Les autorités nigériennes sont aujourd’hui face à un choix cornélien à savoir, livrer les 3 rebelles à N’Djamena avec la possibilité d’un procès expéditif, et les garder sur le territoire national en vertu de la convention de Genève dont se prévaut leur avocat. Le Niger entretien d’excellentes relations avec le Tchad avec un engagement fort de N’Djamena au plus fort moment de la guerre contre le terrorisme à Diffa. Les troupes tchadiennes, sur instructions d’Idriss Deby, avaient prêté mains fortes aux troupes nigériennes suite à l’assaut de Boko Haram contre la ville de Bosso, en début juin 2016. Le Niger a donc plus que jamais une dette envers le Tchad qui était là au bon moment, sous la houlette du Président Idriss Déby Itno.
Cependant, s’il devait arriver d’aventure à ce que le Niger soit dans la position de livrer les trois rebelles au Tchad, nul doute que lesdites autorités devraient s’entourer de garanties nécessaires, quant au respect des droits de l’homme dont les 3 personnes pourraient faire l’objet. En effet, aussi forte que soit l’amitié et la fraternité entre les deux pays et leurs Présidents respectifs, il n’en demeure pas moins qu’un « décès accidentel » des trois rebelles pourrait mettre le Niger dans une situation de profond embarras.
Ce dossier considéré par certains comme une patate chaude entre les mains de nos autorités, doit être géré avec une grande diplomatie afin de ne pas heurter les sensibilités, d’un côté comme de l’autre. Un travail d’équilibriste en quelque sorte.
Garé Amadou
14 novembre 2017
Source : La Nation