Selon les statistiques l’Institut National de la Statistique sur le mariage au Niger, l’âge moyen au premier mariage se situe entre 16 à 17ans pour les filles et 19 à 20ans pour les garçons. Bien qu’il y’ait évolution, les filles nigériennes se marient très rarement après l’âge de trente ans et près de 40% de ces dernières vivent dans un foyer polygame.

Le Secrétaire Général de l’Association islamique ‘’Faouziya’’ Oustaz Moustapha Ahoumadou explique que « le mariage est un contrat. Depuis la création du premier homme c’est un contrat de confiance justifié d’abord par un consentement de la femme et Allah(SWT) a fait toujours la justice pour les innocents. Ce pacte par rapport à la question concernant la polygamie est un droit par exemple les versets Numéro 3 de la sourate les ‘’femmes’’ a dit il est permis d’épouser deux, trois ou quatre femmes parmi les femmes qui vous plaisent à condition d’être juste. Si l’islam a posé le principe de l’équité comme condition essentielle, parmi tant d’autres à observer chez le musulman polygame entre les coépouses, il est cependant très difficile, voire impossible pour un homme de réaliser l’égalité entre plusieurs épouses surtout dans notre société moderne. La religion musulmane encourage cette pratique pour des raisons diverses. Notamment le fait de chercher à éviter aux femmes le veuvage, et aux filles d’êtres orphelines et ceci suite aux décès des hommes dans les guerres contre les mécréants. Et aux croyants de vouloir favoriser la natalité d’un peuple pétri de foi et de préserver l’homme contre l’adultère, et en leur donnant la possibilité d’avoir des femmes différentes.

Dans certains pays africains où l’islam est fortement implanté, des femmes instruites, cultivées et détentrices de diplômes supérieures, sont prêtes à vivre dans des foyers polygames, pourvu qu’elles trouvent un mari. C’est le cas des femmes sénégalaises qui ne se gênent guère à rendre publique des déclarations de ce genre. Pour elles, le mariage devient de plus en plus rare, donc elles invitent les hommes à prendre plus d’épouses afin que le plus de femmes trouvent des maris. Au Mali, les violences conjugales vont au-delà des injures et autres coups et blessures, pour prendre une tournure dramatique. Il y a plus de trois(3) ans, le cas de la dame Mariam Diallo, secrétaire particulière du ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, avait suscité un tollé général sur les réseaux sociaux. Elle a été poignardée à mort, le 05 février 2015, au domicile conjugal à Bacodjicoroni ACI par son mari.

A Niamey, le débat sur la polygamie divise profondément la société. Pour Ali Amadou, comptable et époux de trois femmes, la polygamie est une bénédiction qui permet d’éviter bien des problèmes liés à l’infidélité, tels que les enfants nés hors mariage, les maladies sexuellement transmissibles et autres. Il ajoute que, pour les parents « l’essentiel pour eux c’est de voir leur fille se marier et non de les voir trainer dans les ‘foyandis’ et autres lieux de débauche ». Il affirme cependant que la polygamie complique la gestion des foyers. « Si toutefois il n’y a pas de problème entre les femmes, il y’aura des couacs au niveau des enfants, ou même des problèmes d’héritage. Samira Ousseini, étudiante en troisième année de Médecine à l’Université de Niamey, dit avoir peur de la polygamie. Elle dit constater, comme tout le monde, que le mariage se fait rare et que certaines sœurs sont obligées de se « caser » à un certain âge pour devenir deuxième, troisième ou quatrième épouse d’un homme. « Moi, je ne me vois pas vivre dans ses conditions, mais je respecte le choix de celles-là. Le véritable problème de ces foyers, ce sont les coups bas, le charlatanisme, le maraboutage, elles se font des gris-gris, voire ensorceler le mari ou rendre la coépouse folle, et que sais-je encore. Que Dieu nous en préserve ! ».

Selon les sociologues, la violence dans un foyer est due aux manques de communication et de moyens financiers, à l’incompréhension, à la jalousie, et à l’effet des excitants (notamment l’alcool) chez les hommes. Certains spécialistes en santé, encourageraient la polygamie, car selon eux cela réduirait le risque du cancer de prostate dont sont victimes de nos jours beaucoup d’hommes.

Tobo Altiné

26 juin 2018
Source : https://www.Nigerdiaspora.Net