Il vous souviendra qu’il y a de cela dix (10) ans, l’actuel locataire de l’Hôtel de ville de Niamey, l’honorable OUMAROU MOUMOUNI DOGARI , a été démis de ses fonctions par décret pris au Conseil des Ministres du 30 septembre 2013par le Président de la République de l’époque, du président Mahamadou Issoufou : L’histoire va-t-elle se répéter ?

A entendre sur les réseaux sociaux ou à lire dans les journaux, la puissante machine destructrice de la majorité politique au pouvoir est en marche et selon les dernières informations la décision sera prise incessamment dans les prochains jours.

De quoi s’agit-il réellement ?

1e Séquence : La lettre du Directeur de Cabinet du 1er Ministre au ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation en date du 06 février 2023.En effet, par lettre n°000372/ PM/DIRCAB/DIEH, il est demandé au ministre de l’intérieur de prendre les dispositions urgentes pour mettre fin définitivement aux différents problèmes et autres dysfonctionnements liés à la gestion des voies de communication d’une part, et d’autre part, aux petits commerces le long des routes, les dessous des ponts des échangeurs, de l’installation anarchique de kiosques et l’état défectueux des feux de signalisation ou hors d’usage rendant ainsi in césure et difficile la mobilité dans la ville de Niamey.

2e Séquence : Selon le journal d’un confrère de la place ‘’L’Enquêteur’’ , qui met à sa Une : «Niamey Ville Poubelle, Affairisme… Fin de partie pour Dogari ?» Que fait OUMAROU DOGARI face à la bidonvilisation accélérée de la Capitale ? Il fructifie son ‘’business’’ au lieu de s’investir dans le job pour lequel il est élu, en passant des marchés de travaux indélicatement. Il conclut en rappelant l’épée de Damoclès qui plane audessus de la tête du Maire central de la ville de Niamey. En plantant ainsi le décor, pour le commun des mortels l’actuel locataire de l’hôtel de ville est responsable de tous les maux dont souffre notre capitale. Nous nous inscrivons en faux contre toutes ses allégations, ceux ne sont que des manoeuvres politiques pour s’accaparer de la capitale en revanche de leur score minable lors des élections locales pour la mairie centrale de Niamey. Alors, nous pensons être dans notre rôle en essayant d’éclairer la lanterne du citoyen lambda de la ville de Niamey de notre compréhension et notre analyse des faits cités ci-dessus :

De la lettre du Cabinet du Premier Ministre

1. En interpellant le ministre de l’Intérieur sur la question de l’occupation anarchique du domaine public dans la ville de Niamey seulement, le Cabinet du 1er ministre devrait poser le problème dans sa généralité pour toutes les grandes villes du Niger et préciser en particulier le cas de Niamey, ville capitale. Cela, parce que simplement, ce phénomène d’occupation anarchique récurrent concerne toutes les villes du Niger sans exception. En effet, l’état de l’anarchie constatée dans l’occupation des voies et des espaces publics, ne relève pas de la responsabilité des villes ou des communes elles seules. Autant les ministères techniques sectoriels que les autres acteurs de la vie publique (les commerçants, les entreprises et sociétés, les populations, bref tous les usagers) sont tous responsables de la situation actuelle dans les villes du Niger et en particulier Niamey. A notre humble avis, les opérations de déguerpissement par la force ont montré leurs limites puisque les occupants déguerpis reviennent toujours quelques mois après sur les lieux. Donc, il faut résoudre le problème de manière durable à travers une recherche opérationnelle bien menée qui permettra d’identifier les causes profondes du problème et les solutions envisageables (révision ou création de textes réglementaires, cadre de concertation, sensibilisation, renforcement ou création d’infrastructures marchandes, renforcement de la résilience des populations etc…) et mettre fin à la récurrence du phénomène. Pourquoi pas, en initiant une étude sur l’encombrement dans la ville de Niamey ?

2. Il est vrai que les installations anarchiques et autres encombrements rendent la circulation difficile dans les grandes villes du Niger en général et à Niamey en particulier. Les causes sont multiples, elles vont d’une part de l’inapplication des textes en vigueur sur l’occupation du domaine public même s’ils sont caducs, de la qualité des équipements installés (feux de signalisation, lampadaires, panneaux de signalisation etc.). D’autre part aussi, par insuffisance d’aménagement, des quantités d’argent ont été investi dans des aménagements de voiries urbaines (échangeurs, ronds-points, passerelles etc.) qui n’ont pas du tout améliorés la circulation aux heures de pointe (1er échangeur, ronds-points 6e et église sur la voie expresse) avec des carrefours (à l’Anglo-saxon) non adaptés à la circulation sur une voie expresse. Des passerelles non placées aux endroits qu’il faut, d’où leur non fonctionnalité, parce que personne ne les emprunte. Des boulevards qui sont réalisés comme si nous sommes en rase campagne avec des terre-pleins allant de 4 à 30 m de largeur, ce qui amène les usagers à traverser ces Terre-pleins à tort et à travers causant des accidents quotidiennement. Cette situation est-elle de la faute de la ville ? N’est-ce pas le Maire DOGARI qui a fait des communiqués pour attirer l’attention des usagers sur les abus constatés et interdire certaines pratiques ?

