Une industrie du cinéma est cette production encadrée et qui s’autofinance. Au Niger, le constat est amer dans le secteur: Des maisons de production qui opèrent dans l’informel en violation des textes réglementaires qui les régissent, des acteurs peu ou pas rémunérés, un Centre de cinématographique qui n’arrive pas faire respecter les textes et se faire respecter, etc.
Le cinéma nigérien a été un précurseur en Afrique de l’Ouest, surtout en termes de créativité artistique avec les films d’animation de Moustapha Alassane à partir de 1961. Dès les premières éditions des deux (2) premiers festivals en Afrique, les Journées Cinématographiques de Carthage en Tunisie (1966) et le Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso (1969), les films nigériens étaient présents et primés. Les Nigériens se spécialisaient avant même l’indépendance du pays dans l’actorat et la réalisation.
C’est ainsi qu’on a vu évoluer Oumarou Ganda comme acteur principal du film Moi, Un Noir de Jean Rouch (1957) et Damouré Zika qui, dès 1947, était assistant réalisateur de Jean Rouch dans tous ses films produits au Niger. De même, dans l’encadrement vers une industrie cinématographique africaine, Inoussa Ousseini, était le premier Directeur Général du Consortium Inter-Africain de Distribution Cinématographique (CIDC). Une structure vite enterrée par l’égo des pays dixit Inoussa Ousseini. La constitution des maisons de distribution par des Nigériens et la construction des salles de cinéma par l’Etat et des privés, étaient autant d’atouts pour qu’émerge le cinéma nigérien.
Une volonté politique manifeste avec la création du CNCN
Après une période de léthargie, les autorités politiques ont décidé de donner un nouveau départ à l’industrie cinématographique nigérienne. C’est ainsi qu’a vu le jour le Centre National de la cinématographie du Niger (CNCN) créé par la loi n°2008-23 du 23 juin 2008. Plus de dix (10) ans après l’industrie cinématographique nigérienne reste toujours un rêve d’une belle jeune fille qui attend toujours son prince charmant pour pouvoir procréer dans l’intérêt de la famille. Pourtant, tout est réuni en termes de textes réglementaires pour que décolle le cinéma nigérien. Les textes comme les statuts de ce centre, l’ordonnance relative à l’industrie cinématographique et vidéographique, malgré que cette ordonnance a besoin de réactualisation pour l’adapter à l’évolution des nouvelles formes de production. Tous ces textes et le document de la politique culturelle posent les fondements pour tendre vers une industrie du cinéma au Niger.
Le samedi 22 janvier 2022, aux environs de 9h, un vent froid et agressif soufflait sur la capitale. Au quartier Plateau précisément à l’hôtel Bravia, une véritable ambiance règnait. Et pour cause, le casting pour le projet d’un film, dénommé ‘’Komba’’ porté par la maison de production Artisan Production.
A bord de motos, de véhicules, et piétons, les candidats sortaient de tous les coins, indifférents à cette fraicheur, qui s’abat sur la capitale. A l’intérieur de l’hôtel, les candidats, tout âge confondu sont assis dans la salle d’attente et d’autres dans une queue pour des séances photos. Smartphones en mains, dans des styles ‘’Swagga’’ (bien saper), les plus confiants face au questionnement du jury font des selfies pour détendre l’atmosphère, en attendant l’installation des membres du jury, composés des figures emblématiques du cinéma et de la culture en général dont Edouard Lompo, Aicha Maky, Haidiza Bazé, Idrissa Touré, Sani Magori, Mazou Maiga, Rabiou Taro, etc.
L’exercice est tout simple pour les candidats. Il s’agit de prendre un ticket, attendre son tour, se présenter devant le jury pour défendre sa candidature. L’accès à la salle du jury est exclusivement réservé aux candidats et à la coordinatrice du film ‘’Koumba’’.
Ce casting est la phase consacrée pour sélectionner les candidats ayant les profils et les caractéristiques physiques, de personnalité et technique recherchée pour la réalisation du film ‘‘Koumba’’. A cette occasion, des jeunes acteurs se sont fortement mobilisés et manifestent leur adhésion au projet.
Selon la coordinatrice du processus de la réalisation du film ‘’Koumba’’ Roukayatou Oualette, ce casting est une étape très importante. «Cette phase de sélection est l’étape la plus importante, parce que sans acteurs il n’y a pas de production. Aujourd’hui, nous cherchons tous les talents possibles. Nous cherchons des acteurs principaux, des acteurs secondaires, des figurants, des silhouettes. Nous cherchons toute personne qui veut travailler dans le monde du cinéma et qui sait avoir le talent. Je sais qu’au Niger on n’en manque pas. Nous allons commencer la phase de tournage que nous espérons lancer en février 2022. Nous espérons réellement qu’avec ce film, le Niger reprendra sa place dans le monde de cinéma» estime Roukayatou Oualette.
Kitari, artiste et acteur nigérien vient de se présenter devant les membres du jury. Il sort très confiant. «Je suis quelqu’un qui aime énormément le cinéma. J’ai eu envie de faire partie de cette aventure et je suis venu tenter ma chance. En tant qu’acteur je pense que je suis confiant et que j’aurai la chance de porter ma petite pierre à l’édifice» déclame le candidat Kitari.
Notons que le film ‘’Komba’’ est un projet de Jaloud Zainou Tangui à travers la maison de production Artisan Production. Le réalisateur met ce projet en chantier après la réalisation de deux films dont son premier long métrage ‘’La fille du Gouverneur’’, sorti il y a 10 ans et un moyen métrage ‘’Le Mil de la mort’’. A travers ce troisième film long métrage, le réalisateur souhaite mettre en lumière des problématiques inhérentes à la société Nigérienne, sahélienne et africaine de nos jours, notamment, la tolérance, le vire ensemble, la ‘’rue connexion’’, les différences créées par les humains et comment les transcender, etc. La question religieuse sera aussi au centre de ce projet. Cette question sera abordée à travers une histoire d’amour, qui s’apparente à un chemin de croix.
En prélude à la projection de son film Zinder, prévue le vendredi 18 juin 2021 à Niamey au Centre International de Conférence Mahatma Gandhi, la réalisatrice et cinéaste Aicha Macky, a animé hier après-midi un point de presse dans lequel elle a raconté l’histoire de son Film ‘’Zinder’’.
Entourée de ses collègues du monde du cinéma et de ceux qui la soutiennent, la cinéaste a pris la parole pour évoquer de son nouveau film. Selon ses explications, l’histoire du film documentaire Zinder était d’abord l’histoire d’une rencontre hasardeuse avec un homme des médias aux Etats Unis qui a peint en noir la jeunesse du Niger notamment celle de Zinder et du quartier Kara Kara. Cette information, selon la réalisatrice, totalement en déphasage avec ce qu’elle a connu de cette ville dans laquelle elle a grandi, a amené la cinéaste Aicha Macky à poser sa caméra, en 2015, dans la ville de Zinder et particulièrement dans certains quartiers ostracisés dont Kara-Kara, un village créé dans les années 70 pour recaser les personnes atteintes de lèpre et devenu aujourd’hui une des communes de la ville.
En effet, a-t-elle poursuivi, l’histoire du ‘’palais’’, est un phénomène des gangs qui ont vu le jour avec une jeunesse désœuvrée qui faisait parler d’elle à travers la violence. A ce niveau, la question de l’analphabétisme de ces jeunes, la question de la pauvreté et le rejet social ont attiré l’attention de la cinéaste.
« Trois personnages principaux me font pénétrer dans l’univers des gangs. Avec eux nous saisissons de manière sensible l’engrenage dans lequel cette jeunesse semble piégée », a déclaré la réalisatrice.
Malgré les difficultés au départ, en s’intégrant, très vite son regard a changé et tous les préjugés qu’elle avait se sont envolés au vu de la solidarité inconditionnelle qui réside entre ces jeunes, a-t-elle rapporté.
« Ils sont violents certes, j’ai rendu compte de cela, mais j’ai particulièrement été touchée par la bravoure, le courage, l’inventivité, la façon dont ils essayent de rester dignes même s’ils ont toutes les raisons de sombrer. C’est pour cela que j’ai choisi particulièrement ces trois personnages que j’ai accompagnés dans leur vie quotidienne mais aussi que j’ai filmés pendant 8 ans. J’ai cherché à savoir comment les rencontrer sans les exposer et comment les rencontrer sans tomber dans l’apologie de la violence », a expliqué la réalisatrice, contenant à peine ses larmes.
Aujourd’hui, a-t-elle dit, «Zinder» c’est le fruit de ce travail de 8 ans qu’elle a fait avec ces jeunes-là qui essayent d’être résilients en faisant du trafic de carburant. Elle a cité un des protagonistes du film qui lui dit : « c’est soit je le fais ( le trafic de carburant) ou je sombre, je préfère le faire d’autant plus que l’essence est celui de mon pays, je le rachète et le revends moins cher ‘’ et un autre qui dit ‘’je préfère retrouver une vie normale en faisant le moto taxi que de rester ce jeune enfant qui a connu la violence, la vente de la drogue, qui a été violeur, je préfère aujourd’hui m’investir dans la société’’. « C’est le courage de ces trois jeunes que j’ai voulu documenter à travers Zinder », a –t-elle ajouté.
Aicha Macky a, par ailleurs, indiqué que n’eut été l’appui du gouvernement sortant et de l’ancien président Issoufou Mahamadou elle n’aurait jamais pu réaliser le film
Zinder comme elle le voulait car, ses trois protagonistes ont été emprisonnés alors que le film était en plein tournage. « Sans sa recommandation, je ne pouvais espérer filmer dans la prison civile. Cette lettre nous a ouvert les portes de la maison d’arrêt où nous avons pu filmer l’histoire d’une jeunesse gâchée derrière les barreaux. Aucune somme ne pouvait ouvrir cette porte bétonné », a-t-elle dit.
Elle a enfin demandé au public d’être des ambassadeurs de son film documentaire ‘’Zinder’’, ses portes voix.
Mohamed Elkebir est un jeune réalisateur nigérien et promoteur du label Sahara Niger. Après ses études secondaires au Niger, il a continué ses études au Burkina Faso, au Ghana puis en Côte d’Ivoire où il a reçu plusieurs formations. Il est aussi un acteur de la société civile, membre de l’association « Jeunesse active du Niger ».
Dès son retour au pays, il s’est inscrit à l’UAM où il décrocha un diplôme puis travailla dans une compagnie de téléphonie mobile de la place. Quelques années plus tard, sa passion l’a emporté au point de démissionner de son travail pour s’engager dans son domaine professionnel. « J’ai embrassé le cinéma par passion. Notre objectif, c’est de faire en sorte que le cinéma nigérien puisse rayonner dans le concert des nations», déclare M. Mohamad Elkebir du groupe Sahara Niger. Au delà de la production, il s’est lancé dans un projet entreprise qui vise à initier des jeunes aux techniques de production, de réalisation … des films en organisant des séances de formation avec des écoles professionnelles.
Sorti en 2018, le film “Bibata est partie’’, est un court métrage de 30 mn de la réalisatrice nigérienne Nana Hadiza Akawala. Dans ce documentaire, elle est à la recherche de son amie perdue de vue depuis une dizaine d’années. En selection aux compétitions du 26ème FESPACO, le film tourné en langue Zarma, et sous titré en français a été projeté le 27 février dernier au ciné Nerwaya de Ouagadougou.
Bibata était une de ces femmes communément appelée "bonne". Elle était la femme de ménage de la famille de la réalisatrice. Un jour, Bibata a dû rentrer dans son village pour rejoindre son mari de retour d'exode. La femme avait promis de revenir après quelques jours, mais elle ne reviendra jamais. Une dizaine d’années après, Nana Hadiza Akawala a décidé d’aller à la recherche de son amie, qui lui avait laissé en guise de souvenir un petit objet artisanal. Malheureusement au bout d’une quête qui l'amène des rues et bidons villes de Niamey, à Kobi, le village où finalement Bibata s'était remariée, la réalisatrice apprend la triste nouvelle : Bibata est partie à jamais, car elle a perdu la vie, en donnant naissance à son troisième enfant, une petite fille.
Le documentaire est émouvant dans cette séquence où la réalisatrice est présentée aux trois enfants de sa défunte amie. Elle se console avec foi, se disant qu'en fait elle a retrouvé Bibata, car elle a vu ses propres enfants.
Les habitués des films de Djingarey Abdoulaye Maïga reconnaitront vite la marque du doyen des cinéastes nigériens (83 ans), dès le titre de son nouveau film, «La fille noire du président». Cette comédie dramatique de 103 mn produite par DAM Productions a en effet d’abord le «noir» en commun avec les dix précédents films de ce prolifique cinéaste. Récit riche en émotions, La fille noire du président, onzième long métrage de Djingarey Maïga dont la sortie officielle est pour bientôt, inscrit davantage le cinéaste dans la constance, aussi bien concernant sa démarche que ses thèmes de prédilection.
Cette nouvelle fiction de Djingarey Maïga évoque la vie d’un couple présidentiel avec au centre leur unique fille. Mais, bien loin de ce qu’on pourrait imaginer, la trame du film est nouée autour des sentiments de culpabilité, de remord, de nostalgie, liés à la rupture et à l’éloignement avec un être cher.
Nayé, la fille effectivement «noire» du président, dont le teint contraste avec celui de sa maman, ce que font remarquer les gros plans du réalisateur sur le visage du personnage, est l’actrice principale de cette fiction. La jeune fille est incarnée par Farida Nabara Maïguizo qui joue pour la première fois dans les films de Djingarey Maïga, contrairement au comédien professionnel Saleh Ado, dans le rôle du président, et Balkissa Issaka Maïga, (Zazey) dans le rôle de la première dame que l’on retrouve dans ses précédentes réalisations.
Rongée par le remord et la nostalgie de n’avoir pas cherché à revoir depuis 30 ans celle qui l’a mise au monde, la première Dame s’ouvrit à sa fille Nayé, qui disparut après cette causerie. En effet, au sortir des cours le dernier jour de l’année scolaire, la jeune fille ne revint pas au palais. Sans nouvelle de leur unique fille, injoignable au téléphone, le couple présidentiel va passer une semaine d’affolement, posant des scénarii les uns plus sombres que les autres sur les causes de la disparition de Nayé, après avoir mobilisé en vain tous les moyens pour la retrouver.
Réalisateur de l’Étoile noire (1976) ; Aube noire (1983) ; Nuages Noirs (1979) ; Miroir noir (1994) ; Vendredi Noir (1999) ; la Quatrième nuit noire (2009) ; Au plus loin dans le noir (2014) ; Cerveau Noir (2016) ; Un coin du ciel noir (2018) ; La Femme Noire du Village (2020), Djingarey Maïga reste presque invariable jusqu’à ce onzième long métrage. Sa démarche mais aussi son inspiration sont généralement basées sur l’observation de sa société dont il renvoie les facettes à travers une esthétique qui lui est propre. Dans La fille du président on perçoit bien ce message : rien ne peut justifier la rupture des liens sacrés de parenté. La leçon est assenée par Nayé, qui a réussi en même temps à rétablir la relation entre sa maman et sa grand-mère. « Ma disparition pour huit jours t’a énormément bouleversée alors que ça fait trente ans que ta mère ne t’a pas vue », a-t-elle répliqué face à sa maman qui lui reprochait d’être partie sans informer personne. Vérité crue certes, mais digérable surtout venant de l’enfant qui aura eu le mérite de renouer un lien rompu…
Faisant de son public le témoin des angoisses et de la joie de ses personnages, Djingarey Maïga valorise dans ce film des valeurs chères à la société traditionnelle : l’authenticité, le respect des liens sacrés de parenté ; la diversité, la tolérance,…Il y évoque aussi certaines préoccupations de sa société, comme dans presque tous ses films.
Évidemment, cette fiction n’est pas une grosse production cinématographique. Mais le récit est agrémenté par de belles images de Niamey filmées souvent de nuit comme dans La femme noire du village. Une riche diversité musicale ponctue également les scènes du film. Parmi les titres musicaux, il y a la découverte, coup de cœur de Nayé au village de Yaboni, «Guiwa» un ancien chant chantonné sous la musique traditionnelle de Saley Zarmaganda. Des mélodies à faire fondre un cœur de pierre, sur lesquelles sont célébrées les retrouvailles ayant mis fin à l’angoissante disparition de Nayé.
L’atelier de formation de onze jeunes nigériens en production audiovisuelle a pris fin le samedi dernier à Niamey, avec la remise des attestations aux séminaristes. Cette initiative de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique au Niger, réalisée en collaboration avec Peace Tech Center et la participation de formateurs nigériens et étrangers, vise à promouvoir la liberté d’expression, la renaissance culturelle du Niger, l’autonomisation de la jeunesse et la création intellectuelle. A l’issue de cette formation, trois courts-métrages, fruits de l’atelier, ont été présentés aux médias.
Le Directeur du Centre National de la Cinématographie du Niger, a adressé ses vifs remerciements à l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique pour les efforts qu’elle ne cesse de déployer pour l’épanouissement des jeunes nigériens en général, et en particulier les jeunes filles et les personnes vulnérables, à travers son soutien sans cesse renouvelé et son intérêt pour le cinéma nigérien. M. Sani Elhadj Magori, a invité les jeunes bénéficiaires à persévérer sur la voie qu’ils ont décidé d’emprunter. Le premier responsable du Centre National de la Cinématographie du Niger envisage de les accompagner, sous la tutelle de son centre, pour des participations futures à plusieurs concours hors du Niger.
Dans son allocution, la Directrice du Centre Culturel américain de Niamey, Mme Cynthia Faby, a félicité les bénéficiaires pour la qualité du travail sur le genre. Ce résultat a été atteint grâce notamment au partage d’idées comme source d’inspiration à un dialogue continu, gage de rayonnement du cinéma nigérien. Pour elle, il est important d’aborder la question de l’égalité dans le cinéma car les femmes «se révèlent être une force formidable dans le progrès de la culture et le bien-être économique du Niger ». Mme Cynthia Faby a ajouté que les Etats Unis d’Amérique continueront à soutenir les cinéastes nigériens à travers des ateliers et des programmes.
Pour sa part, M. Eduard Peris, Directeur de l’organisation GéoA, a rappelé que pendant les six (6) jours qu’a duré la formation, les jeunes réalisateurs avait fait partie d’une équipe bien synchronisée ou chacun a joué un rôle déterminant. Après avoir rendu un hommage mérité aux formateurs Aicha Macky et Moussa Hamadou Djingarey, M. Eduard Peris a invité les bénéficiaires de la formation à continuer de faire rêver, tout en utilisant les armes audiovisuelles «pour combattre les préjugés de la société ».
Après trois jours de festivités dans la fraternité et la convivialité, l’édition 2021 de la Cure Salée a pris fin le dimanche 19 septembre 2021 à Ingall. Cet événement marqué par plusieurs actions de développement et des manifestations culturelles a été couronné de succès. Pour la clôture de cette 56ème édition de la Cure Salée en beauté, la population d’Ingall a fait une mobilisation exceptionnelle. Malgré le soleil ardent qui déversait une chaleur qui avoisine les 45° à la mi-journée de ce dimanche, les fêtards essentiellement composés des éleveurs ont tenu à rester jusqu’au salut aux couleurs marquant la fin des festivités. C’est le ministre de l’Elevage, Porte parole du gouvernement M. Tidjani Idrissa Abdoul-Kadri qui a présidé la cérémonie de clôture de cette 56ème édition de la Cure Salée en présence d’un public très ragaillardi et galvanisé.
Lors de cette cérémonie, les lauréats des différents concours organisés ont reçu leur prix. Ces prix qui ont été remis en cash devant le grand public, varient en fonction des classements et des catégories des œuvres des candidats. Ainsi, au-delà des prix initiaux, le Président de la République SE. Mohamed Bazoum et la Première Dame Mme Bazoum Hadiza ont gratifié les heureux gagnants par des prix spéciaux.
Procédant à la clôture de la fête des éleveurs, le ministre de l’Elevage M. Tidjani Idrissa Abdoul-Kadri a rappelé que la 56ème édition de la Cure Salée a été un événement majeur et une manifestation particulière car, elle a été rehaussée par la présence du Chef de l’Etat SE. Mohamed Bazoum et de la Première Dame. «C’est un événement historique. Il semble que de mémoire des Nigériens, cela fait 27 ans qu’un Président de la République n’a pas participé aux festivités de la Cure Salée. Je pense que c’est extrêmement important, c’est une illustration de l’engagement du Chef de l’Etat à accompagner les communautés pastorales en particulier et de manière générale toutes les populations rurales. Le Président de la République SE. Mohamed Bazoum est venu à la tête d’une importante délégation composé de tout le corps diplomatique du Niger, des membres du Gouvernement, des présidents des institutions, c’est encore une fois une marque d’attention. La Première Dame elle-même a été de la partie. Vous l’avez observé et elle a accompagné toutes les festivités qui ont caractérisé cet événement» a souligné le ministre Abdoulkadri Tidjani, avant remercier tous ceux qui ont pris part à la Cure Salée en général et la population d’Ingall et des environs en particulier pour la très grande mobilisation.
Rappelons que toutes les œuvres présentées pour les différents concours à cet événement sont purement culturelle, traditionnelle et artistique d’où la satisfaction des membres du jury. «Il nous a été présenté des œuvres riches et de qualité au point d’être embarrassé dans les choix. Le jury félicite le Gouvernement du Niger pour avoir réussi l’organisation de cette Cure Salée où le jury n’a rencontré aucune difficulté pour évaluer les œuvres qui lui sont présentées» a déclaré le président du jury. C’est sur une note d’espoir et de satisfaction que les lampions de l’édition 2021 de la Cure Salée se sont éteints à Ingall.
Le colloque international sur le thème «Cinéma et Paix» tenu, les 29 et 30 novembre 2022, a pris fin hier matin à Niamey avec une résolution importante. Il ressort des conclusions de ce colloque que les participants sont satisfaits des résultats de la rencontre et de la qualité des invités. Ils ont par ailleurs suggéré aux autorités nigériennes, l’institution d’un festival biennal international au Niger avec pour thème «Cinéma et Paix».
En effet, la paix est devenue une denrée si rare, si précieuse qu’elle constitue la première préoccupation au Niger, en Afrique et dans le monde. Le festival aura donc pour objectif essentiel de rassembler des cinéastes, des chercheurs et d’éminentes personnalités à travers le monde en vue d’explorer les voies et moyens de consolider la paix.
Les participants ont félicité l’Association des Cinéastes Nigériens pour cette initiative, la première en Afrique et dans le monde. Ils ont aussi encouragé l’Association des Cinéastes Nigériens à persévérer dans la voie de la découverte d’un cinéma au service d’une paix durable et d’un développement harmonieux du Niger et du monde. Intervenant à la clôture du colloque, le président de l’Association des Cinéastes Nigériens, M. Harouna Gnandou a déclaré qu’il est en effet temps pour notre pays d’imprimer sur images, pour la postérité surtout, la lutte que notre peuple mène quotidiennement contre le terrorisme et le grand banditisme.
Les participants au colloque international sur «Cinéma et Paix» ont recommandé que le Niger soit l’invité d’honneur de la prochaine session du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Le Niger est en effet un des pères fondateurs du FESPACO et a toujours participé aux différentes sessions de ce festival et à toutes les rencontres cinématographiques auxquelles il est convié.
Enfin, M. Harouna Gnandou a rappelé les démarches nécessaires à entreprendre en vue de la reconnaissance officielle de leurs Associations. «Nous allons bientôt reprendre le dossier de la reconnaissance de la Fédération des Associations des Cinéastes Nigériens», a dit le président Harouna Gnandou avant d’appeler tous les acteurs à s’investir totalement.
La compagnie théâtrale Arène Théâtre a organisé du 24 au 27 mai 2017, la 10ème édition du festival Emergence Arts et Racine à Niamey. Plusieurs pays, notamment le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Mali et le Burkina Faso ont pris activement part à cette rencontre artistique annuelle de Niamey. Les festivités ont pris fin le samedi 27 mai 2017 dans la soirée au Centre des jeunes de Karadjé (village du festival) en présence de plusieurs invités. Les organisateurs et les chefs des délégations des pays participants n’ont pas caché leur satisfaction relativement à la bonne organisation et au déroulement du festival.
Pendant trois jours d’affilé, les populations de Niamey, notamment, celles du 5ème Arrondissement et des quartiers comme Talladjé dans le 4ème Arrondissement, Poudrière dans le 3ème Arrondissement, la population carcérale de la prison civile de Niamey, les élèves de SOS village d’enfants de Niamey, les visiteurs du CCFN de Niamey et les étudiants de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, ont accueilli et suivi des spectacles artistiques et culturels dans le cadre du Festival. Ainsi les artistes venus des pays invités et ceux de l’intérieur du pays ont tenu en haleine, le public sur des thématiques diverses et variées. Théâtres, Contes, danses traditionnelles, tels sont les domaines artistiques qui ont fait l’objet de prestations dans ces différents lieux. En outre, comme le festival a apporté des initiatives, un marché du festival a été créé et bien animé par les artistes. Aussi, des formations ont été initiées à cette 10ème édition. Un concours en écriture dramatique a été organisé également en marge de ce festival.
‘’SO Niger’’ est une initiative Art Disc Records et l’ONG Changement des Mentalités à travers l’Art et la Culture (CMAC Niger). Ce collectif est un groupement artistique composé de huit (08) jeunes femmes artistes chanteuses nigériennes. Ce regroupement de jeunes filles artistes a pour objectif entre autres de contribuer à honorer et à valoriser la femme nigérienne et les initiatives d'émancipation en faveur de la femme nigérienne. Aussi et surtout contribuer au développement du Niger à travers des actions de sensibilisation et de communication.
La Coordinatrice du Collectif culturel ‘’So Niger’’ Mme Balkissa Adamou indique que le collectif ‘’So Niger’’ a eu à faire une tournée de sensibilisation musicale pour la promotion d’élections apaisées, c’est une production audiovisuelle d’une reprise de la chanson culte ‘’we are the world’’ de Michael Jackson en ‘’we are the Niger’’ dans huit (8) langues parlées au Niger.
‘’Nous avons bénéficié du soutien de l'Ambassade de France pour animer des concerts dans les Centres Culturels Franco-Nigérien et alliance française de Niamey, Maradi, Zinder et Agadez. Tout s’est bien déroulé. Et sous peu nous allons nous occuper des femmes leaders, des femmes qui émergent et qui font parler d’elles. Nous avons beaucoup de projets, seulement pour ce faire, nous avons besoin de plus de financement pour couvrir l’ensemble des régions. D’ores et déjà, nous avons soumis des demandes de financement surtout auprès de la fondation Tatali Iyali de la Première Dame Malika Issoufou. Avec ces financements nous pourrons aller plus loin et mieux organiser de caravanes. Ou si possible nous orienter vers d'autres partenaires qui peuvent être intéressés par le projet » a-t- elle fait savoir.
Huit(8) artistes de la nouvelle scène urbaine bien connues de la scène musicale nigérienne dont nous dressons ci-dessous les portraits qui ont interprété la chanson :
C’est en début d’adolescence qu’elle fit son entrée dans l’univers du chant et ce au sein de la chorale de son église Colombe de la paix de Niamey avant de créer le groupe FI2 avec sa jeune sœur et deux autres amis. Ils remportèrent de nombreux prix scolaires entre 2008 et 2012. En 2014, elle décide de se lancer dans une carrière musicale solo professionnelle et signe avec le label local Art Disc Records qui la lance officiellement en Décembre 2014.Aujourd’hui et après près de 10 ans de carrière musicale, Filo désormais appelé Filo la Diva a sorti un album discographique ‘‘Filoménal’’ de onze(11) titres en 2017. Elle adhère des plus grands projets musicaux au Niger notamment le Collectif ‘’SO ’Niger‘’ dont elle fait partie des fondatrices ; et a remporté plusieurs prix et distinctions de musique au plan local comme à l’international. Elle a fait également la 1ère partie de toutes les pointures musicales internationales de passage à Niamey entre 2014 et 2020. Elle prépare actuellement son 2ème album studio. Filo la Diva est dans la vie professionnelle, agent chargée des opérations au sein d’une l’organisation internationale humanitaire à Niamey.
Marie Diallo ; artiste rappeuse, danseuse
Danseuse professionnelle à la base, Marie Abdoulaye Dotti Diallo dite Marie Diallo se passionne aussi pour la musique. C’est ainsi qu’elle a remporté une demie douzaine de concours interscolaire en chant à Niamey ainsi que le grand concours national de chant de la jeunesse scolaire dénommé ‘‘Waké’’ en 2018. Bénéficiant avec ce concours, d’une bourse de formation musicale (Solfège et instrument), elle s’y applique une année, avant de tenter sa chance au concours Tremplin des Jeunes Talents du Niger qu’elle obtient avec succès également en 2020. Elle intègre le collectif SO’Niger mi-2020 en qualité d’artiste rappeuse. Marie Diallo est Inspirée par des artistes urbains chanteurs comme rappeurs (Zaho ; Black M ; Maitre Guims…). A la fois chanteuse et rappeuse à la voix grave mais juste, elle marque à chacune de ses scènes le public grâce à sa facilité à performer, son côté danseur y étant sûrement pour beaucoup…Marie Diallo est étudiante dans la vie civile.
Aicha Trifel artiste chanteuse
Artiste chanteuse mais aussi comédienne, Aichatou Seydou Yacouba dite Aicha Trifel s’entiche depuis son enfance pour le chant. Son Bac en poche, elle s’inscrit à la faculté des Lettres, Art et Communication de l’Université Abdou Moumouni de Niamey et devient Artiste membre de la commission culturelle. A l’université, elle apprend, se forme et voyage beaucoup au contact de la diversité artistique. Elle y forme les ‘‘Sahéliennes’’, un duo avec une camarade slameuse qui se fait connaitre en arrivant 2ème du concours Tremplin des jeunes talents du Niger en 2020. Repérée à l’issue de ce concours par la coordination du projet So’Niger, elle l’a ensuite intégrée au cours des mois de vacances 2020. Aicha Trifel est inspirée musicalement par Myriam Makéba ; Céline Dion ; Indila….
Oumyna artiste chanteuse
C’est la benjamine du collectif ! Oumalhere Adama Dodbzanga dite Oumyna est une étudiante en soins infirmiers en dehors de la musique. Passionnée de chant, elle est repérée par le label Wolf Music qui la fait participer dans un premier temps à des sessions d’enregistrement en qualité de choriste. Elle a l’opportunité d’être chanteuse principale grâce au projet de chanson de sensibilisation sur la Covid 19, initié par la maison 44 Feeling. Les mélomanes nigériens découvrent alors, une voix forte et puissante qui peut attendre des notes très perchées telle une cantatrice. C’est ainsi qu’elle intègre le collectif SO’Niger où on l’a remarquée dans la partie Gourmantché de la chanson ‘‘Nous sommes le Niger’’ pour des élections sans violences au Niger’’.Indépendamment de son rôle dans le collectif, elle prépare aussi au sein de son label un format d’album de musique (EP) qui sortira d’ici fin 2021.
Sakiina artiste chanteuse
Sakina Laouali Hassane connue sous le diminutif Sakiina par le public nigérien est titulaire d’un Master en Communication Marketing. Elle est rendue célèbre par une reprise de la chanson ‘‘Samari da ain mata’an Niger’’ ; grand classique issu du coffret anthologique du festival de la jeunesse des années 1980 au Niger, qu’elle a repris avec la chorale universitaire de l’Université Abdou Moumouni de Niamey et dont elle est la lead vocale. Elle a ainsi le grand honneur de chanter devant les présidents Africains, lors du sommet de l’UA tenu à Niamey en Juillet 2019. Sakiina est aussi membre d’un groupe de gospel. Elle est membre du collectif SO’Niger depuis sa création.Chantant principalement en Haoussa, Sakiina est appréciée par le public à cause de sa voix suave et veloutée. Elle poursuit une licence d’administration culturelle à la filière Art et Culture de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.
Mint ; artiste chanteuse
Assiata Abdou dite Mint est communément appelée dans ce milieu l‘’artiste 180‘’ Elle est en effet, chanteuse, comédienne, actrice, mannequin et humoriste. Révélée grâce à la collaboration avec le chanteur KAL, elle s’est aussi distingué dans un rôle de policière dans la série ‘‘Niamey’’ sur la chaine A+.En tant que chanteuse, elle est aussi membre du collectif ‘‘points levés’’ qui a remporté un prix de meilleure chanson de sensibilisation sur la Covid-19.
Ayant à son actif deux chansons personnelles sur le marché, elle boucle actuellement un album totalement en Tamashek, sa langue de naissance. Au sein du collectif, So’Niger qu’elle a intégré juste avant la chanson ‘‘Nous sommes le Niger’’, elle est remarquable par sa voix douce et très orientale. Mint est énormément engagée pour des causes féministes et humanitaires qu’elle soutient régulièrement à travers sa participation et sa présence à des activités de ces types.
Chokola-T, artiste rappeuse
Surnommée dès son jeune âge par un sobriquet porté encore aujourd’hui pour sa carrière, Leyla Ousseini Balarabé dite Chokola-T est une artiste rappeuse originaire de la Dream-zone comme l’appellent les jeunes, c’est-à-dire le quartier aéroport et qui constitue son fief. Chokola-T fait partie des jeunes artistes rappeuses au Niger. Spécialisée dans la trap, un style de rap lent et lourd dans son orchestration, ChokolaT, a lancé sa carrière musicale grâce au concours Tremplin des Jeunes Talents du Niger dont elle est lauréate de la 4ème édition en 2019. Son style est facilement remarquable car mélangeant le patois local des jeunes de Niamey et le nouchi ivoirien dont elle s’inspire. Elle écoute et s’inspire aussi des rappeurs nigériens tels que Akeem et Barakina. Elle espère influencer la nouvelle génération de filles qui voudraient intégrer le monde de la musique. Sa devise phare est ‘‘A chacun son destin, moi j’ai choisi le mien’’. Chokola-T poursuit des études en Comptabilité et Gestion des entreprises dans une école professionnelle de la place.
Nourrath, artiste slameuse
Partie de la danse et de la comédie en 2009, Nourratou Oumarou Hega dite Nourrath se laissera séduire plus tard par les mots et s'aventure ainsi donc dans le slam en 2015. Elle est membre de l’Association Arts Pluriels ou elle occupe le poste de chargée de communication et des relations publiques. Passionnée de lecture, Elle est lauréate de plusieurs concours de slam au Niger. Aussi elle représente plusieurs fois le Niger sur des Festivals Internationaux de Slam dans la Sous-Région. Actrice principale de la série nigérienne Femme Actuelle, Nourrath est une valeur sûre du slam nigérien et africaine en devenir avec son style de Slam bilingue en Français-fulfulde. Au sein du collectif SO’NIGER, qu’elle a intégré depuis sa création, et intervient en fulfuldé dans la chanson. Nous sommes le Niger. Nourrath est titulaire d’une Licence en Communication Marketing et poursuit toujours ses études.
L’Association des cinéastes nigériens (ACN), a organisé hier matin, un colloque international sur la thématique «Cinéma et paix». Ce colloque se veut être une contribution de la culture en générale et du cinéma en particulier, pour soutenir les efforts des pouvoirs publics et de tous les acteurs sociaux qui œuvrent sans relâche pour la paix. C’est le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid qui a présidé l’ouverture des travaux de ce colloque en présence du président de l’association des cinéastes nigériens M. Harouna Niandou, du Délégué général du FESPACO M. Alex Moussa Sawadogo et de la représentante de l’association des actrices africaines Mme Aï Keita. Étaient également présentes à ce colloque, plusieurs sommités du cinéma nigérien.
A l’ouverture de ce débat, le ministre de la Culture a, de prime abord, rendu un hommage mérité aux pionniers du cinéma nigérien. M. Mohamed Hamid a par la suite déclaré que la tenue du présent colloque à Niamey est toute justifiée et le choix du thème d’une pertinence certaine. En effet, a-t-il nuancé, en ces moments où le Sahel fait face à des défis sécuritaires majeurs, les cinéastes ne peuvent rester en marge des réflexions et actions concourant à la pacification de l’espace.
Pour le ministre de la Culture, en s’intéressant à la problématique de la paix, en initiant ce projet et en bravant tous les obstacles jusqu’à aboutir à ce colloque, les cinéastes nigériens démontrent à suffisance leur responsabilité dans la gestion de la société nigérienne.
M. Mohamed Hamid a, en effet, souligné que le présent colloque cadre parfaitement avec la politique culturelle nationale qui vise entre autres objectifs : le renforcement du rôle de la culture dans la promotion de la paix et de la bonne gouvernance, la création d’une conscience nationale inspirant toutes les composantes de la population. A cela s’ajoutent la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, la promotion de la recherche et de la formation et enfin l’entretien, le renforcement et le développement de la coopération culturelle.
Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat espère que les conclusions qui seront issues de ce colloque serviront d’armes dans le double combat commun à savoir : celui de restaurer la culture comme facteur de développement national et sous-régional et celui d’imposer le cinéma comme moyen par excellence de prévention des risques de radicalisation.
Pour sa part, le président de l’association des cinéastes nigériens M. Harouna Niandou s’est réjoui de l’intérêt suscité par ce colloque. L’objectif visé à travers cette rencontre, souligne-t-il, est de faire en sorte que les Nigériens se retrouvent à travers le cinéma et que le cinéma contribue à la promotion de la paix. «Le cinéma est un secteur sur lequel on peut s’appuyer pour réinventer la paix, la réinstaller au Niger» a déclaré le président de l’ACN. M. Harouna Niandou a ensuite ajouté que «sans la paix, on ne peut rien faire et c’est pourquoi nous les cinéastes, nous allons apporter notre contribution pour soutenir le politique et faire en sorte que la paix règne dans le pays».
Le 22 juin 2013 la ville d’Agadez était inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et ce, après un long processus de préparation qui a duré 10 ans. La population de la région d’Agadez a commémoré du 22 au 25 juin 2019, la première édition de la journée de la vieille ville d’Agadez. En effet, ce grand événement est initié par le sultan de l’Aïr son altesse Oumarou Ibrahim Oumarou afin de montrer à la face du monde combien les populations d’Agadez sont attachées à leur patrimoine et surtout à sa conservation et à sa promotion. Cette initiative louable du sultan prouve son attachement aux valeurs culturelles.
Bref historique de la région
L’histoire de la ville d’Agadez remonte aux 15e et 16e siècles, lorsque le sultanat de l’Aïr s’y installa, favorisant ainsi le regroupement de tribus touarègues et le développement des échanges économiques et culturels transsahariens. La sédentarisation s’effectua en respectant les anciens campements, ce qui conduisit à une trame originale, toujours respectée.
Ladite ville comprend un important habitat, un ensemble palatial et religieux bien conservé, dont un imposant minaret entièrement en banco. Elle est caractérisée par une architecture en terre crue et un style décoratif particuliers à la région de l’Aïr.
En effet, considérée comme la « porte du désert », la cité d’Agadez, sur les franges sud-est du désert du Sahara, fut un carrefour exceptionnel du commerce caravanier. Elle apporte le témoignage d’une ville historique ancienne, formant un centre d’échanges culturels transsaharien majeur. Son architecture manifeste une synthèse d’influences stylistiques au sein d’un ensemble urbain original, entièrement en banco et propre à la région de l’Aïr.
Comme d’autres secteurs qui ont fait l’objet de regroupement au sein d’un même ministère, dans le gouvernement formé le 7 avril 2021, désormais c’est un seul département ministériel qui a en charge la Culture, le Tourisme et l'Artisanat au Niger. Ces restructurations qui réduisent la taille du gouvernement devraient, on l’espère, permettre de gagner davantage en efficacité dans la consolidation des acquis et la mise en œuvre du programme de renaissance acte III du président Mohamed Bazoum.
Loin de préjuger d’un rapetissement du secteur de la culture, déjà perçu à tort ou à raison comme parent pauvre des politiques publiques dans nos pays, à travers son annexion aux domaines du tourisme et de l'artisanat, peut-on voir pour cet attelage une opportunité pour leur redynamisation réciproque. On peut oser ce pari en attendant de découvrir l’orientation réservée à ces secteurs dans la déclaration de politique générale du gouvernement du Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Et, pour continuer dans ce sens on peut rêver de voir les évènements culturels nationaux en léthargie être ressuscités, de nouveaux créés. Ainsi, des rencontres comme le Prix de musique moderne nigérienne Dan Gourmou, le forum africain du film documentaire, Toukountchi festival de cinéma du Niger, le festival de l’Aïr, etc., sont à soutenir et encourager par l’Etat. En effet, les productions artistiques, les évènements culturels peuvent, dans un contexte de sécurité favorable, servir à promouvoir le tourisme et l’hôtellerie, la riche production artisanale dont le Salon de l’artisanat pour la femme est une vitrine.
On ne le dira jamais assez, la culture est essentielle aux peuples, même si le potentiel de son apport économique est sous-évalué dans de nombreux pays africains. Là où elles existent et fonctionnent véritablement, les industries culturelles et créatives sont sources d’emplois et de richesses; elles peuvent valoriser l’éducation et transmettre l’histoire. L’Union Africaine a vu très juste lorsque dans le cadre de l’agenda 2063 adopté en 2015 elle a défini une vision assortie de sept aspirations qui sont les piliers devant soutenir l’Afrique que nous voulons. L’aspiration 5 est celle qui vise "une Afrique dotée d'une identité, d'un patrimoine commun, de valeurs partagées et d'une éthique culturelle forte". Ce qui justifie le choix par l’UA pour l’année 2021 du thème « Arts, culture et patrimoine : levier pour l’édification de l’Afrique que Nous Voulons ».
