Interview

Mlle Moumouni Ibrah Hadiza, ingénieur pétrolière et spécialiste du réservoir pétrolier, présidente de l’association NIWO Mlle Moumouni Ibrah Hadiza, ingénieur pétrolière et spécialiste du réservoir pétrolier, présidente de l’association NIWO La présence des femmes dans le domaine de l’industrie pétrochimique et de l’ingénierie du pétrole est restreinte au Niger. Le domaine restait un terrain conquis par les hommes, alors que les femmes peuvent se lancer pour son développement. C’est pourquoi, la seule femme spécialiste du réservoir pétrolier au Niger, sans emploi, a pensé à créer l’association NIWO (Niger’s Women in Oil and Gas) pour inciter les jeunes filles nigériennes à embrasser le domaine. Dans l’entretien qui suit, notre jeune ingénieure pétrolière de l’association parle du domaine du pétrole et de la situation des diplômés des filières scientifiques.

Le domaine de la pétrochimie emploie peu de femmes au Niger alors que vous avez choisi d’embrasser cette carrière jusqu’à vous spécialiser en réservoir pétrolier. Quelles sont les raisons qui vous ont motivé et à créer votre association (Niger’s Women in Oil and Gas, NIWO) ?

Nous avons créé notre association des femmes du domaine pétrolier (Niger’sWomen in Oil an Gas (NIWO) en janvier 2017 ; elle a pour objectif de sensibiliser les femmes, les accompagner et les motiver pour qu’elles s’imprègnent davantage des domaines scientifiques en général et pétrolier en particulier. Au fait, depuis mon jeune âge, je suis intéressée par les technologies. Dieu a fait les choses que je me suis retrouvée dans les séries scientifiques au lycée. Je suis intéressée également par les questions de la promotion de la femme et de la scolarisation des jeunes filles. C’est d’ailleurs l’un des objectifs principaux ayant conduit la mise en place de NIWO.

Les actions de notre structure s’inscrivent dans le cadre de la promotion de la femme, notamment l’apport des intellectuelles à prendre conscience de leur rôle et de leurs responsabilités afin d’être un moteur du développement économique et social du Niger. Il est préférable à toutes les femmes de toutes les bonnes volontés de rejoindre l’association et soutenir ses projets.  

Mme Amina Moussa, Directrice de l’ANAJJ : «Les bénéficiaires de l’assistance judiciaire sont les personnes vulnérables et les indigents»Dans le but de faciliter l’accès aux services de la justice à l’ensemble des citoyens et particulièrement aux plus vulnérables, les autorités du Niger, ont mis en place, le 14 Décembre 2011, une Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire en abrégé (ANAJJ). Pouvez-vous nous présenter cette agence que vous dirigez ?

Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de parler de l’Agence Nationale d’Assistance Juridique et Judiciaire (ANAJJ) que j’ai l’honneur de diriger.

Au Niger, toutes les études menées dans le cadre de la politique sectorielle du Ministère de la Justice ont permis de mettre en exergue le fait que l’accès à la justice était non équitable et non universel. Les principales causes relevées sont l’inadaptation du cadre juridique, l’éloignement des juridictions, le langage trop technique utilisé par les acteurs judiciaires, le coût des procédures, l’analphabétisme des populations, la concentration des avocats dans la capitale, la non mise en place des fonds prévus pour l’aide judiciaire. Pourtant l’accès au droit, à l’aide juridictionnelle ou tout simplement à la justice, a toujours été une préoccupation pour les autorités. C’est ainsi que dans le cadre de la réforme de son système judiciaire, en vue de renforcer la démocratie et l’Etat de droit, le Niger, sous l’impulsion des autorités de la 7ème République, a adopté la loi n°2011-42 du 14 décembre 2011 fixant les règles applicables à l’assistance juridique et judiciaire. C’est dans cette dynamique, et sur la base d’une étude menée sur l’accès à la justice, que fut créée, par la même loi, un établissement public à caractère administratif dénommé Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire (ANAJJ).

Cette administration de mission est chargée de gérer le dispositif d’assistance juridique et judiciaire au profit de certaines catégories de personnes, notamment les plus vulnérables. L’ANAJJ, comme tout établissement public à caractère administratif dispose de deux organes légaux essentiels : le conseil d’administration avec des attributions classiques et un organe exécutif à deux branches à savoir la direction générale dont le siège est à Niamey et les bureaux locaux d’assistance juridique et judiciaire à Agadez, Arlit, Diffa, Dosso, Konni, Maradi, Niamey, Tahoua, Tillabéry et Zinder.

En prenant les rênes de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC-Niger) en juillet 2016, Mme Amina Niandou s’est mise aussitôt à la tâche en s’attaquant à l’essentiel : Encourager ses sœurs nigériennes à occuper les médias à travers un travail de qualité et de professionnalisme, toute chose qui obéit à l’éthique et à la déontologie du métier. Aujourd’hui, on peut dire aisément affirmer et surtout constater, qu’elle n’a pas prêché dans le désert parce qu’elle a ouvert la voie à d’autres femmes nigériennes dans le monde médiatique. En effet, grâce à son courage et à sa détermination, l’APAC-Niger est devenue l’une des associations les plus actives dans le mouvement associatif au Niger. Par son dynamisme, l’APAC-Niger compte aujourd’hui plusieurs partenaires techniques et financiers qui n’hésitent pas à l’accompagner dans l’organisation des sessions de formations au profit des journalistes notamment les femmes journalistes. Le secteur médiatique a été toujours le domaine de prédilection de Mme Amina Niandou avec comme objectif la protection des journalistes femmes, la lutte contre les stéréotypes qui rendent vulnérables les femmes évoluant dans ce métier et enfin l’amélioration de l’image de la femme dans les medias.

Dans le paysage médiatique nigérien, notamment dans le domaine associatif, vous avez eu un parcours singulier, parlez-nous en un peu ?

Ce parcours dépendait non seulement de moi-même d’une part, et de l’environnement dans lequel j’ai évolué d’autre part. J’ai une licence en maintenance, et mes premiers pas professionnels, je les ai commencés en région précisément à la station régionale ORTN de Tahoua. A l’époque, il n’y avait pas de poste de maintenancier à l’ORTN de Tahoua et par la force des choses, je suis devenue technicienne de son. J’ai contracté le virus du journalisme en première année, à l’IFTIC où il y avait un tronc commun, ce qui m’a permis de comprendre un peu les notions élémentaires de ce métier. En 2006, à la Voix du Sahel, j’ai eu un peu à connaitre cette association APAC-Niger qui venait d’être créé par mes ainées. Je participais à toutes les rencontres organisées par celles-ci. Et bien avant, il faut le dire, j’avais des prérequis sur les associations avec une Fondation du feu Adamou Moumouni Djermakoye. J’étais la Secrétaire Exécutive de cette fondation. Et de rencontres en rencontres autour des thématiques relatives à la formation des femmes des medias, à partir de 2009, j’ai été élue Secrétaire Générale de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC-Niger). A côté de ce parcours officiel, il y’a le parcours officieux qui retrace les relations que j’entretenais avec les ainées de la profession. Ces relations m’ont aidé à forger ma vie associative. En plus de cela, il faut le dire le soutien de la famille ne m’a jamais fait défaut, précisément celui de mon papa qui ne cessait de me dire ‘’Je te vois un jour ministre’’ fonces et tout ira bien. Dieu merci, j’ai eu des opportunités qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Mais, cela ne s’est pas réalisé sans difficultés !!!

En effet,  j’ai connu des difficultés presque à tous les niveaux de la vie, mais au lieu d’être découragée, j’ai progressé. Mes premières difficultés, je les ai rencontrées quand j’étais au lycée technique de Maradi, je devais faire le BAC E et pour des raisons de famille j’ai dû abandonner et venir faire l’IFTIC. Depuis lors, je me suis vraiment formée sur le tas, j’ai reçu des masters en communication développement.

J’ai fait 17 ans avec mon défunt époux qui m’a beaucoup soutenu tant financièrement que moralement. Il a toujours cru en moi et voulait que je sois là ou je suis présentement. Aujourd’hui, il n’est pas là pour voir tout ce parcours. Mais dans la vie quand on croit en toi et que toi-même tu crois en toi-même, tu surmontes certaines difficultés. Nous sommes sept filles dans la famille et je suis la cadette de la famille. Elles travaillent toutes et elles sont toutes brillantes, et moi je voulais les dépasser avec l’appui de mon papa qui ne cessait de dire que ‘’ma cadette va toutes vous dépasser’’. Il y’avait une concurrence au niveau de la famille, mais une concurrence positive. Ce sont ces coups de pouce qui ont fait de ma vie, ce qu’elle est aujourd’hui.

En tant que femme leader, quel regard portez-vous sur la journée nationale de la femme célébrée chaque 13 mai ?

La journée nationale de la femme était une très belle journée. C’était une très belle fête obtenue de hautes luttes, car c’est un mouvement social des femmes politiques, des femmes syndicalistes, des femmes ménagères, toutes les femmes se sont senties concernées pour participer à cette marche mémorable. Et depuis lors, elles ont eu gain de cause à travers l’institutionnalisation de la journée nationale du 13 mai. Cette journée est célébrée chaque année à travers des actions solidarité avec les couches vulnérables. C’est ainsi que dans les villages où les inégalités sont criardes, certaines femmes se déplaçaient pour aller remettre des dons à leurs sœurs. Il faut amoindrir les écarts pour qu’elles puissent jouir de cette journée. Et, au niveau d’APAC nous faisons en sorte que les femmes journalistes produisent des articles pour promouvoir les actions des femmes dans tous les secteurs de la vie socio-économique du Niger. On découvre des femmes, on arrive à les aider avec l’aide des partenaires. De plus en plus le 13 mai est devenue une affaire de fête, je ne retrouve plus cet engagement pour l’amélioration de la situation de la Femme. Le côté folklorique a primé. On ne doit pas laisser le côté folklorique prendre le dessus sur les vraies préoccupations des femmes. Nous devons plutôt maintenir le flambeau comme l’ont si bien fait nos ainées à travers des journées d’actions de solidarité. J’encourage celles qui le font à continuer de partager des bons moments avec les nécessiteuses, et de doter des moyens conséquents pour faire face à certaines épreuves de la vie. La nouvelle génération a besoin de voir comment on arrive à surmonter les problèmes liés à la vie au foyer ; que les femmes qui évoluent en politique ont réussi dans leur vie de foyer. La vie au foyer doit être un modèle. La femme qui réussit à la fois sa vie de couple et sa vie professionnelle à un savoir-faire et un savoir-être qu’elle doit mettre au service des autres.

Dites-nous comment vous avez démarré cet engagement en faveur de la femme dans les medias ? Et aujourd’hui pensez-vous que les objectifs sont atteints ?

APAC-Niger s’est engagée à promouvoir la femme, à améliorer les conditions de travail des femmes dans les médias, à faire en sorte que les femmes puissent s’affirmer au sein des rédactions, que les femmes puissent prendre la parole pour s’imposer politiquement. Nous formons certes des femmes journalistes, mais nous essayons de faire en sorte que les journalistes tendent le micro aux autres femmes, que les femmes soient présentes dans les productions. Et pour ce faire, nous organisons régulièrement des séances de sensibilisation, des formations, de remise de prix aux meilleurs journalistes. Nous sommes là pour accompagner les femmes dans leur métier. Quant aux medias, ils doivent jouer leur rôle dans le cadre de l’amélioration de l’image de la femme. Nous avions aussi formé des femmes dans le cadre du leadership féminin, de la gouvernance, du journalisme sensible au  genre. Nous avions fait du monitoring, le taux heureusement s’est amélioré en passant de 3%  à 17%. Je me suis moi-même renforcée dans le cadre de ces formations. J’ai bénéficié de plusieurs formations qui ont fait de moi ce que je suis, experte en genre et medias, experte en communication développement et en extrémisme violent. Depuis 2019, je suis là en train d’appliquer ces connaissances.

 Nous avons mis en contact des ainés et des jeunes pour faire le mentorship. On ne s’est pas arrêté là, il faut aller plus loin en faisant en sorte que ces femmes s’affirment sous forme d’appel à candidature ou nos avions formé une première promotion de 12 femmes journalistes de moins de 30 ans sur l’utilisation multimédias et une 2ème promotion avec 9 journalistes. Et cela a porté ses fruits, parce qu’elles font les reportages et font le montage elles-mêmes avec le Smartphone. Ce qui leur permet de gagner du temps et d’être indépendantes dans le cadre de leur service. Elles sont nombreuses les femmes journalistes qui arrivent à produire, à monter leurs propres éléments. Et c’est intéressant car cela peut permettre à ces journalistes de vendre leurs produits. Car disons-le, notre défi fondamental en tant que femmes journalistes c’est de concilier les deux vies : ‘’femmes journalistes (vie professionnelle) et femmes au foyer (vie familiale). Le métier de journalisme a ses exigences tout comme le foyer, et pour qu’une femme vive pleinement de ses deux tâches, il faut s’organiser et faire en sorte qu’un n’empiète pas sur l’autre. On n’a pas besoin de faire de grandes enquêtes pour être un bon journaliste, il faut juste bien le faire, faire des enquêtes qui peuvent changer la vie des femmes et la vie des autres éléments de la communauté. Nous avions outillé ces femmes en leur octroyant des moyens de travail notamment des ordinateurs, des smartphones. Je suis fière aujourd’hui de voir ces femmes à l’œuvre au cours des différents évènements qui se déroulent ici à Niamey, faire elles-mêmes la vidéo, les prises d’images. Les journalistes ne sont pas les meilleurs Hommes au monde, mais ils ont une lourde responsabilité celle d’informer, de faire des reportages pour influencer les opinions. Ils peuvent susciter des tensions comme ils peuvent résoudre des problèmes. Leurs choix affectent la vie des gens.

Quels conseils avez-vous à prodiguer aux filles qui veulent s’affirmer, qui veulent réussir dans la vie ?

La persévérance doit être de mise. Il ne faut jamais fléchir face aux dures réalités de la vie, avoir l’estime de soi-même. Il faut qu’elles sachent qu’elle est femme et qu’elles ont un rôle à jouer au sein de la société, cela au-delà du rôle biologique. Elles doivent déceler leurs talents, les développer, les cultiver et vivre de ces talents. Il faut également faire des alliances, avoir des piliers, sur lesquels on peut s’appuyer pour progresser notamment avoir le soutien de la famille, des ainés, etc. Chaque personne que tu rencontres peut te servir dans le futur. Il faut avoir des alliances stratégiques très fortes. Nos jeunes sœurs doivent savoir que quand on est femme au foyer, on doit associer le conjoint si elles veulent aller de l’avant surtout les femmes journalistes. Nous sommes des femmes sous tutorat, il y ‘a toujours un homme qui est là qui vois contrôle, un papa, un oncle, un frère et ou un mari. Donc leur accord est primordial. Je conseillerai aux femmes journalistes, de prendre tous les reportages, de ne pas choisir les sujets. ‘’Quand on ose on peut’’. Et aussi et surtout il faut évoluer en union, avoir des gens qui vous épaulent. On ne peut pas évoluer individuellement. Il faut mettre les talents en commun pour progresser. J’ai eu personnellement  tellement d’obstacles dans la vie mais malgré tout, j’évolue. Mes détracteurs m’ont permis d’être là où je suis. Les ennemis constituent pour moi une force pour aller de l’avant. En me critiquant, ils me poussent à aller de l’avant. Et je remercie Dieu pour cela.

Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

18 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L’écrivaine nigérienne, Mme Aminata Bâ, a présenté le 20 juillet dernier au public son deuxième ouvrage intitulé «L’histoire de la Micro-Finance au Niger ». Ce livre s’articule autour de 4 chapitres et un chapelet de suggestions pour un meilleur développement de la micro finance au Niger. A travers cet ouvrage, Aminata Bâ, économiste de formation ayant cumulé plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la micro-finance, l’économie, etc. retrace minutieusement l’histoire de la Micro-Finance au Niger. "Le livre retrace l’histoire, de la naissance de la micro Finance à nos jours. Il retrace une trentaine d’années d’expérience professionnelle dans le domaine de la micro finance", a-t-elle expliqué.

Mme Ba Aminata, vous avez publié un livre sur la micro-finance, quelles sont les motivations qui vous ont poussée à l’écrire ?
Comme son titre l’indique, le livre traite de l’histoire de la Microfinance au Niger. Je l’ai écrit pour partager ma longue expérience avec tous les intervenants actuels ou futurs dans le secteur ; comme l’a dit Feu Amadou Hampâté BA, « en Afrique, tout vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». C’est vraiment cet adage qui m’a inspirée.

De par son titre, l’on se rend compte que cet ouvrage retrace l’histoire de la Micro-Finance dans notre pays. Dites-nous comment la micro-finance est née et a évolué au Niger ?
La microfinance est née au Niger à la faveur des projets de développement qui voulaient soutenir les communautés rurales dans leurs efforts à aspirer à sortir de la Pauvreté. Certaines banques et institutions financières n’étant plus en activités ou dont les procédures n’étaient pas adaptées aux personnes à faibles revenus et pour la plupart analphabètes, les projets se sont substitués à elles.

Mais il faut souligner qu’une forme traditionnelle de microfinance existe depuis la nuit des temps, la tontine ou « adaché ». Elle est très répandue dans nos communautés rurales comme urbaines. Mais s’opérant dans l’informel, elle n’est pas comptabilisée dans les pratiques de microfinance.

Comment le système de la Micro-Finance nigérienne se présente actuellement?
Le secteur de la microfinance ne se porte pas bien ; en témoigne la faillite des Systèmes Financiers Décentralisés. Les autorités monétaires déploient beaucoup d’efforts pour les sauver malgré leur état de dégradation afin de préserver les intérêts des épargnants.

Lors de la présentation de ce livre au grand public, vous avez démontré que la micro finance est un outil de lutte contre la pauvreté. Alors le contenu de ce livre donne-t-il des pistes pour promouvoir la micro finance au Niger ?
Dans mon livre j’ai cité l’exemple du système ‘’Mata Masu Dubara’’ au Niger et celui de la Grameen Bank du Bengladesh qui ont démontré leur contribution dans la lutte contre la pauvreté en s’intéressant même aux couches les plus vulnérables. Ces exemples peuvent inspirer nos politiques nationales.
De retour du Bengladesh, j’ai même produit un document de projet dans ce sens ; avec un groupe d’amis, j’ai créé une ONG dénommée REGELFA (Réseau Genre et Leadership Féminin en Afrique) dont la demande d’agrément d’exercice déposée depuis le 21 novembre 2021 est encore en instance au Ministère de l’Intérieur.
Dans le livre, j’ai aussi formulé des suggestions à l’ensemble des acteurs du secteur : Pouvoirs Publics, Partenaires Techniques et Financiers, Systèmes Financiers Décentralisés ; structures d’appui, banques, bénéficiaires des services financiers etc. Les efforts conjugués des uns et des autres permettront un développement significatif du secteur.

Au Niger, le taux d’épargne est très faible et l’essentiel des acteurs œuvrant dans les AGR évoluent dans l’informel. Cette situation est-elle favorable pour la Microfinance au Niger ?
L’évolution dans l’informel rend difficile la mobilisation de l’épargne, or l’épargne est le premier fonds de commerce des Systèmes Financiers Décentralisés. C’est grâce à l’épargne mobilisée qu’ils financent les projets de leurs groupes cibles ; les dépôts étant faibles, ils empruntent auprès des banques. La marge bénéficiaire obtenue est parfois insuffisante pour couvrir leur fonctionnement. Et lorsque les prêts sont mal remboursés, les profits diminuent ce qui fragilise à terme l’institution.

Les responsables des Systèmes Financiers Décentralisés devraient être proactifs et faire preuve d’ingéniosité pour concevoir des produits d’épargne attractifs pour leurs membres.

Dans beaucoup de cas, l’on voit les initiatives liées à la micro finance s’étouffer juste après les départs ou la fin des projets. Qu’est ce qui explique cet état de fait ?
Cela s’explique par la faible appropriation des acteurs locaux des règles de fonctionnement de l’institution. Cela veut dire que le transfert de compétences n’a pas été suffisant. D’autre part, cette faillite peut s’expliquer également par la qualité intrinsèque des hommes qui l’animent ; au-delà des compétences techniques, il faut une bonne dose d’intégrité, de rigueur et un engagement fort pour développer toute entreprise.

Dans ce livre vous avez évoqué la question de la finance inclusive. De quoi s’agit-il exactement. Et comment l’on est arrivé à ce stade ?
La finance inclusive est celle qui prend en compte toutes les couches sociales de notre société : riches/pauvres, ruraux/ citadins etc. La micro finance inclusive est aussi celle qui intègre dans ses offres de services, l’assurance, le transfert d’argent etc.…Donc au-delà de l’épargne et du crédit d’autres services sont offerts.

Avez-vous un message à l’endroit de tous les acteurs de la Micro-Finance au Niger ?
Mon message est que nous devons redoubler de beaucoup d’efforts pour réduire l’écart qu’il y’a entre notre pays et ceux de la sous-région (UEMOA) ; pour cela, nous devons faire preuve d’engagement, de réactivité et surtout d’intégrité.

La Stratégie Nationale de Finance Inclusive adoptée par les Pouvoirs Publics et appuyés par les Partenaires Techniques et Financiers, pourrait permettre de développer le secteur si tous les acteurs impliqués jouent véritablement leur partition.
Toutefois, il faut également que nous changions progressivement de paradigme en comptant sur nos propres ressources.

Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

Source : http://www.lesahel.org/

Bety Aichatou Habibou OumaniMme la présidente, dans le cadre de l'organisation de la fête tournante du 18 décembre, la Région de Tahoua a été choisie pour abriter la fête de Tahoua Sakola. Vous avez été désignée à la tête de l'organisation dénommée Matan Tahoua Sakola. Quel est le but de cette organisation et pourquoi cette cérémonie de plantation d'arbres aujourd'hui au sein de la grande mosquée de Tahoua ?
Je vous remercie de cette opportunité que vous nous donnez pour parler de Tahoua Sakola et de l'implication pleine et entière de la femme de l'Ader dans l'organisation de cette fête. Comme vous le savez, Sakola c'est la beauté, c'est l'élégance et dans l'Ader, c'est la femme qui symbolise le mieux, ces qualités là.
C'est ainsi que le président du Comité d'organisation de Tahoua Sakola, le ministre Issoufou Katambé nous a fait l'honneur de nous désigner à la tête de cette organisation féminine créée pour la circonstance afin d'impulser une dynamique nouvelle et de donner un cachet particulier à la fête.
Dans le cadre de cette fête justement de Tahoua Sokola, plusieurs activités sont prévues. Nous avions tenu plusieurs réunions en prélude ; nous voulons donner un sens propre à Sokola , nous voulons que Tahoua soit propre. Que la femme de l'Ader reflète son image, rendre Tahoua encore plus belle.
Nous avons opté d'encourager les femmes à faire de la salubrité et nous avons prévu un lot de matériel que nous allons distribuer dans les différents quartiers de Tahoua. Nous allons les appuyer en matériel en les soutenant de tout ce qu'il faut pour qu'elles travaillent. Nous allons les sensibiliser pour qu'il y ait un élan de civisme et de patriotisme pour que les femmes soient conscientes qu'on doit participer à la construction de ce pays.

Mme l’Inspectrice, qu’est–ce que l’Inspection de travail et quelles sont les missions qui lui sont assignées ?

L’Inspection du Travail est un service extérieur du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale. Elle a une compétence locale ou régionale. Elle veille au respect de l’application des textes relatifs au travail, à l’emploi, à la santé et sécurité au travail et à la sécurité sociale. Les services de l’Inspection du travail sont assurés par des Inspecteurs du travail et des contrôleurs du travail. Les missions de l’inspection du travail  sont contenues dans le code du travail. Pour L’essentiel,  il s’agit de : veiller à l’application des dispositions édictées en matière de travail, de sécurité sociale, de sécurité et santé au travail ; inspecter les entreprises qui sont assujetties à son contrôle ; éclairer de ses conseils et de ses recommandations les partenaires sociaux que sont les employeurs, les travailleurs et les syndicats ; régler à l’amiable les conflits collectifs et individuels du travail ; porter à la connaissance de l’autorité compétente les déficiences ou abus qui ne seraient pas spécifiquement couverts par les dispositions légales ou réglementaires existantes.

Qui des employés ou des employeurs sollicitent le plus votre service ? Quelles en sont les raisons ?

En matière de différend de travail par exemple, ce sont  les employés qui sollicitent le plus notre service. Les raisons sont liées à la nature du droit du travail qui, faut-il le rappeler, est  un droit protecteur.Les travailleurs sollicitent le  service de l’inspection, parce qu’ils sont les plus exposés aux conséquences fâcheuses nées de la rupture de leurs  contrats de travail. Ils viennent à l’Inspection du Travail pour réclamer leurs droits après leur licenciement. Le plus souvent, avec la multiplicité des emplois informels, les travailleurs sont licenciés, cela les amène à saisir l’Inspection du travail pour faire des réclamations diverses.Mais, le service de l’Inspection du Travail est  également sollicité par les employeurs car dans beaucoup de procédures, le code du travail oblige les employeurs à saisir l’inspection du travail. Exemple : licenciement  économique, chômage technique, autorisation de pratiquer des heures supplémentaires, le contrôle de conformité du règlement intérieur, etc.

Mme l’Inspectrice, dites-nous les principaux litiges qui amènent ces deux parties devant l’inspection du travail et comment arrivez-vous à gérer ces conflits ?

Les principaux litiges naissent suite à la rupture du contrat de travail. Nous arrivons à régler ces litiges à travers la conciliation qui consiste à rapprocher les parties pour soit sauver l’emploi, soit réclamer  des droits de licenciement aux travailleurs. Très souvent, si nous parvenons à  régler, nous dressons un procès-verbal de conciliation qui met fin au conflit. Il s’agit d’un travail qui  nous rapproche des magistrats, car la conciliation consiste à dire le droit aux parties dans le sens de régler les litiges de travail. Mais certains conflits naissent lorsque l’employeur touche aux avantages acquis des  travailleurs. Dans ce cas, les travailleurs recourent à la grève. Dans ce type de conflit appelé conflit collectif, le Code du Travail place l’Inspecteur du travail au premier plan de la procédure.

En cas de non satisfaction, quelle est l’alternative que l’inspection du travail propose aux deux parties et particulièrement à l’employé pour qu’il soit mis dans ses droits ?

En cas de non satisfaction, nous faisons recours à l’application de l’article 319 du code du travail, en donnant à la partie  non satisfaite le droit de continuer  devant le Tribunal du Travail qui à son tour tentera de régler le conflit soit en conciliation soit en jugement. A cet effet, nous dressons un procès-verbal de non conciliation qui est transmis au Président du Tribunal de Travail du ressort. La procédure peut continuer du tribunal du travail jusqu’à la Cour de Cassation. Il y a lieu de retenir que l’inspection du travail n’est qu’un début de la procédure de réclamation, toute partie qui n’est  pas satisfaite peut continuer devant les juges.

En dehors de la protection des travailleurs,  y’a-t-il d’autres formes d’interventions de l’inspection du travail ?

A cette question, je commencerai  par lever une équivoque. En réalité, l’inspection du travail ne protège pas seulement les travailleurs, l’inspection du travail protège aussi bien les travailleurs que les employeurs. Dans l’application de la législation du travail, l’Inspecteur du travail est tenu à la neutralité. Seulement, du fait de la nature de notre mission, on a tendance à ne voir que la protection des travailleurs. Mais, en réalité, en matière des textes régissant les rapports entre le travailleur et l’employeur, le respect de ces textes dont nous sommes chargés de l’application vise aussi bien l’employeur que le travailleur.Aussi, l’inspection du travail a plusieurs autres formes d’interventions : l’inspection du travail joue ainsi un rôle économique à travers la préservation d’un climat social serein et productif car, elle est une institution de dialogue social entre les partenaires sociaux au niveau des entreprises ; elle joue un rôle en matière de la préservation de la santé et du bien-être au travail surtout à travers la prévention des risques professionnels, (accidents du travail et maladie professionnelle) ;Conseils et orientations en matière des règles juridiques  du travail, de l’emploi et de protection sociale ;Contribution aux respects des normes en matière de santé et sécurité au travail notamment les dispositions contenues dans le Code du Travail ;Contrôle de conformité des règlements intérieurs des entreprises ;Mise en place des délégués du personnel et du Comité de Sécurité et Santé au Travail (CSST) dans les entreprises remplissant les conditions exigées par les textes en vigueur ; Délivrance des certificats de soumission d’appel d’offre aux marchés publics suite à laquelle l’Inspection du travail s’assure du respect de la législation  et de la réglementation en vigueur (contrôle des registres réglementaires, des contrats de travail et de l’immatriculation des travailleurs à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale). Dans le cadre de leurs missions, munis des pièces justificatives de leurs fonctions, les inspecteurs du travail ont des  pouvoirs que leur reconnaît l’article 274 du Code du travail. Il s’agit de : pénétrer librement et sans avertissement préalable à toute heure du jour et de la nuit dans les établissements assujettis au contrôle de l’inspection où ils peuvent avoir un motif raisonnable de supposer que sont occupées des personnes jouissant de la protection légale, et de les inspecter ; à moins qu’ils n’estiment qu’un tel avis risque de porter préjudice à l’efficacité du contrôle, ils doivent prévenir, au début de leur inspection, le chef d’entreprise ou le chef d’établissement ou son suppléant qui peut alors les accompagner au cours de leur visite ; requérir, si besoin est, les avis et les consultations de médecins et techniciens notamment en ce qui concerne les prescriptions d’hygiène et de sécurité ; ces médecins et techniciens sont tenus au secret professionnel dans les mêmes conditions et sont sous les mêmes sanctions que les inspecteurs du travail ; se faire accompagner, dans leurs visites, d’interprètes officiels assermentés et des délégués du personnel de l’entreprise visitée, ainsi que des médecins et techniciens visés au paragraphe 2 ci-dessus ; procéder à tous les examens, contrôles ou enquêtes jugés nécessaires pour s’assurer que les dispositions applicables sont effectivement observées et notamment : interroger, avec ou sans témoin, l’employeur ou le personnel de l’entreprise, contrôler leur identité, demander des renseignements à toute autre personne dont le témoignage peut sembler nécessaire ; requérir la production de tout registre ou document dont la tenue est prescrite par la présente loi et par les textes pris pour son application ; prélever et emporter aux fins d’analyse, en présence du chef d’entreprise ou du chef d’établissement ou de son suppléant et contre reçu, des échantillons des substances et matières utilisées ou manipulées ; exiger l’affichage, dans l’entreprise, de tous les avis et informations dont l’apposition est prévu par les dispositions légales et réglementaires.

Réalisée par Aïchatou Hamma Wakasso

09 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Elback Zeinabou Tari BakoMadame la ministre, les femmes nigériennes célèbrent aujourd’hui la 26ème édition de leur Journée Nationale. Depuis son institutionnalisation, quel est l’impact de cette journée sur la situation de la femme rurale au Niger ?
Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer dans le cadre de la Journée Nationale de la Femme Nigérienne, dont nous célébrons aujourd’hui la 26ème édition. Cette journée, faut-il le rappeler, est le fruit de la marche historique du 13 mai 1991 organisée par les femmes, en vue de revendiquer une meilleure représentation de la composante femme au sein de la Commission Préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine, portant ainsi leur nombre de 1 à 5.

Cette journée a été instituée par décret en date du 25 novembre 1992.

Mon département ministériel a fait et continue de faire des actions d’appui à l’allègement des tâches domestiques (moulins, décortiqueuses, charrettes asines, matériel aratoire) ; le renforcement des capacités des groupements féminins à travers des formations ; l’accès au crédit et des sensibilisations sur les droits humains en général et ceux des femmes et des filles en particulier.

Madame la Ministre, notre pays célèbre, le 03 Août 2021, le 62ème anniversaire de la Proclamation de l’indépendance du Niger, désormais consacrée à la Fête Nationale de l’Arbre (FNA). Quelle sera la particularité de cette édition 2021 dont le lancement officiel des activités commémoratives se déroulera à Zinder?

Je voudrais tout d’abord commencer par rendre grâce au Tout puissant, le Clément, le Miséricordieux pour nous avoir permis de commémorer le 62ième anniversaire de la proclamation de l’Indépendance de notre pays, à Zinder, capitale du Damagaram, anniversaire consacré depuis 46 ans à la célébration de la Fête Nationale de l’Arbre.