Bref, il y a eu beaucoup de manquement dans l’aménagement de ces voiries quoi qu’elles rendent beaucoup de service aux citoyens, mais il nous faut améliorer nos interventions à l’avenir et éviter les aménagements basés sur le provisoire. C’est-à-dire que lorsque nous devons réaliser une voirie sur une emprise de 10, 20, 30, 40, 50 ou 100 m, s’il faut faire à 1, 2, 3 ou 4 voies, réalisons-la comme ça se doit dès le départ. Cela permettra d’éviter les installations anarchiques ou abusives et d’économiser sur les coûts dans le long terme.

Du journal l’enquêteur!

La bidonvilisation de la ville de Niamey ne date pas de l’arrivée de l’honorable Député- Maire, Président du Conseil de ville de Niamey, elle est beaucoup plus antérieure à ça et à l’heure actuelle, à ce que je sache, l’honorable Député-maire n’a réalisé aucun lotissement. Effectivement, si l’on en prend garde, avec la réalisation de ces innombrables lotissements privés nous allons vers la création d’un des plus grands bidonvilles de l’Afrique subsaharienne d’ici les années 2030-2035, car il n’existe pas un lopin de terre qui n’est pas borné sur toute l’étendue de la région de Niamey et son agglomération. En ce qui concerne l’octroi des contrats de balayage ou de voirie ou de certaines exécutions budgétaires, nous pensons qu’il va falloir faire la part des choses :

1. Le balayage de la voirie, l’entretien ou sa réalisation sont des compétences reconnues à la ville de Niamey (voir CGCT : Section 2 : art 29, 30) et à chaque année budgétaire des inscriptions sont faites pour leurs réalisations. Pour certains prestataires cités dans le journal, ils y étaient déjà longtemps avant l’arrivée de Oumarou DOGARI et évidement quelques-uns sont venus s’ajouter, dire que c’est de l’affairisme n’engage que son auteur.

2. ‘’Niamey Ville Poubelle’’ selon le journal, en plantant le décor avec des photos d’archives est une vieille habitude des journaux privés pour tromper les lecteurs naïfs. Ce qu’il faut rappeler aux inconditionnels de l’ère des préparatifs de la conférence de l’Union Africaine à Niamey, c’est que ce n’était que du subterfuge autant pour la propreté de la ville que son effet ‘’Nyala’’.

Ce que les gens ne savent pas, c’est que les ordures collectées durant les préparatifs et après, n’ont jamais été évacuées en dehors de la ville au cours de cette période, pour faire preuve d’intelligence, elles ont été accumulées dans l’enceinte de l’actuel marché dolé, et se sont ces mêmes quantités considérables d’ordures que l’actuel Député-maire, l’Honorable OUMAROU MOUMOUNI DOGARI est en train d’évacuer hors de la ville à coup de plusieurs millions de FCFA, certes, avec l’appui de partenaires publics et privés, mais aussi en utilisant le budget propre de la ville, car ‘’la dépollution du site’’ est une condition «sine qua non» du bailleur de fonds pour la reconstruction du marché dolé. Alors comment en vouloir à quelqu’un qui, excusez-moi tu terme ‘’est en train de mettre sa main dans la merde des autres’’ ?

3. De l’étude sur l’audit du personnel dont le montant s’élèverai à quelques centaines de millions, mais quoi de plus normal que d’exécuter une prévision budgétaire faite légalement (avec avis favorable du contrôle de l’égalité de la tutelle) et inscrite au plan quinquennal 2022-2026 de la ville de Niamey approuvé à l’unanimité par le conseil de ville lors de la session budgétaire. Aussi clôturer des commissariats, quoi de plus normal pour un Maire de sécuriser ceux qui sont chargés de nous sécuriser ou d’appuyer des organisations de jeunesse en leurs offrants des prestations ? Dire que la ville a octroyé un marché d’environ 400 millions, comme si, c’est pour la première fois que la ville de Niamey dépense un montant d’un tel niveau. Que dire, des milliards dépensés lors des préparatifs du sommet de l’UA par la ville pour les routes de la corniche et celle qui passe devant l’hôtel Bravia d’ailleurs inachevée et impraticable en saison des pluies ? Je crois qu’il nous faut être vigilant et regardant sur certains termes comme ‘’Niamey la coquette ou la belle’’ que nous attribuions arbitrairement à la suite d’opérations d’aménagement mirobolants et ‘’trompe oeil’’ qui s’évanouissent ou disparaissent le temps d’un évènement ou que de par leur réalisation rendent difficile les déplacements.

Et pour conclure, il faut laisser simplement le Maire DOGARI travailler ‘’Faire son job’’ comme disent certains, pour le bonheur des populations qui l’on choisit. Pourquoi précipiter un départ pour un mandat à michemin et pour quelle faute ? Même si faute il y a, regardons un peu autour de nous, s’il faut les faire partir tous, ceux qui ont des fautes, il ne restera rien sur l’échiquier gouvernemental. Et, même en 2013, lorsqu’il a été éjecté de la Mairie de Niamey, d’autres Maires, d’autres régions, n’ont-ils pas commis les mêmes fautes ?… Et pourtant ?

Arouna Yacouba