Pour s’inscrire dans cette dynamique l’Etat du Niger doit faire un peu plus de place aux Arts et à la Culture dans ses politiques, avec entre autres des investissements dans les infrastructures culturelles ; l’opérationnalisation du fonds national de développement des Arts et de la Culture, destiné à appuyer le financement de la création artistique et le développement des industries et entreprises du secteur de la culture ; la création d’une ligne de crédit pour soutenir les investissements ; des exonérations pour ceux qui veulent s’engager dans l’entrepreneuriat culturel, etc.
Quant aux artistes professionnels, les entrepreneurs culturels, les artisans nigériens qui s’illustrent tant bien que mal, ils doivent davantage se convaincre que c’est par leur esprit créatif, leur créativité qu’ils peuvent s’affirmer, s’exporter au-delà des frontières. En conjuguant ainsi les efforts, en valorisant le patrimoine si riche et divers dont dispose le pays, on pourrait créer des liens féconds entre la culture, le tourisme et l’artisanat, afin qu’ils soient des moyens d’épanouissement, de promotion de la paix et du développement durable.
En 2007, parallèlement à son apprentissage de la musique au Centre de Formation et de Promotion Musicale, l’artiste Sani Mati Tambari voulait apprendre un autre métier qui lui procurerait une autre source de revenus. Parmi les occupations préférées de l’artiste Sani, il y a la fabrication d’instruments de musique et de spectacles vivants. Et, compte tenu de certains problèmes administratifs, il a fallu en 2009, pour commencer véritablement la fabrication des instruments de musique vu la forte demande de ces outils de la part des expatriés. Selon lui, c’est magique de fabriquer soi-même un objet qui va ensuite donner vie à toutes sortes de son.
«La musique adoucit les mœurs» a-t-on coutume de dire. Tout le monde aime bien écouter ou danser la musique. Pour que la musique soit bonne à écouter, il faut tout une kyrielle de matériaux pour la rendre agréable à l’écoute, à l’oreille. Pour la rendre bonne à suivre, il faut choisir le genre, les nuances, les notes, les voix, le tempo, le caractère, les instruments et les formations musicales. Fort de son expérience dans le domaine, Mati, pour joindre les deux bouts, proposent des activités ludiques et payantes, notamment la formation en musique, en fabrication d’instruments. ‘’Les artistes sont particulièrement amateurs des instruments simples d’utilisation comme des tambourins, et les petites percussions… en effet, nous explique-t-on, on peut savoir fabriquer de véritables instruments sans forcément avoir un diplôme en lutherie. On peut créer des instruments avec tout ce qui vous tombe sous la main’’ a détaillé le promoteur de la compagnie de fabrication des instruments de musique et de spectacles vivants Sani Mati Tambari. L’idée de la création de cette entreprise logée au sein du Centre de Formation et de Promotion Musicale(CFPM) s’est imposée en son temps, car les instruments de musique en Afrique étaient rares. « Avec l’apprentissage de la musique, on apprend en même temps la fabrication des instruments. Après la sortie de mon premier album ‘’Admulmula’’ en 2009, j’ai fait beaucoup de déplacements tant au niveau national qu’international, en mon absence, les gens voulaient de ces instruments, et là je me suis dit » pourquoi ne pas former des gens pour qu’ils puissent en fabriquer eux-mêmes. Et qui peuvent aussi servir de produits touristiques»
Des instruments membranophones, cordophones, aerophones……
Plusieurs instruments utilisés au Niger sont fabriqués au niveau de cette compagnie et qui ont pour noms, Gourimi, Garayya, Komsa, Kalangou, Kountigui, Kazagui, Sarewa, Algaita, Molo, Ganga. Sani Mati fabrique les instruments mélodiques, les instruments à cordes appelés les cordiques, et son assistant, l’instrumentiste Oumarou Mai Douma, fabrique des instruments à membrane. « Nous avons des contacts avec des instrumentistes qui sont un peu partout à l’intérieur du pays, on fait appel à eux dès que le besoin se fait sentir. En ce qui concerne la conception de ces instruments, pour les instruments mélodiques on utilise généralement des matériaux comme les peaux des animaux, des calebasses comme ‘’ caisse de résonnance’’, une gourde généralement, des lamelles fines, des peaux de chèvres, et du bois taillé pour le chevalier. En ce qui concerne les membraphones, la peau des petits ruminants peuvent facilement faire l’affaire, ce sont des peaux disponibles presque un peu partout contrairement aux cordiques où il faut importer les peaux ailleurs » a dit le fondateur de la compagnie. Et d’ajouter «nos instruments peuvent être utilisés partout en ce qui concerne la musique. Si tous les matériaux sont disponibles, nous pouvons confectionner chaque jour un instrument. Côté vente, ils sont abordables. La différence entre nous et les artistes traditionnels, il y’a toute une technicité derrière nos conceptions, nous faisons intervenir plusieurs compétences. Chaque instrument coûte au minimum 75.000f. Nos prix plafonds s’élèvent à 160.000f. Les prix diffèrent aussi selon les clients. Et comme c’est une Entreprise sociale, nous essayons de ménager un peu quand il s’agit de la vente de ces instruments pour des écoles par exemple.
Les objectifs visés à travers l’apprentissage
Parlant de l’apprentissage de la musique dans certaines écoles de la capitale, l’instrumentiste précise ‘’c’est important pour les amateurs de se retrouver dans une salle pour non seulement découvrir la musique et aussi et surtout découvrir les instruments même s’ils ne peuvent pas l’utiliser. Au cours des séances d’apprentissage, avec les élèves, souvent on chante, on danse, on joue avec les mots, les doigts, les pieds, la voix, on utilise aussi des instruments de musique comme le kountingui, la guitare…Pour les enfants ce sont juste des moments de plaisir, de joie, qu’ils adorent et se donnent à cœur joie avec le jeu des instruments’’ En 2018 nous avions formé soixante (60) enfants déscolarisés grâce à l’appui d’un partenaire de la place.
L’apprenant va essayer de comprendre comment fabriquer les différents types d’instruments. Il essaie de reconnaître les ressemblances entre les instruments de certaines zones géographiques. Au cours de ces séances, ils essaient aussi la pratique manuelle, comment apprendre à différencier la musique d’un instrument en termes de qualité. Ecouter et suivre attentivement les notes verbales, les écrits afin de bien les fabriquer.
A la compagnie ‘’Nous faisons tout pour rendre accessible la musique à tous. Et pour avoir le rythme dans la peau, il suffit juste d’être passionné et de la pratiquer’’ dit –il enfin.
L’Association Nigérienne des Auteurs, Compositeurs et des Métiers de la Musique (ANACIMM) a organisé, le 18 décembre dernier, un concert public à la Place de la Concertation de Niamey. Ce concert, organisé en collaboration avec la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), vise à accompagner le processus électoral en cours dans notre pays, pour des élections apaisées.
Au cours de ce concert ‘’semi live’’, très riche en animation culturelle, les artistes ont présentés trois (3) chansons spéciales dédiées au contexte électoral actuel, sous un même titre dénommé, ‘’Elections Apaisées’’. Toutes les trois chansons, sont enregistrées en ‘’featuring’’ par des artistes nigériens reconnus parmi lesquels Fati Mariko, Yacouba Danké-Danké, Phéno, Almayda de Tal National, le groupe Sogah, etc.
Peu après la présentation des trois morceaux, le président de l’ANACIMM a précisé que, c’est la première fois que les artistes nigériens s’impliquent pleinement dans les questions électorales. «L’artiste en tant que membre de la société a un devoir envers son peuple. Il a la mission d’éveiller les consciences et d’appeler les hommes au respect des valeurs de l’unité et de fraternité qui nous lient. Chers artistes, notre mission est noble et honorable, soyons en fiers. Nous réitérons notre détermination à continuer à œuvrer pour sensibiliser et véhiculer des messages de paix, pour que le citoyen puisse exprimer son choix, dans un cadre démocratique libre et transparent», a déclaré le président de l’ANACIMM, M. Oumarou Issoufou dit Pheno.
Revigorés par les trois œuvres produites par les artistes pour la circonstance, le SG de l’ANACIMM, a indiqué qu’à travers ce spectacle, les Nigériens seront galvanisés avec des chansons d’amour, de paix, etc. «Ce concert est une façon pour nous, de contribuer en tant qu’artistes à la construction de l’édifice. Nous voulons que les gens comprennent que l’artiste ne doit plus être celui qui est utilisé pour amuser la galerie. L’artiste doit être un acteur majeur du processus électoral. En tant qu’acteur majeur, on doit être au début et à la fin de ce processus. Et à partir de maintenant, nous les artistes, nous avons pris l’engagement de suivre le processus électoral, pour apporter notre contribution à travers ce genre d’action. Ce concert est pour nous une façon d’interpeler les Nigériens. Pour leur dire que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Nous avons l’unité, la cohésion sociale et beaucoup de valeurs à préserver. Voilà pourquoi, l’artiste qui a une voix porteuse doit à chaque fois interpeler les uns et les autres pour leur dire de faire très attention et que les élections sont des moments ou périodes de tension. Et nous devons faire attention pour prévenir ces tensions. En ce sens, 30 artistes chanteurs et beaucoup de musiciens sont à pieds d’œuvre pour mettre à la disposition du public des chansons sur le thème «élections apaisées» a précisé le secrétaire général de l’ANACIM.
‘’Elections apaisées’’ est l’un des plus grands spectacles artistiques qui a mobilisé autant d’artistes. Anas Alpha, spectateur et électeurs, salue et apprécie positivement cette initiative des artistes nigériens. «J’ai beaucoup aimé cette bonne initiative. Je peux dire que c’est la première fois que je vois tous ces artistes à la fois sur scène. Il faut vraiment saluer et féliciter l’ANACIMM» a dit ce spectateur. Rappelons que ce concert, coïncide avec la fête de la proclamation de la République. Bien avant, ce projet de concert dit ‘’Elections apaisées’’, beaucoup d’artistes nigériens à l’image de Hamsou Garba, ont produits des œuvres musicales sur des thématiques comme, la cohésion sociale, la paix, l’unité nationale, etc.
La musique urbaine nigérienne était à l’honneur, samedi dernier au Centre Culturelle Franco-Nigérien (CCFN) Jean Rouch de Niamey, à l’occasion des Nuits du Hip Hop. Ce sont des retrouvailles très instructives pour la jeune génération d’artistes. C’est aussi l’occasion pour les pionniers de vivre en live l’évolution du mouvement. En effet, entre une première génération engagée ayant marqué la décennie 1996-2007 dont le succès classait le Niger 4ème au monde et 2ème en Afrique après le Sénégal, et des artistes de la jeune génération éprouvée par l’absence d’industrie musicale et plus préoccupée par le showbiz en quête de fans sur les réseaux sociaux et à travers les télévisions, qu’à faire le plein des salles de concerts, les rappeurs se sont partagés la scène. L’évènement a été rehaussé par la présence du ministre en charge de la culture et de plusieurs acteurs culturels.
Réunir autant de pionniers et étoiles montantes du Hip Hop Nigérien est le pari gagné par Frédéric Péchot de Wass Wong, sous la bannière de son label Magic’Art Multimédia, avec la projection de son film documentaire intitulé « Lil Wal », sur l’histoire du rap au Niger. Abdouramane Harouna connu sous le pseudo de Killer, aujourd’hui manager du label artistique ArtDisc Record et promoteur du Tremplin d’artistes jeunes talents, livre ses impressions, à sa descente du podium, après une prestation aussi nostalgique qu’enjaillante sur le beat « ir siba » avec ses amis du groupe de rap Guillotine. « Ce cadre réunit non seulement les artistes mais aussi deux générations de public. Ça fait chaud au cœur de voir tout ce public homogène : les femmes, les enfants, et des pères de famille, des adolescents et des jeunes », a-t-il dit, avant d’encourager l’initiative « Nuits de Hip Hop » qui fait renouer avec l’histoire. « Nous comprenons que ce n’est pas qu’un phénomène de mode qui allait juste passer. Aujourd’hui, le Hip Hop Nigérien tient encore. Et avec ce genre de cadre, nous allons sans doute sauvegarder le mouvement. » Selon le promoteur culturel, l’ancien artiste Killer, le rap nigérien est dépassé parce que les autres pays ont mieux créé un écosystème de production plus adapté au temps, avec des industries musicales proprement dites.
Dans le même rang de la « old school », les vétérans Phéno et son partenaire Péto de la formation Kaidan Gaskia 2 n’ont pas manqué de force pour esquisser des pas de danse sur leur son « Toun Ga Ma». « C’est comme si nous étions hier, sur la scène. Malgrè ses 20ans, c’est un son qui a bien marché. C’est vraiment un sentiment de fierté, un sentiment de mission accomplie », souffle sur notre micro Phéno, dans les coulisses bondés d’artistes.
Ce concert n’aurait pas répondu aux attentes sans le retour sous les feux de la voix grave féminine, Zara Moussa dite ZM, fidèle à son ton vénère sur les questions des droits de la femme. Elle est, en effet, l’une des premières femmes rappeuses au Niger et a tant décrié avec la rime les violences faites aux femmes, les conditions de la femme rurale et le mariage précoce de jeune fille nigérienne, à travers ses chansons comme « maté gaté », « ma rage » ou « violence ». A 41ans, elle a tenu à faire revivre au public ses temps forts dans rap engagé. « Ça me rappelle des souvenirs très agréables qui remontent à presque 20ans, en 2002 notamment, où j’ai presté sur cette même scène, à l’occasion d’un concours organisé par l’ambassade de France », affirme ZM. Elle croit que c’est toujours le même cri de cœur qui continue avec la jeune génération, mais, dit-elle, avec des styles différents. « Nos rappeurs d’aujourd’hui ont plus de difficultés. A l’époque, c’était les préjugés sociaux qui considéraient l’hip hop comme une voie de délinquance. On ne nous comprenait pas et ce que nous avions comme avis ne convenait pas au politique. Les réalités ont changé, aujourd’hui c’est le Covid-19 qui est venu faire interdire les spectacles », souligne-elle.
« Le rap nigérien n’est jamais mort et il ne mourra jamais »
Auteur et metteur en scène, Amadou Edouard Lampo estime qu’il y’a une belle évolution à travers les thématiques avec de l’engagement. « L’ancienne génération était très critique sur la vie socio-politique du pays. La nouvelle génération, je la trouve hybride. Le tampon reste quand-même. C’est exceptionnel », s’exclame l’homme de la culture d’un œil d’observateur, sous l’écho de la chanson « 227 MC » du duo fraternel MDM qui dominait les ondes du CCFN pendant qu’il nous accordait l’interview. Edouard Lampo attribue la perte de vitesse du mouvement à l’insuffisance d’investissement dans la production. « Il faut du privé, l’Etat a joué sa partition en créant les conditions de l’émergence des talents, des années durant, c’est le privé qui n’a pas suivi dans ce domaine de la culture en général. C’est là le problème, en réalité. Sinon, il n’est pas question de qualité, ils (nos artistes) n’ont rien à envier à ceux d’autres pays qui dominent le monde de la musique », explique Amadou Edouard Lampo.
« Pourquoi parler de réveil », s’interroge ZM ? Effectivement, le registre d’artistes du moment qui se sont succédé sur le podium (Akeem, Abel Zamani, et High Man, entre autres) motive et illustre aisément les propos du sieur Lampo. « C’est un héritage que nous laissent nos ainés », dixit High Man. Pour lui, l’on ne devrait pas parler d’ancienne génération du rap, puisque ces pionniers sont toujours restés attachés au mouvement, d’une manière ou d’une autre, et continuent de les guider. « Quand je me trouve à côté d’un Kamikaz, d’un Dany Lee, ou d’un Péto dans la symbiose de ces coulisses, c’est une grande fierté et une opportunité de savoir plus sur leur expérience », ajoute M Béro.
Membre du duo Mamaki Boys, évoluant désormais en carrière solo, Aziz Tony pense que les artistes ont, de nos jours, des opportunités énormes de s’autoproduire et de se faire connaitre largement possible à travers les plateformes numériques et les réseaux sociaux. Ce faisant, il faudrait des éditions de suite pour les « Nuits du Hip Hop ». « Il nous le faut de temps en temps. Cela valorise le mouvement et rassemble les artistes », estime Aziz Tony qui nourrit l’espoir de voir boostée la musique nigérienne dans son ensemble sur l’échiquier internationale.
Le comité culture, animation et loisir de l’Agence UA Niger a organisé le vendredi 19 juillet dernier, un concert de remerciement à l’Académie des Arts martiaux de Niamey. Il s’agit à travers ce concert de remercier tous les acteurs, (plus précisément le Président de la République du Niger) pour la réussite de toutes les activités entrant dans le cadre du sommet de l’UA 2019, et d’autre part, pour capitaliser et vulgariser le succès et la réussite de l’organisation de cet événement.
Plusieurs stars de la musique nigérienne ont pris part à ce concert : il s’agit notamment de Hamsou Garba, de Yacouba Moumouni (Mamar kassey), du groupe de rap Bloc S Crow, etc. Ces artistes ont accompagné les organisateurs à travers des animations et prestations scéniques de taille. Il y a également eu une forte mobilisation des artistes lors de ce concert pour livrer des messages sur l’intégration africaine.
Peu avant le passage des artistes sur la scène, le Secrétaire général de l’Agence UA M. Mamoudou Amadou a, au nom du Directeur général de l’Agence, rendu un hommage au Président de la République du Niger, SE Issoufou Mahamadou qui leur a permis d’organiser ce concert dit "concert de Remerciement du Président de la République". Il a en effet, affirmé que le pari est déjà gagné. Car toutes les activités inscrites dans le cadre du sommet de l’UA-2019 ont été menées dans des meilleures conditions. « Nous remercions le Président de la République du Niger de nous avoir permis d’organiser cet événement au Niger. Par la grâce de Dieu tout s’est passé exactement comme prévu », s’est réjoui Mamoudou Amadou.
La diva de la musique urbaine, Safiya Aminami dite Safiath a organisé, le dimanche 13 août dernier au palais du 29 juillet de Niamey, le concert de vernissage de son deuxième album intitulé ‘’Pôle Position’’. Ce concert tant attendu par les fans, qui se sont fortement mobilisés, a été une occasion pour l’artiste de s’affirmer et de confirmer sa position dans le domaine de la musique, à l’image du titre de ce nouvel album : « être en tête dans le domaine de la musique urbaine ».
De manière spécifique, Safiath a mis ce concert à profit pour véhiculer des messages de développement sous des thèmes brûlants d’actualité, notamment le leadership féminin, la lutte contre les classes en paillote, etc.
Près de 6 heures d’horloge de spectacle, d’ambiance, de joie, etc. les fans de Safiath ayant effectué le déplacement ont eu droit à un cocktail de prestations, notamment en Rap, Slam, Chant, etc. Tous les 16 titres qui composent cet album de musique urbaine, entièrement enregistré au Niger, ont été chantés et présentés par Safiath et ses danseurs devant une foule enthousiaste et ragaillardie.
Cette soirée a été particulière pour Safiath et ses danseurs, introduits, sur cette scène par des animateurs de renom, notamment Don D et Nomes G, l’animateur nigérian de la chaîne Arewa24.
Safiath est apparue sur scène dans un style, dans un dispositif vitré conçu pour la circonstance. Dans ce style, on voit Safiath transportée dans ce dispositif vers le podium, hautement sécurisée, à l’image d’une princesse entourée par ses servantes dans un palais royal. Une véritable mise en scène artistique extraordinaire, permettant à l’artiste de rendre hommage aux Nigériens, particulièrement ses fans. La scène imaginée typiquement en mode traditionnelle, offerte par l’artiste a visiblement répondu à l’attente des fans.
Sous le feu d’artifice et le son électrique, Safiath a bercé le public avec sa voix mélodieuse. Elle se laisse libérer pour son public profitant sérieusement de l’occasion pour le revigorer.
Pour accompagner l’artiste, une vingtaine d’artistes de renommée ont défilé sur scène les uns plus « infernaux » que les autres. Parmi ces artistes, programmés en lever de rideau, il y a le général 5 étoiles du rap, le »roi du micro », le champion d’Afrique du Hip hop clashs, le rappeur El Grintcho, les imposants et … star du label Impériale Musique, MDM Crew, le slameur Lassissi, le gladiateur de Damagram, le boss du rap Mes Z, Force Morale, Ledy Caff exclusivement venue de la Côte d’Ivoire, Dja One, Limanja, Idi Sarki, les jeunes Marie Diallo, Chocolaté, Bob Ly, etc. Tout reste à croire qu’à travers ce concert, Safiath contribue aussi à la formation des jeunes talents créant ainsi un cadre idéal pour ces derniers de s’exprimer.
La satisfaction de l’artiste et du comité d’organisation réside dans la persistance du public qui s’entête à ‘’garder’’ l’artiste sur scène, avec une envie manifeste, jusqu’à une heure tardive. Difficilement les membres du comité d’organisation ont pu mettre fin aux prestations. Le public est resté debout, et les plus viveurs de ce concert chantaient avec leur star jusqu’à la dernière seconde de ce rassemblement. Chose qui est rare ces derniers temps lors des spectacles vivants. »Le plus important pour moi, c’est qu’il y a un public qui s’est déplacé. Donc il y a des amateurs de cette musique et ça me convient parfaitement. Je remercie tout le monde, tous les partenaires, les fans, etc. Merci du fond du cœur à tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Merci aux médias qui n’ont pas manqué à l’appel a lancé l’artiste juste après son premier passage sur scène.
Accueilli à 00 h 20 mn exactement pour son deuxième passage, Safiath a pu maintenir encore son public en haleine dans une ambiance électronique, où elle a chanté les chansons phares de ce album dont le titre ‘’Je te suivrais’’.
Safiath est l’une des meilleures artistes nigériens ayant gagné la confiance des mélomanes et de ses confrères. Elle est polyvalente dans les genres et spécialités de musique. Des artistes nigériens témoignent sur la scène du succès enregistré par Safiath durant sa carrière solo malgré les multiples défis auxquels fait face le secteur de la culture nigérienne. « Safiath est la meilleure artiste. Je ne vous cache rien, même ailleurs vous ne pouvez pas trouver une plus belle voix sur des bons sons de manière polyvalente comme elle. Aujourd’hui, nous sommes fiers de voir Safiath sur cette scène. Safiath, on est très fière de toi » déclame Majesté Soul, faisant danser le public sous les cadences de l’un des mythiques ‘’freestyle’’, du groupe «Aro Ga Lala ».
Evénement festif, la lutte traditionnelle du Niger a tout pour intéresser le public. Surtout la danse des lutteurs qui précède les combats. Les gestes, les chants et les pas de danse esquissés par les lutteurs font que les spectateurs ont toujours besoin de les voir dans leur accoutrement traditionnel. Pour maintenir cette tradition culturelle qui accompagne le sport roi au Niger, il a été organisé pour les équipes des lutteurs des régions, le lundi dernier à l’arène de lutte traditionnelle Hamidine Maïdaré de Tahoua un concours de danse. Ce sont cinq régions qui ont pu participer à la compétition. A l’issue du concours, l’équipe de Zinder remporte le premier prix suivi de celle de Tahoua. Le troisième prix est allé à la région d’Agadez.
Même si la lutte traditionnelle est considérée de nos jours comme partie intégrante des sports au Niger, elle conserve son caractère socioculturel et traditionnel. En effet, la danse traditionnelle, le «Kirari» ou défi et l’accoutrement des lutteurs sont des éléments importants de la lutte traditionnelle au Niger. Pratiquée depuis la nuit des temps, à la fin des récoltes par les jeunes dans plusieurs contrées du pays, la lutte traditionnelle a évolué en donnant à ses composantes, danse, «kirari» et accoutrement, une valeur ajoutée lors des différentes éditions du Sabre National. Ainsi, un concours de danse, de «kirari» et d’accoutrement est institué à chaque édition pour récompenser les meilleurs lutteurs en danse, en «kirari» et en accoutrement.
La 42ème édition du Sabre National de la Lutte Traditionnelle tenue à Niamey du 24 décembre 2021 au 2 janvier 2022 n’a pas dérogé à la règle. En effet, en dehors des compétitions pour le sabre, les lutteurs des différentes régions ont aussi rivalisé en danse, en «Kirari» et en accoutrement traditionnel des lutteurs. A l’issue de ces concours les différents jurys composés des anciens lutteurs et Maitre Mari Malam Daouda ont proclamé les résultats par catégorie.
Ainsi, en «Kirari» c’est Tillabéri qui a remporté la première place suivie d’Agadez et de Tahoua respectivement deuxième et troisième. En Danse, c’est Maradi qui a remporté la première place suivie de Tahoua et Diffa respectivement deuxième et troisième et enfin en accoutrement ou tenue de lutteurs, c’est encore Tillabéri qui a remporté la première place suivie d’Agadez deuxième et de Tahoua troisième. Les lauréats ont reçu des prix et récompenses en espèces et en nature.
Expliquant les critères déterminant de la notation à ces concours le Président des Jury, Maitre Mari Malam Daouda a souligné que pour ce qui est du «Kirari», il y’a la morphologie du lutteur, sa physionomie, c’est-à-dire, comment il se présente et qu’est-ce qu’il porte ? Est-ce qu’il garde son calme ou il est en colère ? Il y’a aussi l’harmonie des couleurs de son accoutrement. «Ce sont tous ces critères que nous regardons pour noter les lutteurs, sans oublier la forme et le fond de ce que le lutteur émet comme message. Quand un lutteur emprunte les mots ou les phrases de quelqu’un dans sa présentation, il perd quelques points. C’est pourquoi, il faut avoir un message originel, créé par vous-mêmes. La voix du lutteur aussi compte dans les notations. Il y’a enfin l’harmonisation des paroles», a expliqué Maitre Mari Malam Daouda.
En ce qui concerne les autres domaines, la danse et l’accoutrement, il a souligné que les critères sont entre autres l’harmonie entre les pas exécutés et le rythme de la musique. Et il faut que la danse soit du terroir de chacune des localités ; il faut aussi que le lutteur soit très bien présentable dans un accoutrement avec tous les aspects, comme les gris-gris et autres. Depuis l’instauration des concours il y’a près de 10 ans, Maître Mari Malam Daouda a souligné qu’il y’ a une évolution dans leur organisation parce que les régions et les candidats prennent de plus en plus conscience.
Initier pour revaloriser et sauvegarder ces valeurs
Ces différents concours ont été initiés depuis quelques années pour face aux défis de l’acculturation et de l’abandon de certaines de nos valeurs traditionnelles et culturelles que portait la lutte traditionnelle. En effet, selon plusieurs observateurs et acteurs importants de la lutte traditionnelle nigérienne, dont le plus connu est Maître Mari Malam Daouda, il a été constaté de plus en plus, l’abandon de certaines valeurs qui font la beauté, l’animation et la joie de la lutte en général et des lutteurs en particulier, la danse au rythme du principal instrument de musique de la lutte qui est la «Goundoua», l’accoutrement de lutteurs qui est ce style vestimentaire d’un lutteur lors qu’il sort de chez lui pour une compétion de la lutte et le ‘’Kirari’’ qui est ce cri accompagné des paroles fortes de défis aux adversaires. «C’est au regard de la disparition petit à petit de toutes ces valeurs que des concours sur lesdits aspects ont été institués», a expliqué Maître Mari Malam Daouda, tout en ajoutant que cela vise à réintégrer et à revaloriser ces valeurs qui font la beauté, la joie de la lutte.
Les initiateurs de ces concours ont en effet vu juste et clair. Aujourd’hui, on retrouve des lutteurs qui luttent avec des culottes, des lutteurs qui ne connaissent pas comment ont fait les «kirari», des lutteurs qui ne savent même pas danser et en face des grios qui perdent la valeur ajoutée de cet instrument de musique de la lutte.
Cadre par excellence d’expression de la force, de la bravoure, du courage et de la défiance, la danse, le Kirari et l’accoutrement de lutteurs sont des ingrédients qui font la beauté de la lutte. C’est pourquoi, tous les acteurs de la lutte reconnaissent que l’initiation de ces concours est une bonne chose pour la sauvegarde et la revalorisation desdites valeurs culturelles et traditionnelles.
Le Nigérien Haruna Mamadou a remporté, samedi, à Abidjan le concours sous régional de lecture du Coran, le livre Saint de l’Islam, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne. Le vainqueur de ce concours a été suivi dans le classement par l’Ivoirien Ahmed Diallo (2ème) et du Sénégalais Alhadji Sock (3ème) au terme de la 12ème édition de ce Concours organisée par la Ligue islamique des prédicateurs en Côte d’Ivoire (LIPCI). Les lauréats obtiennent respectivement comme récompenses, 250 000 frs CFA (1er et 2ème), 200 000 frs CFA (3ème) et 150 000 frs CFA pour les autres candidats en plus de nombreux lots.Sur l’importance de ce concours, le Président la LIPCI, Aboubacar Sidick Cissé, a indiqué que « le monde est confronté à de nombreuses crises d’ordre sanitaire écologique, alimentaire et politique qui ne cesse de nous ébranler ».
Le comité d’organisation de la saison littéraire 2019 a lancé ses activités mardi dernier au Bénin. La présidente du comité d’organisation de ce concours, Mme Carmen Toudonou, lors d’une conférence de presse, a donné des informations générales sur cette édition, notamment la composition du jury, les cadeaux à octroyer et les perspectives. Le Niger est présent à ce concours grâce à sa Miss littérature Melle Ali Firdaoussi, élève au Lycée Clab et sa dauphine, Melle Mahamane Alou Arzika Farida, élève au Lycée Mariama.
Concernant les informations sur l’édition, la présidente du comité d’organisation de ce concours a indiqué que Miss Littérature est cette année à sa troisième édition, après une première édition organisée en 2016, et une 2ème en 2017. Après ces deux éditions nationales et annuelles, le concours est devenu biennal et sous-régional. Le thème de la 3e édition est :’’l’écrivain face à la problématique de l’engagement’’.
« Nous avons tenu en 2018 les phases nationales, au Niger en mai, ensuite au Bénin en juillet, au Togo en novembre et enfin en Côte d’Ivoire en décembre. Ceci nous a permis de sélectionner deux filles par pays : une Miss et sa dauphine par pays », a t- elle dit avant de préciser que ces huit lauréates prendront part le 27 juillet 2019 à la grande finale sous régionale de Cotonou. Une miss et ses 3 dauphines seront élues. Toutes les finalistes seront primées. Le concours Miss Littérature s’adresse aux jeunes filles, âgées de 18 à 24 ans. Aucun critère physique, à part l’âge et le sexe, n’est exigé.
Le jury de cette édition 2019 est composé d’écrivains et de personnalités du monde culturel, originaires de pays différents de ceux en compétition. «Nous aurons une écrivaine malienne qui présidera le jury, aux côtés d’un écrivain français que nous ferons venir à Cotonou de même qu’un écrivain camerounais», a t- elle souligné.
"Cinéma Africain, les actions acquises, les combats à mener", est le thème sur lequel le Secrétaire général de la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI), M. Cheick Oumar Cissoko, le président du conseil consultatif de cette organisation, M. Salif Traoré, ainsi que la cinéaste nigérienne Rahmatou Keita qui en est également membre, ont coanimé le 11 octobre une conférence de presse au CCFN Jean Rouch de Niamey. Mme Rahmatou Keita qui a organisé cette rencontre, à travers Sonrhay Empire Productions, a lancé à cette occasion la journée du cinéma Africain célébrée le 12 octobre, avec au programme des projections de films réalisés par des cinéastes nigériens et d’autres pays africains du 11 au 13 octobre à l’Office national du tourisme de Niamey.
La conférence de presse animée à Niamey s’inscrit dans le cadre des activités de la FEPACI dont le bureau issu de sa 10ème assemblée générale tenue en marge du FESPACO 2019, s’est engagé pour un nouveau départ. Au cours de ces échanges avec les médias, il a été surtout question de l’insuffisance ou du manque de financement du cinéma Africain, problème auquel sont aussi confrontés les cinéastes nigériens.
La cinéaste Rahmatou Keita qui a introduit la conférence a rappelé le rôle pionnier joué par le cinéma nigérien pendant la période allant de 1950 aux années 1980, avec des cinéastes comme Moustapha Alassane, Oumarou Ganda, dont les films ont fait la renommée du Niger. Ces dernières années, a souligné Rahmatou Keita, des cinéastes font des efforts pour relancer le cinéma nigérien. Elle a parlé de la nécessité d’une mobilisation avec des appuis conséquents en vue d’une véritable industrie du cinéma, avant de saluer le combat que mène la FEPACI pour rendre effectif le Fonds africain pour le cinéma et l’audio-visuel.
Des préoccupations relevées également par le président la nouvelle Fédération des Associations des Cinéastes du Niger, M. Harouna Niandou qui a saisi l’occasion pour appeler les structures à resserrer leur rang avant de plaider pour que la fédération qu’il préside depuis plus d’un an ait son arrêté de reconnaissance.
Les artistes nigériens de ‘’Haraka Comedy Club’’ prévoient d’organiser un événement culturel au Centre Aéré BCEAO de Niamey le dimanche 10 juillet prochain, le lendemain de la fête de Tabaski à partir de 20h. Pour annoncer les couleurs de ce spectacle dit ‘’Rassemblement Africain du Rire’’, les initiateurs ont animé une conférence de presse le jeudi 7 juillet dernier afin de dévoiler les différentes activités culturelles inscrites dans l’agenda de ce rassemblement.
Après plusieurs années d’organisation des comédies clubs et des spectacles ‘’stand-up’’, les artistes et comédiens de ‘’Haraka Comedy Club’’ ont jugé bon d’initier ce festival dénommé ‘’Rassemblement Africain du Rire’’. Des artistes comédiens de renom international sont programmés pour cet événement, à l’image de l’humoriste nigérien Mahamane Le Timide, Mister Nians de la Cote d’Ivoire, Sam du Baça du Bénin, Ked Marre du Togo, etc.
Dans le cadre de l’organisation de ce festival international plusieurs activités sont prévues notamment des échanges et partage d’expériences entre professionnels et acteurs culturels, des visites sur des sites culturels, des thés débat, etc. Dans ses propos linéaires, le manager de Haraka Comedy Club M. Ahmed Ousmane a expliqué que le Rassemblement Africain du Rire est un cadre de réunification afin de faire de l’humour un vecteur de cohésion sociale.
Pour l’activité la plus importante de ce festival, notamment le grand spectacle prévu le dimanche 10 juillet prochain, M. Ahmed Ousmane annonce qu’il y aura plein de surprises, de la décoration, l’organisation jusqu’au passage des humoristes sur scène. « Haraka Comedy Club » au bout d’un certain temps et des années d’organisation des comédies clubs show, on a jugé de créer notre festival propre à nous. Nous tenons à informer l’opinion publique que ce rassemblement est la référence en termes de spectacle. Et le lendemain de la fête de tabaski tout le monde doit absolument découvrir ces talents» a déclaré le manager de Haraka Comedy Club M. Ahmed Ousmane.
Par ailleurs, les artistes de ce club invitent la population et les partenaires à soutenir cette première édition. « On voit comment l’humour se développe dans d’autre pays. On veut aussi devenir des références en Afrique. Durant des années, Haraka comédie Club a fait ses preuves. Pour ce faire on a besoin de l’accompagnement du public. On attend tout le public de Niamey et ses environs à venir massivement au grand spectacle qui va clôturer ce festival le lendemain de la fête de Tabaski » a notifié M. Ahmed Ousmane.
Le CCFN Jean Rouch de Niamey a servi de cadre hier à la conférence de presse sur l’exposition « Trésors du Niger » qui se tient du 28 juin au 31 octobre. Cette exposition mettra à l’honneur le patrimoine culturel nigérien par le biais de deux collections privées d’objets se trouvant au Niger et qui seront exposés au CCFN et au Musée National Boubou Hama. Il s’agit de la collection Masnat et de la collection Maridas qui sont différentes dans le fond et la forme mais qui ont des points communs. Elles sont toutes les deux à la croisée d’histoires personnelles et universelles, révélant des savoirs faire précieux. Etaient présents à cette conférence de presse le Directeur Général du CCFN, M. Oliver Lange, M. Maki Garba, Directeur adjoint du Musée National Boubou Hama, la collectionneuse de Maridas Mme Mariama da Silva Abdou Saley, le collectionneur de Masnat le député Ibrahim Mohamed et les deux commissaires et directeurs artistiques des collections.
A l’entame de la conférence de presse, le Directeur General du CCFN, a rappelé que le centre exprime au mieux son rôle de valorisation de la culture du Niger au sein de la Francophonie. M. Oliver Lange a expliqué que l’exposition ‘’Trésors du Niger’’ veut montrer la richesse et le savoir faire artisanal du Niger au moment où le pays reçoit l’Afrique à travers le sommet de l’Union Africaine. « Le Niger est un grand carrefour culturel avec un grand savoir-faire esthétique. Il est important pour le CCFN et le Musée National de profiter de cette occasion pour manifester le rôle de carrefour culturel et humain du Niger au moment où le pays accueillera tant de personnalités », a-t-il souligné.
S’agissant de la collection Maridas, elle sera exposée dans la salle d’exposition temporaire du Musée National Boubou Hama. La collectionneuse de Maridas Mme Mariama da Silva Abdou Saley explique que c’est une sélection de pièces de collection personnelle. « Chaque pièce a une histoire et c’est l’histoire qui fait la pièce » résume-t-elle. La collection comprend des objets ayant trait au coton (matériel de tissage, navettes mais aussi bandes de coton venant de l’Arewa) et les talismans, hérités au fil des années. Il y’a plus d’une vingtaine de couverture tissées (un savoir faire en voie de disparition), grands tissages complexes aux motifs anciens (teratera, kouroukourou, kounta, Mougnouré). Elle comprend aussi des objets liés à la décoration de l’habitat et à l’univers féminin comme la calebasse, véritable patrimoine culturel et « grande force du trousseau » présente à toutes les étapes de la vie, de la naissance aux funérailles.
Le CCFN Jean Rouch de Niamey a servi de cadre hier à la conférence de presse sur l’exposition «Photo souvenir» de Philippe Koudjina qui se tiendra du 23 octobre au 30 décembre 2020. Selon une note du CCFN, cette exposition mettra à l’honneur Philippe Koudjina (1940-2014) qui est resté dans les mémoires comme «Philippe» le photographe des nuits de Niamey, apprécié de tous pour sa générosité et sa joie de vivre. Cette conférence de presse a été animée par le Directeur Général du CCFN, M. Oliver Lange, les commissaires d’exposition, notamment Mme Olivia Marsaud, Mme Erika Nims, M. Aliou Ousseini et M. Loïc Quentin.
L’objectif cette exposition est de le faire revivre dans toute l’énergie de sa jeunesse et la justesse de son œil, en réunissant pour la première fois une sélection de quelque 150 images issues des Fonds Revue Noire (Paris) et Koudjina /Loïc Quentin. Ce qui en fait la plus importante et la plus riche jamais montrée au Niger et au-delà. Notons que cette exposition témoigne du formidable essor de la capitale durant la période (1960-1974), avec des images du château d’eau en travaux, du premier supermarché ou du premier bâtiment élevé de la ville, l’immeuble El Nasr.
A l’entame de cette conférence de presse, le Directeur Général du CCFN, a expliqué que la cérémonie de vernissage de cette exposition qui se tiendra le jeudi 23 octobre 2020 se fera en deux temps. La première partie au Musée National Boubou Hama et la deuxième partie au CCFN jean Rouch de Niamey. Il a indiqué que cette exposition rétrospective qui a pour titre «Photo Souvenir» se tient afin de rendre hommage à Philippe Koudjina et faire ressortir sa vision des choses.
Apres l’intervention du Directeur du CCFN, les commissaires de l’exposition ont successivement pris la parole pour présenter la biographie de Philippe. Mme Olivia Marsaud, une des commissaires d’exposition a indiqué que l’objectif de cette exposition est également de faire en sorte que le travail de Philippe Koudjina puisse être numérisé, diffusé et connu. En effet, a-t-elle confié, il y’a un certain nombre de négatifs qui n’ont jamais été numérisé, et n’ont jamais été montrés. Pour elle, le point le plus important de cette exposition est qu’elle montre des photos inédites. «Il ya à peu près 80 photos qui n’avaient jamais été montrées. C’est pour cela qu’on a appelé aussi cette exposition rétrospective parce qu’elle balaye un grand champ du travail de Philippe principalement dans les années 60 et 70», a déclaré Mme Olivia Marsaud. Elle a par ailleurs souligné que c’est grâce à l’apport des autres commissaires notamment Erika Nims, qui est historienne de la photographie en Afrique de l’Ouest, Aliou Ousseini et Loïc Quentin, qui ont tous connu et travaillé avec Philippe Koudjina, que cette exposition a pu se réaliser .
Philippe Koudjina a débarqué à Niamey à la veille des indépendances. En 1963 il ouvre son premier studio, qui donne son titre à cette exposition. A l’aise dans tous les milieux, Philippe a travaillé sans relâche pour mettre en lumière plusieurs facettes du Niamey cosmopolite des années Diori (1960-1974).
Une conférence de presse sur le lancement du Projet Arts et Culture, s’est tenue hier, dans la salle d’exposition temporaire du Musée national Boubou Hama (MNBH) de Niamey. Placée sous le thème « Arts et Culture pour l’inclinaison citoyenne : l’Université Abdou Moumouni jette des ponts », l’activité s’est déroulée en présence du Secrétaire général du ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et la Modernisation Sociale, M. Moussa Harou, du Directeur du MNBH, M. Ali Bida, du Recteur de l’Université de Niamey, Pr Saïdou Mamadou, des Représentants de la Délégation de l’Union européenne, de la Coopération suisse ainsi que de la Coordinatrice de la filière Arts et Culture de ladite université, Mme Antoinette Tidjani Alou. Plusieurs allocutions ont été présentées lors dudit lancement, des questions réponses et des propositions ont été faites par les participants.
