Après plusieurs mois de compétitions, le concours “Tremplin des Jeunes Talents du Niger’’ a pris fin le vendredi 3 juin dernier, au CCFN Jean Rouch de Niamey. Ils sont 5 artistes, Crazy Flaw, Melchior, El Farido, l’Africain, Lahmzo à discuter la finale de ce concours annuel initié par le label associatif, artistique et culturel « Arts Disc Records ».
Devant un jury composé des acteurs culturels et spécialistes de la musique urbaine, ayant travaillé durant plusieurs mois pour les sélections, ces jeunes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. A la fin des prestations, les membres du jury ont salué le courage et les efforts de ces jeunes artistes. «Ces jeunes sont magnifiques. Tous les 5 candidats nous ont épatés. Ils ont donné le meilleur d’eux. Mais comme c’est un concours, il va falloir les départager et démarquer certains» a lancé un des membres du jury.
A l’issue des prestations en live, dans une atmosphère digne d’une fête de musique urbaine, c’est l’artiste rappeur Melchior qui a remporté le premier prix avec une note de 14,68/20. Cette consécration lui donne droit à un trophée, un bon d’enregistrement d’un EP (Extended Play) ; un bon de réalisation de 3 clips vidéos entièrement pris en charge par le CCFN/J.R ; une programmation sur tous les podiums de la tournée Miss Niger 2022 ; une participation au festival Wassa’n Africa de Launac en France ; un accompagnement artistique d’un (an) par le label Art Disc Records, etc.
A noter que le ‘’Tremplin des Jeunes Talents’’est un cadre d’accompagnement des artistes en devenir. L’objectif du concours est d’une part, de professionnaliser les jeunes artistes et d’autre part, de promouvoir la culture nigérienne. Plus les éditions s’enchainent, plus le concours progresse et prend son ‘’envol’’. On constate que les jeunes de Niamey accordent beaucoup d’intérêt à ce concours, en témoigne la forte mobilisation du public pour cette finale. Au-delàs de l’aspect compétition, le Tremplin c’est aussi un événement où le public a la possibilité de découvrir des jeunes talents sur une scène 100% live.
Peu après la délibération, les fans du lauréat ont envahi le podium. Sous le coup de l’émotion l’heureux gagnant salue l’initiative ayant abouti à sa consécration. «Je suis très heureux de remporter ce premier prix. Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés durant le processus. Nous avons beaucoup appris à travers ce concours» a déclaré le champion.
Pour rappel ce concours a démarré depuis novembre 2021 avec une trentaine de candidats. Les lauréats des éditions précédentes, dont Marie Diallo, Big Abdel, Sharoof Lyon ainsi que des anciens rappeurs, ont agrémenté la soirée avec des prestations de haut niveau.
La grande finale du concours «Talent-Littéraire» a été organisée le dimanche 16 janvier dernier à Niamey. Cette compétition littéraire ayant enregistré la participation de 32 candidats issus de 8 écoles du Niger est une initiative de l’écrivain, nouvelliste nigérien, Boubé Hama. Pour la finale de ce concours, il s’est agi de faire un exposé succinct en 20 minutes d’un ouvrage imposé intitulé ‘’Au banc des accusés’’, le 7ème ouvrage du promoteur du concours, et de répondre à une question de culture générale. A l’issue des épreuves, c’est l’équipe du Collège Mariama qui a remporté le 1er prix avec une note de 17,25.
Pour rappel, ce concours est organisé en marge de la 1ère édition du Marché du Livre et des Arts du Niger (MALAN), un projet culturel porté par l'Association Poétique et Littéraire du Niger (APOL-Niger) et soutenue par la maison d'édition ‘’Les Nouvelles Éditions du Sahel’’. Ainsi, les écoles ayant participé à ce concours sont le Lycée évangélique, l’école Kokaranta, le collège Mariama, le CSP Elim, le CSP Lumière, Clab, la Providence et l’EERN. Après les exposés et la phase des ‘’questions-réponses’’, c’est l’équipe du lycée Mariama qui s’est classée première en remportant la coupe mise en jeu, des médailles d’or, des écharpes, un panier de livres, des paquets de chocolats, des pagnes, etc. Le CSP Kokaranta est deuxième avec une note de 16,50/20. Le deuxième prix est composé d’une coupe, des médailles d’argent, des écharpes des lots de livres, etc. L’équipe du lycée évangélique de Banifandou s’est contentée de la 3ème place avec une note de 15/20 gagnant ainsi, une coupe, des médailles bronze, des écharpes, des lots de livre, etc.
Peu après la proclamation des résultats, le promoteur du concours a réitéré ses remerciements et sa profonde gratitude à l’endroit de ceux qui ont cru en cette initiative. «Chers parents d’élèves et représentants des écoles, je voudrais vous réitérer encore une fois tous mes remerciements et ma profonde gratitude. Malgré le parcours du combattant que nous avons fait, je ne suis animé que par un grand sentiment de satisfaction, de joie et du plaisir. Je ne peux que dire Dieu merci, puisque ça fait un an que nous sommes en train de préparer cette grande finale que nous avons voulu coupler avec la première édition du Marché du Livre et des Arts du Niger. Et nous en sommes à la fin, vous avez été témoin, la fête a été belle. Pour moi cet événement est un grand succès au lieu d’une réussite», a déclaré le promoteur.
Par ailleurs, M. Boubé Hama a notifié qu’à travers cet événement, il va continuer de faire la promotion du livre, de la lecture, de l’excellence à l’école et de la promotion de la littérature nigérienne contemporaine. «Pour moi, le comité d’organisation de la pré-sélection a été à la hauteur pour avoir amené ce soir toutes ces belles et intelligentes équipes qui on fait des très belles prestations. C’est un concours et il faut toujours un premier, deuxième et troisième. En ma qualité de promoteur et initiateur, aucune des équipes n’a démérité. Mais il fallait pour le jury international, départager les 8 équipes essentiellement composées des enfants assez intelligents», a apprécié M. Boubé Hama.
Très émue par le triomphe de son équipe, Mlle Dossou Yoyo G. Nadège élève en TD et responsable de l’équipe du Collège Mariama a salué les efforts du promoteur pour avoir créé ce cadre pour promouvoir l’excellence. «Nous sommes très émus. Les mots nous manquent pour manifester notre joie. Nous remercions tous nos encadreurs et nos amis de nous avoir soutenus. Et on se donne rendez-vous l’année prochaine pour la troisième édition. Le travail n’a pas été facile. Nous avons donné le maximum de nous-mêmes. On a pris plusieurs semaines pour nous préparer. Ce concours est très bénéfique pour nous les élèves, car il nous amène à appliquer beaucoup de chose afin de vaincre nos peurs et avoir confiance en nous», a témoigné Mlle Dossou Yoyo G. Nadège, responsable de l’équipe du Collège Mariama.
Pour M. Mamane Nassirou Moussa, responsable de l’équipe du CSP Kokaranta, toutes les équipes méritent la victoire. Selon lui, le concours est un cadre qui permet aux élèves et les jeunes en général de développer leur capacité intellectuelle. «Personne n’a démérité. C’était juste une question de chance. C’est le travail qui a payé et toutes les équipes ont bien travaillé. On a donné le meilleur de nous-mêmes. Ce concours est un cadre qui permet aux élèves et aux jeunes en général de développer leur capacité intellectuelle, d’être aptes à prendre la parole devant une auguste assemblée et avoir confiance en soi. On apprend beaucoup à travers ce concours», a dit le responsable de l’équipe du CSP Kokaranta M. Mamane Nassirou Moussa.
Après un long processus de sélection des candidates au niveau des régions, le concours Miss Niger édition 2022 a pris fin le samedi 10 décembre dernier à Niamey. Cette finale ayant regroupé 8 candidates issues des 8 régions du pays a constitué un grand rendez-vous culturel. Au-delà de l’aspect compétitif de ce concours, Miss Niger est décidément le ‘’sommet des belles femmes’’, un cadre de promotion des activités culturelles au Niger. A l’issue des confrontations c’est Mlle Aicha Abdoul Aziz Ousseini de la région de Tahoua qui a remportée la couronne de Miss Niger édition 2022.
A 21h, les membres du jury s’installent. Les candidates font leur entrée ! Elles ont défilé les une après les autres d’abord en tenue de ville, puis en tenue traditionnelle et celle de soirée. Trois passages pour chacune avec des notations différentes sur plusieurs critères notamment : la tenue et sa présentation sur la candidate, le sourire de la candidate, les pas de danse des candidates avec leurs tenues traditionnelles, la démarche appropriée pour chaque tenue portée, la réaction du public pendant le passage des candidates, le ‘’speech’’ (discours) des candidates sur un thème de leurs choix. La somme des notes des passages des candidates devant le jury additionnée à la note des votes par SMS, Mlle Aicha Abdoul Aziz Ousseini est consacrée Miss Niger 2022 remportant ainsi la couronne et un prix de 3.000.000F CFA offert par le Fonds National de développement des arts et de la Culture, etc. La 1ère Dauphine c’est Mlle Abba Khadijatou de Niamey et Et la 2ème Dauphine est Mlle Zara Alhassane de la région d’Agadez. Les deux dauphines ont eu droit à une enveloppe d’un million de franc CFA chacune. Le comité d’organisation a également prévu un prix spécial dit ‘’Prix de Fair-play’’. Ce prix d’un montant de 500.000f CFA revient à la candidate de la région de Maradi Mlle Zoubeïda Mohamed.
Qui est Mlle Aicha Abdoul Aziz Ousseini ?
«Imaginer vous contempler les dunes du Sahara au moment du coucher du soleil ! Voilà en quelques sortes, l’image qui reflète approximativement Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha». Née à Niamey, un 1er juin 2002, Aicha est aujourd’hui la Miss Niger 2022. Elle a participé à l’élection Miss Niger en tant que la candidate de la région de Tahoua. La jeune demoiselle dispose des caractéristiques nécessaires pour porter la couronne. En plus d’avoir une beauté «talismanique» (taille : 1m74 ; poids : 53kg ; tour de hanche : 34 cm), Aicha a un bon projet. Elle a plusieurs passe-temps notamment la lecture, la natation et passer des moments en famille.
Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha s’est inscrite à ce concours parce que, dit-elle, elle a des rêves à réaliser notamment celui de se battre contre les inégalités. «Certes les femmes représentent l’incarnation de la beauté Nigérienne mais je pense que ses compétences peuvent aller au delà de cela, elles peuvent aussi incarner l’intelligence à travers le développement de la société. La femme nigérienne a sa place dans la société» estime Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha.
Pour Aicha, être miss ne s’arrête pas qu’au défilé et sourire, c’est aussi se mettre en tête que l’on est une lady qui est sensée représenter le pays notamment sur le plan éducatif et culturel. Pour cela, explique-t-elle il faut avoir beaucoup de leadership, la détermination, du caractère et surtout un grand cœur pour venir en aide aux personnes démunies. «Une miss doit donc être remplie de sagesses et de dévouement» mentionne Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha.
Parlant de ses forces, la nouvelle Miss Niger déclare que certes l’humain n’est pas parfait. Néanmoins elle dit disposer des atouts indéniables. «Mes forces sont justement les caractères que je trouve qu’une miss doit avoir. J’ai beaucoup de détermination pour la réalisation de mes rêves. Je suis remplie d’amour pour la Patrie et la société nigérienne, j’ai ce qu’on appelle en haoussa le ‘’kishin kassa’’, un élément que chaque citoyen nigérien doit avoir, car c’est le moteur de l’évolution du pays, et j’en ai surtout marre qu’on confonde mon cher pays avec le Nigéria, ou qu’on ne connaît pas son existence et celle de sa merveilleuse culture. Donc je pense que c’est le moment de le faire entendre», explique avec force et détermination Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha. Elle invite tous les Nigériens à s’impliquer et à l’accompagner pour réaliser son projet afin de réussir son mandat.
Les événements culturels se multiplient ces dernières années dans notre pays. Les initiatives pour valoriser la culture nigérienne dans sa diversité sont souvent l’œuvre de l’Etat, des associations nationales ou encore des structures locales. En effet, il est quasi fréquent dans chaque région ou commune du Niger de voir ou entendre la tenue des activités culturelles. Belbedji, un département de la région de Zinder, a accueilli le samedi 2 avril 2022, une foire dédiée au savoir-faire local avec au menu des expositions artisanales, l’art culinaire traditionnel, ainsi que l’organisation de danses et chants reflétant typiquement les us et coutumes du terroir. Cette activité est une initiative de l’ONG Educaf Niger, une structure culturelle qui œuvre pour la promotion de la culture nigérienne et au-delà la culture africaine.
Cette rencontre culturelle est centrée autour du thème ‘’ la culture au service du développement ’’. Le promoteur de ce rendez-vous culturel est M. Ahaman Amar Tarka, un fils du terroir. Cet évènement vise essentiellement à donner de la visibilité aux artisans locaux et surtout à les encourager à promouvoir davantage le savoir-faire endogène dans un esprit de créativité.
C’est ainsi que lors de cette messe culturelle, une panoplie d’activités a eu lieu allant de l’exposition artisanale, aux prestations des artistes en passant par une démonstration de l’art culinaire traditionnel avec en toile de fond une diversité de mets. Les participants à cette rencontre ont eu droit à une foire gastronomique qui a porté sur la production locale notamment le mil. Ce qui leur a permis d’apprendre différentes recettes sur le mil. L’évènement a été aussi ouvert à d’autres goûts. Les amoureux des chants et des danses en ont eu aussi pour leur compte. A côté de ces fêtards se trouvaient selon le promoteur, les chameliers qui s’adonnaient à des compétitions. Des moments de joie et de plaisir pour de nombreux festivaliers. Ils ont eu l’occasion d’apprécier l’harnachement des chameaux et chevaux ainsi que la manière dont ces animaux sont apprivoisés avant ce genre de rendez-vous culturel.
En plus, les passionnés de musique et de chants traditionnels ont savouré durant toute une journée, l’art des instrumentistes qui ont su mettre en valeur leurs créations. Les participants ont assisté aux différents spectacles et plusieurs acteurs de scènes ont offert des saynètes en plein air pour le bonheur des fêtards. Ils ont voulu aussi attirer l’attention des spectateurs sur la richesse artistique et touristique de cette zone et son savoir-faire local.
Pour Ahaman Ahmed Tarka, la culture est l’ensemble des valeurs communes à une communauté, ces valeurs sont d’ordre moral tel le ‘’Gaya’’ en milieu Haoussa, le ‘’Achaq’’ pour les touareg ou le ‘’Habanaye’’ des peulhs. Ces valeurs communes peuvent être l’habitat, l’accoutrement, la cuisine, les soins de beauté, de santé et les comportements culturels, etc.
Cet espace de rencontres, d’échanges, de partage et de divertissement autour de l’art et la culture de façon générale. Cette foire culturelle, selon son initiateur se veut un cadre qui va se démarquer des autres sur la scène culturelle. En outre, cette foire a regroupé des artistes et artisans dévoués au développement culturel et ce dans tous les secteurs d’activités que ce soit les bijoux, la poterie, les produits à partir des matériaux recyclés, la sculpture, la forge, les produits de beauté artisanaux et des technicités mixtes.
Ils étaient venus de toute part avec leurs belles créations qui reflètent cet attachement, cet amour pour la culture nomade ‘’, a relaté le promoteur de ce rendez-vous culturel, M. Ahmed Tarka
En effet, ces valeurs constituent l’épine dorsale de chaque société où elle puise les éléments vitaux de son épanouissement. Chaque communauté a ses traits, ses caractéristiques et ses habitudes qui la distinguent d’autres communautés. L’idée d’organiser cette foire qui est une tribune d’expression, a expliqué le promoteur, ‘’vient du constat de la richesse culturelle de notre pays en général et de notre zone de Belbedji en matière de produits artistiques, culturels et socio-économique. C’est un potentiel qui mérite d’être non seulement valorisé et aussi promu à travers ce genre de rencontres’’.
Les produits et services proposés
La foire se compose de six (6) stands notamment des habitations Touaregs, dans lesquelles il y a le lit touareg avec toutes ses composantes : les ‘’igaydans out’’ l’armoire touareg avec tous ses compartiments. Selon le promoteur, ‘’Chez nous, nous ne pouvions point parler de nomades sans pour autant évoquer leur goût prononcé pour la décoration des habitats et autres montures faites pour les déplacements.
Au niveau de la cuisine, plusieurs variétés de mets étaient servis à savoir les différents repas à base de mil ou nous avions su montrer les talents de nos mamans, épouses et sœurs de la région. Une manière d’exposer les assiettes, les cuillères en bois, en cuir, des marmites en terre cuite, des mortiers, des pilons en bois, des calebasses peulhs et touaregs.
Les festivaliers ont pu découvrir de ‘’Tessayte’’, un ancien récipient pour rendre en farine le mil, les jarres en terre cuite ou ‘’Tijikante ‘’, un grand sac où les femmes déposent leur bagage.
L'habillement ou accoutrement était aussi de la partie notamment avec des vêtements touaregs pour homme et femme, des vêtements peulhs pour femme, des chaussures touarègues , des chaussures peulh ‘’takuruga’’, des chapeaux hausa et peulh.
Pour ce qui est des parures, sur les stands, a ajouté M. Ahmed Tarka, ‘’ nous avions pu faire connaitre les grosses bagues et bracelets pour apprendre aux filles Touaregs comment bien marcher’’. Au titre des expositions, les participants ont pu apprécier la qualité des différentes catégories de sacs touaregs : Achaqwa ; Ibewoune ; Aghrig. Les mobiliers ont aussi attiré l’attention comme la chaise touarègue ; la selle chameau ; la selle cheval avec des ‘’Akala’’ bien ornés.
Pour se développer, chaque société doit puiser dans ses valeurs culturelles qu’elle maitrise bien afin de les améliorer et de les adapter au moment. La culture n’est pas figée, elle est évolutive en fonction de la conjoncture et des contextes.
Des stands réservés uniquement pour les plantes à base thérapeutique étaient aussi exposés ; on pouvait trouver des plantes très efficaces pour guérir beaucoup de maladies à savoir le ‘’Mananade’’, le ‘’Gharounful ‘’, le ‘’Yezaragade’’ et la plante ‘’Anza ‘’dont les racines sont plongées dans de l'eau de marigot pour la purifier. ‘’Nous avions pris attache avec les structures tutelles et partenaires pour voir dans quelle mesure nous pouvions mettre en pratique ce projet et Dieu merci, nous avions pu faire quelque chose avec l’appui de notre ONG et de certaines bonnes volontés. Nous saluons au passage le patronage des autorités coutumières et administratives qui ont su apporter une touche particulière et crédible à ce projet. Nos remerciements à tous ces artisans qui ont bien voulu nous accompagner malgré certaines difficultés financières. Ils ont su témoigner leur confiance en participant à cette foire et nous nous engageons à donner le meilleur de nous-mêmes afin de leur offrir dans le futur les meilleures prestations possibles’’, a confié M. Ahmed Tarka.
Il pense enfin que toute communauté qui copie ou qui s’inspire entièrement de la culture des autres est une société asservie mentalement et culturellement et ne peut rien penser pour panser ses lacunes, pour avancer vers un développement harmonieux.
La foire internationale de Surajkund de l’Etat de Penjaha eu lieu du 1er au 17 février à New Delhi, un festival qui vise la promotion de la culture dans le monde entier. Sur invitation du Gouvernement indien par l’entremise de l’Ambassade de l’Inde au Niger, le célèbre Sogha du Niger a effectué le déplacement de New Delhi où il s’est produit devant de nombreux festivaliers. Cette édition a été l’occasion pour les organisateurs de mettre en exergue les talents musicaux de nombreux pays aux festivaliers.
La foire internationale de Surajkund est une initiative de l’Etat de Penjah. Avec des spectacles de jour comme de nuit, cette foire est une activité culturelle qui vise à promouvoir l’art et la culture indienne, mais aussi ceux des autres pays notamment africains. De cette expérience du groupe Sogha en Inde, Aichatou Soumaila dite ‘’Dan Kwali’’ administratrice dudit groupe garde des aspects positifs. « Quand nous donnons des concerts nous commençons par les pièces du répertoire classique puis nous reprenons quelques chansons internationalement connues comme la musique sud-africaine. Lors de nos sorties à l’extérieur comme ce fut le cas de New Delhi, il nous était naturel de reprendre les chansons de l’ancienne génération, mais avec une touche particulière intégrant des sons et des rythmes nigériens. C’est comme ça que nous faisons danser les autres ethnies qui nous suivaient. A travers Sogha, nous réalisons le rêve de découvrir d’autres cultures, de partager la nôtre si diversifiée et si riche en lui donnant une touche plus particulière. Nous étions impressionnés de l’accueil qui nous a été réservé par le public. Nous sommes fiers de faire découvrir notre bel héritage culturel en Inde. Sogha essaie d’intégrer le monde culturel, nous composons de plus en plus des chansons en anglais, en hindu, en français sans oublier de les mélanger avec nos langues locales, qui sont importantes pour nous, pour notre promotion. Nous voulons que nos chansons puissent être entendues et comprises par tous, c’est notre souhait. Et la qualité de notre travail y contribue ».
Peu présente dans les restaurants, la cuisine nigérienne se fait avec des produits locaux. Fruit des ressources naturelles, ces plats sont faits à base de céréales mil, maïs, riz, salades et sauces colorées avec des légumes de saison. Sans oublier le couscous mélangé avec des feuilles de Moringa, appelé communément« dembou ». Et pour faire ces bons mets, il faut tout un ensemble de techniques de préparation d’aliments en vue de leur consommation. Avec la prolifération des hôtels et restaurants ces derniers temps à Niamey, de plus en plus de jeunes se forment en cuisine, en pâtisserie…. Le Restaurant ‘’Finistère’’ de Miriam Lohatodé sis au quartier plateau de Niamey assure la formation de onze (11) femmes en cuisine et sept (7) en pâtisserie.
L’initiatrice de cette formation, Mme Miriam, nous explique qu’elle a soumis en début d’année 2019 un projet social à financement qui a pour but l’autonomisation des femmes par l’insertion professionnelle. « En tant que restaurant nous avons opté pour la formation de ces jeunes femmes en cuisine et en pâtisserie : deux filières porteuses de nos jours. Le projet a duré douze (12) mois et est divisé en deux(2) phases fondamentales. La première phase est consacrée à la formation professionnelle allant de juillet à décembre 2019. Celle-ci vient de s’achever d’où l’organisation de la cérémonie de remise de diplômes quiaura lieu demain samedi 11janvier 2020 » a-t-elle ajouté. Selon elle, c’est un évènement majeur dans le projet qui ouvre des portes vers l’emploi. La deuxième phase de janvier à juin 2020, celle-ci sera consacrée à l’accompagnement des jeunes diplômées vers l’emploi en les aidant à trouver des postes. Surtout ces derniers temps avecla création d’hôtels et restaurants à Niamey. C’est un important projet qui a été principalement financé par l’Ambassade de France en collaboration avec d’autres partenaires. Nous sommes là d’abord pour transmettre notre savoir faire et aider ceux qui veulent apprendre les métiers de cuisine à se perfectionner. « J’essaie d’apprendre aussi à travers ces contacts des saveurs et des senteurs que j’ai jamais imaginées. De nos jours même les hommes accordent beaucoup d’importance à la cuisine africaine et particulièrement nigérienne. La cuisine nigérienne a une gastronomie riche mais sous exploitée, elle ne sait pas se vendre comme il le faut, d’où la nécessité de s’améliorer en vue d’accueillir dans des très bonnes conditions nos hôtes lors des séminaires, forums et grands sommets que le Niger enregistre régulièrement » a- t-elle signifié.
Rappelant qu’une cérémonie sera organisée pour remettre les diplômes aux 18 bénéficiaires Mme Miriam remercient les bailleurs qui ont financé le projet. Elle invite les populations nigériennes notamment les femmes à s’intéresser aux cours culinaires avant d’appeler les autorités à soutenir et à financer ces genres d’initiatives porteuses. Les inscriptions se poursuivent pour d’autres formations pour promouvoir l’art culinaire et apprendre les métiers d’avenir.
Ce sont une dizaine des journalistes et photographes nigériens qui ont été retenus pour suivre du 20 au 22 novembre une formation en Photo journalisme au Centre Culturel Franco-nigérien (CCFN) Jean-Rouch de Niamey.
Cette formation est assurée par M. Pascal Maître un journaliste et reporter photo français. Pendant trois jours les participants à cette formation ont renforcé leurs capacités. En effet, cette formation a été le cadre pour le formateur de partager son expérience en tant que journaliste et reporter photo. Aussi, les participants ont appris les techniques de sélection des photos, des choix de sujets de reportages. Le formateur a présenté et partagé plusieurs de ces reportages et enquêtes portant sur des thématiques diverses et variées telles que, Problème de l’électrification en Afrique ; la route des migrants à Agadez et bien d’autres reportages en Afrique, Europe et ailleurs. Les participants ont par la suite effectué des reportages photos qui ont été présentés et corrigés. Ils ont saisi cette occasion pour contempler les œuvres du formateur en exposition depuis le 19 novembre 2021 dans le hall de la bibliothèque du CCFN. Cette visite a été suivie des explications sur les différentes photos.
Il faut aussi noter que les participants ont été édifiés sur l’importance de la photographie. Le formateur a répondu à des questions et préoccupations des participants. Le point le plus largement partagé est l’expérience du formateur notamment en ce qui concerne l’accès à l’information, c’est-à-dire, l’accès à certains endroits pour le reportage. M. Pascal Maître a souligné qu’il a fait l’objet de plusieurs arrestations et quelques fois emprisonné comme au Nigéria et au Congo. « J’ai été arrêté et/ou emprisonné pas parce que je n’étais pas en règle conformément aux lois et règlements des pays, mais parce que dans la plus part des cas les gens ont des doutes sur moi. J’ai toujours formulé mes demandes et obtenu mes accréditations et autorisations dans les pays où je voyage. C’est pourquoi, par la suite on me libère et je fais mon travail. Je travaille pour des grand journaux et magazines en Europe. Donc je ne suis pas en clandestinité », a souligné M. Pascal Maître. Il a expliqué aux participants que pour réussir ses projets, au-delà des autorisations, il faut que les reporters tissent des relations avec des personnes à tous les niveaux. « Il faut toujours avoir des relations avec des personnes. Seul, c’est difficile de réussir un projet. Sur tous mes projets, j’ai travaillé avec des personnes avec qui j’ai des connaissances. C’est souvent comme ça que je fais facilement mes papiers et je trouve les autorisations parce que seul c’est difficile de s’en sortir », a-t-il déclaré.
Cette formation a été une grande opportunité pour les participants qui ont profité pour apprendre des techniques pour réaliser des meilleures prises des photos et pour faire des meilleurs choix des photos. C’était aussi une opportunité qui leur a été offerte de beaucoup apprendre sur l’expérience du formateur. Les participants ont reçu chacun une attestation de participation et d’assiduité.
L’Organisation pour la Restauration de la Dignité Humaine (ORDH), en collaboration avec l’Association pour la Promotion de la Langue et la Culture des Igdalan (APLCI) a organisé, le dimanche 6 octobre 2019, à Niamey, un forum national de la Communauté Igdalan. Placé sous le thème ‘‘La langue et la culture des Igdalan, un ciment social pour une cohésion nationale’’, le forum était l’occasion de s’interroger sur les voies et moyens permettant la prise en compte de la langue ‘’Tagdal’’ dans notre pays. C’est le ministre de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des langues nationales et de l’éducation civique M. Daouda Malam Marthé, qui a présidé la cérémonie de lancement de l’activité, en présence de plusieurs autres personnalités dont le Ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, M. Mohamed Bazoum,
Dans son intervention, le ministre Marthé a indiqué qu’au Niger, notre tradition a été toujours de veiller à la reconnaissance des diverses communautés qui peuplent notre pays, tout en préservant un socle de valeurs communes permettant de garantir l’unité nationale. «Cela vaut au Niger, d’être toujours cité en exemple, lorsqu’il est question de coexistence pacifique entre les communautés. Cette cohésion nationale fait office, pour nous, de sacerdoce que nous devons coûte que coûte préserver », a-t-il ajouté. Dans sa quête de l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages, notre pays a, selon le ministre, pris des initiatives concernant les langues nationales dans son système éducatif. «Cela se justifie par des études diligentées, à cet effet, qui confirment l’hypothèse, selon laquelle, la scolarisation initiale en langue nationale est un facteur de réussite scolaire et d’intégration sociale », a-t-il précisé.
D’après le ministre Marthé, Niger est le pays francophone le plus avancé dans l’espace subsaharien en matière de promotion des langues nationales à travers l’éducation. L’attribution de statut de langue nationale est, dans tous les pays du monde, strictement encadrée par la loi. «Au Niger, la reconnaissance exclusive de la langue nationale, matérialisée par une énumération, est celle de l’Acte 23 de la Conférence nationale souveraine, du 29 octobre 1991. Treize (13) ans plus tard, c’est la loi 2002 du 8 février 2000, qui fixera les modalités du développement et de promotion des langues nationales dans notre pays », a-t-il rappelé. Le ministre en charge de la promotion de langues nationales a souligné que des chercheurs africains de renom, ont produit des études pertinentes sur le Tagdal et les parlés apparentés. Ce sont là, selon lui, des pistes précieuses de réflexions et de recherches. «Aussi, des exposés qui seront faits, par d’éminents chercheurs nigériens, nous permettront-ils de poursuivre les projets de recherche, déjà en cours, sur instruction de SEM le Premier ministre, Chef du gouvernement», a déclaré le ministre Marthé.
La star nigériane de la musique urbaine David Adedeji Adeleke alias Davido s’est produit en concert live le 17 décembre 2021 au Stade Général Seini Kountché de Niamey. Ce méga concert gracieusement offert par le Président de la République S.E. Mohamed Bazoum à la jeunesse nigérienne s’inscrit dans le cadre la célébration du 63ème anniversaire de la proclamation de la République. Cet événement inédit a été un véritable cadre de retrouvailles entre les artistes XXL de la musique et leurs fans. L’hôte et l’acteur principal de l’événement l’international Davido est appuyé dans le cadre de ce grand spectacle par des grands groupes de danse, des icônes de la musique urbaine et moderne, notamment Abel Zamani, Barakina, Idi Sarki, Yac B, Mintou Baban Pélé, etc. L’ambiance était extraordinaire avec une foule en fête.
L’événement était de taille, car le concert a suscité un engouement auprès des Niaméens. En cette soirée de ce vendredi qui coïncide avec la veille de la fête de la proclamation de la République, les alentours du stade Général Seyni Kountché ont été pris d’assaut par les jeunes venus de tous les coins de Niamey. Se frayer un chemin pour accéder au stade relève d’un parcours de combattant. Des fans scandant le nom de leur hôte en attendant son entrée sur le podium. «Davido! Davido! Davido! ...» hurle la foule en joie et enthousiasmée. Aux environs de 21h Davido fait son apparition sur la scène !
Micro dans la main droite, le bras gauche levé, Davido a rendu un vibrant hommage à toute la nation nigérienne et à ses fans en particulier. L’artiste international a fait une mention spéciale aux autorités nigériennes qui ont réussi à créer les conditions de réunir des stars internationales au Niger en cette fin d’année. Après une demi-heure de prestation et de show en play-back devant des milliers de spectateurs nigériens, l’auteur de ‘’Aye’’, ‘’Skelewu’’,a pris congé de ses fans nigériens, laissa la place aux artistes locaux qui se sont succédé sur scène jusqu’aux environs de 1h du matin. Ces artistes nigériens ont donné les meilleurs d’eux et ont tenu le public en haleine pour rendre la fête plus belle et agréable.
Rappelons que David Adedeji Adeleke, connu sous le nom de Davido est né le 21 novembre 1992 à Atlanta en Géorgie aux États-Unis. Il est un chanteur, auteur-compositeur et producteur de disques américain-nigérian. Davido a fait ses débuts dans la musique en tant que membre du groupe de musique KB International. Il a étudié l’administration des affaires à l’Université Oakwood avant d’abandonner ses études pour enregistrer des références vocales. Davido s'est fait connaître en 2011 avec la sortie de " Dami Duro ", le deuxième extrait de son premier album studio Omo Baba Olowo (2012). L'album contient également six autres singles: Back When, Ekuro, Overseas, All of You, Gbon Gbonet Feel Alright. Entre 2013 et 2015, il a sorti les tubes Gobe, One of a Kind, Skelewu, Aye, etc. Davido a fait des futiring avec beaucoup d’artistes de renom tels que Mafikizolo, le defunt Yorograng, DJ Arafat, etc,.
Les artistes locaux saluent l’organisation de cet événement
Mlle Rakia Moussa Poussi, artiste nigérienne résidant au Nigéria est venue à Niamey pour le Gala de la République. Elle a salué cette initiative soulignant que les autorités du Niger viennent de réaliser un des rêves de la jeunesse nigérienne, à savoir réunir les jeunes dans la communion et la convivialité. «Les mots me manquent. Je n’ai rien à dire sinon que de remercier le Président de la République SE Mohamed Bazoum. Que Dieu assiste notre Président et le protège. Si on peut avoir de temps en temps ces genres de spectacles lors des fêtes de la République ça sera une bonne chose. Un tel événement ne s'est passé nulle part ailleurs. L'événement a commencé depuis 14h et voilà qu'il est minuit les gens sont toujours là. Toute la ville de Niamey s’est mobilisée pour cette grande soirée. Vous avez vu comment le stade était plein. Vraiment ça nous a beaucoup touchés», a témoigné l’artiste Mlle Rakia Moussa Poussi.
L’artiste Abel Zamani, l'un des tops 10 des meilleurs artistes de la musique urbaine du Niger invite la jeunesse nigérienne à saisir cette occasion pour passer des bons moments avec les artistes. «Nous sommes là pour nous ‘'enjailler’’ avec les fans et passer un bon moment avec eux en cette occasion de fête de la République. C'est l'Etat qui a organisé cet événement et vraiment c'est bien. Si on est là, c'est pour échanger avec nos fans. C'est le Gala de la République, les joueurs ont joué cet après midi. Je suis en joie d'être avec notre public qui nous soutient. Il ne nous a jamais lâchés. Le public a toujours été là pour nous. Et Merci beaucoup aux initiateurs de ce grand projet. Les autorités ont toujours voulu qu'on fasse ces genres d'événements pour le public nigérien. Si on trouve l'occasion et les moyens d'organiser nous mêmes ces genres d'événements ça sera une très bonne chose pour nous, car c'est dans ce métier et ces activités qu'on mange, et c'est notre business» a expliqué Abel Zamani.
Pour Nafissa Ousmane, une danseuse professionnelle, ce concert est une occasion pour les jeunes artistes de s’affirmer. Elle a surtout salué la gratuité du concert. «Un autre aspect très important, c'est la gratuité de l'événement. Le public n'a rien payé pour accéder aux différents spectacles. Nous remercions le président Mohamed Bazoum. Les jeunes sont très satisfaits et nous sommes fiers de notre Président. C'est vraiment un cadre de rencontre pour nous les artistes. On s'est amusé bien. Je souhaite que les autorités chacun en ce qui le concerne essayent de faire ce genre d'innovation dans son domaine et en fonction de ses moyens pour encourager et accompagner les jeunes. Si dans tous les domaines nos autorités arrivent à s'impliquer et impliquer la jeunesse comme on le constate dans l’organisation de ce gala, je pense que les choses iront mieux» estime la jeune danseuse.
Très agité et occupé par le spectacle Mintou Baban Pélé souligne que dans l’ensemble cette activité vient nous enseigner que les jeunes peuvent compter sur les autorités. «Quand tu regardes ce Gala du début jusqu'à la fin, il y a que la jeunesse qui est impliquée. La jeunesse est à l'honneur. On ne voit que des jeunes en joie. Le président de la République est déterminé à soutenir la jeunesse. Mohamed Bazoum a pris l'engagement, voilà qu'il est en train de les concrétiser. Les jeunes se sont réveillés pour écouter les messages. Ce gala, au delà des festivités, donne l'occasion de passer des messages positifs. Ce spectacle vient de nous montrer combien les autorités sontsoucieuses des questions en lien avec la jeunesse.Les jeunes ont beaucoup aimé ce Gala de la République offert par le président de la République. Les jeunes ici présents ont compris que le Chef de l’Etat a des bonnes intentions et initiatives au profit de la jeunesse. Nous multiplions nos remerciements et nos salutations au Chef de l'État. Nous demandons au président de la République et aux autres membres du Gouvernement d'accompagner les jeunes qui ont ce genre de projet pour qu'on puisse avoir un grand spectacle chaque 6 mois», soutient Mintou Baban Pélé.
Gaya était une véritable référence nationale en termes d’expression de la culture et des traditions, notamment aux temps des festivals de la jeunesse. Le répertoire artistique du département est suffisamment riche et est essentiellement constitué de ballet de la célèbre troupe Tchanguey, plusieurs fois lauréate du festival au titre de la région de Dosso et primée au nom du Niger à l’international, avec ses pièces populaires «Ganyakoye» et «Danben karhé» produits dans les années 1980. Selon le directeur départemental de la culture, M. Almoustapha Adamou, la dernière production de la troupe départementale remonte à 2018 et la production culturelle de manière générale n’est plus ce qu’elle était.
La richesse culturelle de Gaya est surtout liée à ses sources d’inspiration mystiques assez édifiantes telles que la grotte de Kombalati, serpent qui a fait traverser le fondateur de la ville de Gaya Koka Manzo et la fête annuelle de «Albarkayzé» qui s’organise chaque année dans la commune de Tanda à l’honneur des pécheurs du Dendi.
L’avènement de la pandémie de la Covid 19 n’en est pas pour rien aussi, puisqu’il s’est passé des mois sans manifestation culturelle. Mais de nos jours, l’on ne parle plus de créations proprement dites. Et la baisse de la fréquence des spectacles impacte l’entretien des infrastructures culturelles. C’est le cas de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) Adamou Fody de Gaya qui est aujourd’hui dans un état de délabrement. En effet, au niveau du bâtiment abritant les bureaux administratifs et la bibliothèque, la tôle qui reste est trouée de toute part. Après chaque pluie, les salles sont pratiquement inondées. «Du côté nord de la MJC le mur s’est effondré depuis plus de 3 ans. Pour la simple électricité, nous avons des problèmes à payer les factures. Actuellement le courant est coupé», confie le directeur départemental de la culture.
D’après M. Almoustapha Adamou, les recettes de la MJC de Gaya reposent principalement sur son arène de lutte traditionnelle. «C’est l’une des deux activités qui nous apportent de l’argent. La seconde, c’est les soirées culturelles qu’organisent les coopératives scolaires», a-t-il précisé. Le dernier appui à la MJC remonte à 2015 avec Alternative Espace Citoyen et le projet CISP qui, se réjouit le directeur de la culture, ont fourni le matériel de sonorisation complète sur financement de l’Union Européenne en partenariat évidement avec l’Etat du Niger. Tous ces problèmes ont commencé après la rétrocession de la gestion des maisons de la culture aux collectivités territoriales décentralisées (mairies), instituée par décret depuis 1985. «Les sous-préfectures avaient plus de ressources. Les mairies ont elles-mêmes des gros problèmes. Quand nous les sollicitons, chaque fois, ils nous disent que la culture n’est pas une priorité», s’indigne le responsable de la MJC avant de souligner que la responsabilité du Ministère de la Culture en la matière se limite à mettre à la disposition des mairies des directeurs.
Interrogé sur cette problématique, le maire de la commune urbaine de Gaya dit reconnaitre cette responsabilité de l’entretien des infrastructures culturelles, en réservant dans leur budget une rubrique en bonne et due forme. «Il se trouve que des ressources qu’ils génèrent à partir des manifestations culturelles qu’ils accueillent, rien ne parvient aux caisses de la collectivité», a rétorqué M. Mounkaila Boureima. Cependant, le maire qui vient de s’installer à l’issue des récentes élections assure avoir la volonté de prendre à bras le corps la question. «Nous sommes témoin de cet état dans lequel se trouve la MJC. Nous l’avons visitée, nous avons vu. Plaise à Dieu, dans le budget 2022, la préoccupation sera prise en compte», promet le nouveau maire de la commune urbaine de Gaya.
Un revers généralisé de la culture nigérienne, selon Almoustapha Adamou
De manière générale, au Niger, selon Almoustapha Adamou, les manifestions culturelles originales ont connu leur envol au lendemain des indépendances avec les semaines de la jeunesse. Les troupes culturelles qui étaient à la solde du parti unique sont réunies chaque année pour rivaliser en chants, ballets, théâtres, et «langa». Avec l’arrivée du CMS au pouvoir, la semaine de jeunesse devint le festival de la jeunesse. Un vent de liberté artistique souffla, et les troupes sepenchèrent sur les chants d’unité nationale, de patriotisme et les valeurs positives de la nation comme la parenté à plaisanterie. Les ballets exprimèrent nos traditions dans leurs aspects les plus mystiques. Ce fut les temps forts de la «Samaria».
C’est à cette époque qu’est produit l’essentiel du répertoire artistique traditionnel un peu partout dans le pays à l’instar de Gaya. «Pour soutenir la dynamique de la jeunesse organisée en Samaria, le CMS mettait à sa disposition des ressources nécessaires. Les animateurs étaient aussi pris en charge par l’Etat. Les acteurs s’investissaient véritablement, les productions artistiques se basaient sur des laborieuses recherches sur nos traditions et l’histoire», rappelle M. Almoustapha Adamou, directeur départementale de la culture, de l’artisanat et du tourisme.
Le monde culturel nigérien serait à sa troisième ère. Le directeur départemental de la Culture explique que le multipartisme, en vogue à partir de la conférence nationale souveraine de 1991, a fragilisé la Samaria. «Chaque parti politique qui nait attire une partie de cette jeunesse dans son ombre», dit-il, insinuant la politisation des artistes. «L’appui à la création artistique s’est arrêté. Ceux qui étaient habitués à percevoir des fonds pour aller fouiller à la source, dans les villages les plus éloignés, y passer une ou plusieurs semaines auprès des détenteurs et dépositaires de la tradition, n’ont plus ce moyen», déplore Almoustapha. Aujourd’hui l’espoir semble revenir avec la fête tournante du 18 décembre. Mais les moyens mis à la disposition de la culture sont loin d’être à la hauteur. «Le chapitre aide à la création artistique est ramené au niveau des mairies. Et ces municipalités ont une autonomie de gestion. Avant la conférence national, le fonds était géré par les sous-préfectures», rappelle le directeur départemental de la culture.
A Gaya, les conséquences de ce transfert ont été fatales pour le secteur de la culture.
Les animateurs culturels n’ont plus de relève et leur effectif est considérablement réduit. On n’en trouve même pas d’ailleurs dans certains départements, comme à Gaya où le décès de Tellayzé a laissé un vide qui s’éternise. Or, ce sont ces animateurs qui représentaient la cheville ouvrière de la création artistique. «Ceux qui les ont remplacés n’ont reçu aucune formation», regrette le responsable de la MJC de Gaya. M. Almoustapha Adamou estime qu’il faudrait à cet effet, former un animateur au moins pour chacune des régions. C’est eux qui pourront par la suite relayer les b.a.-ba du métier.
Dans la tradition et les coutumes nigériennes, le cheval est un animal qui symbolise le prestige social. Dans la région du Manga en général et particulièrement à Goudoumaria, cet animal est toujours célèbre à tel point qu’on lui accorde une certaine considération. En effet, pour les mangari, la valeur culturelle du cheval est inestimable. Il n’est pas rare d’entendre de la bouche des populations du Manga: «il vaut mieux laisser une personne sans manger la nuit que de laisser le cheval sans nourriture». L’entretien du cheval est coûteux particulièrement au niveau des palais des chefferies du manga où le cheval représente à la fois un prestige royal et participe à la réjouissance des populations de cette région lors des grandes cérémonies et autres fêtes.
Si chez les touaregs, ce sont le chameau et l’âne qu’on harnache pour les grandes rencontres culturelles comme la cure salée ou encore le Festival de l’Aïr, dans le Manga, c’est le cheval richement habillé et bien dressé qui exécute des pas de danses et de fentes à l’occasion des fêtes où le cavalier le soumet à exécuter des figures pour égayer l’assistance. Selon le Chef de canton de Goudoumaria, l’honorable Maï Warouma Arifa, le cheval était considéré avant l’avènement des moyens de transport moderne, comme le moyen de locomotion le plus rapide pour rapprocher les communautés sur plusieurs aspects de la vie en société. En dehors de cette fonction, le cheval a, dans la société Manga, une dimension culturelle qui met cet animal au centre des cérémonies de fêtes. Lors de ces circonstances, le cheval est complètement est paré d’ornement en métaux souvent précieux comme l’or ou l’argent et en cuir qui coûtent cher.
En effet, d’après l’honorable Mai Warouma Arifa, l’harnachement complet d’un cheval de fantasia peut coûter jusqu’à environ 1.500.000 FCFA. Passionné du cheval lui même, le chef de canton de Goudoumaria dit avoir au moins cent (100) chevaux qui sont entretenus un peu partout par des notables à travers le canton. «J’ai actuellement une quinzaine de chevaux qui sont avec moi pour pouvoir répondre aux besoins des fêtes de grande envergure. Tous les éléments qui concourent à un impeccable harnachement du cheval sont minutieusement déposés dans une valise hermétiquement fermée chez moi. Mon matériel d’harnachement est à 80% confectionné en argent. Le cheval est harnaché en fonction de celui qui va le monter», a relevé le chef de canton.
Il ajoute que les éléments constitutifs de l’harnachement d’un cheval est toute une fortune. «Heureusement, nous avons eu la chance que le matériel de fantasia soit disponible grâce à notre défunt père. Il avait eu l’ingénieuse idée d’acheter pour déposer. Après son décès, nous avions partagé les biens y compris le matériel d’harnachement des chevaux. Lorsque mon grand frère lui a succédé au trône, je lui avais fait cadeau du matériel qui me revint de droit. Bref, ce matériel est considéré comme un patrimoine culturel de la chefferie de Goudoumaria», a souligné l’honorable Mai Warouma Arifa.
Par ailleurs, il faut préciser que le cheval est aussi cet animal que les chefs utilisaient pour les conquêtes territoriales. Mais attention ! Les superstitions ont droit de cité à l’époque où la pénétration de l’islam dans nos sociétés était au stade embryonnaire. «Il existe de couleurs de chevaux que le Chef traditionnel évitait systématiquement de monter le jour où il partait en guerre. Transgresser cette limite donnerait comme résultat, un voyage sans retour au bercail. Autrement dit, soit le chef serait tué par son adversaire ou bien il le prendrait comme captif. Par contre, il y a aussi des couleurs qui portent la chance à la guerre. Mais aujourd’hui avec le modernisme, certains aspects de la chefferie traditionnelle sont, soit relégués au second rang soit,ils ont carrément disparu de ce cercle mythique», explique l’honorable chef de canton de Goudoumaria.
