Culture

 Le festival d’humour dénommé Rencontre internationale du Rire à Niamey (RiR à Niamey), initié depuis 2019, était à sa 4ème édition, du 14 au 19 mars 2022 dans la capitale nigérienne, avec la participation de grandes figures de la comédie africaine aux côtés des jeunes stand-upers nationaux. Ainsi, après une série de formations et d’encadrement sur les concepts de l’entrepreneuriat culturel et de la carrière artistique d’humoriste, les comédiens ont animé des spectacles, d’abord à l’espace Art et Culture de l’Université de Niamey, puis à la Galerie Taweydo, et au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey.

 Cette quatrième édition a enregistré la participation d’humoristes venus de la Belgique, du Burkina Faso, de la Cote d’Ivoire, du Mali, du Tchad et du Niger. C’est dire que ce festival est véritablement une rencontre internationale du rire. L’événement est marqué notamment par la présence de Souké de la célèbre série burkinabè «Les Bobodioufs», de Clintelex de Cocodi Club d’Abidjan, Loukmane la vedette de la génération 2000 burkinabé, Nacorba, Tonton Aspirine qui vient du Tchad etc. Au rang de la nouvelle génération des stand-upers nigériens, RiR à Niamey a vu briller, le comédien El Polo-loco, Chacha «la délireuse», Diallo «le peuhl humoriste du Niger», Amadou «l’homme polyhybride» etc.

Pour Mamane Iro Abdoul Aziz, alias président de la Rue Publique, promoteur dudit festival, cette initiative tient droit sa promesse, celle de permettre au Niger de faire émerger une génération d’humoristes. Avec l’accompagnement du CCFN, cette initiative a permis de former une première génération d’humoristes stand-upers, dans le cadre de RiR à Niamey. «Aujourd’hui, nous pouvons dire que si on doit évaluer, à peu près une

centaines de jeunes ont été formés en humour, en entrepreneuriat culturel et aussi en management d’artiste», affirme Iro, un président de Rue Publique engagé à promouvoir l’industrie d’humour au Niger. En effet, au-delà de Niamey, sa «capitale du rire», Iro est allé prôner son art, lors de cette 4ème édition, jusqu’à Zinder.

L’artiste-comédien-humoriste Souké du Burkina se réjouit pour sa première participation au RiR à Niamey. Il n’était pas encore là, aux éditions précédentes, mais selon lui, il suivait le festival. «Je suis content d’être là aujourd’hui. Oui, il y a de l’avenir ! Les humoristes sont passés on est sûr que quelque part dans les jours avenir Niamey verra, tout le Niger verra des grands humoristes», a-t-il soutenu.

 

Ismaël Chékaré(onep)

   Dosso/cinéma : Le film « Etincelles » du cinéaste réalisateur Bawa Kadadé projeté pour la premièreL’Association Culture-Plus-Niger a organisé le samedi 9 novembre dernier pour la première fois au Niger à la Maison de la Culture Garba Loga de Dosso, la projection du film documentaire « Etincelles » du réalisateur nigérien Bawa Kadadé Riba. Placée sous le parrainage du gouverneur de la région de Dosso M. Moussa Ousmanne, la cérémonie s’est déroulée en présence du directeur général de la renaissance culturelle, des cadres de la direction régionale de la renaissance culturelle, des amis et connaissances du cinéaste et de nombreux invités.

Sorti en février 2019, ce film a déjà été sélectionné pour plusieurs festivals à travers le monde dont le FESPACO. Tourné dans son village natal Maélo dans la commune rurale de Dankassari, département de Dogondoutchi, ce film aborde les questions du vivre ensemble et du dialogue inter-religieux.  

En effet, le village de Maélo vivait auparavant en symbiose jusqu’en 2005 lorsque le village a déménagé pour s’installer au bord de la route goudronnée. Ce qui a du coup entraîné une division confessionnelle du village : les musulmans se sont installés d’un côté du goudron et les chrétiens de l’autre. Après quelques années, le cinéaste Bawa Kadadé de retour dans son village constate avec stupeur cette division. Il décide alors de porter sa caméra pour aborder cette question d’actualité afin d’apporter sa modeste contribution au règlement du sujet.

Aujourd’hui encore reconnais le cinéaste, le village est toujours divisé. Il y a donc du travail à faire pour que Maélo redevienne comme avant. Pour cela a-t-il fait remarquer les populations doivent continuer à fraterniser parce que issues d’une même famille. Face à cette situation, Bawa Kadadé se sent lui-même divisé et compte projeter son film dans son village pour montrer aux populations les réalités quelles vivent. L’objectif du film, est la réconciliation entre les fils et filles du village qui a vu naître et grandir le cinéaste.

Calebasse ali narey Peintre NIGERTout domaine à ses professionnels et ses passionnés et l’art ne fait pas exception. Repérer des œuvres et les assembler est un travail de l’esprit et des sens c’est cela le travail des collectionneurs. Dans les centres artisanaux, les ateliers et ou les galeries aux encablures du Petit marché de Niamey, on trouve des tableaux, sculptures et autres créations de l’imagination qui plaisent à la vue, émerveillent et interpellent sur le monde.

« Il faut aller partout si possible pour voir le travail des autres. Voir comment ils développent leur inspiration, car l’art est muable, changeant il faut apprendre toujours des autres » se veut Traoré Abdoulaye, studieux et sage. Il est l’un des plus grands peintres du coin, l’art est relatif et est une passion aussi bien pour les artistes que pour les collectionneurs. « Ce sont des gens qui ont une certaine condition sociale qui collectionnent, qui achètent pour leur patrimoine. Certains revendent des œuvres pour en racheter d’autres », explique celui dont le prestige a depuis longtemps franchi les frontières du pays. Selon lui, on ne peut pas définir la source d’inspiration, on ne peut pas non plus définir la provenance de ce que l’on a en soi, l’inspiration est spontanée, elle est par nature indéfinissable. On a tous un don en soi. « J’essaie juste d’améliorer ce que j’observe dans la vie quotidienne. C’est un jeune qui a compris très tôt que l’argent se gagne à la sueur de son front tout en déplorant la manière par laquelle la jeunesse nigérienne est minée par la recherche du gain facile et c’est cela qui nuit à une production de qualité, en matière artistique.

Non loin de cet espace un autre artiste s’exclame « Depuis plus d’une décennie, nous collectionnons des tableaux de deux genres «  figuratif et surréaliste », annonce le maitre des lieux Mamadou Idrissa, collectionneur d’art à côté de la voix longeant le cinéma Vox de Niamey. Au pied  de l’escalier qui mène à sa toiture qui lui serve de bureau, la sculpture d’un homme, légèrement incliné, main sous le menton, « troublé », interpelle les passants.

Le festival Bijin Bijini est un événement entièrement dédié aux arts de la marionnette sous toutes ses formes avec un regard pour les formations des jeunes. Le lancement des festivités a eu lieu le samedi dernier à l’Arène Théâtre sis au quartier Seno du 5ème Arrondissement de Niamey. Le Bijin Bijini a lieu tous les mois de juin, chaque deux ans. Cette année, la 11ème édition se tient sous le thème « l’art et la culture de la paix ».

Le choix de cet thème s’explique, a souligné le Directeur Artistique dudit festival, M. Check Amadou Kotondi, par la situation d’insécurité que connait depuis plusieurs années l’Afrique en général et la sous-région ouest africaine en particulier. « Cette édition, nous l’avons voulu dans le cadre de la thématique de l’art et la culture de la paix, parce que partout et dans la sous région en particulier, il y’a plusieurs foyers d’insécurité et de conflit et des violences. Donc, nous cherchons à apprendre à utiliser l’art et la culture pour trouver des solutions à toutes ces situations ». Contrairement aux éditions passées, cette année, a souligné le Directeur artistique du festival, les moyens du festival ne leur permettent pas de le faire voyager dans toute la région de Niamey. Bijin Bijini 2019 sera exclusivement réservé à la population du 5ème Arrondissement de la ville de Niamey.

Plusieurs spectacles ont été joués dans les espaces et places publiques des quartiers Gawaye, Karadjé, Université (au siège du Club UNESCO) et dans plusieurs familles qui ont bien voulu accueillir des spectacles de contes et de danses dans leurs foyers.

« Notre objectif, c’est de donner de la joie, le sourir, la détente et du plaisir à la population. C’est aussi l’occasion pour les artistes de véhiculer des messages de paix aux spectateurs», à déclaré M. Check Amadou Kotondi.

Le festival Bijin Bijini-FITMO Niger 2019, a enregistré, cette année aussi, la participation de plusieurs pays amis du Niger. Il s’agit du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, sans oublier la participation de plusieurs groupes artistiques nationaux.

En prélude à la 13ème édition du FIMA (Festival International de la Mode en Afrique), les organisateurs ont animé le mercredi 25 août dernier une conférence de presse à Niamey. La 13ème édition du FIMA dont le thème est : «La Mode, Dynamique de paix vers l'Intégration Touristique et Culturelle de l'Afrique», se tiendra du 1er au 5 décembre à Niamey. Cette conférence de presse a été rehaussée par la présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid, du président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC), M. Mairou Malam Ligari ainsi de plusieurs personnalités et acteurs culturels.

Dans ses propos introductifs, le promoteur du FIMA, M. Seidnaly Sidhamed Alphadi s’est appesanti sur le contenu de l’édition de cette année. Selon lui, en 23 ans d'existence le FIMA a initié et pérennisé plusieurs projets de promotion artistique et culturelle dont entre autres les concours jeunes stylistes, Top model et le concours de «meilleur artisan maroquinier bijoutier». Ainsi, M. Seidnaly Sidhamed Alphadi a ajouté que ces concours ont contribué à valoriser le travail des artisans locaux en les incitant à cultiver l'excellence. «Tout au long des différentes éditions, plusieurs jeunes talents ont bénéficié d'une plateforme d'expression de leur savoir-faire ainsi que d'une opportunité de carrière prometteuse pour les différents lauréats. Ces activités sont partie intégrante du festival à chaque édition. Le succès enregistré à toutes les occasions nous a encouragés à nous engager davantage dans la culture de l'excellence en initiant la création d'une Ecole Supérieure de la Mode et des Arts, pour une formation professionnelle dans le secteur. Cette école dont le chantier est en cours est conçue pour être une référence de premier ordre sur le continent. A ce propos, je tiens à remercier le gouvernement du Niger pour son soutien constant et tous les partenaires du projet qui sont à nos côtés afin de le traduire dans le concret car, cela contribuera à une intégration africaine à travers la mode et les arts», a notifié le promoteur du FIMA.

Pour sa part, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid a précisé que le FIMA constitue aujourd'hui à la fois une fierté nationale, un marché culturel d'envergure internationale et un cadre d'échanges regroupant, à chaque édition et pendant plusieurs jours, des partenaires et personnalités du monde de la Culture et des Arts.

Ainsi, le ministre en charge de la culture a déclaré que l'édition 2021 du FIMA dont la devise est ‘’Culture, Paix et Développement’’, cadre parfaitement avec les orientations de la politique culturelle nationale. Cette édition comprend plusieurs manifestations culturelles avec comme axe central, le défilé de mode réunissant de grands créateurs Africains, Américains, Asiatiques et Européens de la haute couture. «La 13ème édition du FIMA coïncide-t-elle avec la vision de l'Union Africaine en faveur du développement culturel pour l'année 2021 sous la thématique ‘’Arts, culture et patrimoine : un levier pour construire l'Afrique que nous voulons’’. C'est pour toutes ces raisons que mon département ministériel fait de la promotion du FIMA son cheval de bataille. Il est bien vrai que de sa première édition à ce jour, l'Etat a toujours fortement soutenu son organisation. Pour l'édition 2021, l'Etat ne dérogera pas à la règle», a assuré le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid.

Notons qu’au cours de cette conférence de presse, plusieurs questions relativement au FIMA ont été évoquées. Cette phase de question-réponse a permis aux organisateurs d’aborder en profondeur les contours de la 13ème édition du FIMA.

Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

26 août 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Le Bureau Exécutif National de l’Association Nigérienne des Auteurs et Compositeurs, Interprètes et des Métiers de la Musique (ANACIMM) a organisé, dimanche dernier dans l’après-midi, au Centre de Formation et Promotion Musicale (CFPM) Taya de Niamey, un concert à l’occasion de l’anniversaire du décès d’Elhadj Taya. Cette occasion a été mise à profit par plusieurs artistes nationaux pour interpréter les chansons de feu Elh Taya. C’était un grand moment d’émotion pour beaucoup d’artistes qui se rappelaient de l’homme en écoutant ses chansons interprétées par les jeunes musiciens. L’événement s’est déroulé en présence de plusieurs acteurs culturels nigériens et des membres de la famille de l’illustre défunt.

«Elhadj Taya fut l’icône de la musique moderne nigérienne, il fût le premier président de l’ANACIMM créée pendant les années 80. Une association qui a tout son sens pour les artistes nigériens», a indiqué l’actuel président de ladite association M. Issoufou Oumarou dit Phéno. Il a ensuite souligné que cette structure qui était dans une grande léthargie a été réhabilitée grâce à la volonté de la jeune génération, qui est «désespérément à la recherche d’une référence, d’un modèle», comme Elhadj Taya. «Ce retour aux sources, aux fondamentaux a permis de dépoussiérer les textes de cette structure, les revisiter et les adapter aux réalités actuelles. Ce fut un travail acharné et ardu que nous avions tous exécuté dans l’esprit patriotique. Si  Elhadj Taya est de ce monde, il serait certainement fier de nous, de l’honorer comme nous sommes fiers de lui pour commémorer le 32ème anniversaire de la date de son retour vers notre créateur», a déclaré M. Issoufou Oumarou.

Selon le président de l’ANACIMM, Taya est, pour tous les artistes nigériens, une école de formation musicale, une discothèque, bref une source intarissable d’inspiration. «Toujours souriant, toujours à l’œuvre, toujours à l’écoute des autres, Taya a bercé notre tendre jeunesse. Il nous a fallu très longtemps pour accepter que tu ne sois plus parmi nous, tant tes chansons te rendent éternel et ta voix si familière nous apporte de la bonne humeur (…). Comment oublier l’ami fidèle et généreux, l’artiste exceptionnel, le chef d’orchestre, le collègue apprécié, le père attentionné, le mari aimant que tu as toujours été ? Impossible. Ta mémoire sera toujours gravée dans nos cœurs», a déclaré Phéno en citant les qualités humaines et artistiques de l’homme.

C’est avec beaucoup d’émotion et de compassion que les artistes nigériens réunis autour de l’ANACIMM ont rendu ce grand hommage au feu Elhaj Taya, dimanche 23 Aout 2020. Pour rappel Elhadj Hadj Maman Taya est né en 1951, et il est décédé le 23 août 1988 à Niamey. Il est incontestablement la figure la plus emblématique de la musique moderne nigérienne. Il était pionnier car il domina la scène musicale des années des indépendances jusqu’ à sa mort prématurée.

 Ali Maman(onep)

26 août 2020
Source : http://www.lesahel.org/

La 6ème édition du Festival International de l’Humour et de la Caricature (FICAH) a débuté le samedi 15 janvier 2022 dans l’enceinte de la Samaria Karadjé, sise au 5ème arrondissement communal de Niamey. Le but de ce festival est de promouvoir la culture nigérienne à travers l’humour et la caricature. Placé sous le thème «La caricature, un outil de promotion de la paix perpétuelle», ce festival a vu la participation de plusieurs artistes humoristes, dont les membres de l’Association des Artistes pour la Paix, l’humoriste Toukour M. Yacouba, les membres du groupe ‘’Chawchawa’’ de Dosso, etc. Ainsi, les artistes invités ont annoncé les couleurs de cette 6ème édition du festival à travers leurs prestations.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le représentant du promoteur du Festival International de l’Humour et de la Caricature, M. Maman Nassirou Saadou a précisé que le thème de ce festival met au centre les relations humaines en célébrant la parenté à plaisanterie comme l’une des valeurs cardinales la mieux partagée au Niger. «C’est ainsi que de tous les groupes ethnolinguistiques du Niger, venant des quatre (4) points cardinaux du pays, il n’y a aucun qui ne soit parenté à l’autre, par une relation de plaisanterie. C’est une chose rare que manquent les autres peuples du monde sur cette planète, à l’exception de la terre bénie du Niger où une pépinière de paix perpétuelle prévaut. C’est cette chance, cette fierté nationale, cette fraternité nigérienne qui constitue la parenté à plaisanterie que consacre ce festival depuis sa création il y a de cela 6 ans, en vue de contribuer à la promotion de la paix et la quiétude sociale au Niger dans une coexistence pacifique, permanente», a dit le représentant du promoteur du FICAH.

Par ailleurs, M. Maman Nassirou Saadou a signalé que ce festival constitue un cadre idéal pour la promotion de la paix et la quiétude sociale au Niger. Par conséquent, les autorités du Niger doivent s’en approprier. «C’est dans la paix qu’une société progresse et se civilise continuellement. Pendant deux semaines, les festivaliers nigériens pour la paix partageront la beauté des relations humaines avec le reste du monde via les medias nationaux et les réseaux sociaux», a-t-il lancé.

A noter qu’au cours de ce festival, le public a contemplé des tableaux géants de caricatures exposés pour la circonstance. Sur ces tableaux figurent clairement des messages forts sur l’importance de la paix et l’unité nationale.

 Abdoul-Aziz Ibrahim et Omar Abdou (stagiaire)

19 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

De nos jours, beaucoup de femmes sont très engagées dans le domaine l’entreprenariat. C’est le cas de Aichatou Issa, une jeune étudiante en Master 1 en diplomatie et relation internationale à Swiss Umef University. Agée de  21 ans, elle est aujourd’hui promotrice d’une entreprise qui évolue dans le domaine de l’artisanat  dénommée  «Makeri Alive».

A travers ‘’Makeri Alive’’, Aichatou Issa s’est donnée pour but de faire la promotion des produits artisanaux au Niger et à l’international. L’idée de la création de l’entreprise «Makeri Alive» lui est venue un jour quand elle était partie au musée national Boubou Hama de Niamey avec sa petite sœur où elle a découvert le savoir faire des artisans et le manque de publicité auquel ils font face. «C’est suite à cela que j’ai eu la passion et la détermination de créer cette entreprise pour accompagner les artisans et faire de la visibilité pour nos produits locaux en incitant la population à la consommation des produits made in Niger. Je suis de ceux qui pensent que chaque individu doit être capable de générer des ressources et créer de la valeur. J’ai mis en place cette entreprise Makeri Alive afin de proposer à toute la population des articles à des tarifs très compétitifs et accessibles», a-t-elle expliqué.

«L’objectif de la création de cette entreprise était auparavant de faire de la publicité pour les artisans. Mais au fur et à mesure, j’ai constaté que le marché de ces produits artisanaux ne fonctionne pas bien  au Niger. Du coup, j’ai changé de stratégie pour me lancer définitivement dans la confection et la vente des articles artisanaux afin de pouvoir proposer des articles de bonne qualité à la population», a-t-elle souligné.  

Makeri Alive fabrique actuellement divers types d’articles en cuir notamment des sacs à main, des chaussures, des tableaux, des plateaux, des ceintures, des boites, des poufs etc. «La fourchette de prix commence à 1500fcfa. Pour le porte monnaie, le prix est de 1500f, les sacs est à partir de 15.000F. Les tableaux ont un prix qui va de 7000fcfa à plus, les poses verres à 10. 000fcfa, les tabourets se vendent à 25. 000F et les sacoches à un prix de 2200f», a-t-elle indiqué.

Dans l’entreprise «Makeri Alive», Aichatou Issa travaille avec huit autres collaborateurs. Elle travaille également avec des artisans du musée Boubou Hama et du Village artisanal de Wadata, pour leur proposer des nouveaux concepts et les inciter à la créativité.

Mlle Aichatou Issa dit rencontrer quelques difficultés liées au manque de financement. «Actuellement, à cause de manque de moyens, nous ne disposons pas de boutique, nos articles sont toujours exposés à la maison, à des foires et ou en ligne via les réseaux sociaux notamment sur notre page Facebook, Whatsapp, Instagram, etc», a-t-elle indiqué. Mais la jeune femme compte ouvrir des boutiques, ce qui lui permettra d’exporter dans d’autres pays et promouvoir le génie créateur nigérien. «Entreprendre, est un combat qui demande de la ruse, du courage  et du sacrifice; c’est aussi un terrain où l’on prend des risques pour se maintenir et se stabiliser», affirme-t-elle.

  Yacine Hassane(Onep)

1er février 2022
Source : http://www.lesahel.org/

À l’occasion de la célébration de la journée mondiale du conte 2022, une cérémonie de remise de prix aux récipiendaires du concours de contes sur les valeurs culturelles africaines organisée par le Centre d’Etudes Linguistiques et Historiques par Tradition Orale (CELHTO) de Niamey a eu lieu le 21 mars dans l’enceinte de l’Institution. L’événement auquel ont pris part plusieurs invités dont l’ambassadeur du Sénégal au Niger, SE. Paul Benoit Sarr, était suivi d’une conférence de presse sur les objectifs assignés à cette première édition du concours de contes. 

Parmi les vingt-deux personnes qui ont été primées sur 148 conteurs de 13 pays africains ayant pris part au concours, figurent trois conteurs nigériens. Il s’agit de Sani Bouba Boubacar qui a remporté le premier prix dans la thématique «l’hospitalité et l’entraide» avec son œuvre ‘’Gatangatanku’’. Quant à Saleh Ado Mahamat, avec son conte intitulée ‘’Les trois touffes du sage’’, il a  remporté le premier prix dans la thématique «Le savoir-vivre, la tolérance et le respect de l’autre». Enfin M. Mamane Iro Salifou, a remporté le 3ème prix dans la thématique «L’honneur, le sens de la famille et l’appartenance au groupe» avec son conte "une fête peule".

Pour le CELHTO, il s’agit à travers ce concours, de collecter des contes, légendes et proverbes africains afin d’en faire des publications thématiques sur des valeurs culturelles africaines à enseigner dans les écoles. Lancé en 2020, le concours était ouvert aux participants de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Peu après la remise des prix aux différents lauréats, la Chargée de programme «langues africaines» au CELHTO-UA, Mme Néné Gueye et M. Bamazi Kassalo, Senior Policy Officer Diaspora, Conflicts, information and Conservation, CELHTO-UA, ont animé une conférence de presse afin d’éclairer le public sur les objectifs visés à travers l’organisation dudit concours.

Selon Mme Néné Gueye, le projet de contes se résume ainsi : enseignement, renforcement, banque de données, et réseau. Ce sont des objectifs qui mènent à la conception d’un ouvrage thématique illustré de contes africains sur 10 groupes de valeurs africaines dont le savoir et le savoir vivre, la tolérance, le respect, l’éthique, la culture de la paix, l’humilité, et la résilience. La conférencière a insisté sur la notion de résilience. En effet, a-t-elle- rappelé, pendant la crise de la pandémie de la Covid-19, l’Afrique a montré à la face du monde une résilience sans égale alors que  selon les pires prédictions, le continent allait connaitre une hécatombe. «Je pense que nous africains, nous sommes allés au plus profond de nous pour chercher ces valeurs qui nous ont été inculquées dès le bas âge et qui dormaient en nous. D’où la nécessité de ne pas laisser en rade ces valeurs culturelles qui sont même le sens de notre épanouissement, le socle de développement endogène de notre continent», a dit Mme Néné Gueye.

 

Pour Mme Néné Gueye, enseigner les valeurs africaines par le biais des contes est pertinent. C’est le premier objectif du concours. En effet, le conte est un récit de faits et d’aventures imaginaires destiné à instruire tout le temps tout en divertissant et en mettant en scène des personnages. Le conte aide l’enfant à analyser les situations dans lesquelles il est impliqué et lui apporte courage et réconfort. «Ce sont des leçons de vie fondées sur les valeurs morales. Le conte argumente l’imagination de l’enfant et lui explique une particularité du monde»,  a-t-elle fait remarquer. Le second objectif, concerne la conception de matériels didactiques en langues africaines qui est toujours timide. A travers le projet de contes africains, le CELHTO va, en plus d’enseigner les valeurs africaines, doter les écoles en matériel de lecture en langues africaines en traduisant l’ouvrage en quelques langues transfrontalières.

Le troisième objectif porte sur la constitution d’une banque de données des valeurs africaines pour la recherche. Mme Néné a expliqué qu’il s’agit de constituer cette banque de données pour les  écoles, les  chercheurs, les conteurs et la diaspora. Enfin le dernier objectif visé à travers ce concours est de créer un réseau d’auteurs et de conteurs afin de tirer le maximum de profits de nos traditions orales.  C’est pour cette raison que, a annoncé Mme Néné Gueye, à l’issue du concours, le CELHTO a mis en place un réseau d’auteurs et de conteurs en faveur de la tradition orale. Il s’agit d’offrir l’opportunité aux conteurs et auteurs de mieux profiter des résultats de la collecte de sources menées par le CELHTO depuis plus de 50 ans. Le réseau permettra aussi aux auteurs et conteurs de mutualiser leurs forces à travers des échanges en ligne, des formations et conférences.

 

Oumar Issoufou(onep)

Boubacar_Djingarey_Maiga_Niger

Le palmarès de la 20ème édition du festival-concours de courts métrages, dénommé Clap Ivoire, organisé par l’Office National du Cinéma de la Côte d’Ivoire (ONAC-CI), a été proclamé le 18 Septembre à Abidjan. En compétition avec son documentaire Les Patrouilleurs, le réalisateur nigérien Boubacar Djingarey Maïga est parmi les quatre lauréats de ce concours dont les participants sont des ressortissants et résidents des pays membres de l’UEMOA.

Les projections des films en compétition pour l’édition 2020 de Clap Ivoire se sont déroulées du 16 au 18 septembre sur le site https://onacci.ci/clap-ivoire-2020-en-ligne/. Ces films viennent des pays membres de l’UEMOA. Le festival Clap Ivoire vise entre autres à créer un cadre d’échanges et de rencontre entre professionnels et jeunes du secteur du cinéma et de l’audiovisuel; déceler les jeunes talents; promouvoir l’intégration culturelle sous régionale; développer l’esprit de créativité, etc.

Pour ce qui est du palmarès, cette année les lauréats sont des réalisateurs et réalisatrices du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Niger.

Le jeune réalisateur nigérien Boubacar Djingarey Maïga, dont le père est le doyen des cinéastes nigériens, figure parmi les quatre lauréats de la phase internationale de Clap Ivoire 2020. Il remporte le Prix du meilleur documentaire avec son court métrage Les Patrouilleurs. A travers ce documentaire de 13 mn sorti en 2020, le réalisateur évoque la situation que vivent les populations de Ouatagouna, une commune du Nord du Mali, dans cette zone du Sahel confrontée à l’insécurité. Attaques à main armée, viols, passages à tabac, vandalismes, sont le lot quotidien de ces populations martyrisées, qui, un jour suite à une attaque ayant couté la vie à un vieillard, décident de s’organiser pour se défendre. A travers des témoignages des hommes, femmes, jeunes, vieux, victimes ou leurs proches, des séquences de patrouilles, Boubacar Djingarey Maïga montre dans ce documentaire comment la jeunesse constituée en milice d’auto-défense tente de protéger les vies et les biens des habitants de Ouatagouna.   

Concernant les autres lauréats du festival, il y a la réalisatrice Kambou Hery Jemima Grâce de la Côte d’Ivoire pour le Grand Prix Kodjo Eboucle avec son documentaire Binan–Douhô, au pays des danses Lobi.

Le Prix spécial de Mme la ministre de culture et de la francophonie revient à la réalisatrice béninoise Adjé Chabi Leila Olayemi avec sa fiction Orisha, un court métrage qui pose la problématique de la protection de l’environnement. 

Quant au Prix de la meilleure fiction, c’est réalisateur sénégalais Mamadou Diop qui en est le lauréat avec son film Palanteer M’bedd. Cette fiction court-métrage de 13 mn 44s sans dialogue, raconte l’histoire de Moussa, un peintre en manque d’inspiration, qui déménage dans un nouveau quartier où il est intrigué par le calme de sa ruelle. Il ne voit personne à part une  jeune fille qui habite en face de chez lui. Cette belle fille apparait voilée le jour devant le peintre, et se dévoile complètement la nuit, l’entrainant dans un jeu hallucinant où il pourrait retrouver peut être l’inspiration…

 Souley Moutari(onep)

21 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

Les cinéastes nigériens regroupés au sein de l’ACN (Association des Cinéastes Nigériens) ont animé une conférence de presse le jeudi 7 avril 2022 au Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN) à Niamey.

Le but de cette conférence de presse est de faire le point sur un colloque international que l’ACN envisage d’organiser au Niger. A travers ce colloque, placé sous le thème : «Cinéma et paix», les cinéastes nigériens souhaitent apporter une contribution dans la lutte contre l’insécurité. 

Initialement prévu, du 24 au 25 avril 2022 à Niamey, coïncidant avec la fête de la concorde, le colloque international de l’Association des Cinéastes Nigériens est reporté au 7 juin prochain. Les principales raisons de ce report, selon les organisateurs, sont l’indisponibilité des principaux partenaires et invités, le mois de Ramadan qui ne favorise pas la mobilisation escomptée, etc.

Lors de cette conférence de presse, le président de l’ACN M. Harouna Niandou a précisé que l’idée de l’organisation de ce colloque réside du constat selon lequel la préoccupation majeure au Niger demeure le problème d’insécurité. C’est pourquoi, dit-il, les cinéastes nigériens ont décidé d’apporter leur contribution dans la recherche de la paix au Niger. Ainsi, M. Harouna Niandou a notifié qu’avec ce colloque, les cinéastes nigériens souhaitent faire naitre au Niger un  festival biennal «Cinéma et Paix» dans la perspective d’être l’invité d’honneur du FESPACO à l’une des prochaines éditions.

 S’agissant de la mobilisation des fonds nécessaires pour la tenue de cet événement, c’est la cerise sur le gâteau pour les organisateurs. «Nous poursuivons les contacts avec les partenaires dont certains ont déjà répondu favorablement à nos sollicitations. La cause étant nationale, nous avons bon espoir de réaliser ce rêve important» assure le président de l’ACN.

Cette conférence de presse a également permis aux acteurs du 7ème art réunis au sein de l’ACN de revenir sur plusieurs questions en lien avec le cinéma nigérien, notamment, la vie de leur structure, le manque de production, la promesse faite par le Président de la République SE. Mohamed Bazoum au monde du cinéma, etc.

 

Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

En prélude aux événements culturels dénommés ‘’Les Nuits du Hip-Hop Nigérien’’, une conférence de presse a été organisée le mardi 19 octobre dernier au CCFN Jean Rouch de Niamey. Deux grands événements sont prévus à l’agenda des ‘’Nuits du Hip-Hop Nigérien’’, dont la projection de l’avant-première de Lil Wal, un film documentaire réalisé par Frédéric Péchot le vendredi 22 octobre à 21h et un méga-concert des artistes de la Old school et ceux de la New school sur un même podium, le samedi 23 octobre prochain à 21h au CCFN de Niamey.
La réalisation de ce premier film long-métrage d’une durée de 1h 15mn a pris près de 5 ans au réalisateur avec un coût de réalisation estimé à plus de 13 millions de Franc CFA. « Pour mon premier film long métrage, je voudrais une œuvre qui pouvait apporter un plus en terme d’enseignement pour le Niger. Je voulais aborder un thème qui pourrait être utile à long terme » a déclaré le réalisateur M. Frédéric Péchot.
Lors de cette conférence de presse, le réalisateur de ‘’Lil Wal’’, a souligné que son œuvre est un film documentaire éponyme qui retrace l’histoire du Hip-Hop au Niger de 1992 à nos jours. L’idée de la réalisation de ce film est née après un événement Hip-Hop où M. Frédéric Péchot trouva des jeunes discutant du mouvement Hip-Hop au Niger. « Un jour après un concert, j’ai trouvé 3 jeunes en train de discuter et de se poser des questions à savoir qui a commencé le Hip-Hop au Niger. J’ai échangé avec ces jeunes et déjà à l’esprit j’ai commencé la réalisation. Quand j’ai eu cette discussion avec ces jeunes, je me suis demandé quelle histoire du Hip-Hop nigérien nous allons laisser à nos petits frères. Ainsi j’ai attaqué ce gros projet. Ensuite j’ai mené une enquête sur l’histoire du rap nigérien. Cette enquête a concernée essentiellement des acteurs culturels notamment des rappeurs. Difficilement 1/20 des interlocutoires me donne la bonne réponse. Cette situation m’a donné des pistes, ça m’a motivé et c’est delà qu’est partie la réalisation de ce film » a expliqué le réalisateur.
Le courant artistique et culturel dénommé Hip-Hop a vu le jour vers la fin des années 1970 aux Etats-Unis. Il s'est rapidement propagé un peu partout dans le monde pour devenir un mode de vie et une philosophie universelle aujourd’hui (musique ; danse; arts visuels…). Implanté en Afrique au début des années 1990, ce qu'on appelle «Mouvement Hip-Hop » était à la base, une culture de revendication et de sensibilisation avant de devenir plus ludique en son côté musical.
Au Niger, le Hip-Hop a pris réellement son envol à partir de 1992 avec des groupes de jeunes appelés « Possee » ou encore « Gang ». « Le Hip-Hop nigérien peut se targuer aujourd'hui d'avoir plus d'un quart de siècle et de rassembler des millions de jeunes nigériens. Il a résisté à de nombreuses contraintes liées notamment à la société nigérienne, au manque de moyens financiers des principaux acteurs (les artistes), à la difficulté de son exportation hors de nos frontières et à l'absence d'une véritable politique culturelle au Niger. Toute chose qui plombe ainsi le développement de tout le secteur artistique.
Dans le cadre de ces ‘’ Nuits du Hip-Hop Nigérien’’, des artistes qui ont marqué le mouvement Hip Hop nigérien sont attendus au CCFN Jean Rouch de Niamey : Lakal-kaney, Wass-wong, Black Dabs, Bagazam, etc. A l’issu des ’’Nuits du Hip-Hop Nigérien’’ une grosse campagne promotionnelle de ce film à travers tout le Niger, voire la diaspora nigérienne sera initiée sous la houlette du label Magic.Art.MultiMedia.

Abdoul-Aziz Ibrahim

21 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

En marge des festivités de la célébration de la fête tournante du 18 décembre édition 2021 ou Diffa N’Glaa, la sous-commission Education au Patrimoine culturel, a organisé plusieurs activités dont des expositions du patrimoine culturel des communautés de la région du Manga. L’objectif de ces expositions, selon le directeur du patrimoine culturel, au Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat et président de la sous-commission Education au patrimoine culturel, M. Mamane Ibrahim, est de sensibiliser mais aussi de faire prendre conscience aux communautés de l’importance de la découverte,  la protection, la conservation, la sauvegarde et la valorisation de leurs richesses culturelles.

L’un des éléments ayant beaucoup suscité la curiosité de nombreux visiteurs est sans nul doute le gilet pare-balles traditionnel ou cotte de maille, qui a été présenté par la communauté Kanuri. Le gilet pare-balles, rappelle-t-on est un équipement principalement destiné à protéger le thorax, l'abdomen et le dos contre le tir d'armes à feu en absorbant l'impact de la balle. De nos jours, les gilets sont fabriqués avec des fibres tissées serrées, principalement le Kevlar. Ils sont utilisés en général par l'armée et les forces de l'ordre.

Autrefois aussi les guerriers utilisaient des gilets pare-balles mais traditionnellement confectionnés, pour se protéger des fusils et autres lances. «Le spécimen présenté est un gilet en argent pesant près de 5 kgs, que portait un guerrier, en temps de guerre, comme ce fut le cas aux temps des empires. Ni une balle, encore moins une flèche ne peut le transpercer en son temps», explique M. Ibrahim. Selon le directeur du patrimoine culturel, au Niger il n’y a qu’à Diffa et à Zinder qu’on a retrouvé ce type de gilet. «En 1989, une mission d’inventaire général, de plus de 4 mois, a été organisée par le Ministère en charge de la Culture. Ce qui nous a permis de découvrir ces gilets. Compte tenu de la mysticité de ce gilet au niveau de Diffa, les gens ont d’abord catégoriquement refusé de nous le montrer. Mais comme nous avons eu l’information de son existence et sur notre forte insistance, les dépositaires de cet habit hors du commun ont finalement accepté de le mettre à notre disposition. Ce qui nous a permis de l’exposer ici», a-t-il précisé. Après cette exposition, poursuit le directeur du patrimoine, le Ministère de tutelle va surveiller les deux exemplaires de cet important outil culturel et va le documenter, afin qu’ils soient exposés occasionnellement, lors des grands évènements. «Un autre exemplaire du gilet pare-balles traditionnel a été annoncé à Illéla (Région de Tahoua). Nous avons espéré l’avoir en contactant le Chef de canton de cette localité qui nous a indiqué que ce sont les blancs qui l’ont pris et ne l’ont, jusqu’à présent, pas ramené», a expliqué M. Ibrahim.

Evoquant la question des restitutions des objets d’arts pillés en Afrique par les étrangers (missionnaires, colons et autres), M. Mamane Ibrahim, dit ne pas croire à une vraie restitution. «Toutes ces restitutions, c’est des histoires, c’est du bluff ! Je me demande si c’est des outils d’arts africains authentiques qu’ils restituent aux africains. Je ne pense pas. Que ça soit au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Cameroun, je pense plus tôt, çà doit être des répliques des objets d’arts d’origine. D’ailleurs, cette restitution n’est pas définitive. Toutes ces mises en scènes sont temporaires», regrette le directeur du patrimoine culturel. «Actuellement, il y a 1.615 objets d’arts nigériens qui se trouvent au Musée du Quai Branly seulement», alarme ce fonctionnaire du Ministère en charge de la Culture.

Selon lui, il y a nécessité, pour le Niger, de mettre en place un comité, comme ce fut le cas dans d’autres pays, afin de faire rapatrier nos objets d’arts volés. Le directeur du patrimoine culturel a aussi rappelé que la toute première conférence sur le retour et la restitution des biens culturels s’est tenue en début  février 1983 à Niamey. Conférence qui a d’ailleurs regroupé toutes les sommités du monde. En outre, ajoute-t-il, des propositions de mise en place des comités qui prendront en charge cette question de restitution des biens culturels nigériens ont été faites au Ministère de tutelle, en vain. «Le Niger a tellement traîné que d’autres pays ont pris le devant et ont pu se faire restituer leurs biens culturels volés par les Européens», déplore Mamane Ibrahim.

Mahamadou Diallo(Onep) (Envoyé Spécial)

12 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

Dosso abrite, depuis mardi dernier, un atelier d’enrichissement et de validation du code social sur la pratique de l’expression de la parenté à plaisanterie. Organisé par le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, cet atelier de deux jours regroupe des hommes et femmes de culture du Niger. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Secrétaire général de la région de Dosso, M. Soumana Karimone en présence de nombreux invités.

Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le Secrétaire général de la région de Dosso a souhaité la chaleureuse bienvenue aux participants dans la cité légendaire des Djermakoyes et s’est réjoui du choix porté à la région pour abriter cette importante rencontre.

M. Soumana Karimoune a souligné que des réponses aux nombreuses insuffisances qu’a relevées le diagnostic du secteur de la culture dans son volet revitalisation du patrimoine culturel immatériel vont être trouvées. Ces insuffisances ont pour nom la dégradation et ou la disparition progressive de certaines valeurs culturelles ; la disparition des détenteurs de savoirs et savoirs faire traditionnels ; le manque d’intérêt de la jeunesse vis-à-vis de nos valeurs culturelles entrainant de fait la perte des repères ; l’insuffisance et l’inadaptation des cadres formels d’éducation et formation à la transmission des valeurs culturelles ; la faiblesse des actions de sensibilisation.

Le Secrétaire général de la région de Dosso a rappelé qu’un code social sur la pratique de l’expression de la parenté à plaisanterie est plus nécessaire et indispensable comme cadre formel d’éducation et de la formation à la transmission de cette pratique dans notre société.

Pour sa part, le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et l’Artisanat M. Goni Boulama s’est appesanti sur l’importance de la parenté à plaisanterie également appelée «cousinage à plaisanterie» ou « alliance à plaisanterie», une pratique sociale qui s’exerce entre les communautés ou groupes ethnolinguistiques et individus à travers des expressions et jeux ayant pour vertus de réguler les rapports sociaux et de promouvoir la cohésion sociale, la fraternité, la solidarité, la non-violence, etc. M. Goni Boulama a ensuite évoqué les efforts qui ont été consentis par l’Etat et ses démembrements, les communautés ainsi que d’autres parties prenantes pour voir les générations actuelles et futures s’approprier cette pratique ancestrale empreinte de valeur incalculable.

«Le présent projet de code social renforcé par une brochure, a-t-il dit, se veut un outil pédagogique initié par le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat afin d’éduquer et de sensibiliser les générations actuelles et futures sur les tenants et aboutissants de la parenté à plaisanterie au Niger».

 

Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso

Dans le cadre de la célébration des trente ans (30 ans) de la convention relative aux droits de l’enfant, l’UNICEF, en collaboration avec le ministère de la Communication et le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a organisé le vendredi 26 juillet dernier au CCFN Jean Rouch de Niamey, une exposition photos réalisées par 19 enfants nigériens ayant subi une formation en photographie. Cette exposition a été couplée au lancement officiel d’un concours à l’attention des médias nigériens dénommé « Pour chaque enfant un champion : nous n’avons pas besoin de superpouvoirs pour être un super champion pour les enfants ». C’est le président du CSC, Dr. Kabir Sani qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette activité.

L’exposition est dénommée « Espoirs et Perspectives ». Elle a consacré la restitution de l’atelier de formation auquel ont pris part 19 jeunes enfants nigériens venus de toutes les régions du pays. Après quelques jours de formation, les enfants scolarisés et non scolarisés se sont exprimés à travers la photographie sur plusieurs thèmes dont la vie autour du fleuve Niger ; la protection des enfants ; l’éducation des enfants talibés ; les loisirs, etc. Selon la Représentante résidente de l’UNICEF, Mme Félicité Tchibindat, le résultat des travaux réalisés par ces enfants est magnifique et impressionnant. « En 5 jours de formation, ces jeunes ont appris l’art de manipuler l’appareil photo. Ils sont allés dans leurs quotidiens prendre des photos qui nous parlent, qui nous disent leurs quotidiens. Des photos qui nous disent, comment ils (les enfants) voient le Niger d’aujourd’hui» a dit la Représentante résidente de l’UNICEF, Mme Félicité Tchibindat.

S’agissant du concours intitulé "Pour chaque enfant un champion" qui mettra en lice les hommes de la presse nigérienne (journalistes, chroniqueurs producteurs, animateur de la télévisons et ou de la radio, de la presse écrite, de la presse en ligne) les thèmes qui seront abordés par les candidats doivent être en rapport avec la promotion et la protection des droits de l’enfant. Ce concours a pour but de promouvoir le droit de l’enfant et de professionnaliser les journalistes.

