Economie
Le prix de l'électricité va baisser en Côte d'Ivoire. Du moins si l'on suit sa logique et s'en tient au discours prononcé par le président de la République, lors de la cérémonie d'inauguration du tout nouveau, et le plus grand barrage hydro-électrique jamais construit en Côte d'Ivoire, à Soubré.
Le chef de l'Etat a relevé les retombées économiques de ce barrage, qui va accroître la production d'électricité en terre ivoirienne de 275 MW de puissance supplémentaire. De quoi à impacter le quotidien des Ivoiriens, notamment au niveau de la tarification appliquée présentement.
Le président Ouattara, qui n'a pas caché sa satisfaction, a souligné que la mise en service de cette importante infrastructure va permettre de réduire le coût de l'électricité en Côte d'Ivoire. Il a noté surtout la maîtrise des coûts que cela va engendrer, sans compter l'impact sur les coûts de production.
Avec le nouveau barrage de Soubré, en effet, c'est 9% du coût de production par les centrales thermiques que la Côte d’Ivoire va économiser, selon le chef de l'Etat. Ce coût, qui revient excessivement cher et impacte la tarification, va passer de 69% à la production thermique à 60% dans les mois à venir. Un gain qui pourra servir à alléger un tant soi peu les factures des consommateurs.
05 novembre 2017
Source : http://www.linfodrome.com/
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Ouverture dimanche à Abidjan, capitale de la Côte d'Ivoire, du 5eme forum des marchés émergents sur l'Afrique.
Un forum qui s'inscrit dans le cadre de la conférence internationale sur l'émergence en Afrique qui va se tenir du 27 mars au 1er avril.
Le thème pour cette édition, l'Afrique dans 40 ans
Près de 200 participants venus de 25 pays du monde entier réfléchissent sur l'émergence en Afrique dans les domaines comme la démographie, l'éducation et la santé.
Theodore Ahlers du forum des marches émergents sur l'Afrique estime que, pour changer l'Afrique dans 40 ans «il faut que ses dirigeants s'y mettent maintenant».
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Avec la guerre en Ukraine, le marché international des hydrocarbures connaît aujourd’hui une perturbation sans précédent, marquée notamment par une hausse substantielle des prix à la pompe dans la plupart des pays du monde.Cette crise affecte également notre pays le Niger qui, eu égard aux prix très bas qu’il applique dans la sous-région Ouest-africaine et qui les a maintenus inchangés malgré la forte demande, attire les consommateurs des pays voisins, qui sont pourtant des grands producteurs du pétrole. C’est ce qui a été à l’origine de la relative pénurie constatée au niveau des stations-services, mais qui, fort heureusement, s’estompe du fait des mesures prises pour non seulement résorber la pénurie, mais aussi et surtout pour assurer la disponibilité des produits sur le marché, au grand bénéfice des consommateurs nigériens.
Notons tout d’abord qu’au moment où le Niger maintient le prix du litre du gasoil à la pompe à 540 FCFA, il se vend enCôte d’Ivoire à 615 FCFA, au Ghana à 802 FCFA, au Sénégal à 775 FCFA, en Guinée Conakry à 832 FCFA, au Mali à 762 FCFA, au Burkina Faso à 645 FCFA, au Togo à 625 FCFA, au Benin à 668 FCFA, au Nigeria à 785FCFA, ou encore en France à 964 FCFA et aux USA à 673 FCFA.
C’est dire qu’au moment où la situation permettait à la SONIDEP et à la SORAZ de tirer parti de cette crise pétrolière, les plus hautes autorités de notre pays ont fait le choix d’assurer et préserver le bien-être des populations nigériennes en maintenant inchangés les prix des produits raffinés à la pompe. Ce maintien, qui concerne également le prix de cession du gasoil à partir de la SORAZ, engendrerait un manque à gagner pour l’Etat de 72 milliards de nos francs et 180 milliards de francs CFA sur l’ensemble de la chaîne. Cette décision, somme toute salutaire, n’a malheureusement pas empêché à des marqueteurs véreux, certainement par manque de patriotisme et par cupidité, de vouloir tirer profit de la situation en s’adonnant frauduleusement à reverser à l’extérieur d’importantes quantités destinées à la consommation nationale.
Face à cela et afin de sécuriser la consommation nationale, depuis le 03 Mai 2022, l’exportation du gasoil a été réduite de 75% et des mesures ont été prises par la SONIDEP et la SORAZ pour préserver et renforcer le stock national de sécurité.Ce qui a permisune augmentation de 30% de l’approvisionnement en gasoil sur le marché domestique. Bien plus, le Ministère du Commerce et celui du Pétrole ont conjointement décidé de la suspension de l’export à partir du 1er Juin 2022 et la fermeture des stations-services prises en flagrant délit d’exportation frauduleuse ou de spéculation sur les prix à la pompe. Ces mesures, il faut le dire, ont occasionné un manque important à gagner pour la SONIDEP et la SORAZ, qui tirent le plus de bénéfice grâce à l’export, et surtout pour l’Etat qui a bien voulu mettre en avant l’intérêt des populations nigériennes.
Elles ont néanmoins permis d’éviter le pire et d’entrevoir le bout du tunnel. En effet, aujourd’hui la pénurie est en train d’être résorbée avec l’approvisionnement de plus en plus régulier du marché national par le biais des grands marqueteurs nationaux pour desservir les consommateurs nigériens. En outre, d’autres mesures sont envisagées pour améliorer le dispositif actuel et pour faire arrêter la fraude. D’ores et déjà, il est rappelé aux marqueteurs que les prix à la pompe restent inchangés et qu’ils s’exposent à des sanctions administratives et pénales en cas de non-respect de la réglementation en vigueur et de la structure des prix.
KAÏLOU PANTCHO Maman Responsable Communication Ministre du Pétrole
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Il y a déjà plus de 200 morts au Mozambique.
Au moins 300 personnes, selon un dernier bilan, ont été tuées par le cyclone Idai qui a balayé la semaine dernière l’Afrique australe, où les secouristes étaient engagés mardi dans une course contre la montre pour sauver des milliers de personnes toujours réfugiées sur des arbres et des toits.
Au Mozambique, pays le plus frappé par les intempéries, «on est déjà à plus de 200 morts», a annoncé mardi le président mozambicain Filipe Nyusi qui a décrété un deuil national de trois jours.
Au Zimbabwe voisin, environ une centaine de personnes ont été tuées, mais le bilan pourrait tripler, a prévenu le ministre zimbabwéen du gouvernement local July Moyo. «Il y a des corps qui flottent, certains flottent jusqu’au Mozambique», a-t-il précisé.
Idai «pourrait être le #cyclone le plus meurtrier en Afrique australe» à ce jour, selon l’organisation Care. «Nous parlons d’un désastre majeur», a renchéri le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.
Dans le centre du Mozambique, l’un des pays les plus pauvres au monde, une surface d’un rayon de 100 km est totalement inondée, selon le ministre de l’Environnement Celson Correia. Près de 350.000 personnes se retrouvent bloquées dans des zones inondées.
Il y a un «océan» dans les terres, isolant complètement des villages, a expliqué à l’AFP une humanitaire qui a requis l’anonymat.
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Déclaration de presse du Bureau Exécutif National du Syndicat National des Agents des Douanes (SNAD)
Le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Agents des Douanes (SNAD), après avoir appris, avec consternation, la décision du Ministre des Finances de faire valider les concours controversés de recrutement direct, dits des spécialistes, organisés pour le compte de l'Administration des Douanes, au titre de l'année 2018, fait la déclaration de presse ci-après :
- Considérant les multiples cas d'irrégularités, et de graves manquements à la Loi, relevés dans l'ouverture et l'organisation des concours dits des spécialistes pour le compte de l'Administration des Douanes au titre de l'année 2018 ;
- Considérant les investigations menées par la Haute Autorité de Lutte Contre les Infractions Assimilées (H.A.L.C.I.A) sur lesdits concours, et les conclusions auxquelles elle est parvenue ;
- Considérant l'abrogation de certains des arrêtés d'ouverture de ces concours et de leurs résultats, en août 2020 par le Ministère des Finances, sur la base du rapport la Haute Autorité de Lutte Contre les Infractions assimilées (H.A.L.C.I.A) ;
- Considérant qu'à ce jour, aucune juridiction ou institution n'a démontré le contraire ou démenti les violations et les graves manquements à la loi, ayant caractérisé les concours en question, malgré les allégations mensongères et les agitations d'une nouvelle race d'activistes ;
- Considérant la grave et scandaleuse décision du Ministres des Finances de faire valider lesdits concours, violant ainsi le principe de continuité de l'Etat et désavouant par la même occasion son prédécesseur ;
LE BEN SNAD
- S'indigne de la prise d'une telle décision par le Ministre des Finances, qui remet gravement en cause le principe sacro-saint de la continuité de l'Etat, et désavoue son prédécesseur, qui a censuré les résultats desdits concours en question, sur la base du rapport de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et des Infractions Assimilées (HALCIA) ;
- Fustige la propension du Ministre des Finances à considérer l'Administration des Douanes, comme son bien personnel et par rapport à laquelle il peut faire prévaloir des décisions à sa convenance ;
- Condamne la fuite de responsabilité des dirigeants de la Direction Générale des Douanes, d'avaliser les errements d'un Ministre des Finances, beaucoup plus préoccupé à faire plaisir à des individus, même si ces errements pourraient gravement entamer l'organisation et le fonctionnement de l'Administration des Douanes ;
- Se dit plus que jamais déterminé à défendre, par toutes les voies de droit, le cadre légal et réglementaire de l'Administration des Douanes, contre les manœuvres et intrigues sournoises, dignes d'un népotisme dépassé.
- Lance un vibrant appel au Président de la République, Chef suprême de l'Administration, à faire mettre définitivement fin à toutes ces forfaitures dégradantes d'un État de droit.
FAIT A NIAMEY, LE 30 mai 2022
POUR LE BEN/SNAD
LE SECRETAIRE GENERAL
Hamadou Tiékoura Daouda
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Le bureau de la Coordination régionale du SNAD de Niamey-Tillabéry s'est réuni en session extraordinaire, ce Dimanche 21 Novembre 2021 en vue d'examiner le communiqué de presse rendu par le Bureau Exécutif National du SNAD le Mercredi dernier, relativement aux concours dits de spécialistes.
A l'issue de cette réunion, la coordination Régionale du SNAD de Niamey-Tillabéry fait la déclaration suivante :
- Considérant que le BEN/SNAD est le porte-voix de tous les Agents des Douanes ;
- Considérant que dans sa démarche de règlement des différends, aussi bien en son sein qu'à l'externe le BEN/SNAD a toujours su prôner le dialogue dans un cadre d'échange fécond ;
- Constatant que certaines voies agissant au nom de leurs propres intérêts diffusent des informations dénuées de toute vérité et d'objectivité tendant à salir l'image des Douaniers et celle de notre Syndicat.
La Coordination Régionale :
- Salue et encourage la démarche entreprise par le BEN/SNAD qu'elle qualifie de noble et légitime ;
- Rassure le BEN/SNAD de son soutien infaillible et indéfectible dans sa dynamique ;
- Demande à tous les camarades militantes et militants de la région de Niamey-Tillabéry, à faire bloc derrière le BEN/SNAD et rester sur le qui-vive pour les éventuels mots d'ordre.
La Coordination Régionale présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés des évènements intervenus dans le pays.