L’orchestre Tal Nation a promis à ses fans un grand bal et il l’a réalisé. Le samedi 3 septembre 2022, les amoureux de la musique moderne ayant effectué le déplacement du Palais du 29 juillet de Niamey ont été servis en musique à travers des prestations en live. Les milliers de personnes qui se sont mobilisées ont simultanément assisté à ce double événement de Tal notamment, le vernissage de son 6ème album et la célébration des 25 ans de carrière du directeur artistique de ce groupe mythique de la capitale. Visiblement, ce concert est l’un des spectacles que les mélomanes attendaient avec beaucoup d’impatience.
A19h déjà, la devanture du Palais du 29 juillet était en effervescence. C’était les dernières minutes pour les fans de retirer leurs tickets. Ceux qui connaissent l’ambiance musicale de la cité Tafaddek, peuvent aisément se donner déjà une idée de comment la fête sera grandiose, surtout que cette spécialité musicale a ses adeptes qui ne ratent jamais ce genre de rendez-vous.
La plus part des fans des orchestres sont constitués en groupement où les membres rivalisent de fidélité. Et cette rivalité a commencé au niveau des guichets de ventes de tickets où chacun des présidents du groupe voulait arracher le maximum de tickets possibles pour ses éléments. Pour ce grand bal de Tal, les différents groupements et leur président n’ont pas lésiné sur les moyens pour rendre la fête agréable.
A l’intérieur du palais, un podium somptueux et très riche en lumière a été installé. A 21h, la salle grouille de monde ! Certains sont venus en couples. Main dans la main, ils se cherchent une place juste pour voir le spectacle. Ils n’ont pas besoin de s’asseoir ! On voit défiler les ‘’beautés’’ de Niamey dans tous les sens. Ils attendent juste le passage des ‘’guests stars’’ en levée de rideaux. C’était aussi une messe pour les jeunes femmes que, l’on surnomme à Niamey ‘’les filles du circuit’’ ou les ‘‘zontorou’’ qui trainent avec les hommes d’affaires. Ceux-ci n’hésitent pas à jeter des billets de banques sur un chanteur lorsqu’il cite leur nom. Elles sont toutes endimanchées et belles ! «Avec Tal National, on ne s’assoit pas. A leur dernier concert dans cette salle nous avions vécu un concert débout. Et aujourd’hui aussi, nous allons vivre ce même plaisir surtout que ce genre d’événement nous a beaucoup manqué. Les artistes de Tal sont des pures stars» relate une jeune femme, habillée en bazin blanc.
Sous le son de la batterie, avec les baguettes magiques entre les mains de Souley les artistes du groupe Tal font leur entrée dans la salle en file indienne. Ils dansent à pas synchronisé et avancent vers le podium. Ils saluent le public en avançant encore jusqu’au bord du podium avant que les musiciens et les chanteurs, regagnent chacun son poste pour une véritable prestation sans arrêt. «Bonne année, bon anniversaire ! Bonne année, bon anniversaire !», lancent en chœur les artistes et le public.
Pendant ce temps, dans le même brouhaha, Almeida qui fête ses 25 ans de carrière fait son apparition habillé en grand boubou brodé, coiffé de mythique (dra) ce bonnet rouge qu’affectionnent les politiciens. Brandissant sa guitare en main, Almeida fait le tour de la salle ! Une façon pour lui de rendre hommage à ses fans. Ainsi, il rejoint ses amis sur scène. «C’est une fierté et un honneur pour moi de voir le peuple nigérien choisir ce 3 septembre pour honorer ma modeste personne en tant qu’artiste musicien. Ceci dénote combien vous êtes attachés à la culture nigérienne», dixit le soliste Almeida.
Almeida et sa guitare, Massaoudou dit Dj Mass et Souleymane Yaro, etc. au micro avec leur répertoire chansons enjouées, l’évident plaisir qu’ils ont de jouer ensemble, leur harmonie vocale et leur belle énergie communicative qui ont conquis les spectateurs. Ceux-là se massent devant le podium, qui pour danser qui pour applaudir les stars de la musique moderne nigérienne.
Révolutionner le Show-biz au Niger …
Décidément Almeida tente de révolutionner la musique urbaine. Ce concert organisé en deux phases a été sans nul doute minutieusement préparé. Si l’on s’en tient à la qualité des prestations, cet événement dont la première partie a été diffusé sur les ondes de la RTN, Liptako TV et plusieurs plateformes numériques, est l’un des plus grands concerts du moment.
Lors de la première phase du concert, les habitués du milieu Tal, ne se retrouvent pas totalement à cause des dispositions qui empêchent le contact direct entre mélomanes et artistes. Mais le jeu en vaut la chandelle, car c’est dans cette première partie que le tour a été joué. Tous les morceaux de ce 6ème album ont été chantés. En ce moment, le public était époustouflé. Les spectateurs n’ont le choix que de regarder et écouter religieusement leurs stars qui occupent le splendide podium à leur guise.
Instants de communion entre le Tal national et ses fans
Après avoir chanté tous les morceaux du répertoire du groupe Tal National y compris ceux des anciens albums en version résumée et en soubresaut sur une seule bande synchronisée de 8 minutes, les artistes ont pris une petite pause pour respirer et changer leur vêtement. Quelques minutes après ils sont revenus sur scène. Cette fois-ci, en tenue de soirée, costume bleu, chemise, pour procéder à la coupure du gâteau d’anniversaire et la remise d’un trophée de la part du groupe Tal au maestro.
L’homme a mis sa guitare de côté pour savourer et profiter sérieusement de sa fête sous ‘’des pluies de billets craquants’’. Pendant cette phase où les directs sont coupés, la fête a pris une autre tournure. Les dispositifs de barrière ont été enlevés, les fans ont un accès direct aux artistes. C’est le moment tant entendu pour ces grands ‘’faroteurs’’. L’on s’imagine à la cité Tafadek.
A noter que pour ce grand bal, des artistes très connus ont accompagné l’orchestre Tal National, notamment le jeune Moussa Yaro, le célèbre humoriste ivoirien Adama Dahico, la chorale universitaire, etc.
Le Festival International Kel Tamasheq initié par l’association Imarhane Intidit du 8 au 9 janvier 2022 à Balleyara a été un véritable cadre de manifestation et d’expression culturelle. Dans ce cadre, une grande soirée culturelle a été organisée la nuit du samedi 8 au dimanche 9 janvier dernier dans l’enceinte du CES Balleyara. Cette soirée animée sous forme de ‘’concert débout’’ a drainé une marée humaine composée essentiellement des jeunes et des femmes.
Cette soirée riche en couleurs et en animations est l’un des plus grands spectacles organisés dans le Tagazar ayant enregistré la participation des grands artistes gardiens du secret de la culture Kel Tamasheq, comme l’artiste Mohamed Mai Molo d’Abalak, le guitariste Mai Mohamed Gourmi, des danseuses et les tandistes de la localité, etc. A ces conservateurs (les artistes kel tamasheq) s’ajoutent ceux de la troupe culturelle ‘’Sorai’’ de Terra, les artistes ‘’Gourmantchés’’ de Makalondi et de la Tapoa, etc.
Selon M. Wissillimane Ransaratane, membre du comité d’organisation, cette soirée constitue un cocktail de la culture nigérienne, organisée pour faire découvrir le patrimoine culturel à travers les différentes composantes de la région de Tillaberi et au-delà celles des autres régions qui ont été invitées. La soirée est organisée sous le signe de la coexistence pacifique et parenté à plaisanterie à l’image du festival Kel Tamasheq. «Nous sommes très contents de la prestation de ces artistes qui touchent à ce dont on a besoin. Ces artistes appellent le public à se rappeler qu’être touareg c’est être membre de chacune des communautés du Niger car le touareg est cousin à toute la communauté nigérienne. Les artistes chantent dans toutes les langues du Niger pour attirer l’attention du public. Et nous allons continuer cette œuvre pour permettre à la jeunesse de s’imprégner véritablement de sa culture» a confié cet organisateur.
D’après le maitre de cérémonie de la soirée culturelle, tous les artistes invités sont des dépositaires de la culture. «Toutes les prestations que nous avons suivies tirent leur source dans nos traditions. C’est pourquoi, les jeunes ont accordé beaucoup d’importance à cet événement. Notre force c’est la culture. Cette soirée culturelle a été organisée lors des deux premières éditions de ce festival notamment au Mali et Burkina Faso. Nous voudrons montrer à l’ensemble de l’Afrique qu’au Niger nous sommes rattachés à nos cultures. Voilà pourquoi, ces populations sont sorties. Beaucoup de jeunes touareg du Tagazar qui ont perdu la langue tamasheq du fait des brassages culturels, mais aujourd’hui, ils sont revenus à la source, à travers les accoutrements, l’habillement, la musique, les pas de danse, etc.» explique M. Wissillimane Ransaratane.
Avide de spectacle et curieux d’être en contact avec les artistes, le public a poussé jusqu’aux pieds du podium pour danser et répéter en chœur les chansons des stars de la soirée. «Nous sommes ici depuis ce matin pour cette randonnée culturelle qui met en valeur la culture tamasheq. Au-delà de la culture tamasheq, les autres cultures qui composent le canton de Tagazar, et des acteurs de toutes les cultures nigériennes ont été invités afin de renforcer l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix, etc. au Niger. Nous sommes sortis pour montrer au chef de canton de Tagazar et aux membres de l’association qui ont initié cette rencontre qu’ils ne se sont pas trompés en choisissant Tagazar pour accueillir ce festival» a dit un jeune festivalier de Tagazar M. Alkasoum Ag Alhousseini.
Ivre de joie au cours de la soirée culturelle, M. Alkasoum Ag Alhousseini a salué le don de soi des artistes. Selon lui, le pari est gagné, car les artistes invités pour la circonstance ont réussi à égayer le public. «Cette rencontre culturelle internationale, à l’initiative de l’association Imarhane Intidit a répondu à nos attentes. Comme vous l’avez constaté, il y a plusieurs formes de musique notamment les balais, la musique tradimoderne, la musique moderne touareg (guitare), la danse qui permettent aux artistes de faire passer des messages. Nous nous réjouissons de la mobilisation très forte de la population. C’est difficile de mettre de l’ordre vu l’engouement et les vœux de la population d’avoir ce brassage culturel. Les jeunes se sont défoulés en dansant sous le rythme de la musique tirée de la culture Kel Tamasheq» a-t-il signalé.
Créé dans les années 2000 par des jeunes filles et garçons, comédiens, conteurs danseurs et chanteurs de la ville Tahoua sous la houlette de l’homme de culture Tsahirou Hamidou alias Masta, le groupement artistique et culturel Etoile de l’Ader brille encore d’une performance hors du commun.
Lauréat du 1er prix en théâtre au festival de la jeunesse à Dosso en 2003, puis du 1er prix en humour ; 2ème en théâtre à Zinder en 2006, et troisième sur le podium de théâtre à la 6ème édition du festival de la parenté à plaisanterie à Niamey en 2014, la troupe n’a rien perdu de sa motivation, et de son inspiration, même dans la période de léthargie en ce qui concerne les compétitions. Avec son palmarès riche, l’Etoile de l’Ader évolue aujourd’hui dans diverses disciplines ou plutôt nouveaux concepts. Masta et ses acolytes excellent sur les podiums du théâtre forum, du théâtre participatif, du cinéma mobile, et d’animations culturelles, notamment dans le cadre des caravanes de sensibilisation sur des thématiques sociales, généralement à la demande des partenaires (ONG, Etat, les Association locales, etc.).
Le groupement artistique et culturel Etoile de l’Ader, en abrégé GACEA, est une référence à Tahoua en matière de sketches, pièces théâtrales, contes, danse et chants, pour son riche répertoire au fil des années d’expériences et d’autre part, pour avoir représenté avec brio la région lors des festivals. A cela s’ajoute une multitude de prestations et créations au service des partenaires. En effet, au cours de l’année 2022, l’Etoile de l’Ader a mené 13 campagnes de sensibilisation à travers les hameaux, villages et villes de la région, sur des thématiques telles que les abus et violences faites aux enfants et aux femmes, la cohésion sociale et la paix, la migration et la santé de la reproduction.
Aussi, l’année 2023 s’annonce bien pour la troupe car elle vient d’obtenir du Ministère en charge de la culture, sa licence d’entreprise culturelle. «Nous sommes plus qu’une troupe maintenant. Nous sommes une entreprise culturelle, sur pied. Le format de la troupe est révolu déjà depuis 2012, après avoir acquis certains papiers de reconnaissance au niveau de la région», indique le directeur artistique de GACEA, M. Tsahirou Hamidou alias Masta.
Ils sont au total 17 acteurs dont 6 filles, parmi lesquels des étudiants et des élèves, à évoluer pour le compte de la formation culturelle. «Nous avons des chanteurs, des comédiens, des conteurs, et des chorégraphes. Et pour la plupart, nous sommes polyvalents. C’est de ce groupement que nous avons créé la branche enfants, la troupe Sukabe de Tahoua. Au besoin, nous constituons jusqu’à trois équipes pour des activités simultanées dans des localités différentes. Nous avons trois kits complets de sonorisation et un véhicule pour le déplacement, même si généralement c’est le client qui nous transporte. Ce sont les caravanes qui nous font vivre. Les membres sont rémunérés activité après activité et en prélude aux déplacements. Tous les membres trouvent leur compte après chaque financement. Nous avons aussi une caisse sociale pour assister les uns et les autres en cas de maladie ou cérémonie. Nous avons tendance à délaisser les offres de compétition au profit des autres troupes qui émergent, pour ne pas nous accaparer de tout», explique Masta.
A croire le directeur artistique, GACEA n’est jamais rentrée bredouille d’une compétition. «Nous sommes toujours parmi les trois premiers», dit-il. Tsahirou Hamidou soutient que la culture est en train de renaitre au Niger, avec le retour aux compétitions d’antan, pour les performances, la productivité et l’excellence artistique. «Mais souhaitons qu’on implique encore plus les artistes dans les initiatives et l’organisation des événements», lance Masta.
Aux commandes le conteur-comédien et metteur en scène Masta, une jambe boiteuse qui revient de loin
Agé aujourd’hui de 47 ans, Tsahirou Hamidou boite de la jambe gauche depuis l’âge de 5 ans. Ce natif de la ville de Tahoua est issu d’une famille modeste. Ses parents n’ont pas fait de son handicap une fatalité. Tsahirou est inscrit à l’école jusqu’à l’obtention du brevet d’étude du premier cycle (BEPC). C’est d’ailleurs au collège qu’il prend goût à la culture, notamment le conte et la comédie. Engagé dans le syndicat des élèves, en tant que chargé des affaires culturelles, il n’hésite pas à donner l’exemple dans les coulisses des répétitions jusqu’à prendre souvent lui-même les choses en main, lors des présentations. Le jeune élève a marqué l’esprit de ses camarades par son talent en théâtre et en conte, avant de les abandonner malgré lui aux portes du lycée. Il s’aventure d’abord au Cameroun, ensuite en Côte d’Ivoire. De retour en 2000, Tsahirou essaye de renouer avec l’art, puis tente l’enseignement à la faveur du vent de la contractualisation.
Tsahirou fait sa renommée dans l’art du conte et du sketch, sous le pseudo de Masta. Il crée l’Etoile de l’Ader dans la même année. «Sur scène, beaucoup de gens m’apprécient. Certains m’ont dit très tôt que si je continuais, je vivrais de cet art. Ils m’ont fait comprendre que ma situation de handicap ne m’empêchera pas de briller. Ma première compétition, c’était grâce à feu Salouhou Barké. C’est un comédien connu, paix à son âme! Ils partaient au festival de la jeunesse, et il n’y’avait pas un conteur dans la délégation de Tahoua. Il a fait appel à moi. Dieu merci, j’ai pu ramener le 2ème prix dans la catégorie», se remémore Tsahirou. Ainsi est lancée la carrière de Masta qui va quitter l’enseignement à partir de son poste de Founkoye, un village de la périphérie de Tahoua. «Au bout de trois mois j’ai démissionné parce que je ne me retrouvais pas en termes de revenu et cela ne me permettait pas de suivre parallèlement ma carrière. Je me suis consacré à ce qui me tient plus à cœur, la culture», explique l’artiste.
L’ancien migrant, ne franchit désormais les frontières que pour les festivals ou des formations dans le domaine de la culture. «J’ai été à des nombreux festivals au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo. J’ai suivi aussi beaucoup de formations sur le conte et le théâtre», indique Masta. A travers son expérience dans les différents concepts de théâtre, il tire vers le haut la troupe.
‘’L’art ne nourrit pas son homme’’
«C’est pas vrai ! Dans ce métier j’ai construit des maisons, pas une seule, pas deux…J’ai roulé dans des véhicules prsonnels. Personne ne me dira que je ne vis pas de mon art», affirme Tsahirou Hamidou alias Masta, aujourd’hui marié et père de cinq enfants dont quatre filles. «Je ne mendie pas étant handicapé. Partout je suis respecté et réputé. Et c’est grâce à ce métier, parce que j’ai cru à l’art et je me suis donné à fond», dit-il.
Parmi les œuvres de Masta la plus connue du grand public nigérien est la pièce «Ambouka l’éxodant» sur l’histoire d’un ressortissant de l’Ader qui envoie de l’argent à son oncle pour lui demander la main d’une fille. Une fois au bercail, à sa grande surprise Ambouka apprit que la fille est finalement mariée à la personne en qui il avait confiance et sur laquelle il ne peut lever la voix. D’aucuns racontent que c’est l’histoire de l’auteur du texte, en la personne de Masta. Quoi qu’il en soit, la pièce théâtrale a valu un prix à l’Etoile de l’Ader au festival de la jeunesse en 2003 à Dosso. «C’est la pièce qui me tiens beaucoup à cœur, à cause de son succès et de la réalité qu’elle relate de notre société avec les aspects de l’exode et ses conséquences», confie l’auteur.
Âgée de 20, ans Hadiza Abdou est artiste comédienne membre du GACEA, dont elle est une des valeurs sûres. De taille moyenne, un peu mince, Hadiza sait incarner avec enthousiasme le rôle de mère, voire grand-mère, tout comme celui de l’adolescente. «J’aime faire la vielle, avec le déguisement je deviens une autre sur scène, et je fais trop rire », confie la jeune comédienne qui a rejoint le groupement en 2017, après avoir abandonné l’école à partir de la classe de 4ème. «Ma sœur ainée était membre du groupement. Elle a quitté pour des raisons de mariage. C’est elle qui m’a amenée ici, à défaut de rester à ne rien faire. J’ai appris ensuite à jouer petit à petit. Et finalement je me retrouve », indique Hadiza.
La jeune comédienne s’inspire de son maitre Masta et a gagné sa confiance par sa discipline et son assiduité aux répétitions. Le dernier spectacle de la troupe remonte tout juste au 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de la femme. Et la jeune actrice a interprété le rôle qu’elle aime beaucoup. «Ce qui me plait le plus c’est de parler des droits de la femme et des jeunes filles », affirme Hadiza qui precise pourtant n’avoir jamais été victime de violence ou d’abus. Sa sensibilité aux questions du genre s’explique, dit-elle, par le fait qu’elle mesure l’ampleur et le danger des abus. Son rêve est de devenir une grande actrice de cinéma.
Le jeune garçon qui chanta (en karaoké) une partie de Sidiki Diabaté à côté de la célèbre diva Oumou Sangaré, lors de son récent concert au centre Mahamat Ghandi de Niamey, n’est autre que Maman Hamissou Bachir alias Maplo. Le même garçon illustre les affiches de la 18ème édition SUKABE qu’accueillera très bientôt la région d’Agadez. Agé de 8 ans et quelques mois, il force l’admiration par sa capacité à mémoriser et répéter des chansons et des pas de danse. Pépite du groupe de danse DAMAZO de Niamey, depuis bientôt 3 ans, Maplo n’est en avance sur son âge que dans le domaine artistique, selon son manager à la fois son tuteur ; à l’école Sabon-gari, il passe en classe de CE2 à la rentrée prochaine. Bien avant d’intégrer DAMAZO, il était membre d’un groupe de danse du quartier Kalley Est, appelé RJS, avec d’autres jeunes aussi plus âgés que lui.
Il tire son nom d’artiste du titre « Maplorly » de l’illustre Dj Arafat, un son dont il maitrise bien la danse au point de faire penser à sa personne dans le quartier lorsqu’on l’entend. A la dernière fête internationale de la musique, célébrée en grande pompe à la place publique Niger Télécom de Niamey, Maplo a mené avec brio la danse en première ligne devant ses camarades de DAMAZO juniors comme seniors. Petit de taille à l’image de son âge, jovial et élégant dans ses esquisses, il cristallise les applaudissements au milieu des grands.
« C’est au niveau d’une station-service du quartier, où ils mettaient toujours de la musique avec des boomers que je partais danser. Les gens m’entouraient et m’applaudissaient. Et je me sentais bien », explique le jeune danseur, rencontré cet après-midi du mercredi 26 Aout 2021, au centre des jeunes Jangorzo de Niamey où il est fréquent pendant ces grandes vacances pour des séances de répétition avec son groupe.
« Je l’ai repéré en 2018, lors des préparatifs du festival SUKABE, à l’école Amitié de Banifandou ici à Niamey. Il nous a approché lui-même voulant y participer. Au début, j’avais refusé parce que je ne connaissais pas ses parents et il n’était pas accompagné même s’il m’a convaincu de son talent », confie Abdoul Latif, manager du petit Hamissou et encadreur du groupe DAMOZO. Il n’aura fallu qu’un an pour que revint le garçon dans les coulisses de SUKABE, cette fois-ci en compagnie de son grand père qui le confia au responsable du groupe DAMAZO pour l’encadrer et l’amener au festival de l’année (17ème édition à Tahoua).
Aujourd’hui, le jeune Maplo vit chez son manager Abdoul Latif qui le prend en charge y compris sa scolarité et sa carrière artistique. « Ses parents, frères et sœurs, vivent au quartier Kalley-Est. Il y’a son grand frère qui est aussi membre du groupe dans la même catégorie junior que lui », précise son encadreur qui voit en lui un garçon plein d’avenir dans l’art. « C’est un enfant qui apprend vite, en danse comme en chant. Nous sommes actuellement sur des projets avec Hamissou Breaker du Nigeria qui l’a vu faire karaoké de deux de ses titres et l’artiste Barakina pour qui il a eu à danser dans ses dernières sorties. Nous voulons le produire dans les deux disciplines étant complémentaires, en carrière solo », dixit le manager, même si Maplo, lui, préfère la danse selon ses propres dires. En danse, Maplo a assimilé une dizaine de pièces et presque pareil en karaoké.
Avec le groupe DAMAZO, le petit «Hamissou Breaker du Niger » comme aime bien l’appeler son autre mentor, le grand Hamissou Breaker du Nigéria, évolue en danse traditionnelle, moderne, afro-dance, coupé-décalé et est connu pour la première fois du public nigérien lors de ses brillants passages sur le podium de la 17ème édition du festival SUKABE à Tahoua. « Au festival, les prestations se font par groupe de 6 enfants de moins de 12 ans, aux noms des régions. Il était le meilleur danseur parmi tous les festivaliers malgré qu’il soit le plus petit. Ce qui lui a valu des récompenses de la part des organisateurs du festival ainsi que des autorités ayant parrainé l’événement, de l’argent, des gadgets, des bonbons et chocolats », soutient Abdoul Latif.
Natif de Niamey, Harouna Djibo Ismaël alias Maël Adjibix est un poète humoriste qui s’inspire de la vie en société et de la nature pour émouvoir et faire rire à travers ses vidéos, pièces théâtrales, sketches dans lesquels il joue souvent comme acteur principal. Aujourd’hui, âgé de 24 ans et étudiant en Art et culture, Ismaël a fait son premier spectacle de théâtre au CCFN, le 15 mai dernier, où il a joué la dans la pièce théâtrale intitulée : «Le malade imaginaire de Molière», en collaboration avec certains de ses camarades de la licence Arts et culture de l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey.
Pour ce jeune acteur issu d’une famille très religieuse, d’un grand-père marabout, se lancer dans la culture n’a pas été chose facile pour lui. Maël Adjibix a dû convaincre ses parents sous réserve de ne pas ‘’dépasser certaines limites’’. Pour lui, l’artiste n’est pas forcément un badaud, l’artiste doit avoir une place importante dans la société. «En effet l’artiste peut être derrière son micro ou sa plume pour dénoncer certaines choses, par exemple des pratiques contraires aux mœurs ou pour dire ce qu’il pense de la société. C’est pourquoi les artistes doivent occuper une place importante au sein de la société», estime le poète.
Parallèlement à ses études en Art et culture à l’UAM, Ismaël est régulièrement inscrit en Master 1 de gestion de projets. «J’ai commencé la poésie quand j’étais au lycée, précisément en classe de seconde. Je me rappelle que j’ai écrit mon premier poème pour ma chère maman», confie l’artiste. Déjà au collège Maël Adjibix a représenté plusieurs fois son école en théâtre et en danse.
Dans la pièce «Le Malade Imaginaire de Molière», qu’il a préparée avec l’encadrement du célèbre metteur en scène et comédien Ildevert Méda, Maël Adjibix parle un français du 17ème siècle. Il a joué aussi dans plusieurs pièces théâtrales de Niamey Dream Team en collaboration avec Rafiou Produca et Rachidy. L’activité qu’il fait lui apporte sourire et quiétude, parce que même quand il a des problèmes, il suffit juste qu’il prenne son téléphone et qu’il écoute une de ses poésies. «Il y a un texte que j’ai écrit sur ‘’comment vaincre le sentiment d’échec et prendre la voie de la réussite?’’. Quand j’écoute cette poésie j’oublie tous mes problèmes, je me sens libre et léger comme un nouveau-né. Et quand je regarde mes pièces théâtrales, je me sens encore plus ému et fier. ça m’arrive de rire tout seul», ajoute Adjibix expliquant qu’il ne le fait pas pour l’argent, mais plutôt par passion.
Etant maintenant dans une école où on ne fait que l’art et la culture, où il se perfectionne encore plus dans le domaine pour évoluer dans le monde artistique, son plus grand objectif est d’aller au bout de son art, affirme-t-il.
Son prénom s’accompagne de son titre d’artiste “Mai-Gogué’ violoniste, celui qui joue l’instrument musical traditionnel à la forme d’une sorte de petite guitare à corde unique, résonant à coup de frottements contre une autre corde tendue sur une baguette en bois arquée légèrement. Et Harouna, ou plutôt Harouna Mai Gogué (le violoniste) sort du lot par ses touches qui rythment le son des cordes. Après avoir effectué un hadj, grâce au fonds que lui a offert la cantatrice Habsou Garba dont il a agrémenté beaucoup de chansons, il devint Elhadj Harouna Mai Gogué. Septuagénaire, il garde toujours la main sur son fidèle compagnon de toujours : son violon. Durant toute sa carrière, il n’a connu que deux qu’il a confectionnés lui-même.
Originaire du Nigéria d’où il a hérité cet art de son père, l’adolescent de 12 ans, sur la voie de talibé aventureux à Gaya, n’abandonnera pas sa fougue pour le violon. Il est motivé par ses admirateurs dans les maquis, les restaurants et sur les berges du fleuve. Il intègre par la suite la célèbre troupe culturelle Tchanguey de Gaya. Le violon de Harouna accompagne, aux côtés des batteurs de kalangou ou tambour, les pièces de la troupe dont les ballets populaires « Ganyakoye » et « Danben karhé » produits dans les années 1980. Son affiliation avec la troupe ne l’a pas privé de certaines opportunités. Il est de fois sollicité par plusieurs artistes ou groupes d’artistes pour agrémenter l’ambiance de leurs compositions. L’on entend, ainsi, du Gogué de Harouna notamment dans les musiques de Tal National, troupe Gabero, et Habsou Garba. «Avant je chantais pour accompagner mon Gogué. Bon, jusqu’aujourd’hui, quand je trouve le bon rythme de Kalangou, je ne m’en empêche pas. C’est ainsi que j’ai composé mon titre Saraonia », ajoute l’artiste.
L’art de Gogué ou violon traditionnel monocorde a une place très particulière dans les traditions mystiques et mythiques du Dendi, comme dans plusieurs cultures au Niger. Harouna le violoniste ne berce pas que les humains, il joue des sons pour faire venir des esprits des « Yan Bori » (les gens qui travaillent avec des génies). « Tout violoniste du dendi connait le son de ‘’Arnia’’ (génie). La pratique est plus connue vers Dongon Doutchi. Ce n’est pas un seul esprit, mais le slogan est unique. Nous nous ne les voyons pas, mais les gens racontent qu’ils sont au nombre de 12. Ceux pour qui nous avons fait les compositions, c’est pour eux que nous jouons lorsqu’on nous le demande. Ce sont les Yan Bori qui guident les compositions de Arnia », explique le violoniste du dendi.
A la différence du violon moderne, le traditionnel résonne fort sans micro. « Les artistes classiques mettent des haut-parleurs. Le leur n’est pas très différent de la guitare. Sans micro, on n’entend rien. Nous les avons vu faire à plusieurs reprises. Les occidentaux et les arabes portent leur violon haut sur la poitrine et il a plusieurs cordes. Ils le jouent on dirait bien une guitare. Le nôtre n’a qu’une seule corde qui permet d’avoir toutes les notes possibles et il les impressionne».
Au-delà de sa région de Dosso, Harouna Mai Gogé a fait le tour du Niger avec son violon. A l’extérieur du pays, difficile pour l’artiste de nous citer ses scènes, même les plus marquantes, en solo tout comme avec la troupe. Le doyen du violon, au physique chétif, aujourd’hui mal voyant à l’ouille faible, ne peut quand-même oublier sa première sortie en Sénégal, dans les années 1970. Harouna dit aussi garder les souvenirs d’une prestation qu’ils ont faite à Bruxelles devant le président Diori Hamani et la première dame Aissa. « Ils nous ont félicités pour l’honneur qu’on fait à la culture nigérienne, et nous ont offerts des cadeaux », se souvient-il.
«Je rends grâce à Dieu. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu le long de ma carrière. Je suis fier de l’estime dont je jouis dans cet art. Alhamdoulillahi ! J’ai eu des parcelles, je me suis marié, je vis avec ma femme et mes enfants de ce métier», confie Harouna qui venait, une fois de plus, de recevoir un témoignage de satisfaction pour avoir porté loin et longtemps la culture dendi, à l’occasion de la soirée de la 1ère édition de la semaine culturelle organisée à Gaya, le 3 septembre 2021, en présence du haut représentant du président de la République.
En dehors des cercles des professionnels, personne au Niger et au Sahel ne s’inquiète réellement du sort réservé aux manuscrits anciens dans les zones en conflits. Ces documents qui renferment des connaissances locales, le plus souvent écrits dans la langue des autochtones grâce à l’utilisation de l’alphabet arabe, font périodiquement face à la fureur des groupes terroristes et a un pillage par des individus sans foi ni loi, le plus souvent armés d’armes de guerre. La région de Tillabéri n’échappe malheureusement pas à ces prédateurs. Pour sauvegarder les manuscrits de la région, l’association Bunkassa Beyrey, membre de la société civile spécialisée dans ce secteur, a opté pour le renforcement des capacités des professionnels locaux en les outillant à réagir pendant les situations d’urgence.
Il y a 2 mois, le 7 mai 2022, les oulémas détenteurs des manuscrits anciens des départements de Filingué, de Téra et de Ouallam, se sont discrètement réunis dans la salle des conférences de l’Institut de Recherche en Sciences Humaines (IRSH) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey dans le cadre des activités du projet « Niger : préservation des manuscrits de la région de Tillabéri ». Durant cette journée courte mais fructueuse, les oulémas et leurs
formateurs de l’association Bunkassa Beyrey ont abordé les thèmes de la conservation et la sécurité des manuscrits, la prévention, ainsi que la réponse aux catastrophes dans les collections de manuscrits et l'évacuation d'urgence en cas de catastrophes imminentes.
Pour la première fois le public découvre
Ces hommes de culture déploient quotidiennement des efforts, au risque souvent de leurs vies pour sécuriser ce patrimoine. D’où l’objectif de la rencontre qui est de « sensibiliser et renforcer les capacités des responsables des bibliothèques des manuscrits arabes de la région de Tillabéri, de même que les détenteurs des manuscrits sur les enjeux liés aux manuscrits arabe et ajami, ainsi que sur la problématique de leur conservation et sécurisation.
Dans une communication, les organisateurs ont indiqué avoir abordé la situation sécuritaire de la région de Tillabéri qui affecte les personnes et leurs biens. Aussi, il y a eu une formation des responsables des bibliothèques de manuscrits sur les risques qu’encourent ces documents. Les formateurs ont aussi rappelé « le caractère patrimonial des manuscrits en langue arabe pour la rédaction de l’histoire et pour toute étude socioculturelle objective » car, ont-ils poursuivi, les sources manuscrites « constituent la mémoire des sociétés et une partie importante du patrimoine de l'Humanité ».
En plus de leur valeur scientifique, les manuscrits en langues locales ont une valeur culturelle et linguistique indéniable pour les communautés. « Les manuscrits anciens du Niger contribuent à la réappropriation d’une mémoire documentaire historique et multiculturelle que les communautés, les ONG et les bailleurs s’engagent à préserver pour les générations actuelles et futures », renseigne un des formateurs. A la fin de la journée, les participants ont visité l’espace d’exposition et ont écouté la lecture de quelques manuscrits que certains d’entre eux ont amenés.
Comme pendant les années antérieures, ce sont des milliers d’éleveurs, venus d’horizons divers, qui se retrouvent sur les terres salées de In’gall pour cette importante manifestation du monde rural.
La petite palmeraie de In’ Gall, lieu de rassemblement annuel de la Cure Salée ou Tinekert, est située à 160 km au sud-ouest d’Agadez. À mi-chemin entre Agadez et Tahoua, elle se trouve dans la dépression périphérique de la falaise de Tiguidit.
Dans cette zone, le temps a fait son œuvre et sous des climats pluvieux, des alluvions se sont déposés aujourd'hui pour devenir des argiles colorées qui font la beauté de plaines aux horizons infinis. Entre ces reliefs s'étend une immense plaine parsemée d’îlots, avancée des falaises de grès du Tégama, de Tiguidda et de la montagne d'Azuza qui se trouve au-delà de l'Irhazer. Dans l'îlot central, moins élevé, le grès apparait à nu, et les sources, profitant de ces cassures, émergent des creux des rochers de Tiguidda, Gélelé et Azelik. C'est aussi le début de l'ancienne vallée fossile de l'Azawak, qui serpente jusque dans le Dallol Bosso.
In ‘Gall est une terre de contrastes entre les koris, les lits de sable et les plaines où le vent arrache une fine poussière qui souvent tourbillonne en se déplaçant rapidement à la verticale vers le ciel jusqu’à 150 mètres de hauteur. Cette poussière et ce vent caractéristiques des milieux sahariens secouent les arbres avant de s’échouer sur les montagnes environnantes avec moins de violence d’une grande marée ou d’une tempête. À la croisée des grandes routes caravanières, In’ Gall, tel un mirage surgi des grands espaces désertiques, a été bâtie en contrebas de la colline Awalawal. Aujourd’hui, la perle de l’Irhazer wan-n- Agadez tente de donner un sens à son destin.
La ville des Inghallawas ne semble pas oublier un passé qu’on évoque assez souvent comme si le temps s’est arrêté à une époque récente de son apogée. Blottie entre une palmeraie et une ceinture verte, la cité d’In’ Gall se laisse découvrir dans toute sa splendeur et ses mystères. Grâce au florissant commerce caravanier, In’Gall fut une plaque tournante des activités socio-économiques de Tahoua, Agadez d’une part, et Assamaka, Tamanrasset et Arlit d’autre part. Le commerce des dattes, de sel et des produits pastoraux a été florissant à un moment donné de l’histoire.
La ville d’In’ Gall est animée et ses ruelles invitent les visiteurs à la découverte. Comme si le village s'est organisé dans une unité solidaire, pour se protéger des razzias d’une époque révolue, le vieux noyau urbain conserve ses concessions étroitement serrées, ses ruelles étroites qui forment un véritable labyrinthe difficilement accessible aux visiteurs dans les anciens quartiers de Agafaye, Akoubla, Agazirbéré, Tazaikoyo, Iguiwantalak, Bourgou, Langoussoun Bené, Ataram, Téguef Koyo, etc.
Les populations locales parlent le Tasawaq, très spécifique à base de Songhay, Arabe et Tamasheq (Nicolaï). Dans ces contrées où beaucoup de mouvements de population ont eu lieu, le Songhay, ou un proto-songhay, était sans doute une langue véhiculaire, mais peut-être pas seule, car l'Aïr occupé par des Gobirawa et le site de Maranda (falaises de Tiguidit) étaient plus vraisemblablement hausaphones. Des traditions orales Hausa les font même remonter jusqu'au massif de Teleginit, non loin d’Azelik.
Toujours est-il que l'Ighazer paraît être à la fois la limite orientale d'un véhiculaire songhay, et la limite septentrionale d'une influence Hausa, dans un espace-temps qui peut être compris entre le VIè et le XVIèsiècle. Ce pourrait donc être suite à la destruction de Azelik-Takedda que le Tasawaq serait né et devenu une langue vernaculaire pour des populations "réfugiées" à Agadez et Ingall, leur conférant ainsi une identité nouvelle dans une zone d'influence toujours mouvante, au milieu du XVIè siècle.(Michael J. Rueck &Niels Christiansen – 1998 in ‘’Les langues du Songhay septentrional au Mali et au Niger‘’).
Le marché local rassemble de nombreux éleveurs peulhs et touaregs autour de quelques commerçants arabes et haoussas et des populations résidentes. On y trouve de beaux harnachements de chameaux, des tissus indigo qu’affectionnent les Touaregs, des bijoux, des fanfreluches, de selles de méhari confectionnées avec art etc.
En effet, la localité d’In’ Gall est très riche en produits artisanaux notamment la croix d'Ingall ou Tanfuk tan' Azref ( Azref en Tamasheq signifie argent » apparue, vers le milieu du XXè siècle et qui figure de nos jours au nombre des croix des régions touarègues du Niger comme celle d’Agadez ou Teneghelt qui depuis le début du siècle connait une grande notoriété.
Très particulière dans la tradition des Touaregs de l'Aïr et de l'Azawak du Niger la Teneghelt tan’ Agadez dénommée par les européens « croix d'Agadez ».est l'un des plus anciens bijoux parmi ceux connus actuellement et pendant de nombreuses années le seul, à être appelé ainsi et qui a gardé son nom jusqu'à aujourd'hui.
L’artisanat d’art utilitaire, riche et varié a acquit une notoriété pas des moindre au plan national et international et s’impose sur le site de la palmeraie de In’ Gall. Devant la tribune officielle construite en matériaux définitifs, le tendé résonne, frénétique, et les peulhs bororos ou waddabés animent le guéréwol, la grande fête de la beauté, qui donne l’occasion à des mariages bororos.
Pendant la curée salée, la fête ne s'arrête pas aux seuls portes de In’ Gall. Le tendé se fait entendre jusque dans les campements mélancoliques où des crêtes l’on
n’est toujours pas surpris de voir de belles silhouettes des méharées touaregs et peulhs surgir des plaines et des horizons sans fin qui frémissent en mirages où l'on voit se refléter le moindre arbuste ou le chameau de passage, dont les lignes verticales prennent des dimensions sans proportion avec la réalité.
La cure salée, est née de l’expansion des pasteurs touaregs vers le sud nigérien où ils avaient établis des relations multiséculaires et qui chaque année, perpétuent la remontée vers le sud pour revigorer leurs animaux avec la cure dans les pâturages salés de l’Irhazer. Ce grand mouvement de la transhumance pastorale en direction des zones salées est plutôt un mouvement progressif des pasteurs nomades qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages du nord.
Le bétail y trouve l’amcheken, plante caractéristique de cette plaine et boit l’eau salée aux sources de Tiguidan Tessoum, de Gélélé, d’Azelik, d’In’abangarit et de Fagoshia.Le secteur de l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations de la commune d’In’ Gall, voire du département.
Autrefois, la cure salée était pour les nomades, l’occasion de préparer les transactions avec la Taghlam (caravane de sel), mais surtout de s’entretenir et de traiter avec d’autres caravaniers venus d’horizons nord africains.Des siècles durant le rassemblement des éleveurs avait servi de cadre non seulement de retrouvailles et d’échanges, mais surtout de règlement des conflits.
L’autre richesse de In’ Gall c’est la palmeraie établie sur les terrasses du lit d'un kori (oued) issu de la falaise de grès toute proche. La variété des dattes qui font la notoriété de In’ Gall dénommée El medina appréciées, consistantes et d’un goût sucré a été rapportée de Médine par les Isherifen, qui seraient fondateurs d'In Gall.
In’gall a été créée au milieu du XVIè siècle et la période coloniale à commencé avec l'installation d'un poste administratif par le Lieutenant Jean en septembre 1904. La construction du fort commença en 1917 et servit de fort militaire jusqu'en 1941 avant de devenir successivement école coloniale, école publique à l'indépendance en 1960 .Cette école fut abandonnée vers 1976 et aujourd’hui sert de Musée d’ossements de dinosaures , qui par manque de financement malgré les richesses archéologiques de la région, n'a aucune renommée.
L’édition 2017 de la Cure Salée s'ouvre aujourd’hui à In‘Gall. A l'’instar des années antérieures, ce sont des milliers d’éleveurs, venus d’horizons divers, qui se retrouvent sur les terres salées d’In’gall pour cette importante manifestation du monde rural. Le Gouvernement entend donner un cachet particulier à la Cure Salée pour faire de cet évènement un véritable outil de développement et de consolidation de la Paix pour notre pays, mais aussi une réponse aux préoccupations des éleveurs nigériens. Cela se fera, entre autres, à travers l’amélioration de la productivité de l'élevage par la résilience des producteurs pastoraux, la promotion et la valorisation des produits agropastoraux et artisanaux nigériens, etc. L’histoire de ce grand rassemblement annuel des éleveurs appelé Cure Salée ou Tinekert est intimement liée à celle de la région d’Agadez et de la ville d’ In’Gall . C’est à ce voyage à travers les siècles que vous convie notre reporter. a petite palmeraie d’ In’ Gall, lieu de rassemblement annuel de la Cure Salée ou Tinekert, est située à 160 km au sud¬ouest d’Agadez. À mi¬chemin entre Agadez et Tahoua, elle se trouve dans la dépression périphérique de la falaise de Tiguidit. Cette falaise bien marquée par un arc de cercle au Sud-Est d'In ‘Gall est morcelée. Elle forme des avancées et des retraits et a atteint sa courbure à Marandet. De ses reliefs dévalent des koris qui charrient les eaux de pluies. Elles se déversent ensuite dans la plaine de l'Ihrazer Wan Agadez qui les drainent vers le Tamesna, grossis pendant l’hivernage des crues souvent violentes d'affluents venus de l'Aïr. Les crues qui dévalent de la falaise de Tiguidit modifient chaque saison la palmeraie d'In Gall, en arrachant les dattiers des rives convexes.