Selon M. Moussa Harou, cette activité entre dans une vision holistique de la culture. Cela répond aux objectifs de la stratégie du développement inclusif et durable Niger 2035. ‘‘Ce projet vise l’éducation dialogue autour de créations contemporaines, la réalisation du documentaire et enfin d’enrichir la documentation audio-visuelle, de promouvoir les collections du MNBH mais aussi à distinguer le patrimoine ancestral, en se focalisant sur les jeunes et les femmes. Il s’appuie sur les médiations culturelles menées par des étudiants et les guides du Musée, ainsi que la réalisation de trois documents fictions courts métrages’’. Selon M. Harou, le choix du MNBH pour la mise en œuvre des activités prévue est plus que pertinent du fait que notre Institution muséale est un espace de transmission culturelle, de dialogue inter-culturel, d’apprentissage, d’éducation formelle et non-formelle, au service de la société et de son progrès’’.
Ce projet innovant, selon le S.G, est une initiative aux effets multiples qui cadre parfaitement avec les ambitions du programme de la Renaissance culturelle, initié par les plus hautes autorités du Niger, au premier rang desquelles le Président de la République Elhadj Mahamadou Issoufou et le Premier ministre Brigi Rafini. ‘‘J’ose espérer que la création de ce projet va permettre au MNBH de renforcer ses capacités et d’améliorer ses offres muséographiques dans un contexte où le public aspire aux connaissances, exige des services de qualité. Dans cette perspective, notre département ministériel encourage et apporte tout son soutien à ce type de partenariat, qui fédère les énergies autour des objectifs axés sur la culture et le développement humain’’, a-t-il soutenu.
Ciné-nomade a, en collaboration avec l’Ambassade des Etats Unis au Niger organisé mardi dernier au Centre Culturel Américain de Niamey, une conférence de presse pour lancer la caravane de la paix. La cérémonie du lancement s’est déroulée en présence d’un représentant de l’Ambassade des États-Unis au Niger, Mr Stephen E. Dreikorn et des trois personnes qui pilotent le projet, dont la cinéaste Aicha Macky, ainsi que, des journalistes et autres participants. Cette caravane va durer de 6 mois.
En ouvrant les travaux de cette cérémonie, le représentant de l’Ambassade des États-Unis au Niger, Mr Stephen E. Dreikorn, Directeur de la Diplomatie Publique de l’Ambassade des États-Unis au Niger, a d’abord remercié les participants au lancement de la caravane de la paix de Ciné-Nomade. Il a ajouté que les acteurs phares du projet sont là pour parler des responsabilités civiques et surtout des mécanismes de dissuasion par rapport à l’extrémisme violent.
Actrice majeure du projet, la cinéaste Aicha Macky a pris la parole pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette caravane. En effet, elle a pour but de réfléchir autour de la question de la paix et elle s’inspire du film ‘‘Zinder’’. Ce film, a dit Aicha Macky est un outil dont elle va s’en servir pour faciliter le dialogue autour de la question de la paix avec les jeunes ». Ainsi, cette caravane qui va s’étendre sur l’ensemble du territoire nigérien, a pour objectif de permettre aux jeunes de comprendre véritablement l’intérêt de sauvegarder les acquis de la paix.
Pour sa part, Rabiya Moussa, autre actrice du projet, a précisé que, la caravane sera scindée en trois principaux modules dont le 1er se focalise sur le ciné-bus avec des projections de films dans les bus interurbains à savoir STM et SONEF, deux sociétés de transport-voyageurs partenaires. Le second ciblera les espaces dédiés aux jeunes en l’occurrence les fadas à travers les ciné-fada. Chaque région aura trois ciné-fadas avec trois cibles bien distinctes.
La première cible de ciné-fada sera destinée aux fadas des jeunes dans les quartiers et forcément pas des jeunes lettrés. La deuxième cible de ciné-fada, c’est des collégiens et les lycéens. La troisième cible de ciné-fada concerne des universitaires. Ce qui permettra aux acteurs pilotes du projet d’avoir des réflexions issues de jeunes d’horizons différents avec des niveaux intellectuels différents.
Le 3ème module concerne les Ciné-fada des conférences-débat dans chaque région avec la présence des leaders religieux, leaders d’opinion de la société civile et des jeunes engagés dans des actions communautaires. Cette caravane sera par la fin couronnée d’un court métrage pour résumer toutes les réalisations faites lors de cette tournée.
Indatou Harouna et Souleymane Hama Amadou (Stagiaires)
En prélude de la première édition des Awards du Rire Africain(ARA), prévue pour ce samedi 11 décembre 2021 au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey, les initiateurs de l’événement ont animé le mercredi 8 décembre 2021 une conférence de presse à l’hôtel Radisson Blu de Niamey. Les Awards du Rire Africain (ARA) visent à promouvoir l’humour et récompenser les artistes humoristes africains à travers des prix, notamment : le prix de l’humoriste femme de l’année, le prix de l’humoriste homme de l’année, le prix de l’humoriste web, le prix Zamani, etc.
Le but de cette conférence de presse est d’annoncer les couleurs des Awards du Rire Africain (ARA) et les personnes physiques et morales engagées pour la réussite de cet événement.
«Le but de cette conférence est de montrer qu’on n’est pas tout seul à vouloir organiser cet événement», a déclaré le promoteur de Gondwana City Production, l’humoriste nigérien Mamane. Selon l’initiateur principal de ARA, c’est la première fois dans l’histoire de l’humour africain que des humoristes vont être récompensés à l’échelle continentale. «Des humoristes de tout le continent seront récompensés. Ce n’est plus Abidjan, c’est Niamey qui sera la Capitale du rire. On compte faire de ces Awards, un événement récurent au début de chaque mois de décembre à Niamey», a-t-il dit. Dans le cadre de l’organisation de la première édition Mamane est appuyé par l’Etat du Niger et plusieurs structures publiques et privées telle que Zamani Telecom, Niger Poste, Canal plus, Air Cote d’Ivoire, etc.
Lors de cette conférence de presse, le commissaire général des Awards du Rire Africain (ARA), Mamane a notifié qu’il s’agit de l’amour, de l’humour, de la fraternité, d’humanisme, etc. «Comme le monde du cinéma international a un rendez-vous en chaque début d’année à Hollywood pour les oscars. Et bien le monde de l’humour africain aura rendez-vous à Niamey chaque début décembre. Je suis ému que ça soit à Niamey. Je suis ému aussi que ça soit la première fois qu’on va réunir toute la grande famille de l’humour africain», a affirmé le promoteur de Gondwana City Production.
Pour l’humoriste Mamane, cet événement est une modeste contribution de l’humour pour donner une belle image du Niger et rendre la destination de Niamey plus aisée aux humoristes. «Nous voulons montrer aux gens qu’on peut venir tranquillement au Niger pour rire, manger, faire connaissance avec des Nigériens, voir qu’on a des salles de spectacles, des hôtels, des aéroports qui tiennent la comparaison avec d’autres, etc. C’est à nous de ‘’vendre le Niger’’. Je suis très content de faire venir tous mes collègues humoristes qui adorent le Niger. C’est une occasion très émouvante parce que c’est la 1ère édition des Awards du Rire Africain qu’on a tenu à faire au Niger», a précisé Mamane l’humoriste.
Cette conférence de presse a été un véritable cadre d’échange sur tous les contours relativement à la première édition des Awards du Rire Africain. En ce sens, le choix de Niamey pour abriter cette 1ère édition, la pérennisation de l’événement, la sélection et la récompense des humoristes sont entre autres les sujets qui ont été évoqués. «Pourquoi Niamey? D’abord parce je suis Nigérien. J’essaye de tenir mon rôle d’ambassadeur à l’international. Que ça se passe au Niger me tient beaucoup à cœur. Nous voulons mettre un peu de lumière sur nos pays par l’humour. Aujourd’hui au 21ème siècle, l’humour est quelque chose de très puissant. C’est un vecteur qui nous amène tout droit dans les cœurs, les foyers des gens, etc. On les fait rire et en même temps on passe de la bonne humeur, des messages d’amour, d’humanité, etc. Nous partageons des instants de bonheur avec le monde des émissions d’humour», a déclaré Mamane avant d’inviter le public à sortir massivement pour cette 1ère édition de ARA afin de soutenir les humoristes et artistes africains.
YOUNBAN c’est le nom du prochain album de l’artiste MALI YARO qui sera vernis le 9 décembre prochain au palais des congres de Niamey. En prélude à ce grand événement, le comité d’organisation diriger par le manager de l’artiste a animé le samedi 11 novembre dernier au Havana café temple mythique de MALI YARO, une conférence de presse. Objectif de cette rencontre, informer la presse au-delà, toute l’opinion sur les préparatifs de cette fête de la musique version Goumbe star. Selon Oumarou Salifou directeur du groupe et de l’artiste « les préparatifs vont bon train malgré le manque de moyens dont souffre l’organisation. Cet évènement qui va se tenir avec le soutien des fans et des ressources propre dont le groupe dispose .Vous savez le secteur de la musique est souffrance au Niger et il est encore au stade embryonnaire quant au faible intérêt que lui accorde la société et autre entreprises qui hésitent avant d’accompagne un évènement. Ainsi nous invitons les annonceurs à se manifester car il reste encore un mois avant que le concert ait lieu ». Parlant du nouvel album de MALI il est composé d’une quinzaine de titre dont certaines reprises de chansons qui ont fait les beaux jours de l’artiste et son groupe. Cet album rend hommage à travers le titre phare aux pécheurs Sonrais et la plus part des titres retracent l’histoire avec des chansons à la gloire des hommes et des femmes de grande renommée. Une autre touche particulière de cet album, c’est le mixage fait entre les sonorités nigériennes et maliennes avec l’introduction des rythmes et des mélodies commune à nos deux pays. L’album a été enregistré au bénin dans des conditions techniques meilleures a ceux dont nous disposons au Niger. S’agissant du concert de vernissage il sera fait en deux temps. Un premier dédié aux autres voies du groupe qui auront pour certain l’occasion de se produire en directe pour la toute premier fois devant un grand public. Le second Temps sera consacré au spectacle grandeur nature.
Du 4 au 9 septembre, Abidjan est le carrefour des talents du cinéma et de l'audiovisuels de la sous-région (UEMOA) avec la 17ème édition de Clap Ivoire qui va mettre en compétition des jeunes réalisateurs de courts métrages. Initiée dans un esprit de célébration de l'intégration sous régionale à travers le cinéma, le concours s'adresse à tous les Pays ressortissants de l'UEMOA, dont le nôtre. Pour les organisateurs, à travers cette rencontre, ils peaufinent des stratégies pour booster la production cinématographique et la formation des jeunes amateurs du 7ème art qui constitue l'épine dorsale des stratégies de développement de ce métier. Aussi, pour développer l'esprit de créativité des jeunes talents, le festival-concours Clap Ivoire offre un outil de formation aux jeunes réalisateurs du cinéma et de l'audiovisuel à travers des formations, des conférences, des tables rondes et des visites guidées. Mercredi dernier, une conférence inaugurale a été organisée par le haut fonctionnaire à l'OIF expert en cinéma et audiovisuel M.Charlemagne Coffee et M.Bernard Azira Directeur Général de Côte Ouest, premier distributeur des films en Afrique.La conférence qui s'est déroulée à l'Office du cinéma ivoirien en présence de tous les Directeurs Généraux du Cinéma des pays de l'Uemoa a porté sur le thème ''Adéquation qualité des productions cinématographiques et goût du public''Celle-ci pour amener les jeunes techniciens à mieux se familiariser aux méthodes nouvelles et ouvrir une fenêtre sur l'intégration africaine.
Dans toutes les civilisations, les traditions alimentaires, les boissons occupent une place de choix. En Afrique noire, il existe plusieurs sortes de boissons, à la Côte, à part le café, l’alcool on aime siroter le vin de palme…Dans les zones sahélo saharienne, outre ces boissons on trouve le vin à base de mil communément appelé « tiapalo », le quinquelibat, le gingembre, plusieurs sortes de jus…..et aussi et surtout le thé.
Le thé existe depuis la nuit des temps tant et si bien que l’on peut parler du phénomène ‘’thé’’. Pour ce phénomène, il existe plusieurs raisons, selon les « accros » du thé. Pour les ouvriers, les manœuvres eux pensent qu’à la fin d’une journée de dur labeur, ils leur faut du thé car il revigore. Les travailleurs des bureaux, eux estiment que le thé peut être pris pour le plaisir ‘’on boit donc pour vivre, pour le plaisir, pour fêter l’amitié, pour chasser la tristesse Les élèves et étudiants qui sont les plus grands buveurs prennent le thé pour se ‘’doper’’ en vue de bien réviser, ou étudier. La préparation est composé généralement de trois verres de thé que l’on prend chaque fois que le besoin se fait sentir, oui chaque fois que l’organisme du consommateur régulier en réclame sa dose normale. Pour Ali un jeune étudiant c’est une espèce d’apéritif, quand je ne le prends pas je me tors de douleurs surtout des céphalées, et souvent cela me provoque des vertiges. Et, ce chaque fois que la dose normale venait en manquer, le matin, à midi et le soir. C’est devenu comme un rituel pour lui et ses amis. « Chaque soir jusqu’à une heure indue on prend le thé, à la belle étoile » ainsi va la vie à la fada de chez les Ali. Les populations nomades semblent apprécier cette boisson de cette manière tant et si bien qu’en transhumance autant elles veillent sur le bétail autant elles affutent les théières, le fourneau, les verres, le plateau, le sucre et le thé. Pour eux pas besoin d’y manquer, le « ataî » doit être régulier et permanent après chaque repas.
C’est avec beaucoup de nostalgie que nous écoutons et visionnons les célèbres chansons et ballets ‘’Yan Uwa’’ ; ‘’Malibéro’’ ; ‘’le Gossi’’ ; ‘’le Guirka’’ ; ‘’le Dambé’’ ; ‘’Lamrou’’; ‘’Samari da yanmatanNijar’’ ; ‘’NijarLallé’’ etc. De véritables chefs-d’œuvre musicaux et artistiques produits par des grands artistes de la période faste de la culture nigérienne.
Ces productions faites dans les années 70 – 80 ont été favorisées par la vision de régime en place de feu général Seyni Kountché qui avait pour leitmotiv de renforcer l’unité nationale à travers la culture. Une période où la culture bénéficiait d’une attention particulière et d’un financement conséquent comme les autres secteurs, mais aussi une période où le département de la culture était dirigé par des hommes ayant une vision claire de la culture avec des cadres de conception compétents et écoutés.
Aujourd’hui, l’on est tenté de soutenir que la culture est morte. Tenez bien, même les quelques événements culturels hérités des années 80-90 et après, tels que le Prix Dan Gourmou de la musique moderne nigérienne ; le Festival de la chanson féminine ‘’Dalawayzé’’ ou celui de la musique traditionnelle de Maradi ; la Semaine de la Parenté à Plaisanterie ont totalement disparu.
C’est la même situation sur le plan de la production musicale ou seuls quelques artistes irréductibles restent encore ‘’à flot’’et arrivent à produire avec beaucoup de difficultés. La pandémie de la Covid 19 qui a trouvé un secteur déjà agonisant, risque d’achever le secteur. D’ores et déjà, la presque totalité des artistes nigériens sont dans le désarroi total et ne savent plus à quels saints se vouer.
La culture, tout comme l’éducation est un secteur aussi capital pour le développement d’un peuple. Si le régime (du reste militaire) de feu général Seyni Kountché a su utiliser la culture pour renforcer l’unité nationale ; les régimes démocratiques semblent laisser mourir ce secteur qui a tant à offrir au processus démocratique et même à l’économie comme l’ont su bien exploiter certains pays dont le Mali.
On ne peut pas, cependant, passer sous silence, quelques efforts intermittents et les bonnes intentions manifestés par certains régimes. Ainsi, un Ministère dit de la Renaissance culturelle a même été spécialement créé. Malheureusement, les résultats en termes de relèvement du secteur de la culture restent trop mitigés. Et la culture continue son agonie. La culture se meurt. Vive la culture !
Image d'illustrationChaque année et depuis 23 ans, le Niger célèbre, le 24 avril la fête de la Concorde nationale. A cette occasion, tous les Nigériens doivent œuvrer pour la paix, l’unité nationale et la cohésion sociale. Le 24 avril est en effet une date dédiée aux accords de paix signés en avril 1994 à Ouagadougou entre la rébellion armée et le Gouvernement de l’époque. La commémoration de cette date anniversaire vise à raffermir les liens d’amitié et de fraternité entre tous les fils et les filles du pays afin de promouvoir les valeurs de la République. Au Niger, le mois d’Avril est considéré comme le mois de la parenté à plaisanterie.
La "parenté à plaisanterie", une importante manifestation culturelle de rire au Niger, est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité. L'inscription du dossier du Niger sur la liste des "Pratiques et Expression de la Parenté à Plaisanterie" a été approuvée lors de la 9ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, tenue du 24 au 28 novembre 2014 au siège de l'UNESCO à Paris. L'expression de la parenté à plaisanterie est une importante manifestation culturelle au Niger organisée sur l'ensemble du territoire national, au cours de laquelle, les artistes gratifient le public, un mois durant, de scènes de rire, à partir des faits tirés de la vie quotidienne des cousins à plaisanterie. Les principales disciplines retenues sont notamment le théâtre, le sketch et l'humour.
Le premier mois lunaire est notamment consacré à la parenté à plaisanterie, parallèlement à d’autres rituels associés. Transmise de manière informelle de génération en génération, la parenté à plaisanterie est un outil de réconciliation et de pacification qui favorise la cohésion et la stabilité des familles, des groupes ethniques et des communautés. Elle favorise l’égalité sociale en termes d’âge et de hiérarchie et encourage le dialogue intergénérationnel.
Tout au long du festival, les populations prennent d’assaut les lieux de rencontres. Les huit délégations issues de toutes les régions rivalisent de talent avec des compétitions ardues ou les vainqueurs reçoivent des cadeaux en espèce et en nature. Ces délégations sont prises en charge entièrement par l’Etat. Presque toutes les troupes artistiques et culturelles du Niger ont fait des chansons de « Tabastaka » à l’exemple de Tébonsé et chawa de Niamey, de wafakey de Tillaberi, de Bonferey de Dosso et des jeunes filles de Tasko d’Agadez.
Le cousinage à plaisanterie est l'un des facteurs de cohésion sociale au Niger. Cette valeur sociale peut revêtir des objectifs divers. Ainsi, le cousinage à plaisanterie vise soit à mettre fin à une situation de tension, soit à en prévenir ou encore à renforcer les relations intercommunautaires. Et c'est en vertu de ce mécanisme que les différentes ethnies de notre pays se considèrent comme parentes. En outre, le cousinage à plaisanterie se prolonge jusqu'à l'intérieur des ethnies, c'est à dire entre les clans et même entre les groupes socioprofessionnels de nos communautés. Les relations de cousinage à plaisanterie se fondent souvent sur un fait mythique, parfois sur un fait historique. Ainsi, c'est à partir d'événements imaginaires (légendes, mythes) ou réels (conflits, guerres, rencontres diverses, etc.) que prennent corps les relations de cousinage à plaisanterie. Toutefois, il arrive, selon l'historien Boubé Gado, que ces événements historiques fondateurs soient modifiés, amplifiés au fil du temps. En outre, il est difficile de situer exactement dans le temps le début de ces relations. Certains chercheurs les situent à la fin du 19ème siècle, alors que d'autres estiment que les relations à plaisanterie peuvent avoir pris source au moment où le Sahara était encore un espace de concentration des peuples et un carrefour d'échanges. Quoi qu'il en soit, le Niger garde encore cette valeur sociale qui nous a épargné les déchirures et autres conflits civils tragiques qu'ont malheureusement connu beaucoup de pays africains. A l'heure actuelle, les principales relations de cousinage à plaisanterie (la liste n’est pas exhaustive) se présentent comme suit:
Entre parents
Grands-parents/petits-enfants
Cousins croisés
Entre les ethnies
Gobirawa -Djerma/Songhaï
Djerma/Songhaï-Touareg
Kanouri-Peul
Arawa-Kanouri
Peul-Arawa
Gourmantché-Kanouri
Touareg-Mossi
Touareg-Gourmantché
Songhaï-Mossi
Entre les clans
Djerma Goley-Djerma Kaley
Gobirawa-Katsinawa
Katsinawa-Dawrawa
Dawrawa-Gobirawa
Kourfeyawa-Adarawa
Adarawa-Arawa
Arawa-Kourfeyawa
Songhaï-Djerma
Agadestawa-Adarawa
Gobirawa-Zamfarawa (Kabawa)
Entre groupes socioprofessionnels
Marabouts-chasseurs
Forgerons-nomades
Bouchers-éleveurs
Pêcheurs-bouchers
Tanneurs-bouchers
Entre femmes mariées
Premières épouses et celles qui viennent en 2ème ou nième noce.
Il est à remarquer que dans la pratique, presque tous les groupes ethniques du Niger plaisantent avec les Peulhs, même si historiquement le cousinage n'est pas fondé. Cela est dû, selon M. Boubé Gado, au fait que les Peulhs constituent un peuple nomade qui de ce fait, se déplace beaucoup et partout. Ils ont établi des contacts avec toutes les communautés nationales, et sont appelés à s'entendre avec tout le monde. En outre, il y a une pratique qui matérialise le cousinage à plaisanterie; c'est le "chaara" ou "haabou", qui veut dire ''balayage'' traduit du Haoussa ou du Zarma. Le "chaara " est une sorte de "taxe annuelle" que les cousins se réclament entre eux, qu'ils soient de même ethnie ou d'ethnies différentes, de même clan ou de clans différents. L'individu qui est sensé la payer, selon les liens, ne peut pas le refuser au risque d'être considéré comme un aliéné ou un incapable. C'est même une question d'honneur pour certains. Mieux, il est aisé de constater dans la vie quotidienne qu'un individu s'arroge un bien appartenant à un autre, sur la base de ce cousinage à plaisanterie, mais tout finit toujours bien. Cela pour dire que le cousinage à plaisanterie est une valeur nationale importante qui prône le partage et valorise les relations intercommunautaires pacifiques et courtoises.
La création des parures, des chemises, des robes avec des pagnes et tissus traditionnels n’est plus un secret pour Mme Aissa Abdou Djibo, fondatrice de l’entreprise Aich Création. Elle travaille avec trois jeunes filles apprenties, deux ouvriers tailleurs et un brodeur permanent qui l’aident à parfaire ses créations. Des œuvres méticuleusement travaillées avec un goût affirmé et plongé les arcanes de la culture nigérienne. Aissa Abdou Djibo est une jeune nigérienne, styliste et modéliste qui propose aux Nigériens et bien au-delà sa marque en mettant sur le marché des articles qui sont vendus comme de petits pains. Elle est sollicitée pour les grands évènements tant au niveau national qu’international. Dans son atelier qui se trouve au Rond-point Liberté, juste derrière l’immeuble Asusu Niamey. Le visiteur y trouve plusieurs articles, chemises, robes, bijoux, sacs ainsi que des autres accessoires qui rendent la femme, coquette et attirante et les hommes tout simplement élégants.
Détentrice d’une licence en Géographie, Aissa s’est adonnée à sa passion en participant au Salon National de l’Entreprenariat féminin (SANEF), un rendez-vous d’exposition pour les femmes entrepreneures, qui se tient annuellement à Niamey. Son histoire avec l’entreprenariat a débuté en 2018 à la foire du Salon National de l’Entreprenariat féminin lorsqu’ elle était partie aider une des ses amies à vendre ses produits. C’était une belle expérience et Aissa a pris goût à l’entreprenariat. Elle était émerveillée de voir tant de femmes s’exceller dans le petit commerce, a-t-elle confié. ‘’ Et depuis ce jour j’ai décidé que je me ferai un “petit nom” dans le monde entrepreneurial d’ici peu. Etant étudiante. J’ai suivi tous les panels présentés lors de ce SANEF. Les différents programmes m’ont tonifiée et m’ont donné du courage pour aller de l’avant dans ce qui va devenir plus tard mon job. Et depuis lors, je passais tout mon temps à réfléchir, à orienter ma vie entrepreneuriale. Et quelques jours après, nous avions encore assisté au défilé de gala Hadyline act 7. Mon histoire dans la mode est une aventure palpitante, mais qui est porteuse, car il y’a des débouchés. Mon entreprise est née après moult réflexions et voilà aujourd’hui les merveilles que nous faisons et qui font la fierté de plus d’un’’, a expliqué la styliste modéliste.
Le déclic…
Aissa a saisi l’occasion pour postuler parce que depuis toute petite, elle rêvait de devenir styliste. Au fil du temps, le rêve est devenu réalité. Elle a exposé au défilé de gala Hadyline plus de dix (10) tenues, bien que c’était juste hors concours. ‘’ J’étais si heureuse d’y participer et de faire mes premières marches en stylisme sur un podium en plus. Une collection dédiée uniquement aux enfants (je me suis inspirée de mon enfance lorsque je jouais avec mes poupées, je leur faisais des petites robettes », se souvient-elle avec nostalgie.
« Après cela j’ai aussi participé au défilé du lancement de Tatoo en 2019, à OMARIS fashion en 2019 et 2020. Aujourd’hui j’ai un atelier mixte de couture et boutique de prêt à porter tout cousus pour enfants dont l’âge varie entre 0 à 12ans et tout âge homme et femme, nous faisons des tenues tradi-modernes, des modernes, traditionnelles….. , des sacs à main en cuir et pagnes, des chaussures, montres, chouchous, bandana, ceintures, cravates, pochettes….. tous en pagne. Vous trouverez pas mal de choses. Nous prenons également vos coutures sur mesure homme, femme enfants » déclare Aissa.
A un moment de l’évolution de l’entreprise, il est souhaitable de développer ses activités surtout dans la même gamme pour être au service des populations tout en contribuant à leur autonomie.
Après plusieurs appels et sollicitations de ses amies, elle a jugé bon de mettre en place des activités génératrices de revenus. ‘’La rigueur, la persévérance, le professionnalisme doivent être les seules valeurs que nous devons inculquer aux autres’’, a-t-elle relevé.
Elle essaie d’étendre ses activités en créant un groupement féminin de jeunes filles composé de 25 jeunes filles âgées de 18 à 26 ans déscolarisées du 5ème Arrondissement communal Niamey. Ce groupe est spécialisé dans la transformation agroalimentaire. Aissa dirige actuellement une ONG ACM (action contre la mendicité des femmes et des enfants) qui à travers des actions notamment la formation professionnelle et agroalimentaire, lutte contre la mendicité qui est un frein au développement du pays. L’objectif de ces initiatives est d’encourager la culture entrepreneuriale pour impacter positivement la vie des jeunes afin de lutter contre le chômage des jeunes et la pauvreté.
‘’Le soleil brille pour tout le monde ‘’ a-t-elle dit pour ainsi dire que chacun de nous a un talent. Il y’a des personnes qui ont des dons innés, il faut juste les détecter et savoir valoir ses compétences. Créer et développer des petits commerces, des activités qui génèrent des revenus pour être au service des uns et des autres. En ce qui me concerne, mon audace m’a été d’un grand apport pour me frayer un chemin et faire de moi ce que je suis aujourd’hui, une femme épanouie, autonome et qui sait être au service des autres’’, a-t-elle souligné.
La mode est bien présente dans nos sociétés ; c’est un moyen d’expression favori des jeunes en quête d’expériences. Bien de jeunes s’y retrouvent et excellent en ce temps de grandes vacances où les mariages et autres cérémonies festives sont organisés fréquemment. Farida Idrissa Boubacar fait partie de ceux-ci ; elle est une jeune fille nigérienne de 25 ans avec une collection de vêtements de marque bien garnie. Elle est très jeune et pleine d’entrain, elle aime créer, allier modernisme et traditions et faire ressortir la beauté et l’esthétique des tissus qu’elle façonne. Selon elle, « n’entre pas qui veut dans le monde de la mode et de la créativité ; il faut avoir de l’ambition, de la formation et avoir l’envie de se démarquer des autres pour confectionner quelque chose d’attractif, de fascinant.
Après son Baccalauréat, Farida a suivi une formation en marketing dans un institut,et puis une formation en Communication des Entreprises à l’Ecole des Cadres. Présentement, elle est agent commercial dans une société de la place. Pour des raisons personnelles et indépendantes de sa volonté, selon elle, elle a abandonné les études mais se rattrapera Insha Allah parce qu’elle veut grandir et obtenir un master 2 dans le domaine.
Après plusieurs années de stages dans différents services, elle dispose actuellement d’un Contrat à Durée Déterminée (CDD) en cours dans une agence de communication de la place.
Elle aime s’habiller classe en créant des modèles qui s’identifient à notre culture et nos valeurs. C’est pourquoi, elle a décidé de s’y lancer et de s’exprimer à travers ses idées novatrices d’où le nom de la collection ‘’ fareedah collections’’.
« J’ai intégré le petit monde de la mode nigérienne en 2017 lorsque j’avais pour la première fois posé en tant que mannequin photo à une marque nigérienne (ASH ÉBÈNE). Ensuite, les opportunités n’ont pas manqué pour participer aux castings par l’intermédiaire de certains acteurs de la mode que j’ai pu approcher … j’étais ainsi donc mannequin de podium et modèle photos avec comme manager le groupe 13 Évent. Mais avant tout ça, j’ai été mise en valeur et officiellement lancée par le photographe nigérien Aboubacar Magagi (Elite média) », dit-elle pour évoquer les vraies motivations qui l’ont poussée dans ce métier.
Elle exerce ce métier avec amour et passion et ses proches sont fiers d’elle et c’est cela l’essentiel pour elle, un vrai bonheur d’être motivée par ses proches. Et le plus important pour elle, dans ce domaine, elle a pu faire de belles rencontres.
Après tout ce parcours et pour des pesanteurs socio culturelles, elle a mis un terme à ses prestations lors des défilés et autres en tant que mannequin. « Et je me suis décidée d’exprimer mon amour pour ce secteur qui datait depuis mon enfance, en lançant ma propre marque de vêtements spéciale demoiselle d’honneur suivie de tenues en tissus africains et d’ailleurs …j’aime m’habiller en créant des modèles qui s’identifient à notre culture et nos valeurs . C’est pourquoi, j’ai décidé de me lancer et de m’exprimer à travers mes propres idées de création », dit Farida fièrement.
Elle fait des vêtements pour les demoiselles d’honneur de ‘’ Bride to Be et de cocktail’’ notamment des robes, des kimonos et des ensembles de haut, des pantalons et des abaya… pour le moment.
Comme matériaux, elle utilise de la soie simple, du Bogolan, de la soie bogolan commandés de Lomé, de Dakar, des tissus crêpes, du Dan katshina (Nigeria). Mais payer avec des fournisseurs nigériens et parfois par obligation de commander avec les fournisseurs de Lomé, Nigeria et Dakar.
Pour les commandes, elle donne un rendez-vous d’une semaine pour une tenue à la demande de la cliente, mais pour les demoiselles d’honneur, elle fait en sorte qu’elle rassemble l’argent un (1) mois avant le’’ Bride to Be’’ de préférence pour prendre le temps d’avoir le tissu et de coudre suivi de l’impression.
Pour le moment, Farida ne dispose malheureusement pas de moyen d’ouvrir un atelier ; elle fait juste des vêtements qu’elle poste avec les prix et elle revend en faisant livrer les intéressés, et lorsqu’il n’y a pas de disponibilité, elle prend sa commande et la fait livrer dès qu’elle finit. Son commerce est entièrement du E-Commerce, un commerce en ligne qui marche bien, selon elle. Et les livraisons sont assurées avec des services spécialisés dans le domaine.
Expliquant les qualités pour être styliste, Farida précise qu’il faut être quelqu’un de passionné, qui aime ce qu’il fait et qui apprend à travailler techniquement et artistiquement. Il faut aussi avoir une chaine relationnelle qui va vous aider à développer le circuit commercial. Etre curieux et un bon observateur, avec et surtout une dose de patience et de persévérance jusqu’à satisfaction. Croire et surtout croire en soi.
D’après elle, beaucoup de femmes sont enfermées ; on doit leur permettre de faire ce qu’elles veulent pour développer leur potentiel, que cela soit au niveau des études, de la formation afin de se réaliser pleinement. Nous devons aimer nos traditions, nos cultures et nous devons prendre notre destin en main. Essayons de définir notre propre identité » a soutenu la styliste modéliste. Et pour le cas du stylisme, elle suggère de créer de nouvelles façons d’être, de penser et de faire. C’est bien nécessaire pour prospérer et avancer.
A l’en croire, les obstacles ne manquent pas quand on est femme entrepreneur particulièrement dans le secteur de la mode, mais il faut juste faire avec. Des conseils, des petites formations sont utiles pour pouvoir se perfectionner, et avoir plus d’outils de production.
Du 10 au 14 février 2023, dans le cadre du mois de l’expression des pratiques de la parenté à plaisanterie, se sont déroulées à Zinder des activités culturelles. Celles-ci qui ont regroupé, les huit (8) régions administratives du Niger, ont vu les troupes culturelles régionales présenter des sketches de quinze minutes et des séquences d’humour de cinq minutes. Les thématiques présentées ont tourné toutes autour de la cohésion sociale et de la paix ; ce qui avait été fort louable et fort appréciable. Membre du Jury National ayant eu à apprécier et à primer les œuvres culturelles présentées à Zinder, malgré les quelques recommandations pertinentes formulées sur place à Zinder, il nous a semblé nécessaire de faire quelques propositions additives d’amélioration, pour les échéances à venir.
De prime à abord, il conviendrait de savoir que contrairement à certaines idées farfelues et saugrenues répandues, contrairement à la conception simpliste de certains individus sous informés historiquement, et mal inspirés culturellement, la parenté à plaisanterie est tout sauf un jeu. C’est plutôt une pratique sociale ancestrale, séculaire, ancrée dans les mœurs sociales, remontant à la nuit des temps, laquelle a été instituée par nos aïeux. Elle a pour mobile principal, c’est-à-dire pour raison d’être principale, la coexistence pacifique des communautés vivant sur une aire géographique donnée. Mais elle implique obligatoirement en plus et nécessairement, des actions d’entraide, de solidarité, et de développement commun.
La parenté à plaisanterie n’a pas été instituée ex nihilo ; c’est-à-dire par hasard, par snobisme, par fanfaronnade, par besoin de se distraire le plus simplement du monde comme des gamins insouciants. Elle a été « construite » sur des substrats solides ; c’est-à-dire sur des fondements solides. Ceux-ci sont : le mariage, l’amitié, le pacte scellé, le bienfait, la migration, le phénomène surnaturel… Elle remplit trois fonctions sociales lesquelles sont : la fonction cathartique, la fonction affinitaire, la fonction unitaire ou fédératrice.
La fonction cathartique, consiste à concocter des blagues salaces et croustillantes dont on « affuble » le parent à plaisanterie, pour plaisanter. Histoire de rigoler à n’en pas finir, mais aussi histoire de faire valoir son droit naturel de parent à plaisanterie séculaire.
La fonction affinitaire, consiste à voir des communautés diverses vivant sur une aire géographique commune, entrer en contact, entretenir de arelations fécondes, s’apprécier, s’estimer, et finir par avoir des accointances, des attirances du fait de la coexistence pacifique.
La fonction unitaire ou fédératrice, consiste à voir à terme des communautés diverses vivant sur un espace territorial donné, se brasser, se mêler, s’unir, et finalement se constituer en une nation unique. Cela devrait être le vœu de tout dirigeant communautaire quel qu’il soit.
Comme la fonction cathartique est tellement la plus prisée par les gens, elle a fini par supplanter les deux autres fonctions non moins importantes. Pourtant, la parenté à plaisanterie on n’aura cesse, de le dire, n’est pas un jeu ; elle est plus qu’un jeu. Elle a des implications sociales, politiques, économiques. Des implications très importantes lesquelles font, qu’il est véritablement maladroit de croire que la parenté à plaisanterie se résume à être un simple jeu ; à être un simple divertissement.
Compte-tenu du fait que la parenté à plaisanterie accomplit d’autres fonctions, autre que la fonction cathartique, il est absolument nécessaire d’en faire un « véritable instrument » de développement. Avant de dire comment en faire un « véritable instrument » de développement, voyons les constats que nous avions faits, lors des différentes prestations culturelles à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) Abdoussalam Adam de Zinder du 10 au 14 février 2023.
Le premier des constats que nous avions fait, c’est la confusion des genres culturels. Il y a eu amalgame souvent ; on a eu à confondre théâtre et sketch. Alors même qu’il y a une nette différence entre le théâtre et le sketch. Le théâtre se démultiplie en plusieurs tableaux ; alors même que le sketch ne comporte qu’un seul tableau.
Le deuxième des constats que nous avions fait, c’est par rapport à la maitrise de la langue maternelle utilisée. Beaucoup d’acteurs ont fait montre de défaillances langagières, quoique faisant usage des langues maternelles qu’ils sont censés parler à merveille. A l’avenir, il faut s’assurer de la parfaite maitrise de la langue maternelle utilisée par les différents acteurs.
Le troisième des constats, que nous avions fait, c’est l’inadéquation de la tenue portée par l’acteur et le rôle qu’il a joué. Une parfaite alliance est requise entre l’acteur jouant un rôle quelconque, d’avec la tenue vestimentaire qui sied. Cela est très important, car l’on doit faire comme si c’est vrai. L’acteur doit savoir être dans la peau du vrai « interprétateur » d’un rôle.
Le quatrième constat, que nous avions fait, c’est la « focalisation » unique sur les deux thématiques principales : Cohésion Sociale et Paix. Cela est certes louable et appréciable, cependant on aurait pu faire introduire de manière artistique, d’autres préoccupations de développement, intéressant les populations. Par exemple, profiter pour introduire une séquence sensibilisant les populations contre les méfaits de la drogue, ou introduire une séquence militant pour la vaccination en faveur de la Covid 19, ou introduire une séquence où l’on décide ensemble(divers parents à plaisanterie) de faire un grand champ commun que l’on exploiterait collectivement.
Le cinquième constat que nous avions fait, c’est « la pauvreté » de la quintessence des thématiques culturelles présentées. Il a été ainsi constaté un défaut de recherche culturelle tous azimuts. Les gens se sont contentés de rabibocher voire de rafistoler des thématiques culturelles anciennes, occultant ainsi le fait de faire des recherches certes laborieuses et fastidieuses, mais fécondes.
Le sixième constat que nous avions fait, c’est le besoin d’encadrement des troupes culturelles, pour une bonne maitrise de l’art dramatique d’une manière particulière, mais surtout de l’art tout simplement de façon générale. La culture tout comme la pédagogie est un art. Il faut répéter à l’envie, pour maitriser un apprentissage quelconque. Tant il est vrai qu’Aristote le Philosophe Grec a eu raison de dire : « Les choses qu’il faut apprendre pour les faire, c’est en les faisant que nous les apprenons ».
En clair, il faut que les Directeurs Régionaux de la Culture apprennent à apprendre aux troupes culturelles, afin que celles-ci améliorent leurs prestations culturelles.
L’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles du Niger (APEIC) a débuté le vendredi 24 septembre dernier au CELHTO, les activités entrant dans le cadre des Journées Professionnelles des Entreprises et Industries Culturelles du Niger. Le lancement de ces journées coïncide avec le 10ème anniversaire de démarrage effectif des activités de l’APEIC.
L'objectif de ces journées est de contribuer à la création d'un espace professionnel dédié aux affaires propices à la promotion de l'entreprenariat culturel à travers des actions comme l'information et la sensibilisation, la promotion et la vente des produits des entreprises culturelles, la redynamisation du réseau national des entrepreneurs culturels (RENEC), la promotion de la diversité des expressions culturelles etc.
C’est le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’artisanat M. Mohamed Hamid qui a officiellement lancé les activités desdites journées en présence, du Coordonnateur du Centre d'Etudes linguistiques et Historiques par Traditions Orales CELTHO-UA M. Koami N’Kégbé F. Tublu, du directeur général de l’APEIC M. Ibrahim Souleymane, des représentants des différentes filières artistiques et culturelles etc...
Dans son allocution, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’artisanat a remercié tous les acteurs qui ont milité à la création et à la pérennisation de l’APEIC, une structure considérée comme une référence dans la sous-région, quand il s'agit de faire état de l'accompagnement dans l'entreprenariat culturel. Le ministre en charge de la culture a rappelé que l'Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles du Niger a été créée pour soutenir l'entreprenariat culturel au Niger avec comme axes majeurs, la structuration des filières culturelles, l'accompagnement par des activités d'appui conseil et la promotion des entreprises existantes.
«C'est dans le cadre de cette mission que s'inscrivent les présentes Journées Professionnelles des Entreprises et Industries Culturelles qui sont prévues sur une dizaine de jours. Ces journées seront une formidable occasion de rencontres et d'échanges entre les professionnels et le public de tout âge. Ce qui permettra non seulement aux différents acteurs de mieux se connaitre et de tisser des fructueuses relations professionnelles mais aussi de créer de la valeur ajoutée à l'économie nationale. Ces journées professionnelles cadrent parfaitement avec les objectifs du Programme de la Renaissance Acte III qui accorde une place de choix à la contribution de la Culture dans l'économie nationale» explique M. Mohamed Hamid. Il a félicité et encouragé l'APEIC pour ces initiatives et les efforts qu'elle déploie sans cesse pour l'avènement d'un entreprenariat culturel porteur, dynamique et innovant.
Auparavant, le Coordonnateur du CELHTO-UA M. Koami N’Kégbé F. Tublu a réaffirmé l’engagement son institution d’accompagner l’APEIC dans ses actions de promotion des entreprises et industries culturelles au Niger. «Nous remercions l’initiative de l’APEIC de rassembler autour de ses objectifs l’ensemble des secteurs des industries culturelles et créatives. Le CELHTO et l’Union Africaine restent toujours disposés à accompagner ces activités» a mentionné M. Koami N’Kégbé F. Tublu.