Fait à Niamey, le 21 novembre 2021
Pour la CR/SNAD/NY-TY
Le vice Coordonnateur
Hama Garba Ibrahim
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Le SNAD monte au créneau et dénonce les agissements du ministre de tutelle Dans une déclaration de presse du BEN/SNAD rendue publique ce lundi 13 mars 2023, Le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Agents de la Douane (BEN/SNAD) a rendu publique une déclaration sur des préoccupations relatives au Personnel du Cadre des Douanes, notamment dans le cadre du concours de recrutement des spécialistes à l’administration des Douanes. Dans celle-ci, le BEN SNAD s’est dit «profondément choqué et indigné» par le comportement du Ministre des Finances, particulièrement préoccupé à finaliser ce «recrutement frauduleux», dont il était déjà porteur à l’époque où il était ministre du Budget.
Le BEN/SNAD qui réaffirme sa détermination à se mobiliser, plus que jamais pour faire échec, à cette entreprise de destruction et de remise en cause du cadre légal et réglementaire de l’Administration des Douanes.
Le Bureau Exécutif National du Syndicat National des Agents des Douanes (BEN/SNAD), suite à sa réunion extraordinaire de ce jour 13 mars 2023 et après analyse des graves préoccupations relatives au Personnel du Cadre des Douanes, débattues à l’Assemblée Générale du vendredi 10 mars dernier, rend public la déclaration dont la teneur suit :
Considérant la volonté, maintes fois affirmée par le Président de la République et ses immenses efforts déployés, en vue d’assainir l’Administration Publique de notre Pays, notamment en matière d’organisation des concours ;
Considérant les fraudes multiples et multiformes ayant caractérisé les derniers concours dits des spécialistes pour le compte de l’Administration des Douanes au titre de l’année 2018 ;
Considérant les différents rapports d’investigation des institutions comme la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (H.A.L.C.I.A) et le Cabinet du Président de la République, ayant mis à nue des graves violations de la Loi portant Statut Autonome du Personnel du Cadre des Douanes, lors de l’ouverture et le déroulement desdits concours ;
Considérant l’entichement du Ministre des Finances à faire prospérer les résultats de ces concours, à travers des instructions sournoises et illégales ;
Considérant les effets néfastes et les conséquences fâcheuses sur le cadre légal et règlementaire de l’Administration des Douanes et de ses Agents, quant à l’issue de ce projet insidieusement porté par le Ministre des Finances.
Le BEN/SNAD :
Se dit profondément choqué et indigné par le comportement du Ministre des Finances, particulièrement préoccupé à finaliser ce projet de recrutement frauduleux, dont il était déjà porteur, du temps où il était encore, Ministre Délégué au Budget ;
Dit au Ministre des Finances que ni son forcing, ni ses basses manœuvres ne dissiperont les irrégularités et le faux qui ont gravement corrompu ces concours et qu’en agissant ainsi, il fait le choix de violer allègrement un texte de Loi de la République, en l’occurrence le Statut Autonome du Personnel du Cadre des Douanes ;
Réaffirme sa détermination à se mobiliser, plus que jamais pour faire échec, à cette entreprise de destruction et de remise en cause du cadre légal et réglementaire de l’Administration des Douanes. Appelle toutes ses militantes et tous ses militants à se tenir résolument prêts en vue des mots d’ordre à venir.
Pour le BEN/SNAD
Le Secrétaire Général
Hamadou Tiékoura Daouda
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Le Bureau Exécutif du Syndicat National des Commerçants du Niger (SCNC) a rendu publique, le samedi 23 juillet 2022 à Niamey, une déclaration pour réitérer son soutien au président de la structure et aux délégués élus du Grand Marché. Il les encourage dans toutes leurs activités entrant dans le cadre du rayonnement du commerce au Niger.
Les membres du Bureau Exécutif du Syndicat National des Commerçants du Niger ont affirmé dans la déclaration lue par le secrétaire général adjoint dudit syndicat, M. Abdou Kaboye que depuis son élection à la tête de la structure syndicale, Elhadj Samaila Hatimou a toujours œuvré pour la défense des intérêts des commerçants du Niger et en particulier ceux de Niamey. Selon eux, cela est illustré par ses nombreuses interventions à la ville de Niamey pour la réinstallation des commerçants victimes d’incendie et de déguerpissements dans les différents marchés de la capitale.
Le président du SNCN avait également entrepris de nombreuses actions de prise de contact répondant à son engagement pris depuis sa réélection.
M. Abdou Kaboye a indiqué que leur syndicat est entrain de contribuer à la promotion et au développement de l’activité commerciale nationale et internationale au bénéfice des opérateurs économiques nigériens et au développement du secteur pour l’intérêt du pays. « Le président avait initié des rencontres avec les autorités de la 7ème République au premier rang desquelles le Président de la République pour régler les problèmes qui assaillent les commerçants », a-t-il martelé.
Le Bureau Exécutif du Syndicat National des Commerçants du Niger a en outre rappelé les auteurs des allégations portées sur Elhadj Samaila Hatimou que conformément à l’article 8 du statut et l’article 2 du règlement intérieur de la structure, qu’ils ne font pas partie des 72 membres du conseil qui l’administre. Ainsi, souligne le Bureau, le délégué de marché est élu par les commerçants exerçant la même activité commerciale dans le marché sous la supervision du Syndicat Régional des Commerçants de Niamey pour un mandat de 4 ans renouvelable. « Le Président du Syndicat National de Commerçants du Niger n’a rien avoir avec la gestion interne des marchés en dehors de la défense des intérêts de ses militants », selon le Bureau Exécutif du SNCN qui dit se réserver le droit de porter plainte pour toute diffamation, à l’égard de son président.
Seini Seydou Zakaria(onep)
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Les Chefs d’Etat du G5 Sahel et le Président de la République française, S.E.M. Emmanuel Macron, se sont réunis, le dimanche 2 juillet 2017, à Bamako, au Mali, pour un sommet extraordinaire du G5 Sahel avec la France. A l’issue des travaux du sommet, une déclaration finale a été rendue publique. Lire ci-dessous l’intégralité de cette déclaration.
« 1)-Les Chefs d’Etat du G5 Sahel et le Président de la République française, S.E.M. Monsieur Emmanuel Macron, se sont réunis, ce jour à Bamako, à l’invitation de S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République du Mali, Président en exercice du G5 Sahel.
Étaient présents : S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, Président du Burkina Faso. ; S.E.M. Mohamed Ould ABDEL AZIZ, Président de la République islamique de Mauritanie ; S.E.M. Issoufou MAHAMADOU, Président de la République du Niger ; S.E.M. Idriss DEBY ITNO, Président de la République du Tchad.
2)-Les Chefs d’Etat du G5 Sahel et le Président de la République française ont procédé à un examen approfondi des défis sécuritaires dans l’espace Sahélo-Saharien, et les menaces communes auxquelles les pays du G5 Sahel, la France et l’Europe sont confrontés.
3)-Les Chefs d’Etat du G5 Sahel et le Président de la République française ont souligné le lien intrinsèque entre les actions de sécurité et de défense, les efforts politiques, tels que la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, et les initiatives en faveur du développement.
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Au Ministère des Finances, des agents, dont des hauts responsables, semblent s’être inspirés de « Ibou Karadjé » pour faire sortir frauduleusement du Trésor public d’importantes sommes d’argent, estimées à plusieurs centaines de millions de francs. Non pas en utilisant des LAP irrégulières, mais au moyen de TDR (Termes de référence) munis de décision de mandatement qui facilite l’exécution de la dépense. Des responsables de services montent des TDR pour des activités (atelier, séminaire, ou autre) qui ne sont pas contrôlées, souvent elles ne sont même pas exécutées. Malgré les frais de mission et autres perdiems perçus (autour de 40 000 F/Jour), les mêmes TDR sont repris, souvent plusieurs fois, avec cette fois des frais de mission pouvant aller jusqu’à 500 000 francs pour chaque agent inscrit dans le TDR. Des instructions sont ensuite données pour que le paiement au Trésor se fasse très rapidement. Et il arrive qu’un haut responsable du Ministère des Finances se déplace personnellement au Trésor pour le paiement. Une fois l’argent décaissé, les agents dont les noms figurent sur le TDR sont appelés pour signer. Il ne leur est pas remis la totalité des 500 000 francs, mais juste 100 000 francs. Les 400 000 francs sont destinés aux patrons, leur dit-on. Si un responsable ne voit pas son nom dans le TDR, il refuse de le signer pour le paiement au Trésor. Un responsable véreux peut ainsi toucher en un seul mois plus de dix (10) fois le montant de son salaire. Aux agents subalternes, il leur dit : « C’est nous qui vous avons nommés, alors vous faites ce qu’on vous ordonne sans discuter ». Un véritable chantage.
« Je m’engage à lutter sans relâche contre la corruption qui est un poison pour le développement. Je veillerai à ce qu’aucun acte de corruption ne reste impuni. Personne ne sera au-dessus de la loi à cause de sa base, de son ethnie ou de sa filiation politique »
a promis le président Bazoum Mohamed en avril 2021, lors de la cérémonie de prestation de serment. Mais, près d’un an après cette profession de foi, nous sommes loin, très loin, d’une restauration des valeurs d’intégrité et de probité dans l’action administrative. Il faut dire que l’impunité est ancrée dans les moeurs politiques du régime dit de la « Renaissance ». Conséquence : les agents publics ont aujourd’hui tout simplement troqué leur conscience professionnelle et leur âme pour les biens matériels. Les investigations de la HALCIA, de l’Inspection générale d’Etat et de l’Inspection des finances, doivent être étendues à toute l’Administration publique et à ses démembrements. Il serait intéressant de jeter un coup d’oeil du côté de la Direction Générale du Budget (DGB) au Ministère des Finances qui exécute le budget général de l’Etat. Les Charges communes, par exemple, qui représentent 1/3 du budget général 2023, soit un peu plus de 1117 milliards de francs CFA, sont un véritable fourre-tout dont le Ministre des Finances est l’ordonnateur (les marchés sont passés le plus souvent de gré à gré, au mépris de la loi).
Les détournements des deniers publics sont particulièrement scandaleux au niveau du Ministère des Finances où ce sont souvent des responsables censés veiller à la gestion rigoureuse des finances publiques qui usent de leurs positions pour gruger l’Etat. Et, il est à se demander si les contrôleurs financiers ne seraient pas complices de ces détournements des deniers publics. La chaine de contrôle des dépenses publiques serait-elle pourrie ?
Au Ministère des Finances, des agents, dont des hauts responsables, semblent s’être inspirés de « Ibou Karadjé » pour faire sortir frauduleusement du Trésor public d’importantes sommes d’argent, estimées à plusieurs centaines de millions de francs. Non pas en utilisant des LAP irrégulières, mais au moyen de TDR (Termes de référence) munis de décision de mandatement qui facilite l’exécution de la dépense. Des responsables de services montent des TDR pour des activités (atelier, séminaire, ou autre) qui ne sont pas contrôlées, souvent elles ne sont même pas exécutées. Malgré les frais de mission et autres perdiems perçus (autour de 40 000 F/Jour), les mêmes TDR sont repris, souvent plusieurs fois, avec cette fois des frais de mission pouvant aller jusqu’à 500 000 francs pour chaque agent inscrit dans le TDR. Des instructions sont ensuite données pour que le paiement au Trésor se fasse très rapidement. Et il arrive qu’un haut responsable du Ministère des Finances se déplace personnellement au Trésor pour le paiement. Une fois l’argent décaissé, les agents dont les noms figurent sur le TDR sont appelés pour signer. Il ne leur est pas remis la totalité des 500 000 francs, mais juste 100 000 francs. Les 400 000 francs sont destinés aux patrons, leur dit-on. Si un responsable ne voit pas son nom dans le TDR, il refuse de le signer pour le paiement au Trésor. Un responsable véreux peut ainsi toucher en un seul mois plus de dix (10) fois le montant de son salaire. Aux agents subalternes, il leur dit : « C’est nous qui vous avons nommés, alors vous faites ce qu’on vous ordonne sans discuter ». Un véritable chantage. Depuis quand cette pratique frauduleuse de TDR avait-elle commencé ? Combien de millions /milliards ont ainsi été frauduleusement soustraits du Trésor public ? Des investigations de l’Inspection d’Etat pourraient certainement apporter des réponses à ces interrogations et à bien d’autres. Dans un pays sérieux où la gestion rigoureuse des deniers publics est un souci, on n’hésiterait pas un seul instant à ouvrir une enquête sur ce qui s’apparente à de la délinquance financière. La rareté des ressources et l’immensité des besoins auxquels le pays fait face ne sauraient s’accommoder avec des manquements aussi graves. Quelles que soient les options politiques d’un pays, le succès de toute politique de développement reste tributaire de l’engagement, de la qualité et surtout de la moralité des hommes chargés de sa mise en oeuvre.