«Mahamane Le timide», c’est comme cela qu’il se fait surnommer. A l’état civil, Mahamane Saoudi Tsayabou Garba est un jeune humoriste, stand-upper qui s’illustre de plus en plus à travers des prestations très remarquées lors des spectacles, qu’organise Haraka Comédie Club. A vrai dire, le surnom de Timide qu’a pris cet humoriste n’est qu’un persiflage, une ironie pure et simple. Il donne juste l’impression d’être timide, mais quand il monte sur scène, il «plonge» le public dans une émotion vive, de rire jusqu’aux larmes. Le public ne résiste pas à ses textes comiques. 

Né le 04 juin 1996, Mahamane Saoudi Tsayabou Garba est étudiant en master, Administration et Management. Depuis son enfance, il était un garçon très comique qui ‘’sème’’ toujours la joie et le rire dans son entourage à travers des blagues. «Quand j’échange avec mon entourage, il y a toujours des vannes ridicules qui glissent, mais je ne fais pas trop attention» dit-il.

Mahamane est arrivé dans le monde de la comédie par un simple hasard. Tout a commencé en 2019 lorsqu’il accompagna un de ses amis qui voulait intégrer Haraka Comédie Club, à une séance d’échanges avec le promoteur dudit club. Lors de l’entretien du cadrage, Le Timide s’est senti dans l’âme d’un humoriste. «J’avais accompagné une amie qui voulait faire de la comédie. A la fin des échanges le promoteur de Haraka Comédie Club m’a dit que son club est ouvert à tout le monde et que je peux venir m’inscrire. Finalement, je suis resté mais mon amie que j’ai accompagnée n’a pas pu continuer. Depuis lors, quand je viens dans un endroit, je me fais passer pour un timide pour mieux comprendre et voir les perceptions des uns et des autres à mon égard», a-t-il confié. Pour Mahamane, Haraka Comédie Club est une école. «Nous avons beaucoup appris dans ce club. Pour faire du stand up, il faut maitriser beaucoup de choses, notamment la rédaction des textes, le choix des thèmes abordés, comment avoir les ficelles, etc.», a notifié l’humoriste.

Un humoriste timide !

A noter que Mahamane Saoudi Tsayabou Garba tire son nom d’artiste «Le timide» des scènes des ‘’One Man Show’’ auxquelles il participe. «Quand je suis arrivé à Haraka Comedie club, j’étais le mec qui ne parlait pas trop. La première fois quand on m’a annoncé sur la scène, l’animateur disait que le prochain artiste est le plus timide parmi les humoristes. Et c’est de là que je me suis dit, pourquoi ne pas garder ce surnom. Et effectivement quand je suis monté sur scène, malgré le stress, j’avais entendu quelqu’un du public dire que cet humoriste est vraiment timide. Et j’ai gardé ce nom, une façon pour moi de baisser la garde», explique Le timide.

Au début, ses parents ne l’encourageaient pas à exercer le métier d’humoriste. Mais, contre vents et marées, Mahamane Saoudi Tsayabou Garba continue de réaliser et vivre sa passion. Il a eu des difficultés pour convaincre ses parents qui ont une mauvaise perception du métier de l’humoriste. Comme il est l’ainé de sa famille, ses parents veulent qu’il finisse rapidement ses études et trouver vite un boulot. «Mes parents ne croient pas en fait que l’humour est un métier. Mais moi, je crois à ce métier et je me dois de le faire comprendre à mes parents. Petit à petit, j’essaie de leur expliquer que l’humour est une activité qui va au-delà de ce qu’on pense. J’espère qu’un jour je vais arriver à convaincre mes parents. A cause de ce métier j’ai déjà traversé les frontières de notre pays» confie l’artiste avant d’assurer que d’ici deux voire trois ans, les humoristes nigériens seront bien placés et vont conquérir le monde. 

Spectacle Stand-Up le jour de la fête de Ramadan, (Je suis timide)

Selon Mahamane Le timide, le rire est un geste social qu’il faut partager avec les interlocuteurs en face de soi. L’humour est un mécanisme qui permet de dénoncer et de sensibiliser, de partager la joie, etc. En vrai stand-upper et humoriste de scène, Le timide évoque tous les thèmes en lien avec la vie quotidienne. Dans une improvisation totale, il aborde les questions brûlantes du moment dans un style très comique et amusant. Le timide organise un gigantesque ‘’One Man Show’’, un stand-up digne de Parlement du rire dénommé ‘’Je suis timide’’. En effet, ‘’Je suis timide’’ est un concept qui retrace la vie de l’artiste. Ce pourquoi depuis plusieurs mois, Le timide s’adonne à des exercices de répétition intense pour offrir au public une scène inoubliable. «Je suis timide est un spectacle prévu pour le jour de la fête de Ramadan. A travers ce concept je vais aborder plusieurs thèmes dont la corruption, le COVID-19, le métier, le mariage, le divorce, etc. Nous allons partager la joie de vivre au public» a promis le stand-upper. 

A son actif, Le timide affiche sur son compteur de scène 14 spectacles avec Haraka comédie club, 3 spectacles avec Kabaré du Rire, etc. Il a également participé aux deux dernières éditions du Festival Rire à Niamey.

 Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

Récemment paru aux éditions Gashingo, ‘’Flûte en lettres’’ est le premier ouvrage publié par le journaliste-écrivain, M. Boubacar Hamani Lonto. Il s’agit d’un recueil de poèmes destinés à la récitation chez les élèves de l’école primaire. Né en 1977 à Fabidji, région de Dosso, M. Boubacar Hamani Lonto, après le cycle secondaire, a effectué des études dans plusieurs domaines dont la Communication, l’Administration et la Pétrochimie. L’auteur avait également longtemps servi dans l’enseignement avant de se retrouver à la presse écrite où il exerce actuellement.

Œuvre éducative, avec un titre révélateur, elle pousse l’enfant à lire, à apprendre et à assimiler certaines petites histoires de la vie. Signé d’une main jusque-là méconnue par le grand public. Lonto, dès sa petite enfance, précisément au primaire, avait un goût prononcé pour la lecture. Ainsi, il s’est plongé de plain-pied dans le riche patrimoine littéraire notamment africain de Ferdinand Oyono, Sembene Ousmane, Seydou Badian, Aminata Sow Fall, Mariama Bâ pour ne citer que ceux-là. Ces grandes figures africaines du domaine dont il garde en mémoire encore leur façon d’écrire, de manier la langue française et de décrier certaines tares de la société africaine. Selon ses dires, la passion de l’écriture doit être davantage au service de l’Education, il a toujours considéré que l’Enseignement, le Journalisme et l’Ecriture sont les côtés d’un même triangle.

Spécialement conçus pour des enfants qui n’ont pas encore usé leur goût inné de la mélodie, les poèmes rassemblés dans ‘’Flûte en lettres’’ sont entièrement à connotation musicale. Les poèmes de M. Lonto sont également porteurs de messages utiles pour les enfants dans les différents domaines de la vie.

« En écrivant ce recueil, j’avais particulièrement insisté sur la musicalisassions des poèmes », a souligné l’auteur. En effet, dans cet ouvrage, l’on constate l’irruption très fréquente des anaphores et épiphores dans les ressources sonores de la stylistique. ‘’Flûte en lettres’’ est une poésie dans laquelle les sonorités résonnent comme un tambour verbal. Dans cette poésie, on a surtout recours à la musicalisation des mots et cela atteste que les poèmes rassemblés dans ce recueil constituent à n’en point douter les principaux moteurs d’une poésie entièrement musicalisée.

« La poésie n’est poésie que lorsqu’elle tient compte de l’échafaudage du rythme et de l’architecture palpitante des sons. C’est pour cette raison que les peulhs définissent la poésie comme une belle parole qui plait à l’oreille et au cœur », est-il indiqué à la préface du recueil.

Dans ‘’Flûte en lettres’’, il a évoqué plusieurs thématiques étroitement liées à la vie quotidienne de l’Enfant. Il s’agit notamment de l’école, la nature, l’amour maternel, entre autres. « Quelques-uns de mes poèmes concernent aussi l’insécurité et la culture de la paix. Malheureusement, les enfants ne sont pas épargnés par la situation d’insécurité que connait notre pays depuis quelques années et j’estime aussi qu’il faut cultiver la paix chez l’enfant pour avoir plus tard un adulte qui contribuera à la sauvegarde de la quiétude sociale et la cohésion nationale », a expliqué le journaliste-écrivain. 

« Avant même de commencer à écrire ‘’Flûte en lettres’’, j’avais déjà deux autres manuscrits dont un roman et un recueil de poèmes », a-t-il dit. L’auteur avait commencé à écrire son premier manuscrit en l’an 2000. Et comme beaucoup de jeunes talents, notre auteur a été longtemps retenu dans l’anonymat par les obstacles liés à l’édition dans nos pays. Mais, animé d’une passion impérieuse, M. Lonto n’avait pas déposé sa plume face aux différents obstacles. Ainsi, outre ‘’Flûte en lettres’’, notre écrivain se retrouve aujourd’hui avec deux (2) autres manuscrits qu’il compte bientôt publier.

Par Aïssa Abdoulaye Alfary

17 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Le sacre de la réalisatrice nigérienne, Amina Weira, désignée Pépite d’Or de la sélection 2022 de «Rêve Africain» grâce à son film documentaire, La Colère dans le Vent, remet au goût du jour cette œuvre qui, malgré la marche du temps, est toujours d’actualité. Dans ce documentaire de création de 54 mn, sorti en 2016, produit par Vrai Vrai Films, Merveilles Productions & Alternative Productions, la réalisatrice aborde les préoccupations résultant de l’exploitation de l’uranium dans sa ville natale, Arlit, située au nord du Niger. Une occasion pour revenir sur ce film qui a glané une dizaine de prix au niveau international.

En désignant Amina Weira nouvelle Pépite d’Or de Rêve Africain pour son film documentaire La Colère dans le Vent, les internautes et le jury n’ont pas fait que reconnaitre le talent de la réalisatrice. Ils reconnaissent aussi son engagement et la pertinence du sujet de ce film qui dévoile les dangers liés à l’exploitation de l'uranium.

Avec La Colère dans le Vent, Amina Weira a débarqué sur le terrain de lutte des ONG, des associations, des écologistes ou des spécialistes qui dénoncent les conditions de l’exploitation des ressources minières par les firmes. Elle a braqué sa caméra sur une réalité que vit sa communauté. Fille d’un ancien ouvrier qui a travaillé pendant plus de 30 ans dans les mines d’exploitation de l’uranium d’Arlit, Amina Weira a parmi les principaux protagonistes de son film, son père Mahamane Weira.

Dès le début du film (le choix esthétique de), la réalisatrice annonce l’objet de sa préoccupation. Le documentaire s’ouvre avec des faibles bruits de vent, de ronronnements de moteur. Suit ensuite un plan général sur le paysage d’une plaine au lever du jour par un temps mi-brumeux. La vue est limitée par des monticules. Puis, apparaissent un peu à contre-champ la réalisatrice et son père en train de marcher. Ils sont à une centaine de mètres de la carrière de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), une entreprise partagée entre la société française Orano (ex Areva) et l'Etat nigérien, créée en 1968. Le Choix des décors n’est pas fortuit, ce qui sera dit dans ce film est lié aux activités qui se passent sur ces lieux. Ce que prouvent déjà les mots de la conversation entre le père et sa fille au sujet de ces montagnes de monticules présentes dans le champ de la caméra. Ce ne sont pas des collines naturelles qui sont filmées, mais les tas des résidus de la mine, apprend-on. A travers les propos de Mahamane Weira, on saisit l’intention de la réalisatrice de focaliser son film sur les problèmes écologiques, la pollution de l’environnement, les effets présumés de la radiation liée à l’exploitation de l’uranium à Arlit.

Réquisitoire à charge 

Pour aborder cette délicate question, la réalisatrice use d’une esthétique qui en dit long sur la tonalité du film. La parole est donnée aux anciens ouvriers, aux femmes, aux jeunes, et aussi – chose importante - aux autochtones de la zone, témoins historiques de l’exploitation minière, démarrée il y a une cinquantaine d’années. Avec de poignants témoignages, le film dénonce la situation des anciens ouvriers qui ont du mal à prouver qu’ils souffrent de maladies professionnelles, nonobstant l’ignorance dans laquelle ils ont été maintenus quant aux risques sanitaires liés à leur travail. D’une séquence à une autre, le film évoque les dangers auxquels sont exposés les habitants de la ville qui utilisent, sans le savoir, dans la vie quotidienne, des matériaux et produits qui pourraient être irradiés. On le voit dans les séquences où des objets utilitaires sont fabriqués à partir des tonneaux sortis des mines ; comme l’argile servant à construire les maisons, etc. «À notre arrivée, on ne savait pas que l’uranium contenait des choses dont les effets se répercuteraient jusque sur nos enfants. On a commencé à travailler dans ces conditions sans connaitre les risques, et quand on a appris, on ne pouvait plus faire marche arrière», regrette Mahamane Weira, dans la conversation qu’il tient avec sa fille, au début du film. «Les sociétés minières ne nous laissent que la radioactivité comme héritage», renchérit, avec un peu d’humour, un jeune homme dans une autre séquence du film où la conversation porte sur la compression des agents, les réelles retombées des décennies de l’exploitation de l’uranium pour la ville.

Ceux qui ne travaillent pas dans les mines ont également leur mot à dire. Comme ce vieil autochtone de la zone, témoin de l’installation des mines et de la création d’Arlit. Il parle de trahison en évoquant la pollution qui serait la cause de la mort de ses animaux. La fin de son récit est accompagnée par les notes de l’Inzad jouées par une des femmes autour de lui, dont la beauté n'arrive pas à dissimuler l'inquiétude transparaissant sur leurs visages.

Dans ce film, la réalisatrice a délibérément choisi de donner uniquement la parole à ceux qui sont considérés comme les victimes, les désabusés de l’exploitation de l’uranium, attirés par ce qui était, pour eux, un eldorado. Pas un mot de la société civile d’Arlit très mobilisée sur la question, ni les propos des autorités locales ou administratives, encore moins une intervention d’un responsable des sociétés dont l’activité est incriminée par les protagonistes du documentaire. Il n’y a pas, non plus, dans le documentaire, les images des coins «huppés» de cette ville appelée souvent «Deuxième Paris», une appellation qui en fait sourire plus d’un.

Le filmage des camps où vivent les cadres, les ouvriers des sociétés minières, a tourné court car, interdit en plein tournage, selon la réalisatrice. Tout juste une vue de loin de la cité où elle a passé son enfance. Le documentaire s’est ainsi focalisé sur la partie d’Arlit faite de maisons en banco, là où déménagent les anciens ouvriers.

Ce film est d’un certain point de vue une tribune sur la question de ceux-là qui s’apitoient sur leur sort «comme des oranges sucées et jetées», selon les mots de l’un deux. Ce qui donne à La Colère dans le Vent l’air d’un documentaire à charge. Une œuvre à travers laquelle la réalisatrice affirme : «il est temps que ça change», afin que l’exploitation des ressources minières ou naturelles soit réellement source de développement durable, et surtout d'épanouissement pour les populations locales.

La Colère dans le Vent rappelle dans une certaine mesure les documentaires Le loup d'or de Balolé (1h05mn 2019) de Chloé Aicha Boro sur l’exploitation des carrières de pierres au Burkina Faso et SILAS (80mn 2017) de Hawa Essuman, Anjali Nayar, sur l'exploitation du bois au Libéria et ses conséquences environnementales. Cinq ans après sa sortie, le film documentaire d’Amina Weira n’a rien perdu de son actualité ; bien au contraire ! Ce que corroborent les réactions enregistrées ces derniers temps chez les acteurs concernés par la fermeture, suite à l’épuisement des ressources, le 31 mars 2021, de la mine d’uranium de la Cominak créée en 1974. En effet, la société civile d'Arlit, vent debout, dénonce les conditions ayant conduit à un tel scénario, accusant le géant minier français Orano (ex-Areva) de ne pas avoir tenu plusieurs de ses promesses au moment de la fermeture de la mine.

Souley MOUTARI(onep)

04 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/  

 Lancement de la 5ème édition de Toukountchi Festival de Cinéma du Niger : «La distribution et la diffusion des films à l’ère de la Télévision Numérique Terrestre en Afrique», thème retenu

Le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M. Goni Boulama a procédé, hier dans les locaux de l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) au lancement de la 5ème édition du Festival Toukountchi couplée avec la 1ère édition de Niger Film Awards et le lancement de Kino Niamey. Le festival Toukountchi regroupe au Niger les professionnels du cinéma venus des pays de la sous-région.

Ce festival qui est à sa 5ème édition est selon le Secrétaire général adjoint du Ministère en charge de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale la preuve de la détermination de l’Association nigérienne de Cinéclub et Critique de Cinéma à œuvrer dans le sens de la promotion du cinéma au Niger. Cette détermination,  a-t-il poursuivi, coïncide avec celle des autorités nigériennes dans le cadre du Programme de la Renaissance Culturelle des Arts adopté par décret n°2019/114 du 15 février 2019 portant adoption du Programme de la Renaissance Culturelle qui accorde une place de choix à la communication pour le changement. A travers le thème de cette année et l’hommage rendu à M. Moussa Hamidou, premier nigérien ingénieur de son, la 5ème édition du festival Toukountchi est en parfaite harmonie avec la dynamique gouvernementale du point de vue technologique et de l’élan de talent de la nation. L’hommage est à la fois une obligation de mémoire à l’égard de l’illustre ingénieur de son, mais aussi un facteur d’émulation pour les jeunes cinéastes et professionnels du 7èmeart, a indiqué M. Goni Boulama. 

Dans son mot de bienvenue, le directeur général de l’IFTIC, M. Amadou Sahadou Illiassou a indiqué que c’est une fierté pour l’école, étant une partie prenante de cinéma en tant que formateur, promoteur de cinéma au Niger d’abriter ce festival qui concourt à la promotion de cinéma africain qui est un facteur de brassage de culture. Pour sa part, le président de la Fédération des Associations de Cinéastes Nigériens,  M. Harouna Niandou a souligné l’ambition de ladite Fédération qui, a-t-il dit, est de parvenir un jour à doter le Niger d’une génération qui placera le 7ème art au cœur de la culture nigérienne. M. Harouna Niandou a, en outre, exhorté les cinéastes nigériens à s’unir comme la fibre unitive du cœur afin de réussir le pari, celui de faire comprendre et faire accepter leurs sollicitations.

Quant au Délégué général de Toukountchi et président de Kino Niamey, M. Issoufa Halidou, il a rappelé les activités cinématographiques que l’Association Nigérienne de Cinéclub et Critique de Cinéma a eu à organiser en 5 ans de création. Il cite entre autres, le festival d’animation en hommage à Moustapha Alassane, la semaine de la critique cinématographique du Niger et les cinq (5) éditions de Toukountchi.

Le premier nigérien ingénieur du son, M. Moussa Hamidou a pour sa part fait un bref historique de son parcourt. Il a eu à travailler pendant 44 ans sur une cinquantaine de films, parmi lesquels ‘’Wazo polygame’’ de Oumarou Ganda qui a eu le premier prix de la première édition du FESPACO.

Pour sa part, M. Joseph Tapsoba dit Chocho, président de Kino Ouaga et fondateur de Kino Afrique s’est appesanti sur le concept de Kino. Le Kino, explique-t-il, est une cellule dans laquelle tous les techniciens, comédiens, techniciens de son, réalisateurs se retrouvent et créent des films, une cellule de partage qui permet aux cinéastes du monde entier de partager leurs expériences. «L’idée est de faire le travail avec le peu qu’on a, de fédérer nos énergies pour créer des grands longs métrages entre pays, faire des très bons films qui peuvent permettre à notre cinéma africain d’aller de l’avant sans pour autant attendre l’argent de l’extérieur», a fait savoir M. Joseph Tapsoba dit Chocho.

Aïchatou Hamma Wakasso(onep)

14 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

Le Président de la République a reçu vendredi Mamane, comédien et chroniqueur de RFI, Réalisateur du film « Bienvenue au Gondwana »Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a reçu vendredi, 14 avril 2017, le Chroniqueur de Radio France Internationale, M. Mamane, connu pour sa chronique sur son « pays fictif » le Gondwana.

Le comédien né au Niger, a connu le succès en France. Il séjourne à Niamey, première étape d’une tournée  africaine dans le cadre de la promotion de son premier long métrage « Bien­ve­nue au Gond­wana ». Ce filmtraite de la démocratie et des problèmes des élections en Afrique. Il met notamment en scène « les tri­bu­la­tions d'une équipe d'ob­ser­va­teurs élec­to­raux dé­pê­chés dans un pays afri­cain fran­co­phone afin de sur­veiller l'or­ga­ni­sa­tion d'un scru­tin pré­si­den­tiel ».

 Safiath album point finalDix ans de carrière musicale dont huit passés au sein du groupe KAIDAN GASKIYA ; une nouvelle carrière solo ; plusieurs mois de travail en coulisse ponctués par la sortie d’un album de 12 titres dénommé ‘’Point Final’’ ; et un grand concert de vernissage au Palais des Congrès, le samedi 28 avril 2018, Safiath, la voix d’or de la chanson nigérienne est de retour sur scène.

C’est en présence du Conseiller technique du ministre de la Renaissance Culturelle et d’un public composé de plusieurs fans et autres mélomanes que la diva de la chanson nigérienne Safiath AMINAMI communément appelé SAFIATH ex-chanteuse du groupe de rap KAIDAN GASKIA 2 a vernis son premier album au palais des congres de Niamey. C’est un album de 12 titres qu’elle a dénommé ‘’Point Final’’, une douzaine de chansons pour dire point final, selon elle, a une certaine carrière qui n’a rien à voir avec la nouvelle. Un point final à l’ancienne Safiath qui évolue désormais dans un nouveau registre avec beaucoup de polyvalence et l’introduction de plusieurs styles musicaux pour ouvrir les portes à une carrière internationale qui d’ailleurs, selon les plus grands connaisseurs de la musique, s’annonce prometteuse.

«Des années passées dans la boue ne changeront jamais un diamant en vulgaire cailloux. Un bon nettoyage suffira pour le distinguer ». Cette assertion de Zack Mwekassa, penseur congolais trouve tout son sens, chez l’artiste Zara Moussa alias ZM qui, après plusieurs années d’absence, est revenue sur la scène musicale, plus imposante et percutante. Depuis quelques mois ZM accepte des invitations pour se produire sur scène. C'est le come-back que les fans de la musique particulièrement ses admirateurs attendaient: ZM, qui s'était retirée du circuit musical pendant plusieurs années a refait surface.

Le jeudi 31 mars 2022, ZM confirme et signe son retour à travers un concert gratuit dit ‘’Cafet’En Scène’’, une initiative du Centre Culturel Franco-Nigérien. Elle s’est produite en live au CCFN Jean Rouch de Niamey devant un public ivre de joie. Habillée en tenue traditionnelle, typiquement nigérienne, lors de ce « concert du come-back », la star qui manquait à ses fans, a démontré au public qu’elle reste et demeure la gloire montante du mouvement hip-hop au Niger. «Je suis plus mature, plus courageuse et encore plus engagée, car les expériences sont des atouts» déclarait ZM, avec assurance et un sourire aux lèvres.   

Plus imposante sur scène, l’artiste semble plus engagée pour «prêter» sa voix aux sans voix, mais dans un style et un langage plus franc. Sous les feux et les jeux de lumières, avec sa voix grave, Zara Moussa, fidèle à son engagement sur les questions des droits de la femme, des opprimés, etc., a clamé que c’est un honneur pour elle de revenir sur scène après plusieurs années d’absence. L’honneur est d’autant plus grand, quand on voit comment elle est «chérie» par ses fans et ses enfants dont deux parmi eux sont déjà initiés dans la musique, et chantent avec elle sur scène. «Dans le temps, les médias m’appelaient la voix des sans voix. Et temps qu’il y aura de l’oppression, de l’injustice, je prêterai ma voix à celles et ceux qui  n’en ont pas», lance Z M, sous le rythme enchantant et soutenu de ses musiciens.  

Les raisons de l’absence de l’artiste et son retour !

En vérité, l’artiste s’est éclipsée du mouvement pour des raisons de santé. Elle a décidé de revenir car elle estime que le rap est le miroir d'une société. «On peut dire que je me suis absentée depuis bientôt 4 ans pour une raison de santé due à un AVC facial. Mon retour est dû à une nostalgie et surtout la sollicitude des fans. Après le concert gratuit du retour je me ferai à nouveau le plaisir de présenter à mes fans et au public hip hop que le rap est surtout le miroir d'une société. Dénoncer et réclamer», explique l’artiste.

La Queen ZM envisage de mettre ce retour au profit du développement de notre pays, notamment dans la lutte contre la mendicité et la protection des enfants vulnérables. «Je compte proposer des activités culturelles humanitaires en faveur des enfants vivant de la mendicité, car le taux de

mendicité infantile ne fait que s'accroître dans nos grandes villes. Nous prévoyons d'organiser des activités culturelles afin de mobiliser des fonds pour la mise en place d'un processus d'encadrement et de protection des enfants vivant de la mendicité et ceux vivant dans la rue », envisage-t-elle.

Notons que ZM est l’une des premières femmes rappeuses au Niger et a tant décrié à travers le micro,  les violences faites aux femmes, les conditions de la femme rurale et le mariage précoce de jeunes filles nigériennes. Les principaux succès musicaux de ZM sont liés aux singles comme «Maté gaté », «Tabusizé», «Ma rage», «Violence», etc. En ses débuts dans le mouvement hip hop, elle remporta le 1er prix d'un concours musical organisé par l'Ambassade de France via le Centre Culturel Franco-Nigérien. Un prix qui lui a valu une grande consécration avec l’enregistrement en février 2005 de son premier album ‘'Kirari'' qui veut dire en haoussa ‘'Défi'' qui comporte 12 titres.

 Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

Le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat, l’Agence Nationale de l’Economie des Conférences (ANEC) et le comité d’organisation de la 7ème édition du Wamma ont  procédé hier matin à Niamey, à la signature d’une convention de partenariat dans le cadre du West Africain Music and Movie Africain Awards (Wamma). A travers cet acte, le ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat s’engage à parrainer et mobiliser les artistes nigériens pour leur implication totale à la 7ème édition du festival  Wamma.

 A cette occasion, le ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat, M. Mohamed Hamid a indiqué que le Wamma ou concours de musique et cinéma en Afrique de l’Ouest est une rencontre tournante du nord du Nigeria entre acteurs, réalisateurs et promoteurs d’industries africaines de promotion de la musique, du cinéma et des arts. «Le choix du Niger pour abriter cette 7ème édition de Wamma est une récompense pour les acteurs nigériens qui ont montré leurs talents aux  éditions antérieures», a-t-il dit. 

En effet, a poursuivi le ministre Mohamed Hamid, lors de l’édition passée de Wamma, les artistes  nigériens ont raflé les 18 prix sur les 30 prix. Ce qui a permis de faire la visibilité du pays. «À l’occasion de cet événement, près de mille (1000) participants vont venir de 13 pays de la sous région. Ce qui va aider les hôteliers et les artisans à booster leurs chiffres d’affaires. Il y aura également la participation des grands artistes sénégalais, maliens et du Congo Brazzaville», a-t-il annoncé. Pour le ministre en charge de la Culture, le festival Wamma est une bonne chose «car il permet d’unir nos artistes, nos acteurs et nous allons toujours encourager ces genres événements».

De son côté, le directeur général de l’ANEC, M. Mohamed Saidil Moctar a indiqué que le rôle  de l’ANEC est de faire venir des événements au Niger. «Ce festival qui sera désormais régulier et périodique pour notre pays peut être une source d’attraction du monde mais également une source de revenus et de création d’emplois pour notre pays», a-t-il précisé. Il a aussi annoncé que l’ANEC s’engage à mettre à la disposition du comité d’organisation la salle plénière du palais des congrès pour la soirée des Awards et organiser une visite guidée au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi.

Le promoteur du festival Wamma, M. Abdoul Kadri Abdourahaman a précisé que le comité d’organisation de la 7ème édition du Wamma s’engage entre autres à assurer la visibilité des institutions nigériennes partenaires, à permettre l’utilisation et à donner l’accès au ministère et à l’ANEC à toutes les données de l’événement.

 Yacine Hassane(onep)

05 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

La cérémonie de vernissage de ‘’Le Déclic’’, un recueil de poèmes du jeune slameur-écrivain Nassirou Lassissi Abdoul Wassiou, a eu lieu le 12 février 2022, dans une salle pleine à craquer de l’hôtel Noom de Niamey. Le public a découvert ainsi la beauté, l’amour maternel et le pouvoir patriarcal à travers les quinze titres de ce recueil de poèmes en langues françaises.

Le recueil de poèmes de ce jeune Slameur nigérien, passionné d’écriture notamment la poésie, présenté au public venu pour la circonstance porte le titre ‘’Le Déclic’’. Nassirou Lassissi Abdoul Wassiou écrit dans certains cas, sur la dépravation des mœurs, sur l’amour, la prise de conscience, la sacralité du mariage, etc.

‘’Le déclic’’ est un recueil de quinze (15) titres bien formulés. A travers par exemple ce poème ‘’tabousi’’, l’auteur lance un appel à l’endroit des Nigériens vivant à l’extérieur qui gagnent bien leur vie, de ne pas oublier d’où ils viennent. Nassirou Lassissi Abdoul Wassiou rend hommage également à nos mamans à travers les ‘’3M’’, Nos Mamans Méritent Mieux, qui pour lui donner des détails serait être trop prétentieux face à nos mères dont l’unité de reconnaissance est introuvable.

C’est également un mélange harmonieux, nous incitant ainsi au partage des valeurs d’une société qui tend à tourner à l’envers. L’écrivain affirme que le choix n’est pas fortuit car tout au long des pages, il traduit la vie, la société et surtout l’Homme.

Plusieurs invités, ont pris la parole pour féliciter le jeune écrivain pour la réussite de son œuvre.

Le représentant de Boubou Hama, M. Tsonya Komi, et le partenaire de l’auteur de ce recueil ont félicité le jeune écrivain pour son travail remarquable et ont invité les jeunes à la lecture des œuvres littéraires pour une meilleure transformation de la société.

 Abdou Ibrahim Rachida (ASCN)


Boko Haram est l'un des mouvements terroristes les plus meurtriers au monde, avec 40 000 morts, selon un décompte des Nations unies. Ce livre décrypte, analyse et contextualise la naissance et le développement du mouvement, son basculement dans la violence aveugle, son mode de financement ainsi que son internationalisation. Enfin, il souligne les limites de la solution du tout militaire et sécuritaire, tout en présentant pour la première fois les résultats de l'initiative nigérienne "Repentir contre Pardon". La présente réédition revue et augmentée du livre assume l'ambition pédagogique claire de l'édition originale. Justifiée par la disparition brutale du président tchadien Idriss Deby Itno et d'Abubakar Shekau, figure emblématique de Boko Haram, cette nouvelle édition fourmille de révélations sur les liens entre le mouvement nigérian et l'État islamique au Levant (Irak, Syrie) et au Sahel (EIGS).

  • Date de publication : 4 novembre 2021
  • Broché - format : 13,5 x 21,5 cm • 116 pages
  • ISBN : 978-2-343-24590-4
  • EAN13 : 9782343245904
  • EAN PDF : 9782140194580
  • (Imprimé en France)



Seidik Abba est journaliste-écrivain, ancien rédacteur en chef central à Jeune Afrique, ancien chef du Bureau parisien de l'Agence Panapress et Chroniqueur au Monde Afrique. Originaire de Diffa au sud-est du Niger où se situe l'épicentre des activités de Boko Haram, il décrypte régulièrement l'actualité africaine sur France 24, RFI, TV5 Monde, BBC et Deutsche Welle.

Abdoulkader Abba est le fils de Seidik Abba. Lycéen scolarisé dans la région parisienne, son ambition étant de devenir journaliste sportif, il a effectué son stage d'observation de la classe de 3' du Collège à la rédaction de TV5 Monde, sous le tutorat de Lise-Laure Etia, connue pour être une grande journaliste sportive.

Lien pour commander le livre 


05 novembre 2021
Source : https://www.editions-harmattan.fr

Le théâtre fait partie des arts vivants, à travers lequel beaucoup d’acteurs s’affirment et contribuent au développement socio-économique du Niger. Parmi les acteurs qui ont marqué l’histoire récente du théâtre au Niger, il y a les jeunes ‘’Tréteaux du Niger’’ réunis au sein de l’association artistique et culturelle dite le ‘’Tréteau du Niger’’, créé en 1994 et spécialisé dans le théâtre itinérant ou théâtre de rue.

Issus d’une sélection de plusieurs compagnies et associations des artistes, les ‘’Jeunes Tréteaux’’ d’alors ont véritablement contribué au développement du théâtre au Niger à travers l’organisation de plusieurs spectacles. Ils débarquent dans un quartier pour jouer des scènes spectaculaires créant ainsi, une vive émotion chez le public.

Cependant, depuis un certain temps, le ‘’Tréteau du Niger’’ organise moins de spectacle itinérant et du coup, le théâtre a disparu de la rue. On a l’impression que le ‘’Tréteau du Niger’’ ou le théâtre se meurt au Niger. Malgré ce constat, les acteurs du théâtre rejettent l’idée selon laquelle le théâtre est mort. « Tout le temps, les gens nous posent ces genres de questions. Pour certains, les tréteaux n’existent plus. Non les tréteaux existent bel et bien. On continue de faire du théâtre, mais on est plus aussi dans la formation. Ce qu’il faut comprendre, c’est la forme de théâtre qui a un peu changé. Les choses continuent, mais sous une autre formule. Et c’est normal ! C’est tout à fait logique que les démarches changent de temps en temps. Après plus de 25 ans d’existence, il y a des gens qui sont décédés, etc. mais la base est là. On organise des ateliers de formation et de création.

Presque tous les jeunes qui sont actuellement dans le théâtre sont passés par le Tréteau du Niger. Beaucoup de jeunes ont pris goût de faire la scène théâtrale à travers le tréteau. On fait du théâtre forum de sensibilisation.  C’est vrai qu’on tournait moins et on n’est pas trop visible sur place comme on le faisait avant. Mais on sortait quand même. Maintenant on se bat pour la conquête de la scène internationale. C’est vrai on a pris de l’âge, mais quand même on a assuré la relève. On donne des cours de théâtre et de scène » explique, M. Ali Garba, artiste comédien, membre du Tréteau du Niger. 

 Les spectacles nostalgiques des ‘’Tréteaux’’

Beaucoup se rappellent du ‘’camion, autonome’’, que les acteurs du Tréteau utilisent pour se rendre dans les quartiers. Ce même camion qu’ils déplient pour en faire un podium de  7m sur 4m, est en lui seul un spectacle. Sur ce podium mythique, les comédiens mettaient en scène des pièces professionnelles et des pièces de sensibilisation. Le public a pu découvrir plusieurs pièces de théâtre a travers le tréteau du Niger, telle que des adaptations des pièces de Helene Kaziendé, Le Médecin volant, la Jalousie du Barbouillé, etc. de Molière. Au sein du tréteau, chacun avait un domaine spécifique dans l’art et la culture afin de mieux préparer les spectacles. L’activité de base c’est le théâtre, mais en bon artiste, nous faisons aussi de la peinture, la décoration, la danse, la musique, etc. Au sein du tréteau, on avait tout. Quand on a une création, on n’a pas besoin d’aller chercher quelque chose ailleurs. C’est ces compétences qui forment le tréteau. Ils adoptent librement les pièces de Molière relatives au contexte et les histoires du Niger tout en gardant la trame. 

« Le tréteau c’était la sélection de plusieurs artistes issus de différentes compagnies et structures culturelles. Le tréteau, c’est comme une troupe nationale. Nous avons participé à des tournées dans plusieurs pays d’Afrique et en Europe. Avant chaque tournée, on choisit une pièce, on essaye de jouer sérieusement chez nous avant de sortir. On choisit 10 quartiers et 10 écoles de Niamey pour présenter la pièce. Après on organise une tournée nationale. On fait 5 régions du Niger, notamment Dosso, Maradi Tahoua, Zinder et Agadez. Ensuite, on entame la tournée sous régionale, où l’on fait d’office le Bénin, le Burkina-Faso et le Togo. Généralement après cette tournée, on part directement en France. Nous maitrisons très bien les choses et à chaque sortie, nous enregistrons des succès » explique le comédien.

Pour M. Ali Garba, il n’y a pas une meilleure manière de sensibiliser que le théâtre, principalement le théâtre de rue où les acteurs sont en contact direct avec le public. En ce sens, il rappelle le contexte dans lequel, le tréteau a été créé. « Avant c’était les Jeunes Théâtre du Niger, un projet des autorités en charge des questions des jeunes et de la culture et le CCFN. Quand ils ont créé les JTN dans les années 90-91, on faisait beaucoup de théâtre sur scène. Nous avons constaté que les gens ne venaient pas aux spectacles, puis un concept a été créé qui consiste à aller vers le public d’où la naissance du mot tréteau du Niger. Le tréteau, c’est le trépied sur lequel on monte les planchers pour jouer du théâtre. C’est ce que Molière faisait. C’est le petit planchéié  sous forme triangulaire qu’on place pour se mettre en hauteur. On peut se déplacer avec pour rencontrer le public. On transportait le spectacle dans les quartiers, les marchés, les écoles, les prisons, etc. L’idée c’était de créer un style Molière avec la comédie et de l’art. Quand tu joues dans la rue et que ce n’est pas comique, c’est difficile d’attirer l’attention du public », se rappelle M. Ali Garba.

Le théâtre forum, une nouvelle prédilection des tréteaux  

Depuis l’avènement du COVID ils n’ont pas monté un spectacle digne des Tréteaux. La dernière tournée internationale à laquelle le Tréteau a pris part date de 2017. L’essentiel des acteurs s’intéressent maintenant plus au ‘’théâtre forum’’, théâtre ou sketch de sensibilisation qui se fait généralement sur commande. « A la fin de ce genre de théâtre, le public a son mot à dire à travers un débat et des échanges sur une thématique donnée. Le théâtre forum se joue généralement au niveau local. C’est un moyen très efficace pour le changement de comportement et de mentalité. C’est une forme qui marche très bien dans le domaine de la sensibilisation. Déjà, nous sommes habitués à cette forme de théâtre, car nous avons un contact direct avec le public. On vient de finir deux missions de théâtre. Pour la 1ère mission, on a joué dans plus de 150 villages des régions de Dosso, Maradi et Zinder. La 2ème mission a concerné une trentaine de villages de la région de Maradi où, on a joué des théâtres forum. Tous ces spectacles ont été organisés entre décembre 2021 et février 2022» précise-t-il. 

Ce qui réconforte les amoureux du théâtre, c’est la création du Heris, un groupe des jeunes acteurs qui organise régulièrement la revue de presse théâtralisée au CCFN Jean Rouch de Niamey. « C’est une activité permanente offerte au public indique l’acteur-comédien M. Ali. Tous les jeunes formés montent des sketchs et les présentent au CCFN». 

Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

Depuis 2006, la troupe ‘’la Famille C’Nous’’ a su émerveiller le public nigérien et aussi à l’international à travers ses vidéos de sensibilisation, motivation à travers l’humour. Anatovi Clément Serge  dit « Tchatcho » est producteur, réalisateur, scénariste, comédien. Il a mis en place ce groupe et continue à élargir ses tentacules jusqu’au niveau sous régional. Depuis peu, ‘’la famille C’ Nous’’  est revenue en force, avec plus de créativité sur Facebook et les autres réseaux sociaux.

Pour le promoteur, ‘’la Famille C’est Nous’’ est une troupe de jeunes artistes pétris de talent et de créativité et qui s’adresse aux jeunes dans un concept, une vision qu’ils comprennent,  Depuis Octobre 2019, le groupe fait des histoires plus belles, plus matures et plus innovantes. Avec plus de 300 épisodes tournés et diffusés à travers plusieurs chaînes télés et web, dont la diffusion d’un ou deux sketchs par semaine, cette troupe reste une source d’inspiration pour plusieurs jeunes comédiens nigériens.

Dans l’optique d’aller plus loin, le promoteur est convaincu qu’à travers le Cinéma, on peut indéniablement et sans crainte placer le Niger dans la liste des grandes industries cinématographiques africaines ; c’est pourquoi le concept ‘’la famille C’Nous’’ prend une ampleur panafricaine et devient ‘’Afrique C’Nous’’.

L’idée c’est de faire des productions cinématographiques dans plusieurs villes africaines avec non seulement les têtes d’affiches du cinéma de ces différentes villes mais aussi les techniciens de renommée de ces villes. Ceci permet de créer un cadre d’échanges professionnel et surtout d’expériences sur le terrain. Pour la première édition, les pays concernés sont le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Tchad .Dans chaque ville,  la troupe envisage de  raconter une histoire à travers une série de quinze (15) épisodes de  sept (7) minutes chacune.

Après la post-production (Montage), selon Serge le promoteur, interviendra la deuxième étape du projet qui est un festival international. Ce festival ‘’Afrique C’Nous’’ se déroulera à Niamey tous les deux (2) ans et va réunir tous les pays qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à ce grand projet ; et de rassurer  «  qu’ils  ont déjà fini les productions à Ouaga et Cotonou ; il reste pour les autres pays, notamment le Togo »

 Par  Aïssa Abdoulaye Alfary(Onep)

04 février 2022
Source : https://www.lesahel.org/ 

Illustration commissionnée pour The Mymy Project et réalisée par Diby King (@dibyking)Illustration commissionnée pour The Mymy Project et réalisée par Diby King (@dibyking)

C’est en 2015 que Sani a posé pour la première fois son regard sur Fadhila lors d’une cérémonie de mariage d’un de ses cousins. Complètement subjugué par elle, il lui a compté fleurette pendant au moins 12 mois ; et un 15 juin 2016, ils ont décidé de franchir le cap de fakarey et de formaliser les choses. Ils se sont unis devant Dieu et devant les hommes par une célébration ponctuée de Fatiha et autres réjouissances. Par cet acte religieux, ils se sont engagés à être unis, à s’aimer et à demeurer fidèles l’un à l’autre jusqu’à ce que la mort les sépare. Avant de regagner le foyer conjugal, les parents des deux tourtereaux n’ont pas manqué de leur prodiguer des conseils en leur demandant chacun de laisser son comportement de célibat, des comportements qui selon eux se traduisent le plus souvent par les sorties fréquentes dans des fadas, des boites de nuit et autres lieux de distractions pour l’homme et pour la femme par l’amour des feuilletons et des foyandis mettant ainsi en péril l’harmonie dans le foyer.