Cette édition consacre la consolidation des acquis engrangés par notre pays en matière de reboisement communautaire avec, certes, des innovations. En effet, comme vous l’aurez relevé le caractère tournant de la Fête Nationale de l’Arbre, décidé par le Gouvernement en 2016, en accompagnement aux réalisations faites dans le cadre des Fêtes du 18 Décembre. 

Cette édition, dont le thème central est «Valorisons le Moringa pour améliorer l’économie locale » se particularise, entre autres, par le lien fait avec un des programmes phares du programme de la renaissance acte III à savoir le « programme Moringa ». Il s’agit là d’un point d’honneur fait pour cette espèce à intérêts multiples, tant au plan environnemental qu’au plan alimentaire et nutritionnel. Ainsi, l’une des nouveautés ici, est l’accent mis sur la promotion d’une espèce dans le choix du thème central.

Il faut aussi noter qu’il s’agit de la première Edition du mandat présidentiel en cours, d’où un autre cachet particulier.

  «Le thème de cette édition traduit l’engagement du gouvernement à créer les conditions optimales de développement d’une chaine de valeur autour du moringa, cet arbuste aux multiples vertus au grand bénéfice des communautés locales» Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa, Ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable

Pouvez-vous nous édifier par rapport à l’importance et la pertinence de ce thème ?

Comme vous le savez, depuis des siècles, les ressources forestières ont joué et continuent de jouer un rôle important dans l’économie de nombreux pays à travers le monde. Elles sont sources des matières premières, qui fournissent des biens et services essentiels à la satisfaction des besoins des populations notamment en milieu rural.

Le Moringa, aussi appelé « arbre de vie » ou « arbre du paradis », contribue, à travers ses feuilles, à l’amélioration des conditions de vie socio/économique des producteurs, soit directement par leur consommation ou indirectement par les revenus générés par leur commercialisation. Presque toutes les parties du Moringa ont un intérêt nutritionnel, économique, thérapeutique, médicinal ou cosmétique.

Les statistiques de production, font ressortir, pour l’année 2020 à titre d’exemple, une production de Moringa de plus 58 000 tonnes pour une valeur monétaire minimale de plus de Onze Milliards de FCFA. La culture du Moringa constitue donc une opportunité pour la lutte contre l’insécurité alimentaire et la génération des revenus.

Le thème « Valorisons le moringa pour améliorer l’économie locale » traduit l’engagement du gouvernement à créer les conditions optimales de développement d’une chaine de valeur autour de cet arbuste aux multiples vertus au grand bénéfice des communautés locales.

La valorisation des produits du Moringa constitue une grande opportunité pour contribuer à l’atteinte des objectifs de l’initiative 3N et de la Stratégie et du plan d’actions de promotion des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) élaborée et validée en 2016. Cette stratégie des PFNL sera bientôt soumise à l’appréciation du Gouvernement en vue de son adoption.

Sachant que le Moringa oleifera fait partie des produits forestiers non ligneux, où se situe alors son rôle dans la stratégie de lutte contre la désertification ?

La lutte contre la désertification, pour être efficace doit porter les trois piliers du développement durable, à savoir la dimension sociale, économique et environnementale. En d’autres termes, nous devrions nous convaincre que pour remporter des victoires face au phénomène de la désertification, il faut adopter des comportements favorables à la préservation de l’environnement et promouvoir des programmes qui ont un intérêt social, économique et écologique certain.

Le reboisement à base de Moringa allie toutes les dimensions dont je faisais allusion en ce qu’il peut être utilisé dans les plantations en bloc, comme brise-vent et haies-vives. Il va sans dire que de cette manière on contribue à la lutte contre la dégradation des terres qui constitue une préoccupation dans notre pays.

De manière indirecte, les revenus générés par le développement de la chaîne de valeur du Moringa permettront d’augmenter significativement le pouvoir d’achat des populations et en conséquence réduire considérablement la pression sur les ressources ligneuses protectrices du sol.

Il ressort de la Déclaration de Politique Générale, un engagement fort du gouvernement à mener une diplomatie environnementale visant à atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les conditions de vie des populations.

Sachant que ces effets du changement climatique qui se traduisent, entre autres, par la menace permanente des inondations, quelles sont les solutions urgentes envisagées dans le domaine de l’environnement ?

Mon département ministériel, avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers, a déjà engagé le processus de révision de notre Contribution Déterminée au niveau National (CDN) pour adresser adéquatement les mesures et stratégies de lutte contre les effets de changements climatiques. A ce titre plusieurs études thématiques ont été validées pour servir d’informations précises dans le cadre de l’élaboration de ce document de référence que nous allons présenter à la Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC) qui se tiendra à Glasgow à la fin de cette année.

La thématique inondation est abordée dans la révision de la CDN à travers la capitalisation des études sur la vulnérabilité.

Dans le domaine spécifique de l’environnement, les solutions urgentes préconisées se traduisent par l’intégration de la dimension changement climatique dans la planification stratégique et opérationnelle et le traitement des bassins versants ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de programmes structurants de désensablement des plans et cours d’eau.

A titre d’exemple, mes services participent activement à l’élaboration du document de la phase de poursuite du Projet de Gestion des Risques de Catastrophes et de Développement Urbain (PGRCDU) et l’élaboration de la Plateforme Intégrée pour la Sécurité de l’Eau au Niger (PISEN). De même, mon département ministériel est entrain de coordonner activement un processus de Planification Stratégique de la Gestion des Ressources Naturelles dans la partie nigérienne du bassin du Fleuve Niger, avec le soutien de la coopération du Royaume du Pays Bas. Ce processus qui vise à terme une gestion intégrée et inclusive permettra la mise en œuvre d’actions durables et mieux  concertées, toute choses qui nous aideront à mieux gérer les questions et préoccupation que vous évoquez. 

Madame la Ministre, la Régénération Naturelle Assistée (RNA) figure au cœur des stratégies de lutte contre la désertification au Niger. Dans ce domaine justement, il était prévu un objectif annuel de 70 000 ha pour les années antérieures. Quel est aujourd’hui le bilan des réalisations enregistrées en matière de RNA ?

La pratique de la régénération naturelle assistée est effectivement au cœur des activités retenues dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative 3N », en réponse à la dégradation des terres agrosylvopastorales.

Il me plait de rappeler que conscient de l’importance socio-économique et écologique de cette pratique et pour améliorer le niveau d’atteinte de la cible assignée, le thème de l’édition 2017 de la FNA a porté sur « l’Arbre dans les champs, facteurs d’accroissement des productions agrosylvopastorales ».

Pour booster cette pratique prometteuse, le Gouvernement a adopté le décret n°2020-602 /PRN/ME/SU/DD du 30 juillet 2020, règlementant la pratique de la Régénération Naturelle Assistée au Niger. Il s’agit, d’assurer la sécurité juridique nécessaire aux pratiquants de la RNA dans la saine jouissance du fruit de leurs efforts, d’offrir des incitations visant à favoriser une large adoption de la pratique de la RNA et d’assurer un accès apaisé et organisé aux ressources ligneuses des parcs agroforestiers à tous les acteurs.

Au plan des réalisations physiques au cours des dix dernières années, c’est-à-dire de 2011 à 2020, il a été réalisé 457 156 ha en matière de RNA. 

En déhors de la fête de l’arbre, quels sont les efforts déployés par votre département ministériel en matière de plantation d’arbres et de préservation de l’écosystème ?

Je rappelle que la commémoration de la fête de l’arbre nous permet de mener des campagnes d’information/sensibilisation sur les défis environnementaux émergeants et de communication en direction du public pour l’intensification des actions des plantations et d’entretien d’arbres.

C’est aussi un cadre de plaidoyer et de mobilisation des ressources, de motivation et d’encouragement des producteurs grâce à l’attribution des prix aux producteurs qui se distinguent par leurs bonnes actions en faveur de l’environnement. L’organisation de la nuit écologique chaque fois à cette occasion est une sorte d’école où les jeunes et autres couches sociales de la population sont éduquées à travers des chants, sketch, des jeux de quitte-ou-double, etc. sur des thèmes relatifs à la protection de l’environnement.

Au plan des réalisations physiques, le bilan des dix dernières années fait ressortir une production de 48 801 354 plants forestiers dont plus de 90 % sont des espèces locales, la plantation en bloc de 100 875 ha, la fixation de 26 954 ha de dune, le traitement de 172 445 ha de terres dégradées, la lutte contre les plantes envahissantes terrestres sur 48 724 ha et le faucardage de 2 603 ha de mares et plans d’eau. Je voudrais aussi dire que pour ce qui concerne spécifiquement les sites officiels de plantation d’arbres à l’occasion des éditions précédentes de la Fête Nationale de l’Arbre, des résultats très satisfaisants sont enregistrés. A titre d’exemple, sur les quatre dernières éditions, tous les sites sont à un taux de réussite de Plus de 90%.

Quel serait, Madame la Ministre, l’appel que vous voudriez lancer à l’endroit des populations nigériennes en vue d’obtenir un engagement en faveur des actions de restauration et de préservation de notre environnement ?

Les sujets de préoccupation, à l’échelle planétaire, régionale et nationale sont liés à l’environnement en particulier dans les domaines de changements climatiques et de la lutte contre la désertification. Dans un pays sahélien en proie aux effets néfastes des phénomènes de la désertification et de changements climatiques je dirai qu’agir pour restaurer et préserver l’environnement n’est pas une sinécure ; mais une lutte pour la survie.

J’invite donc tous les nigériens et nigériennes à une participation citoyenne en faveur de la préservation de l’environnement car de son « état de santé » dépend la productivité de nos systèmes de production et la viabilité de nos écosystèmes. J’invite ainsi chaque citoyen et chaque citoyenne à être une partie de la solution dans la lutte contre la désertification au lieu d’être une partie du problème.

Que Dieu nous gratifie d’un hivernage fécond et nous protège contre les effets de cette pandémie à Coronavirus. Je vous remercie. 

Réalisée par Assane Soumana(onep)

04 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Habibatou Moussa HassaneMme la présidente, vous êtes la seule femme qui dirige une fédération sportive au Niger. Pouvez-vous nous faire la rétrospective de votre élection à la tête de cette fédération ?
Je vous remercie très sincèrement pour cette opportunité que vous m'offrez pour m'exprimer à travers les colonnes de votre journal Sahel
Dimanche que je lis d'ailleurs régulièrement.
C'est vrai qu'une femme à la tête d'une fédération sportive au Niger n'est pas chose fréquente ; pour preuve, je suis la seule actuellement bien que j'ai succédé à ma sœur Oumou Traoré.
Les élections se sont déroulées comme prévu conformément à notre programme quadriennal que nous avons présenté aux électeurs. Les résultats du vote m'ont créditée à plus de 80% des voix face à notre challenger confirmant ainsi la pertinence de notre programme d'action.

Mme la présidente présentez-nous la Fédération Nigérienne de Handball, son mode de fonctionnement et comment y adhère-t-on ?
La Fédération Nigérienne de Handball (FENIHAND) est une association créée le 15 octobre 1981. Elle est affiliée au Comité Olympique et Sportif Nigérien (COSNI), à la Confédération Africaine de Handball (CAHB) et à la Fédération Internationale de Handball (IHF). La Fédération Nigérienne de Handball (FENIHAND) est structurée comme suit : au niveau des régions par des ligues régionales ; au niveau des départements par des comités départementaux et au niveau des arrondissements (communes) par des districts communaux et des clubs.
Elle a pour mission, entre autres, de promouvoir, d'organiser, de développer et de contrôler la pratique du handball; de créer, de faire développer les liens de solidarité et de fraternité entre tous ses démembrements sur l'ensemble du territoire national, l'animation des structures chargées de son encadrement (clubs, districts, ligues) ; d'entretenir des relations amicales avec les autres fédérations sœurs et de passer les conventions avec les associations internationales dont les activités sont en rapport avec ses objectifs (COSNI, CAHB, IHF) ; de prendre toutes les dispositions nécessaires et recommandations afin de prévenir des infractions aux statuts et règlements de la FENIHAND, aux lois et règles du jeu de l'IHF et enfin, d'interdire toute discrimination raciale, ethnique, religieuse et celle liée au genre
Notre intervention s'inscrit dans la mise en œuvre des activités prioritaires du plan d'action 2017-2020 que nous avons élaboré dans la droite ligne du programme du ministère de la Jeunesse des Sports.
Ainsi, la nouvelle équipe dirigeante se propose à travers cet ambitieux programme de donner une nouvelle vision au handball nigérien, tant sur le plan national, sous régional, régional, continental qu'international.
Les membres de la FENIHAND sont classés en trois groupes, notamment les membres d'honneur, les membres bienfaiteurs (sponsors) et les membres actifs. La qualité de membre d'honneur est décernée à toute personne ayant rendu d'éminents services à la FENIHAND.Toute personne physique ou morale acceptant de sponsoriser la FENIHAND peut accéder à la qualité de membre bienfaiteur. Pour adhérer à la FENIHAND en tant que membre actif, la personne doit s'acquitter de son droit d'entrée et de la cotisation annuelle.

Quelles sont les formes d'appui dont vous disposez pour mener à bien vos activités ?
Il faut rappeler que la FENIHAND ne dispose pas de moyens pour faire la politique de sa discipline. L'Etat par l'intermédiaire du ministère de la jeunesse et des sports alloue des subventions qui ne sont pas du tout régulières. Actuellement, le ministère nous doit près de 40 millions dont nous attendons toujours le remboursement depuis 2015 pour une compétition internationale que nous avons préfinancée.
En termes d'appui, vous le savez autant que moi, le sport n'est pas financé à sa juste valeur au Niger. La principale forme d'appui que nous recevons est le soutien ponctuel de certaines bonnes volontés que je remercie au passage et les cotisations des membres actifs.
Les équipes nationales et les clubs manquent toujours de soutiens financiers et/ou matériels, de sponsors officiels ou de partenaires. Ils souffrent aussi d'un manque crucial de participation aux compétions sous régionales, régionales, continentales et internationales.
Cette situation ne favorise guère le développement qualitatif et quantitatif de la pratique de cette discipline.

Expliquez-nous également comment se déroule votre mandat en tant que femme à la tête d'une fédération au Niger : y a-t-il des contraintes, voire des obstacles ? Que direz-vous à d'autres femmes qui veulent se lancer dans une aventure similaire ?
Mon mandat à la tête de la FENIHAND se déroule normalement mais non sans contraintes particulières liées à un manque de financement et non un manque de gestion des membres.
C'est vrai que, avant mon élection, je me posais mille et une questions sur la façon dont la collaboration allait se passer entre la femme que je suis et les hommes qui vont m'accompagner durant mon mandat. Donc, c'est en cela que je m'inquiétais. Mais, après, j'ai trouvé la réponse à mes interrogations car déjà en tant que vice-présidente de la précédente équipe de la FENIHAND et étant mère de famille, cheffe d'entreprise employant une vingtaine de personnes dont la majorité est masculine, je me suis dit que je peux valablement diriger la Fédération.
Néanmoins, je suis convaincue qu'il y a toujours des hommes qui ne sont pas encore prêts de voir une femme en compétition avec eux et je pense qu'il est grand temps que cette mentalité change dans notre pays.
Pour mon cas, je dirai que les femmes et les hommes qui m'ont élue le 3 décembre 2016 ont tout simplement compris qu'une femme peut bel et bien diriger dans ce pays et les exemples sont légion.

Mercredi dernier se sont tenues les compétitions nationales de handball : un mot à ce sujet ?
Nous avons procédé le 23 août dernier à l'ouverture de la 13ème édition du championnat national de handball qui a regroupé les 7 régions sur 8 du Niger, ce qui constitue à nos yeux un succès, vu le nombre de clubs participants. Le tournoi est placé cette année sous un signe de fairplay et de détection de jeunes talents qui nous permettra de constituer nos équipes nationales en vue des compétions sous régionales, régionales, continentales.

Réalisée par Samira Sabou(onep)

1er septembre 2017
Source : http://lesahel.org

Mme Idé Sadou Nafissa,  Coordinatrice de l’Ong Femmes Actions et Développement : «Plus les femmes s’intéresseront à la gestion des affaires publiques, plus elles s’investiront et plus elles auront des chances de gagner aux futures échéances électorales»

La mobilisation et la forte  participation des femmes aux élections municipales, législatives et présidentielles au Niger a surpris plus d’un observateur. Pour cause, dans notre pays, pendant longtemps, les femmes se sont contentées de chanter, de  danser, de  haranguer  des troupes  et d’aller voter massivement pour faire élire tel ou tel candidat.  Contre toute attente cette fois ci, beaucoup  ont décidé de se battre pour elles même sur  le terrain politique. Un terrain qu’elles connaissent rude, mais l’Ong  Femmes, Actions et Développement (FAD) a décidé de les accompagner. Sa coordinatrice, Mme  Idé Sadou Nafissa explique pourquoi son organisation s’est intéressée à la formation politique des femmes et  estime que les résultats des élections ont répondu d’une certaine manière à leurs attentes. 

Mme la Coordinatrice, votre Ong a joué un rôle important dans la formation  politique des femmes avant le premier tour des  élections présidentielle et législatives au Niger. Qu’est ce qui a amené votre organisation à s’intéresser à la formation politique des femmes ?

Permettez-moi  d’abord de vous remercier et de vous féliciter pour la qualité du travail de votre journal. Pour répondre à votre question, l’ONG FAD a pour mission d’éduquer, soutenir et renforcer les capacités des femmes nigériennes afin d’en faire des véritables actrices de développement durable. Pour cela, elle intervient à travers 6 volets dont celui de la gouvernance. 

C’est au titre de ce volet que nous nous sommes intéressées à l’accompagnement des femmes politiques pour pallier leur quasi absence dans la sphère décisionnelle. En effet à l’occasion des élections présidentielles et législatives de 2016 nous avons constaté que les femmes étaient plus mobilisées pour voter que pour porter leurs propres candidatures. Afin de changer cette donne, nous avons initié nos premières activités dans ce domaine, qui ont consisté en la sensibilisation des femmes afin qu’elles s’intéressent aux affaires politiques et intègrent les partis politiques et occuper des postes stratégiques en leur sein. Ensuite, nous avons entamer le renforcement de leurs capacités afin qu’elles comprennent les enjeux politiques mais aussi se préparent pour les élections de 2020 au Niger. C’est ainsi que depuis 2016 nous avons formé plus de 2000 femmes politiquement engagées avec des réelles ambitions, sur diverses thématiques telles que la bonne gouvernance, le processus électoral, le leadership politique, la communication, la mobilisation de ressources etc.

On connait aujourd’hui les résultats de ces élections. Est-ce qu’ils ont répondu à vos attentes et à celles des femmes, d’une manière générale ?

Notre première attente était celle de la candidature massive et volontaire des femmes, ce qui permettrait de démontrer une réelle prise de conscience de leur part, car autrefois elles préféraient se contenter de soutenir les candidatures masculines. Cette année, ça a été différent, plusieurs partis ont dépassé le taux recommandé par la loi sur le quota et cela se justifie par l’engouement des femmes à porter leurs candidatures donc oui ces élections ont répondu d’une certaine manière à nos attentes.

Compte tenu des enjeux du processus électoral de cette année, nous étions conscientes que les élections ne seraient pas très faciles, nous ne sommes donc pas très surprises des résultats, qui nous servent d’ailleurs de source de motivation pour continuer le travail que nous faisons avec les femmes. Nous sommes convaincues d’être sur la bonne lancée : plus les femmes s’intéresseront à la gestion des affaires publiques plus elles s’investiront et plus elles auront des chances de gagner aux futures échéances électorales.

Au Niger, les femmes sont au premier rang dans la mobilisation au sein des formations politiques. Mais dans la désignation  pour les postes afin de  gérer le pays, elles sont au dernier rang ? Comment expliquez- vous cela ?

Cela s’explique principalement par la persistance des stéréotypes sociaux. Jusque-là dans la conception générale nigérienne, les femmes sont considérées comme des êtres ne pouvant pas gérer efficacement de postes publics et cet avis est partagé par certaines femmes également. Pour cela, beaucoup de leaders politiques ne sont pas confortables à l’idée de nommer des femmes à des postes clés mais également beaucoup de femmes déclinent lorsqu’on leur propose ces postes parce qu’elles manquent de confiance en elles. C’est là ou intervient notre travail, au-delà de la formation des femmes afin d’accroitre leur confiance personnelle et leurs capacités, nous essayons d’influencer sur les leaders politiques à travers le plaidoyer afin qu’ils accordent plus de chance aux femmes et tiennent compte de leur mérite pour les promouvoir à des postes de responsabilité. 

Quelles sont, selon vous, les contraintes réelles des femmes en politique et précisément au sein des partis politiques au Niger ?

Les contraintes réelles des femmes en politique peuvent se résumer selon les points suivants : le manque de ressources financières (pour faire la politique dans ce pays, il faut avoir suffisamment de moyens pour satisfaire les demandes des militants), le manque de solidarité féminine ( les femmes représentent plus de la moitié de l’électorat mais elles préfèrent soutenir les candidatures masculines parce que d’une part celles-ci ont les moyens pour les soudoyer pendant la période des élections et de l’autre elles ont plus confiance aux capacités de gestion des hommes que celles des femmes) et le manque de soutien de la famille et des proches (beaucoup de conjoints ou de proches sont hostiles à l’idée de voir leurs femmes devenir des acteurs publics).

Au sein des partis politiques, elles souffrent davantage du comportement misogyne des hommes qui jusque-là méprisent les aptitudes physiques et intellectuelles de la femme à bien gérer et préfèrent lui confier des rôles secondaires telle que la mobilisation ou l’organisation.

Avez-vous comme l’impression qu’à l’issue des résultats des dernières élections, les femmes sont découragées de la politique au Niger ?

Pour ce qui est des femmes que nous accompagnons, nous les trouvons davantage motivées car ces elections ont surtout été pleines d’enseignements. Elles nous ont rassurées de leur engagement à mieux préparer leurs prochaines candidatures et à se porter à nouveau candidates.

 

Pourquoi cet intérêt pour la politique, alors que les femmes qui comptent beaucoup  parmi les pauvres au Niger, ont également beaucoup d’autres soucis  dans les  domaines de la santé, de la scolarisation… ?

Plus haut j’indiquais que notre organisation fait la promotion des femmes dans tous les secteurs de développement à travers 6 volets. Au-delà de la gouvernance, nous intervenons également dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’autonomisation. Nous menons d’ailleurs davantage d’actions dans le domaine de l’éducation que celui de la gouvernance car nous sommes convaincus qu’aucun développement durable ne sera possible tant que les femmes et filles ne seront pas éduquées.

Cependant nous sommes également convaincus que pour atteindre un développement véritable des femmes il faudrait qu’il y’ait des lois et politiques en leur faveur et nous y parviendrons plus rapidement si les femmes sont au sein des instances dirigeantes de l’Etat auxquelles on accède généralement par la politique.

Quelles sont vos perspectives dans le cadre de l’accompagnement des femmes dans les compétions électorales ?

Nous comptons accompagner les femmes nouvellement élues dans leurs rôles afin de les amener à exercer une gestion efficace et à proposer des politiques en faveur des femmes. Nous comptons également accompagner celles non élues et les nouvelles recrues politiques afin de renforcer la présence féminine dans la sphère politique.  Nous allons aussi continuer les sensibilisations pour le changement de comportement et de mentalité afin que la société dans sa globalité croit, facilite et accompagne les femmes et les filles à jouir de leur droit.

Réalisée Par   Fatouma Idé(onep)

05 février 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Mme Maïga Fatima Halirou, Maire de Birni N'Gaouré : «La gestion communale n'est pas uniquement du ressort du Conseil municipal mais une affaire de tous les administrés» Madame la maire, présentez-nous la Commune urbaine de Birni Ngaouré.
La Commune urbaine de Birni Ngaouré, a été créée par la loi N° 2002-14 du 11 JUIN 2012. Elle est limitée à l'ouest par les Communes rurales de Fakara et N'Gonga ; au sud par celles de Kankandi et de Fardji; au nord par N'Gonga et à l'est par la commune de Golé. Le chef-lieu de la Commune qui est Birni Ngaouré est situé à 33 kilomètres de Dosso et à 105 km de Niamey, la capitale – ce qui fait d'elle un carrefour de brassage et d'échanges de cultures. La Commune couvre une superficie de 516 Km2 ; elle compte 62 villages et quartiers administratifs. Sa population est majoritairement composée de Peulhs, Zarmas, Haoussas et des Touaregs ; elle est estimée à 53 323 habitants selon le RGP/H 2012. Les activités des populations de la Commune sont l'agriculture, l'élevage et le petit commerce.

Votre Commune étant un important carrefour économique, peut-on estimer que Birni N'Gaouré est une Commune riche ? Ou plutôt, a-t-elle les moyens de sa politique ?
La Commune n'est pas riche parce qu'elle n'a pas les moyens de sa politique. A titre d'exemple, le PDC qui est quinquennal a un taux d'exécution qui tourne autour de 15 à 20 %.

La Commune dispose d'importantes potentialités : que fait le Conseil municipal pour les exploiter ou les faire exploiter au profit de la population ?
La Commune a des potentialités. Les potentialités sont l'agriculture, le natron, le commerce, l'artisanat, la richesse des nappes phréatiques, la pêche dans les mares permanentes et l'élevage.
Les stratégies mises en place par le conseil municipal sont que, en premier lieu, les sessions sont régulièrement tenues. La sensibilisation sur l'incivisme fiscal et la motivation de la population à retourner vers la terre, et aussi la sensibilisation sur la quiétude sociale, la tenue des restitutions publiques des actions communales, la tenue des cadres de concertation qui regroupent tous les acteurs de développement, l'exécution des décisions issues des différentes sessions après délibération prise en conseil communal. A titre indicatif, pour le budget 2017, le taux de recouvrement de la Taxe Municipale est de 87 % et les investissements sont de l'ordre de 63 %.
En plus, nous sommes constamment à la quête permanente des partenaires au développement pour appuyer la Commune.

Parmi les défis contemporains, la cybercriminalité constitue un fléau qu’il convient de prendre très au sérieux et qu’il faut mieux connaître pour mieux s’en protéger. En effet, les hackers, les cybers escrocs ou ‘‘brouteurs’’ comme les experts les surnomment, constituent une menace réelle. Selon ces experts, 150 millions de mails sont envoyés chaque jour par les cyber-délinquants à travers le monde et 80.000 personnes se font avoir chaque 24 heures. Donc, que de victimes anonymes de ceux qui utilisent la technologie de pointe pour perpétrer leurs crimes en tout genre ! Décidée en Conseil des ministres le 8 juin 2019, la loi contre la cybercriminalité a été adoptée par 118 voix favorables sur un total de 171 députés nationaux, le 25 juin de la même année. Pour mieux comprendre ce phénomène qu’est la cybercriminalité et qui est devenu un fléau mondial ainsi que la nouvelle loi sur la cybercriminalité, Le Sahel Dimanche a rencontré Mme Maïmouna Gogé, Magistrat et Présidente sortante de l’Agence Nationale de Lutte contre le trafic des personnes.

Il y a un peu plus d’un an, l’assemblée nationale a adopté une loi sur la cybercriminalité, pour règlementer les conversations et les publications sur les réseaux sociaux. Qu’entend-on par cybercriminalité ?

La cybercriminalité peut être définie comme une « infraction pénale susceptible de se commettre sur ou au moyen d’un système informatique généralement connecté à un réseau». La Cybercriminalité se définit donc comme l’ensemble des infractions pénales qui se commettent au moyen ou sur réseau de télécommunications ou un système d’information.  On dénombre plusieurs actes délictueux en matière électronique, on peut notamment citer : l’arnaque à l’héritage, à la loterie, aux faux sentiments, la fraude sur porte-monnaie électronique (paiement par téléphone mobile), le chantage à la webcam, etc. Au Niger c’est le chantage à la webcam qui fait le plus parler de lui ces derniers temps au Niger avec son lot de victimes dans toutes les sphères de la Société. Tout y passe, des hauts fonctionnaires aux hommes d’affaires sans oublier le citoyen moyen qui découvre souvent l’internet à travers les réseaux sociaux (surtout Facebook). Cette escroquerie consiste pour le cyber-délinquant à : contacter sa future victime via les réseaux sociaux à partir d’un faux profil ; établir une relation de confiance au fil des discussions ; proposer à la victime de passer sur un service permettant la visiophonie par webcam ; favoriser une conversation vidéo plus intime puis profiter pour capturer le flux vidéo des images susceptibles de porter atteinte à la vie privée de la victime ; ensuite changer carrément de ton en devenant violent verbalement et menaçant et demander de fortes sommes d’argent à la victime en menaçant de diffuser ces vidéos sur internet (Facebook, Youtube …). Il s’agit donc d’une nouvelle forme de criminalité et de délinquance qui se distingue des formes traditionnelles en ce qu’elle se situe dans un espace virtuel, le « cyberespace ». Depuis quelques années la démocratisation de l’accès à l’informatique et la globalisation des réseaux ont été des facteurs de développement du cyber-crime. Il est possible de catégoriser les cyber-infractions en deux grandes familles : Les infractions contre les systèmes parmi lesquelles se comptent les atteintes aux systèmes de traitement automatisés des données et les infractions facilitées par les NTICs que sont les escroqueries en ligne, le blanchiment d’argent, la contrefaçon ou toute autre violation de propriété intellectuelle, ils forment 90% des infractions. Selon certaines sources, la cybercriminalité cause des pertes financières de l’ordre de 40 milliards de dollars chaque année dans le monde. Profitant du vide juridique sur les cyber-crimes dans la plupart de nos états et de l’inexistence de véritables dispositifs capables de traiter les infractions commises afin d’en rechercher les auteurs pour leur faire subir les rigueurs de la loi, plusieurs typologies d’infractions ont été développées par les cyber-délinquants qui les améliorent et les adaptent aux moments et à leurs audiences (victimes). Le Niger qui commence à enregistrer des victimes et des délinquants de la cybercriminalité parmi ses citoyens, a décidé d’adopter la loi N°2019-33 du 03 juillet 2019, portant répression de la cybercriminalité au Niger, pour lutter contre cette pratique illégale.

A qui s’applique cette nouvelle loi contre la cybercriminalité et quelles sanctions encoure la personne condamnée pour ce délit ?