Affaire à suivre.
M.H
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Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a expliqué que l’une des raisons de sa démission du gouvernement par des promesses non tenues sur l’Afrique.
Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions. A l’international, il avait notamment vu l'entrée en vigueur provisoire de l'accord de libre-échange UE-Canada (Ceta), accord qu’il a toujours combattu. Le 28 août 2018, sur les ondes de la radio France Inter, il a cité parmi les raisons de sa démission les promesses non tenues, selon lui, de la part du gouvernement français envers l’Afrique.
«L’Europe ne gagnera que si l’Afrique gagne. Est-ce que nous nous sommes mis en situation de passer un contrat d’avenir avec l’Afrique ? La réponse est non ! Où est passée la taxe sur les transactions financières qui était le minimum pour tenter de donner les moyens à l’Afrique de s’adapter, d’évoluer ? Est-ce que nous ne nous voilons pas la face sur le fait qu’une partie des migrants qui viennent frapper aux portes de l’Europe, c’est pour des raisons climatiques ?»
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Après la dénonciation des accords de défense qui lient le Niger et la France, les autorités nigériennes et maliennes ont conjointement dénoncé dans un communiqué rendu public le 5 décembre 2023, les accords fiscaux dont l’esprit prévoit l’élimination de la double imposition et l’établissement des règles d’assistance mutuelle administrative en matière fiscale. Ces conventions ont été signées sur la base des dispositions pertinentes de la Convention de Vienne sur le Droit des Traités de 1969, notamment celles relatives à la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. Or, l’attitude des autorités françaises à l’égard du Niger et de son peuple rend difficile, sinon impossible, l’exécution de ces conventions qui, au demeurant, ne répondent pas aux intérêts de notre pays.
L’ancien directeur général des Impôts, M. Hamma Hamadou, expert en finance nous expliquent clairement ce que recouvrent ces accords fiscaux que la France a signé pratiquement avec l’ensemble de ses anciennes colonies. En réalité, ces conventions ont été actées au lendemain des indépendances. Pour le cas précis du Niger, la convention a été signée en 1965 et est entrée en vigueur en 1966. Que vise concrètement la convention ? Pourquoi on signe une convention de non double imposition? Le sujet est qu’en matière de fiscalité, chaque contribuable a un domicile fiscal. Ainsi, selon l’expert en finance, M. Hamma Hamadou, le principe voudrait que la personne soit imposée à son domicile fiscal. Sauf qu’il se trouve que le commerce ne se limite pas à l’intérieur des frontières. Il y a le commerce international. A partir de cet instant, quelqu’un qui a une entreprise ou capital donné, peut faire des affaires dans une autre juridiction.
Le second principe voudrait que les bénéfices qui ont été gagnés soient imposés sur les lois de ce pays-là, étant entendu que chaque juridiction est souveraine, chaque pays est souverain. Chacun impose selon sa loi. Cela veut dire qu’une même personne ou une même entreprise qui a des affaires, des revenus, ou un patrimoine dans deux juridictions différentes doit être imposée dans les deux juridictions. La convention de non double imposition vise à faire en sorte qu’une personne ou une entreprise ne puisse être imposée dans les deux juridictions. La raison principale pour laquelle on fait une convention de non double imposition est qu’elle vise à protéger l’économie d’un pays.
La seconde raison est qu’une convention de non double imposition est attachée à un accord d’assistance administrative mutuelle. Cet accord d’assistance administrative mutuelle vise à donner des échanges d’informations d’ordre fiscal. En effet, un système fiscal ne vaut que par la qualité des informations que les gens des impôts ont à leur disposition dans la mesure où l’impôt n’est rien d’autre qu’une ponction sur les revenus ou les bénéfices gagnés. Il faut donc avoir la bonne information pour pouvoir asseoir une bonne fiscalité. Dans ces circonstances-là, l’expert en finance, M. Hamma Hamadou, ancien directeur général des Impôts, précise qu’on peut tous comprendre que lorsqu’on signe une convention de non double imposition, cela vise aussi la coopération entre les pays en l’occurrence l’assistance que les pays apportent entre eux, notamment dans deux domaines particuliers : le renseignement à but fiscal et le recouvrement.
Le caractère déséquilibré de ces accords fiscaux
Le but principal recherché par la France en signant ces conventions avec ses anciennes colonies au lendemain des indépendances est d’éliminer un certain nombre de contraintes pour ses entreprises évoluant dans les pays colonisés. Par contre, ce qu’il faut comprendre que la volonté de la France est la raison de protéger son économie, voire de l’avantager. Ainsi, ce qui devrait être fait de notre côté, le Niger, le Mali probablement et le Burkina Faso dans les mêmes conditions, c’est de nous assurer que nous sommes véritablement dans une convention équilibrée. D’abord, il faut se poser la question fondamentale qui est celle de savoir si nous avons une économie qui exporte vers la France. Si nous n’avons pas une économie qui exporte des biens et des services vers l’économie française, nous n’avons pas intérêt à nous engager dans de tels accords aux avantages comparatifs quasi nuls.
En outre, il faut relever que nous n’avons pas seulement cette convention de non double imposition qu’avec la France. Il y a aussi cette convention entre les Etats de l’espace UEMOA depuis 2007 dans la mesure où les économies de ces pays sont convergentes. Elle s’inspire de la convention de l’ONU ; de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) qui regroupe les trente-six (36) pays les plus industrialisés au monde. C’est dire qu’une convention de non double imposition ne saurait être établie que lorsque les deux pays examinent chacun l’architecture de son économie. Si les deux pays ont des échanges commerciaux, il faudrait creuser pour voir si ces échanges sont équilibrés. Est-ce qu’on vend autant qu’on achète à la France par exemple ? « Nous avions le devoir en 1965 de nous assurer que nous avions intérêt à faire ce type de convention et que ce serait une convention équilibrée. La première chose, ce sont les administrations françaises et nigériennes qui devraient discuter, échanger pour trouver des termes équilibrés d’une coopération fiscale, d’une convention de non double imposition », a-t-il expliqué. Il faut qu’on s’assure à l’origine qu’on a une économie qui produit. Aujourd’hui, tout le monde sait que le volume de nos affaires avec la France est insignifiant. Par contre le volume des affaires de la France à destination du Niger est significatif jusqu’à une période récente.
Toutefois, l’expert en finance, M. Hamma Hamadou a précisé que Orano ; Sogea Satom ; Veolia sont des filiales des sociétés françaises, mais de droit nigérien. Par conséquent, elles ne sont pas concernées par la convention de non double imposition. L’ancien directeur général des Impôts a par ailleurs fait remarquer qu’une convention de non double imposition doit faire l’objet d’examen périodique. Les parties doivent se voir de temps en temps pour faire le point de ces accords. Or, ces derniers n’ont jamais fait l’objet d’examen. Certes il y a des tentatives initiées par la direction générale des Impôts pour demander au gouvernement nigérien de les réviser pour tenir compte d’un certain nombre de choses dont nous avions besoin en tant qu’avantage fiscal. A l’époque, le gouvernement était probablement gêné et il ne l’avait pas fait. A l’heure actuelle, il y a une certaine hostilité entre les gouvernements français et nigérien et précédemment avec le Mali et le Burkina Faso. C’est dire que les deux administrations française et nigérienne ne sont plus des amies de manière conjoncturelle. En effet, dans les relations entre pays, il y a toujours des hauts et des bas.
Les conséquences d’une telle décision pour notre pays
Les conséquences d’une telle décision sont de deux ordres : théorique et pratique. Ainsi, le délai de trois (3) mois indiqué dans le communiqué est fait pour se conformer au texte de la convention. De façon théorique, au bout de ces trois mois de dénonciation, on fait le retour à une situation de double imposition entre les économies française, nigérienne et malienne. La chose, c’est qu’il n’y aura plus d’échanges de renseignements et l’appui d’assistance administrative mutuelle. Par contre, il ne faut pas que les gens se trompent parce que la France, comme le Niger font partie d’une organisation qui s’appelle forum sur la transparence et l’échange automatique d’informations à des fins fiscales. Cette organisation a été créée par le G 20 en collaboration avec l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et regroupe 170 pays au monde sur les 197 pays qui sont enregistrés au niveau de l’ONU. L’échange automatique suggère que le Niger transmet des informations qui vont directement au secrétariat du forum et sont à la disposition de la France. Par contre, lorsque la France a besoin d’échange spécifique d’informations, elle ne l’aura pas et vice versa. Mieux, cette situation peut de façon théorique diminuer les investissements directs français envers le Niger. Par ailleurs, d’un point de vue pratique, les coopérants français au Niger risqueront d’être victimes de la double imposition par rapport à l’impôt unique sur le traitement des salaires. Il en est de même pour les entreprises françaises qui seront assujetties aux obligations de déclaration et aux obligations de paiement. En plus, le lycée français et la clinique Gamkallé vont devoir subir les conséquences d’une telle décision.
En définitive, l’ancien directeur général des Impôts, M. Hamma Hamadou, expert en finance, attire l’attention des autorités nigériennes sur le fait qu’une entreprise française peut s’installer dans un des pays de l’espace UEMOA et bénéficier de la non double imposition au Niger dans la mesure où le pays dans lequel elle s’y trouve n’a pas dénoncé ces accords fiscaux.
Hasssane Daouda (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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Des spécialistes zambiens du développement économique et social ont déclaré jeudi que l'année 2020 marquait le début d'une nouvelle décennie au cours de laquelle la communauté africaine devrait s'efforcer de faire progresser le développement économique du continent.
Les experts ont en conséquence exhorté le public à soutenir le développement de leurs pays et sociétés respectives.
"Nous sommes tous des ambassadeurs de nos propres sociétés, de nos propres nations et du continent. Nous avons donc la responsabilité en tant que peuples, collectivement et individuellement, d'envoyer des messages positifs sur notre continent et nos propres pays au reste du monde sur le vaste potentiel et les opportunités qui existent dans nos sociétés", a déclaré Lawrence Banda, secrétaire général adjoint du chapitre zambien de la Fédération pour la paix universelle (FPU).
M. Banda a noté que le développement sur le continent est lié à l'optimisme que ses habitants ont sur les possibilités et le potentiel économique de l'Afrique.
Il a indiqué que les discussions sur le développement économique devraient s'orienter vers l'exploitation du potentiel et des opportunités de l'Afrique afin que ses habitants commencent à en retirer des avantages économiques.
De son côté, un groupe de réflexion local a souligné que l'année 2020 marquait le début d'une nouvelle décennie et a exhorté les Zambiens à contribuer positivement au développement de leur pays.