Dans cette zone, le temps a fait son œuvre. Sous des climats pluvieux, des alluvions se sont déposés aujourd'hui pour devenir des argiles colorées qui font la beauté des plaines aux horizons infinis sur lesquels se détachent des buttes de grès, sentinelles avancées de la falaise de Tiguidit , des lits de kori et des bancs de sables merveilleux, secrets, insolites , lieux enchanteurs ou féeriques qui se sont révélés en de fabuleux trésors touristiques. Entre ces reliefs, s'étend une immense plaine parsemée d’îlots, qui avance vers des falaises de grès du Tégama, de Tiguidda et la montagne d'Azuza qui se trouve audelà de l'Irhazer. Dans l'îlot central, moins élevé, le grès apparait à nu et les sources, profitant de ces cassures, émergent des creux des rochers de Tiguidda, Gélelé et Azelik. C'est aussi le début de l'ancienne vallée fossile de l'Azawak, qui serpente jusque dans le Dallol Bosso. In ‘Gall est une terre de contrastes entre les koris, les lits de sable et les plaines où le vent arrache une fine poussière qui, souvent tourbillonne en se déplaçant rapidement à la verticale vers le ciel jusqu’à 150 mètres de hauteur. Cette poussière et ce vent caractéristiques des milieux sahariens secouent les arbres avant de s’échouer sur les montagnes environnantes avec moins de violence d’une grande marée ou d’une tempête. À la croisée des grandes routes caravanières, In’ Gall, tel un mirage qui surgi des grands espaces désertiques, a été bâtie en contrebas de la colline Awalawal. Aujourd’hui, la perle de l’Irhazerwan- n- Agadez tente de donner un sens à son destin. La ville des Ighallawas ne semble pas oublier un passé qu’on évoque assez souvent comme si le temps s’est arrêté à une époque récente de son apogée. Blottie entre une palmeraie et une ceinture verte, la cité d’In’ Gall se laisse découvrir dans toute sa splendeur et ses mystères. Le brassage des populations du sud et du nord donne davantage à la localité son cliché passé et présent. Grâce au florissant commerce caravanier, In’Gall fut une plaque tournante des activités socio¬économiques de Tahoua, Agadez d’une part, et Assamaka, Tamanrasset et Arlit d’autre part. Le commerce des dattes, du sel et des produits pastoraux a été florissant à un moment donné de l’histoire. En effet, cette localité allait se développer si le ‘’déclin’’ économique ne lui était pas arrivé droit comme le couperet d’une guillotine. Elle aurait pu être un très important point de passage et de transit vers le Tchad, sans doute même au détriment d'Agadez. En effet, en 1912, une mission menée par le Capitaine Nieger traça le projet de chemin de fer dit ‘’Transsaharien’’ entre l'Irhazer et l’Aïr, préfigurant l'actuelle route de l'uranium que la métropole avait prévue de construire lorsqu'une décision est prise en 1927 pour annuler cette grande aventure humaine. L'Irhazer finalement ne connaîtra jamais ce chemin de fer. En plus, le tracé de la route de l’uranium considéré comme une lueur d’espoir dans le Sahara viendra ignorer In’ Gall qu’il a déviée d’une soixantaine de kilomètres. Pourtant, sur le tracé initial, il était prévu que la RTA passe par la cité des In’Gallawas mais, étrange destin ou ironie du sort, la localité fut oubliée par les traceurs de routes de l’époque. Avec la RTA, In’ Gall aurait bénéficié des retombées du trafic routier Tahoua, Agadez, Arlit et devenir un pôle d’attraction économique. Mettons nos pendules à l’heure de la Tinekert, car la fête a commencé avec l’arrivée des différentes délégations et des groupes nomades drapés dans leurs tenues d’apparat qui se marient remarquablement avec le harnachement de leurs montures. La ville d’In’ Gall est animée et ses ruelles invitent les visiteurs à la découverte. Comme si le village s'est organisé dans une unité solidaire, pour se protéger des razzias d’une époque révolue. Le vieux noyau urbain conserve ses concessions étroitement serrées, ses ruelles étroites qui forment un véritable labyrinthe difficilement accessible aux visiteurs dans les anciens quartiers de Agafaye, Akoubla, Agazirbéré, Tazaikoyo, Iguiwantalak, Bourgou, Langoussoun Bené, Ataram, Téguef Koyo, etc. Les populations locales parlent le Tasawaq, très spécifique et à base de Songhay, l’Arabe et le Tamasheq. Dans ces contrées où beaucoup de mouvements de population ont eu lieu, le Songhay, ou un proto songhay, était sans doute une langue véhiculaire, mais peut-être pas seule, car l'Aïr occupée par des Gobirawa, et le site de Maranda (falaises de Tiguidit), étaient plus vraisemblablement hausaphone. Des traditions orales Hausa les font même remonter jusqu'au massif de Teleginit, non loin d’Azelik. Toujours est-il que l'Ighazer paraît être à la fois la limite orientale d'un véhiculaire songhay, et la limite septentrionale d'une influence Hausa, dans un espace temps qui peut être compris entre le VIè et le XVIème siècle. Ce pourrait donc être suite à la destruction de Azelik-Takedda que le Tasawaq serait né et devenu une langue vernaculaire pour des populations "réfugiées" à Agadez et Ingall, leur conférant ainsi une identité nouvelle dans une zone d'influence toujours mouvante, au milieu du XVIè siècle.(Michael J. Rueck&Niels Christiansen – 1998 in ‘’Les langues du Songhay septen¬ trionale au Mali et au Niger ‘’¬ Selon Pr A. Aboubacar, dans ‘’Agadez et sa région ‘’, c’est sous le règne d’Askia Mohamed que s’installèrent, dans le sud¬ouest de l’Aïr, notamment à In’ Gall et à Agadez, des colonies songhay pour conso¬ lider la conquête, mais surtout pour renforcer la route caravanière Gao¬ Egypte. Les habitants des centres de l’Aïr parlaient une langue très proche du songhay, le Tassawak. Cette langue a survécu et est actuellement parlée à In’gall, mais comporte beaucoup de termes tamasheq et haoussa. Elle était parlée à Agadez jusqu’au XIXème siècle, au passage de l’explorateur allemand Henri Barth. Aujourd’hui encore, le parler agadésien reste très marqué par le songhay. Il en est de même de la toponymie : Hougoubéré, FouneImé, Hougou Farda, Agajibéré, TanuBéré, Obitarat, Tendekaïna, etc. Le marché local rassemble de nombreux éleveurs peulhs et touaregs autour de quelques commerçants arabes et haoussa et des populations résidentes. On y trouve de beaux harnachements de chameaux, des tissus indigo qu’af¬ fectionnent les Touaregs, des bijoux, des fanfreluches, des selles de méhari confectionnées avec art, etc. En effet, la localité d’In’ Gall est très riche en produits artisanaux, notamment la croix d'Ingall ou Tanfuk tan' Azref ( Azref en Tamasheq signifie argent) apparue, vers le milieu du XXè siècle et qui figure de nos jours au nombre des croix des régions touarègues du Niger comme celle d’Agadez ou Teneghelt qui depuis le début du siècle connait une grande notoriété. Dans la tradition des Touaregs de l'Aïr et de l'Azawak du Niger, la Teneghelt tan’ Agadez, dénommée par les européens « croix d'Agadez », est l'un des plus anciens bijoux parmi ceux connus actuellement et pendant de nombreuses années le seul à être appelé ainsi et qui a gardé son nom jusqu'à aujourd'hui. L’artisanat d’art utilitaire, riche et varié, a acquis une notoriété pas des moindres au plan national et international et s’impose sur le site de la palmeraie de In’ Gall. Devant la tribune officielle construite en matériaux définitifs, le tendé résonne, frénétique, et les peulhs bororos ou waddabés animent le guéréwol, la grande fête de la beauté, qui donne l’occasion à des mariages bororos. Pendant la curée salée, la fête ne s'arrête pas aux seules portes de In’ Gall. Le tendé se fait entendre jusque dans les campements mélancoliques où, des crêtes, l’on est toujours pas surpris de voir de belles silhouettes des méharées touaregs et peulhs surgirent des plaines et des horizons sans fin qui frémissent en mirages où l'on voit se refléter le moindre arbuste ou le chameau de passage, dont les lignes verticales prennent des dimensions sans proportion avec la réalité. La cure salée est née de l’expansion des pasteurs touaregs vers le sud nigérien où ils avaient établis des relations multiséculaires et qui, chaque année, perpétuent la remontée vers le sud pour revigorer leurs animaux avec la cure dans les pâturages salés de l’Irhazer. Ce grand mouvement de la transhumance pastorale en direction des zones salées est plutôt un mouvement progressif des pasteurs nomades qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages du nord. Le bétail y trouve l’amcheken,plante caractéristique de cette plaine et boit l’eau salée aux sources de Tiguidan Tessoum, de Gélélé, d’Azelik, d’In’abangarit et de Fagoshia. Le secteur de l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations de la commune d’In’ Gall, voire du département. La priorité à l’heure actuelle est de redonner à la cure salée sa vraie dimension économique, sociale et culturelle, s’inspirer de ce qu’elle fut, lui donner une dimension à la mesure des temps modernes et des problèmes des temps modernes, selon le Professeur DjiboHamani. Autrefois, la cure salée était pour les nomades l’occasion de préparer les transactions avec la Taghlam (caravane de sel), mais surtout de s’entretenir et de traiter avec d’autres caravaniers venus d’horizons nord africains. Des siècles durant, le rassemblement des éleveurs avait servi de cadre non seulement de retrouvailles et d’échanges, mais surtout de règlement des conflits. La cure salée avait deux dimensions essentielles : le déplacement des troupeaux vers le nord appelé transhumance, la dimension poli¬ tique qui donnait à l’époque l’occasion d’une grande rencontre dite ‘’Amanen’’ où les nomades réunis autour du sultan réglaient les conflits qui existent entre les différentes confédérations touaregs qui renouvelaient leur allégeance à l’autorité du Sultan. Cette dimension de la fête a été depuis la nuit des temps la plus importante car elle permettait de régler les problèmes essentiels des populations nomades. L’administration coloniale trouva une occasion rare pour rencontrer les chefs de tribus. Elle imprima à la rencontre une autre dimension cette fois-ci politique et l’Administration nigérienne, à travers la création d’un ministère chargé des affaires sahariennes et nomades confié dans les années 60 à M. Mouddour Zakara, prit le relais. Après le renversement du régime de Diori Hamani, la junte militaire arrivée au pouvoir s’est aussi servie de la cure salée à des fins poli¬ tiques. Elle apporta quelques innovations à travers des vaccinations du bétail. Des conseils sont prodigués par les services d’animation, d’alphabétisation et autrefois par les radios club et la radio Niger. Le cheptel, composé essentiellement de camelins, bovins, ovins, caprins, asins, équins, est l’élément de base du commerce pratiqué dans l’Irhazer. Les localités les plus importantes des départements d’In’Gall et de Tigidan-Tessoum, qui forment deux ilots sédentaires dans une région occupée uniquement par des nomades, se trouvent dans la dépression périphérique de l'Irhazer, au pied de la falaise de Tigiddit jusqu'aux premiers contreforts de l’Aïr. In Gall et TigidanTessoum, d’après S. et Edmond Bernus, se trouvent dans une région déjà présaharienne, une terre de contrastes entre les koris, les plaines, une région où la saison des pluies donne la récolte des dattes, alors qu'elle interdit la production du sel très prisé de Tiguidan Tessoum. L’autre richesse d’In’ Gall, c’est la palmeraie établie sur les terrasses du lit d'un kori (oued) issu de la falaise de grès toute proche. La variété des dattes qui font la notoriété d’In’ Gall dénommée El medina appréciées, consistantes et d’un goût sucré, a été rapportée de Médine par les Isherifen, qui seraient fondateurs d'In Gall. In’gall a été créée au milieu du XVIè siècle et la période coloniale a commencé avec l'installation d'un poste administratif par le Lieutenant Jean en septembre 1904. La construction du fort commença en 1917 et servit de fort militaire jusqu'en 1941 avant de devenir successivement école coloniale, école publique à l'indépendance en 1960. Cette école fut abandonnée vers 1976 et aujourd’hui sert de Musée d’ossement de dinosaures qui, par manque de financement malgré les richesses archéologiques de la région, n'a aucune renommée. Le poste administratif (érigé aujourd’hui en département) fut créé en 1956 peu avant l'indépendance, et couvre un espace très vaste qui va de Assamaka, marquant le passage de la frontière algérienne, et jusque vers Tamayya au Sud.
Les représentants de plusieurs pays séjournent depuis lundi dernier à New Delhi en Inde. Ils vont assister à un des plus grands évènements culturels qu’organise tous les douze ans l’Inde ce grand pays de culture. Ensemble, ils vont célébrer aujourd’hui vendredi 22 février Khumbh Mela 2019. Cette manifestation se tient au nord de ce pays à Allahabad, plus précisément à Prajagrag où on verra l’immersion dans le fleuve de plusieurs fidèles qui, selon eux, les nettoiera ainsi que leurs ascendants sur 88 générations de tous leurs péchés. Kumbh Mela est un des plus grands pèlerinages du monde entier.
A travers l’organisation de cette activité aussi bien culturelle que sociale, l’Inde veut prouver que le monde entier peut s’unir par le biais de la culture. Selon des sources officielles (Times of India) le budget alloué à cette grande rencontre religieuse et spirituelle est estimée à 42,4milliards de roupies soit 537 millions d’Euros financé par l’Etat d’Uttar Fradesh et l’Etat Fédéral.
Jetant un regard rétrospectif sur les efforts très importants déployés par l’Inde à nos Etats sur le chemin du développement, M Saleh Moumine de nationalité Djiboutienne est très bien intégré, parle bien hindi, et a trouvé dans cette communauté sa famille, dit-il. Il précise qu’« aujourd’hui, le processus de démocratisation est très poussé en Afrique et les populations africaines aspirent davantage à la bonne gouvernance tant politique qu’économique. Et partout on prône le développement, l’intégration, et l’Inde en tant que grand partenaire de l’Afrique fournit d’importants efforts dans ce sens. Nos relations sont bonnes pour une bonne coopération sud-sud. On ne pourra pas se développer sans se connaitre,et c’est dans ce sens que je salue cette initiative d’inviter tous les pays du monde entier à se retrouver et à découvrir les merveilles culturelles de ce pays. C’est une idée géniale qui vient au grand moment, au moment où l’inde s’intéresse plus à nos Etats, il a construit et continue de construire des grands chantiers de développement dans plusieurs secteurs dans nos pays africains. L’Inde investit pleinement dans l’encadrement et la formation des jeunes cadres et apporte son expertise dans plusieurs activités notamment commerciales et entrepreneuriales. Aucun pays ne peut se développer seul, il faut qu’il y’ait une synergie d’actions, une unification des efforts » M. Saleh formule les vœux de voir l’nde renforcer davantage cette coopération en créant des infrastructures, en construisant des Universités, des instituts de formations et surtout aider nos commerçants, nos hommes d’affaires dans leurs activités…
Selon des calculs astrologiques, une cinquantaine de jours sont consacrés pour effectuer le grand pèlerinage indien ''Kumbh Mela''. Ils sont plus d'une centaine de millions venus des quatre coins du monde à converger à ces lieux saints de la culture indienne. Chaque pèlerin prend un bain dans le saint Sangam pour se purifier. Se purifier dans la vie qu'il mène et à l'au-delà. Comme à l'accoutumée, cet évènement draine un monde fou en Inde, notamment dans ces quatre lieux sacrés choisis pour la circonstance. Cette année c'est à Prayagraj, une zone située à Allahabad qui a abrité la Kumbh Mela. Pourquoi Prayagaj, parce que, selon la légende de Kumbh Mela ou ''fête de la cruche'' « Durant douze jours et douze nuits, une bataille farouche avait opposé les Dieux et les démons pour récupérer la cruche contenant l'élixir d'immortalité. Au cours de celle-ci, quatre gouttes de ce précieux liquide sont tombées de la jarre pour former quatre lieux sacrés de l'hindouisme. Spécialement invités à prendre part à l'évènement, par le Gouvernement indien, environ 200 délégués issus des pays du monde entier ont, vendredi dernier, vite rallié, sous haute escorte militaire, la longue distance qui sépare l'Aéroport de Allahabad à Prayagaj. Arrivés aux environs de 10h du matin, les délégués ont, à leur descente d'avion, été accueillis avec la légendaire hospitalité des indiens. Au pied de la passerelle, il y avait les représentants du Ministère des Affaires Extérieures pour la traditionnelle bienvenue avec le port de fleurs à chacun de nous. Ensuite suivra une longue file indienne, des artistes colorés du pied à la tête avec des parures aux couleurs vives et attirantes. Ils nous ont gratifié des chants et danses culturels et artistiques qui reflètent la vraie culture de ce grand pays. Tout au long de ce cortège, des populations étaient massées des deux côtés de la voie reliant l'Aéroport à cette cité mythique. Des arbres et des fleurs multicolores pavaient les deux côtés de la voie offrant aux visiteurs une belle vue. A première vue, Prayagaj n'a rien à envier à une grande ville, dans la mesure où toutes les commodités urbanistiques existent. Ici, c'est un vaste et prestigieux emplacement qui a été réservé aux festivités. Selon Mucyo Rutishisha, Conseiller à l'Ambassade du Rwanda en Inde, « cette année, les autorités indiennes n'ont point lésiné sur les moyens pour réserver aux invités un séjour agréable. Kumbh Mela est une importante manifestation pour le peuple indien » dit-il avec insistance. Selon lui, cette fête exerce une influence magnétique sur les Indiens ordinaires. L'événement associe, astrologie, spiritualité, traditions rituelles, coutumes et pratiques culturelles et sociales, qui en font une manifestation riche en connaissances. Les foules fusaient de tous les flancs de cette zone de renom désormais internationale. Notre randonnée commence à 10h15m en compagnie de Vishwa Sehbhagita, Secrétaire d'Etat au Ministère des Affaires extérieures, arrivé quelques minutes seulement après nous. Après quelques photos prises avec lui pour immortaliser ces moments, nous prenions des bateaux pour rallier l'autre rive pour la place '' Aksshay Vat '' l'arbre sacré bien préservé et bien entretenu logé dans ce lieux saint prayagaj pour l'adorer, le contempler et écouter son histoire. Le Guide des lieux a donné des explications sur le fondement, levé un coin de voile sur des préceptes religieux et spirituels qui entourent cet arbre sacré.
Le comité d’organisation de la Foire des industries culturelles du Niger (FICNI) a été officiellement installé hier mardi 15 mars 2022 à Niamey. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid, du Directeur Général de l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC), M. Ibrahim Souleymane, du Coordonnateur P.I du CELHTO, M. Bamazi Kassolo, et de plusieurs autres invités.
A cette occasion, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a rappelé que depuis la première édition de la FICNI tenue en mars 2014, l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC) a constamment cherché à trouver les ressources pour une seconde édition.
Pour M. Mohamed Hamid, cet évènement (FICNI) constitue un baromètre qui indiquera le niveau de création dans toutes les filières culturelles. «Mon département ministériel a jugé utile d’accompagner l’Agence dans cette édition. Nous avons été convaincus de la justesse du projet car il s’agissait de faire la visibilité de toutes les filières culturelles du pays», a-t-il déclaré.
En effet, M. Mohamed Hamid a souligné que la Foire des Industries Culturelles du Niger cadre avec les objectifs du Programme de Renaissance. Cette foire cadre également avec les différents programmes du Ministère notamment le programme intitulé «Développement de la culture» qui prendra en charge désormais toute l’action culturelle nationale.
Ainsi, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a appelé les membres du comité technique d’organisation à plus de vigilance pour l’accomplissement des devoirs et services auxquels ils seront appelés dans le cadre de cette foire qui se tiendra du 10 au 15 mai 2022 à Niamey. Il a remercié la commission de l’UEMOA, le CELHTO-UA et tous les partenaires qui ne ménagent aucun effort pour la réussite de cette 2ème édition de la Foire des Industries Culturelles du Niger (FICNI).
Pour sa part, le Directeur Général de l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles du Niger, M. Ibrahim Souleymane a présenté le dispositif organisationnel pour la réalisation de la 2ème édition du FICNI. En effet, l’objectif général est la contribution à la consolidation de la 1ère édition et également la promotion de l’entrepreneuriat culturel à travers la création d’un marché culturel national compétitif et inclusif.
Aussi, il a expliqué que les axes d’intervention sont diverses dont l’information, la sensibilisation, la promotion et la vente des produits culturels, la redynamisation du réseau des entrepreneurs culturels au Niger, l’établissement d’un panorama de la production artistique culturelle nationale, etc.
Il y’a dans le dispositif, cinq (5) filières répertoriées dont celles de la musique et du spectacle, du livre et de l’édition, du cinéma et de l’audio-visuel, de la mode et du design et des arts visuels, qui constituent l’essentiel des filières artistiques au Niger.
Le ministrede la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid a procédé, hier matin à Niamey, à l’installation du comité d’organisation du festival de Tesker. Cette première édition a pour thème «Artisanat et culture, facteurs de paix et de développement». L’installation du comité d’organisation du festival s’est déroulée en présence des cadres centraux dudit ministère ; du président du comité national du festival de Tesker, M. Goni Boulama, ainsi que de plusieurs invités.
Dans ses propos liminaires lors de l’installation du comité d’organisation, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a expliqué que son département ministériel, conformément à sa mission d’encadrement et de promotion des activités culturelles d’envergure, a accepté d’accompagner cette initiative locale qui vise à faire découvrir les trésors cachés de l’artisanat, de la culture et du tourisme de la commune. Cette édition est placée sous le thème de «Artisanat et culture, facteurs de paix et de développement». «Le festival de Tesker s’est fixé quatre objectifs qui sont entre autres d’assurer une grande visibilité aux us et coutumes des populations locales; de valoriser les trésors humains vivants c’est-à-dire les détenteurs de savoirs et savoir-faire, de donner vie aux sites et monuments historiques, et développer le tourisme culturel», a-t-il indiqué.
Selon le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, de manière générale les activités du festival s’articulent autour de la foire artisanale ; le volet artistique comportera une exhibition du patrimoine traditionnel ; des activités de médecine foraine et des audiences foraines pour l’établissement des actes d’état civil. «Pour réussir ce festival, il s’agit entre autres de mobiliser à temps les ressources nécessaires à l’organisation du festival, de créer les conditions optimales pour accueillir, héberger et restaurer les festivaliers ; d’assurer une bonne identification des artistes et artisans pour refléter tout le potentiel du département ; de tenir une programmation des spectacles de qualité et une régie son et lumière à la hauteur et d’assurer une bonne couverture médiatique de l’événement et une adhésion massive de tous», a-t-il déclaré. «Je ne doute point de vos capacités et de vos expériences professionnelles pour relever le défi, et répondre avec satisfaction aux exigences de cette mission dont vous êtes investis», a conclu le ministre Mohamed Hamid.
Amadou Ousmane, auteur du livre ‘’ Propos d’Arbi’’ : ‘’Changeons les habitudes pour changer de comportement’’Monsieur Ousmane, vous venez de publier votre énième livre. Et vous l’avez titré : ‘’Propos Arbi’’... du nom d’une rubrique bien connue publiée dans les colonnes du quotidien national ‘’Le Sahel’’ dans les années ‘80. Ceux de nos lecteurs qui n’ont peut- être pas connu cette période-là voudraient bien savoir que contient cet ouvrage, et qui est Arbi ?
Commençons par Arbi…Arbi est un personnage fictif, un citoyen lambda qui s’était donné pour mission d’amener ses compatriotes à corriger certains de leurs comportements, pour ne garder que ce qu’il y a de meilleur en eux. Ainsi, tous les jours ouvrables, et pendant presque cinq ans, il publiait dans la Presse, un petit pamphlet critiquant, dénonçant ou encensant les petits faits de l’actualité du monde et des gens qui l’entourent. Et cela a duré environ- 5 ans.
Donnez-moi de bonnes raisons qui doivent inciter à lire votre livre…
Primo, le prix est très abordable (3.000 F).Secundo, cet ouvrage, même s’il n’est pas un livre d’histoire, contient assez d’éléments historiques sur la période considérée. Ensuite, sa lecture donne, aux jeunes surtout, l’occasion de développer leur sens critique de mieux connaitre les réalités de leur pays et d’aiguiser leur esprit patriotique. Pour toutes ces raisons, il peut être un excellent instrument de vulgarisation pour la reconversion des mentalités.
Décidément, le Niger est un pays de talents dans le domaine de la couture et de la mode. Outre, les grands noms qu’on connaît déjà, d’autres jeunes émergent du lot et s’imposent dans le domaine. C’est le cas de Abdoul-Aziz Salatikoye, jeune créateur et promoteur de la marque ‘’Gamzaki’’. Agé de 34 ans, ce jeune créateur a eu l’ingénieuse initiative de mettre sur le marché une ligne de vêtements haut de gamme avec une touche particulière. Pour le concepteur de cette marque «le business peut être social et que le social nourrit et développe le business». L’objectif pour Abdoul-Aziz Salatikoye est de lutter contre la pauvreté des jeunes. Pour matérialiser son combat contre la pauvreté, il ouvre plusieurs ateliers de couture afin de donner la chance à de nombreux jeunes d’apprendre ce métier et de travailler rigoureusement pour leur indépendance financière dans un monde en perpétuelle compétition.
Pour la petite histoire, il faut savoir que ‘’Gamzaki’’ est le nom d’une étoile très brillante et visible parmi tant d’autres. C’est cette image que le jeune Abdoul-Aziz a voulu donner à son entreprise. Il ne suffit pas de créer, d’entreprendre mais il faut surtout se distinguer, sortir du lot tout comme Gamzaki se distingue des milliers d’étoiles qui composent la galaxie. C’est que fait ce jeune créateur, qui emploie déjà onze (11) jeunes ouvriers à temps plein.
En cette belle matinée du mardi 17 janvier, le promoteur de la marque «Gamzaki» nous reçoit dans sa somptueuse boutique sise au quartier maison économique de Niamey, non loin du Rond-Point Eglise. Là, tissus non cousus, chemises, bonnets traditionnels aux couleurs et de motifs variés sont exposés dans des étagères bien conçus pour préserver les articles. Des articles soigneusement confectionnés enveloppés dans des sachets transparents en plastiques portant chacun la griffe ‘’Gamzaki’’. Il était tout heureux de nous accueillir et de porter fièrement un complet de couleur rouge foncée avec sa propre griffe assorti des boutons sur les deux petites poches de la chemise. Un ensemble bien travaillé qui allie tradition (petit boubou) et modernité (la broderie ordinateur). Il nous accueille avec un large sourire et répond aimablement à nos questions.
Abdoul-Aziz Salitikoye est un jeune diplômé. Nanti d’un master en droit privé obtenu à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, il se penche vers le métier de la couture pour éviter de passer des années au chômage. Parallèlement à ses études, il s’est lancé dans la création de vêtements confectionnés à partir d’un assemblage de tissus et de pagnes traditionnels. De couture simple à celle «compliquée», des broderies informatisées avec des détails et des touches raffinées. Des belles coupes hommes parfaitement bien brodées et bien assorties qui ne passent inaperçues. Tout est minutieusement choisi pour donner à l’homme une belle et élégante allure à toutes les occasions. Les coutures d’Abdoul-Aziz peuvent être portées à l’occasion des cérémonies, au bureau, ou lors des sorties entre amis. Cette marque qu’il a voulu nommer ‘’Gamzaki’’ propose des styles très chics et modernes avec toujours des petits détails qui font la différence.
La mode et l’habillement : la vie de Abdoul-Aziz
Dans les grandes étapes du concept ‘’Gamzaki’’, nous retrouvons ce jeune étudiant qui a soif d’entreprendre et qui ne voulait point tendre la main pour obtenir des frais de petit déjeuner. Il s’est mis à réfléchir et à confectionner des chemises pour ses camarades étudiants. Ce jeune dit vouer une admiration folle pour les gens qui aiment entreprendre quel qu’en soit le secteur. «J’ai toujours voulu être autonome, je n’aime pas travailler sous ordre et sous stress. Cela fait partie de mes valeurs et principes que je défends. Pour ce faire, je dois créer et créer quelque chose de rentable, quelque chose qui n’aura pas de limites, au fil des ans. On peut réinventer quelque chose et l’aligner aux nouvelles tendances. C’est le cas du domaine de la couture où on peut se frayer un chemin singulier. Et depuis plus de cinq ans j’ai décidé d’avoir ma petite entreprise à gérer. J’aime la mode comme bon nombre de jeunes de notre génération», explique-t-il. Fort de près d’une décennie d’expériences, Abdoulaziz Salatikoye gère son entreprise de conception et de vente de prêt à porter pour hommes. C’est un service de couture et de vente de bonnets, de chaussures de boutons, de manchettes etc.
Des créations qui sortent parfois de l’ordinaire
«Je fais tout moi-même, mes modèles sont bien inspirés. Je crée mes modèles, je fais les abat-jour de décoration. J’ai un goût prononcé pour les particularités. C’est pourquoi je réfléchis constamment à comment se différencier de l’autre dans le même domaine. J’imagine des touches, des traits pour créer une différence. Mes créations sont destinées aux hommes stylés qui aiment bien s’habiller et qui aiment donner de la couleur à leur mode d’habillement. Tout le monde peut bien s’habiller à Gamzaki et surtout ceux qui ont juste envie de plaire et qui ont envie de se faire plaisir de temps en temps», nous a-t-il confié.
Au sein de l’entreprise gérée par Abdoul-Aziz, il y a onze (11) employés qui y travaillent de 9H à 19h et cela du lundi au samedi. Une équipe bien rodée qui a comme dénominateur commun ‘’l’agilité et la souplesse ‘’pour bien satisfaire la clientèle. Et si toutes les conditions sont réunies, ils peuvent travailler sur vingt (20) ensembles chaque jour. «Ici c’est un travail à temps plein sans répit. Chacun est spécialisé dans son domaine et la paresse n’a pas sa place ici», martèle-t-il tout en déplorant le fait qu’il travaille beaucoup avec les étrangers, juste parce que les jeunes nigériens n’aiment pas du tout travailler dans des ateliers de couture. «Ils mettent en avant certaines facilités et certains préjugés sociaux voulant juste gagner l’argent facilement, sans grand efforts. J’en ai travaillé avec beaucoup mais ils sont très peu qui ont bien voulu continuer avec moi, trouvant le rythme et le travail harassants», dit-il.
Des sources d’inspiration
«Lors de mes sorties, sur des magazines de mode, dans la vie de tous les jours, j’essaie de ‘’rincer mes yeux’’, de m’inspirer et de chercher à créer quelque chose d’authentique. Je suis à l’affût des belles choses, des beaux paysages et de la belle nature. Je m’inspire de la télévision et les autres canaux des tendances pour réinventer quelque chose d’original. Cette petite chose qui peut embellir, magnifier mes créations et je n’hésite pas à sauter sur l’occasion pour davantage parfaire mes créations et bien garnir ma collection avec des modèles irrésistibles et aux goûts de la clientèle», confie Abdoul-Aziz. Les créations d’Abdoul-Aziz s’adressent à une certaine population. Ce jeune créateur profite aussi des médias sociaux pour se faire connaître davantage. Il dit recevoir plein de commandes de l’étranger. «Ces canaux m’ont beaucoup aidé à développer mon commerce. Les tissus traditionnels, le wax, les batiks, les woodins,etc se sont naturellement imposés à moi car pour bien parer une création, il faut ce genre de motifs. Le tissu seul ne peut vraiment pas faire l’affaire parfois, il faut bien le travailler et l’accompagner avec des petits décors. J’essaie d’ennoblir nos pagnes et tissus d’antan, de les valoriser et les promouvoir. C’est important d’affirmer ce que l’on est à travers son style. Se sentir bien avec des parfaites et fluides coupes», ajoute-t-il. Abdoul-Aziz compte ouvrir d’autres ateliers et boutiques pour faire accroitre son activité et donner plus d’opportunités aux jeunes désireux de travailler dans la couture. Et avec le sérieux de ce jeune entrepreneur et créateur, ainsi qu’une clientèle de plus en plus conquise, ‘’Gamzaki’’ brillera certainement dans la galaxie de la mode au Niger, en Afrique et même dans le monde.
«Quand on n’imite pas un grand, on ne devient pas grand», aime dire, le musicien nigérien Mona. Cet artiste de Tahoua doit en quelque sorte son succès dans la musique en sa foi à cette parole. C’est ainsi que dès le début de sa carrière musicale, à l’âge de 20 ans, Mona s’est inspiré et a pris comme référence Johnny Hallyday, Jimi Hendrix, des stars dans la musique.
Mona écoutait beaucoup la musique de Johnny Hallyday qui l’a inspiré. «C’est lui qui m’a inoculé le virus de la musique», dit-il. Il a toujours essayé d’imiter Jimi Hendrix qui est devenu son père spirituel musical. «J’écoutais toujours ses chansons, c’est pour ça qu’il y’a une certaine ressemblance entre lui et moi», ajoute le musicien. Abdoulaye Bouzou est un «génie» de la guitare. Sur scène, il gratte sa guitare même avec ses dents sous l’admiration et l’acclamation du public. Mona fait partie de la première génération d’artistes modernes nigériens comme Ali Djibo, Elh Taya, Maman Garba.
Mona faisait ses mises en scène avec son orchestre de l’époque, Azna de l’Ader très connu pour son rock à caractère psychédélique rappelant Hendrix, le père spirituel musical de Mona.
Aujourd’hui l’âge pèse sur lui avec toutes les conséquents qu’on connait sur les capacités physiques de la personne. Âgé de 70 ans, cet enseignant de profession a débuté sa carrière de musicien avec passion dès le tendre âge. Pour ce doyen de la musique moderne nigérienne, il est nécessaire que le pays encourage la formation à la musique parce que beaucoup d’artistes musiciens ne sont pas formés dans cet art. Ils se lancent dans la musique pour tirer profit, d’où le manque de culture pour l’excellence. «La musique moderne nigérienne avance mais pas en qualité», estime Mona. C’est aussi ce qui explique le fait que la musique nigérienne n’intéresse que le Niger alors qu’elle devait aller au-delà de nos frontières. «Nos artistes musiciens doivent se comparer à ceux du Zaïre, du Sénégal, du Mali ou de la Guinée qui, eux, sont avancés dans cet art», souligne-t-il.
Pour Mona, les jeunes musiciens d’aujourd’hui ont intérêt à écouter les grands et les imiter pour la réussite de leur carrière musicale. Bien qu’âgé, Mona est toujours passionné de la musique. Il continue de jouer à Tahoua où il encadre également un orchestre.
Les Touaregs nomades sont un peuple du Niger qu’on retrouve également dans plusieurs pays voisins. Ils occupent un territoire immense qui traverse le Sahara du Nord au Sud. C'est un peuple connu pour son artisanat très riche, notamment avec ses articles en argent et cuir.
Les Touaregs sont disséminés dans toutes les régions du Niger notamment la totalité des régions d'Agadez et Tahoua, la partie septentrionale des régions de Dosso et de Maradi, le centre et nord de la région de Zinder et l'ouest de la région de Diffa, l'ouest et le nord de la région de Tillabéri.
Parmi les aspects distinctifs de la culture touareg, on peut citer les vêtements, la nourriture, la langue, la poésie, la religion, les arts, l'astronomie, l'architecture nomade, les armes traditionnelles, la musique, les films, les jeux et les activités économiques. Leur héritage berbère est confirmé par l'usage de l'alphabet (tifinagh) et la même base linguistique : le tamasheq.
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A Niamey, on peut très facilement s’immerger dans cette culture touareg à travers les objets d’art très en vue dans plusieurs sites, tels que le village artisanal, le musée national et même au château 1 où plusieurs boutiques d’objets d’arts touareg sont disponibles. Parmi ces objets, on distingue l’ensemble des pendentifs touareg qu’on appelle «croix» et qui ont en commun leur technique de fabrication et un aspect formel assez proche. La plus célèbre étant la croix d’Agadez. Il existe en réalité au Niger 21 croix représentative des 21 villes touareg.
«Depuis longtemps ces croix étaient portées comme pendentif avant qu’elles ne soient mises dans les tableaux. Dans ce tableau, il y a 21 croix du Niger. Elles représentent toutes les régions touaregs. Mais la première croix est celle d’Agadez. Avant, si ont devait faire une assemblée touareg, chaque femme portait la croix de sa région et c’est ce qui permettait d’identifier sa provenance. Vous avez aussi des colliers fait en cuir et en argent, des talismans et des porte-monnaie qui peuvent également contenir des documents», explique Zakaria Nango, artisan touareg
Parmi les produits de l’art touareg, on distingue les sabres, les pendentifs, les amulettes, les cravaches, les bagues, les talismans, les colliers, les sacoches, les collections de croix, les tenues et des sacs en cuir... Tous sont confectionnés par les Touaregs qu’ils soient homme ou femme. Et depuis des lustres, la plupart de ces produits de l’art touareg sont disponibles sur plusieurs espaces de vente sur l’ensemble du territoire national et même sur les sites de vente en ligne des plus grandes enseignes africaines et françaises.
«Ce sac en cuir est utilisé chez les Touaregs pour protéger les théières au cours des voyages. Il est fabriqué par les femmes artisanes touareg. Vous avez aussi cette épée qui est un véritable symbole de la culture touareg. Les hommes et surtout les adultes en portent sur de grands boubous à l’occasion des fêtes ou des cérémonies de mariage. La lame est en acier. Ceci est une tenue touareg portée par les femmes, généralement à l’occasion des cérémonies. Elle est la tenue touareg par excellence», décrit Bachirou Elhaj Abdou, preuve à l’appui dans sa boutique à Niamey.
Les produits de l’art touareg sont très demandés tant au plan national qu’international. Il contribue à valoriser le patrimoine culturel et artistique du Niger dans sa diversité et son originalité. Il est surtout le reflet d’une culture très riche, qui a su se perpétuer au fil des générations et qui su garder son authenticité et ses valeurs nécessaires à la construction d'une nation, celle du Niger.
L'imzad ou inzad, dont le nom signifie "crin de cheval" dans la langue tamatcheq, est un violon monocorde, joué exclusivement par les femmes Touareg et accompagné de poèmes et chants des hommes.
Cet instrument de musique traditionnelle typiquement touareg a une longue histoire derrière ses airs cristallins qui vous bercent le cœur pour un long et mélodieux voyage sur les dunes de sable du désert, du Niger jusqu’en Algérie. Selon certaines sources, le premier Imzad a été confectionné par une femme pour louer le courage de son mari qui a su résister aux ennemis : tous les hommes ont fui et seul Abarad était resté pour défendre corps et âme les femmes et les enfants du campement jusqu'à la dernière goûte de son sang.
L'imzad est fabriqué avec une calebasse, une peau de lézard, une branche d'acacia et un crin de cheval. Cet instrument peut donner des sons cristallins. À l'image des joueuses nigériennes d'imzad à savoir : Ajo d'Agadez, Almountaha et Taghoudou de Tchintabaraden, Zihi de Tillia, Fatimatou et Alghadawiyat d'Abalak, le souhait le plus cher de l'algérienne Alaminkoulen, âgée de 87 ans, est de transmettre son savoir-faire sur l’imzad aux générations futures. Elle forme actuellement des jeunes filles qui s'intéressent à ce genre musical. "Ce n'est pas avec les yeux qu'on apprend à jouer l'imzad, mais c'est avec le cœur" a-t-elle affirmé.
Le ‘’Tchoukoubouss’’, le ‘’Brabuskou’’ ; le ‘’Kurbakurba’’, la pâte de mil ; le ‘’Mottolbali’’ ; le Surundu-Karasu ; le ‘’sori’’ ; le ‘’tukudi’’ ; le ‘’fankkasu’’ ; le ‘’kopto’’ ; la ‘’sauce fakou’’ ; le ‘’malkou’’ ; le ‘’Taguilguilé’’ le ‘’Touyo’’ ; l’Alkaki, ; le Kilichi, etc. sont des mets locaux qui caractérisent l’identité culinaire nigérienne. Ces éléments traditionnels issus d’une gamme importante de l’art culinaire nigérien prouvent à suffisance combien le patrimoine culturel immatériel nigérien est riche. Malgré la modernisation et les mutations socio-culturelles, des nigériens utilisent les connaissances et pratiques, les savoir-faire liés à la tradition pour se nourrir quotidiennement avec une alimentation 100% nigérienne. Ainsi, il appartient au nigériens de créer les conditions nécessaires dans un esprit patriotique de sauvegarder et valoriser les arts culinaires qui constituent en partie intégrante notre identité.
A Niamey, certains restaurants privilégient les mets traditionnels. C’est le cas aux restaurants Karasu, Foyer Aliya, Seret Africain, etc. Dans ces restaurants, la gastronomie nigérienne constitue le menu quotidien. Au-delà de la création de l’emploi pour la jeunesse et la participation au développement économique du pays, ces restaurants font la fierté du Niger en termes de sauvegarde du patrimoine culturel.
Situé en plein centre-ville (en face du Stade Général Seyni Kountché) de Niamey, le restaurant ‘‘Karasu’’, créé en 2020 par Hadjia Halima Mamane, propose des mets nigériens à toutes les heures de la journée. Selon M. Abdouramane Assoumane, travailleur à Karasu, leur restaurant est typiquement nigérien avec une vision qui consiste à promouvoir la culture nigérienne. « Nous voulons ce restaurant comme une identité pour l’art culinaire nigérien. Nous avons fait en sorte que ce restaurant puisse refléter toutes les régions du Niger. Nous avons fait en sorte qu’on puisse refléter l’identité culinaire de toutes les communautés du pays, avec des mets de toutes les localités du Niger », explique M. Abdouramane Assoumane. « Nous présentons ainsi toutes les spécialités nigériennes aux clients. Nous essayons de valoriser la gastronomie nigérienne. Tout celui qui a envie de manger des plats nigériens peut en trouver celui qui lui convient », assure-t-il.
L’art culinaire, une identité
Mme Rakiyatou Boubacar prépare régulièrement des mets traditionnels. Chez elle, la pâte de farine du mille, kourba-kourba occupe une place importante. « J’aime beaucoup les plats traditionnels. Surtout ceux qui se préparent à base du mil. Nous avons beaucoup de facilité pour la préparation de ce genre de plat. Nous avons besoin juste d’une quarantaine de minute pour le processus de préparation. C’est un plat très prisé pour son caractère typique et moins coûteux », soutient Mme Rakiyatou Boubacar. « Quand c’est bien préparé, ce plat n’envie rien aux autres mets, surtout quand il est accompagné d’une bonne sauce traditionnelle. De nos jours, beaucoup de femmes ont de la peine à préparer ces genres de plat à cause de leurs exigences. Mais les gens aiment ces plats traditionnels», témoigne Mme Boubacar.
Pour la promotrice du restaurant Secret Africain, situé au quartier Dangao, les plats traditionnels dans leur originalité sont peu présents dans les restaurants à Niamey, d’où son choix de faire la cuisine nigérienne à base des produits locaux. Ces plats sont faits à base de céréales mil, maïs, riz, salades et sauces colorées avec des légumes de saison. Sans oublier le couscous mélangé avec des feuilles de Moringa, appelé communément« dembou ». Cette dame a le secret de la cuisine nigérienne. « Pour la préparation de ces bons mets, il me faut tout un ensemble de techniques de préparation d’aliments en vue de garder leur originalité », explique la promotrice du restaurant Secret Africain.
Elle regrette le manque de soutien voir l’abandon de la part des autorités pour ce secteur. Selon elle, les autorités doivent soutenir le secteur de la culture en général et l’art culinaire en particulier afin de favoriser la transmission de génération en génération. Si l’art culinaire traditionnel est valorisé, précise-t-elle, c’est la population qui en bénéficie.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)
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Les jeunes nigériens découvrent de plus en plus avec bonheur une amélioration significative dans leurs assiettes. Et pour cause, avec la valorisation des produits locaux par les femmes, les plus jeunes se délectent enfin de saveurs authentiques qui appartiennent au riche patrimoine culinaire du Niger. La transformation des aliments et condiments entrant dans la préparation de ces mets de grand-mère a certes joué un rôle dans cette promotion surprise, mais c’est surtout l’engouement des classes les plus nanties de la société et l’ouverture de plusieurs restaurants de haut standing qui a encouragé le développement et à la modernisation du registre culinaire traditionnel au Niger. Mais cela doit se faire sans impact sur le goût et les produits utilisés dans le code culinaire traditionnel.
Pour démontrer l’importance de la transformation agro- alimentaire dans le développement de la tradition culinaire au Niger, Mme Fatouma Moussa, présidente du groupement Himma qui œuvre pour la promotion des mets traditionnels au Niger, rappelle les étapes que les femmes devaient accomplir, seulement quel-ques décennies auparavant, pour nourrir leurs familles. « Avant, dit-elle, la femme doit se lever de bonne heure, prendre les épis de mil dans le grenier, les mettre dans un mortier ou les battre à la main avec un bâton pour séparer les graines de l’épi, le vanner, le décortiquer pour enlever le son des graines, vanner encore, le moudre, tamiser et ré-tamiser la farine obtenue avant de préparer son "touwo", un plat traditionnel qui est une purée de céréales très dure après la cuisson ».
La présidente du groupement Himma, se réjouit que tout soit devenu « plus simple et pratique » avec la transformation agroalimentaire et l’utilisation du gaz butane dans de nombreux foyers, y compris dans des zones rurales.
Mme Fatouma Moussa, une des premières figures pionnières du secteur, précise que la transformation des aliments par les femmes a réellement commencé avec l'organisation des femmes en groupements par le projet « Mata Masu Dubara ». Grace à cet encadrement, les femmes ont pu réfléchir sur les difficultés qu'elles rencontraient quotidiennement et qui les empêchaient de préparer de bons plats traditionnels pour leurs familles. « La valorisation de la transformation des produits alimentaires et des condiments a énormément facilité la cuisson des plats traditionnels », se réjouit-elle tout en se félicitant de l’achat des produits transformés par des personnalités et par des personnes relativement riches. « C'est aujourd'hui ces genres de personnes qui sont friandes de nos produits locaux transformés qui rentrent dans la fabrication des mets traditionnels, surtout les hommes », dit-elle.
La transformation agroalimentaire et la disponibilité des produits tout au long de l’année sur les différents marchés des villes à travers le pays a aussi permis d’intéresser des restaurants de grand standing. D’où l’ouverture de plusieurs établissements qui ne servent que des mets traditionnels typiquement nigériens ou qui en font le principal fond de leur commerce. Ces établissements participent également, le plus souvent, à la distribution des produits transformés chez leurs clients. « Combinée à l’organisation de concours culinaires, la transformation a permis de redorer le blason de la cuisine traditionnelle nigérienne. Il y'a encore peu de temps, beaucoup de jeune filles Nigériennes ne savaient pas faire des sauces de "Tabbaneyze" et de "Tori". Maintenant grâce aux concours, elles apprennent que ces mets de nos grands-mères peuvent aussi rivaliser valablement dans des compétitions de gastronomie », a indiqué la présidente du groupe Himma.
Pour les femmes transformatrices, l’avenir est prometteur et dans peu de temps l'art culinaire traditionnel arrivera à prendre le dessus sur les autres types de mets, surtout les mets gras et riches qui nous viennent des pays côtiers. « Cet optimisme est dû au fait que de plus en plus de personnes prennent conscience que les exhausteurs d'arômes artificiels peuvent provoquer beaucoup de maladies et se rabattent sur les équivalents traditionnels et naturels, soutient Mme Fatouma Moussa. Nous pensons donc que la multiplication des maladies liées aux habitudes alimentaires va contraindre la population à se tourner vers les mets traditionnels ». Elle fait savoir que l’initiation de plus en plus de Nigériennes et de Nigériens à la cuisson des mets traditionnels « peut être d'un grand apport pour la santé publique des populations locales ». Elle lance donc un appel urgent aux jeunes pour qu'ils se détournent de la consommation excessive d'huile, de piment et de purée de tomate concentrée industrielle.
Mme Fatouma Moussa demande également aux jeunes filles de se rapprocher de leurs mères pour apprendre la préparation des mets traditionnels car aujourd'hui « nous voyons beaucoup de chefs de familles qui sont réduits à acheter les mets traditionnels dans la rue parce que leurs femmes ne savent pas les préparer ». Il est important à ses yeux que l’ensemble des femmes nigériennes soient à mesure de cuisiner les plats traditionnels. « Nous lançons un appel à toutes les femmes de répondre quand on vient leur demander de soutenir la valorisation de nos mets traditionnels », conclut-elle.
«Je n’ai que ma voix et je ne peux que chanter, car j’ai grandi dans un milieu musical et aujourd’hui je fais la fierté de tous mes fans ». Il aime si bien le clamer. Lui, c’est l’artiste Abdoulaye Barké plus connu sous le sobriquet de Abel Zamani. Il est artiste rappeur musicien compositeur et interprète. La trentaine bien sonnée, Abel est l’un des premiers musiciens à faire de la musique Afro pop au Niger et y excelle bon gré, mal gré. Adaidaita est son deuxième album dont la sortie est programmée pour le 1er Octobre 2022 avec concert de vernissage.
Cet héritage culturel, il le détient de son papa qui était artiste et faisait partie de l’un des groupes de musique tradi moderne des années avant 2000 (les Tendistes de l’Université de Niamey). Notre grand artiste d’aujourd’hui est bercé dans ce domaine depuis l’âge de huit ans où il accompagnait son père lors des enregistrements de ces sons. Aujourd’hui il fait la fierté de toute une génération et est l’un des artistes en vogue au Niger . Son ‘’style hors pair’’, le démarque facilement des autres artistes qui évoluent dans la même ‘’ gamme’’ musicale. Un style chic et novateur qui fait parler de lui et fait actuellement danser plus d’un dans les espaces de loisirs.
