Arrestation du conseiller de l’Assemblée Nationale dans le trafic de drogue en Guinée-Bissau : Le silence troublant du gouvernement nigérienUn peu près d’une dizaine de jours après l’annonce de l’arrestation du conseiller spécial de l’Assemblée nationale, Mohamed Ahmed, dans un trafic de drogue en Guinée-Bissau, le gouvernement nigérien n’a toujours pas réagi de manière officielle. Un silence d’autant plus troublant que le trafic porte sur une grande quantité de drogue, au point où des voix s’élèvent ici et là pour se demander si l’homme arrêté ne jouit pas des grandes complicités.

Alors que beaucoup de Nigériens et sans doute même une partie de la Communauté internationale s’attendaient à un communiqué officiel du gouvernement nigérien par rapport à l’arrestation de Mohamed Ahmed, on assiste toujours à un silence troublant de la part du pouvoir de Niamey. Même l’Assemblée nationale, dont l’homme arrêté est un conseiller spécial, n’a pas publié de communiqué officiel. C’est plutôt son Secrétaire général qui a réagi au sujet de l’affaire, à travers des interviews à certains médias. La seule réaction qu’on peut attribuer au gouvernement est celle dont a fait cas Radio France International (RFI). Selon ce média, qui n’a pas dévoilé l’identité de l’intervenant, une source du ministère de l’Intérieur a soutenu que l’homme arrêté en Guinée-Bissau n’est pas Nigérien, mais plutôt un Malien. Au vu de la gravité de la situation, le gouvernement nigérien aurait été mieux inspiré, en publiant un communiqué ou en faisant faire une déclaration à travers un de ses représentants attitrés pour dégager la responsabilité du Niger par rapport à la saisie des 789 kilogrammes de cocaïne, dans laquelle le conseiller Mohamed Ahmed est impliqué. Si, comme le soutient la source citée du ministère de l’intérieur citée par RFI, l’homme arrêté en Guinée-Bissau est un Malien, on peut légitimement se demander comment donc ce monsieur a pu disposer des pièces d’état civil qui indiquent qu’il est né à Tchintabaraden au Niger et comment surtout il a réussi à se faire nommer conseiller spécial à l’Assemblée nationale. Il était donc indispensable que le gouvernement nigérien réagisse de manière officielle pour, non seulement, déclarer que le Niger n’est en rien concerné par les activités de l’intéressé, mais aussi éclairer les Nigériens sur les conditions dans lesquels le «Malien» Mohamed Ahmed a réussi à jouir d’autant des privilèges au Niger. En se murant dans un silence troublant, le gouvernement de Brigi Rafini a laissé le terrain libre à toutes les supputations. Bien de voix se sont élevées, au Niger et ailleurs, pour se demander si le nommé Mohamed Ahmed ne jouit pas des solides complicités pour se hasarder à faire partie d’un si important trafic de drogue.

26 mars 2019
Source :  Le Nouveau Républicain