La loi N°2019-33 du 03 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité au Niger s’applique à l’ensemble des citoyens. Elle est conditionnée à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (télévisons numériques, site-web, pages Facebook personnalisées,…). En matière de cybercriminalité, le réseau ou système peuvent être utilisés pour commettre une infraction, tout comme l’infraction peut être commise sur le réseau ou système. Les infractions peuvent se commettre de deux manières. Les infractions commises au moyen d’un réseau de télécommunications ou un système d’information. Il s’agit : Reproduction, extraction, copiage de données informatiques ; Escroquerie portant sur des données informatiques ; Abus de confiance portant sur les données informatiques ; Extorsion portant sur des données informatiques ; Chantage portant sur des données informatiques ; Recel portant sur des données informatiques. Quant aux infractions commises sur un réseau de télécommunications ou un système d’information, elles se résument de : Propos à caractère raciste, régionaliste, ethnique, religieux ou xénophobe ; Diffamation par un moyen de communication électronique ; Injure par un moyen de communication électronique ; Diffusion de données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine. Par ailleurs, les différentes infractions portant sur les données informatiques, sont au nombre de sept (07). Il y a les infractions consacrées par loi réprimant la cybercriminalité, les infractions initialement prévues et réprimées par le code pénal et les infractions prévues par l’ordonnance 2010-35 du 04 juin 2010. La loi N°2019-33 du 03 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité : Reproduction, extraction, copiage de données informatiques (Article 21). Est puni d'une peine d’emprisonnement de un (1) à cinq (5) ans et d'une amende de trois millions (3.000.000) à dix millions (10.000.000) de francs CFA, quiconque reproduit, extrait ou copie intentionnellement et sans droit des données informatiques appartenant à autrui. De la diffusion des données de nature à troubler l’ordre public : « Est puni d'une peine d’emprisonnement de six(6) mois à trois (3)ans et de un million (1.000.000)à cinq millions (5.000.000)de francs CFA d'amende, le fait pour une personne de produire, de mettre à la disposition d’autrui ou de diffuser des données de nature à troubler l’ordre public ou à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système d’information », (Article 31). Selon le code pénal, pour l’escroquerie, l’article 333 précise que « Quiconque, par des manœuvres frauduleuses quelconques, se sera fait remettre ou délivrer, ou aura tenté de se faire remettre ou délivrer, des fonds, des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges, et aura ainsi escroqué ou tenté d’escroquer tout ou partie de la fortune d’autrui, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs CFA». Lorsque cette escroquerie a pour objet des données informatiques, les peines prévues sont d'une peine d’emprisonnement de deux (2) à cinq (5) ans et d'une amende correspondant au triple de la valeur mise en cause sans qu’elle ne soit inférieure à un million (1.000.000)de francs, selon l’Article 22 dudit code. Contrairement au Code Pénal, en matière de cybercriminalité, la juridiction saisie peut prononcer l’interdiction d’exercice des droits civiques et/ou l’interdiction de séjour, pour une durée qui ne peut excéder cinq (5) ans. Pour l’abus de confiance, l’article 338 précise « Quiconque aura frauduleusement détourné ou dissipé un meuble corporel ou une valeur incorporelle, qui lui aura été volontairement remis à un titre quelconque, à charge de le restituer ou d’en faire un usage déterminé, sera puni d’une peine d’emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 10.000 à 100.000 francs. Au sens de l’article 23 de la loi 2019, la peine prévue de deux (2) à cinq (5) ans d’emprisonnement et une amende de un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA. Quant à l’extorsion, l’article 343 du Code pénal indique que « Quiconque aura extorqué ou tenté d’extorquer par force, violence ou contrainte, la signature ou la remise d’un écrit, d’un acte, d’un titre, d’une pièce quelconque contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge, sera puni d’un emprisonnement de deux à moins de dix ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs ». Il ne pourra en aucun cas être fait application des dispositions relatives aux circonstances atténuantes et au sursis. Maintenant, lorsque l’extorsion porte sur des données informatiques la peine d’emprisonnement est de deux (2) à moins de dix (10) ans et d'une amende de cinq millions (5.000.000) à vingt millions (20.000.000) de francs CFA, (Article 25). Par rapport au Chantage, selon l’article 344 du CP « Quiconque, à l’aide de la menace, écrite ou verbale, de révélations ou d’imputations diffamatoires, aura extorqué ou tenté d’extorquer, soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature ou la remise des écrits énumérés à l’article précédent, et se sera rendu ainsi coupable de chantage, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs ». Par contre, le Chantage portant sur des données informatiques est puni d'une peine d’emprisonnement de deux (2) à sept (7) ans et d’une amende de cinq millions (5.000.000) à vingt millions (20.000.000) de francs CFA (Article 26). Pour le recel, l’article 354 dudit cde stipule : « Le recel est le fait de détenir sciemment, à un titre quelconque, des choses obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit. Le receleur sera puni d’un emprisonnement de un à moins de dix ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs ». Cependant, lorsque le recel a pour objet des données informatiques, les peines  sont un emprisonnement de deux (2) à moins de dix (10) ans et une amende de cinq millions (5.000.000) à vingt millions (20.000.000) de francs CFA, selon l’article 24 de la nouvelle loi. Par rapport aux propos à caractère raciste, régionaliste, ethnique, religieux ou xénophobe, le CP, en son article 102, stipule que « Tout acte de discrimination raciale ou ethnique, de même que toute propagande régionaliste, toute manifestation contraire à la liberté de conscience et à la liberté de culte, susceptible de dresser les uns contre les autres, les citoyens, sera punie de un à cinq ans d’emprisonnement et de l’interdiction de séjour ». Mais la peine sera de un (1) à cinq (5) ans d’emprisonnement et d’une amende de un million (1.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA, lorsque l’infraction est commise  par le biais d’un système d’information, selon cette loi, en son article 32.

Réalisée par Mahamadou Diallo(onep)

11 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/ 

Après le drame du 7 Novembre 2021 sur le site aurifère de la commune rurale de Dan Issa (région de Maradi) qui a fait une vingtaine des morts, l’exploitation minière artisanale n’a guère faibli, en dépit de la mesure d’interdiction prise par les autorités compétentes. C’est ainsi que, pour une deuxième fois, le 31 janvier dernier, des puits se sont effondrés sur le même site faisant 7 autres morts. Dans cette interview, la ministre des Mines, Mme Ousseini Hadizatou Yacouba, apporte des précisions nécessaires par rapport à l’exploitation de ce site, tout en justifiant la motivation du gouvernement en décidant de sa fermeture. Elle parle aussi des dispositions prises pour faire respecter la décision de l’Etat et évoque la possibilité d’une exploitation industrielle régulière dans les années à venir.

 Madame la Ministre, la question de l’exploitation artisanale de l’or, plus précisément au niveau du site aurifère de la commune rurale de Dan Issa, dans la région de Maradi, reste encore d’actualité au regard de la récente catastrophe déplorée, le 31 janvier dernier sur ce même site, après celle du mois de novembre 2021 ayant fait une vingtaine de morts. Pourtant, une importante décision a été prise le 8 novembre 2021 portant fermeture du site de Dan Issa. Qu’en est-il ?

Je dois d’abord rappeler que le site aurifère de Dan Issa a été découvert dans la dernière décade de juillet 2021, lorsque notre directeur régional nous a signalé la présence de personnes sur le site affirmant avoir découvert de l’or. C’est ainsi que la direction régionale des mines a aussitôt effectué une première visite sur le site en question. Et, en début août 2021, on nous a signalé qu’on compte déjà plus de 6.000 personnes sur le site. J’ai échangé avec le Gouverneur de Maradi de l’époque, qui m’a demandé de lui permettre d’observer et qu’après il va nous donner d’amples informations. C’est ainsi que le 13 août, accompagné des directeurs régionaux des Mines et des responsables Forces de défense et de sécurité (FDS), le gouverneur s’est lui-même rendu sur les lieux. Après sa visite, il m’a expliqué que cela pourrait être dû à des effets d’écoulement. Parce que c’est une zone difficile où il ne croyait pas qu’on peut trouver des minerais sédimentaires, surtout que c’était pendant la saison des pluies. Nous avons convenu ensemble de faire cette observation, puisque quand il y’a la ruée vers l’or, toute autre activité s’arrête. Et pendant la saison des pluies, ce n’était pas approprié que l’on permette de vider les champs pour une activité hypothétique.

Par la suite, l’information s’est vite propagée. A un moment donné, le directeur régional nous a envoyé un rapport pour nous signaler que la situation a pris des proportions inquiétantes sachant qu’il a été dénombré entre 6.000 et 10.000 personnes en pleine activité d’exploitation minière, dont majoritairement des ressortissants étrangers. Et c’est ainsi que la situation est devenue intenable. Nous avons envoyé des techniciens pour faire des analyses, parce que, pour permettre une exploitation artisanale, il y’a un certain nombre de paramètres à considérer.

Le premier paramètre c’est l’habitat. On ne peut pas permettre qu’il y ait une exploitation artisanale là où il y a une forte densité humaine, parce qu’on creuse des trous et on utilise des produits chimiques. C’est pourquoi, il est apparu nécessaire de faire une étude.

Le deuxième aspect à considérer c’est la distance par rapport à la frontière. Toute activité d’exploitation est interdite à une certaine distance de la frontière. Et le troisième aspect, c’est la nature du terrain. Si c’est un terrain rocailleux, donc dur on peut dire on peut faire des trous entre 5 mètres et 10 mètres. Mais, lorsque le terrain est humide, une exploitation artisanale serait hasardeuse, voire périlleuse. Parce que, dès qu’on atteint une certaine profondeur, tout peut s’effondrer. Nous étions sur cette lancée d’analyse, pour voir les conditions, lorsqu’il y’a eu malheureusement cette catastrophe du 7 novembre 2021. Face à la gravité des faits le Conseil des Ministres s’est saisi de la question. Et quand nous avons donné les éléments de notre analyse, les membres du Conseil des Ministres ont été unanimes pour dire que, sur la base des trois critères que nous venons de citer, la pratique de l’orpaillage n’est pas possible dans le sud Maradi. En effet, autour du site en question, on ne peut pas faire 500 mètres sans tomber sur un village.

Et le site qui a été découvert est situé sur un couloir de passage. Et il y’a des champs et des mares autour. Cela veut dire que tout est réuni, pour qu’on ne puisse pas permettre cette exploitation. Pire, quand il y a eu cette catastrophe, nous avons enregistré 18 décès dont 5 nigériens et 13 ressortissants étrangers. Tous les paramètres sont là donc pour nous dire que cette exploitation ne profite pas aux Nigériens. Même si nous dévons la permettre, il fallait prendre des dispositions pour que les Nigériens puissent en profiter d’abord. Malheureusement, ce n’est pas le cas. C’est pourquoi, le Conseil des Ministres a décidé unanimement de la fermeture immédiate dudit site.

On en était là quand nous avons fait le déplacement, ensemble avec le ministre de l’Intérieur et celui de l’Education nationale, parce que entre-temps il y’a eu aussi le malheureux incendie qui a emporté des jeunes enfants dans une école. Ensemble donc, nous étions partis, nous avons visité le site et nous avons vu vraiment la masse des personnes présente sur les lieux, les conditions de travail, tout cela est inimaginable. Sur le terrain, nous nous sommes rendu compte que la décision d’interdiction de l’exploitation de ce site aurifère est réellement appropriée. Même si c’était un site illégal, on ne peut pas permettre qu’il y ait des trous contigus. Là, vous ne pouvez même pas faire un pas sans tomber sur un trou. La seule distance qu’il y’a entre les trous, c’est la largeur des sacs que les orpailleurs ont remplis pour placer entre deux trous. Nous avons vu des trous qui ont une profondeur de plus de 30 mètres, c’est interdit ! Le maximum, même sur les sites autorisés, c’est 10 mètres.

Pire, nous avons trouvé des galeries. Cela veut dire que vous rentrez dans un trou et vous pouvez sortir de l’autre côté. Nous avons trouvé des personnes dans ces trous. Ce qui est interdit pour l’exploitation artisanale. Pourtant il y’avait des FDS qui étaient là, chargées d’assurer la sécurité. C’est inimaginable ce qui se passe à Dan Issa.

C’est dans ces conditions que les gens se sont mis à dire que c’est de l’or trouvé à ciel ouvert et qu’il faut qu’on en profite. Je pense qu’aujourd’hui, s’il y a des richesses dans notre sous-sol, le gouvernement est le premier responsable. De toutes les façons, c’est écrit noir sur blanc dans la constitution que les ressources du sous-sol appartiennent à l’Etat. L’Etat est le garant de l’exploitation des ressources. La dernière fois, il y’a eu une météorite qui est tombée. Nous l’avons réquisitionnée. Aujourd’hui c’est sous scellé, parce que ça dévient un bien de l’Etat. C’est donc la même chose. Les gens ne peuvent pas dire que c’est leurs champs, qu’ils peuvent décider de les vendre et permettre aux intéressés de venir exploiter.

Mais comment est-ce qu’on est arrivé là ? Qui a donné les autorisations ?

Dans tout cela, nous étions les premiers à être interpelés, en tant que ministère des Mines. Nous sommes les seuls à pouvoir autoriser qu’il y ait des activités d’exploitation minière. Nos techniciens sur le terrain ont dit qu’ils n’ont jamais donné cette autorisation parce que, pour qu’il ait une autorisation, il faut qu’elle émane du niveau central. Malheureusement, cela ne s’est pas passé comme ça. Le 3 octobre dernier, le directeur régional des Mines a écrit au maire de la commune de Dan Issa pour lui demander d’arrêter les activités qu’il est en train de faire, parce qu’il outrepasse sa fonction. C’était lui, qui s’est permis d’aller faire des morcellements comme si on vendait des parcelles pour habitats. Et on se retrouve avec des milliers des trous béants, devenus dangereux pour les personnes et pour le bétail. 

Quelles sont les dispositions prises au niveau de votre département ministériel suite aux événements malheureux survenus à Dan Issa et la décision de fermeture du site, notamment à l’endroit des élus locaux, des exploitants et des populations ?

Nous avons pensé qu’il était de notre devoir de sensibiliser et de communiquer par rapport à la décision du Conseil des Ministres et surtout par rapport à nos règles. Nous avons envoyé nos techniciens à la rencontre des acteurs et leaders locaux pour leur expliquer les règles de l’exploitation minière, afin d’avoir leur adhésion et faire d’eux des garants du respect de la décision du Conseil des Ministres. J’ai tenu à être présente à l’atelier, avec le gouverneur de la région et les responsables des FDS. Nous avons rencontré les élus locaux, les députés, et toutes les forces. Et, nous ne pouvons pas comprendre cette connivence entre ces acteurs et les opérateurs sur le terrain.

Aujourd’hui, notre souci ce n’est pas ce que nous allons ressortir des sites aurifères, mais ce que nous allons léguer à nos générations futures. Même si le potentiel aurifère est prouvé sur le site de Dan Issa, il serait plus profitable pour la région de Maradi d’avoir une mine industrielle que d’avoir des tels trous là où c’est interdit. 

Autour du site, il y’a même des personnes qui ont abandonné leurs maisons parce qu’ils ont des trous dessous et tout autour. Nous avons même trouvé des murs qui sont tombés. L’endroit est inhabitable actuellement. Les animaux ne peuvent pas non plus passer. L’espace est incultivable. Et pour vous dire l’ampleur de la situation, le site d’extraction est de 68 hectares. Le site de traitement, qu’ils ont créé à part, à 5km du site d’extraction, c’est 88 hectares. Après la fermeture, il y’a eu des malins esprits qui ont créé aussi un autre site de traitement, à côté d’une mare. Là, il a fallu que l’association des éleveurs aille se plaindre au gouvernorat pour qu’on puisse être au courant. Les éleveurs savent que c’est un danger pour eux et leurs animaux. C’est aussi un danger pour toute la population d’avoir une mare affectée par des produits chimiques. C’est de cela que l’Etat se soucie.

En plus, sur chaque site d’orpaillage, tous les maux de la société y sont conjugués : trafic de personnes et de drogue, prostitution, banditisme, etc. Or il y’a une forte densité humaine avec des villages à chaque 500 mètres, avec des hangars, des citernes, etc. Non, le gouvernement ne peut le permettre !

Effectivement, vous avez parlé du désastre écologique et des conséquences sur la vie des populations, et récemment il y a eu encore 7 morts au niveau du même site. Quelles sont désormais les dispositions que va prendre le ministère pour mieux sécuriser ce site ?

Je pense que les dispositions à prendre dépassent le Ministère des Mines. Comme je vous l’ai dit, c’est une décision du Conseil des Ministres. Tout le gouvernement est donc engagé, puisqu’il s’agit aussi de la sécurité, de l’environnement, des morcellements, etc.

Quand j’ai rendu compte de la situation sur le terrain, le Conseil des Ministres a reconfirmé la décision, en janvier et a engagé le génie militaire à aller faire une évaluation et déterminer les moyens qu’il lui faut. Le génie militaire va assurer le remblayage de tous les trous. La sécurisation va continuer. Mieux, il a été demandé à toutes les autorités de punir tous les récalcitrants. Toute personne qui est donc associée à désobéir, va sentir la rigueur de la loi. Au niveau du ministère, nous sommes engagés à le faire. Nous accentuons les actions de communication et de sensibilisation. Les gens doivent comprendre les enjeux et accepter la décision d’interdiction du site aurifère de Dan Issa. Nous nous disons que c’est par méconnaissance de la loi. Figurez-vous que ce sont des messages véhiculés par WhatsApp qui favorisent cette situation. Il suffit de dire que le maire va ouvrir le site à telle date et là il y a une affluence et la sécurité est débordée. C’est là tout le problème que nous avons. Ces malins esprits qui font des messages pour la ruée vers l’or. C’est en Conseil des Ministres qu’on a pris la décision de fermer le site, s’il y a ouverture c’est au Conseil des Ministres de l’annoncer. Mais, s’il y aura une exploitation aurifère là-bas, ce sera par une industrie, dans deux ans ou cinq ans, et non pas par de l’orpaillage. 

Madame la ministre, l’actualité dans le secteur minier, c’est aussi la rencontre sous régionale prochainement à Niamey. Qu’en est-il de ce forum ?

Vous voulez parlez d’ECOMOF ? C’est le forum de la CEDEAO sur les mines et le pétrole. C’est un forum que la CEDEAO tient chaque deux (2) ans. La CEDEAO a ses critères d’analyse avant de décider du pays qui accueille l’événement. Lorsque le Niger a appliqué, c’était avec le Benin. Fort heureusement, avec la force des arguments, le plaidoyer et le dossier que le Niger a présenté, le Niger a été sélectionné. Notre atout c’est l’après conférence de l’Union Africaine, suite auquel nous avons eu plein d’infrastructures d’accueil qui nous permettent aujourd’hui d’abriter toute grande conférence.

L’ECOMOF devrait se tenir en 2020 mais à cause de la pandémie de la Covid-19, la CEDEAO a demandé que ça puisse se tenir par visio-conférence. Le Niger a tout naturellement refusé. Nous nous sommes dit quel est l’intérêt d’avoir un forum où chacun doit rester derrière son écran et palabrer. Le Niger a opté pour un report qui a été acté pour décembre 2021. Mais là aussi avec l’installation du nouveau gouvernement, nous n’avons pas eu le temps. Ici, nous avons deux ministères concernés, le département des mines et celui du pétrole. Nous n’avons pas pu ajuster, pour prendre en main cette organisation. C’est ainsi que nous avons proposé que le forum puisse se tenir du 16 au 18 février 2022. C’est ce que nous sommes en train de préparer activement.

Pour nous, c’est vraiment une grande opportunité. Pendant longtemps, quand on parle des mines on ne voit que l’uranium. Certes le Niger est présent sur le plan mondial, parce qu’il est listé 3ème ou 4ème producteur. Mais, nous voulons montrer qu’au-delà de l’uranium il y’a autres choses. Déjà, avec le problème de Fukushima, les cours de l’uranium sont tombés. Ce qui a été une catastrophe pour le marché mondial de l’uranium. Pour notre économie c’est vraiment un grand manque à gagner. Nous voulons montrer aux investisseurs qu’ils peuvent trouver plein d’autres choses au Niger. Nous avons du phosphate, de l’or, du lithium, nous venons de donner des permis tout récemment. Pour le lithium qui est le minerais d’avenir (utilisé par les industries de batterie et électronique), les gens étaient dépassés, oui il y’en a au Niger. Nous avons du gypse etc. Je ne peux pas vous lister aujourd’hui tout ce que nous avons comme matières. Nous invitons les gens à s’inscrire à ce forum pour venir découvrir le potentiel minier du Niger.

Aujourd’hui, la loi minière de la CEDEAO exige des Etats qu’il y’ait une transformation des minerais avant leur exportation. C’est un atout pour nos pays. Il faut de valeur ajoutée. Et avec celle-ci nous créons des retombées économiques pour notre pays. Nous allons organiser l’ECOMOF en février et nous allons créer d’autres opportunités pour attirer les investisseurs pour venir travailler avec la population nigérienne, la main dans la main. La loi minière, sur la base des conditions que nous avons fixées, fait que le contenu local est important. Ce contenu local c’est d’avoir des prestataires locaux, d’avoir une contribution pour les communautés auprès desquelles on travaille. Le contenu local, c’est utiliser l’expertise nationale. Ce n’est pas parce que notre pays est classé parmi les moins riches que nous n’avons pas d’expertise, nous en avons. Les sociétés qui sont là savent qu’il y’a des experts nigériens sur qui ils peuvent compter.

Réalisée par Ismaël Chékaré(Onep)

04 février 2022
Source : https://www.lesahel.org/ 

Mme la directrice, 2minvest a vu le jour  récemment au Niger. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs les ambitions que vous nourrissez en créant cette structure et comment comptez-vous travailler pour concrétiser les différentes actions?

Merci au journal  Sahel Dimanche pour cette opportunité  que vous me donnez pour parler des activités que nous menons pour aider les femmes et les jeunes du Niger à entreprendre. Notre structure ambitionne justement de travailler avec les femmes et les jeunes dans le domaine de l’entrepreneuriat au Niger et en Afrique. Forte des expériences capitalisées et avérées, nous avons réfléchi et analysé ce qui a marché et ce qui mérite d’être amélioré. Au regard des leçons apprises et des bonnes pratiques, nous avons d’abord décidé de créer une fondation.  Selon notre démarche,  l’esprit  de fondation consiste à renforcer le capital humain pour avoir des compétences susceptibles de répondre à nos attentes.

C’est dans ce cadre que nous avons initié des centres de promotion de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes. Ces centres interviennent dans les domaines de la formation, de l’accompagnement, du financement et des TIC dans une démarche inclusive.  Nous travaillons sur deux volets dont  le premier est dédié aux femmes. Nous intervenons  dans ce volet concernant l’inclusion financière et la vulgarisation du modèle Mata Masu Dubara ou Association de prêt et de crédit villageois.  C’est un modèle que nous avons initié il y a de cela une trentaine d’années. Personnellement, j’ai travaillé à CARE pendant dix ans  ce qui m’a permis de participer au développement du modèle MMD qui a bien marché au Niger. Ce modèle a été ensuite  exporté dans d’autres pays en Afrique et en Amérique Latine.  J’ai parcouru une vingtaine de pays en Afrique et aujourd’hui plus de 50 pays utilisent le modèle Mata Masu Dubara. Dans les pays à fort taux d’alphabétisation, ce modèle a enregistré une grande réussite et des grandes institutions financières se sont développées  sur la base dudit modèle notamment au Zimbabwe, en Erythrée, en  Tanzanie, au Kenya, au Rwanda, etc. Après le conflit au Rwanda, j’ai été retenu par l’USAID pour expliquer aux rwandais comment le modèle a fonctionné dans les pays les plus pauvres du monde. C’est ainsi que nous avons mis en œuvre un projet intitulé GRACE  ayant développé le projet dans les mille collines. Les Banques Populaires du Rwanda se sont ensuite inspirées du modèle.

Parler nous de 2minvest, concrètement qu’est-ce que c’est que cette  structure  et quels sont  les objectifs poursuivis à travers sa  création?

C’est une Société Anonyme au Capital de 530 millions de FCFA. Elle a commencé ses activités en tant que  structure d’investissement avec le volet formation parce qu’il s’agit d’abord d’investir dans le développement humain. Ainsi, nous avons procédé à la  création de la fondation qui vise d’abord à identifier les cibles afin de les former, les encadrer. Une fois qu’ils sont prêts, nous procédons à la levée de fonds  pour qu’ils viennent en appui au sein de leurs entreprises. En trois ans d’exercice, nous sommes toujours dans la fondation.  Bientôt, nous allons commencer à aller  dans le cœur  du métier, les arrangements de financement, les levées de fonds pour pouvoir aider les entreprises que nous accompagnons avec des mécanismes de financement alternatif. L’expérience a révélé des insuffisances pour ce qui est du financement des femmes et des jeunes.  Il faut maintenant y réfléchir davantage sachant que le modèle classique ne marche pas toujours pour le financement des jeunes.  Au niveau des femmes, c’est le modèle MMD que nous développons. Aujourd’hui au Niger,  nous avons plus d’un million de femmes qui sont dans le système.  Le modèle MMD permet aux femmes de se réunir, de se retrouver ce qui créée le leadership, le développement personnel, la confiance en soi, et chaque femme apporte sa contribution en espèce en vue de s’entraider mutuellement.  C’est une sorte de banques à l’échelle villageoise. Quand les femmes prennent des microcrédits, elles font des activités génératrices de revenus. Cela leur permettra d’assister la famille et une partie des ressources engrangées seront réinvesties. Des études ont démontré que les hommes sont  heureux de voir leurs femmes participer au fonctionnement des ménages. La participation des femmes à l’entretien des ménages atténuent entre autres les conflits conjugaux et le stress chez les hommes.  L’Etat a compris l’importance du modèle MMD en l’intégrant dans la stratégie de l’autonomisation de la femme afin de réorganiser les femmes et les conduire vers l’autonomisation.  C’est ma contribution pour la mise en œuvre de cette stratégie de notre pays.  Depuis la fin  de mes études, j’ai travaillé dans le monde rural où j’ai  pu constater le degré de la pauvreté.  Depuis lors, je me suis fixée des objectifs visant à aider les femmes à combattre la pauvreté. C’est une vision que je partage depuis le début de ma carrière en 1994. Je pense que je dois mettre mes connaissances aux services des femmes rurales sachant que mes études ont été supportées par l’Etat du Niger. De la GTZ  où j’ai travaillé à CARE où nous avons développé le modèle MMD, nous avons créée asusu et nous nous sommes inspirés de ce modèle.  A travers la structure que nous avons mise en place, nous comptons consolider et parachever ce que je me suis fixée comme objectif dès le départ. 

 Avec la Fondation vous avez commencé il y a de cela trois ans. Quelle sont les  réalisations, les actions concrètes que vous avez menées sur le terrain?

La fondation que nous avons mise en place est contraire aux fondations classiques que vous connaissez. Il s’agit d’une structure qui est mise en place en vue de toucher les principales cibles pour qu’elles puissent bénéficier plus tard des avantages de l’entreprise. A l’entame de nos activités, nous avons d’abord décidé de développer un modèle économique qui sera appliqué afin de s’assurer de son efficacité. Pendant un an d’activité, j’ai fonctionné sans un partenaire national. Au regard de mon expérience, j’ai voulu travaillé en solo pour m’assurer des résultats qui seront obtenus.  Je suis convaincu que la qualité des résultats enregistrés, inciteront les partenaires à  venir eux-mêmes. C’est ce qui a été fait.   Nous avons axé notre communication sur les réseaux sociaux notamment Facebook.  Ce qui a permis aux partenaires d’apprécier nos activités et nous envoyer des appels d’offres.  Nous avons eu l’opportunité de travailler avec CARE International, GIZ, UNESCO, Maison de l’Entreprise, ENABEL, etc. Pour ce qui est des réalisations, présentement nous encadrons plus de 3.000 groupements  féminins au Niger ayant une moyenne de 30 femmes par groupement.  Nous avons également formé plus de 5.000 jeunes dans plusieurs thématiques.  Nous sommes en train de créer des centres d’incubateurs ruraux.  D’ores et déjà nous avons installé trois centres à savoir Balleyera, Say et Gotheye. Ce sont des modèles que nous sommes en train de tester avec la GIZ et CARE afin d’apprécier les résultats qui seront obtenus. Nous avons accompagné environ 300 entrepreneurs qui ont  des idées. Nous les  avons aidé à transformer leurs idées en projet, et ensuite le projet en entreprise pour certains. Nous travaillons sur des projets agro-business dans les domaines de l’élevage dans les régions de Dosso et Tahoua notamment des laiteries, de la production de kilichi à Madaoua. Il y a aussi des fermes que nous accompagnons, etc. Nous avons fait de notre mieux du fait que même le centre que nous appelons fondation, nous l’avons institutionnalisé pour obtenir le statut d’une association.  Nous avons la société d’investissement Mata et Matasa investing à savoir 2MI sa, et l’association qui est le centre 2minvest ayant pris le statut de l’association avec le nom ‘’ Bukata Mata da Matasa’’.  Nous avons deux structures. Le centre vise à faire des femmes et des jeunes des puissants acteurs économiques et sociaux  pour dire de véritables citoyens porteurs d’un Niger qui gagne.  Dans la mise en œuvre de cette fusion, nous avons incité les femmes et les jeunes l’année passée à s’engager en politique pour qu’ils soient dans les instances de prise de décisions.  Nous avons mis en place la plate-forme  qui est un mouvement de défense des droits humains  que nous avons appelé le monde Kurcia. A travers le monde Kurcia, nous avons incité les femmes et les jeunes à intégrer les partis politiques. Ce sont 33 partis politiques qui sont concernés. Nous avons recensé  environ 1.500 candidats qui ont été investis par les 33 partis politiques.  Tous ces candidats ont été encadré  et parmi lesquels 10% ont été élus.  Nous allons continuer à les encadrer pour qu’ils puissent jouer leurs rôles au sein des instances de prise de décisions. Nous apprécions personnellement la démarche des autorités actuelles. Il y a la volonté de construire le pays, et nous allons continuer  à apporter notre pierre à l’édifice pour aboutir à des résultats probants.

Au fait Madame la directrice, qui peut adhérer à 2minvest, est-ce uniquement les femmes ?

D’abord 2minvest .sa est une société, nous sommes 10 actionnaires.  C’est quand nous ferons l’augmentation de capital que nous pouvons accepter des nouveaux actionnaires. Quand vous prenez l’association, nous sommes également 10 membres, c’est fermé. Pour ce qui est de l’offre de services, nous permettons à tout nigérien désirant avoir des services d’accompagnement  suivant notre méthodologie, de venir. Ils sont la bienvenue, nous allons les aider. Au début de nos activités, les clients payent directement nos services, mais aujourd’hui nous avons des partenaires qui nous payent pour travailler dans des zones spécifiques. A titre d’exemple, si CARE me paie pour travailler  dans la zone de Tillabéry dans 16  communes. Si à Balléyera mes services sont sollicités, nous n’avons pas le droit de prendre un seul franc du fait que les coûts des prestations sont supportés par CARE. L’impact que nous voulons, c’est surtout au  niveau des femmes et des jeunes. Je préfère travailler avec les jeunes qui sont en milieu rural. C’est pourquoi je déploie ma méthodologie en milieu rural surtout que 80% de la population nigérienne vit en milieu rural.   Si nous appuyons les activités rurales à savoir l’agriculture, l’élevage, c’est une très bonne chose.

Malgré tout, on constate qu’au Niger,  les femmes et les jeunes ont des difficultés pour financer leurs activités. Comment expliquez-vous cela ?

Aujourd’hui, il y a beaucoup d’opportunités en matière de  financement dans notre pays. La plupart des projets de développement sont financés par la Banque Mondiale, les organismes internationaux qui  ont des mécanismes de financement. Mais au Niger, nous avons une loi et une stratégie qui dit que pour financer, il faut passer par les structures de métiers à savoir les Banques, les institutions de micro finance. Or, les banques par exemple ne font pas du détail. Vous ne pouvez pas demander à une banque d’aller trouver un villageois dans son entité pour le satisfaire. Ce n’est pas leur rôle. Pour ce  qui est du financement, il suffit de trouver les meilleurs canaux et tout le monde sera satisfait. En second lieu, je vous rappelle que les  formules classiques de financement ne sont pas adaptées.  A cet effet, il faut encore réfléchir et trouver les formules appropriées. J’ai suivi récemment une présentation du FISAN  qui est en train de mettre du contenu dans leurs interventions pour le mécanisme du financement alternatif. A Niamey et un peu partout, les femmes ne veulent pas aller à la banque, elles vous disent que c’est du ‘’haram’’ou de l’illicite. Même dans notre groupe, les femmes ne veulent plus du modèle que nous utilisons par le passé. Elles préfèrent le financement type islamique. Nous sommes aussi dans cette réflexion. Je suis dans le grand bord stratégique de réflexion du financement islamique pour voir dans le modèle MMD comment intégrer le système du financement islamique.  La troisième raison, les femmes et les jeunes sont plus dans l’informel. Une structure de financement ne peut pas prendre des risques à investir dans la pratique informelle. C’est pourquoi, nous encourageons la mise en place des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat. Nous avons créé un réseau dont j’assure la présidence. C’est une multitude de problèmes qui font en sorte qu’on a l’impression que le financement est difficile. L’Etat du Niger a fait beaucoup d’efforts ces cinq dernières années.

Mme la directrice, gérer une structure  de financement n’est pas chose facile au Niger, quels sont  selon vous, les obstacles qui peuvent  se dresser sur le chemin de ceux  qui osent dans ce domaine ?

Nous pouvons relever deux, voire trois groupes d’obstacles. D’abord, il y n’a pas d’éducation financière. Le taux d’alphabétisation est faible.   C’est dans ce sens que j’ai dit  qu’il faut investir dans le capital humain à travers la formation. Au Niger, les risques pays sont énormes. L’insécurité est un risque qui est là, vous ne pouvez aller dans certaines zones pour assister les populations. Le Niger fait frontières avec des grands pays lorsqu’ils prennent des décisions, elles touchent directement le pays. Il  y a par ailleurs le risque des actes administratifs.  Nous n’avons  pas aussi la culture du remboursement. Ce qui explique que nous avons souvent des impayés. Il y a des zones qui sont réputées dans cette pratique du fait que même les partenaires savent qu’en y investissant, il serait difficile de recouvrer l’argent investi. Mais, les choses s’améliorent à travers les formations et les sensibilisations. Nous avons relevé des changements notoires par rapport au passé. 