L’artiste Abel ne s’en lasse point, il connait bien le domaine de la musique et s’aventure bien avec ses détails et sa valeur car il y a consacré toute sa vie.
Il lui arrive de voyager pour des prestations afin de faire connaitre la musique nigérienne et en profite pour se perfectionner et faire sortir des sons de qualité qui n’ont rien à envier aux clips réalisés hors de notre frontière. Abel voit grand et il espère qu’avec le temps, il y parviendra à faire parler de la musique nigerienne dans les grands concerts et autres festivités. « Pour le moment c’est timide mais ça ira» se plait il à dire.
Les sons, les rythmes, les mots, les séquences, notre artiste rappeur les manie avec dextérité notamment avec un savant mélange de tradition et de modernisme. Une alliance qu’il sait faire à la perfection
« Le retour à la source, la valorisation de nos cultures sont des pans importants si nous voulons évoluer dans ce milieu » explique-t-il avec force détails et des exemples sur les autres artistes qui y réussissent bien. Cet état de fait, il s’en est bien approprié et il s’en sert bien ces dernières années.
Entre lui et la musique, « il y ‘a toute une histoire » aime-t-il à dire. Il aime tellement bien jouer sur scène « il faut dire que depuis tout petit j’ai été imprégné dans la musique de Abdoul Salam Mamoudou qui est mon parrain. La musique, si je peux le dire, est un héritage pour moi. C’est un langage que je comprends bien et qui me comprend. Elle est venue à moi naturellement et depuis je ne vis que par elle. J’ai cherché à me constituer une liste de personnes ressources susceptibles de me forger et de m’orienter vers des promoteurs culturels dont mes propres parents et j’en suis fier aujourd’hui ».
Jusqu’à présent tout ce que l’artiste décide, en termes de titres et sons, lui réussit. Par rapport au titre “Adedeta”, qui veut dire en langue Haoussa « mettez-vous en rang », il explique, de manière métaphorique, que ça parle de cohésion sociale, de l’unité au sein de la jeunesse. Le rythme invite également à danser. Un son palpitant qui a ravi le cœur de ses nombreux fans de Niamey, des régions et de l’extérieur du pays. Il reçoit régulièrement des coups de fil de partout en guise de reconnaissance de tout ce qu’il entreprend dans ce domaine ‘’rappologique’’
Les inspirations me viennent généralement de la vie que je mène, des constats que je fais autour de moi et des histoires que j’entends des autres. Abel parle dans ses chansons, d’amour, de la fraternité, de la cohésion sociale, tous ces aspects si importants dans la vie quotidienne de tout individu. Dans ces sons, il met un point d’honneur sur les relations humaines il conscientise et véhicule des messages pour amener les gens à garder toujours le moral haut en leur composant des chansons de distraction qui les font vibrer afin de leur faire oublier pendant un temps les soucis et angoisses de la vie.
« Je fais de la musique une profession, c’est là un avantage indéniable que je tire de mon art ensuite viennent les relations qui se tissent de partout. Elle m’a permis de découvrir certains en Afrique et en Europe » se réjouit-il. Il draine aujourd’hui des centaines de fans lors de ses sorties et reste jusque-là, l’un des artistes les plus suivis et aimés. Disons qu’il a plutôt su maintenir le cap, en gardant son langage, sa culture surtout.
Il pense bien que le métier d’artiste est noble et que tous les métiers valent d’être pratiqués, surtout que la musique est un art qui adoucit la vie et permet à l’esprit de se reposer. Selon lui, la musique a beaucoup d’avantages, puisqu’elle permet de nouer des relations amicales et même de gagner sa vie. Quoi de plus joli et beau à voir qu’un enfant qui s’amuse et qui joue de la musique. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs.
Il rêve d’une belle carrière musicale et surtout pleine de belles surprises pour ses fans.
Après son premier album ‘’Ultime Conviction’’, l’artiste reggae man Ibrahim Oumarou Yacouba alias Sage soldat vient de faire le vernissage de son deuxième album intitulé ‘’Destin Life’’. Cet album qui a connu un succès prodigieux continue de faire le buzz chez les fans de la musique nigérienne. A travers cette deuxième sortie, Sage Soldat élargit le nombre de ses fans. La qualité et la richesse de cette œuvre (‘’Destin Life’’) fait de l’auteur l’un des grands ambassadeurs de la musique du Niger. Pour véhiculer des messages forts permettant de promouvoir une prise de conscience chez les jeunes, Sage Soldat aborde plusieurs thématiques dans cet album de 12.
Dans cet album Sage Soldat a utilisé son art comme une arme, pour dénoncer certaines mauvaises pratiques qui existent toujours dans nos sociétés, à savoir la corruption, les crimes organisés, etc. Cependant, une partie de l’album ‘’Destin Live’’, comme son nom l’indique, est consacrée à la vie de l’artiste. C’est une histoire passionnelle qui parle de la vie de l’artiste et de son cursus académique.
S’agissant du nom de l’album, l’artiste affirme que les choses ont été très faciles pour lui. « Je suis né dans un pays qui tarde à reconnaître la place de l'art et de l'artiste. Souvent cela ne marche pas trop, les concerts, les sons, ne sont pas écoutés. Malgré tous ces paramètres, je n’arrive pas à raccrocher de la musique comme beaucoup l'ont fait, un moment. Plus le temps passe, plus j'écris et je sors de nouveaux titres. Alors, j'ai compris que cette musique fait partie de moi. C'est mon destin peut-être. Le titre est sorti dans cette démarche », a-t-il confié.
Sage Soldat a puisé les principales idées et son inspiration dans sa propre histoire et son parcours entre la musique et l'académie. « J'ai un master en Droit et un autre Master en Arts et Culture. Je suis donc sensé être coincé par les études plutôt que de m'adonner à la musique. Mais c'est tout à fait le contraire, la musique n'a rien freiné de mes études », a fait savoir l’artiste.
Au Niger, la femme kanuri est bien reconnue pour son talent de séductrice. Elle a une bonne senteur qui lui est propre grâce au ‘’Toura Ran Houta’’ un mélange de différents parfums. Chacune d’elle conserve sa recette de façon jalouse. Elle sait prendre soin de son foyer et de son mari
L’encens ''Toura Ran Houta'' qui veut dire parfum du feu en langue Haoussa au Niger, est comme le sel dans la sauce, il donne un ''gout à la vie du couple'', et, est très utilisé au Niger. Fait à base de résidus de différents arbres, c’est un mix de plusieurs parfums traditionnels qui consiste à crée une senteur spéciale et parfois très envoutante. Sandale, kindikaye, Tarfich…. sont entre autres des noms qu’on lui attribue.
Les femmes rivalisent pour créer le meilleur encens à base de bois de santal, de musc et de divers parfums. Pour beaucoup de femmes nigériennes, l’encens est comparable aux parfums de meilleure marques notamment ’Yves Saint Laurent, Channel ou encore de Paco Rabane.
Les femmes de l’ethnie Kanuri de la région de Diffa située au Sud Est nigérien, à plus de mille kilomètres de la capitale Niamey sont connues pour apporter une attention particulière et rigoureuse à l’hygiène. Elles se démarquent des autres ethnies par leur façon de s’entretenir et d’entretenir leurs foyers en s’appuyant de cet élément indispensable dans la tenue d’un foyer. Il embaume la chambre, rafraichit l’atmosphère et crée un climat propice à la romance.
Pour samra, comptable dans une société minière du Niger, une ressortissante de N’guigmi, « tant l’encens a de la valeur chez nous, il est inséré dans le panier de la jeune mariée, également dans la trousse de séduction des femmes mariées. Il est digne d’une exploitation à une très grande échelle dans la sous-région, mais bien souvent cette idée n’a pas encore germé dans nos esprits ou encore n’a pas porté ses fruits ». Ces produits, beaucoup d’hommes ne l’apprécient point dans leurs chambres, ils pensent que c’est pour les ensorceler ; pour les retenir à la maison grâce à des vertus aphrodisiaques délivrées à travers la fumée. Une collègue à Samra soutient que son mari n’en veut guère prétextant que cela lui provoque de l’asthme, je reconnais ces vertus, mais je ne l’utilise pas à la maison.
L’art ne nourrit pas son homme au Niger, a-t-on coutume de dire. Mais, apparemment au niveau de la troupe « Miroir », on pense le contraire. En effet depuis plus de 15ans dans la capitale du Manga (Diffa), à plus de 1.300km de Niamey, cette troupe culturelle qui n’a fait que prospérer en faisant vivre et briller des valeurs culturelles du terroir, à travers le théâtre, le chant, la danse traditionnelle et le conte. Aujourd’hui, dans le contexte d’état d’urgence sécuritaire qui prévaut dans la région, cette troupe s’est donnée la mission de détendre l’atmosphère, avec des séances d’animation portant des messages relatifs à la lutte contre l’extrémisme violent, la coexistence pacifique entre les autochtones et les réfugiés pour une résilience conséquente des communautés face à la crise. En toute fierté, Miroir reflète la richesse culturelle de la région du soleil levant et procure du sourire aux populations.
Derrière cette troupe, M. Tassiou Moussa Ba Wando, la cinquantaine, enseignant de formation qui a quitté la fonction publique pour faire de l’art son métier que s’approprient aussi ses quatre femmes et ses enfants. « Ma famille est artistique. Parmi mes femmes, il y’a celle qui écrit des chansons, il y’a une scénariste. Mon fils s’occupe de la caméra. Mes filles qui sont à l’université écrivent aussi des scénarios. A chaque fois que nous avons un spectacle en perspective, nous nous mettons en contribution ». Le président de la troupe explique que les jeunes avec qui il travaille jusqu’ici, étaient pour la plupart dans le groupe depuis leur primaire. « Ils sont avec nous depuis l’époque des événements de Sukabé. Dès qu’ils finissent leurs études, ils reviennent reprendre avec nous », précise-t-il. C’est ainsi que Miroir se retrouve avec beaucoup d’élèves et d’étudiants ainsi qu’un autre ancien enseignant et une ancienne infirmière.
La troupe Miroir est connue du large public nigérien, pour n’avoir jamais manqué de représenter la région de Diffa lors des grandes rencontres culturelles nationales telles que la parenté à plaisanterie, les festivités de la fête tournante du 18 décembre de chaque année, dont la team de Tassiou Ba Wando est sortie plusieurs fois lauréate du premier prix. C’était le cas en 2003 à Tahoua et à Dosso récemment. A l’en croire, entre 2013 et 2016, la troupe a effectué avec des partenaires humanitaires des spectacles de sensibilisation sur la paix dans 520 villages et quartiers de la commune de Diffa, Bosso, et Mainé-Soroa.
« En dehors des prestations commandées par les humanitaires, dans le cadre de leurs campagnes de sensibilisation, nous faisons librement des spectacles dans les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC), mais aussi dans les quartiers. Et l’engouement y est », a dit le président de la troupe Miroir. Selon M. Tassiou Ba Wando, les membres permanents du groupe sont une dizaine. Ils ont des salaires qui vont de 200.000 à 400.000FCFA pour chacun et des primes souvent. Et les autres ont des primes après chaque prestation. « Nous n’avons jamais eu un quelconque problème direct ou raté un spectacle vis-à-vis de la menace terroriste. Dieu merci, nous avons pu faire des tours dans des villages de la région, malgré l’insécurité », se réjouit-il.
« Au début, c’était décourageant. Nous n’étions que 5 membres. C’est à ma propre famille que je fais appel pour jouer : mes femmes, mes enfants et moi », confirme M. Tassiou Ba Wando. Selon le président de la troupe qui assure aussi la responsabilité de directeur artistique, Miroir compte à ce jour plus de 40 membres qui font des tâches bien réparties selon les talents et les compétences. En effet, la troupe qui est plutôt une entreprise sociale dispose d’une équipe complète au point de s’auto produire aisément, sans faire recours à un quelconque label : des comédiens, des danseurs, des techniciens et d’une véritable organisation administrative. L’activité phare étant notamment le théâtre, au sein du groupe, il y’a ceux qui jouent le radiophonique, certains font du théâtre sur scène et d’autres sont plutôt dans les métrages vidéos. N’empêche, il y a quelques acteurs plus ou moins polyvalents. « C’est tout un laboratoire. Nous travaillons tous les jours et nous produisons en moyenne quatre spectacles chaque semaine. A chaque fois que vous nous voyez sur scène, nous présentons nos propres créations et nous ne les reprenons pas. C’est ce qui fait notre force », précise le directeur artistique qui, en termes d’individualité d’artistes membres de la troupe est lui-même écrivain et metteur en scène. Il ajoute que l’un des atouts de la troupe c’est d’avoir des artiste-chorégraphe-scénaristes avec des niveaux universitaires, bac et BEPC. Ce qui leur est très utile dans la création du théâtre participatif en particulier.
Parallèlement à ses activités culturelles, le groupe est aussi prestataire de services de locations des bâches, chaises et dispositif de sonorisation, pour des cérémonies, meetings politiques, prêches et autres rassemblements. Ce qui permet à la troupe d’avoir plus de revenus pour faire face à ses charges.
A l’approche des élections, beaucoup d’artistes vont en studio pour composer des titres qui vont contribuer à la cohésion sociale. Ils réalisent aussi des albums qui vont inciter les populations surtout jeunes à aller voter et avoir ainsi des élections apaisées. A travers ces productions, ils exhortent les jeunes à cultiver la paix au quotidien et à être vigilants face aux politiciens. Des artistes qui, au-delà de toute considération politique, entendent œuvrer pour la quiétude à travers des séances de sensibilisation avant, pendant et après les élections.
Les artistes doivent s'approprier le contexte électoral pour appeler les électeurs à plus de patience, d’humanisme. Faire en sorte qu’il y ait un choix utile, un climat serein au cours des campagnes électorales. De par leurs productions, ces artistes font appel à la responsabilité patriotique et à la citoyenneté vertueuse qui concourent au civisme de tous les fils et filles pour un Niger de quiétude. L’artiste doit être lui-même un modèle. Tout en respectant le choix des uns et des autres, il prône la tolérance, peu importe son bord.
«C’est bientôt les élections au Niger et un peu partout dans les pays de la sous-région. J’aimerai à travers ce son ‘’Monsieur le politicien’’ amener les populations à prendre leur destin en main. C'est-à-dire voter utile, pas parce qu'on vous donne de l'argent, mais parce que nous voulons un changement. J’aimerai également dire aux hommes politiques que la politique du ventre et l'achat de conscience ne peut en aucun cas faire avancer un pays», pense Jhonel Hamani, artiste slamer.
Selon lui, il n’est nullement pressé de monter sur la scène, ni de sortir une chanson. Il le fait quand le moment sied et répond quand le besoin se fait sentir. La preuve : il a fait sortir deux (2) titres en moins de deux (2) mois dont un sur les inondations récentes et M. le politicien. Deux sons qui collent à l’actualité. Il croit fermement qu’avec l’art, on peut changer de comportement, on peut changer de regard et par conséquent, on peut faire fléchir n’importe qui sans exception.
Son symbolique, accoutrement dans ce clip et dans presque tous ses clips d’ailleurs : c’est pour justement ressembler à moitié aux nobles et à moitié aux griots. « Je me faisais appeler le griot moderne. Dans mes recherches d’accoutrement de la scène, je suis tombé sur une photo du roi Béhanzin et pleins d'autres rois de la Côte d’Ivoire et du Ghana, des hommes de l’histoire qui sont des modèles. Et je veux juste leur ressembler pour refléter l’identité d’un peuple, d’une Afrique fière de ses origines », explique-t-il.
Le slam est un mode d’expression agréable à l’écoute lorsqu’il est bien pensé et bien dit. A en croire Jhonel, c’est une des raisons qui font que le slam s’impose et qu’il commence à intéresser beaucoup de personnes. «Il faut noter aussi que nous sommes dans une société de tradition orale, ce qui peut justifier l’importance de ce mode d’expression et le meilleur moyen de passer des messages notamment politiques qui allient tradition et modernité, de l’arbre à palabre au slam », se rappelle-t-il.
Pour Ado Saleh Mahamet, artiste conteur, au départ, il avait eu l’idée de faire des spectacles de théâtre de rue et ou bien faire des petites scénettes, mettre des messages pour inciter les populations à aller voter ; bien écouter les programmes des candidats, éviter le sectarisme, le régionalisme, mais opter pour des candidats selon leurs visions, leurs engagements. Pour cela, il a voulu faire des sketchs d’une minute ou de deux minutes avec l’appui des partenaires ; Ado souhaite les approcher pour faire des spots sur les medias sociaux, les télévisions ou même aller directement dans les villages au niveau des marchés pour sensibiliser les populations à sortir massivement le jour de vote, car la participation est aussi importante en matière d’élections.
Il faut parler d’art, de culture et en faire un enjeu politique de toutes les élections ; ces slamers, ces humoristes et tous les artistes épris de paix, de cohésion, à travers leurs productions ont le secret de détendre l’atmosphère pendant les joutes électorales. Ils ne sont pas là spécifiquement prêts à égayer le public lors des rassemblements, à chanter, à danser mais aussi ils sont là prêts à apporter la paix et la sérénité. Ils essaient lors des campagnes de galvaniser le public à aimer la politique. Ils sensibilisent, véhiculent des messages de paix. « Nous ne soutenons personne, on va juste demander aux gens d’aller voter. Il faut qu’il y ait une participation massive des jeunes le jour de vote, que le taux de participation soit très important », soutient-il. Il faut certes valoriser la culture nigérienne par la musique, mais il faut aussi sensibiliser, car les messages ne passent que si on est bien suivi et là les artistes assurent.
Selon Mahaman Sani Maty, artiste musicien, son titre qui a trait aux élections qu’il a présenté au public "iyalgwadé-iyalgwadé" est inspiré d'un jeu de vérité. "Iyalgwadé-iyalgwadé, gwada mou na gadongidankou" (traduction : Toi qui tranche, démontre nous ce que tu as hérité). Tous les participants étant convaincus qu’iyalgwadé ne sait trancher qu’en toute conséquence. «Peuple d'Afrique, Citoyen lambda, cette chanson d'espoir t'est dédié. Le pouvoir appartient au peuple. Ce peuple très souvent malmené, usé, abusé, désabusé. Ce peuple chez qui l'homme politique se plie en quatre pour acquérir sa confiance et sa force pour diriger sa destinée pour un mandat électif. Peuple souverain, Peuple, tu es fort. Tu es la légitimité de tout pouvoir humain sur terre».
D’après l’artiste, la thématique développée dans ce clip est donc le pouvoir du peuple souverain qui est appelé à trancher entre plusieurs personnalités du moment. Un appel à des élections apaisées, libres et transparentes. Un cri de cœur pour faire un choix judicieux. Très souvent, a t-il rappelé, les élections sont sources de conflit en Afrique mais depuis quelques années, un vent nouveau souffle sur le continent, une réelle volonté de vivre dans la paix et de s'épanouir en toute liberté à côté des autres peuples. « Je suis très heureux de constater que je ne me suis pas trompé sur l'aspiration légitime des peuples d'Afrique à l'image du peuple Nigérien, à la paix, la quiétude sociale et le progrès. Il sort massivement s'exprimer dans les urnes et là, nous nous acheminons vers des élections législatives, communales et présidentielles », soutient-il, avant d’ajouter : « très bientôt, nous aurons la possibilité de choisir à qui confier la direction de notre destin pour cinq (5) ans. Oui, peuple souverain, fier et digne, tu verras venir les "puissants" à tes pieds pour solliciter ta voix et je suis plus que convaincu de ta grande maturité pour voter utile et élire en toute objectivité tes représentants dans le calme et la sérénité. L'Afrique est le nouveau pôle du développement mondial et nous devons rester sereins et unis pour affronter avec objectivité les défis et opportunités qui s'offrent à nous. La mobilisation pour des élections apaisées, libres et transparentes est déjà un pas vers le progrès, l’honneur et la dignité ».
Des élections apaisées, il nous le faut, car notre pays, bien qu’étant sous développé, a une notoriété internationale à préserver, le Niger est bien entendu dans les grandes tribunes du monde. Dieu merci. Ce sont des élections qui vont se dérouler dans un contexte particulier à cause de la crise sécuritaire qui secoue beaucoup de pays de la sous-région. Il faut juste éviter de relayer des messages de récupération politique face à certains sujets sensibles.
La pandémie de la Covid 19 a mis au ralenti la quasi-totalité de l’économie mondiale. L’économie de la culture n’a pas échappé à cette nouvelle donne soudaine, profonde et d’une amplitude inégalée. Traiter de l’impact économique du nouveau coronavirus sur la filière du patrimoine reviendrait à analyser l’influence de la pandémie sur les musées, les sites archéologiques, les monuments, les festivals, les festivités traditionnelles etc. En effet, les différents types de patrimoine (culturels, naturels et mixtes) et les différentes catégories de patrimoine culturel (matériel et immatériel) ont été impactés par la crise sanitaire. Au Niger, la vie économique de cette filière culturelle est intrinsèquement tributaire de son aspect informel, occasionnel et de l’appui que lui apportent l’Etat et ses partenaires. Les activités culturelles ayant été mises à l’arrêt, sur toute l’étendue du territoire national, à cause des mesures prises par les pouvoirs publics dans le but de limiter la propagation du coronavirus, il est évident que l’économie de toute la filière se retrouve affaiblie.
Selon le président du Bureau Exécutif de l’Association Nigérienne des Artistes-Compositeurs-Interprètes de la Musique Moderne (ANACIMM), M. Oumarou Issoufou dit Pheno, au Niger comme ailleurs la Covid-19 a mis un frein à toutes les activités humaines, notamment les activités culturelles. «Cette pandémie a sévèrement et négativement impacté notre secteur de la culture, surtout quand on sait qu’au Niger les prestations artistiques et culturelles se font occasionnellement. Par exemple, les orchestres qui se produisent la plupart du temps la nuit ont été sommés d’arrêter leurs activités et cela sur trois, quatre voire cinq mois. Durant tout ce temps, les artistes ont vécu un véritable calvaire. Le monde culturel nigérien a perdu environ cent vingt millions (120.000.000 FCFA) par mois, au cours de cette période de pandémie. Il y a eu des gens qui ont vendu des biens pour survivre, d’autres se sont endettés, il y a eu aussi de l’entre-aide. Nous avons vraiment souffert», a-t-il déclaré.
Ce qui a conduit, les artistes à faire un constat et à réagir. «Nous avons ainsi organisé un point de presse au cours duquel nous avons évoqué la situation drastique dans laquelle nous évoluons suite à cette pandémie et surtout montrer au gouvernement notre désarroi. Suite à cela, le Premier ministre et le ministre en charge de la culture nous ont contactés et ont demandé la liste des artistes qui ont été affectés par la pandémie», a indiqué Phéno. En fait, estime le président de l’ANACIMM, c’est tous les artistes qui en ont été affectés. Selon lui, ceux de Niamey ont été bien servis mais ceux de l’intérieur du pays attendent toujours. «En effet, des artistes ont bénéficié notamment des vivres. A Niamey, chaque artiste a bénéficié de quatre (4) sacs de vivres. Ce qui n’est pas rien mais il fallait aussi penser à ceux de l’intérieur du pays qui ont eu aussi à subir les impacts de cette Covid-19. Ces derniers doivent aussi bénéficié de cet accompagnement étatique. Surtout qu’il est annoncé deux (2) autres séries de distributions de vivres», estime-t-il.
Nécessité d’aider les artistes à mettre en place des véritables entreprises culturelles
Une rencontre a aussi été initiée entre le Ministère en charge de la Culture et les hommes de la culture. L’objectif de cette rencontre était de mener une réflexion par et pour les professionnels du secteur et de mettre sur table des stratégies qui pourraient aider les parties prenantes à identifier les opportunités pour renforcer leur résilience et à surmonter la crise, tout en bâtissant pour le long terme. Elle a évoqué entre autres les contraintes auxquelles les artistes sont confrontés en raison des mesures de restrictions ou de confinement, les conséquences financières et futures de la crise sanitaire sur les professions de la culture. «Les échanges ont également porter sur la nécessité de mettre en place des véritables entreprises culturelles ainsi que la question des modèles de financement du secteur créatif afin de le rendre plus résistant en temps de crise. Ces échanges ont abouti à des propositions pouvant être exploitées par les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé et bien d’autres acteurs pouvant accompagner les artistes pendant et après cette crise», a-t-il noté.
M. Oumarou Issoufou ajoute qu’en plus de cette aide en vivres, le gouvernement a organisé une rencontre entre les artistes et les banquiers. «Seulement face aux critères des banquiers et du caractère informel de notre secteur, nous n’étions pas à mesure de bénéficier de cet argent que le gouvernement a positionné au niveau des banques pour faire face à la situation délicate que la pandémie nous a imposé. Nous avions donc préconisé que l’Etat et les banquiers s’entendent pour nous proposer des conditions plus légères car les activités culturelles ne sont pas comme les autres, surtout pas comme les activités commerciales des entreprises et des commerçants», précise le président de l’ANACIMM. Selon Pheno, dans le domaine de la culture, c’est très différent. Car, certes les artistes ont besoin de l’argent pour mieux sortir de cette crise mais ils ont aussi besoin de temps pour payer leurs redevances. «Je pense qu’avec la création par le gouvernement d’une direction de la culture, l’Etat doit continuer, via cette direction d’industrie culturelle, à soutenir les artistes et surtout les aider à être dans l’entreprenariat. C’est-à-dire les aider à être des vraies entreprises culturelles. Je pense que si l’Etat et ses partenaires continuent à nous appuyer, nous pouvons réellement nous structurer, aller de l’avant et promouvoir notre culture», estime le président de l’ANACIMM.
M. Issoufou a ensuite indiqué qu’à l’interne, un groupe de musical de la place, en occurrence le Tal National, que dirige Almeida a initié une série de concerts dont les gains revenaient aux artistes, pour leur permettre de mieux supporter cette période de confinement et de manque de prestations. «Chaque semaine c’est environ huit cents mille (800.000) FCFA, qu’on distribuait aussi bien aux membres du groupe qu’à ceux d’autres groupes artistiques. En somme, c’est des millions de FCFA, que Tal National a distribués aux gens, soit pour investir, pour créer d’autres activités ou encore pour subvenir aux besoins des familles», s’est-t-il réjoui.
L’impact de la Covid-19 sur le secteur de la culture est, sans nul doute, évident et n’exige même pas de démonstration particulière. Les événements culturels sont le lieu par excellence où il y a des regroupements de plusieurs personnes. Dès lors que l’on interdit le regroupement de plus de 50 personnes en tout lieu, les événements culturels sont automatiquement affectés. Que ce soit le théâtre, le cinéma, la musique, les défilés de mode, les bibliothèques, ils sont destinés principalement au grand public. Donc depuis mars 2020, on ne peut plus organiser d’événements culturels. Cette situation a eu des conséquences économiques désastreuses pour le secteur avec une perte de ressources financières énormes, des acteurs en chômage technique et leur source de revenu asséchée. Les initiatives et les appuis des autorités ont permis au secteur d’être résilient et de faire face à des mois de toutes sortes de privations.
Melle Amina Salifou Mody, présidente de l’ONG Al Adun Galgagia, s’est engagée à organiser chaque année dans une région différente du Niger un festival dénommé Befa, qui signifie en songhaï « défilé de tenues traditionnelles ». Cette manifestation fait la promotion des pratiques culturelles des terroirs du pays, dans le but de les faire découvrir à la jeunesse au Niger et à la diaspora. Celles-ci pourraient par la suite se les approprier et aussi faire connaitre ces merveilles culturelles à l’international. Cette année, c’est la 2ème édition du festival Befa, qui se déroulera à Niamey du 7 au 10 novembre 2019. Avec un programme riche et alléchant et un thème assez évocateur : « La tolérance, le développement et la paix par la culture ».
Pour l’organisatrice principale, l’objectif visé à travers ce festival est de contribuer à faire connaitre des richesses culturelles parfois ignorées du grand public et amener citoyens et collectivités locales à s’engager toujours plus pour leur promotion. Une dynamique qui contribuera à concentrer la jeunesse sur son environnement en vue de la maintenir en un espace de tolérance et de paix d’une part, et en une source de production de richesses d’autre part.
« Après Tillabéry en 2018, la deuxième édition de ce festival est cette année dédiée à la Région de Diffa. L’évènement « Befa– Diffa 2019 » représente toutefois un défi pour nous et une opportunité pour cette jeune organisation. En effet, la situation sécuritaire instable prévalant depuis quelques années dans cette région continue de bouleverser nombres d’habitudes culturelles des communautés locales. L’ONG, qui œuvre avant tout à faire de la culture un des leviers du développement socio-économique des populations, est opportunément interpellée. Nous espérons ainsi attirer les regards de la communauté nationale sur les richesses traditionnelles de la région, également sensibiliser les nigériens sur les ressources mises en œuvre par les populations pour maintenir et sauvegarder leurs authenticités culturelles malgré les difficultés du moment », selon toujours la promotrice Amina Salifou.
Des présentations d’objets, l’histoire des chefferies de la région et des photographies
D’après ses explications, les activités entrant dans le cadre de cet évènement s’étendront sur quatre (4) jours. Elles comprendront plusieurs expositions importantes qui présenteront à travers des photographies, des exposés ou des présentations d’objets l’histoire des chefferies de la région (Kanuri, Toubou, Peuhle, Boudouma et Arabe), les différents sites culturels et touristiques accessibles, des produits de l’artisanat local, le cheval, etc. Parallèlement à ces expositions, des conférences-débats seront organisées pour apporter une dimension économique plus importante à l’événement. La région de Diffa jouissant de potentialités extraordinaires et démontrées pour l’agriculture, la pêche, l’élevage et l’artisanat entre autres, nous comptons contribuer à son développement en invitant d’éminentes personnalités des domaines concernés, des chercheurs ou des cadres d’institutions qui témoigneront scientifiquement et professionnellement de l’intérêt de ces richesses pour le Niger, la sous-région et la stabilité.
Vieille de plus de 50 ans, précisément créée en 1963, ce lieu de loisir, était précédemment appelé Maison des Jeunes et de la Culture. Elle est une institution socio-éducative de formation, de loisir, d’insertion et d’information. Avec un amphithéâtre semi-ouvert, endroit idéal en période de forte chaleur pour des festivités artistiques. La Maison de Culture Djado Sékou à aussi, plusieurs salles dont le foyer des filles destiné à la formation des métiers comme la couture. Elle a pour mission de faire la promotion de la politique Culturelle de la ville de Niamey selon son cahier de charge.
Cette structure culturelle, prend le nom de La Maison de la Culture Djado Sékou le 27 mars 1993 et cela pour rendre hommage à ce grand orateur des légendes africaines. On se rappelle toujours de ses œuvres (Fatimata Bidani Simbiri, Dondo Gorba dicko, Bakari Dja, etc.), certes racontées, mais des œuvres qui, en les écoutants, donnent l’impression de vivre l’histoire, tellement, Djado Sékou à cette maîtrise de l’art oratoire. Certaines de ses œuvres historiques sont mises en scène et réalisées au Niger par des hommes de théâtre et du cinéma.
Pour les gestionnaires de ce lieu de transmission du patrimoine culturel, La Maison de la Culture Djado Sékou n’est pas encore exploitée à sa juste valeur, surtout par les artistes dans leur ensemble. Il faut souligner que ce lieu de distraction est sous tutelle de la Ville de Niamey, qui met assez de moyen pour sa préservation. Taweye Kio
Vieille de plus de 50 ans, précisément créée en 1963, ce lieu de loisir, était précédemment appelé Maison des Jeunes et de la Culture. Elle est une institution socio-éducative de formation, de loisir, d’insertion et d’information. Avec un amphithéâtre semi-ouvert, endroit idéal en période de forte chaleur pour des festivités artistiques. La Maison de Culture Djado Sékou à aussi, plusieurs salles dont le foyer des filles destiné à la formation des métiers comme la couture. Elle a pour mission de faire la promotion de la politique Culturelle de la ville de Niamey selon son cahier de charge.
Cette structure culturelle, prend le nom de La Maison de la Culture Djado Sékou le 27 mars 1993 et cela pour rendre hommage à ce grand orateur des légendes africaines. On se rappelle toujours de ses œuvres (Fatimata Bidani Simbiri, Dondo Gorba dicko, Bakari Dja, etc.), certes racontées, mais des œuvres qui, en les écoutants, donnent l’impression de vivre l’histoire, tellement, Djado Sékou à cette maîtrise de l’art oratoire. Certaines de ses œuvres historiques sont mises en scène et réalisées au Niger par des hommes de théâtre et du cinéma.
Pour les gestionnaires de ce lieu de transmission du patrimoine culturel, La Maison de la Culture Djado Sékou n’est pas encore exploitée à sa juste valeur, surtout par les artistes dans leur ensemble. Il faut souligner que ce lieu de distraction est sous tutelle de la Ville de Niamey, qui met assez de moyen pour sa préservation. Taweye Kio
La parenté ou cousinage à plaisanterie se veut une pratique traditionnelle de régulation sociale résultant de certains évènements survenus entre deux (2), trois (3), quatre (4) ou même plusieurs groupes ethniques. Ces évènements peuvent être les mariages, les guerres ou tout autre fait marquant à partir duquel les familles ou les ethnies concernées concluent un pacte d’amitié, de fraternité et de solidarité éternelle. Ce pacte d’entente et de bon voisinage entraîne le respect mutuel et tout membre qui enfreindrait cet accord serait frappé de la punition de Dieu.
Ce sujet important pour la cohésion des liens socio-culturels dans notre pays a d’ailleurs été abordé pendant le mois de février dans l’émission ‘’Opinions Plurielles’’ de la ‘’Voix du Sahel’’(ORTN). Il s’est agi de voir surtout comment faire pour renforcer la parenté à plaisanteries. Dès l’annonce du sujet, les réactions ne se firent pas attendre. C’est ainsi que successivement, trois intervenants dont M. Adamou dit l’homme de Téra commencèrent à s’exprimer en ‘’fulfuldé’’ avant de continuer en français, langue utilisée pour conduire l’émission. Et voilà que, des Baarés (Maouris) et Béribéris crièrent en dénonçant l’accaparement et monopolisation de la seule ligne-par des Peulhs-permettant aux auditeurs de la ‘’Voix du Sahel’’ d’appeler afin d’intervenir par rapport au thème du jour. Bref, ces trois intervenants expliquèrent que la parenté à plaisanteries est un phénomène socio-culturel qui permet à plusieurs ethnies de vivre ensemble paisiblement et de coexister pacifiquement. Selon eux, ils pensent que pour bien la renforcer, il serait intéressant de l’inscrire au programme dès l’école primaire et aussi au secondaire.
M. Djibo Maiga Idrissa, un autre intervenant pense aussi qu’il est important d’inscrire la parenté à plaisanteries à l’école et de la maintenir jusqu’à l’Université pour que la jeunesse l’assimile bien afin de l’utiliser dans le vécu quotidien. Selon lui, cela peut prévenir d’éventuels troubles et autres actes fâcheux.
Pour M. Mahamadou Moussa, les différentes ethnies se sont mariées entre elles ; ce qui fait que d’office, un lien d’alliance et de parenté se crée et les mène de ce fait à vivre en parfaite symbiose. Il a précisé qu’en plus de cette alliance, la parenté à plaisanteries intervient pour permettre à toutes ces ethnies de vivre en parfaite harmonie tout en réglant à l’amiable tout problème qui survient dans la communauté.
Dans son intervention au cours de l’émission, Maître Mari Mallam Daouda, Cadre du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture à la retraite, a expliqué que la parenté à plaisanteries est une sorte de cousinage de personnes appartenant à telle ou telle ethnie ou bien à telle ou telle autre ethnie et qui, par des relations, s’entretiennent à la suite d’événements qui finiront toujours par faire rire les deux parties ou mieux les ethnies en question. Dès qu’on dit parenté à plaisanterie, un constat s’impose : c’est que la communauté vit et évolue en dehors des conflits et autres problèmes de ce genre qu’elle a déjà réglé auparavant, a rappelé Maître Mari Mallam Daouda.
Il a rappelé que la parenté à plaisanteries a débuté par des mésententes tribales, des conflits de générations et des conflits de guerre autrefois. Par exemple, quand deux tribus entrent en conflit, il s’avère probablement que l’une va dominer l’autre suite à une victoire et après, ils vont se dire : « nous avons fini de nous battre, nous avons assez enterré des morts et bien nous allons cultiver la paix entre nous et cela peut devenir maintenant une forme de parenté à plaisanterie. » Si nous remontons dans le temps (1991), a-t-il ajouté, nous pouvons parler du cas du drame de Todda (Région de Maradi) qui est un conflit entre communautés vivant dans un même territoire et cela pouvait déboucher aussi à une forme de parenté à plaisanterie.
Maître Mari indique qu’il y a aussi la parenté à plaisanterie entre des enfants issus d’une même famille, c’est-à-dire quand toi, tu as une fille ou un fils alors que toi et moi nous sommes des frères (grand frère et petite sœur), donc nos enfants sont des cousins germains et entre eux, il y a ce qu’on appelle une parenté à plaisanterie : les cousins peuvent blaguer entre eux.
Selon lui, la parenté à plaisanterie peut aussi déboucher sur une vie dans un même territoire. Prenant par exemple une, deux, trois régions à cause de la proximité de vie, au Niger, grâce au mariage et à la religion, l’on peut aboutir à une parenté à plaisanterie. En somme, « la parenté à plaisanterie est un facteur de développement dans un pays. Si l’on devait organiser des événements tels que le festival, les rencontres annuelles de la culture, l’on devrait inclure la parenté à plaisanterie », a affirmé Maître Mari Mallam Daouda avant d’ajouter qu’il serait intéressant de ramener le festival de la parenté à plaisanteries. D’après lui, la parenté à plaisanterie est l’une de notre grande et importante richesse. « Si l’élevage, la santé, l’éducation sont des richesses pour le Niger, on peut dire que la parenté à plaisanterie est une richesse pour notre pays et cela est prouvé à tous les niveaux », a affirmé Maître Mari avant de souligner que c’est la parenté à plaisanterie qui se veut être un phénomène de régulation sociale qui fait en général que le Niger soit en paix.
Quant à la fête de la Concorde fêtée le 24 avril de chaque année et instituée par feu le Président Ibrahim Mainassara Baré, devait-il ajouter, elle est une sorte de creuset et de renforcement de l’unité nationale tant prônée par les différents régimes qui se sont succédé au Niger. «Ce que nous demandons, c’est que nos valeurs ancestrales soient développées et renforcées davantage ; il y a déjà renaissance II, nous voulons que celui que Dieu amènera au pouvoir renforce la renaissance II pour que ça devienne renaissance III et sinon pourquoi pas renaissance IV », a suggéré Maître Mari Mallam Daouda. Il a dans le même cadre salué et encouragé l’initiative de l’Honorable Chef de Canton de Dioundiou : Sa Majesté Harouna Hambali a fait de Yaji Dogo le Chef Traditionnel de la Culture, de Nourou Ouallam le Chef Traditionnel de la Parenté à Plaisanterie et de Djinguiri Lompo le Chef Traditionnel de la Paix. La parenté à plaisanterie est une bonne chose à encourager, développer et/ou mettre des moyens pour que les enfants allant à l’école sachent ce qu’est la parenté à plaisanterie. Mais pour commencer, il faut selon lui que le Ministère de la Renaissance Culturelle adopte cela en Conseil des Ministres afin que la parenté à plaisanterie soit instituée dans nos écoles de formation telle que l’INJS. Maître Mari pense aussi que le Ministère chargé du système éducatif doit introduire le conte au programme et il doit également ramener le châtiment corporel. Dans le conte par exemple, un enseignant bien formé peut bien dans son cours de conte, parler de la parenté à plaisanterie (exemple : l’hyène est sotte, on dirait un maouri). Pour développer la parenté à plaisanterie, il faut passer par une politique très forte que celle que nous vivons aujourd’hui, a conclu Maître Mari Mallam Daouda.
Les autres intervenants, à savoir Ibrahim Adamou, Zakou Sankié Maikifi, Dan Mataouallé, Goga et Moumouni Mamane Sani ont abondé dans le même sens en exprimant le vœu de voir la parenté ou cousinage à plaisanterie inscrit au programme de l’école primaire jusqu’à l’université.
Par Zeinabou Gaoh(onep) et Chérifatou Adamou Dourbi
La réalisatrice nigérienne Rahmatou Keïta, marraine 2017Placée sous le haut patronage de Monsieur Assoumana Malam Issa, ministre de la Renaissance Culturelle des Arts et de la Modernisation Sociale (MRC/A/MS), la seconde édition de Toukountchi Festival de Cinéma du Niger se tient du 06 au 09 dècembre 2017, à Niamey, la capitale nigérienne. La réalisatrice nigérienne Rahmatou Keïta est marraine de cette deuxième édition. Elle fera le déplacement depuis la France où elle réside. Son premier long métrage fiction, Jin'naariyâ (L'alliance d'or), est programmé en hors-compétition. L'événement nigérien a noué un partenariat avec le Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) qu sera représenté par une forte délégation composée de Jean Yves NANA, directeur de la Cinémathèque africaine de Ouaga, François A. AKOUABOU ADIANAGA, directeur Festival, Marc Placide SANOU, responsable des rencontres professionnelles, Aboubacar OUANGO, responsable de la programmation, Wilfried ZANGO, responsable des partenariats et marketing, et Koudougou SAWADOGO, directeur de l'administration et des finances. D'autres invités du monde du cinéma africain sont aussi annoncés. Il est prévu des jurys, une résidence de création et un colloque. Youssoufa Halidou est le Délégué Général Toukountchi Festival de Cinéma du Niger.
La masterclass de l’icône du cinéma nigérien, la grande réalisatrice et militante engagée pour la cause africaine, c’est aujourd’hui lundi 19 septembre à Yaoundé, à partir de 11h au Musée National. Elle y développera un de ses thèmes favoris « le respect et l’estime de soi dans nos narrations ».
C’est de retour de la Mostra de Venise où elle a tenu un « Salon de Cinéma », autour de la place des femmes dans l’industrie cinématographique, que l’infatigable panafricaine, Rahmatou KEÏTA se retrouve au cœur de l’Afrique, invitée du ciné-club N’kah à Yaoundé, où l’ambassadeur du Niger, SE Abdou Salifou, le corps diplomatique et les ressortissants nigériens, le public camerounais lui ont réservé le plus bel accueil.
C’est son premier long-métrage « Al’lèèssi… » que Mary-Noël Niba cinéaste camerounaise et présidente de l’association a choisi de présenter dans la mythique salle de cinéma « Sita Bella », du nom de la pionnière des réalisatrices africaines.
Vendredi 16 septembre 2022, En présence du doyen Gerard Essombe, de la chanteuse Kareyce Fotso, Les spectateurs ont été enthousiastes et émus aux larmes par ce chef d’œuvre relatant l’histoire des pionniers du cinéma nigériens, plusieurs fois primé et qui reste toujours aujourd’hui l’unique film nigérien à avoir été en sélection officielle au festival de cannes et aussi le premier documentaire Africain à être présenté dans cette même prestigieuse sélection.
S’en est suivie une matinée, le lendemain pour les petits, autour du court-métrage « Jín’naariyâ! » (l’Alliance) et nos jolis têtes frisées ont dansé aux rythmes de la musique nigérienne qu’ils découvraient avec joie!
La communauté nigérienne, menée par l’ambassadeur du Niger au Cameroun, SE Abdou Salifou à la fin de la projection du film « Al’lèèssi… », suivi d’un débat avec le public, lors du ciné-club N’kah.Rahmatou Keïta à la Mostra de Venise, le festival international du film de Venise.
Les Nigériens se souviennent toujours des prestations culturelles de la troupe tchanguaye de Gaya, marquées par le sceau de l’originalité. Des années sont passées et la troupe tchanguaye est tombée dans la léthargie. A la faveur de la semaine culturelle organisée par l’Union Dendi du 3 au 5 septembre dernier, dans la ville de Gaya, les participants à cette messe culturelle ont revécu avec nostalgie la glorieuse page de cette troupe culturelle à travers son célèbre ballet intitulé « Tchanguaye ».
M. Mamane Dossokoye est le patron de cette troupe depuis sa création, au temps du feu Président Diori Hamani. Beaucoup d’acteurs ont quitté cette troupe parce qu’il n’y a plus d’événements culturels dignes de ce nom qui leur permettent de vivre décemment. Mais, le commandant du navire est resté constant dans sa conviction que la culture est l’expression des valeurs d’une société qu’il convient de préserver et sauvegarder malgré les péripéties de la vie. Certes, il faut reconnaitre qu’à l’époque, le domaine de la culture était considéré par le pouvoir public comme étant une partie intégrante du développement socioculturel du Niger et bénéficiait par conséquent d’un soutien de taille. Les rencontres ou regroupements culturels étaient quasi fréquents avec le festival de la jeunesse ; la Samaria etc. La troupe culturelle de Gaya était composée de 16 membres avec à sa tête M. Mamane Dossokoye. Cette troupe a sillonné, dans le cadre du festival de la jeunesse, toutes les régions du Niger et représenté le pays à certaines rencontres internationales. C’est ainsi que les acteurs de la troupe culturelle de Gaya ont visité des Capitales africaines et européennes comme Alger, Nouakchott, Casablanca, Paris, Madrid etc. « A cette époque, il est difficile qu’on passe trois jours à Gaya. Les sollicitations de notre troupe fusaient de partout », se rappelle M. Mamane malgré le poids de l’âge.
Le ballet « tchanguaye » véhicule un certain nombre de messages dans le célèbre ballet titré « Tchanguaye ». Les Tchanguaye sont les premiers habitants de la ville de Gaya et ils n’ont d’autres activités que l’agriculture. C’est la raison pour laquelle sur scène on voit les acteurs tenir à la main la hilaire. « Avec ce ballet nous avons voulu tout simplement relater le vécu des habitants de Gaya avec un accoutrement qui reflète aussi un pan de la culture Dendi », a expliqué M. Mamane Dossokaoye.
