Pour Salatou comme pour le constitutionnaliste Maïna Karthé – ce ne sont que des exemples - la politique et la défense de la démocratie et de l’État de droit se résume à cela : faire le maximum de bruit pour déranger celui qui est au pouvoir jusqu’à ce qu’il vous donne quelque chose. Ce ne sont pas de vaines critiques, c’est la réalité que nous imposent les actes qu’ils ont posés. Or, lorsqu’un homme manque de constance, c’est qu’il n’a ni principes ni valeurs auxquels il croit, en dehors de l’argent.

C’est le même Mnsd, victime de discrimination, de privations, de division, qui hurlait aux scandales et qualifiait la gouvernance de Mahamadou Issoufou de satanique, c’est ce même Mnsd avec les mêmes leaders qui ont accepté de se ranger derrière un parti qui n’a jamais caché sa volonté de le détruire. Ikon Allah ! Seïni Oumarou, qui est arrivé à la tête de ce parti dans les conditions que l’on sait, n’a pas fait mieux que de « vendre » et de se taire. Doit-on tout vendre, y compris principes et valeurs, parce que l’on a 68 ans ?

Ça fait, certes mal, de le dire, mais le Mnsd a trahi toutes ses valeurs. Ainsi, face au Code électoral et à la Ceni, le parti de Seïni Oumarou, suffisamment graissé, se complaît dans un silence qui trahit une chose : ceux qui décident ont la bouche pleine. À la place du Mnsd, dont DKO et sa quête insatiable d’argent symbolise la nouvelle philosophie, c’est Kishin Kassa, le parti d’Ibrahim Yacoubou, qui a relevé le défi du principe « Le Niger d’abord ! ». Pendant que les premiers se perdent dans des calculs d’épiciers, les seconds renoncent aux privilèges et lambris du pouvoir, dénonçant avec fracas le Code électoral et la Ceni-Pnds. Du reste, Seïni Oumarou a désigné, au titre de son parti, un proche parent d’Elback Adam, militant chevronné du parti rose. C’est un signal fort.

Le 21 avril prochain, paraît-il, ce parti fêtera son 27e anniversaire, assorti d’un forum national des jeunes et des amazones. Va-t-il se ressaisir ou continuer à manger ? La seconde hypothèse est plus probable, des personnalités comme Abdoulkadri Tidjani ayant pris goût à la chose tandis que d’autres comme Almoustapha Garba ayant des trous à combler.

BONKANO

23 avrril 2018
Source : Le Canard en Furie