La cérémonie de réception du Pavillon du musée national Boubou Hama dédié à l’exploitation du pétrole au Niger a eu lieu, le samedi 6 octobre dernier, dans l’enceinte de l’établissement. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du Ministre du Pétrole, M. Foumakoye Gado, de l’Ambassadeur de la Chine au Niger SE Zhang Lijun, du Secrétaire général du Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M. Oumarou Moussa, du directeur général du Musée national Boubou Hama, M. Ali Bida et de celui de la C.N .P.C.
Dans son mot de bienvenue, le Directeur Général du Musée national, M. Ali Bida a exprimé sa fierté d’accueillir ses hôtes dans ce centre national de référence culturel. « Nul doute que ce pavillon rénové et enrichi attirera encore beaucoup plus de monde vers le Musée national et les visiteurs pourront voir, en miniature, tout le processus de raffinage de ce précieux liquide qu’est le pétrole ».
Le PCA dudit établissement M. Mahamane Saley Tim a indiqué quant à lui, que la rénovation du pavillon dédié au Pétrole au sein du Musée National Boubou Hama est le fruit de la coopération Sino-nigérienne. « Après l’inauguration du pavillon intervenue le 22 Mai 2013, coprésidée par son Excellence l’Ambassadeur de Chine au Niger et le Ministre de l’Energie et du Pétrole, nous nous retrouvons une fois encore à la cérémonie de réception de ce pavillon après un projet de rénovation et d’enrichissement de l’exposition », a-t-il dit. Selon Saley Tim, la réalisation de ce joyau vient renforcer et diversifier les offres scientifiques et culturelles de notre fleuron national, qu’est le Musée National Boubou Hama. « La reprise et l’enrichissement des expositions permanentes dudit pavillon viennent renforcer les multiples initiatives des autorités de la 7ème République à faire de la Culture en général et du patrimoine culturel en particulier un puissant levier de développement comme l’atteste le contenu du Plan de Développement Economique et Social 2017-2020 », a estimé l’intervenant.
Bientôt une école africaine de comédie au Niger. Une première sur le continent africain. Une bonne opportunité pour les artistes comédiens africains car ils pourront profiter pour développer l’art du rire.
L’initiative vient de l’artiste humoriste nigérien Mohamed Mouctari Moustapha Tahi, communément connu sous le nom de « Mamane, Le Gondwanais ». Une idée qui est venu du constat selon lequel les artistes du continent sont extrêmement talentueux mais ont besoin d’un renforcement de capacité surtout sur l’art et certains contours.
L’artiste déclare avoir eu l’idée de création de ce centre d’apprentissage dédié aux futurs humoristes africains depuis longtemps. Elle a commencé par prendre forme avec les contacts qui ont eu lieu avec certains humoristes africains de renom dans le cadre de la réalisation du « Parlement du rire » et du »Festival de l’humour », deux grands événements consacrés à l’humour et à la comédie.
{xtypo_quote}« Seulement, le constat qui se dégage est qu’il faut de la formation pour faire de l’humour, car l’humoriste est appelé à traiter des situations d’un pays, tout en respectant le public » a t-il indiqué.{/xtypo_quote}
Mamane a enfin annoncé que l’Etat du Niger a promis de l’accompagner dans la concrétisation de ce projet, notamment en mettant à sa disposition le terrain devant abriter la future école. Ce centre sera selon lui sera opérationnel dans les meilleurs délais.
Il y a deux semaines, l’humoriste et chroniqueur de la Radio France Internationale a eu l’occasion d’échanger de tous les contours de son projet avec le président nigérien Issoufou Mahamadou qui l’avait reçu en audience.
Au-delà de ses chroniques à RFI largement appréciées sur le continent, Mamane s’est fait remarquer depuis quelques années par ses initiatives sur le continent. Son dernier film »Bienvenu au Gondwana » dans lequel on retrouve la crème de l’humour africain est un véritable succès.
Sur le continent, la Côte d’ivoire, le Cameroun sont reconnus pour la qualité de leurs humoristes. Grace à cette nouvelle école en vue, de nouvelles étoiles vont sûrement émerger.
Au Niger, le secteur de la mode regorge de talents, mais peine à prendre un envol véritable. C’est pourtant un monde riche et varié où, on peut gagner son pain à la sueur de son front. Développer une nouvelle approche dans ce secteur, c’est le challenge que s’est fixé Melle Mariama Daouda en réalisant la nouvelle marque d’accessoires ‘’zamany accessory’’. C’est avec des matériaux de chez nous, qu’elle confectionne des sacs ‘’made in Niger’’.
« La réalisation de cette marque m’a pris du temps et continue à me prendre du temps car on ne finit pas d’apprendre en matière de mode, l’idée étant de créer quelque chose d’original et d’authentique fait à la main, de la confection jusqu’à la couverture. Alors, pourquoi exclusivement les sacs à main ? « J’ai toujours aimé les belles choses, les accessoires, les sacs », répond Mariama. Elle ajoute que c’est après son séjour au Burkina Faso et au Maroc, que l’envie de créer sa propre entreprise lui est venue. «Après moult réflexions, j’ai décidé de m’investir dans les sacs à main». Depuis l’enfance, dit-elle, je regarde les grandes dames, les femmes d’affaires, avec enthousiasme ; j’ai voulu ressembler à ces grandes entrepreneures qui font parler d’elles partout».
La célèbre chanson « Dan Kwali », qui veut dire foulard en Haoussa est chantée et appréciée par beaucoup de femmes et même d’hommes au Niger. Elle a été interprétée et modernisée par plusieurs artistes dont Aichatou Ali Soumaila dite Dan kwali, qui a contribué à faire connaître cette chanson et même à la rendre célèbre aussi bien au Niger qu’ailleurs. Mais rares sont ceux-là qui savent que c’est une vieille chanson du terroir. L’une des rares cantatrices de cette célèbre chanson qui a traversé les époques s’appelle Gado Mahaman. Native de Konni (dans la région de Tahoua) et âgée aujourd’hui de 70 ans, elle vit à Fillingué depuis 50 ans.
En effet, par le temps passé et dans beaucoup de villages nigériens, les jeunes filles se retrouvent à la place centrale du village pour chanter et danser, surtout au clair de lune. Dans leur répertoire, la chanson « Dan Kwali », occupe une place de choix. Parmi les chanteuses de « Dan Kawali », il y a Gado Mahaman. «Quand j’étais jeune fille, nous nous regroupons, chaque nuit, à la place animée de notre village, souvent au nombre de six ou sept et pour passer le temps, nous chantons et dansons le morceau ‘‘Dan Kwali’’, en tapant de la main. A tour de rôle, nous tombons sur nos camarades, qui nous retiennent avec leurs mains pour nous relancer et nous procédons ainsi jusque tard dans la nuit. Nos voix rompaient le silence et portaient très loin», témoigne la septuagénaire.
La Maison de la Culture (MJC) Diado Sékou de Niamey a abrité le samedi dernier, la cérémonie de présentation de la pièce théâtrale «Zebano» ou Hymne de la Paix. Cette pièce théâtrale a été présentée par l’Ensemble artistique et culturel de la troupe Ko-Gobé sous la conduite de Dodo Saley, dramaturge metteur en scène et spécialiste en comédie musicale. La présentation de la pièce s’est déroulée en présence de l’ancien ministre de la culture Abdouramane Seydou, du représentant des artistes Black Mailer, des comédiens et de plusieurs invités.
Al’entame de cette pièce théâtrale M. Rachid Ramane alias Baltazar a remercié toutes les personnes venues massivement pour encourager la troupe théâtrale Ko-Gobé pour la présentation de l’hymne de la paix sous la coupe de Dodo Saley. Il a aussi remercié le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat qui a adopté une nouvelle politique à travers l’appui au développement et le soutien du fonds d’appui au développement de la culture et de l’art au Niger. En effet, la pièce théâtrale relate l’histoire d’un roi Zebano très puissant guerrier et un grand conquérant. Il décida, après avoir rêvé de ses ancêtres de ne plus continuer la guerre et de cultiver la paix tout en restant vigilant face à ses ennemis en général et en particulier face à son plus grand rival Boulal. Il a alors décidé de se concentrer sur la culture saisonnière et le commerce après la saison des pluies. Son rival Boulal qui voulait l’anéantir, à son tour, a décidé de ne plus faire la guerre et de faire comme son Zebano pour épouser ses intentions de paix.
D’après Dodo Saley de la troupe Ko-Gobé, cette pièce de la troupe Ko-Gobé est joué par 18 comédiens et comédiennes pour faire passer le message de l’hymne de la paix. «J’ai toujours souhaité jouer cette pièce devant les autorités pour montrer l’importance de la chefferie traditionnelle. La morale à retenir c’est que nous avons des bras valides, à travers cette pièce. Nous les exhortons à travailler, à cesser cette guerre et à reconstruire le pays pacifiquement. Je souhaite qu’il y ait une paix durable et des solutions de reconstruction» a-t-il dit.
Selon M. Rachid Ramane alias Baltazar, cette pièce doit être un produit qui doit percer tous les salons ainsi que les coins et recoins du Niger car le pays en a besoin. Il a rappelé aussi que la troupe sera en tournée à Dosso la semaine prochaine avant d’aller à Zinder pour une grande prestation dans l’intention de ‘’reconquérir’’ la paix et la cohésion sociale pour le Niger et pour la culture nigérienne.
L’année 2019, qui vient de s’achever a été marquée par plusieurs activités culturelles, artistiques et touristiques. Cette année 2019, aurait bien fini, sur ce plan, n’eût été les évènements malheureux de Inatès, qui ont endeuillé plusieurs familles et qui ont causé l’annulation pure et simple, des activités culturelles et sportives commémorant le 61ème anniversaire de la République à Tillabéry.
Tout au long de l’année, les acteurs culturels ont été outillés pour inculquer davantage la sagesse culturelle, concourant également vers un changement de comportement, de mentalités et bien d’autres aspects non négligeables pour faire du programme de la Renaissance une véritable révolution des mentalités telle que le veut les autorités.
Des structures connexes notamment le Musée National, les Maisons des Jeunes, le Palais des Congrès, les Centres socio-éducatifs implantés dans plusieurs quartiers ont mis à la disposition du public les moyens de parvenir à une meilleure connaissance des patrimoines culturels nigériens, africains et autres, contribuant à cet effet à la formation d’une identité culturelle nigérienne.
La richesse et la diversité de l’industrie culturelle nigérienne a trouvé son credo d’expression à travers les activités culturelles organisées dans le cadre des fêtes tournantes du 18 décembre. Après Zinder, c’est Tillaberi qui a accueilli le 61ème anniversaire. A cette occasion, des artistes de renom comme la cantatrice Zabya Housseî, le pianiste Maman Sani Abdoulaye et la Cinéaste Rahmata Keita ont été décorés par le Président de la République lors des festivités de Tillaberi Tchandallo.
Malheureusement, au moment du lancement des activités culturelles et sportives, précisément le 10 décembre 2019 le poste militaire avancé d’Inatès dans l’ouest du Niger,près de la frontière malienne a été attaqué. Le Gouvernement décrète un deuil de trois jours et l’annulation de toutes les activités entrant dans le cadre de la célébration de cette fête tournante sauf le défilé militaire.
Tobey- Tobey ou Bani Koulé en Zarma, ou encore Tashé ou Assouré-Assouré en Haoussa, est une sorte de folklore sinon de carnaval qu’organisent, chaque année, les jeunes Nigériens, au cours du mois de Ramadan. En effet, dès le 10ème jour du mois béni, des jeunes gens, dont l’âge varie entre 7 à 15 ans, habillés en loques, badigeonnés de poudre, de cendre, de banco, maquillés en clowns, version locale, bref, dans une présentation totalement, ludique et amusante, sillonnent les rues, visitent les maisons et interceptent les passants pour présenter leurs numéros. Ces prestations accompagnées des sons de bouteilles, de boîtes, de tasses, de calebasses, des applaudissements et souvent des tam-tams, fabriqués à l’occasion mais aussi des pas de danse, permettent à ces jeunes non seulement de s’amuser, d’amuser et de faire rire les autres, durant ce mois béni, mais aussi et surtout de collecter quelques biens en nature et en espèce. Ces artistes amateurs et d’occasion, par le biais de leurs prestations, essayent d’imiter les animaux et de dénoncer les travers des humains, un peu à l’image des fables de la Fontaine. Sucre, riz, mil, sorgho, maïs, argent, tout passe, pour récompenser les efforts de ces jeunes. Ces prestations juvéniles, qui se pratiquent un peu partout au Niger, loin d’ennuyer les gens, attirent plutôt l’attention, la curiosité, le sourire, bref l’intérêt des passants ou des endroits visités.
Malheureusement, cette année 2020, les jeunes en particulier et les populations en général, n’ont pas eu droit à leur carnaval folklorique traditionnel, tant aimé et tant attendu. Cela à cause du Covid-19 avec son chapelet de mesures préventives : confinement, distanciation sociale, couvre-feu, etc. Boureïma Issoufa, 14 ans, un habituel pratiquant de Tobey-Tobey, du quartier Boukoki de Niamey, se dit désolé : «C’est une triste année pour nous car nous n’avons pas pu faire notre passion favorite de ce mois de carême qu’est le Tobey-Tobey. A cause de cette maudite maladie du coronavirus. D’habitude, chaque année, nous évoluons à cinq, pour faire du Tobey-Tobey. Nous visitons les quartiers, les boutiques, les mosquées et les maisons pour faire nos numéros. Nous imitons les singes, l’hyène, le lion, le chien, le bœuf, le lièvre, bref beaucoup d’animaux. Nous profitons aussi pour dénoncer certains comportements de certaines personnes envers les autres et envers la société ». « Ces prestations, que nous répétions avant d’aller sur la scène publique, nous font engranger beaucoup de choses. Nous recevons en récompense des céréales, de l’argent et même des habits. Une année, au cours d’une seule nuit, nous avons eu jusqu’à sept (7) mille FCFA et 9 tiya (mesures) de diverses céréales », ajoute-t-il. Issoufa reconnait que s’ils sont acceptés et même assistés par certaines personnes, d’autres par contre les chassent, souvent méchamment. Selon lui, tout cela fait partie du jeu.
Le Gouverneur de la Région d’Agadez, le Général de Brigade Ibra Boulama Issa a lancé, le mercredi 20 décembre 2023, au sultanat d’Agadez, les festivités de la journée de l’Imzad. Cette journée s’inscrit dans le cadre d’une sensibilisation sur la préservation du patrimoine historique de la ville d’Agadez. La cérémonie s’est déroulée en présence du sultan de l’Aïr Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou et de plusieurs personnalités civiles et militaires.
À l’occasion de cette journée, plusieurs groupes, connus à travers cet instrument de musique traditionnelle se sont produits. Il s’agit notamment du groupe Almoutaf de Timia qui a assuré l’animation musicale, d’un groupe des jeunes filles de l’école de formation artistique et culturelle d’Agadez formé sur la confection et l’utilisation de l’instrument, de la troupe Achec d’Arlit et de la troupe de la commune urbaine d’Agadez qui ont égayé l’assistance au rythme de l’instrument Imzad.
Le maire de la commune d’Agadez M. Aboubacar Abdouramane Tourawa, a exprimé toute sa joie, au nom de la population de sa commune. « C’est un honneur pour la région d’Agadez d’accueillir cette grande fête consacrée à une culture inédite de l’instrument Imzad. L’identité culturelle du Niger s’affiche partout dans la ville d’Agadez. Agadez est une région riche culturellement et à travers cette journée, c’est la culture nationale qui est célébrée. L’Imzad est l’incarnation de la bravoure, du courage, de l’abnégation et de la dignité », a-il dit.
Grâce aux valeurs qu’il véhicule, cet instrument (l’Imzad) a été inscrit à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) le 4 décembre 2013. L’Imzad c’est une identité liée à cette culture et à ce peuple du désert. « L’Imzad pour nous, c’est comme un carburant pour un véhicule. C’est un plaisir pour nous d’immortaliser cette journée pour pérenniser notre culture et c’est dans cette optique que le Ministère de la Culture à travers des partenaires a initié la formation des jeunes pour la pratique du Imzad » a-t-il expliqué.
Le maire d’Agadez a, au nom du conseil municipal et de la population de sa commune, remercié l’Etat du Niger pour avoir honoré cette pratique culturelle d’Agadez, tout en souhaitant plein de succès à cette formation et espérant que d’autres générations puissent suivre cette même formation pour pérenniser cette pratique de Imzad.
Pour sa part, le directeur national de la Culture M. Ibrahim Mahaman a expliqué le processus qui a conduit l’inscription de cet instrument au patrimoine national comme instrument en voie de disparition, puis au patrimoine mondial de l’Unesco. Il a souligné que l’objectif de la célébration de cette journée est de sensibiliser la population d’Agadez sur la préservation du patrimoine historique de la ville d’Agadez. C’est aussi dans la stratégie de ressusciter la pratique de l’instrument qui est un outil social en voie de disparition et de créer des opportunités pour promouvoir l’instrument au cœur du centre historique (vieille ville) d’Agadez qui est également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012. Selon le directeur national de la Culture, le Ministère de la Culture voudrait mettre en place un programme permanent permettant au centre historique d’Agadez d’accueillir toute l’année des grands événements culturels, tels que Bianou, Imzad et bien d’autres pratiques culturelles.
« Le Ministère en charge de la Culture a estimé qu’il fallait d’abord en termes de transmission formée des jeunes. Une dizaine de jeunes praticiennes ont suivi une formation dans une école artistique et culturelle, Ils ont partagé les connaissances acquises avec vous et cela ne s’arrêtera pas là, cela va continuer » a déclaré le directeur national de la Culture.
Ainsi, la présence du gouverneur de la Région d’Agadez à cette manifestation prouve à suffisance, tout l’intérêt qu’accorde le CNSP et le gouvernement de transition à la sauvegarde de la patrie qui prend en compte tous les aspects de la vie de la Nation dont l’Art et la Culture, fondement de l’identité d’un peuple.
Le métier de décorateur est de plus en plus en vogue dans nos sociétés. On constate en effet lors des célébrations de certaines cérémonies à Niamey, les endroits sont bien sublimes et accueillants. Derrière tout ce travail fantastique se trouve un décorateur. Celui-là même qui habille et donne des couleurs à certains aspects. A Niamey, les filles ne sont pas restées en marge, de cette activité. Elles ont l’âge compris entre 25 et 40 ans et conçoivent des espaces aménagés avec des touches particulières en tenant compte de certaines spécificités et des besoins du client.
C’est le cas de Mlle Hamsatou Dan Tani, 25 ans. Fille d’une famille d’artistes peintre, Hamsatou transforme des calebasses en adorable décor de maisons. Inspirée par les valeurs ancestrales qu’elle cherche à préserver, elle choisit toujours un article de moindre valeur, qu’elle orne à sa façon. C’est une artiste autodidacte qui aime collectionner les outils notamment la calebasse. Elève en classe de troisième, elle espère se spécialiser dans ce domaine qui l’aide souvent à subvenir à ses petits besoins et aux petits besoins de ses parents. « Comme beaucoup d’autres outils, les calebasses sont des pan de la culture qu’on cherche à abandonner au profit des articles en plastique, nos parents l’utilisaient avant pour boire la boule, comme ustensiles de cuisine. Pourquoi, ne pas essayer de rendre cet article plus utile encore en ornant par exemple nos espaces avec. La calebasse est belle et facilement accessible, et constitue une matière fondamentale pour mettre en valeur la culture nigérienne. Jadis, la calebasse était beaucoup utilisée par nos grands-parents. Parce que nous sommes attachées à notre culture, nous essayons de la valoriser pour qu’elle revienne dans nos foyers, même si c’est sous une autre forme » affirme Hamsatou. Pour elle, chaque article confectionné doit avoir une histoire. «Nous essayons de donner vie et corps à chacune de nos productions. On nous forme en dessin, en peinture en décoration. Les enfants et les jeunes filles s’intéressent de plus en plus à ces métiers d’artistes », ajoute t elle.
Logayzé et Dan Haoussa, sont deux jeunes humoristes qui œuvrent pour la cohésion sociale et la promotion du cousinage à plaisanterie. L’un se nomme Ibrahim Idrissa Souleymane alias Logayzé et l’autre Sidikou Hassane Garba Gamatché alias Dan Haoussa.
Âgé de 28 ans Ibrahim Idrissa Souleymane est un jeune nigérien, ayant abandonné l’école en classe de terminale A. Il détaille les raisons pour lesquelles il a décidé d’embrasser la carrière d’artiste. «Je suis natif du département de Loga. Mon surnom Logayzé qui veut dire en langue zarma ‘’l’enfant du territoire’’ trouve tout son sens ici. Depuis mon enfance, je suis du genre comique et m’inspirant des comédies de notre Papa, Nourou Ouallam, notamment sur ce qui est dit sur les gens de ma commune. Un beau jour, je me suis dit que je peux exploiter cette opportunité qui permettra de revaloriser les liens de cousinage. Nos cousins nous taquinent toujours en disant qu’à Loga, le plus sage prend cinq (5) comprimés de Tramadole», confie-t-il avec un sourire aux lèvres.
«Cela fait 4 ans que je fais la comédie. Au début je faisais des vidéos amateurs avec mon téléphone portable, que je publiais via les réseaux sociaux. Mais maintenant que je suis avec mon ami Souleymane, nous avons fusionné nos savoir-faire, jusqu’à la création même des pages officielles Iskoki officiel, à travers lesquelles le public peut nous suivre et nous contacter. Depuis notre début, nous n’avons pas encore fait de concert, néanmoins nous faisons des prestations culturelles. En plus de cela, lors des soirées nous recevons des invitations», a expliqué M. Ibrahim Idrissa Souleymane.
«Iskoki» veut dire en langue Haoussa «souffle de folie». «On a choisi ce nom pour montrer que dans la vie actuelle, on peut basculer du jour au lendemain vers un bon ou un mauvais comportement», a ajouté Logayzé.
Les deux humoristes font généralement leurs prestations en duo. «Mais, face à certaines situations qui nécessitent beaucoup de personnages, nous sommes obligés de solliciter l’aide de nos proches et familles ou d’autres artistes», a-t-il précisé.
Pour sa part Sidikou Hassan Garba Gamatché, alias Dan Haoussa âgé de 24 ans, a lui abandonné les études en classe de Seconde. Entre Dan Haoussa et la comédie, c’est toute une histoire. «Depuis mon enfance, je suivais beaucoup les vidéos des deux artistes défunts du Nigéria les célèbres acteurs Ibro et Koulou. Ces deux acteurs du Nigéria étaient des grands artistes humoristes réputés qui m’ont beaucoup inspirés».
Le monde du théâtre radiophonique en particulier vient de perdre une de ses figures emblématiques. Hadjia Nana Aïchatou Garba dite «Délou» ou simplement «Kara da Kiyashi», comédienne retraitée de la célèbre troupe ORTN de Zinder s’est éteinte très tôt hier dimanche 9 février dernier à l’âge de 82 ans. Elle a été inhumée dans la soirée.
Hadjia Délou faisait partie des rares vétérans de cette troupe théâtrale encore en vie. A l’occasion de la fête tournante du 18 décembre 2018, nos reporters ont rencontré Hadjia Nana Aïchatou Garba. Au cours de leurs échanges, Kara da kiyashi a parlé de sa vie d’actrice. Pour rappel, le théâtre radiophonique commencé en 1962 à la station ORTN de Zinder.
Hadjia Nana Aichatou Garba dite Kara de Kiyashé est née à Rouga Foulani Gougouzou, un village situé à quelques kilomètres de la ville de Zinder. Orpheline de mère dès le petit âge, Nana Aichatou Garba est issue d’une fratrie composée de neuf (9) enfants dont (7) sept qui lui sont des aînés. C’est d’ailleurs ce qui lui donne le sobriquet «Délou», qui signifie ‘’petite sœur des garçons en haussa’’ dans le milieu haoussa. Veuve depuis plusieurs années, elle vivait à Zinder. Délou n’a pas eu la chance d’avoir des enfants, mais elle était mère adoptive de plusieurs neveux et nièces.
Après sa retraite, Hadjia Délou se contentait du petit commerce. Elle vendrait des arachides, des bonbons et de souchet devant la porte de sa maison, une activité qu’elle pratiquait selon elle, «juste pour rompre avec la solitude». «Seule dans la maison, matin et soir sans compagnie, ça crée de l’ennui», confiait-elle à nos reporters. «Je perds beaucoup de temps en causeries avec les femmes du quartier qui font du commerce, puis je retourne à l’intérieur. Très souvent, il m’arrive de m’assoir sur le tabouret pour regarder les gens qui passent. Et c’est là que l’idée de ce petit commerce m’est venue. Sinon ce n’est pas pour avoir de l’argent ou autre chose», avait-t-elle déclaré.
Au moment où certains de nos jeunes s’intéressent aux activités telles que le sport, le cinéma ou la couture, Yahaya Issoufou a choisi la sculpture. Très motivé dans cet art qui est sa passion, Yahaya aime beaucoup partager ses connaissances avec les autres jeunes Nigériens désirant se spécialiser dans ce domaine. Dans l’atelier de sculpture, on peut voir des cornes et os de la Coopérative du centre de métiers d’art du Niger qu’il co-gère avec un autre artisan. Il se bat corps et âme pour promouvoir cet art en exposant divers articles. Se servant d’outils et matières accessibles, Yahaya traduit ce qu’il pense en divers articles qui répondent au goût de sa clientèle.
Yahaya Issoufou pratique cet art depuis plus d’une vingtaine d'années. Une formation qu’il a reçue auprès de son maitre qu’il appelle affectivement Doula au niveau dudit centre. Cette pratique transmise de génération en génération continue encore de susciter de la passion dans le rang de nos jeunes.
A tout moment dans son atelier, ce jeune sculpteur est toujours présent et collé à sa passion. Il fabrique divers objets comme le bracelet qui se vend entre 3000 à 10.000F, des boucles d’oreille vendues 2000 à 5000F, des colliers, des médailles pour un prix variant entre 10.000 F et 20.000 F selon les modèles. «Au début, nous payons les sacs d’os de chameau ou de cornes autour de 10.000F au marché de Katako. Avec le temps, la vente se fait en Kg. Du coup, les prix ont explosé. Actuellement, le sac tourne autour de 20.000F. En plus, l’approvisionnement ne se fait plus à Katako mais plutôt à l’abattoir frigorifique de Niamey», a-t-il confié.
«Le sculpteur a l’art de modeler l’os ou la corne pour faire des articles ayant presque la même qualité que ceux à base d’ivoire», explique Yahaya Issoufou. Une fois qu’il achète les os et les cornes, l’artisan les débarrasse de la graisse avant de les blanchir pour qu’ils soient plus utiles dans son métier. «L’interdiction d’ivoire est un handicap dans ce secteur mais les artisans s’accommodent à la situation. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers les os de chameaux et les cornes», a-t-il confié.
Grâce à leur ingéniosité, les artisans proposent à leurs clients des articles de qualité et concurrentiels. «Nous enregistrons souvent des commandes venant de clients du Niger et ceux de l’extérieur. Certains clients peuvent lancer deux commandes par an», a-t-il expliqué. La confection de 20 paires de boucle d’oreille peut se faire en une heure tandis que les bracelets prennent plus de temps, un ou deux jours par exemple pour 10 à 20 paires», a-t-il dit. Selon Yahaya Issoufou, le manque de matériels modernes rend la tâche difficile aux sculpteurs en les obligeant à travailler de manière parfois archaïque. Toutefois, grâce à leur capacité d’adaptation et leur savoir-faire, les artisans Nigériens proposent à leur client des articles de qualité.
Yahaya Issoufou se réjouit de constater qu’aujourd’hui les jeunes ont plein d’idées et d’ambitions. Il leur suffit d’un peu de soutien pour qu’ils puissent réaliser des choses formidables. «Nous sommes prêts à soutenir et à partager nos expériences avec ceux qui le désirent afin non seulement de les accompagner à découvrir ce domaine mais aussi à l’atteinte de leurs objectifs. L’artisanat est un domaine vaste, pourvoyeur d’emploi qui nécessite un peu d’attention pour que les artisans qui l’animent puissent continuer leur créativité», a-t-il conclu.
Après la cérémonie d’ouverture de la 54ème édition de la Cure Salée qu’il a présidée dans la matinée, le Premier ministre, Chef du gouvernement SE. Brigi Rafini a rencontré dans l’après midi, les cadres régionaux, les chefs traditionnels et les leaders d’opinion, avant de visiter un site de vaccination de bétail à quelques encablures du site de la Cure salée. De retour à Ingall, SE Brigi Rafini a rencontré les femmes leaders. Le Premier ministre était entouré, au cours de ces rencontres, par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, des ministres en charge de la Renaissance culturelle ; de la Promotion de la Femme et du ministre délégué au Budget.
Avec les chefs traditionnels, les cadres, les leaders d’opinion, il était question de leur rappeler les priorités des pouvoirs publics, de faire le point de la mise en œuvre des programmes, d’échanger sur les préoccupations propres à la zone mais aussi celle du pays en général, de recueillir leurs avis, mais aussi d’envisager dans une démarche participative, les pistes de solutions. Dans son introduction à la rencontre, le Chef du gouvernement a transmis les encouragements et le soutien ferme du Président de la République, chef de l’Etat aux différents acteurs pour tous ceux qu’ils font pour accompagner les efforts du gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie des populations. SE. Brigi Rafini a aussi évoqué d’autres sujets comme la sécurité ; la scolarisation particulièrement celle de la jeune fille et son maintien à l’école ; la gestion des ressources naturelles de plus en plus sous pression ; les changements climatiques ; la coexistence pacifique entre les communautés ; l’éducation de la jeunesse à cette aire des réseaux sociaux ; l’immigration irrégulière ; les trafics de toutes sortes ; l’extrémisme violent et le terrorisme, etc.
La cure salée est une rencontre annuelle des éleveurs nomades du Niger et des pays voisins car à travers la transhumance qui la caractérise, elle permet aux éleveurs du sud de libérer les zones agricoles pendant l’hivernage, mais également aux animaux de faire leur propre cure de sel dans les généreux pâturages de la vallée de l’Irhazer. C’est aussi une manifestation culturelle. Elle reste et demeure au fil du temps, un véritable outil de culture de la paix, de renforcement de l’unité nationale, et de la cohésion sociale. Pour le commun des nigériens, la cure salée se fonde sur le pastoralisme qui est un mode de vie des populations pastorales et agropastorales. Elle est un vecteur de croissance, de sécurité, de paix, de stabilité et elle contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire.
La cure salée est donc l’une des activités socioculturelles phares de la région d’Agadez, en plus du Bianou et du Festival de l’Aïr. Elle est le creuset des rencontres entre les éleveurs nomades venant des régions de notre pays, mais aussi de l’Algérie, du Mali, du Nigeria, voire du Tchad. La cure salée joue un rôle important dans la pérennisation et l’équilibre de notre système pastoral. Les prémices de cette grande fête des éleveurs commencent déjà à s’annoncer dès l’approche de la vallée de l’Irhazer. En effet, au niveau du village de Tamaya déjà, c’est une procession de motos avec à leur bord deux, souvent même trois personnes bien endimanchés qui roulent à vive allure en direction de « Mararaba » et qui une fois arrivés, bifurquent pour emprunter la petite voie asphaltée d’Ingall. Il n’ya pas que les motos qui sonnent le rassemblement pour la ville d’Ingall. Les véhicules de toute marque, surchargés de festivaliers empruntent la même route à une allure déconcertante. A dos d’ânes, et de chameaux, souvent sur des charrettes remplis de bois de chauffe, hommes, femmes, et enfants, certainement venus des contrées lointaines, s’empressent de joindre la ville d’Ingall et de se préparer pour la grande fête. Lorsque nous arrivons à Ingall, la ville grouille de monde. A deux jours de l’ouverture officielle de la cure salée, Ingall présente aux yeux du visiteur qui la connait déjà, un nouveau panorama. Un panorama fait de vas et viens, de trin –trin, de bruit de moteur sans fin, de fortes causeries, et de rires intenses. La rue marchande des abords du marché s’ouvre aux visiteurs avec ses boutiques bien achalandées. Ici, les produits venus de l’Algérie voisine sont les plus en vue : Les jus de toute marque, les savons et les parfums, les pommades et les conserves, les huiles de cuisine, les pâtes alimentaires, etc. Les restaurateurs occasionnels sont également visibles avec leurs tables pleines de grandes tasses, et de thermos, remplies des différents mets du jour. Les clients arrivent souvent par petits groupes et se font servir ces repas délicatement préparés. Au restaurant « Tikkamarine » ou si vous préférez « la nouvelle étoile » d’Ingall, l’un des pôles d’attraction de la gastronomie locale, c’est un monde fou qui fait le pied de grue en attendant les bons petits plats qu’il a commandés. Le menu à notre premier passage dans ce restaurant dont la renommée, nous dit-on, dépasse les frontières de l’Irhazer, c’est le riz au gras ; le riz à la sauce tomate ; le watcha ou riz au haricot, et la soupe à la viande de mouton. Au vu du grand appétit des clients bien attablés dans ce restaurant, on imagine aisément qu’ils sont satisfaits de cette cuisine locale. En effet, les festivaliers se délectent à cœur joie, oubliant du coup, une journée de voyage harassante sur une route infernale. « Tikkamarine » est assurément un lieu de réconfort pour les festivaliers de la Cure Salée. Sur le site Hadiza Awialher (nom du site de la cure salée), la fête commence déjà à prendre forme avec l’arrivée et l’installation sur ces lieux des premiers festivaliers. Ils y sont avec leurs tentes-bivouac, accompagnés de femmes et d’enfants, ainsi que de leurs animaux. Leur présence sur cet immense site témoigne de l’imminence de la grande rencontre du monde rural.
Un marché de proximité sur le site
Non loin des tentes et des hangars des festivaliers, se trouve le marché de la Cure Salée. Ce « souk » contient tout ce qu’un festivalier de la cure salée peut avoir besoin pour les commodités de son séjour, et même pour ses provisions de retour. Les hangars magistralement dressés, comptent sur leurs étals une multitude de produits alimentaires et de produits de première nécessité. Vous y trouverez pêle-mêle, du thé, du sucre du lait, du charbon, des ustensiles de cuisine, des cordes, des couteaux, des tenues vestimentaires de l’Aïr, ainsi que d’autres attirails pour festivalier. Entre ces hangars, des vendeuses de beignets, et des vendeurs de café et de pain ont également trouvé leur espace commercial pour faire de bonnes affaires. Chez les commerçants, l’heure est à l’optimisme car la clientèle est déjà au rendez-vous. Sourire aux lèvres, ils vous confient que le meilleur est encore à venir, notamment pendant les quarante-huit heures que durera la fête. La cure salée est le lieu où se croisent et se mélangent en toute symbiose, les représentants des différentes communautés pastorales dans un esprit de fraternité, de solidarité, d’échange, et de partage mutuel. Elle est donc un véritable outil de culture de la paix et de la cohésion sociale. La cure salée permet aussi de renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale à travers les différents échanges et brassages entre pasteurs venus de divers horizons. C’est une occasion de montrer notre authenticité culturelle par la beauté et la profondeur de nos richesses culturelles. Cette cure salée offre une belle occasion, avec ses stands d’exposition des éléments culturels et de nos produits agropastoraux.
Le « Lesso » ou lit traditionnel de la jeune mariée peulh
Deux braves femmes peulh, Mariama et Imbi, ont eu la lumineuse idée de faire découvrir aux visiteurs de la cure salée 2022, l’intérieur de la case de la jeune mariée peulh, notamment ses meubles, et ses ustensiles de cuisine. Originaires du village de Tugudoum, situé à une quarantaine de kilomètres de la ville d’Ingall, ces deux femmes ont patiemment construit le lit conjugal peulh. C’est un chef-d’œuvre artisanal d’une beauté incomparable. Construit à base de bois, de natte en paille, et de cuir, ce lit selon Imbi, constitue l’un des éléments clés du trousseau de la jeune mariée peulh. « Pour mettre au point un lit de ce type, il faut travailler d’arrache-pied pendant au moins un mois. Si c’est une femme ménagère qui ne dispose pas d’assez de temps pour s’y consacrer exclusivement, il lui faut au moins trois mois de travail pour pouvoir finir la confection de ce lit Lesso. Si vous voulez acheter ce lit, vous devez débourser 1 million de FCFA » a-t-elle jouté le sourire aux lèvres. Elle a renchérit en disant que le mariage en milieu peulh coûte extrêmement cher, et le lit Lesso en est une des preuves palpables. Et toute mère de jeune mariée qui désire réellement honorer sa fille doit pouvoir lui en faire cadeau au moment où elle doit rejoindre son foyer conjugal. Mais il n’y a pas que le Lesso dans la trousse de la jeune mariée peulh. Il y a également le «Tagdoumet». C’est un ensemble de plusieurs calebasses, les unes plus grandes que les autres, artistiquement décorées, et trônant sur une sorte d’escabot. « C’est tout ce que la jeune mariée peulh utilise dans son foyer. C’est un travail méticuleux qui est fait, notamment dans la décoration des calebasses. C’est aussi un travail qui peut s’étendre sur un mois lorsque la femme est assez courageuse pour travailler sans relâche » souligne Imbi, la propriétaire du Tagdoumt. Ce sont là autant d’éléments qui viennent s’ajouter aux vaches et autres taureaux pour un mariage bien réussi, c’est-à-dire digne de la culture peulh.
Les maraichers sont aussi là…
La cure salée n’est pas seulement un rendez-vous des pasteurs. Mais elle est aussi une rencontre qui inclut des agriculteurs et des maraichers. Comme à l’accoutumée, ces derniers ont tenu à marquer leur présence à Ingall à travers des stands d’exposition de leurs productions agricoles et maraichères. Ainsi on peut contempler de belles variétés d’oignon, de piment vert, de la pomme de terre, du petit haricot, de la tomate fraiche, du chou, de l’aubergine, du moringa, du concombre, etc. Ce sont des produits qui proviennent des jardins de Timia, Dannet, Dabaga et bien d’autres contrées aux confins de l’Aïr. « Nous cultivons la plupart de ces produits pendant toute l’année. Il y a certes ceux qui donnent beaucoup plus en saison froide comme la tomate et le chou, mais il y en a aussi qui pousse à temps plein, en toute saison comme le moringa ou l’aubergine » nous confie Abdoulaye Alassane, un producteur de la coopérative maraichère d’Agadez.
Sensibiliser pour prévenir les feux de brousse
Sur le site de la cure salée, les ong qui interviennent dans le secteur agropastoral ont pratiquement pignon sur rue. Il en de même des ong qui œuvrent dans le secteur de l’environnement. Si le déficit fourrager qu’enregistre régulièrement notre pays est en grande partie dû aux mauvaises campagnes agricoles, avec une raréfaction des eaux de pluie, le phénomène des feux de brousse y contribue également. C’est conscient de cet état de fait que l’ong Tagazte N’ Akal littéralement traduit « sauvegardons notre environnement », a retenu comme thème de sa participation à la cure salée 2022, « protection de la biomasse et prévention des feux de brousse pour une stabilité durable des éleveurs ». Selon M. André Chani Alhousseini, un membre de cette ong, sa structure qui intervient dans les zones d’Ingall, d’Aderbissanat, de Dabaga, d’Arlit, de Tchirozérine, et de Bouza, a ouvert une plage pour sensibiliser les éleveurs nomades sur le danger que constituent les feux de brousse. « Nous avons décidé de sensibiliser tout ce monde nomade et tous ceux qui gravitent autour des nomades. Pour atteindre cet objectif, nous collaborons avec les structures de l’Etat pour emmener les populations à comprendre que les feux de brousse nuisent aux actions de développement. Car ils ont d’énormes conséquences sur l’environnement. Tous les animaux qui sont dans le périmètre des feux de brousse meurent, et on perd une énorme quantité de fourrage » dit-il.
Le charme de la cure salée, c’est aussi la fantasia. Cette formidable démonstration de la place qu’occupent le chameau et l’âne dans le quotidien des éleveurs nomades. Les hommes trônent sur leurs chameaux, et les femmes jubilent sur leurs ânes dans une parfaite symphonie avec le rythme enivrant du Tendé. La richesse et l’originalité de leur harnachement en disent long sur leur rôle central dans la vie nomade. C’est aussi le moment de découvrir cette osmose entre la bête et l’éleveur, qui, à force de cheminer avec l’animal arrive à l’apprivoiser au-delà de ce que l’on peut imaginer. Il y a sans aucun doute un lien très fort qui unit l’éleveur nomade à sa monture.
L’édition 2019 de la Cure Salée a battu son plein, du 13 au 15 septembre 2019 à In’Gall. Comme pendant les années antérieures, ce sont des milliers d’éleveurs, venus d’horizons divers, qui se sont retrouvés sur les terres salées d’In’gall pour cette importante manifestation dédiée au monde pastoral. En plus de la promotion des valeurs culturelles des nomades, le Gouvernement entend donner un cachet particulier à la Cure Salée pour faire de cet évènement annuel un véritable outil de développement et de consolidation de la Paix dans notre pays. Cela se fera, entre autres, à travers l’amélioration de la productivité de l'élevage par la résilience des producteurs pastoraux, la promotion et la valorisation des produits agro-pastoraux et artisanaux nigériens, etc. D’où la pertinence du thème retenu pour cette édition 2019, à savoir : «le secteur de l’élevage face aux défis sécuritaires et climatiques : stratégie de résilience». L’histoire de ce grand rassemblement annuel des éleveurs, appelé aussi Tinekert, est intimement liée à celle de la région d’Agadez et de la ville d’ In’Gall . C’est à ce voyage à travers les siècles que vous convie notre reporter.