Côté palmarès, la troupe cultuelle de Gaya se distinguait par ses créations qui portaient la marque de l’originalité et de l’authentique. On peut citer par exemple le ballet de « Tchanguaye » qui avait reçu un prix pendant le régime de Diori ; « Mai Filafili » ; « Dan ban karfey » ; « Namada Sai Kossam Baly ». Tous ces ballets ont remporté le premier prix, même si le patron de la troupe ne peut pas dire avec exactitude l’année où chacun d’entre eux a été primé. Aujourd’hui, la culture nigérienne n’a plus son âme d’antan. Les artistes qui ont fait la fierté de la culture nigérienne végètent dans une précarité sans précédent à l’image de M. Mamane Dossokoye qui continue malgré tout à garder les jeunes et au besoin de les supplier à rester dans la troupe. Le septuagénaire est toujours persévérant et dispose d’un capital d’expériences qu’il exploite pour perpétuer la flamme culturelle du Dendi. D’ores et déjà, M. Mamane Dossokoye estime que la relève sera assurée par les enfants formés au sein de la troupe.
Les lampions sont allumés, le décor est planté, le coup d’envoi est donné, pour le grand rendez-vous de la musique moderne nigérienne ; le prestigieux et légendaire Prix Dan Gourmou, édition 2022, à la Maison de la Culture Albarka Tchibo de Tahoua. Le spectacle a débuté dans la soirée du mercredi 19 octobre avec un concert très riche en couleurs organisé par l’association nigérienne des artistes compositeurs, interprètes et musiciens (ANACIMM), après le lancement solennel de la semaine, par le ministre en charge de la culture, en présence des autorités régionales.
C’est grâce aux orientations des plus hautes autorités du pays, leurs instructions et leur implication personnelle que reprend aujourd’hui le cadre de retrouvailles et de compétions entre artistes, «Prix Dan Gourmou», dont justement le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, en est le parrain.
Le Concours National de Musique Moderne Nigérienne « Prix Dan Gourmou » a été créé en 1986 avec comme objectifs « de susciter la créativité et promouvoir une identité musicale nigérienne et satisfaire la demande d’une jeunesse sans cesse fascinée par la musique moderne », a rappelé le ministre de la culture, du tourisme, et de l’artisanat, M. Mohamed Hamid, lors de la cérémonie d’ouverture. Et, le bilan de toutes les éditions précédentes, dont la dernière remonte à 2014, fait ressortir un palmarès élogieux. « Le Prix Dan Gourmou s’est affirmé, comme l’une des plus grandes manifestations susceptible de rallier à la fois le goût d’un public avisé et exigeant, aux préoccupations majeures des autorités et des artistes pour l’affirmation d’une musique nigérienne s’inspirant de notre riche patrimoine culturel », a-t-il relevé.
En effet, au fil des éditions, le Prix Dan Gourmou a fait émerger des talents et graver des noms dans les annales de la musique moderne nigérienne: Moussa Poussi, John Sofakoley, Saadou Bori, Sani Aboussa, Moussa Toukou, Maouli Alagamo, Aboulaye Ekoye, Maman Barka, Fati Mariko, Nana Malam Garba, pour ne citer que ceux-là. Aussi, ce concours a fait connaître des groupes comme Guez Gand d’Agadez, Azna de l’Ader, Akazama de Dosso, Dangana de Zinder, Woulo Woulo star de Diffa; Tasko d’Agadez, Marhaba de Niamey etc.
Mieux, le cadre a fait prospérer des groupes qui occupent la scène musicale au plan mondial, tels que: Maamar Kassey » de Yacouba Moumouni dit Denké Denké, « Goumbé Star» de Abdoulaye Boureima dit Mali Yaro, « Tal National >> de Alhousseini Moumine dit Almeida, souligne le ministre.
Aujourd’hui, à travers la délocalisation du Prix Dan Gourmou à Tahoua, le ministère de la culture l’inscrit dans une nouvelle dynamique de relance de la créativité en région et de faire de Tahoua la capitale de la musique moderne. « Notre rôle est d’accompagner la Région dans sa marche pour consacrer Tahoua comme Capitale de la Musique Moderne nigérienne », indique M. Mohamed Hamid.
Au programme de la présente édition, outre le menu traditionnel de concours sur scène, dans les catégories Orchestre, Groupe Musical et Soliste, diverses autres activités majeures sont prévues. Il s’agit notamment de deux sessions de formations pour rehausser le niveau des artistes musiciens en vocalise et pour renforcer les capacités des chefs d’orchestres en gestion d’entreprises culturelles. Il est prévu également des expositions-ventes de produits musicaux, instruments de musique, et des actions de valorisations d’anciennes gloires de la musique moderne nigérienne; des animations dans les quartiers périphériques;
Avec un expert international, ingénieur de son, un dispositif son-lumière impeccable, pour les compétitions sur scène, un jury a été mis en place pour évaluer et classer les œuvres selon des critères bien connus par les candidats. Les conditions semblent réunies pour la réussite de l’événement, en témoigne l’atmosphère empreinte de fraternité et de convivialité qui a vu, en cette entame, les artistes et les mélomanes en liesse, célébrant les retrouvailles, autour de la musique moderne nigérienne.
Initié en 1998 dans les dunes du Tiguidit, le Niger, en marge du 33ème Sommet de l’Union Africaine, accueille aujourd’hui la 12ème édition du Festival International de la Mode Africaine avec pour thème : ’’Industrie et créativité, une nouvelle dynamique vers l’intégration africaine’’. Cette édition regroupant plusieurs nationalités s’inscrit notamment dans le cadre des évènements dudit Sommet. La cérémonie a été parrainée par la Première Dame, présidente de la fondation ‘Guri Vie Meilleure’ Hadjia Aissata Issoufou à la Blue Zone. C’était en présence du ministre de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M.Assoumana Mallam Issa, du Directeur général de l’Agence UA, M.Saidil Moctar, des ambassadeurs et de plusieurs invités de marque.
C’est sur les notes de l’hymne du Fima que s’est ouverte cette 12ème édition suivi d’un film qui, en quelques minutes, a relaté toute l’histoire du FIMA, de sa première édition en 1998 à aujourd’hui. Après cette belle présentation, le ministre de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M.Assoumane Mallam Issa a d’abord remercié le gouverneur de la ville de Niamey pour sa disponibilité et pour pour son soutien indéfectible pour le bon déroulement des activités culturelles. Il a également adressé toute sa reconnaissance au Président de la République qui a fait en sorte que le 33ème Sommet, perçu comme Sommet de la ZLECAF, devienne finalement le sommet de la culture. Car, indique-t-il, il a fait de la culture un pilier principal de la politique gouvernementale. « Je confirme que c’est vraiment le sommet de la culture parce que, avec tout ce que nous avons fait pendant ces quatre (4) jours qui restent, chacun des arrondissements de la ville de Niamey sera animé, des concerts géants seront organisés». Ensuite, il affirme que le thème retenu pour cette édition est un thème intégrateur et actuel pour l’Afrique. Cette Afrique qui, comme le dit souvent le Président de la République Son Excellence Mahamadou Issoufou, « lorsque je regarde la carte d’Afrique avec les différentes couleurs des pays, j’ai le cœur brisé parce qu’elle reflète l’image d’un miroir brisé». Ainsi, c’est cette Afrique qui cherche à unifier la vision de son miroir que le Président de la République est entrain de rassembler à Niamey. Cette Afrique se base sur sa culture, sur l’engagement de ces chefs d’Etats pour définitivement rompre avec la division et concrétiser l’intégration et son développement industriel. Le FIMA est un facteur d’intégration et, à travers ce thème, il vient concrétiser ce voeu du Président de la République.
Image d'illustrationL'Association YALI Niger a lancé le jeudi 2 août dernier, au Centre Culturel Américain de Niamey, la campagne dénommée « Culture For Change » ("C FOR C"). Cette initiative de YALI Niger qui vise à utiliser la culture en vue d’une mobilisation des jeunes est placée sous le thème : Rôle de la jeunesse dans le développement du Niger. La campagne va se dérouler sur toute l’étendue du territoire national jusqu’en janvier 2019.
L e Young African leaders Initiative (YALI), ou Mandela Washington fellows, comme l’a rappelé le président de l’association YALI Niger, M. Massoudou Ibrahim, est un programme qui a été initié par l’ancien président des Etats Unis d’Amérique, M. Barack Obama en 2010. Ce programme a pour but d’identifier les futurs leaders Africains pour les former afin que chacun investisse pour un meilleur avenir de l’Afrique. Les lauréats de ce programme de formation de six semaines dans des universités américaines constituent un réseau actif de jeunes engagés pour le développement, comme c’est le cas des membres de l’association YALI Niger. Chaque année ces jeunes volontaires choisissent un thème autour duquel ils mènent des activités pour sillonner les régions du pays. Ces activités adaptées au contexte socio-économique de chacune des régions se déroulent à travers des conférences, des nuits culturelles, etc
Les travaux de la première édition du Laboratoire de développement et de coproduction dénommé «Les Ateliers de Toumaï», ont débuté hier à l’hôtel Marimar de Ndjamena en présence des participants et des encadreurs venus des pays africains et de la diaspora. Etaient également présents à la cérémonie d’ouverture de cet événement qui se déroule du 6 au 12 décembre, des représentants des autorités tchadiennes ainsi que des partenaires dont l’Institut Français.
Initiative portée par Tchad Studio «Les Ateliers de Toumaï» sont un rendez-vous de développement et de coproduction de projets cinématographiques, a indiqué dans son mot de bienvenue, le cinéaste-réalisateur tchadien Aaron Padacke Zegoubé, qui en est le coordonnateur. «Ce laboratoire, est une rencontre d’échanges entre les professionnels et amateurs du 7ème art africain ; un rendez-vous du donner et du recevoir», a ajouté le réalisateur du documentaire long métrage “Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet, au nom de l’humanité.
Le représentant de l’Institut Français à Ndjamena, M. Pierre Hubert Touchard dont l’institution est un des grands soutiens des Ateliers de Toumaï, a salué l’effort de Tchad Studio pour cette initiative.
La rencontre offre un cadre de formation, évaluation et suivi des projets cinématographiques africains ainsi que leurs auteurs. Il est question de renforcement de la compétitivité des réalisateurs, réalisatrices et aussi des producteurs en vue des partenariats, de facilitation d’accès aux fonds de financements, de coproductions internationales et de mise en étroite collaboration avec des mentors.
Les travaux de l’atelier portent sur 10 projets de films venant du Cameroun (2) ; du Gabon (1) ; du Tchad (3) ; du Mali (2) ; du Bénin (1) ; du Burkina Faso (1) sélectionnés suite à un appel à candidatures. Une belle opportunité pour les équipes des réalisateurs, réalisatrices et producteurs pour développer leurs projets, se former aux techniques de pitch et entrer en contact avec de potentiels partenaires, afin de faciliter l’accès au financement, à la production ou des bourses de résidence d’écriture en Afrique ou en Europe.
Le ministre de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale, M. Assoumana Malam Issa a procédé le 1er juillet dernier à la Place de la Concertation, au lancement des activités culturelles qui se dérouleront du 2 au 8 juillet sur les grandes artères, les quartiers de Niamey à l’occasion la Conférence UA-19.
La Place de la Concertation a vibré lundi dernier au rythme des chants, des danses et des spectacles animés par des artistes, musiciens et danseurs venus des horizons divers aussi bien du Niger que de l’Afrique afin d’apporter leur contribution à l’organisation de la conférence UA 19 Niger. A cette occasion, le ministre de la Renaissance culturelle, des Arts et de la Modernisation sociale, M. Assoumana Malam Issa a indiqué que dans un pays ou une nation, la condition du succès, du développement, reste la volonté politique et la vision des leaders. « Ces choses ne nous ont pas fait défaut, puisque SE. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat et SE. Brigi Rafini, Premier ministre, chef du gouvernement n’ont jamais cessé de démontrer leurs disponibilités, leur volonté à placer définitivement le Niger dans le concert des nations qui gagne » a-t-il déclaré lors du lancement de ces activités culturelles.
Le ministre Assoumana Malam Issa a aussi tenu à remercier la direction et les cadres de l’Agence UA 2019 qui ont su concocter un programme global complet qui laisse près de 40% de place à la culture. « Depuis le 22 juin passé, nous avons lancé le festival ‘’Rayon d’Afrique’’ et pendant une semaine à l’espace Soleil d’Afrique, nous avons assisté à différents types d’arts. Ceci s’inscrit aussi dans le cadre du sommet» a-t-il rappelé avant de préciser que ces activités culturelles ainsi lancées vont se délocaliser dans tous les quartiers de la capitale. Ainsi du 2 au 8 Juillet, tous les soirs les animations périphériques se dérouleront pour le plaisir du grand public notamment, à la place Toumou, au centre des jeunes de talladjé, au centre des jeunes de Yantala, à l’esplanade du CEG 25, au centre des jeunes Karadjé. «Nous avons des animations de mobilisation populaire à l’arrondissement communal Ny4, au rond point 6ème, au rond-point Eglise» a précisé le ministre en charge de la Renaissance culturelle, avant d’ajouter qu’il y a le spectacle du "Parlement du rire" au Palais des sports avec les célèbres humoristes Maman, Michel Gohou et aussi un méga concert du grand et célèbre Youssou N’dour du Sénégal.
Les festivités entrant dans le cadre de la 13ème édition du FIMA (Festival International de la Mode en Afrique) ont débuté hier mercredi 1er décembre 2021 au Stade Général Seyni Kountché de Niamey. Cette 13ème édition du FIMA dont le thème est : «La mode, dynamique de paix vers l’intégration touristique et culturelle de l’Afrique», se poursuit jusqu’au 5 décembre au niveau de plusieurs sites et centres de loisirs à Niamey.
Placé sous les auspices du Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, le lancement des activités de cette 13ème édition, riche en animation culturelle, a été donné par le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid en présence du promoteur du FIMA, M. Seidnaly Sidhamed Alphadi, de l’Ambassadeur de l’Union européenne au Niger, Dr. Denisa-Elena IONETE, ainsi de plusieurs personnalités et acteurs culturels. Pour cette 13ème édition du FIMA, des délégations de plusieurs pays, dont celle de la Côte d’Ivoire ‘’Pays invité d’honneur’’ ont effectué le déplacement au Niger.
Lors de l’ouverture des festivités, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a précisé que le FIMA est aujourd’hui un produit d’appel touristique par excellence pour le Niger en ce qu’il offre au pays tout entier l’opportunité de s’ouvrir au reste du monde à travers la célébration de la beauté et de la créativité artistique. «Le FIMA s’intègre dans les orientations du programme de renaissance acte 3 du Président de la République SE Mohamed Bazoum et dans la Déclaration de la politique générale du Gouvernement», a dit le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat avant d’assurer les initiateurs du FIMA du soutien des autorités de la 7ème République.
Pour sa part, le promoteur du FIMA, M. Seidnaly Sidhamed Alphadi a notifié que son ambition est de faire de la culture un élément fondamental dans la construction de la paix, de la cohésion sociale, etc. Ainsi M. Alphadi a rappelé qu’en 23 ans d’existence; le FIMA a initié et pérennisé plusieurs projets de promotion artistique et culturel dont les concours jeunes stylistes, Top model et le concours de meilleur artisan maroquinier bijoutier. «Ces concours ont contribué à valoriser le travail des artisans
locaux en les incitant à cultiver l’excellence. Tout au long des différentes éditions, plusieurs jeunes talents ont bénéficié d’une plateforme d’expression de leur savoir-faire ainsi que d’une opportunité de carrière prometteuse pour les différents lauréats», a-t-il expliqué.
Peu après la cérémonie de lancement, les autorités ont visité le site principal de la 13ème édition du FIMA aménagé sur les installations du Stade Général Seyni Kountché. En marge de cette visite, une conférence de presse a été également organisée afin d’échanger et d’aborder en profondeur les contours de plusieurs questions relativement au FIMA.
L’espace Art et Culture de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH) abrite, depuis le 11 février dernier, le 4ème Colloque International organisé par la Filière Art et Culture (AC-LAC) de l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey. Au cours de ce colloque, placé sous le thème : «Art et environnement: (mieux) habiter la ville», plusieurs activités en lien avec l’art et la culture sont au menu de l’agenda. En effet, ce colloque est un cadre de réflexions et d’échanges dans le domaine de l’art et de la culture. C’est le Vice-recteur, chargé des affaires académiques de l’UAM, Pr. Malam Chaibou Mahamadou qui a présidé la cérémonie de lancement officiel de ce 4ème colloque en présence du représentant du Doyen de la FLSH M. Ibrahim Yahaya, de la coordinatrice de la Filière Art et Culture (AC-LAC) Pr. Antoinette Tidjani Alou et plusieurs invités.
C’est avec un sentiment de joie et une émotion vive que la coordinatrice de la Filière Art et Culture (AC-LAC) Pr. Antoinette Tidjani Alou s’est adressée au public venu pour la circonstance. «A vous tous présents venus de la ville de Niamey et de vos diverses activités et vous tous, chers invités conférenciers venus de vos vies, de vos villes et de vos pays respectifs. Je n’ai pas besoin de qualification pour vous faire savoir combien vous m’êtes précieux, combien je croix en vous et à ce que vous portez en vous, en ce vous portez pour demain pour le Niger, le Mali, le Togo, le Bénin, le Tchad, le Burkina Faso», a-t-elle déclaré. S’adressant aux étudiants, Pr. Antoinette affirme que l’avenir du Niger, de l’Afrique du monde entier repose sur les jeunes. «C’est pour moi une joie et un privilège de vous former avec toute l’équipe des enseignants de la Filière, nationaux et internationaux que je salue de toute mon affection. Le futur du Niger, de l’Afrique du monde ce sont les jeunes», estime-t-elle.
Pour le Vice-recteur, chargé des affaires académiques de l’Université Abdou Moumouni de cette manifestation scientifique est devenue désormais une tradition qui se perpétue agréablement au bénéfice de toute la communauté scientifique et universitaire. Ainsi Pr. Malam Chaibou Mahamadou a indiqué que l’université se réjouit de cette initiative (le colloque) de la filière Art et Culture, combien louable «preuve d’un dynamisme et d’une vivacité scientifique de notre institution. Nous nous inscrivons dans la droite ligne de cette action que nous saluons puisqu’elle participe pleinement à la construction des compétences dans nos universités», a déclaré le Vice-recteur avant de préciser que le thème de ce colloque est un sujet d’actualité fort intéressant qui comporte des enjeux scientifiques et sociaux sans président. «Comme nous le savons, la ville façonne le monde. La ville constitue un ensemble dynamique qu’il faut étudier sous plusieurs angles. L’université ne peut être donc, en marge de ces réflexions. C’est pourquoi, dans le cadre de ce colloque, les participants tenteront de répondre à plusieurs questions. L’art et la culture doivent permettre de relever certains défis pour ce qui peut être la ville de demain, la ville durable, une ville qui accueille dignement les populations et ses activités. Une ville économiquement viable socialement vivable et respectueuse de l’environnement. Je puis vous assurer l’accompagnement sans réserve du Rectorat qui continue de jouer pleinement sa partition afin de conforter davantage l’université Abdou Moumouni dans sa posture de vecteur stratégique de développement du Niger», a fait savoir Pr. Malam Chaibou Mahamadou.
Laouali Amadou Gazali, Artiste Producteur, Chanteur, Animateur et Blogueur.
Du talent à revendre : Agé aujourd’hui de 24 ans, Laouali Amadou Gazali est un artiste nigérien aux talents multiples. Il est à la fois DJ, producteur, chanteur, animateur et blogueur. C’est un jeune fan de la musique qui avec ses doigts a su forger sa vie d’artiste. Grâce à son ordinateur, il a pu s’améliorer à travers les tutoriels sur les réseaux sociaux. Gazali produisait tout à partir de son appareil en utilisant des logiciels téléchargeables sur le net.
Né le 2 Septembre 1996 à Maradi, Laouali Amadou Gazali a fait son cycle primaire à l’école Mission Evangélique de Niamey où il a obtenu son certificat de fin d’études du premier degré. Il poursuivit ses études au Clab où il obtint son Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). Gazali, alias Dj Wally a débuté sa carrière d’artiste musicale en 2016 alors qu’il était encore au lycée Manou Diatta de Niamey avant de les terminer à l’école catholique (Mission) de Zinder où il décrocha son baccalauréat A4.
Avec le soutien de ses fans et de ses proches, il a décidé de persévérer dans le monde musical. Doté d’un talent incontestable, il écrit, produit et compose lui-même ses chansons. «J’ai commencé très tôt la musique. C’est dans l’intention de plaire aux filles, mais avec le temps, j’ai réalisé que c’était ma passion. Malgré les contraintes, ma famille m’a apporté un grand soutien moral dans cette aventure», confie-t-il. Pour se faire connaitre, ce jeune artiste adulé du public se sert des réseaux sociaux (Whatsapp, Twitter, Instagram, Facebook pour atteindre le maximum des jeunes).
Le 7 Avril 2018, il sort son premier album en solo titré «Legendary». Ses compositions est un mixage de plusieurs genres musicaux dont «l’Afro-Beat», «l’Afro Vibes Mix» et «le Top French». Un an après, précisément le 31 Août 2019, il sort un mix sonore en Hommage à l’artiste Ivoirien Dj Arafat décédé le 12 Août 2019 dans un accident de circulation à Abidjan. Pour faire connaitre son album ‘’Legendary’’, DJ Wally a entrepris une tournée dans plusieurs villes du Niger, du Nigeria et du Bénin. C’est ainsi qu’il s’est rendu à Maradi, à Zinder, à Abuja et à Cotonou.
La bouillie brute de mil ou de sorgho, appelée ‘’komandi’’, est une specialité du Dendi. En effet, dans la culture dendi, le Komandi constitue un plat traditionnel consommé à tout moment au point qu’il est devenu le plat principal des foyers traditionnels dans le Dendi. Dans le temps, il était impossible de séjourner dans la demeure du Zarma dendi, sans recevoir un bol bien rempli du liquide fumant de komandi, dégageant une odeur agréable d’épices qui vous donne de l’énergie et d’une certaine manière ‘’booste votre humeur’’. Par ailleurs, ce plat purement traditionnel, de nos jours tend à être délaisser ou ignorer au profit de différents aliments ‘’plus modernes’’.
Comme disent les haoussas ‘’Komandi May Ray Goma, Ana Kashéta Bata Moutouwa’’, ‘’Na Dendi May Dogon Ray, i ga wi A si bou’’. Ce sont là des paroles flatteuses qui témoignent de l’importance de la bouillie Komandi.
En effet, la bouillie ‘’Komandi’’, est un plat bien onctueux obtenu après un travail bien soigné et qui accompagne les braves hommes au champ. Après un dur labeur, ces derniers se regroupaient autour de la grande calebasse remplie de komandi. Selon, une grand-mère dendi, les femmes, après accouchement, buvaient beaucoup de komandi. Cela, a–t- elle notifié, leur donne de l’appétit mais aussi leur permet d’avoir du lait maternel riche en vitamines pour bien nourrir leurs bébés. Aussi, a ajouté la mamie dendi, avec la bouillie la femme n’a pas besoin de prendre des ‘’comprimés’’ pour prendre du poids, en lui seul, le komandi est une vitamine.
Chez la femme dendi, a soutenu Mamie, il était inconcevable de ne pas trouver ‘’le Bagua’’ qui est une petite jarre traditionnelle en argile, remplie de bouillie dans la concession. Cela a-t-elle dit, pourrait être considéré comme étant une honte. « La vraie femme dendi, doit savoir préparer la bouillie komandi, c’est une fierté ! » a-t-elle martelé. La bouillie ‘’komandi’’, a confié la mamie, ne date pas d’aujourd’hui. C’est un plat hérité par les arrières grands parents.
Expliquant les différents procédés de préparation, elle a révélé, qu’avant c’était préparé minutieusement, avec beaucoup de soins. Aussi a-t-elle indiqué, ce qui faisait la particularité du Komandi d’avant, était que le mil ou le sorgho ne comportait pas d’engrais chimiques. Ça avait plus de goût et de la saveur contrairement à celui de maintenant qui, a-t-elle dit avec sourire (comme pour dire que maintenant, il n’y a plus les bonnes choses), comporte beaucoup d’engrains chimiques.
Poursuivant ces explications, elle a aussi confié que ce qui donnait plus de valeur et de considération à la bouillie, était que la préparation se faisait dans les ‘’Bagua’’, avec une louche spéciale (gassou gombo) qui permet de bien remuer la bouillie pour ne pas faire des petites boules. Et c’est avec un éventail fait avec des tiges de palmiers appelé en langue locale dendi ‘’kokosso’’, qu’on tamisait. En effet, tout se faisait à la main, le mortier était l’outil par excellence utilisé pour enlever le son du mil ou du sorgho ou encore pour la rendre en farine. Ce qui malheureusement n’est pas le cas de nos jours où tout est fait à la machine. Et à ce niveau, elle a déploré l’abandon du Komandi d’avant. Pour la mamie dendi, cela s’explique par le fait que tout a été modernisé et avec le temps, il y a plusieurs variétés d’aliments à la portée des gens contrairement à autrefois où le mil constituait l’aliment de base dans les foyers.
Aujourd’hui, c’est du pain, du lait, de la confiture ou du beurre que l’on retrouve dans les concessions. Rares sont les ménages dans lesquels la bouillie est encore consommée. Considéré comme un plat traditionnel archaïque, il est de plus en plus delaissé. Nombreux sont les gens qui considèrent que le Komandi n’est plus d’actualité.
M. Abdelkader, jeune et se sentant encore dans ‘’ sa peau’’, affirme qu’au 21éme siècle, il est impossible pour lui de boire de la bouillie.’’ Ça ne fait pas class, c’est être vieux jeu ‘’a-t-il dit. Une autre jeune fille, Khadîdja, affirme qu’elle ne s’imagine même pas boire de la bouillie et se retrouver avec un petit ventre qui pointe et gâter ainsi sa belle silhouette svelte. En outre, si ces deux jeunes ne sont pas pour la consommation du ‘’komandi’’, certaines mamans elles, sont pour la consommation de komandi dans les foyers. Et Cet avis, le Nutritionniste M. AbdoulRazak Bello le partage.
Selon lui, la bouillie’’ Komandi, est une bouillie très énergétique car de par sa concentration, elle a une bonne qualité organoleptique. Et du point de vue composition a fait savoir le nutritionniste, c’est une bouillie qui est très riche en glucides dont l’amidon. Il y a également la vitamine B qui, a souligné M. AbdoulRazak Bello, en plus d’avoir son importance dans certains nombre de réactions au niveau de l’organisme, peut améliorer l’appétit. Et à la vitamine B a ajouté le nutritionniste, il y a également les sels minéraux comme : le fer, le phosphore et le magnésium qui sont tous, des éléments importants pour l’organisme. S’agissant du fer, il a précisé qu’il permet de prévenir l’anémie. De ce fait a indiqué le nutritionniste, la bouillie ‘’Komandi’’ est un aliment riche qui permet de satisfaire les besoins en protéines, vitamines et sels minéraux, sa consommation ne peut être que bénéfique.
En outre a-t-il relevé, cela peut parfois favoriser l’obésité notamment chez les femmes. Cependant a-t-il précisé, chez les enfants cela n’a pas de conséquence car même dans les structures de santé, il est recommandé de donner aux enfants de la bouillie enrichie.
En effet, il existe diverses variétés de bouillies au Niger, il y a la bouillie appelée ‘’koko’’ qui est une bouillie plus ‘’raffinée’’ que le Komandi, vendue dans presque chaque coin de rue de la ville, la bouillie contenant des grumeaux appelée ‘’koko goudazé’’ et le Komandi. Et contrairement aux deux autres, le komandi est une bouillie qui a forte teneur en vitamine. Il suffit d’en boire un peu pour retrouver ses forces. Elle ne doit pas disparaitre des ménages, au contraire on doit faire la promotion de ce plat plein de vitamines et de protéines.
«J’étais là un matin quand une voisine maouri a soudainement fait son entrée dans notre concession, un balai en main. Aussitôt, la visiteuse commence à balayer la cour et au bout de quelques secondes, ma maman lui tend quelques pièces de monnaie », raconte Fati Amadou une peulhe du quartier Karadjé dans l’arrondissement communal Niamey 5. Ce geste symbolique est communément appelé ‘’habouyan noorou’’ ou ‘’les frais du balayage’’.
Pendant cette période de l’année, les cousins à plaisanterie se rendent visite munis de balai et même des mots taquins pour recueillir des fonds destinés à cette pratique ancrée dans nos traditions. C’est un signe de considération et de respect dans la mesure où ce type de cousinage a le mérite de cimenter les relations entre les communautés et renforcer la cohésion sociale. Ce sont là les fondements du cousinage à plaisanterie.
Le cousinage à plaisanterie couvre tout le Niger et concerne toutes les communautés car chaque groupe ethnique a son (ou ses) cousin (s) à plaisanterie. C’est un ensemble de liens conviviaux permanents qui fonctionnent sur la base de l’humour et de la dérision courtoise », selon M. Moctar Seyni, sociologue, consultant indépendant.
D’après ses explications, le cousinage à plaisanterie est une ancienne pratique cultivée par nos grands-parents pour maintenir les liens familiaux et fraternels au sein d’une même communauté. Pour cela, elle occupe une place prépondérante dans nos sociétés nigériennes et africaines. Plusieurs ethnies entretiennent ces bons rapports pour maintenir la quiétude sociale et la paix.
Au Niger, on peut citer les peulhs, les Maouris, les Kanuris ; les Gobirawas, les Zarmas, les Touaregs ; les Sonraïs, les Gourmantchés). Le plus connu et le plus fréquent, c’est surtout à l’endroit des peulhs qui constituent les cousins à plaisanterie de plusieurs ethnies car, il est rare au Niger de voir quelqu’un qui n’a pas de liens de parenté avec les peulhs. Et cela se manifeste à travers plusieurs facteurs ; par ces éléments distinctifs, nous avons le shaara ou le haabou yan, cette pratique se fait entre deux cousins.
Cette pratique est en voie de disparition. Elle se fait à l’époque après la fête de Tabaski où il est fréquent d’entendre des cousins se demander cet argent de ‘’habou yan’’ en zarma ou ‘’Shaara’’ en haoussa. Le cadeau peut être de l’argent, des noix de cola, des volailles… Tout dépend de la bourse du donneur. Et selon plusieurs sources, cette pratique est très répandue au Niger le mois correspondant aux périodes des fêtes surtout celles de Tabaski. Mais force est de constater qu’elle n’avait plus le même engouement d’antan. La génération actuelle accorde peu d’importance aux us et coutumes, à nos valeurs traditionnelles.
Selon les explications du sociologue, « Quelle que soit son appellation et sa forme d’expression (entre les membres d’une même famille, groupes professionnels et ethniques), le cousinage à plaisanterie concourt toujours à l’instauration d’une culture de la paix et de la concorde entre les individus et les communautés. Les cousins à plaisanterie, malgré les insultes et autres actes désobligeants les uns à l’égard des autres, s’accordent tolérance et respect mutuel ». De cette manière, la violence des faits se désarme et s’éteint dans la violence des mots.
Les mécanismes traditionnels de prévention et de gestion des conflits sont des règles instaurées par les populations à travers notamment les relations sociales, des règles tacites et des comportements qui aident à éviter la survenance des conflits. Par exemple l’eau ne peut pas être refusée à quelqu’un qui en a besoin pour lui-même et à ses animaux. Mais de toutes les astuces sociales servant à prévenir et préserver la paix sociale, le cousinage à plaisanterie reste le plus répandu et constitue une véritable institution immatérielle de prévention des conflits.
L’Arewa de par ses traditions, son architecture traditionnelle, ses spécialités culinaires, ses cérémonies répandues, son artisanat et son organisation sociale basée sur les valeurs immémoriales, son goût pour la musique, ses danses, ses vêtements, reflète une immense culture. Les «Arawa» ou «Maouri» sont essentiellement des agriculteurs qui cultivent le mil, le maïs, le sorgho etc. Le niébé occupe une place importante dans la culture Arawa : ils en cuisinent sous toutes les formes. Aussi, les diverses croyances occupent une place importante dans leur culture et dans leur vie quotidienne. Le FEMUDA, Festival de Musique et Danse traditionnelle de l’Arewa ouvre aux Nigériens un coin du voile sur cette immense richesse culturelle.
Compte tenu du rôle de la culture dans la consolidation de la paix, et des liens sociaux, et pour rassembler tous les fils et filles de l’Arewa sans aucune connotation politique autour d’une cause commune qui est la diversité culturelle de l’Arewa, M. Ibrahim Mamane Namata a jugé utile de promouvoir ce joyau à travers le Festival de Musique et Danse traditionnelle de l’Arewa (FEMUDA) qui est à sa cinquième édition, et dont la première a eu lieu en 2019 dans la Commune Rurale de Kara-kara (département de Dioundiou). Les éditions du Festival se déroulent concomitamment avec le projet culturel. C’est ainsi que le musée AKAZAMA et la Bibliothèque AKAZAMA de la Commune rurale de Kara-Kara dont il est le promoteur ont ouvert leurs portes lors des éditions précédentes notamment la 3ème et la 4ème.
Pour la création de la Bibliothèque, M. Ibrahim Mamane Namata a été appuyé par l’Etat à travers un don de 1400 ouvrages. Cette bibliothèque est la seule et unique dans le département de Dioundiou. Quatre (4) communes profitent aujourd’hui de ce joyau. Il s’agit de la commune de Zabori, celle de Kara-kara, la commune de Guechemé et celle de Dioundiou. L’idée de la création du musée qui est un conservatoire fait aussi partie du festival.
Dans le temps, le palais du chef était l’ancien conservatoire (tout ce qui est objet qui retrace la culture se trouve dans ce palais), mais le changement et plusieurs aspects climatiques liés à la dégradation de ces structures ont un peu impacté ces objets. C’est pourquoi, le festival a songé au musée qui va permettre non seulement de conserver les objets traditionnels qui ont été exposés au grand public, mais aussi de servir d’espace pour accueillir les grands évènements, a expliqué M. Ibrahim Mamane Namata. Le musée est à son premier pavillon (pavillon d’intégration) baptisé pavillon Alboury NDIAYE, du nom d’un grand panafricaniste sénégalais qui a trouvé la mort dans sa démarche de résistance à Kara-kara, plus précisément au village de Koudourou.
A sa première édition, le FEMUDA a mobilisé plus de 300 artistes venus de différentes communes de l’Arewa et de la communauté du Nigeria car, une grande partie des Arawa partagent leur culture avec les peuples du Nigeria.
Les Arawa sont très attachés à la culture car, jusque-là, ils veillent sur les patrimoines que leur ont té légué leurs parents et qui sont entre autres la danse de possession, le jeu mystique comme «Dakan bakoy» pour prédire l’avenir, voir ce que l’année leur réserve. En termes de danse, l’Arewa a toujours cet accent de conservatoire, quand elle présente toute une gamme de danses telles que Assaka, El Sahabi, Takkay et bien d’autres. L’Arewa est aussi très riche en termes de sites touristiques à l’image du site de Koudourou, là où ce grand héro sénégalais a trouvé la mort, le site de Goro (une grotte qui servait de cachette pour les femmes et les enfants en cas de menace dans les villages) ; le tombeau de Akazama, le site de Lougou où il y a eu cette bataille entre Saraounia Mangou et les missionnaires français.
Les mets traditionnels tels que le «béroua», le «Zapou» et autres font aussi partie du savoir-faire des Arawa. «Ils sont également connus de par leur comportement, et leur franc-parler (façon de dire ce qu’ils pensent). Dans le domaine de l’artisanat, les maouris ont aussi leur mot à dire notamment, au niveau de la forge. Ils sont aussi doués dans le domaine de l’architecture (jusque-là les gens utilisent les terres argileuses pour construire leurs maisons et autres savoir-faire pour se mettre à l’abri des intempéries», ajoute Ibrahim Mamane Namata. Certains noms tels que Namata, Maï kolanché, Maï Zoumbou, Noma reflètent également la communauté Maouri.
La 5ème édition du FEMUDA se tiendra du 12 au 13 mai 2023, placée sous le thème «Rôle des collectivités dans la préservation, la promotion et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel». Les organisateurs comptent au cours de cette rencontre, construire le mémorial de AlBouri NDIAYE et ses fidèles compagnons. Il sera élargi à une autre commune. Ainsi, la première journée qui est consacrée à la musique et danse traditionnelle sera à Kara-kara et la deuxième journée à Guechemé où la grande course hippique des chevaux et chameaux de l’Arewa et du Nigéria sera organisée.
Zin'naariyâ! (The Wedding Ring) de Rahmatou KEÏTA sera en compétition au 13ème Festival international du cinéma musulman de Kazan du 5 au 11 septembre. Le film de Rahmatou KEÏTA est retenu dans la catégorie des longs métrages, ont annoncé les organisateurs.
Une soixantaine de films provenant de 27 pays seront en compétition à Kazan, la capitale du Tatarstan.
Voir l'annonce de Zin’naariyâ!, Wedding Ring, The Alliance d'Or de Rahmatou Keïta
La 12e édition de Wassa'n Africa se déroulera du 7 au 9 juillet à Launac. Deux groupes nigériens vont participer à cette édition à savoir le Goumbé Stars de Mali Yaro et le groupe de rap MDM Crew. Wassa'n Africa poursuit son bonhomme de chemin comme le prouve le programme de cette 12ème édition qui regroupe des artistes venus de tous les coins de la planète.
Selon ses initiateurs, Wassa'n Africa se veut être un lieu d'échanges interculturels entre la France et l'Afrique dans une ambiance familiale, ludique et culturelle proposant à tous quel que soit son âge. Des animations (danses, contes, jeux, littérature, art, artisanat, humour, village associatif, etc.). En outre selon La Dépêche, des ateliers seront organisés autour des valeurs, savoirs et savoir-faire des cultures africaines. Pour agrémenter l’événement, des concerts gratuits tout au long de ces journées pour découvrir la diversité de la musique africaine…
Créé en 2018, le groupe Damanzo Junior est spécialisé dans la danse. Il met en exergue les talents tradi-modernes. Avec 8 danseurs dont 6 garçons et 2 filles, le groupe est sous l’encadrement et le management de Abdoul Latif Zabeirou Oumarou, lui-même danseur professionnel chorégraphe et interprète. Né le 30 Juillet 1994 à Akokan, Arlit, il est marié et père d’un enfant. Abdoul Latif Zabeirou Oumarou gère Damanzo Junior avec sa femme Rachida qui a évolué dans le groupe.
« J’ai abandonné les études en classe de terminale pour me consacrer à la danse depuis 2007. La danse n’était pas parmi mes priorités mais, ce sont les compétitions inter établissements qui m’ont amené à l’aimer lorsque j’étais élève à l’école Wangari. Mes amis et moi nous avons créé notre premier groupe ‘’Anachoua Junior’’ sous la tutelle de feue Hamsou Garba. Par la suite j’ai intégré un nouveau groupe appelé ‘’Suprême Dance’’ puis un autre, ‘’Fondation Wiza’’ », raconte Abdoul Latif Zabeirou Oumarou, retraçant un peu son parcours.
Avec la détermination et la volonté d’éclore son talent de danseur, il a eu l’idée de créer son propre groupe, ‘’Damanzo Star’’ en 2012 dont il est le manager et en 2018 il a mis en place ’’Damanzo Junior’’. Le groupe ‘’Damanzo Star’’ n’est plus très actif car chacun vaque à ses occupations, mais ses éléments restent toujours disponibles s’il y a une prestation, une invitation où ils doivent nécessairement être présents.
Damanzo Junior a vu le jour à travers le grand événement culturel annuel Sukabe organisé par Soumana Tinni Wonkoye, un grand homme de culture. Abdoul Latif encadre lui-même les membres de son groupe. Avec plusieurs années d’apprentissage et d’expérience, ils ont su conquérir le cœur de nombreux fans par des prestations originales.
« Les répétitions se font au centre des jeunes de Jangorzo. Généralement tout se passe dans de bonnes conditions. Notre seul problème souvent, est que certains éléments n’ont pas assez de moyens pour répondre présents à tous les rendez-vous », explique-t-il.
Damanzo Junior a un répertoire chorégraphique riche et varié notamment des danses peules, touaregs, gourmantché, haoussa et béri béri. Ces jeunes font la fierté du Niger sur le plan national. Talentueux, professionnels, fougueux, passionnés, ils ont remporté la totalité des compétitions auxquelles ils ont pris part de 2018 à 2023 dont le Big Bounce qui est la plus grande compétition de danse au Niger.
« Nos multiples exploits nous ont valu de nombreuses prestations lors des différents événements, tels que des rencontres nationales et internationales, des dîners de gala ; des cérémonies sociales, de cocktail et des soirées culturelles », dit-il.
« Mon rêve c’est de contribuer à promouvoir la danse nigérienne au plan national et international ; faire une tournée pour faire connaître ‘’Damanzo Junior’’ dans toute les régions du Niger même dans les villages. Animer et sensibiliser les enfants, montrer nos cultures à travers à la dance. Quand nous prestons, nous portons nos tenues traditionnelles pour que les étrangers puissent découvrir nos valeurs. Nos ethnies ont des styles de danse très riche et c’est mon rêve de les faire connaître », affirme le manager du groupe, invitant aussi les partenaires à les aider financièrement.
Latif Zabeirou estime avoir beaucoup gagné grâce à la danse : il a payé ses études, il s’est marié et arrive à prendre soin de sa famille. Pour faire connaitre d’avantage son groupe de danse Latif a réalisé 5 clips vidéos, qui seront lancés sur youtube, Facebook et Tictock. Il envisage aussi la création de beaucoup d’événements culturels, des compétitions inter-établissements, des compétitions de groupe de danse, des soirées, et un grand concert 100% danse avec ses partenaires. Ainsi, il prévoit d’inviter un jour des Stars comme Serge Beynaud, Hamisu breaker du Nigeria.
La danse n’a aucun impact sur les études des éléments qui sont toujours sur les bancs. Il arrive même que soient prises en charge les études de certains membres du groupe.
Le ministre de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M. Assoumana Malam Issa, était récemment en visite à Paris, où il a pris part à une conférence de presse organisée au siège de l’Unesco. Principale annonce faite au cours de cette rencontre avec les médias : la tenue d’un FIMA spécial, à Niamey, à l’occasion du sommet de l’Union Africaine, prévu pour se tenir en juillet prochain dans notre pays. Il sera placé sous la thématique ‘’industrie et créativité, une nouvelle dynamique vers l’intégration africaine’’, comme indiqué dans un dossier de presse, distribué au gotha de la mode, particulièrement africaine, qui était au rendez-vous.
Il faut signaler la présence des ambassadeurs du Niger à l’Unesco et en France, leurs excellences Inoussa Ousseini et Ado Elh. Abou, du sous - directeur général de l’Unesco pour la Priorité Afrique et les relations extérieures et de Sid Ahmed Seidnaly Alphadi, président fondateur du FIMA, ambassadeur de bonne volonté du Niger et artiste de l’Unesco pour la paix.
Dans son intervention introductive, le ministre Assoumana Malam Issa a précisé que c’est au regard de l’engagement politique des autorités nigériennes, qui ont fait de la culture un pilier de la renaissance et de la modernisation sociale, que la décision de la tenue de cette 12ème édition a été prise. Un engagement national, sous-tendu par l’objectif, plus global, au niveau continental, de la valorisation du savoir-faire artistique africain et de notre patrimoine culturel commun.
Cela d’autant plus qu’au Niger, « nous sommes convaincus par les capacités réelles du secteur de la mode, donc de la culture, à s’ériger, aujourd’hui plus hier, en vecteur de développement à part entière, de nos sociétés et de nos Etats », a-t-il dit, ajoutant que « la culture permet, à l’occasion des grandes rencontres internationales (à l’image du prochain sommet de l’UA), de sensibiliser les uns et les autres, sur la nécessité de rapprochement des peuples de ce monde. »
Le Niger a été représenté au Festival scientifique et culturel des Clubs UNESCO Universitaires de l'Afrique de l'ouest (FESCUAO) à Kara par le Club UNESCO de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. A l’issue des activités ayant marqué cet événement, le Secrétaire Général dudit Club, M. Illa Sani, s’est réjoui de la participation du Niger à cette importante rencontre.
Le SG du Club Unesco de l’UAM a salué le bon déroulement de toutes les activités à la grande satisfaction de toutes et de tous. Il s’est également réjoui de constater l'esprit de cohésion et de fraternité qui a prévalu tout au long de ce séjour entre les festivaliers d’une part et entre les festivaliers et la population de la ville de Kara.
Le Niger, à l'instar de tous les autres pays présents à cette édition, a exécuté toutes les activités pour lesquelles il s'est préparé. En effet, de la danse traditionnelle ou ballet à la communication en passant par le théâtre et la danse moderne, le Niger a bien développé sa participation. La communication du Niger a porté sur le thème: « création artistique, vecteur du développement : quel positionnement pour le FESCUAO ? ».
M. Illa Sani a remercié de vive voix tous ceux qui ont accompagné le club dans la préparation et la participation du Niger à cette 15ème édition. Il s’agit de l'État du Niger à travers les ministères en charge de la Jeunesse ; de l’Enseignement Supérieur ; le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) ; la Commission Nationale pour l’UNESCO et l’ISESCO ; la Fédération Nigérienne des Associations et Centres Clubs UNESCO. Il a rendu hommage à l'Ambassade de France au Niger, à la Coopération Suisse à travers la filière Art du Spectacle de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, à la cellule nationale de la CEDEAO qui ont soutenu financièrement et matériellement le Club.
Dans les pays subsahariens, particulièrement au Niger, surtout dans sa partie septentrionale, les adultes et les hommes âgés couvrent leurs têtes et leurs visages avec une étoffe. Cette étoffe appelée communément turban mesure au maximum six mètres de long et un mètre de large. Il existe plusieurs sortes de couleurs, mais la couleur blanche est la plus utilisée. C’est un signe, une identité culturelle qui les distingue des autres ethnies.
Le port du turban est singulièrement fondamental chez les nomades Touaregs, Arabes, Toubous, Peulhs. Il est plein de significations et de symboles chez ces différentes communautés.
Tout comme les accoutrements, les parures sont distinctifs d’une ethnie à une autre, c’est une culture chez les nomades, qui se transmet de génération en génération. Les femmes ont plusieurs façons de se coiffer, les hommesportent le turban avec des techniques et des détails différents. Dans les zones nomades du Niger, il est indispensable de porter le turban à cause du climat caractérisé notamment par le soleil, le froid, la poussière. Mais pour ces communautés, d’autres raisons sont régulièrement invoquées.