Des mois, des années pour le traditionnel ‘’fakarey’’

Ce mariage est le fruit d’un long processus, un véritable parcours de combattant. Sani nous raconte « je vais chez les Fadhila un jour sur deux pour le traditionnel fakarey. Je quitte Yantala pour Gawèye et cela par peur qu’un autre homme me pique ma copine devenue aujourd’hui ma femme »

De nos jours, le fakarey tend à disparaitre pour plusieurs raisons. Celles invoquées par les jeunes sont notamment les pertes de temps, la communication via le téléphone portable, les charges financières de la courtisée, l’irrespect des filles et souvent de certaines familles et autres…..

Le désintéressement lié à ce phénomène viendrait du fait que les jeunes couples préfèrent se retrouver au niveau des fadas, des restaurants et autres lieux de débauches, loin des regards indiscrets.

Pour Mademoiselle Barira « Pourquoi accepter de faire venir un homme chez vous durant des mois et des années et qu’au final, il part prendre une autre femme pour épouse , c’est une humiliation à la face du monde, les jeunes garçons d’aujourd’hui n’ont aucune considération pour les filles ». Elle estime que « c’est dépassé, moi-même si mon copain vient chez moi, je préfère qu’on sorte pour aller dans un maquis, ou dans un endroit idéal pour causer comme le font beaucoup.

Et, un chef de famille, gardien de la tradition de rétorquer «  la jeune génération n’accorde aucune importance à la vie familiale, la vie en communauté, aucun respect des valeurs sociétales. « Si les divorces sont fréquents, c’est parce que les liens de mariage n’ont aucun fondement, on foule au pied certaines pratiques anodines » se désole-t-il.

 Opter pour le mariage de raison

Les mariages de raison semblent parler d’eux, les filles déçues par les belles paroles et promesses d’amour, s’unissent à un homme dont elles ne sont mêmes pas amoureuses. Selon plusieurs jeunes interviewés, les mariages de nos jours sont fondés sur la situation financière et la situation de la famille.

« Pendant longtemps, les mariages de raison étaient l’apanage entre les membres d’une famille, d’une même classe, d’un même village et ou d’une même ethnie. En ce temps la famille devient un pilier fondamental, plébiscité par de nombreux jeunes d’antan » reconnait M. Diallo enseignant à la retraite

A l’en croire, un retour à la source serait une garantie pour la pérennité du couple, accepter un prétendant sans même l’avoir vu.

Lorsque le prince charmant se fait désirer et que l’horloge biologique commence à faire des siennes, certains acceptent de s’engager dans un mariage sans passer du temps à faire ‘’fakarey’’.

Si les adeptes de ‘’fakarey’’ analysent chaque détail avec minutie pour trouver la bonne personne pour le mariage, d’autres par contre font preuve de maturité. C’est souvent le cas de ceux qui ont déjà vécus des expériences amoureuses exigeantes et qui n’ont jamais abouti. Ils ne sont plus aveuglés par l’amour en tentant de voir toutes les qualités avant même de s’engager pour la simple et unique raison de s’assurer d’une union qui dure dans le temps. Ne dit- on pas que le mariage est aussi et avant tout une question de destin.
Tobo Altiné

05 juillet 2018
Source : https://www.nigerdiaspora.net

 

Illustration commissionnée pour The Mymy Project et réalisée par Diby King (@dibyking)
Illustration commissionnée pour The Mymy Project et réalisée par Diby King (@dibyking)

C’est en 2015 que Sani a posé pour la première fois son regard sur Fadhila lors d’une cérémonie de mariage d’un de ses cousins. Complètement subjugué par elle, il lui a compté fleurette pendant au moins 12 mois ; et un 15 juin 2016, ils ont décidé de franchir le cap de fakarey et de formaliser les choses. Ils se sont unis devant Dieu et devant les hommes par une célébration ponctuée de Fatiha et autres réjouissances. Par cet acte religieux, ils se sont engagés à être unis, à s’aimer et à demeurer fidèles l’un à l’autre jusqu’à ce que la mort les sépare. Avant de regagner le foyer conjugal, les parents des deux tourtereaux n’ont pas manqué de leur prodiguer des conseils en leur demandant chacun de laisser son comportement de célibat, des comportements qui selon eux se traduisent le plus souvent par les sorties fréquentes dans des fadas, des boites de nuit et autres lieux de distractions pour l’homme et pour la femme par l’amour des feuilletons et des foyandis mettant ainsi en péril l’harmonie dans le foyer.

Des mois, des années pour le traditionnel ‘’fakarey’’

Ce mariage est le fruit d’un long processus, un véritable parcours de combattant. Sani nous raconte « je vais chez les Fadhila un jour sur deux pour le traditionnel fakarey. Je quitte Yantala pour Gawèye et cela par peur qu’un autre homme me pique ma copine devenue aujourd’hui ma femme »

De nos jours, le fakarey tend à disparaitre pour plusieurs raisons. Celles invoquées par les jeunes sont notamment les pertes de temps, la communication via le téléphone portable, les charges financières de la courtisée, l’irrespect des filles et souvent de certaines familles et autres…..

Le désintéressement lié à ce phénomène viendrait du fait que les jeunes couples préfèrent se retrouver au niveau des fadas, des restaurants et autres lieux de débauches, loin des regards indiscrets.

Pour Mademoiselle Barira « Pourquoi accepter de faire venir un homme chez vous durant des mois et des années et qu’au final, il part prendre une autre femme pour épouse , c’est une humiliation à la face du monde, les jeunes garçons d’aujourd’hui n’ont aucune considération pour les filles ». Elle estime que « c’est dépassé, moi-même si mon copain vient chez moi, je préfère qu’on sorte pour aller dans un maquis, ou dans un endroit idéal pour causer comme le font beaucoup.

Et, un chef de famille, gardien de la tradition de rétorquer «  la jeune génération n’accorde aucune importance à la vie familiale, la vie en communauté, aucun respect des valeurs sociétales. « Si les divorces sont fréquents, c’est parce que les liens de mariage n’ont aucun fondement, on foule au pied certaines pratiques anodines » se désole-t-il.

 Opter pour le mariage de raison

Les mariages de raison semblent parler d’eux, les filles déçues par les belles paroles et promesses d’amour, s’unissent à un homme dont elles ne sont mêmes pas amoureuses. Selon plusieurs jeunes interviewés, les mariages de nos jours sont fondés sur la situation financière et la situation de la famille.

« Pendant longtemps, les mariages de raison étaient l’apanage entre les membres d’une famille, d’une même classe, d’un même village et ou d’une même ethnie. En ce temps la famille devient un pilier fondamental, plébiscité par de nombreux jeunes d’antan » reconnait M. Diallo enseignant à la retraite

A l’en croire, un retour à la source serait une garantie pour la pérennité du couple, accepter un prétendant sans même l’avoir vu.

Lorsque le prince charmant se fait désirer et que l’horloge biologique commence à faire des siennes, certains acceptent de s’engager dans un mariage sans passer du temps à faire ‘’fakarey’’.

Si les adeptes de ‘’fakarey’’ analysent chaque détail avec minutie pour trouver la bonne personne pour le mariage, d’autres par contre font preuve de maturité. C’est souvent le cas de ceux qui ont déjà vécus des expériences amoureuses exigeantes et qui n’ont jamais abouti. Ils ne sont plus aveuglés par l’amour en tentant de voir toutes les qualités avant même de s’engager pour la simple et unique raison de s’assurer d’une union qui dure dans le temps. Ne dit- on pas que le mariage est aussi et avant tout une question de chance.
Tobo Altiné

Publié le 05 juillet 2018
Source : https://www.nigerdiaspora.net

Jeunesse NigerLe constat est amer. Les gens ne lisent plus au Niger. Et là où le bât blesse est que même les scolaires ont perdu cette habitude. Qu’ils soient lycéens ou Universitaires, il suffit de faire un tour dans les centres culturels pour se rendre compte, que les livres sortent à compte-goutte. Rien d’étonnant que les jeunes scolarisés s’expriment très mal en français.

Dans une enquête récente, il nous a été rapporté que dans les centres de lecture, ce sont les journaux en premier, notamment les périodiques étrangers, qui recueillent la faveur du public. Puis viennent, en ce qui concerne des lecteurs plus jeunes, les bandes dessinées. Quant aux universitaires, y compris ceux qui font de la recherche, ils se contentent souvent de photocopier des pages utiles.

Nous avons découvert avec stupeur qu’ils sont peu nombreux les Etudiants inscrits en lettres modernes qui, au cours des trois années de bachelor ou licence, ne lisent pas plus de deux livres en entier ! Les enseignants sont si conscients de cette lacune qu’ils se chargent de leur distribuer des polycopiés, extraits de livres.

Malam SAGUIROU« Le professeur ABDOU MOUMOUNI était en avance sur son temps ». Cette affirmation de l’épouse du célèbre scientifique nigérien Mme MOUMOUNI Aissata est la conviction que le spectateur peut se faire après avoir vu le film de Malam SAGUIROU, « SOLAIRE MADE IN AFRICA ».

Ce film de 67 minutes est le premier long métrage de ce jeune réalisateur. Il expose l’œuvre du Pr Moumouni sous la forme de témoignages de ses principaux collaborateurs, le ministre Albert Wright et le scientifique BA ABDOUSSALAM. D’autres témoins, et non des moindres, puisqu’il s’agit d’industriels et techniciens français, du sultan de Dosso, l’honorable pharmacien Maidanda Seydou Djermakoye, et de nombreux étudiants se sont aussi exprimés sur la question. La visite dans les laboratoires, les lieux de travail, et au village du chercheur ont crédibilisé davantage les propos des uns et des autres. Un hommage captivant et convaincant.

Point n’est besoin de nous répandre sur la brillante carrière du professeur Moumouni. Pour la résumer, nous nous contenterons de quelques repères seulement :

«J’ai compris qu’il y a une page, qui manque dans l’histoire officielle du Niger... », estime la réalisatrice Amina Mamani AbdoulayeLa réalisatrice Amina Abdoulaye Mamani a réalisé un de ses rêves. Celui de faire découvrir au monde entier, qui est véritablement son père, (l’auteur du célèbre roman Sarraounia) à travers un film documentaire. A l’issue de l’avant-première du film qui a eu lieu le samedi dernier à Niamey, la réalisatrice explique ce qui l’a motivée à entreprendre le projet du documentaire.

« Ce film, c’est l’histoire de Mamani Abdoulaye. Quand on dit Mamani Abdoulaye les gens le connaissent à travers son roman Sarraounia. Au-delà de l’écrivain, qu’il a été, mon père fut un écrivain, un homme politique, un syndicaliste, … Ce film pour moi, c’est une quête. Je n’ai pas très bien connu mon père. J’avais 10 ans quand il était décédé. C’est ce que j’ai notifié dans le film. Je me souviens quand, il a quitté la maison à Zinder pour venir à Niamey recevoir le prix de littérature Boubou Hama que le Niger lui a décerné en 1993. Depuis qu’il est parti, il n’est plus revenu. Il est décédé, suite à un accident sur la route entre Galmi et Madaoua » explique la jeune réalisatrice.

« Je me suis dit, pourquoi ne pas aller à la quête de cette histoire. Ainsi, j’ai commencé à rencontrer des gens. Avec le temps, les personnes que je rencontre, qui l’ont connu et les gens qui l’ont lu m’ont toujours encouragée. Ils me disent "vous êtes la fille de Mamani Abdoulaye l’écrivain, l’homme politique ou le syndicaliste". Ses amis, ses compagnons de lutte du parti SAWABA m’ont parlé de mon père. Après j’ai cherché partout dans les archives. J’ai cherché même dans l’histoire officielle du Niger, j’ai vu que son nom n’apparait pas. Il n’y avait pas son nom dans l’histoire officielle du Niger. Lui et ses compagnons de lutte et tout le parti, le mouvement Sawaba n’existe pas. J’ai compris qu’il y a une page, qui manque dans l’histoire officielle du Niger. C’est ce qui m’a amené à partir à la recherche des traces de mon père que je n’ai pas bien connu et de son histoire. Donc, c’est une petite histoire dans la grande histoire du Niger » ajoute Amina Mamani.

Le festival Bijin Bijin est un événement entièrement dédié aux arts de la marionnette sous toutes ses formes avec un accent sur la formation des jeunes. Créé en 2005, le Bijin Bijini tient, depuis le samedi 22 juin dernier, sa 11ème édition à Niamey. Le lancement des festivités a eu lieu à la maison de l’Arêne Théatre sise au quartier SENO dans le 5ème Arrondissement de Niamey. Le Bijin Bijini a lieu tous les deux ans au mois de juin. Cette 11ème édition, se tient sous le thème « l’art et la culture de la paix ».

D’après le Directeur Artistique dudit festival, M. Check Amadou Kotondi, le choix de cet thème s’explique par la situation d’insécurité que connait depuis plusieurs années l’Afrique en générale et la sous-région ouest africaine en particulier. « Cette édition nous l’avons voulu dans le cadre de la thématique de l’art et la culture de la paix, parce que partout et dans la sous région en particulier, il y’a plusieurs foyers d’insécurité, de conflits et des violences. Donc nous cherchons à apprendre à utiliser l’art et la culture pour trouver des solutions à toutes ces situations » a-t-il expliqué. Contrairement aux éditions passées, cette année, a souligné, le Directeur artistique du festival, les moyens du festival ne permettent pas de le faire voyager dans toute la région de Niamey. Bijin Bijini 2019 sera exclusivement reservé à la population du 5ème Arrondissement de la ville de Niamey.

FIMA - UA 2019Le Promoteur du Festival International de la Mode en Afrique (FIMA) M. Seidnaly Sidahmed Alphadi a organisé une conférence de presse, hier matin, à l’auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères. Cette conférence de presse a pour   Objectif d’informer l’opinion nationale et internationale sur la tenue, en juillet 2019, à Niamey, de la 12ème édition dudit festival. C’est le ministre du Tourisme et de l’Artisanat M. Ahmed Boto qui a présidé cette conférence de presse en présence du Ministre Conseiller du Président de la République et Directeur Général de l’Agence UA 2019 M. Mohamed Saidil Moctar, du Secrétaire Général du Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M. Harou Moussa, du Coordonnateur du CELHTO et chef de mission de l’Union Africaine au Niger, M. Komi Tublu, du Représentant Résident de l’UEMOA au Niger, M. Serigne Mbacke Sougou et de plusieurs autres invités.

A l’entame de cette conférence, le promoteur du FIMA a, dans son mot introductif, salué l’ensemble des partenaires du FIMA. Il a exprimé toute sa reconnaissance aux plus hautes autorités nigériennes pour le soutien et les appuis nécessaires qu’elles ne cessent d’apporter au Festival.

Il a profité de cette occasion pour exprimer tout son engagement et toute sa volonté de poursuivre son effort de promotion de l’Art, de la Mode et de la Culture africaine en générale et celle du Niger en particulier.

Alphadi a aussi réitéré son engagement à apporter son soutien au Niger dans l’organisation du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine.

Le FIMA sera de retour au Niger. Ainsi en prélude à l’organisation de ce sommet, la 12ème édition se tiendra à Niamey.

Le Promoteur et ambassadeur de la culture Katzelma Elh Taya Waziry du Niger est lauréat du prix Africain du mérite et de l’excellence à Kigali, PADEV 2021. C’est une sélection de 80 lauréats sur 500 nominés issus de quinze pays africains. C’est une grande cérémonie qui consacre les hommes et les femmes qui font la fierté du continent dont ce promoteur culturel nigérien. Elle s’est déroulée du 24 au 27 septembre 2021 à Kigali, au Rwanda.

Ce prix est une initiative de la fondation 225, qui a pour objectif de récompenser le mérite et l’excellence. Il est décerné chaque année à des personnes physiques et morales dont les œuvres dans leurs secteurs d’activités respectifs pour leurs qualités et leurs impacts, sont des modèles de contribution au développement de leurs pays et partout de l’Afrique. Pour Waziry Taya l’un des défis de l'Afrique serait de se réconcilier avec sa propre culture afin de favoriser un développement holistique...L'ensemble des actions qu'il mène en faveur du développement de la Culture africaine, en l'occurrence celle du Niger lui ont valu cette consécration africaine...

 «Un prix qui permet de placer la culture au centre des objectifs et de susciter l’espoir d’un lendemain plus radieux pour nos artistes et défenseurs de la culture. La culture c’est la civilisation en action ou mieux, l’esprit de la civilisation, comme le disait Léopold Sédar Senghor », a déclaré le lauréat.

« L’un de nos défis actuels demeure la réconciliation avec nos cultures pour favoriser un développement endogène. Il est vrai que nous avons des difficultés, toutefois nos cultures restent résilientes et riches. Source d’inspiration, notre continent détient un patrimoine culturel unique dont l’influence sur la culture mondiale est palpable .Nous devons tous, à nos niveaux, défendre à tout prix les cultures africaines car, un peuple sans culture est un peuple sans vie », a-t-il précisé.

Selon lui, la culture reste la clé de la renaissance de l’Afrique, nous l’avons prouvé au Niger avec la création du « Ministère de la Renaissance Culturelle ». Aujourd’hui, dit-il, grâce aux TIC (Technologies de l’information et de Communication), il est possible de rassembler les Nigériens autour des valeurs et du patriotisme.

A travers sa page facebook «Culture Niger», Malam Adji Waziry couvre l’ensemble du pays par ses multiples publications sur les merveilles du Niger. Il touche à toutes les disciplines notamment en essayant de mettre en exergue la diversité culinaire, à parler de la mode nigérienne, à partager la musique traditionnelle et moderne et évidemment à promouvoir les artistes, le cinéma et le théâtre nigérien.

Malam Adji Waziry Kazelma Omar Taya est le fondateur de l’Association pour la sauvegarde de la culture au Niger, créée en 2015. Il est entré dans le monde culturel grâce aux journées culturelles organisées presque un peu partout par des Nigériens de la diaspora. Issue d’une famille passionnée de la culture, c’est tout naturellement qu’il s’y est lancé depuis son jeune âge. Aujourd’hui, Malam Adji Waziry travaille sur plusieurs projets entrant dans le cadre de la promotion des acteurs culturels nigériens et de leurs produits.

Aïssa Abdoulaye  Alfary

06 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Le Niger sera représenté à la 17ème édition de Clap Ivoire qui se tiendra du 4 au 10 septembre par les réalisateurs Oumarou Kadry Koda en catégorie documentaire avec " Nos faiseurs de bonheur" et Abdoul Rachid Amadou Sanda Maïga avec la fiction "Epris d’une mère".  

Les représentants du Niger à ce festival de concours de court métrage destiné aux jeunes ressortissants et résidents des pays membres de l’UEMOA ont été sélectionnés le 17 juillet à l’issue d’un appel à candidatures lancé le 12 juin par le Centre National de la Cinématographie du Niger(CNCN). Mais, les réalisateurs n’étaient pas nombreux pour cet appel à candidatures. Sur une liste de 87 détenteurs de la carte professionnelle recensés par le CNCN, et qui comprend tous les métiers de cinéma, dont 45 réalisateurs, seulement cinq dossiers ont été enregistrés.   Le jury présidé par le réalisateur Moussa Hamadou Djingaray a retenu le documentaire "Nos faiseurs de bonheur" de Oumarou Kadry Koda et la fiction "Epris d’une mère" de Abdoul Rachid Amadou Sanda Maïga.     Le court métrage du jeune réalisateur Abdoul Rachid Amadou Sanda Maïga, d’une durée de 13 minutes sorti en juillet 2017,   aborde un sujet délicat, celui d’une relation mère-enfant sur le modèle du scénario Œdipien. Une histoire dont les principaux acteurs sont Karim, jeune garçon de 13, sa Maman Mariam, et Issaka son père. Ce dernier va faire les frais des contradictions de cette relation "confuse" entre le fils et sa mère. Mariam va se retrouver face à un dilemme : dénoncer son fils   auteur de parricide ou se taire et le couvrir ? Telle est un peu la trame de ce court métrage qui sera au projeté au Clap Ivoire.

Fespaco - NigerC’est en 1983, soit 14 ans après la création du Festival Panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (FESPACO) que le Marché International du Cinéma Africain (MICA) a vu le jour. Cet espace qui, depuis fait partie des activités du FESPACO est né de la volonté des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel du continent d’avoir un marché autonome et propre au film africain. Pour sa 19ème édition qui a eu lieu du 24 février au 1er mars 2019, en marge du cinquantenaire du FESPACO, le MICA s’est installé à la Place de La Nation, au centre de Ouagadougou. La délégation du Niger était présente à ce 19ème MICA où elle a pris un stand, avec au programme plusieurs activités pour la visibilité et le développement du cinéma nigérien.

Présents lors des différentes projections, les membres de la délégation nigérienne ont mené également, d’autres activités. Comme l’a indiqué le Directeur général du CNCN, M. Sani Magori, ils ont saisi cette opportunité pour des rencontres professionnelles et vendre aussi l’image du pays. Entres autres activités, il y a eu la cérémonie de vernissage du livre intitulé Oumarou Ganda, le cinéaste de la révolte des pauvres, coécrit par Harouna Niandou et Maizama et édité par le CNCN. Aussi, les centres de la cinématographie de la Tunisie, du Maroc, du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso et celui du Niger représenté par M. Sani Magori ont signé dans le cadre d’un projet, un mémorandum en vue de permettre la réalisation des films dans de bonnes conditions. Le Niger a adhéré également au projet d’ouverture d’un pavillon de cinéma africain à Cannes.

La conférence sur le thème « mémoire et avenir du cinéma nigérien»animée par M. Harouna Niandou, a permis au public d’avoir une vue sur le cinéma nigérien. Le conférencier qui fut à l’origine journaliste, critique de cinéma, a évoqué les trois temps du cinéma nigérien. La période, a-t-il rappelé, celle dite des anciens va de 1950 aux années 1980. Ce temps a été marqué par des difficultés, mais aussi la détermination des acteurs. Malgré tout, a relevé le conférencier, les cinéastes comme Oumarou Ganda, Moustapha Alassane, Inoussa Ousseini, etc …, ont réussi à montrer la voie à tous ceux qui sont venus dans le domaine par la suite. La deuxième période que M. Harouna Niandou appelle celle « des vaches maigres », de la léthargie du cinéma nigérien va approximativement des années 1980 à 2000. Il y a eu selon le conférencier une stagnation dont personne ne voulait assumer la responsabilité. « Nous avons vogué de l’espoir à la désillusion », a-t-il fait remarquer.

1ère édition de la journée gastronomique « les Mille et une Bouffes » : Les recettes culinaires nigériennes étalées au grand jourLes femmes entrepreneures et promotrices des différentes sociétés de restauration notamment la société de Suivi et Assistance Tarbiya (SAT) ; Berry’s ; Denny’s ; Sahara Sahel Foods, en collaboration avec le Centre Nigérien de Promotion Touristique, ont organisé le 15 juin dernier à Niamey une journée gastronomique «les Mille et une Bouffes» typiquement nigérienne. L’objectif de la foire est de présenter aux étrangers le savoir-faire mais aussi de faire la promotion des recettes locales. La cérémonie qui a pour thème « un voyage culinaire à travers le Niger» était placée sous le haut patronage du Haut Commissariat à l’Initiative 3N.

Selon la Directrice de la société de Suivi et Assistance Tarbiya (SAT) et organisatrice du festival gastronomique, Mme Nadia Tari Bako, la journée gastronomique «Les Milles et une Bouffe» est une exposition des mets de toutes les régions du Niger. «Nous avons choisi cette journée pour exposer tous nos mets, les mettre en valeur et aussi présenter aux étrangers nos mets locaux pour leur dire qu’on a une culture propre à nous et il y aussi du tourisme » a-t-elle déclaré.

Le Haut Commissaire à l’initiative 3N, M. Ali Bety, parrain de cette cérémonie a salué l’initiative de ces jeunes entrepreneurs. « Ce qu’ils ont présenté ici confirme qu’on a eu raison de les soutenir parce qu’ils valorisent les produits du répertoire Nigérien et ils contribuent à promouvoir les activités de l’initiative 3N » a déclaré M. Ali Bety. Il a encouragé les initiateurs pour cette belle initiative, en particulier dans le contexte actuel du Niger où nous avons le sommet de l’Union Africaine dans quelques semaines. «Faire ces exercices, promouvoir la gastronomie Nigérienne à partir des produit locaux de l’Agriculture ou des produits forestiers non ligneux, c’est quelque chose d’extraordinaire » a-t-il dit.

Les activités entrant dans le cadre de la première édition du "Marché du Livre et des Arts du Niger (MALAN)" ont débuté le samedi 15 janvier 2022  au Lycée Clab de Niamey. Le MALAN est un projet culturel porté par l'Association Poétique et Littéraire du Niger (APOL-Niger), soutenue par la maison d'édition "Les Nouvelles Éditions du Sahel". Cet événement couplé à la grande finale du concours «Talents-Littéraires», une compétition littéraire ayant enregistré la participation de 32 candidats issus de 8 écoles du Niger a une double-portée : d'une part, célébrer la littérature et d'autre part, susciter l'amour du livre chez les plus jeunes.

Pour rappel, cette première édition du MALAN est placée sous le thème : «Le livre, vecteur de développement socioculturel et économique d'un pays».

Lors de la cérémonie d’ouverture du ‘’Marché du Livre et des Arts du Niger’’, l’initiateur M. Boubé Hamma a précisé que cette rencontre culturelle d'envergure internationale avec comme pays invité d'honneur, la Côte d'Ivoire est fondamentalement axée sur la découverte du Niger (et de l'Afrique) à travers sa littérature contemporaine, sa diversité musicale, culturelle, touristique et artisanale. «Je souhaite la chaleureuse bienvenue à toutes les délégations qui séjournent au Niger, dans le dessein de célébrer avec nous cette grande fête culturelle et littéraire, je veux nommer: le Marché du Livre et des Arts du Niger», a déclaré le promoteur de l’évènement.

Par ailleurs, M. Boubé Hamma a témoigné que c'est la première fois au Niger qu'un évènement promeut trois domaines à la fois au plan culturel, à savoir la littérature, le tourisme et l’artisanat. Selon lui, cet évènement va combler, sans nul doute, un vide culturel qui a tant existé au Niger. «Nous sommes fiers d'avoir porté ce fardeau. J'ai aussi le grand plaisir de vous dire Merci. J'avoue que le chemin de l'organisation n'a point été de repos. Il a même été long et périlleux et à certains moments de la marche dans l'organisation, j'ai eu le sentiment d'être abandonné. Tant, dans mes démarches, je me serai heurté à des obstacles qui résident essentiellement dans l'insuffisance et la faiblesse des politiques de promotion du livre communes à nos États africains», regrette l’initiateur du MALAN avant d’adresser un plaidoyer à l'endroit des autorités. «Aidez-nous, en tant que promoteur culturel, à donner le meilleur de nous-mêmes et à mieux vendre l'image du pays en Afrique et dans le monde entier. La volonté seule des promoteurs culturels et artistiques ne suffit plus. L'État nigérien doit nécessairement nous accompagner sur tous les plans notamment technique, logistique, financier et infrastructurel», a-t-il insisté.

A noter que c’est l'Organisation Internationale de la Francophonie qui a appuyé la tenue de cette rencontre sur le volet communication.

Abdoul-Aziz Ibrahim(Onep)

18 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

Vingt journalistes venant de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Sénégal, du Mali, du Niger, du Togo, du Bénin et de la Guinée Conakry se penchent du 6 au 14 décembre 2019 à Saint Louis au Sénégal sur le thème de la critique face aux enjeux culturels, le traitement de l’information culturelle. Ce 2ème atelier régional organisé par l’OIF et qui fait suite à celui de 2017 s’inscrit dans le cadre de la mission de promotion de la diversité culturelle et linguistique consacrée par la Charte de la Francophonie.

La formation vise également à améliorer le niveau d’information et de compréhension des journalistes sur les enjeux culturels, notamment les interactions entre culture et développement, la diversité culturelle, la mondialisation culturelle, le poids des industries culturelles dans le monde et leur importance comme vecteurs d’influence et de rayonnement international ; la question du numérique. Il s’agit aussi de transmettre aux participants des outils d’analyse critique d’œuvres culturelles de manière à renforcer leur travail de médiation auprès des publics.

Entre autres objectifs visés, il y a la pratique déontologique du journalisme, l’élaboration d’une charte spécifique du journaliste culturel, la maitrise des techniques de reportage photo, le développement d’un savoir faire lié aux genres spécifiques du journalisme culturel, une meilleure compréhension des scènes artistiques, le développement de compétences langagières professionnelles.

Le programme de l’atelier comporte des sessions sur : être journaliste culturel aujourd’hui; à l’école des arts et de la culture : les clés pour comprendre ; éthique du journaliste culturel : quelles dispositions spécifiques pour éviter les préjugés et stéréotypes ; problématique de la restitution des bien culturels ; panels avec les acteurs culturels de Saint Louis ; visite des lieux de mémoire, patrimoine mondial en péril (que reste-t-il dans la mémoire collective et la culture locale ? quel rôle pour les journalistes culturels dans la sauvegarde de ces lieux de mémoire ?

Le Syndicat National du Métier de la Musique (SNMM-Tangam) a tenu le mercredi 28 juillet 2021 au CFPM-Tayya de Niamey son deuxième congrès statutaire. Plusieurs acteurs du métier de la musique et syndicaux ont pris part aux assises de ce congrès afin d’accompagner le SNMM-Tangam dans la lutte pour ‘’la Revalorisation du Droit d’Auteur’’.

A l’ouverture des travaux, le représentant du ministre de la culture du tourisme et de l’artisanat M. Ibrahim Mahamane a salué les efforts et la synergie d’action qui existe entre les acteurs du métier de la musique et les autorités en charge de la culture. « Il est nécessaire de s’assoir pour tisser des éléments qui puissent servir le secteur de la culture. C’est nécessaire de respecter les textes règlementaires pour la crédibilité des artistes et pour que les acteurs du métier de la musique soient respectés », a dit le représentant du ministre en charge de la culture.

Par ailleurs, M. Ibrahim Mahamane a rappelé les avancés enregistrées et quelques outils d’accompagnement mis en place par son département ministériel pour améliorer l’environnement juridique et institutionnel au profil des artistes, notamment l’adoption du statut de l’artiste,du fonds de développement des arts et de la Culture, etc. « Ces outils ne valent rien si nous ne nous asseyons pas pour travailler à leur mise en œuvre effective. Je vous demande de travailler pour aboutir à des choses qui vont servir la culture en général, le métier de musique en particulier », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat National du Métier de la Musique (SNMM-Tangam) a rappelé que ce deuxième congrès statutaire vise à asseoir une base juridique telle que prévue par les textes de sa structure quiont conféré une légalité et une force à ‘’SNMM-Tangam’’ d’agir conséquemment dans la défense des intérêts matériels et moraux de tous ceux qui exercent les métiers de la Musique et par extension, l'ensemble des acteurs culturels.

Selon M. Yacouba Adamou dit Black Mailer, les difficultés et les défis auxquels leur syndicat fait face sont énormes. «Les conséquences liées, tant à la créativité et aux aspects sociaux sont désastreuses. D'où l'urgence d'apporter des solutions urgentes à certaines priorités”.

Notons qu’au cours de ces assises, la question du Droit d'Auteur au Nigera été placée au cœur des préoccupations. «Ceci pour permettre aux uns et aux autres d'avoir une claire vision du Droit d'Auteur; les difficultés auxquelles est confrontée l'Institution en charge de ses questions et les susceptibles contributions que nous pouvons apporter pour faire du Droit d'Auteur une réalité au Niger. Nous réaffirmons une fois encore que le Droit d'Auteur, c'est le salaire de l'Artiste. Et un salaire est fait pour protéger et non pour détruire», a notifié M. Yacouba Adamou dit Black Mailer.

 Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

02 août 2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

2ème édition de la Fête des éleveurs ou ‘’Hottungo’’ à Birni N’Gaouré : Renforcer la pratique du vivre ensembleDu 8 au 9 février derniers a eu lieu à Silankey dans la commune de Birni’n Gaouré la fête des éleveurs ou ‘’ Hottungo’’. Une fête qui fait la promotion et le maintien des liens culturels entre les communautés sédentaires et les nomades. C’est le cadre de concertation Kawtal Waafakey et les organisations d’éleveurs de la localité qui ont organisé l’évènement. Le thème de cette deuxième édition est ‘’Education, formation emploi pour la sécurité et le développement’’. C’est le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Albadé Abouba, qui a procédé au lancement des activités de cette 2ème édition en présence du Ministre d’Etat à la Présidence, M. Massoudou Hassoumi, du ministre d’Etat et du Pétrole, M. Foumakoye Gado, et de plusieurs ambassadeurs accrédités au Niger.

Cette année, c’est une mobilisation grandiose qui est l’expression d’un attachement fort aux valeurs culturelles et sociales que véhicule le Hottungo. Le Hottungo de Birni’n Gaouré est en passe de devenir l’une des grandes manifestations culturelles annuelles qui offre une occasion exceptionnelle de retrouvailles, d’échanges, de brassage socioculturels. Pour rendre agréable le séjour des invités fans de la culture peulhe, les participants ont eu droit à des prestations des artistes, des hommages aux éleveurs, des expositions de créations d’œuvres d’art, de décoration intérieure des maisons. Des visites autour des tentes, de défilé faggo et de défilé des animaux, notamment des vaches avec le langage mimique entre les bergers et les vaches. Les spectateurs ont suivi avec enthousiasme ces animations, une façon de magnifier cette culture dans toute sa diversité et l’importance de hottungo dans son apport socio-économique dans notre pays.

« Au niveau du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, nous accordons une attention toute particulière à cet évènement qui constitue un grand rassemblement des éleveurs, une des composantes majeures des producteurs du secteur rural et donc de l’économie nationale », a dit le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M Albadé Abouba.

Selon lui, la présente édition a lieu dans un contexte marqué par une campagne agropastorale relativement médiocre dans la zone par endroit et pour lesquels certaines mesures sont prises, à savoir la mise à disposition des pasteurs et agropasteurs dans toutes les régions de notre pays d’intrants zootechniques pour atténuer les effets des déficits, le développement des cultures fourragères et l’aménagement de certaines aires de pâturage, la protection sanitaire du cheptel contre toutes les maladies particulièrement des maladies telluriques, les carences vitaminiques… ; la réhabilitation des puits et stations de pompage pastoraux pour permettre aux éleveurs d’accéder aux zones encore pourvues de pâturage. Le Hotungo de cette année intervient également dans un contexte contraignant pour les éleveurs transhumants eu égard aux mesures restrictives édictées et mises en œuvre par certains pays voisins tendant à réduire fortement la circulation transfrontalière des animaux.

Le Ministre a félicité et encouragé les animateurs de Kawtal Wafaakey et les organisateurs de ce grand rassemblement d’éleveurs dénommé hottungo qui offre un cadre privilégié dédié à la concertation et à des échanges multiples aux plans social, culturel, économique, environnemental et aussi sécuritaire.

Le Ministre d’Etat a tenu une fois de plus à réaffirmer la disponibilité constante de son département ministériel à accompagner les organisateurs de l’évènement dans toutes les réflexions relatives à l’examen de la problématique de la transhumance , dans le contexte actuel de l’espace communautaire mais aussi et plus particulièrement celles qui concerne la nécessaire modernisation du secteur de l’élevage au Niger afin de parvenir à des solutions novatrices et pérennes. Il a salué au nom des autorités nigériennes la présence des frères venus du Nigeria, du Benin, du Burkina Faso en dépit de leurs multiples occupations pour partager ces moments de bonheur avec les populations nigériennes.

Se réapproprier les valeurs culturelles traditionnelles de ‘’ Fina Tawa’’

Selon Mme Sani Fatouma Oumarou, présidente du comité d’organisation et présidente dudit cadre, cette association dans la poursuite de ses engagements a retenu le Hottungo comme une activité phare et d’envergure qui permet de fédérer tous les acteurs autour de ses nobles objectifs. « Il s’agit pour nous d’apporter une aide significative et substantielle au développement dans les régions et aux communautés villageoises déshéritées. Nous avons en une année mené de façon durable des activités diverses au sein de la commune la première édition de hottungo, qui de l’avis général a connu un franc succès au point que les différents acteurs ont réclamé une célébration annuelle conforme à nos us et coutumes », a-t-elle soutenu.

Pour elle, cette célébration de Hottungo au-delà de ses aspects festifs poursuit deux objectifs de très grandes noblesses. Il s’agit de se réapproprier les valeurs culturelles traditionnelles ‘’ notre Fina Tawa’’. Avoir foi en elle et le pérenniser ; à cette occasion, il est en effet question d’exhumer et mettre en lumière les codes éthiques pratiques depuis la nuit des temps par les sociétés agro pastorales et de renforcer la pratique du vivre ensemble.

« Fédérer dans une grande et belle synergie ces populations, autorités et acteurs de développement autour de la nécessité de se mettre ensemble pour des actions de solidarité en soutien à l’Etat mais aussi au profit des populations », a dit Mme Sani avant de poursuivre : « les activités menées nous ont permis en un an de trouver nos repères et d’apprécier les besoins ; ce qui a été réalisé n’est en réalité que la partie visible de l’iceberg …. Une manière d’avouer que nos ambitions sont grandes et nos projets immenses et que c’est bien cette volonté qui nous a inspiré et même imposé le thème de hottungo 2020 qui se décline ainsi : Education, formation, emploi pour le développement et la sécurité».

L’éducation est le canal principal de transmission des connaissances rationnelles et d’instructions civiques en même temps qu’elle prépare au vivre ensemble et l’acceptation du droit à la différence. L’éducation prépare à l’accès à des formations professionnelles valorisantes et à l’intégration au mode de l’emploi ; l’emploi participe à la génération des ressources et de la création des richesses. Ce triptyque à savoir éducation, formation, emploi sont les leviers d’un programme de vie , mais aussi et surtout un schéma de sortie de la précarité et de la pauvreté , c’est bien connu la précarité, l’ignorance et la pauvreté sont les terreaux de nombreuses menaces sécuritaires ( banditisme, immigration clandestine, djihadisme, etc.) ; la volonté de Kawtal waffakey est de s’attaquer à l’ignorance par l’éducation et la formation au désœuvrement par la formation et l’emploi afin de vaincre la misère et le sentiment d’injustice qui alimente les velléités nocives et le recours à des pratiques répréhensibles ; en langage simple, nous dirons que la personne éduquée formée disposant d’une activité lucrative lui permet d’assurer sa pitance, ne s’adonnera pas au grand banditisme, elle ne sera pas non plus tentée par l’immigration clandestine et ou par une quelconque rébellion.

« Nos rêves sont immenses ; nous rêvons d’une association forte qui pourra œuvrer sur l’ensemble du territoire et à terme être reconnue d’utilité publique. Nous rêvons d’un hottungo national inscrit à l’agenda national des grands évènements de la nation à l’image de la cure salée ou du festival de l’Aïr.

Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

14 février 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Après le Cameroun, notre pays le Niger accueille cette année la 2ème édition de la Semaine du Cinéma, un forum itinérant du 7ème art. Le lancement dudit événement s’est déroulé le samedi 26 mars dernier au Centre international de conférences Mahatma Gandhi (CICMG) de Niamey, sous les auspices du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat. Formation, master class dans les différents métiers du cinéma, remise de bourses et de matériel et bien sûr des projections de films africains sont au programme de ce forum qui se tient jusqu’au 2 avril prochain.

Environ une dizaine de pays participent à ce forum itinérant dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, le Congo, la Côte d’ivoire, la France, la Guadeloupe, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Durant cette semaine du cinéma, une quarantaine de films seront projetés dans trois (3) régions du Niger, dont Diffa une région qui vit sous la menace terroriste depuis plus de six (6) ans, même si la situation s’est nettement améliorée.

Pour cette 2ème édition de la Semaine du Cinéma, les organisateurs ont seulement choisi le Niger, mais aussi, c’est notre compatriote Aicha Macky, jeune réalisatrice, qui en est l’égérie. Quoi de plus normal pour cette jeune réalisatrice prolifique qui, depuis quelques années est en train de contribuer à la renaissance du 7ème art nigérien. Et c’est sous une forte acclamation de la grande salle de conférence du CICMG archicomble que Aicha Macky est montée sur le podium. Elle a dit toute la fierté de notre pays d’accueillir ce festival. «J’ai accepté d’être l’affiche de ce festival parce que je viens d’un pays pionnier du cinéma en Afrique. Je viens du pays de Oumarou Ganda (1er Etalon d’or du FESPACO), de Jean Rouch, de Moustapha Alassane, de Inoussa Ousseini, etc.», a-t-elle déclaré. Aicha a ensuite énuméré une longue liste de personnes qui ont contribué à l’essor du cinéma nigérien et à qui elle a demandé à toute la salle de leur rendre un hommage.

Le délégué général de la Semaine du cinéma M. Adoul Aziz Sanfo a quant à lui exprimé sa gratitude d’abord aux autorités nigériennes qui ont bien voulu accueillir ce festival en terre nigérienne, mais aussi et surtout pour leur disponibilité, leur accompagnement et leur soutien à la tenue du festival.

Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat qui procédait au lancement officiel de la Semaine du cinéma a salué l’initiative et la vision des organisateurs de ce festival. Cette initiative, a-t-il estimé, vise à promouvoir et rendre accessible le cinéma africain aux populations. M. Mohamed Hamid s’est réjoui de la relance et surtout de la dynamique retrouvée du cinéma, ainsi que l’atteste les différents prix et distinctions qu’ont engrangé des films et des réalisateurs nigériens à l’occasion des grandes rencontres dédiées au 7ème art en Afrique et ailleurs dans le monde. En plus des formations, la Semaine du cinéma offre aussi un cadre de réseautage pour les acteurs des différents métiers du cinéma.

Notons qu’au cours de cette cérémonie de lancement, un vibrant hommage a été rendu aux femmes cinéastes avec une projection d’un spot sur les grandes figures féminines du cinéma africain dont Aicha Macky.

Et pour joindre l’acte à la parole, certains partenaires de la Semaine du cinéma ont décidé d’octroyer des bourses d’études à des jeunes réalisateurs. C’est ainsi qu’au cours de cette cérémonie de lancement l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel (ISMA) du Bénin a remis la 1ère bourse à la jeune réalisatrice nigérienne Maimouna Oumarou Garba. Cette bourse est accompagnée d’un chèque d’un million de FCFA.

Au total, six (6) bourses seront octroyées à l’issue des formations et master class. Il s’agit de deux (2) bourses par l’ISMA, deux bourses par l’African Design School et deux autres bourses par l’African Development Institute.

La cérémonie de lancement a été marquée par la projection en avant première mondiale du film ‘’L’injustice’’ du réalisateur béninois Gabriel Agbehonou, présent au festival. Il ya aussi celle des films nigériens ‘’Nan Aysinan’’ et congolais ‘’La star’’.

Ainsi jusqu’au 02 avril prochain, des projections sont programmées dans les différentes communes de Niamey, notamment au CCOG et à la galerie Tawedo.