La petite palmeraie d’ In’ Gall, lieu de rassemblement annuel de la Cure Salée ou Tinekert, est située à 160 km au sud-ouest d’Agadez. À mi-chemin entre Agadez et Tahoua, elle se trouve dans la dépression périphérique de la falaise de Tiguidit. Cette falaise bien marquée par un arc de cercle au Sud-Est d'In ‘Gall est morcelée. Elle forme des avancées et des retraits et a atteint sa courbure à Marandet.
Ce livre procède à un examen minutieux du fonctionnement de la Commission africaine et de la pratique des États contractants. Il révèle que les décisions ont eu des effets remarquables dans certains ordres juridiques internes, allant jusqu’à modifier des pratiques profondément ancrées dans le droit national.
Description complète Organe quasi juridictionnel, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a été pendant près de vingt ans le seul instrument de contrôle du respect de la Charte africaine. Bien que son autorité reste encore trop peu reconnue, l’étude approfondie des effets de ses décisions démontre sa capacité à influer sur l’ordre juridique interne des États parties à la Charte.
Une des premières actrices professionnelles de cinéma en Afrique, la Nigérienne Zalika Souley, est décédée le 27 juillet 2021 à l’âge de 74 ans. Elle a marqué la scène cinématographique où elle s’est révélée dès 1966 dans le film "Le retour d'un aventurier" de feu Moustapha Allassane qui figure aussi parmi les pionniers du 7ème art sur le continent.
Appelée affectueusement «Tanti» par les uns, «Mamie» par les autres, Zalika Souley était beaucoup considérée dans le monde du cinéma dont les acteurs apprécient le parcours. Portée par la passion, elle a débuté sa carrière d’actrice à une période où certaines pesanteurs sociales, les préjugés étaient des gros obstacles pour une affirmation des femmes dans des domaines comme le cinéma et les arts en général.
Mais à l’époque, la jeune femme a tenu, se révélant ainsi comme une actrice de référence. Zalika Souley a joué dans plusieurs films dont "Le retour d'un aventurier" de Moustapha Allassane en 1966" ; "Cabascabo, 1968", de Oumarou Ganda ; "Le wazzou polygame, 1970" de Oumarou Ganda qui a été le 1er lauréat de "l’Étalon d’or de Yennenga" dans l’histoire du FESPACO en 1972 ; "Si les cavaliers..., 1981" de Mamane Bakabé ; " Aube Noire, 1983" de Djingarey Maiga ; "Mamy Wata, 1990" de Moustapha Diop.
En 2003, la réalisatrice nigérienne Rahmatou Keïta lui a rendu hommage à travers son documentaire ‘’Allèèssi, une actrice africaine’’. Dans le même sens, en 2019 un autre hommage a été rendu à Zalika Souley lors de la 4ème édition de Toukountchi Festival de Cinéma du Niger dont elle fut la marraine. Le festival a salué et célébré son engagement pour le cinéma en Afrique. La célèbre actrice était à cette occasion parmi les panelistes avec une communication qui a retenu l'attention du public qui a pu ainsi apprécier les défis que les pionniers du cinéma africain ont surmontés pour ouvrir la voie à ceux qui sont venus après.
Très tôt le matin du lundi 5 décembre 2022, tel un couperet, la triste nouvelle est devenue virale sur la toile. Le monde culturel est en deuil avec le décès, des suites d’une longue maladie, de l’une des icones de la musique nigérienne Hamsou Garba. Entre la nuit du dimanche à lundi, vers 3 heures du matin, la maladie a finalement eu raison sur elle. Artiste, chanteuse, interprète et compositrise, Hamsou Garba est née le 25 décembre 1958 à Maradi, elle était mère de six enfants et grand-mère de plusieurs petits enfants.
Hamsou Garba était adulée par tous, tant pour son patriotisme que pour sa sociabilité. Plusieurs de ses chansons nous donnaient la chair de poule avec ses intonations hors pairs et son souci du détail vocal. Hamsou a connu le monde artistique très jeune, dès l’école primaire elle était fréquente au cours des soirées culturelles dans les centres de jeunes communément appelés ‘’Samaria’’. Au fil du temps elle y a pris goût. C’est ainsi qu’au temps du régime d’Ali Chaibou, elle animait le principal groupe choc de Niamey avec plusieurs jeunes de son quartier. Ils répondaient en grand nombre lors des festivités et des grands évènements que le Niger accueillait.
Hamsou Garba est initiatrice du groupe Anashawa créé en 1991, sous l’ère démocratique et c’est tout naturellement qu’elle opta pour la politique. Fervente militante du parti Etat MNSD au départ, elle s’est par la suite retrouvée quelques années plus tard au Moden FA Lumana. L’artiste allie la culture et la politique.
Elle laisse un riche répertoire avec dix albums qui obtiennent d’énormes succès auprès des Nigériens. Attachée à la tradition, Hamsou prône pour les chansons authentiques qui traitent notamment des thèmes interpellateurs et sensibilisateurs tels que la cohésion sociale, la paix, l’amour, le patriotisme, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, la tolérance, et aussi et surtout la politique.
Rapidement, elle s’est fait connaitre par le public tant les messages et les mots qu’elle utilisait étaient minutieusement choisis. Pour être encore plus proche de ses fans et de toute la communauté nigérienne, elle chante presque dans toutes les langues du pays. Lors de ses shows, avec une forte présence scénique, elle collaborait avec près de vingt jeunes hommes et femmes qui émerveillaient le public. Une voie grave et imposante et ses pas de danse rythmiques la distinguent particulièrement des autres artistes. Sur scène, Hamsou était engagée et faisait la fierté du Niger au-delà des frontières du pays où elle répondait régulièrement aux invitations des festivals et autres manifestations de taille.
Toujours disponible tant qu’il s’agit de défendre les couleurs nationales, Hamsou répondait aimablement aux appels des organisateurs des grands évènements culturels qui concernent le pays. Toute sa vie entière, elle l’a consacré à la musique nigérienne avec des compositions imposantes.
Le décès de Hamson Garba est une grande perte pour le monde tout entier et pour la culture nigérienne particulièrement. Artiste hors pair, elle a légué à la jeunesse, un héritage culturel assez immense et la radio Touraki, une radio qui fait la promotion de la culture dont elle est la promotrice.
Les chaines de Télévision et de radio de la place passaient presque en boucle ses chansons, tant ses chansons étaient adulées par tous. En autres compositions, nous avons en mémoire ‘’Fière d’être nigérienne’’, ‘’tout est possible’’, ‘’Gargadi’’, etc.
Musicalement, Hamsou faisait la gloire du Niger. Son amour et ses éloges pour la royauté, son engagement pour l’art, sa passion inégalée pour la culture, son combat pour la promotion des valeurs culturelles vont certainement nous manquer, mais ses chansons vont continuer à toujours vibrer et briller.
L’Association Nigérienne des Artistes Compositeurs et Interprètes de la Musique Moderne (ANACIMM) a rendu publique, hier matin dans les locaux du Ministère de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale, une déclaration. A travers cette déclaration, les artistes demandent à l’Etat d’accorder un soutien aux artistes à partir des budgets dédiés à la culture afin d’améliorer les conditions d’exercice de leur métier. C’est le président de ladite association M. Oumarou Issoufou dit Phéno qui a lu la déclaration en présence des artistes nigériens.
Peu avant la lecture de la déclaration, les artistes ont observé un temps de prière pour le repos des éléments des Forces de défenses et de sécurité (FDS) tombés sur le champ d’honneur et les victimes de la COVID-19.
Cette déclaration fait suite à la fermeture des lieux de spectacles jusqu’à une date ultérieure. Le président de l’ANACIMM, M. Oumarou Issoufou dit Phéno a rappelé que les lieux de loisirs qui font nourrir beaucoup de familles sont sans activités. «Apparemment pour les autorités, les fêtes, les lieux de loisirs, les concerts, les festivals ou les lieux de divertissement sont les seuls endroits capables de propager le virus. Sans concertation la décision de fermeture est tombée pour couper notre souffle. Les artistes ont été pris au dépourvu et font face à des difficultés énormes pour subvenir aux besoins de leurs familles. Plusieurs parmi eux ont des crédits et sont incapables de payer leurs échéances de loyer ou d’eau et d’électricité», regrette le président de l’ANACIMMM.
Au cours de cette déclaration le président de l’ANACIMM, est revenu sur le projet de loi de ‘’copie privée’’ (la loi qui prend en compte les intérêts des artistes). «Chers gouvernants nous vivons une période difficile, car il n’y a aucune loi qui nous protège et qui nous met à l’abri des incertitudes comme si nous sommes des sous citoyens. En un mot, les artistes qui ne disposent pas d’autres sources de revenus végètent dans la précarité et le désœuvrement. Nous devons tirer des enseignements de cette pandémie pour appliquer le statut de l’artiste nigérien, élaborer et appliquer la copie privée afin de rendre conséquente la redevance des artistes, lors des répartitions des ristournes au niveau du BNDA», a suggéré M. Oumarou Issoufou.
Cependant, l’Association Nigérienne des Artistes Compositeurs et Interprètes de Musique Moderne (ANACIMM), reste consciente que les mesures d’allègement seront graduelles et qu’on ne peut pas autoriser du jour au lendemain les grands rassemblements. «Pour réduire l’impact des effets néfastes de cette pandémie, nous proposons qu’on nous accorde un soutien à partir des budgets dédiés à la culture», propose le président de l’association.
Initialement prévue du 27 février au 6 mars, la 27ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) avait été repoussée de plusieurs mois du fait de la crise sanitaire de Covid19, pour se tenir finalement du 16 au 23 octobre 2021. Le Président du Faso, M. Roch Marc Christian Kaboré a donné, le 16 octobre dernier, le clap d’ouverture de cette édition placée sous le thème « Cinémas d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveaux défis « . C’était lors d’une cérémonie riche en son et image qui s’est déroulée dans l’enceinte du Palais des Sports de Ouaga 2000, en présence d’un public massivement mobilisé malgré les mesures prises pour des raisons sanitaires et sécuritaires.
L’édition 2021 qui coïncide avec le 52ème anniversaire du FESPACO a démarré ainsi par la traditionnelle cérémonie d’ouverture avec un beau spectacle d’une portée appreciable pour son originalité. Les valeurs et les messages collant avec l’actualité et les préoccupations du moment véhiculés par la création de bonne facture du chorégraphe Serge Aimé Coulibaly ont touché le public. Il y avait aussi la présence remarquable du Sénégal pays invité de cette édition dont les artistes Baba Maal, ou Didier Awadi qui était sur scène avec le rappeur burkinabè Smokey ont chauffé la salle du Palais des sports de Ouaga 2000. Cette cérémonie avait également un caractère d’hommage au père de la révolution burkinabè, feu Thomas Sankara dont le 34ème anniversaire de son assassinat a été commémoré la veille de l’ouverture du FESPACO.
La tenue de cette édition qui constitue le baptême de feu du nouveau délégué général du FESPACO, M. Moussa Alex SAWADOGO est déjà un défi relevé. Car, l’événement avait d’abord été reporté du fait de la crise sanitaire. Aussi, la situation sécuritaire au Burkina Faso, et au Sahel en général reste toujours source de préoccupations. La ministre de la culture, Mme Elise Thiombiano a demandé dans son discours une minute de silence à la mémoire des victimes et tous ceux qui sont affectés par la crise securitaire ; environ 2000 morts et plus d’un million de déplacés depuis 2015. Cependant, Mme Elise Thiombiano s’est félicitée que le Fespaco puisse se tenir malgré ce contexte. » Face à la crise sécuritaire sans précédent, nous restons debout « , a-t-elle relevé. Ce qui dénote aussi de la vertu résiliente de l’Art.
Sur les 239 films en selection officielle, 17 de la catégorie fiction long métrage sont en lice pour l’étalon d’or de Yennenga le plus prestigieux Prix du FESPACO. Plusieurs autres prix sont en jeu également, dans les catégories documentaire ; série TV, film d’école avec plusieurs Prix spéciaux.
Le Niger est présent à ce rendez-vous avec le film Zinder de la réalisatrice Aicha Macky en compétition dans la catégorie documentaire, qui est en projection à partir du 18 octobre au Ciné Neerwaya. Le Niger s’illustre ces dernières années en documentaire avec notamment le trio Aicha Macky, Amina Weira, Amina Mamani Abdoulaye dont les films connaissent des succès dans les festivals internationaux. Comme d’habitude le Niger assure sa participation au FESPACO avec une délégation du ministère en charge de la culture au niveau central, du Centre National de la Cinématographie du Niger, de l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles sous la conduite de leurs directeurs généraux, M.M. Sani Magori et Souleymane Ibrahim. Ces structures et le CCFN Jean Rouch tiennent leurs stands au Marché International du cinéma et de la télévision africain (MICA). Deux autres nigériens, notamment M. Harouna Niandou président de la fédération des associations des cinéastes et acteurs du cinéma du Niger et M. Souley Moutari Journaliste à l’ONEP sont membres des jurys Prix spéciaux, respectivement Prix du Conseil de l’Entente et Prix de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique.
Pendant une semaine l’esprit du FESPACO s’empare ainsi de Ouagadougou qui vit au rythme de cette grande fête du cinéma, avec d’abord dès la matinée du premier jour du festival la traditionnelle cérémonie de libation pour honorer la mémoire des cinéastes disparus et pour la suite, des projections, des colloques sur le cinéma, des foires ou rues marchandes, des concerts, etc.
‘‘Dicko Fils’’ de son vrai nom Moulaye Dicko, est un artiste international d’origine burkinabè. Sixième fils d’une famille de quatorze enfants, Moulaye Dicko a fait des études à Abidjan, où son père s’est installé pour le commerce de bétail. De manière prématurée, il abandonna l’école à l’âge de 11 ans pour partir au Mali, afin de poursuivre des études coraniques. En vrai ‘‘talibé’’ Dicko Moulaye chantait comme tous les talibés pour mendier sa pitance journalière. C’est ainsi, que le jeune talibé imitait les grandes voix de la musique malienne.
De retour à Abidjan en 1992, il débuta par le métier de tailleur, tout en conservant sa voix en chantant notamment le reggae afin de s’exprimer et de partager ce qu’il a acquis durant les années passées au mali. Ainsi, la musique a pris le dessus sur son métier de couturier, après la création de son premier groupe de musique ‘‘Le Faso Kanou’’. En 2005, Dicko Fils mit sur le marché son premier album «Toungou», avant de revenir au ‘’Pays des hommes intègres’’, son pays natal, le Burkina Faso pour une carrière prometteuse. Ses compositions musicales portent souvent les caractéristiques de la culture peulh, utilisant des instruments typiquement traditionnels. «A vrai dire la musique m’est venue comme ça. Je ne pensais pas que j’allais être musicien. Je faisais l’école coranique au Mali. Je suis un ‘‘garibo’’, un talibé. Mes parents m’ont inscrit à l’école coranique et la musique est venue après. Déjà en tant que talibé je chantais. Quand j’ai commencé ma carrière, je faisais du reggae, après j’ai commencé à faire du Ouassolo, le genre de musique d’Oumou Sangaré, et en 2014 je suis revenu dans la musique peulh avec l’album ‘‘Finatawa’’, faisant référence à la richesse de ma culture, ma tradition, etc. Et vraiment toutes mes chansons me touchent. Quand une chanson ne me plait pas alors je ne la sort même pas. Par exemple, si je veux faire sortir un album de 10 titres, j’enregistre une vingtaine de sons, ensuite je procède à une sélection. C’est pourquoi beaucoup de mes chansons ont connu de succès», a-t-il mentionné.
A l’heure actuelle, l’artiste a 11 albums à son actif, sans compter les prestigieux prix qu’il a remportés dans le domaine de la culture, tel que le Kundé en 2016, meilleur artiste de l’année Fama 2015 (Faso Music Awards), Tamani d’or en 2016 (Trophée du meilleur artiste Burkinabè au Mali), Kundé de la meilleure musique moderne d’inspiration traditionnelle en 2016 et 2017, Kundé du meilleur featuring burkinabè en 2016, médaille de la croix de chevalier de l’ordre du mérite en 2011, etc. «Je fais de la musique Poulakou et j’essaye de valoriser et faire accepter la musique peulh partout dans le monde. Vous savez la musique peulh est un art qui a été beaucoup exploité en traditionnel. Aujourd’hui s’il n’y a pas de modernité dans cette musique ça ne peut pas passer partout. C’est pourquoi, j’essaie de faire un mélange tradi-moderne pour que notre musique soit écoutée et dansée. Je pense que le pari est en train d’être gagné. Et c’est vraiment grâce à vous les hommes de média. On va beau chanter et crier, s’il n’y a pas la presse, nos efforts vont passer inaperçus», reconnuit l’artiste.
Les efforts et les prouesses de Dicko fils ne sont plus à démontrer. «J’ai 11 albums. Mon premier album, ‘’Tounga’’ est sorti en 2005 et le dernier en 2020. Je ne sais pas exactement la date où j’ai commencé à chanter, tout ce que je retiens, c’est l’année où mon premier album est sorti. J’ai un staff complet et je suis mon propre producteur sous l’insigne de Denké-Denké Prod. J’ai des frères et amis, des collaborateurs autour de moi et des hommes de média qui m’aident à aller de l’avant dans ma carrière», a dit l’international Dicko fils.
Denké-Denké, un concept qui a donné un tournant décisif à la carrière de Dicko
Malgré qu’il soit un concept ancien tiré du plus profond de l’histoire de la culture peulh, le ‘’Denké-Denké’’ a sérieusement donné un tournant décisif à la carrière de Dicko fils. D’ailleurs, c’est ce concept utilisé dans une de ses chansons ‘‘Finatawa’’ qui lui a permis de toucher véritablement l’international. «Denké-Denké n’est pas une musique de maintenant. Il y a très, très longtemps, nos grands-parents chantaient ce concept. Autrefois, des griots et chanteurs ont chanté Denké-Denké. Dernièrement, il y a Himata Paté, paix à son âme, qui avait chanté Denké-Denké. Et après il y a Ali Farka Touré du Mali et le grand frère Yacouba Moumouni du Niger qui ont développé le Denké-Denké. Mais moi j’ai mis le Denké-Denké dans un nouveau genre, notamment le coupé-décalé. J’ai compris qu’il faut mettre cette musique peulh dans une sonorité de batterie, pour que ça puisse être accepté dans les boites de nuit, les maquis, les coins chauds, etc. C’est pourquoi, j’ai essayé de moderniser ce concept à ma manière et voilà ce que ça a donné», a témoigné la star Dicko fils.
Dicko fils ne se plaint pas de ses relations avec les artistes notamment ceux du Niger. «J’entretiens des très bonnes relations avec les artistes nigériens. Avant je venais au Niger grâce à mon grand ami Boubé Arda Galo. Après j’ai connu le grand frère Yacouba Moumouni et la grande sœur Safiath. J’ai même fait un featuring avec elle. Je n’ai aucun problème avec les artistes», dit-t-il.
Dans son pays le Burkina Faso, le mouvement de la culture avance beaucoup et Dicko fils s’en sort très bien. «Nous avons essayé de retourner à la tradition. C’est bon de faire de la musique traditionnelle, mais cette musique ne peut pas se vendre partout. Il faut que les artistes qui sont dans cette logique essaient de s’adapter au moment. Il faut mettre la musique traditionnelle dans l’esprit moderne. C’est ce qu’on essaye de faire chez nous», explique Dicko fils, avant d’encourager ses collègues artistes musiciens du Niger à maintenir le cap et à multiplier les efforts pour le travail, afin de promouvoir les cultures africaines.
Pour soutenir la région de Diffa pour un retour de la paix, un collectif d’artistes est arrivé dans la région du soleil levant. Au programme, deux animations publiques de charité et de paix à Diffa et à Maine Soroa.
Ces artistes, au nombre d’une vingtaine, sont venus soutenir les populations de Diffa en général, mais surtout la jeunesse qui souffre des affres de Boko Haram. Parmi les artistes présents dans la capitale du Manga, on note la présence de la diva Princesse Tifa, de Ali Atchibili et plusieurs groupes de rap. Ce mardi après-midi, ils étaient des centaines de jeunes à se rendre à la maison de la culture de Diffa pour les encourager et se détendre car la venue des artistes et leur prestation à Diffa sont devenues rares. La situation d’insécurité que vit la région en est responsable.
Les couleurs s’annoncent, pour une belle fête, celle de la semaine du 18 décembre prochain, que Diffa s’apprête à accueillir, du moins en ce qui concerne la participation de la femme manga à travers tous les aspects de sa tradition. Le ton est donné à Mainé-soroa, où la direction départementale de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale a organisé le samedi 21 novembre dernier, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), avec le soutien financier du Projet Jeunesse de Diffa BANA, un concours de tresses traditionnelles.
Ce concours vise d’une part à préparer les jeunes filles de ce département au concours d’exhibition des tresses et tenues traditionnelles lors des activités culturelles de Diffa N’Glaa et contribuer au brassage et à la valorisation des richesses socioculturelles au sein des populations de Mainé Soroa, d’autre part. C’est le Prefet du département de Mainé Soroa, M. Issaka Mai Salé qui a présidé le lancement officiel de ce concours qui a connu son épilogue le même jour avec le sacre de Mlle Zeinabou Abdourahamane avec sa tresse de «jeune fille Toubou».
Dans la culture manga, la tresse n’a pas que la simple vocation de magnifier la femme. C’est aussi un élément sacré dans l’apparence des femmes au sein de la société. En effet, chez les principales ethnies, comme les Kanouri, les Toubou ou les Peulh, il y’a des tresses pour jeunes filles, des modèles réservés aux femmes mariées ou encore pour veuves ou divorcées. Toutefois, de nos jours, ces traditions sont en train de disparaitre, avec l’avènement des salons de coiffures modernes, que les jeunes filles ont tendance à préférer.
La tresseuse de la lauréate du premier prix de ce concours n’est pas de celles-là qui se détachent des traditions. Habitante de Mainé-soroa, à 19 ans, Amina Issa maitrise aisément les tresses Toubous. «J’en faisais depuis que j’étais en classe de CM2», nous a-t-elle confié, après le triomphe de sa «tressée», Zeinabou. L’initiative honore la femme du manga, tout en braquant les projecteurs sur une partie de notre patrimoine culturel à travers les tresses et les habits traditionnels.
En lançant ce concours, le préfet du Département de Mainé Soroa, M. Issaka Mai Salé a, à cette occasion, précisé que la tresse traditionnelle a été longtemps utilisée pour magnifier la femme, outre son aspect de langage de signes dans les sociétés. Coiffure de jeune mariée, coiffure de veuve, coiffure de fête etc. Cependant, ces valeurs culturelles commencent à être rangées dans les pavillons des musées du fait de certaines influences. Le Prefet de Mainé Soroa devait souligner que les coiffures traditionnelles se faisaient sur des cheveux naturels, sans rajouts et étaient ornées d’or, d’argent. Elles se transmettaient de mère en fille. Et les tresses étaient un moyen de sublimer la chevelure afin de rendre la femme belle et séduisante.
Hassane Daouda et Ismaël Chékaré, Envoyés spéciaux
Grande émotion ce matin au Niger lorsque la presse locale a rapporté le décès du musicien Malam Maman Barka, immensément populaire dans son pays et très connu également au Nigeria voisin. La popularité de Malam Maman Barka s'explique par sa maîtrise du biram, un instrument très particulier, et aussi par ses chansons engagées.
Malam Maman Barka a eu deux vies. Né en 1959 à Tesker, dans le département de Zinder, il embrasse d'abord une carrière de professeur. En dehors des salles de classe, Malam Maman Barka se fait remarquer par sa virtuosité à jouer du ngurumi, un instrument à deux cordes.
Mais c'est avec un autre instrument qu'il va enchaîner les tournées et les concerts. Le biram, instrument à cinq cordes montées sur une caisse de résonance en forme de pirogue, est un instrument mythique de la région du lac Tchad. Les pêcheurs nomades buduma vouent à cette sorte de harpe, de calebasse, un culte quasi sacré.
Malam Maman Barka apprend à en jouer auprès du dernier maître encore en vie, qui lui cède son propre instrument. Un biram que le musicien emmènera sur les scènes du monde, au Maroc, en France ou en Allemagne.
Savoir travailler pour atteindre des sommets, en partant presque de rien, n’est pas si évident. Pour atteindre l’excellence, il faut de l’investissement personnel, de la conviction dans ce que l’on fait, de la passion, de l’ingéniosité, de l’intelligence. De l’humilité aussi. Seidik Abba allie tout cela. C’est un artiste total. Autant les sportifs de haut rang et les artistes peuvent amener à leur pays des trophées, devenant ainsi ses meilleurs ambassadeurs. Ceux qui mettent de la lumière et des lauriers sur le nom, de la nation. Aujourd’hui c’est une belle plume qui fait honneur à son pays, et au-delà à toutes les entreprises de presse qu’il a servies – et elles sont nombreuses en France. Celles-ci, avec ce couronnement, peuvent comprendre à posteriori qu’elles ne se trompaient pas en contractant les services de Seidik Abba. Fierté et honneur aussi pour le Niger, en apprenant la bonne nouvelle de la distinction d’un de ses dignes fils. Notre compatriote et frère, Seidik Abba, journaliste, analyste politique, chroniquer et écrivain émérite évoluant depuis des années en France vient ainsi d’être consacré. Au-delà l’homme de presse, cet honneur revient à tout un peuple. Il est, selon le lauréat lui-même, le fruit d’un travail sérieux et rigoureux surtout lorsqu’on vient de loin et quand rien ne vous prédispose à un si brillant parcours porté par l’abnégation, le souci d’excellence et l’humilité.
La 8ème Edition du Rebranding Africa Forum a informé, par contact épistolaire, le Journaliste, qu’il est le Lauréat Média Leadership Award 2022, précisant dans la missive que la « […] distinction [lui] sera remise à la cérémonie du Rebranding Africa Awards qui aura lieu du 20 au 21 octobre 2022 à Bruxelles en marge de la 8ème édition du Rebranding Africa Forum, autour du thème : « Quelles stratégies d’attractivité pour les États africains ? ».
Le Niger d’aujourd’hui a besoin de modèles, de références pour une jeunesse aujourd’hui en perdition surtout quand ce n’est pas toujours le bon exemple qui est donné autour de lui pour s’en inspirer.
C’est un devoir, pour l’histoire, de célébrer la grande plume, brillantissime, qui illuminera le 21 octobre prochain, le ciel glorieux de la splendide capitale belge, pour y magnifier deux noms : le journaliste Seidik Abba et le Niger.
Comme quoi, nous pouvons être au Niger les meilleurs tant que nous pouvons le décider.
On ne présente plus Djado Sékou, ce djesara nigérien né dans le village de Gomno, dans la région de Hamdallaye. On l'écoute, on l'entend à la radio, sur MP3, sur youtube, en voiture, dans la rue au passage de vendeur de cassettes ambulant. On le lit dans les articles, dans les livres qui lui sont consacrés, notamment celui de son compatriote Édouard Lompo.
Ses récits épiques: Fatoumata Bi Dani, Boubou Ardo Galo, Amala Seyni Gakoy, Gorba Dicko, Djel Hamabodedjo Djel Pâté, etc., sont pour l'oreille un délice et pour l'intellect un viatique.
Ce n'est pas le généalogiste qui m'intéresse ici. Ce pas l'historien dont la mémoire dépasse les frontières du Niger qui retient ici mon attention. Ce n'est ni du conteur, ni du narrateur, ni de l'artiste que je veux parler, mais de l'enseignant qui m'apprit un mot, et qui enrichit mon vocabulaire.
J'écoutais il y a quelques jours l'épopée de Gorba Dicko, guerrier précoce, guerrier intrépide, guerrier redouté dès l'âge de sept ans, pour relaxer.
Gorba Dicko, dit Djado Sékou de sa voix claire "invita les jeunes du village à une partie de chasse dite : Djaabey. Puis il expliqua le sens du mot que je découvrais.
Djaabey explique-t-il est une chasse en battue ou une battue qui se pratique en groupe et au cours de laquelle des traqueurs rabattent le gibier.
Je connaissais plutôt le mot Gawey : chasse. Celui-ci de Djaabey m'était jusque-là inconnu. Mais je me souvins du lexique Songhay-Egyptien ancien que j'avais constitué quelques années plutôt.
On connaissait la réalisatrice nigérienne Aicha Macky à travers ses documentaires dans lesquels elle aborde des sujets tabous comme c’est le cas dans "savoir faire le lit" en 2013 où il est question des non-dits de l’éducation sexuelle dans sa société ; "l’arbre sans fruit" sorti en 2016 portant sur le délicat problème de l’infertilité dans les couples. Mais dans le documentaire Zinder son premier long métrage qui vient de sortir, la réalisatrice porte sa caméra sur un sujet un peu moins personnel, mais toujours en phase avec la tradition documentaire. Aicha Macky s’est efforcée dans ce film de montrer de l’intérieur la vie des «Palais», ces lieux de retrouvailles de jeunes, devenus des gangs tristement célèbres pour leurs violences. L’avant-première nationale de ce documentaire produit par Clara Vuillermoz ; Ousmane Samassekou& Éric Winker en coproduction avec Point du jour-les films du Balibari ; Tabous production ; Corso films, a eu lieu le 18 juin dernier au Centre International de Conférence Mahatma Gandhi de Niamey.
C’est en quelque sorte un choc qui est à l’origine du documentaire Zinder. Surprise, voire choquée de découvrir au hasard d’un voyage le tableau sombre à travers lequel un journal a présenté la jeunesse de Zinder en référence aux gangs du quartier Kara Kara, une image pour elle en déphasage de ce qu’est sa ville, Aicha Macky a cherché à comprendre et finalement à faire voir une réalité insoupçonnée pour les uns, préoccupante pour d’autres. Après un processus qui aura duré huit ans, la réalisatrice sert le long métrage "Zinder", du nom de la ville qui l’a vu naitre et grandir. Ce n’est pas à la découverte de la beauté de cette ville, qui fut la première capitale de la colonie du Niger jusqu’à son transfert à Niamey en 1926, que nous mène Aicha Macky. Il s’agit plutôt d’une immersion dans les «Palais», ces groupes de jeunes tristement célèbres pour leurs violences, de Kara Kara, un bidonville créé il y a une cinquantaine d’années à la périphérie de Zinder pour recaser des malades de la lèpre et devenu au fil du temps un quartier à part entière de la ville.
Immersion chez les «Yan Palais»
Un plan général où on aperçoit un enfant dont le regard suit un cerf-volant, à partir des hauteurs d’une colline qui surplombe les habitations, annonce le documentaire. Mais le calme de ce beau plan va vite contraster avec le fond musical et la scène qui suivent, avec l’apparition d’un jeune baraqué sur une moto pétaradante, brandissant un drapeau marqué de la croix gammée. Siniya ou Hitler ; Ramsès ; Bawo ; Tchikara ; Américain, sont entre autres les surnoms dont s’affublent les protagonistes du film, appelés «Yan Palais» ou «les enfants des palais», juste pour s’affirmer, terroriser les gens. Pourquoi ces jeunes se sont ainsi singularisés (radicalisés)?
Cette question que pose la voix off demeure tout au long du film. Pour Siniya, leur attitude s’explique par l’alphabétisme, le manque d’éducation, le désœuvrement, toutes choses qui les ont privés des chances d’être comme les autres. Le documentaire plonge le spectateur dans l’ambiance et les décors des «Palais», avec les parties de thé, de chicha et d’autres excitants ; d’exercices de musculation ou d’aguerrissement. Il y a aussi des détours au quartier Toudoun Jamous au cœur de Zinder, coin surtout connu pour ses bars et ses maisons closes.
Repenti et reconverti dans l’activité de taxi moto, Bawo confesse non sans regret ses forfaits. À ses heures perdues, il prête une oreille attentive aux prostituées victimes de violences. Repentis, également Siniya Hitler ; Ramsès un jeune dont l’aspect hermaphrodite en est une autre singularité, veulent aussi tourner le dos à leur passé, même si leur nouvelle activité, le trafic illégal et la vente du carburant avec tous les risques à braver, n’est pas des plus enviables. Malgré tout, ces jeunes se donnent la main pour matérialiser un projet d’entreprise de gardiennage, autour duquel Siniya veut fédérer ses camarades y compris ceux qui sont derrière les barreaux et qui espèrent rompre avec le cycle vicieux. Ce n’est pas que cela le documentaire Zinder; on y trouve des scènes de vie «ordinaire» : Ramsès qui reçoit la bénédiction de sa maman avant de prendre la route périlleuse pour le trafic du carburant ; Bawo le père de famille qui cause avec ses enfants de retour de l’école ou Siniya qui attend son premier enfant…
Une sonnette d’alarme
Œuvre cathartique ? Travail de dénonciation ? Sans faire oublier les souffrances des uns et sans occulter les rêves et espoirs des autres, Aicha Macky a su aborder un phénomène délicat. Par la façon de réaliser son film, ses choix techniques, sans glisser dans la stigmatisation et évitant d’offrir aux personnages l’occasion de se justifier, elle a donné à voir un phénomène complexe, préoccupant pour les parents, la société, les autorités...
À la question «pourquoi ces jeunes se sont ainsi singularisés (radicalisés) ?», s’ajoutent d’autres interrogations. Comment est-on arrivé à cette situation dans une ville, un pays où depuis toujours les valeurs sociales et religieuses imposent à tous de freiner la moindre velléité de dérapage de quelque enfant qu’elle vienne ? Doit-on alors voir les responsabilités des familles, de la société, des autorités pour avoir manqué à leurs devoirs et responsabilités d’éducation, de moralisation, consistant à éduquer et guider les enfants ? Tant que ces préoccupations ne sont pas bien gérées, nos sociétés ne seront pas à l’abri des dérives évoquées dans ce documentaire. Et le sujet du film peut se trouver partout, pas seulement à Kara Kara. En effet, si ici il s’agit des enfants qui n’ont pas eu une intégration sociale du fait entre autres de leur milieu, de la pauvreté des parents, on a aujourd’hui dans nos villes des exemples des fils à papa éduqués, formés qui sont devenus incontrôlables du fait du laisser-aller des parents, de la société et qui mettent en danger la vie des paisibles populations, s’en tirant souvent à bon compte.
L’Etat a certes le devoir d’éduquer, de sécuriser les citoyens, mais aucune raison, ni la pauvreté, encore moins l’opulence ne peuvent dédouaner les parents de leurs devoirs et responsabilités quant à la conduite de leurs enfants. L’œuvre “Zinder” résonne ainsi comme une sonnette d’alarme, un appel à tous pour que chacun à son niveau assume sa partition afin de prévenir des phénomènes comme lui des «Yan Palais» qui ne sont manifestement pas spontanés.
Le film documentaire Marcher sur l’eau, le premier long métrage de la réalisatrice Aïssa Maïga produit par Bonne Pioche Cinéma, fait partie de la programmation «le cinéma pour le climat» de la 74ème édition du festival de Cannes. Le film tourné dans le Nord du Niger entre 2018 et 2020 fait un focus sur le quotidien des habitants d’un village condamnés à parcourir de longues distances pour chercher l’eau, une denrée rare pour eux. Le sujet évoqué peut paraitre familier pour beaucoup ; cependant il est question d’un problème bien plus préoccupant. La sortie officielle en France de ce documentaire réalisé par Aïssa Maïga sur un scénario coécrit avec Ariane Kirtley à partir d’une idée originale de Guy Lagache, est pour novembre 2021. Avant sa diffusion au festival de Cannes le 9 juillet, nous avons vu le film en projection privée le 30 juin dernier à la salle Canal Olympiya de Niamey.
Après Regard noir, film réalisé dans le prolongement du livre Noire n’est pas mon métier, la comédienne et réalisatrice franco-sénégalaise Aïssa Maïga transpose son engagement sur un autre terrain avec le documentaire Marcher sur l’eau. L’ambition affichée avec ce film est de «faire bouger les consciences sur l’accès à l’eau, la place de la femme, et l’éducation». On se retrouve à travers ce documentaire dans le quotidien (calvaire) de ces communautés confrontées à des adversités : problème d’accès à l’eau, la dégradation de l’environnement, que l’on peut lier au changement et réchauffement climatique.
Un plan général sur une plaine, où tiennent encore quelques arbustes et arbres clairsemés, ouvre le documentaire. C’est dans ce paysage caractéristique de l’Azawad à la lisière du désert que la réalisatrice a campé l’essentiel des scènes du documentaire Marcher sur l’eau. La voix off et les sous titrages renseignent dès le début du film sur le sujet en question, les préoccupations de la communauté peulh Wodabes du village, plutôt campement de Tatiste dont la jeune Houlaye (14ans) incarne le combat pour l’accès à l’eau, à l’éducation, à un mieux-être.
Du chef du village, aux autres habitants (hommes, femmes, enfants, le maitre d’école), leur vie est rythmée, plutôt perturbée par le problème de l’eau. Le précieux liquide qu’il faut chercher au prix de mille et un efforts. Une eau qu'il faut puiser à l’aide d’attelage d’animaux du fond d'un puits profond de dizaines de mètres. Le souci de la qualité semble secondaire. On ne songe aux autres activités comme aller à l’école pour Houlaye et les autres enfants, qu'après la corvée d'eau. On saisit ici le sens de l’expression «l’eau c’est la vie» ou de l’adage haoussa qui dit mot à mot : «c’est avec l’eau du ventre que l’on puise l'eau du puits».
Résister, s’adapter…
Quand la situation empire du fait de la sécheresse, les points d’eau tarissent ; il n’y a plus assez à manger et à boire pour les humains et les animaux. Alors, les gens n’ont d’autre choix que de partir en exode. Ce que fait avec d’autres femmes, la mère de Houlaye, tandis que le père amène le maigre troupeau vers d’autres horizons à la recherche de pâturages. Une situation qui vient ajouter au calvaire de la petite Houlaye qui en plus de la corvée quotidienne doit veiller toute seule sur ses jeunes frères, et continuer à aller à l’école.
Le dénouement est attendu de la réalisation d’un forage pour faire remonter l’eau. La population de Tatiste a déposé à cet effet une demande auprès des autorités à Abalak. Oui, il y a de l’eau dans le sous-sol, comme le maitre d’école l’a dit à ses élèves, faisant vaguement allusion à l’immense aquifère que couvre la région. Ce qui suscite la surprise de Houlaye qui apprend curieusement qu’elle et les autres «marchent sur l’eau», tout en souffrant de soif…C’est l’ironique et non moins affligeante réalité que donne à voir ce documentaire qui révèle d’une certaine manière les effets du réchauffement ou changement climatique résultant de la pollution émise par les pays riches et dont les pauvres subissent les conséquences. Un des personnages de Marcher sur l’eau résume ainsi dans son monologue les transformations subies par leur environnement. «Il n’ya plus d’eau, ni d’herbes, ni d’arbres, où se cachait le gibier ; il ne reste plus que le sable», se lamente-t-il.
La vie continue…
Mais au-delà de l’angoisse d’un quotidien rythmé par la recherche, la gestion parcimonieuse de l’eau, et l’émotion qu’il suscite, le film ne laisse pas d’éduquer et de divertir jusqu’à arracher des rires au public. La réalisatrice a pu s’imprégner des détails de la vie d’une communauté qu’elle capte et montre avec art, en son et image et à travers des personnages qui semblent avoir la résilience inscrite en eux. Il y a de la beauté dans le film : jouant sur les plans, Aïssa Maïga fait apprécier la beauté légendaire de ces femmes, ces personnes qu’elle a côtoyées pendant deux ans ; la beauté des paysages filmés de jour comme de nuit avec un ciel parsemés d’étoiles, ou pendant les moments de bruyants orages ; bref, des scènes de la vie qui continue. Le tout est agrémenté par l’harmonie du fond musical du film. C’est d’ailleurs une belle composition de Uèle Lamore qui accompagne le dénouement intervenu avec la réalisation du forage tant attendu grâce à un partenariat entre le gouvernement et l’ONG Amman Imman, «l’eau c’est la vie».
Marcher sur l’eau, est un documentaire que l’on peut vivement conseiller à ceux qui ne mesurent pas l’ampleur du gaspillage qu’ils font en laissant couler inutilement ne serait qu’une goutte d’eau ; aux climato-sceptiques qui ne croient pas encore au réchauffement climatique, phénomène dont les populations de beaucoup de pays subissent les effets depuis des décennies. C’est tout simplement un film à voir pour un éveil ou une veille des consciences afin d’engager des actions face à la dégradation de l’environnement et au péril climatique.
La Petite histoire dans la grande histoire ! On pourrait bien résumer ainsi le documentaire ‘’Sur les traces de Mamani Abdoulaye’’, qu’Amina a réalisé à partir d’une quête de 10 ans sur la vie de l’écrivain, syndicaliste et homme politique que fut son père. En effet, au-delà de l’histoire de Mamani Abdoulaye, le film de 63 mn sorti en février 2019, coproduit par le burkinabé K. Zongo et le français Christian Lelong dont l’avant-première a eu lieu le 8 juin à la salle canal Olympia de Niamey, mène à la découverte d’un pan de l’histoire du Niger d’avant et après l’indépendance.
Mamani Abdoulaye (1932-1993) est surtout connu pour ses œuvres littéraires dont le roman Sarraounia, qui en 1986 a fait l’objet d’une adaptation au cinéma à travers une fiction du même titre par le cinéaste franco-mauritanien Med Hondo. En revanche, ce dont il est fait très peu cas concernant Mamani Abdoulaye, c’est sa vie de militant et syndicaliste déterminé, de journaliste, d’écrivain engagé, d'homme politique nigérien (il fut élu député de Zinder en 1956 sous la bannière de Sawaba), qui a lutté pour la liberté des peuples et l'indépendance de son pays, le Niger. C’est d’abord ce que nous amène à (ré) découvrir sa fille à travers le documentaire ‘’Sur les traces de Mamani Abdoulaye’’. Vingt-trois ans après le décès tragique de son père alors qu’elle avait 10 ans, Amina s’est ainsi lancée dans la réalisation du film ‘’Sur les traces de Mamani Abdoulaye’’. La réalisatrice s’est plongée dans les archives écrites, sonores, vidéos dont celles de l’époque coloniale et a recueilli les témoignages, interrogeant des chercheurs, les amis, parents et connaissances de Mamani Abdoulaye.