«Un jeune touareg commence à porter officiellement à l’âge de 18 ans, une pratique ancestrale qui requiert une cérémonie rituelle souvent modeste organisée parfois à son insu. Elle est célébrée pour faire comprendre à toute la communauté qu’un tel a franchi le cap de l’adolescence et qu’il a droit au respect et à la considération. Elle est organisée par un grand marabout de campement au nom de l’initiation d’un nouveau sage du campement. On prodigue des sages conseils, des orientations au nouveau porteur du turban. Et l’ultime conseil, c’est de ne plus sortir la tête nue hors de sa maison, le port du turban est dorénavant devenu une obligation pour lui. Ces conseils sont symbolisés par des parties du turban qui parlent d’elles-mêmes» raconte M, Ahaman Ahmed Tarka, promoteur culturel, président de l’ONG Educaf Niger.
Les différentes sortes de turban et leur signification
Pour ces communautés conservatrices, qui sont les gardiennes de nos us et coutumes ainsi que des valeurs culturelles traditionnelles rester tête nue n’est pas digne d’un adulte. «Le touareg doit se recouvrer la tête, les oreilles, la bouche et souvent même le nez s’il le désire. Il ne doit pas entendre, ou sentir l’odeur et ou dire du n’importe quoi», commente ce fin connaisseur de la culture touarègue.
De par ses explications, on a deux (2) sortes de turbans, le turban tissu simple de toutes les couleurs et le turban de qualité ou Alachâ à couches de couleur bleue et qui laisse des tâches bleues sur le corps et tout ce qu’il touche.
Les différentes parties du turban et leur signification sont entre autres entre : Inawal ou l’éleveur qui le porte doit se couvrir la bouche et se dire à partir de l’initiation on ne doit et on ne peut plus manger n’importe où, n’importe comment.
Tikrakit ou honte, c’est la partie du turban juste au-dessus des yeux pour symboliser la honte, une vertu que l’on doit avoir après l’initiation.
Achak ou abstention à tout ou restriction volontaire, c’est la partie du turban pour couvrir les oreilles et qui symbolise la restriction à toute chose pour ne pas entendre les gens parler mal de vous.
Abuz ou le nœud situé derrière la nuque. Il sert à attraper le turban, il symbolise la lucidité et la solidité du nouveau porteur.
Selon M. Ahaman Ahmed Tarka, le port du turban revêt un caractère particulier, qui au-delà de son utilité pratique est un élément, un trait culturel identique chez les touaregs commun à toute la communauté. Une cérémonie qui met en exergue la maturité, une façon de dire que le nouveau porteur a grandi. Et pour être dans le cercle des adultes, il faut faire face à des adversités, des hostilités de la nature et à ses intempéries.
Une journée mémorable chez les communautés touarègues
Au cours de cette cérémonie des évènements festifs comme le Tendé, la course de chameaux, la danse sont organisés et les marabouts prient pour avoir les bénédictions et la gloire de l’initié. Des signes, des valeurs tout autant partagés par les communautés toubous, arabes, et dans la moindre mesure par les peulhs, les kanuri, les songhaï au Niger.
Sidi Ali Mahmoud, un jeune arabe et ressortissant de Bankilaré précise que le turban ne peut pas être au Sahel uniquement la propriété exclusive des Touaregs. «Chez nous les arabes (et d’ailleurs tous les nomades le portent fièrement), nous le considérons comme un héritage à sauvegarder et même à transmettre avec fidélité aux générations suivantes. C’est un signe de maturité, de grandeur. Chez nous on ne le porte que quand on a ses 18 ans. Il est comme le bonnet, le chapeau, les gants, le cache-cou pour les occidentaux qui se trouvent dans les pays où il fait excessivement froid. Il nous permet de nous camoufler aux yeux des personnes extérieures et d’avoir froid aux yeux face aux beaux parents. Malgré cette ère de modernité, nous essayons au Niger de garder nos coutumes. Il est fréquent de voir dans plusieurs zones nomades des cérémonies de port de turban parallèlement au jour du mariage pour qu’économiquement on ne fasse pas de dépenses ostentatoires. Des leaders religieux récitent quelques versets du Coran sur le turban avant de le mettre sur la tête du jeune homme, qui accède de ce fait au cercle des adultes», explique le jeune Sidi Ali Mahmoud.
Au niveau de la communauté Peulhe, notamment les bergers qui parcourent souvent kilomètres les troupeaux à la recherche du pâturage, le turban leur sert de protection contre les intempéries. «Pour bon nombre de personnes, chez nous un homme sans turban est un homme incomplet dans l’habillement», précise Sidi Mahmoud. Chez les peulhs, contrairement aux touaregs, Il n’y a pas un âge approprié pour le turban, les jeunes bergers commencent à porter le turban dès l’âge de 15 ans. Et lors des ‘’Walima’’, une cérémonie organisée pour la fin de l’apprentissage du noble Coran, le jeune peulh en fin de formation est enturbanné et appelé ‘’Malam’’ et ou ‘’Alpha’’», ajoute-t-il.
D’origine mauritanienne M. Traoré vit à Niamey plus de trente ans de cela. Il est vendeur de tissus, de bazins, d’étoffes, et de turbans au Grand marché. Il explique les tissus sont d’origine malienne. Le chèche est un tissu de couleur blanche et d’indigo une couleur brune et ou noire qui colle à la peau. Les largeurs et les longueurs varient. Ce sont les turbans les plus prisés car ils sont portés en signe de respect, de valeur culturelle. Selon lui, les inconditionnels du turban, le portent lors des grandes cérémonies d’intronisation, de réjouissances sociales, des fêtes religieuses, et ou évènements culturels.
« Je déclame, tu m’acclames » : tel est le nom donné aux sessions de Slam qu’accueille depuis février dernier la scène du Centre Culturel Franco-Nigérien (CCFN-Jean Rouch) de Niamey chaque 1er jeudi du mois. Fait de déclamation de textes poétiques sur scène, le Slam qui est un mouvement artistique, culturel et social né à Chicago aux Etats-Unis à la fin des années 80, a gagné les scènes de Niamey, comme d’autres villes, où son audience va crescendo.
Depuis quelques années les rencontres de Slam se multiplient à Niamey, permettant ainsi de découvrir des talents et des adeptes d’un mouvement, qui séduit de plus en plus un public friand des prestations des slameurs. Un point d’histoire concernant le slam pourrait être utile pour les « non initiés ». Il s’agit d’une forme de poésie urbaine, moderne, vivante et parfois contestataire qui se situe aux frontières de la littérature, de l'improvisation et des joutes oratoires. Pratiqué par des poètes de tous styles, de tous milieux sociaux, le Slam peut être considéré comme une expression populaire qui démocratise la poésie et bouscule ses codes. Dès 1987, les rencontres Slam possèdent une chronique dans le Chicago Magazine et se propagent dans tout le pays. Très vite, le mouvement gagne l’Europe.
Les tisserands, plus connus sur les noms de ‘’tchiakey’’ en zarma et ‘’masaki’’ en haoussa, étaient depuis le XVème siècle, des nomades qui tissaient pendant la saison sèche et redevenaient agriculteurs pendant la période des pluies. Ils passaient de village en village et de famille en famille pour tisser les
pagnes ou, le trousseau des femmes mariées ou même encore pour réaliser des draps funéraires. Les tisserands ont donc joué un grand rôle au cours des siècles passés et leur métier a été un élément de l’histoire par son importance économique et commerciale jusqu’à l’époque coloniale.
Son outil de travail est formé de quatre perches et deux planchettes. Sa navette et sa canette, qui lui reviennent des aïeux n’ont rien à voir avec la canette et la navette des machines. Autrefois, elle est fabriquée à partir d’un morceau de tige de mil débarrassé de son contenu ; mais de nos jours, le tisserand la confectionne chez le menuisier. Avec le modernisme, différents types de modèle de ce métier abondent d’ailleurs en Afrique. Les métiers à tisser de l’Afrique, leurs formes, leurs accessoires, leur diffusion ainsi que les processus de fabrication des étoffes, différent selon les régions et les ethnies. Le métier à tisser le plus largement répandu en Afrique de l’Ouest est horizontale, à deux vangs de lisses (ensemble de mailles tendues verticalement côte à côte entre deux planchettes) et à marches (pédales), et il est toujours actionné par les hommes. Là où la femme tisse, le métier est vertical, à lisseron (planchettes minces entre lesquelles sont tendues verticalement les mailles composant les lisses ». Les mailles sont une sorte de boucle de fil faisant partie d’une lisse ou d’une lisseron.
La matière première utilisée pour la manufacture des tissus traditionnels est essentiellement le coton, mais bien avant, la soie sauvage est filée et tissée dans certaines parties de l’Afrique. Dans l’industrie du textile traditionnel africain, l’environnement est donc la matière de création du moment que le coton, la laine, les végétaux et la terre sont les principaux composants des pagnes et des couvertures. Il existe en Afrique trois variétés naturelles de coton : le coton de couleur naturelle écrue ; le coton de couleur rougeâtre ou brunâtre et le coton très blanc. Pour avoir les autres couleurs, on procède à la teinture (siini) du fil, une activité exclusivement féminine. La teinture est réalisée avec l’argile recueillie du fond des marigots et des feuilles servant de fixatif. C’est l’exemple du ‘’Bogolan’’ cher au Mali qui n’a d’autre signification que sa traduction ‘’Bogo’’ veut dire : terre et ‘’lan’’ fait avec. Cette méthode de teinture est dite « à la terre », au Niger, c’est le ‘’Zaara bi’’ d’autrefois qui est teint de cette manière.
En règle générale, la femme égrène, cadre et file ; le tissage est réservé traditionnellement en Afrique aux hommes. Mais le tissage féminin se rencontre dans certaines régions : La ‘’Tyakeyweyo’’ n’est ni la femme du Tyakey, ni la femme qui tisse, mais la femme qui engage le tisserand comme sa main d’œuvre à la maison et s’occupe elle-même de la commercialisation des couvertures et autres pagnes confectionnés.
Le tisserand est assis à même le sol en terre battue dans son atelier. Des piquets soutiennent les fils soigneusement rangés et qui passent à travers les peignes ; les pédales montent et descendent, séparant les fils. Tout en pédalant, le tisserand passe et repasse la navette entre les fils et une étroite bande de coton qu’il enroule sur un bâton, s’allonge. Ces bandes cousues une à une par le tisserand lui-même forme des vêtements inusables qui durent une vie entière.
En Afrique, la transmission du savoir se fait par l’oralité. Ainsi, sur les bandes, il y a des motifs qui parlent. Par exemple nous avons la couverture ‘’Oldi et Baleri ’’ qui veut dire du jaune et du noir, cette couverture en coton de 2,50 m par 1,70 m composée de 16 bandes est offerte par la fiancée à son futur, avant le mariage. Le jaune correspond à l’or et le noir à l’Afrique. Nous avons aussi la couverture ‘’bonheur’’ offerte à la famille pour le mariage de leur première fille. Cette couverture est réservée uniquement aux familles riches à cause de sa cherté et le tisserand est invité spécialement dans la famille pour son tissage.
Chez les tisserands Djerma, « la tradition du tissage est assez rigide parce qu’elle est liée à une certaine largeur du battant, aux encoches d’un bâtonnet compteur qui permet de combiner les motifs décoratifs d’une bande de coton à l’autre pour que, une fois réunies bord à bord, elles composent un ensemble harmonieux et minutieusement calculé. Les décors des pagnes ‘’tera’’ par exemple comportent des personnages au puits, des bœufs, des ânes, des chameaux, tous des motifs qui évoquent la vie quotidienne, qui expriment des joies, qui symbolisent les richesses paysannes aux yeux des sédentaires et même les favorisent et les protègent ».
Les tisserands djerma sont répartis en ‘’massaki-Sakala’’ qui tissent les couvertures rayées du style de Dori et de Dosso (5 bandes de 72/28 cm), et en ‘’massaki tara’’ qui se chargent des pagnes (12 à 17 bandes de 8 cm). Au Niger, les matières premières pour la confection de tissus sont le coton et la laine et « le chanvre est très peu tissé».
Les Kanouri et les mobeurs apportent un grand soin à la culture du coton. Celui-ci est égrené, filé, mis en bobines par les femmes. Les bandes tissées, larges de 6 à 8 cm, souvent aussi bien à la confection des vêtements que de monnaie d’échange. Dans les environs de Tillabéri, la laine est filée et tissée en bandes de 30 cm de largeur et de 1,50 m de longueur. On emploie de la laine de couleur pour la confection de ces tissus, leurs bandes sont armées de raies transversales, de losanges, de rectangles, etc. Les tisserands, ‘’tchiakey’’ selon Jean Rouch se disent originaires du Mossi, du Gurunsi ou du gourma.
Dans l’histoire de l’industrie textile le tisserand est un personnage important dans les villages. Son travail est qualifié de magnifiques et d’incroyable. Ainsi tous les étrangers qui ont visité le continent ont été véritablement émerveillés par la perfection de leur travail ; leurs œuvres peuvent rivaliser avec les tissus importés d’Europe. Ces tissus aussi somptueux et aussi beau n’ont rien à envier à la soie.
Sadou Roukiétou Moussa (Source IRSH)
UN METIER MENACE DE DISPARITION
De nos jours, cet artisanat est en voie de disparation du moment que les couvertures tissées ne sont plus utilisées comme coussins sur la selle de la monture du Roi, comme ornement mural, ou comme habit traditionnel. Les gens s’intéressent à ces pagnes traditionnels seulement lors des activités culturelles.
Jadis l’apanage de tout le monde, les produits de tissage traditionnel ne sont plus à l’ordre du jour dans la vie courante des Nigériens. La seule tradition qui a failli résister est le fait d’envelopper la jeune mariée avec le pagne traditionnel appelé ‘’soubane’’ pour l’amener chez son mari. Malheureusement le ‘’soubane’’ est aujourd’hui remplacé par un drap dit ‘’caaro caaro’’ acheté à 1500FCFA, montrant dans une certaine mesure, l’acculturation des belles-mères. Ce drap transparent est utilisé sous prétexte de la chaleur ou de la cherté du ‘’Soubane.’ Ceux qui ne sont pas complètement déracinée découpent le ‘’Kounta’’ pour en faire des tableaux vitrés. Mais hélas ! Le métier est entrain de mourir à petit feu.
Pour beaucoup d’observateurs, le tissage artisanal du coton subit la dure concurrence, des tissus d’importation, le tisserand s’est laissé être la victime du progrès et des machines qui tissent bien plus vite que lui. Certes, l’avenir des tisserands est souvent considéré avec pessimisme dans les projets de développement, mais le vrai problème réside dans le fait que les héritiers fuient le métier et que l’apprentissage de l’artisanat du tissage est familial. Le fils du tisserand sans qu’il se rende compte, en aidant son père dans le travail du fil, va sûrement à l’école du tissage et il va acquérir l’orgueil et le goût du métier. Mme Marcel, une Tyakey weyo, une actrice culturelle qui lutte pour redonner vie à cet artisanat qui tend à disparaître a affirmé ceci : « je veux que la tradition ne disparaisse pas, que la jeunesse sache son origine c’est une question du vouloir, de persévérer dans un métier que j’ai toujours contemplé et aimé ».
Le tissage est un métier qui peut être exercé par n’importe quel membre de la société, il suffit d’en faire un gagne pain. Selon Mme Marcel, le métier du tissage est un travail noble, car il n’y a pas d’acte noble que d’habiller correctement et décemment quelqu’un. Or, de plus en plus, les gens ne veulent pas tisser et les couvertures traditionnelles (mur, lit, habits) ont été laissées en faveur de celles importées d’ailleurs. Ainsi certaines personnes qui ont hérité des tissus traditionnelles de leurs grands-parents sont contraintes des fois de les vendre à un bas prix. Ces tissus sont des objets de valeur qui donnent de la valeur et sont coûteux, donc ils ne sont pas à la portée de tout le monde. L’actrice culturelle reconnait que les tissus traditionnels coûtent chers, mais il faut revaloriser cet art au moins pour l’exportation. Nous avons selon elle, l’AGOA, une agence sur le textile des Etats-Unis qui donne des licences d’exportation aux artisans dans le textile pour favoriser l’entrée des textiles africains aux Etats-Unis. Pour elle, « c’est un encouragement pour ceux qui sont dans le textile, mais notre handicape est que les gens ne s’y intéressent pas bien et ne savent pas que nous avons des opportunités.. J’au aussi une fois reçu de l’USAID, le financement pour la formation de 10 jeunes nigériens dans le domaine du tissage. Malheureusement, nous n’avons pu achever la formation au bout de 6 mois qu’avec 3 jeunes. Et 2 ont eu des bourses pour aller se perfectionner au Maroc » affirme Mme Marcel.
Amadou Zakari, un tisserand qui travaille dans l’atelier de Mme Marcel ajoute : « on ne peut pas devenir tisserand au bout de 6 mois. J’ai hérité ce métier de mon père qui l’a hérité lui aussi de son père, l’apprentissage dure 3 ans. Malheureusement, aucun de mes enfants ne veut tisser et je ne les force pas ».
Dans l’atelier de Mme Marcel, les tisserands fabriquent des draps, des nappes de table et des serviettes, des habits pour enfants et pour adultes, des pagnes en une seule bande. « Nous ne faisons pas d’exposition au Niger dans le domaine parce que les quelques tisserands qui restent ne travaillent que sur commande. En plus, la population n’aime pas de nos jours ces produits traditionnels. ‘’Seul le téra-téra est acheté à l’occasion des mariages (25 000 F à 50 000 FCFA). Il y a le styliste Alphadi qui achète mes tissus pour ses créations et une dame qui achète également pour mélanger avec d’autres tissus afin de confectionner des habits, elle aussi c’est pour exporter. J’ai l’habitude d’exposer en Afrique (dans toute la sous-région), en Europe (France, Allemagne, Italie…) en Amérique. Le drame de la Chine, quand je suis allée exposer la première fois, les chinois m’ont tout acheté pour copier. Et pour cela, quand je suis allée pour une 2ème fois, je n’ai vendu aucun article. Les couvertures qu’on peut vendre entre 45 à 50 000, eux, ils vendent la copie à 500 F. Je collecte aussi des très très vieux tissus pour le Musée de l’Homme en France où, c’est l’ancienneté de l’article qui a une valeur » affirme Mme Marcel. Le prix de revient et le prix de vente d’un tissu traditionnel dépendent de la qualité et de la quantité du fil utilisé. Le tissage se fait avec du fil ‘’djersa et du soffori’’ fils traditionnels achetés auprès des femmes aveugles de Tamou qui les filent. Elhadj Yacouba qui s’occupe de la commercialisation des couvertures tissées à Goudirio, Danaré, Sadoré (région de Say) a lui indiqué ceci : « j’ai plus de 20 ans dans cette activité qui est rentable parce jusqu’à présent je n’ai pas trouvé de problèmes d’écoulement. En plus, nous n’avons pas abandonné notre tradition qui impose à chaque parent de l’acheter pour son enfant quand il se marie. J’ai aussi des clients au Grand Marché de Niamey ». Les tisserands tissent les couvertures généralement appelées : soubane, yéyé, Kanta, Dédandi, Sahel vert, Drapeau, Kourkour, Kourgné si kani Tarey, babba, kounta tapis….
Selon une anecdote, l’araignée et le tisserand paraissent des êtres opposés parce que tout simplement le tisserand fut un apprenti de l’araignée. Il a appris à tisser avec l’araignée en l’imitant.
Au Niger, le ‘’wanzam’’, ou coiffeur traditionnel a encore sa place dans notre société. Il est spécialisé dans la coiffure traditionnelle et pratique aussi la ‘’petite chirurgie’’ dans le cas de circoncision. C’est l’homme au couteau dont la dextérité est légendaire. Mais dans la société traditionnelle, il n’appartenait pas à qui veut de pouvoir manier le couteau (ou lame légèrement courbé qu’on appelle ‘’aska’’).
La famille transmet, de père en fils, l’art de raser les cheveux, d’ouvrir les abcès superficiels (ou ‘’sakai’’), de pratiquer la circoncision ou les saignées. Une telle adresse ne s’acquiert pas aussi en un jour. Pour apprendre les ba.ba du métier, M. Moussa, ‘’wanzam’’ exerçant à Niamey, a dû assister son père pendant des années, dans cette activité. « A l’époque où j’ai commencé, je n’avais que dix ans ; je tenais compagnie à mon père qu’on sollicitait de village en village. C’est ainsi que j’ai appris les secrets du métier » a-t-il indiqué. Aujourd’hui encore dans les villages, le ‘’wanzam’’ est très vénéré et exerce sans grande difficulté toutes les spécialités de son métier. Ce qui n’est pas le cas dans nos différentes villes où, il est très peu sollicité, du fait du modernisme. Beaucoup de gens, surtout les jeunes préfèrent en effet se rendre chez un coiffeur moderne. Et même en zone rurale, ce sont généralement les adultes qui le sollicitent pour se raser la barbe ou pour se dénuder la tête. ‘’C’est beaucoup de gens qui viennent se raser chez moi, pour 100 à 200F. Certains clients exigent souvent qu’on leur mette de l’alcool après la séance. C’est pourquoi je suis obligé de l’acheter’’ affirme M. Illa, un autre ‘’wanzam’’ de Niamey. Le wanzam est aussi trop souvent sollicité pour soigner certaines maladies par des actes chirurgicaux comme les ventouses (ou ‘’Kaho’’ pour sucer du sang dénaturé), les saignées (pour prévenir selon lui, le paludisme) ou pour décompresser une tumeur. Les frais de ces prestations varient généralement de 200 à 1000F. Lui aussi affirme qu’un vrai ‘’wanzam’’ doit au moins pouvoir circoncire. La circoncision est une sorte de spécialisation qui rend encore vivace ce métier dans beaucoup de régions de notre pays. Du reste beaucoup de nos concitoyens préfèrent encore faire circonscrire leurs enfants par les coiffeurs traditionnels ou wanzam. Après une opération, le wanzam reçoit de l’argent et dans certains villages, des poulets, un animal ou des bottes de mil, un geste très symbolique en milieu rural. En somme, le wanzam bénéficie de toutes les considérations du fait de ses compétences, mais aussi des pouvoirs qu’il détient pour soigner certaines maladies.
Les Associations de cinéma du Niger ont crée une fédération pour rendre leurs actions plus visibles. Avant d’arriver là, les cinéastes ont tenu plusieurs rencontres pour discuter de leur feuille de route et de toutes activités susceptibles de contribuer au développement du cinéma national selon le nouveau président Harouna Niandou
Qui est Harouna Niandou ? Journaliste de formation, le premier rédacteur en chef de la télévision nationale en octobre 1979, le premier Président de l’Association des Cinéastes en 1970, le premier Président de la critique cinématographique à la première édition du Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 1972, plusieurs fois ministre du Niger, Grand Croix de l’Ordre National du Niger, aujourd’hui le premier Président de la Fédération des Associations des Cinéastes du Niger , de quoi se réjouir d’avoir une telle personnalité pour coordonner l’effort des cinéastes nigériens.
Pour comprendre la détermination actuelle des cinéastes, un retour sur le passé s’impose.
En effet, le Niger était un des membres fondateur en 1969 de la Semaine du Cinéma Africain, actuel Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) en compagnie de leurs homologues de l’ancienne Haute Volta, de la Cote d’Ivoire, du Sénégal, du Mali.
Promotrice d’une agence de communication Zara Production, Leyhana Seyni Issa a une licence en réalisation production et un master en communication pour le développement au Niger. Elle a reçu quelques formations de renforcement de capacités à l'extérieur du pays précisément aux États-Unis, en France, au Burkina Faso et au Sénégal. Elle fait partie de cette jeune génération d’artistes nigériens qui croient fortement à la caméra et au pouvoir des images. Leyhana figure aussi parmi ceux-là qui font parler de notre pays au-delà des frontières. Le cinéma a fini par être pour Leyhana, une passion. En marge des activités du FESPACO, elle a raflé le premier prix, le prix du meilleur jeune leader engagé en faveur de la paix et la sécurité en Afrique. C’était ‘’ lors du forum des jeunes du G5 Sahel sur la paix et la sécurité ’’ tenu le 15 octobre 2021 au Burkina Faso.
Organisé par le G5 Sahel, ce trophée est la consécration de son travail, son engagement en faveur de la paix et la lutte contre l’extrémisme violent. Quelques semaines après, elle revient avec beaucoup d’émotions sur cette récompense.
‘’Ce prix, je le considère comme une récompense, un encouragement de mes efforts et de mes désirs de raconter des histoires touchantes. J’espère que les jeunes nigériens et nos partenaires vont se joindre à nous pour mener le seul combat qui vaille, celui d’éradiquer l’extrémisme violent’’ affirme-t-elle.
Cette participation au forum est un signe d’espoir pour tous ces jeunes réunis à la conférence. Une belle occasion pour le partage des expériences et les bonnes pratiques afin de trouver ensemble des solutions aux problèmes qui freinent le développement du Sahel. Le forum qui a réuni 300 participants dont des délégations de chacun des pays du G5 Sahel.
Avec son esprit de créativité et de réflexion féconde, Leyhana élabore des projets qu’elle n’hésite pas à proposer aux institutions. Elle vend certains et d'autres, elle les met en œuvre avec l’appui de ses partenaires. Certaines institutions font appel à elle pour gérer des projets ou réaliser des films institutionnels.
« Le film qui m'a beaucoup marqué est " Ousseina : une vie pas comme les autres". C’est un film documentaire, professionnel qui raconte l'histoire d’une fillette abandonnée dans un orphelinat dès sa naissance. A 12 ans, elle est devenue courageuse, bruyante et intelligente à l’école. Placée dans une famille d’accueil, elle perdait l'usage de ses jambes suite à un accident. Cette fille est décédée à la veille du tournage. Le film qui est sensé parler de l'orphelinat est donc transformé en un film d’hommage rendu à titre posthume à Ousseina » raconte-t-elle avec regret.
Ensemble pour la paix au Niger
Elle est actuellement sur un projet, une caravane nationale de sensibilisation des jeunes sur le méfait de l'extrémisme violent au Niger dénommée, « JE SUIS LA PAIX ».
C'est sous le parrainage de la Haute Autorité de la Consolidation de la Paix (HACP). Elle est d’ailleurs à la recherche de partenaires pour accompagner le projet au Niger. Ledit projet bénéficie du soutien technique du ministre de la Culture et c’est un film qui sera copié dans la sous-région en collaboration avec les organisateurs du forum G 5 Sahel. Avant cela, elle souhaiterait si possible le mettre en œuvre au Niger avec l’appui des partenaires. Certains se sont déjà prononcés et elle attend encore que d’autres se manifestent.
Ce projet est selon elle, sa contribution à l'édification de la paix. Dans ses productions, Leyhana véhicule des messages de paix et de tolérance. Elle aborde sans ambages des thèmes qui collent à l’actualité notamment la paix et la sécurité. « Ce sont là des mots qui me touchent énormément, j’ai toujours été sensible à la question du sens des films, de leur portée qu’elle soit sociale, politique ou culturelle. Il faut savoir que faire des choix de film n’est pas facile surtout lorsqu’on veut parler de certaines thématiques. A travers mon métier, je joue des films de paix, de cohésion sociale dans la perspective de faire baisser les tensions, les conflits communautaires, revenir à l’ancien temps, un Niger des années 1980. Cette distinction que j’ai reçue va booster ma carrière artistique, rendre visible mes actions et donnera une forme de crédibilité à mes productions » se réjouit la jeune leyhana.
Elle a, à son actif une trentaine de productions. « Mes films parlent de la paix parce que je m’inspire de l’artiste chanteuse Aichatou Dan kwali qui a chanté pour la paix, la cohésion sociale et qui a su galvaniser nos troupes sur le front. Leyhana a eu la chance d’avoir le soutien de sa famille surtout celui de sa maman lorsqu’elle était en vie. Cette mère, je l’aime tant, J’ai également eu la chance de rencontrer des bonnes personnes au bon moment. ».
Ses collaborateurs sont ses amis, ses connaissances, les personnes qui acceptent volontairement de filmer ou d’être filmés.
« Au niveau du secteur culturel, les difficultés sont nombreuses. On note le manque de formations adéquates, le manque d’infrastructures pour les productions, le manque de ressources financières et humaines. Et comme contraintes, nous prenons trop de risques en sillonnant certaines zones et en voulant presque tout filmer. Côté financier, nous avons énormément de problèmes, pour disposer de notre propre local pour pouvoir mener à bien nos activités », a-t-elle expliqué.
Depuis un certain nombre d’années, il n’y a pas eu de grands changements, mais elle salue l’effort et la contribution des artistes professionnels qui se battent quotidiennement pour animer le cinéma nigérien. Ils essaient de mettre sur la sellette leur bagage professionnel, leurs expériences et leurs moyens pour faire bouger les lignes. Comme modèles, Leyhana a parlé de Oumarou Ganda qui l’a beaucoup marqué. Ses films dit-elle inspirent beaucoup.
Pr Antoinette Tidjani Alou a présenté officiellement, le 13 mai dernier, son tout premier roman intitulé «Mano de l’autre bord» au Centre Culturel Frannco Nigerien Jean Rouch (CCFN/JR) de Niamey. Ce roman est un cri de cœur en faveur ‘’d’une sublime reconstruction d’une identité fragmentée, sur l’exil, sur la ligne des frontières, sur le grand sujet de l’amour. Mano nous mène des rives de la Garonne, avant un retour sur le continent. C’est servi dans une langue somptueuse, subversive, poétique par l’auteur’’.
Appréciant le texte, dans sa profondeur, le directeur du CCFN, Jean-Michel Neher, s’est réjoui que Pr Antoinette Tidjani Alou ait choisi le CCFN pour lever le voile son nouveau roman, qui a déjà été présenté dans divers salons et rencontres littéraires en France, à ‘’l’Escale du Livre’’ à Bordeaux, en Suisse mais aussi à Conakry récemment. «Nous nous réjouissons qu’il puisse enfin être présenté ici à Niamey, pas très loin du ‘’Hameau du Bord’’ et du ‘’domaine du savoir’’, au bord de ce fleuve Niger dont il est beaucoup question dans votre livre et où vous campez une grande partie de l’intrigue», a-t- il dit. Le directeur du CCFN a indiqué que le Centre Culturel Franco-Nigérien, à travers les actions de sa médiathèque, développe et renforce le goût de la lecture au Niger, surtout auprès de la jeune génération. Il aide aussi à la diffusion du livre, l’accès aux ressources documentaires pour les étudiants, comme aux œuvres de fiction pour tous les passionnés de littérature, et soutient tous les acteurs de la chaine du livre.
A travers ‘’Mano’’, l’auteur s’est plongé dans l’histoire d’un enfant mythifié qui tente de trouver qui il est en dehors du désir des autres. Le roman à l’écriture puissante et poétique, fait déambuler dans les vies de ces 3 personnages qui questionnent à tour de rôle sur le désir, le consentement, l’identité. Chacun à sa manière, ils emportent le lecteur dans leur quête de sens.
A travers ces quelques lignes, l’auteure donne la substance de son roman. «Promis à un avenir en or, Mano s’est égaré en chemin. Le voici brisé, revenu de ‘’l’autre bord’’, échoué sur la rive de ce fleuve Niger où il a grandi et a pris son essor. Mairam, sa mère, et le Piroguier, son père spirituel, vont devoir dénouer les fils qui entravent la vie de ce jeune homme bouleversé, pour comprendre et surtout pour l’aider à se reconstruire. De Niamey à Bordeaux, Mano a traversé le monde comme un météore incandescent, et il a failli se consumer avant d’apprendre à être lui-même. Dans ce roman à trois voix, nous sommes emportés au fil du fleuve, au fil des courants de la vie de Mano, de sa subtilité, de sa sensualité, de sa fragilité. De sa naïveté aussi. Page après page, nous nous approchons inéluctablement de la rupture originelle au cœur de l’intrigue et de la reconstruction d’une histoire individuelle et familiale».
Née en Jamaïque, Pr Antoinette Tidjani Alou est une universitaire, écrivaine, chercheuse, traductrice et promotrice des arts et de la culture au Niger, où elle a cofondé, dirige et assure le financement non public du Programme des arts et de la culture de l’Université Abdou Moumouni. Elle a exercé plusieurs mandats à la tête de la Société internationale des littératures orales d’Afrique (ISOLA) en tant que vice-présidente puis en tant que présidente.
Plusieurs acteurs culturels et littéraires venus de divers horizons se sont donnés rendez-vous dans la soirée du 30 octobre dernier, au Centre Culturel Franco-nigérien (CCFN) Jean Rouch. Une cérémonie consacrée au lancement officiel dénommée des ‘‘Nouvelles Éditions du Sahel’’ (NES). C’était donc le baptême de feu de cette maison d’édition créée et dirigée depuis octobre 2019 par Boubé Hama, un écrivain nigérien désormais connu du monde culturel.
Une cérémonie qui sera à jamais gravée dans les annales de la littérature sous régionale africaine et qui a vu la participation de plusieurs invités notamment des autorités, des écrivains, des acteurs culturels, des chefs d’établissements scolaires, des parents d’élèves, des étudiants, des parents, proches, amis et connaissances du promoteur.
En procédant au lancement officiel de la maison d’édition, le Directeur général du Centre Culturel Franco Jean Rouch de Niamey, M. Olivier Lange a salué l’immense travail abattu par Boubou Hama, tout en rappelant au public ses nombreuses œuvres littéraires. Il a notamment félicité le Directeur général des ‘‘Nouvelles Éditions du Sahel’’, écrivain, acteur culturel et blogueur reconnu au Niger et ailleurs. «Ce n’est pas un hasard si finalement cette belle maison d’édition va prendre son envol dans la vallée de la culture qui est une zone de contacts, d’échanges essentiels entre les mots», a déclaré M. Olivier Lange.
L’invité d’honneur, M. Jules Daniel Amoussou, chef graphiste de la nouvelle maison, venu du Bénin pour la circonstance, a dressé une genèse de la nouvelle entité culturelle. Il a souligné que la création de la maison d’édition était d’abord «le rêve d’un seul homme, passionné de la littérature qui a su réunir autour de lui, des hommes autant rêveurs que lui, des hommes qui croient que l’Afrique est talentueuse…».
Les éditions NES et l’univers littéraire nigérien au peigne fin
Le promoteur et Directeur Général de la Nouvelle Edition du sahel Boubé Hama a, dans une allocution forte et convaincante, expliqué: «En tant qu’entreprise jeune, mais pétrie de talents, brûlant de désirs de redonner à l’édition nigérienne ses lettres de noblesse, il serait criminel d’attendre de grands moyens avant de s’engager alors que les acteurs sont grandement dans le besoin. C’est pourquoi, investis d’un devoir à la fois passionnel, professionnel et patriotique, nous avions lancé la première étape qui consiste à éditer à compte d’auteur. Oui ! ‘‘Les Nouvelles Éditions du Sahel’’, entreprise régulièrement enregistrée, éditera essentiellement, en tout cas pour le moment, à compte d’auteur, et ce, avec professionnalisme. Nous nous engageons aux côtés de l’auteur pour lui permettre de donner vie à l’art qui bouillonne en lui et d’en vivre. Une chose est sûre, nous avons le désir et la détermination. Mais seuls, nous ne pourrons y arriver. Nous comptons donc sur vous pour collaborer, en faisant votre devoir patriotique, en nous confiant vos manuscrits, vos travaux éditoriaux, ne serait-ce que pour tester. Je peux vous garantir que vous serez agréablement surpris. Il vaudrait mieux que vous découvriez de vous-mêmes pour témoigner en retour».
Boubé Hama a donné l’assurance du sérieux que son équipe et lui mettront dans chaque travail éditorial. Chez les Nouvelles Éditions du Sahel, la durée maximale pour éditer un manuscrit est de trois (3) mois répartis de cette façon : deux mois d’intenses travaux de relecture, de correction et de réécriture, puis un mois de travaux de conception et d’impression. En tant que premier responsable de cette entreprise, il a toutefois précisé qu’il ne s’agit donc pas d’être pressé mais de bien faire, car il se soucie beaucoup de la qualité du livre à publier sous tous ses aspects. Mais bien plus encore, il se soucie de l’image de notre pays et de notre continent. C’est pourquoi Boubé Hama exhorte les intéressés à faire éditer leurs œuvres sur le continent africain, car le talent y est tant du côté des éditeurs que des écrivains. «C’est très important et capital pour l’émergence culturelle de l’Afrique », dit-il.
Il a lancé un plaidoyer à l’endroit des autorités et acteurs du domaine afin que le Niger puisse avoir une Bibliothèque Nationale. Selon lui, pour la survie des maisons d’édition, il est primordial et d’ailleurs capital d’avoir une Bibliothèque Nationale, car à travers cette dernière, les compétences dans le domaine se font savoir. Elle permet aussi de faire une gestion saine du Livre dans chaque pays. «Pour le moment, nous sommes contraints de nous inspirer et de nous ressourcer ailleurs. Aidez-nous à mieux faire ; aidez-nous à mieux accomplir notre devoir citoyen et patriotique», a-t-il dit avec insistance
Après les trois différentes allocutions, le Chef graphiste a procédé à la présentation d’abord des travaux de graphisme de NES. S’en est suivi l’exposé de M. Komi Tsonya, assistant du Directeur et responsable du comité de lecture Niger, pour présenter trois (3) des quatre (4) ouvrages déjà édités par la maison. M. Boubé Hama a quant à lui présenté la maison d’édition notamment la création, l’objectif, les collaborateurs et les partenaires de la chaine du livre. L’assistance a également eu droit à un mot du Directeur du comité de lecture des NES, un collaborateur de nationalité ivoirienne qui a intervenu par visioconférence et à celle d’un de ses conseillers littéraires et culturels de nationalité togolaise.
La soirée a été, à la fin, marquée par un concours de lecture qui a opposé trois lycées de la Communauté urbaine de Niamey. Il s’agissait des lycées Mariama, Clab et Lumière Vive. L’ouvrage imposé était la septième œuvre de l’écrivain et Directeur général des NES intitulée «Au banc des accusés», un roman. À l’issue de ce concours, Mlle Dosso Richard Nadège, élève du lycée Mariama, a remporté le premier prix. Après la cérémonie de lancement officiel de cette maison d’édition conjointement organisée avec le CCFN Jean Rouch, le rendez-vous a été pris pour l’année prochaine, en fin d’année 2021, pour le projet culturel des ‘‘Nouvelles Éditions du Sahel’’ et de l’Association Poétique et Littéraire du Niger. Il s’agit de la 1ère édition du Festival du Livre dénommé le ‘‘Marché du Livre et des Arts du Niger’’(MALAN) qui accueillera des invités d’honneur panelistes de la sous-région et de l’Europe.
On le connaissait en tant qu’écrivain. Boubé Hama à ne pas confondre avec Boubou Hama est également un passionné de l’édition. En effet, il vient de franchir un pas supplémentaire en créant, en novembre 2019 à Niamey, sa propre maison d’édition ‘’Les Nouvelles Editions du Sahel’’ (NES).
«Sa création a été motivée par le fait qu’au Niger, les auteurs font beaucoup plus face à des imprimeurs qu’à des éditeurs digne de l’édition. Une maison d'édition est une entreprise ou une association dont l'activité principale originelle est la production et la diffusion de livres ou de documents mis en page» déclare M. Boubé HAMA.
Les Nouvelles Éditons du Sahel éditent à moindre coût et disposent d’une équipe très professionnelle. Plusieurs de ses collaborateurs se trouvent en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Niger et en France. Les écrivains nigériens disposent désormais d’une maison d’édition à leur portée. «Ils doivent faire confiance en cette jeune maison d’édition nigérienne qui a un comité de lecture très dynamique et une chaine de production technique très expérimentée. Elle édite et a un large réseau de distribution et de diffusion efficace et fiable», assure son fondateur qui précise que ladite maison d’édition est reconnue des registres du Bureau Nigérien du Droit d’Auteur (BNDA) et protégée par celui-ci, voire même de celui de la Chambre de Commerce de l’Industrie et l’Artisanat du Niger.
L'édition qui se fera à compte d'auteur consiste pour un auteur à faire éditer ses ouvrages par un éditeur qui assure seulement la partie technique de l'édition et de la diffusion, en dehors du choix éditorial proprement dit. «Les Nouvelles Éditons du Sahel se veulent une maison d’édition de meilleures qualités de produits finis. Elle assure plus que la partie technique», précise M. Boubé HAMA.
M. Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, Agence de Développement de l'Union africaine.Préfacé par l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, l'ouvrage d'Ibrahim Assane Mayaki se veut résolument un « manifeste adressé à la génération qui accédera aux postes de responsabilité en Afrique dans les deux prochaines décennies ». Il se veut « un retour d'expérience, un diagnostic et un plaidoyer ». Pour l'auteur, il s'agit à travers « un examen franc, original et lucide » de ce qui s'est passé pour que l'Afrique en soit où elle en est aujourd'hui.
EXTRAITS : Afrique et mondialisation L'Afrique a plutôt bien négocié le début de son intégration dans les circuits mondiaux, profitant des vents ascendants de la mondialisation dans les années 2000. La croissance a atteint des niveaux sans précédent. Pourtant, malgré cette décennie qui a vu naître un concept à la mode (l'afro-optimisme), on ne peut éluder le fait que l'Afrique abrite toujours près de 400 millions de personnes vivant dans une extrême pauvreté. Et que sa part dans le PIB mondial ne dépasse pas les 3 %. En outre, comme le reste de la planète, notre continent est entré dans une zone de turbulences. Elles se sont manifestées avec un temps de retard par rapport à la crise financière de 2008, mais la mondialisation a fini par rattraper l'Afrique avec son train de perturbations, de questionnements et de soubresauts.
Un ralentissement propice aux réformes
Le ralentissement des moteurs de la croissance africaine, qu'ils soient endogènes – stabilisation de l'inflation et des monnaies locales, hausse des investissements dans les infrastructures, sécurisation accrue malgré le risque terroriste – ou exogènes – demande chinoise, coût de la dette, super-cycle des matières premières –, laisse présager encore d'autres turbulences.
Les premiers effets sont déjà visibles dans nombre de pays du continent, notamment les plus riches en matières premières. Cet ajustement est le signal qu'une période propice aux réformes est en train de s'ouvrir. Les prouesses économiques présentées en taux de croissance du PIB ne peuvent plus masquer les immenses progrès qui restent à accomplir.
Dix années décisives
Les défis à relever durant les dix prochaines années sont bien différents de ceux des vingt dernières. Pour y parvenir, il faudra donc à l'Afrique un leadership bien différent de celui de cette époque.
Gardons à l'esprit que, dans dix ans, une nouvelle génération gouvernera l'Afrique. Nos dirigeants actuels, dont une large majorité ne sera plus aux commandes en 2027, devraient avoir pour objectif essentiel de préparer l'avenir. Or, force est de constater que la plupart des États africains ne sont pas en phase avec la rapidité à laquelle les sociétés changent : de nombreuses transitions politiques chaotiques s'annoncent, qui peuvent mettre en péril des années de progrès.
Les dix prochaines années doivent être mises à profit pour constituer le socle d'une juste intégration de l'Afrique dans les flux mondiaux. Dix ans, c'est le temps dont l'Afrique dispose pour faire son examen de conscience et se réformer. Car la mondialisation n'est pas un choix, c'est une force qu'il faut canaliser. Or les dix prochaines années seront aussi décisives pour le futur de la mondialisation. Elles décideront, entre autres, de la prochaine génération de puissances mondiales. La mondialisation n'est pas un jeu à somme nulle, mais elle produira des gagnants et des perdants.
User de nos ressources
Les leaders et les jeunes Africains doivent d'abord comprendre qu'ils ont en eux-mêmes les ressources nécessaires pour assurer leur futur : 80 % des pays africains pourraient se passer de l'aide publique au développement. On l'oublie, mais cette aide publique n'est plus une composante essentielle du financement de l'économie africaine. Elle représente un petit tiers des flux de financement extérieurs et environ un dixième des capacités de financement internes des États.
Les fortes turbulences économiques engendrées par la crise financière de 2008 continuent de déplacer le centre de gravité de l'économie mondiale. Les forces en présence sont en train de se recomposer. Les puissances occidentales et certaines puissances asiatiques, fortes malgré tout de leur immense capital intellectuel, préparent l'avenir. La Chine effectue un recalibrage de son économie en dynamisant son marché intérieur tout en jetant les bases d'une politique extérieure à travers les nouvelles routes de la soie. L'Afrique ne peut donc plus s'exonérer de la question de son enrichissement économique (forces démographiques, emploi, jeunesse, etc.).
La clé institutionnelle
L'Afrique recèle de plusieurs exemples de succès économiques. Quant aux solutions techniques aux défis de notre continent, elles sont connues. Si elles ne prennent pas, ce n'est ni par manque d'argent ni par manque de bonne volonté. C'est parce qu'il n'y a pas suffisamment de pays dont les institutions sont à la hauteur de ces défis. C'est aussi parce qu'on constate un manque d'appropriation. Je voudrais partager ici une leçon transmise par l'ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi lors de notre première rencontre, en 2009 : « Formulez votre diagnostic dans vos propres termes. » C'est l'absence de diagnostic propre qui a trop souvent été la cause essentielle de l'échec des politiques de développement tentées un peu partout en Afrique, par manque d'appropriation.
La tâche de gouverner est complexe et demande que les meilleurs s'y consacrent. Trop de pays n'ont pas les ressources humaines nécessaires. Leurs meilleurs cerveaux sont allés chercher ailleurs ce qu'ils ne pensaient pas pouvoir trouver en Afrique. Trop de pays se reposent sur des consultants extérieurs pour définir leurs plans de déve- loppement à moyen terme.
Le travail pour l'Afrique, et elle n'aura pas trop de dix ans pour le mener à bien, consiste à se doter des solides institutions qui seront la clé aussi bien de ses capacités endogènes que de sa résistance aux chocs exogènes.
Cela fait une quarantaine d'années que mon parcours m'a permis d'analyser les nombreuses facettes, à la fois de l'économie du développement et de l'exercice du pouvoir, d'abord en tant que responsable de grandes entreprises nigériennes, puis en tant qu'homme politique au Niger, en tant que professeur, enfin en tant que secrétaire exécutif du NEPAD. Les neuf dernières années passées à la tête du NEPAD m'ont ouvert à une réalité panafricaine dont je ne soupçonnais pas la puissance.
Mon intention n'est autre que de rendre fidèlement compte de ce que j'ai vu, d'entreprendre de lever les blocages et les résistances et de proposer une feuille de route orientée sur quelques grandes thématiques, à l'usage de toute personne mobilisée pour l'avenir de notre continent.