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Ils sont la plupart originaires des contrées frontalières du sud-est et des pays voisins. Leur business à eux dans ce marché est d’acheter des bœufs qu’ils vont revendre au Nigeria voisin. Et c’est chaque dimanche, jour du grand marché « général » de la ville, où s’anime aussi en grande pompe le marché de bétail, qui est le jour de gloire de ces jeunes commerçants. Quand Ils viennent, ils louent, par association, d’abord des espaces d’environ 400m2 clôturés en forme d’enclos, appelé « Garba » dans le jargon des acteurs. C’est le cas des frères Hamadou. Ils achètent et regroupent dedans, souvent des dizaines voire des centaines de têtes de bétail.
Au crépuscule de ce dimanche 9 janvier 2022, des bœufs, Abdoul Aziz Hamadou et ses 4 frères avec qui il partage le même enclos semblent en avoir eu vachement. Mais, en vrais fins marchands, ils attendent les derniers instants du marché, ce moment où certains cèdent à leur proposition. « Non ! nous n’avons pas eu autant que nous pouvons. Ici, c’est 110 bœufs. Or, nous avons l’habitude de payer jusqu’à 200 têtes », rétorque le jeune Abdoul Aziz. Les revendeurs achètent des bœufs de 160.000FCFA à 450.000FCFA l’unité. « Nous pouvons payer des bœufs de 600.000FCFA mais seulement avec garantie des vétérinaires et quand nous avons des commandes. Dès ici, quand nous estimons avoir gagné beaucoup de bénéfices, nous revendons sur place », a-t-il ajouté.
Au coucher du soleil, les revendeurs repartent chez eux dans leurs véhicules, à Moko où ils attendront 4 jours les bœufs qui une fois arrivés à destination sont mis à la disposition des pasteurs pour les faire paître. L’itinéraire est long, mais sûr, puisque la zone est relativement moins menacée du point de vue sécuritaire. « Nos troupeaux arrivent à Moko le jeudi généralement. Là-bas également lorsqu’il y’a des acheteurs au bon prix, nous cédons. Sinon, les troupeaux continuent sur la localité de Fadama, le samedi. Le reste est acheminé jusqu’à Ibadan (Lagos) au Nigéria ».
« Ce business, c’est un métier dans notre famille, nous l’avons hérité de notre père. Et Dieu merci, si ce ne sont pas les orpailleurs du Djado, nous n’envions personne, même pas les transitaires. Ils ne peuvent rien nous montrer », dixit Abdoul Aziz. Ce marché moderne semble bien leur convenir. « L’autre Tourakou était trop exiguë. Nous étions limités. Ce n’était pas aussi bien organisé comme ici. Là, quel qu’en soit le nombre de bœufs, nous avons où les rassembler en toute tranquillité. Nous payons les frais d’enclos à 100 FCFA par tête de bœuf », explique le jeune marchand des bœufs.
Par Ismaël Chékaré(onep), envoyé spécial
Lire aussi >>> Le marché moderne de bétail de Balleyara : Un business qui connaît des hauts et des bas
Le département de Balleyara regorge beaucoup de potentialités économiques. Parmi ces potentialités, il y a le célèbre marché hebdomadaire de Tagazar. Ce marché est considéré comme un lieu de transaction par excellence, car il dispose d’un compartiment exclusivement réservé au bétail. En 2015, ce marché du bétail a été modernisé. Aujourd’hui, il constitue un carrefour et une référence pour les commerçants qui proviennent de plusieurs pays.
Situé à quelques encablures, à l’entrée de la ville de Balleyara, à partir de Niamey, ce marché moderne de bétail construit sur une dizaine d’hectares, est l’un des marchés de bétail les plus importants du Niger disposant d’un grand mur de clôture, d’un bloc administratif, un parc de vaccination pour les animaux, un couloir d’embarquement des animaux, des latrines, des enclos pour les gros et petits ruminants, des hangars, un château d’eau, et des abreuvoirs.
Il draine chaque dimanche un nombre important de bovins et d’ovins. Déjà, à la veille du jour du marché, c’est-à-dire ce jour là samedi 8 janvier, l’ambiance bat son plein. Le jour du marché est une occasion d’or pour les acteurs du marché, marchands d’animaux et opérateurs économiques de la localité, chacun essaye de tirer son épingle du jeu.
Selon M. Abdoul-Moumouni Boubé, doyen et superviseur des portiers avec une ancienneté de plus de 30 ans en tant que démarcheur, que nous avons rencontré sur les lieux le dimanche 9 janvier dernier, dans ce marché de bétail de Balleyara transitent tous les dimanches, environ 25.000 têtes de bétail (petits et gros ruminants). Il a précisé qu’à chacune des trois portes dudit marché, il y a un portier chargé de collecter les taxes de ‘’présentation des animaux’’. L’accès au marché est payant pour chaque animal. 200F CFA pour les gros ruminants et 100F CFA pour les petits ruminants. Les portiers vérifient également les sorties animaux. « L’ambiance règne dans ce marché dès la veille du jour du marché. A partir du samedi, nous sommes déjà sur place pour collecter les taxes de ‘’présentation des animaux’’. Le marché est bien structuré. Il est composé de deux quartiers, nous avons la partie des gros ruminants et celle des petits ruminants. Chaque vendeur a sa petite parcelle où il peut regrouper ses animaux et vendre en toute tranquillité. Ce sont les pasteurs provenant du Mali qui alimentent plus ce marché. Il y’a ceux qui occupent des espaces de 400m2 rien que pour leurs animaux. Avant c’était la zone de Banibangou qui alimentait ce marché plus que toutes les localités, mais maintenant avec l’insécurité, les commerçants de Banibangou se font vraiment rares », explique le doyen M. Abdoul-Moumouni Boubé.
Le transfert du marché de bétail du cœur de la ville vers la périphérie en vue de sa modernisation a été une bonne chose pour les commerçants, car il y a suffisamment d’espace et naturellement le nombre des visiteurs s’accroit. « Le marché est aéré et désencombré. La seule difficulté actuellement, c’est le manque de clientèle. La modernisation de ce marché a permis à notre marché d’être beaucoup plus célèbre. Surtout avec la proximité des grands axes. Même de passage, les gens peuvent s’arrêter pour visiter le marché. Il y a des gens à destination de Tahoua, Abala, etc. qui font des escales ici pour s’acheter des moutons et autres. Pendant la traite c’est-à-dire la période où nous avons beaucoup de clientèle, ce sont les commerçants des pays voisins, principalement, ceux du Nigeria, du Burkina Faso, du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo qui envahissaient ce marché. Maintenant, ils ne viennent mais pas comme avant. Même aujourd’hui il y a un ghanéen qui a acheté une cinquantaine de vaches qu’il va exporter vers son pays », a témoigné Abdallahi Hassane Souley commerçant au marché de bétail de Balleyara.
M. Seydou Hamadou est natif de Falounfa, un petit village du Tagazar. Ancien délégué des vendeurs de petits ruminants, M. Seydou a une parfaite maitrise de toutes les activités du marché de bétail. « J’exerce ce métier bien avant l’arrivée du Général Seyni Kountché au pouvoir. Nous n’avons pas de difficulté particulière qui mérite d’être traitée. Les intermédiaires payent une taxe de 5000 F CFA. Avant la taxe était à 8.000FCFA, elle a augmenté jusqu’à 40.000F pour les 12 mois. Maintenant pour alléger les charges, la taxe vient avec deux licences pouvant servir deux intermédiaires », précise-t-il.
Ce jour du marché, le natif de Falounfa a vendu 35 moutons et 22 chèvres. Tout de même, il crie ‘’mévente’’ à qui veut l’entendre. « Aujourd’hui il n’y a pas eu assez de vente comme d’habitude. Néanmoins, nous avons vendu quelques têtes. Le marché varie en fonction des périodes. Sinon vraiment ces derniers temps, les choses ne se passent pas comme nous voulons. Les années passées, on peut vendre une centaine de moutons avant même la mi-journée. Aujourd’hui, le marché n’a pas enregistré beaucoup d’animaux et le peu de têtes que nous avons eues, à peine nous arrivons à les vendre », se lamente l’intermédiaire.
Les intermédiaires : Ces ‘’Dillans’’ véreux et leur micmac
Dans beaucoup de secteurs, les intermédiaires communément appelés ‘’Dillan’’ sont des démons qui freinent le bon fonctionnement de tout système. Ils ne favorisent pas du tout les échanges autant qu’ils le prétendent. Le marché de bétail de Balleyara ne fait pas exception à cette règle. Le système des ‘’Dillan voyou’’ fonctionne bien ici. Interviewé au sujet du fonctionnement du marché de Balleyara, le Préfet du département de Balleyara M. Hamidou Djibo a décrié ce comportement de certains intermédiaires qui traquent les commerçants étrangers. Selon lui, ce comportement handicape le bon fonctionnement du marché. « Rien que la semaine passée, nous avons identifié tous les intermédiaires, parce qu’il y a assez de problèmes avec ces derniers. Ce sont eux qui compliquent le marché. Si le marché marche bien, c’est à travers les intermédiaires. Quelqu’un peut amener son animal à vendre, il le confie à l’intermédiaire et il s’en va pour attendre. Maintenant, vous allez voir l’intermédiaire va augmenter une somme très importante sur le prix normal. C’est ça qui rend aujourd’hui les animaux très chers et le marché très difficile, ce qui fait que certaines personnes préfèrent acheter ailleurs que de venir à Balleyara. Par rapport toujours à ces intermédiaires, ce sont des gens à qui on n’a pas trop confiance. C’est pourquoi on les a officiellement identifies avec attribution des cartes professionnelles et de temps en temps, la police descend là-bas pour des contrôles. Nous pensons que dans cette période d’insécurité, parmi eux, il y en a qui amènent des animaux volés ou viennent chercher des renseignements sur la ville. Nous sommes regardant sur tout ça », a dit le préfet Hamidou Djibo.
Le jour du marché, beaucoup d’intermédiaires ont confirmé les propos du préfet. « Nous qui sommes ici, on voit beaucoup de pratiques malsaines qui se passent dans ce marché au vu et au su de tout le monde. A cause des comportements de certains intermédiaires, il y a des commerçants qui ne veulent pas venir dans notre marché. C’est bien normal que ce genre de choses arrive, car nous n’avons pas de cartes professionnelles et l’indentification des intermédiaires n’est pas facile. Les autorités en charge de la gestion du marché veulent faire des cartes pour tous les acteurs de ce marché. Ils ont fait juste les photos et depuis lors, on a rien vu encore. Nous demandons aux autorités administratives de prendre des mesures idoines afin de mettre un dispositif permettant de bien contrôler le marché. Cela va permettre aux autorités de tirer beaucoup profit et de réduire le risque d’escroquerie. Les vrais intermédiaires n’ont pas de moyen pour empêcher aux autres de tricher. Ce qu’on peut faire, c’est de dénoncer ces pratiques. Et chaque fois que l’occasion se présente notamment lors des réunions des délégués avec les autorités, nous attirons l’attention des uns et des autres pour que chacun joue sa partition afin de créer un climat de confiance dans notre marché », affirme M. Seydou Hamadou.
L’on constate que les acteurs sont en train de se ressaisir des enjeux liés à cette situation de mévente et de cherté. Ils ont tendance à revenir sur des meilleures attitudes. A la date de ce dimanche 9 janvier 2022, certains clients trouvent particulièrement abordables les prix des ovins, notamment les moutons qui constituent la majeure partie des petits ruminants sur ce marché. Ces prix des moutons varient de 20.000F CFA à 160000F CFA en fonction de la taille et du poids de l’animal. Tandis que pour les gros ruminants notamment les bœufs, leurs prix varient entre 120.000F FCA et 450.000F FCA. « Les animaux ne coûtent pas si chers ces derniers temps. J’ai acheté ces moutons à 164.000F CFA dont le plus grand à 82.000F CFA et le plus petit à 27.000F CFA », témoigne M. Ali Boubacar qui venait d’acheter trois (3) moutons ce jour du marché.