 Siradji Sanda(onep)

Le palais des congrès de Niamey a abrité dans la nuit du samedi 15 juillet 2023, la cérémonie de nomination de la 2ème édition des Awards Tarmamun mu. Le but de cette nuit culturelle est de contribuer à honorer les plus talentueux parmi les pionniers du mouvement culturel nigérien et de célébrer la persévérance et l’innovation de la jeune garde. L’édition de cette année a été placée sous le parrainage de M. Mohamed Hamid, ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat.

Les awards Tarmamun mu célèbrent les plus talentueux dans les catégories hip hop, music moderne, slam, cinéma, web comédiens, sport et stylisme. Pour faire la promotion de la culture nigérienne dans toute sa plénitude et dans toute sa richesse, les organisateurs ont intégré également les catégories promoteurs culturels et grands groupes médias, maitres de cérémonie et influenceurs, ainsi que d’autres catégories qui font le renom du Niger. Plusieurs trophées d’honneurs ont été décernés à des repères vivants de la culture nigérienne tels que Mamane Sani le pianiste et la Diva Fati Mariko. Pour honorer l’ensemble de son œuvre la défunte cantatrice Hamsou Garba a hérité, à titre posthume, d’un trophée d’honneur.

Moussa yaro, Abdel Zamany et Ali Master sont respectivement lauréats dans les catégories musique moderne, music urbaine et tarmamunu mu de la Diaspora, tandis que « Yita yeta » remporte le trophée de meilleur clip de l’année. Nourath, Damanzo junior et Leo Razak remportent, dans l’ordre, les catégories slam, révélation de l’année et maître de cérémonies. Wanousky remporte le trophée de meilleur web comédien, Elpoloko celui d’humoriste, Djobala, consacré meilleur promoteur culturel de l’année. En sport, cinéma, stylisme et photographie, trônent successivement Aminatou Seini, Serge Clément, Omaris et Didy chekaraw. Et Bab’s Magagi remporte le prestigieux trophée d’influenceur de l’année.

Outre la reconnaissance du travail de Mamane Sani, Fati Mariko et Hamsou Garba, la 2ème édition des awards Tarmamun mu a honoré des femmes et des hommes qui ont consacré leur jeunesse à la promotion des valeurs culturelles du Niger et qui, grâce à leurs travaux, ont inspiré plusieurs générations. Il s’agit de Lawan B., Antoinette Tidjani, Alphadi, Mamane Gondwana, Jérôme Labeur, Bouba Magagi et Dan Sounsou, le web activiste. Toutes ces personnes ont contribué, par leur disponibilité et leurs expertises, au rayonnement de la culture nigérienne et à l’encadrement des plus jeunes.

La soirée a permis de savourer un spectacle culturel haut de gamme réalisé par les anciens et actuels étudiants de la filière Art et Culture de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, accompagnés d’autres étudiants de la même Université. Dans une chorégraphie millimétrée et bien exécutée, les danseurs ont exécuté des pas de danses traditionnelles revisitées dans un contexte de modernité, d’innovation, et surtout de soutien à la cohésion sociale et au vivre ensemble. Ce spectacle, au son du tamtam et de la flute traditionnelle, a su combiner et harmoniser l’énergie nouvelle du slam à la sagesse ancestrale du Kirari pour inciter à la recherche de l’excellence culturelle.

Procédant à l’ouverture officielle de la 2ème édition des awards Tarmamun mu, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a indiqué que le Niger regorge de talents, de compétences, de créativité et de dynamisme dans tous les domaines d’activités. « Il est donc juste et nécessaire, a-t-il dit, de célébrer ces personnes qui font la fierté et le rayonnement du Niger tant au niveau national qu’international. C’est pourquoi je salue l‘organisation Tarmamun mu qui se veut être une véritable institution rassemblant des personnalités de divers horizons pour mettre en lumière leurs réalisations et leurs contributions au développement de notre pays». Il a appelé les plus expérimentés à persévérer dans leurs efforts qui font d’eux des modèles à suivre pour les jeunes.

Pour sa part, le promoteur de Tarmamun mu a réaffirmé la volonté de son équipe de redoubler d’efforts pour faire de ces Awards une référence reconnue et pour lui assurer une pérennité. Il s’est félicité du foisonnement de jeunes talents nigériens au Niger et à l’international, et aussi de la disponibilité de leurs aînées à les accompagner. M. Abdoul-Rachid Sanda Maiga a également plaidé auprès du ministre Mohamed Hamid et du gouvernement, la promulgation du statut de l’artiste au Niger afin que certains métiers du monde culturel soit officiellement reconnu comme un travail professionnel.

Souleymane Yahaya (ONEP)

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Toukountchi Festival Cinema NigerMétiers de cinéma et femmes africaines sera le thème de cette 3ème édition Toukountchi Festival de Cinéma du Niger à Niamey du 24 au 27 octobre 2018.
Fruit de l’Association Nigérienne des Ciné-clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC), la 3ème édition Toukountchi Festival de Cinéma du Niger est prévue pour se tenir du 24 au 27 octobre 2018 à Niamey. Un festival annuel qui récompense une dizaine de métiers de cinéma (genre, réalisation, actorat, image, son, montage, etc.) depuis sa création en décembre 2016. Un jury international de professionnels du cinéma appréciera les œuvres des cinéastes.
Pour les organisateurs de ce grand rendez-vous cinématographique, le festival preend de plus en plus de l’ampleur surtout avec son partenariat avec le Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco). Un festival qui se veut, un cadre d’échange et de brassage culturel à travers la participation de plusieurs cinéastes africains. Toukountchi contribue à l’effort de l’intégration africaine effective des peuples d’Afrique prônée par l’Union Africaine.
Cette troisième édition est sous le thème « Métiers du cinéma et femmes africaine ». A cette occasion plusieurs femmes cinéastes d’Afrique seront invitées pour parler de leur métier dans les écoles en vue de susciter aux jeunes d’embrasser la carrière cinématographique et faire du cinéma un levier important pour le développement.
Le festival rendra hommage à certains pionniers du cinéma nigérien dont le premier critique du cinéma du Niger et l’un des premiers au Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco), l’ancien ministre Harouna Niandou.
Plusieurs activités seront à l’agenda de cette 3ème édition : des projections des films en complétion, des conférences-débats, de formation aux métiers du cinéma.

Les locaux de "Samariya Jangorzo" de Niamey ont abrité le samedi 23 novembre dernier, le Festival International de Caricature et d’Humour (FICAH). Initié par M. Dessy, le « FICAH » est une rencontre culturelle et festive qui réunit des jeunes dessinateurs, des comédiens, des humoristes, des producteurs et diffuseurs des œuvres artistiques originales inspirées du patrimoine culturel national. Cette 4ème édition, placée sous le thème « les jeunes comme artisans de la paix : contribution de la parenté à plaisanterie » a pour objectif de promouvoir le cousinage à plaisanterie.

A l’ouverture du festival, le représentant du gouverneur de la région de Niamey, M. Dandakoye Mamane, a indiqué que le Festival International de Caricature et d’Humour (FICAH) est un moyen souple et efficace de transmission de message, d’information et de connaissance. Selon lui, la promotion de la paix, de la solidarité entre les différentes entités et entre les différentes communautés du Niger figure en lettre d’or dans la problématique de la gouvernance socio politique des autorités de la 7ème République. « En mettant en exergue ce précieux héritage légué par nos ancêtres comme stratégie de prévention ou de gestion de conflit et pour une coexistence pacifique M. Dessy, à bien voulu inscrire sa démarche dans la vision des plus hautes autorités de notre pays en l’occurrence le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou et le Chef du Gouvernement, SEM. Birgi Rafini » a dit M. Dandakoye Mamane.

Pour sa part, le promoteur du FICAH, M. Dessy a transmis ses sincères remerciements aux autorités et aux populations de Niamey pour l’accueil qui a été réservé à tous les festivaliers. Il a par ailleurs souligné que les organisateurs du FICAH et les partenaires qui les accompagnent, à savoir l’ONG EIRENE Sahel, ont la conviction que le patrimoine socioculturel est le socle inébranlable sur lequel doit s’établir la base d’un développement durable et d’une coexistence pacifique. « Cette année, le FICAH, se tient à Niamey la capitale pour la première fois et cela grâce à la bonne disposition d’esprit des autorités locales. Pendant longtemps, l’on a considéré les jeunes comme une charge familiale qui n’apporte aucune contribution à la société. Mais grâce à l’art, ce cliché tombe ! Aujourd’hui, nous pouvons contribuer grandement en tant que jeunes acteurs de la paix, avec notre jeunesse, avec notre souplesse, avec notre amour, avec notre art », a indiqué le promoteur du FICAH. Par ailleurs M. Dessy a exprimé sa reconnaissance, à ses partenaires pour le soutien apporté à l’art nigérien et à la construction de la paix.

Danse Rue Niamey NigerLa 4ème édition du festival international de danse « Rue Dance Niger» a débuté hier après midi à Niamey. La cérémonie officielle d’ouverture de cette rencontre culturelle, s’est déroulée dans l’enceinte du Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de Modernisation Sociale. C’est M. Ganda Tahirou, représentant du ministre en charge de la Renaissance Culturelle qui présidé la cérémonie en présence des cadres du Ministère, du Directeur artistique du festival et des participants. Le festival «Rue Dance Niger» est un rendez-vous culturel qui permet aux jeunes d’exprimer leurs talents dans la danse mais aussi de diffuser le message culturelle dans notre pays.

Au cours de la cérémonie de lancement de cet événement culturel, le représentant du ministre de la Renaissance Culturelle, des Arts et de Modernisation Sociale, M. Ganda Tahirou a expliqué que la danse peut être un art ou un divertissement, qui exprime des idées et des émotions ou raconte une histoire. Le Festival «Rue Dance Niger», s'inscrit dans ce sens.  Il reste un moment privilégié où des danseurs se retrouvent en atelier de formation, pour discuter des questions sensibles liées à leur profession. « Cet événement s'inscrit aussi dans la politique de valorisation du patrimoine culturel de notre pays afin de conforter tous les Nigériens dans leur élan de vivre en harmonie et de faire face au seul défi du progrès », a-t-il indiqué.

Les organisateurs du festival Warriors Battle Nigérien, ont animé une conférence de presse le 25 janvier dernier au Centre Culturel Franco Nigérien (CCFN-Jean Rouch). Cet événement est initié par M. Abdou Maman Oumarou dit  Bboy Omar. Etait présent à cette conférence le parrain de cette 4ème édition, M. Bboy Lilou, danseur français et formateur.

 Dans son intervention à cette occasion, le Directeur Artistique du festival Warriors Battle, M. Abdou Maman Oumarou dit Bboy Omar a rappelé que ce festival a débuté en 2018. La quatrième édition a commencé ce 25 janvier pour prendre fin le 29 janvier 2022. Le festival Warriors Battle Niger, a-t-il indiqué est un rendez-vous annuel de dimension internationale qui permet de populariser la pratique du break dance, un style de danse apparu aux Etats Unis dans les années 70 et qui s’est largement développé à travers le monde.

En effet, ce festival est un évènement artistique et culturel, d’échange, de partage ainsi qu’une compétition de Break dance international. Selon Bboy Omar ce festival contribue au développement de la danse au Niger et même au-delà, car il accueille chaque année des artistes danseurs breakeurs professionnels de la sous-région et de la France. En outre, à chaque édition, le festival réunit des pratiquants de la danse, amateurs et professionnels nigériens, étrangers et des spectateurs autour des différentes activités telles que les ateliers de formation workshop ou master class, les rencontres d’échanges, des freestyle partie et les compétitions internationales.

Les lieux habituels du festival sont la place AB au campus de l’Université Abdou Moumouni, le lycée La Fontaine et les espaces du Centre Culturel Franco-Nigérien Jean Rouch. M. Omar a souligné les objectifs principaux du festival. «L’objectif premier est de devenir une plateforme expressive du break dance afin d’en populariser la pratique et la rendre accessible partout et pour toute la jeunesse nigérienne, et le second est de créer un pont artistique permettant aux danseurs Bboy au Niger de se faire reconnaitre des autres professionnels de la sous-région et de l’international et faire de Warriors Battle Niger un rendez-vous annuel d’envergure internationale du donner et du recevoir en matière du Break dance», a expliqué le promoteur du festival. Cette année, a indiqué Bboy Omar ce festival est organisé grâce au soutien du CCFN et Street off.

Présent à la conférence de presse, le Directeur général du CCFN, M. Jean Michel Neher a salué la tenue de ce festival et encouragé les organisateurs et les autres acteurs qui apportent leurs appuis à cette initiative.

Abdou Ssalam Kabirou Mouha(Onep)

 

1er février 2022
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La Cure Salée ou ‘’Festival des Nomades’’ débute officiellement, ce jour 17 septembre à Ingall, une localité située à 160 km à l’ouest de la ville d’Agadez. Cette année, l’événement se présente dans un contexte particulier marqué notamment par l’annonce de la participation du Président de la République, SEM. Mohamed Bazoum, et de nombreuses autres personnalités.

La Cure Salée est une fête annuelle qui rassemble de nombreux éleveurs venus de tous les coins  du pays et de certains pays voisins. Ils convergent vers les terres salées de la zone d’Ingall. Il est de tradition pour les éleveurs de quitter le sud du pays  qui est une zone agricole afin d’éviter les conflits entre éleveurs et agriculteurs en déplaçant le pâturage dans la zone salée d’Ingall. Il est en effet nécessaire pour le bétail -  chèvres, moutons,  vaches et dromadaires de compléter l’herbe par des apports en sel minéraux : d’où le nom ‘’ Cure Salée’’.

Aussi, les éleveurs conduisent leurs troupeaux à travers un long pâturage dans une transhumance du sud au nord sur une distance de 300 à 400 km pour une durée de 2 à 3 mois.  Pendant ce déplacement, les troupeaux convergent vers les sources salées des 3 Teggida de la plaine de l’Ighazer : Tegidda N'Tessoumt, Tegidda n’Adrar, Tegidda n'Tagai. Cette rencontre d’envergure est un moment pour les éleveurs de satisfaire les besoins des animaux mais également de célébrer la grande  fête annuelle de la cure salée.

À la veille de cette fête tant attendue, la ville d’Ingall  est aminée de jour comme de nuit par des chants et danses de démonstration. L’arrivée des festivaliers a créé une ambiance toute particulière dans la ville. Le site qui devrait abriter les festivités est entouré de tentes qui servent d’abris pour les festivaliers et de points de vente de produits divers. Le décor planté par ces derniers sur le site et aux alentours est impressionnant et attrayant pour tout visiteur. Ajouter à tout cela, leur mode d’habillement qui reflète la culture des nomades Touareg et Wodaabe. la Cure Salée, un cadre d’opportunités

À 48h des festivités, le ministre en charge de l’Elevage, M. Tidjani Idrissa Abdoulkadri, a effectué une visite sur le site pour constater de visu l’état d’avancement des préparatifs. À l’issue de cette visite, le ministre Tidjani Idrissa Abdoulkadri s’est rejoui de la rehabilitation des infrastructures d’acceuil. « Notre ambition est de faire de la Cure Salée une opportunité pour le Niger et les éleveurs en particulier. Au délà des festivités, que cette fête soit un cadre d’échanges et de redynamisation du secteur de l’élevage. Nous attendons  une grande mobilisation de la population d’ Ingall en particulier et celle du Niger en général ». Le minstre Tidjani Idrissa Abdoulkadri a salué la présence du Chef de l’État,  M. Mohamed Bazoum à l’édition 2021 de la cure salée.

À la veille des cérémonies, les festivaliers venus nombreux s’activent pour célébrer la fête à travers des séances de démonstration en chants, danses et courses de dromadaires.  C’est la joie totale qui se dégage. « C’est une fierté pour nous de prendre part à cette fête. C’est une fête que nous avons héritée de nos ancêtres. C’est egalement un cadre d’échanges et de partage d’expérience.»,  a dit Daniri Dargoudo, un éleveur prenant part à la fête. 

Pour Maigari Boyi, un autre éleveur, la fête de la cure salée est une occasion de nouer des liens avec d’autres éleveurs. « C’est un grand plaisir pour nous de se rencontrer, de se concerter ici. Cette année, Dieu merci, la saison est en train de finir sur de bons signes. Tous les éleveurs sont là. Nous sommes très contents pour l’organisation de cette fête. Surtout que la Cure Salée nous a énormément manqué » se rejouit Maigari Boyi. 

Notons qu’il est de tradition de procéder au cours de cette période de transhumance à une campagne de vaccination du cheptel. Il est également prévu des audiences foraines d’etablissement de pieces d’état civil, etc. 

Par Oumar Issoufou et Abdoul-Aziz Ibrahim (envoyés spéciaux) (onep)

 

Lire aussi >>>  In ’Gall :  La grande  fête annuelle  des éleveurs nomades du Niger

 

Comme pendant les années antérieures, ce sont des milliers d’éleveurs, venus d’horizons divers, qui se retrouvent sur les terres salées de In’gall pour cette importante manifestation du monde rural.

La petite palmeraie  de In’ Gall, lieu de rassemblement annuel de la Cure Salée ou Tinekert, est située à 160 km au sud-ouest d’Agadez. À mi-chemin entre Agadez et Tahoua, elle se trouve dans la dépression périphérique  de la falaise de Tiguidit.

Dans cette zone, le  temps a fait son œuvre et sous des climats  pluvieux, des alluvions se sont déposés aujourd'hui pour devenir des argiles colorées qui font la beauté de plaines aux horizons infinis. Entre ces reliefs s'étend une immense  plaine parsemée d’îlots, avancée des falaises de grès du Tégama, de Tiguidda  et de la montagne d'Azuza qui se trouve au-delà de l'Irhazer. Dans l'îlot central, moins élevé, le grès apparait à nu, et les sources, profitant de ces cassures, émergent des creux des rochers de Tiguidda, Gélelé et Azelik. C'est aussi le début de l'ancienne vallée fossile de l'Azawak, qui serpente jusque dans le Dallol Bosso.

In ‘Gall est une terre  de contrastes entre les koris, les lits de sable et  les plaines  où le vent arrache une fine poussière qui souvent  tourbillonne en se déplaçant rapidement à la verticale  vers  le ciel jusqu’à 150 mètres de hauteur. Cette  poussière et ce vent caractéristiques des milieux sahariens secouent les arbres avant de s’échouer sur les montagnes environnantes avec moins de violence d’une grande marée ou  d’une tempête. À la croisée des grandes routes caravanières, In’ Gall, tel un mirage surgi  des grands espaces désertiques, a été  bâtie en contrebas de la colline Awalawal. Aujourd’hui, la perle de l’Irhazer wan-n- Agadez tente de donner un sens à son destin.

 La ville des Inghallawas ne semble pas oublier un passé qu’on évoque  assez souvent comme si le temps s’est arrêté  à une époque récente de son apogée. Blottie entre une palmeraie et une ceinture verte, la cité d’In’ Gall se laisse découvrir dans toute sa splendeur et ses mystères. Grâce au florissant commerce caravanier, In’Gall fut une plaque tournante des activités socio-économiques de Tahoua, Agadez  d’une part, et Assamaka, Tamanrasset et Arlit d’autre part. Le commerce des dattes, de sel et des produits pastoraux  a été florissant à un moment donné de l’histoire.

La ville d’In’ Gall est animée  et ses ruelles invitent les visiteurs à la découverte. Comme si le village s'est organisé dans une unité solidaire, pour  se protéger des razzias d’une époque révolue, le vieux noyau urbain conserve ses concessions  étroitement serrées, ses ruelles étroites qui forment un véritable labyrinthe  difficilement accessible aux visiteurs dans les anciens quartiers de Agafaye, Akoubla, Agazirbéré, Tazaikoyo, Iguiwantalak, Bourgou, Langoussoun Bené, Ataram, Téguef Koyo, etc. 

Les populations locales parlent le Tasawaq, très spécifique à base de Songhay, Arabe et Tamasheq (Nicolaï). Dans ces contrées où beaucoup de mouvements de population ont eu lieu, le Songhay, ou un proto-songhay, était sans doute une langue véhiculaire, mais peut-être pas seule, car l'Aïr occupé par des Gobirawa et le site de Maranda (falaises de Tiguidit) étaient plus vraisemblablement hausaphones. Des traditions orales Hausa les font même remonter jusqu'au massif de Teleginit, non loin d’Azelik.

Toujours est-il que l'Ighazer paraît être à la fois la limite orientale d'un véhiculaire songhay, et la limite septentrionale d'une influence Hausa, dans un espace-temps qui peut être compris entre le VIè et le XVIèsiècle. Ce pourrait donc être suite à la destruction de Azelik-Takedda que le Tasawaq serait né et devenu une langue vernaculaire pour des populations "réfugiées" à Agadez et Ingall, leur conférant ainsi une identité nouvelle dans une zone d'influence toujours mouvante, au milieu du XVIè siècle.(Michael J. Rueck &Niels Christiansen – 1998 in ‘’Les langues du Songhay septentrional au Mali et au Niger‘’).

Le marché local  rassemble  de nombreux  éleveurs peulhs et touaregs  autour de quelques commerçants arabes  et haoussas et des populations résidentes. On y trouve de beaux harnachements de chameaux, des tissus indigo qu’affectionnent les Touaregs, des bijoux, des fanfreluches, de selles de méhari confectionnées avec art etc.

En effet,  la localité d’In’ Gall est très riche en produits artisanaux notamment la  croix d'Ingall ou Tanfuk tan' Azref  ( Azref  en Tamasheq signifie argent » apparue, vers le milieu du XXè siècle et  qui figure de nos jours au nombre  des croix des régions touarègues du Niger  comme celle d’Agadez ou Teneghelt qui depuis le début du siècle connait une grande notoriété.

Très particulière dans la tradition des Touaregs de l'Aïr et de l'Azawak du Niger la Teneghelt  tan’ Agadez dénommée par les européens « croix d'Agadez ».est l'un des plus anciens bijoux parmi ceux  connus actuellement et pendant de nombreuses années le seul, à être appelé ainsi et qui a gardé son nom jusqu'à aujourd'hui.

L’artisanat d’art utilitaire, riche et varié  a  acquit une notoriété pas des moindre au plan national et international et s’impose sur le site  de la palmeraie de In’ Gall. Devant la tribune officielle construite en matériaux définitifs, le tendé résonne, frénétique, et les  peulhs  bororos ou waddabés animent le guéréwol, la grande fête de la beauté,  qui donne l’occasion à des mariages bororos.

Pendant la curée salée, la fête ne s'arrête pas aux seuls portes de In’ Gall. Le tendé se fait entendre jusque dans les campements mélancoliques où des crêtes l’on

n’est toujours pas surpris de voir de belles  silhouettes des méharées  touaregs et  peulhs surgir  des plaines  et des horizons  sans fin qui  frémissent en mirages où l'on voit se refléter le moindre arbuste ou le chameau de passage, dont les lignes verticales prennent des dimensions sans proportion avec la réalité.

La cure salée, est née de l’expansion des pasteurs touaregs  vers le sud nigérien où ils avaient établis  des relations multiséculaires  et qui  chaque année, perpétuent la remontée  vers le sud pour revigorer leurs animaux  avec la cure  dans les pâturages salés de l’Irhazer. Ce grand mouvement de la transhumance  pastorale en direction des zones  salées est plutôt  un mouvement progressif  des pasteurs nomades qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages  du nord.

Le bétail y trouve l’amcheken, plante caractéristique de cette plaine  et boit l’eau  salée aux sources de Tiguidan Tessoum, de Gélélé, d’Azelik, d’In’abangarit et  de Fagoshia.Le secteur de l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations de la commune d’In’ Gall, voire du département.

Autrefois, la cure salée était pour les nomades,  l’occasion de préparer les transactions  avec la Taghlam (caravane de sel), mais surtout  de s’entretenir et de traiter avec d’autres caravaniers  venus d’horizons nord africains.Des siècles durant    le rassemblement des éleveurs  avait servi de cadre non seulement  de retrouvailles et d’échanges, mais surtout de règlement des conflits.

L’autre richesse de  In’ Gall c’est  la palmeraie   établie sur les terrasses du lit d'un kori (oued) issu de la falaise de grès toute proche. La variété des dattes qui font la notoriété de In’ Gall dénommée  El medina appréciées,  consistantes et d’un goût sucré a été rapportée de Médine par les Isherifen, qui seraient fondateurs  d'In Gall.

In’gall a été créée au milieu du XVIè siècle et la période coloniale à  commencé avec l'installation d'un poste administratif par le Lieutenant Jean en septembre 1904.  La construction du fort commença en 1917 et servit de fort militaire jusqu'en 1941 avant de devenir successivement  école coloniale,  école publique à l'indépendance en 1960 .Cette école fut abandonnée vers 1976 et aujourd’hui sert de  Musée d’ossements de dinosaures , qui  par  manque de financement malgré les richesses archéologiques  de la région, n'a aucune renommée. 

Par Abdoulaye Harouna (onep)

17 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

La 5ème édition du festival «Une école, une culture» s’est  ouverte le samedi 4 mars 2023 dans les locaux du centre aéré de la BCEAO à Niamey. La cérémonie  qui a été riche en son et en couleurs s’est déroulée en présence des directeurs des établissements scolaires conviés à la circonstance et un parterre d’invités composés des élèves et étudiants issus d’une dizaine d’écoles et instituts de la place qui ont produit des spectacles inédits à travers des défilés en tenue traditionnelle, des sketchs, du karaoké, de l’art oratoire et de la danse chorégraphique. C’est le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Nouhou Makeri Moutari qui a procédé à l’ouverture des activités de  ce festival.

Organisée par Oasis Multi Service, cette 5ème édition placée sous le thème «Rôle de la culture dans la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire» se veut un cadre de promotion de la diversité des expressions culturelles et créatives en amenant les enfants à s’accepter et à vivre ensemble. Il s’agit plus concrètement de faire découvrir aux élèves le riche patrimoine culturel du pays, de partager leurs expériences et de renforcer leur engagement en faveur de l’égalité et de la non-violence. A cette occasion, le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a salué l’entreprise Oasis Multi Service pour cette belle initiative. «Les activités du festival cadrent parfaitement avec la politique nationale du développement de la culture du Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat», a-t-il indiqué. Par ailleurs, M. Nouhou Makeri Moutari a assuré les initiateurs de ce festival que le Ministère de la Culture est toujours disponible à accompagner ces genres d’activités de promotion de la culture au Niger.

Auparavant, le directeur général de l’Oasis Multi Services, M. Idrissa Souley Seyni a d’abord exprimé sa gratitude à la directrice générale de l’ONEP pour sa présence à cette 5ème édition du festival «une école, une culture». Par la suite, il a relevé que le programme de cette édition du Festival 100% culturel est riche et varié. Il sera rythmé par un défilé en tenues traditionnelles, des sketchs, du karaoké et de l’art oratoire qui abordent différents aspects de la culture nigérienne et de la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. «Ce festival a entre autres objectifs de faire découvrir la richesse culturelle du Niger aux élèves, de partager leurs expériences et de renforcer leur engagement en faveur de l’égalité et de la non-violence», a-t-il expliqué.

Aussi, M. Idrissa Souley Seyni a remercié tous les artistes, les partenaires et les bénévoles qui ont travaillé dur pour organiser cet événement. «Leur engagement est la preuve de leur amour pour la culture nigérienne et leur détermination à lutter contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. Nous vous en sommes profondément reconnaissants», s’est-il réjoui. Le directeur général de l’Oasis Multi Services devait aussi ajouter que les violences basées sur le genre en milieu scolaire sont une réalité préoccupante qui touche des milliers de jeunes filles chaque année. «En tant que société, nous avons le devoir d’agir individuellement et collectivement pour mettre fin à ces pratiques et garantir un environnement sain et sécurisé à toutes et tous», a-t-il souligné.

Pour M. Idrissa Souley Seyni, la culture peut jouer un rôle clé dans la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. «Nous avons tenu à inscrire nos activités dans ce chapitre et, c’est à travers toutes les prestations que nous offrons au sein de l’entreprise Oasis Multi Services. Il est donc crucial que nous travaillions ensemble pour éliminer les violences basées sur le genre en milieu scolaire. Ce Festival qui met l’accent sur le rôle de la culture dans la lutte contre ces violences, contribue à cette cause», a-t-il conclu.

 Yacine Hassane(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Le directeur du festival "Rue Dance Niger", M. Mamane Sani, et le directeur du CCFN Jean Rouch, M. Olivier Lange, ont animé le 17 octobre une conférence de presse dans le cadre du lancement de la 6ème édition de cette manifestation culturelle internationale qui se tient du 18 au 21 octobre 2019 à Niamey sous le thème « danser pour exister ». Il y a avait avec eux la française Solène de la Compagnie Solène Bossu et Solo Jean Paul (franco-ivoirien), tous les deux danseurs et formateurs en danse.

« Rue Dance Niger » est un festival de danse contemporaine dans les rues et places publiques de Niamey. Pour le Directeur du Centre Culturel Fanco Nigérien Jean Rouch (CCFN Jean Rouch), M. Olivier Lange, ce festival est devenu « un rendez-vous incontournable de la vie culturelle du Niger et de la sous-région. Cet événement témoigne de l’attractivité culturelle du Niger, un carrefour humain et culturel situé à mi-chemin entre l’Afrique côtière, l’Afrique centrale, la méditerranée et l’Europe. Grâce à des évènements culturels de cette qualité, nous confirmons la vocation de carrefour culturel du Niger ; ce qui est essentiel dans une période où les problématiques sécuritaires ont tendance à retenir l’actualité. Il est important de manifester face à cela la force de la culture et la capacité à attirer des talents du Niger, de la sous-région, de la France », a déclaré M. Olivier Lange.

Le CCFN Jean Rouch est le principal partenaire de l’association NEMA dans l’organisation du festival "Rue Dance Niger" qui est déjà à sa 6ème édition. M. Olivier Lange a félicité le promoteur culturel, M. Mamane Sani, pour son initiative.

Le directeur du festival, M. Mamane Sani, explique le choix du thème de l’édition 2019 « danser pour exister » par certains aspects positifs de la danse partant de ses expériences lors des rencontres et ateliers notamment dans les camps des réfugiés où la danse apporte aux déplacés de la joie, du réconfort, de l’espoir,… Il a annoncé que des danseurs d’une troupe d’un camp de réfugiés vont prester lors de cette 6ème édition.

 

La 6ème édition du Festival International du Film sur les Droits de l’Homme (FIFIDHO) a été lancée hier matin à Niamey. C’est le directeur dudit festival, M. Beidara Yacouba qui a procédé au lancement des travaux  dans la salle Canal Olympia de Niamey. Placée sous le haut parrainage de S.E.M Ahmed Ali Sironhey Ambassadeur du Pakistan au Niger, cette 6ème édition du FIFIDHO) a pour thème : ‘’Contribution du Cinéma à l’encrage de la bonne gouvernance’’.

A cette occasion, le directeur du FIFIDHO a souligné l’importance du thème de cette édition relativement à la question de la bonne gouvernance en Afrique. Une cinquantaine de films sont au programme de cette édition du festival FIFIDHO qui se déroule à Canal Olympia du 1er au 06 février 2022. «Cette année, le

FIFIDHO a décidé de rentrer dans une nouvelle ère en innovant notamment par la création d’abord d’une rue marchande avec plus de 30 à 50 stands. La seconde innovation est que nous avons décidé de rendre hommage à nos illustres disparus et de porter tous les prix à l’honneur de nos cinéastes nigériens notamment Oumarou Ganda, Moustapha Alassane, Inoussa Housseini, Zalika Souley, Damouré Zika et Jean Rouch», a annoncé Beidara Yacouba.

Pour sa part, l’ambassadeur du Pakistan au Niger s’est réjoui de la bonne gouvernance au Niger et a salué la tenue de cette 6ème édition du festival international du film sur les droits de l’homme. «C’est un plaisir pour moi d’être le parrain du festival FIFIDHO sur les droits humains et sur la bonne gouvernance», a dit SE Ahmed Ali Sironhey ajoutant qu’il est important de poser ces questions. Au Pakistan, a-t-il relevé, il y a des films qui portent un regard critique sur les problèmes des droits humains et sur la bonne gouvernance et qui ont un impact sur la vie des citoyens. «Vous avez la chance d’avoir un nouveau gouvernement à la tête duquel se trouve son excellence Mohamed Bazoum qui a affirmé sa politique de zéro tolérance vis-à-vis de la corruption. Cela vous donne un outil pour pouvoir dénoncer la corruption à partir du moment où vous avez son soutien», a déclaré SE Ahmed Ali Sironhey.

Abdou Salam Kabirou Mouha (ASCN)

02 février 2022
Source : http://www.lesahel.org/

Le film documentaire ‘’ Marcher sur l’eau ‘’ entre réalité et arnaque

Tatis est un village situé à 75 km d’Abalak dans la région de Tahoua. Dans ce village, vit une communauté de Peulh bororo. Ce village est cruellement confronté à un problème d’eau potable. Pour parer au problème d’eau, les populations de Tatis avaient approché Ariane Kirley qui est une américaine, responsable de l’ONG Amene Imane. Laquelle a approché, à son tour, une maison de production française du nom de Bonne Pioche dont le responsable s’appelle Yves Derando. La maison de production a proposé à Ariane Kirley la réalisation d’un film documentaire sur la vie de la communauté bororo. Et les retombées du film seront utilisées pour la réalisation d’adduction d’eau à Tatis. Le film a été réalisé par Aissa Maiga, une réalisatrice franco malienne. Le film est intitulé ‘’Marcher sur l’eau’’ dont les principales actrices sont Souri Mallam et Oulay. Dans le film, la réalisatrice a fait marcher les acteurs, pieds nus, sur des épines. Un film que la réalisatrice a lié au changement climatique et qui a eu, récemment, une publicité gratuite de la part de RFI (Radio France Internationale).


Lire aussi >>> Documentaire «Marcher sur l’eau» : Quand le combat d’une communauté pour un mieux-être interpelle plus d’un


Depuis Bonne Pioche et Aissa Maiga ont tourné le dos à la population de Tatis qui attend toujours la réalisation du forage. Une véritable arnaque dont ont été victimes les populations Peulh bororo de Tatis qui voient leurs images vendues à l’occident sans contrepartie. Cela malgré, l’engagement signé par Yves Derando de Bonne Pioche. Vivement que les autorités nigériennes prennent cette affaire en charge. Mais, c’est tout de même une honte pour notre pays dont les populations sont obligées de se tourner vers l’extérieur pour la réalisation d’un simple forage. Et voila le résultat de la démission.

A.S

8emes Jeux de la Francophonie à Abidjan : Concours de conte : la qualité de la prestation de notre compatriote Aminatou Yaou Alla reconnue par le public Les cinq finalistes du concours de conte sont connus. Il s'agit des conteurs du Liban, du Congo Brazzaville, du Canada, de la Guinée et de la France. Ces cinq sélectionnés se retrouveront pour la grande finale du concours de conte. C'est à l'issue de quatre jours de compétition au cours desquels 20 pays se sont affrontés, qu'ils ont pu valider leur ticket.
Cependant, la publication des résultats par le jury a suscité quelques grincements de dents au sein du public. « Pour certains, la qualification de la canadienne était totalement inattendue au vu que la qualité de la prestation de la conteuse Aminatou Yaou Alla du Niger », souligne un article publié sur le site Africulturelle, lui-même citant Le journal des jeux. C'est dire que même si notre compatriote, la talentueuse conteuse Aminatou Yaou n'a pas été retenue par le jury pour la seconde phase de la compétition qui donne droit à une médaille, elle peut se consoler de l'appréciation favorable du public qui, lui, la voyait déjà parmi les cinq finalistes.

8èmes Jeux de la Francophonie, à Abidjan (Côte d’Ivoire) : Notre compatriote Razak René Joli remporte la Médaille d'or du concours de littérature Le Niger vient de décrocher sa première médaille aux 8èmes jeux de la Francophonie qui battent leur plein depuis à Abidjan. En effet, notre jeune compatriote, le nouvelliste Razak René Joli, a remporté, mardi dernier, la médaille d’or du concours de littérature dans la catégorie Nouvelle, avec son œuvre présentée sous le titre " L'Homme qui donnait des baisers au vent".

Cette médaille d’or du jeune nouvelliste, qui vient compenser les lacunes enregistrées par nos représentants engagés dans les compétitions sportives, servira de déclic pour les autres talents qui représentent le Niger. Par exemple pour le concours ‘’Contes et conteurs’’, notre conteuse Aminatou Yaou Allah a fait un premier passage très remarquable sur la scène de l'auditorium du Palais de la Culture d’Abidjan, avec sa merveilleuse prestation intitulée "Doudou wallé", sous les acclamations du public.

Rahmatou Keita Zin naariya 01Non seulement le film de Rahmatou Keïta, Zin'naariyâ!, était le seul et unique film de long métrage de toute l'Afrique de l'Ouest sélectionné pour la complétion officielle du plus grand festival d'Afrique de l'Est, le Zanzibar International Film Festival 2018 (ZIFF), mais de plus, notre compatriote nous est revenue avec le prestigieux prix du Président, le Chairman's Bi - Kudide Award -
"pour son plaidoyer émouvant et romantique pour la préservation de la culture, dans son splendide film Zin'naariyâ! (The Wedding Ring)" - selon le jury.
Le prix lui a été remis par le Ministre de la Santé, l'honorable Mahmoud Tahbit Kombo qui l'a officiellement invitée à tourner un film sur les cultures de l'île, "car elle sait approcher les êtres et les choses avec générosité et délicatesse" â dit le Ministre.
 
Après les trophées reçus, dont le prix Spécial du Jury au Festival International du Film Musulman de Kazan (fédération de Russie), sa nomination au Golden Gate Award de San Francisco International Film Festival, c'est auréolé de ce dernier prix à Zanzibar que l'unique long-métrage de fiction jamais réalisé par une nigérienne est projeté au public de Niamey : 
 
  • du 28 Août au 7 Septembre 2018 à 20h (fermée le dimanche), au quartier Kwara-Kano - Salle Oasis - face CEG14 - Entre Islamic Relief et Niger Telecom.

Contact :
Email : z.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Abdou Moumouni Issaka, plus connu sous le pseudonyme d’Isaac, est un jeune Nigérien passionné du mannequinat. Agé de 29 ans, il est titulaire d’un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en communication des entreprises et d’une licence dans le même domaine, obtenu à l’Institut International de Management (IIM). Passionné de la mode et du stylisme, le jeune homme s’est lancé dans le domaine du mannequinat dans les années 2014-2015.

Abdou Moumouni Issaka a toujours été attiré par ce milieu, à travers les défilés et les reportages sur le mannequinat qu’il suivait à la télé. «J’ai voulu qu’un jour, on me voit aussi défiler», confie-t-il. Son rêve se réalise finalement, car après avoir intégré le milieu, Isaac a défilé sur plusieurs podiums nationaux et internationaux dont entre autres, Niamey Fashion Week, Africa Mode, Hadyline, Omaris Fashion Night, KZT, Sita, Accra by night fashion pour ne citer que ceux-là.

Mais comme dans toute autre activité, les difficultés ne manquent pas dans le métier que pratique Isaac depuis bientôt cinq ans car, à ses débuts, il le faisait à l’insu de sa famille qui pensait selon lui, que cela perturberait ces études. «Aussi, le mannequinat est mal vu par la société nigérienne qui le considère comme un métier exclusivement laissé aux blancs. Il y a cette idée selon laquelle ceux qui pratiquent le mannequinat sont dépourvus de tout sens de respect de la dignité humaine», déplore le jeune homme. Néanmoins, il reconnait que de nos jours, il y’a de moins en moins de difficultés autour de ce métier vu l’évolution et en particulier dans la mode. Et les tabous qui entourent ce métier se brisent de plus en plus.

En définitive, Issaka lance un appel à l’endroit des jeunes passionnés, tous dans leur domaine respectifs, de ne pas céder malgré les obstacles, car dans tout ce que l’on entreprend, les problèmes, ne manquent pas. L’essentiel, c’est de s’y accrocher afin d’atteindre le but ultime. «Je veux que les gens comprennent que la mode ne signifie pas seulement le défilé avec des vêtements de marque. Elle consiste également à véhiculer des messages par exemple relatifs à la paix ; à la cohésion sociale et à l’unité nationale. Je profite également de vos colonnes pour lancer un vibrant appel non seulement aux autorités compétentes en vue de soutenir les stylistes designers, mais également les mannequins à persévérer dans la réalisation de leurs rêves», déclare M. Abdou Moumouni Issaka.

 

Mourtala Alhassane(stagiaire)

 27 août 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Abdoul Moumouni BakabeIl s'appelle Abdoul Moumouni M. Bakabé. Son premier contact avec le cinéma remonte à l'année 1994. Il avait 6 ans lorsqu'il a joué un rôle dans une publicité pour la Société nigérienne des Eaux. Il a étudié l'audiovisuel en 2005, à l'Institut de Formation aux Techniques de l'Information et de la Communication (IFTIC) de Niamey. Il était fasciné par le montage vidéo qui est pour lui une forme d'écriture avec l'image. Aussi, le montage est une des étapes importantes dans le processus de création d'un film. Pour mieux se spécialiser et comprendre ce domaine, à la fin de sa première année du cycle moyen à l'IFTIC, il a effectué un stage en tant qu'Assistant monteur dans une des premières télévisions privées de Niamey où il a pendant un mois monté des reportages et des spots publicitaires. L'objectif était d'être en contact avec un programme de montage vidéo.
A la fin de sa deuxième année à l'IFTIC, Bakabé a effectué un stage de deux mois dans l'entreprise de son père lui aussi était cinéaste. C'est là, qu'il a monté son premier documentaire institutionnel. Très passionné par le montage, il faisait beaucoup d'images et de montages. Avant la fin de son stage, il a réalisé quatorze (14) documentaires institutionnels pour la coopération belge. Avec son père, cinéaste, réalisateur de films courts et long métrages, il a appris la caméra ; et faisait des exercices de photo en composant des cadres bien précis et ensemble ils analysaient les types de cadre.

Pr André Salifou

C’est grâce à l’ouvrage captivant et pathétique du regretté Albert Ferral consacré à l’histoire des Foyers des métis de la Colonie du Niger que nous avons des informations détaillées sur le parcours exceptionnel de l’ homme de lettre et homme de culture, l’universitaire et intellectuel africain, qu’est le Pr André Salifou.

Etudes, diplômes et grades universitaires

Né en 1942, le pensionnaire du foyer métis de Zinder qui a fréquenté l’école régionale de Zinder s’est intéressé au théâtre dès l’âge de 10 ans. Sa passion pour la scène l’a amené à suivre des cours à l’Institut d’Art Dramatique dans la capitale ivoirienne Abidjan alors qu’il effectuait ses études secondaires au Lycée de Cocody de 1961 à 1963. Il a effectué ses études supérieures à l’Université de Toulouse le Mirail (France). En 1967 il obtint sa licence es-sciences humaines (option Histoire) puis, un doctorat de 3èmecycle sur le Damagaram soutenue en 1970 ; enfin, une thèse de Doctorat d’état sur la colonisation dans l’espace nigérien soutenue en 1979. A l’époque, la thèse de Doctorat d’Etat qui sera supprimée dans les années 1980 était le dernier diplôme universitaire dans le système français.