Réalisée par Fatouma Idé et Laouali Souleymane

15 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Mme la Présidente, la Haute Autorité de la Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP ) a été créée en 2019. Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé la mise en place de cette Institution et quelles sont ses attributions ?

Tout d’abord, je vous remercie pour l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser à vos lecteurs. Permettez-moi de préciser que la Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) a été créée par la Loi N° 2017-28 du 03 mai 2017, modifiée par la Loi N° 2019-71 du 24 décembre 2019, dans la droite ligne de s’aligner aux textes aux niveaux internationl, continental, sous régional et communautaire. Cette création s’inscrit dans la dynamique de protéger les droits humains dans un souci de transparence, afin de promouvoir une nouvelle gouvernance administrative conforme aux normes et aux bonnes pratiques en matière de protection des données à caractère personnel. Ces dernières se définissent comme« toute information de quelque nature qu’elle soit et indépendamment de son support, y compris le son et l’image, relative à une personne physique identifiée ou identifiable directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à plusieurs éléments spécifiques, propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou économique». La HAPDP est une Autorité administrative indépendante chargée de veiller à la conformité des traitements des données à caractère personnel, aux dispositions des textes en vigueur et des conventions internationales auxquelles le Niger a adhéré. Elle est garante du respect de la vie privée et des libertés individuelles ou publiques dans le traitement des données à caractère personnel. La HAPDP a la lourde et exaltante mission d’assurer d’une part, le respect des droits ainsi garantis aux citoyens et d’autre part, des obligations qui en découlent. La HAPDP est chargée entre autres: d’informer les personnes concernées et les responsables de traitement des données à caractère personnel de leurs droits et obligations ; de répondre à toute demande d’avis portant sur un traitement de données à caractère personnel ; d’élaborer un code de bonne conduite relatif au traitement et à la protection des données à caractère personnel ; de recevoir les déclarations et octroyer les autorisations pour la mise en œuvre de traitement de données à caractère personnel, ou de les retirer dans les cas prévus par les textes en vigueur ; de recevoir les déclarations et les plaintes relatives à la mise en œuvre des traitements de données à caractère personnel et d’informer les auteurs de la suite accordée à celles-ci et d’autoriser les transferts frontaliers des données à caractère personnel ; etc.

Le vendredi 20 août dernier, vous avez procédé à la remise au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, du rapport 2020 de l’Institution que vous dirigez. Quelles sont les conclusions de ce rapport et quelles sont aussi les recommandations contenues dans le document ?

Je dois rappeler que la remise du rapport au Premier Ministre par la HAPDP entre dans le cadre du respect d’une disposition de l’article 43-1 de la Loi N° 2019-71 du 24 décembre 2019 qui stipule que : «la HAPDP doit établir et remettre un rapport annuel d’activités au Président de la République, au Président de l’Assemblée Nationale et au Premier Ministre». Ce rapport fait le point de la mise en œuvre de la loi susvisée par la présentation du cadre juridique et institutionnel, du fonctionnement de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel, du renforcement des capacités et de la sensibilisation des acteurs, de la coopération internationale et des difficultés rencontrées, les défis et perspectives. Dans ce rapport sont présentés les outils qui permettent à la HAPDP  de recueillir, instruire et traiter les demandes des organismes publics et privés, ainsi que les plaintes déposées par les personnes concernées. Il faut rappeler que conformément aux textes en vigueur, les membres de la HAPDP se réunissent en session ordinaire tous les trois mois et en session extraordinaire à la demande de la majorité des membres, sur convocation du Président. C’est en application de ces textes qu’au cours de l’année 2020, la HAPDP a tenu quatre (4) sessions dont deux ordinaires et deux extraordinaires. Au cours de la première session des membres tenue le 20 juillet 2020, les principaux formulaires de conformité ont été adoptés. Il s’agit des formulaires de déclaration, de demande d’autorisation des traitements, de demande d’autorisation de transferts vers un pays tiers, de demande d’avis, de plainte, de désignation de correspondants à la protection des données personnelles. Ainsi, vingt-sept (27) dossiers de demandes d’autorisation et de demandes d’avis ont été instruits par les services techniques, ce qui a permis aux membres de délibérer durant les trois sessions qui ont suivi. Durant ces cinq (5) mois d’activités, la HAPDP a notamment délivré 18 autorisations de traitement, 6 autorisations de transfert de données vers un pays tiers et 3 avis. Il fait cas également de la mise en ligne de son site web qui a permis aux personnes responsables de traitement des données de s’informer sur le cadre juridique national et international, de suivre les activités de l’Autorité de Protection et de pouvoir télécharger les formulaires de conformité, toute chose qui facilite le respect des obligations auxquelles elles sont assujetties. Des actions de sensibilisation ont été menées au cours de l’année 2020 autour de son cadre juridique et institutionnel, l’un des piliers majeurs de ses actions afin de faire connaitre la loi sur la protection des données à caractère personnel et de sensibiliser les organismes publics et privés sur la nécessité d’y adhérer et de s’y conformer. Dans ce cadre, elle a initié des rencontres avec les responsables de traitement pour les accompagner à mieux comprendre les procédures leur permettant de respecter leur obligation d’obtenir l’autorisation préalable pour le traitement des données sensibles ; l’obligation de déclaration des traitements et l’obligation de sécurité et de confidentialité des traitements. L’Autorité de protection a ainsi voulu privilégier l’approche pédagogique d’accompagnement plutôt que celle de la sanction en commençant par la sensibilisation des personnes concernées et le renforcement des relations de confiance entre elle et les responsables de traitement. Au cours de la même année, la HAPDP a adopté plusieurs textes réglementaires et a procédé à la désignation et l’installation des correspondants à la protection des données à caractère personnel, Relais de la HAPDP, dans leurs structures respectives. Ces correspondants veillent à la protection des données personnelles dans toutes ses dimensions. Par ailleurs, consciente que la coopération avec les Autorités de protection des données personnelles des autres pays constitue un levier intéressant au développement de ses activités, la HAPDP a initié des partenariats avec les autorités de protection de la sous-région et de la Francophonie et à ce titre a adressé des demandes d’adhésion à l’Association Francophone des Autorités de Protection des Données Personnelles (AFAPDP) et au Réseau Africain des Autorités de Protection des Données Personnelles (RAPDP) pour disposer d’expertise internationale en matière de protection des données à caractère personnel. Aussi, la HAPDP s’est-elle dotée d’un plan stratégique sur cinq ans qui constitue sa feuille de route et qui lui permettra de disposer des meilleurs outils de travail pour mener à bien sa mission de protection des données à caractère personnel conformes aux standards internationaux afin qu’à terme le Niger soit une référence en matière de protection des données à caractère personnel. Pour ce qui est des recommandations, il ressort de ce rapport : l’urgence d’accroitre les moyens budgétaires de l’Autorité de Protection qui, plus que jamais, s’est résolument engagée à remplir ses missions avec rigueur et efficacité ; l’urgence qui s’impose à l’Etat du Niger, au regard des relations économique, sociale et politique qu’il entretient avec les pays du Conseil de l’Europe, d’adhérer à la Convention N°108 pour la protection des personnes à l’égard du traitement automatisé des données à caractère personnel. En effet, ladite convention permet à tout Etat par une déclaration adressée au Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, d’y adhérer et la Convention entrera en vigueur à son égard le premier jour du mois qui suit l’expiration d’une période de trois mois après la date de réception de la déclaration par le Secrétaire Général.

Les traitements des données à caractère personnel sont soumis aux dispositions des textes en vigueur et des conventions internationales auxquelles le Niger a adhéré. Que risque, un ou des citoyens, en cas de non-respect de ces dispositions ?

Lorsque les dispositions relatives à la protection des données à caractère personnel ne sont pas respectées, le premier risque majeur auquel les citoyens sont exposés, c’est celui d’atteinte à leur droit à la vie privée. En effet, les données personnelles constituent une partie intégrante de la vie privée, en conséquence toutes les fois où celles-ci sont collectées et traitées illégalement ou abusivement, il y a un risque potentiel d’atteinte à ce droit constitutionnellement protégé. Ces atteintes sont aussi bien diverses que multiformes. Par ailleurs, tout citoyen victime d’un traitement malveillant de ses données personnelles, peut porter plainte contre le responsable de traitement auprès de la HAPDP. Ainsi, après investigations, en cas de manquements dûment constatés et suivant le respect d’une procédure contradictoire, la HAPDP est en droit d’infliger des sanctions administratives et/ou pécuniaires au responsable du traitement incriminé. Elle peut prononcer les mesures suivantes : un avertissement à l’égard du responsable du traitement des données à caractère personnel qui ne respecte pas les obligations découlant des textes en vigueur ; une mise en demeure de cesser les manquements observés dans les délais qu’elle fixe ; une interruption de la mise en œuvre du traitement ; un verrouillage de certaines données à caractère personnel traitées ; une interdiction temporaire ou définitive d’un traitement contraire aux dispositions de la loi ; un retrait provisoire de l’autorisation accordée ; un retrait définitif de l’autorisation ; des sanctions pécuniaires. Le montant de la sanction pécuniaire est proportionnel à la gravité des manquements commis et aux avantages tirés de ce manquement. Le montant de cette sanction ne peut excéder la somme de cent millions (100 000 000) francs CFA. En cas de manquement réitéré, la sanction pécuniaire ne peut excéder deux cent millions (200 000 000) de francs CFA ou, s’agissant d’une entreprise, elle ne peut excéder 5% du chiffre d’affaires hors taxes du dernier exercice clos dans la limite de cinq cent millions (500 000 000) de francs CFA. Ces sanctions administratives et pécuniaires sont appliquées sans préjudice de sanctions pénales. Les modalités de retrait de l’autorisation et de recouvrement des montants de la sanction pécuniaire sont fixées par décret pris en Conseil des Ministres. La HAPDP a également la charge d’informer sans délais, l’autorité judiciaire compétente des infractions dont elle a connaissance dans le cadre de ses missions.

Avez-vous les moyens de votre mission ?

Je dirai que jusque-là, la subvention accordée par l’Etat à la HAPDP est insuffisante et ne lui permet pas d’atteindre sa vitesse de croisière. Cependant, la HAPDP est en train de faire des plaidoyers à l’endroit des autorités compétentes en vue de rehausser cette subvention. Dans le même ordre d’idées, elle mène des actions de partenariat à l’endroit des Partenaires Techniques et Financiers dont certains ont déjà répondu favorablement. Au nombre de ce partenariat, on note un appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) relatif à une étude sur l’analyse de l’état des lieux du dispositif législatif et institutionnel de la protection des données à caractère personnel, validée le 27 juillet 2021. Aussi, faut-il rappeler un début de partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) relatif d’une part à un renforcement des capacités des cadres de la HAPDP sur la protection des données à caractère personnel et d’autre part à une sensibilisation conjointe entre les cadres de la HAPDP et ceux de l’état civil sur la problématique de la protection des données à caractère personnel en lien avec l’état civil. Sur ce dernier, l’accord de principe a été déjà trouvé. En définitive, je voudrais lancer un vibrant appel à l’endroit de tous les responsables de traitement des données pour se présenter à la HAPDP et se conformer à la loi. Tout traitement de données à caractère personnel doit recueillir une autorisation au niveau de la HAPDP. Pour les traitements antérieurs à la HAPDP, les personnes responsables sont appelées à régulariser leurs situations.

Réalisée par Mahamadou Diallo(onep)

10 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Madame la présidente, pouvez-vous nous présenter votre Institution ?

Je voudrais très sincèrement remercier l’ONEP en général et Le Sahel Dimanche en particulier pour l’opportunité, qu’ils m’offrent de parler de la Haute Autorité de Protection des Données à Caractère Personnel, en abrégé HAPDP, une Institution qui est pour l’instant à un stade embryonnaire et s’efforce de se faire connaitre du grand public. Avant de répondre à votre question, permettez-moi d’exposer brièvement les raisons qui ont conduit le Gouvernement de la République du Niger à mettre en place une Institution de protection des données à caractère personnel. Il faut tout d’abord admettre qu’avec la révolution numérique, la collecte et le traitement des données personnelles conditionnent dorénavant aussi bien nos modes de vie que nos systèmes de gouvernance. En effet, au-delà des avantages que nous offrent les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), nous sommes versés dans un mécanisme irréversible d’interdépendance et de transparence qui met en danger notre vie privée et par voie de conséquence notre liberté, notre sécurité et même la sécurité nationale. L’essor des TIC avec comme corollaire l’avènement des données massives, ‘‘Big data’’, et des données ouvertes ‘‘Open data’’ a fini de transformer la personne humaine en un faisceau de données interconnectées vivant sous le regard souvent indifférent des organisations privées comme publiques, qui collectent et traitent des informations de toutes sortes la concernant. Cette situation est plus que préoccupante dans les sociétés africaines où la culture de la vie privée est souvent diluée et où la souveraineté sur les données numériques demeure encore très problématique ; notre pays n’est    vraiment pas en reste. C’est pourquoi, le gouvernement, conscient que le développement de la société de l’information crée de nos jours des défis en matière de protection des données personnelles des citoyens, a saisi toute l’importance que revêt la mise en place d’un cadre normatif et institutionnel adéquat de protection de ces données à travers la Loi n° 2017-28 du 03 mai 2017, relative à la protection des données à caractère personnel, modifiée et complétée par la loi n°2019-71 du 24 décembre 2019 et son Décret d’application n°2020-309/PRN/MJ du 30 avril 2020. Ce nouveau dispositif juridique et institutionnel a permis la création et l’opérationnalisation de la HAPDP dans la plus grande célérité. La HAPDP, convient-il de le préciser, est une autorité administrative indépendante chargée de veiller à ce que les traitements des données à caractère personnel soient mis en œuvre conformément aux dispositions des textes en vigueur et des conventions internationales auxquelles le Niger a adhéré. Elle est dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Son siège est fixé à Niamey. La HAPDP est composée de neuf (09) membres choisis en raison de leur compétence juridique et/ou technique. Les membres de la HAPDP sont nommés par décret pris en Conseil des Ministres, pour un mandat de cinq (05) ans renouvelable une fois, dans les mêmes conditions. La HAPDP est dirigée par un président nommé par le Président de la République parmi les membres. Il est secondé par un vice-président élu par ces pairs. Par ailleurs, un Commissaire du Gouvernement siège auprès de la HAPDP. A l’exception du président, les membres de la HAPD n’exercent pas leur fonction à titre permanent. En plus de ces membres, la HAPDP compte un Secrétaire Général et des collaborateurs répartis dans différentes directions techniques.

La HAPDP veille à ce que le traitement et l'usage des données à caractère personnel ne portent pas atteinte aux libertés publiques ou ne comportent pas de menace à la vie privée des citoyens, en particulier dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. A ce titre, la HAPDP est chargée d’importantes missions de sensibilisation et information, de protection, de veille juridique et technologique,  de conseil et proposition, de contrôle de conformité et de sanction. Il convient surtout de noter que la HAPDP délivre des récépissés pour les déclarations de fichiers qui lui sont adressées, et dispose d’un pouvoir d’autorisation pour les traitements qui  présentent un caractère sensible en raison de leur finalité ou de la nature des données traitées. Elle instruit les plaintes, réclamations et demandes d’avis. Enfin, elle dispose d’un pouvoir de contrôle qui permet à ses membres et ses agents d’accéder à tous les locaux professionnels. Les membres et agents peuvent demander la communication de tout document nécessaire et en prendre copie, recueillir tout renseignement utile et accéder aux programmes informatiques et aux données.

Comment peut-on définir les données personnelles, selon la loi ?

Selon la définition légale, une donnée personnelle est « toute information de quelque nature qu’elle soit et indépendamment de son support, y compris le son et l’image, relative à une personne physique identifiée ou identifiable directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à plusieurs éléments spécifiques, propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou économique ». Concrètement, un nom, une date de naissance, une adresse, un numéro de téléphone, un numéro de carte d’identité, des informations sur votre santé, une photographie, des empreintes mais également une immatriculation, données GPS, avatar, adresse IP sont autant de données personnelles. Si, prises isolément, elles ne permettent pas nécessairement l’identification de la personne, le croisement ou la combinaison de plusieurs de ces données, entre elles y suffisent (par exemple, le croisement d’une adresse IP avec votre nom). Certaines dites données sensibles, comme les données relatives aux opinions ou activités religieuses, philosophiques, politiques, syndicales, à la vie et à l’orientation sexuelle ou raciale, à la santé, aux mesures d’ordre social, aux poursuites, aux sanctions pénales ou administratives, bénéficient d’une protection accrue. Par conséquent, tous les traitements comportant ces données doivent faire l’objet d’une autorisation préalable de la HAPDP. Au-delà de tout ce que je viens de citer, il y a lieu de noter également que les ordinateurs produisent des données permettant d’identifier une personne, notamment l’historique de sa présence sur Internet et l’exploitation des informations collectées à partir des objets connectés. La notion des données personnelles varie donc et dépend de l’évolution technologique.

Dites-nous quand est-ce qu’on peut parler de la protection des données à caractère personnel ?

Vous savez, les informations que les personnes physiques, l’État, les collectivités locales, les personnes morales de droit public ou de droit privé traitent, collectent et conservent, au cours de l’exercice de leurs activités, doivent être protégées car elles relèvent de la vie privée. Leur divulgation est susceptible de porter atteinte aux droits et libertés des personnes concernées. La protection des données personnelles fait donc référence à la mise en place de pratiques, de garanties et de règles juridiquement contraignantes en vue de protéger les données personnelles. Que ce soit la collecte ou l’enregistrement des données, en passant par leur exploitation jusqu’à la transmission de ces données à des tiers ; à chaque instant, les risques pour les personnes concernées sont réels. C’est pourquoi, tout traitement automatisé ou non de données contenues ou appelées à figurer dans un fichier est soumis à la loi relative à la protection des données à caractère personnel et ses textes d’application. La notion de traitement est définie de manière large, comme « toute opération ou ensemble d’opérations effectuées ou non à l’aide de procédés automatisés ou non, et appliquées à des données, telles que la collecte, l’exploitation, l’enregistrement, l’organisation, la conservation, l’adaptation, la modification, l’extraction, la sauvegarde, la copie, la consultation, l’utilisation, la communication par transmission, la diffusion ou toute autre forme de mise à disposition, le rapprochement ou l’interconnexion, ainsi que le verrouillage, le cryptage, l’effacement ou la destruction de données à caractère personnel». Ainsi, les personnes concernées doivent, sauf exception, donner leur consentement au traitement de leurs données ou pouvoir le retirer à tout moment. Le consentement doit être donné de façon non équivoque, libre et spécifique. En outre, les données personnelles doivent être traitées de manière licite, loyale et transparente et collectées pour des finalités déterminées, explicites et légitimes. Elles doivent être adéquates, pertinentes et limitées aux finalités du traitement, être exactes et, si nécessaire, tenues à jour. Elles doivent enfin être conservées de façon réduite dans le temps et dans des conditions de « sécurité appropriée ». Le responsable du traitement, c’est-à-dire la personne ou l’organisme qui décide de la mise en œuvre d’un traitement et qui en détermine la finalité et les moyens, doit respecter ces principes, sous le contrôle de la HAPD. Tous ces principes ont pour finalité ultime et commune d’assurer la protection des données personnelles. S’ajoute à cela le fait que lors de la mise en œuvre d’une collecte de données à caractère personnel, il est fait obligation à l’organisme collectant des données d’informer de façon claire, simple et facilement accessible les personnes concernées par cette collecte. Ces mentions d’information permettent aux personnes concernées de comprendre la raison et les finalités de la collecte tout en leur permettant d’exercer les droits spécifiques suivants : le droit d’accès à leurs informations personnelles pour s’assurer de l’intégrité de ses données et la sécurité de leurs utilisations, le droit de rectification, le droit d’opposition et le droit à l’effacement.

 Quelles sont les sanctions qu’encourt une personne en cas de violation des données personnelles ? 

La loi sur la protection des données à caractère personnel prévoit des sanctions administratives, pécuniaires et pénales à l’encontre des responsables de traitement.

Ces sanctions sont hiérarchisées et sont plus lourdes les unes que les autres.

Ainsi, la HAPDP peut infliger des sanctions administratives et pécuniaires sans préjudice des sanctions pénales au responsable de traitement des données à caractère personnel n’ayant pas respecté les textes en vigueur relativement à la protection de ces données. Ces sanctions peuvent aller de l’avertissement au retrait définitif de l’autorisation, en passant par la mise en demeure de cesser les manquements observés dans les délais précisés par l’autorité de protection, l’interruption de la mise en œuvre du traitement, le verrouillage de certaines données à caractère personnel traitées, l’interdiction temporaire ou définitive d’un traitement contraire aux textes en vigueur, le retrait provisoire de l’autorisation accordée. Quant aux sanctions pécuniaires, leur montant est proportionnel à la gravité des manquements commis et aux avantages tirés de ce manquement. Le montant de cette sanction ne peut excéder la somme de cent millions (100.000.000) de francs CFA. En cas de réitération ou de récidive, ce montant ne peut excéder deux cent millions (200.000.000) de francs CFA, ou s’agissant d’une entreprise, il ne peut excéder 5% de son chiffre d’affaires, hors taxe, du dernier exercice clos dans la limite de cinq cent millions (500.000.000). Avant de conclure mes propos, je dois souligner que la HAPDP est suffisamment outillée pour accomplir sa mission. Cependant, pour la bonne conduite des activités de cette nouvelle Institution, la collaboration avec les citoyens est nécessaire. A cet égard, il est important que chaque citoyen soit conscient de ses droits sur les données et qu’il ne doit pas hésiter à les exercer auprès des responsables de traitement. D’ailleurs dans cette perspective, que nous allons lancer, très bientôt, notre site web (www.hapdp.ne) qui sera un véritable carrefour pour tous les acteurs intervenant dans la régulation des données à caractère personnel. Je profite de cette heureuse coïncidence pour inviter l’ensemble des Nigériens à visiter ce site et nous faire des remarques et suggestions, tant sur son contenu que sur notre dispositif opérationnel.

Réalisée par Mahamadou Diallo(onep)

18 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

Mme la Directrice générale, l’INS va très bientôt procéder au lancement des opérations entrant dans le cadre du 5ème Recensement général de la population du Niger. Pourquoi encore un recensement général de la population ?

Merci de l’opportunité que nous offre le Sahel Dimanche pour échanger sur cette question hautement importante du recensement général de la population et de l’habitat. Les recensements sont les sources d’information les plus exhaustives sur la population d’un pays. Ces opérations se déroulent tous les dix ans. Le Niger prépare son 5ème recensement général de la population et de l’habitat après celui de 1977, le 2ème en 1988, le 3ème en 2001, le 4ème en 2012 et le gouvernement du Niger envisage la réalisation du 5ème recensement général de la population et de l’habitat en décembre 2023. Pour ce faire, il y a plusieurs étapes qui sont mises en œuvre. Pourquoi d’abord on fait ces opérations ? Comme je l’ai dit il y a un moment, c’est la principale source d’information pour des données exhaustives sur la population. C’est d’abord pour avoir l’effectif de la population, la photographie de la population comme on a l’habitude de dire. Mais on fait aussi le recensement pour avoir d’autres informations sur les conditions de vie des populations, l’accès aux services sociaux, l’accès à l’habitat, à l’eau, à l’énergie. C’est aussi des sources importantes particulièrement pour ce recensement, puisque c’est un recensement que nous comptons réaliser avec l’outil numérique. C’est aussi le moment pour nous d’avoir toutes les informations sur les infrastructures disponibles au fin fond du Niger. Que ça soit les écoles, les centres de santé, les puits, les marchés… tout sera recensé. On aura une des plus grandes bases d’information pour les politiques, les programmes, les projets d’investissement que ça soit public ou privé.

Est-ce que c’est la première fois que le Niger organise cette opération avec des outils numériques, Mme la directrice ?

Absolument, c’est la plus grande innovation. L’institut national de la statistique s’est engagé dans un programme important de modernisation de la collecte des données statistiques à travers le numérique, la digitalisation et c’est la première fois que nous allons faire cette collecte des données avec l’outil numérique. Cela nous donne plusieurs avantages. Le premier avantage c’est sur le temps de traitement des données, il n’y aura plus une étape de saisie des données. Directement, nous aurons les informations sur nos serveurs. Le deuxième avantage très important, c’est le géo référencement. A tout moment, on sait où se trouve les agents, s’ils sont allés dans les ménages, dans quelle localité ils sont, nous allons suivre cela en direct. Et ça permet d’avoir des données de qualité et de pouvoir corriger pendant même que les agents sont sur le terrain, d’identifier les limites et de corriger. Déjà même dans le questionnaire pendant que les questions sont posées, nous avons des mécanismes de contrôle à travers les logiciels. Cela va améliorer la qualité des informations. Au-delà de tout, cela va donner aussi plus de confiance sur la confidentialité des informations pour la simple et bonne raison que ce ne sont plus des questionnaires que quelqu’un peut prendre, utiliser et photocopier. Les données individuelles sont protégées. Avec l’utilisation des tablettes, ils n’ont pas la possibilité d’accéder aux données collectées qui sont directement envoyées dans les serveurs et l’agent recenseur ne peut même plus avoir accès à ces données c’est important pour la protection des données à caractère personnel en matière de statistique.

La première étape de l’opération va-t-elle concerner toutes les régions du Niger, ou bien il y a des localités qui sont ciblées en priorité ?

Cette étape est une étape pilote qui rentre dans la phase préparatoire du recensement général de la population et de l’habitat. 36 communes ont été recensées de manière raisonnée à travers tout le Niger. C’est une phase pilote. Au cours d’un recensement, nous avons deux grandes phases. Il y a d’abord une phase de cartographie et ensuite la phase de dénombrement. Donc la phase de cartographie qui démarre cette semaine permet de faire le découpage du pays en aire de travail, en zone de démembrement. Il s’agit au niveau de la superficie de pouvoir organiser le travail des équipes pour affecter des agents dans ces zones là et pouvoir les suivre. Il ne s’agit pas du travail  de découpage administratif du pays, ce n’est pas notre mandat, c’est celui du ministère de l’Intérieur. Nous avons choisi 36 communes qui sont représentatives des huit régions du Niger.

Mais comment ces communes ont-elles été choisies ?

Elles ont été choisies d’abord pour les conditions sécuritaires. Il s’agit pour nous pendant cette phase d’aller dans les zones même d’insécurité parce que le recensement se doit d’être exhaustif. Nous testons notre capacité à intervenir dans ces zones  d’insécurité. Les critères combinent encore le milieu rural et le milieu urbain. Il y a aussi des critères de densité de la population, d’accessibilité physique. Comme c’est une phase pilote, nous avons choisi d’aller dans les zones où l’accessibilité est la plus difficile, là où les routes sont impraticables pour que nous puissions tester notre organisation, nos délais et notre adaptation à ces routes (là où il faut par exemple laisser les voitures pour monter sur des chameaux). Il y a aussi le mode de vie et nous combinons le mode de vie nomade et sédentaire. Il s’agit aussi pour nous de tester les zones où nous avons la disponibilité du réseau électrique pour voir comment charger nos appareils et voir aussi la disponibilité du réseau internet afin de pouvoir prendre des dispositions alternatives. Nous avons aussi choisi des zones qui sont des zones transfrontalières où nous pouvons avoir des populations nigériennes et des populations étrangères. Je rappelle que le recensement concerne toutes les populations qui résident sur le territoire nigérien pendant la collecte des données.  Qu’elles soient nigériennes ou pas, elles doivent être comptées, elles doivent être identifiées et on doit connaitre leurs conditions de vie. Le recensement concernera même les personnes déplacées que nous irons trouver dans leur commune de résidence mains nous leur demanderons des informations sur leurs communes d’origine afin de pouvoir les repositionner dans dix ans quand elles seront dans leurs zones. Au total nous avons donc 36 communes dont 3 communes à Agadez, 2 à Diffa, 6 communes à Dosso, 5 à Maradi, 4 à Tahoua, 8 à Tillabéri, 7 à Zinder et 1 à Niamey.

A vous entendre Mme la DG, on a comme l’impression que l’INS a pris toutes les dispositions pour réaliser cette opération dans les meilleures conditions ?

En tout cas, nous avons commencé la préparation depuis 2020. Nous avons fait plusieurs formations, plusieurs tests depuis deux ans. Nous sommes prêts normalement si nous avons la bonne collaboration des autorités administratives, des autorités locales, des populations à réaliser cette opération avec les meilleurs résultats vu les conditions. Nous avons également bénéficié d’un soutien important au niveau du gouvernement du Niger et de ses partenaires en particulier la Banque mondiale, l’UNFPA et l’Unicef. En tout cas toutes les conditions sont réunies pour finaliser cette phase pilote. Après ça, on se préparera pour la phase générale.

1977, 1988, 2001, 2012 et 2023, pourquoi Mme la DG, au Niger on met beaucoup de temps avant d’organiser un recensement des populations reconnu pourtant comme étant un outil important de développement ?

Les recensements sont des opérations lourdes en termes d’utilisation de ressources humaines et coûteuses. Et même les populations si chaque année, on doit aller leur poser des questions, c’est assez difficile. Pour cela des pays comme les notres en voie de développement, c’est dix ans entre deux recensements. Normalement le Niger aurait dû faire cette opération en 2022, mais, le gouvernement a jugé utile de reporter d’une année pour permettre d’avoir toutes les conditions relativement à la mobilisation des ressources, la gestion sécuritaire et la disponibilité des équipes.

Vous avez parlé de coût, les ressources financières, sont-elles vraiment disponibles pour permettre à l’INS d’effectuer cette opération, Mme la DG. Sinon quel message particulier avez-vous à adresser au gouvernement et aux partenaires pour mener à bien cette opération ?

Les conditions financières sont réunies pour cette phase pilote. Pour la phase de cartographie générale qui va suivre et les autres étapes, le processus de mobilisation des ressources se poursuit. Nous sommes en discussion avec les partenaires et le gouvernement s’organise progressivement pour mobiliser les ressources. Nous ne sommes pas inquiets. Nous avons eu beaucoup d’assurance, beaucoup d’engagement et nous pensons que nous pouvons tenir les délais. Je lance un appel aux autorités locales, administratives, aux populations, à toutes les personnes résidant sur le territoire national et particulièrement dans les 36 communes de faciliter la tâche aux agents cartographes qui vont être déployés sur le terrain, de donner toutes les informations et de donner les vraies informations parce que des informations dépendront toutes les décisions en termes de politiques sociales, économiques, culturelles, même sécuritaires. C’est aussi l’occasion de remercier déjà le gouvernement pour le soutien et les partenaires pour tous les appuis qu’ils nous ont apportés. Je lance aussi un appel à une mobilisation rapide des différentes ressources qui sont prévues afin que nous puissions réaliser l’opération dans les conditions pour pouvoir fournir des données de qualité pour les prises de décisions.

Je  disais tantôt sur la particularité du recensement, c’est la seule opération qui à toutes les informations sur les populations. Son premier principe c’est l’exhaustivité. L’exhaustivité c’est que tout le monde doit être recensé que la personne vive en milieu urbain ou en milieu rural, qu’elle soit sédentaire ou nomade, qu’elle soit salarié ou en situation d’inactivité , qu’elle soit employé ou qu’elle soit employeur , qu’elle soit agriculteur ou éleveur, élève ou même femme au foyer. Qu’elle soit en bonne santé ou pas, qu’elle soit en situation de handicap, quel que soit le handicap, même les populations qui vivent avec des maladies à des déficiences mentales, que la personne soit nigérienne ou étrangère tout le monde compte et nous devons compter tout le monde. Et nous avons mis le recensement sous le thème ‘’des droits humains ‘’et le slogan que nous avons pris est : «je me fais recenser parce que le Niger compte pour moi». C’est ça le thème que nous avons choisi parce que je compte. Qu’on soit enfant, un adulte ou  que l’on soit une  personne âgée, tout le monde compte et tout le monde doit être compté.

