques et financiers du secteur public. Alors, certainement, des questions légitimes commencent à se poser au niveau des citoyens et autres observateurs de la vie publique nationale sur les raisons de ce tassement actuel de l’opération en question. Pourquoi cette opération stagne-telle, serait-on en droit de se poser cette question ? Ladite opération aurait-elle ainsi pris du plomb dans l’aile, comme dit-on souvent ? Le président Mohamed Bazoum auraitil pris, ensuite, peur des conséquences politiques éventuelles d’une telle opération sur la suite de son mandat ? Autant d’interrogations qui restent, pour le moment, sans réponses. Cependant, le moins que l’on puisse avancer à propos des causes probables de ce brusque arrêt de l’opération, ce sont, naturellement, les pressions politiques exercées sur le président Bazoum Mohamed pour lui signifier que son salut politique passerait, nécessairement, par un abandon de cette entreprise suicidaire de vouloir nettoyer les écuries d’Augias, les écuries de l’ancien président de la République Issoufou , pour être plus clair, son mentor politique. Grisé par le pouvoir, succombant sans doute aux sirènes de l’angélisme politique ou du populisme ambiant, Mohamed Bazoum aurait très tôt oublié d’où lui venait ce pouvoir et par qui au Niger. Or, pour prétendre à une telle initiative périlleuse, il en faudrait plus pour son auteur en termes de liberté et de légitimités politiques, toutes choses qui font gravement défaut à Bazoum pour les raisons que l’on sait. Voilà, en fait, les raisons objectives pour lesquelles de nombreux analystes de la vie politique nigérienne n’avaient pas, au départ, accordé le moindre crédit à cette opération d’assainissement des finances publiques voulue par le président de la République Bazoum Mohamed ! En réalité, le mandat actuel ne s’inscrirait pas dans une logique de rupture comme l’entendrait le président Bazoum, mais bien dans celle de la continuité, à l’instar du slogan de la campagne passée, «Consolidons et avançons» !!
Et tout ça pour ça, c’est-à-dire pour un échec programmé !!
Aliou Badara