La 26ème édition de la fête de l’artisanat a été marquée à Dosso par une conférence débat sur le thème « la nomenclature des métiers de l’artisanat. Adaptation de la règlementation nationale au règlement d’exécution n°04/2018/Com /UEMOA du 11 avril 2018». La cérémonie a été présidée par le gouverneur de la région de Dosso M. Moussa Ousmane en présence des cadres régionaux, des artisans et de nombreux invités.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette circonstance, le gouverneur de la région de Dosso M. Moussa Ousmane a d’abord rappelé que c’est en application d’une des recommandations de l’UEMOA (qui stipulait que chaque Etat membre se dote d’une chambre des métiers de l’artisanat) que le Niger pays s’est doté en 2012 d’une loi n° 2012-33 du 5 juin 2012 portant création de la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger (CMANI) et du décret n°2012-447/PRN/ MT/A du 09 octobre 2012 portant approbation des statuts de la CMANI.
Parlant de l’artisanat, le gouverneur de Dosso a indiqué que ce secteur contribue, à travers le commerce et les services, pour plus de 25% au PIB. « De par sa diversité et compte tenu de sa dynamique et de sa croissance, l’artisanat est le secteur des micros et petites entreprises par excellence. Il se révèle comme une source de création d’emplois, de revenus et de richesses a précisé M. Moussa Ousmane avant de souligner que la contribution combien significative des artisans au développement de notre économie mérite qu’on leur consacre une journée.
Culture-Plus Niger est une association créée en 2016 à Dosso par des amis avec comme objectif de faire la promotion de la culture en général et du cinéma en particulier. Les promoteurs de cette association ont en effet fait le constat que depuis les années 90, les salles de cinéma ont pratiquement fermé leurs portes sur toute l’étendue du territoire national avec l’apparition de la télévision ; seule une salle fonctionne tant bien que mal à Niamey.
Partant de ce constat, l’Association Culture Plus a décidé de relancer cette activité au niveau de la commune de Dosso avant d’aller à la conquête des autres régions du pays. Il s’agit en fait pour l‘association de faire la promotion du cinéma nigérien voir africain. Le promoteur de Culture Plus Bawa Kadadé, un enseignant de formation s’est intéressé depuis une dizaine d’années au cinéma documentaire. Ce qui lui a permis de suivre en 2015 une formation à Saint-Louis au Sénégal en documentaire de création. De retour au Niger il a initié avec le concours de ses amis cette structure afin de mettre en pratique ce qu’il a appris. La mission que s’est fixée l’association est d’aller vers le public avec le cinéma au lieu que le public vienne vers les salles de cinéma. Après chaque projection, un débat est engagé autour du sujet traité par ce même film.
L’Association Culture Pus est essentiellement constituée d’hommes et de femmes ne disposant d’aucunes ressources mais déterminés pour la cause. Ce qui leur a permis de mener à bien leurs actions. A la création de la structure, l’ambassade de France, à travers le centre culturel franco nigérien Jean Rouch de Niamey, lui a octroyé un kit de projection composé de matériel de sonorisation, de projecteur vidéo et d’un écran. D’autres partenaires à l’image du cinéma numérique ambulant, l’OIM et certaines personnes qui ont des films de sensibilisation qu’ils veulent projeter à Dosso sollicitent le concours de l’association.
Dans un premier temps, les activités de Culture Plus Niger se sont concentrées à l’école normale Mali béro de Dosso qui forme les futurs enseignants. Pour cette jeune association, ces enseignants peuvent être des vecteurs de sensibilisation, d’éveil de conscience de la population. Pour y parvenir, un ciné-club a été créé et faisait régulièrement des projections de films documentaires suivies de débats autour de la question traitée. Un autre ciné-club a ensuite été ouvert à la maison de la culture Garba Loga.
Roger Capochichi, alias Roger le moine, cet artiste à la calebasse, musicien, chanteur compositeur a depuis trois ans disparu de la scène. Il a fallu nous renseigner auprès de ses amis artistes pour retrouver ce baobab de la culture nigérienne. Je n’ai pu retenir mes larmes face à cet homme que j’ai toujours admiré. Roger Capochichi a perdu la vue il y a de cela trois ans. Voyez-vous me dit-t-il, c’est le destin. Comment cela est-il arrivé ?
C’est au cours d’une promenade aux environs de 16 heures sur la route de Darey comme il en a l’habitude pour avoir de l’inspiration que Roger a constaté que subitement il a perdu la vision et c’est une femme de passage qui l’aida à rejoindre son domicile. Pendant donc ces deux ans, Roger est resté couché sous les bons soins de sa famille et c’est un autre monde pour quelqu’un qui a l’habitude de trop bouger. Il a tout perdu. Même sa femme l’a abandonné à son sort.
Depuis lors, Roger s’est retranché dans sa modeste maison qu’il partage avec son frère enseignant de formation devenu par la force des choses son guide. C’est lui qui l’accompagne dans tous ses déplacements. Pendant la saison des pluies, le premier vice-maire de Dosso a beaucoup contribué à la réparation de la chambre dans laquelle vit seul Roger depuis le départ de sa femme.
C’est donc dans cette atmosphère de désolation qu’il a reçu un soir une visite inattendue d’un homme de culture en l’occurrence Moussa Hamani, responsable de l’ORTN de Dosso qui l’a, à maintes reprises, invité dans plusieurs émissions culturelles. «Le handicap lui a-t-il dit n’est pas une fin». Cette visite a été le déclic pour le retour sur scène de notre artiste de la cité des Djermakoyes. C’est ainsi qu’avec le soutien de certaines bonnes volontés qu’a été créée une association dénommée «La Femme Samaritaine» dont l’objectif est de rassembler tous ceux qui ont des problèmes de vision et même ceux qui sont bien portant pour apporter leur contribution dans la vie associative.
Pour y parvenir, l’association envisage de créer un centre de formation en menuiserie, soudure, peinture etc., pour aider la jeunesse à apporter sa contribution dans le développement de notre pays. Aussi, Roger sollicite des autorités l’acquisition d’un terrain pour réaliser ce rêve. La réalisation de ce centre a notifié le Moine permettra aux non-voyants de vivre dans la dignité. L’alphabet braille qu’il a appris lui sera d’un grand apport dans toutes ses activités.
Sur le plan musical, Roger est revenu en force lors du méga concert organisé le 5 février dernier par le collectif de la presse publique et privée de Dosso avec un nouvel album «la Paix NIR GABA» autrement dit ‘’c’est la paix que nous voulons’’, un album qui parle de la sécurité, de la paix, de l’unité, des méfaits de la consommation de drogue ainsi que des réfugiés et des immigrés. Des thèmes qui figurent aujourd’hui dans le programme de renaissance acte III du Président de la République S.E Mohamed Bazoum. Il était accompagné de son nouveau groupe «Madoubi» en langue nationale qui signifie ‘’miroir’’ composé d’artistes et danseurs chorégraphes. Le vernissage est prévu très prochainement à Niamey au cours d’une grande exposition de la calebasse. «Nous avons beaucoup de variétés de calebasses dira le moine». L’occasion sera ainsi mise à profit pour montrer à ‘’la génération consciente’’ ce qu’elle n’a jamais connu, cela lui permettra d’avoir le goût de protéger la calebasse.
Au cours de la même cérémonie, une de ses tantes Mme Issoufou Haoua Guéro, formatrice en couture a décidé de l’épauler avec une exposition d’habits pour enfants. Cette brave femme a, en effet, compris que la plupart de ceux qui perdent la vision se retrouvent dans la rue à mendier. Pour y remédier, Haoua Guéro invite les autres formatrices à les accompagner afin d’éviter que les non-voyants mendient.
Roger Capochichi salue au passage le combat que mènent les autorités municipales de Dosso dans le cadre de la salubrité afin que la cité des djermakoyes soit vraiment Sogha. Pour que cela se réalise a notifié Roger, il faut que les populations apportent leur appui à toutes les actions d’intérêt commun.
En projet, Roger le Moine compte écrire un livre pour immortaliser toutes les difficultés qu’il a vécues pendant deux ans. Ce livre, dit-il, sera dédicacé par un de ces amis devenu lui aussi non voyant à la même époque, Hamza Mohamed devenu Cheick vivant actuellement au Nigéria. Autre activité au programme de l’association «La Femme Samaritaine», l’organisation d’une caravane des non-voyants qui sillonnera l’ensemble du territoire national et dans la sous-région pour apporter aux populations le message de la paix, de la sécurité et de la construction nationale. A cet effet, l’artiste lance un appel aux plus hautes autorités du pays pour mettre à leur disposition une voiture pour leur déplacement. Il s’agit aussi pour l’artiste de réaliser un film pour immortaliser toutes les activités qu’il mène.
Au terme de trois jours de festivités, la 1ère édition du forum régional sur les us et coutumes en milieu Zarma-Songhaï a pris fin le dimanche dernier à Dosso. Placé sous le haut patronage du ministère de la Renaissance culturelle, des arts et de la modernisation sociale, ce forum a été organisé par le consortium des ONG-HALASSAY pour la prévention de l’exploitation de la personne humaine et AFPEF-DOUBANI Association féminine pour la promotion et l’éducation de la femme sous la coordination générale du Commissariat chargé de l’organisation des grands évènements (COGE).
Cette rencontre s’inscrit dans la vision de président de la République, S.E Issoufou Mahamadou à travers son programme de la renaissance culturelle. C’est ainsi que ce forum a eu à se pencher sur les thématiques importantes dont entre autres le renforcement de l’ouverture culturelle par la découverte et la sauvegarde des us et coutumes en milieu Zarma-Songhaï ; le renforcement des liens culturels entre les communautés nigériennes dans une perspective de l’émergence d’un citoyen innovant et intègre imbu des valeurs positives pour sa société ; la valorisation des richesses culturelles et les potentiels individuels dans des projets collectifs (par exemple la réhabilitation du travail des tisserands etc.) favorisant la mixité sociale, culturelle et générationnelle ; la promotion de cohésion sociale et la tolérance entre les différentes communautés du Niger ; le civisme ; la promotion et la dynamisation de la solidarité entre les différents groupes sociaux.
La fin des travaux de ce forum a été sanctionnée par une série de recommandations. Ainsi, le forum demande au ministère en charge de la Renaissance culturelle de poursuivre ses efforts d’encouragement et de soutien aux initiatives des ONG œuvrant pour la revalorisation de nos us, traditions et coutumes ; d’encourager l’enseignement de l’histoire du Niger tout en mettant l’accent sur la connaissance de nos us, coutumes et traditions cela à tous les degrés d’enseignement.
Le forum recommande au Ministère en charge de la Renaissance culturelle d’encourager la production et la diffusion des œuvres produites par des nigériens portant sur l’histoire, les us, traditions et coutumes ; de développer constamment auprès de la jeunesse les valeurs cardinales de notre société traditionnelle ; de renforcer l’enseignement des langues nationales et d’impliquer fortement la chefferie traditionnelle dans les projets et programmes de sensibilisation des populations pour la sauvegarde de nos valeurs traditionnelles.
Au nombre des constats faits par le forum, figure le phénomène de déculturation progressive qui gangrène la jeunesse entrainant du coup la perte d’identité et la dépravation des mœurs à grande échelle. Le phénomène d’acculturation au mode de vie occidentale a également atteint une proportion somme toute inquiétante sur divers plans dont entre autres l’influence négative des technologies de l’information et de la communication, l’influence négative sur le plan vestimentaire et alimentaire, sur le plan relationnel et intergénérationnel, la perte des repères et l’absence de la notion de famille.
Le forum a aussi fait d’autres constats se rapportant aux mariages instables et hors normes sociales, la méconnaissance flagrante de nos us, traditions et coutumes, la désaffectation criarde vis-à-vis de nos productions artistiques, artisanales et culturelles, l’absence d’une culture de l’effort et du mérite, l’absence totale de la notion d’honnêteté, du courage, du respect de la parole donnée, de la tolérance, du vivre ensemble ainsi que la persistance du phénomène de la consommation de la drogue et diverses tentations néfastes au développement du potentiel humain.
Parrainée par la présidente de la fondation "Guri Vie Meilleure" Hadjia Aissata Issoufou, la 12ème édition, dite édition spéciale du FIMA organisée en marge de la 33ème conférence de l’Union Africaine a pris fin, le vendredi 5 juillet dernier au palais du 29 juillet de Niamey. A l’issue de deux jours du concours de défilé dénommé "La Nuit du Niger" ayant mis en lice les stylistes de plusieurs pays, venus pour la circonstance, la collection Ahmata a remporté le premier prix d’un montant de deux (2) millions de FCFA.
Peu avant de décerner les prix, la présidente de la Fondation Gouri Vie Meilleure, Hadjia Aissata Issoufou a exprimé sa reconnaissance au Président de la République qui a favorisé plusieurs activités en marge du sommet de l’Union Africaine. Selon elle, l’organisation de cette édition spéciale du Festival International de la Mode Africaine (FIMA) placé sous le thème « Industrie et créativité, une nouvelle dynamique vers l’intégration africaine» cadre avec la vision de l’Organisation des Premières Dames (OPDAD).
Au cours de la première nuit intitulée « La Nuit du Niger » du concours de cette édition spéciale, une vingtaine de stylistes du Niger ont participé au défilé. La deuxième nuit dénommé «Soirée Panafricaine » est exclusivement réservée aux artiste et stylistes venus d’ailleurs pour présenter leurs œuvres au public. «La belle participation de toutes ces nationalités à ce festival est un moyen de permettre aux artistes de promouvoir leurs talents. Cette édition spéciale est une édition très riche en créativité. Elle a un certain record de participation africaine » a dit la présidente de la Fondation Guri Vie Meilleure.
La présence la Première Dame à cette 12ème édition du FIMA a permis aux jeunes créateurs de se présenter et de parler de leur talent dans un contexte décisif, c’est-à-t-dire la 23ème Assemblée Générale de l’OPDAD qui se tient en marge du sommet de l’UA. «C’est un tremplin pour nous, les jeunes créateurs africains de pouvoir se présenter et de présenter nos collections devant la Première Dame du Niger qui a toujours œuvré aux cotés des enfants d’Afrique en général» a confié un styliste nigérien. «C’est une fierté et un privilège pour moi de présenter ma collection sur ce podium qui a la forme de la croix d’Agadez en présence de Hadjia Aissata Issoufou et plusieurs acteurs culturels du Niger» a témoigné la promotrice de la collection Nabiba du Niger.
L’Université de Dosso à travers la filière journalisme-reporter d’images et de sons a accueilli les 16 et 17 septembre 2022 la séance inaugurale des formations sur l’Éducation à l’Image et à la Critique Cinématographique qu’organise l’Association Nigérienne des Ciné-Clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC).
Il s’agit d’une série de formations-projections débats qui s’inscrivent dans le cadre du programme Expression Citoyenne soutenu par l’Ambassade de France au Niger. L’Éducation à l’Image et à la Critique Cinématographique vise à susciter la culture cinématographique chez les jeunes, les initier à la lecture du film à travers toutes les étapes de sa fabrication, les outiller pour une consommation responsable des images en vue d’un développement culturel et socio-économique. Il s’agit aussi de susciter l’expression citoyenne à travers les séances thématiques de projection-débat ouvertes au public.
A Dosso, les bénéficiaires de ce programme de formation sont des étudiants en journalisme à l’Université de la ville. Il est prévu trois séances au rythme d’une par mois. Aussi, à Niamey des étudiants de l’IFTIC et ceux de l’INJS/C seront concernés par le même programme.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette circonstance, le directeur de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Dosso, M. Souley Goubékoye s’est félicité du choix porté sur son institution pour le démarrage de cette série de Formations. Il a signifié aux étudiants que, leur choix n’est pas fortuit car ayant été porté sur le fruit de leurs efforts et de leur travail. C’est pourquoi, il leur a recommandé de suivre attentivement les enseignements qui leur seront dispensés afin de capitaliser une expérience dans la suite de leur carrière. Le directeur de l’IUT Dosso a salué cette initiative de l’ANCCCC qui vise à former les jeunes dans un domaine qui aujourd’hui a pris un envol partout et le Niger est en train de s’inscrire dans cette lancée.
Le président de l’Association Nigérienne des Ciné-clubs et Critiques du Cinéma Dr Youssoufa Halidou Harouna a longuement présenté l’association qui a pour but de former les scolaires en particulier les étudiants en journalisme. La consommation de plusieurs sortes d’images à travers les Smartphones, a-t-il dit, devient un enjeu sociétal. En effet devait il préciser, la démocratisation de l’internet a facilité certes la proximité entre villes et villages, entre les personnes ; cependant a fait remarquer Dr Youssoufa Halidou Harouna, on note plusieurs dérives, atteintes à la pudeur, insultes, diffamations, fausses informations, des comportements punis par la loi à travers notamment la cybercriminalité.
Pour le président de l’ANCCCC, ces formations au langage cinématographique, à la critique cinématographique, à la pratique audiovisuel contribueront sans nul doute au développement du cinéma, à la construction des salles de cinéma, à l’utilisation des plateformes de visionnement, à la réalisation de tous les genres de cinéma et de films mais également à l’esprit créatif dont le but est d’implanter un peu partout des ciné-clubs dans les établissement et universités partenaires. «La culture cinématographique peut être gage pour les jeunes d’une consommation responsable des images», a estimé Dr Youssoufa Halidou.
Auparavant, le représentant des étudiants, M. Abdoulkarim Niandou Harouna a manifesté la joie des ses camarades à prendre part à une activité qui va dans la promotion du talent de la jeunesse nigérienne. Il a, par la même occasion, remercié l’ANCCCC pour avoir honoré l’université de Dosso pour la première édition de cette activité.
L’ANCCCC a signé une convention de partenariat avec le cinéaste nigérien Moussa Hamadou Djingarey pour la diffusion de ses films lors des séances de projections-débats. Autorisée à exercer par l’Arrêté N°480/MISP/ACR/DGAPJ/DLP du 15 juillet 2015, l’ANCCC veut entre autres à contribuer à faire connaitre la culture nigérienne au niveau national et international à travers les projections cinématographiques, les médias, les critiques dans les revues, les festivals ; à sensibiliser, éduquer et former les cinéphiles, les cinéastes, les populations, sur l’histoire du cinéma, l’écriture cinématographique, à former les jeunes dans les professions cinématographiques, etc.
Le Centre International de conférences Mahatma Gandhi a abrité le vendredi 21 février dernier l’enregistrement en live de l’émission de musique ‘’Couleurs Tropicales’’ de la Radio Française Internationale (RFI) présentée par le célèbre animateur Claudy Siar. Pour cette occasion qui a permis à des artistes locaux d’être en contacts direct avec leurs fans, les jeunes de Niamey se sont fortement mobilisés. Etaient sur scène des artistes XXL du Niger tel que, Akim le King, Safiath, Kiatry, le Groupe Tal National, Orcho 5, Hamdi Malam, etc., en présence du ministre du Tourisme et de l’Artisanat, M. Ahmed Boto, du président de la Délégation spéciale de la ville de Niamey M. Moctar Mamoudou, des membres du Gouvernement.
Peu avant le passage des artistes sur scène le promoteur de l’émission ‘’Couleurs tropicales’’ M. Claudy Siar s’est confié à la presse, où il a expliqué dans quel cadre son émission est revenu au Niger pour la Nième fois. En effet, Claudy Siar d’expliquer que cette émission enregistrée en live sera diffusée incessamment sur les ondes de RFI. Tous les artistes qui auront la chance de participer à cet enregistrement auront une grande promotion. C’est à ce titre M. Claudy Siar s’est réjoui de revenir au Niger pour faire découvrir le vrai visage de la Ville de Niamey et des ses talentueux artistes. «C’est une fierté pour moi de venir au Niger avec cette émission. Nous allons passer un moment extraordinaire de partage et de joie dans cette ville qui se métamorphose. Au delà de promouvoir la culture et les artistes, nous allons échanger avec les artistes sur leur vie, leur carrières, etc. Nous allons mettre en lumière tous les efforts consentis dans le cadre de la modernisation de la ville. Comme j’ai l’habitude de le dire ici même au Niger, je fais partie de ces gens qui combattent pour nos pays d’Afrique et pour notre identité. Je suis très heureux et ému de ce nouveau visage de la ville de Niamey», a confié l’animateur Claudy Siar.
Après votre succès avec le documentaire ‘’Sur les traces de Mamani Abdoulaye’’, vous venez de réaliser «L’envoyée de Dieu». Qu’est ce qui explique le recours à la fiction pour votre nouveau film ?
Ce n’est pas un simple recours à la fiction ; j’ai eu envie de raconter cette histoire en fiction avec beaucoup plus de liberté et d’imagination. Je peux bien conter cette histoire en documentaire, mais je pense que je serai limitée car il serait beaucoup plus question du vécu et de témoignages des victimes qui ont été kamikazes, si elles sont toujours en vie. Ça peut aussi être difficile d’avoir une fille qui peut témoigner, puisque si elle est kamikaze, logiquement elle devrait être morte en tuant des personnes…Et la kamikaze dirait tout simplement qu’on lui a attaché une bombe qu’elle doit aller exploser.
Mais là, ce que j’ai raconté comme histoire, c’est beaucoup plus le point de vue de Fatima, la petite Kamikaze, l’actrice. Normalement, elle n’a pas son mot à dire, elle est choisie, et elle exécute tout ce qu’on lui dit comme font toutes les kamikazes… Alors que dans mon histoire, Fatima qui est «L’envoyée de Dieu» qui a osé parler au boss. Il y a une confrontation entre le boss et elle. Par exemple : lorsque le boss lui dit: «tu es choisie par Allah pour accomplir une mission divine», elle lui demande «pourquoi il n’a pas choisi ta fille ?». Le boss dit encore que «c’est la volonté de Dieu», elle lui pose cette question : «quel Dieu ?». C’est une grosse surprise pour le boss, et comme il n’a pas de réponse il s’énerve…
Vous voyez, en réalité ça ne se passe pas comme ça, personne n’affronte le boss. Mais, moi, j’ai créé cette confrontation parce que depuis le début de cette histoire de Djihadistes, dès que j’apprends une attaque ou une explosion par les enfants, j’ai très mal au cœur et automatiquement je me pose ces deux questions que la fille a osé poser au boss. Peut-être un jour quelqu’un va arriver à leur poser cette question, mais en tout cas pour le moment moi, j’ai osé à travers mon personnage que j’ai créé moi-même. C’est frustrant d’obliger les enfants des autres, des innocents à commettre un tel crime et ils meurent bêtement.
Ce film, c’est une manière de rendre hommage à toutes ces filles qui sont mortes malgré elles ; c’est aussi montrer qu’on peut toutefois refuser, dire non. Vous me diriez qu’on n’a pas trop le choix face à ces gens-là. Je sais que ce n’est pas évident, mais il faut montrer aux autres, qu’il y a toujours une possibilité quel que soit là où on se retrouve. Il s’agit pour moi de montrer également le sacrifice fait par Fatima : elle a refusé de tuer les gens au marché où elle a été déposée. La ceinture d’explosif qu’on lui a fait porter et activée pour un compte à rebours de 10 mn ; la fille est ensuite droguée. Pendant 9 mn, elle a déambulé dans le marché tout en flottant entre l’espoir et le désespoir, entre le présent et le passé jusqu’à ce qu’elle retrouve sa mère et sort du marché pour ne pas tuer les gens et elle avec. C’est de la bravoure, de l’amour…c’est un grand sacrifice !
Ce film est aussi un cri de cœur pour les adultes, qui à cause de leur frustration, se servent ou tuent des enfants. Chaque enfant a le droit de vivre. N’imposons pas des choses atroces à ces innocents, arrêtons d’infliger cette souffrance aux parents surtout aux mères. Dans le film, quand Fatima est revenue, sa mère ne s’y attendait pas, parce qu’il y a très peu qui reviennent ; peut-être elle a déjà fait le deuil de sa fille. Mais voilà cette fille est de retour, sa mère ne peut même pas la prendre dans ses bras parce qu’elle porte une bombe. La fille fuit alors pour ne pas tuer sa mère, les deux sont restées impuissantes. C’est très dur, comme retrouvailles.
Pourquoi la référence à Dieu pour le titre d’un film racontant une histoire de kamikaze ?
D’après ce qu’on connaît ou ce qu’on entend, sur le concept des djihadistes qu’on a au Niger, au Tchad et au Nigéria par exemple, ils disent agir au nom de Dieu…pour endoctriner les gens, ils parlent de Dieu….Alors d’après eux, une kamikaze est une envoyée de Dieu parce qu’elle est bien préparée pour aller mourir en tuant les mécréants. Aussi, une kamikaze est choisie pour accomplir une mission divine, avec des promesses qu’elle ira directement au paradis. Je trouve vraiment que c’est absurde. Est-ce que le paradis là même n’est pas rempli à l’heure-là ? (rire)
De par son sujet, votre film pourrait avoir pour contexte toutes ces zones qui vivent ces derniers temps des situations difficiles. Quel est le message que vous tenez à passer à travers «L’envoyée de Dieu» ?
Effectivement, le film «L’envoyée de Dieu» parle du djihadisme – terrorisme… Au regard du contexte sécuritaire dans lequel nous vivons depuis plusieurs années dans le Sahel (Mali, Niger, Tchad & Burkina Faso), il est vraiment nécessaire d’en parler, que chacun en parle à travers ce qu’il fait. Il faut dénoncer, il faut aider l’Etat dans ce combat, bien que l’Etat ce n’est pas l’autre, c’est nous-mêmes, c’est moi, c’est vous.
Mais le film est traité d’une autre manière sans montrer le sang, les attaques et autres que tout le monde connaît, c’est traité avec beaucoup de subtilité. En effet c’est l’histoire d’une petite fille kidnappée et une nuit, elle est choisie au hasard. On lui attache une ceinture d’explosif marquée 10mn. On la prévient qu’elle va accomplir une mission divine. Par la suite, on la dépose dans un marché pour tuer les «ennemis» d’Allah.
Je me pose toujours la question de savoir c’est au nom de quel «DIEU», que ces gens-là agissent ? Et pourquoi est-ce qu’ils envoient des innocents, les enfants des autres pour commettre un tel crime ? Pourquoi est-ce qu’ils n’envoient jamais leurs propres enfants ?
Oui, le contexte sécuritaire dans le Sahel est très préoccupant du moment où personne n’est épargné, aujourd’hui on tue ton voisin, demain peut-être c’est toi qui sera tué, donc pour moi c’est une affaire de tous et à prendre très au sérieux. Selon moi ce n’est pas seulement les militaires qui doivent combattre cela. Oui vous me diriez que c’est à eux de le faire car ils ont été formés pour ça, je suis d’accord mais, nous les civils et tout le monde pouvons contribuer à notre manière et moi c’est à travers des films que je le fais. Je pense que je peux apporter ma modeste contribution à travers mon cinéma. Mais, du côté des femmes et des enfants qui sont kidnappés et devenus des bombes humaines c’est une manière de leur dire il y a toujours une possibilité. Concernant cette histoire de djihadisme-terrorisme, j’ignore quand, mais ça va finir un jour ; et bientôt je pense. J’ai espoir.
Quel sentiment vous anime à la veille de la 28ème édition du FESPACO où vous êtes l’unique représentante du Niger en compétition officielle avec votre film ?
Oui c’est vrai, «L’envoyée de Dieu» est l’unique film qui représente le Niger en compétition officielle à cette 28ème édition. C’est un honneur pour moi de représenter mon pays à cette rencontre panafricaine. Il y a un petit stress de temps en temps (rire), sinon, je suis tranquille, à l’aise. Je veux dire que j’essaie d’avancer dans mes futurs projets.
M. Gueguang Ghomo est un jeune doctorant en droit notarial à Clermont auvergne en France, aspirant notaire à l’école internationale des notaires de Niamey, expert et consultant sur les questions notariales pour plusieurs journaux d’Afrique. Conscient d’un manque criard et l’absence d’écrits africains répertoriables sur les notaires, M. Gueguang a écrit son premier ouvrage intitulé ‘’La responsabilité des notaires : pour un régime spécifique’’. Dans cet entretien, le jeune auteur aborde plusieurs thématiques de son œuvre. Maître Gueguang a voulu aussi par cette occasion, transmettre son expérience et ses connaissances au notariat africain et mondial.
M. Ghomo Gueguang, de quoi parle votre livre ? Et pourquoi ce livre ?
Le livre parle comme le titre l’indique des notaires et de leurs responsabilités. A l’évidence, nous définissons pour le public, le notaire, son rôle, ses missions et sa responsabilité. Plus particulièrement, nous indiquons que le régime de droit commun tel que appliqué actuellement aux notaires est inapproprié, c’est la raison pour laquelle, nous pensons qu’il faudrait un régime de responsabilité spécifique, adapté à ces officiers publics.
Concernant le pourquoi du livre, nous pouvons dire que l’absence d’écrits africains repertoriables sur les notaires, leurs actes et les préjudices y relatifs nous ont amenés à écrire cet ouvrage. Une autre raison, a été le constat lors de la recherche de l’amplification des décisions de justices sévères et injustes à l’encontre des notaires ; occasionnant malheureusement l’insécurité juridique et la perturbation du trafic juridique dans le monde des affaires. Le panafricanisme notarial n’est pas des moindres dans notre motivation, nous avons voulu des écrits africains pour que par exemple, le jeune chercheur qui s’intéresse aux questions notariales trouvent des informations fiables, actualisées et contextualisées aux réalités africaines dans notre œuvre.
Le département de Filingué abrite du 22 au 29 janvier 2023, la 6ème édition du festival Dokin-Iska Dan Fillingué initié par une association qui porte le même nom. Ce festival est inspiré par l’histoire mythique et légendaire du cheval Dokin-Iska Dan Fillingué. En effet, Dokin-Iska Dan Filingué est un cheval de sport ayant marqué son temps lors des courses hippiques. Pour célébrer l’histoire de ce célèbre cheval qui incarne un aspect de la culture nigérienne, une association dénommée «Dokin-Iska Dan Filingué» a vu le jour. Dans cette interview, M. Assoumana Mallam Issa, l’ancien ministre de la Renaissance culturelle, des arts et de la modernisation sociale, président de ladite association revient sur l’idée de la création de l’association et l’intérêt de ce festival qui tente de s’imposer parmi les grands événements culturels de notre pays.
M. le président, que signifie Dokin-Iska Dan Fillingué ?
Merci de m’avoir donné cette opportunité de parler de notre association et de son événement qui s’impose désormais comme un événement international. Dokin-Iska Dan Filingué, c’est effectivement le nom de notre association. Celle-ci regroupe les ressortissants des départements de Balleyara, d’Abala et de Filingué. Vous savez très bien que ces trois départements constituaient à l’époque l’ancien département de Fillingué et c’est tous ces départements qui étaient honorés par l’histoire et la légende du cheval Dokin-Iska Dan Filingué, qui a été un cheval internationalement reconnu du point de vue de sa vitesse et de ses prestations lors des courses hippiques.
Au début de cette organisation, c’était un comité qu’on mettait en place pour organiser les courses hippiques chaque année avec à la clé un prix. Il y a eu 4 éditions comme ça ! Et au bout de la 4ème édition des examens et analyses ont été faits et ont permis aux organisateurs de dégager des perspectives. Et l’une des perspectives c’était de transformer ce comité en une association qui aura entre autres objectifs la contribution au développement local du terroir que je venais de décrire, la promotion de la culture et la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
Du 22 au 29 janvier, le département de Filingué accueille le festival international qui porte le nom de votre association, Dokin-Iska Dan Filingué. Pouvez-vous nous parler de l’importance de cet événement ?
En 2021 on a créé l’association Dokin-Iska Dan Fillingué, et j’ai été élu président de ladite association. Nous avons déjà notre agrément qui est sorti au niveau du Ministère de l’Intérieur et nous organisons entre autres activités le festival Dokin-Iska Dan Filingué. La 5ème édition que nous avions organisée et la 6ème que nous organisons depuis le 22 janvier sont une occasion plus large de promouvoir la culture au-delà de la course hippique. Il y a naturellement la course hippique, la course des chameaux mais nous avons donné un autre contenu culturel au festival.
Quel est le menu du programme de cet événement ?
L’année passée nous avions organisé une compétition de lutte traditionnelle à l’issue de laquelle on a sélectionné 10 jeunes des 3 terroirs et nous les avons amenés en stage à Niamey avant le Sabre national qui s’est tenu à Diffa. Je dois préciser que parmi ces 10 personnes nous avions 2 qui ont été retenues dans l’équipe régionale pour participer au Sabre national. Nous avons également procédé à la démonstration du tir à l’arc. Cette année on aura une compétition de lutte traditionnelle des Touareg de Bonkoukou. Nous allons mettre des trophées en jeu pour qu’il y ait un tournoi de cette lutte-là qui est spécifiquement une lutte entre les jeunes de cet espace. Il y a également une compétition culturelle autour de la guitare traditionnelle qu’on appelle ‘’Komça’’. Vous savez, Filingué est l’espace reconnu où on a déniché d’excellents joueurs de Komça à l’image de Aragouza que vous connaissez ; il est de la commune rurale de Sanam. Nous avons toutes ces activités qui sont au menu.
Nous avons également invité des chefs traditionnels, les responsables des communes, les responsables des 13 départements de la région de Tillabéri qui seront à Fillingué le 28 janvier où nous allons organiser un important forum. Soit dit au passage, l’année passée nous avons organisé également un forum sur la stabilisation des communautés dans la zone des trois frontières. Cette année le forum porte sur la parenté à plaisanterie comme un outil de promotion de la cohésion sociale dans la zone des trois frontières. Nous avons convié deux experts qui sont en train de travailler et qui vont nous faire des présentations pour que chacun connaisse l’origine de la plaisanterie entre son ethnie et l’autre et qu’il puisse savoir en quoi cette plaisanterie peut-elle contribuer à renforcer la cohésion sociale dans un contexte d’insécurité comme celui que vit la région de Tillabéri et le Niger tout entier. Et nous estimons que ce forum-là est une très belle occasion puisqu’il va permettre aux populations du Mali, du Burkina et du Niger de se mettre ensemble et d’examiner ces cousinages à plaisanterie qui est une sorte ‘’instrument de médiation culturelle transfrontalier’’.
L’organisation de ce genre d’événement nécessite beaucoup de moyens. Avez-vous déjà des partenaires prêts à accompagner la 6ème édition de ce festival ?
Oui naturellement quand on organise ce genre de festival, il faut mobiliser beaucoup de moyens. Je crois sans me tromper qu’aujourd’hui après la Cure Salée, le festival de l’Aïr, le festival de Dokin-Iska est l’un des plus grands événements nationaux qui a même une envergure internationale puisqu’il y a les chevaux du Nigéria, du Tchad, du Burkina Faso et même du Sénégal qui participent à la course. A la date du dimanche passé nous avions environ 300 chevaux qui étaient déjà sur place et chaque jour ce n’est pas moins de 20 chevaux qui rentraient. Donc nous avons nécessairement besoin de moyens pour organiser une telle activité.
Comme je le disais, c’est le troisième événement national il faudrait pour cela que nous mobilisions suffisamment de moyens en termes d’hébergement, de restauration et de logistiques pour organiser les activités contenues dans le programme. Nous avons vraiment le soutien de la République du Niger à travers la Primature. Vous savez c’est le Premier ministre, Chef du Gouvernement, SE. Ouhoumoudou Mahamadou qui est le parrain de cet événement. On espère qu’il sera à la fête puisque le clou de la cérémonie c’est le 29 avec la remise des prix. Et nous avons les ministres de l’Agriculture, de l’Élevage qui sont toujours avec nous. Nous avons le Ministère de l’Intérieur de même que le ministère des Affaires étrangères qui sont concernés à travers le forum que nous organisons. Ce festival devient donc un important événement, je peux dire même interministériel qui prend de plus en plus de l’ampleur et pour lequel nous avons fait beaucoup d’efforts pour mobiliser les partenaires qui se sont manifestés sur le plan national et international. Cette année nous avons la particularité de bénéficier de l’appui financier de l’UEMOA, de la CEDEAO et de Plan Niger qui est en train de nous accompagner techniquement.
Avez-vous un message particulier à l’adresse des festivaliers ?
Le message que j’ai à l’endroit de la population du Niger et les partenaires c’est de dire que le festival Dokin-Iska Dan Filingué est un grand espace de plaidoyer, un grand espace de promotion de produits locaux, un grand espace de promotion de la paix, de la culture que nous créons et qui mérite que chacun soutienne son expansion. Que chacun participe pour que nous puissions développer le tourisme culturel dans notre pays puisque le festival Dokin-Iska Dan Fillingué, à l’image de la Cure Salée et du Festival de l’Air, est un événement annuel.
Le Comité multi acteurs consultatif chargé d'assurer l'amendement et la validation du rapport provisoire et final de l’étude de l’UNESCO sur le développement de l'universalité de l'Internet au Niger s’est réuni en atelier de pré-validation le jeudi 4 novembre dernier à Niamey. Au cours de cette réunion les experts ont présenté aux membres dudit Comité un rapport provisoire d'évaluation de l'utilisation des indicateurs de l'universalité l'Internet initiée par I'UNESCO.
Présidant la cérémonie de l’ouverture de l’atelier, en présence du Directeur de la Chaire de l’UNESCO sur les pratiques émergeantes en technologies et communication pour le développement et Coordonnateur du LASER-CPS UAM de Niamey, le secrétaire général du Ministère de la Poste et des Nouvelles technologies de l’information, M. Sidi Mohamed Raliou, a souligné l’importance de cette étude en cours sur le développement du numérique dans notre pays. «Au Niger, «on constate une très forte pénétration des technologies numériques, notamment Internet, ainsi que leur apport dans tous les domaines de l'activité humaine», affirme le SG du ministère des Nouvelles technologies de l’information. En effet, le taux de pénétration serait passé de 10,2% à 30,10% dans la même décennie. Au sujet de ces statistiques encourageantes, mais qui varient d'une source à une autre, le Ministère attend des experts, l'harmonisation de leurs chiffres.
La conduite de cette étude d'envergure agréée par le ministère et l'UNESCO est vouée ainsi à recueillir des données statistiques et des opinions diverses mais fiables sur les pratiques et les expériences numériques de notre pays. «Mais, objectivement, l'accès reste l'apanage d'une certaine catégorie sociale, généralement les jeunes, les fonctionnaires, les milieux économiques en un mot, les personnes lettrées et plus ou moins aisées», reconnait M. Sidi Mohamed Raliou. Il a estimé pourtant que l’internet peut offrir à toutes les couches sociales des opportunités d'émancipation incroyables comme par exemple les activités commerciales formelles autant qu'informelles par le biais de la publicité numérique sur les plateformes des réseaux sociaux telles que Facebook et WhatsApp.
Les défis à relever sont nombreux et appellent l'implication de tous relativement à l'éducation aux médias numériques, au renforcement des capacités et des compétences des usagers de l'Internet, à la formation, à l'amélioration des politiques publiques qui adressent les nouveaux enjeux liés à Internet. Mais aux côtés des autorités nigériennes, l'Unesco, l'institution faîtière en matière d'éducation, de science et de culture, attache du prix à l'universalité de l'Internet qui doit nécessairement recouvrir une dimension culturelle et pédagogique de portée mondiale.
Aussi, a-t-il salué, le dévouement de tous ceux qui œuvrent pour l'aboutissement de ce projet. M. Sidi Mohamed Raliou a fait une mention spéciale au Pr. Diallo Boubacar, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l'Université Abdou Moumouni, également Coordonnateur du Laboratoire Sahélien d'Etudes et de Recherche sur les Conflits, la Paix et la Sécurité de l'Université (LASER-CPS UAM), et au Pr. Alain Kiyindou, Directeur de la Chaire de l'UNESCO des Pratiques émergentes en technologies et communication pour le développement qui vient de l'Université Bordeaux Montaigne en France.
Dans le cadre de l’organisation de la 33èmeédition du sommet de l’UA Niger-2019, le CCFN Jean Rouch de Niamey organise une exposition d’œuvres d’art, dénommée "Trésor du Niger". Le lancement de cette exposition qui s’étend sur trois mois a eu lieu le 28 juin dernier. Les œuvres exposées appartiennent à deux collections : la collection MASNAT de l’honorable Ibrahim Mohamed et la collection MARIDAS de Mme Abdou Saleye Mariama Dasilva. Ces collections sont installées au Musée National Boubou Hama de Niamey et dans l’enceinte du CCFN de Niamey. Le but de cette exposition est de permettre aux visiteurs, de découvrir durant les activités de la conférence UA19 et après, les richesses culturelles du Niger dont certaine tendent à disparaitre.
Le président de l’association MASNAT, M. Ibrahim Mohamed a relevé que sa collection est l’une des plus anciennes du Niger. « Ça fait des années que nous sommes en train de rassembler et de collectionner ces bijoux touareg des régions d’Agadez et de Tahoua. C’est un travail "titanesque", qui demande beaucoup de patience et d’efforts, avec des kilomètres à parcourir » a-t-il précisé. Les différentes pièces qui composent la collection Masnat, sont des fresques, des bijoux touareg du Niger (Hameyssa, des wikis, des takaza), des bracelets, des chevrières, des croix, des pendentifs pectoraux etc. « C’est toute une panoplie de bijoux anciens très rares et en voie de disparition. Une grande partie de ces bijoux est fabriquée avec de l’argent que les forgerons touareg ont fait fondre et transformé en bijoux avec de l’acide perdu ou avec des martelages et c’est ce qui fait la beauté et la particularité de ces bijoux faits à la main », a témoigné le président de l’association Masnat.