Lire aussi la vidéo l'invité du jour avec Ibrahim MAYAKI Auteur du livre 'L'Afrique à l'heure des choix': Source Africa 24
L’ouvrage aborde, selon l’expérience de son auteur qui milite au sein d’un parti, divers problèmes de l’environnement politique du Niger et propose des solutions pour la promotion des valeurs politiques. Il met au centre le rôle de la jeunesse, les intérêts pour la cohésion sociale, l’unité nationale, et l’intégration africaine.
De son vécu dans les rouages de la politique, jeune étudiant en master 2 de Biologie, Abdoulaye Idrissa James, parle dans cet essai de 67 pages édité en 2020 par les Editions Baudelaire, des contours et détours de la responsabilité d’une jeunesse à l’étendard du changement entre les mains vis-à-vis de la politique, dans un contexte où les partis, la plupart du moins sont créés comme des propriétés individuelles ou des groupes au compte réservé d’une même classe politique. L’un dans l’autre il est des jeunes comme lui qui militent au sein des partis politiques au Niger.
Pour l’auteur, l’engagement se prend dans le choix entre deux voies : servir le peuple ou se servir. Et, selon Abdoulaye Idrissa James dans ses premières lignes, l’idéal qu’est l’intérêt général n’est la motivation manifeste que d’un nombre restreint des militants et leaders politiques. Les gens adhèrent aux partis pour bénéficier des privilèges tels que des marchés ou des postes nominatifs, dit-il. Ainsi, les plus âgés sont généralement les nantis. Ils se démarquent de par leur importante contribution financière. Quant aux jeunes ils militent généralement avec leur dynamisme dans la mobilisation des «sympathisants».
Dans le chapitre intitulé : la prévention des crises postélectorales au niveau des partis politiques, Abdoulaye Idrissa James en appelle aux leaders politiques à faire davantage preuve de patriotisme. «Ils doivent comprendre que la crédibilité des institutions démocratiques n’est possible que lorsqu’ils les respecteront. Si nos institutions fonctionnent dans la transparence et dans une objectivité indéniable, nous pouvons nous rassurer que toute forme d’élection sera crédible et acceptable de tous. C’est la garantie pour nous d’éviter les litiges entre les différentes forces politiques sociales», peut-on lire.
L’auteur déplore aussi l’inattention des partis politiques à la question de formation politique des militants. Pour lui, des telles carences seraient à la base des agitations ethnocentristes, régionalistes, sans fondement raisonnable.
Dans un autre chapitre consacré à l’intégration africaine, Abdoulaye Idrissa James traite des avancées fortes à consolider pour une Afrique meilleure pour les générations à venir. Il évoque notamment, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) qui permettra à l’Afrique d’avoir un vaste réseau commercial à même de booster l’économie du continent. Les jeunes du continent se doivent aussi d’être acteurs et s’approprier cette vision d’intégration.
Il faut souligner que les partis politiques sont des acteurs de stabilité et d’instabilité dans toute démocratie. Il est alors nécessairement important de préparer les jeunes à mieux comprendre les enjeux de la consolidation de la paix et à intégrer dignement la politique avec patriotisme comme valeur partagée.
‘’Camarades’’, c’est le titre du nouveau roman d’Adamou Idé, écrivain nigérien. Edité en 2021 par Les éditions Flamboyant et Communication, ’’Camarades’’ raconte l’histoire d’un jeune fonctionnaire issu de la classe populaire (une famille paysanne) qui après l’obtention de ses diplômes a décidé de mettre ses compétences au profit des paysans. A travers ce roman, l’auteur dresse aussi le portrait de la société nigérienne, malade, où les mœurs politiques ont perverti certaines normes sociales comme l’honnêteté, l’intégrité, la loyauté.
Le personnage principal du roman est Halidou Abdou alias Jirmey, jeune ingénieur agronome, intègre, plein de bonnes intentions et engagé à apporter sa contribution pour l’amélioration du secteur agricole. Ce qui est normal, ce d’autant plus qu’il est lui-même un fils de paysan. Très apprécié des producteurs rizicoles Jirmey a frappé dans l’œil du ministre Bounama qui a vu, à travers ce cadre compétent et intègre, l’occasion encore d’assouvir sa cupidité, son désir insatiable de soutirer de l’argent des caisses de l’Etat. Il le fait coopter dans le parti et le nomme à la tête d’une grosse société d’Etat : Caisse Nationale Agricole (CANA)
Il parle des conditions de vie des fonctionnaires honnêtes et intègres (comme Jirmey, et son prédécesseur à la tête de la CANA le nommé Taher Illiassou alias Gorzo, enseignant chercheur de son état), qui sont assaillis par les mêmes difficultés sociales que la majorité de leurs concitoyens.
Et à côté d’eux, évoluent tous ces fonctionnaires ripoux, des hauts responsables politiques corrompus (comme le ministre Bounama) et autres parasites sans grande qualification qui vivent comme des pachas (Garba, rabatteur, homme de main, coursier ensuite devenu directeur des ressources d’une grosse boîte (la CANA).
Le roman traite aussi de la connivence entre ces hauts commis de l’Etat et des commerçants véreux sous le parapluie du parti pour siphonner les fonds publics destinés à des secteurs aussi vitaux que l’agriculture dans un pays où les crises alimentaires et nutritionnelles sont récurrentes. La carte du parti plutôt que la compétence et la probité comme principale élément de l’ascension professionnelle et sociale. Marchés publics de complaisance
souvent mal ou pas du tout exécutés, surfacturation, retro-commissions, telles sont entre autres procédés qu’utilisent les hauts responsables politiques et leurs complices opérateurs économiques véreux sans scrupule comme Kallam Abdou alias Yamaizé, autre personnage central du roman.
Ces combines qui vident les caisses de l’Etat se font aussi souvent avec quelques toubabs ayant leurs entrées dans la haute sphère politique comme ce monsieur Dubois, ami de longue date du ministre Bounama.
Tentations, ascensions fulgurantes, mais aussi déchéance inattendue font partie de la trame de ce roman de Adamou Idé. Si le nommé Gorzo a été déchu de son poste du DG de la CANA pour avoir refusé de marcher dans la combine entre le ministre Bounama et son ami commerçant Yamaizé, ce ne fut pas le cas du ministre Bounama qui a connu une faim tragique. En effet, à la suite d’une suite violente dispute pour le partage d’une retro-commission offerte par M. Dubois et d’une suspicion de fuite sur une affaire de mœurs impliquant Yamaizé, le ministre Bounama fut démis de ces fonctions. Petit à petit, toute sa fortune amassée sur du faux (corruption, détournement de deniers publics ; il devient la risée de la société et fit la dure expérience des réalités (plus des difficultés) sociales que vivent ses concitoyens mais qu’il ne percevait pas lorsqu’il était dans les grâces du pouvoir. Alors qu’il se rendait dans une boulangerie pour acheter du pain, il fut renversé par un motocycliste dans l’obscurité à cause des coupures intempestives du courant électrique qui plongent la capitale dans l’obscurité. Il mourut ainsi comme un clochard, on y trouva 300 F dans sa main. Triste fin pour un gars qui avait tout.
Enfin, à côté de la problématique de fond que traite l’auteur, le livre ‘’Camarades’’ parle par endroit des scènes de la vie quotidienne de la grande masse des Nigériens : problèmes de loyer, situation des centres de santé, la question de l’insalubrité, les cérémonies de baptême et de mariage, l’animation du petit marché et du grand marché, sans oublier les histoires de mœurs, des réseaux sociaux et la vie privée, le chômage des jeunes qui les réduit à du bétail électoral qu’on peut conduire n’importe où avec quelques jetons pour le fameux ‘’Attayo’’ (ou thé). Ce qui donne un attrait irrésistible à ce livre et une facilité de lecture pour les amoureux de la lecture. ‘’Camarades’’ est un livre qu’il faut absolument lire.
Face à la pandémie Covid 19, beaucoup d’artistes nigériens ont décidé de mettre leur créativité artistique au service de la lutte contre cette maladie terrible. C’est ainsi qu’un groupe de quinze (15) danseurs du collectif des danseurs du Niger mène des actions de sensibilisation à travers la danse avec comme objectif phare : alerter sur les dangers liés à la pandémie. Ils ont produit une vidéo de danse chorégraphique qui fait le tour sur la toile depuis dimanche 26 avril.
Le coronavirus «est une affaire de tous, nous devons nous unir pour bouter cette maladie hors du Niger», a dit Joel Moulaye, promoteur du festival "Takarawa" initiateur du projet de cette danse chorégraphique. Selon lui, les artistes se sont organisés et mobilisés en un collectif pour apporter leur contribution dans le combat que mènent les autorités et les agents de santé limiter, voire stopper la propagation de la maladie et sauver ainsi des vies. Il s’agit pour le collectif de sensibiliser les populations, surtout certaines couches qui se croiraient hors de danger.
Dans le clip réalisé à cet effet et diffusé sur la toile, on peut voir les quinze danseurs vêtus en blouse blanche ou en uniforme des Forces de Défense et de sécurités exécuter des gestes simples et fabuleux, des pas de danse monotones, minutieusement travaillés, pour montrer la gravité de la situation sanitaire dans le monde et au Niger. Ils transmettent ainsi des messages interpellateurs, consciencieux à certaines personnes sceptiques. Ces jeunes danseurs encouragent la population à respecter les mesures barrières. Des mimiques qui veulent tout simplement dire «Lavez vos mains avec de l’eau et du savon ou un gel désinfectant, éternuez ou toussez dans le pli du coude. Aussi, si ce n’est pas important, restez chez vous, si vous sortez, portez un cache nez, un masque ; ne vous serez pas les mains, respectez la distanciation de 1 mètre entre vous si vous êtes à deux ou à plusieurs personnes».
La lutte traditionnelle est une activité sportive et culturelle complexe. Le Kirari ou l’art de lancer des défis aux adversaires est partie intégrante de la lutte traditionnelle. C’est un aspect important qui offre à la lutte toute sa beauté. Dans les arènes, certains lutteurs sont connus grâce à leur manière de provoquer à travers le kirari, tandis que d’autres sont prêts à relever les défis.
Depuis quelques années, le concours de Kirari est organisé au cours des compétitions du Sabre national afin de réintégrer cette valeur culturelle dans les arènes et redorer l’image de la lutte avec toutes ses vastes richesses culturelles. En parlant de Kirari, les amateurs de la lutte traditionnelle connaissent sa pertinence et son importance. Hafizou Hassan est sacré deux années consécutives, premier du concours de Kirari. Il s’est imposé grâce à ses mélodies et à son style provocateur répondant aux attentes des spectateurs et du jury. Il est cohérent et pertinent dans l’agencement de ses mots. Il sait quand et comment tenir en haleine le public.
En effet, il est âgé de 24 ans et issu du village de Tondika près de Tara dans le département de Gaya, région de Dosso. Il a rejoint l’écurie de Tillabéri dans l’espoir de briller dans l’aire de combat, pourtant son talent se trouve plus dans l’art de lancer des défis que dans le combat. Hafizou a noué son amour pour la lutte traditionnelle au temps glorieux de Balla Harouna qu’il appréciait. Après avoir été détecté par les sages du village grâce à son courage dans le combat et son talent, il a été demandé de suspendre toutes ses activités et se consacrer à la lutte. Il a indiqué avoir participé à la 38e édition du Sabre national qui s’est déroulée du 25 décembre 2016 au 3 janvier 2017 à Tahoua et par la même occasion, il a représenté la région de Tillabéri au concours de Kirari. Lors de cette édition, il a été classé 2e derrière le candidat de Tahoua. En 2018 à la 39e édition du Sabre National qui s’est tenue à Zinder, il a également remporté la 2e place, tandis qu’en 2019 à Tillabéry, il a occupé la première place. Cette année aussi, il vient de décrocher la première place et affirme sa suprématie.
Agé aujourd’hui de 25 ans, Mahamadou Soumana Issa est un jeune nigérien aux talents multiples. Il est à la fois mannequin, acteur et humoriste. C’est un jeune qui, à travers ses activités, a su se faire une place dans la mode, le cinéma et la comédie. Grâce à sa persévérance et à sa détermination, il arrive à se faire connaitre et s’imposer dans le milieu des talents nigériens.
Né le 4 septembre 1995 à Niamey, Mahamadou Soumana Issa a fait son cycle primaire à l’école Cours-Voltaire de Niamey où il a obtenu son certificat de fin d’études du premier degré (CFEPD). Il a poursuivi ses études à l’école l’Eau Vive de Niamey où il obtint son Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) et son Baccalauréat scientifique, série D.
Mahamadou Soumana Issa a commencé sa carrière de mannequin en novembre 2017. C’est une profession qui l’intéresse beaucoup. « J’étais sans boulot et je voulais pratiquer une activité me permettant de gagner de l’argent. J’ai toujours été fasciné par la scène et le podium, la prestance et la démarche des mannequins. Ça m’a captivé et j’ai décidé de me lancer», a-t-il déclaré.
Grâce à sa motivation et à sa détermination, il a réussi à se faire accepter lors d’un casting, «Niamey Fashion Week », organisé par Roufaye Touré. Suite à ce défilé qui est d’ailleurs sa première prestation, il a réussi à séduire le jury de cet évènement et la promotrice de l’évènement, Mme Donnazara. Ce succès lui a permis de rencontrer et de travailler avec d’autres mannequins, nationaux et étrangers. Avec le soutien de sa famille, il décide de persévérer dans cette aventure. C’est ainsi qu’il a eu à participer à d’autres défilés comme celui de vernissage de la marque MAB, à celui d’Omaris Fashion Night et au concours Top Model FIMA en 2018, etc.
Après l’obtention de sa Licence en Physique au Maroc, Mahamadou Soumana Issa s’est envolé pour le Canada où il vit actuellement dans le but de terminer ses études en génie mécatronique à l’UQTR-Université du Québec à Trois Rivières et continuer sa carrière de mannequin. « J’ai rencontré beaucoup de difficultés car être mannequin est mal vu dans notre société et je ne gagnais pas suffisamment. Je voulais aller plus loin et me faire connaitre sur l’échelle internationale. Etant ici dans le cadre de mes études, j’ai continué mon activité, je gagne plus et j’arrive à tisser beaucoup de relations », dit-il.
En avril 2019, il a été repéré par une agence de mannequinat nommé EMA models au Québec (Canada). Grâce à son talent, il a signé un contrat de deux (2) ans renouvelables avec cette agence et a signé des contrats de publicité avec d’autres agences. Il a rencontré de grandes icônes de la mode d’ailleurs grâce à cette activité. « J’ai eu l’honneur de rencontrer beaucoup de mannequins internationaux et surtout de grandes icônes de la mode comme Alphadi du Niger, Mark Antoine du Québec, etc. », a-t-il souligné.
Ayant peu de revenus, il décida de se lancer dans le cinéma. Chemin faisant, il réussit à obtenir et jouer un rôle de dealer de drogue sous le pseudonyme de « Alino » dans la série ‘’Niamey’’ qui a connu un énorme succès et diffusé sur les chaînes Canal+. Après son rôle dans cette série, il décide de se faire plus connaitre à travers les réseaux sociaux en partageant des vidéos drôles. « Dès ma tendre enfance, j’adorais faire rire les autres à travers des sketchs, des anecdotes. J’ai décidé de me servir de ce don pour égayer les autres et tout a commencé à partir de là », a-t-il avoué.
Mahamadou Soumana Issa a débuté sa carrière de comédien en août 2019 avec la création de sa page Facebook et il s’est lancé dans ce domaine avec la compagnie de HARAKA Comedy Club sous le nom de ‘’Président Alino’’. Son intégration dans ce milieu lui a permis de faire des sketchs et du « stand up » au côté des jeunes humoristes comme Wanousky, DJ Oustaz, Abdoul, El Polo Loco, etc. Il a également animé plusieurs évènements du club et a remporté des concours organisés sur Facebook pour désigner le meilleur comédien de Niamey.
Actuellement, Mahamadou Soumana Issa, plus connu sous le nom de Président Alino sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Youtube, Twitter), est devenu un grand influenceur et arrive à toucher un grand public en général et les jeunes nigériens en particulier malgré la distance qui le sépare de son pays natal.
Le jeune artiste a fini par donner des conseils surtout à la jeunesse de son pays. « Le message que je lance aujourd’hui aux jeunes qui veulent entreprendre une activité, c’est de se lancer sans aucune hésitation car toute activité est porteuse de difficultés et ce sont ces difficultés qui nous rendent plus forts et qui font de nous des hommes courageux», confie-t-il.
Par Massaouda Abdou Ibrahim (Stagiaire)
04 septembre 2020 Source : http://www.lesahel.org/
Malik Alghamadou Farouk est né en 1947 à Azelig, dans le département de Tchintabaraden. Confié à son oncle, il fréquenta l'école coranique à partir de 1960 auprès d’un certain Alhaji Ghousman, qui lui enseigna les préceptes de l’islam. En 1972, Malik commence à travailler comme maçon dans le département d’Arlit, avant de devenir par la suite employé de la compagnie minière d'Akouta (COMINAK). Dans son enfance, il était déjà passionné de l’écriture tamasheq. A la retraite depuis plus d’une décennie, marié et père de 8 enfants, Malik se consacre à la poésie et au conte en langue et participe à l'encadrement de la jeunesse à Tahoua et à Arlit, dans ce sens.
Malik est auteur de nombreux textes en hausa et en tamasheq. Les poèmes et contes tamasheq de Malik sont reproduits aujourd’hui, en livres, en alphabet tifinagh et toujours accompagnés d'une traduction française. Le conteur était au festival Kel Tamasheq organisé à Balleyara du 8 au 9 janvier 2022.
Sa carrière d’auteur a débuté, suite à sa rencontre avec Dr Hamada Alhamid de l’INDRAP et Dr Alhad de l’UNESCO. «Ils m’ont proposé de rassembler mes écrits pour en faire des livres avec des traductions. Ce sont eux qui traduisent en français mes contes et poèmes», confie Malik, au sortir de sa prestation à l’ouverture du festival Kel Tamasheq à Balleyara. Il a à son actif trois livres édités par l’Institut national de documentation, de recherche et d’animation pédagogique (INDRAP).
Sur la table de son stand au festival, Malik a exposé des exemplaires de ses deux ouvrages : «Les Contes Kel Tamasheq» et «Le Trésor Kel Tamasheq». En effet, ces livres viennent juste de paraitre et sont à la disposition du public nigérien en général et de la jeunesse touareg en particulier. «Mes contes sont ceux racontés oralement par nos ancêtres, génération après génération», indique Malik.
En poème, ses vers sont thématiques et s’adressent surtout à la jeunesse. Dans l’un de ses textes il compare l’homme ignorant à l’âne, prônant l’importance du savoir contre l’ignorance. La paresse, l’hygiène, l’apprentissage, et le respect des ainés sont entre autres les sujets qui l’ont inspiré le plus. «C’est la première fois que je présente mes livres», dit-il.
«Le conte fait sortir de l’ennui. Tu apprends des histoires, certes fictives, mais très instructives et souvent marrantes. Il y’a toujours une leçon à tirer», estime le poète conteur. Le vieil homme de 74 ans est venu au festival Kel Tamasheq à Balleyara en compagnie de quatre amis, ses petits-fils.
Mohamed Yassine Lourwanou Yankourori est un des stylistes modélistes les plus reconnus dans la capitale économique du Niger. Née le 20 Septembre 1988 à Maradi, il a fréquenté l’école mission, puis le CSP Dan Koulodo dans cette ville. Après ce parcours académique sanctionné par une licence en Communication des Entreprises, Mohamed Yassine n’a pas hésité à s’inscrire dans le centre de formation ANNOUR d’où il est sorti couturier professionnel.
«J’ai intégré ce centre de formation juste après ma licence en 2021 où je me suis fait former pendant 6 mois», confie-t-il. Passionné de la couture et de la mode depuis l’enfance, Mohamed a décidé de se lancer dans ce domaine pour réaliser son rêve. « Après ma licence, j’ai eu à passer d’innombrable stages qui, malheureusement ne m’ont pas permis d’être stable financièrement. C’est ce qui m’a encore motivé à me lancer dans l’entrepreneuriat surtout dans le domaine de la couture », témoigne-t-il.
Mohamed Yassine a créé sa propre marque de style dénommée Yankourori Couture.
Cette marque porte sur la couture, la confection des bonnets et la mode. « Tout récemment, j’ai eu l’honneur d’organiser le tout premier défilé de mode d’un styliste au KSG Plaza de Maradi », affirme-t-il avec fierté.
Il fait montre d’exigence concernant la matière d’œuvre utilisée ainsi que dans le professionnalisme pour fournir une marque de très haute qualité à la clientèle.
« Nous faisons la couture des grands boubous : simple, broderie à la machine et à la main, la broderie des bonnets pour les hommes, les costumes, les coutures de bazins pour les femmes et ainsi que des styles de création à la demande du client », précise-t-il. Les prestations chez Yankourori sont le plus souvent liées au modèle et styles choisis par le client. Les prix varient de 4000 FCFA à 250.000 FCFA si le client décide de payer toutes les matières premières avec chez lui.
Mohamed Yacine dispose d’un atelier de couture et d’une boutique pour la commercialisation des articles comme les bazins, les tissus, les prêts à porter, les chaussures, les manchettes, etc… « Mon atelier ainsi que ma boutique se situent en plein centre-ville de Maradi. J’ai eu à former plus de 30 jeunes qui actuellement ont leurs propres entreprises. Actuellement je dispose de 11 employés qui travaillent comme apprentis ».
Le plus grand problème dans la bonne marche de Yankourori couture est la gestion des employés et souvent aussi de la clientèle. « Mes débuts étaient marqués par des difficultés liés au financement, mais j’ai eu des appuis avec mes parents auxquels je dois tout », confie-t-il.
Aussi, Mohamed Yassine lance un appel à l’endroit des jeunes en général et surtout des diplômés à entreprendre parce que l’Etat ne peut pas assurer à tous un emploi : la jeunesse doit entreprendre afin d’être indépendante.
Ces dernières années, les jeunes filles et femmes de Niamey optent plus pour les petites tresses traditionnelles sans mèches à défaut des tresses dites ‘’gros grains’’ qui sont faites avec des mèches. Ce sont des tresses faciles à réaliser, prennent environ deux heures d’horloge pour les tresseuses. Elles ont l’avantage de s’entretenir facilement et de ne causer aucun dommage sur le cuir chevelu si sensible. Les professionnelles de ces genres de tresses ont pignon sur rue et ne chôment pas car des petites filles aux grandes dames, toutes en demandent.
Pour faire ces tresses, il faut selon les spécialistes, se laver la tête avec du shampoing, ensuite essuyer avec une serviette propre, être sous casque pendant au moins dix à quinze minutes pour le séchage selon la taille des cheveux. Il faut ensuite bien peigner les cheveux et appliquer la pommade de façon légère pour les rendre plus malléables. Les modèles peuvent être sous forme de trace des raies en zigzag, en ligne droite ou en courbe. Le travail demande de l’application et de la concentration chez les tresseuses. Plus les tresses sont petites, plus cela exige du temps et de l’énergie non seulement pour les faires et même pour les défaire. Cela peut prendre presque toute une journée. Il est plus facile de faire ce genre de tresses que de les défaire.
Agé seulement de 17 ans, Mohamed Shérif Ibrahim Ousmane a remporté le 2ème prix de la première édition du concours d’écriture «Plumes utiles» organisée par l’Université Swiss Umef de Niamey pour sa nouvelle intitulée ‘’L’écume des flammes’’. Ce jeune écrivain ressent une sensation de joie immense de remporter ce deuxième prix où il y’avait des candidats de taille. Il se réjouit également que ce prix lui soit décerné dans une grande école de la place ou la rigueur est de mise.
A l’issue de cette première édition du concours littéraire ‘’Plumes utiles’’ avec pour thème «le Niger que nous voulons», le jury très enthousiaste a attribué le deuxième prix à ce jeune nouvelliste. Le vernissage de l'ouvrage a eu lieu le 29 Janvier 2022 à Africa Hall de Niamey. Elève en seconde scientifique au Lycée Tayamana, ainé d’une fratrie de cinq enfants et amoureux de la lecture depuis qu’il avait neuf ans, Mohamed Shérif Ibrahim Ousmane confie que les éléments déclencheurs qui l’ont motivé à écrire sont les inégalités, les injustices et la corruption qui sévissent presque un peu partout y compris dans les établissements scolaires.
Dans cette nouvelle qui émerveilla plus d’un, il raconte la vie à l’école, dénonçant des inégalités sociales entre les enfants des riches et ceux des pauvres, avec comme titre ‘’Misère héréditaire’’. Tout en détaillant un aspect lié à l’injustice et la corruption à outrance qui sévit dans certains établissements scolaires. Bénéficiaire de plusieurs bourses de formations et des stages de perfectionnement en leadership, en art oratoire, en écrit professionnel et une participation à un atelier d’écriture avec la maison d’éditions ‘’Plumes au Service de la Société’ ont forgé ce jeune écrivain.
‘’Tout se trouve dans la lecture» aimait–il dire. Il ne peut pas y être autrement avec des bibliothèques bien fournies au lycée Tayamana qu’il fréquente. Ce très jeune écrivain vit de cet amour qu’il voue à la lecture et à la littérature africaine en générale et la littérature nigérienne en particulier. Tout petit, il lisait des livres de Boubou Hama, Camara Laye, Léopold Sedar Senghor, Nazi Boni, etc.
Son premier ouvrage ‘’L’écume des flammes’’ est tiré d’une histoire réelle. «J’ai juste changé les noms avec l’accord du principal acteur, qui est un ami à moi, il était très brillant à l’époque, mais il n’a pas pu terminer ses études par négligence. Au collège, il était beau, fils à papa et faisait l’objet de convoitises, tout le monde l’aimait, naturellement les filles lui déclaraient leur amour. Je l’ai nommé Faade et sa petite amie Fadila. Ils étaient presque tout le temps ensemble, un amour idyllique qu’on ne voit que dans les films alors que la réalité est toute autre dans notre pays. Lorsque les responsables de l’établissement l’ont su ils ont convoqué les parents de ces derniers et d’avertissement en avertissement, ils ont fini par les renvoyer. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, mon ami a perdu son papa qui lui payait les frais de scolarité. Par négligence et par ignorance, mon ami se retrouva au chômage», explique Mohamed. Cet ouvrage, c’est pour interpeller ses jeunes frères et sœurs à étudier et à donner le meilleur d’eux-mêmes. «Il y’a un temps pour tout dans la vie. L’amour scolaire, il faut l’éviter au maximum parce qui’il a des conséquences négatives sur les études», estime-t-il.
En s’adonnant à l'écriture, plusieurs raisons le guidaient notamment l'amour pour l'art, faire la fierté de ses parents et de sa Nation selon ses propres mots. Ses moments de détente sont les seuls moments où il écrit pour libérer ses passions. «J'ose dire ce que j'inhume en mon fort intérieur. Les difficultés j'en ai eu beaucoup et bizarrement ça m'a aidé à donner le meilleur de moi et à me surpasser. Et je continuerai parce que je me fie à mon instinct. J'ai l'intuition pour la chose», a laissé entendre le jeune écrivain.
L'âge bonifie certes le talent de surcroît avec un travail. Le talent n'est pas fonction de l'âge. De nombreux écrivains sont très jeunes : Jean Batiste Poquelin dit Molière, Camus en sont des belles illustrations. Les obstacles, selon Mohamed Chérif, on en rencontre presque chaque jour. «Rien n’est facile dans la vie. Il faut d’abord connaitre ses réalités du terrain, le milieu du circuit littéraire, avoir des gens qui sont dans le domaine. Mais tout le problème réside dans l’Edition. Les coûts d’éditions sont souvent exorbitants. La maison d’édition Plume au Service de la Société (PSS) a été là pour nous, nous les jeunes écrivains. Elle a beaucoup fait pour moi, l’infographie, la maquette. Elle a pris tout cela en charge. Je ne cesse de les remercier», affirme Mohamed Chérif.
Pour ce jeune écrivain, la littérature nigérienne se porte bien. Il faut, estime-t-il, croire aux jeunes talents qui émergent et qui seront, sous peu, aguerris à l’exemple de Boubou Hama, Abdoulaye Mamani, Adamou Idé, Idé Oumarou, Amadou Ousmane, André Salifou. Mohamed Chérif envisage de produire davantage des textes d’expression poétique et de mettre en place des projets concrets qui concernent la jeunesse.
Il est l’un des lauréats le plus jeune du prix dont les résultats ont été dévoilés le 12 septembre dernier. Mohamed Shérif Ibrahim Ousmane a eu le 2ème prix de la première édition du concours d’écriture. « plûmes utiles ». Né le 9 novembre 2005 dans un camp militaire à Madawella (Agadez), il vient d’avoir son BEPC au Collège Tayamana de Niamey. Nous avions voulu en savoir plus sur ce très jeune écrivain qui veut vivre de sa passion au sein d’une jeunesse oisive et en déperdition scolaire. Son amour pour l’écriture vient de la lecture des livres qu’il lisait depuis sa tendre enfance. La passion pour la lecture ne le quitte point. Il lit et relit des classiques de la littérature africaine comme Boubou Hama, Camara Laye, Léopold Sedar Senghor, Sembene Ousmane, Nazi Boni…
C’est tout petit déjà qu’il a pris plaisir à lire et à connaitre le sens de certains mots. En lisant, Mohamed Cherif avait toujours à ses côtés un dictionnaire qui lui permet de comprendre les mots dont il ignore le sens. Sur des bouts de papier, il écrivait méticuleusement des petites histoires de quelques phrases, des nouvelles qu’il imaginait. Et sur les conseils avisés de ses encadreurs et de ses parents, shérif décida de se porter candidat au concours de la première édition du concours littéraire ‘’ plûmes utiles’’ avec pour thème « le Niger que nous voulons » à l’Université Swiss Umef de Niamey. Le jury était enthousiaste par son livre et lui attribua la place de deuxième prix. Dans cette nouvelle qui émerveilla plus d’un, il raconta la vie à l’école, dénonçant des inégalités sociales qu’il y’a entre les enfants des riches et ceux des pauvres, avec comme titre ‘’misère héréditaire’’. ‘’ J’ai évoqué avec force les détails d’un aspect lié à l’injustice qui sévit dans certains établissements scolaires ; des parents qui corrompent des enseignants pour qu’ils gonflent les notes de leurs enfants. Et nous qui sommes issus des parents pauvres nous souffrons pour étudier, nous n’avons pas les places que nous méritons. Elève au CSP Tayamana, j’avais concouru avec des étudiants et j’ai eu le deuxième prix. Avec ce prix, j’ai bénéficié de bourses de formation qui vont beaucoup me forger. Des bourses de formation et des stages de perfectionnement en leadership, en art oratoire, en écrit professionnel et une participation à un atelier d’écriture avec la maison d’édition ‘’Plûmes au Service de la Société’’
« Le fait d’être déjà lauréat à mon jeune âge me permet de rêver grand et de m’intéresser véritablement à ce métier d’écrivain qui, au Niger peine à se développer. Bien qu’il est difficile d’en vivre, juste je me dis qu’il ne faut rien forcer et tout vient au moment opportun à qui sait attendre » dit-il avec assurance.
Mon inspiration vient de ma maman
Tout se trouve dans la lecture. Au primaire déjà, il s’exprimait bien en français. Est-ce parce qu’il a fréquenté des écoles de référence ou bien la rigueur est le fil conducteur. Il prend tout son temps à fouiller les bibliothèques bien fournies. La lecture était devenue son sport favori. « Je lisais tout ce qui me tombait sous la main. Je ne peux citer le nombre d’ouvrages d’écrivains africains que j’ai eu à lire. Mais ce qui m’a véritablement poussé surtout à écrire, c’est en 2018, à l’époque, je faisais la classe de 5ème, et ma maman étant passionnée elle-même de la lecture, avait un journal intime, dans lequel elle a commencé à raconter une histoire qu’elle a intitulée ‘’ traversée noire du désert’’. L’histoire est d’autant plus réelle parce que mon papa étant militaire, nous avions été affectés à Dirkou (Agadez). Ils se sont perdus en plein désert. Et ma maman voulait parler de cette terrible randonnée, qu’elle n’a pas pu terminer par manque de temps. J’ai promis que je serai écrivain rien que pour achever cette histoire qui lui tient tant à cœur » se rappelle-t-il.
Parlant de son ouvrage qui peine à être édité ‘’l’écume des flammes’’ c’est une histoire réelle. J’ai juste changé les noms avec l’accord du principal auteur, qui est un ami à moi. Il était très brillant à l’époque, mais il n’a pas pu terminer ses études par négligence. Au collège, il était beau, fils à papa et faisait l’objet de convoitises. A l’école, toutes les filles l’aimaient et elles n’hésitent pas à lui déclarer leur amour. Je l’ai nommé Faade et sa petite amie Fadila. Ils étaient presque tout le temps ensemble, un amour idyllique qu’on ne voit que dans les films, alors que la réalité est toute autre dans notre pays. Lorsque les responsables de l’établissement l’ont su, ils ont convoqué les parents de ces derniers. Malgré les mises en garde de l’école exprimées d’avertissement en avertissement, les deux amoureux ont fait la sourde oreille et continuent leur comportement indécent. Finalement, les responsables ont fini par les renvoyer et comme un malheur n’arrive jamais seul, mon ami a perdu son papa qui lui payait les frais de scolarité. Par négligence et par ignorance, mon ami se retrouva au chômage. Cet ouvrage, c’est pour interpeller mes jeunes frères et sœurs à étudier et à donner le meilleur d’eux-mêmes. Il y’a un temps pour tout dans la vie. L’amour scolaire, il faut l’éviter au maximum parce qu’il a des répercussions négatives sur les performances scolaires. Et c’est l’une des raisons qui nous ferment les portes de la réussite. Alors qu’il n’est un secret pour personne que le futur d’un pays dépend de cette jeunesse. En nombre, la jeunesse nigérienne est importante, et pour cela les choses doivent bouger, il faut juste qu’on travaille au lieu de rester passif autour d’un bol de thé et dans des fadas à longueur de journée. Il faut que notre combat soit utile, lutter contre le chômage, la délinquance juvénile et la déperdition scolaire
Editer un livre, un casse-tête pour les jeunes écrivains
Les obstacles selon Mohamed Shérif, on en rencontre presque chaque jour. Rien n’est facile dans la vie. Il faut d’abord connaitre les réalités du terrain, le cercle littéraire, avoir des gens qui sont dans le domaine pour te tirer vers le haut et à produire quelque chose d’utile. Le système n’est pas aussi facile qu’on le pense, tout le problème réside dans l’Edition. Il faut éditer le livre à un coût souvent exorbitant. D’après lui, se faire éditer dans nos pays est un véritable parcours de combattant. « Le coût élevé qu’il faut débourser est un obstacle majeur pour nous autres. Ecrire pour moi, est une passion, ce n’est pas si difficile d’écrire mais vraiment éditer l’est » dit-il avec insistance avant de préciser « qu’ils sont nombreux ceux qui gardent jalousement les manuscrits dans des armoires, espérant qu’un jour, ils pourront les éditer ». Depuis des mois, pour ne pas dire des années, il a parcouru plusieurs maisons d’Edition et les prix affichés sont nettement élevés par rapport à ses moyens financiers. « Souvent, il faut avoir des dizaines de milliers pour ne pas dire des millions de FCFA pour publier un livre en Afrique et malheureusement au Niger nous ne sommes pas épargnés. La maison d’édition ‘’Plume au Service de la Société’’ (PSS) a été là pour nous, nous les jeunes écrivains. Elle a beaucoup fait pour moi, l’infographie, la maquette, ils ont pris tout cela en charge, ils sont là pour aider les jeunes. Il y’en a d’autres maisons, toutes n’offrent pas cette possibilité aux jeunes. Nous voulons et pouvons écrire, mais quand on parle d’édition c’est là où les problèmes commencent. Rien n’est facile dans la vie, il nous faut des fonds pour faire pleine de choses pour notre pays. Je compte m’investir dans l’écriture et faire sortir le nom du Niger. J’ai eu à travailler dur, à lire, à comprendre certaines choses pour un jour gagner à la sueur de mon front et avec l’aide de Dieu et du soutien de mes parents qui ne m’a jamais fait défaut, j’y parviendrai ». Pour faire avancer un pays, a-t-il expliqué, il faut juste croire à la jeunesse, à cette jeunesse qui regorge du potentiel mais qui est mal exploité. Pour améliorer la visibilité de nos ouvrages, nos maisons d’Edition doivent cesser l’impression surfacturée pour inciter plus les jeunes à créer et pour assurer l’indépendance des auteurs dans notre pays et dans la sous-région.
La littérature nigérienne est riche et variée
La littérature nigérienne se porte bien, foi du jeune écrivain nigérien. Il faut juste croire aux jeunes talents. ‘’Nous sommes jeunes et nous avons le devoir de continuer le combat entamé par nos braves et courageux papas et ainés et qui se sont illustrés dans le domaine à l’exemple de Boubou Hama, Abdoulaye Mamani, Adamou Idé, Idé Oumarou, Amadou Ousmane, André Salifou …, la liste est longue. Mon écrivain modèle, ma référence c’est le grand écrivain historien Boubou Hama auquel je rends un vibrant hommage, j’aime bien et j’admire beaucoup sa plume. Je ne cesse de lire et relire ses ouvrages.
« Un message qui me tient à cœur, c’est à l’endroit de mes frères et sœurs. Nous sommes le socle du développement, nous constituons le présent et l’avenir de notre pays, rien ne peut se faire sans nous. Laissons certaines pratiques malsaines, arrêtons la consommation abusive des stupéfiants, soyons disciplinés, développons le civisme, aimons la patrie. Nous devons travailler jour et nuit pour bâtir ce pays qui nous a tout donné, essayons juste de bien nous former à l’école, soyons sincères et courageux. Travaillons pour le bonheur de nos parents, pour le bonheur de notre pays. conclut- il avec espoir.
Le Musée National Boubou Hama (MNBH) était érigé en 2011, établissement public à caractère administratif (EPA) avant de devenir un établissement public à caractère scientifique, culturel et technique. Soixante (60) ans après, que reste-t-il de cette vitrine de la richesse culturelle et artistique du Niger située au cœur de Niamey et qui comprenait, outre un jardin zoologique, une importante mine de trésor sur le patrimoine culturel, artistique, archéologique, industriel nigérien? Le MNBH accomplit-il toujours convenablement sa mission, donne-t-il encore et toujours le même plaisir de regarder, contempler la nature sauvage de nos jours ? Existe-t-il ces merveilles fauniques, cette flore à couper le souffle aux visiteurs. Le musée est-il ce lieu que tout nigérien souhaite visiter et faire visiter à son hôte ? Voilà autant de questions légitimes à se poser sur ce joyau qui célèbre son jubilé de diamant cette année.
Musée National Boubou Hama, jeudi 15 août 2019, nous sommes à la devanture dudit établissement. Cela fait déjà quatre jours que la fête de l’Aid El Kébir ou fête de la Tabaski est passée, mais l’entrée principale, faisant face au CCFN, grouillait encore d’un beau monde notamment des jeunes et des enfants ainsi que quelques adultes ou parents accompagnant leurs enfants. Il fait un temps doux, les ardents rayons du soleil sahélien peinent à transpercer les nuages pour darder les visiteurs. Les conditions sont tout simplement propices voire idéales à une belle randonnée pédestre dans le musée national Boubou Hama pour contempler ce dont il regorge comme richesse culturelle, artisanale, historique, archéologique, zoologique, forestière dans certains des pavillons d’exposition ainsi que le parc animalier et le jardin botanique. Les éléments de la police nationale, les vigiles sont toujours visibles sur les lieux, y assurant la sécurité. Les percepteurs eux s’affairent à vendre les tickets d’entrée aux visiteurs tandis qu’à quelques encablures d’eux des commerçants occasionnels, (les vendeurs de nourritures, d’eaux et autres petits gadgets) ont installé leurs étals, l’esprit orienté vers les potentiels clients en espérant faire des bonnes affaires. A l’intérieur, l’ambiance est tout aussi bonne. Les visiteurs ont pris d’assaut tous les coins et recoins du musée, serpentant entre les pavillons, les cages ouvertes et couvertes d’animaux et d’oiseaux ou encore les bassins d’hippopotames, les hangars aux dinosaures et le centre artisanal. Tout laisse croire que le musée national Boubou Hama a encore des choses à montrer à ses visiteurs. Cela contrastant l’idée reçue et l’apparence que ce centre est en train de mourir de sa propre mort et qu’il n’a rien à offrir.
Dix ans de carrière musicale dont huit passés au sein du groupe KAIDAN GASKIYA ; une nouvelle carrière solo ; plusieurs mois de travail en coulisse ponctués par la sortie d’un album de 12 titres dénommé ‘’Point Final’’ ; et un grand concert de vernissage au Palais des Congrès, le samedi 28 avril 2018, Safiat, la voix d’or de la chanson nigérienne est de retour sur scène.
C’est en présence du Conseiller technique du ministre de la Renaissance Culturelle et d’un public composé de plusieurs fans et autres mélomanes que la diva de la chanson nigérienne Safiat AMINAMI communément appelé SAFIAT ex-chanteuse du groupe de rap KAIDAN GASKIA 2 a vernis son premier album au palais des congres de Niamey. C’est un album de 12 titres qu’elle a dénommé ‘’Point Final’’, une douzaine de chansons pour dire point final, selon elle, a une certaine carrière qui n’a rien à voir avec la nouvelle. Un point final à l’ancienne Safiat qui évolue désormais dans un nouveau registre avec beaucoup de polyvalence et l’introduction de plusieurs styles musicaux pour ouvrir les portes à une carrière internationale qui d’ailleurs, selon les plus grands connaisseurs de la musique, s’annonce prometteuse. Ce fut deux heures de concert, une première partie en Play back et une seconde en live ont permis à Safiat de livrer le contenu de cet album. Tous les rythmes et sonorités sont présents dans cette livraison qui est une invitation à un voyage musical extraordinaire du hip hop qui est la source de sa musique au soul dance en passant par l’afro beat, la pop musique et autre sonorités africaines. L’artiste a démontré l’immensité de son talent, toute chose qui fait sa différence avec les autres. Ce fut une belle ambiance musicale dont la qualité a séduit les spectateurs. Safiat a tout donné au point de s’étonner elle-même de sa propre prestation. Plusieurs thèmes ont été évoqués dans les chansons contenues dans cet album : des faits de société autour de la famille, la femme et le vécu quotidien. Rien n’a été oublié par celle que les artistes hommes ont si bien surnommé la reine de la musique nigérienne. Ce concert de vernissage a été marqué par le passage en première partie de scène d’autres artistes qui sont venus soutenir la diva.
Très connu, sous le pseudonyme, Boureima Disco, l’artiste chanteur Ibrahim Djibo Mamoudou a mis fin à sa carrière d’artistique. A travers, son groupe, le ‘’Super-Bonkaney’’, Boureima Disco a su véhiculer des messages pendant près d’une vingtaine d’années. L’on retient le titre «Soja» dédiée exclusivement aux FDS. Mais un matin du mois de novembre 2018, ce célèbre artiste de la musique moderne nigérienne avait décidé d’arrêter définitivement le métier de la musique. ‘’Cette décision vient de Dieu et elle est irrévocable’’ a-t-il confié. Après avoir tourné le dos à la musique, Boureima Disco s’intéresse aujourd’hui à autre chose.
Aujourd’hui Boureima Disco, n’accepte aucune sortie en tant qu’artiste, mais plutôt, en tant qu’ancien professionnel de la musique. «Depuis novembre 2018, je me suis éloigné des bruits des instruments de musique, du micro et tout ce qui va avec. Je ne suis plus artiste, tout simplement, parce que, j’ai arrêté le métier de la musique. Je ne fais plus partie des artistes, en conséquence, je ne me prononce plus en tant qu’artiste», a déclaré l’artiste qui reste ferme sur sa décision.
Pour rappel, Boureima Disco a fait ses premiers pas dans le domaine de la musique avec Eric Pantcho. Durant 4 bonnes années, il a occupé plusieurs postes dans le groupe de son maitre, dont le poste de batteur, etc. Fort de cette expérience, Boureima Disco décida de créer son propre Groupe dénommé ‘’Super-Bonkaney’’ en 2001. Et c’est parti pour une belle carrière ! Boureima Disco fait partie des artistes les plus inspirés de sa génération. Il chante pour tout le monde avec beaucoup de pudeur. Le contenu de ses 3 albums à savoir, Gaham Bani (la santé en Zarma), sorti en 2004, ‘’Tchimi’’ (vérité), ‘’Wadou’’ (destin) et plusieurs chansons périphériques, illustrent parfaitement son caractère. Il a des facilités pour créer, composer, chanter, etc. Ainsi, Boureima Disco est connu pour son caractère sobre et poli.
Après les succès enregistrés par ses trois premiers albums, Boureima Disco a mis le paquet et travaillé sérieusement sur le 4ème album. Du coup, l’envie de ranger son micro lui est arrivé. «J’étais sur le point de concrétiser le projet de mon 4ème album quand la décision d’arrêter la musique est venue frapper mon esprit de plein fouet. Pourtant j’étais beaucoup avancé dans ce projet. Je n’ai plus envie de faire de la musique et j’ai arrêté. Les chansons de l’album sont prêtes, mais j’ai refusé de les mettre sur le marché. Certains artistes m’ont approché pour m’encourager à reprendre mes chansons, je leur ai fait don de mes chansons. Certains ont voulu que je les aide à reprendre les chansons, j’ai toujours refusé. Je tiens beaucoup à ma parole. Si je devais continuer à donner des chansons ou assister des artistes, j’allais rester dans ce domaine. Actuellement il y a certains en plein enregistrement au studio, ils m’appellent pour me demander des services, je leur dis modestement que vraiment j’ai arrêté le métier de la musique», explique Boureima Disco.
Les raisons de sa décision
Deux raisons principales ont conduit l’artiste à ranger son micro de son vivant. La première c’est le poids de l’âge et la seconde c’est sa croyance religieuse. «La vieillesse, s’annonce ! Un métier qu’on a exercé pendant toutes ces années, on doit prendre sa retraite de la belle des manières. J’ai tout eu dans la musique et j’ai décidé d’arrêter. Cela fait à peu près 20 ans, que je suis dans ce domaine. Aujourd’hui, j’ai plus de 50 ans. Alors, il est grand temps de penser à autre chose. Je remercie le Bon Dieu de m’avoir permis de saisir plusieurs opportunités en tant qu’artiste» dit-t-il.