Par Abdoul-Aziz Ibrahim(onep), envoyé spécial
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Vingt-cinq migrants africains ont été secourus, le week-end dernier, par des pêcheurs au large des côtes du Brésil. Ces Sénégalais, Guinéens, Nigérians et Sierra-Léonais avaient quitté l’Afrique de l’Ouest il y a cinq semaines. Deux présumés passeurs brésiliens ont été arrêtés.
Leur odyssée a commencé au Cap-Vert, au large du Sénégal, à la mi-avril. Après avoir payé un millier d'euros à des passeurs, ils sont partis pour le Brésil, où ils espéraient trouver du travail. La traversée en catamaran s'est transformée en cauchemardesque comédie des erreurs.
Cela a commencé par une panne de GPS, suivie d'une panne de moteur, qui n'était pas assez puissant, en réalité, pour faire 3 500 kilomètres.
Il faut dire aussi que le combustible embarqué à bord n’était pas le bon. On a alors hissé les voiles. Sauf que le catamaran a perdu son mât. Le bateau a donc fini par dériver en haute mer. Des pêcheurs l'ont secouru à 110 kilomètres au large de l’État du Maranhao, dans le nord-est du Brésil.
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En dehors de l’affaire Ibou Karadjé portant sur un détournement des 8 milliards de francs des fonds de la présidence logés au Trésor public et l’affaire Sopamin (près de 3 milliards dissipés des caisses de la société) pour laquelle un ministre en fonction est arrêté et jeté en prison sans ménagement, le président Bazoum Mohamed a désormais un troisième trophée dont il pourrait se vanter dans le cadre de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées qu’il a promis aux Nigériens. Il s’agit de ce détournement massif présumé d’une somme d’environ 5 milliards de francs CFA à la Banque agricole du Niger (Bagri) qui vient d’être débusqué par le Centif et qui défraie actuellement la chronique. Une affaire dans laquelle des responsables de l’institution bancaire dont le DG et le comptable ainsi que des agents subalternes sont présentement dans le collimateur de la justice. L’enquête préliminaire ouverte par les limiers de la police judiciaire (PJ) pour cerner les contours de l’affaire étant bouclée, les personnes interpellées ont déjà comparu devant le Procureur de la République qui a décerné un mandat de dépôt à leur encontre, après les avoir entendus et déterminés les infractions pour lesquelles elles sont poursuivies. Selon une source proche de la justice, une information judiciaire est ouverte et les personnes arrêtées ont été dispatchées entre les prisons de Kollo et de Say pour la suite de la procédure. Comme dans les dossiers Ibou Karadjé et Sopamin, c’est donc partie pour une durée indéterminée pour connaître l’aboutissement de l’affaire à l’issue d’un procès en bonne et due forme. Une longue attente au cours de laquelle beaucoup de choses peuvent se passer et compromettre la tenue du procès. Dans ce genre d’affaires de détournement massif de deniers publics, c’est le plus souvent ainsi que ça finit par le truchement notamment de libertés provisoires accordées aux prévenus en cours de détention. Dans l’affaire Sopamin, par exemple, seul l’ancien ministre serait actuellement en prison, ses complices présumés ayant bénéficié d’une liberté provisoire depuis de longs mois. Le même type de manoeuvre qui compromet l’aboutissement d’une affaire judiciaire a été observé dans le cadre du traitement d’autres dossiers sulfureux,surtout sous ce règne des renaissants roses. A titre illustratif, les Nigériens ont encore en mémoire l’affaire du détournement à la Caima qui n’a même pas franchi les locaux de la police judiciaire, malgré l’énormité du montant dissipé. L’affaire des containers de la Soraz dont la valeur des marchandises [ayant fait l’objet de bradage par les services des douanes] est estimée à près de 6 milliards de francs est aussi un exemple patent de cette pratique. Le DG des douanes -à l’époque des faits et dont la responsabilité est clairement établie dans la malversation- a même bénéficié, lui, d’une promotion comme conseiller avec rang de ministre au cabinet de la présidence de la République, se rappelle-t-on. Si nous avons rappelé ces faits, c’est pour décrier l’impunité que les renaissants ont cultivée à outrance depuis leur accession au pouvoir et qui explique d’ailleurs aujourd’hui l’amplification de la corruption et des pratiques assimilées depuis plus d’une décennie aujourd’hui dans notre pays. Un détournement dans une institution bancaire provoque un retentissement plus grand que quand il est perpétré au sein d’une administration publique et ses démembrements. C’est ce qui explique, du reste, la persistance des spéculations autour de cette affaire Bagri où les cadres de la banque non cités dans la malversation se seraient déjà réunis, apprend-on, pour procéder rapidement au remplacement de leurs collègues pris dans la nasse de la justice. Pourquoi cet empressement, serait-on tenté de se demander ? Pour éviter la saignée ?
La banque agricole en agonie actuellement –pas du fait des producteurs ruraux mais de celui de la clientèle politique du régime- doit continuer à tourner. Mais pour combien de temps encore ? Telle est la principale question qu’on se pose lorsqu’on apprend que tous les indicateurs de l’institution étaient depuis un certain temps au rouge vif, du fait notamment de cette razzia systématique à laquelle sont soumis les fonds de la banque comme l’atteste ce détournement sans précédent. Le cadre qui a accédé à la direction générale de la banque est le fils d’un ténor du PNDS Tarayya qui occupait déjà le poste DGA de l’institution jusqu’au clash. C’est tout dire ! Ils sont nombreux -pour ne pas dire tous- les dinosaures du parti rose à placer, souvent sans aucune mérite avéré leurs enfants à des postes de responsabilités dans les sociétés et offices étatiques ainsi que des institutions de la République en vue de les mettre à l’abri du besoin, pendant que ceux des pauvres sont obligés de se contenter du contrat pour survivre au quotidien. Un aspect de la gestion patrimoniale de l’Etat pour laquelle le PNDS Tarayya a opté depuis son accession au pouvoir en 2011 au mépris d’un minimum de respect vis-à-vis des règles et principes de la bonne gouvernance. Ils sont aux affaires, leurs enfants sont aussi aux affaires. Comment dans ces conditions le président Bazoum Mohamed peut-il parvenir à tenir son engagement de lutter contre la malgouvernance ambiante caractérisée par la corruption, l’impunité, l’exclusion sur des bases partisanes, etc. ? Etant lui-même un pur produit du système, il ne pourra rien pour éradiquer ces phénomènes qui gangrènent profondément notre pays parce qu’il ne pourra pas sévir contre ses camarades politiques et leurs enfants qui jouent aujourd’hui les beaux rôles dans notre pays. Tout au plus, il se contentera juste de servir de temps en temps au Nigériens de petits morceaux d’affaires pour calmer leur impatience de voir une véritable lutte tous azimuts contre la prévarication engagée, comme ce scandale à la Bagri qui vient étoffer la liste de ses trophées.
OI
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Les partenaires techniques et financiers ont exigé et obtenu du Niger le remboursement de plus d'un milliard de FCFA du fonds commun de l'éducation détourné par des agents véreux de l'Etat qui ont un gout prononcé pour l'argent.
Ces agents qui n'hésitent pas à détourner les deniers publics. Ce fonds a été détourné entre le ministère d'enseignement primaire et la promotion des langues nationales que dirigeait Daouda Marthé, actuellement député national et président du groupe parlementaire PNDS TARAYYA ; et le ministère de l'enseignement professionnel que dirigeait l'actuel ministre de l'élevage et porte parole du gouvernement, Abdoulkadri Tidjani. Tous deux étaient des grands thuriféraires du régime Issoufou. Aujourd'hui, sans être inquiétés, ils continuent à se la couler douce. Alors que, dans un Etat qui se respecte, ces deux vont s'expliquer devant la justice. Comme ce fut le cas du temps de Tandja Mamadou avec l'affaire dite MEBA. Mais, comme depuis 2011, l'Etat est devenu voyou, du point de vue justice, ces deux responsables vont rester sans aucune forme de procès. Ils font la pluie et le beau temps à l'Assemblée nationale et au Gouvernement. Ils construisent des belles maisons dans chaque coin et recoin de la capitale Niamey et en région. En tout cas, Daouda Marthé et Abdoulkadri Tidjani ont tous des immeubles en construction à Niamey que leur salaire de ministre ou de député ne pourrait pas expliquer. Cela, pendant que des services stratégiques sont logés dans des maisons en location. Est-ce que ces immeubles apparaissent dans les déclarations des biens ?
A. B
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Réinventer le modèle d’affaires africain. C’est sur ce thème que se sont penché, lundi matin à Genève, les milliardaires Mo Ibrahim et Naguib Sawiris. Pour l’inauguration du 5e Africa CEO Forum, les deux stars africaines étaient entourées de Pierre Guislain, vice-président du secteur privé auprès de la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que de Saran Kebet-Koulibaly, vice-présidente de la Société financière internationale, gérant un portefeuille évalué à près de 50 milliards de francs.
Lire aussi: Amir Ben Yahmed: «J’attends des entreprises suisses qu’elles fassent preuve d’audace et d’ambition»
«Un nouveau modèle d’affaires pour l’Afrique? On ne parle pas ici d’une entreprise, mais de 54 pays», s’étrangle Mo Ibrahim, le magnat des télécommunications anglo-soudanais, fondateur de Celtel, une société qu’il a vendue en 2005 pour près de 3,4 milliards de francs. Selon la cheville ouvrière de la Fondation Mo Ibrahim, qui publie chaque année un indice de gouvernance africaine, le dynamisme du continent n’est paralysé que par un seul facteur: la corruption. «La Guerre froide, qui a placé au pouvoir des fous sanguinaires, a été davantage préjudiciable que le colonialisme», lâche-t-il, sous les applaudissements nourris du public de l’Hôtel Intercontinental, pour l’occasion entièrement privatisé.
Un débat animé
Même son de cloche de Naguib Sawiris, membre de la dynastie à la tête d’Orascom, également 460e fortune mondiale selon le magazine Forbes: «L’Afrique n’est pas différente du reste du monde. Mais elle est encore trop souvent dirigée par des mafieux.» D’après le frère aîné du milliardaire égyptien Samih Sawiris, à l’origine du méga projet de complexe touristique d’Andermatt (UR), les cas de fraude institutionnalisée sont en recul, mais la marge de progrès reste importante.
Si un peu moins d’une dizaine d’économies africaines ont connu des taux de croissance supérieurs à 6%, la progression moyenne de l’Afrique est passée de 5,3% entre 2010 et 2014 à 3,4% en 2015. En territoire subsaharien, elle est même tombée à 1,4% l’année dernière. Pire: les économies des deux champions du continent, le Nigeria et l’Afrique du Sud, pesant 32% de ce que produit l’Afrique, sont notoirement sinistrées. «Comme le disait Warren Buffet, c’est quand la mer se retire que l’on voit ceux qui se baignent sans maillot», résume Amir Ben Yahmed, président de l’Africa CEO Forum, manifestation que la Chambre de commerce d’industrie et des services de Genève est allée chercher «avec les dents», dans le but de la pérenniser une année sur deux au bout du Léman.