En ce qui concerne les inscriptions sur les listes d’aptitude aux différentes fonctions et grades universitaires, les universitaires nigériens de la première génération (les Pr Dan Dicko, PR Sidikou H. Harouna, Ba Boubakar, Abdou Moumouni, Diouldé Laya, etc., ont évolué dans le système français. C’est ainsi que le Pr André Salifou est passé Maitre Assistant en 1970 après sa thèse de 3ème cycle, Maitre de conférence en 1979 après sa thèse d’Etat puis Professeur Titulaire en 1981 sur une liste d’aptitude aux fonctions de Professeur Titulaire agrée par le Comité Consultatif universitaire (CCU) de Niamey.

La fonction enseignante

A l’instar de la presque totalité des universitaires nigériens, le Pr André Salifou est un sac à dos, c’est-à-dire qu’il a effectué toute ses études supérieures parallèlement à sa carrière de fonctionnaire de l’Etat nigérien ou fonctionnaire international Il a servi comme enseignant au CEG de Dogondoutchi (1964-1965). Au niveau national le Pr André Salifou va occuper respectivement les fonctions suivantes : professeur puis directeur par Intérim de l’Ecole Normale de Zinder (formule Unesco) ; de 1979 à 1984 Professeur et Doyen de l’Ecole de Pédagogie qui deviendra plus tard Faculté de Pédagogie puis Ecole Normale supérieure.

Fonctions gouvernementales et parlementaires

A y voir de prés, en dépit de son amour pour la carrière enseignante et de ces compétences exceptionnelles pour ce métier, le Pr André Salifou a effectué l’essentiel de sa carrière professionnelle dans les organisations internationales et les fonctions gouvernementales, parlementaires et diplomatiques :

1991 : présidence du Présidium de la conférence nationale souveraine ;

1991-1993 présidence du Haut Conseil de la République ( HCR : Parlement de la période de Transition) 1994 : Député à l’Assemblé Nationale au titre de son parti politique ;

1995-1996 puis 1998-2002 Président du Conseil d’Administration de la COCERTA /filière Uranium)

1996 -1997 : ministre d’Etat chargé de l’enseignent supérieur et puis ministre d’Etat chargé des relations extérieures du premier gouvernent issue du Coup d’Etat du Général Baré

2010 ……Conseiller spécial, avec rang de ministre, à la Présidence (sous Salou Djibo et Mahamadou Issoufou)

Une riche carrière internationale

  • 1973-1978 Bureau régional de l’UNESCO BREDA (Dakar) ;
  • 1978-1979 : Directeur des Affaires sociales et culturelles de l’OCAM (Bangui / Centrafrique) ;
  • 1996- 2001 (Francophonie et OIF) : représentant permanent du Chef de l’Etat, envoyé spécial (Comores)
  • 2002 : envoyé spécial de l’Union Africaine puis de la Commission de l U A (Madagascar, Centrafrique, Tchad) ;
  • 2003-2005 : représentant spécial de la Commission de l’Union Africaine en Cote d’Ivoire chef du bureau de liaison de l’UA en Côte d’Ivoire, représentant de l ’UA au comité de suivi des accords de Marcoussis.

SEEDA

L’UNIVERSITAIRE ET HOMME POLITIQUE

Une carrière politique mitigée Le Pr André Salifou a présidé la Conférence Nationale Souveraine puis le Haut Conseil de la République de 1991 à 1993 dans un contexte d’instabilité sociopolitique. Puis, il a siégé, à l’Assemblée Nationale au titre de son parti politique. Objectivement, on ne peut pas dire que l’universitaire et homme politique nigérien a connu un grand succès auprès des masses populaires. Il n’a pas échappé au sort réservé à d’autres universitaires africains qui se sont lancés dans la politique. En effet, en Afrique francophone, en dehors du Président malien le Pr Alpha Omar Konaré (Archéologue de son Etat) qui a utilisé un réseau d’associations pour créer son parti politique l’ADEMA, beaucoup d’universitaires qui ont essayé d’accéder au pouvoir par le biais d’un parti politique, n’ont pas pu accéder à la fonction suprême de Chef d’Etat. C’est le cas des professeur J. Ki-Zerbo (Burkina Faso), Cheikh Anta Diop (Sénégal) pour ne citer que ces deux exemples. Le Pr André Salifou (comme d’autres universitaires nigériens d’ailleurs) a connu cette amère expérience.

L’homme de lettre, l’homme de culture

Il est, en raison de ses nombreuses publications (voir liste jointe), l’auteur nigérien le plus prolifique après Boubou HAMA et incontestablement l’universitaire nigérien le plus connu à l’étranger. Il est à la fois historien, romancier, acteur, metteur en scène, etc. Lorsqu’il s’agit du Pr A. Salifou, un personnage controversé, adversaires et partisans s’accordent pour reconnaitre en lui trois qualités certaines : le pionnier de la recherche historique au Niger, l’auteur prolifique et intellectuel courageux. Dans le domaine littéraire, André Salifou a publié des romans (l’oeuvre romanesque peu connu du grand

public a eu moins de succès), de nombreuses pièces de théâtre dont certaines comme Ousmane Dan Fodio, le serviteur d’Allah n’ont pas encore été jouées sur scène. S’inspirant du théâtre populaire, il a initié un théâtre moderne nigérien à partir de pièces théâtrales comme Tanimoune (médaille d’or à la Semaine national de la jeunesse 1968), si les Cavaliers, etc… Il a contribué à la mise en place d’une génération de comédiens nigériens, une Ecole d’art dramatique, la génération connue sous le nom de Yazi Dogo et sa troupe.

Nul ne peut contester qu’André Salifou est un universitaire accompli : mais s’agit t-il d’un grand intellectuel ? les avis sont partagés, car, malheureusement, tous les universitaires ne sont pas des intellectuels. En ce qui concerne le Pr André Salifou ont peut répondre par l’affirmative. De manière générale (spécialistes du domaine excusez mon raccourci pour la définition), on considère comme intellectuel, quelqu’un dont les activités atteignent un certain niveau d’analyse, de réflexion, de recherche ou de création au service de ces contemporains à tel enseigne qu’il est souvent cité comme une référence dans un domaine de compétence précis ; à condition disent certains que cette activité intellectuel ne soit utilisée pour une promotion sociale et politique quelconque notamment pour accéder au pouvoir. Le Pr André Salifou fait partie des universitaires qui, à travers les conférences publiques expose clairement et courageusement ses opinions n’en déplaisent aux pouvoirs en place. Ce furent le cas en 1983 lors de ses conférences publiques sous le règne du Président Kountché, et il y’a une dizaine d’années au cours d’une conférence tenue en 2010 dans l’amphithéâtre 1000 places de la FSEJ.

Pour avoir été un des ses élèves à l’école Normale de Zinder, puis un de ses étudiants au département d’histoire, et plus tard, pour l’avoir côtoyé et bien observé trois mois durant sur le perchoir de la conférence nationale souveraine, j’utiliserai deux mots pour résumer sa personnalité et sa carrière : le Pr A. Salifou est grand acteur, un artiste de talent (l’art recouvrant ici toute sa dimension littéraire (notamment philosophique), scientifique et culturelle. En effet, ce sont les conférences débats, ses prises de positions dans les débats publics et son apport exceptionnel à la naissance d’un théâtre moderne nigérien qui constituent à mes yeux ses contributions les plus significatives à l’oeuvre de construction nationale.

BAG


PUBLICATIONS DU Pr ANDRE SALIFOU

1. Ouvrages d’histoire

  • Le Damagaram ou sultanat de Zinder aux XIXème siècle, Etude Nigérienne, N°27,,1971.
  • Kaoussan ou la révolte sénousite, Etude Nigérienne N°33, Paris , 1973. • Histoire du Niger, Paris, Nathan,1989.
  • La question touarègue au Niger, Paris Karthala, 1993.
  • Le Niger, Paris, l’Harmattan, 2002.
  • Biographie politique du président Diori Hamani ,Paris , Karthala, 2010.

2. Œuvres littéraires (roman et théâtre)

  • Tanimoune, (théâtre), Présence Africaine, Paris, 1973.
  • Le fils de sogolon suivi de Si les Cavaliers avaient été là, (théâtres) Niamey 1985.
  • Ousmane Dan Fodio serviteur d’Allah, (théâtre) Niamey 1988.
  • La valse de vautours ( roman),Paris, Karthala, 2000.
  • Tels pères tels fils, Paris Karthala 1996 (Roman) .
  • Entretien avec mes enfants sur la démocratie en Afrique, Paris, Présence Africaine, 2005.

3. Manuels scolaires

  • Mères et enfants de l’Afrique d’autrefois, (en collaboration) Unicef, 1979.
  • Décolonisation et problèmes de l’Afrique Indépendante,(en collaboration) Paris, Edicef, 1983.
  • L’Europe et l’Afrique du XVème. siècle aux indépendances, Bruxelles, 1987.
  • Esclavage et traite négrière, (Roman) Paris, Nathan ,2006.

Source : SEEDA - Mensuel nigérien d’informations générales

 

Admission du groupe Sogha au Conseil Africain de la Musique : Pour le rayonnement de la musique nigérienneLe Comité Exécutif du Conseil Africain de la Musique dont le siège est basé à Brazzaville au Congo a décidé d’admettre le groupe nigérien Sogha comme membre du Conseil dans la catégorie des organisations nationales et spécialisées. L’annonce a été faite par l’administratrice du groupe Sogha, Aichatou Ali Soumaila dite Aïchatou Dankwali, lors d’une interview qu’elle a bien voulu nous accorder.

Pour elle, cette adhésion du groupe permet de bénéficier d’un large éventail de privilèges, notamment la possibilité de mise en réseau avec les membres du Conseil Africain de la Musique en Afrique et la possibilité d’être soutenu dans leurs activités de plaidoyer et d’avoir une visibilité sur le site internet , de nominer des projets et programmes pour les récompenses des droits musicaux, des tarifs préférentiels pour la participation à des évènements organisés au niveau régional.

« Sur instruction d’un ancien ministre de la Culture burkinabé, nous avions envoyé le dossier du groupe avec tous les papiers demandés et quelques mois après on m’appelle pour me notifier notre admission au sein du Conseil. C’est un grand plaisir de faire partie des membres de cette organisation continentale. Pour moi, ce fut une surprise, en envoyant le dossier, je n’y croyais pas trop, car Sogha est une industrie culturelle sur laquelle il faut compter ; sur proposition de cet homme de la culture, en un temps record, le tour est joué », dit-elle.

« Avec cette adhésion, nous avons le devoir de représenter ce conseil au niveau national, car nous sommes leurs correspondants directs. C’est une aubaine pour nous, car après plus d’une décennie de combat, le pays se fera connaitre davantage à travers plusieurs participations à des rencontres culturelles, une opportunité que nous allons saisir dans toute sa plénitude pour hisser le drapeau nigérien », a-t-elle souligné. Et d’ajouter : « On fait le combat pour nous et pour le pays ; la lutte pour promouvoir la culture nigérienne ne pourra bien se faire que quand on est entouré par ses pairs ; cela motive plus et nous permettra de bien nous positionner à l’extérieur ».

Inzad Agadez Culture Niger

Considérées à tort ou à raison de carburant moteur des sociétés humaines, les traditions font marcher les communautés. De tous les temps et en tous lieux dans ce vaste monde, les sociétés ont vécu, vivent et vivront certainement avec leurs coutumes. Chez les nomades outre le tambour traditionnel appelé Tendé, il existe l'inzad, violon monocorde joué par les femmes et pour les hommes. La société touarègue est intimement liée au son de l'inzad. Hélas, cet instrument de musique transmis de mère en fille très respecté chez les nomades se meurt à petit feu. On ne compte plus que quelques vieilles femmes qui savent en jouer. Des vieux tirent la sonnette d'alarme aux oreilles inattentives des jeunes plus attirés par le modernisme.

 L'inzad a une longue histoire. Selon certaines sources, le premier inzad a été confectionné par une femme qui a loué le courage de son mari qui a su résister aux ennemis.Tous les hommes ont fui et seul ABARAD était resté pour défendre corps et âme les femmes et les enfants du campement jusqu'à la dernière goutte de son sang. Pour lui rendre hommage, son épouse coupa des mèches de ses longs cheveux pour confectionner le premier inzad. Mais la pratique de cet instrument tend aujourd'hui à disparaître. Il reste peu de femmes à savoir encore le manier. Il est donc urgent de trouver les moyens de sauvegarder cet instrument uni- que au monde avant qu'il ne soit trop tard.

Du haut de ses quatre vingts ans, la violoniste Ajo Emini tire la sonnette d'alarme : " L'inzad se meurt ! Faites rapidement quelque chose". Avant d'enchaîner avec un brin de mélancolie : " De nos jours les hommes ne respectent plus rien, pas même l'Ashak, ce code de conduite qui a fait la fierté des nomades. Pour vous dire la vérité, les hommes touaregs n'écoutent plus l'inzad. Seuls quelques personnes le font ", s'alarme t-elle. Elle en sait quelque chose ! Elle est l'une des toutes dernières joueuses que compte la région d'Agadez et sait qu'elle n'a plus de relève.

L'inzad est un formidable véhicule des valeurs ancestrales très capital chez les touaregs. L'inzad rappelle aux hommes qu'ils ont un devoir de bonne conduite à l'égard des membres de la société. L'inzad interdit de frapper la femme ; l'inzad interdit d'ignorer les faibles et les enfants en détresse. "Son premier mérite qui force l'admiration est le fait que l'inzad s'efforce à corriger les travers de notre société. L'inzad rappelle aux hommes le contrat social qui les lie à la vie du campement. Nul ne doit rester insensible au son langoureux de l'inzad ! Ce son qui devient fouet pour lacérer la peau des faibles et des lâches. Ceux qui ont failli en public ! ", explique Ibrahim Diallo, auteur du livre : "Inzad, ou le destin de Ghaïsha".

Même souci pour Aitok Mohamed, ancien ministre du Niger et homme de culture très reconnu à Agadez, il se félicite de l'initiative de la Radio Nomade FM basée à Agadez, laquelle à travers une émission intitulée " Elan n'Ashak " qui veut dire en français " les années de l'honneur" fait de son mieux pour sensibiliser les gens. Cette émission a permis aux jeunes de la région de mieux connaître et comprendre les valeurs de l'inzad." " Cela ne suffit pas, s'inquiète Aïttock, il faut que l'état se soucie de le préserver avant qu'il ne soit trop tard !". Certes, des initiatives locales sont envisagées mais ne sont pas d'un grand effet par manque de soutien. AAgadez,Abdallah ag Oumbadougou, un chanteur renommé se bat contre la disparition de cette coutume ancestrale avec son association TAKRIST N'TADA. Idem pour le comité d'organisation du Festival de l'Aïr qui a inscrit un concours de l'inzad dans son programme. Ce qui a permis à des jeunes joueuses et accompagnateurs de l' inzad de se faire connaître. Et sur un plan plus général, l'Association pour le développement durable et la solidarité ( ADDS) de Issouf Ag Maha a initié une école de l'inzad à Agharous et dans le Talak, avec l'appui de Croq'Nature et de l'UNESCO. Mais pour imprimer à cette démarche de sauvegarde un caractère plus salvateur, il est impératif que l'état du Niger et au delà tous les états ayant en partage l'inzad comme l'Algérie, le Mali, le Maroc et la Mauritanie conjuguent leurs efforts dans le même sens.

 Une perte inestimable se passe en silence. La continuité de l'inzad est liée au souffle de ces quelques femmes qui restent encore en vie. Quand elles nous quitteront, il n'y aura plus d'inzad ! Plus de code de conduite ! Plus de l'entraide. C'est le drame qui nous guette ! Traditionalistes de tous bords, mobilisons-nous !
HADANISSOUF (AGADEZ

26 avril 2017
Source : La Nation

 

Agadez : La fête du BianouLes populations de la ville d’Agadès vivent depuis le début du mois lunaire de Mocharem au rythme  du Bianou ou commémoration de la naissance du Prophète Mohamed (S.A.W).
La fête de Bianou est un évènement  à caractère culturel et religieux qui n’existe nulle part au Niger qu’à Agadez .Le Bianou commence  le 10 du mois Moharem, un mois après la fête  de Tabaski appelé aussi mois du Bianou .
L’origine de cette fête  dont l’histoire remonte à la nuit des temps symbolise la manifestation de joie après l’arrêt des pluies diluviennes et le jour ou l’arche de Noé s’est posé sur le mont Ararat (5 165 mètres d'altitude) à l'extrême-Est de la Turquie après le déluge.
Certains estiment que le Bianou célèbre l’accueil réservé au prophète Mohamed (S.A.W) par les habitants de Médine lors de l’hégire en 622 et d’autres pensent qu’il s’agit de la commémoration des victoires guerrières du temps des guerres saintes.
La ville entière célèbre cette manifestation culturelle et religieuse aux allures carnavalesques. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées paradent dans les grandes artères d’Agadez sous les rythmes endiablés des ‘’Akanzam’’ sortes de petits tambourins et du ‘’Tambari’’ ’grand tambour guerrier. Deux groupe de danseurs, dont ceux du quartier est et ouest  de la ville avec chacun à sa tête un ‘’tambari’’  animent le  Bianou, la grande fête de la musique, de la danse et de la beauté.
Des jeunes habillés  de boubous bleu, blanc, arborant le   turban auréolé de blanc et de noire vif surmonté d’une bande d’étoffe indigo en forme de crête de coq, portent fièrement de sabres, de poignards, de lances et par-dessus leurs grands boubous de larges ceintures décorées et marchent, dansent  au rythme  endiablé de leurs instrument de musique : les grands tambours de la guerre, les tambours du Bianou. La beauté des jeunes filles s’exprime lors du Bianou où celles-ci sont maquillées avec art, parées de bijoux en or et  argent, habillées de pagnes et foulards bleus, noirs, de chemises d’un blanc ou noir éclatant ornées de galons au motifs rouges des agdésiennes .Elle marche en suivant les danseur, la tête protégée de petits et larges parapluies aux couleurs chatoyantes .

Agadez : Le Bianou, l’unité dans la ferveurLe samedi 30 septembre 2017, Agadez a vibré aux sons, rythmes et danses de la fête de Bianou. Des moments de joie et de communion
Une fête religieuse
Fête annuelle se déroulant vers le 10 du mois de moharam du calendrier musulman, le bianou coïncide avec la fête musulmane d’Achoura. C’est une grande fête qui est même déclarée chômée sur toute la région d'Agadez. Selon certaines sources, le bianou symbolise l’accueil que les habitants de Médine auraient réservé au prophète Mohamed (SAW) lors de l’hégire. Il marque ainsi le début du nouvel an musulman et du calendrier musulman. Le bianou a une origine lointaine. Les agadassawas (habitants d’Agadez) le célèbrent depuis la nuit de temps. Outre son caractère festif, cette fête, est devenue leur identité. Elle constitue aussi un véritable creuset pour l'unité entre les peuples. Le Sultanat de l’Aïr accorde une grande importance à l’événement. « L’origine du Bianou est à chercher dans la nuit des temps. Nous avons trouvé nos parents avec cette tradition et nous la transmettrons incha Allah aussi à nos enfants » ; Dixit Al hadj BIANOU.

Un carnaval à couper le souffle
De tous les coins d’Agadez, de longues files de personnes drapées dans leurs plus beaux habits convergent vers le sultanat de l’Aïr. C’est le grand jour du bianou, ce samedi 30 Septembre 2017. Les festivaliers accompagnés des chameliers reviennent du village de Alakhcess où comme toujours ils viennent de passer la nuit. Leur entrée en ville ne passe pas inaperçue. Des centaines d’hommes richement habillés brandissant des branches de palmier doum poussent des cris, chantent et dansent aux sons des tambours et tambourins, faisant vibrer la capitale de l’Aïr.
La nuit de veillée à Alakhcess est précédée de la grande soirée dite « Maratchan Ado » ou soirée de la beauté. En effet, on choisit, ce soir-là, le plus bel accoutrement et le meilleur danseur parmi les hommes. GHALI est l’un de ces talentueux danseurs du Bianou. En transe, il confie au journal « La Nation » : ‘’ Danser le Bianou est un don. Ce n’est pas donné à n’importe qui de le faire ». Et joignant l'acte à la parole, il commença à tournoyer aux sons des tambours. Et avec une pointe de défiance, il regarda les jeunes tout autour de lui en criant : « Regardez jeunes gens comment on danse le Bianou ! Les petits ne peuvent pas danser dans la cour des grands ! » S’exclame-t-il.

Agadez : Première réunion préparatoire de la cure salée édition 2018Le gouverneur de la région d’Agadez M. Sadou Saloké a présidé la première réunion préparatoire de la cure salée édition 2018. Au cours de cette réunion qui s’est tenue en présence de l’honorable Sultan de l’Aïr, du président du Conseil régional, et de plusieurs acteurs concernés par l’organisation  du grand rassemblement des éleveurs, M. Sadou Saloké a invité les présidents des différentes commissions mises en place à tout faire pour que le grand rend-vous de In’Gall soit une réussite .

La cure salée, est née de l’expansion des pasteurs touaregs vers le sud nigérien où ils avaient établi des relations multiséculaires et qui chaque année, perpétuent la remontée  vers le nord pour revigorer leurs animaux  avec la cure  dans les pâturages salés de l’Irhazer. Ce grand mouvement de la transhumance  pastorale en direction des zones  salées est plutôt  un mouvement progressif des pasteurs nomades qui s’opère dès les premières pluies et jusqu’à la fin de l’hivernage pour libérer les zones agricoles du sud et exploiter les pâturages  du nord.

Le bétail y trouve “l’amcheken”, une plante caractéristique de cette plaine et s’abreuve aux sources salées de Tiguidan Tessoum, de Gélélé, d’Azelik, d’In’abangarit et de Fagoshia. Le secteur de l’élevage constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations de la commune d’In’Gall, voire du département.

La priorité à l’heure actuelle est de redonner à la cure salée sa vraie dimension économique, sociale et culturelle, à redevenir ce qu’elle fut.

Abdoulaye Harouna ANP/ONEP Agadez

 28 août 2018
Source : http://lesahel.org/

/Soirees-culturelles-Agadez-Sokni.jpgDans toutes les festivités commémoratives, les soirées culturelles ont toujours été des moments privilégiés pour réconcilier la jeunesse nigérienne avec sa culture. Agadez Sokni n’a pas dérogé à cette règle. Les nuits culturelles ont attiré et conquis un public majoritairement juvénile assoiffé de spectacles. Quant aux artistes musiciens d’Agadez comme ceux venus des 4 coins du Niger, ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes.

Le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou a saisi, dimanche dernier, l’opportunité d’une conférence pour déclarer que le jour de la fête du Bianou est l’occasion de grandes retrouvailles, de réjouissances et d’activités commerciales pour le centre d’Agadez et surtout un moment de cohésion et de solidarité entre les tous les nigériens. Le Sultan de l’Air El Hadj Oumarou Ibrahim Oumarou a adressé ses vifs remerciements aux partenaires et aux ressortissants d’Agadez ainsi que toues membres des communautés touarègues de la région d’Agade et des autres régions du Niger pour leur contribution à la réussite de la fête du Bianou. Le Sultan de l’Aïr a  par ailleurs demandé aux festivaliers de développer le sens du fairplay et de la solidarité afin que l’événement  se déroule dans de très bonnes conditions.

 Au cours de la conférence le maire de la commune urbaine d’Agadez a précisé que la fête du Bianou est un événement culturel placé sous le gardiennage du Sultan de l’Aïr, symbole de l’arbitrage de toutes les confédérations touarègues  et investi comme ‘’Amiroul mimounine ‘’ et commandeur des croyants.

Selon M. Abdourhamane Tourawa la fête du Bianou est célébrée en souvenance de l’accueil que les populations de Médine ont réservé au prophète lors de son arrivée à Médine après avoir quitté la Mecque avec les ‘’mouhadjirines’’. Donc dans ce contexte ‘’Achoura ‘’est un jour mémorable de notre histoire de notre religion et cela coïncide avec l’installation du sultanat de l’Aïr avec le premier commandeur des croyants, le Sultan Yunus.

La célébration de la fête du Bianou donne  l’occasion à la  promotion du secteur de l’artisanat et  fait partie des priorités des autorités d’Agadez, qui tiennent à faire de cette activité un véhicule privilégié de la croissance économique et du développement local selon les animateurs de la conférence.

Agadez est renommée depuis longtemps  pour son artisanat  du cuir : cela va des « boites magiques » (bata en haoussa),  porte -feuille, les sabres ,lances ,la célèbre croix d’Agadez (teneghel) etc ;tout une gamme  de produits  riches  et variés tant en matière d’artisanat d’art que d’artisanat utilitaire  qui sont nécessaires pour préparer les tenues des danseurs du Bianou.

Avec le grand carnaval annuel  la ville s’anime  et ses ruelles invitent à la découverte .Les marchés  locaux regorgent de beaux harnachements de chevaux ‘’baguezanes ‘’pour la cavalcade de la fête, de des selles de méharée confectionnée avec art pour le carrousel au sultanat, des tissus indigo qu’affectionnent les touaregs, des bijoux, de fanfreluches etc.…

Tant du point de vue de leur qualité et de leur finition ces produits artisanaux ont acquit une notoriété pas des moindre au plan national et international a reconnu l’un des organisateur  de la conférence qui estime que les tailleurs, les vendeurs  des tissus indigo, de bazins font de très belles affaires dans la préparation de cet événement culturels  qui attirent chaque année des visiteurs nationaux et étrangers.

 Outres les artisans, tous les commerçants, restaurateurs, transporteurs, banques, agences de transferts d’argent font de très belles affaires durant la fête du Bianou car ce sont de milliers de personnes que mobilise l’événement  dans la cité de l’Aïr et ses environs.

C’est pourquoi les autorités ont  renforcé les structures  d’encadrement  avec le  développement du système associatif, la mise à la disposition des artisans  de technologies adaptées et innovantes, le soutien constant pour l’approvisionnement  et la commercialisation des produits sur les marchés locaux porteurs.

Par Abdoulaye Harouna(onep)

 

Depuis son premier album, intitulé « salut les enfants », sortie en 1996 où il dénonçait le travail des enfants, à travers le monde, Ali Atchibili n’a cessé de s’intéresser aux problématiques des droits des enfants. Avec 23 ans de carrière, et une multitude de titres, difficile pour lui de chiffrer ses propres compositions. Marié et père de jumeaux, Ali Atchibili poursuit sa carrière avec beaucoup plus d’engagement. Il devrait bientôt sortir son quatrième album « I mini in maka ».

Ali a connu et a commencé à monter sur scène depuis qu’il était en classe de 6ème, au CEG de Mirriah. Il a d’abord évolué dans la danse au sein d’un groupe de la place. Dans son aventure sur des scènes avec son crew, il rencontra feu Maman Barka, directeur de la Maison des Jeunes et de la Culture de Miriah à l’époque, qui l’a initié dans la musique. Cette grande figure de la musique moderne nigérienne encadra Ali Atchibili trois années durant, avant qu’il ne suive un orchestre, en tournée. Pendant qu’il préparait son BEPC, sa vive passion pour la musique l’emporte. Il s’est donné le mérite de lauréat du concours de la musique francophone du Niger, édition 1998, au CCFN de Zinder, avec sa toute première composition « salut les enfants », arrangée par feu Sani Aboussa.

Ali Atchibili a remporté le même prix avec sa chanson « espacement de naissances », à travers laquelle il brisa, à sa manière, le tabou sur le sujet, avec des images en illustration dans son tournage. Il fut resté un moment avec le fameux orchestre Jagaraya, avant de créer son propre groupe Zoumounta. C’est ainsi qu’il a entrepris une tournée au Nigéria et qui a duré 9 mois. A son retour, la vedette du Damagaram remporta le prix de la 2ème édition du festival national de la jeunesse, en 2003 à Dosso, avec toujours, un son qui prône les droits des enfants, en particulier la lutte contre le travail des enfants.

Ali Atchibili, a intégré ensuite la formation Super Haské, où, quelques années après, il prit avec succès la relève du très célèbre feu Sani Aboussa, jusqu’en 2007. Le groupe a remporté le prix Dan Gourmou de 2007, en traitant dans ses compositions de la scolarisation de la jeune fille ; du conflit éleveurs-agriculteurs et de l’exode. Suite à des incompréhensions internes, les membres de Super Haské se sont divisés. Fidèle à la philosophie de son illustre mentor Aboussa, Atchibili garde jalousement, jusqu’ici, la même dénomination de groupe avec ses partisans. Là encore, son aventure fut, très tôt, fructueuse. Des prix awards d’Orange Niger et de la chaine Arewa 24 et plein d’autres trophées.

Sous le parrainage de l’ambassadeur de la République Islamique du Pakistan au Niger, S.E. Ahmed Ali Sironhey, l’ambassade du Pakistan au Niger et l’Université Tunisienne Internationale ont organisé, hier matin à Niamey, une conférence à la mémoire du poète et philosophe Mohamed Iqbal. Les participants à la cérémonie ont évoqué l’action et la pensée de cet illustre homme en faveur de la liberté et l’autonomisation des pays dominés par des pratiques coloniales ainsi que sa contribution pour l’unité et l’indépendance des peuples. A cette occasion, l’ambassadeur du Pakistan a remis de distinctions à certains étudiants et encadreurs de l’Université Tunisienne Internationale en guise d’encouragement.

L’ambassadeur de la République Islamique du Pakistan au Niger a loué l’excellente relation de coopération entre le Niger, son pays et la Tunisie, une relation de fraternité qui s’est renforcée davantage ces dernières années. Pour S.E Ahmed Ali Sironhey, le poète et philosophe Mohamed Iqbal s’est illustré à travers ses idées, prônant la culture de la paix dont l’influence dépasse largement les frontières du Pakistan.

A ce sujet, l’ambassadeur de la République Islamique du Pakistan au Niger a indiqué que cet homme de culture est connu un peu partout notamment dans le monde arabe et même en Afrique. A travers son message de paix, le monde retient son engagement anticolonial voire néocolonial, préconisant l’unité d’action contre les maux qui minent actuellement nos pays dont l’insécurité, la pauvreté, la corruption et l’analphabétisme. Par ailleurs, l’ambassadeur de la République Islamique du Pakistan au Niger a vivement invité les jeunes à s’investir pleinement dans la recherche du savoir pour qu’ils puissent contribuer au développement de leur pays.

Rappelons que Mohamed Iqbal est né le 9 novembre 1877 à Sialkot dans le Pendjab en Inde britannique (actuel Pakistan) et mort le 21 avril 1938 à Lahore. C’est un poète, barrister (membre du barreau) et philosophe de l'époque de l'Inde britannique. Mohamed Iqbal est considéré comme l’un des poètes musulmans les plus influents du XX siècle. Il est aussi vu comme le père spirituel du Pakistan, créé après sa mort.

 Mamane Abdoulaye

10 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Dans ses démembrements, le groupement GACEA a toute une section pour les enfants depuis 2005. Ils ont eux aussi un palmarès à couper le souffle. En 2006 déjà, à sa première participation au festival dédié aux enfants jeunes talents dénommé Sukabé, le groupe des garçons de 12 ans a raflé le 2ème prix en danse traditionnelle. Et ce n’était que le début, car Sukabé Tahoua tient le succès de l’ADN du groupement, et ne rentre pas d’une compétition sans le moindre prix, soit en danse, en sketch ou les deux, jusqu’à la suspension de la compétition.  

Parmi ces enfants, une vedette cristallise l’admiration du public de Tahoua, en particulier. A travers la ville, on associe son nom d’artiste à celui du concours.  Assoumane Sadi Abdoul Bassirou dit Anty Sukabé, il est aujourd’hui âgé de 29 ans et étudiant en deuxième année des sciences de l’éducation à l’université Djibo Hamani de Tahoua. « En classe de 6ème, nous n’étions que des danseurs du quartier pour un publique limité aux amis de la fada. Nous avons appris qu’il pourrait nous encadrer. Nous l’avons trouvé à la MJC, en pleine répétition. Dans la même année, il nous a amenés au festival Sukabé de Dosso. Tout est parti de là », se souvient l’artiste. «Sukabé de Tahoua, existe aujourd’hui en deux groupes, il y’a les juniors (moins de 15 ans) et nous les séniors. Nous sommes au nombre de 12, dont 6 filles », précise Anty Sukabé.

Il faut souligner que les membres de toutes les composantes du GACEA sont dans plusieurs disciplines (danse, chant, sketck, conte) et participent au besoin aux caravanes du groupement. « Beaucoup de gens pensent que nos activités culturelles nous empêcheraient d’étudier. Bien au contraire, Alhamdoulillahi, moi personnellement, si je me réalise, j’étudie c’est d’une part grâce à cette culture, ‘’taba kiddi, taba karatou’’, comme disent les haoussas», assène-t-il.  

Selon Anty Sukabé, la compétition du festival des enfants est suspendue depuis quelques années. « Maintenant ce n’est que l’animation », dit-t-il. Mais pour maintenir le cap de la compétitivité, Tahoua organise son concours chaque année depuis 2015. Le mini festival appelé Wassa Sukabé a été également suspendu avec la pandémie de Covid 19 après la 5ème édition en 2019. Il a été par la suite relancé en 2023 avec innovation, en s’ouvrant au-delà du cercle des membres du GACEA, à tous les jeunes amateurs de danse de la région de Tahoua, sous le concept de Scool Batle Dance. « Nous l’avons commencé le 9 février pour finir le 11 mars, avec la participation de 20 écoles de la place. Il y’a eu d’abord une phase éliminatoire. Mais nous n’avons eu que l’accompagnement du président du conseil régional de la jeunesse et de notre mentor Masta », explique le promoteur. 

« Ader Dance Club » ou la pépinière de Sukabé de Tahoua

A l’issue d’une formation en entrepreneuriat culturel, par la fondation italienne «Terre des Hommes», Anty Sukabé a vu son projet d’ouvrir un centre de danse bénéficier de financement. « Moi, mon entreprise, c’est Ader Dance Club. J’apprends la danse aux plus jeunes. J’ai actuellement 30 inscrits, dont une dizaine de filles », indique le promoteur. L’étudiant en sciences de l’éducation, grand chorégraphe, Anty Sukabé donne les cours de danse gratuitement, en deux séances par semaine. Seule, l’inscription se fait moyennant une somme forfaitaire. Son modèle économique repose sur des prestations de location de sonorisation complète et ou d’animation pour les cérémonies. « Pour les mariages, nous encadrons les jeunes marié(es) en danse de cocktail. S’ils veulent que nous leur fassions garçons d’honneurs dansant, nous le faisons aussi ». L’entreprise a son siège au quartier Sabon Gari et est enregistrée au registre de commerce RCCM.  « Pour l’ONG qui nous a financé, l’objectif c’est d’occuper la jeunesse désœuvrée, la contenir contre l’extrémisme et la migration, et de permettre à ceux et celles qui aiment la culture, d’aiguiser leurs talents. Les plus talentueux, je les intègre dans notre groupe Sukabé », souligne Anty Sukabé. Il précise que, entre son centre et Sukabé, GACEA est la maison mère. « Sukabé est né du groupement, de même que Ader Dance Club. GACEA, c’est un tronc d’arbre avec des branches», explique Anty qui ne nie pas l’indépendance de son entreprise culturelle.  

A travers son mini festival, tout comme dans sa carrière, Anty privilégie son point fort, la danse traditionnelle. « Notre tradition, c’est ce que nous avons à montrer aux autres. Notre souhait, c’est d’avoir l’accompagnement et l’opportunité de pouvoir exprimer loin les talents de notre jeunesse, partout », lance le danseur et comédien Anty Sukabé. Il estime qu’à travers la culture, la jeunesse participe à la cohésion sociale, à l’unité et à la paix. 

Par Ismaël Chékaré, ONEP-Tahoua

 Source : http://www.lesahel.org

 

En plein cœur de Niamey, à quelques mètres du siège de la NIGELEC, se trouve un marché qui n’est peut-être pas connu par bon nombre des Nigériens ; c’est le «marché Europe». Si l’on s’en tient au nom de ce marché, on est certainement tenté de penser qu’il s’agit d’un marché qui fait uniquement la promotion des produits importés de l’Europe. Mais après un tour à l’intérieur, le visiteur va sans doute changer d’avis. C’est dans ce marché qu’ARTISALINE a ouvert une boutique. On y découvre des produits artisanaux, de nouvelles créations qui reflètent toute la diversité de la culture nigérienne (cuir, fer, feuille de palmier, cornes) mises en valeur par ces jeunes entrepreneurs nigériens.

A l’intérieur sont exposées et vendues plusieurs variétés de boucles d’oreilles notamment en cuir ou celles faites à base de cornes mixées avec argent ou bronze et avec des décorations reflétant des spécificités culturelles nigériennes. Il y a également une collection de sacs à main (en cuir avec des touches dessus), des sacs confectionnés avec des éventails multicolores en cuir, des pochettes nouveaux modèles, des chaussures en cuir décorées avec les croix du Niger, clef de voile ou une autre marque culturelle, des tableaux traditionnels classiques et modernes, des lumineuses pour chambres et autres articles artisanaux. Au-delà du business, ces produits exposés reflètent en effet les merveilles culturelles et artistiques du Niger. «Nous proposons des produits modèles. Les clients peuvent également demander à ce qu’on leur confectionne leurs propres modèles s’ils veulent apporter des modifications en fonction de ce qu’ils souhaitent avoir comme produits finis. On laisse le choix aux clients», explique M. Mahamadou Zamanka, l’un des co-fondateurs de Artisaline.

Pour les tableaux, il y a certes des tableaux classiques, mais ces jeunes entrepreneurs ont aussi jugé nécessaire de confectionner des tableaux séparément (un tableau, un thème), c’est-à-dire ils décrivent dans chaque tableau un thème qui reflète l’histoire de l’objet à la demande du client. Des pagnes tissés, des jolis éventails qui peuvent-être utilisés pour la décoration des chambres, des salons, pour couvrir les tables etc. En effet, souligne M. Mahamadou Zamanka, leur motivation est que l’artisanat est un secteur porteur pour les jeunes qui exercent le métier et même pour le pays rencontre d’énormes difficultés, liées à la mévente des produits. Les fondateurs d’Artisaline se disent convaincus qu’il y a un problème de marché qui se pose et qui fait que les artisans qui ont vraiment des mains en or ont du mal à écouler leurs produits. C’est pourquoi, ces jeunes ont décidé de s’investir dans ce domaine pour non seulement redonner de l’espoir et le goût du travail aux artisans mais aussi revaloriser et promouvoir les produits locaux nigériens afin de les positionner à l’échelle internationale.

«En créant cette plateforme notre objectif premier c’est d’abord créer de la richesse en prenant toute la chaine de valeur, du moment où on a du cuir, de la corne, des feuilles de palmier qu’on ne valorise pas au Niger. L’idée est d’utiliser toutes ces ressources pour créer de l’emploi et faire profiter tout l’écosystème. Par exemple, quand on fait une collecte des peaux, ce sont des Nigériens qui en bénéficient parce qu’on fait travailler les tanneries locales et les artisans. On emploie des stagiaires et des employés», dit-il.

Créé 2018, Artisaline faisait uniquement à ses débuts de la vente en ligne et 80% de ses clients sont hors des frontières du Niger car, les nigériens trouvent les produits relativement chers. «Nous voulons faire des Nigériens des ambassadeurs de la marque car, ce sont des produits confectionnés par des Nigériens, les ressources proviennent du Niger et ce sont les mêmes Nigériens qui travaillent ces matières pour leur donner une image appréciée. C’est pourquoi, nous avons décidé de manière stratégique de revoir nos prix pour que la plus grande partie des Nigériens puissent avoir accès aux produits artisanaux», explique M. Mahamadou Zamanka. En effet, la vente des produits Artisaline se fait à 90% en ligne et le paiement aussi via les moyens modernes de transfert d’argent. Le client verse d’abord 50% du montant du produit commandé et la somme restante après la livraison.

En outre, la revalorisation et la promotion des produits locaux n’est pas l’activité principale de Mahamadou Zamanka car, il travaille depuis 2014 pour son propre compte. Il est promoteur du cabinet Intermedia-Consulting qui œuvre dans des formations, l’encadrement commercial, le renforcement des capacités des équipes commerciales.

 Aïchatou Hamma Wakasso(onep)

03 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Autrefois, le tisserand faisait partie d’une catégorie socioprofessionnelle très respectée dans nos sociétés traditionnelles. La division du travail avait fait en sorte que le tisserand jouait un rôle privilégié dans les sociétés traditionnelles africaines. Pourquoi ? Parce qu’il est celui qui confectionnait les habits pour les personnes ayant l’âge de porter des vêtements, ne serait-ce que pour cacher les parties intimes. Le contact avec le colonisateur avec ses effets négatifs et positifs a légué au second rang certaines fonctions dans l’organisation traditionnelle de la société, ou les a fait disparaitre complètement. C’est l’exemple du métier de tisserand qui, aujourd’hui est quasiment absent dans la société nigérienne.

L’ère du modernisme a fortement influencé la culture nigérienne au point de la réduire à sa simple expression. Pourtant, le Niger est un pays extrêmement riche dans le domaine culturel avec une population composée d’une multitude d’ethnies. Chaque ethnie a sa propre culture. C’est dire que la diversité culturelle constitue un atout majeur dans une société comme la nôtre. Malgré un paysage multiculturel, le métier de tisserand a tendance à disparaitre. Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’abord, l’envahissement des produits des industries occidentales de textile. L’absence d’une bonne politique de production du coton pour rendre disponible la matière première aux tisserands. M. Wahidou Goumare est un tisserand au musée national de Niamey. Agé de 51 ans, il affirme avoir débuté son apprentissage en 1979 auprès de son patron qui s’appelle Ali Sinka. Il créa quelques années plus tard son propre atelier de tisserand après avoir eu la main dans ce métier qui est trop exigent. M. Wahidou achète la matière première qui est le fil de coton au grand marché. Les commerçants nigériens eux-mêmes s’approvisionnent au Burkina Faso qui est un pays producteur du coton. Le Niger était aussi producteur du coton. L’industrie de fabrication du fil de coton était tombée en faillite en 1997. M. Wahidou utilise divers types de fils de coton tels que le rouge, noir, blanc, vert….etc. Il achète le rouleau de fil de coton à 4000 voire 5000 FCFA. A l’aide de ces fils de coton, Wahidou confectionne les pagnes traditionnels communément appelés «  Téra-Téra ». Le « Soubane » ou « Téra-Téra » est un pagne multicolore. Il reflète la culture songhaï-zarma. Selon Wahidou, le métier de tisserand était d’une grande valeur. En effet, beaucoup de citoyens se remémorent encore ces années pendant lesquelles les étoffes confectionnées avec dextérité par les artisans nigériens faisaient la fierté des familles. Ces toiles qu’on appelle « Téra-Téra » ou « Sakala » du fait des différents motifs qui sont tissés étaient très prisées. Ces pagnes sont  utilisés surtout à l’occasion de cérémonie de mariage. La jeune mariée et le jeune marié sont méticuleusement couverts par le
« Soubane ».