Par Fatouma Idé(onep)

Source : http://www.lesahel.org

Mohamed Bazoum répond à Amnesty International : « Nous ne violons pas les droits de l’Homme » Mardi 11 juillet, Amnesty International a appelé les autorités du Niger à annuler les charges retenues contre plusieurs journalistes, leaders de la société civile et activistes politiques détenus, selon l’ONG, arbitrairement, et à les libérer sans condition. Le ministre de l’Intérieur du Niger, Mohamed Bazoum, joint mardi 12 juillet par Jeune Afrique, soutient que chacune des personnes défendues par l’ONG a commis au moins une infraction.

Jeune Afrique : Le journaliste et syndicaliste Baba Alpha, dont le procès s’est ouvert mardi 11 juillet, est très critique à l’égard du régime. Amnesty International considère qu’il a été pris pour cible pour ses prises de position sur la chaîne de radio privée Bonferey…

Mohamed Bazoum : Ce journaliste est très militant, très engagé, et ce depuis au moins six ans. Mais il n’avait jamais été inquiété. Il a fait des faux papiers, il y a déjà longtemps ; il s’est inventé un autre lieu de naissance que le sien dans le but d’avoir la nationalité nigérienne. Nous n’avons rien inventé. Il a été dénoncé par des gens qui le savaient. Est-ce qu’il faut laisser ceux qui font des faux papiers, ne pas les inquiéter ?

{xtypo_quote}Ce n’est pas parce qu’on est journaliste ou opposant qu’on a une immunité à toute épreuve !{/xtypo_quote}

C’est une réponse générale que nous apportons, là. Peut-on concevoir user de faux et avoir une impunité garantie, parce qu’on est journaliste et opposant ? Si oui, tout le monde peut contourner la loi, alors ! Tous les jours, mon ministère délivre des avis favorables en vue de l’obtention de la nationalité nigérienne lorsque les gens remplissent les conditions prévues par la loi. Pourquoi a-t-il fait des faux ? J’ai essayé de contacter Amnesty International, à Dakar, concernant Baba Alpha. On ne m’a jamais répondu. Nous ne violons pas les droits de l’Homme. Ce journaliste a fait une erreur.

Amnesty International pointe  le cas de l’activiste défenseur des droits de l’Homme, Abdourahamane Insar, arrêté le 14 mai et accusé d’avoir fait une « proposition en vue de détruire ou changer le régime constitutionnel et d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat », sur Facebook. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et libéré le 8 juin dernier. Il a fait appel de la décision de justice. Confirmez-vous cette version des faits ?

Abdourahamane Insar a appelé tous les jours sur Facebook au renversement du régime. Depuis qu’il a été arrêté, il ne le fait plus. Idem pour les autres opposants cités par Amnesty International. Je dis opposant, pour Abdourahamane Insar, car il a un parti politique, la Révolution nationale, démocratique et populaire. Tous ont cessé.

Notre pays est vulnérable et précaire. Nous avons subi trois coups d’État en dix ans. En appelant au renversement du régime, Monsieur Insar commet une infraction. Il peut dire que nous sommes corrompus. Il n’en est pas empêché. Mais appeler au meurtre et au coup d’État, non. C’est pareil pour Ali Idrissa − il fait partie du Moden FA Lumana de Hama Amadou. Il a dit : « Nous allons renverser le régime de Mahamadou Issoufou par tous les moyens ». Mais depuis que la police l’a arrêté, il ne dit plus ça.

{xtypo_quote}

Je me suis battu pendant vingt ans dans l’opposition, ce sont des choses que nous n’avons jamais dites.

{/xtypo_quote}

Quand ils sont si inciviques, il faut les ramener à l’ordre pour qu’ils mesurent leur langage. Nous sommes des sociétés fragiles. Je me suis battu pendant vingt ans dans l’opposition, ce sont des choses que nous n’avons jamais dites. Eux, ce sont des hommes politiques, qui ne veulent rien d’autre qu’Hama Amadou au pouvoir, qui se drapent du manteau de la société civile et commettent des infractions. Nous ne sommes pas gênés de les poursuivre. Nous sommes à l’aise avec ça. Ils ont intérêt à renoncer à leur projet insurrectionnel.

Que pensez-vous du travail d’Amnesty International ?

Amnesty International manque de rigueur dans son appréciation. Son communiqué ne nous importune pas. Nous n’avons pas attendu Amnesty International pour être des démocrates. Ils sont faibles face à un Etat et présentent un schéma simpliste. Toutes les personnes citées par l’ONG font partie de la même communauté, celle du Moden Fa Lumana.

Ce sont des hommes politiques et leur objectif est subversif. Ils abusent de la dépénalisation du délit de presse. Ils se couvrent en se faisant passer pour des internautes lambdas ou des défenseurs des droits de l’Homme.  Est-ce qu’Amnesty International a enquêté sur place ? Depuis les années 1980, je soutenais Amnesty International mais je constate qu’ils ont un parti pris contre les régimes de façon totalement grossière.

Par Anne Frintz
15 juillet 2017
Source :http://www.jeuneafrique.com/

Monsieur Issa DJIBO, Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique : "Le Compte Unique s'inscrit dans le cadre d'un ensemble de réformes mises en place pour améliorer les services rendus par l'Etat" Monsieur le Directeur Général, après quelque 8 mois passés à la tête de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, pouvez-vous nous dire succinctement comment se porte cette importante institution ?
Merci de me poser cette question qui permet de mieux apprécier la situation actuelle de la DGT/CP. Il importe, en effet, de rappeler qu'à notre prise de fonction, la situation de la DGT/CP se caractérisait par une lenteur dans l'administration des services, des pesanteurs dans la mise en œuvre des réformes, notamment dans l'appropriation des nouvelles technologies pour le traitement des opérations comptables, toutes choses qui ont entravé le bon fonctionnement de l'institution. Cette situation a eu pour conséquences une insuffisance du suivi rapproché des opérations avec une persistance des saisies manuelles d'écritures comptables qui génère des incohérences dans la tenue de la balance générale du Trésor, et par conséquent une non maîtrise des paiements effectués.

Pourtant, la refonte de l'ancien Trésor National qui a engendré la DGT/CP, en 2010, a semblé s'inscrire dans une vaste réforme. N'était-ce finalement qu'un effet d'annonce ?
Effectivement, l'avènement, en 2010, de la DGT/CP s'inscrivait dans un ensemble de réformes des finances publiques. Cependant, il faut reconnaître que la mise en œuvre n'a pas connu le rythme et le niveau escomptés.

Monsieur Mohamed Ben Omar, ministre de l’emploi, du travail  et de la protection  sociale : «Je lance un appel solennel à tous les travailleurs de sortir massivement  le 31 juillet 2019 pour aller exercer leur droit en votant pour la centrale syndicale de leur choix»Dans exactement cinq (5) jours, le 31 juillet 2019, les travailleurs nigériens sont appelés aux urnes pour les toutes premières élections professionnelles du Niger. Par leur vote, les travailleurs choisiront ainsi, parmi les douze (12) centrales syndicales en compétition, la centrale syndicale ou les centrales syndicales les plus représentatives qui porteront leurs étendards pour les quatre prochaines années. Le long et tumultueux processus aura enfin abouti. Le ministre de l’emploi, du travail et de la protection sociale Mohamed Ben Omar, invité de Sahel Dimanche, nous parle des péripéties et des enjeux de ces élections professionnelles.

Monsieur le Ministre, après plusieurs années de travail, plusieurs reports et des tumultes dans le processus, les élections professionnelles vont finalement avoir lieu le 31 juillet 2019. Parlez-nous, M le ministre, de ce processus inédit d’élections professionnelles au Niger.

Merci beaucoup pour l’opportunité que vous nous donnez en tant que gouvernement et en tant que ministère en charge du travail pour m’adresser aux Nigériens sur la problématique des élections professionnelles, les enjeux, les attentes des uns et des autres. Effectivement comme vous l’avez si bien rappelé, il y a eu beaucoup de péripéties, des va-et-vient qui ont émaillé ce processus qui a été enclenché depuis 2014-2015. Et cela avec la mise en place de la commission nationale chargée des élections professionnelles (CONEP) et tout ce qu’il y a comme législation et autres activités relatives à savoir notamment la convocation de la commission consultative du travail qui a accouché du code électoral des élections professionnelles définissant les règles du jeu. Tout ce travail a été fait en amont pour asseoir tout le dispositif c’est-à-dire le socle juridique sur lequel va s’appuyer la commission elle-même pour la tenue et l’organisation de ces élections. Il s’en suivit alors l’élaboration du fichier électoral. Ça a été un processus relativement long ayant duré presque quatre à cinq ans avec des hauts et des bas parce qu’à un certain moment les uns et les autres ne croyaient pratiquement plus à la tenue de ces élections. Mais avec la volonté du gouvernement d’aller de l’avant et la volonté également des acteurs eux-mêmes, aujourd’hui nous sommes dans la dernière ligne droite. Le menu essentiel, je dirais le plat de résistance pour nous était d’abord l’acceptation du fichier électoral. Dieu merci, ce processus a pris plusieurs mois, plusieurs années même. Et nous sommes enfin arrivés à un fichier consensuel. Et comme vous le savez, il n’y a d’élections tant qu’il n’y a pas de fichier consensuel. Ce fichier sur la base duquel nous allons aux élections professionnelles a été consensuellement adopté par la CONEP. Il y a eu plusieurs propositions en termes de matrice de recensement. Finalement nous sommes arrivés à un consensus sur le fichier. Et ce fichier a été vulgarisé dans toutes les communes du Niger à travers les affiches, il y a eu également une révision des listes pour considérer les électeurs omis, ceux qui ont été dédoublés. Ce travail a été fait par la sous-commission Fichier électoral. Et finalement depuis trois à quatre mois on dispose d’un fichier électoral fiable, accepté par tous et prêt pour la mise en œuvre de ce fichier avec les cartes d’électeurs qui sont, il faut le souligner, fonction du fichier. Les cartes ont été effectivement tirées et les missions sont reparties à l’intérieur pour faire le déposit du package c’est-à-dire les listings, les cartes, le matériel électoral etc... La logistique est également en place. Nous avions pris un arrêté convoquant le code électoral et fixant la date des élections et également un autre arrêté qui ouvre officiellement la campagne électorale. Et les centrales sont actuellement en pleine campagne que ça soit sur le terrain, dans les médias publics et privés et les réseaux sociaux comme on a pu le constater. Nous avons au total douze(12) centrales sur les quatorze que compte l’échiquier syndical nigérien à partir à la conquête des militants. Et le monde entier est témoin que le Niger est véritablement engagé dans ce processus des élections professionnelles de façon irréversible. Il faut rappeler ici que la CONEP a des démembrements au niveau régional, départemental et communal. Plusieurs arrêtés et décisions ont été pris par le ministère de l’emploi, celui en charge de l’intérieur, la CONEP pour associer les autorités locales, créer les différentes commissions et désigner leurs membres également, bien évidemment avec les différentes centrales syndicales en compétition. Aujourd’hui, je peux dire sans risque de me tromper inchaa Allah que le 31 juillet nous allons tenir ces élections.

Sadou Seydou Ramadan SoudureMonsieur le ministre, vous avez sillonné la semaine dernière certains marchés et supermarchés de Niamey. Cette semaine, vous avez également rencontré aussi bien les opérateurs économiques que les responsables des Organisations syndicales et des Associations de Défense des Consommateurs. Peut – on avoir les raisons de toutes ces visites en peu de temps dans ces différents circuits de commercialisation des produits ?

Avant de répondre à votre question, j’aimerais d’abord vous rappeler que mon département ministériel a comme attributions, entre autres, d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en biens et services et de veiller plus particulièrement à la protection effective des consommateurs et à la disponibilité des produits de grande consommation tout en maîtrisant l’évolution de leurs prix .

Pour répondre à votre question, je dirais que cette série de visites est surtout motivée par le fait qu’il a été constaté ces derniers temps, une tendance haussière des prix des produits de grande consommation.

Aussi, à cette veille du mois de Ramadan, nous avons jugé utile d’initier ces visites en présence des représentants des Organisations syndicales et des Associations de Défense des Consommateurs.

Alors que le Commerce international souffre des effets de la crise née de la pandémie mondiale à coronavirus COVID-19, au Niger le secteur du commerce fait face à trois crises majeurs qui sont sécuritaire, sanitaire, et, récemment, la crise des inondations qui a détruit une bonne partie des rizières et de certains champs de céréales. Dans cet entretien qu’il a accordé au Sahel Dimanche, le ministre du Commerce et de la promotion du secteur privé, M. Sadou Seydou, revient sur l’impact de ces crises sur le secteur du commerce au Niger et les dispositions prises par l’Etat pour assurer une plus forte résilience du secteur et une disponibilité permanente des produits de consommation de première nécessité.

Monsieur le ministre, le Niger comme beaucoup d’autres pays du monde, a été touché par la pandémie de la COVID 19. Quel impact la crise de la COVID 19 a sur le secteur de l’import-export ?

Je vous remercie de l’opportunité que vous nous offrez pour échanger sur des questions d’intérêt public. Ceci étant dit, le Niger, à l’instar des autres pays à travers le monde, a été aussi touché par le CORONA-VIRUS car comme cela a été souligné, il s’agit d’une pandémie.

Au Niger, dès l’apparition de la maladie, les plus hautes autorités se sont saisies de la question au regard de la menace grave que cela représente pour les populations. Ainsi, le 17 mars 2020, un Conseil Extraordinaire des Ministres s’est tenu sous la Présidence de SEM ISSOUFOU MAHAMADOU, Président de la République, Chef de l’État. A l’issue dudit Conseil, une dizaine de mesures urgentes ont été prises dont la fermeture de toutes les frontières aériennes et terrestres, exception pour le transport des marchandises. En outre, au plan international, la pandémie de la COVID-19 représente un bouleversement sans précédent de l'économie mondiale et du commerce mondial. Car la production et la consommation des biens et services se retrouvent réduites.

Les experts s’attendent à voir en 2020 une récession mondiale qui pourrait prendre une forme sévère pour certains pays ou régions. Les estimations pour le deuxième trimestre, période au cours de laquelle le virus et les mesures de confinement associées ont touché une grande partie de la population mondiale, prévoient un recul d'environ 18,5% en glissement annuel du commerce international de marchandises. Cette situation du commerce est d'une ampleur inégalée.

Au Niger, les prévisions de croissance ont été revues à la baisse, passant de 6,9% à 4,1%. Le taux d'inflation devrait connaitre une hausse sensible pour atteindre 7,9% contre une prévision de 4,4%. On note entre autres une baisse des activités productives et de la demande des biens et services et une réduction des revenus des populations.

Face à cette situation, quelles sont les dispositions prises par votre département ministériel pour assurer la disponibilité des produits de première nécessité à des prix abordables  ?

Mesurant que les mesures de fermeture prises par certains gouvernements étrangers pouvaient avoir des conséquences pour l’approvisionnement de notre pays, sur les importations et exportations et induire de potentielles tendances à la hausse de produits de première nécessité et de grande consommation, le Gouvernement sous l’impulsion du Président de la République a adopté une approche de transparence en communiquant les informations précises en temps utile et a pris des mesures sanitaires, sociales, fiscales et économiques dans le cadre du plan d’urgence pour la Covid 19.

Ainsi, les dispositions prises par mon département ministériel en vue d’assurer la disponibilité des produits de première nécessité à des prix accessibles s’inscrivent dans la droite ligne des instructions données par SEM ISSOUFOU MAHAMADOU, Président de la République, Chef de l’État, et par SEM BRIGI RAFINI, Premier Ministre, Chef de Gouvernement.

En collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger et les partenaires sociaux, notamment les Syndicats des Commerçants et les Associations de Défense des consommateurs, j’ai tenu des séances de travail pour apprécier ensemble la situation et proposer des mesures consensuelles dans l’intérêt de l’activité commerciale et des consommateurs. A l’issue de nos échanges et au regard des informations fournies par les services compétents, il ressort que le Niger étant un pays sans littoral a depuis longtemps développé un mécanisme permettant la disponibilité de produits de première nécessité en quantité suffisante pour faire face à des éventuelles ruptures. Cela assure également une relative stabilité des prix chez les grossistes.

Le problème des hausses de prix pourrait se situer principalement au niveau des détaillants. Pour y remédier, nous avons pris le 03 avril 2020 un arrêté fixant les prix plafonds des produits de première nécessité au niveau de la Communauté Urbaine de Niamey et donné des instructions aux Gouverneurs pour la prise de mesures similaires au niveau de leur région respective. Dans le cadre du plan d’urgence et sur instructions de SEM ISSOUFOU MAHAMADOU, Président de la République, Chef de l’État, j’ai procédé au lancement de l’Opération de Vente de Céréales à Prix Modérés d’environ 81529 tonnes, soit une hausse de 10 000 tonnes par rapport à 2019.

Les récentes inondations ont durement touché la production du riz paddy dont le commerce interne prend de l’ampleur. Quels sont les moyens d’accompagnement que le Ministère du Commerce prévoit de mettre à la disposition des coopératives qui exercent dans le commerce du riz local ?

Le Niger vit effectivement une saison exceptionnelle en termes de pluviométrie. Les pluies sont indispensables à la production agricole et particulièrement pour celle du riz. Ces pluies ont occasionné d’énormes dégâts sur les aménagements hydro-agricoles.

Dans le cadre de la gestion des conséquences et impacts des inondations sur la production agricole, le Gouvernement, sous la base des évaluations en cours et afin de mettre les populations concernées à l’abri de la précarité, entend prendre des mesures globales de soutien. La filière rizicole recevra toute l’attention du Gouvernement.

Monsieur le ministre, la régulation des prix de vente est aujourd’hui une préoccupation majeure pour le consommateur final, qui est fragilisé par leurs fluctuations, le plus souvent injustifiées. Dans quelle mesure votre Ministère entend-il peser de son poids pour protéger le consommateur nigérien ?

Au Niger, la régulation des prix se fait à travers un mécanisme et des dispositions législatives et règlementaires. En ce qui concerne le mécanisme mis en place par le Gouvernement, il porte sur deux types d’opérations : les opérations de distributions gratuites et les opérations de vente à prix modérés. Ces deux types d’opérations ont toujours été reconduits chaque année par les autorités de la 7ème République. Chaque année, j’effectue deux tournées à l’intérieur du pays, la première pour le lancement des opérations et la deuxième est consacrée à l’évaluation. Ces opérations permettent aux populations les plus exposées à l’insécurité alimentaire de pouvoir disposer de produits de première nécessité à des prix défiant toute concurrence.

Pour les dispositions législatives et réglementaires, le Niger s’est doté d’une loi sur les principes fondamentaux du droit des consommateurs et des textes d’application. Ces textes offrent aux consommateurs nigériens une protection certaine pour le prix et la qualité. Ils instituent une « Commission Nationale pour la Protection des Consommateurs » ainsi que des Commissions Régionales. J’en appelle donc à tous, notamment les associations de défense des consommateurs, à en faire bon usage.

La fonction de Contrôleur de prix n’a pas une visibilité au Niger. Quels sont les problèmes qui entravent l’opérationnalisation effective d’un Service technique de Contrôle des Prix sur les marchés et quelles sont les solutions envisagées ?

Il convient de rappeler que, au début des années 90 voire avant, le Niger s’est engagé dans des réformes politiques. Ainsi, le désengagement de l’État des secteurs marchands, la promotion du secteur privé et la libéralisation des prix étaient devenus des axes prioritaires des politiques économiques. Cela sous-entend que mon département ministériel ne fixe plus les prix de la plupart des produits de grande consommation. Notre rôle dans la fixation des prix des produits consiste à faire respecter la liberté des prix sur la base de la loi de l’offre et de la demande et à les faire respecter en cas de fixation par acte règlementaire pour les hydrocarbures, le gaz, le transport urbain et périurbain. Il en est de même lors des situations exceptionnelles (pénurie ou hausse injustifiée des prix) ou de catastrophes comme la COVID 19.

Pour permettre aux contrôleurs de mener leurs missions, le Niger s’est doté en novembre 2019 d’une loi portant organisation de la concurrence au Niger. Ce texte vise à protéger les intérêts économiques nationaux mais également de garantir la liberté des prix, la libre concurrence et lutter contre les pratiques anticoncurrentielles néfastes aux consommateurs et à l’activité commerciale.

Nous sommes en train de travailler au renforcement des capacités institutionnelles et humaines des services en charge du contrôle. C’est une mission qui a longtemps été délaissée mais avec les instructions des plus hautes autorités de notre pays, des efforts sont en cours pour une effectivité et une efficacité du contrôle.

Monsieur le Ministre, la résilience du commerce intérieur et extérieur montre-t-elle, malgré tout, de bons signes en cette période de crises multiples ?

Malgré les crises, la résilience du commerce intérieur et extérieur présage des lendemains meilleurs. En effet, le profil commercial du Niger fait ressortir que notre pays nous interpelle à une  diversification de nos partenaires et nos exportations.

Au plan interne, il est adopté une approche chaine de valeur pour une meilleure insertion dans le commerce régional, continental (ZLECAf) et international. Certaines filières à forts potentiels à l’exportation font l’objet de notre attention. Il s’agit de la filière Cuirs et Peaux et Sésame. En outre, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf), une stratégie nationale est en cours de finalisation. Elle tiendra compte des préoccupations soulevées par les acteurs du secteur privé et de la société civile pour une intégration commerciale réussie du Niger. Au plan interne, avec l’expérience de la COVID 19, une évaluation sera faite afin d’apporter éventuellement des améliorations relativement au mécanisme et aux dispositions en vigueur.

Réalisée par Souleymane Yahaya(onep)

25 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

a

Monsieur le président du conseil de ville, les importantes pluies enregistrées depuis quelques temps à Niamey et la montée des eaux du fleuve ont engendré des inondations dans plusieurs quartiers et autres localités de la région de Niamey. Pouvez-vous nous faire la situation des inondations dans la région de Niamey ?

 Effectivement la région de Niamey a reçu d’importantes  pluies,  des pluies exceptionnelles dans l’ensemble du pays et  dans  la sous-région africaine. Ces pluies ont engendré des inondations et principalement dans les quartiers riverains du fleuve et  aussi sur tout ce qu’on a comme aménagements hydro-agricoles y compris les îles qui sont dans le périmètre de Niamey. Nous avons enregistré environ 4700 maisons  effondrées et plus de 31.000 sinistrés.A à la suite de ça, le chef de l’Etat s’est déplacé pour aller voir sur le terrain les conditions de vie des sinistrés, il a donné  rapidement des instructions pour que ces sinistrés soient pris en charge, logés, nourris et assistés et surtout trouver des solutions durables pour éviter la récurrence de ce problème.  Une situation que nous sommes en train de gérer  avec le concours de toutes les bonnes volontés et surtout du gouvernement qui n’a pas tardé à réagir et à apporter les premières solutions immédiates et aussi des solutions durables.

Face à cette situation qui fait aujourd’hui l’actualité, quelles sont les dispositions prises au niveau de la ville de Niamey pour venir en aide aux populations sinistrées ?

Les dispositions sont prises à une échelle plus élevée que la ville de Niamey. Le gouvernement a mis les moyens qu’il faut  et au niveau de la ville de Niamey, nous avons mis à disposition les écoles. Il y a aussi une solidarité entre les populations. La conjugaison de tout ça a permis d’atténuer les difficultés et de permettre à ces populations  d’être dans un endroit sécurisant en attendant leur relogement sur des sites qui ne sont pas inondables. Et des moyens sont mobilisés pour les assister, leur permettre d’avoir de quoi manger, d’avoir des couvertures…Nous sommes aujourd’hui en train d’enregistrer beaucoup d’aides de la part des bonnes volontés, cela  est à soutenir et à encourager.

Pour le moment, M. le président, beaucoup de familles sinistrées ont été relogées dans  des salles de classe, alors que  la rentrée des classes ne tardera pas dans notre pays. Comment la municipalité compte-t-elle gérer cette problématique ?

Très rapidement, il faudrait trouver des lieux de relogement de ces populations et libérer les classes. Et pour cela, nous avons déjà identifié des sites en tout cas pas inondables. L’idée c’est de faire en sorte d’éviter la récurrence de ce problème. Reloger définitivement ces populations sur de bons sites, libérer les sites inondables et dédier ces sites inondables à d’autres vocations notamment des vocations qui riment avec l’eau telle que l’agriculture, tels que les bassins, les retentions d’eau, la pisciculture…ainsi que tout autre activité qui peut avoir l’eau comme besoin qui peut désormais  éviter un conflit entre l’homme et l’eau. Cela repose toute la question de repenser l’urbanisation de notre ville. Vous avez vu malheureusement des sites inondables depuis des années sont urbanisés alors que nous avons des sites non inondables qui restent disponibles. Cela est paradoxale. Et c’est à ça qu’il faut prendre conscience, corriger ça avec la collaboration de tous au niveau du gouvernement, des municipalités et au niveau  aussi des populations, il faudrait qu’il y ait une responsabilité individuelle et collective. Nous avons vu en 2012 quand on a eu l’inondation, il y a eu cet exercice de repositionnement des populations sinistrées, mais malheureusement les populations ont vendu les sites  qui leur ont été donnés pour venir encore se repositionner sur les sites inondables. Nous allons faire en sorte que cela ne se répète pas, qu’il y ait un suivi et des conditions permettant à ces populations non seulement de viabiliser les sites qui leur ont été affectés mais aussi empêcher fondamentalement, catégoriquement la construction dans la ville de Niamey des sites inondables. Pour cela, la ville de Niamey a établi un plan de prévention ou un plan de zonage des zones inondables avec toutes les caractéristiques. Il y a des zones qui sont rouges qui sont très inondables, des zone oranges  qui sont inondables, des zones vertes qui sont relativement inondables et nous allons orienter l’octroi des permis de construire en fonction de cette catégorisation de notre sol pour qu’il y ait une vraie politique d’occupation du sol, une planification qui va nous permettre de sortir de cette récurrence des inondations dans notre capitale.

Cela nécessite des moyens et une mobilisation importante notamment des partenaires techniques et financiers. Quel est, Monsieur le président, le message fort que vous aimeriez adresser aux partenaires techniques et financiers à ces moments de grandes préoccupations ?

Comme le Chef de l’Etat l’a dit, aujourd’hui, nous sommes dans une situation de catastrophes naturelles, donc, il y a les mécanismes de développement d’appui qui sont déjà déclenchés et le gouvernement à son niveau aussi a mobilisé des moyens. Le concours de ces moyens va nous permettre d’abord de gérer les urgences c’est-à-dire prendre en charge les sinistrés, les reloger, les nourrir, leur donner des couvertures ainsi que toutes les premières nécessités  pour qu’ils puissent vivre convenablement et aussi créer des conditions pour que la rentrée scolaire se passe dans de bonnes conditions, libérer les classes …Il faut aussi anticiper sur les maladies qui peuvent se développer à partir de la stagnation des eaux des pluies, de la prolifération des moustiques. Au niveau de Niamey, nous avons déjà entamé l’opération de démousticage, nous allons la poursuivre. Il y a aussi la désinfection de ces lieux, toutes les mesures contre le Covid. Il faut aussi s’attaquer aux solutions permettant d’éviter cette récurrence. Eviter à ce que les ménages concernés ne reconstruisent pas les maisons effondrées. Eventuellement leur donner des terrains très rapidement pour qu’ils puissent reconstruire sur des sites favorables à leurs habitats  pour leur meilleur épanouissement et que désormais, les inondations ne riment plus avec ces catastrophes. C’est le mot d’ordre du Chef de l’Etat qui nous a demandé de développer des mécanismes dans ce sens. De telle manière que l’eau aujourd’hui qu’on considère comme néfaste ou bien qui fait des dégâts, soit une force. Et l’eau est véritablement une force quand on sait l’utiliser, quand on sait la manier, l’encadrer. Nous avons un territoire vaste, nous devrons mettre en place des outils d’aménagement nous permettant de répartir cette eau de manière assez équilibrée sur notre territoire. Aujourd’hui, ce qui pose problème, c’est que toutes ces eaux concourent à un endroit ce qui fait que toutes les zones qui sont dans le proche périmètre de ces endroits sont inondés. Imaginez si on établit un aménagement qui permet par exemple les affluents du fleuve de prévoir des zones  de rétention beaucoup plus en amont et dans ces zones de rétentions d’eau, développer des activité agricoles. L’eau qui va rester sur ce territoire, va permettre le développement d’un micro climat, va permettre le développement d’une végétation et va permettre aussi l’alimentation d’une nappe phréatique. Et ça va aussi réduire la question de l’ensablement du fleuve. Une des raisons qui a fait que le fleuve est aujourd’hui en grande crue, la capacité du fleuve a diminué. La question de l’ensablement est aussi un chantier sur lequel il faut s’attaquer avec beaucoup de méthodes. Nous, nous estimons que la première action consiste à éviter à ce que le sable rentre dans le fleuve. Une fois qu’on arrive à maitriser les entrées d’eau dans le fleuve, on va voir à l’intérieur du fleuve, quels sont les mécanismes pour désensabler. Et la ville de Niamey est en train de penser à chaque période d’étiage de fermer les autres carrières de la ville de Niamey, de demander aux camions de ne se servir que sur le lit du fleuve en attendant la période d’étiage. Et si nous répétons ça chaque année, ça va nous permettre de régler le problème de l’ensablement. Mais le problème de l’ensablement du fleuve, ce n’est pas seulement une question spécifique à Niamey, c’est une question qui concerne le bassin du Niger. Et le bassin du Niger concerne tous les pays qui sont traversés par le fleuve et je pense qu’au niveau de l’ALG on est en train de penser à ça. Mais ça n’exclut pas localement nous puissions faire ce travail pour permettre de diminuer la vulnérabilité  autour du périmètre du fleuve notamment au niveau des quartiers riverains comme Kirkissoye, Banga Bana, Saguia, Goudel, Lamordé, Saga etc. Ces quartiers sont  aujourd’hui  considérablement soumis aux dangers de la crue du fleuve.

Les services de la municipalité ont-ils les moyens de mettre en œuvre toutes ces stratégies ?

Les moyens, on n’en a jamais assez pour faire face à tous les défis. Il faut avec intélligence avec méthode utiliser les moyens qui sont à disposition. Le souci c’est l’implication de tous les acteurs. Et aujourd’hui, nous avons l’entraide entre les populations, nous avons les bonnes volontés, à l’échelle de la ville, nous avons tout le mécanisme développé par nos services techniques et matériels et encore plus loin au niveau du gouvernement il y a eu un déploiement fort des moyens et à cela vient s’ajouter les partenaires techniques et financiers. Je pense que la conjugaison des efforts nous permettra de faire face à ces défis.

 Monsieur le président, la ville de Niamey qui s’agrandit souffre d’un problème d’assainissement. On a comme l’impression que le mal n’est vraiment pas traité à la racine. Comment vous expliquez cette situation ?

 Le mal est justement en train d’être traité à la racine et je vous explique pourquoi. L’assainissement de la ville de Niamey est basé sur deux éléments structurels : le fleuve et la vallée Gountou yéna. Autour de ça , nous avons tout le tissu urbain. Et le gouvernement a eu la pertinence de traiter les deux structures. Le fleuve en faisant des digues et l’aménagement de la vallée Gountou yéna. S’il n’y avait pas eu ces deux éléments, aujourd’hui on serait confronté à des catastrophes encore plus pires. C’est ainsi que du côté de Goudel, de Lamordé, de Saga et tous ces endroits où il y a des digues, les dégâts ont été limités. L’aménagement de la vallée de Gountou yéna a permis une évacuation rapide des eaux du centre ville. En plus, le gouvernement a fait un travail considérable sur les chaussées drainantes ce qu’on appelle les pavés. Dans tous les quartiers inondables il y a l’aménagement des routes pavées. Il faut que les gens comprennent que les routes pavées ont deux fonctions : une fonction de circulation et une fonction d’évacuation des eaux. Ce sont des aménagements qu’il faut comptabiliser dans le souci d’assainir la capitale. En plus, il y a le schéma directeur de l’aménagement de la ville de Niamey. Ce schéma a permis de diviser la ville de Niamey en treize sous bassins. La ville de Niamey constitue elle-même un grand bassin, un endroit où les eaux concourent et à l’intérieur de ce bassin, nous avons pu déterminer des sous bassins c’est-à-dire des endroits à une échelle donnée où nous avons des concours d’eau. Nous sommes en train de travailler sur ces sous bassins avec méthodes. Je pense que par rapport à l’assainissement on connait aujourd’hui les problèmes , on connait aussi les solutions. Je pense que les solutions, c’est de faire des caniveaux à certains endroits, mais à d’autres endroits de mettre en œuvre des mécanismes de rétention d’eau de telle manière que les eaux ne se retrouvent pas dans les ménages.