Démocratiser l’électricité
Pour Saran Kebet-Koulibaly, «outre la bonne gouvernance en Afrique, il faut aussi améliorer la productivité du continent, via notamment les nouvelles technologies». Les quelque 1150 représentants d’entreprises suisses et africaines, ainsi que des chefs d’Etat présents dans la salle de conférences genevoise acquiescent. Et Mo Ibrahim de nuancer: «Le numérique, c’est en effet très à la mode. Mais il faut aussi faire de l’agriculture un secteur «sexy», car 70% de nos emplois en dépendent.» D’après lui, l’Afrique souffre d’un autre déséquilibre tragique. «Le continent regorge de terres arables, mais seul 2% des étudiants optent pour ce champ d’études», assène-t-il.
A en croire Pierre Guislain, régler le problème de sécurité alimentaire ne suffit pas. Il faut aussi offrir l’accès à l’électricité au plus grand nombre. A l’horizon 2050, l’Afrique aura battu les courbes démographiques asiatiques. Pour garder leur pouvoir, les dirigeants africains devront s’atteler à brancher leur population. «Ainsi, le secteur privé du continent pourra se déchaîner. L’Afrique sera alors inarrêtable», conclut-il.
Dejan Nikolic
21 mars 2017
Source : https://www.letemps.ch/
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Selon les données de la Banque mondiale, le Niger affichait un PIB par habitant de 555 dollars fin 2019, dépassant ainsi le niveau de richesse de la Sierra Leone (504 dollars), désormais pays le plus pauvre de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. L’évolution positive du Niger, géographiquement pénalisé par son enclavement, est le fruit des nombreuses réformes accomplies, et consolidées par l’environnement favorable que présente l’espace UEMOA. Toutefois, le pays devra prochainement relever d’importants défis afin de poursuivre son développement.
Un pays réformateur et en forte croissance…
Cette progression résulte de la forte croissance enregistrée ces dernières années par ce pays de 24 millions d’habitants, et qui a atteint une moyenne annuelle de 6,3 % sur la période de huit années allant de 2012 à 2019. Sur cette même période, la Sierra Leone (8 millions d’habitants) affichait une hausse annuelle de son PIB de 4,2 % en moyenne, malgré le faible niveau de développement du pays. Certes, le Niger affichait déjà un PIB total près de trois fois supérieur à celui de la Sierra Leone, mais il n’était pas pour autant plus riche, le critère du PIB par habitant étant le plus pertinent pour comparer le niveau réel de richesse (le simple montant global du PIB donnant toujours un grand avantage aux pays les plus peuplés, même si leur économie est sous-développée).
La croissance robuste du Niger résulte en bonne partie des réformes accomplies, et notamment en matière de bonne gouvernance et d’amélioration du climat des affaires. Ainsi, et sur ce dernier point, le pays a fait un bond considérable dans le classement international Doing Business de la Banque mondiale, passant de la 173e place en 2012 à la 132e place en 2020, et talonnant désormais le Nigeria (131e). Le Niger fait même largement mieux que des pays comme l’Angola (177e, et une des principales économies d’Afrique subsaharienne, du fait de son importante production pétrolière), ou encore l’Éthiopie, passée de la 111e à la 159e place. Cette dernière, où les répressions policières et les tensions interethniques ont fait plusieurs centaines de morts ces quelques dernières années, est d’ailleurs l’un des pays connaissant les plus fortes tensions sociales sur le continent, avec en particulier l’Afrique du Sud (où l’on compte plus de 15 000 homicides par an). Pour sa part, la Sierra Leone occupe aujourd’hui la 163e place du classement.
Au passage, il convient de noter que la performance du Niger contredit clairement les propos régulièrement tenus par un certain nombre de commentateurs, et selon lesquels une forte croissance démographique empêcherait un pays de progresser et de se développer. Une théorie qui vise d’ailleurs souvent le Niger, dont le taux de fécondité est le plus élevé au monde, avec une moyenne estimée à 7,1 enfants par femme en 2019 (et toutefois en baisse, par rapport à un niveau de 7,6 enfants en 2015). Ce taux est d’ailleurs bien supérieur à celui de la Sierra Leone, estimé à 4,2 enfants. De plus, il est également intéressant de noter que le Niger ne fait désormais plus partie des dix pays les plus pauvres du continent, se plaçant aujourd’hui à la 11e place des pays les moins riches (le Soudan du Sud arrivant en dernière position, dans un classement où il n’y a aujourd’hui plus qu’un seul pays francophone parmi les cinq pays africains les plus pauvres, à savoir le Burundi). Cette évolution favorable s’observe également au niveau du taux de pauvreté, passé de 50,6 % en 2011 à 40,8 % en 2019. Un taux encore assez élevé, mais qui a baissé de près de 20 % en seulement huit ans.
Les avancées réalisées par le Niger devraient d’ailleurs lui permettre de quitter prochainement les toutes dernières places du classement international relatif à l’indice de développement humain (IDH), publié chaque année par l’Onu, mais qui a pour défaut de se baser sur des données souvent relativement anciennes pour les pays en développement, et ne prenant donc pas en considération les toutes dernières évolutions économiques et sociales (le Soudan du Sud, pays le plus pauvre du monde, exsangue et en partie détruit par une terrible guerre civile, demeure ainsi mieux classé que le Niger…). De même, certains pays ne sont pas répertoriés faute de données disponibles, comme la Somalie (qui est probablement, avec le Soudan du Sud, l’un des deux pays les moins bien classées en matière de développement humain).
Par ailleurs, les réformes accomplies par le pays, ainsi que l’environnement favorable que présente l’espace UEMOA, qui n’est autre que la plus vaste zone de forte croissance du continent, avec une hausse annuelle du PIB de 6,4 % en moyenne sur la longue période de huit années allant de 2012 à 2019, devraient permettre au Niger de dépasser assez rapidement un second pays ouest-africain, également côtier, à savoir le Liberia. En Effet, ce dernier affichait un PIB de 622 dollars par habitant fin 2019, après une croissance annuelle moyenne s’étant établie à seulement 1,8 % environ sur la période 2012-2019 (chiffre approximatif, les données relatives à l’année 2015 étant imprécises). Une croissance qui devrait se maintenir à un niveau assez faible pour les quelques prochaines années, selon les prévisions de la Banque mondiale.
… mais d’importants défis à relever
Si le Niger est sur la voie du progrès, le pays devra toutefois faire face à d’importants défis dans les années à venir, et en particulier en ce qui concerne la bonne gestion des futures ressources qui proviendront de la montée en puissance de la production pétrolière, d’une part, et la lutte contre la menace terroriste venant de l’extérieur et d’intérieur de ses frontières, d’autre part.
En effet, le Niger est sur le point de devenir l’un des principaux producteurs de pétrole du continent, avec un volume qui devrait atteindre les 500 000 barils par jour d’ici 2025 (contre seulement 20 000 aujourd’hui), et lui permettre de disputer au Ghana le rang de troisième producteur d’Afrique subsaharienne (la production ghanéenne devant passer d’environ 200 000 à 500 000 barils par jour sur la même période). Cette augmentation considérable de l’activité pétrolière procurera au pays de très importants revenus, de l’ordre de plusieurs milliards de dollars par année et dépassant très largement les recettes liées à l’extraction de l’uranium. Ainsi, le pétrole pourrait représenter non moins de 68 % des recettes d’exportation du pays en 2025, soit bien davantage que l’uranium pour lequel le pays n’est d’ailleurs plus aussi stratégique que par le passé. En effet, il en est aujourd’hui le cinquième producteur mondial avec une part de seulement 6 % en 2019, loin derrière le Kazakhstan (42 %), le Canada (13 %), l’Australie (12 %) et la Namibie (10 %), premier producteur africain en la matière (le Niger ne fournit d’ailleurs plus que 32 % de l’uranium importé par la France).
Si l’émergence d’une nouvelle source de revenus est une chose théoriquement positive, force est de constater, toutefois, que l’existence d’importantes recettes liées à l’exploitation pétrolière s’accompagne souvent, dans les pays du Sud, par un développement considérable des phénomènes de corruption et de détournements de fonds publics, empêchant les populations locales de bénéficier pleinement de ces richesses. Par ailleurs, l’importance de ces revenus est souvent de nature à éloigner les pays concernés de l’accomplissement des réformes nécessaires à un développement solide et durable, qui ne peut passer que par la diversification de l’économie. Les méfaits potentiels d’une importante production d’hydrocarbures peuvent d’ailleurs s’observer au Nigeria voisin, pays gangréné par la corruption et la mauvaise gestion, et dont les hydrocarbures représentent encore 94 % des exportations du pays, 60 ans après son indépendance. Un pays qui est aujourd’hui en déclin (avec une croissance économique largement inférieure à sa croissance démographique), qui a récemment été dépassé en richesse par habitant par la Côte d’Ivoire (devenue le pays le plus riche d’Afrique de l’Ouest), et dont la monnaie a perdu près de 60 % de sa valeur face au dollar depuis 2014… et plus de 99 % depuis sa création en 1973.
Le Niger, qui n’avait déjà pas toujours été exemplaire dans la gestion de recettes liées à l’exploitation de l’uranium, devra donc démontrer que les mauvaises expériences vécues par de nombreux pays ne sont pas une fatalité, d’autant plus que les pays du Nord ayant une importante production pétrolière et gazière (comme la Norvège, le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis) parviennent à gérer correctement leurs ressources. Mais le Niger devra également faire face à un autre défi au cours des prochaines années, et qui à trait aux activités terroristes menées sur son territoire, qu’elles soient réalisées par des individus en provenance d’autres pays du Sahel ou d’Afrique du Nord, à l’ouest et au nord, ou du Nigeria au Sud.
Le Niger devra donc lutter activement contre ces dérives qui constituent une véritable menace pour sa sécurité et ses intérêts. Cependant, cette lutte ne pourra être menée avec succès que si le pays continue à progresser parallèlement sur la voie de la transparence et de la bonne gouvernance, afin de parvenir à une réduction importante et durable de la pauvreté par une bonne répartition des richesses actuelles et futures, d’une part, et par la mise en place d’une économie diversifiée et non dépendante d’une seule activité, d’autre part.
Ilyes Zouari
Président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone)
10 novembre 2020
Source : https://www.financialafrik.com/
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Malgré de multiples financements et une dette importante, l’Afrique reste pauvre. D’évidence les fonds sont mal dépensés et les politiques publiques inadaptées au contexte. Dans son article, Ibrahim Anoba, passe en revue 5 erreurs couramment faites en Afrique : manque de justice indépendante, centralisation du pouvoir, mauvaise fiscalité, programme d’aide appauvrissant, corruption et manque de transparence dans la gestion des prêts des Institutions financières internationales. Quand on le sait, pourquoi s’acharner sur cette voie ? Il est en effet difficile d’avancer avec un pied sur le frein !
La promesse d’investissements de 5,1 milliards de dollars de la Première ministre britannique Theresa May, suivie de celle du président chinois Xi Jinping de 60 milliards de dollars de prêts et d’aide, témoignent de l’intérêt porté à l’Afrique. Cependant, la manière d’aider l’Afrique est mal comprise par l’Occident. L’approche de développement à adopter, ainsi les politiques à mettre en œuvre, sont des points sur lesquels les dirigeants africains et leurs partenaires se sont trompés depuis des années. Comment?
Des prêts sans l’exigence de transparence financière
Les économistes ont du mal à répondre à de nombreuses questions. De combien de prêts le continent a-t-il besoin? Est-il suffisamment solvable pour rembourser sans être en difficulté financière? La réponse est simple: les structures administratives financières en Afrique ne sont pas suffisamment transparentes pour permettre une comptabilité rigoureuse des finances publiques. Par exemple, les facilités de prêt du FMI et de la Banque mondiale dans les années 80 ont été un échec majeur en raison du manque de transparence des pays bénéficiaires. Et au lieu de rembourser leurs créanciers, les Etats se sont endettés davantage au point de demander l’annulation des dettes, notamment lors de l’initiative de 2005. Et ce n’est pas prêt de changer, puisque la Chine noie le continent de dette par le biais de ses prêts sans discernement.