Boureima Disco garde des très bonnes relations avec ses anciens collègues artistes. Du reste, au regard de ces relations, beaucoup ont d’ailleurs pensé qu’il ne peut jamais abandonner ce métier qu’il exerçait fièrement. «Par le passé, j’étais une fois en mode silencieux, les gens pensent que j’ai arrêté la musique et après ils m’ont vu avec Mali Yaro. J’ai des très bonnes relations avec les artistes nigériens. On s’appelle, on s’invite, on se rend visite ; seulement quand ils organisent des événements culturels comme ils savent que je ne suis plus dans le mouvement, ils ne m’invitent pas» précise-t-il.
Après la musique….quelle destination ?
L’artiste a trouvé refuge dans le monde des affaires. Il s’inspire d’une de ses propres citations où il dit dans une chanson, «mieux vaut essayer d’entreprendre que de tendre la main». Il est fréquent dans un parc de vente des véhicules (non loin du parc de l’amitié Turc-Niger sur le Boulevard Tanimoune de Niamey. «Ce parc appartient à un de nos patrons. Nous travaillons avec lui et nous essayons d’entreprendre. On achète des véhicules, on revend, etc.», se réjouit l’ancien musicien.
Toutefois, Boureima Disco invite les artistes à travailler pour que chacun puisse marquer son temps et que les artistes essayent de faire parler du Niger à travers leurs œuvres. «Les artistes doivent s’inspirer de la culture nigérienne pour la promouvoir. Je demande pardon à tous les artistes nigériens, mes fans, et surtout ceux qui se sentent indexés à travers, les thématiques que nous abordions en tant qu’artiste», dit Ibrahim Djibo Mamoudou. «J’ai promis de dédier des morceaux à des fans et malheureusement cette promesse est tombée à l’eau avec ma décision d’arrêter de chanter. Je demande pardon à tout ce beau monde. Et merci à tous ceux qui m’ont soutenu», affirme l’ex chanteur.
Avec son style de rap hors du commun, High Man est un artiste évoluant dans le domaine de hip hop. De son nom à l’état civil, Abdoul-Karim Ibrahim alias High Man est une des icônes de la musique contemporaine du Niger.
Nouvel an, nouvel album! C’est dans cet esprit que l’artiste High Man Mbéro vient de mettre à la disposition des amoureux de la musique un album qu’il qualifie de costaud. En effet, cet album intitulé "28-11 CARGO" est composé de 12 titres dont Ma reine ; Marie toi ; Petit frère ; Puissance ; Halila ; Cadenas ; Nisino (version remix), Wayé ; Bakaridja ; etc. Toutes ces chansons de l’album ont leurs particularités. Le morceau phare de "28-11 CARGO" est Bakaridja, un titre que l’artiste a enregistré en futuring avec l’animateur Don-D.
Dans ses chansons, l’artiste appelle, les jeunes à une prise de conscience. Il interpelle les uns et les autres par rapport à la conduite dans la société. Il aborde aussi des sujets qui dominent l’actualité de tous les jours. « Je touche beaucoup la société dans mes compositions. J’invite vraiment les jeunes pour une prise de conscience. Le message que porte cet album mène vers une vie heureuse et paisible. Je souhaite que cet album soit un fil conducteur vers un changement positif pour tous ceux qui vont l’écouter » affirme l’artiste High Man Mbéro.
S’agissant de la qualité et l’originalité de son œuvre, High Man précise que le poids de son album reste toujours indéterminable. "28-11" qui constitue la première partie du nom de l’album fait référence à une date historique (l’arrivée au monde d’un ange) qui touche énormément l’artiste. Et par "Cargo", High Man veut montrer que son album « est tellement costaud qu’il est comparable à un gros porteur (Cargo). Chaque traque dans l’album est comparable à un conteneur et chaque parole est comparable au contenu d’un conteneur de 40 pieds » explique High Man.
« Une histoire révolutionnaire de guitares, de motos, de téléphones portables – et la musique d’une nouvelle génération. » C’est en ces mots que le réalisateur américain Christopher Kirkley décrit son remake ouest-africain de Purple Rain. Akounak Tedalat Taha Tazoughai (communément appelé Akounak), est un long-métrage qui se déroule dans la ville saharienne d’Agadez, au Niger. La rencontre de deux univers qui battent d’un même cœur, ici porté par les mélodies fantastiques du rock du désert.
Après le succès enregistré sur le plan national, le célèbre orchestre moderne nigérien Tal National va à la conquête du monde. Ainsi, pour sa quatrième sortie hors du continent, le groupe musical, que dirige le Directeur artistique et guitariste Hamadel Issoufou Moumouni, dit Almeida, s’est rendu en Amérique du nord et au Canada. A travers des festivals, des shows, des ateliers et des rencontres, Tal National a su séduire le public avec son savoureux mélange de culture nigérienne, de rock ouest-africain et de danses locales. Au total, c’est 11 festivals, une dizaines de show et huit ateliers, dans une dizaine de localités, que les artistes nigériens de ce groupe ont honorés dans les deux vastes pays visités en deux mois. Lors d’une conférence de presse, animée hier 20 août, Almeida a livré à la presse nationale le bilan de leur séjour en Amérique du nord et au Canada.
Durant leur tournée les artistes nigériens de Tal National ont eu l’honneur, le privilège et le plaisir de participer à des grands festivals, comme : ‘‘SUNFEST’’ à London, Cheveland (OHIO), ‘‘Winnipeg Folk Festival’’, Seattle, Canada Vancouver Folk Fest, ‘‘Harison Festival’’, ‘‘Hot Spsing’’, ‘‘Calgary Folk Festival’’, New York Sultan Room, etc. Cette sortie est « la plus grande tournée artistique et culturelle que Tal National a effectuée depuis son existence», selon Hamadel Issoufou Moumim. Face aux journalistes, il a décliné les points forts qui ont marqué cette tournée. «Ces festivals nous permettent également de nous jauger pour voir à quel niveau notre culture se trouve. Nous étions confrontés à des grands artistes talentueux », a précisé M. Almeida. « Depuis l’année passée rappelle-t-il, nous avons dit que nous allons visiter le Canada et les Etats Unis. Cette fois ci, nous avons visé plus gros, nous avons visé les festivals. C’est à travers ces festivals que nous pouvons regarder le Niger dans le miroir sur le plan culturel. Nous avons représenté le Niger dans des concerts de grandes nations», a fièrement indiqué le guitariste. Il a estimé que cette sortie constitue une expérience pour le groupe Tal «Nous devons en tant qu’artistes changer notre manière de voir les choses et notre manière de voir le monde. Le monde, la culture et la musique sont en perpétuelle mutation. Donc après cette tournée, les Nigériens vont sentir un changement dans nos productions et dans nos prochaines prestations » a-t-il rassuré.
A l’état civil, il se nomme Abdou Halidou Maiguizo, mais tout le monde l’appelle John Sofakolley. Une carrière en dents de scie mais un talent indéniable pour celui qui vient de loin et qui participe à des causes humanitaires.
Avant les années 2000, Abdou Halidou Maiguizo était en vue sur la scène musicale nigérienne. Il l’était tant pour son savoir-faire, que pour son engagement et sa créativité. A travers cet art, il a inspiré plus d’un. Il aime jouer de la guitare, un instrument avec lequel il se balade partout, toujours accroché à ses épaules
« Mes parents étaient des exodants qui ne voulaient point que je chante car ne venant pas d’une lignée de griots. Mais à force de chanter et d’imiter les grandes voix musicales, j’ai abandonné les bancs de l’école en classe de 3ème pour me consacrer uniquement à ma passion. Ainsi, de 1974 à 1881, j’étais parti voir mon oncle au Mali pour apprendre les BA.ba de cet art, lui fait de la musique et a su se frayer un chemin dans le monde musical malien. Une fois là-bas, j’étais ’’la bonne à tout faire’’ en ce sens que tous les sales boulots me sont confiés. Je transportais leur matériel de musique, on m’envoyait pour acheter les paquets de cigarettes, des petites choses de moindre importance pour me décourager. Et moi je savais pourquoi je suis là, donc j’acceptais sans broncher et au finish ils ont compris ma témérité et ont commencé à m’apprendre la musique » a souligné l’artiste. Ainsi, il fait ses premiers pas avec les maliens avant de retourner au bercail et là, dans les années 85, il a commencé à fréquenter le Centre de Formation Professionnelle et Technique. « Je partais pour des répétitions et je rends grâce à Allah pour cet apprentissage. Et remercier profondément ceux qui m’ont soutenu et continuent à m’épauler. Merci pour tous ceux qui ont pris de leur temps pour me polir et m’aider dans cette carrière musicale » se réjouit-il.
Après plusieurs années de léthargie, le Concours National de Musique Moderne Nigérienne dénommé « Prix Dan-Gourmou » se tiendra du 19 au 25 octobre 2022 à Tahoua. Cette 11ème édition parrainée par le Premier Ministre, SE. Ouhoumoudou Mahamadou prouve tout l’intérêt que le gouvernement porte au secteur de la culture. Le processus des éliminatoires ont démarré dans toutes les régions.
Initié par les autorités nigériennes en 1986 pour immortaliser la mémoire du célèbre violoniste Dan Gourmou, le mythique auteur de « Mougoun Magani », « Karan Moto», décédé en 1984, le concours national de musique moderne Prix Dan Gourmou a pour objectif d’inciter les jeunes à la recherche et la création musicale, de découvrir et faire la promotion de jeunes talents, de satisfaire la demande d’une jeunesse sans cesse fascinée par la musique moderne, etc.
Prix Dan Gourmou : quel bilan ?
Selon le directeur de la Culture M. Mamane Ibrahim, ce concours a apporté ses fruits et de très bons résultats. Ainsi, le succès de la 1ère édition a poussé le ministère en charge de la culture d’alors d’instituer cet événement en 1987 en tant que concours national qui se déroule à Niamey et l’antre du Centre Culturel Oumarou Ganda ne désemplissait pas de public. Il a fait émerger des talents et graver des noms dans les annales de la musique dont El hadj Taya, Sadou Bori, Moussa Poussi, Sani Aboussa, Mao et le grand Mona.
Le Prix Dan Gourmou, il faut le dire, a permis à chacune des régions du Niger de se doter d’au moins un orchestre, un groupe musical et de solistes. Pour M. Mamane Ibrahim, le bilan des dix (10) précédentes éditions fait ressortir un palmarès élogieux. Ainsi, ce concours a fait connaître des groupes comme Guez band d’Agadez, Azna de l’Ader, Toubal et Akazama de Dosso, Espoir et Dangana de Zinder et a fait prospérer de jeunes groupes de l’époque qui aujourd’hui tiennent le haut des podiums : Yacouba Moumouni, Mali Yaro, Sirfi Star, etc. « L’organisation de ce concours a jeté les bases d’une musique urbaine nigérienne plurielle. Au fil des éditions, le Prix Dan Gourmou s’est affirmé, tant au niveau national que sous régional, comme une des plus grandes manifestations capable de rallier à la fois le goût d’un public avisé et exigeant, aux préoccupations majeures des autorités et des artistes pour l’affirmation d’une musique de qualité et s’inspirant de notre riche patrimoine culturel », a expliqué le directeur de la Culture M. Mamane Ibrahim.
Aujourd’hui, Dan Gourmou est à sa 11ème Edition. Désormais toutes les activités de ce concours se déroulent à Tahoua. Depuis 2007, avec l’organisation de la fête tournante du 18 décembre, le ministère, dans le cadre de la décentralisation des activités artistiques et culturelles, a confié son organisation à la région de Tahoua. L’opinion a relevé l’arrêt de l’organisation de cette activité et a interpellé les autorités. En ce sens, le ministère a dépêché, en mai 2022 une mission préparatoire à Tahoua, terre qui a vu Dan Gourmou naitre, qui a vu naitre Sogolo, Mona, AI Inna Maman, Zabaya Kande, bref terre de culture, pour discuter avec les autorités locales de Tahoua sur la faisabilité de la 11ème édition du Prix Dan Gourmou. Le choix de Tahoua pour accueillir Dan Gourmou est bien réfléchi. Un comité national restreint est à pieds d’œuvre pour appuyer la région hôte. « Cette édition, nous la plaçons sous le signe de relance de l’activité. A travers sa délocalisation à Tahoua le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat l’inscrit dans la nouvelle dynamique voulue par le gouvernement conduit par SE. Ouhoumoudou Mahamadou qui a instruit le ministre en charge de la culture de relancer les activités en régions. Il s’agit de consacrer définitivement Tahoua et dans chacune de nos régions, une activité d’envergure. Une activité capable de mobiliser, d’éduquer et de distraire mais surtout de valoriser notre patrimoine culturel et relancer l’économie de la culture. Il s’agit pour nous de participer au renforcement des capacités des acteurs locaux pour qu’à brève échéance, un circuit de grandes manifestations culturelles se crée, se développe et favorise le tourisme culturel interne et externe. Nous avons un potentiel local qui manque d’un cadre approprié d’expression. Le vœu de notre ministère est que la région de Tahoua puisse s’approprier les acquis du Prix Dan Goumou et qu’elle assure sa pérennité», a notifié le directeur de la Culture M. Mamane Ibrahim.
S’agissant de la programmation, l’organisation affiche un programme riche donnant une place de choix aussi bien aux artistes confirmés qu’aux artistes en herbe. Le règlement intérieur du concours laisse la liberté de choix des thèmes mais un accent particulier est mis sur l’originalité des œuvres en compétition. Il fixe la composition des groupes au concours, la durée des œuvres à présenter et les critères à partir desquels le jury va juger.
Cette 11ème édition est participative et inclusive. Les structures associatives des artistes sont fortement associées en témoigne l’implication effective de l’ANACIMM (Association Nationale des Artistes, Compositeurs et Interprètes de Musique Moderne), le syndicat des métiers de la musique et la fédération nationale des associations artistiques et culturelles.
Cette démarche participative est saluée par le président National de l’ANACIMMM. Oumarou Issoufou dit Pheno. « Nous sommes fortement impliqués dans l’organisation de cette année. Alors qu’habituellement c’est de la figuration que les artistes faisaient. Mais aujourd’hui nous avons en face de nous des hommes qui sont prêts à nous écouter et à comprendre nos doléances. Cette année au niveau de l’ANACIMM nous prenons des décisions à l’organisation et comment faire travailler nos membres adhérents qui sont partout dans les régions » dixit Pheno. Cette année les organisateurs annoncent que le grand Prix sera différent de celui des éditions passées. « Le comité d’organisation est à pieds d’œuvre pour que le groupe bénéficiaire puisse disposer d’une enveloppe consistante mais également d’un kit orchestre le plus complet et performant possible. Une ouverture est faite aux partenaires qui voudraient s’associer à l’événement en attribuant des prix spéciaux ».
Les trentenaires Hassane Adamou Madougou dit Dia One et Kabirou Issa Boubakar connus sous le pseudonyme de Yukon de la formation Block’s Crew font partie de ces rares artistes à être présents sur la scène de la musique urbaine, au Niger. Evoluant dans la musique de variété dans notamment l’Afro-pop et l’Afro-beat, le duo revient en force sur scène cette année avec un triple album en cours, dont une dizaine de titres sortis devenus déjà virales.
Block. S. Crew est connu du public nigérien, suite à son premier album «Talibé», sorti en 2008. Ce fut ensuite, «Mun dawo» qui signifie (en langue haoussa) «Nous sommes de retour», verni dans la salle du palais des congrès de Niamey archicomble, le 7 janvier 2017 et vendu en 5.000 exemplaires, d’après Dia One, l’un des deux membres du groupe. Après cela, «nous avons eu à faire des tournées à Tillabéri, Dosso, Tahoua, Agadez, Zinder et Arlit», indique l’artiste. Cette fois-ci, le duo se déchaine pour un triple album. Du fait que l’un des deux membres de la formation réside en Allemagne, pour des contraintes personnelles, ils ont convenu alors de maintenir le cap de leur carrière commune, a en s’y prennent ainsi, avec l’idée de produire simultanément trois (3) albums. Chacun de son côté fait un (1) en solo et ensemble ils font un 3ème album. «Les trois albums seront présentés à la même date au cours de cette année 2020. Trois (3) titres du duo sont déjà disponibles, tout comme trois de chacun de nous», indique Dia One.
A propos de Block’s Crew
Hassane Adamou Madougou dit Dia One et Kabirou Issa Boubakar connu sous le pseudonyme de Yukon, sont des amis d’enfance, originaires du quartier Liberté de Niamey. Emportés par le mouvement hip hop en vogue dans les années 2000, depuis leur 1er cycle secondaire, les deux amis partagent une brillante carrière musicale. «Nous avons grandi ensemble ici, dans ce quartier, nous étions en classe de 3ème. Ce n’était pas du tout facile vu les contraintes qui nous obligeaient à étudier. Il a fallu après les examens du BEPC pour que nous saisissions les opportunités de prestations qui nous ont permis de faire le tour du Niger. Précisément dans le cadre de Nescafé African Revelation et la de scène ouverte Rap dont nous étions lauréats de la 8ième édition. Notre carrière est partie de là, et depuis lors nous restons scotchés la dessus» confie Dia One.
Mohamed Adguissa dit Moahamed Mai Molo est une star de la musique ‘’Takamba’’ au Niger. Il est l’un des artistes qui se fait distinguer lors des grands événements des nomades, tels que la Cure Salée, le festival Kel Tamasheq, etc. A l’occasion du dernier festival de Kel tamasheq tenu du 8 au 9 janvier 2022 à Balleyara, Mohamed Mai Molo est incontestablement l’artiste qui a le plus marqué le public tout comme à In’gall lors des festivités de l’édition 2021 de la Cure Salée. Agé d’une cinquantaine d’années, marié et père de huit (8) enfants, Mohamed Adguissa est originaire d’Abalak Mai Koumandan où il réside actuellement.
Chétif, toujours caché dans son turban, laissant une partie de ses cheveux visibles, Mohamed Mai Molo a le don extraordinaire de tenir le public en haleine avec sa voix suave et la mélodie perçante de son molo, un instrument de musique traditionnelle à corde. Ce genre de guitare traditionnelle multicorde que joue Mohamed Mai Molo, est l’instrument qui lui a permis de s’imposer au cœur des grands événements. Avec son groupe composé des 6 hommes, Mohamed Mai Molo fait danser le «takamba», un genre musical qui puise ses racines dans la zone de Gao. Cette musique est jouée par les griots tamasheq ainsi que les forgerons, pour célébrer la fin des récoltes, encourager les guerriers de retour de leurs épopées et faire les louanges des familles nobles. «Je suis un artiste qui chante pour les vrais hommes, pas ceux qui s’énervent vite et je ne fréquente pas les mal intentionnés. Je chante souvent pour les FDS pour glorifier leurs bravoures.Je suis l’ami des militaires car depuis des années c’est eux qui protègent la population contre les forces du mal. C’est grâce aux FDS que ce son résonne», a lancé l’artiste.
Le rythme du molo de Mohamed Adguissa et le son des calebasses qui l’accompagne ne laissent personne indifférente. La relation de Mohamed et son ‘’molo’’ est une vielle histoire. Grâce à cette musique Mohamed Mai Molo a visité plusieurs pays notamment le Mali, la France, la Belgique, etc. «J’ai commencé à jouer avec cet instrument au temps du Général Seyni Kountché, mais à l’époque, je ne jouais pas beaucoup car j’étais encore petit. Notre genre de musique est plus répandu au Mali et mon instrument est typiquement du Niger. Il y a le genre de «takamba» qu’on danse avec aisance. Partout où je joue mon molo, les hommes réagissent et se sentent en vrais guerriers. Si tu vois quelqu’un écouter le rythme de cet instrument sans avoir des frissons, c’est que ce dernier, n’est pas un ‘’vrai homme’’ encore moins un leader», affirme Mohamed Mai Molo.
Mohamed Mai Molo fait partie des artistes qui restent encore dans la logique traditionnelle. Il n’a ni manager, ni arrangeur. Tout ce qui l’intéresse, c’est de recevoir des invitations lors des grands événements. Il n’a enregistré aucun son en studio, mais il compte des centaines de morceaux enregistrés de manière archaïque sur des supports d’enregistrements. «Honnêtement, je ne connais pas le nombre exact de mes chansons. Il y a beaucoup de chansons dédiées aux hommes loyaux, les guerriers, les FDS, etc. Il y a aussi des chansons pour les génies», soutient l’artiste.
Malgré toutes les années passées à jouer le ‘’Molo’’, c’est en décembre 2020 lors des campagnes électorales que Mohamed Mai Molo a pris sérieusement conscience de l’importance et de la force de son instrument. C’était à l’occasion d’un meeting auquel l’actuel Président de la République SE. Mohamed Bazoum avait pris part à Abalak. «Ma prestation devant le Président de la République, alors candidat à l’élection présidentielle, était une ouverture pour moi. J’ai vraiment galvanisé le public. Et je reçois régulièrement des invitations lors des grands événements», raconte l’artiste, qui souhaite avoir un manager ou un producteur qui va le produire dans les perspective de vendre son art.
Après avoir lutté pendant des jours contre la maladie, la brillantissime chanteuse nigérienne, Hamsou Garba, est rappelé à Dieu, après une vie dignement accomplie, artistiquement bien remplie. La triste nouvelle avait terrifié les Nigériens qui ne peuvent oublier que ce fut pendant qu’elle était alitée, qu’elle perdait une de ses filles, puis quelques jours après, son mari. C’est juste quelques jours encore que la terrible mort vint la surprendre. C’est donc une grande voix de la musique nigérienne qui s’en est allée, après plusieurs décennies de carrière, laissant derrière elle, un riche répertoire qui laisse aux Nigériens le beau souvenir d’une artiste engagée, responsable et qui a fait le choix de mettre son art au service de causes nobles : le patriotisme et la cohésion nationale, la rigueur avec soi et le respect de l’autre, même dans sa différence.
Les Nigériens qui pleurent sa disparition, depuis l’annonce de son décès ce 5 décembre 2022 vers 3 heures du matin, ne tarissaient pas d’éloges à son endroit, rappelant les talents de la virtuose, saluant son engagement, et sa constance, rêvant, ainsi qu’on peut l’entendre dans ses chansons, d’un Niger unifié, prospère où chaque Nigérien aura sa place.
C’est une perte immense pour le Niger, pour la culture nationale, pour l’univers des artistes nigériens qui reconnaissaient en elle, une pionnière. Elle est donc partie, la grande cantatrice, mais, elle reste encore et toujours parmi nous, par sa voix encore conservée, que les Nigériens, face aux urgences et aux défis qui se posent à la nation, devront encore entendre et écouter avec le même plaisir jamais éteint. Nous pleurons l’artiste, la mère de famille, la femme battante qui avait eu une vie remplie, merveilleusement meublée de l’énergie qui l’a caractérisée sur les podiums où elle exaltait les foules. Elle vivra et vibrera encore en nous car Hamsou n’a pas chanté que pour ses convictions politiques : elle a chanté la nation, sa grandeur, la fierté qu’elle nous donne, à chacun, la diversité d’un Niger qui doit savoir apprécier les différentes couleurs dont il est tissé. C’est pour cela, que partout, au-delà de ses choix partisans, quand la République l’appelle pour faire valoir ses talents au nom de la nation, elle a toujours été là. Sur les réseaux sociaux, sa musique depuis deux jours, vient saluer sa mémoire.
Nous présentons à sa famille, à tous ceux qui l’ont aimée et admirée dans son travail et dans sa vie, ses condoléances les plus émues.
La 4ème édition du concours "Tremplin des Jeunes Talents" du Niger a pris fin, le samedi 22 juin, dernier au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch (CCFN/JR) de Niamey au terme de 8 mois de compétitions. Pour la finale de ce concours, cinq (5) candidats étaient en lice, à savoir, Izak, Chocolaté, Big Abdel, Soum Gakassiney et les deux jeunes du groupe Oster bloc. A l’issue des compétitions c’est Big Abdel qui a remporté le premier prix de cette 4ème édition avec une note de 16,33/20.
"Tremplin des Jeunes Talents" du Niger est un concours de musique urbaine, organisé chaque année à Niamey, par le label associatif, artistique et culturel "Arts Disc Records", sous la direction de M. Abdourahmane Harouna Alias Kiler et plusieurs autres artistes du Niger. Ce concours est un cadre d’accompagnement des artistes en devenir, c’est-à-dire les jeunes artistes. Selon Kiler, l’objectif de ‘’Tremplin des Jeunes Talents’’ est d’une part, de professionnaliser les jeunes artistes et d’autre part, de promouvoir la culture nigérienne à travers la musique.
Pour M. Abdoul-Aziz Issoufou Tiémogo, président du jury de ce concours et membre du label ‘’Arts DiscRecords’’ le tremplin est organisé dans un souci d’initier les jeunes artistes à la musique, de professionnaliser les jeunes musiciens, de leur apprendre la rigueur du travail dans la musique, etc. « Arts Disc Records et ses partenaires, donnent aux jeunes artistes un cadre idéal pour se professionnaliser à travers le Tremplin des Jeunes Talents » a expliqué le président du jury. Le Tremplin des Jeunes Talents participe également à l’éducation et l’éveil des consciences.
A chaque édition, les candidats chantent sur un instrumental bien composé à l’avance. Les artistes chantent en ‘’play-back’’. Mais cette année, les prestations des artistes sont à 100% live. Une façon pour les organisateurs de donner aux candidats la possibilité de découvrir une scène en live, et de s’habituer à des prestations scénique en live. « La particularité principale de cet événement, est l’introduction du live avec des instrumentistes pour accompagner les artistes et leur apprendre déjà comment marche la musique sur les grandes scènes nationale et internationales » explique Kiler.
Le samedi 19 mai dernier a eu lieu, la finale de la première édition, du concours « Miss Littérature Niger 2018 » au Centre Culturel Oumarou Ganda, dans la salle de conférence du Centre des Réseaux de Bibliothèques et de la Lecture Publique. C’est Mlle Ali Firdaoussi, élève en classe de 2nde A au lycée CLAB qui remporté le concours avec une note générale de 19,5/20 et s’adjuge ainsi le titre de Miss Littérature Niger 2018. Mlle Mahamane Alou Arzika Haoua Farida est première dauphine et Mlle Ada Bouda Nadira est deuxième dauphine.
Pour rappel, ce concours a pour but la promotion de la jeune fille scolarisée. Il vise aussi à inciter les jeunes filles collégiennes et lycéennes à la lecture et à l’écriture, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux. Avant ladite épreuve, les candidates ont dû passer deux épreuves, celles écrite et d’art oratoire. L’épreuve de culture générale a été la dernière étape dudit concours avec (13) treize candidates dont (6) du lycée Mariama, (6) du lycée Clab et (1) une du lycée Humanité.
A l’ouverture, la présidente du jury a tenu à remercier la présence des représentants de la direction du Livre et de la Lecture Publique du ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, celle du représentant de l’Ambassade d’Espagne au Niger, de la délégation du Bénin, des représentants des écoles, etc. La présidente du jury a enfin décrit la procédure à suivre pour cette épreuve de Culture générale. Ainsi chaque candidate devra répondre à une question du lot à quatre reprises avec une minute par question (chaque réponse bien donnée comptant pour cinq points). Afin de mieux évaluer les candidates, une rubrique -conduite sur cinq points – a été ajoutée en dehors des questionnaires.
Les salles de théâtre ont cette vocation de réunir des spectateurs face à une représentation théâtrale, inspirée plus ou moins d’un quelconque fait social qui les préoccupe. «En matière de théâtre, effectivement, l’idéal serait de mobiliser, autour de la chose artistique que nous créons, le public et jouer dans nos salles», estime M. Oumarou Aboubacar dit Béto, le directeur de l’association nigérienne Forge Art, une organisation d’artistes-comédiens nigériens, qui offre un espace et un accompagnement pour leur création artistique et leurs spectacles.
Depuis deux ans, l’association de promotion de théâtre de la scène, Forge Art, dispose à la rive droite de Niamey de son propre centre culturel doté de dispositif lumière-sonorisation complet. L’ex Théâtre de l’Arène, qui était précédemment Arène Théâtre avant de devenir l’actuelle Forge-Art est parvenue à asseoir son propre espace 17 ans après sa création (en 2001). «Nous avons pu le faire, grâce à nos fonds propres et l’aide de certains amis et partenaires qui croient à la culture. Le centre dispose d’une scène mobile (podium), installée avec l’appui de l’OIF», confie le directeur de Forge Art. D’après Béto, l’espace Séno a une mission socio-culturelle et éducative. «Nous avons une initiative de formation en continu avant-pendant et après le festival Emergences qui se tient chaque année en novembre depuis 12 ans aujourd’hui», explique-t-il.
Forge Art organise également d’autres ateliers et des spectacles nigériens et étrangers, des tournées, des concerts, y compris d’autres arts vivants de scène qu’accueille l’espace. Aussi, que ce soit dans les écoles primaires, les collèges, les lycées, l’association a des programmes de six mois au bout desquels, chaque école présente une courte pièce de 6 minutes voire 13 minutes.
C'est sa 41e récompense. Cette fois, c'est une étoile, celle de la SCAM (Société civile des auteurs multimédias), qui distingue chaque année les 30 meilleurs films documentaires et les auteurs qui brillent par leur « audace » et par leur « courage ». Aïcha Macky, 35 ans, yeux noirs perçants et gestes graciles, ne boude pas son plaisir. Elle est la seule Africaine à figurer dans le palmarès 2017 des étoiles de la SCAM. Sous son long manteau noir, elle porte une tenue traditionnelle blanche ornée de motifs géométriques oranges et verts : les couleurs du Niger. La jeune femme, originaire de Zinder, s'apprête, ce 4 novembre, à aller à la rencontre de son public à l'occasion du festival Les Étoiles de la Scam au Forum des images à Paris, et à se délecter durant deux jours des films documentaires qu'elle a sélectionnés. La liste est longue. « Je ne sais pas comment je vais faire pour tout voir », sourit-elle.
Trois jours plus tôt, au festival de Blitta au Togo, son film L'arbre sans fruit a remporté le prix de l'intégration. Un succès bienvenu pour celle qui s'est emparée d'un sujet tabou dans son pays : l'infertilité. L'arbre sans fruit, c'est ainsi qu'on désigne les femmes sans enfants au Niger. C'est l'histoire d'Aïcha Macky. Mais ce documentaire de 52 minutes est surtout une histoire de femmes, dans un monde où les hommes peinent à endosser leurs responsabilités quand se pose le problème de l'infertilité dans le couple. Le film nous plonge dans l'intimité de ces femmes. Chez le médecin, chez l'imam, en famille, entre amies. Les longs plans durant lesquels elles s'enveloppent de leurs foulards, face caméra, comme elles se regarderaient dans le miroir, sont saisissants. On peut y lire tout le combat pour rester digne, se tenir droite. « J'ai rencontré des femmes qui m'ont dit qu'elles n'arrivaient plus à marcher normalement car elles ne se sentaient plus femmes », raconte Aïcha Macky, qui a mené des entretiens durant trois ans pour écrire son projet. « Quand je vois mes règles arriver, je considère que c'est un avortement », dit l'une d'elles dans le film. « Quand un être meurt sans descendance, on considère que sa vie n'a pas été accomplie », entend-on plus loin. Rencontre sans détour avec Aïcha Macky, jeune réalisatrice prometteuse.
La cure salée ou le rassemblement annuel des nomades à In’Gall du 14-16 septemebre donne aussi l’occasion aux peulhs bororos ou wabaadé d’organiser le guéréwal ou un hymne dédié à la beauté du corps aussi bien chez l’homme que la femme. Pour l’occasion, les jeunes peulhs, garçons et filles rivalisent par la richesse des habillements et du maquillage dans une débauche de couleurs et de sonorités dont seuls les wabaabé ont le secret. Les hommes, dans la recherche de perfectionnement, donnent libre cours à une créativité débordante dans un goût débridé pour les couleurs vives. Un fond de teint rouge sur le visage, des traits blancs de toutes formes aux contours de la bouche comme pour surligner la blancheur des dents. S’il y a une autre réalisation à laquelle aspire tout bororo, c’est la beauté du corps et de ses proportions, non celle que confèrent un boubou majestueux ou un taguelmoust de prix. Mille ornements différents avec des bijoux , des perles , de plumes d’autruche , des chaînes , des tresses et des bandeaux décorés de cauris .Le corps apprêté de tous les signes de fêtes , les jeunes se réunissent pour un chœur étrange où la même note est chantée interminablement , de façon lancinante .Les jeunes filles demeurées en spectatrices entrent en scène et choisissent le plus beau, l’étalon, celui correspondant à leur idéal. Cette fête est l’occasion des mariages bororos .Le critère de beauté est très important lors cet événement culturel. Plus qu’un spectacle, c’est la réunion d’une race contrainte à vivre disséminée , qui apporte ici une interrogation, inquiète , organise une longue confrontation, non pas tellement entre plusieurs centaines de jeunes gens , qu’entre eux tous et le type physique et moral dont ses ancêtres lui ont transmis l’idéal passionné, croit savoir un chercheur occidental. Selon des sources concordantes, les pasteurs de l’époque dite bovidienne seraient ancêtres des peulhs bororos ou waddabés qui se rencontrent principalement au Niger, Nigéria, Tchad, Cameroun, Centrafrique, Kenya. Cette communauté est assez importante et mène une vie partagée entre la nomadisation et la transhumance. Rebelles à la sédentarisation, et au métissage avec d’autres ethnies ,ils ont conservé un type physique très pur , celui qui détermine leurs critères de beauté : corps mince et droit , le front haut , de grands yeux , de cheveux lisses et des dents d’une blancheur éclatante .Les femmes doivent avoir de belles et parfaites silhouettes . Les waddabés sont les seuls nomades à avoir conservé et pratiqué l’endogamie.
Image d'illustration Les festivités de la 25ème édition de la fête nationale de l'artisanat ont été officiellement lancées dimanche au Village Artisanat de Wadata de Niamey avec la participation de plus de 500 exposants venus du Niger et d'autre pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
C'est le ministre nigérien chargé de l'Artisanat, Mohamed Botto qui a officiellement lancé l'édition 2018 qui a pour thème "La portée du secteur de l'artisanat au Niger à travers ses différents métiers".
"Cette fête s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de développement de l'artisanat dont le Niger s'est dotée en 1992", a-t-il précisé.
Selon le président de la chambre des métiers de l'artisanat du Niger, Ibrahim Moussa, cet événement vise, entre autres, à accroitre la visibilité du secteur de l'artisanat au plan national par l'organisation des expositions de produits artisanaux, susciter la consommation des produits par les Nigériens et les communautés étrangères vivant au Niger, et contribuer à l'amélioration des conditions économiques des artisans.
La 14ème Edition du Festival de l'Aïr, qui vise à faire la promotion du patrimoine culturel du Niger, s'est ouverte vendredi à Iférouane, dans la région d'Agadez (nord), sous le thème "sécurité, développement", a-t-on appris de source officielle.
A cet événement ont pris part des dirigeants du pays, dont Le Premier ministre Brigi Rafini et le président du Parlement, Tinni Ousseini, ainsi que de hauts responsables des institutions et du corps diplomatique dans le pays.
Pendant trois jours, plusieurs activités culturelles, des défilés des ânières, de la fantasia des chameaux, sont prévues au programme. A cela s'ajoute une excursion dans les déserts de l'Aïr et du Ténéré au profit des personnalités invitées afin de leur faire découvrir les potentialités touristiques dont regorge cette partie du pays.
Selon Brigi Rafini, le thème de cette édition a été choisi compte tenu du contexte sécuritaire particulièrement difficile, marqué par "des menaces de sécurité au niveau de certains pays qui nous entourent".
Institué en 2001, le Festival de l'Aïr est un grand rendez-vous touristique et culturel de portée nationale, sous-régionale, régionale et internationale. Il vise à contribuer à la valorisation du patrimoine culturel et touristique, au brassage des populations, au renforcement de l'unité nationale et à la consolidation de la paix et du développement dans cette partie septentrionale du Niger, théâtre de différentes rebellions et de l'insécurité.
Ainsi se présentait Dialba Badjé : « Je suis la mère, le père de la parole », accompagné de son luth à trois cordes.
En tant que grand griot historien des Zarmas, il était l'un des derniers à connaître toutes les généalogies des grandes familles de cette communauté au Niger, près de 300 lignages, et à pouvoir raconter les grandes épopées d'autrefois chez les Songhaïs et Zarmas, dans l'ouest du pays.
Un apprentissage qu'il avait lui-même commencé à l'âge de 7 ans, auprès de son père. Aucun de ses quelque 30 enfants, passés par l'école moderne, n'a en revanche eu le temps de suivre cet apprentissage oral et traditionnel jusqu'au bout. Dialba Badjé n'a donc pas de successeur.
Ces dernières années, il aura pu toutefois transmettre une grande partie de son savoir à une ethnologue suisse, Sandra Bornand, venue recueillir sa parole depuis 1994, quelque 500 heures d'enregistrements qu'elle s'emploie depuis à transcrire en zarma et en français. Toute une mémoire à partager. Sandra Bornand a ainsi réalisé récemment un conte pour enfant disponible sur le site du CNRS, l'histoire du marabout Alfaga Modibadjo.
Notre compatriote Seidik Abba, journaliste-écrivain, ancien rédacteur en chef central à Jeune Afrique, ancien chef du bureau parisien de l’Agence Panapress et actuellement chroniqueur au Monde Afrique, a été honoré, lundi dernier, du trophée du Lauréat 2022, dans la catégorie ‘’Média Leadership Award’’, une distinction décernée par le Rebrainding Africa Forum, basé à Bruxelles (Belgique).
Comme l’a expliqué le jury, ce choix porte sur l’ensemble de sa carrière de 25 ans dans le métier de journaliste et la qualité de ses ouvrages qu’il a publiés. La remise du trophée est annoncée pour la date du 21 octobre 2022 à Bruxelles au cours d’une grande cérémonie qui y sera consacrée.
Réagissant à l’annonce du trophée, M. Seidik Abba a indiqué qu’il accueille cette distinction avec modestie, tout en estimant qu’elle vient ainsi l’encourager dans le travail qu’il a fait jusqu’ici dans les médias, d’abord au Niger, puis sur le plan international dans des médias comme Panapress, Jeune Afrique et Monde Afrique, mais aussi en tant qu’analyste des questions liées à la crise au Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad à travers plusieurs médias. «Cette distinction vient surtout me réconforter dans le travail que je fais au quotidien et sur le fait qu’il n’y a que, le travail qui paie», a-t-il confié. Il a enfin émis le souhait que, son exemple puisse inspirer des jeunes nigériens, voire africains, pour qu’ils gardent confiance en eux-mêmes et qu’ils comprennent que par le travail on peut aller très loin sans passer par des voies détournées.
Ce qui est sûr, c’est que cette distinction, au-delà de la personne de notre confrère Seidik Abba, honore le Niger tout entier, fier de voir un de ses fils s’affirmer sur le plan international dans un domaine aussi difficile que celui des médias où les seuls critères qui comptent demeurent la compétence et le professionnalisme.
Seidik Abba, faut-il le souligner, est une célébrité du monde médiatique très connue en Afrique et en Europe, notamment à travers ses prestations sur les plateaux des télévisions comme France 24 et TV5 Monde, mais aussi sur les antennes de grandes radios parmi lesquelles RFI, BBC et Deutsche Welle, où, il est régulièrement sollicité pour le décryptage de l’actualité africaine.
Le slam devient de plus en plus un moyen d’expression pour les jeunes artistes nigériens. C’est le cas de Nourathou H. Oumarou alias Nourath La Debbo-Slam qui s’impose sur les scènes des spectacles vivants au Niger. Elle a choisi de »slamer » pour se faire entendre et promouvoir les droits des femmes. Avec des mots qu’elle utilise pour soigner les maux, Nourath reste incontestablement l’étoile montante du slam et la reine des rimes et des calembours.
Membre du collectif So’o Niger et de l’association Art Pluriel, Nourath évolue aujourd’hui en carrière solo avec son premier album en chantier dont les premiers titres sont déjà disponibles en avant-goût au grand plaisir des fans.
La Debbo-Slam a fait son premier pas dans le domaine de la culture dès le bas âge par le théâtre, puis la danse, à travers les clubs culturels des écoles et lycées. A l’université de Niamey, en 2014, elle intègre la CAC (commission des affaires culturelles) de L’UENUN où elle rencontra plusieurs artistes en herbe dont des slameurs. Durant des années, elle faisait du slam sans le savoir. Dans sa vie d’étudiante à l’UAM, la slameuse dit avoir beaucoup bénéficié de son expérience d’actrice dans les clubs culturels pour mieux incarner la poésie orale et les prestations sur scène.
A chaque occasion qu’elle monte sur scène, la puissance de ses mots provoque des émotions vives et intenses. Parfois des rires et larmes sont au rendez-vous, et les émotions, tant dans le public que sur la scène, sont palpables. Souvent la force et le sens de ses textes donnent de la chair de poule au public. « J’ai commencé à écrire des textes poétiques. Je ne savais même pas ce qu’est le slam. J’ai participé à des ateliers de formation en écriture au CCFN et au niveau de la CAC de l’UENUN. C’est de là que j’ai fait la découverte du slam. Après j’ai intégré un collectif Plume du Sahel composé de jeunes poètes et slameurs. Le Collectif avait des scènes mensuelles ‘’je déclame tu m’acclames’’. Ce collectif me permettait d’avoir régulièrement des scènes ; de perfectionner et de faire une auto-évaluation >> dit-elle.
Avec les expériences cumulées, Nourath a créé le concept, « Debbo-Slam» qui désigne « la femme qui slame » en peulh. Sa vision à travers ce concept, c’est d’être la voix des femmes surtout celles qui sont marginalisées et qui n’ont point de voix. « Il nous faut plus de femmes dans le domaine des arts, précisément dans le slam. Il faut que Debbo-Slam soit une signature pour toutes les filles qui se battent pour la promotion de la femme et pour un monde meilleur » déclare la slameuse.
Nourath se réclame comme une artiste »pêle-mêle » quant au choix des thèmes qu’elle aborde. Cependant en vraie gardienne et défenseuse des droits de la femme, elle donne plus une orientation féminine à sa plume. « Je suis un artiste pêle-mêle. J’essaie d’aborder plusieurs thématiques, mais j’ai donné une orientation féminine à ma plume pour lutter contre toutes formes de violence basée sur le genre, magnifier la femme, etc. Aujourd’hui si ma voix peut porter et être entendue plus loin, pourquoi ne pas être la voix de mes semblables, la voix de mes sœurs, etc. » a-t-elle témoigné.
Le festival slam school à l’actif de la slameuse !
Le collectif dans lequel Nourath évoluait est devenu une association dénommée ‘’Art pluriel’’. Etant la seule fille qui suivait le rythme des ateliers de répétition, elle a initié le festival slam school féminin pour permettre aux jeunes filles de découvrir le slam et l’art de l’écriture.
Elle est aussi membre du collectif ‘’Soo Niger’’, exclusivement réservé aux femmes artistes, créé par le Label artistique et culturel Art Disc Records. Parmi les 8 artistes qui composent le collectif, elle est la seule slameuse. Dans ce collectif elles ont exécuté le projet musical dit »Woybordandji », »femme courageuse » en zarma, pour faire honneur à la femme. « Quand ils m’ont contacté pour le projet de la création du collectif ‘’Soo Niger’’, dit-elle, je n’ai pas hésité parce que c’est toujours bien d’être avec ses sœurs et d’évoluer avec d’autres artistes. Ensemble on va aller très loin».
Selon le Manager général de ‘’Art Disc Records’’, le Label porteur de l’initiative ‘’Soo Niger’’, Nourath est une artiste qui fait preuve d’un professionnalisme hors pair. Elle sait où elle va et elle se donne les moyens pour atteindre ses objectifs. « Artistiquement parlant, Nourath est très disciplinée. Vous savez, la discipline est l’une des règles de base de la réussite d’un artiste. Elle fait toujours ce qu’on lui demande de faire. Elle est très attentive et attentionnée à sa discipline. Elle n’est pas dans la dynamique des artistes qui pensent tout connaître et que personne ne peut leur apprendre quelque chose. Elle est toujours dans le besoin d’apprendre et de découvrir davantage dans son métier » a témoigné le manager Killer.
Pour mieux gérer sa carrière d’artiste, Nourath travaille parallèlement à ‘’Alternative Espace Citoyen’’ en tant qu’assistante chargée des projets et relation jeunesse. « C’est le côté artistique qui m’a donné l’occasion d’être sur ce poste. Sincèrement, j’arrive à maintenir l’équilibre et à avoir le juste milieu entre mon travail d’assistante et ma carrière d’artiste. J’ai vraiment trouvé le juste milieu, parce que les deux activités que j’exerce sont des professions qui se complètent » a-t-elle expliqué.
Selon Nourath, l’art est un métier qui peut nourrir son homme. « Au Niger, nous avons tous les atouts. Le terrain est là, il suffit juste de se mettre au travail pour y arriver. On est plus de 22 millions de nigériens. Aujourd’hui, combien d’artistes sont écoutés et suivis. Je pense que si on travaille bien, chacun trouvera sa place. Et si la carrière est suivie de bons projets de vie, les artistes vont s’épanouir ».
Pour permettre aux jeunes filles de découvrir le slam, l’artiste a initié un festival dédié aux jeunes scolaires dénommé » festival school féminin ». »Ce festival a permis à des jeunes filles lycéennes et collégiennes de découvrir le slam et l’art de l’écriture. Nourath est un modèle pour beaucoup de jeunes filles qui n’hésitent pas à adhérer à l’association Art Pluriel. Aujourd’hui, cette association compte plusieurs filles qui excellent dans cette spécialité dont Fatoumata, Mouna, etc.
‘’Ma Lettre’’ : le hit du moment
Très coquette, Nourathou a un teint de belle femme africaine, son petit corps raide et solennel, sur les visuels de son premier clip du slam en solo. Cette dernière sortie de l’artiste intitulée ‘’Ma Lettre’’ est incontestablement le hit du moment, le tube qui cartonne en ce moment. Sorti le 13 mai 2022 à 13h, en bande sonore et vidéo sur des plateformes numériques, cette œuvre continue de cartonner sur les supports audio-visuels. Cette œuvre va permettre à l’artiste de contribuer à sensibiliser sur l’importance de la relation entre mère et fille. ‘’Ma Lettre’’ met en exergue le contenu d’une lettre qu’une défunte mère aurait laissée à sa fille. Cette dernière découvre des conseils extraordinaires dans la lettre, alors que sa mère n’est plus. C’est une histoire très émouvante. Le contenu du texte, le son et les images de ‘’Ma Lettre’’, donne une idée des efforts fournis pour la réalisation de ce chef-d’œuvre, disponible sur la chaine YouTube de la slameuse : ‘’Nouth Debboslam’’.