Réalisée par  Fatouma Idé(onep)

  04 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

Monsieur le Directeur Général, veuillez nous présenter le tout jeune Office aux destinées duquel vous présidez.

L’Office du Baccalauréat du Niger a été créé le 10 mai 2019 par le Décret 2019-247. C’est un Etablissement Public à caractère Administratif. Selon l’article 6 du Décret, « l'OBN poursuit une mission de service public. A ce titre, il est chargé de préparer et organiser l'examen du baccalauréat en collaboration avec les Universités Publiques et les Ministères concernés ; réévaluer les modalités du déroulement du Baccalauréat et proposer les ajustements nécessaires ; préparer le budget des examens du Baccalauréat; élaborer les arrêtés portant liste des candidats définitivement admis au baccalauréat ; élaborer le rapport d'activités et le bilan financier de l'examen du Baccalauréat ; alimenter et actualiser une banque de sujets des examens ».

Le Décret précise que « les modalités d'organisation de l 'Examen du Baccalauréat sont fixées par arrêté conjoint du Ministre chargé de l'Enseignement Supérieur et les Ministres chargés des enseignements secondaires et de la Formation Professionnelle et technique ».

Monsieur le Directeur Général, quand est-ce que le baccalauréat 2021 aura lieu ?

Pour répondre clairement à votre question, je dirais que nous sommes très avancés concernant les préparatifs de la session 2021 du baccalauréat. Mais, la date de tenue de ces examens est fixée par un Arrêté du ministre en charge de l’Enseignement supérieur sur proposition Directeur Général de l’Office du Baccalauréat du Niger que je suis. A ce jour (mardi 27 avril 2021, NDLR), il n’y a pas encore eu d’Arrêté pour la simple et bonne raison que nous n’avons pas encore fait la proposition mais nous avons le projet que nous allons soumettre à la signature de Monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur qui prendra la décision finale.

Ce retard n’est-il pas dû au fait qu’il y aurait des problèmes relativement à l’inscription en ligne des candidats ?

Je pense qu’il n’y a pas eu de problèmes majeurs pour l’inscription en ligne et je ne crois pas qu’on puisse parler de retard. L’année passée, c’est vrai, pour des raisons qui sont imputables à la pandémie du coronavirus, le Bac s’était tenu à partir du 17 août 2020. Pour cette année, en fait, il y a des contraintes que nous devons prendre en compte ; une de ces contraintes, c’est le BEPC : le bac va se dérouler nécessairement après le BEPC qui commencera le 22 juin 2021 et il prend au moins 15 jours ; et nous utilisons les mêmes locaux ; nous utilisons une partie non négligeable du personnel qui prend part au BEPC. Si vous ajoutez 15 jours au 22 juin, cela nous amène au 7 juillet. D’autre part, quelques jours après le BEPC, il y aura la fête de Tabaski. Donc, a priori, nous pensons que le Bac peut se dérouler juste après la Tabaski. C’est vrai qu’il y a eu quelques difficultés au début de l’inscription en ligne mais toutes les difficultés ont été aplanies et je pense que tous ceux qui voulaient s’inscrire au Bac l’ont fait.

Alors, justement, quel est le nombre d’inscrits au Bac cette année comparativement à 2020 ?

L’année dernière, nous avions environ un peu plus de 72.000 inscrits. Cette année, au moment où je vous parle, nous avons 78.071 inscrits qui ont tout réglé, qui ont fait toute la procédure.

Pour en finir avec cette question de l’inscription au bac, est-ce que l’Office est vraiment proche des nombreux élèves nigériens vivant surtout à l’intérieur du pays et qui éprouvent des difficultés pour produire toutes les pièces exigées pour l’inscription ?

Le Décret portant approbation des statuts de l’Office du Baccalauréat du Niger précise justement que des Antennes de l’Office seront installées au niveau de chaque région. L’Arrêté portant fonctionnement et missions de ces Antennes a été signé au courant du deuxième semestre de 2020. Mais, l’Arrêté précise que ces Antennes sont mises en place progressivement en fonction des moyens dont dispose l’OBN. Nous avons rendu compte au Conseil d’Administration de l’Office qui a autorisé la mise en place de ces Antennes ; je ne peux pas vous dire exactement quand est-ce qu’elles seront mises en place mais nous allons faire en sorte qu’elles le soient dans les meilleurs délais. En attendant, l’Arrêté dispose que les missions des Antennes sont exercées par des points focaux régionaux de l’OBN ; ainsi, chaque année, nous nommons un point focal régional qui est un enseignant-chercheur de l’Université publique de la région qui centralise tout et qui nous remonte les problèmes qui le dépassent. Donc, il n’y a pas de vide mais ce serait mieux si les Antennes sont ouvertes avec des locaux propres, des moyens et du personnel.

Il est question depuis quelques temps de la réforme du baccalauréat : qu’en est-il exactement ?

 Tout à fait ! Le Conseil des ministres a adopté le 6 novembre 2020 le Décret 2020-808 portant réorganisation du Bac ; ce Décret crée des centres de correction et un des points clé de la réforme, c’était justement la digitalisation de l’inscription – ce qui nous a conduit à engager les inscriptions en ligne. Il y a aussi la création des centres de correction. Donc, nous allons plus déplacer les copies que les correcteurs ; cela nous permettra d’être plus efficaces si toutes les conditions sont réunies.

A propos de la digitalisation, est-ce qu’il y a des mesures pour empêcher aux « hackers » d’accéder aux données personnelles des candidats et, surtout, de frauder au Bac ?

Absolument ! Je pense que c’est un aspect très important que nous avons pris en compte. Effectivement, si on met des données en ligne, il faut veiller à ce qu’elles n’aillent pas dans les mains de n’importe qui. Nous sommes soucieux du respect des lois et règlements de la République. Pas seulement les notes, même les informations que les candidats vont livrer seront protégées. C’est un progrès énorme. Cela ne doit pas du tout donner lieu à une subtilisation des données. Pour ce qui est des notes, nous avons pris en compte cette exigence de protection contre le piratage. Nous avons plusieurs plans de protection des données que vous me permettrez de ne pas dévoiler ici.

Réalisé par Sani Soulé Manzo

30 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Moussa-Issaka-ArzikaMonsieur le Secrétaire Permanent, au nombre des réformes entreprises par le gouvernement dans le secteur des finances, figure la création du CARFI. Qu’est ce que le CARFI ?

Le CARFI, c’est le Comité Arbitral des Recours Fiscaux. Le Gouvernement du Niger, soucieux d’améliorer le climat des affaires dans notre pays, s’est résolument engagé dans des reformes visant à améliorer durablement les rapports entre l’Administration fiscale et les contribuables.

C’est dans ce cadre que depuis l’adoption de la Loi N° 2014-73 du 04 décembre 2014, portant loi de finances au titre de l’exercice budgétaire 2015, qu’il a été institué dans le dispositif de règlement du contentieux fiscal au Niger, une instance dénommée « Comité Arbitral des Recours Fiscaux (CARFI) ».

Comme son nom l’indique, le CARFI est une instance arbitrale nationale compétente en matière de contentieux d’impôts. A ce titre, il est chargé de connaitre des recours exercés contre une décision de rejet partiel ou total rendue par la DGI ; de connaitre des désaccords portant sur des questions de fait et de droit qui peuvent naître des redressements notifiés par la DGI ; et de connaitre des contentieux relatifs aux demandes de remboursements de crédits de TVA.

A ce titre, un Arrêté N° 0360 du 02 octobre 2015 a été signé par le Ministre des Finances, et qui définit les attributions, la composition, le fonctionnement et les modalités de saisine de ce comité. Ses activités ont été lancées depuis le 31 mai 2016.

Monsieur le Secrétaire permanent, peut-on connaître les raisons qui sous-tendent la création du CARFI ?

Comme vous le savez, l’évolution des activités économiques, associée à la rigueur budgétaire, a fait naître des nouveaux rapports entre l’Administration fiscale et les contribuables. Il a été constaté que ces rapports sont de plus en plus marqués par la saisine de juridiction, faute d’un cadre d’échange approprié.

Résultat de recherche d'images pour "issoufou"Jeune afrique : Le Maroc fait son grand retour au sein de l’Union africaine (UA), mais, lors de ce 28e sommet, les échanges ont été houleux…

Mahamadou Issoufou : C’est normal, puisque tout l’enjeu était de parvenir à prendre une décision. Mais la majorité des pays membres ont estimé que le Maroc ne posait aucune condition à son retour, puisqu’il avait souscrit aux dispositions de l’acte constitutif de l’UA, et que le moment était venu. Cela a été un moment historique pour la grande famille africaine.

A-t-il fallu rassurer la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ainsi que ses soutiens, sur le fait qu’elle ne serait pas exclue de l’UA ?

Ibrahim Yacouba G5 Bxl InterviewEngagé au sein du G5 Sahel et de la Force multinationale mixte, impliqué dans les questions migratoires entre l'Union africaine et le continent africain, le Niger est au centre de tous les regards au Sahel. Ibrahim Yacouba, son ministre des Affaires étrangères, répond aux questions de Jeune Afrique.

Depuis plusieurs mois, le Niger a fait de sa diplomatie un atout de poids, se posant en interlocuteur privilégié pour les Français et les Américains, qui se tournent désormais plus vers lui que vers le Mali ou le Tchad. Mais les critiques ne manquent pas, pour déplorer cette diplomatie de la lutte anti-terroriste.

Le Niger sous-traite-t-il sa défense, avec des bases étrangères sur son sol ? Est-il une nouvelle frontière de l’espace Schengen européen en matière de lutte contre l’immigration régulière ? Un de ses premiers artisans, le ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba, répond à Jeune Afrique, en évoquant au passage la scène politique intérieure nigérienne.

Niger : « L’Etat islamique dans le Grand Sahara est la nouvelle menace » En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/09/15/niger-l-etat-islamique-dans-le-grand-sahara-est-la-nouvelle-menace_5186163_3212.html#ZJ3iScmvcKCaqDz6.99Boko Haram au sud-est, attaques répétées dans l’ouest, tentative de déstabilisation au Tchad et contrôle des migrants : Mohamed Bazoum, le ministre de l’intérieur du Niger, revient sur les enjeux sécuritaires auquel doit faire face ce pays hautement stratégique du Sahel.

Le gouvernement est toujours sans nouvelles des 39 femmes et enfants qui ont été enlevés à Ngalewa, dans la région de Diffa, le 4 juillet par des éléments de Boko Haram lors d’une attaque où neuf personnes avaient péri égorgées. Par ailleurs, début septembre, une tentative d’enlèvement a eu lieu à Koutou.

Lire aussi : Au Niger, Boko Haram enlève 37 femmes et « égorge » 9 personnes dans un village proche du Nigeria

Après l’enlèvement de début juillet et la tentative d’enlèvement à Koutou, observe-t-on un changement de stratégie de la part de Boko Haram ?
Mohamed Bazoum Ce changement, cela serait cet acte qu’ils ont posé. De façon générale, c’est une organisation qui a été défaite et ne me semble plus posséder de direction centrale qui donne des ordres et mène des actions planifiées. Il y a comme une débandade qui fait qu’ils sont réduits à végéter et à survivre.

Mahamadou Laouali Dan Dano Diffa Boko HaramRetour à Diffa (1/5). Mahamadou Laouali Dan Dano, le gouverneur de la région, explique sa stratégie de la « main tendue » vis-à-vis des terroristes repentis.

Les habitants de 211 villages, soit près de 200 000 personnes, ont dû fuir les exactions de Boko Haram sur les berges de la rivière Komadougou et dans le lit du lac Tchad pour se réfugier sur des sites spontanés le long de la route nationale numéro 1. Selon un décompte établi par les organisations humanitaires, près de 300 personnes ont été tuées par Boko Haram en deux ans au Niger.
Après avoir arrêté et incarcéré plus d’un millier d’éléments présumés du groupe islamiste, le gouvernement nigérien a fait une offre d’amnistie en décembre 2016 aux combattants de Boko Haram qui accepteraient de déposer les armes. Investi en juin 2016 gouverneur de la région de Diffa, Mahamadou Laouali Dan Dano, 47 ans, spécialiste en management des entreprises formé à Lille, dans le nord de la France, a la haute main sur ce délicat dossier des repentis.

Kalla Moutari Interview 02Pour le ministre nigérien de la défense, les rivalités communautaires, le manque de confiance en l’Etat et les trafics illicites profitent aux terroristes.
La bande sahélo-saharienne est au cœur des préoccupations sécuritaires des pays occidentaux mais les moyens engagés sont-ils à la hauteur de l’enjeu ? Alors que la force régionale du G5 Sahel se met en place et que des enquêteurs américains se sont rendus, dimanche 12 novembre, sur le site où quatre de leurs soldats ont été tués début octobre, le ministre nigérien de la défense, Kalla Moutari, s’exprime dans un entretien au Monde Afrique.

Lire aussi :   Comment des djihadistes ont piégé une patrouille américaine au Niger
Kalla Moutari estime que les forces armées nigériennes ainsi que celles de pays alliés, tels que la France et les Etats-Unis, ne sont pas parvenues à « faire la différence » dans le combat contre les groupes djihadistes qui opèrent à la frontière avec le Mali.

En un mois, deux attaques djihadistes le long de la frontière du Niger avec le Mali ont fait 22 morts parmi les forces de sécurité, dont quatre membres des forces spéciales américaines à Tongo Tongo le 4 octobre. Comment expliquer la fragilité de cette frontière ?
Kalla Moutari Les communautés de cette région [Peuls et Touaregs du groupe Daoussahak] ont développé une rivalité. Elles se renferment sur elles-mêmes, elles se protègent. Dans ce contexte, la lutte antiterroriste devient particulièrement difficile.

Le 21 octobre, treize gendarmes ont été tués à Ayorou, dans la région de Tillabéri (nord-ouest). Comment les assaillants ont-ils pu opérer une telle incursion et repartir au Mali voisin sans être inquiétés ?
Après l’attaque de la gendarmerie, nous les avons poursuivis. Les forces aériennes les ont repérés dans un village de la frontière, du côté malien. On ne pouvait pas vraiment intervenir afin d’épargner la population civile. Mais nous les avons « fixés » avec des avions équipés de caméras. L’idée était de les attaquer quand ils sortiraient du village. Or la traque s’est révélée infructueuse. Ils sont sortis, on ne les a pas vus. Cela fait mal. Il nous faut l’expliquer à l’opinion. Comment des armées équipées, la nôtre et celles de nos alliés [français et américains], ont-elles échoué jusqu’à présent à faire la différence ? C’est la question. Comment se fait-ils que les terroristes s’en sortent ainsi après leurs attaques ? Dans cette zone frontalière de Tillabéri, il nous faut nous organiser et convaincre. Or pour le moment, nos armées n’ont pas convaincu.

Lire aussi : Pourquoi les Etats-Unis ont fait du Niger leur tête de pont en Afrique

Une des explications n’est-elle pas le défaut de coopération de la population locale ?
Il n’y a pas vraiment d’adhésion idéologique au projet djihadiste dans cette région. Il y a du trafic, du banditisme, des intérêts partagés autour d’activités illicites. Et il y a aussi la peur. Les terroristes liquident ceux qui leur résistent. Quand une armée ne protège pas, les gens tendent à ne pas s’exposer. Le jour où l’armée arrivera à protéger, la population collaborera, elle nous prêtera main-forte. Nous avons impérativement besoin de rassurer la population. Nous ne sommes pas encore adaptés à cette guerre qu’on nous impose.

Que pensez-vous du type de coopération que vous avez nouée avec vos partenaires français et américains ?
Nous attendons de nos amis qu’ils nous aident à mieux équiper nos armées, à partager les renseignements et à mieux former nos hommes. Pour le reste, on s’en occupe.

Lire aussi : Crise au Sahel : « Pourquoi le Niger s’en sort mieux que le Mali »

Suggérez-vous que le partage du renseignement est insuffisant ?
Nous souhaiterions un partage plus franc des informations.

13 novembre 2017
Source : http://www.lemonde.fr/

Monsieur le Président, vous avez été élu à la tête de la ville de Niamey, il y a juste quelques mois. Pouvez-vous nous édifier sur l'état des lieux de la ville de Niamey au moment où vous preniez fonction ?

Dès que nous avons pris fonction, nous avons demandé à nos services de formaliser un document retraçant l'état général de la ville de Niamey que nous avons présenté   solennellement à la deuxième session du conseil de ville de Niamey tenue en juin 2021 pour que nos concitoyens soient informés de la situation que nous avons héritée. Il faut préciser que cet exercice est une obligation du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) en son article 80.

Permettez-moi de vous rappeler que dans ce document, nous faisons une présentation des faits et des données quantitatives secteur par secteur.

Vous avez récemment présenté le document cadre de la politique de développement de la ville de Niamey.  Quelles sont, Monsieur le Président les grandes lignes de ce programme ?

Le programme que j’ai décliné dans le document cadre est un regard concupiscent pour la ville de Niamey. Le conseil de ville tient à conduire les affaires de manière bien pensée, bien structurée. Le vaste programme envisagé est très ambitieux et vise un développement cohérent, harmonieux de toute la ville de Niamey. Il faut retenir que le programme s’articule autour de l’ensemble des compétences dévolues aux collectivités territoriales par l’Etat.

Pour chaque domaine abordé, nous faisons le diagnostic, puis nous envisageons les actions adéquates à mettre en œuvre pour faire bouger les lignes.

Après quoi, nous entrevoyons les moyens financiers, matériels et humains nécessaires à la mise en œuvre des actions. Permettez-moi de préciser qu’au niveau du diagnostic, nous identifions les contraintes et les potentialités de chaque domaine analysé, afin de pouvoir agir efficacement. Nous pouvons subjectivement citer les axes ci-après comme étant des grandes lignes : l’économie urbaine, les ressources humaines de la ville, la modernisation de service,  le budget de la collectivité territoriale,  la santé,  l'école,  le patrimoine,  le garage municipal,  la voirie,  l'hygiène et de l'assainissement,  le transport urbain,  le foncier,  l'artisanat,  l'éclairage public, la police municipale, la sécurité,  les équipements marchands,  les travaux neufs, les outils de planification.

 

Pour l’heure, quelles sont les actions prioritaires de ce programme de développement de la ville de Niamey ?

Par rapport à votre question, je dois dire que je suis dubitatif puisque tout est prioritaire dans le contexte actuel. Si un seul pan de la vie sociale venait à être mal géré on ne concourra pas à ce développement harmonieux, équilibré et cohérent que la loi, elle-même impose aux autorités communales.

Toutefois, on peut parler des préoccupations ordinaires du commun des citoyens qui sont entre autres : la voirie, le transport, l’éclairage public, les services sociaux de base, la planification urbaine, l’environnement, la mobilité urbaine avec toutes ses composantes, les inondations, l’hygiène et l’assainissement, nourrir Niamey qui passe par la valorisation de trois (3) grands équipements marchands de la ville de Niamey avec l’appui de l’AFD.

 

Quelles sont les principales actions réalisées ou en cours de réalisation pour le bien être des habitants de la capitale ?

Au niveau de l’organisation du travail, nous avons élaboré un nouveau organigramme et avons réorganisé les attributions des services en vue d’impacter positivement les services rendus à mes concitoyens. Toujours dans la même optique, nous envisageons d’aller vers la digitalisation de nos services très bientôt.

Au niveau de la voirie, vous remarquez que nous y avons mis un accent particulier, car plusieurs voies ont connu un rechargement latéritique en vue de soulager les peines de nos concitoyens les plus démunis.

La réforme administrative que nous avons apportée a engendré actuellement une fluidité dans la délivrance des actes de cession en particulier et de toutes les opérations foncières en générale.

Au niveau de la coopération décentralisée, nous avons mené des offensives au point où nous sommes dans la position d’acquérir une cinquantaine de bus avec des villes françaises à travers CODATU, des investissements avec des marocains et des tunisiens sur les berges du fleuve Niger, des investissements dans trois (3) équipements marchands potentiels (Daressalam, Djamadjé et rive droite).

Vous aurez constaté que nous avons construit des digues à la rive droite pour lutter contre les inondations du fleuve et qui à notre sens a bien servi à quelque chose.

Nous avons construit des classes paillottes pendant qu’aucun franc n’a été prévu dans le budget 2021 de la ville de Niamey, nous avons réfectionné des salles de classe, avons réparé des tables bancs voire confectionné un millier de tables bancs et au niveau de la santé, nous avons engagé de centaines de temporaires pour faire office de filles de salles et de centaines de temporaires pour participer au balayage des rues. Nos interventions ont concerné également les casernes des pompiers, les postes de police, les marchés, les CSI, l’hôpital régional où nous avions agi sur l’éclairage, la réfection de leurs bâtiments, la mise à niveau des sanitaires etc.

Sans être exhaustif, on peut citer le curage des caniveaux, les dallettes confectionnées, les cassis pour limiter l’excès de vitesse, sans compter l’appui aux personnes vulnérables que nous faisons au quotidien. Il me plait en outre de signaler que nous faisons de la communication un axe important dans notre programme. Pour preuve nous invitons l’ensemble de la famille de la presse à couvrir régulièrement les activités de la ville.

Sur le plan de la facilitation de la mobilité urbaine, vous avez initié un certain nombre d'actions dans la construction de voies latéritiques et la réhabilitation des routes endommagées, une opération largement saluée par les usagers. jusqu'au où comptez-vous aller dans cette opération ?

Ça nous réchauffe le cœur de savoir que nos concitoyens ont largement salué l’opération de construction de voies latéritiques et la réhabilitation des routes endommagées. C’est avec plaisir que nous allons nous y remettre et cela à la hauteur du besoin de la population qui nous a investis du pouvoir local.

 

Vous avez récemment initié une opération de recouvrement au cours de laquelle vous êtes descendu, vous-même sur le terrain.  Pourquoi une telle initiative ?  Quels sont les résultats enregistrés au cours de cette opération de recouvrement ?

A travers notre descente nous espérions inciter nos concitoyens à s'acquitter de leurs obligations à payer les redevances, pour qu'en retour la ville puisse poursuivre ses actions de développement au grand bénéfice de la population. Dans le cadre de cette mobilisation, nous avons initié des correspondances aux plus hautes autorités nationales qui sont actuellement en train de nous répondre favorablement prêchant ainsi par l’exemple.

Réalisée par Fatouma Idé(onep)

10 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/ 

Interview : M. Ousmane Douka Soumaila, Directeur général de l'Office National des Examens et Concours du Supérieur (ONECS) :Le 6 Juillet dernier, vous avez été primé du prix HIKIMA, mis en place par le Haut Commissariat à la Modernisation de l’Etat, le ministère de la Renaissance Culturelle et le ministère de la Fonction Publique, suite à un concours pilote entre les trois ministères en charge de l’éducation. Il s’agit de l’Education Primaire, des Enseignements Secondaires et Supérieurs, et des Enseignements Professionnels et Techniques. Pouvez-vous, Monsieur le Directeur Général, nous présenter le logiciel qui vous a permis d’avoir ce prix ?

Merci Madame. Tout d’abord, permettez-moi d’apporter quelques précisions par rapport à votre question. Le concours pilote auquel vous faites allusion est intitulé « Prix Goni » et a récompensé le meilleur manager des ministères que vous avez cités.

Quant au « Prix HIKIMA », Prix Nigérien de l’Innovation du Service Public, remporté par notre institution, l’Office National des Examens et Concours du Supérieur (ONECS), c’est un concours national à l’intention de tous les ministères, les institutions publiques et les organisations de la société civile. Je souhaite que votre institution, l’Office National d’Editions et de Presse soit le lauréat de 2018.

Ceci dit, le logiciel qui a permis à l’ONECS de remporter le Prix HIKIMA est dénommé SMART ADMIN, une innovation apportée par notre institution pour moderniser ses prestations de service public. Il s’agit précisément, dans le cadre de la cyberadministration, d’une plateforme de partage et de gestion d’informations.

Entre autres fonctionnalités, ce logiciel nous permet, par exemple, de gérer et de sécuriser les notes de l’examen du BTS d’Etat. Ainsi, pour la compilation des notes, les jurys sont désormais assistés par un ordinateur. Les notes des candidats sont saisies dans le logiciel. Ensuite, le logiciel calcule automatiquement les moyennes de chaque candidat et génère en sortie le procès-verbal de délibération, la liste des admissibles, et enfin le relevé de notes de chaque candidat, gage de transparence et d’équité.

En outre, les résultats sont publiés instantanément par SMS et en ligne. Les treize (13) jurys des quatre (4) centres retenus cette année pour l’examen du BTS d’Etat (Maradi, Niamey, Tahoua et Zinder) ont été assistés par ce logiciel.

Les candidats peuvent, aussi, consulter sur le site Web de l’ONECS (www.onecs-niger.com) toutes les annonces relatives à l’examen du BTS d’Etat et aux concours d’entrée dans certaines grandes écoles de la sous-région (EAMAU, EISMV, 2 IE, INP-HB).

Le Président Mohamed Bazoum fait face à de nombreux défis. En plus de la crise sécuritaire qui pompe beaucoup les ressources de l’Etat, vient s’ajouter celle de l’éducation, dont l’enseignement supérieur, qui est le pourvoyeur en cadres pour l’ensemble de la vie socio-économique de la nation, à savoir les enseignants, les ingénieurs, les médecins, etc. Lors d’une rencontre récente, le Chef de l’Etat a réitéré aux enseignants chercheurs et chercheurs sa préoccupation, et aux autres acteurs du secteur ses ambitions et surtout ses attentes. Dans cet entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation nous parle des contours de la normalisation des années académiques. 

 

Monsieur le ministre, voudriez-vous nous parlez des alternatives qu’envisage votre département ministériel pour la normalisation de l’année académique d’ici juin 2022, tel que vous l’avez annoncé lors de votre récente visite à l’UAM?

Il nous faut d’abord disposer d’enseignants en quantité et qualité, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Vous prenez une faculté comme la faculté des sciences juridiques et politiques, pour 6000 étudiants, ils n’ont que 19 enseignants. Nous avons aussi des problèmes de salles de cours. La faculté la plus dotée en salles de cours je crois que c’est la faculté des lettres avec 39 salles pour 12000 étudiants ; c’est impossible! En plus, dans d’autres facultés comme la faculté des sciences et techniques, certains enseignements ne peuvent pas être validés sans des travaux pratiques, les travaux dirigés et les sorties de terrains. Or, il n’y a pas de laboratoire opérationnel. Les labos qui existent sont vétustes et dépassés. Puis, de par la massification des effectifs, ils ne disposent plus de réactifs et souvent même pas d’appareils ; nous sommes pourtant en 2021.

Par ailleurs, l’Etat pour respecter une directive communautaire a incité le compte unique. Les enseignants chercheurs, les rectorats se plaignent de ce compte unique qui impose aux enseignants chercheurs de devoir attendre 4 ou 5 parfois 10 à 12 jours après la fin du mois, avant de percevoir les salaires. C’est souvent long ! Mais le ministre des finances nous a expliqué que le compte unique du trésor n’est en aucune façon un obstacle, qu’il faut juste s’organiser.

La Conférence des Recteurs des Universités Publiques a décidé d’annuler les soutenances (du 1er et 2ème cycle, soient les niveaux BTS, DUT et Licence). Les soutenances qui sont reconnues dans le système LMD, c’est pour le Master et la Thèse et même pour le master dans certains domaines, c’est des rapports de stages qui sont validés. On demande aux étudiants qui n’ont que BAC + 1 an ou 2 ans de produire un mémoire, mais ils sont obligés de plagier. Cela veut dire que dès l’initiation, nous habituons, nous entrainons nos enfants à tricher. Puisqu’ils ne peuvent pas produire, pédagogiquement, ils n’ont pas les compétences pour produire, ils ne sont pas au niveau où ils peuvent produire. Et bien, les gens font de la manipulation. Ceux qui ont intérêt à ce que ces soutenances inutiles soient maintenues poussent les étudiants à en faire une revendication cardinale pour que les universités continuent de ployer sous le poids des impayés.

 

Monsieur le ministre, on constate un certain déséquilibre dans l’orientation des étudiants. En effet, certaines filières sont surchargées et ont des débouchés limités. C’est le cas notamment des sciences juridiques enseignées dans deux universités publiques (Tahoua et Niamey). D’autres filières professionnelles ouvertes ces dernières années dans les IUT d’Agadez, de Diffa, et de Tillabéri sont beaucoup moins fréquentées. Que faudrait-il alors faire pour pallier ce déséquilibre ?

La multiplication anarchique des filières fait que la même filière existe dans 4 à 5 Universités différentes et les enseignants capables d’animer ces filières se retrouvent au lieu de 150 heures de charge statutaire à faire jusqu’à 400 heures, donc 250 heures de cours complémentaire.

Il y’a des filières inutiles, il y a des filières qui sont bouchées ; elles ne portent plus d’emploi. Prenons un exemple, en 1ère année de droit, nous avons 3 promotions juxtaposées des promotions de 1000, de 1200 ou 800 étudiants. Et quand on regarde la plupart des étudiants de Licence qui sont sur le marché de l’emploi. Ils ne s’engagent que dans l’enseignement, comme contractuels. Droit et sociologie à enseigner « français » ; c’est un crime contre le pays, un crime dont nous sommes responsables, nous enseignement supérieur, qui les affectons, un crime par le ministère de l’enseignement secondaire qui les accepte sans exiger la compétence. C’est un crime par eux-mêmes, pour avoir demandé à aller enseigner ce qu’ils ne connaissent pas, puisqu’ils n’ont pas de formation disciplinaire et ils n’ont aucune formation pédagogique. C’est pratiquement le boucher auquel on confie une opération du cœur. Il sait manipuler le couteau, mais pas le scalpel, malheureusement ! Il peut savoir comment couper, mais pas comment enlever les veines et les nerfs. Nous sommes dans cette situation.

Nous allons faire la promotion des filières porteuses d’emplois qui peuvent répondre au besoin réel de l’économie nationale. Si la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques ne peut pas absorber les flux, nous allons prendre la décision pour demander le transfert d’un certain nombre d’entre eux à l’université de Tahoua selon ses capacités. Il faut au besoin fermer la première année de droit pour la rentrée prochaine, on va le faire. Je sais qu’il y’a des risques évidents ; j’accepte de les assumer. On ne va pas se complaire dans la démagogie, dans le faux fuyant pour tromper le peuple et handicaper l’Etat. Le Président Bazoum nous a fait confiance, nous allons mériter sa confiance. Nous n’irons pas avec la démagogie. Nous ne ferons pas de la surenchère. Nous ne ferons pas de mensonge, nous ne tromperons pas le Niger.

 

L’un des sérieux obstacles pour la bonne marche de l’enseignement supérieur au Niger, c’est la complexité de la relation entre les acteurs qui l’animent, notamment le ministère, les enseignants et les étudiants. Vous dites être ouvert, pour des revendications raisonnables. Aimeriez-vous nous parler de vos premiers dossiers ?

J’ai des résistances. La première est tout à fait paradoxale. C’est cette question d’élection dans les universités publiques qui a été le principal point de revendication du syndicat national des enseignants chercheurs et chercheurs du supérieur, qui a bloqué l’enseignement dans ce pays pendant 4 mois. L’Etat a cédé ; le Président Bazoum m’a donné le feu vert pour aller aux élections ; et maintenant c’est le bureau exécutif national du SNECS qui s’oppose. Des contradictions flagrantes. Le même syndicat, je ne l’indexe pas, car c’est mon syndicat, j’en suis un militant, je cotise au même titre que tout le monde, il est revenu nous dire ici, que leur congrès leur demande de revenir sur certaines dispositions qu’il nous a proposées. Où est le sérieux ? Nous ne pouvons pas à notre niveau recommencer, chaque jour. Nous n’avons même pas intérêt, le conflit n’avance pas les choses, les conflits bloquent et retardent. Pourquoi devons nous adopter cette attitude, nous enseignants chercheurs ? Pourquoi nous universitaires nous ne montrons pas au pays que grâce aux efforts de l’ensemble des citoyens nous avons acquis la lumière et que nous pouvons éclairer le reste du pays pour que le Niger décolle enfin ?