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S’il y a une structure étatique qui se veut être la plus proche des Nigériens et notamment de ses usagers c’est bien la Direction Générale des Impôt (DG) qui, après avoir initié quelques réformes salutaires qui permettent une gestion plus rationnelle et traçable du fisc, a conçu un plan de communication qui la maintient en permanence en contact avec ses partenaires pour essayer de dissiper les malentendus comme ce fut le cas avec la facture certifiée décriée et combattue. Il s’agit d’une communication intelligente, presque discrète, en tout cas sans trop de tapage, qui lui a permis d’avoir des relations moins conflictuelles et qui justifient aujourd’hui les résultats qu’on salue à chaque fois dans l’exécution du budget avec une contribution remarquable dans la mobilisation de ressources de l’administration des Impôts.
La Direction Générale a ainsi pu faire de la DGI un instrument important au service du développement qui permet à chaque citoyen, à la hauteur de son activité, de participer, de manière citoyenne et responsable, à l’effort de construction nationale pour laquelle l’implication de chaque Nigérien est indispensable. On peut d’ailleurs observer, comme pour témoigner de la qualité des relations, que depuis quelques temps, nonobstant les incompréhensions du début, l’on n’assiste que très peu à ces scènes de fermetures systématiques d’entreprises pour forcer à s’acquitter de ses obligations fiscales.
La DGI a, à cette fin, conçu et développé quelques stratégies qui ont largement prouvé leur efficacité.
Être proche….
La DGI a fait le choix, depuis des années, d’être le plus proche possible des usagers en installant ses services à la proximité des usagers. De ce point de vue, la ville de Niamey est un bon exemple avec aujourd’hui, dans plusieurs zones, des directions des Impôts qui sont placées, offrant des cadres ergonomiques aux agents et aux usagers qui y sont reçus avec la courtoisie nécessaire à créer un climat de confiance entre partenaires.
Être à l’écoute…
La DGI sait que payer l’impôt n’est pas un acte citoyen évident et elle comprend certaines attitudes réfractaires qu’elle essaie de vaincre en usant de sensibilisation, souvent même de diplomatiemarketing, pour amener le contribuable à comprendre l’importance de l’impôt dans la vie du pays et, surtout, dans le cadre de la solidarité nationale et donc l’intérêt qu’il y a pour tous de ne pas s’y dérober et de consentir l’impôt de manière volontariste. C’est pour cela que la DGI a désormais initié des moments de rencontres et de discussions pour mieux comprendre les préoccupations de tous et d’y répondre sans heurter la susceptibilité des contribuables.
Être pédagogique…
Il y a certes des textes qui répriment l’incivisme fiscal, mais les services de la DGI, travaillant à rendre systématique l’acte de payer l’impôt chez chaque contribuable, ne s’y réfèrent pas systématiquement, car voulant que s’en acquitter devienne pour tous d’abord un acte volontaire. La coercition ne s’impose qu’en cas de force majeure, et donc lorsque le cas les y oblige, cherchant par une telle pédagogie à amener les différents acteurs à comprendre et à faciliter le travail aux agents des impôts. Ne pas étouffer les créateurs de richesses La DGI est donc au service du développement et ne saurait être perçue comme un instrument de répression. L’impôt n’est donc pas conçu pour étouffer les acteurs économiques dans leurs activités mais pour permettre, par leur participation au moyen de l’impôt à l’effort national et nationaliste, à l’Etat de mieux organiser l’économie nationale et de lui créer les moyens de prospérer. C’est donc en innovant que la nouvelle Direction Générale des Impôts, forte de sa vision, est en train de changer l’image et les représentations des services des impôts dans la société nigérienne, modifiant positivement le regard porté sur eux. Ainsi, contribue-t-elle, de manière remarquable, à la consolidation de l’économie et à l’émergence de services des impôts plus ouverts sur la société et en dialogue constant avec ses usagers.
Ali Soumana
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Il s'agissait d'un élément clé de la "vision et de la feuille de route pour les 50 prochaines années " de l'Union africaine (UA) qui a été adoptée par tous les États membres en 2013.
Mais à ce jour, les Seychelles sont le seul pays où l'exemption de visa est ouverte à tous les Africains - ainsi qu'aux citoyens de chaque pays - comme cela a toujours été le cas.
A lire aussi : Le Rwanda supprime les visas
Un rapport récent de l'UA a révélé que les Africains peuvent voyager sans visa dans seulement 22% des autres pays africains.
Il s'agit d'un sujet sensible, qui provoque des attitudes xénophobes dans certains des pays les plus riches d'Afrique, bien que les décideurs politiques du Cap au Caire ont insisté sur le fait que la libre circulation des personnes est essentielle à la transformation économique du continent.
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Dans le cadre du 1er sommet du concours des startups de l’Afrique de l’Ouest, la Commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) a organisé le lundi 22 novembre dernier un dîner de gala. A cette occasion les jurys du concours des startups de l’Afrique Ouest ont procédé à la proclamation des résultats et à la remise des prix et des trophées aux lauréats.
Le 1er prix doté d’une somme de 30 000 dollars revient à la Côte d’Ivoire à travers le projet de digitalisation de l’agriculture ; le deuxième prix d’un montant de 20 000 dollars a été remporté par le Togo avec le projet de production et de commercialisation d’un système de gestion de forage de l’eau ; le troisième prix d’une somme de 15 000 dollars revient au Nigeria grâce son projet de production et de commercialisation. Les lauréats du 4ème jusqu’ au 10ème ont chacun reçu une enveloppe de 2000 dollars. Et enfin la CEDEAO a remis à chacun des participants à ce concours un prix de 1500 dollars.
En prenant la parole à cette occasion, le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes, M. Gado Sabo Moctar a salué le travail abattu par les comités des experts pour choisir les différents lauréats parmi plus d’une cinquantaine de dossiers. Ce qui montre un intérêt certain aujourd’hui du développement des startups en Afrique. « Je voudrais saluer et encourager la CEDEAO qui a pris cette initiative d’organiser ce 1er sommet des concours des startups qui vise à créer une synergie au sein de notre espace commun pour développer le potentiel humain des jeunes entrepreneurs », s’est-il réjoui.
Pour sa part, le Commissaire en Charge de l’industrie et de la promotion du secteur privé de la CEDEAO a rappelé que ce sommet des startups d’Afrique de l’ouest vise à soutenir l’émergence et la croissance des startups techno-économique en Afrique de l’Ouest en créant et en soutenant un environnement propice à la technovation, à la prolifération des pôles technologiques et des entreprises technologiques dans la région. « Cette cérémonie de remise des prix aux meilleurs projets aux lauréats vise à encourager les jeunes dans le développement de l’entreprenariat », a-t-il précisé. M. Traoré Mamadou a enfin remercié les autorités du Niger pour la réussite des travaux du 1er sommet des concours des startups.
Yacine Hassane
24 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Mardi 20 octobre 2020, ouverture ce matin dans la salle Amintchi 1 de l’hôtel Bravia de Niamey, d’un atelier de vulgarisation du code des Douanes national. Placée sous la présidence du directeur général des Douanes du Niger, cette rencontre a vu la présence de la directrice générale adjointe des douanes, des directeurs nationaux des douanes, le président de la commission des calculs fiscaux, les chefs de divisions, les chefs des cellules et plusieurs autres responsables des régies douanières, vise à faire connaitre la loi 2018-19 du 27 avril 2018, portant code des douanes national. Un nouveau code qui remplace l’ancien en vigueur depuis 1961. Cette rencontre de Niamey fait suite à une série de rencontre organisée en région et qui vise le même objectif, vulgariser le code des douanes national à tous les niveaux.
C’est le directeur régional des douanes Niamey-Tillabéri, le Colonel des douanes Abou Oubandawaki, qui a pris la parole en premier pour souhaiter la chaleureuse bienvenue aux participants venus de toutes les régions du pays avant de souhaiter plein succès aux travaux.
Procédant à l’ouverture de cet atelier de vulgarisation, le directeur général des douanes a indiqué que cette rencontre rentre dans le cadre du vaste programme de modernisation en lien avec le plan stratégique, que l’administration des douanes a adopté à l’instar des autres administrations du ministère des finances à travers un partenariat avec les institutions, régionales et sous-régionales. C’est dans cette optique de modernisation a ajouté le colonel Abdallah Harouna, que l’administration des douanes a élaboré un nouvel outil, objet de la loi 2018-19 du 27 avril 2018.
Ce code s’inspire fortement de la convention de Kyoto Révisée (CKR) sur la simplification et l’harmonisation des procédures douanières, l’accord sur la facilitation des échanges (APE) et des différents codes communautaires a expliqué le directeur général des douanes.
« Avec ce nouveau code, le principal défi pour la douane nigérienne a ajouté son directeur général est d’être à la fois un facilitateur des échanges garantissant notamment, la compétitivité tout en constituant un rempart efficace contre un Panel croissant de dangers (trafics des stupéfiants, contrefaçons, terrorisme…) ».
Il s’agit aussi pour la direction générale des douanes a ajouté le colonel Adallah Harouna de garantir efficacement des rentrées fiscales substantielles tout en prenant en compte des nouvelles missions plus variées en matière de sécurité des marchandises, des personnes et des territoires.
Pour le directeur de la réglementation et des relations internationales à la direction générale des douanes, le colonel des douanes Elh Ousmane Mahamane, que nous avons approché en marge de cette cérémonie, « En matière douanière, l’outil juridique sur lequel se base les douaniers dans le cadre de leur travail de tous les jours est le code des douanes. L’ancien code des douanes date de 1961 (inopérant dans certaines parties avec l’évolution et la mondialisation des relations économiques), d’où l’adoption par l’assemblée nationale a voté le 27 avril 2018, le nouveau code des douanes qui fait l’objet de vulgarisation depuis quelques temps. Les premiers acteurs concernés par cette vulgarisation sont les agents des douanes, ensuite les opérateurs économiques, ou encore les autres forces de défense et de sécurité notamment la gendarmerie et la police et également les magistrats ».
Parlant de ce qui a de nouveau par rapport à l’ancien code des douanes, le colonel Elh Ousmane Mahamane a indiqué en substance, « Une des facilités qu’apporte ce nouveau code est l’incorporation de toutes les nouveautés dont la convention de Kyoto Révisée avec la simplification des procédures et la célérité (c'est-à-dire la rapidité dans les formalités douanières) ou encore la dématérialisation avec l’informatisation aujourd’hui du système de dédouanement. Au delà des missions économiques et fiscales, avec ce nouveau code, la douane a aujourd’hui une nouvelle mission celle de la sécurisation des citoyens comme partout ailleurs et d’autres missions nouvelles.
Avec la démocratisation du système qu’apporte ce nouveau code, les opérateurs économiques ont la possibilité de recourir à des commissions comme la commission nationale de réconciliation et d’expertise douanière en cas de contestations.
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La Direction Générale des Douanes organise ce Mardi 19 octobre 2021, dans l’amphithéâtre Ibrahim Yacouba du SNAD, une journée de réflexion sur la lutte contre la corruption en milieu douanier. Placée sous la présidence du ministre des finances, la cérémonie d’ouverture de cette rencontre a vu la présence des Directeurs nationaux des douanes, des chefs de division du corps et des responsables des unités douanières de la place, et de plusieurs autres invités élèves douaniers et autres. Cette journée de réflexion, une initiative propre de la direction générale est destinée aux agents des douanes, plus précisément les Directeurs nationaux, les chefs de division et les responsables des unités douanières de la place de Niamey et alentours. Plusieurs objectifs sont visés à travers la tenue de cette rencontre notamment celui de cartographier les pratiques corruptives en milieu douanier, leurs impacts et proposer des pistes de solution en vue d’y remédier ; d’évaluer l’ampleur de la Corruption en milieu douanier ; de collecter les données actuelles et réelles de façon participative ou encore de partager des informations sur le programme anti-corruption et promotion de l’intégrité (A-CPI).