En dépit de la disparition progressive du métier de tisserand, M .Wahidou souligne tout de même qu’il a beaucoup profité de son activité. « J’ai réalisé beaucoup de choses. Ce métier a permis de garder ma dignité parce que je ne quémande pas. Lorsqu’on est fier de ce qu’on fait comme travail, on peut réaliser beaucoup de choses. Beaucoup de clients viennent ici faire des commandes. Je vends Téra- Téra de 100.000 à  150 .000 F CFA  l’unité.

Cependant, avec l’évolution du temps, certains ne connaissent pas Tera-Tera. M. Wahidou lance un appel à l’endroit des autorités pour qu’elles  leur viennent en aide afin que le secteur de l’artisanat puisse davantage contribuer à l’économie nationale.

Par Yacine Hassane et Omar Abdou(onep) 

Source : http://www.lesahel.org

Le textile nigérien, à travers le Téra-Téra et le sakhala (tissés avec du coton)  est un pan important de l’identité culturelle de notre pays. Il permet à l’industrie artisanale et à la consommation locale de se développer. Beaucoup de jeunes l’utilisent aujourd’hui dans leurs activités. C’est le cas de la marque d’accessoires ‘’ BIM’S création de  Farida Ibrahim Aboubacar. Agée de 25 ans, étudiante en master comptabilité et audit et parallèlement agent dans une banque de la place, Farida œuvre dans la confection des sacs et  des chaussures avec nos textiles locaux. Selon la promotrice de ‘’ BIM’S création, cette initiative vise surtout à faire connaitre notre pays, ses potentialités et à générer de l’emploi  aux jeunes artisans ».

BIM’S Création est donc spécialisée dans la confection d’accessoires  notamment des sacs, des chaussures, des porte-clés, des portes documents, des porte monnaies... Pour rendre hommage à son défunt père, Farida a pris les initiales de son nom pour constituer celui de sa marque. D’ailleurs son premier échantillon fut un de ses anciens portes documents en cuir dont elle a délicatement changé l’apparence grâce à sa créativité.  Le déclic est ainsi lancé. « Étant moi-même éblouie du résultat, j’ai alors repris le même processus avec cette fois ci les nu-pieds ».

Selon elle, le concept BIM’S est basé sur le respect du mixage « cuir » localement travaillé et « tissu africain » dont elle cite entre autres « Sakhala » pagne tissé typiquement nigérien, la soie, pagne Wax et Woodin.  Mis à part le « Sakhala », le téra-téra et le pagne « Wax » les autres tissus sont importés des pays voisins. Grâce aux réseaux sociaux, l’information sur la nouvelle marque locale est facilement parvenue à un nombre important de personnes.

Parlant du processus de fabrication, elle précise  «  je dessine des modèles assez simples et la reproduction est faite par le chef artisan. Il arrive aussi, souvent, que ma grande sœur m’envoie des modèles à partir desquels je m’inspire pour en faire une création unique de BIM’S ». La confection, explique-t-elle prend assez de temps pour cause de sous-effectif des artisans. Par moyenne, le chef artisan arrive lui seul à confectionner douze (12) sacs par semaine. En voilà effectivement un handicap et un véritable frein à l’évolution de l’activité. Pour pallier le problème de chômage dont la jeunesse est confrontée, elle a jugé utile de contribuer à la réduction du taux de chômage des jeunes et de permettre l’apprentissage du métier à ceux qui n’ont pas eu la chance d’étudier afin que l’activité leur soit une source de revenus digne et sûre.

Les pagnes tissés au service de l’identité culturelle du Niger

En effet, se réjouit-t-elle nos tissus traditionnels, Téra, Sakhala  ont chacun une singularité par leurs motifs et leurs matières adaptées et aussi par les messages qu’ils véhiculent. Ces tissus nous renvoient à notre identité, et ce sont des couvertures  d’origine zarma-sonraï qui sont généralement mises dans le trousseau de la jeune mariée.

Pour ce métier de la mode et de la création, la  satisfaction  pour Farida a été de conserver une partie minime de la profession de son défunt Père (paix à son âme) feu Ibrahim Boubacar Mayaki qui a exercé pendant 34 ans au Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.  Ses motivations personnelles ont été confortées par le travail abattu par nos artisans nigériens.  « Une fois ayant eu un entretien avec quelques artisans Farida a découvert d’excellents et endurants travailleurs mais dont personne n’en parle. Sa compassion et son désir à faire connaître ces mains en or l’ont encore plus incitée à faire grandir sa marque qui est aussi la leur car sans eux BIM’S n’existe plus. Au-delà de ces faits, elle a tout naturellement réalisé qu’elle peut également contribuer à hisser  les couleurs de son pays à travers le monde par le biais de sa marque grandissant lentement et sûrement. Nombreux sont ceux qui l’encouragent et la soutiennent, concitoyens comme étrangers.

Ailleurs, ajoute Farida, toute petite chose est considérée et mise en valeur. Complexés ,certains de nos frères et sœurs utilisent des produits venus de l’extérieur, des produits de telle ou telle marque…  Ces mêmes marques utilisent les mêmes matières que nous avons ici. Ce n’est pas uniquement dans le domaine de la mode mais, c’est  tout l’hémisphère culturel. Nous essayons à notre façon de nous battre pour bâtir cette industrie artisanale, pour faire sortir le nom du Niger.  Enfin, chapeau à toutes ces femmes qui se battent au quotidien qui font tout pour être autonomes, indépendantes.

Notre marque BIM’S sera, à partir du 25 janvier et ce, pendant trois jours à une exposition vente  de Niamey Fashion Week. « Nous invitons la population de Niamey à venir découvrir nos produits, l’essor de notre pays passe aussi par « le consommons local ».

Par Aïssa Abdoulaye Alfary

22 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/

 

A l’entrée ouest du village artisanal de Wadata, dans le 3ème arrondissement de Niamey, des étalages des pots en terre cuite sont visibles sous des hangars. Ce sont des œuvres artisanales à la fois esthétiques. On y trouve des pots de fleur, des woks, des crêpières, des canaris, des gargoulettes et des cassolettes (encensoirs).

Gajé Mani est l’une des fabricantes de ces chefs-d’œuvre. Habitante de Mirriah (région de Zinder) où elle dispose de son propre atelier, la vaillante dame de 48 ans parcourt des centaines de km pour joindre le carrefour de référence qu’est le village artisanal de Niamey, afin d’écouler à juste valeur ses articles qu’elle confectionne à base de l'argile rouge et noir qu’elle se procure à 7 km de Mirriah.

Héritière du métier de la poterie auquel elle a été initiée depuis ses 8ans, Gajé Mani passe souvent un mois entier à Niamey, à vendre ses pots. Une fois le gros lot fini ou presque, elle retourne à Mirriah pour fabriquer d’autres pots qu’elle revient commercialiser au village artisanal de Niamey. Depuis plusieurs années,elle passe sa vie entre son atelier  (Mirriah) et le village artisanal. Et c’est cela aussi le business de Mme  Gajé. «Pour les transporter j’achète des cartons, de la corde qui servent à protéger les pots lors du transport. Les pots sont acheminés de Zinder à Niamey par les bus en raison de 1500FCFA à 3000FCFA, selon la taille des emballages. Une fois ici, on cherche les matières pour les décorer», explique-t-elle. Gajé Mani utilise de la peinture blanche, rouge brique, noire, cendre, du vernis, du pinceau et du pétrole pour la décoration des pots.

Une fois prêts, le complet de petits pots de fleur se vend à 15.000FCFA sans fleur et à 20000FCFA avec fleur, les moyens à 20.000FCFA sans fleur et 25.000FCFA avec fleur et les plus grands à 35.000FCFA avec fleur. Gajé Mani  fabrique, aussi à base d’argile des woks, des crêpières qu’elle vend à 1.000 FCFA, des canaris, des gargoulettes à 2.500FCFA et des cassolettes (encensoirs) de 500 à 1.250 FCFA. Elle répare aussi les pots cassés dont les prix varient en fonction du niveau de la fissure. Comment fabrique-t-on un pot?

La fabrication des pots commence avec de l’argile noire submergée dans un bassin d’eau pendant toute une nuit, apprend-on. La matière dévient ferme et gluante. Elle est ensuite pétrie avec de l’argile rouge bien pilée et tamisée. Une fois l’argile solidifiée, on taille le fond du pot en utilisant de spatule en bois pour l’étaler et doubler. Puis à l’aide d’un moule on enroule la pate d’argile de façon à former la paroi. Progressivement la base de l'argile est tirée vers le haut en appliquant une pression régulière jusqu'à ce que le pot soit de la hauteur souhaitée. La forme finale obtenue est d’abord séchée, elle est essuyée avec de l’argile rouge afin de la rendre lisse et brillante. C’est là qu’intervient la phase de mise au feu qui dure du coucher au lever du soleil. Ce faisant, Gajé Mani fabrique deux (2) pots par jour.

Cependant, face au risque élevé de voir parvenir ses pots à Niamey en morceaux du fait de l’état de dégradation de la route sur l’itinéraire à certains niveaux, l’artisane s’y prend avec sa propre méthode. C’est ainsi qu’elle confectionne ses pots en deux pièces. Elle les assemble à Niamey à l’aide de colle et de la poudre de plâtre mélangées, avant de procéder à la décoration et à la peinture.

Les difficultés qu’elle rencontre sont entre autres celles liées au marché et au transport. En effet, malgré sa méthode Gajé Mani qui se retrouve souvent avec des articles fissurés fait aussi face à une rareté de la clientèle de fois. Néanmoins, elle affirme bénéficier du soutien de son mari et se dit fière de son métier qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille et même de payer la scolarité de ses enfants.

Chérifatou Adamou H. Dourbi (stagiaire)

14 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Ismo One 02La world music, c’est ce mélange d’Afro Zouk, Hip Hop, Reggae, Ragga et Funk comme effet de temps et de mode. Parmi les artistes en vogue dans ce domaine figure Ismaël Diallo. Connu sous le nom de Ismo One, il est l’un des artistes en vue au Niger. Auteur compositeur, il représente une voix incontestée de la musique nigérienne (nouvelle génération). Dans les fadas et clubs des quartiers périphériques de Niamey comme sur les ondes ses créations font fureur. Basé aux Etats Unis depuis sept (7) ans, notre compatriote vient régulièrement à Niamey pour se ressourcer car trop attaché à la culture nigérienne. Il chante en français et en langue fulfuldé. Ses chansons sont à l’image de son état d’esprit : apaisées.

La musique est un rêve qu’il nourrit depuis l’âge de treize (13) ans. En réalité, la musique fait partie de son environnement. Ismo a grandi avec ses grands frères qui accordent beaucoup d’importance à la musique. « Mes frères adoraient écouter la musique américaine, congolaise. Je me suis initié avec les mélodies de ces différents pays. Et chaque fois, je chantais, je dansais, la musique faisait partie de ma vie. Mes parents n’approuvaient pas du tout mon goût prononcé pour la musique mondaine, notamment mon père. J’ai pris assez de temps pour leur donner des explications et les convaincre. Aujourd’hui ils font partie de mes premiers fans », dit-il avec un air décontracté.

Les conditions dans lesquelles sa première œuvre ‘’Toune gakay’’ ou « lèves toi » en français, a été produite ont été particulièrement dures. « Tout début est difficile, j’ai mis assez de temps pour faire sortir ce premier single, en raison de multiples déplacements dans la capitale auprès de mes ainés de l’un des premiers groupes de rap pour l’enregistrement de mon album. J’avoue que ce n’était pas facile, mais j’ai bénéficié du soutien de ces professionnels ‘’DLM Outlow’’qui ont fait tabac dans les années 2000, ainsi que des grands frères qui m’ont beaucoup soutenu et partagé leur expérience avec moi », a expliqué Ismo One tout en remerciant Maitre Bat qui lui a été aussi d’une grande utilité. Parlant de ce producteur, il dit ceci : « voilà un homme qui aime son travail et qui le respecte, et je n’oublierai jamais ce producteur. Dans le domaine musical, il est honnête et travailleur. Il respecte ce qu’il fait ; c’est pour cela qu’il va de l’avant ».

Artiste chanteuse Fati Issaka dite ‘’Batou Béri’’ du groupe ‘’Djow Bouda’’ : ‘’Djow Bouda’’, un remake d’une célèbre chanson du terroirCette voix est en train d’imprimer ses marques dans la musique tradi moderne nigérienne ces dernières années. Mais, c’est depuis 2005, que Fati Issaka ou Batou Béri par son nom d’artiste a commencé ce métier. Aujourd’hui, la quarantaine révolue, et malgré son poids physique, elle chante et danse avec la même énergie, la même détermination de donner le meilleur d’elle-même sur scène afin de faire partager à ses fans sa voix et ses pas de danse inspirés de ‘’ Bitty Harey’’, la danse populaire du Zarmaganda.

Fati Issaka a commencé à chanter lors des activités politiques avec des groupes musicaux du quartier yantala Bas. Il y’a treize ans, elle était choriste pour appuyer les candidats au prix Dan Gourmou. Trop attachée à la culture nigérienne, elle a voulu évoluer traditionnellement. « J’aime la culture, j’aime défendre nos valeurs et principes musicaux, on doit éviter de trop copier les produits qui nous viennent de l’étranger. Batou Béri est un groupe dont je suis l’une des membres fondateurs. Apres 12 ans avec ce groupe de Ali Malika, j’ai senti à un moment la nécessité de voler de mes propres ailes en créant mon groupe. C’est ainsi que ‘’Djow Bouda’’ a été créé il y’a un an. J’ai à mon actif cinq sons qui cartonnent bien » se réjouit-elle.

«Nos thématiques tournent autour de l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix, la force de notre groupe c’est l’union, l’entente, entre les membres, le travail en équipe » a déclaré Fati promotrice du groupe ‘’ Djow Bouda’’ un remake d’une célèbre chanson du terroir. Elle participe à des concerts, des rencontres culturelles et des festivals du pays. Fati dit avoir reporté des concerts dans certaines zones de Tillaberi à cause de la situation sécuritaire. Selon elle sans la paix, il n’y a pas de développement et pour faire la promotion de la culture, il faut d’abord faire la promotion de la paix. «Nous voulons, à notre niveau, même modestement, apaiser ce monde, ne serait-ce qu’avec nos chansons. Remplacer le son de détresse par des moments de joie et de gloire par la force de la musique »

Assiata Abdou dite Mint est artiste chanteuse, comédienne, actrice, mannequin et humoriste. Révélée grâce aux collaborations avec le chanteur KAL, elle s’est faite distinguer dans un rôle de policière dans la série ‘‘Niamey’’ sur la chaine A+. En tant que chanteuse, elle est aussi membre du collectif ‘‘points levés’’ qui a remporté un prix de meilleure chanson de sensibilisation sur la Covid-19.

Ayant à son actif deux (2) chansons sur le marché, elle boucle actuellement un album totalement en Tamashek, sa langue maternelle. Au sein du collectif, ‘’So Niger’’ qu’elle a intégré juste avant la chanson ‘‘Nous sommes le Niger’’, elle est remarquable par sa voix douce et très orientale. Assiata est énormément engagée pour les causes féministes et humanitaires qu’elle accompagne régulièrement à travers sa participation et sa présence à des activités y afférentes.

Parlant des détails importants qui ont marqué sa carrière artistique  «j'aime ce que je fais et je suis passionnée par l'art. Depuis ma tendre enfance je voulais être artiste, je ne savais pas par quoi commencer mais, je savais que je voulais faire un métier d'art. Je m'entends bien avec les autres artistes. On se respecte et chacun de nous soutient l'autre dans ce qu'il fait», retient-elle. Mint aime tout le monde et adore répandre, selon elle, la joie de vivre autour d’elle. Elle aime le sport comme le yoga et en bonne artiste, elle adore regarder la télévision, les émissions de loisirs, l'actualité sur la mode, les tendances etc. Aimant apprendre et découvrir de nouvelles choses, Mint n’hésite pas à voyager dès que l’occasion se présente.

Pour revenir sur sa carrière, il faut noter que Mint est fan du cinéma et elle a commencé à s’y intéresser depuis 2012 d’abord dans la 1ère série policière Nigérienne sur A+ où elle a joué le rôle d'un brigadier. Actrice dans des films de sensibilisation comme ‘’Tirage au sort’’ 1 et 2 puis dans ‘’la copine de mon mari’’, Mint a également figuré dans des spots publicitaires.

Côté musical, Mint a débuté sa carrière, il y'a pas assez longtemps, même si elle compte bientôt faire une sortie en solo. Présentement, l’artiste comédienne évolue dans deux (2) collectifs qui marchent bien à Niamey notamment ’’Poings Levés’’, où ils sont au nombre de sept (7). Mint est d’ailleurs la seule fille encadrée par le rappeur Danylee et elle prépare actuellement un concert de vernissage de son oeuvre. Ce mini album est composé de plusieurs titres qui sont en lien avec des thèmes touchant notre société. Aussi, le second collectif composé uniquement de femmes artistes battantes ‘’SO Niger’’. Ce groupe d’artistes a déjà eu à faire une tournée musicale dans 4 régions du pays pour sensibiliser les populations pour des  élections apaisées au Niger. «C'était une tournée riche en  animations. Avec ‘’So. Niger’’ nous allons sortir bientôt notre 2ème son ‘’Wéyborodandji’’ qui parle de toute ces femmes battantes probablement le 8mars sur notre chaîne YouTube ‘’SO Niger’’ ou nos fans peuvent trouver également notre 1er clip ‘’'We are the Niger’’ pour des élections de paix au Niger».

Mint a aussi participé au Festival de Valéry N'Dongo qui se tient chaque année à Douala/Cameroun où elle été invitée il y'a un an déjà en tant qu'humoriste. Un début de carrière avec une participation de haute facture. «C’est une sacrée expérience», se rejouit-elle. Des rencontres riches en expériences avec les humoristes formidables venant de plusieurs pays l’ont beaucoup forgée. «L'humour c'est un métier que j'adore et que je respecte. Je tire mon chapeau à tous ces humoristes qui travaillent dur et qui passent des nuits blanches pour essayer de nous faire rire  de nous donner de la joie que cela soit à travers nos petits écrans ou encore à des spectacles vivants d'humour. Nous avions choisi la comédie pour donner de la joie et de la gaieté. Et Dieu merci, nous avons le sourire aux lèvres» dit- elle en toute simplicité.

Aïssa Abdoulaye Alfary

24 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

La célébration de la fête de la République à Diffa le 18 décembre 2021 a été une opportunité pour certains talents de cette localité de se faire connaitre. C’est le cas de l’artiste Elhj Manga Ari Goutalé. Natif de Baroma, dans le département de Bosso, région de Diffa, ce jeune chanteur est âgé de 26 ans. Célibataire, avec un niveau d’étude limité au secondaire, précisément en classe de 4ème, il est dans sa deuxième année d’activité artistique et se réjouît déjà de sa popularité et de l’admiration la population du Manga, notamment les jeunes et les femmes. Elhadji Manga Ari Goutalé ambitionne d’aller plus loin dans son activité artistique, avec le soutien de tous.

La campagne électorale pour les élections de 2020-2021 qui ont eu lieu au Niger a été le point de départ de cet artiste. «Vu que dans notre région, il n’avait pas beaucoup d’artistes, pour chanter et rendre hommage aux acteurs politiques, j’ai vite saisi cette opportunité pour me faire une place dans ce domaine artistique. J’ai aussitôt commencé à réaliser des chansons en l’honneur des leaders politiques et autres acteurs politiques qui m’en ont demandé. Dieu merci j’ai beaucoup d’admirateurs aujourd’hui et je suis invité un peu partout pour réaliser des chansons», a-t-il témoigné.

Elancé et doté d’une voix qui porte, Elhadji Manga était, avant d’intégrer ce domaine, restaurateur à Bosso. Il a choisi d’évoluer dans le domaine artistique pas parce que la restauration ne donne pas, mais parce qu’il nourrit l’envie de devenir un grand artiste pour sa région et apporter sa contribution dans le processus de la stabilisation des villages et zones de conflit. «Mon rêve est de devenir un grand artiste connu et célèbre, bénéficier de la fierté de ma famille, de la population de ma région», a-t-il confié.

Depuis qu’il a commencé à chanter, Elhadji Manga n’a bénéficié de soutien de personne en dehors des frais de ces prestations qui lui permettent d’investir dans l’enregistrement, l’achat du matériel, et autres. «Pour le moment personne ne m’a aidé financièrement et matériellement. J’ai seulement le soutien de ma famille. J’ai commencé avec le peu que j’ai. Je suis en train de composer et d’écrire beaucoup de chansons sur diverses thématiques. La paix et la sécurité, l’honneur aux FDS, l’hommage à des personnalités, l’unité nationale, l’amour, et bien d’autres constituent les principaux thèmes de mes compositions. Une fois que je finis ce travail, je vais chercher de l’argent pour leur enregistrement», a précisé l’artiste Manga, qui ne perd aucun espoir quant à l’éventualité d’un soutien financier des bonnes volontés et surtout des autorités.

Il a saisi cette occasion pour saluer et remercier le Président de la République Mohamed Bazoum et le Gouverneur de la Région de Diffa pour tous les efforts qu’ils ne cessent de consentir pour le retour de la paix et de la stabilité dans la région de Diffa. «C’est quand il y’a la paix, la sécurité et la quiétude que la jeunesse pouvait entreprendre et faire valoir ses talents», précise l’artiste. C’est pourquoi, Manga Ari Goutalé souhaite de tout cœur que cette quiétude retrouvée qui a permis la tenue de la fête du 18 décembre 2021 a Diffa soit consolidée. Il en appelle au sens de responsabilité de toute la population, surtout les jeunes et les femmes pour que chacun en ce qui le concerne puisse apporter sa pierre à l’édification d’une paix durable dans la région de Diffa. Il s’est réjoui de la tenue dans des bonnes conditions de la fête du 18 décembre à Diffa.  «Mon plus grand souhait, c’est qu’à partir de cette fête du 18 décembre que cette question d’insécurité soit un vieux souvenir pour nous tous. C’est possible si tout le monde accepte de jouer sa partition», a-t-il conclu.

Ali Maman(onep)

05 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

Formé en digital marketing, en gestion et en photographie, il travaille dans le métier du graphisme. Passionné de dessins depuis l’enfance, il s’y adonne à cœur joie et à force de travailler et de persévérer, il finit par faire du graphisme son métier. Ce talentueux artiste nous parle de son parcours, de son travail et surtout de son statut d’indépendant.

Plus connu sous le pseudonyme ‘’Don César’s’’, de son vrai nom Issoufou Mamadou Souley, il est acteur, comédien, humoriste, graphiste, photographe. Indépendant dans son domaine, il possède une palette de compétences aussi variées que complémentaires, qui lui permettent d’avoir un œil exercé sur ce domaine prometteur. Les mots qui définissent son métier sont le Web design, la création d’identité graphique, l’illustration, la typographie, le photomontage et la vidéo… Depuis quatre (4) ans qu’il exerce ce métier de graphisme, l’envie de tater d’autres terrains l’anime et c’est sur les présentations de scènes comiques que son esprit s’est orienté. C’est ainsi qu’il organisera demain samedi un évènement culturel dénommé Bienvenue à Niamey comme on l’entend. Le thème qui sera abordé pendant ce spectacle d’humour sera, selon ses dires, son premier One Man Show. Cette manifestation vise à faire rire l’assistance sur des sujets de tous les jours tout en  échangeant sur des faits et phénomènes bien réels qui se passent autour de nous, dans nos vies quotidiennes, raconter des histoires drôles. D’après lui, des sujets sont relatifs à la paix et à la cohésion sociale qui existe  dans notre pays. Evoquer les liens de solidarité, de fraternité qui unissent les différentes communautés du pays.

Don Cesar’s a une réelle passion pour son métier de graphiste et nous le fait comprendre par ses paroles et aussi ses nombreuses créations, disponibles sur les réseaux sociaux.  Ses capacités à entreprendre lui permettent de vivre de cet art, mais aussi d’enrichir ce patrimoine. Sa communauté est de 80 mille abonnés sur les medias sociaux qu’il espère élargir.

Ce graphiste a envie de découvrir et de se faire connaitre, faire également connaitre ses produits en proposant à ses abonnés différents types de contenus, qui peuvent  leur plaire. Notamment un évènement, une histoire, un logo, des tutos sur Photoshop, de la retouche photo et aussi des vidéos interactives avec cette communauté virtuelle

En dehors de  la comédie, il a une agence de Communication basée à Niamey qui est spécialisée dans les formations en infographie, l’impression, les conceptions graphiques.

« Je  faisais des dessins, des Illustrator sur le Web et j’ai eu à travailler avec beaucoup de personnes d’ici et d’ailleurs. Ces petits travaux m’ont boosté et depuis lors, je me suis intéressé à l’infographie, aux affiches et aux logos ».

Don Cesar, toujours à la quête de savoir, regardait régulièrement des vidéos tutoriels pour apprendre. Il s’est auto formé et s’est amélioré de plus en plus et sait présentement tout de l’infographie (Affiche, Flyer, Logo, Magazine, Dépliant, Panneaux, etc.)

« J’aime beaucoup la culture nigérienne que je montre de par mes vidéos comme celle des mesures prises lors du couvre-feu à Niamey où nous étions confinés et il n’y avait pratiquement plus de distraction. Un moment difficile mais qui fut riche en productions, une façon de semer la joie dans les cœurs. De la conception à l’impression avec des machines que j’ai pu payer pendant mes voyages à l’extérieur », a dit tout joyeux l’artiste.Selon lui, la culture nigérienne est une richesse que nous devons coûte que coûte  préserver ; elle reflète notre identité ; « j’aime ces talents artistiques qui éclosent et qui font connaitre le Niger partout. On a des talents ; il faut croire aux artistes nigériens, leur donner les moyens et les résultats seront au rendez vous ». « Je suis fier de ce travail qui me procure la paix du cœur et de l’esprit, le chemin fut long, parsemé d’embuches, mais à force de travailler et de m’accrocher, il a fini par payer. A travers ce métier, je sème la joie dans les cœurs, assiste des personnes qui sont dans le besoin», précise-t-il avec beaucoup d’espoir.

Par Aïssa Abdoulaye Alfary

22 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Artiste rappeur Abdoulaye Moussa alias Mirador : Mirador sort son premier album dénommé ‘’Dan Sarki’’L’artiste Mirador, de son vrai nom Abdoulaye Moussa, s’est véritablement intéressé au mouvement rap dans les années 2006 dans un groupe musical qui n’était pas bien connu en son temps : ’’Aka Crew’’ avec deux de ses amis qui ont finalement abandonné le rap. Evoluant depuis 2008 en carrière solo, aujourd’hui, il travaille sur son premier album ‘’Dan Sarki’’, un album dont le vernissage est prévu le 2 février prochain à la Maison des Jeunes Djado Sekou.
D’après Abdoulaye Moussa alias Mirador, avec l’avènement du hip hop, la plupart des musiciens se basent plus sur l’aspect message que sur la musicalité en tant que telle. Mais, au fil du temps, on remarque une certaine évolution qui tend vers l’originalité. Et, c’est cela le côté positif des choses. Ceci a été rendu possible grâce au concours des Centres de formation et des Centres de promotion de la musique. Pour lui, la nouvelle génération fait des efforts en s’inspirant de nos réalités. « Nous avons tous compris qu’il est important de revenir à nos traditions, de se ressourcer au niveau de la base », a-t-il expliqué.
« Le succès de notre musique dépend de la valorisation de notre identité culturelle. Cette musique essaie de se distinguer aujourd’hui avec un cachet qui lui est particulièrement propre, faisant la fierté de notre culture de façon générale à travers plusieurs groupes dont la renommée a franchi les frontières nationales », se réjouit-il.
Saluant les efforts déployés par la première génération d’artistes qui a su faire ses preuves, conciliant traditions et modernités, Mirador de souligner que « ces musiciens ont fait bien bouger le public nigérien car, dit-il, ils se sont au fil du temps beaucoup spécialisés dans la pratique instrumentale ».

Le Bureau Nigérien du Droit d’Auteur (BNDA) a organisé hier matin à Niamey, avec l’appui du Haut Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME), un Atelier de vulgarisation de l’ordre tarifaire relatif au droit d’auteur, aux droits  voisins  et aux expressions du patrimoine culturel traditionnel. C’est le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid qui a précisé l’ouverture des travaux dudit atelier en présence du Haut Commissaire à la modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou, de la Directrice générale du BNDA et de  plusieurs invités.

Le but de cette rencontre est d’informer les usagers grands consommateurs des œuvres de l’esprit sur l’importance du paiement de la redevance du droit d’auteur et de rendre hommage aux créateurs et aux artistes pour leurs contributions au développement de l’économie culturelle au sein de la société.

Dans le discours d’ouverture des travaux, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a rappelé que l'utilisateur des œuvres de l'esprit se doit de comprendre que le paiement des redevances, ne constituent ni une taxe, ni une aumône, mais un droit étant donné que l'utilisation de ces œuvres dans ses activités quotidiennes constitue une valeur ajoutée. Pour M. Mohamed Hamid cette rencontre est aussi l'occasion de rappeler l’importance de l'exploitation d'une oeuvre de l'esprit dans tous ses aspects et de mieux percevoir comment cette dernière nous permet de jouir pleinement de notre vie quotidienne. C’est pourquoi, il est généralement admis que le paiement de ces redevances permet aux auteurs de gagner leur vie grâce aux produits de leur créativité. «Une meilleure protection des artistes et de leurs œuvres est à la  base de la naissance des grandes œuvres, susceptibles de hisser un pays au rang des grandes nations et peut présenter aujourd‘hui de meilleures perspectives pour le rayonnement de notre identité culturelle», a-t-il affirmé.

Par ailleurs, M. Mohamed Hamid a déploré que les compagnies de téléphonie cellulaire qui doivent verser au BNDA trois (03) types de redevances du droit d'auteur ne s'acquittent que des séances occasionnelles tandis que les deux autres à s'avoir la reproduction ou téléchargement et la musique d'attente ne sont pas prises en compte. «La redevance la plus importante est consacrée dans la forme d'exploitation «communication au public». Pourtant, la loi en la matière a prévu une redevance symbolique des plus souples de la sous-région qui est de 5 F par abonné et par mois, soit 60 F par abonné et par an», a expliqué M. Mohamed Hamid.

Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a aussi ajouté que  pour les compagnies de transports voyageurs, le BNDA rencontre énormément de difficultés dans l'application effective du texte portant ordre tarifaire. «Malgré toutes les démarches amiables initiées par le BNDA, les responsables de ces compagnies persistent à ne pas s'acquitter de la redevance indiquée au niveau du tarif K2 de l'Arrêté portant ordre tarifaire qui s'élève à 30.000 F par an et par bus, soit 2500f par mois et par bus. Il en est de même pour les conducteurs des taxis qui doivent verser un forfait mensuel de 1000Fpar taxi», a-t-il souligné. M. Mohamed Hamid de souligner que le non payement des redevances du droit d'auteur pénalise les artistes dans leurs activités de création. C'est pourquoi, il a  invité les usagers du BNDA aux respects de la réglementation en vigueur relative au droit d'auteur et aux forces de défense et de  sécurité notamment la Police nationale, la Gendarmerie nationale, la Douane ainsi que la justice de continuer à soutenir davantage le BNDA dans la mise en application des textes relatifs au droit d'auteur.

Yacine Hassane(onep)

22 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

Mariam Kamara dans son studio de Providence, R.I. (le siège de son entreprise est à Niamey, au Niger), assise devant certaines des toiles qu'elle crée pour explorer la texture et la forme.Credit...Nicholas Calcott
Mariam Kamara dans son studio de Providence, R.I. (le siège de son entreprise est à Niamey, au Niger), assise devant certaines des toiles qu'elle crée pour explorer la texture et la forme.Credit...Nicholas Calcott

S'écartant de la définition occidentale de la modernité, Mariam Kamara conçoit au contraire des bâtiments et des espaces qui rendent compte de la façon dont les gens vivent réellement.
Mariam Kamara dans son studio de Providence, R.I. (le siège de son entreprise est à Niamey, au Niger), assise devant certaines des toiles qu'elle crée pour explorer la texture et la forme.
Crédit...Nicholas Calcott

À l'âge de 6 ans, l'architecte Mariam Kamara a quitté Niamey, la capitale du Niger, avec sa famille, pour s'installer dans le vaste intérieur saharien du pays, non loin de la ville d'Agadez, datant du XVe siècle, où les rues étroites du centre historique sont bordées de maisons centenaires construites en pisé rouillé. Pendant leurs cinq années passées dans le désert, Kamara et son père, ingénieur des mines, se sont rendus fréquemment dans les montagnes voisines, où ils ont visité des grottes riches en peintures néolithiques et en pierres polies, vestiges d'une époque où la région était verdoyante et peuplée de nomades. "Ce site archéologique ouvert m'a vraiment donné une idée de ce qu'est ma région", dit Kamara, 41 ans, qui partage son temps entre Providence, R.I., où son mari est professeur d'informatique à l'université de Brown, et Niamey, où son entreprise, Atelier Masomi, opère depuis 2014. "Ce n'est pas l'histoire que l'on nous raconte sur l'Afrique qui est ce lieu sans histoire."

Les images au-dessus du bureau de Kamara reflètent son large éventail d'influences, qui couvrent les mondes du design, de l'architecture et de la mode.Credit...Nicholas Calcott
Les images au-dessus du bureau de Kamara reflètent son large éventail d'influences, qui couvrent les mondes du design, de l'architecture et de la mode.Credit...Nicholas Calcott

 

Cette esquisse pour un projet à venir est caractéristique du travail de Kamara dans sa préoccupation  pour des formes géométriques claires qui répondent au besoin de ventilation  et d'ombre dans le climat chaud et sec du Niger.Credit...Nicholas Calcott
Cette esquisse pour un projet à venir est caractéristique du travail de Kamara dans sa préoccupation pour des formes géométriques claires qui répondent au besoin de ventilation et d'ombre dans le climat chaud et sec du Niger.Credit...Nicholas Calcott


Depuis qu'elle a terminé sa maîtrise d'architecture à l'Université de Washington (et un projet de thèse sur le genre et l'espace public) en 2013, Kamara a bâti sa pratique sur des couches de narration. Ses bâtiments se lisent comme des missives des gens qui les habitent : sur leur histoire, leurs façons de se déplacer dans l'espace, leurs besoins et leurs aspirations, le tout glané par une observation attentive et des conversations. Construisant des formes géométriques claires presque entièrement à partir de trois matériaux produits localement - ciment, métal recyclé et terre non cuite - Kamara façonne l'espace de l'intérieur vers l'extérieur, en utilisant des indices environnementaux et culturels pour générer ses dessins. Qu'il s'agisse de créer des disques métalliques en lévitation pour ombrager les étalages de terre cuite du marché du village de Dandaji ou d'un immeuble de bureaux aux lignes épurées pour un incubateur d'innovation dans la capitale, elle utilise une combinaison de technologies traditionnelles et contemporaines pour répondre aux désirs de ses clients. "Peu importe où vous êtes, l'architecture est un processus de découverte", dit-elle. "Il ne s'agit pas seulement de créer de l'espace, mais aussi de discuter et de transformer le désir en forme".

Kamara modélise l'extérieur de chaque bâtiment en fonction des besoins culturels et climatiques des utilisateurs auxquels il est destiné.Credit...Nicholas Calcott
Kamara modélise l'extérieur de chaque bâtiment en fonction des besoins culturels et climatiques des utilisateurs auxquels il est destiné.Credit...Nicholas Calcott

Kamara a commencé son premier grand projet, le complexe d'appartements Niamey 2000 de 2016 (conçu avec Yasaman Esmaili, Elizabeth Golden et Philip Sträter), en interrogeant les problèmes spatiaux de sa propre maison d'enfance de style occidental dans la ville coloniale de Niamey. Comme beaucoup de maisons de classe moyenne construites après l'indépendance en 1960, la structure en béton a amplifié la chaleur brutale. Les murs composés créaient de l'intimité mais entravaient la pratique de la faada, ces rassemblements qui se produisent dans l'espace entre la maison et la rue. "Je me souviens de cette tension entre la façon dont la maison était construite et la façon dont nous vivions réellement", dit Kamara, "cette sensation que nous travaillions toujours autour et contre son aménagement".

Parmi les projets actuels de Kamara figure le Centre culturel de Niamey, dont les arcades intérieures blanches sont représentées ici. CreditCredit... Par Nicholas Calcott

Elle a repensé aux maisons en adobe qu'elle avait vues dans toute la campagne nigérienne, avec des vestibules ombragés et un matériau en terre absorbant la chaleur qui gardait les intérieurs frais, et a décidé de faire quelque chose de similaire. Généralement associée à la pauvreté rurale, la maçonnerie en terre était un choix provocateur pour un projet urbain de classe moyenne, mais Kamara s'est engagée à utiliser ce matériau non seulement comme une solution écologique et économique, mais aussi comme un moyen de recadrer la conversation autour d'une technologie indigène comme étant non seulement "contextuelle" - un mot qu'elle déteste - mais irréductiblement logique. En combinant de la terre avec des traces de ciment, elle a construit quatre structures qui s'emboîtent les unes dans les autres et qui s'appuient sur le bord de la parcelle, éliminant ainsi le besoin d'un mur d'enceinte et troquant les pelouses exposées de style occidental contre des cours intérieures ombragées. Un banc bas intégré à la façade a réintroduit l'espace qui facilitait la faada, tandis que de petites ouvertures carrées placées en hauteur le long des murs extérieurs fournissaient lumière et ventilation. Kamara a été frappé par la ressemblance du bâtiment final avec les maisons traditionnelles en adobe de la ville de Zinder, datant du XVIIIe siècle : La logique spatiale l'avait amenée aux mêmes conclusions formelles que celles des maîtres constructeurs des siècles auparavant.

Son projet suivant, le complexe religieux et séculier Hikma à Dandaji, a débuté par un appel urgent au sauvetage d'une mosquée en pisé de 30 ans dont les dômes en pisé, les bas-reliefs abstraits et les minarets accroupis - des éléments idiomatiques du style régional - étaient tombés en ruine.

L'œuvre de Kamara, entièrement construite dans son Niger natal, transcende la notion trop courante selon laquelle les architectes africains doivent se concentrer en premier, ou exclusivement, sur des projets ayant un programme social clair, tels que des cliniques et des écoles.CreditCredit...Par Nicholas Calcott

Après plusieurs longues sessions avec les acteurs locaux, Kamara et sa collaboratrice Esmaili, travaillant avec une équipe comprenant plusieurs des maçons d'origine, ont élaboré un projet qui convertirait l'ancien bâtiment en bibliothèque tout en érigeant une nouvelle mosquée à côté, avec une façade en terre nervurée s'ouvrant sur un spectacle de dômes en briques crues s'élevant de 30 pieds sur de fines colonnes blanchies à la chaux. Entre les deux bâtiments, des allées de jardin "créent un espace unique", dit Kamara, "sans contradiction, entre la connaissance séculaire et la foi".

En d'autres termes, le projet refuse de privilégier un type de savoir par rapport à l'autre. Entre ses travaux passés et ses projets de nouveau centre culturel ambitieux au cœur de Niamey - ses tours elliptiques en briques de terre remplies de bibliothèques, de galeries et d'espaces de représentation - Kamara monte une révolte discrètement radicale contre la "dictature occidentale sur notre espace", qui insiste toujours pour que les architectes africains ne construisent que des cliniques et des écoles rurales, sans jamais répondre à des aspirations plus élevées. Pour Kamara, cette attitude n'est pas seulement contraignante, c'est un affront à l'humanité du lieu d'où elle vient et aux personnes pour lesquelles elle construit. Elle préfère plutôt "élever l'expérience vécue", "oser faire quelque chose qui ferait rêver".

Michael Snyder

Article traduit de l'anglais,  source : https://www.nytimes.com/2020/08/10/t-magazine/mariam-kamara-architect-design.html

Au plus loin dans le noir : Quand un acteur porte un film par son talentUne des dernières réalisations du désormais vétéran du cinéma nigérien, le film Au plus loin dans le noir constitue avec La quatrième nuit noir, les titres par lesquels l’auteur des films en noir, Aube noire, Vendredi noir…, Djingarey Maïga signe son comeback sur la scène de la fiction au Niger.

Au début du film un homme, un fonctionnaire qui aime beaucoup sa femme, Hadi, mais n’arrive pas à la contrôler, surprend celle-ci avec son amant. Alors que ce dernier tente de s’enfuir au volant de sa voiture, le mari cocu le prend par le col de la chemise, Gorel, le voleur de femme accélère et projette le malheureux époux de Hadi contre un mur, la tête devant qui se fracasse. Le fonctionnaire meurt sur le coup. C’est l’inspecteur Iba Abdoulaye Maïga, un keuf brillant et très probe, qui sera chargé de trouver le meurtrier. Une enquête qui va l’entrainer au cœur d’un rocambolesque trafic de drogue dont tous les fils conducteurs conduisent aux responsables du pays au plus haut sommet de l’Etat.

Sur le plan de la narration, ce film tourne le dos à toute prouesse. C’est l’exemple type de la courbe dramaturgique telle qu’enseigner dans les écoles de cinéma : exposition, développement, conclusion avec une série de rebondissements dont le climax est la cime. Un film qui aurait plus d’oscar comme support pédagogie qu’en compétition cinématographique.

Ce qui lui a échappé dans la narration, papa Djingarey le rattrape avec la technique. Normale, quand on connait le poids de l’expérience sous lequel croupit celui qui a été acteur dans plusieurs films avec lesquels notre cinéma a fait ses premiers pas, avant une longue carrière derrière la caméra. La photo est le grand témoin du métier du vieux : quand l’inspecteur est dépassé ou pensif, plan serré, idem quand il est choqué. Quand il va chez le procureur, plan d’ensemble sur la façade du tribunal de Niamey, la même chose quand on est à la douane. Les plans du vieux sont, en somme, aussi réussi qu’expressifs.

Image d'illustration

Le nom ‘’make up’’ vient de l’anglais qui signifie maquillage. Il est vrai que le maquillage a évolué depuis quelques années, du fait des réseaux sociaux qui véhiculent de plus en plus de tutoriels, des formations pour apprendre comment tracer les cils, mettre les faux cils et consorts. Le ‘’Make up’’ change les visages des utilisatrices voire à les métamorphoser au point où, on a du mal à reconnaitre la personne sans maquillage.