J’ai parlé avec le Secrétaire général de la section SNECS de Zinder, ils sont prêts pour les élections, la section de Maradi est prête pour ces élections, pourquoi le Secrétaire Général du Bureau national est contre ce processus? Il faut que nous soyons sincères dans ce que nous faisons.

Imaginez, un lundi matin (le 18 mai 2021), on m’apprend que les étudiants de Tahoua sont dans la rue, ils sont en train de tout brûler. A quelle fin ? Et finalement quelle est leur revendication ? Pas de préavis ! Ils disent qu’ils veulent la construction des cités universitaires supplémentaires. Mais bon Dieu! Mamoudou Djibo, le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou ou le Président de la République Mohamed Bazoum sommes-nous des génies? Même un génie n’invente pas une cité universitaire en un jour. Ils ont souvent des comportements qui frisent la manipulation. Comment pouvez-vous vous réveillez lundi matin et exigez de nouvelles cités universitaires ? Comment ? Pour construire un bâtiment, surtout avec le marché public, c’est pour combien de temps ? Zinder a fait la même chose.

Et tout celui qui sort utilise la violence. Et bien, j’aimerai profiter de votre micro pour dire que moi je ne marche pas sous la pression. Je suis ouvert au dialogue, je suis prêt à écouter, à recevoir des revendications, à les traiter dans la mesure des moyens. Je ne peux pas négocier un canon sur la tempe, je ne peux pas sous la pression engager l’Etat de manière irresponsable pour faire des promesses qui vont s’avérer être des mensonges.J’ai été nommé le 7 avril, le 8 avril pendant que j’étais en passation de services, j‘apprends que les étudiants de l’université de Niamey ont bloqué le pont Kennedy.Il faut aussi que les gens (acteurs universitaires) soient raisonnables. J’ai dit au comité directeur de l’USN que je suis ouvert au dialogue, une semaine après ils me soumettent 14 pages de revendications. Mais s’il vous plait, où est le sérieux ? S’ils veulent qu’on dialogue, on va dialoguer, s’ils ne veulent pas dialoguer et faire du ‘’terrorisme’’, ils n’ont qu’à le faire et chacun répondra d’abord devant la loi, et ensuite devant l’histoire.

 

Le volet recherche et celui de l’innovation n’existent pratiquement pas. Qu’est ce qui justifie une telle léthargie ? Comment comptez-vous raviver ces vocations?

La recherche a toujours été considérée comme un élément étranger alors qu’elle est la deuxième narine de l’enseignement supérieur. L’enseignement permet d’accéder à la recherche, la recherche permet de nourrir le développement. L’enseignement supérieur est l’aboutissement du système et le pourvoyeur du pays pour lui permettre d’avancer. Nous devons faire en sorte que la recherche soit coordonnée. Que la recherche colle avec les besoins du pays. Que la recherche puisse disposer des moyens pour avancer le pays pour déceler les problèmes primordiaux, pour apporter des solutions à tous les problèmes qui assaillent notre pays. Mais la recherche au Niger doit nous amener à entrer dans la compétition internationale. Nous sommes dans une situation de mondialisation. Or en termes de recherche qualitative, les universitaires nigériens sont parmi les premiers au CAMES. Notre ambition que nous avons soumise au Président de la République c’est que la recherche soit davantage considérée et qu’on lui accorde toute son importance. Nous avons des structures de recherche et nous allons voir comment mutualiser les efforts pour pouvoir montrer au Niger que nous ne sommes pas inutiles, que nous sommes même incontournables.

 

Quel est votre mot de fin…

La pandémie de la COVID 19 est venue nous jeter à la figure que nos méthodes d’enseignement sont archaïques. Jusqu’ici, nous avons privilégié pour l’instant de l’enseignement en présentiel. Il faut être en salle de classe, avec la craie au tableau devant les étudiants. Avec le confinement, ce n’était plus possible. D’autre pays dans le monde sont à l’ère du numérique. Le numérique doit nous permettre surtout avec les efforts immenses que le Niger a fait pour installer la fibre optique, le pays doit s’engager dans une reforme pour inscrire l’enseignement virtuel dans nos programmes. C’est pour cela, il faut créer un cadre législatif et réglementaire pour encadrer l’enseignement virtuel, pour protéger les enseignants du numérique et pour assurer la qualité et la crédibilité des diplômes issus des enseignements virtuels ou à distance. Nous sommes en pourparlers avec l’Agence Universitaire de la Francophonie qui est prête à nous accompagner pour créer une université virtuelle et pour organiser tout cet enseignement virtuel et à distance, afin de nous aider à produire la réglementation requise. Je pense que nous ne devons pas avoir peur, nous devons nous engager sur cette voie.
 

Réalisée par Ismaël Chékaré avec Ali Maman(onep)

21 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Les élèves ont repris le chemin des écoles. Monsieur le ministre de l’éducation Nationale, est-ce que toutes les conditions d’une bonne année scolaire sont réunies ?

En effet, le 3 octobre 2022, quelques 4.000.000 d’élèves et 101 692 enseignants du préscolaire, du primaire, du secondaire, 1er et 2nd cycles, ont repris le chemin des 22 543 établissements scolaires, tant du public que du privé, répartis sur l’ensemble du territoire national.

Concernant les conditions d’une bonne année scolaire, le gouvernement s’est acquitté de ses devoirs régaliens, à savoir : la tenue à Agadez du 5 au 7 septembre 2022 de la réunion annuelle des responsables des structures centrales et déconcentrées  du Ministère de l’Education Nationale; les affectations des enseignants sont intervenues depuis le mois d’août pour permettre à chacun de se préparer  à regagner son poste  à temps ; la mise en place d’une importante quantité de fournitures scolaires pouvant couvrir les besoins des 6 premiers mois de l’année scolaire et une autre commande de fournitures scolaires  lancée pour couvrir le dernier trimestre ; la tenue de la rencontre avec les partenaires sociaux pour partager les informations et mesures prises dans le cadre de cette rentrée ; le paiement à terme échu des salaires et des pécules des enseignants contractuels sur toute l’étendue du territoire national. Donc, je peux dire que toutes les conditions d’une bonne année scolaire sont réunies. 

La disponibilité des infrastructures constitue un des engagements du gouvernement pour le secteur de l’éducation au Niger. Y a-t-il eu des avancées dans la prise en charge de cette préoccupation dans le cadre du programme de renaissance 3 ?

Le développement des infrastructures scolaires occupe une place centrale dans le programme de renaissance acte 3 du Gouvernement à travers son volet amélioration de l’accès à l’éducation et à la formation qui préconise entre autres de : trouver des modèles alternatifs pouvant réduire le coût moyen pour la construction des salles de classes au primaire et au secondaire ; intensifier la création des centres de regroupement au primaire et au secondaire afin de réduire les écoles à faible effectif pour optimiser l’utilisation des ressources ; travailler à un programme performant de construction de salles de classes en matériaux définitifs dans les deux cycles de base pour remplacer progressivement les salles de classes en paillotes qui ont un impact négatif sur le temps scolaire et la sécurité ; accélérer la construction des internats de jeunes filles ; poursuivre et généraliser la réforme des collèges de proximité en respectant la carte scolaire.

Depuis bientôt deux ans, le Ministère de l’Education Nationale s’investit à mettre en œuvre ces différentes mesures.

Ainsi, pour les constructions de salles de classe, en l’occurrence le remplacement des paillottes par des salles de classes en matériaux définitifs, elles seront lancées de plus belle en 2022-2023. A cet effet, le Gouvernement, à travers le Ministère des finances, a déjà accordé une dérogation spéciale pour alléger les procédures de passation de marché en la matière. Sur le budget national, ce sont environ18 milliards de FCFA qui sont votés au titre de 2022 et plus de 78 milliards sur le projet de budget 2023 sont proposés pour les constructions de salles de classes. A cela s’ajoutent les programmations de nos partenaires techniques et financiers ainsi que celles des initiatives « zéro paillottes » prises par certaines autorités décentralisées. Les constructions et le fonctionnement des internats des jeunes filles, vont se poursuivre à un rythme accéléré à la faveur des inscriptions de plus de 8 milliards de FCFA sur le projet du budget national 2023 et aussi à la suite des annonces de financement, notamment celles faites par la BADEA à l’occasion de la Table Ronde de New York en date du 22 septembre dernier. Au cours de cette année, au moins trois des internats déjà construits ouvriront leurs portes.

Quelles sont les mesures prises concernant les zones impactées par l’insécurité pour permettre aux enfants de continuer à aller à l’école ?

 Afin de permettre aux enfants des zones impactées par l’insécurité de continuer à aller à l’école, le Gouvernement et ses partenaires ont trouvé des solutions alternatives, il s’agit : du placement des élèves au niveau des écoles d’accueil ;  du regroupement des écoles touchées à travers la création des centres de regroupement dans des localités sécurisées ; de la création de classes passerelles pour récupérer certains enfants déscolarisés ou non scolarisés ; de l’organisation de cours de soutien aux enfants impactés ; de l’élaboration des fascicules de lecture et d’exercice pour les matières fondamentales de base ; de la prise en charge spécifique de la région de Tillabéri à travers des fora ; de l’élaboration d’une feuille de route pour l’opérationnalisation des centres de regroupement et des écoles d’accueil des enfants en rupture de scolarisation pour fait d’insécurité dans la région de Tillabéri.

Monsieur le ministre qu’en est-il du comité mis en place depuis plus d’un an par le gouvernement afin de statuer sur les frais de scolarité dans les écoles privées au Niger ?

Le 23 mai 2022, un arrêté conjoint (arrêté N° 0039/MC/MEN du 23 mai 2022), modifiant l’arrêté N°0045/MC/I/EJ/DGC/DCI/LCVC du 05 juillet2021, portant création, attributions, composition et fonctionnement du Comité Technique chargé de réfléchir sur les frais de scolarité dans les établissements privés de l’enseignement général a été pris. Ce comité a travaillé pendant dix (10) jours au cours desquels des propositions sur les différents prix ont été faites sur la base de la catégorisation de l’ensemble des établissements privés du Niger. Pour mieux apprécier le sujet et éviter toute erreur, une mission d’évaluation a été entreprise dans toutes les régions du pays afin de recueillir des informations complémentaires permettant d’enrichir les premières propositions.

Le 31 juillet 2022, le comité a remis les conclusions de son travail à Monsieur le Ministre du Commerce pour dispositions à prendre.

Aussi, en attendant la signature de l’arrêté portant sur la fixation des frais de scolarité dans les établissements privés, une lettre circulaire conjointe Ministre de l’Education Nationale/ Ministre du Commerce a été signée le 1er septembre 2022 pour instruire les fondateurs de surseoir à toute augmentation ou réduction des frais de scolarité.

Interview réalisée par Souley Moutari(onep)

Source : http://www.lesahel.org

Pr. Khalid Ikhiri, président de la CNDH-Niger, président du Réseau des institutions nationales des droits humains des pays du G5 Sahel : «Il n’y a jamais eu de guerre propre, mais il est bien possible d’allier lutte contre l’insécurité et respect scrupuleMonsieur le président, la CNDH et les autres institutions nationales des pays du G5 Sahel ont mis en place récemment un Réseau dont vous êtes le président. Pouvez-vous nous faire la genèse de la création de ce réseau ?

Quelques mois seulement après son installation effective en mai 2013, la CNDH-Niger avait entrepris sur fonds propres, des missions de sensibilisation et d’information, au niveau des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) des Pays membres du G5 Sahel.

L’Objectif recherché était non seulement de mettre en place un Réseau des INDH en vue d’accompagner nos différents Gouvernements dans la prévention et la lutte contre le terrorisme en lien avec le respect des Droits Humains, mais aussi de concevoir et mettre en œuvre un programme intégrateur en matière des Droits Humains pour les 5 INDH. C’est dans ce sens que la CNDH-Niger s’est fortement impliquée dans l’élaboration du Programme Intégré de Promotion et de Protection des Droits Humains (PIPPDH) partagé avec les INDH du G5 Sahel.

Il est à préciser qu’à chaque étape de son plaidoyer, le Président de la CNDH-Niger a signé un protocole d’accord avec les autres Présidents des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH). A l’étape de la Mauritanie, suite à l’audience qu’a bien voulu nous accorder le Président en exercice du G5 Sahel de l’époque, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, il a été convenu de la création d’un Réseau des INDH du G5 Sahel, afin de donner plus de visibilité et d’impact à nos actions de promotion et de protection des Droits Humains dans l’espace du G5 Sahel. Il nous a été confié par nos paires, le pilotage du processus de mise sur pied de ce réseau.

Réalisation dans le cadre du programme de renaissance à Agadez : Interview du Gouverneur d’Agadez, Sadou SalokéLa Région d’Agadez couvre 52% de la superficie du territoire national et sa population est estimée à 536.256 habitants en 2012 selon des projections de l’Institut National des Statistiques. Très connue pour la richesse de ses sites touristiques, ses monuments historiques, sa diversité culturelle et son artisanat, Agadez est aussi riche de son sous-sol. Elle représente pour le Niger des atouts d’ordres stratégiques et économiques considérables. Aujourd’hui, l’Etat à travers le Programme de la renaissance II s’est résolument engagé dans une logique de développement durable et mène d’importantes actions qui s’inscrivent dans la durée. Des efforts considérables sont faits pour répondre aux attentes des populations, en matière de développement. Les partenaires techniques et financiers sont mobilisés pour apporter leur pierre à l’édifice, déclare dans cette interview le Gouverneur de la région d’Agadez, M. Sadou Saloké.

Monsieur le gouverneur, dans le cadre du programme de la renaissance Acte II initié par le Président de la république et conformément à la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement, plusieurs actions ont été menées au profit des populations. Pouvez-vous nous donner un aperçu de ce qui a été fait ?

Arrivé au pouvoir à la suite d’élections crédibles, libres et transparentes, le Président de la République, Chef de l’Etat, son Excellence Issoufou Mahamadou, s’est attelé dès sa prestation de serment le 7 avril 2011 à mettre en œuvre son programme de campagne dénommé « Programme de Renaissance du Niger ».

Revisiter notre patrimoine culturel est un devoir de mémoire qui nous incombe. Il est important de faire ce voyage à travers le temps pour immortaliser nos valeurs, une responsabilité qui nous interpelle pour ne pas perdre les traces des hauts faits de nos devanciers. Véritable instrument de cohésion sociale et de solidarité, le sultanat de l’Ader, reste toujours vivant en Afrique. En s’appuyant méthodiquement sur son organisation, il assurait dans les meilleures conditions la préservation de la dignité humaine, anticipait et prévenait les conflits, en privilégiant le dialogue et le règlement pacifique des différends. Au delà de sa dimension politique et historique, il a été arbitrairement rayé par la colonisation. Son créateur, Muhammed Agabba, battit avec courage et détermination son immense territoire, qui s’étendait jusqu’au Nigeria. Nous avons échangé avec Monsieur Moustapha Kadi Oumani, issu doublement de sa descendance, qui a accepté de répondre à nos questions.

La Source : Comment décririez-vous l’origine de Muhammed Agabba, sultan de l’Ader ?

Sans me prétendre historien, sur la base des fonds d’archives familiales issues de la chefferie d’Illéla et des nombreux écrits, notamment du Professeur Djibo Hamani, « L’Adar précolonial, contribution à l’étude de l’histoire des états Hausa », et dans l’ouvrage du Capitaine Yves Urvoy, « Histoire des populations du Soudan central » et, des manuscrits authentiques et inédits dont beaucoup ne sont pas disponibles en langue Française, Muhammed Aggaba créa le sultanat de l’Ader au XVIIème siècle. Il est le descendant du premier sultan de l’Aïr, Yunus, fils de Tagag Tahannazaneit, soeur de Ahinaç, d’origine turque. Selon les écrits, le sultan Ottoman Yildirim, premier Bayezid envoya son fils Yunus de la famille de Aghaïni et de Ta’azarete dans l’Aïr à la demande d’une délégation de cinq tribus Touarègues Sandales, parties à Istanbul demander au sultan Constantinople une protection. Sur autorisation du roi, son fils Yunus partit au pays A’aren çattafane, une ville du Fezzan (localité de Bilma) en compagnie de 400 guerriers pour prendre le contrôle de l’Aïr de 1405 à 1424. Il fut successivement remplacé par Ag Assane et ses frères, tous fils de Tagag Tahannazaneit. Le nom « Agadez » daterait de cette époque et dériverait de Tagadez, qui veut dire « visite ». Les premiers dirigeants menaient une existence nomade à Assodé dans le centre de l’Aïr, puis à Tadeliza qu’ils abandonnèrent pour s’établir à côté de la marre de Tin Chamane près de la ville d’Agadez. Les successeurs s’installèrent sur les territoires de l’actuel nordNiger et fondèrent le sultanat de l’Aïr. La région du Kawar, faisait partie du Sandjak du Fezzan dans l’empire Ottoman turc en 1400. Ce sont les descendants de cette lignée qui sont désignés « Istanboulawas ». Ils règnent de nos jours aux trônes des chefferies d’Agadez, Illéla, Doguéraoua et Tamasqué.

Comment Muhammed Agabba, était-il arrivé à conquérir le vaste territoire du farouche roi Kanta de Kébi, actuel nord-ouest du Nigeria ?

Avant le XVIIème siècle, l’actuelle région de Tahoua, fut appelée « région des Azna » ou « Aznan ramous », sous la domination du roi de Kébi (actuel Argungu du Nigéria), dirigée par Muhammad Kanta. Vers 1674, Muhammed Aggaba, conduisit une guerre victorieuse contre le souverain de Kébi. Le sultan Agabba, passa de statut de prince au héros de la guerre. Après cette victoire, le peuple Azna l’accueillit avec enthousiasme. « Nous sommes ravis que tu sois venu à nos côtés », clamèrentils.

Il accéda très jeune au trône. La région prit la dénomination de « Adel » qui signifie Adar, en Tamasheq (une zone ravinée géographiquement). Le jeune sultan Agabba régit son royaume qui s’étendait de Kébi à l’actuel Ader, de manière stratégique, et imposa la paix et la sécurité. Sa polyvalence et sa logistique permettraient aux cavaleries de s'adapter à tous les milieux. L’expérience guerrière de Agabba fut le fruit d'une participation active dans plusieurs guerres. Il eut pour objectif de travailler pour le progrès et le bienêtre de ses administrés, et fut l’un des rois le plus riche de la contrée. Il arriva à faire du royaume un modèle et un pôle d’attractivité économique. L’action de Muhammed Agabba dans le domaine militaire qu’idéologique eut durablement marqué la société touarègue. Son règne atteignit la prospérité du sultanat pendant plus de trois siècles. Il ne tolérait aucune défaite, aucune erreur. En 1689, commença un nouvel épisode de lutte contre les Gobirs, qui se termina par la victoire des Touaregs. Une importante caravane de KelAir, guidée par Saley, frère d’Agabba revenant du Kebbi, fut attaquée et pillée par les Gobirs, dans la localité nordouest de l’actuel Madaoua. Le désastre fut complet, et les Touaregs durent s’enfuir à pied avec leurs seuls vêtements dans l’Ader. Agabba partit luimême venger cet affront. « Dieu donna à Aggaba, contre (les coupeurs de route), une victoire complète ». Il détruisit leurs villages, pilla et ramassa toutes leurs richesses et emmena en captivité leurs enfants et femmes. Il leur fit ainsi plus fort et plus grand qu’ils en avaient fait à son frère Saleh. Le sultan Agabba envoya quelques uns des captifs vers les villes du Touat et d’autres au Fezzan. Il en garda le restant de ceux-ci dans sa cité. Après cette cuisante défaite, les Gobirs capitulèrent.

Pourquoi, est-il retourné au sultanat de l’Aïr après avoir dirigé le sultanat de l’Ader pendant trente sept ans ?

A la fin de la stabilisation du royaume qu’il érigea en sultanat de l’Ader, Muhammed Agabba décida de retourner à Agadez pour poursuivre ses expéditions. Après la mort de son père El Mobareck dans la nuit du dimanche, Mohammed Agabba, son fils ainé prit le pouvoir en cette même nuit avant l’apparition de l’aube. Il fut intronisé sultan de l’Aïr qu’il dirigea pendant trentequatre ans avant de repartir dans l’Ader gouverner le royaume pour une seconde fois. En 1702 et 1703, divers combats avaient éclaté à Chawwouzni, Eç.atour et Tazmak. En 1703, de nouveaux troubles éclatèrent obligeant Agabba à se retirer à InGall. La même année, un combat intervenait à Takarkar et un accord de paix fut signé à Anoumarane. Le combat de Djikat eut lieu en 1711 et celui d’InGall en 1712. La ville d’Assodé est prise par le sultan en 1713, les habitants s’étant soulevés. La vision de cet homme, très courageux et fort, l’inspira à envoyer le Fqih Ayyoub Ben Mohammed Baba, le Fqih ElDerfane, Ibn El Azmane, Abou’l Qasim Ben Moallam, et Abd El Kerim Ben Teloua, vers les Touaregs pour leur demander de faire la paix entre eux.

Cette paix fut acceptée dans la montagne des Tarouadjis. A l’époque, Muhammed Agabba eut l'une des armées les plus coriaces dotées d'une détermination démesurée. Une crise survint entre le palais et les notables. Un désaccord avec son frère vit le jour. En raison de son âge, Agabba fut renversé par son frère Mohammed El Amine, qui régna neuf mois, fut détrôné à son tour par son frère El Ouali, chassé lui-même au bout de quatorze mois par Mohammed El Moumine en 1724. Celuici, neuf mois après, en 17241725, fut remplacé par Mohammed Ag Aïcha, fils de Muhammed Agabba, qui régna pendant dix ans.

Comment le sultan Muhammed Agabba est-il retourné à la tête du sultanat de l’Ader après trente quatre ans d’absence ?

En 1721, intervient la destitution de Muhammed Aggaba du trône du sultanat de l’Aïr. Pour éviter le soulèvement des tribus dépendantes du sultanat, les sages recommandèrent aux deux frères de s’entendre sur l’héritage en suggérant à Muhammed Agabba de retourner s’installer dans l’Ader, pays qu’il avait conquis trente-sept ans auparavant et où les Itissines étaient installés. Il s’y rendit alors, en compagnie des tribus de certains groupes ethniques comme les Illissawans, Tawantakass et Tazgamawa qui lui sont restés fidèles. A son retour dans l’Ader, le Prince conquérant réorganisa son sultanat en quatre secteurs dans lesquels on retrouve les localités de Bouza, Keita, Déoulé, Tahoua, Illéla, Bambeye, Garhanga, Tamaské, Kalfou et une partie de Dogaraoua. Les quatre secteurs étaient structurés de la manière suivante : le secteur de KeitaTamaské, dirigé par les Illissawan (actuels cantons de Tamaské et de Keita). Le chef de secteur porte le titre de Amattaza, nom que porte l’actuel chef de canton de Keita ; le secteur d’Alamtei, dans lequel sont localisés les départements actuels de Keita, Tahoua et Bouza ; le secteur de Serkin Magori et de ses vassaux basés à Déoulé, ville des « Magorawa », située dans l’actuel département de Bouza. Le chef de canton de Déoulé porte toujours le titre de Sarkin Magori, et sa région s’étend jusqu’au département de Madaoua ; le secteur centre qui s’étend de l’ouest de Keita à l’actuel département d’Illéla et allant jusqu’à la zone de Guidan Idder, (Canton de Dogaraoua). Agabba créa de ce fait un Etat rival de l’Aïr, avec une nouvelle capitale Birni Ader, et un clan de privilégiés, les Lissaouanes. Il étendit son influence jusqu’à l’Aréwa et le Kourfeye. Dans un tel contexte, les alliances prennent toute leur valeur. Le sultan Agabba régna tranquillement sur son sultanat jusqu’à sa mort, en 1738. Son règne engendra une nouvelle dynastie des Sarki Ader. C’est ainsi que depuis la fin du XVIIème siècle, la lignée de Muhammed Aggaba, s’est installée à la tête de l’AderDoutchi qui prit comme capitale, dans un premier temps, Birni Ader, non loin de Dareye (actuel canton de Garhanga) et dans un deuxième à Azao (située à 10 km environ d’Illéla), et enfin dans un troisième à Illéla. Trois siècles durant, les membres de cette famille se sont succédés à la tête du royaume.

Attendiez-vous un jour à la réhabilitation du sultanat de l’Ader par le gouvernement Nigérien ?

Les héritiers de Muhammed Agabba avaient conscience de l’impact que pouvait avoir l’emprise des colons sur leurs territoires et, face à cette situation qui pouvait remettre en cause leur mode de vie, des mouvements de résistance contre la colonisation virent le jour, (refus de rencontrer les colons français, génocide à Libatan qui occasionna des milliers de morts). Face à la situation de crainte, les colons réquisitionnèrent toutes les armes du sultanat pour une destination inconnue. Une fois encore, un héritage national fut dilapidé. Le sultanat de l’Ader fut injustement réorganisé en canton en 1900 (une nouvelle appellation des colons Français), avec l’arrestation et l’emprisonnement du Sultan Attou Wachar, déporté à Tahoua. Voilà comment une civilisation millénaire, dont la culture et l’histoire font partie du trésor de l’humanité et la diversité et de notre patrimoine commun, fut arbitrairement supprimée. La raison avancée, est le refus de collaboration avec les représentants du colon dans le cadre de la constitution du stock alimentaire. A l’époque, une bonne partie des récoltes des céréales dont le mil, le sorgho, le maïs et le haricot devraient partir dans les colonies. Après quelques années, l’occasion est saisie par le colon pour destituer le Sarki Ader, Boubé Wachar, qui hérita du trône après la mort de son frère Attou Wachar. Toutes les pratiques traditionnelles et le grand territoire du sultanat de l’Ader sont modifiés et institutionnalisés par le Commandant du cercle. Plusieurs Chefs de cantons sont nommés dans le territoire du sultanat par l’autorité coloniale. Ils constituent des auxiliaires de l’administration et leur titre se transmet par héritage.

C’est pourquoi, tout homme raisonnable ne peut que s’étonner de voir un sultanat d’une telle envergure réduit à la mission d’un canton. Lorsque la colonisation étendit sa domination, c’est toujours avec la dynastie des Sarki Ader (descendants du sultan Agabba) qu’elle avait composé, parce qu’elle ne trouvait aucune alternative. Le Sarki Ader occupe aujourd’hui le territoire de deux départements : Illéla et Bagaroua, demeurant l’unique exemple au Niger où les frontières d’un canton sont confondues à celles de deux départements distincts. Depuis cette réorganisation, le canton a été administré par les Sarki Ader Attou Wachar, Boubé Wachar, Oumani Attou, Kadi Oumani, et Yacouba Habibou qui sont les arrières petits fils du sultan Muhammed Aggaba. Cependant, plusieurs tentatives de réhabilitation du sultanat ont été enregistrées : d’abord, l’une des choses les plus importantes, à mon sens ; sous le commandement du Capitaine Broun, une tentative de restauration du sultanat de l’Ader, fut proposée. A cette occasion, il avait été demandé au Sarki Ader, Oumani Attou, de désigner ses frères à la tête des nouveaux cantons qui seront créés dans le territoire qu’il dirige ; mais, en raison de son attachement à l’unité de son territoire, il rejeta catégoriquement l’offre. Le deuxième élément qui me parait important, au cours d’un important débat à la plénière de l’Assemblée nationale de la première République sur la création de la province de Tahoua, les 50 députés avaient estimé que, pour une question de bon sens, si le canton d’Illéla, berceau de l’histoire de l’Ader, n’est pas érigé en province, aucune autre localité ne pourrait l’être dans cette région. Ensuite, dans le cadre des dénominations des Lycées nationaux du Niger, certaines personnalités ont proposé de baptiser le Lycée de Tahoua : « Lycée Galabi ». L’Honorable Galabi étant le premier Chef de canton nommé par l’administration coloniale à Tawa (Tahoua), après l’abandon du Prince Adou, frère de Attou, qui dirigeait la ville de Tahoua et ses environs, pour se rendre à Azaou. En bon connaisseur de l’histoire du Niger, le feu Général Seyni Kountché avait demandé à l’assistance : qui a créé le sultanat de l’Ader ? La réponse fut sans équivoque : c’est Muhammed Aggaba.

Dès lors, le Lycée de Tahoua, prit définitivement le nom de Lycée National Aggaba. De plus, à l’amorce de la décentralisation, les débats ont montré que Ader et Maggia ont toujours formé un tandem. Si l’appellation « région de l’Ader » était maintenue, il va falloir transférer la capitale de la région de Tahoua dans la ville d’Illéla, afin de coïncider avec la référence historique. Là, également, rien d’étonnant, ledit débat a été abandonné pour s’accorder au maintien de la dénomination « région de Tahoua ».

Je terminerai sur un point qui me semble absolument majeur. Après la visite officielle du Président français, Jacques CHIRAC au Niger, il écrit, le 30 octobre 2003 à Elhadji Kadi Oumani, une lettre où il a témoigné au Chef de province de l’Ader « sa satisfaction pour l’accueil qui lui a été réservé et le témoignage d’amitié à l’égard de la France ». Le Président CHIRAC, se référant aux archives de l’administration française, a relevé que le Sarki Ader, était bien le Chef de province d’Illéla, selon la documentation de l’administration française. Il ressort de ces faits et événements que la transformation du canton d’Illéla en sultanat, n’est qu’un acte juste et une reconnaissance de nos valeurs ancestrales au moment où plusieurs pays africains s’inscrivent dans cette dynamique. L’histoire retiendra le souvenir de cette décision héroïque et les noms des restaurateurs de nos valeurs ancestrales. Une décision qui s’inscrira dans une tendance en cours dans de nombreux pays en Afrique, où des hauts dirigeants tiennent à ce que les citoyens n’oublient point les faits marquants de leur histoire. Dans le cadre de la réhabilitation et de la sauvegarde de son patrimoine socioculturel, le Président Ougandais, Yoweri Museveni avait pris la sage décision de restaurer un ancien royaume détruit par les colons anglais, il y a un siècle. Nous sommes convaincus qu’un jour avec une bonne volonté, le sultanat de l’Ader sera de nouveau réhabilité. Un dicton n’enseigne-t-il pas que, « nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme ? »

Interview réalisée par Amani Mounkaila B.

 Question : Qu’est-ce que c’est que la réforme de la facture certifiée et quels sont les objectifs visés ?

La réforme de la facture certifiée est instituée par la Loi de Finances 2020 et renforcée par la Loi de finances 2021. Les objectifs visés par la réforme sont :

  • sécuriser la TVA payée par les consommateurs ;
  • accompagner la bonne gouvernance des entreprises ;
  • assainir le jeu de la concurrence entre opérateur économique ;
  • améliorer les relations entre les contribuables et l’administration fiscale.

Cher journaliste, permettez-moi de rappeler à nos chers contribuables que la réforme de la facture certifiée n’est pas un nouvel impôt.

En effet, aux termes des nouvelles dispositions du Code Général des Impôts (CGI), il est fait obligation aux entreprises de délivrer les factures certifiées à leurs clients lors des différentes transactions qu’elles font. Les factures certifiées sont celles émises via un Système Electronique Certifié de Facturation (SECeF). Il est à noter que le SECeF repose sur deux (02) composantes : le Système de Facturation d’Entreprise (SFE) ou logiciel de facturation homologué par la DGI et le Module de Contrôle de Facturation (MCF). Quand ces deux composantes sont réunies dans une seule machine, elle est appelée << Unité de Facturation >> (UF). La loi fait ainsi obligation aux personnes assujetties d’acquérir et d’utiliser le SECeF de son choix au plus tard le 31 août 2021. La liste des fournisseurs SECeF est mise à jour régulièrement sur le site internet de la DGI (www.impots.gouv.ne)  au fur et à mesure de nouvelles homologations/certifications de SFE/Machines. Je rappelle que dans le cadre de l’arrêté 473/MF/DGI/DL/CFI/DIV.L du 20 Novembre 2020 définissant les conditions de commercialisation et de distribution des systèmes électroniques certifiés de facturation (SECeF) au Niger, un avis public à manifestation a été lancé aux opérateurs économiques dans la presse à partir de Janvier 2021.