La collectionneuse Mme Abdou Saleye Mariama Dasilva, a pour sa part, indiqué que sa collection reste à la disposition du CCFN afin de participer à la valorisation du patrimoine culturel du Niger. Elle s’engage à accompagner le CCFN à travers sa collection qui a pour but de revaloriser, de conserver et de préserver notre patrimoine culturel qui est en voie de disparition et presque méconnu par nous. Sa collection est composée de coton (de la plantation jusqu’aux différents produits finis). « Nous avons reconstitué aussi le décor d’antan d’une case, au départ avec des canaris, des écuelles en bois, des calebasses et des tasses en émail, des pagnes ; nous avons choisi ces principaux objets pour illustrer un peu comment on utilisait ces ustensiles pour les trousseaux de la jeune mariée » a-t-elle expliqué.
L’institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH) de Niamey en collaboration avec l’Ambassade d’Espagne au Niger a procédé, hier, matin, a une exposition des Manuscrits Arabe et Ajami (MARA). Cette initiative intervient après un atelier sur la numérisation et la conservation des manuscrits, organisé à l’attention des agents de l’IRSH par l’Ambassade d’Espagne au Niger.
Le MARA (Manuscrits Arabes Ajamis) est l’un des sept (7) départements de recherches qui composent l’Institut de Recherches en Sciences Humaines (IRSH) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Ce département dispose d’un fond de manuscrits évalué en 1995 à environ quatre mille volumes, dont les dimensions sont inégales. Certains de ces manuscrits sont composés d’une (1) page tandis que d’autres avoisinent les cinq cent (500) pages.
Les disciplines traitées sont : l’histoire, en particulier celle de l’époque précoloniale, la théologie musulmane, l’astrologie, la littérature arabe, la poésie religieuse en langues africaines et arabe, des traités en sciences occultes, la dissertation en droit, la mystique musulmane, la médecine locale, la pharmacopée, des traités politiques, des notices biographiques sur des personnalités politiques et religieuses.
Sur les 4000 manuscrits que compte le département des manuscrits, un sur dix (1/10) est dans un état de dégradation avancée. Certains seront même irrécupérables si aucune mesure urgente n’est envisagée. C’est pour répondre à ce défi que l’Ambassade d’Espagne au Niger à travers son service culturel et le Bureau technique de la coopération espagnole (AECID), a financé, en septembre 2018, la formation du personnel de l’Institut en technique de conservation des manuscrits. Cette formation a été conduite par M. Javier Tacon Clavain de la Bibliothèque Historique de l’Université de Madrid.
L’exposition organisée rentre dans le cadre de la restitution des travaux dudit atelier, mais c’est aussi une occasion de porter à la connaissance du public l’existence de ces manuscrits. L’Ambassadeur d’Espagne au Niger, SE Ricardo Mor Sola a saisi cette opportunité pour visiter plusieurs services de l’IRSH. Il a remercié le Directeur Général de l’IRSH pour lui avoir donné l’occasion de visiter le siège de l’Institut.
De nos jours, les femmes excellent dans tous les domaines. Et le domaine artistique et culturel ne fait pas exception. Les stéréotypes commencent à tomber. Les femmes investissent ce domaine et arrivent à le marquer de leurs empreintes. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes célébrée chaque année du 8 mars, nous allons à la découverte de quelques artistes femmes qui sont passionnées de leur art. Ces héroïnes se prononcent aussi sur la journée de 8 mars, sur l’exercice de leurs métiers et donnent des conseils à leurs jeunes sœurs qui veulent embrasser la carrière artistique. La première de cette série de témoignages est Lou Djehinan Véronique alias Loulou Véro danseuse, interprète et chorégraphe ivoirienne âgée de 28 ans. Loulou réside à Niamey depuis 2015. Elle exerce cet art chorégraphique depuis 2004 et est la présidente d’une association dénommée ‘’K danse’’.
Pour Loulou Véro, la journée des droits de la femme est vraiment spéciale. C’est une belle occasion offerte par les femmes et pour les femmes de faire le bilan des luttes menées et de voir ce qui a été fait et ce qui doit être fait. Une opportunité pour elles d’échanger sur les conditions de vie des femmes qui ne sont guère enviables. Si les femmes sont numériquement majoritaires et parfois bien représentées dans toutes les sphères, elles sont cependant mal écoutées. «On les retrouve partout, bien qu’elles n’occupent pas assez de places de responsabilité. Donc, le 8 mars est mis à profit pour débattre de toutes les questions touchant à l’aspect genre», souligne cette artiste. Selon Loulou, la femme a des potentiels, elle a de la valeur. Il suffit seulement qu’elle l’exploite et qu’elle l’exploite bien. «Quand la femme est épanouie, c’est la famille qui l’est. C’est pourquoi, il faut la soutenir dans ses actions de tous les jours», ajoute-elle.
Pour Loulou, son potentiel à elle est sa source d’inspiration dans son travail de recherche, de création et de tout ce qui touche le genre féminine. Et, en tant que femme, elle dit se battre aux côtés des hommes pour faire face à la dure réalité de la vie et se faire une place au soleil. «Je suis danseuse depuis toute petite et j’ai commencé à me professionnaliser en tant que danseuse, interprète et chorégraphe depuis un certain temps. Certes, ce n’est pas chose facile mais avec la passion et la détermination, il faut foncer. Et la récompense suit nécessairement. Aujourd’hui, j’arrive à joindre les deux bouts», dit-elle avec fierté. «Je suis une artiste engagée dans la culture depuis un certain temps et cette journée, je la fête durant les 365 jours pour que notre droit en tant que femme soit respecté. Nous devons construire nos pays, chaque fille doit jouer sa partition et les fêtes comme celle du 8 mars sont là pour le rappeler», ajoute la chorégraphe.
A en croire Loulou, ce métier a changé sa vision des choses, surtout culturellement parlant. Cela l’a aidée financièrement et lui a permis de s’exprimer partout en tant que femme et surtout de s’exprimer avec son corps comme le veut bien ce métier de danseuse. « Pour moi, être femme ce n’est pas seulement faire des enfants, nous avons besoin de nous exprimer sur son talent», soutient-elle.
Il est admis que l’Afrique est riche de sa culture qui est portée à la fois par les hommes et les femmes. Selon les explications de Loulou, la femme artiste a besoin de soutien pour faire valoir son savoir-faire. Si les femmes artistes nigériennes sont soutenues à travers différentes formations, les lignes allaient bouger plus que ce que l’on connaît aujourd’hui. «La promotion de la culture doit se faire avec nous et avec la participation de tous. Essayons de valoriser nos us et coutumes, organiser des grandes rencontres d’échanges, des formations pour professionnaliser les métiers artistiques. La femme nigérienne se bat et elle assure. Dans l’avenir, les femmes qui sont dans l’art seront les pionnières de la culture et sauront porter haut le drapeau du Niger partout en Afrique et dans le monde entier», croit fermement Lou Djehinan Véronique.
Cette professionnelle de la danse saisit cette occasion pour prodiguer des conseils à ses soeurs désireuses d’embrasser la carrière de danseuse. «J’encourage mes sœurs à réaliser leurs rêves. Je leur dis de faire de la danse une vraie passion. Pour faire connaitre notre culture, il faut l’aimer et bien l’exercer», déclare Loulou. Ce qui est important, d’après elle, c’est d’être motivé, de chercher, de créer, d’innover dans tout ce qu’on fait. «Une bonne dose de courage et un mental de fer. Si vous avez tous ces ingrédients vous pourriez défier tout obstacle. Et au final, l’art nourrit bien son ‘’Homme’’», assure-t-elle.
Du 2 au 6 septembre dernier, la ville de Kara en République togolaise a accueilli la 15ème édition du Festival scientifique et culturel des Clubs Unesco Universitaires de l’Afrique de l’Ouest (FESCUAO). Quatre (4) pays sur six (6) ont répondu présent à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir. Pendant cinq (5) jours, la population de la ville a témoigné du talent des jeunes étudiants dans le domaine de la culture et de l’art mais aussi au partage des idées et des connaissances dans plusieurs domaines. Conformément aux activités statutaires de ce festival, chaque pays participant a présenté une danse traditionnelle (Ballet), une danse moderne, une pièce théâtrale et une communication sur les thèmes spécifiques aux pays en lien avec le thème central, qui est « Jeunesse, numérique et paix : Circulation des biens cultuels en Afrique de l’Ouest ».
Tous les pays ont présenté une danse traditionnelle à cette rencontre. Le principe, à travers ces danses, c’est de permettre à chaque pays de puiser au sein des traditions, coutumes et histoire de son peuple, un événement qu’il partagera avec les autres.
Le Niger a présenté le Bianou, une fête qui se tient chaque année dans la cité historique d’Agadez au Palais du sultan de l’Aïr. Le Burkina Faso a choisi de partager un portrait d’un pan de l’histoire de la princesse Yennenga, ancêtre des Mossi. Yennenga, a expliqué le président du Club UNESCO des Amis des Universités Ouaga 1 et 2, M. Dieudonné Hein, était une intrépide guerrière qui, au cours d’une expédition, s’égara en pleine forêt. Le Mali, quant à lui, a présenté l’histoire des cérémonies des mariages des jeunes princes. Dans ce ballet présente comment se font le choix des femmes des princes et les festivités du mariage. Et le Togo a présenté un mixage des pas des danses traditionnelles des communautés togolaises. Chacune de ces danses a duré au minimum 45 minutes.
Sorti en 2018, « Ma belle-mère Ma Coépouse », 75 mn du réalisateur nigérien Moussa Hamadou Djingarey, était en projection panorama au FESPACO 2019. Tourné à Agadez, ville du nord Niger, « Ma belle-mère Ma Coépouse » porte sur la vie d'un jeune couple, Raicha une femme touarègue de 25 ans, mariée à Hamada, un instituteur d’une autre ethnie. La vie paisible que mène ce couple sera mise à rude épreuve par Agaïsha, la mère de Hamada qui, obnubilée par ses préjugés contraint son fils à mettre fin à ses relations avec Raicha.
Le couple a dû recourir à un simulacre de divorce avec la complicité malicieuse d’Aghali, le mari de la mère de Hamada. Le stratagème comporte un arrangement qui fait de Raicha la seconde épouse d’Aghali. La vieille femme, confrontée au casse-tête de la vie polygamique avec son ex belle fille comme coépouse, est d’un comique hilarant. Cette belle-fille s’amuse à agacer la vieille Agaisha avec ses coquetteries et cette dernière s’efforce de les contrer maladroitement…A la fin, la mère de Hamada constatera que sa coépouse n'est rien d'autre que l'ex-femme de son fils. La vieille finit par craquer, suppliant la jeune Raicha de divorcer et de reprendre son mari Hamada, jurant même de veiller à la tranquillité de leur couple.
La morale qui se dégage du film est une leçon à l’intention de ces nombreuses belles-mères mégères. C’est du moins ce que pense le réalisateur.
Avec « Ma belle-mère Ma Coépouse » le réalisateur Moussa Hamadou Djingarey semble opérer un changement de registre dans ses fictions. Comparativement à «Hassia, amour ou châtiment » ou « Le pagne » dans lesquels le réalisateur est sur des sujets qui évoquent surtout la souffrance, causée par le mariage précoce et forcé, le viol et leurs conséquences, ce dernier film est plutôt amusant, même si on y retrouve des thèmes des films précédents : le mariage, la femme, la famille, la tradition, la religion.
Le réalisateur nigérien met également en lumière la vieille ville d'Agadez. Il filme admirablement cette ville dont certains quartiers sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Son casting avec des acteurs que l’on voit à l’écran pour la première fois, Aboubacar Hamma, Mariama Boukari, Djamila Almoctar, Bachir Djibo est une réussite.
Initié en 2001 comme produit d'appel du tourisme, le festival de l'Aïr à eu lieu cette année à Iferouâne, une commune située à l'extrême nord du pays. Placée sous l'autorité du premier ministre Brigi Rafini, l'édition de cette année fait une part importante à l'imzad, une vièle monocorde très respectée chez les Touaregs du nord Niger qui est menacée de perdition. Aitock Mohamed, ancien ministre et organisateur de ce festival explique : " l'imzad est le nerf sciatique de La culture touarègue.
C'est un vecteur de valeurs morales qui permettent une vie harmonieuse au sein de la société. C'est hélas une tradition qui se meurt à petit feu par manque de relève".
Plusieurs délégations venues de quatre coins du Niger y ont pris part. On note aussi la présence de l'Algérie et du Mali dans les différentes compétitions culturelles. Un plaisir pour le premier ministre du Niger : " vous êtes chez vous ici à Iferouâne.
Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid a procédé, le samedi 18 mars 2023 à Gadabedji (Département de Bermo) au lancement officiel de la 1ère édition du Festival de la paix en zone agro-pastorale. Une édition qui coïncide cette année avec la Journée Nationale de l’Artisanat que le ministre n’a pas manqué de mettre en exergue, s’est déroulée en présence du ministre d’Etat à la Présidence, M. Rhissa AG Boula, des délégations des festivaliers venus des régions de Tahoua, Zinder, Agadez et Maradi, mais aussi des artisans de toutes les régions de notre pays.
Placé sous le thème «Intercommunalité-cohésion sociale-paix et sécurité», ce festival de la paix en zone pastorale est initié par un groupe de leaders engagés à accompagner l’Etat dans sa mission de renforcement de la cohésion sociale et de la sécurité communautaire. Cette initiative est motivée par la crainte de contamination de la dite zone au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans certaines régions du pays et la persistance des foyers de tensions dans des pays avec lesquels le Niger partage de longues et poreuses frontières. Il s’agit pour les organisateurs de ce festival, de mobiliser les énergies disponibles pour préserver les paisibles populations qui habitent dans cette zone, contre l’installation de l’insécurité en se focalisant sur la dynamique des conflits vifs et ou latents. L’objectif visé étant de contribuer au renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale en se basant sur les valeurs socioculturelles traditionnelles indispensables pour le maintien des bonnes relations humaines au sein de la société.
Plusieurs activités, ponctuées d’intermèdes musicaux et culturels ont eu lieu lors de cette première édition. Il s’agit des communications sur des thèmes tels que le banditisme et la lutte contre la pénétration des terroristes ; le dialogue entre acteurs ; la gestion des ressources partagées ; la contribution des communes en lien avec les thèmes présentés. Il y a eu également une déclaration des jeunes ; des messages de la société civile et des organisations paysannes. Ces communications ont été animées par des panelistes tels que Dr Elbak Adam, Dr Ali Saley, Dr Bodé Sambo et le Col. Directeur de la réserve de Gadabedji.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, a rappelé que ce festival est une initiative intercommunale qui vient à point nommé car le contexte actuel interpelle tous les acteurs, pour qu’ensemble ils participent au développement de notre pays. «C’est pourquoi mon département ministériel, conformément à sa mission d’encadrement et de promotion de la culture, a accepté d’accompagner cette initiative qui, s’inscrit harmonieusement dans la dynamique de valorisation du potentiel culturel, touristique et artisanal du Niger» déclaré M. Mohamed Hamid. Il a ajouté que l’idée d’organiser un festival portant sur la culture de la paix, cadre parfaitement avec les préoccupations quotidiennes exprimées par les plus hautes autorités du Niger.
Le ministre en charge de la Culture a formulé le vœu de voir ce festival se dérouler dans la fraternité et la convivialité. «L’objectif de mon département ministériel est de voir la culture nigérienne valorisée dans toute sa splendeur. Je vous exhorte à vous approprier ce projet, à faire preuve de discipline, à vous soumettre à toute suggestion visant l’amélioration de cette initiative» a-t-il souhaité.
Pour ce qui est de la célébration de la 30ème journée de la fête de l’Artisanat, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a rappelé que cette fête est instituée en 1992 et elle traduit la concrétisation de la mise en œuvre de la politique nationale de développement de l’artisanat. «Nous allons découvrir du 18 au 19 mars les merveilles de l’artisanat du Niger, en marge de cette première édition du festival de la paix en zone agropastorale dans la région de Maradi» a-t-il dit. Le Ministre Hamid Hamed a ajouté que la mission des artisans consiste à lutter contre la pauvreté, à créer de l’emploi et des richesses. Il estime que le secteur de l’artisanat renferme plusieurs atouts car il occupe plus de 60% de la population et contribue au PIB à plus de 18% et est pratiqué partout au Niger.
Le ministre en charge de l’Artisanat s’est réjoui du fait que les produits de l’artisanat nigérien ont été primés dans plusieurs foires internationales comme au Burkina Faso, en Inde, en Espagne, en Italie et ailleurs. C’est fort de cette distinction remarquable acquise par le secteur de l’artisanat que les plus hautes autorités de notre pays ont, selon le ministre, accordé une place de choix à l’artisanat dans le développement économique et social de notre pays. M. Mohamed Hamid a enfin indiqué que c’est dans le souci de mieux organiser ce secteur que son département ministériel a crée des institutions telle que la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger, contribuant à réduire les difficultés des entreprises informelles du secteur. Il a aussi évoqué les règlements de l’UEMOA, de la CEDEAO et de l’Union Africaine, des mesures qui concourent à harmoniser le secteur de l’artisanat.
En léthargie depuis quelques années, le festival en l’honneur des communautés nomades peuhles wodaabés, le Guerowol reprend de plus bel en cette fin de saison des pluies. Il a eu lieu du 30 octobre au 1er novembre dernier à Foudouk-Natou, dans le département d’Ingall, à 7 km de Mararaba. Expression d’une diversité culturelle, le Guerowol est une belle occasion de se retrouver pour célébrer la cohésion sociale et l’esprit de solidarité. Il est aussi et surtout un bon moment d’intenses activités, où les jeunes hommes déploient leurs talents de séduction d’où le nom Guerowol. Les festivités sont placés se sont déroulés sous la présidence du Ministre en charge de la culture M. Hamid Mohamed en présence de plusieurs partenaires au développement.
Le thème de cette édition 2021, soutenue par le Président de la République, était « l’inclusion sociale et le développement durable des terroirs pour la paix et l’unité nationale ». Une cérémonie traditionnelle des communautés peuhles wodaabés, c’est une fête célébrée pour le culte de la beauté, de l’élégance et de la danse. Le festival Guerowol de Foudouk dans le septentrion nigérien est un cadre fédérateur. Au-delà du symbole culturel, cette édition a eu pour ambition d’être un véritable outil de développement de cette zone, afin que ceux qui détiennent « le savoir-faire en vivent ». Cet aspect de la culture nigérienne doit devenir un attrait touristique et ce rendez-vous a permis de recenser le patrimoine culturel de la zone et de faire du guerowol une cérémonie qui unit au-delà des frontières. Elle réunit lors des éditions des peuples nomades éleveurs et marchands membres de la communauté, venus de toutes les régions du pays et du Burkina Faso, à l’instar de l’Emir du Liptako qui y a assisté pour la première fois. Lors de certaines éditions ils viennent même du Nigeria, du Tchad, du Cameroun ou de la Centrafrique.
Pour Banwo Marafa, natif du terroir, membre de la communauté « ce festival guerowol est un lieu choisi par les chefferies traditionnelles, les lignages, les clans familiaux à la fin de la saison pluvieuse quand les pâturages sont abondants. C’est un worso où la séduction, la beauté, l’amour est très important. L’objectif c’est de faire connaître la culture, la sauvegarder, échanger avec les femmes et les hommes pour connaître leurs difficultés, leurs besoins. Ils ont aussi des séances de sensibilisation sur l’insécurité que rencontrent les populations nomades et surtout le fait de ne pas se laisser endoctriner ou être utilisés par les malfaiteurs pour accomplir de sales besognes. Aussi et surtout trouver du travail pour les jeunes femmes et hommes qui ont des aptitudes professionnelles et qui ont acquis des diplômes ».
Worso guerouol ou la séduction par la beauté
Durant deux (2) jours, du matin jusqu’au soir, des dizaines d’hommes s’alignent en face d’un autre groupe de jeunes filles, ces hommes chantent et dansent tout en brandissant leurs parures, leurs maquillages. A l’issue de cette fête guerowol, ces filles choisissent leurs petits amis, pourquoi pas leurs futurs maris. Ici la beauté est mise en exergue, les hommes aux beaux visages avec des traits fins, des lèvres maquillées se mettent à chanter en chœur. Ils passent du khôl pour avoir des beaux yeux tout autour et tracent les sourcils au charbon et se font dessiner un grand trait de couleur jaune argilée sur l’arête du nez. Ces hommes qui sont à l’honneur ont des yeux qui brillent, un large sourire pour faire apparaitre la denture blanche. Et pour la circonstance, ils se parent des beaux habits, un accoutrement multicolore et des couleurs vives. Tout autour des pieds et des bras scintillent des colliers, des perles, des coquillages. Toujours pour avoir une certaine coquetterie, ces hommes à l’honneur accrochent des plumes presque partout au niveau de la tête soutenus par des grands turbans enroulés tout autour. Ils font des pas cadencés, avec des grimaces au niveau des lèvres, des yeux et des gestes avec leurs bras. Tout en écarquillant les yeux, bornoyant de gauche à droite. Les femmes aussi sont de la partie, avec des coiffes apparentes, genre chignon. Leurs bras et les pieds recouverts de bracelets et de perles. Elles sont là pour admirer le spectacle qu’offrent ces jeunes hommes. Une occasion d’admirer les talents artistiques et esthétiques de leurs potentiels hommes.
« Cette fête a apporté beaucoup pour notre communauté, c’est un moment de retrouvailles, d’echanges entre les communautés, beaucoup ont su que la communauté a des atouts et des potentialités, il suffit juste de les exploiter pour que cela profite à tous. Nous avions étalé nos problèmes aux autorités administratives et coutumières qui étaient bien présentes. Nous avions fait la promotion de nos us et traditions. Nos discussions autour de ce cadre ont fait ressortir le rôle combien important de la culture, et aussi de faire la différence entre les wodaabés et les autres peulhs toucouleurs semi nomades et nomades. Et c’est pour la première fois que le village a échangé avec ces dites autorités. Et, nous pouvons dire que le festival a répondu favorablement à nos attentes. Nos sincères remerciements aux autorités de ce pays, surtout au Président de la République qui ont bien soutenu le festival » a expliqué Banwo Marafa
Retour aux sources
Motivé par l’évolution de la crise sécuritaire, qui a mis à mal le secteur touristique dont vivaient en partie certaines régions, le festival Guerowol visait la création d’un cadre d’expression culturelle, l’initiative, soutenue au plus haut niveau. C’est un « festival communautaire » parce qu’il réunit ceux qui aiment la culture pour magnifier les cultures du Niger », se défend M. Doula Makao, Président du comité d’organisation. Initié par « un fils du terroir à la conquête de sa culture, qu’ils entendent valoriser et promouvoir», Pour cette édition, à la fin du mois d’octobre, le festival n’en est pas moins ambitieux. Il est célébré en général pour les bons pâturages. Les initiateurs, à travers ce rassemblement, prônent le retour à nos valeurs sociétales, l’intégrité, le respect du bien public notamment, qui sont des valeurs qu’incarne encore cette communauté, d’où ce choix de Foudouk », explique M. Doula Makao. Cadre de sauvegarde de nos valeurs cardinales, ce festival est un complément avec toutes les autres manifestations des communautés nomades comme la Cure Salée, le Hotungo… « Il faut innover, créer des initiatives pour que ces festivals purement communautaires soient viables, en créant des emplois aux jeunes » insiste le Président du comité. Les organisateurs souhaitent que ceux qui ont des « initiatives communautaires s’associent pour magnifier la culture nomade. C’est pourquoi, chaque édition, le festival apporte des innovations.
Madame Zada Annatou Seydou, Conseillère du Président de la République a declaré que le Niger est un pays très vaste, composé d’une riche variété de communautés, avec chacune sa culture, ses traditions, ses us et coutumes, si intéressant à découvrir. « Nous sommes donc allés à la rencontre de nos frères et sœurs de Foudouk pour partager avec eux les joies de la fête annuelle du Guerewol, une fête de convivialité, de fraternité, de rapprochement, de cohésion et d’échanges. Elle a été grandiose et riche en événements. Les populations de Foudouk très heureuses de nous voir venir leur rendre visite et passer ces quelques jours de festivités avec eux, ont aujourd’hui la certitude, l’assurance, qu’ils ne sont pas laissés pour compte et que le Président de la République, SE Mohamed Bazoum, soucieux du bien-être de sa population en lui assurant une bonne Education, une autosuffisance alimentaire, une sécurité, un accès à l’eau potable et aux soins de santé, ne les oublie pas. Le déplacement à Foudouk des autorités et des Partenaires techniques et financiers en est une parfaite illustration des soucis du Président et de son intention de faire du Niger un havre de paix, un pays leader, un pays émergent avec une population épanouie et unie »
Docteur Bodé Sambo, Conseiller à la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix d’affirmer que les Wodaabe sont un peuple nomade mobile au cours de toute l’année pour valoriser des ressources pastorales complémentaires. Chaque lignage constitue un village mobile. Les membres d’un même lignage ne se rassemblent qu’au cours du Worso pendant une semaine. Au-delà du rassemblement c’est un moment de communion, de l’unité entre les familles du lignage mais aussi avec d’autres lignages pour renforcer la cohésion sociale. Pendant le Worso les jeunes chantent et dansent au rythme du Guerewol, tandis que les sages règlent les différends entre familles et entre lignages, en raffermissant les liens sociaux. Ce type de rassemblement culturel spécifique au groupe Peul Wodaabe est une belle occasion à promouvoir au Niger dans le cadre de la consolidation de la paix entre les communautés.C’est en effet l’occasion saisi lors du Worso de Foudouk des Wodaabe Bigawa d’Agadez, une tradition à soutenir dans le cadre de la promotion de nos valeurs culturelles. »
Des activités connexes comme la course des chameaux, les défilés des troupes, renouer les liens d’amitié et de fraternité entre les communautés. Des activités parallèles qui mobilisent bon nombre de participants et qui suscitent un réel engouement. Des jeunes gens s’entrainent des semaines durant pour gagner des prix et faire la fierté de toute une communauté. Des messages sur la paix, des débats sur la coexistence pacifique ont marqué aussi ce festival.
Guerowol c’est aussi des espaces aménagés pour l’exposition vente des objets de valeurs du terroir, de plus belles créations sur le marché, des expositions des nattes, des perles et bracelets confectionnés à la main, des lits aux magnifiques décorations, des tissus culturels brodés, des poteries décorées. Ces femmes exposent leurs créations qu’elles ont mis des mois à confectionner pour espérer les vendre au grand bonheur de leurs familles. Il y’a eu des visites au niveau des sites patrimoniaux, ce patrimoine présenté dans toute sa splendeur aux festivaliers qui ont fait le déplacement en masse. Des nombreuses opportunités sont ainsi offertes pour faire connaitre Foudouk dans sa diversité culturelle, économique et sociale.
Balleyara, ville située à une centaine de km de Niamey, a la particularité d’avoir une forte communauté touareg. Mais, curieusement, au sein de laquelle l’on parle plus la langue zarma que le tamasheq. C’est en effet, à l’idée de mettre en lumière la culture touareg dans cette partie du Dallol qu’est organisé, du 8 au 9 janvier 2022, dans la localité, le Festival Kel Tamasheq, sous le signe de la coexistence pacifique et parenté à plaisanterie. Ainsi, à l’ouverture du festival, plusieurs troupes artistiques Gourmantché, Zarma et Touareg ont annoncé, de par leurs prestations, les couleurs de cette troisième édition qui réunit au chef-lieu du canton de Tagazar, les communautés de la région, après le Mali en 2016 et le Burkina Faso en 2019.
Cette rencontre culturelle internationale, à l’initiative de l’association Imarhane Intidit a pour vision l’unification, la culture de la cohésion sociale et la valorisation du patrimoine culturel des touaregs de la zone, dans le contexte sécuritaire.
Des milliers de festivaliers, à dos des chameaux, en véhicule et même à pied, sortaient de toutes les rues et convergent massivement vers le CES de Balleyara où sont installés, pour la circonstance des tentes nomades, des stands artisanaux, des bâches et des chaises pour le public à la cérémonie, et un podium en plein air. Des nombreux leaders traditionnels des cantons et groupements amis et voisins ont notamment fait le déplacement de Tagazar, à la tête de fortes délégations.
«Tagazar, c’est la cité de paix», a clamé l’honorable Alhassane Albadé, chef de canton hospitalier envers ses hôtes de marque, parmi lesquels le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’artisanat et le gouverneur de la région de Tillabéri. Il a affirmé que le festival est un grand événement pour la communauté Kel Tamasheq en particulier, dont il ressort l’identité culturelle dans la cohésion sociale. Selon le chef de canton, ladite communauté entretient la parenté à plaisanterie avec les gourmantchés, les songhaïs, les goubés, les gobirawa et presque toutes les autres ethnies du Niger. «Kel Tamasheq a alors, ici, aujourd’hui, à Balleyara, réuni ses cousins pour faire renaitre la coexistence pacifique», indique l’honorable Alhassane Albadé.
A cette occasion festive, il a été présenté, aux autorités et au public, la Croix de Tagazar qui ressemble plus à celle dite d’Agadez, en forme de peau de prière, mais avec un sabre signe de gloire.
Durant les deux jours de festivités les participants ont vécu sous les couleurs et dans l’ambiance de la riche culture tamasheq, dans un élan de solidarité et de brassage entre les communautés. Le Gouverneur de la région de Tillabéri a loué à juste titre l’organisation éclatante de l’événement centré sur «l’affirmation de soi» à travers l’identité culturelle. Il rappelle que la cohésion sociale est un vœu cher aux autorités de la 7ème République.
Le canton de Tagazar est composé essentiellement des touareg dont les jeunes surtout parlent peu le tamasheq. Le festival est principalement destiné à ses jeunes.
Mettre en lumière la culture Kel Tamasheq
Ce festival a été un véritable cadre d'expression et de promotion de la culture Kel Tamasheq, peu connue. Placé sous le thème "La cohésion sociale des communautés nomades et sédentaires à travers le voisinage pour une coexistence pacifique et une paix durable au Sahel'', ce festival de portée internationale a enregistré la participation des communautés Kel Tamasheq et leur diaspora venues de plusieurs pays, notamment la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Soudan, le Ghana etc.
Lors cette rencontre culturelle, le président de l'Association Imarhane Intidit, M. Tahirou Abdalhif a rappelé que les objectifs recherchés à travers ce festival est de renforcer la cohésion sociale entre les communautés touareg, de faire ressortir l'apport de l'association Imarhane Intidit dans le cadre de la recherche de la paix et la sécurité en intensifiant les séances de sensibilisation des communautés, de revaloriser la culture Tamasheq, de lutter contre toute forme de discrimination humaine, de renforcer la langue Tamasheq, etc.
Le président de l’Association sollicite les dirigeants de l’Afrique de l’ouest, notamment ceux du Burkina Faso, du Mali et du Niger (où vivent des communautés Kel Tamasheq) à soutenir leur organisation dans sa noble mission de l’unité internationale de Kel Tamasheq de la sous-région afin de contribuer au développement, à la paix et à la sécurité.
Abdoul Aziz Ibrahim et Ismaël Chékaré, Envoyés Spéciaux
Le festival Kel Tamasheq, tenu du 8 au 9 janvier derniers à Balleyara, a été une véritable vitrine du brassage culturel et social qui caractérise le canton de Tagazar, composé principalement des Touaregs qui ne parlent pas le Tamasheq. Il fallait ainsi ce festival pour renouer avec l’un des grands aspects de l’identité de la population que représente sa langue. Outre cette dernière, la population de Tagazar s’identifie à travers plusieurs symboles culturels de la grande communauté Touareg dans sa généralité, et particulièrement désormais à une 22ème croix au Niger, la croix de Tagazar présentée à l’occasion dudit festival. Loin de vouloir dissocier un peuple des autres communautés, l’insigne marque simplement l’histoire du canton, car comme le dit une grande figure panafricaine, «un peuple sans histoire est monde sans âme».
Dans l’histoire des Touaregs en général, les croix rappellent des moments ou souvenirs très importants. Au Niger on en compte 22, après celle de Tagazar. Selon M. Abdourahamane Mohamed, un homme de la culture connu pour son attachement aux grandes rencontres telles que la Cure Salée, le festival de l’air, rencontré au festival Kel Tamasheq, «la Croix d’Agadez est la mère de toutes ces croix». Celle-ci, faut-il le souligner, est considérée comme un monument, un symbole plutôt national que communautaire. Elle est d’ailleurs utilisée comme insigne par plusieurs corps de nos forces de défense et de sécurité (FDS). Au regard du symbole de sa croix, le chef de canton soutient que le Tagazar a été créé pacifiquement. «Ce n’est pas par la guerre que nous sommes venus nous installer. C’est par des négociations», déclare Amirou Alhassane Albadé. A l’en croire, les autorités coutumières de la région sont résolument engagées à préserver cette paix face à la menace sécuritaire.
Le Tagazar a particulièrement la chance d’être au carrefour des civilisations du Niger qu’est la région du Dallol Bosso. Il entretient d’étroites et fraternelles relations avec principalement ses voisins de part et d’autre. «Avec le département de Loga notamment, c’est une coexistence pacifique renforcée par le cousinage à plaisanterie qui règne depuis fort longtemps, entre la communauté touareg et celle des zarmas goubey», affirme l’honorable Amirou Alhassane Albadé.
Confortablement assis sous l’une des tentes nomades installées dans la cour du CES Balleyara, site du festival Kel Tamasheq, Abdourahamane Mohamed affirme que toutes les cultures du Niger sont riches. Mais connaissant naturellement mieux la sienne que celles des cousins, dit-il, il n’en tarit pas d’éloges. Ce jour-ci, première journée du festival, les hommes Touaregs sont presque tous habillés en grand boubou, bleu, blanc ou homogène, la tête enturbannée, le visage entaché par le tourkoudi, ils marchent sur des chaussures en cuir communément appelés balka. Certains portent en bandoulière le traditionnel sabre, d’autres tiennent en main de cravache. «Cela symbolise la bravoure, interpelle aux respects des règles de société contre les interdits et certaines pratiques», explique notre interlocuteur. Aujourd’hui, certains symboles culturels restent encore présents dans les habitudes mais souvent de manière banale ou inappropriée. C’est le cas du fameux tourkoudi, le turban de couleur violet-aubergine, brillant et délavé, que portent des adultes, des femmes et des sages, spécialement lors des cérémonies de réjouissance, qui a tendance à l’être partout et par tous. «Couramment nous portons tous surtout le turban blanc ou bleu, un peu léger», a-t-il indiqué.
Abdourahamane Mohamed souhaite que les communautés se complètent davantage, au Niger, par la cohésion sociale et la parenté à plaisanterie. La jeunesse de Tagazar devrait quant à elle s’intéresser à sa langue maternelle. «Dans d’autres communautés Touaregs du pays, le Tamasheq est parlé et écrit. Il y’a même des programmes à la radio dans cette langue», dit-il. Le festival Kel Tamasheq devrait alors servir de déclic pour cette jeunesse appelée à ne pas perdre de vue ses valeurs culturelles.
Le Tagazar dérivé du mot «Ighazar» qui signifie en langue Tamasheq «Pays de l’eau» est à la fois le nom de l’unique commune rurale du département de Balleyara et celui de l’un des plus vieux cantons du Niger qui existe depuis la période précoloniale. L’avènement de la colonisation dans le Dallol Bosso, à partir de 1901, a été suivi de la réorganisation de plusieurs cantons dont le Tagazar. Il est reconnu administrativement, depuis lors, dans sa position géographique limitée à l’Est par Loga, au Sud-Est par Dosso, au Sud par oygolo, au Sud-Ouest par le village Dan Tchandou, à l’Ouest par Simiri et au nord par le canton de TondiKandja. Le Tagazar fut fondé par un Touareg, Azahid, venu du nord. Il compte aujourd’hui 150 villages administratifs.
Les lampions se sont éteints ce lundi 4 juillet 2022 à Merville à l’issue de cette 16è édition du Festival Wassa’n Africa de Launac. La fête des cultures africaines créée en 2005 revenait après un intermède dû à la pandémie.
Pari gagné pour le fondateur et promoteur de ce Festival Lawa Aboubacar qui n’a jamais pensé en posant ses valises, il y a plus de deux décennies à Launac, petit village de 1500 habitants au Nord de Toulouse de faire de cet évènement une fête courue et qui devenue au fil des ans une institution culturelle dans le sud-ouest français et au-delà.
Comment ce Nigérien né dans l’Adar profond il y a 50 ans, ancien du groupe de danse Gabéro (dont il était le plus jeune danseur) et destiné à une carrière d’enseignant se retrouve au fin fond d’un village typique français à drainer une foule immense de conquis et de curieux dans cette fête africaine ? Car il faut le dire, Wassa’n Africa rassemble au cours de 3 jours de manifestations plus de 15 000 aficionados de cette Afrique en miniature entre Launac et les villages voisins de Grenade, Ondes et Merville en mode délocalisé pour impliquer et intéresser tout le terroir des Hauts Tolosans à la culture africaine.
Comme à l’accoutumée depuis 16 ans, Wassa’n Africa instille toujours une touche nigérienne avec ses artistes et ses exposants qui font spécialement le voyage pour cet évènement. En guise d’ouverture, le clin d’œil a été fait dès le 25 juin avec le courageux et viril « Zinder » de Aicha Macky devant un public de Grenade venu nombreux découvrir une des facettes du Niger. Au tour du crooner El Grintcho, véritable révélation de ce Festival de transporter et réchauffer l’assistance, en cette fraîche soirée du vendredi 1er juillet, dans son univers vocalisé et rappé en haoussa et zarma mâtiné de français. Ce sympathique artiste accompagnera d’ailleurs le guinéen maître de la kora alternative Prince Diabaté et le sénégalais Mbaye Cheikh du groupe Kenkeliba en clôture du Festival à Merville le lundi 4 juillet. Un mélange de genre au départ improbable mais qui a ravi les festivaliers à l’arrivée.
L’empreinte du Niger s’est cristallisée par l’incontournable présence des artisans touareg qui ont exposé les produits de maroquinerie, de bijoux, perles… faisant le bonheur des amoureux des grands espaces ou des articles de soins esthétiques et capillaires proposés par l’ONG AFIS avec en bonus des tresses pour les petits et pour les grands.
L’ambiance du Festival Wassa’n Africa de Launac 2022
Le Festival fait la part belle aux exposants des autres pays d’Afrique mais aussi des animations de contes, ateliers de danses (Zambie, coupé-décalé ivoirien), tissages sur place de Faso dan fani, de percussions (Burkina), batiks et sculptures, orfèvreries (Niger) dans une sorte de marché d’art et d’artisanat africains ; un espace gastronomique propose de (re)découvrir des spécialités antillaises, cap-verdiennes, sénégalaises.
Le clou de ces journées de liesse a été la production sur scène des artistes invités. Cette année n’a pas dérogé à la règle sur l’éclectisme du choix de cette 16è édition. Débuté dès le 26 juin avec le groupe « Milzen World Musique », les concerts ont véritablement connu leur summum le vendredi 1er juillet avec l’entrée sur le podium du célèbre groupe toulousain « Altess Ego » dont la musique a vite électrisé la scène, un savant mélange de RN’B alternatif et d’autres sonorités soul, afro a conquis les festivaliers.
La performance du chanteur nigérien Djibril Dignon dit « El Grintcho », dans un style rap-slammé a fini par monter la température qui a entrainé le public dans le rythme. L’artiste champion du « Clash Party » qui a débuté dans le Hip-Hop en 1998 et dont c’est la première venue à Launac, n’a pas caché d’ailleurs son ravissement de se produire sur scène en compagnie des chanteurs de grand talent.
La fête a continué tard dans la nuit tolosane avec le groupe « KaÔ Zilé » créé par des artistes originaires de Côte d'Ivoire longtemps tourné en formation acoustique mêlant chants traditionnels et percussions d'Afrique de l'Ouest.
Rebelote pour lendemain samedi 2 juillet avec les performances attendues de « Mariaa Siga », la perle vocale de la Casamance, ancienne de l’émission TV « The Voice » et le rythme groove aux sons captivants du balafon de « Kanazoe Orchestra ». Que dire de l’étonnant groupe parisien « les Frères Smith » qui maitrise les sonorités africaines à la perfection alliant le groove, le high life et du jazz. On pourrait se croire à un certain moment au concert du mythique Fela Kuti, tant la proximité scénique et musicale est troublante.
Les séquences émotions de la journée du dimanche 3 juillet avec le « Gospel Walk » ont produit de l’effet avec le souvenir du martyre enduré par les Noirs dans les plantations en Amérique. De même l’hommage tout en sobriété adressé à la mémoire du percussionniste malien de Toulouse Kalifa Diarra récemment disparu, par ses compères joueurs de Djembé présents à Launac. Mais le documentaire « Lilwal » de Frédéric Péchot, présenté par le Conseil des Nigériens de France (CONIF) et qui retrace la vraie histoire du Hip-Hop nigérien avec les témoignages des premiers acteurs de ce style, a jeté une lumière crue, positive et inspirante sur un grand phénomène musical et sociétal des années 90-2000. Beaucoup d’artistes actuels y ont fait leurs gammes et se sont affirmés plus tard sur la scène culturelle nigérienne.