L’ensemble des articles utilisés pour rendre son visage plus joli, le make up englobe le fond de teint qui est la base du make up, d’un tube de mascara, du rouge à lèvres, une poudre de soleil, un miroir de poche, des pinceaux en kit, le ring late, des faux cils, les éponges etc.

Aujourd’hui, le maquillage est devenu une tendance adoptée par beaucoup de femmes nigériennes, si certaines se sentent belles sans ‘’make up ‘’d’autre, par contre ne le sont pas. À Niamey, il est très rare de sortir sans croiser une dame bien maquillée. En effet, le make up met en évidence la beauté de la femme. Beaucoup de filles et même des femmes mariées se sentent plus belle et sûres d’elles avec ce make up. Il leurs donnent une bonne mine et sublime leurs visages.

Durant les cérémonies de mariage, baptême, anniversaire, et toutes autres cérémonies, il est difficile de faire la différence entre les ‘’Make up’’ de la mariée et celui des invitées parce qu’elles font toutes recourent au service d’une maquilleuse professionnelle. Certaines parmi ces maquilleuses professionnelles ont eu une formation en maquillage tandis que d’autres sont juste passionnées et apprennent à travers des tutoriels sur les réseaux sociaux et de l’exercice sur elle-même.

Le prix du ‘’Make up’’ pour une cérémonie varie entre 3.000 FCFA et 30.000FCFA ce qui encourage plusieurs personnes à s’adonner au métier.

Mme Francis Khadîdja une maquilleuse professionnelle  explique  : «Je maquille les femmes ça fait presque quatre ans de cela et je peux dire que je suis fière de mon travail. Chaque jour, je maquille au minimum trois à cinq personnes. Les prix varient en fonction des moyens de l’intéressée. Sinon le prix est de 3000 FCFA voire 15.000 FCFA. Mais pour les jeunes mariées et les femmes qui viennent d’accoucher c’est de 25.000 FCFA à 35.000 FCFA ». Elle précise que ces prix sont étudiés du fait qu’elle utilise des produits de qualité supérieure.

Mariam Abdoulaye une jeune fille est venue se maquiller « je suis là pour le’’ Make up’’ parce que j’ai un mariage et que c’est ma meilleure amie donc je suis venue pour me faire très belle. Et c’est à 12.500 FCFA qu’on me l’a fait».

Si le’’ Make up’’ a des effets positifs il possède aussi des inconvénients. Tels que l’apparition des boutons ou même des allergies, des irritations et des rougeurs. Il se trouve aussi que le’’ Make up ‘’peut pigmenter la peau. Mme Francis Khadîdja nous explique que le maquillage surtout celui qui est riche en poudre du fait qu’elle contient des produits chimiques est mauvais pour la santé. La quasi-totalité des poudres vendu actuellement dans le commerce contient de nombreuses substances chimiques soupçonnées d’être nocives pour la santé. Il y a aussi la présence des substances toxiques pour la santé surtout au niveau des rouges à lèvres.

Tout excès nuit dit-on, il est donc important de porter à la connaissance du public, spécialement féminin de modérer dans la pratique de ce ‘’ Make up ’’ qui bien qu’il rend belle mais peut détruire le visage toute la vie.

Par  Haoua Atta(Onep)

14 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/ 

 

Avec pour mission principale la collecte, la conservation et la diffusion de différents types d’ouvrages, les bibliothèques constituent des centres par excellence d’expansion du savoir. C’est le lieu de rencontre pour les élèves et les étudiants les plus consciencieux.

C’est en connaissance de cause que, dans le cadre de sa politique éducative, l’Etat a suffisamment investi dans la création des bibliothèques scolaires au sein des établissements de l’enseignement du 1er et 2ème cycle.

Espace de découverte et de conservation de connaissances livresques, les bibliothèques sont des sources documentaires incontournables dans la quête du savoir. Le développement de la littérature a commencé depuis la colonisation et jusqu’après l’indépendance de l’Afrique. Nombreux sont en effet les auteurs écrivains qui se sont manifestés durant cette période. Les derniers ayant marqué l’histoire de l’Afrique sont Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Aké Loba, Birago Diop, Seydou Badian, Mongo Beti, Tchikaya U’tamsi, Cheick Hamidou Kane, Ousmane Socé, Bernard Dadié, Sembene Ousmane, Ferdinand Oyono, Boubé Hama, etc.

Cette littérature écrite est une éducation, et a beaucoup contribué à l’épanouissement des africains et au développement de l’Afrique toute entière. Au Niger, il y a eu des écrivains avec plein de talent comme Boubé Hama, Idé Oumarou, Adamou Idé, Soli Abdourahamane, etc. C’est une véritable littérature que les élèves se doivent de connaître.  Aujourd’hui, force est de reconnaître que ces littératures sont mal connues dans le milieu scolaire surtout depuis la suppression de l’anticipée de français. Les élèves ne s’intéressent plus à la lecture et  les professeurs ne les incitent plus aux bonnes habitudes de lecture. En revanche, ces écoliers affichent un appétit prononcé pour  les films   TV, les  vidéocassettes, l’Internet, etc. Il faut les sensibiliser à une bonne fréquentation des bibliothèques scolaires et publiques pour qu’ils découvrent les différentes richesses de la pensée qui comme on dit se trouvent  dans les livres. De l’avis des spécialistes, la situation est très inquiétante. D’ailleurs enseignants et spécialistes de l’éducation s’indignent de cet état de fait. Même les parents ne sont pas en reste ; ils se disent aussi très surpris que  leurs progénitures n’aient amour  pour la lecture.

Selon M. Boubacar Tiémogo, de la Cellule pédagogique français à l’Inspection Niamey III, avant, le programme consistait à l’étude de la littérature française et Africaine. « Nous étudions tous les auteurs européens et africains, faisons des exercices littéraires telle que la contraction de texte, la dissertation, le commentaire composé, l’étude de langue était quelque part un renforcement des acquis. Des exposés sont faits par les élèves eux-mêmes sur la présentation des thèmes et des études des différents thèmes avec des supports généralement des textes décrits des auteurs français, africains, des grandes étapes de la littérature. Pour les familiariser, il est remis une liste d’œuvres à étudier pour les classes de Seconde, c’est la littérature française du 18ème siècle, la classe de 1ère, il s’agit de la littérature du 19ème siècle et enfin la classe de Terminale, la littérature du 20ème siècle. Concernant la littérature orale traduite (les contes, épopées, légendes, pour les indépendances, la négritude, le mouvement de la reconnaissance ; et pour les classes de Terminale la littérature engagée de l’ère des indépendances », souligne-t-il. Pour tous ces aspects, indique  M. Boubacar Tiémogo, il y avait une liste d’œuvres à lire fondamentalement par exemple pour les classes de seconde, dont entre autres ‘’Sous l’orage’’ de Seydou Badian, ‘’Le lion et la perle’’ de Birago Diop etc. Ce sont là des livres à lire obligatoirement. Un autre aspect, a-t-il précisé, c’était l’épreuve de l’anticipé de Français en classe de 1ère  de la série littéraire en prélude au BAC (l’écrit et l’oral). Il s’agissait de présenter l’auteur, question à être poser par le professeur à l’épreuve orale ce système obligatoire montre la capacité d’assimilation de l’élève. Redoutant cette épreuve orale, les candidats sont ainsi amenés à lire beaucoup. Autres obligations, rappelle-t-il, c’est la dissertation, l’illustration du propos, des extraits de leur lecteur et l’expérience tirée de leur lecture. Tous les classiques du Lycées doivent être lus.

De nos jours, les élèves ont perdu goût à la lecture du fait, estiment certains observateurs, de la prolifération des moyens de communication et les médias d’une manière générale. D’autres pensent qu’il y a des difficultés notoires au niveau institutionnel car, le programme n’est pas respecté et il n’ y a pas de suivi. Mme Yayé Aichatou, professeur de français, pense que, la perte du goût de la lecture peut s’expliquer aussi par le nouveau programme, le niveau des élèves et la situation économique et financière  des parents. Ce qui est sûr, c’est que les élèves fréquentent de moins en moins les bibliothèques. A la bibliothèque du CEG IV, par exemple, le taux de fréquentation n’est pas trop élevé. D’ailleurs, précise la responsable de cette bibliothèque, Mme Moumouni Namata, seuls les élèves des classes de 6ème et 5ème y viennent souvent et ne s’intéressent surtout qu’aux bandes dessinées. Ceux des classes de 3ème disent qu’ils sont occupés par les études et qu’ils sont en classe d’examen, donc le temps ne leur permet pas de lire beaucoup. Ils invoquent aussi l’insuffisance des livres disponibles au niveau de la ‘’biblio’’. « Les heures de lecture ne sont pas respectées par les élèves et il n’y a pas d’espace de lecture », déplore pour sa part Mme Moumouni Namata. Au CEG III, le Censeur, M. Harouna Lélé, pense que c’est une obligation d’exploiter les livres, de constituer des groupes de travail pour les exposés et confirme que les élèves ne viennent pas à la bibliothèque par manque de manuels et certains livres ne répondent pas aux normes adaptées.

Au Collège Mariama, il y a une grande bibliothèque avec un fonds documentaire de plus de 15.000 ouvrages, des airs de lecture et des heures de lecture contenues dans le programme sont respectées et notées par les maîtres. Selon Mme Keita Rakiatou, il y a un planning pour les 34 classes de 50 élèves chacune dont 17 pour le collège et 17 pour le lycée. « Nous avons des normes africaines, européennes et autres, des documents sur la littérature, des livres de classe dans toutes  les matières. Notre objectif est de parvenir à une ouverture d’esprit des élèves. Pour rehausser leur niveau, nous leur apprenons à faire la différence entre un livre et une revue et à reconnaître la côte qui permet de retrouver le livre, le nom de l’auteur, la recherche d’un mot dans le dictionnaire, dans les encyclopédies, la recherche documentaire…etc. Chaque élève doit signifier  sur une fiche l’ouvrage lu, ce qu’il a compris, ce que dit l’auteur et faire un résumé qui sera noté et porté sur le bulletin », explique-t-elle.

Au Lycée Kassaï, la bibliothèque gérée par Mme Moussa Aminata, assistée par Mme Amadou Mamatou, dispose de rayons fermés avec 2 à 3 salles qui servent d’air de lecture. Elle date de la création du lycée et contient près de 5000 livres. Selon la bibliothécaire, les fréquences sont régulières et les élèves s’intéressent surtout à la littérature africaine, aux romans et font des cherches, (histoire, géographie, sciences …), a-t-elle indiqué. A l’école M. Amirou Djibo, c’est une bibliothèque dotée de plus de 1000 livres d’auteurs africains et européens de tous les niveaux et même des livres de sociologie philosophie, etc. Créée le 16 mai 2003 et équipée par l’ex-Consul du Japon SE Shinozaki Akiniko, cette  bibliothèque est beaucoup fréquentée par des élèves  venant des autres établissements (collèges ; primaires, et lycées) et même des étudiants, a dit Mme Seydou Maïmouna, responsable de la bibliothèque. « Mais nous sollicitons des ateliers de formation pour avoir assez de rudiments pour bien gérer cette bibliothèque », a-t-elle précisé. La bibliothèque scolaire de l’école Canada III compte elle, plus de 1000 ouvrages (littérature africaine, européenne et autres) et il y a pour tous les niveaux de la classe du CI au CM2. Cette bibliothèque concerne trois (3) quartiers (Talladjé, Gamkallé, Saga et Garbado). Il existe par ailleurs des bibliothèques publiques comme le CCFN, le CCOG, le CCA et dans certaines églises. Au CCFN, beaucoup fréquenté par les élèves venant de tous les horizons, il y’a une grande salle de lecture et les fréquences varient d’un jour à l’autre. Par exemple les mercredi soir, les samedi matin et soir, le dimanche matin et les vacances et congés scolaires. En 2007, il y a eu dans cette bibliothèque qui enregistre en  moyen 308 entrées par jour, 5589 inscrits dont 4852 élèves et  étudiants. Selon la responsable bibliothèque jeunesse, Mme Maïmouna, certains élèves viennent souvent sur demande et il y a des classes qui s’inscrivent  à 10.000F. Pour ce cas, l’enseignant vient  avec ses élèves. Les élèves s’intéressent surtout aux albums, aux bandes dessinées et aux projections de films.

A la Direction régionale, on pense qu’il est important de motiver et de stimuler les élèves  en s’inspirant du passé et en  rehaussant le niveau pour une  meilleure qualité. Pour y parvenir, M. Djingarey Oumarou, directeur adjoint à la Direction régionale des Enseignements Secondaire et Supérieur, Niamey IV pense qu’il faut  équiper ces bibliothèques qui jouent un rôle important dans les écoles. Cette situation n’épargne pas non plus les écoles primaires.  Pour Moussa Hari, directeur  de l’école Pont Kennedy rive droite, le problème de lecture est réel. En effet, note-t-il, les enfants ne savent pas lire, il faut créer une émulation pour se surpasser. Il rappelle que les livres comme «La famille Boda» et «Mamadou et Bineta » ont fait leur preuve, c’est le système classique c’est pour dire que la répétition est l’âme de l’enseignant», a t-il expliqué. Certes, aujourd’hui nombreuses sont les écoles qui ont une bibliothèque, mais, toutes ne répondent pas aux normes et ne disposent pas assez de fonds documentaire pouvant attirer la cible. Dans beaucoup d’écoles ce sont des salles de cours qui ont été érigés en bibliothèque scolaire sauf quelques uns comme par exemple l’école Tassikonou pour le primaire, le CEG XXV. A la Direction des archives, de la documentation, de l’information et des relations publiques du Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur et de la Recherche scienctifique, on pense qu’il y’a lieu d’équiper les bibliothèques scolaires déjà installées et de créer d’autres. Mme Fatouma Bayero, précise que leur département ministériel compte revoir le système en ce qui concerne  l’équipement  en matériel adéquat et assurer le suivi régulier dans les différentes bibliothèques. Même son de cloche au Ministère de l’Education où Hadjia Fati Seydou, directrice des archives et de la documentation indique qu’il est envisagé des projets dans le cadre du suivi de ces bibliothèques pour remédier au problème de gestion et entreprendre des missions sur le terrain pour prendre des décisions  appropriées.

Ramata Soumana

10 juin 2010
Publié le 10  juin 2010
Source : Le Sahel

Bitti Harey : L’âme de la culture du Zarmaganda sans relève

L’on ne saurait évoquer la culture de Zarmaganda sans parler du Bitti harey, un instrument de musique par excellence de cette communauté. La résonance de cet instrument de musique est unique à son genre au point où toute celle ou celui qui appartient à ce terroir ne peut pas ne pas faire des gestes, ne serait-ce qu’inconsciemment. Le Bitti Harey est incontestablement l’identité culturelle propre au Zarmaganda. Il n’est d’ailleurs pas exagéré de dire que le Bitti est l’âme culturelle de cette communauté de destin au regard de la foule que drainent les soirées culturelles de Bitti. Dans cette partie du Niger qu’est le Zarmaganda, le Bitti Harey s’est enraciné dans la tradition culturelle de la communauté.

Quand on parle de cet instrument de musique, deux zones retiennent l’attention de tous ceux qui connaissent véritablement le Bitti. C’est le département de Ouallam et celui de Banibangou. Ces deux départements disposent des acteurs aguerris et ayant une connaissance parfaite du rythme et de la manipulation des éléments qui composent cet ensemble instrumental. Mais avec la pénétration de l’islam et le modernisme, le Bitti Harey ne suscite plus son engouement d’antant. Selon le directeur départemental de la jeunesse et des sports, M. Laouali Adamou par ailleurs représentant de Ministère de la Renaissance culturelle à Ouallam, le département de Ouallam faisait partie des éclaireurs de la région de Tillabéry en matière des us et coutumes. Dans cette diversité culturelle, le Bitti harey s’est imposé comme étant l’activité culturelle phare du Zarmaganda.

Qu’est-ce que le Bitti ?

C’est un instrument de musique typique du Zarmaganda. « A l’origine, l’instrument qu’est Bitti vient de «Sountam » qui lui-même est un instrument traditionnel féminin. De cet instrument, on a évolué pour adopter ce qu’on appelle « Sangala » qui est une calebasse. Cette dernière ne pouvait pas durer pendant longtemps. C’est ainsi que le joueur de « Sangala » avait approché son ami, un artisan qui lui préconisa un autre instrument de musique plus solide et résistant que le « Sangala ». Voilà comment on est arrivé à Bitti », a expliqué M. Laouali Adamou. En plus, ce qu’il faut savoir du Bitti, c’est que celui-ci a plusieurs aires.

La culture est un des moyens efficaces pour promouvoir la paix et la cohésion sociale. C’est ce que Karimou Hassane a compris. Il a consacré toute sa vie à partager la joie dans son entourage à travers le ‘’bitti harey’’ un genre musical typique du Zarmaganda.

Karimou Hassane est membre d’un groupe de la région de Tillabéri composé de 24 artistes professionnels. Ils contribuent à donner le sourire aux populations même pendant les moments les plus difficiles.

Ce samedi 21 janvier 2023, lors de la fête de la réconciliation entre les communautés de Banibangou, Hassane et deux de ses compagnons ont retenu l’attention du public. Avec leurs petits tamtams accrochés aux épaules, le trio, considéré comme les génies du bitti, ont émerveillé l’assistance. Leur façon de jouer ne laisse personne indifférent.

Selon Karimou Hassane, le ‘’Taka’’ ou ce mini tamtam avec une corde permettant de l’accrocher à l’épaule, est l’instrument de base pour jouer du bitti. Cet instrument existe depuis la nuit des temps, mais il a connu des évolutions au fil des années. «Nous utilisons cet instrument après les récoltes, lorsque les populations se retrouvent autour des bitti pour manifester leur joie. Les demoiselles et les jeunes du village vont se réunir pour danser et partager des bons moments sous le rythme de cet instrument», précise l’artiste.

A l’âge de 64 ans ce maitre de bitti continue encore à jouer, gardant son secret et ses mystères de mobilisation des populations. «Je suis un artiste professionnel de bitti. A la base, je suis un cultivateur. Après les récoltes on nous sollicite pour des prestations un peu partout. Dès que la saison est bonne, on va pour jouer du bitti de village en village. Les ressortissants du Zarmaganda en savent quelque chose. Aujourd’hui avec l’insécurité toutes les activités culturelles sont aux arrêts, car il y a des moments où on n’ose même pas sortir. Que Dieu descende la paix sur notre pays et particulièrement dans notre zone», regrette Karimou Hassane.

Il a beaucoup de morceaux et de créations. Mais ses morceaux de prédilection qu’il utilise pour ragaillardir le public et donner plus d’émotion, c’est le «zountou» et «haddé». Ces deux morceaux ont beaucoup de réputation. «Les rythmes que les femmes aiment beaucoup c’est zountou et haddé. Aucune femme de notre localité en parfaite santé ne peut résister au rythme du bitti. Si elles entendent le rythme de cet instrument, elles ne peuvent pas s’empêcher de danser», témoigne Karimou Hassane.

Malgré les difficultés liées à l’insécurité et l’influence de la religion, il y a quelques artistes qui tiennent le coup. Cela a été renforcé par l’appui d’un projet qui avait soutenu en 2018 tous les « bittistes » du Zarmaganda afin qu’ils mettent en place une troupe musicale. Ils sont actuellement 24 éléments évoluant difficilement dans ce label du fait de la rareté des activités culturelles.

 «Tout le monde souhaite nous voir, nous écouter. Le public nous admire. Je maîtrise beaucoup cet instrument ; j’ai des techniques artistiques pour attirer le public. En jouant, je peux en même temps faire des roulades, marcher et ramper comme un serpent pour créer du spectacle. Les gens admirent beaucoup ce style. J’ai beaucoup de tactiques ; c’est un secret que je garde pour moi-même. Et cela plait au public», précise un des trois membres de la troupe.

L’art et la culture en général et le Bitti en particulier sont très importants dans le contexte actuel du Zarmaganda pour promouvoir la paix et le vivre ensemble. Quand Karimou Hassane joue c’est un climat de fête qui s’installe. «À travers ce groupe nous faisons des prestations sur invitation notamment à Tillabéri, Abala et Niamey. Il y a aussi des ressortissants du Zarmaganda qui nous mobilisent pour des circonstances à l’image de l’opérateur économique l’honorable Moussa «Qualité». Il fait partie de ceux qui s’occupent des artistes. Chaque fois qu’il séjourne au village, il nous invite pour venir jouer. Cela permet de promouvoir cet art. Le Bitti joue un rôle très important dans notre communauté. C’est un instrument qui crée la confiance entre les communautés, car ça favorise les visites. Quand on joue le bitti, les gens viennent de partout et si on se fréquente il y a forcément des liens de solidarité, de fraternité et de convivialité qui se créent. Mais si les gens sont séparés les uns des autres, je pense que ce n’est pas du tout bon. Avec le bitti toutes les communautés vont un moment ensemble», explique Karimou Hassane.

Les artistes de cette spécialité musicale du Zarmaganda gagnent peu de ressources dans ce métier. «Certes les invitations sont rares, mais à chaque sortie je rentre à la maison avec au moins deux sacs de riz, de maïs et avec un peu d’argent. C’est à travers cet art que je prends ma famille en charge et je suis bien. Je suis marié à une seule épouse», raconte Karimou Hassane.

Pour Moussa Hamidou, un initié de bitti, la religion fait partie des facteurs qui ont donné un coup dur à la culture dans le Zarmaganda. «Aujourd’hui à cause de la religion, il y a beaucoup de gens qui estiment que ce que nous faisons n’est pas bien. Ces dernières années, nous sommes sollicités seulement pendant les moments de réjouissances, les jours de fête, les mariages, etc. Mais nous avons utilisé tous les moyens dont nous disposons pour sauvegarder cet art. Le bitti, c’est un métier qui peut permettre de vivre convenablement», rassure l’artiste.

Mme Mariama Mamoudou est l’une des femmes qui ont envahi la scène pendant que les artistes jouaient le bitti. Elle est très connue dans ce genre de rencontres. L’harmonie entre le rythme et les pas de danse en dit beaucoup sur le rapport entre les populations et ce genre musical. Les morceaux les plus populaires revendiqués par le public lors des prestations de ce samedi 21 janvier dernier à Banibangou, c’est le rythme dansant ou la danse de groupe des filles ; le Bitti mixte des hommes et femmes ; le rythme du travail collectif ; ou “bogou”; la danse des guerrier, etc.


Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep), Envoyé spécial
Source : http://www.lesahel.org

 

Boubacar Souleymane alias Barry est un artiste musicien autodidacte avec plusieurs cordes à son arc. Il manie bien la guitare, le kontigui et la calebasse.  Il est né vers 1963 à Koutoké dans le département de Ayorou ; il est polygame et père de six enfants. Ayant abandonné les bancs de l’école  en 5ème, il prit tôt goût à la musique et à tous les instruments qui donnent du bon son à une mélodie.

L’artiste Barry connait bien le domaine de la musique, ses détails et sa valeur car il y a consacré toute sa vie. Tous ses instruments, il les manie avec dextérité notamment la calebasse dont il se sert bien ces dernières années. Entre lui et la calebasse, il y a toute une histoire. Il aime tellement bien jouer cet instrument qu’on croirait que c’est une question d’héritage alors qu’il n’en est absolument rien. Selon lui, les populations riveraines du Fleuve Niger utilisent généralement cet instrument  constitué de demi coque de fruit de calebasse de grande dimension,  qui posé à terre, est frappé du plat de la main  ou du poing. Il est joué pour accompagner  les chants et les danses  des jeunes filles  lorsqu’elles se divertissent souvent la nuit au clair de lune et ou lors des cérémonies de réjouissances tels que le baptême et le mariage. C’est l’un des objets les plus produits par les artisans dans ces entités. « La calebasse a façonné ma vie, me nourrit et me sert de repère ; j’ai grandi dans un milieu peulh, avec la musique peulh du terroir.

Nous mangions dans des calebasses, nous décorions nos maisons avec des calebasses et avec la calebasse, je gagne ma vie, donc je peux dire qu’elle représente tout pour moi », explique-t-il. Ce joueur de calebasse a refusé l’école pour faire de la musique ; il a commencé à jouer avec les instruments au Mali, précisément à Gao dans la troupe culturelle de la zone où il a presque passé son enfance. Il coordonnait précisément dans les années 80 les activités de la rencontre biennale des Arts et de la Culture et fort heureusement, il s’y accroche.

Ce passionné de tam-tam et de tambour s’adonnait aux ballets, aux ensembles instrumentaux, tout ce qui y est relatif. Et au fil des jours en l’absence des cours, il trouvait du temps pour s’enticher convenablement. Suite à une belle prestation en 1984 à cette grande rencontre de Bamako, les portes d’une carrière s’ouvrirent pour lui, il fréquentera plusieurs grands groupes musicaux à Gao pour parfaire son apprentissage. Ali Farka Touré était son inspiration et a beaucoup contribué à son initiation et son perfectionnement. Au début de sa professionnalisation, Barry, de retour au pays natal le Niger, il jouait essentiellement du Kontigui ou de la guitare lors des concerts et autres cérémonies. Ces activités le conduiront dans plusieurs localités du Niger et d’autres pays. S’il est aussi habile avec la calebasse,  c’est tout simplement  parce que Barry  a été à la bonne école ; il a commencé ses premiers chocs sous le regard bienveillant et rigoureux de feu Maman Garba et sera par la suite recruté par la troupe artistique du Centre de Formation et de Promotion Musicales (CFPM) sous la tutelle de Yacouba Moumouni en qualité de joueur de calebasse et aussitôt, il commença à servir le groupe Mamar Kassaî. Ses prestations sont appréciées du public, ce qui évidemment le réconforte et le rassure.

Le palmarès fut des plus élogieux, dès l’année de son intégration au sein de cette formation ; la troupe a remporté plusieurs prix dont celui de la Francophonie et depuis, c’est l’ascension : Mamar Kassaî est connu au-delà des frontières nigériennes. Il a prouvé son savoir-faire dans plusieurs groupes musicaux. Actuellement, fort de son expérience, il continue d’accompagner la troupe  mais aussi plusieurs autres du pays font appel à son expertise. « En plus du groupe Mamar Kassaï que j’accompagnais également sur scène, je joue souvent pour plein d’artistes en dehors des compétitions et avec bien sûr la permission du promoteur de Mamar Kassaî. Avec cette dernière et les autres qui faisaient appel à moi, j’ai pu faire des scènes un peu partout comme aux Etats Unis, en France, en Belgique, au Pays Bas et bien d’autres », a-t-il confié.

Ce passionné de tam-tam et de tambour nous explique : «  pour bien s’en servir, la calebasse doit avoir certaines qualités, elle doit être  bien résistante et bien ronde. » Et le plus intéressant dans le groupe, chaque instrument raccordé émet un son diffèrent. Il pense en effet que le métier de musicien est noble et que tous les métiers valent d'être pratiqués, surtout que la musique est un art qui adoucit la vie et permet à l'esprit de se reposer. Selon lui, la musique a beaucoup d'avantages, puisqu'elle permet de nouer des relations amicales et même de gagner sa vie. La musique doit selon lui être une discipline obligatoire dans toutes les écoles à l’image, selon notre interlocuteur, de notre pays voisin le Mali où elle est enseignée. Quoi de plus joli et beau à voir qu’un enfant qui s’amuse et qui joue de la musique. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs.

Par Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

25 septembre 2020

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La cuisine est aussi un élément culturel dans chaque société. Elle participe de ce fait au mode de vie d’une société ou d’une communauté. La cuisine est même un art parce qu’elle fait appel à un savoir-faire, une connaissance qu’on peut apprendre dans la vie en société. On parle de l’art culinaire. Dans la gastronomie nigérienne, il y a une spécialité qu’on appelle « Brabousco ». Ce dernier est un plat copieux typiquement Manga. En effet, dans la culture du manga, le brabousco est ancré dans les habitudes alimentaires au point où il est pour cette population un plat ordinaire.

Il est fait à base de mil ou de maïs. La sauce qui accompagne cette spécialité du manga est préparée à base d’oseille. Selon Fanna Zara Abdallah, membre du groupement N’djitta Alhamdoulilahi, brabousca est aujourd’hui cité comme étant le principal repas du Manga. C’est un plat délicieux qu’on peut manger au déjeuner tout comme au diner. ‘’ Brabousco est une spécialité que nous avons apprise à préparer aux côtés de nos mamans. Dans notre culture, on apprend aux jeunes filles à préparer dès le bas âge.  Et brabousco étant un repas relevant de la culture du Manga, on initie les jeunes filles à la préparation de façon générale et à celle de brabousco. C’est ainsi que l’art culinaire est transmis de génération en génération. Une femme manga qui ne sait pas bien préparer n’en est pas une ‘’, nous a confié Fanna Zara Abdallah qui capitalise une expérience de 15 ans dans la transformation et la vente des produits agro-alimentaires à Diffa. La spécialiste dans la transformation et la vente de brabousco explique que lorsque le repas de brabousco est bien préparé, les membres de la famille mangent à leur faim. Rien ne va rester dans la tasse. Il n’est pas rare de trouver les gens qui lèchent la main après avoir mangé brabousco tellement qu’il est délicieux.

Comment préparer ce type de repas ? A l’époque où la production du mil est suffisante, les populations du Manga ne préparaient ce repas qu’à base du mil seulement. Maintenant, avec les campagnes agricoles déficitaires, les femmes utilisent aussi le maïs pour faire du brabousco. La préparation ne prend pas assez de temps. Avec l’évolution, on accompagne brabousco avec la sauce gombo ou bien la sauce baobab. Mais il faut retenir que le brabousco à base de mil est celui qui est beaucoup plus sollicité parce qu’il est plus tendre et copieux que celui fait à base de maïs. Brabousco se fait dans certains cas aujourd’hui au marché de Diffa ou bien à l’occasion des foires agro-alimentaires et même dans certains restaurants à Diffa et Niamey. A Diffa par exemple, plusieurs groupements évoluent dans la transformation et la vente de cette spécialité culinaire à l’image de N’djitta Alhamdoulilahi. Brabousco se vend dans des sachets et à travers une mesure. On peut trouver des sachets à 1000 F ou 2000 F et la tiya ou la mesure à 2500 F CFA. Fanna Zara s’en sort bien dans cette activité génératrice de revenu. Les clients la trouvent à la maison pour acheter. Point besoin de se rendre au marché. Tout comme pour l’encens, les femmes du manga gardent le secret de la préparation de brabousco, un plat pas comme les autres dans la gastronomie nigérienne.

Par Hassane Daouda, envoyé spécial

15 janvier 2021
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La Fête internationale de la musique a été célébrée, dans la soirée du 21 juin, dans plusieurs espaces publics et lieux de spectacles à Niamey, où des podiums de scènes ont été installés pour accueillir des prestations des artistes undergrounds des quartiers et des célébrités nationales en tournée pour la circonstance. De Yantala au quartier Aéroport, en passant par la Rive Droite, Nigerwood a organisé des concerts de la nuit solstice au grand plaisir du public.

Aux environs de 21heures l’ambiance règne déjà, au rythme de la musique urbaine, à la place publique sise au rond-point Harobanda (Rive Droite). Malgré un ciel couvert de nuages et orageux, les jeunes du quartier se sont attroupés autour du podium pour non seulement soutenir leurs stars naissantes mais aussi assister à des performances tant attendues des légendes de renommée. Selon l’animateur Omar Issa alias Rhodes, le concert est organisé de façon, effectivement, à permettre aux mélomanes d’accueillir, en plein air, des grandes figures de la musique nigérienne, et aux artistes débutants de se produire sur scène. Ce faisant, ces derniers ne déméritent pas le soutien d’un public familier qui répète avec eux, à tue-tête, leurs morceaux.

L’animateur Rhodes nous indique qu’ici dans l’arrondissement  communal  Niamey  5 le concert  en cours,  dans le cadre de cette fête internationale de la musique est une initiative de la structure Nigerwood qui après une première édition l’année dernière à la place publique Lieutenant-Colonel Hassan Anoutab, a décidé de l’organiser cette fois dans plusieurs quartiers de la capitale. « Ici à Harobanda nous attendons plusieurs artistes  (Barakina, Akeem, High-man etc). Tous ces artistes feront le tour des podiums, à tous les concerts qui se passent dans les différents quartiers », explique l’animateur alors que l’un  des jeunes  talents  du quartier annonçait les couleurs.

Samira Seyni Djingo, la promotrice de Nigerwood, retrouvée une demi-heure plus tard, à la place Gadafawa de Yantala, ajoute que la fête dans les cinq communes de Niamey a la particularité de toucher le plus grand public. C’est ainsi que les organisateurs ont pensé à des concerts de proximité.

Au niveau de la place publique du quartier Aéroport, c’est l’animateur Razak Leyo qui a animé le spectacle avec des artistes pas de moindre, comme la diva du rap Chocolate, avant que la pluie n’interrompe la soirée en plein air, aux environs de 23 heures. L’ambiance était bien au rendez-vous, avec un public enjaillé au bout de quelques prestations. Mais les premières gouttes de pluie ont vite dispersé la foule. 

Ismaël Chékaré(onep)

 

Célébrée pour la première fois comme événement d’envergure nationale en France le 21 juin 1982, à l’initiative de Jack Lang ministre français de la culture d’alors, la fête de la musique s’est internationalisée. Un peu partout à travers le monde, cette fête donne l’occasion aux amateurs et musiciens professionnels, mélomanes de célébrer la musique. C’est une occasion de ‘’médiation culturelle’’ par excellence, c’est-à-dire amener ou mettre des œuvres et créations artistiques en contact direct avec le public. A Niamey des amateurs, artistes en herbes et confirmés, professionnels de la musique, mélomanes, fans, etc. se sont fortement mobilisés pour la fête de la musique célébrée le mardi 21 juin 2022 au CCOG de Niamey par l’ANACIMM (Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes et des Métiers de la Musique). Cette fête est une véritable occasion pour promouvoir la musique et encourager les artistes.   

Cette fête est une véritable occasion pour promouvoir la musique et encourager les artistes. A 17h déjà, la balance est faite pour un méga concert gratuit. Les gradins du CCOG étaient déjà assiégés par les mélomanes. Toutes les musiques, urbaine, classique, traditionnelle, etc. ont été gratuitement offertes au public dans la joie, la communion. Une centaine d’artistes pour le passage sur scène. « Aujourd’hui on fête la musique et nous célébrons cette musique pour la paix »,  a lancé un jeune artiste sur scène. 

Très revigoré de la réussite de l’édition 2022 de la fête de la musique, le président de l’Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes et des Métiers de la Musique, M. Issoufou Oumarou alias Pheno a précisé que cette journée commémorative consistait à faire de la musique afin de rendre hommage à tous les acteurs. « Je suis très content pour l’organisation de cette fête. Avec la musique nous sommes heureux, nous nous sentons heureux et utiles à la société. Pour nous, il s’agit de faire de la musique. Ce cadre est dédié à la musique, que tu sois amateur ou professionnel, tu es invité à faire de la musique. Faites de la musique partout », dixit l’artiste Pheno.

Au cœur des prestations,  la solidarité et l’interaide  entre la population. « Aujourd’hui on fête la musique et on a envie de prôner plus de solidarité, cohésion sociale, d’inviter à la paix, etc. Nous invitons les acteurs à être solidaires en vers notre secteur. Notre message est celui de paix pour que tous les nigériens soient unis pour un même idéal et la construction d’un pays émergent où il fait bon vivre. Ça fait 40 ans que le monde fête la musique chaque année. On a assisté les gens depuis qu’on n’était pas dans la musique. Aujourd’hui la responsabilité d’organiser cette fête nous revient. C’est difficile surtout dans notre contexte où la musique n’est pas très bien perçue. Il faut dire les choses comme elles sont », a mentionné le président de l’ANACIMM.

Sur un podium bien garni, tous les genres musicaux sont fournis par des groupes d’artistes, dont Tal National N°1, Tempête du Désert, Djone S. Colé, l’étoile du Sahel, Orcho 5, etc. « Vous aurez toutes les plateformes de musique que vous pouvez imaginer au Niger sur ce podium. Aujourd’hui, la musique a changé de mode. Elle est devenue thérapeutique. Nous avons l’habitude de jouer de la musique dans des hôpitaux aux USA. C’est pourquoi nous disons que certaines musiques sont thérapeutiques, ça fait du bien pour la santé. Je pense que c’est à juste titre que cette journée a été dédiée à la musique. On fera ce qu’on peut. On a la sono jusqu’à l’aube. Nous allons faire en sorte que le citoyen lambda ait accès à des animations culturelles. Le public va voir gratuitement des grands et talentueux artistes » a confié M. Hamadal Moumime Almeida, submergé dans l’organisation de cette fête.

Mais, visiblement, l’événement n’a pas été accompagné par des sponsors et mécènes. Tout de même, les artistes ont assuré et donné le meilleur d’eux-mêmes.  Ainsi, le président de l’ANACIMM déplore le manque d’accompagnement des artistes dans ce grand projet. « Parfois quand on organise ce genre d’événement, il est très difficile de   nous faire accompagner. L’apport de l’artiste est important dans le développement d’un pays ; il est inestimable pour la préservation de la paix et la cohésion sociale. On peut parler pour transmettre et prôner la paix afin de changer les mentalités, de comportement, etc. » rappelle l’artiste Pheno avant de lancer un appel à l’endroit de tous les nigériens de soutenir les acteurs culturels pour un Niger émergent.

Les membres de l’Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes et des Métiers de la Musique ont saisi l’occasion pour rendre hommage à Tahirou Hima, un musicien, joueur de calebasse au sein du groupe Sogha, décédé le 21 juin 2021.

Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

 

Cette année le Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS) a choisi le thème «passés complexes : futurs divers» pour la journée internationale des monuments et sites célébrée le 18 avril. A Niamey, le Centre d’Etudes Linguistiques et Historiques par Tradition Orale (CELHTO), Bureau Spécialisé de l’Union Africaine (UA) installé dans la capitale nigérienne a organisé le 19 avril des conférences en vue de  donner à cette journée l’éclat qu’elle mérite. En effet, la Journée internationale des monuments et sites est célébrée cette année dans un contexte spécial, car l’UA a adopté pour 2021 le thème : "Arts, culture et patrimoine" : Leviers pour construire l'Afrique que nous voulons".

Des spécialistes des sites, des monuments et du patrimoine culturel ; des architectes, des urbanistes, des anthropologues, des hommes de lettres, des historiens ont été mobilisés par le CELHTO pour cette journée consacrée à la sensibilisation ; aux échanges sur le catalogage des sites et monuments dignes d’intérêt au Niger et de nature à figurer sur une liste indicative du patrimoine mondial. C’est le Secrétaire général adjoint du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mahaman Ibrahim qui a lancé la célébration de cette journée dédiée aux monuments et sites. Pour lui, le thème de l’édition 2021 de la journée internationale des monuments et sites «passés complexes : futurs divers», soulève des problématiques importantes.

La question de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine culturel, a-t-il dit, figure en bonne place dans le programme de renaissance Acte III. «En ce qui concerne spécifiquement les sites et monuments, il faut reconnaitre que nous avons d’immenses chantiers à transformer en réalisations concrètes. Nous avons à préserver et promouvoir nos riches traditions et expressions culturelles, nos sites archéologiques, nos ensembles architecturaux remarquables qui comptent parmi les plus édifiants en Afrique, nos sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ainsi que tous nos biens culturels de valeur exceptionnelle», a déclaré le Secrétaire général adjoint du ministère de la Culture, du tourisme et de l’artisanat.

C’est dans le même sens qu’avait auparavant abondé le Coordonnateur du CELHTO, M. Komi N’Kégbé Fogâ TUBLU en relevant le caractère évocateur du thème «passés complexes : futurs divers» choisi par ICOMOS. «L’histoire d’un lieu, qu’il soit un monument ou un site, peut impliquer de nombreux points de vue. Par conséquent la conservation du patrimoine exige à la fois un examen minutieux du passé et une mise en perspective qui demande à prévoir l’avenir», a-t-il souligné. Ce à quoi se sont essayés les participants à la journée d’études organisée par le CELHTO, à travers des conférences et des débats.

La conférence inaugurale a été animée par le Directeur Général du Patrimoine Culturel, des Arts et de l'Economie Culturelle, M. Adamou Danladi sur le thème est "la conservation durable du Centre Historique d’Agadez, facteur de développement local ?" Il a relevé d’abord que le Niger possède un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et diversifié qui est malheureusement mal connu et peu exploité. Cependant, une partie de ce patrimoine se trouve dans une situation de dégradation, voire de destruction. Ce qui constitue un véritable défi à relever pour les autorités, les acteurs du domaine et les populations. M. Adamou Danladi a rappelé l’inscription du centre historique d’Agadez sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2013.

La partie concernée couvre 175,7 ha et le site doit son inscription sur cette liste car entre autres critères, Agadez est devenue à partir du 15ème siècle un important lieu d’échanges commerciaux, techniques, artistiques, qui illustrent la diversité culturelle et architecturale que l’on trouve dans cette ville. Aussi, Agadez témoigne de la volonté d’établir une ville commerciale aux portes du désert en se basant sur sa politique de la paix et d’accueil, assurée par le sultanat de l’Air créé vers le 15ème siècle en vue de renforcer la cohésion et l’unité entre les groupes ethniques vivant sur un territoire commun. Une tradition que la population perpétue à travers le temps.

Le spécialiste du patrimoine a évoqué la problématique de la conservation du patrimoine architectural qui constitue en même temps le cadre de vie des habitants d’Agadez et les actions des autorités locales, traditionnelles, l’Etat, les partenaires dans ce sens. Il y a, a-t-il indiqué, un besoin d’efforts supplémentaires tant en ce qui concerne la conservation du patrimoine matériel qu’immatériel avec les menaces de disparition de certains métiers et savoir-faire. Au-delà de ce site, M. Adamou Danladi estime qu’il faut inventorier et répertorier tout ce qui relève du patrimoine culturel nigérien. Des préoccupations qui ont suscité l’intérêt des participants à cette journée d’études consacrée à la conservation et la valorisation des éléments du patrimoine culturel et naturel.

Le deuxième conférencier, Dr Boubé Adamou a abordé la question des recherches archéologiques au Niger et les perspectives. Il a rappelé les travaux effectués dont certains remontent au 19ème siècle et les résultats importants obtenus avec les découvertes des sites archéologiques, paléontologiques les plus anciens comme en témoignent les squelettes des dinosaures. Mais à ce niveau également, il a été relevé des problèmes de gestion du patrimoine archéologique, paléontologique, culturel, avec les menaces de destructions des sites lors des travaux qui dégradent l’environnement. Les problèmes, matériel, financier, juridique, et de ressources humaines auxquels sont confrontés les différents acteurs compliquent davantage la gestion du patrimoine. Entre autres recommandations, Dr Boubé Adamou parle de la nécessité d’une «archéologie préventive».