Question : Quelles sont les conséquences fiscales de cette nouvelle obligation ?

Le législateur dans le souci d’assurer l’égalité de tous devant l’impôt a modifié les articles 16, 251, 368 bis, 368 quinquiès et 953 du Code Général des Impôts pour renforcer l’utilisation de la facture certifiée.  On peut retenir notamment qu’une charge n’est déductible à l’ISB que si elle est justifiée par une facture certifiée conformément à l’article 16 sauf dérogation, que la TVA ne peut être déduite que si elle figure sur une facture certifiée conformément à l’article 251 sauf dérogation ; que la délivrance de la facture certifiée est obligatoire sauf à être exposée aux sanctions prévues à l’article 953. Je rappelle que la date limite pour se conformer à l’obligation d’émettre les factures certifiées est le 31 Août 2021 sous peine de sanctions.

Question : Quels sont les bénéfices liés à l’utilisation des SECeF  pour l’Etat, les contribuables et pourquoi pas les populations ?

Pour l’Etat, le premier bénéfice de la réforme des factures certifiées est l’accroissement efficient des ressources de l’Etat suite à la diminution des manœuvres frauduleuses sur la TVA. Pour les entreprises utilisatrices des SECeF, au plan comptable, il y aura une amélioration certaine de la comptabilité de l’entreprise. En effet, les recettes issues des ventes sont sécurisées, la gestion des stocks de marchandises est aisée.  ; la lutte contre la concurrence déloyale est une réalité : les avantages concurrentiels ne seront  plus dictés par la capacité à frauder fiscalement  mais plus par le rapport qualité/prix  des biens et services commercialisés ; l’authenticité et l’intégrité des opérations d’achat et de vente sont une réalité ; Pour les consommateurs finaux, c’est-à-dire des acheteurs comme vous et moi, en réclamant la facture certifiée, nous sommes sûrs que la TVA que nous avons supportée sur nos achats de biens et de services est versée dans les caisses de l’Etat en même temps cela constitue la preuve juridique de l’achat effectué.

Question : Nous sommes au terme de notre entretien. Quel message souhaiterez-vous adresser à nos compatriotes ?

Je voudrais une fois encore rassurer nos partenaires, les contribuables concernés par la réforme notamment ceux qui sont au régime réel normal et au régime réel simplifié dans un premier temps, que la réforme est vraiment la leur et que la Direction Générale des Impôts notamment la coordination de la réforme (bureau27 de la Direction Générale des Impôts sise au rond-point du Palais de la Justice, au téléphone +227 88 21 42 11) est à leur disposition pour les assister à rentrer dans la facturation électronique certifiée et à améliorer leur performance.  Je voudrais les inviter à être des entreprises citoyennes en adoptant cet outil et en le faisant adopter par leurs partenaires d’affaires en amont pour minimiser les risques fiscaux.

Je voudrais inviter les consommateurs personnes physiques à réclamer auprès des personnes assujetties, chaque fois et toutes les fois qu’ils effectuent des opérations d’achat de biens et de services, les factures certifiées comportant outre les mentions classiques d’une facture, le numéro d’identification de la machine (NIM) le code SECeF/DGI et le code QR.

Je voudrais enfin inviter les fournisseurs actuels et futurs des SECeF que ce soit les fournisseurs de SFE ou les fournisseurs de MCF ou de UF à s’acquitter dûment de leurs obligations auprès des contribuables en les formant et en les assistant comme cela se doit. Dans tous les cas, la DGI veillera au respect des dispositions de leur cahier de charges.

 Seini Seydou Zakaria(onep)

19 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Saidou Halidou 02Le 6 septembre dernier, s’est tenue à Niamey, la cérémonie de notification des actes de transfert de compétences et de ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. Quelle est la signification d’une telle cérémonie pour les acteurs de la décentralisation ?
La cérémonie intervenue le 6 septembre 2017 sous le Haut patronage de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, est l’aboutissement d’un long processus enclenché au lendemain de la Conférence Nationale Souveraine. Il faut en effet rappeler que, c’est à la suite de ce grand forum national et dans le droit fil de ses recommandations pertinentes, que le Niger s’est engagé dans un vaste chantier de réforme institutionnelle principalement axée sur la décentralisation et qui s’est traduit par la création des communes et des régions et des collectivités territoriales.

Cependant, depuis leur installation respectivement en 2004 et 2011, les communes et les régions sont restées sans compétences précises. Certes, elles ont bénéficié de la clause de compétence générale que le législateur leur a reconnue par anticipation, et qui a placé ces nouvelles collectivités dans une situation qui les amène à intervenir souvent, sous pression, dans des domaines qui ne relèvent pas toujours de leurs compétences. Ces premières interventions des communes et des conseils régionaux, témoignent certes d’une volonté d’agir, mais elles restent fragmentaires et étroitement liées à des contingences locales.

En consacrant la notification officielle des actes réglementaires portant transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux communes et aux régions, la cérémonie intervenue le 6 septembre 2017 est certes d’apparence symbolique, mais elle est d’une grande portée, en ce sens qu’elle marque le point de départ du processus de responsabilisation des collectivités territoriales et certainement de leur montée en puissance dans le paysage institutionnel nigérien.

Saley Saidou, Président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC) : «Mon ambition pour le CESOC, c’est de rendre cette institution encore plus active et productive»Monsieur le Président, la première session ordinaire du CESOC au titre de l’année 2019 a pris fin récemment à Niamey. Quelle sont les recommandations issues de cette session ?        

Tout d’abord je vous remercie de cette opportunité que vous m’offrez pour parler de notre institution le CESOC et de ses missions.

Cela dit, pour revenir à votre question, le Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC) a effectivement tenu sa première session ordinaire au titre de l’année 2019 du 13 au 27 février dernier au Palais des Congrès de Niamey, qui a vu la participation de l’ensemble des Conseillers.

Cette session a permis aux Conseillers de débattre dans la plus grande sérénité, d’importantes thématiques portant sur des questions d’intérêt national et d’adopter plusieurs résolutions et recommandations, à l’issue de deux semaines de travaux.

Au nombre des thématiques traitées et qui ont fait l’objet de communication par les Ministres concernés, on notera  : les stratégies d’appui aux producteurs face aux changements  climatiques ; la problématique de la sécurité  alimentaire au Niger  et les stratégies  mises en œuvre ; l’introduction  de l’éducation reproductive  dans l’enseignement secondaire ; l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) pour une formation saine ; la contribution du Secteur de l’Artisanat au développement socio-économique du Niger ; le Dialogue Social au Niger : Etat des lieux et perspectives ; la démographie et l’Indice de Développement Humain au Niger (IDH). D’autres thématiques ont fait l’objet de communications par des Experts sur le Registre Social Unifié (RSU) au Niger et des informations sur l’intervention de Africain Risk Capacity (ARC).

M. Saley Saidou, Secrétaire Permanent du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA)M. Saley Saidou, Secrétaire Permanent du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA)Monsieur le Secrétaire Permanent, nous voilà en pleine période de soudure, une phase qui, dans le milieu rural notamment, se traduit par unamenuisement drastique des réserves alimentaires. Quelles sont les dispositions prises par l’Etat dans le cadre du plan de soutien 2018 en vue de mettre les populations vulnérables à l’abri de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle?

Merci. Comme vous le savez, la campagne agropastorale de l’hivernage 2017 a été qualifiée de moyenne sur le plan agricole et de mauvaise sur le plan pastoral. Le bilan céréalier a tout juste été en équilibre et le bilan fourrager a dégagé un déficit de l’ordre de 11 millions de tonnes de matière sèche. Même si le niveau d’approvisionnement des marchés demeure satisfaisant, il faut compter avec les effets de la situation sécuritaire qui se traduisent par certaines perturbations sur le plan des flux commerciaux transfrontaliers.

Toujours est-il que, relativement à la situation ambiante de la période de soudure dominée par l’amenuisement des réserves alimentaires,des mesures idoines ont été prises par les autorités dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de soutien 2018 du Dispositif National de Prévention et Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA), principalement pour faire face à cette période de soudure allant des mois de juin, juillet, août, jusqu’à septembre 2018.

Ces mesures prises dans le cadre du plan de soutien 2018 visent globalement, à travers des actions harmonisées d’assistance alimentaire et de protection des moyens d’existence, à contribuer à la sauvegarde de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables et des groupes cibles affectés par les facteurs de risque humanitaire.

Salissou Abdou directeur de l IUT de l Universite de TahouaM. Salissou Abdou, directeur de l'IUT de l'Université de Tahoua Monsieur le directeur, quelles sont les missions assignées à l'IUT ?

L'IUT de l’Université de Tahoua a pour mission de répondre aux besoins en matière de compétences des marchés national et international du travail et aux exigences de la responsabilité sociétale de l'entreprise. Bien qu'il soit jeune, il est pourtant riche en de nombreux enseignants permanents (enseignants technologues, enseignants-chercheurs) et vacataires (des dirigeants d'entreprises publiques et privées, des journalistes réputés, des experts comptables, des professionnels de banque, des enseignants chercheurs nationaux et internationaux) de haute qualité.

Quelle est la spécificité de l'IUT de l'Université de Tahoua ?

Notre institut défend le professionnalisme centré sur la formation aux affaires. Nous formons des spécialistes dans divers domaines, notamment en Assurance-Finance-Banque, en Comptabilité et Gestion des Entreprises, en Communication des Entreprises, en Gestion des Ressources Humaines, en Gestion Hôtelière et Touristique, en Informatique de Gestion, en Management Logistique et Transport, Maintenance Informatique Réseaux et en Techniques de Commercialisation.

A quels problèmes l'IUT de l'UTA est-il confronté ?

Nous avons des problèmes comme une insuffisance des infrastructures pédagogiques (salles de cours et des travaux pratiques), une insuffisance des équipements pédagogiques (équipements informatiques et équipements de reprographie), un manque d'autonomie en matière de gestion. Et, il est vrai que le manque d'autonomie financière limite énormément les IUT dans leurs ambitions d’offrir beaucoup de services au monde extérieur, c'est-à-dire les entreprises publiques et privées (le gouvernement, les Collectivités locales, les ONGs, les projets, les Institutions de Micro Finance, les banques, les hôtels, ...). Nous sommes très limités dans les prises de décision en matière d'investissement, d'élaborations des projets porteurs dans le domaine du professionnalisme.

Sani Maïgochi, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie Numérique : « S’agissant de la Télévision Terrestre Numérique, si tout va bien, les émissions pourront commencer courant décembre 2017 sur l’ensemble du pays »Monsieur le ministre, votre institution a signé une convention lors du ‘’Sommet Transform Africa 2017’’tenu le 11 mai dernier à Kigali, au Rwanda et qui a enregistré la présence de plusieurs chefs d’Etat, dont SE M. Issoufou Mahamadou. Pouvez- vous nous donnez d’amples explications au sujet de cette convention ?

Il s’agit d’un mémorandum d’entente de coopération qui fixe les principes et les conditions d’une coopération économique et technique, à travers les Ministères en charge des TIC, dans le but d’encourager la coopération entre les deux États, dans le domaine de l’innovation et des TIC pour favoriser les initiatives visant le partage des expériences et la promotion de projets d’intérêt mutuel.

Quels sont, Monsieur le ministre, les avantages attendus au terme de la mise en œuvre de cette convention ?
Les avantages attendus au terme de ce mémorandum sont nombreux ; il s’agit entre autres : d’échanger des informations et de bonnes pratiques entre ministères, organismes gouvernementaux, centres de R&D, institutions publiques, associations professionnelles et fédérations,

Souley Limane Korimi, directeur du Centre Culturel Oumarou Ganda : « Avec l’avènement des TICs et des réseaux sociaux, les centres d’animation ne sont plus régulièrement fréquentés »Monsieur le directeur, pouvez vous nous dire dans quel contexte culturel a été créé le Centre Culturel Oumarou Ganda (CCOG) ?

A l’époque, l’Etat organisait des manifestations artistiques et culturelles, notamment le Festival National de la Jeunesse dans les départements [ndlr : les régions actuelles] pour créer un cadre d’épanouissement et de promotion du patrimoine culturel de proximité à la population en général et à la jeunesse en particulier. C’est dans ce cadre qu’à l’occasion de la 5ème édition du Festival National de la Jeunesse, il a été créé en avril 1980 un centre culturel dénommé « Complexe Socio Culturel » qui occupe un espace de 8 hectares. En Avril 1981, ce complexe fut officiellement baptisé Centre Culturel Oumarou Ganda (CCOG), en hommage à l’illustre cinéaste disparu au cours de cette même année. Par Décret N° 2011-123/PCSRD/MCNTI/C du 23 février 2011, les autorités érigent enfin le CCOG en Etablissement Public à caractère Administratif.

Quelle est la mission assignée au CCOG ?

Le Centre Culturel Oumarou Ganda est actuellement placé sous la tutelle du ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale. A ce titre, il contribue significativement à la mise en œuvre de la politique culturelle nationale. Ainsi, le CCOG a pour mission de valoriser le patrimoine culturel et artistique national, de promouvoir la création artistique et culturelle, de promouvoir et contribuer à la formation professionnelle des jeunes, et de promouvoir la lecture publique, en particulier chez les jeunes. Il apporte aussi un appui technique aux acteurs culturels, favorise les rencontres, les échanges et la coopération culturelle, et accueille des activités de convivialité. Enfin, le CCOG produit et promeut toute activité susceptible de le rentabiliser, individuellement ou en partenariat avec les autres centres, les personnes morales ou physiques et les institutions nationales ou internationales.

soumana sanda Ces derniers temps, des arrestations sont opérées dans les rangs de l'opposition politique, de la société civile et des journalistes, quelle lecture faites-vous de cette vague d'arrestations ?
Toute cette avalanche d'arrestations n'a qu'un seul but, faire peur aux forces vives de la nation pour Une question à Soumana Sanda, député du groupe parlementaire Zam Zam Lumana, de retour d'un voyage à l'extérieur, sur la situation sociopolitique du Niger. qu'elles se taisent. Qu'elles se taisent face au drame qui se déroule au Niger sur le plan politique, social et économique.

En tant que force d'opposition, nous ne nous détournerons jamais du rôle constitutionnel qui est le nôtre, à savoir dénoncer et combattre avec la plus grande détermination ces travers et dérives de la 7e République qui nuisent gravement au Niger. Les opposants politiques, les acteurs de la société civile et les journalistes sont devenus les cibles privilégiées de cette cabale aux allures de mise en place d'un système dictatorial dans lequel l'expression plurielle des opinions n'est plus autorisée.

Vendredi 9 avril 1999 – vendredi 09 avril 2021
22 ème commémoration de l’assassinat du président Ibrahim Mainassara Baré 
Interview de Djibrilla Mainassara Baré, ancien Conseiller Spécial du Défunt

Cela fait exactement 22 ans jour pour jour que le Président Ibrahim Maïnassara Baré, a été assassiné par sa garde rapprochée sur le tarmac de l’aéroport de Niamey. De son vivant le président Baré avait entrepris plusieurs actions dans ses fonctions de magistrat suprême du Niger. Nous avons tendu le micro à Djibrill Baré, son frère cadet et ancien cadre de la BCEAO Siège et son ancien Conseiller Spécial pour les Questions Economiques et Financières pour nous faire le bilan de son action.

M. Djibrill Baré, pouvez-vous rappeler pour la jeune génération de nigériens qui ne l’a pas connu, des accomplissements qui vous viennent en mémoire du temps où vous étiez son Conseiller Spécial ?

Avant tout propos, permettez-moi d’exprimer une fois de plus notre gratitude à l’endroit du peuple nigérien qui nous a soutenu dès les premiers instants du drame.

Je suis d’autant plus attristé et la Famille Baré avec moi, que cette 22 ème commémoration de sa mort coïncide avec la perte récente d’un homme de valeur, d’un homme d’honneur et de dignité, qui, à l’instar du Général Seyni Kountché, a servi de modèle et de mentor au défunt président Baré. Il s’agit du Colonel Idrissa Harouna (Paix à son âme) arraché à l’affection des Nigériens, ce 04 avril 2021 à l’âge de…95 ans. Des hommes de cette trempe, qui ont écrit les pages nobles de notre Histoire (avec un grand H), il n’en existera sans doute plus jamais.

Permettez-moi également de vous informer que j’étais venu comme assistant du président Baré en tant que cadre détaché de la BCEAO par le Gouverneur de cette institution. Des amis Chefs d’Etat du président Baré, compte tenu de la spécificité de la vie politique nigérienne faite de retournements fréquents d’alliances empêchant toute visibilité dans les relations les ont conduits à lui proposer de me prendre à ses côtés pour des questions de confiance. C’est pourquoi je suis resté dans l’ombre en tant que fonctionnaire international soumis au devoir de réserve. Les programmes économiques avec les institutions de Bretton Woods exigeaient un traitement diligent, ce qui a également conduit le Gouverneur de la BCEAO à détacher cinq (5) cadres de la BCEAO auprès du gouvernement du Niger dont moi-même.  

Pour en revenir à votre question, vous savez bien qu’il me sera très difficile de faire un bilan des actions du président Baré dans le cadre d’une interview de quelques lignes, tellement elles sont immenses. Mais retenons comme actions essentielles, la consolidation de la paix, de la sécurité et de l’unité nationale qui est la première richesse d’un pays. Avec la signature de trois (3) accords supplémentaires de paix avec des fronts de la rébellion et leur application dans le volet intégration des rebelles aux seins des Forces de Défense et de Sécurité et le réarmement moral de ces mêmes Forces de Défense et de Sécurité  après leur démoralisation pendant et après la Conférence a été grand apport pour la paix. Il s’agit de :

  • la mise en application des accords de paix du 24 avril 1995. – la signature de l’Accord de paix avec le mouvement rebelle des Forces armées révolutionnaires du Sahara (FARS) du 6 juin 1997 ;
  • Les Accords de paix signés à Alger entre le gouvernement et les rebelles de l’UFRA et du FARS du 28 novembre 1997 ;
  • La conclusion de deux (2) autres accords de paix :- le protocole additionnel de paix d’Alger du 28 novembre 1997 ;
  • L’accord de N’Djamena du 21 août 1998.

Ce dialogue a été concrétisé par le vote à partir de 1998 des premières lois sur la décentralisation qui ont suivi.

Ensuite il y a le redressement et la restructuration économique du Niger avec la signature de la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR) dès le mois de juin 1996 avec les Institutions de Breton Woods, après dix (10) ans sans programme. L’exécution de ce programme a permis d’atteindre le point d’achèvement, puis de décision de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE) du FMI. La mise en œuvre des réformes des dépenses publiques (RDP) notamment dans les secteurs sociaux et celle du plan d’apurement des arriérés intérieurs de l’Etat avaient contribué à assainir les finances publiques. Les mesures structurelles visant à élargir le champ de la croissance du secteur privé. Elles ont porté sur la privatisation et la réforme des organismes parapublics, la libéralisation du marché du travail, le renforcement du système judiciaire, la réforme de la fonction publique, le développement du secteur privé avec la réforme du cadre juridique régissant les activités commerciales et la libéralisation du marché du travail, la réforme fiscale visant les recettes avec la fusion de l'impôt général sur le revenu avec l'impôt sur les salaires et les revenus, l’introduction d'un impôt unique de permis d'exploitation en vue d'amener le secteur informel dans le système fiscal, et d'un impôt foncier sur les logements occupés ;

Je vais devoir citer l’organisation, en mars 1998 à Genève, de la « Table ronde pour le Niger » de la stratégie du gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté qui avait mobilisé près de1022 milliards de FCFA, un montant jugé colossal à l’époque.                                                                                                                                                                                                                                                                                                          

Sur le plan de la bonne gouvernance, je citerais :

  • l’amélioration de l’environnement des affaires avec l’élaboration des textes y relatifs et la mise en place des chambres consulaires ;
  • la réintroduction et la promotion de la planification et de la prospective avec la création du Ministère du Plan ;
  • l’engagement ferme pour la lutte contre la corruption, la gabegie, le gaspillage et l’absentéisme dans la fonction publique ;
  • l’adoption de la LOSEN, loi sur l’orientation du système éducatif national qui a révolutionné la politique en matière d’éducation, qui reste toujours en vigueur ;
  • le développement de l’économie numérique et la modernisation de l’Etat avec l’introduction des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) ;
  • l’adoption, en juin 1998, du Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD) du Niger.

Sur le plan diplomatique comme engagement fort, on pourrait citer le rétablissement des relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant et Cuba avec des accords de coopération bénéfiques pour le Niger portant notamment sur le domaine médical. Le partenariat avec la Chine a permis au Niger de rentrer dans le club fermé des pays pétroliers dès janvier 2012 et d’en tirer d’importants revenus. La plupart des grandes infrastructures (routes, ponts, échangeurs et hôpitaux de référence) ont été réalisées grâce au savoir-faire de cette puissance ;

Sur le plan culturel, je citerai la conception et l’organisation de la première édition du  Festival International de la Mode Africaine (FIMA) qui permet à Niamey d’être aujourd’hui la capitale de la mode en Afrique et qui a favorisé l’attribution à notre pays des 5e jeux de la Francophonie qui ont permis la réhabilitation de l’ensemble des infrastructures routières, sportives et culturelles du pays et le désenclavement de Niamey.

Permettez-moi de m’a arrêter là, sinon des centaines de pages ne suffiront pas pour relater toutes les réalisations.

Question : Le président Baré est arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, le 27 janvier 1996. Dans quelles circonstances va-t-il décider de se présenter à l’élection présidentielle alors qu’il était là pour une transition ?

Tout d’abord, permettez-moi de vous préciser qu’il n’y avait jamais eu à cette époque une règle qui interdisait à un militaire putschiste d’être candidat à l’élection présidentielle qui suit. Du moins jusqu’en juillet 1999, une telle règle n’avais jamais existé. Ensuite, je dois vous rappeler que le président Baré s’était longuement expliqué sur la question lors d’une « Conférence des cadres » tenue le 29 mai 1998 au Palais des Congrès à Niamey. Il est vrai que le principe consistant à un militaire transmettre le pouvoir aux civils à l’issue d’une transition suivant un coup d’Etat s’inspirait de l’exemple du Mali voisin, où le Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré dit ATT avait transmis le pouvoir aux civils après le renversement du Général Moussa Traoré en 1991. C’était après le discours de la Baule du président François Mitterand.

Pour le cas de notre pays, pendant la Transition qui a suivi le coup d’Etat du 27 janvier 1996, plus précisément au mois de mai 1996, le président Baré avait réuni les dirigeants renversés pour leur expliquer qu’il ne voulait pas avoir le sentiment d’avoir fait un coup d’Etat pour rien en ramenant les mêmes acteurs qui risquaient de répéter les mêmes erreurs. C’est ainsi qu’il avait alors suggéré aux leaders de se retirer de la gestion de l’Etat pendant au moins le premier mandat de cinq ans en désignant des cadres de leurs partis politiques. Ceci au regard de leur gestion chaotique des institutions reconnue par eux-mêmes devant la Cour suprême. Plusieurs chefs d’Etat de la Sous-région l’avaient encouragé à être candidat au vu de sa longue expérience des affaires de l’Etat et lui avaient même conseillé de disqualifier les leaders qui avaient failli à l’époque, puisqu’ils étaient restés sourds à l’appel de la communauté internationale pour une paix des braves. Ses compagnons du Conseil de Salut national étaient également, dans leur grande majorité, favorables à sa candidature à l’élection présidentielle. Ce qui l’a surtout déterminé, c’est cette réaction des leaders responsables de la crise politique lorsqu’il leur avait proposé de se retirer de la scène politique pour la durée d’un mandat. Ces leaders lui avaient alors sèchement répondu, par la voix d’un des leurs, que « s’ils se retiraient à qui ils allaient laisser le Niger ?». Comme si aucun autre Nigérien n’était à la hauteur pour présider aux destinées du pays en dehors d’eux. C’est cette réaction prétentieuse, voire insultante, des leaders de l’époque candidats à la l’élection présidentielle, ressentie par lui comme un manque de considération aux Nigériens qui l’aura finalement conforté dans sa décision d’être candidat aux élections présidentielles. Je me demande personnellement si cette attitude condescendante de certains leaders de partis politiques vis-à-vis de leurs militants n’est pas étrangère à l’inflation de candidatures enregistrée lors de l’élection présidentielle 2020-2021dont le contentieux est en cours.

 Question : Sur le plan diplomatique, qu’est-ce que le président Baré a véritablement accompli durant ses années de pouvoir ?

Sur le plan diplomatique, il faut relever que le Président Baré, dans son comportement de tous les jours, tenait à exprimer la souveraineté du Niger. C’est cette ligne rouge qui guidait ses actions diplomatiques. Le Colonel Seyni KOUNTCHE, qui était son mentor, disait : « En matière de politique étrangère, nous ne sommes ni à droite, ni à gauche, ni devant, ni derrière personne. Nous ne sommes guidés que par l'intérêt supérieur de notre pays » (source : Thèse de M. Dagra-UCAD- 1987).

C’est un peu cette ligne qui avait guidé son action diplomatique. Partant de celle-ci, il a renforcé les relations fraternelles avec les pays voisins quel que fût par ailleurs leurs lignes politiques. N’oubliez pas que le président Baré avait comme interlocuteurs privilégiés le Président Sani Abacha du Nigéria et le Guide Libyen Kadafi, qui avaient des relations tendues avec les occidentaux. Aux Chancelleries occidentales qui l’intimaient de prendre ses distances avec ces derniers pour être adoubé, il répondait invariablement et fermement que « le Niger n’avait pas choisi ses voisins ».

Dès son accession au pouvoir le 27 janvier 1996, le Président Baré avait amorcé une réorientation diplomatique avec la reprise des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine devenue effective dès le 19 août 1996. Sur cette décision, je n’ai pas besoin de m’étendre sur ses retombées à long terme sur le développement du Niger. Les Gouvernements qui se sont succédé sont mieux placés que moi pour le dire, y compris certains des acteurs majeurs qui ont œuvré pour la rupture diplomatique avec la Chine en 1992. Je ne citerais aucun nom.

Le président Baré avait également renforcé les relations avec l’Egypte, le Soudan, Cuba avec ses capacités énormes en matière de santé, l’Iran et tous les pays Arabes.

Dès son arrivée, à la suite de la menace de l’Administration Clinton, des sanctions de l’Egyptien Boutros Boutros Ghali, il avait engagé la campagne pour un deuxième mandat en faveur de l’Afrique au poste de Secrétaire Général de l’ONU, à travers une candidature du Niger. Le ghanéen Koffi ANNAN avait finalement été élu et a pu effectuer deux (2) mandats successifs

Le Président Baré, a été un des premiers Chefs d’Etat africains à violer l’embargo aérien de l’ONU sur la Lybie, suite au vote d’une résolution de l’OUA favorable à sa suppression, pour protester contre la souffrance du peuple libyen ?

 La création, le 4 février 1998 à Tripoli, de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), initiée au départ par six (6) Etats visionnaires et dont l’utilité au plan diplomatique et économique n’est plus à démontrer.

- La création, en 1998, de la Force Multinationale Conjointe (FMC) entre le Niger, le Nigéria et  le Tchad, initialement dédiée à la lutte contre la criminalité transfrontalière, devenue incontournable aujourd’hui pour la lutte contre le terrorisme pour la survie de nos Etats ;

- Le renforcement des relations avec le Soudan avec ce discours engagé prononcé par lui contre le bombardement de l’usine pharmaceutique d’Al-Shifa sur le site même des débris de l’usine ;

- la visite historique du Président Baré à Cuba sous embargo en mars 1999, sur invitation du Lider Maximo, Fidel CASTRO, qui lui a permis de rentrer à Niamey avec 30 médecins cubains effectif devant être complété dans les semaines suivant la visite pour atteindre nombre de cent (100).

Je m’en arrête là, mais sachez que la liste des actions est longue, très longue.

 Question : Le Président Baré a violé l’embargo aérien Libyen préconisé par la communauté internationale à trois (3) reprises. En tant que conseiller du Président, aviez-vous eu connaissance de son intention ? Si oui, aviez-vous essayé de l’en dissuader ou étiez-vous en accord avec sa décision ?

Non, il n’est pas tout à fait exact de dire que le Président BARE a violé l’embargo aérien de l’ONU. En fait, c’est suite à une résolution historique du 34e sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) (actuelle UA-Union Africaine) adoptée en juin 1998, à Ouagadougou, demandant aux membres de ne plus respecter l’embargo sur la Libye, que le Président Baré se rendit au mois de juillet 1998 à Tripoli, par vol direct en compagnie du Président Tchadien Idriss Deby, au grand dam des Ambassades occidentales, violant de ce fait l’embargo onusien. Si cette résolution a été adoptée par les Africains, il fallait bien l’appliquer, je crois. On a toujours reproché aux Africains de ne pas être cohérents. Et il fallait bien que les voisins soient les premiers visiteurs. Voilà la réalité. L’OUA avait pris la résolution parce que ce n’était pas le GUIDE Libyen qui subissait les rigueurs de l’embargo, mais le peuple Libyen. Tout comme ce ne sont pas les occidentaux qui subissent le plus les conséquences la destruction de la Libye en 2011, mais les voisins qui vont souffrir pendant des décennies, du fait du chaos Lybien pour « défaut de service après-vente », après la résolution de la même ONU.

Question : Quelles sont les circonstances de la mort de votre frère, le Président Baré ?

Comme vous le savez, il a été assassiné lâchement sur le tarmac de l’aéroport de Niamey et je crois que cette histoire est connue de tous et on n’a pas besoin d’y revenir à ce stade, puisqu’en l’absence d’une enquête indépendante, on ne peut rien ajouter de nouveau. Je ne pourrais vous donner que ma version qui ne serait qu’une partie de la vérité. L’arrêt de  la Cour de Justice de la CEDEAO du 23 novembre 2015 a conclu à un assassinat. Nous attendons qu’un jour l’enquête se fasse, puisque tant que certains co-auteurs et complices de cet assassinat seront aux affaires, il sera difficile d’espérer quelque chose dans ce sens.

Question : Le défunt Président Ibrahim Maïnassara Baré, assassiné par sa garde rapprochée un 9 avril 1999,  aujourd’hui 22 ans après, quel est le sentiment qui anime la famille Baré ?

La famille BARE est sereine après avoir pu encaisser le coup grâce au soutien du Peuple et au vu du bilan du Président Baré apprécié par les Nigériens. La Famille Baré a été confortée dans ses convictions par le délibéré de la Cour de Justice de la CEDEAO du 23 novembre 2015. Le président Baré a été tué par des méchantes personnes connues qui craignaient sa réussite et son amour pour sa patrie.

Interview réalisée par IN
Publiée dans le quotidien nigérien  « L’Enquêteur » n°2516 du 9 Avril 2021.

 

Yahouza Sadissou, ministre des Enseignements Supérieurs, de la Recherche et de l’Innovation : « Nous n’avons aucun souci majeur à propos de l’organisation des examens du baccalauréat cette année » Monsieur le ministre, les examens du baccalauréat session 2017 sont prévus pour le 11 juillet prochain: est-ce que cette date tient et quel est le niveau des préparatifs ?

Je remercie l’hebdomadaire Sahel Dimanche de me donner, en ma qualité de ministre des Enseignements supérieurs, de la recherche et de l’innovation, l’occasion de m’adresser à mes concitoyens en cette veille des examens de baccalauréat, session 2017 dans notre pays. Je confirme en effet que les examens du baccalauréat débuteront Incha Allah le 11 juillet 2017 sur toute l’étendue du territoire national. Je procéderais moi-même au lancement officiel de ces examens à partir de Maradi. En ce qui concerne le niveau des préparatifs, ils vont bon train. Au service des examens du baccalauréat que j’avais visité, j’ai constaté que le dispositif nécessaire est mis en place. Les agents sont à pied d’œuvre pour qu’à partir du samedi, soit trois jours avant le démarrage, tous les jurys quittent Niamey à destination des autres centres et y soient au plus tard dimanche et lundi. De ce point de vue, je peux vous affirmer que tout est fin prêt, tout se déroule normalement. Nous n’avons aucun souci majeur à propos de l’organisation des examens du baccalauréat cette année.