Pour le fondateur et promoteur de ce Festival Lawa Aboubacar, le très fraichement décoré Chevalier des Palmes académiques du Niger (contingent Culture), cette cuvée a été une réussite phénoménale puisque la journée de vendredi a drainé à elle seule plus de 5000 personnes. Celui (avec son groupe de musique et danse « Bako ») qui s’était produit en avant-première des mythiques frères « Touré Kounda » au Festival Africajarc, n’a pas caché son émotion et sa fierté devant cette magnifique entreprise culturelle qu’il dirige depuis 2005. En attendant, le Festival avec l’appui de sa vingtaine de bénévoles, se donnera une nouvelle orientation et de nouveaux défis. L’objectif reste notamment de « visibiliser » le Niger, sa culture artistique et son patrimoine artisanal à l’international.
Avec la présence des nigériens venus de la région toulousaine et d’ailleurs assister à cet évènement, Lawa a toujours su et pourra compter sur l’accompagnement du CONIF dont il est d’ailleurs le chargé des affaires culturelles. Un panel du monde culturel nigérien constitué de Djobala, promoteur de « Miss Niger », Nafissa Yaya de « Niamey In White » et de l’infatigable Wazir Kazelma de « Niger Culture » a tenu à faire le déplacement pour soutenir cette œuvre conçue par un compatriote nigérien.
La prochaine édition de Wassa’n Africa qui réservera encore plus de surprises se tiendra les 7-8-9 juillet 2023 à Launac.
El Grintcho, chanteur nigérien
« Je sens que le festival Wassa'n Africa a de beaux jours devant lui car il y avait l'engouement du public qui était très diversifié en terme d'âge et de culture ! Wassa'n Africa est d'un apport inestimable pour la culture nigérienne c'est carrément le seul festival qui fait la promotion de la culture nigérienne à l'international et qui donne l'occasion aux artistes nigériens de se faire voir sur le plan international en général et sur le marché européen en particulier. L’Etat nigérien doit encourager ce genre d'initiative car la culture nigérienne souffre de visibilité et c'est ce genre d'événement qui peut sortir la culture nigérienne dans l'impasse dans laquelle elle se trouve.Il doit avoir un regard sur ce festival et l'accompagner ne serait-ce que dans la mobilité des artistes pour permettre la participation massive des artistes à cet événement sans pareil dans le domaine culturel au Niger ». Je remercie énormément Mr Lawa Aboubacar qui ne ménage aucun effort pour la réussite de cette événement et qui se bat corps et âme pour le rayonnement de la culture nigérienne »
Wazir Kazelma, un Tisserand nigérien au Festival Wassa’n Africa
« C’est le plus grand évènement culturel de la Diaspora nigérienne auquel j’ai assisté. L’apport de Wassa’n Africa, créé et installé dans le paysage culturel français depuis plus de 16 ans par Lawa est considérable pour la promotion des artistes qu’il fait venir du Niger. Sans oublier des dizaines artisans qui viennent exposer leurs produits signe de la richesse de notre patrimoine artisanal ».
Aboubakar LALO Correspondance particulière à Launac
La fête de tabaski a constitué une occasion pour plusieurs structures et groupes culturels d’organiser des spectacles à Niamey. Certains ont commencé dès le jour de la fête, le 9 juillet, tandis que pour d’autres les activités ont débuté le lendemain de la fête et se poursuivent sur 3 à 4 jours. Parmi ces spectacles, il y a celui du groupe musical Tal National N°1 à la Cité Tafadek, du groupe Artistique et Culturel Z M (Zara Moussa) au stade Municipal, l’Association pour la Redynamisation de la Culture par l’Audiovisuel au Niger à la Maison des Jeunes Djado Sékou, Djinguri Lompo au CCOG, Haraka Comédy Club au Centre aéré BCEAO, etc. Les acteurs de toutes ces structures culturelles et musicales ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour satisfaire leur public en ce moment de joie. Durant ces jours de fête, les festivités ont eu lieu de 16h à 1h du matin au niveau de plusieurs sites au grand plaisir des fêtards.
Le spectacle au niveau de la MJC Djado Sékou organisé sous la houlette de l’artiste nigérien Moutari Dan Balarabé est un concert exclusivement réservé aux passionnés de Dandali Soyaya, une spécialité de musique dédiée aux amoureux. Pour cet événement Moutari Dan Balarabé, un jeune artiste nigérien qui réside en France a jugé bon de venir offrir un spectacle de grand jour au public nigérien. Il est accompagné sur scène par des artistes du Niger et du Nigéria, la succursale de Dandali, dont Djaroum Moussa Yaro, Nana Aloko, Djamila S Bori, Dj Kamis d’Agadez, Mamého Niger, Kebir Kebi, Bachi Madaoua, Amdaz Abdallah, l’auteur de Inama Inam, Apipi Zogalé, acteur du film labarina de Arewa 24, etc. Tous ces artistes se sont donnés à fond pour tenir le public en haleine durant toute la soirée à la maison des jeunes Djado Sékou. Au niveau des guichets de ventes des tickets d’entrée, c’était des files d’attente. « Nous sommes venus uniquement pour voir Moutari Dan Balarabé et ses collègues artistes. Vous avez constaté comment ils sont attendus ici. Malgré les difficultés liées aux voyages Moutari a pensé effectuer le déplacement de la France pour revenir au pays afin de fêter la Tabaski et offrir cette scène aux fans. Nous sommes très fiers de nos artistes et nous allons les soutenir », explique Nafissa, fan de l’artiste Dan Balarabé.
Selon M. Nafiou Salissou dit S Teacher, Manager, cinéaste et producteur de film Dandali Soyaya ces événements sont organisés pour répondre à un besoin en animation culturelle à Niamey. « Nous avons jugé utile d’organiser cet événement pour ne pas laisser la culture qui est la nôtre aux étrangers. Il est inadmissible qu’à chaque fois ce sont des artistes étrangers qui viennent au Niger pour faire des spectacles alors que nous sommes là. Si effectivement nous sommes des artistes il faudrait qu’on soit à la hauteur de faire le minium et même si un artiste étranger vient il faudrait qu’il compose avec nous afin qu’ils puissent comprendre que le Niger regorge des artistes de taille. Nous avons beaucoup d’artistes du Niger et du Nigeria. Nous avons collaboré pour préparer cette scène », a dit S Teacher avant de remercier le public pour sa mobilisation.
M. Djafar Anzali est le président de l’Association pour la Redynamisation de la Culture par l’Audiovisuel au Niger, une association qui regroupe des acteurs culturels œuvrant dans le domaine de musique tradi-moderne, spécifiquement Dandali Soyaya. Il fait partie des acteurs ayant consacré leur énergie pour organiser des spectacles à Niamey. «Nous avons voulu organiser ces rencontres pour amener le public nigérien à venir découvrir les infatigables jeunes talents du pays. Nous voulons créer une connexion forte entre le public et ces jeunes artistes qui font la fierté du Niger. Nous avons des jeunes talents qui font de leur mieux pour promouvoir la culture nigérienne. Ces dernières années, les artistes nigériens particulièrement ceux qui sont dans le Dandili Soyaya font de leur mieux en matière de création », précise M. Djafar Anzali.
Au Niger les spectacles sont de plus en plus rares. « Nous sommes conscients il n’y a pas suffisamment de spectacle chez nous au Niger. C’est pourquoi, nous devrons créer les conditions pour offrir aux fans des belles prestations surtout en ces jours de tête. Nous n’avons pas encore commencé mais tout de même, vous avez constaté que les gens sont motivés. A la porte, il y a beaucoup de gens qui attendent. Ceux qui ont leur passe en main et les invités d’honneur font la queue pour pouvoir y accéder », dit-il avant d’inviter les nigériens à se réunir autour des valeurs sacrées de notre pays.
Du point de vue organisationnel, les artistes nigériens n’ont rien à envier aux autres artistes venus d’ailleurs estime Ousseini Moussa, un jeune fêtard. « Les artistes nigériens tout comme ceux du Nigéria ont époustouflé le public », précise-t-il.
Les espaces publics et les lieux d’attraction ont accueilli les jeunes, sortis pour la plupart souhaiter bonne fête aux parents. Ainsi, le Parc d’Attraction Nigéro-Turc a comme d’habitude constitué le lieu de prédilection pour les jeunes.
Amina Boubacar dite Hanane Beby est une danseuse de la troupe Nassara-Turquie. Pour ces jours de fête, les douze (12) éléments de la troupe sont sur le podium avec plusieurs créations de danses, dont les hits du moment ‘’Gabi Siba Kakaw’’ de Barakina, etc. Elle atteste que le dimanche 10 juillet 2022 n’est qu’un début de commencement. Le public sera surpris le lundi 11 juillet 2022 jusqu’au mercredi prochain. « La fête se passe très bien. Nous avons fait des créations spéciales pour cette fête. Je suis très contente de sortir pour la circonstance et nous allons profiter au maximum. La fête c’est une occasion d’expression de joie, de convivialité, etc. », confie Hanane Beby.
Pour M. Salifou Hamidou, chaque jour de fête est un instant de plaisir ou les jeunes doivent se distraire, surtout que cette année, la fête de tabaski a coïncidé avec les grandes vacances : « Nous sommes ici depuis 9h. Nous avons saisi cette fête pour sortir avec nos amis. Il y a de la musique et des jeux, etc. On doit se rendre heureux durant ces jours de fête », se réjouit-il.
Au CCOG, le décor de la scène, le dispositif d’animation, sont soigneusement installés pour une animation intense. Selon Gabajé Abdoul-Kader promoteur de spectacle, le public privilégie ces occasions pour sortir afin de renforcer les relations. Hamissou Breka, la chanteuse Momi, Rakia Moussa Poussi, MJ, etc. sont les vedettes des lieux. Les mélomanes ayant assiégé les gradins du CCOG sont enthousiasmés et galvanisés d’applaudir leurs stars. Ici, à l’image de la Maison des jeunes Djado Sékou, c’est du Dandali Soyaya qui est offert au public dans un esprit de joie, de communion, etc. «Je suis très content pour l’organisation de ces spectacles à cette fête. Nous sommes heureux, nous nous sentons fiers et heureux d’avoir des artistes qui sont à la hauteur de nos attentes. Si vous regardez partout où il y a les spectacles, les gens se mobilisent. C’est tout à fait normal, car tout le monde est intéressé par l’amour, l’amitié et la fraternité avec les chassons et les artistes qui cartonnent » a lancé M. Gabajé Abdoul-Kader. A 21h déjà, la balance est faite les guest-stars ont commencé les prestations au niveau des lieux de spectacles. Au cœur des prestations, les chansons dédiées au ‘’Barka-Da Sallah’’ la solidarité, la cohésion sociale, la paix au Niger, etc.
La fête du Bianou s’est déroulée récemment à Agadez. Les manifestations ont connu leur épilogue dans la grande cour du Sultanat de l’Air, en présence de Sa majesté Oumarou Ibrahim Oumarou où des centaines de jeunes, femmes, hommes habillés de leurs meilleurs atours de fête ont rivalisé de danses et de fair-play qui donne au Bianou toute la dimension socioculturelle qu’il renferme et ce depuis la nuit des temps. Avant d’arriver au Sultanat, les festivaliers ont fait un bref détour à la résidence de l’autorité politique et administrative locale. Le gouverneur de la région, M. Magagi Maman Dada a salué et remercié les organisateurs qu’il a invités à s’investir pour conserver cette culture de l’Abzine.
Contrairement aux années antérieures la grande manifestation culturelle de l’Aïr qui a été placée cette année sous le signe de la cohésion sociale a été marquée par l’organisation d’une conférence sur le ‘’Bianou’’ et une exposition vente des produits artisanaux organisée par le SAFEM dans l’enceinte du Sultanat. Plusieurs chefs traditionnels dont le Sarkin Adar EL Hadj Yacouba Habibou Oumani, celui de Tajayé ainsi que les chefs de groupements de la région d’Agadez et d’autres régions du Niger ont honoré de leur présence la fête du Bianou.
Le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou a saisi cette opportunité offerte par la fête pour adresser ses vifs remerciements aux participants, invités venus des pays amis et festivaliers du Bianou. Le grand rassemblement du Bianou s’est tenu dans la sérénité et la solidarité, estime sa Majesté, le Sultan de l’Air auprès duquel les chefs de groupements et tribus ont une fois de plus renouvelé leur confiance. En d’autres termes ces sommités traditionnelles ont fait ‘’ l’Amanéne ‘’ ou l’allégeance au Sultan, une autre tradition qui se perpétue depuis la nuit du temps à Agadez.
Le Bianou est une fête à caractère culturel et religieux qui n’existe nulle part qu’à Agadez. Cette fête se déroule aussi bien à Agadez qu’à Arlit, et Ingall. Selon les traditions orales, cette fête est organisée pour commémorer le jour de la naissance du Prophète Mohamed (S.A.W), la grande manifestation culturelle de l’Aïr commence le 10 du mois Moharem, un mois après la fête de Tabaski appelé aussi mois du Bianou.
L’origine de cette fête dont l’histoire remonte à la nuit des temps symboliserait aussi la manifestation de joie après l’arrêt des pluies diluviennes et le jour où l’arche de Noé s’est posé sur le mont Ararat (5 165 mètres d’altitude) à l’extrême-Est de la Turquie après le déluge.
Certaines personnes estiment, que cet évènement culturel célèbre l’accueil réservé au prophète Mohamed (S.A.W) par les habitants de Médine, lors de l’hégire en 622. On pense aussi qu’il s’agit de la commémoration des victoires guerrières du temps des guerres saintes.
La ville entière et ses environs célèbrent cette manifestation culturelle et religieuse aux allures carnavalesques. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées paradent dans les grandes artères de la ville d’Agadez sous les rythmes endiablés des ‘’Akanzam’’ sortes de petits tambourins et du ‘’Tambari’ ’grand tambour guerrier. Deux groupes de danseurs, dont ceux du quartier Est et Ouest de la ville chacun à sa tête un ‘’tambari’’ anime ll Bianou, la grande fête de la musique, de la danse et de la beauté.
Des jeunes habillés de boubous bleu, blanc, arborant le turban auréolé de blanc et de noir- vif surmonté d’une bande d’étoffe indigo en forme de crête de coq, portent fièrement des sabres, des poignards, des lances et par-dessus leurs grands boubous, de larges ceintures décorées ; ils marchent, et dansent au rythme endiablé de leurs instruments de musique : les grands tambours de la guerre, les tambours du Bianou.
La beauté des jeunes filles s’exprime lors du Bianou où celles-ci sont maquillées avec art, parées de bijoux en or et argent, habillées de pagnes et foulards bleus,noires,de chemises d’un blanc ou noir éclatant ornées de galons au motifs rouges des agadésiennes .Elles marchent en suivant les danseurs la tête protégée de petits et larges parapluies aux couleurs chatoyantes.
Quand la fête atteint son paroxysme ce sont des centaines de personnes qui sautent, dansent et virevoltent dans une sorte de procession guerrières ou malgré la multiplicité des instruments et des tonalités, les sons s’harmonisent pour donner un cachet très particulier à la musique du Bianou. Lors des rencontres qui se tiennent dans des endroits bien déterminés des quartiers de la ville les deux groupes de l’Est et de l’Ouest, ne tarissent pas en défis.
Autrefois la rencontre des deux groupes dégénérait en affrontements, et assez souvent violents et sanglants. De nos jours avec l’évolution du temps, l’ouverture d’esprit, la promotion de la paix et de la tolérance la fête se passe dans la joie et l’allégresse partagées avec tous les résidents et non-résidents d’Agadez, dans un climat de communion, de pardon et d’unité avec tous les nigériens sans distinction de race ou de religion.
Le 9 du mois de Moharem toute la ville participe au « Maretchan-Ado » ou la soirée de la beauté. Arborant leurs plus beaux habits, les deux divisions des quartiers précités rivalisent de sons et de danses.
La nuit tombée, les danseurs célèbrent la nuit de la consécration et vont festoyer à Alarcès (à 5 km au nord) de la ville d’Agadez. Le lendemain aux environs de 9 heures, les fêtards regagnent la ville en dansant, chantant, agitant des branches de palme prélevées aux bordures du Kori Telwa et des bannières d’étoffe multicolores.
Toute la ville converge pour l’accueil des deux grands cortèges qui parcourent toutes les rues pendant cette journée, dite Daouka Tchizdayen (la prise des palmes de dattier). Mais préalablement une première escale est faite non loin de la garnison d’Agadez en souvenir peut-être de la bataille engagée par les troupes du Sultan Tagama et Kaocen face aux militaires français, une autre sur la place des martyrs de la répression française de 1916 -1917 où furent massacrés à l’époque des habitants d’Agadez.
Un bref crochet à la résidence de l’autorité politique et administrative locale et enfin la grande fête de chants et de danse se passera dans l’enceinte de la cour de sa Majesté le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou. De jeunes, femmes, hommes rivaliseront de danse et de leurs meilleurs atours de fête.
Quand la fête atteint un certain niveau, franchit un certain palier les femmes, les hommes d’un certain âge suivent les rythmes du Bianou, balançant la tête, essuyant par moment les larmes de joie , de fierté et de réconfort se souvenant des moments si précieux de leur tendre enfance dans cette cité qu’ils ont vu grandir et prospérer sous leurs regards de patriarches.
Après le Sultanat la fête se poursuit dans toutes les artères de la ville. Les groupes de danseurs rendent alors des visites à des dignitaires, aux personnes âgées qui ont marqué le Bianou et qui leur ont relégué ce lourd héritage culturel et religieux qu’ils doivent préserver et pérenniser pour les futures générations.
Dans le commun des agadésiens, on dit qu’il est difficile de ne pas être sensible aux rythmes du Bianou, une fête qu’ils ont dans leur sang. La fin du Bianou correspond à l’Achoura, dixième jour de l’an musulman.
Après le grand bianou c’est autour des jeunes enfants de parcourir les artères de ville pour s’initier aux rythmes et aux danses de cet héritage socio- culturel jalousement conservé dans l’Aïr. Cela prendra au moins trois semaines aux enfants agdésiens et à tous venants de continuer la fête.
Réunis à Paris, les membres du Jury pour la présélection des participants au Concours Jeunes Créateurs à l’occasion du FIMA 2022 qui se déroulera à Rabat au Maroc du 07 au 10 décembre 2022 ont publiés le 11 Octobre les noms des dix candidats qui vont se mesurer pour lors de la phase finale de la compétition. Créé en 1998 au Niger à l’initiative du créateur de mode nigérien, Seidnaly Sidahmed alias Alphadi, avec une première édition sur les dunes du désert de Tiguidit, le Festival International de la Mode Africaine (FIMA) vise à faire rencontrer les cinq continents en terre africaine et favoriser la construction de passerelles pour permettre l’expression des talents. Bon an mal an l’événement continue à se tenir, s’exportant souvent sur d’autres pays africains comme le Gabon et le Maroc où il se déroule cette année pour la deuxième fois, après une autre édition en 2018. Pour sa 14ème édition, sur invitation de l’Organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), le FIMA va se dérouler du 07 au 10 décembre 2022 à Rabat, ville désignée capitale Africaines de la Culture et dont les activités officiellement lancées le 24 juin dernier vont se poursuivre jusqu’en mai 2023. Concernant l’édition du FIMA 2022, la conférence de presse pour l’annonce de l’événement a eu lieu le 13 septembre dernier au bureau de l’UNESCO de Paris en présence de son Fondateur, le styliste nigérien, Alphadi. Il avait à ses côtés entre autres, M. Jean Pierre Elong MBASSI, secrétaire général CGLU Afrique et Président du comité des Capitales Africaines de la Culture (CAC) ; l’ambassadrice du Niger en France, Mme Aïchatou Boulama Kané ; l’Ambassadeur et Délégué Permanent du Niger auprès de l’UNESCO, M. ABANI Aboubacar Ibrahim. Le concours Jeunes Créateurs est une des activités au programme de cette 14ème édition du FIMA. Cette compétition « a les mêmes objectifs que le Festival International de Mode Africaine à savoir célébrer la créativité africaine, les atouts culturels de l’Afrique et de sa Diaspora ». Aussi, ajoutent les organisateurs du concours « à l’heure de l’unité des nations africaines et des grands regroupements, notre souhait le plus cher est que cet événement périodique serve au renforcement des liens de solidarité, d’unité, de paix et d’amour entre africains. Ce concours se veut également être une opportunité donnée aux postulants d’origine africaine d’exprimer leur talent. Pour cette nouvelle édition du concours, le FIMA a voulu mettre en avant la beauté africaine, célébrer et unir l’Afrique et sa Diaspora ». Pour être présélectionné le concurrent devrait être Africain d’origine, (Afrique et Diaspora) ; être âgé de 18 ans au minimum et 35 ans au maximum au moment du concours ; avoir une formation ou être en formation dans les métiers de la Mode ; présenter une collection de « Prêt-à-porter Moderne », visant une cible internationale à inspiration multiculturelle et/ou africaine. Partant de ces critères sur les 250 dossiers reçus par le comité d’organisation depuis le lancement d’appel à Créateurs, suite à un tri, il a été retenu 43 dossiers acheminés sur Paris devant faire objet de la présélection des 10 meilleurs par le jury. Ainsi, selon le procès verbal de présélection des candidats, dont nous avons reçu copie, les 10 jeunes créateurs présélectionnés sont : Isaoui Rabaa de la Tunisie ; Caroline Sani du Kenya ; Anjali Borkhataria de la Tanzanie ; Esarobo du Nigeria ; Bossou Joel Hermann de la Cote D’ivoire ; Julia Agba du Nigeria ; Konan Koffi Hermann de la Côte D’ivoire ; Kyere Kwaku Awiti du Ghana ; Badane Gaîwe Rosita du Cameroun ; Ba Fatimata du Senegal. Mais du côté du Niger où se trouve le Bureau Afrique Prestige / FIMA ; Rue du Cinéma Vox à Niamey, quelques interrogations fusent parmi ceux qui s’intéressent au microcosme de la mode et de la haute couture. Car aucun jeune nigérien ne figure sur la liste des 10 candidats présélectionnés. Des candidatures venant du Niger ont-elles été enregistrées ? « Bien sûr il y a eu des candidatures des nigériens, malheureusement le travail n’a pas été à la hauteur », a répondu Issoufou Hamadou de la Coordination générale du FIMA. Dommage qu’il n’y ait pas dans cette compétition un compatriote d’Alphadi qui revendique plus d’une trente années de travail dans le stylisme et la haute couture. Souley Moutari(onep)
La 11ème édition du concours de musique moderne du Niger, Prix Dan Gourmou, a pris fin dans la nuit du 24 octobre dernier, à la maison des Jeunes et de la culture Albarka Tchibaou de Tahoua. La compétition qui renait après près de huit ans de léthargie a révélé, au bout de quatre nuits de compétition sous le signe des retrouvailles, des talents émergents et confirmé d’autres artistes déjà bien connus du public. Sur une scène à thème libre, orchestres, troupes musicales, solistes :des auteurs compositeurs et interprètesont fait montre de leur engagement civiqueen chantant à cœur joie la paix, la cohésion sociale, le bien-être et bien d’autres préoccupations sociales du pays.
C’est avec enthousiasme et joie que les populations de l’Ader ont accueilli les festivités et les spectacles de cette semaine culturelle très riche en couleurs. Toutes, les huit régions du pays y étaient représentées et dans toutes les trois disciplines de la compétition, à savoir: orchestre, groupe musical et soliste. Les célébrités de la musique moderne nigérienne ont aussi agrémenté ces retrouvailles, de par leur participation active, qui dans l’organisation, certains dans l’animation, et d’autres dans l’encadrement des candidats.
Au total, 9 prix officiels et plusieurs prix spéciaux ont été attribués aux meilleurs orchestres, groupes musicaux et solistes. Six (6) licences d’entrepreneuriat culturel sont offertes par le Chef de l’Etat ainsi que des kits complets de matériels pour chacun des premiers lauréats des trois catégories.
Ainsi, dans la catégorie orchestre c’est la région de Niamey représentée par le groupe Tan Yanma avec son titre «La Paix» qui remporte le premier prix constitué d’une enveloppe de trois (3) millions FCFA, plus un kit complet d’orchestre et plusieurs autres prix spéciaux. Viennent ensuite l’orchestre Sultanat de l’Aïr d’Agadez s’adjuge le 2ème prix d’une enveloppe de deux (2) millions FCFA et l’orchestre Babayé de Tahoua est classé 3ème et s’en sort avec une enveloppe d’un (1) million de FCFA.
Dans la catégorie Troupe musicale, le titre «Zamantakewa…» a valu la première place à la formation Tasko de la région d’Agadez devant le groupe Tempête du Désert de Niamey (2ème) et Marmaro de Tahoua (3ème). Enfin dans la catégorie soliste c’est l’inépuisable Moussa Toukou de Niamey qui termine 1er avec sa chanson «labarin Halima», devant Rabé Mai Gourmi de Zinder et Assoumane Sidi de Dosso.
L’Orchestre de Tillabéri s’en sort avec un prix spécial «Artiste en devenir» de l’APEC (Agence de promotion de l’entrepreneuriat culturel) doté d’une enveloppe de 500.000FCFA.
Dans son discours de clôture de la semaine culturelle, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid s’est dit marqué d’une part par l’ambiance de convivialité entre artistes de toutes les régions, et d’autre part, par l’extase et la discipline d’un public massivement mobilisé qui confortait les artistes dans leurs performances. Il s’estime aussiconforté, par le sens de responsabilité des artistes qui, malgré la liberté du choix des thèmes de compétition, ont abordé des problématiques pertinentes et d’actualité pour le développement économique et social de notre pays. «Tous parlent de notre société, l’exhortent, l’exaltent mais aussi appellent aux changements de comportements indispensables au développement de notre pays», a-t-il souligné.
Sur le plan de l’organisation, cette 11ème édition du Prix Dan Gourmou a permis de tenir une triple promesse. Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat s’est félicité de la parfaite collaboration entre son département ministériel, les responsables régionaux et les associations artistiques et culturelles ; de voir développer l’expertise locale et le professionnalisme des musiciens et d’avoir fait rapprocher les populations des productions artistiques de qualité.
Plus qu’une compétition, le prix Dan Gourmou est une rencontre d’échange et surtout de communion entre les acteurs de la vie artistique et culturelle. «De nombreuses personnes sont dans la région de Tahoua pour profiter de cette occasion inédite au cours de laquelle la musique nigérienne retrouve toutes ses lettres de noblesse», se réjouit le président d’ANACIMM, M. Issoufou Oumarou dit Phéno qui estime que la musique nigérienneregorge des talents à valoriser et faire entendre.L’organisation de la présente édition dans un contexte sécuritaire préoccupant prouve la force de résilience qu’ont les populations nigériennes à vaincre l’extrémisme violent par la force du cœur et du caractère. L’organisation de cette 11ème édition a été une réussite à l’actif des autorités compétentes qui ont su impliquer la structure des artistes. Ceci dans la logique du faire faire, même si ces derniers voudraient encore un peu plus de considération et de responsabilisation pour matérialiser les acquis de la dynamique de promotion des entreprises et industries culturelles.
Phéno a, au nom de l’ANACIMM, exprimé sa gratitude à l’endroit duPrésident de la République Chef de l’Etat et au Premier Ministre, Chef du gouvernement, pour «leur générosité, leursoutienindéfectible au monde de la culture». «Nos artistes ont besoin des telles compétitions pour se parfaire et être au même niveau, voire plus, que les autres nations car dans un monde de plus en plus globalisé, la concurrence reste et demeure très rude»,a-t-il soutenu avant de formuler le vœu de voir renaître également d’autres domaines de la culture.
Le prix Dan Gourmou initié depuis 1987 en hommage au célébrissime violoniste, le chantre patriarche Dan Gourmou, un artiste hors pair qui a su incarner et se faire accepter par trois générations de son vivant, rappelé à Dieu le 19 juillet 1984 à l’âge 119 ans. Les artistes sous l’égide de l’Association nigérienne des artistes, compositeurs, musiciens et interprètes (ANACIMM) lui rend, à cette occasion un vibrant hommage, ainsi qu’à tous leurs confrères disparus.
Au terme de cette 11ème édition, Tahoua 2022, le jury de la compétition a recommandé d’enregistrer et d’archiver les œuvres primées. Il a ensuite exhorté les acteurs culturels, dont le ministère de tutelle, à poursuivre la formation continue des artistes dans toutes les disciplines et surtout sur nos instruments traditionnels ainsi que modernes. Enfin, le jury a souhaité que cette relance du Prix Dan Gourmou soit pour de bon.
Les écrans de la 27ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), se sont refermés le 23 Octobre dernier avec la traditionnelle cérémonie de clôture qui a eu lieu au Palais des Sports de Ouaga 2000. Le président Roch Marc Christian Kaboré avait à ses côtés à cette occasion plusieurs personnalités dont le Président Macky Sall du Sénégal, pays invité de cette édition du FESPACO. L’élément le plus attendu lors de cette soirée était la proclamation du lauréat de l’étalon d’or de Yennenga, le plus prestigieux Prix du Festival. Cette récompense a été attribuée au film long métrage de fiction The Gravedigger's wife (La Femme du fossoyeur) réalisé par Khadar Ahmed (82 minutes, Somalie, 2020). Le même film a reçu la veille, le Prix de la Critique Africaine -Paulin Soumanou Vieyra-.
Avec son premier long métrage fiction, le réalisateur somalien Khadar Ahmed est doublement distingué à cette 27ème édition du FESPACO. Après le Prix de la Critique Africaine – Paulin Soumanou Vieyra, il a remporté l’étalon d’or de Yennenga, Prix le plus prestigieux du FESPACO, doté de 20 millions de Francs CFA, plus un trophée. Le Jury Officiel Long métrage du FESPACO, présidé par le cinéaste mauritanien Abderahamane Cissoko a relevé les qualités du film La Femme du fossoyeur, ainsi que le travail remarquable du réalisateur Khadar Ahmed.
Pour ce qui est du Prix de la Critique Africaine -Paulin Soumanou Vierra-, le Jury de la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC) a précisé l’avoir décerné au long métrage La Femme du fossoyeur pour « l’intérêt humaniste du film, la qualité exceptionnelle de ses choix esthétiques et formels, ainsi que l’originalité de l’histoire ». Selon le jury de la FACC, le Prix de la critique africaine a été attribué suivant les caractéristiques telles que « l’originalité de l’histoire, la qualité des images, l’agencement des faits, la musicalité de l’œuvre et le caractère très humaniste de son sujet ».
Le Prix de la Critique Africaine – Paulin Soumanou Vieyra – est une distinction initiée par la FACC et attribué par un jury de critiques dans l’objectif « d’encourager un cinéma de bonne facture artistique. Ce prix permet également d’aider les jeunes talents émergents ». Décerné pour la première fois au FESPACO 2013, ce prix est attribué lors de plusieurs autres festivals de films d’Afrique.
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré qui était avec le président sénégalais lors de la remise de l’étalon d’or de Yennenga s’est exprimé en ces termes : « Mes chaleureuses félicitations à Ahmed Khadar de la Somalie, Étalon d'or de Yennenga 2021, ainsi qu'à l'ensemble des lauréats de cette 27ème édition du FESPACO. Merci à tous les cinéastes de continuer à porter à l'écran nos vies, nos rêves et nos espérances, et d'être ce regard sur l'Afrique et sa diaspora ».
Les deux autres prix de la section long métrage fiction sont l’étalon d’argent de Yennenga qui a été décerné à Freda de Gessica Généus d’Haïti, qui reçoit 10 millions de francs CFA, plus un trophée. Pour ce qui est de l’Etalon de bronze de Yennenga, doté de 5 millions, il a été attribué à Une Histoire d’amour de désir de Léyma Bouzid de la Tunisie.
Pour les autres prix il y a entre autres dans la catégorie long-métrage documentaire l’étalon d’or du meilleur documentaire d’une valeur de 10 millions de FCFA et un trophée, qui a été décerné à « Garderie nocturne » de Moumouni Sanou du Burkina Faso ; l’étalon d’argent du meilleur documentaire doté de 5 millions et un trophée décerné à Aïssa Maïga du Sénégal pour son film « Marcher sur l’eau » ; l’étalon de bronze du meilleur documentaire doté de 3 millions de FCFA, plus un trophée, attribué à « Makongo » de Elvis Sabin Ngaibino de la Centrafrique.
Lors de cette cérémonie le délégué général du FESPACO a annoncé que la 28ème édition de cette biennale se tiendra du 25 février au 04 mars 2023 dans la capitale Burkinabè.
Les manifestations entrant dans le cadre de la semaine culturelle Union Dendi ont pris fin le dimanche 5 septembre 2021, à Gaya avec l’organisation d’un forum communal à la mairie. Ce forum qui a regroupé les membres de l’association Union Dendi, le représentant du chef de canton de Gaya, les différents chefs de quartier de la ville et les habitants vise essentiellement à réfléchir et à recenser l’ensemble des problèmes qui freinent le développement de la ville de Gaya dans la perspective de trouver en interne les solutions appropriées car, comme le dit un adage ‘’le linge sale se lave en famille’’. Ce forum se veut aussi un véritable cadre d’échange à bâtons rompus entre les filles et les fils du Dendi autour de la problématique du développement de ce terroir. C’est le président de l’Association Union Dendi M. Moumouni Hassane qui a présidé les travaux.
Le forum fait partie intégrante de la semaine culturelle du Dendi. En ouvrant les travaux de ce forum, le président de l’association Union Dendi M. Moumouni Hassane a précisé que cette première édition a eu un succès éclatant et retentissant qui a largement dépassé les attentes de l’association. Ce succès est à mettre l’actif de la population de Gaya qui s’est engagée à sauvegarder et à valoriser sa culture, puis le niveau d’engagement du comité d’organisation ainsi que le parrainage assuré par le Haut représentant du Président de la République. «Un vrai succès, dis-je, dont les gens s’en souviendront pendant longtemps», a-t-il estimé.
Il faut rappeler que Union Dendi est à son troisième forum. Le premier a été organisé pour réfléchir et proposer des solutions aux problèmes que rencontrait la commune de Gaya en 2017. «Ce forum a permis de créer la famille Dendi qui est l’ancêtre de l’Union Dendi. Le second forum a été l’occasion de réfléchir sur les types d’actions que nous devons conduire dans le cadre de notre association naissante sur le plan juridique de l’Union Dendi», a précisé M. Moumouni Hassane. Quant à ce 3ème forum, il se propose de réfléchir sur la problématique de développement du Dendi’’, a relevé le président de l’association. M. Moumouni Hassane devait aussi féliciter les autorités préfectorales et communales de Gaya pour le rôle actif qu’elles ont joué dans la réussite et le succès de cette première édition de la semaine culturelle du Dendi.
Auparavant, le représentant du chef de canton de Gaya M. Abdou Gazari a insisté sur le concept de l’Union qui constitue le socle de la réussite de cette organisation. La force d’une association ou organisation réside dans la capacité des hommes et des femmes chargés de la conduire à s’unir. «Gaya appartient à ses filles et fils. Il faut donc réfléchir dans la cohésion, la fraternité et le respect mutuel à l’avenir de la commune urbaine de Gaya. Lorsque nous regardons dans la même direction, nous pouvons soulever même une montagne. J’invite chacun de nous présents ici à faire des propositions conséquentes à même de faire avancer l’œuvre de construction et de développement de la ville de Gaya», a souhaité le présentant du chef de canton de Gaya.
Il faut noter qu’il est attendu de cette rencontre clôturant la première édition de la semaine culturelle de l’association Union Dendi, des recommandations susceptibles d’être un fil conducteur pour l’association dans les actions de développement de la commune urbaine de Gaya.
Les festivités entrant dans le cadre de la célébration de la fête de Bianou 2023 à Agadez, ont démarré depuis la première semaine après la fête de tabaski. Il s’agit des animations artistiques, culturelles, musicales et des visites qui ont permis de tenir toute la ville d’Agadez en haleine. Ainsi, les après-midi et les soirées ont été marqués par le rythme des mystiques instruments de musique, à savoir le Akanzam et le Tambari, des danses et des chants. Pendant 21 jours les jeunes et les femmes, sous la conduite des responsables de la gestion et la coordination de la fête ont réussi cette phase préparatoire qui a pris fin avec la troisième rencontre nocturne, le lundi 24 juillet 2023. Il s’agit, selon la tradition de cette fête, de la rencontre entre les deux camps Est et Ouest. Les deux rassemblements des Groupes de l’Est et de celui de l’Ouest ont ainsi sillonné la vieille ville d’Agadez chacun de son côté et se sont croisés quelque part dans le quartier. Ce croisement est sanctionné par une forte démonstration dans l’exécution et la maitrise des instruments de musique notamment le Tambari.
Le Bianou est un événement socioculturel et historique unique à son genre au Niger organisé chaque année sous l’égide du Sultan de l’Aïr à travers une organisation dynamique mise en place par le Sultanat. Ainsi sous la conduite et la coordination hiérarchique et éclairée de Son Altesse le Sultan de l’Air, premier responsable et garant des mœurs et traditions du Sultanat de l’Aïr, les deux groupes en charge de l’organisation et de la conduite des festivités, à savoir le groupe Est (Yan Gabass) et le groupe Ouest (Yan Yamma) se sont mis à l’œuvre pendant toute la période après la Tabaski. Ces deux groupes organisateurs des manifestations sont dirigés chacun, par son Tambari. Les Tambari sont des leaders des jeunes élus par les jeunes avant de recevoir leur confirmation du Sultan de l’Aïr à travers l’acte du port du turban. C’est effectivement ces Tambari qui se sont chargés du Bianou et de l’exécution de toutes les dépenses y afférentes. Conformément à leurs missions dans le déroulement du Bianou, les Tambaris sont principalement chargés des activités préparatoires qui consistent à la réfection des tambours, de l’habillement et de l’accoutrement des danseurs, du grand repas etc. Pour mener à bien leurs missions, les deux Tambaris sont assistés chacun par un Agholla et un Jirima dont le rôle est d’une part, d’assurer l’organisation effective de toutes les manifestations du Bianou et d’autre part, d’organiser et encadrer les joueurs de tambours et les danseurs.
Ainsi, après le lancement, de la fête les deux groupes Est et Ouest se sont activés chacun sous l’égide de ses leaders, Tambari, Agholla et Jirima, pour bien être prêts aux différentes rencontres nocturnes qui donnent une véritable ambiance dans une rivalité dans l’art de jouer le tambour.
Aussi, pendant cette période annonciatrice, chacun des deux groupes prépare son équipe de danseurs. Elles sont choisies parmi les meilleurs danseurs. Ce sont ces jeunes danseurs qui ont tenu la ville d’Agadez en animation tout au long de ces trois semaines avant la grande fête prévue les 27, 28 et 29 juillet 2023. Elle s’organise sur la base d’un programme riche et varié qui a suscité l’arrivée comme d’habitude et chaque année des touristes et du retour des ressortissants d’Agadez à la terre natale. En début de la semaine plusieurs vols spéciaux ont été organisés à partir de Niamey, sans compter les bus et les véhicules personnels, venus de toutes les contrées de notre cher Niger.
Selon la programmation il y aura trois grandes phases pour la grande fête. D’abord, le 26 juillet : une soirée de beauté à partir de 15 heures. Elle consacre la première sortie des danseurs dans leurs tenues typiques, suivie à partir de 20 heures, d’une veillée au village d’Alercès, sis à 7 km de la ville. Cette veillée est organisée autour du thé, du fromage, du togoula, un plat de résistance, du rafraichissement et de l’animation jusqu’au petit matin. Le 27 juillet, commence avec la matinée de danses à partir de 6 heures. C’est le jour de la fête avec le départ de Alercès vers la ville d’Agadez. Les deux groupes accompagnés des chameliers et des chevaliers tous harnachés, retournent l’un après l’autre. Ils sont tous accueillis par la population et ils ont comme destination le Sultanat où le Sultan et ses notables, mais aussi les personnalités de marque et les invités les attendent pour les salutations et les hommages. Le vendredi 28 juillet étant déclaré jour de repos, le samedi 29 juillet c’est la fête toute la journée dans la vieille ville d’Agadez. La fête sera clôturée à partir de là, ce qui donne la possibilité aux deux groupes chacun en ce qui le concerne de faire des tournées dans les différents quartiers de la ville afin de souhaiter bonne fête au reste de la population.
En prélude au sommet de l’Union Africaine qui doit se tenir à Niamey dans quelques jours, la promotrice de l’espace Soleil d’Afrique, Mme Sani Fatouma Morou, en collaboration avec l’Agence chargée de l’organisation de la 33èmeconférence de l’Union Africaine a organisé pendant une semaine, à Niamey, un festival dénommé Rayons d’Afrique. Ce festival a clos ses travaux samedi 29 juin dernier avec une soirée de gala à laquelle les ministres en charge de la Culture et du Tourisme ont pris part ainsi que plusieurs autres invités.
Rayons d’Afrique est un festival multiculturel qui entend favoriser le brassage et le dialogue de culture. Il se veut aussi un projet visant à faire connaitre des jeunes talents afin de leur donner une tribune d’expression. D’où la thématique « Place aux jeunes ». Dans l’allocution qu’elle a prononcée à cette soirée de gala qui marque la fin du festival, la promotrice de cet événement Mme Sani Fatouma Morou a précisé que la thématique de ce festival est révélatrice de l’ambition et du rêve des organisateurs. « Place aux jeunes » afin que les génies s’élèvent ; qu’ils s’envolent ; un tremplin qui se veut africain parce que organisé en marge du 33ème sommet de l’Union Africaine. « Je sais messieurs les ministres combien la question des jeunes vous tient à cœur. Je voudrai vous rassurer qu’il y a bien des raisons d’espérer. Bien de jeunes se sont approprié ce projet Rayons d’Afrique. Chacun dans sa sphère de compétences s’est investi, s’est engagé pour faire de cette initiative un franc succès. Aujourd’hui encore, ils sont au rendez-vous », a relevé Mme Sani FatoumaMorou.