La troisième conférence de cette journée d’études sur le  patrimoine nigérien a porté sur le patrimoine architectural en terre du Niger, thème que M. Ali Souleymane, Expert de l’ONG Construction sans Bois a développé. La présentation a passé en revue l’architecture traditionnelle faisant ressortir sa beauté, sa symbolique à côté de celle dite coloniale ou moderne.

Cette journée d’études organisée par le CELHTO a été l’occasion de soulever des préoccupations relatives au patrimoine culturel et le peu d’intérêt dont il fait l’objet de la part des uns et des autres. D’où la nature des recommandations formulées par les différents intervenants qui ont appelé à des actions urgentes pour la conservation et la valorisation de cette inestimablerichesse.

Souley Moutari

20 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

«Faire passer la culture des pétitions de principes à une pratique et une politique locale avec les villes et collectivités territoriales»

 L’organisation faîtière des collectivités territoriales d’Afrique, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), a célébré le 24 janvier 2022, la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA). A cette occasion, un atelier d’échange en ligne a été organisé autour du thème retenu par l’UNESCO : ‘’La culture, élément d’expression de l’identité Africaine’’.

La Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) a été proclamée en novembre 2019 par l’UNESCO lors de la 40ème session de sa Conférence Générale. La JMCA est célébrée chaque 24 janvier, date qui coïncide avec celle de l’adoption le 24 janvier 2006, de la Charte de la renaissance culturelle africaine par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Cette célébration est le résultat des efforts menés par le Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC) avec l’appui de CGLU Afrique.

Le panel de discussion était composé de Mme Asmaa Rhlalou, Présidente du Conseil de la Commune de la Ville de Rabat ; M. Abdelilah AFIFI, Secrétaire Général du Ministère marocain de la Culture; M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique. Ont également pris part au panel,M. John Ayité Dossavi, Président du Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC) ; M. Alain Bidjeck, Directeur du Movement Of Creative Africa (MOCA), Forum des Cultures d’Afrique et des Diasporas en France ; M. Raoul Rugamba, CEO Africa in Colors, Secteur des Industries Culturelles Créatives et Numériques du Rwanda et dans la Région des Grands Lacs ;M. Monceyf Fadili, Essayiste, auteur de (Rabat, un printemps confiné) ; Sa Majesté Ness Essombe, Secrétaire Général de l’Union des Autorités Traditionnelle d’Afrique et M. Mustapha Moufid, Directeur du Département Culture, Migration, Paix et Sécurité de CGLU Afrique.

Les différentes interventions ont mis en relief quatre niveaux de problématique pour inviter les participants aux débats : d’abord la contribution de l’Afrique à la culture universelle. L’Afrique a une profondeur culturelle très importante mais c’est la plus absente du registre du patrimoine universel. Ensuite la question de la perte de l’identité culturelle africaine, matérialisée par l’ignorance des jeunes de leurs origines et traditions. A ces deux préoccupations, s’ajoute une troisième, celle de la sous exploitation des industries créatives et culturelles qui constituent un angle mort du développement des pays africains. Ces industries créatives et culturelles et leur pendant numérique sont pourtant extrêmement importants au développement économique. Enfin, il y a la problématique non moins importante de la Fondation des relations des pays africains d’abord sur la reconnaissance du patrimoine culturel commun à faire revivre via la coopération Sud –Sud autour de la culture. Le but étant que la culture participe à la prise de conscience de ce que l’Afrique apporte au monde.

Il est temps de faire passer la culture de la sphère des pétitions de principes à une pratique et une politique locale  grâce à l’action des villes et collectivités territoriales. 

«Le Patrimoine culturel constitue un levier fondamental de la vie humaine qui participe non seulement à la promotion de la paix, à l’équilibre, à la continuité et à l’harmonie des sociétés humaines, mais il s’avère surtout une opportunité stratégique pour la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable, comme le signale l’Objectif du Développement Durable n° 8», a déclaré, dans son intervention, Mme Asmaa Rhlalou, Maire de Rabat.

Les échanges avec les participants ont débouché sur des apports et des perspectives riches et des recommandations ont été formulées à l’endroit des collectivités territoriales d’Afrique. Elles portent sur la nécessité d’intégrer la culture comme une composante du développement économique : cela passe par la promotion et la formation des nouveaux métiers à la culture. Il est aussi question d’identifier et de classer les sites culturels d’abord à l’échelle nationale, ensuite à l’échelle africaine, puis à l’échelle universelle. Ces sites ont une vocation matérielle et immatérielle. Il doit avoir sur ce point un effort des politiques publiques mais aussi un effort des collectivités territoriales. Cela doit se faire à partir du local vers le national ; créer à travers CGLU Afrique, une plateforme africaine de la culture ; assurer une production d’œuvres culturelles entre chaque session de célébration de la JMCA afin d’avoir un fonds culturel commun pour dénicher et favoriser des talents en une année ; s’appuyer sur les diasporas africaines ; développer l’art culinaire africain.

Dans son message de conclusion, le secrétaire général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi a réitéré la volonté des villes, collectivités territoriales et leurs associations nationales de porter à bras le corps le chantier du contenu culturel de la vie quotidienne africaine. «Nous voulons que ce chantier soit porté par les collectivités territoriales, parce que la plupart des créateurs vivent premièrement dans les collectivités territoriales et jusqu’à présent les collectivités territoriales n’ont pas été très regardantes vis-à-vis des jeunes créatifs, de la culture. Nous voulons que grâce à l’action des collectivités territoriales, la culture quitte la sphère des pétitions des principes, des injonctions nationales ou internationales pour devenir une pratique et une politique locale. Dans tous les sommets Africités nous avons une journée culture et une journée diaspora. Nous avons aussi une journée digitale. Pour cette 9ème édition du Sommet Africités prévue du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu au Kenya, je nous invite à poursuivre ces échanges dans le cadre de la journée culture. Parce que ce chantier qui s’ouvre ne doit plus s’arrêter jusqu’à ce que les africains se reconnaissent dans leur culture et que le monde reconnaisse l’apport de la culture africaine à la culture de l’universelle», a plaidé M. Jean Pierre Elong Mbassi.

Les propositions issues de cet atelier seront également remontées au Président en exercice de l’Union Africaine, M. Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique Congolaise. Pour rappel, l’Union Africaine a choisi pour 2021 le thème «Arts, culture et patrimoine : levier pour l’édification de l’Afrique que Nous Voulons».
(Source : CGLU Afrique)

Souley Moutari(Onep)

1er février 2022
Source : http://www.lesahel.org/

En milieu haoussa, le mariage est célébré généralement conformément aux us et coutumes qui caractérisent ce peuple.  Cette union sacrée entre l’homme et la femme est un élément indispensable dans nos sociétés  car il permet  à deux familles de consolider, de raffermir les liens de fraternité et de parenté. Chaque peuple et chaque ethnie à sa façon de célébrer le mariage. Les haoussas ont leur propre culture et  traditions qu’ils respectent au cours de ce passage de la vie. Ibrahim Salifou Educateur de formation et enseignant à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Niamey, gardien des traditions et des valeurs sociales nous parle du mariage, de ses implications et aussi et surtout de ses responsabilités. Il aborde aussi avec nous le décor du foyer conjugal.

« Le mariage dans les communautés haoussa a des pratiques et des spécificités qui diffèrent d’un groupe, d’un clan ou d’une couche sociale à une autre suivant les moyens mais qui présente presque des similarités : d’abord la demande peut se faire de plusieurs façons. Le  » kame  » est une pratique traditionnelle ancienne qui consiste à réserver une petite fille d’avance à quelqu’un pour plusieurs raisons : la fille peut être issue d’une famille riche, religieuse, ou d’une grande beauté ou alors pour des raisons socio culturelle, ethniques ou autres » renseigne-t-il avant de dire que se marier, c’est aussi forger sa vie tout en ayant des grandes responsabilités. La demande peut aussi être directe : quand tu vois une fille, si elle accepte ta proposition, vous pouvez envoyer vos représentants avec un cadeau de natures différentes, si les parents l’acceptent cela veut dire que la  fille vous est offerte, ou alors une simple demande sans cadeau entre les parents du prétendant et ceux de la fille et l’affaire peut être conclue.

La dot et le baiko, des facteurs essentiels dans la célébration du mariage

La plupart des mariages se font selon le rite musulman parce que dans ce milieu plus de 90 % des haoussas sont des musulmans.

Selon l’éducateur Ibrahim, avant le jour du mariage il y a parmi les donations de la famille du jeune homme le  » baiko  » qui est une sorte de valise ou un cadeau  précédant la dot et qui marque le profond estime du prétendant et qui est finalement  versée le jour de l’attachement du mariage et  marque aussi la fin du processus du mariage.  Quand l’offre est conclue, les deux familles déterminent le jour qui conviendrait le mieux pour la cérémonie. Toutefois est-il dit qu’en milieu haoussa, après la dot, vient la célébration du mariage proprement dit, les cérémonies religieuses avec en ligne de mire la fatiha. Il  est un acte qui atteste le contrat de mariage  entre les deux amoureux. En ce moment une délégation représentant le jeune marié notamment les parents, les amis très proches de ce dernier et un imam du village côté jeune marié, tous sont là, présents pour être témoins de l’évènement. membres de cette délégation.

Les noix de cola sont très importantes dans nos cultures ancestrales

En venant à la célébration du mariage coté du futur epoux la délégation  apporte de la cola et une somme généralement modeste.  Les noix de cola et la somme répondent également aux exigences  liées aux us et coutumes. Les noix de cola sont partagées entre parents proches (oncles, tantes, frères et sœurs de la jeune mariée) et une partie distribuée à l’assistance. Au cours du rituel de la fatia, il y’a la demande verbale proprement dite entre ces deux familles proches réunies, un parent du jeune marié dit « je demande la main de votre fille pour mon enfant, et après un membre de la famille de la fille répond «  nous vous donnons volontiers la main de notre fille », l’assistance témoin de cette action entérine l’union sacrée entre les deux.

Maintenant entre le jour du mariage et la consommation du mariage  » la nuit de noce « , il y’a tout une gamme de cérémonies. Des rites et certaines formalités  (qu’on ne peut pas tous énumérés ici du fait de leurs diversités) diffèrent selon les groupes, les clans et les familles ou selon les moyens, les couches sociales ou les affinités. Les gobirawa, les katsinawa, les adarawa, les kurfayawa, les konnawa, les zanfarawa, les  kabawa, les gibalawa, etc.

Selon les explications de notre interlocuteur, chaque sous-groupe ethnique possède sa spécificité dans la célébration des activités du mariage traditionnel dans sa sphère géographique. On ajoute qu’après le mariage ce sont des conseils d’usage prodigués à l’endroit de ce nouveau couple car une nouvelle vie vient de commencer. Une phase de la gestion du foyer qui requiert un certain nombre de principes notamment, le respect, la considération et surtout la patience. La fille est conduite chez son mari suivant les principes coutumiers et religieux  de la communauté. Elle rejoint ici le guida’’ maison du mari qui est dirigé par un chef de famille  appelé communément mai guida, hériter de la tribu, il fait fonction du guide et du gardien des traditions  familiales. La femme est venue d’un autre guida, et d’un autre village pour apporter de la valeur ajoutée au guida de son mari. Pour dire qu’un mariage ne fait pas donc uniquement le bonheur du couple.

Une case typiquement traditionnelle pour accueillir la nouvelle mariée

M. Ibrahim a expliqué que la case qui accueille la jeune mariée est bien décorée. Cette décoration est un élément extrêmement important dans les cases des jeunes mariées dans les traditions haussa. En effet, les chambres ou les cases sont d’une beauté splendide, les ornements sont faits  à base des tissus traditionnellement tissés portant des dessins divers.  Les murs sont peints de chaux blanche ou du sable spécialement décoré pour la circonstance. A l’intérieur, les calebasses et autres objets en bois ou en terre cuite sont  parfaitement bien rangés. Tout est bien ordonné et bien propre avec une odeur agréable, le tout offre un spectacle assez diversifié des couleurs de tissus kounta aux visiteurs qui prennent tout leur temps à lorgner les coins et recoins de la chambre afin de satisfaire leur curiosité. L’homme habillé généralement en blanc, le vêtement traditionnel comprend un ‘’ kalmi’’ un pantalon et une tunique karobi, il porte un chechia, un bonnet brodé et des chaussures  appelés ‘’ takalmi’’ en cuir brodés. La femme elle porte un pagne ‘’ godo ‘’ riche en coloris avec des motifs assortis. Sa parure se distingue par de nombreux colliers au cou, des bracelets en perles aux bras et aux chevilles des colis en cuivre. Une coiffe bien élaborée et ornée de bijoux, ses mains et pieds teintés de henné. Dans cette case, il y’a des nattes faites en feuilles de palmiers doum’’ kaba’’ qui sont tressées en bandes cousues avec des décors vifs, bien teintés. Les parois de la case en banco et paille sont recouvertes par des nattes plus souples. On apporte avec la jeune mariée du  ‘’toukounia’’ une marmite à large ouverture  avec une grande variété de décors  et des poteries et des calebasses   pyrogravées. D’autres articles comme des paniers, des éventails, des chapeaux, des vans, des couvertures traditionnelles ou sakala en coton rouge foncé.

Par Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

Publié le 19 mars 2021
Source : https://www.lesahel.org

La lecture joue un rôle important dans le développement de l’homme. En ce sens, le célèbre écrivain, artiste, poète, etc. «Lire, c’est boire et manger. L’esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas», disait le célèbre écrivain français Victor Hugo. Conscient de l’importance de la lecture, un groupe des jeunes ont trouvé l’ingénieuse idée de créer une structure associative des lecteurs dénommée ‘’Cercle des Férus du Livre’’.

Les initiateurs de ce cercle, essentiellement composés de jeunes lecteurs et écrivains, ont une passion commune, un dénominateur commun à savoir la lecture. En réalité, ce cercle regroupe des femmes et des hommes de tous âges et horizons différents ayant compris que la lecture est un facteur important dans le développement d’un pays, car elle concoure à la formation d’une personnalité engagée capable de contribuer au changement dans le monde. Au départ, ils étaient une dizaine, mais en l’espace de deux ans,le cercle s’est agrandi et compte aujourd’hui plus de cent participants actifs.

L’objectif de la création du cercle est de faire la promotion de la lecture en faisant lire un livre au cours de chaque mois. «A un certain moment de nos réflexions, nous nous sommes dit qu’il fallait créer un cadre qui va réunir tous les passionnés de la lecture afin de faire la promotion de la lecture. Il s’agit pour nous d’aller vers les jeunes et de leur proposer des œuvres, car nous estimons que la lecture est un outil par excellence de développement. La lecture est un moyen par excellence pour construire une nation», explique M. Salifou Iro, membre lecteur du cercle et jeune écrivain nigérien.

Depuis la création de ce cercle, les membres ont décortiqué une dizaine de livres d’auteurs divers, nigériens et étrangers. «Nous disposons des plateformes sur lesquelles nous menons des échanges sur un livre. Ensuite nous nous retrouvons en groupe de manière physique à la fin du mois pour échanger autour du livre choisi pour dégager l’essentiel de ce que nous avons compris. Cette rencontre permet d’avoir des échanges enrichissants pour faire sortir la substance et les pépites cachées dans le livre sélectionné. Nous lisons tous les jours», a confié M. Adam Abdou urbaniste en service à l’Hôtel de ville de Niamey et membre lecteur du Cercle des Férus du Livre, lors d’une activité organisée par ledit cercle.

Un cadre ouvert à tous les amateurs de la lecture

A tout point de vue, le Cercle n’est pas fermé pour les lecteurs. Le règlement de ce cercle est clair et reste rigoureux. Il fait obligation à tous les membres de lire régulièrement. Il n’y a pas que des littéraires dans ce cercle. Il suffit simplement d’être lecteur. C’est pourquoi, divers porteurs de projets prennent part aux activités ducercle, notamment des universitaires, des scientifiques, des militaires, des artistes, etc.

En dehors de la lecture régulière et des rencontres mensuelles, les membres du cercle organisent des formations spécialisées, dans divers domaines, à travers deux rubriques, intitulées « Apprend moi’’ et ‘’A la découverte’’ afin de favoriser des partages de connaissance et d’expériences, la formation des membres, etc.

A noter que la dernière activité du Cercle des Férus du Livreremonte au lundi 8 août dernier où des dizaines de lecteurs se sont retrouvés autour de M. Adamou Idé, une figure emblématique de la littérature nigérienne à la bibliothèque de la Maison de jeune Djado Sékou de Niamey. Il s’est agi pour les initiateurs de célébrer la création de leur Cercle, mais aussi et surtoutde faire découvrir l’une des plus anciennes bibliothèques de Niamey, mais très peu connue et moins fréquentée par les jeunes de la capitale.

Au cours de cette rencontre, l’invité des Férus, M. Adamou Idé a animé une conférence sur le thème ‘’La littérature nigérienne d’expression écrite française : Présentation de l’écriture nigérienne, les enjeux, les défiset la perspective’’.

Abdoul Aziz Ibrahim(onep)

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Alain-Gomis-Fespaco-2017.jpgAprès dix jours et autant de nuits de projection de films courts et longs métrages, de séries télévisées, de films documentaires, et films d’écoles africaines de cinéma, et de panorama longs métrages fiction et documentaires, les écrans de la 25ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou se sont refermés, le 4 mars  dernier au Palais des sports de Ouaga 2000, avec une cérémonie de clôture grandiose à la hauteur de l’éclat du 7ème Art africain. A cette occasion, les noms des lauréats de cette 25ème biennale ont été dévoilés au monde entier. C’est ainsi que le trophée phare de l’Etalon d’or de Yénnega a été décroché par le film « Félicité» du Réalisateur Sénégalais Alain Gomis. Après son succès de 2013 avec le film « Tey », Alain Gomis inscrit pour la deuxième fois son nom dans le palmarès du FESPACO.

Le samedi 17 juillet dernier, le tout nouveau restaurant touristique a ouvert ses portes. Situé au centre-ville (en face du Stade Général Seyni Kountché) de Niamey, ‘‘Karasu’’, un mot Kanuri, qui signifie ‘‘l’Oseille’’ en français, ‘‘Yakuwa’’ en Haoussa et ‘‘Djissima’’ en Zarma ambitionne de servir divers mets 100% nigériens, dans un cadre touristique, tout aussi authentiquement nigérien. C’est le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid qui a procédé à son inauguration, en présence notamment, de la promotrice dudit restaurant, Hadjia Halima Mamane, des députés nationaux, des membres du gouvernement ainsi que de plusieurs autres invités.

Ce restaurant, qui emploie en plein temps 23 agents revalorise l’art culinaire national et le tourisme et peut accueillir 307 clients, dans un cadre embelli d’objets d’art et de décoration typiquement nigériens.

Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Hamid, s’est réjoui de prendre part à l’inauguration de ce ‘‘fleuron de l’économie culinaire national’’. «Nous tenons à remercier et à encourager Hadjia Halima Mamane, initiatrice et promotrice de ce joyau important pour la gastronomie, la culture et le tourisme nigériens», a déclaré M. Hamid. Il a ajouté que cette initiative cadre avec les ambitions des plus hautes autorités nigériennes, rappelant que, dans sa Déclaration de la Politique Générale, le premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou réserve une place de choix aux secteurs culturel et touristique de notre pays. «Le restaurant touristique ‘‘Karasu’’ contribuera sans nul doute à la promotion de la gastronomie nigérienne», a estimé le ministre en  charge de la Culture.

Auparavant, la promotrice Hadjia Halima Mamane, avait pris la parole pour présenter son restaurant ainsi que ses objectifs. «La branche de la gastronomie nigérienne est très peu représentée dans la carte des restaurants internationaux. Et donc très peu connue. La présence des responsables du ministère de tutelle de notre activité, témoigne de la volonté de nos autorités de combler cette lacune», a-t-elle estimé. Parlant de son projet, Hadjia Halima a indiqué que cela fait 20 ans qu’elle a nourri l’ambition d’ouvrir un restaurant spécifiquement dédié à la gastronomie nigérienne. «J’ai d’abord crée mon premier restaurant à Bruxelles en 2001 avant de revenir à Niamey pour créer, en 2005, le restaurant ‘‘La Fluviale’’. C’est donc la somme des expériences acquises, pendant des longues années, qui s’est concrétisée aujourd’hui, par le lancement officiel de ‘‘Karasu’’», a expliqué la promotrice.

Elle a ensuite indiqué que le restaurant ‘‘Le Karasu’’ s’adresse à toutes les personnes résidentes ou de passage à Niamey, intéressées par un service de qualité dans un cadre agréable. «Le restaurant ‘‘Karasu’’ est un restaurant qui propose des spécialités culinaires des huit régions nigériennes et d’ailleurs. Notre espace est aménagé de façon à symboliser la diversité culturelle et sociolinguistique du Niger. Par ailleurs, le restaurant propose aussi un service traiteur», a-t-elle précisé. Halima ambitionne, selon elle, d’élargir encore plus ‘’Karasu’’ afin d’atteindre les trois principaux objectifs qu’elle vise à savoir la valorisation et la promotion de l’art culinaire nigérien ; la création de l’emploi pour la jeunesse et la participation au développement économique du pays. Halima Mamane a enfin rendu hommage ‘‘aux mamans’’, qui ont jalousement gardé les secrets de cet art culinaire et de nombreuses recettes locales, pour ensuite les transmettre aux jeunes générations.

Mahamadou Diallo(onep)

19 juillet  2021
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En prélude au Sommet de l’Union Africaine, la société Niger Telecom et l’entreprise FIMA ont conclu hier matin à travers leurs premiers responsables un accord de collaboration sanctionné par la signature d’une convention entre ces deux entreprises. Cette collaboration va consister notamment à ‘’exporter’’ le Niger au-delà de ces frontières à travers la communication mais également par le biais de la culture. Cette signature a lieu dans la salle de réunion de la direction générale de Niger Telecom.

Le Directeur Général de Niger Telecom, M. Abdou Harouna, s’est réjoui de cette collaboration : « notre joie est grande aujourd’hui de voir les deux fleurons du label nigérien s’unir pour ‘’exporter’’ le Niger. Nous avons perdu peut-être trop de temps, il est donc opportun car mieux vaut tard que jamais, d’aller de l’avant main dans la main», avant d’indiquer que Niger Telecom a déjà eu à travailler en partenariat avec plusieurs jeunes talents dans le cadre de la promotion de la culture nigérienne ; « sachez-le, chers frères, avant d’en arriver là, nous avions soutenu d’autres jeunes talents du Niger, des stylistes qui assureront certainement demain votre relève : je nomme Madiba, Hadyline, etc. ; une façon de vous dire que la mode est devenue une culture à Niger Telecom ».

En effet, affirme-t-il, Niger Telecom, tout comme le FIMA avec la culture, est un ambassadeur de la marque de la téléphonie au Niger. Ainsi, ils ambitionnent aussi d’exporter le Niger à l’international à travers la marque Niger Telecom. Selon lui, c’est donc une belle occasion de sceller un partenariat « pour magnifier la beauté et les talents artistiques nigériens », qu’il espère durable et qui permettrait au-delà de cette édition de nouer des liens solides de partenariat.

Il a ensuite encouragé les équipes techniques et commerciales de Niger Telecom qui travaillent inlassablement sur les différents chantiers de l’UA afin d’assurer le succès de cet évènement de grande envergure. En effet, il soutient qu’en faisant cela, ils rendent service à la population et contribuent ainsi au programme de la renaissance Acte 2 du Président de la République qui, grâce à sa vison, fait du Niger un pays incontestablement émergent.

Cérémonies de mariage et décoration des habitats traditionnels en milieu touareg : Des couleurs, du son et de l’animation

Au Niger, chaque groupe ethnique a, selon ses us et coutumes, une façon très particulière de célébrer les cérémonies de mariage et d'aménager les intérieurs des demeures. Chez les Touaregs, un peuple nomade du Nord du Niger, la décoration intérieure de l’habitat d’une jeune mariée est dominée par les accessoires en peaux travaillées et colorées, en bois, en fibres comme les nattes et en tiges. D’après M. Ahaman Ahmed Tarka, président de l’ONG Educaf Niger, une organisation qui œuvre pour la promotion de nos langues locales, tous les aspects liés au mariage et les apparences de la décoration intérieure de l’habitat traditionnel respectent un ensemble de codes.

 «Généralement, les touaregs vivent de façon dispersée dans des campements. La plupart de temps ce sont les même familles mais séparées à cause de la recherche du pâturage. Ainsi, les garçons font la cour à des filles, des cousines ou des filles des voisins parfois plus ou moins lointains. Et les causeries entre amoureux se font au milieu de la nuit tant les distances à parcourir sont grandes», explique M. Ahaman Ahmed Tarka.

Après avoir passé des longs moments à se fréquenter, le garçon se confie à ses parents pour leur notifier qu’il a vu une fille dans telle famille et qu’il veut la prendre pour épouse. Il arrive aussi parfois que les parents proposent eux-mêmes une fille d'un parent et le garçon peut accepter sans pour autant véritablement voir la fille. «Dans tous les deux cas les parents envoient une délégation chez les parents de la fille pour demander la main de la fille en ces termes : ‘’nous sommes venus demander la main de votre fille si vous le permettez’’. La plupart de temps la réponse est la même : ‘’nous ne pouvons pas vous la refuser,  nous sommes tous les mêmes. Que Dieu les bénisse et les unisse pour toujours», explique-t-il. Ainsi, le premier pas étant franchi, vient le moment de la dot. On peut annoncer le jour de la dot le même jour, tout comme on peut aussi donner du temps aux parents de la fille de s’organiser, de se concerter avant de fixer la date pour la dot.

Une fois que les deux familles se sont entendues sur la date, les parents du garçon reviennent encore chez les parents de la fille avec leur dot. Elle est le plus souvent payée en nombre de chameaux et c’est à tous les parents du jeune marié de donner chacun selon ses capacités le nombre de têtes de bétail. Dans toute cette démarche il n’y a pas de festivités seulement des actes. Vient ensuite, l’étape des ‘’Tchissikhsar’’ c'est à dire les valises. Les touareg apportent à la jeune mariée non seulement les habits contenus dans des valises mais aussi de la nourriture, des animaux et bien d’autres choses. Une fois la valise faite, on passe à la célébration du mariage. La date du mariage fixée.  Le cérémonial traditionnel dure cinq (5) jours à une semaine durant laquelle la fille est mise sous henné pendant au moins quatre (4) jours et le 5ème jour est consacré à la cérémonie du port de turban pour le jeune marié. «C'est ce jour-là, précisément que la jeune mariée va être amenée chez son mari parfois accompagnée de sa tante ou des amies.  Souvent, les amies de la jeune mariée peuvent rester jusqu'à trois (3) jours. Durant ce temps le jeune marié ne dort pas chez lui, il continue à vivre chez ses parents ou amis. Ce n’est qu’après le départ des accompagnateurs de la jeune mariée que le marié va rentrer chez lui», explique M. A. Tarka.

‘’Azabore’’ ou célébration du mariage chez les Touaregs

 D’après M. Ahaman Ahmed Tarka, les parents de la fille déclarent la semaine des festivités une fois la dote aménée. Durant toute la semaine les jeunes filles célèbrent le mariage de leur amie, sœur ou cousine. Le mari ou les parents du jeune marié envoient aux parents de la fille un bœuf ou de la viande de bœuf, du thé et le Tendé, l’instrument de musique emblématique en milieu touareg. Pendant toute la semaine, la course des chameaux et les musiques touareg sont au rendez-vous ; c’est ce qu’on appelle ‘’azabore’’ ou célébration du mariage par la viande du bœuf. «L'histoire retient toujours ‘’azabore’’ de telle ou telle fille, c’est une date mémorable», explique ce promoteur culturel.

Durant toute la semaine, a-t-il dit, la viande, le thé et la musique touarègue sont au rendez-vous ; les visites des filles et des garçons rythment la fête. Le dernier jour du henné de la jeune mariée correspond au jour de la cérémonie du port du turban par le jeune marié à qui on va glisser un peu de henné sur sa main. «Après une semaine de cérémonie de mariage pleine de couleurs, une les tantes de la jeune mariée reste pendant au moins trois jours pour préparer la jeune mariée à la gestion du foyer en lui prodiguant des conseils de bonne conduite, d’obéissance à son homme. «A ce propos, la jeune mariée vient avec de la nourriture suffisante pour des mois voire des années et des animaux pour le lait et le fromage. Ceci permet au couple et surtout à la jeune mariée d’être autonome et d’entamer sa vie de femme au foyer avec une indépendance financière», précise M. Ahaman Ahmed Tarka.

La décoration du foyer conjugal

D’après M. Ahaman Ahmed Tarkai, le lit touareg comprend trois (3) parties. La première partie comprend les nattes appelées ‘’Tchissebraines‘’ placées en haut du lit. Elles sont au minimum de trois (3) qui sont superposées en fonction de leur aspect, la plus lisse appelées ‘’tessilistes’’ étant sur les moins lisses. La 2ème partie du lit est composée de bois transversaux horizontaux appelés ‘’Tchibatakhataines’’. Ils sont de deux (2) sortes : une petite tchibatakhataines et une plus grande placées du côté de la tête toujours à l’Ouest près de la porte.

Six (6) bois verticaux et parallèles entre eux relient les 2 tchibatakhataines. Et la partie inférieure formée de quatre (4) pieds deux à deux égaux qui soutiennent solidement le lit. A l'Est du lit, la partie des pieds se trouvent les ‘’Igaydanes’’ qui sont deux en bois rouges implantés au sol et qui se ramifient en deux au niveau de leur partie supérieure pour contenir les objets de valeur bien emballés en formes circulaire. Les ‘’Igaydanes’’ sont des bois très colorés et les couleurs dominantes sont le rouge le bleu et le vert 

Les bagages appartenant au couple sont placés en bandes et chaque bande comprend des objets de même nature superposés. A l’intérieur de l’habitat, des nappes en tiges tissées de fils en cuir portant par endroit des laines colorées servent de plafond. Ces nappes en tiges sont appelées ‘’Aiwarwar’’.

La partie symétrique du lit est appelée ‘’Tedalé’’. Des très jolies nattes qui proviennent généralement de Tahoua (Madaoua) y sont placées sur lesquelles sont également placées des couvertures en laine de grande taille et de différentes couleurs. De part et d’autre de ‘’Tedalé’,’ sont accrochés des sacs en cuir de différentes tailles. Il y' en a dans lesquels ont met du matériel du thé, des médicaments, des habits, des céréales. D’autres servent purement et simplement à la décoration de la chambre. Sans oublier les objets de décoration pour les chameaux de course ou de monture. Tout participe à donner à l’habitat traditionnel touareg, son aspect fabuleux. 

Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

18 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Cinéma : "Un coin du ciel noir", le 9ème long métrage de Djingarey Abdoulaye Maïga, sorti en 2018, se révèle comme une dénonciation du sort pathétique réservé aux albinos dans certaines sociétés, mais aussi de l’injustice…. Cette fiction d’environ 90 mn vient de remporter quatre prix à l’issue de la 4ème édition de Toukountchi festival de cinéma du Niger : prix Paulin Soumanou Vieyra de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC), prix du meilleur scénario, de la meilleure interprétation masculine et de la meilleure musique.

Le sujet du film "Un coin du ciel noir" aurait pu faire l'objet d'un énième documentaire. Ce qui venant de Djingarey Abdoulaye Maïga aurait surpris car son genre de prédilection est la fiction. Djingarey Abdoulaye Maïga a fait ainsi des préjugés qui nourrissent, des desseins et souvent des pratiques les unes plus osées que les autres, sur les albinos le sujet de son neuvième long métrage.

On entre dans le vif du film quand une nuit sous un ciel menaçant, un jeune avocat, Tanko, rencontre fortuitement Katy, une jeune fille albinos désespérée. Élève dans un lycée, et déterminée à réussir malgré les soucis que lui impose la (sa) nature, Katy était sur le point de voir sa scolarité interrompue faute de moyens pour ses parents. Heureusement, la rencontre avec Tanko sera salutaire pour elle et sa famille.

Un film émouvant qui défend les valeurs humaines

Tombé amoureux de Katy, Tanko, engagé dans la défense des personnes vulnérables, va devoir se battre contre les préjugés que sa famille et ses amis ont vis-à-vis de sa fiancée. Si son papa accepte sans résistance son choix, ce n'est pas le cas de sa maman, angoissée à l’idée d’être grand-mère d’enfants albinos.  

The Gravedigger’s Wife (La femme du fossoyeur) de Khadar Ayderus AHMED, drame, 82 mn, Finlande/Allemagne/France/Somalie), est sorti le 12 novembre 2021 en Finlande, pays d’adoption du réalisateur. Ce film a raflé l’Etalon d’or de Yennenga, le Prix Paulin Vieyra de la FACC (Fédération Africaine de la Critique Cinématographique), le prix de la meilleure musique, lors du FESPACO qui s’est déroulé du 16 au 23 octobre 2021, dans la capitale burkinabé. Disons-le tout de go, ce long-métrage dans lequel le réalisateur dépeint des personnages imbus d’humanité, d’amour et de compassion, vaut d’être vu.

 Au lieu d’une issue semblable à celle habituelle des films à l’eau de rose, où la joie, les retrouvailles viennent après les épreuves, c’est plutôt sur un “cliffhanger” que débouche La femme du fossoyeur, avec une incertitude sur le sort de Guled (Omar Abdi) et de sa mission. Il s’est acharné à trouver les moyens pour les soins dont son épouse Nasra (Yasmin Warsame) menacée par une grave maladie rénale, a besoin. Comme s’il veut faire croire à une suite de l’histoire, le réalisateur laisse ainsi le spectateur en proie à un sentiment confus qui tranche avec les douces sensations provoquées par le rythme, l’harmonie et les mélodies de la composition musicale d’André Matthias, accompagnant crescendo la fin de ce long-métrage.

La trame de La femme du fossoyeur est nouée autour de la vie du petit peuple du faubourg de Djibouti où vivent le couple amoureux Guled-Nasra et leur fils, Mahad, dont l’équilibre est bouleversé par la maladie et la pauvreté. Une fiction qui rappelle, à bien des égards, Félicité d’Alain Gomis, Étalon d’or de Yennenga 2017, dans lequel une mère célibataire est dans une quête désespérée, à travers Kinshasa, pour trouver les moyens de soigner son fils victime d’un accident. Mais c’est un tout autre décor que l’on retrouve dans La femme du fossoyeur, ce premier long-métrage de Khadar Ahmed. Grâce d’abord à un méticuleux travail scénaristique, le réalisateur sert une œuvre de bonne facture esthétique qui fait vivre, avec réalisme, une émouvante histoire. Sa caméra scrute souvent des paysages comme dans un documentaire sur l’austérité de l’environnement dans la corne de l’Afrique, le cadre géographique de l’histoire racontée.

Le faubourg de Djibouti est présenté également. C’est là où vivent les protagonistes du film que l’on suit au plus près dans leur quotidien, jusque dans leur intimité. Ce qui dénote de l’intention du réalisateur de montrer le dénuement extrême du couple Guled-Nasra, mais aussi leur volonté aux contours d’un sacrifice assumé, de vivre leur amour envers et contre tout préjugé socio-culturel. Quitte à abandonner leurs familles respectives en Somalie, à être bannis, et pour Guled, à devenir fossoyeur pour subvenir aux besoins des siens. Les deux conjoints s’en accommodent, déterminés à construire leur vie, nourrissant de projets pour eux, tenant à éduquer Mahad, leur seul enfant. Mais, tout bascule lorsque le diagnostic médical conclut que pour être sauvée de sa grave maladie de rein, Nasra a besoin en urgence d’une intervention chirurgicale dont le coût financier n’est pas à la portée du couple.

 

Humains, dans la joie et dans la douleur

Ce film montre la dure réalité à laquelle les petites gens sont confrontées et leurs efforts pour conquérir un peu de joie, malgré leur dénuement. Voilà le tableau que dresse Khadar Ahmed dans ce long-métrage. Nasra souffre sous le regard impuissant de Guled. Elle vit – comme bon nombre de populations d’Afrique – l’amère expérience du problème d’accès aux soins de qualité, nécessitant des moyens conséquents. Le réalisateur le montre au spectateur qui voit et entend Nasra gémir de douleur. Ce mannequin longiligne livre un impeccable jeu d’acteur très crédible. Abordant aussi la question du chômage, le réalisateur semble dénuder la précarité : même les fossoyeurs “se tournent les pouces”, comme on le voit dans cette scène teintée d’humour noir lorsque parmi ces derniers, désœuvrés et guettant devant l’hôpital l’arrivée d’une quelconque ambulance, Hassan personnage comique, se lamente : “personne ne meurt ici, je vais me tirer“.

Mais à travers une sorte de dualisme, on perçoit aussi la résilience, la résistance des personnages : Guled, Nasra et leur fils dont le courage est magnifié, face aux multiples adversités, ont su se dresser. Malgré la maladie qui la ronge, Nasra, quant à elle, a la volonté d’espérer et la force d’encourager son époux : “Il faut que nous soyons plus forts“, lui susurre-t-elle. Guled lutte intérieurement, chassant les idées négatives qui défilent dans sa tête. En désespoir de cause, il se lance dans un périlleux voyage en quête d’aide pour sauver sa femme.

Par leur attitude, les personnages de ce drame montrent que le bonheur se construit progressivement, et que chaque minute de la vie compte. Ils font ainsi penser à cette parole d’Omar Khayyâm : “Sois heureux un instant ; cet instant c’est ta vie !“. Dans un moment de répit, grâce à un plan amusant et génial de Nasra, le couple s’invite à une fête et en profite bien pour s’éloigner momentanément de ses peines existentielles.

Le réalisateur joue sur des instants de détente mondaine tout au long du film, agrémentant ainsi la narration.Il rompt de temps en temps avec le principal sujet du film. Il amène à suivre Nasra et une de ses amies, évoquant avec humour leurs relations conflictuelles avec leurs belles mères. Il s’attarde sur les espiègleries des enfants dont les simulations de combats font penser à la théorie du jeu et de la construction sociale de la réalité…

Mais on finit toujours par revenir à la réalité des choses : l’humanité, la solidarité, l’amour qu’incarnent les personnages de ce film dans lequel foisonnent tant de leçons de vie. Les fossoyeurs dont la mélopée humanise davantage le travail qui est tout de même nécessaire à la société ; la solidarité qu’ils manifestent à travers une maigre collecte pour aider Guled, en fournit la preuve. Il y a le geste plein d’humanité d’une femme : la Docteure Yahya (Fardouza Moussa Egueh). L’amour à toute épreuve, c’est ce qu’illustre The Gravedigger’sWife (La femme du fossoyeur) dont le titre original est Guled&Nasra. À ce propos, évoquons pertinemment ces vers de Victor Hugo dans “Les Contemplations” : “L’amour seul reste. O noble femme, Si tu veux dans ce vil séjour, Garder ta foi, garder ton âme, Garder ton Dieu, garde l’amour !“

La femme du fossoyeur a aussi la particularité d’avoir pour auteur et principaux acteurs des personnes de la diaspora. En effet, depuis l’âge de 16 ans, le réalisateur Khadar Ahmed a quitté, avec sa famille, la Somalie pour se réfugier à Helsinki, en Finlande. Ahmed Abdi, qui interprète Guled, est Finlandais d’origine somalienne. Yasmin Warsame (mannequin de profession) qui interprète Nasra, est Somalienne, vivant avec sa famille au Canada depuis l’âge de 15 ans. Comme personnages de La Femme du Fossoyeur, ils sont aussi en posture d’exil et/ou résistance dans ce faubourg de Djibouti.

Présenté comme un autodidacte dont la consécration au FESPACO avec ce premier long métrage habite toujours les esprits, Khadar Ahmed n’a cependant pas brulé les étapes. Il y a, en revanche, une sorte de gradation dans sa carrière. Car en 2008, il a écrit le scénario du court-métrage Citizens dont il a été l’assistant-réalisateur. Ensuite en 2014, il a réalisé son premier court-métrage Me eivietetäjoulua, acclamé par la critique, avant de sortir coup sur coup : Yövaras (The Night Thief) en 2017 et The Killing of Cahceravga en 2018. Avec La femme du fossoyeur, le cinéaste de double nationalité somalienne et djiboutienne, a réussi à dépeindre des Africains tendres, avec beaucoup de compassion, pleins d’amour et à envoyer, depuis la Finlande, un vivifiant signal au septième art africain.

 

  Souley MOUTARI(onep)

08 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

mabellemere macoepouseSorti en 2018 le film fiction « Ma belle-mère Ma Coépouse », un long métrage de 75 minutes du réalisateur Moussa Hamadou Djingarey a fait l’objet d’une cérémonie de première projection le 2 février dernier au Palais des Congrès de Niamey. De nombreux cinéphiles ont fait le déplacement pour apprécier ce film tourné à Agadez, ville du nord Niger avec des acteurs locaux. Le film est en sélection officielle panorama au Festival Panafricain de Cinéma de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) 2019.

Avec « Ma belle-mère Ma Coépouse » le réalisateur Moussa Hamadou Djingarey semble opérer un changement de registre dans ses films de fiction, comparativement à « Hassia, amour ou châtiment » ou « Le pagne » dans lesquels le réalisateur est sur des sujets qui évoquent surtout la souffrance avec des réalités comme le mariage précoce et forcé, le viol et leurs conséquences. Comparée à ces deux films, la fiction «Ma belle-mère Ma Coépouse », est moins bouleversante. Le film tourné en langues Haoussa et Français est plutôt amusant. Sa trame porte sur la vie d’un jeune couple. Raicha une jeune femme touarègue de 25 ans, mariée à Hamada, un instituteur. Mais la vie paisible de ce couple sera mise à rude épreuve par Agaïsha, la mère de Hamada qui, obnubilée par ses préjugés va contraindre son fils à mettre fin à son mariage avec Raicha.

Le réalisateur présente la fiction comme un film à caractère pédagagique. Mais, ce qui est évident, l’aspect comique de ce film du genre comédie a été apprécié par le public qui a fait massivement le déplacement du Palais des congrès de Niamey pour l’avant-première de « Ma belle-mère Ma Coépouse ». Certes il y a de quoi émouvoir dans la séquence où, pour obéir à sa mère, Hamada se sépare de Raicha sa femme. Mais l’on se consolera en comprenant que cela fait partie d’un plan très « théâtrale », auquel recourt le jeune couple en simulant un divorce avec la complicité de Aghali, le mari de la mère de Hamada. Le plan comporte un arrangement qui fait de Raicha la seconde épouse de Aghali : ce sera à la surprise "renversante" pour elle, que la mère de Hamada constatera que sa coépouse n’est rien d’autre que l’ex-femme de son enfant.