« La lutte contre la corruption de nos jours est devenue un combat à caractère international. De par sa dimension, la corruption constitue une menace grave qui pèse sur le développement des pays. Au Niger, cette lutte ne date pas d’aujourd’hui et constitue en ce moment une question prioritaire des pouvoirs publics nigériens. A cet effet un signal fort a été donné dans ce sens par le président de la République dans son discours d’ouverture, mais également lors de sa récente rencontre avec les responsables des régies financières et des autres administrations publiques » a d’entrée de jeu rappelé le directeur général des douanes, le colonel Abdallah Harouna.
Pour le directeur général des douanes, cette initiative de consacrer une journée afin de faire une analyse des pratiques corruptives en milieu douanier est plus que louable. Toutefois a-t-il précisé « nous nous devons de mettre de la volonté et nous servir de nos différentes expériences pour qu’au sortir de cette activité, nous disposons des moyens de lutte contre la corruption plus solides, plus efficaces et qui laisseraient paraitre une autre image de l’administration des douanes ».
Procédant à l’ouverture des travaux de cette journée de réflexion, le ministre des finances, Ahmad JIDOUD, a tout d’abord rappelé que cette journée de réflexion vise à souligner à quel point il est important d’adopter des mesures effectives pour combattre la corruption et instaurer des pratiques éthiques inclusives durant le processus de relance qui suivra la pandémie de COVID 19.
Pour le ministre Ahmad JIDOUD, cette activité vient a point nommé car elle s’aligne dans l’orientation globale définie par les plus hautes autorités au premier rangs desquels le président de la République, chef de l’Etat et le premier ministre chef du gouvernement.
« Pour le gouvernement dont j’ai en charge la gestion des finances publiques, la réédition de compte et la transparence sont des éléments fondamentaux pour garantir que les institutions publiques fonctionnent adéquatement et soient digne de confiance et renforcer la crédibilité de l’Etat et la légitimité des institutions républicaines » a indiqué le ministre des finances.
La présente démarche de la Direction Générale des Douanes s’inscrit ainsi, dans la logique du signal fort, lancé par le président de la République, chef de l’Etat, lors de sa récente rencontre avec les responsables de l’administration publique où la volonté de mettre en place une gouvernance économique saine par la lutte contre la Corruption s’est nettement dégagée.
A noter que la Direction Générale des Douanes du Niger, est engagée depuis 2019 dans le programme Anti-corruption et Promotion de l’Intégrité (A-CPI) initié par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD).
Il faut aussi rappeler, qu’au cours de cette journée de réflexions les participants ont eu droit à deux ateliers sur des thématiques aussi importants qui sont : l’éthique en douane et la présentation du programme Anti-corruption et Promotion de l’Intégrité (A-CPI).
M.D.S
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Excellences Mesdames, Messieurs ;
Je me réjouis de l’opportunité que vous m’offrez de prendre la parole devant votre prestigieuse assemblée représentative des peuples européens dans leur diversité.Le partenariat Afrique - Europe renforcé depuis notre premier sommet au Caire en 2000, a franchi, dans son exaltante aventure, des étapes décisives. Je suis convaincu que le prochain Sommet de novembre en cours de préparation, constituera une nouvelle étape dans notre marche vers un avenir radieux pour nos peuples.Le couple Afrique Europe a une belle histoire où se sont, par le passé, croisées les ombres et les lumières, mais qui de nos jours, s’enorgueillit de sa vivacité, de son dynamisme et de ses promesses d’un futur à l’horizon tout en bleu. Jalons successifs d’une série d'apports, d’une rive à l’autre de la Méditerranée, l’Égypte, la Grèce, la Phénicie, Rome, Carthage, tissaient, depuis des siècles, entre nos deux Continents, la toile d’une relation indissoluble.
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400 moustiquaires, 190 bidons d’huile de 4 litres chacun, 278 sacs de riz, 190 cartons de pâtes alimentaires, 100 cartons de savon de Marseille, 25 cartons de tomates en boîte et 35 cartons de sel de table, le tout d’une valeur de près de 10.000.000 FCFA, c’est le don qu’a fait la société de téléphonie mobile, Airtel-Niger au sinistrés des inondations, relogés au Camp Gamou, du quartier Saguia, sis au 5ème Arrondissement de Niamey. Cette action est la réaction à l’appel lancé par le gouvernement nigérien pour venir en aide aux nombreux ménages victimes des inondations de cette année. C’est le Directeur Général par intérim de ladite société, M. Issa Moussa, qui a remis cet appui, en présence du représentant du Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophe, M. Habou Moussa, du maire du 5ème Arrondissement, des agents d’Airtel-Niger, des représentants des FDS assurant la sécurité du site et des délégués des sinistrés.
«C’est le cœur rempli de tristesse que je suis venu, avec mes collaborateurs, vous apporter un peu de réconfort, suite aux inondations causées par les pluies diluviennes dont vous avez été victimes», a dit M. Issa Moussa en remettant le don. Le DG par intérim de Airtel Niger a ajouté que les traumatismes qu’ont subis les populations dans plusieurs localités du pays, sont sans précédents. Les pluies abondantes ont laissé derrière elles, des familles entières dans le dénuement et la désolation. «En effet, chers frères et sœurs, bon nombre d’entre vous ont perdu un être cher, d’autres leurs maisons, et d’autres encore leurs biens matériels», a-t-il déploré. Cette situation, a-t-il indiqué, a ému le Niger tout entier, et Airtel ne pouvais rester loin de vous dans un moment aussi difficile.
«Au milieu de cette tragédie, je tenais à venir vous exprimer en personne et au nom du groupe Bharti toute ma compassion, et vous dire que vous n’êtes pas seuls», a ajouté M. Issa Moussa. Le DG par intérim de Airtel Niger a expliqué que pour accompagner le gouvernement dans ses efforts de soutien aux sinistrés, Airtel-Niger a décidé de faire un geste en offrant des denrées alimentaires et des produits non alimentaires (…). «Je sais qu’ils vous seront très utiles pour retrouver un peu de votre confort, le temps que vous puissiez regagner vos domiciles respectifs. J’ai également une pensée attristée pour nos frères et sœurs de l’intérieur du pays, qui ont été durement touchés par ces inondations. Je vous souhaite beaucoup de courage, afin que vous puissiez vous relever de ces difficultés», a-t-il conclu.
Le représentant du Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Habou Moussa, s’est réjoui de prendre part à cette activité. «Comme à son habitude, Airtel-Niger, vient encore au secours des ménages en difficulté, dans le cadre de son activités sociétale. Au nom des autorités de notre pays, je tiens à remercier Airtel-Niger, pour cette importante aide, qui vient à point nommé pour soulager les victimes des inondations».
Notons qu’à cette date, 930 ménages sont logés au niveau du Camp Gamou, sis à la rive droite du fleuve Niger.
Mahamadou Diallo
19 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Dans le cadre de sa responsabilité sociétale, la Société Nigérienne de Banque, leader du secteur bancaire au Niger, a offert le mercredi 2 février 2021 à Niamey, un don d’équipements et des médicaments d’une valeur de plus de 6 millions au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Niamey. C’est le Directeur général du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Niamey, M. Souleymane Issaka Bonkano, qui a réceptionné ce don des mains du directeur commercial de la Sonibank, M. Mounkaila Yacouba Abdoul Karim.
Ce don composé d’équipements et de médicaments vient répondre à l’appel lancé par les administrateurs du Centre Hospitalier Régional de Niamey pour un besoin crucial du service des urgences. En recevant ce don, le directeur général du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Niamey a souligné que cette donation n’est pas la première action que la Sonibank a eu à apporter dans le cadre de la prise en charge des patients et du rehaussement du plateau technique au niveau de ce Centre Hospitalier Régional de Niamey. «Nous ne pouvons que vous remercier pour tous vos appuis et efforts à l’endroit des patients et je vous assure que ce don sera utilisé à bon escient et j’invite les autres banques à vous emboiter le pas», a lancé le responsable du CHR.
Pour sa part, le directeur commercial de Sonibank, M. Mounkaila Yacouba Abdoul Karim, a rappelé quelques actions faites par la Sonibank dans le cadre du bien être de la population. Il s’agit entre autres de la réhabilitation de l’hôpital de Gaya avec une dotation en lits, tables d’accouchements, la construction d’un bloc de maternité au niveau de la maternité de Bouga de Maradi, de la construction des forages dans les hôpitaux, dans les centres mères et enfants à Niamey et à l’intérieur du pays. «Aujourd’hui, nous ne sommes pas à notre première action au niveau du CHR de Niamey ; nous avons toujours eu à faire plusieurs actions lors des fêtes de tabaski comme des donations des moutons et des bœufs », a-t-il indiqué.
Par la suite, M. Mounkaila Yacouba Abdoul Karim a ajouté qu’à travers ce don d’équipements et médicaments d’une valeur de plus de 6 millions de FCFA, il s’agit pour la Sonibank de répondre favorablement au besoin crucial des patients au niveau du Centre Hospitalier Régional de Niamey. «Je profite de cette occasion pour féliciter le personnel du CHR de Niamey pour tout ce qu’il est entrain de faire pour sauver des vies », a-t-il conclu.
Par Yacine Hassane(Onep)
04 février 2022
Source : https://www.lesahel.org/
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En 2018, à deux ans de la fin du second et dernier mandat d’Issoufou Mahamadou, l’Etat du Niger décide de vendre la Banque agricole du Niger (Bagri). Un évènement passé presque inaperçu mais attendu des observateurs avisés, tant l’institution a été médiocre et brouillonne dès ses premiers pas. C’est la Banque populaire de Mauritanie (Bpm) qui s’est adjugée, après un appel d’offres international, ce qui devait être le joyau de la politique de développement du Niger. Contre l’avis de la commission banque de l’Uemoa, le Niger a vendu à la Bpm, les 70% de parts qui lui restaient, après une première cession de 30% à des privés nigériens. Le montant de la transaction n’a jamais été rendu public, si bien que des soupçons nourris alimentent les échanges de salons quant à la destination de l’argent concédé à l’Etat. Selon des sources proches du dossier, presque personne ne sait quelles destinations ont prises le montant de la transaction de cession des 70% du capital détenu par l’Etat nigérien à la Bpm.
Rien, au regard des moyens dont elle a disposé au démarrage, ne justifiait cette fin lamentable. La Banque agricole du Niger (Bagri) a vu le jour en juillet 2010. Avec ses 32 dents. Son capital ? 10 milliards de francs CFA, entièrement détenus par l’État nigérien. Promise à un bel avenir de par ses missions et les enjeux pour le Niger, la Bagri va connaître un sort regrettable. Bien qu’elle ait les moyens de sa politique, l’outil de développement du Niger qu’est la Bagri va rapidement couler. À peine deux années d’exercice auront suffi pour cet objectif funeste puisque, si elle a été créée en juillet 2010, la Bagri ne verra ses guichets ouverts au public qu’en février 2011, deux mois avant l’investiture de l’ancien président, Issoufou Mahamadou.
Déjà en 2013, la Bagri avait commencé à battre de l’aile, embourbée dans des difficultés extrêmes qui l’ont fait placer sous administration provisoire par la Commission bancaire de l’Uemoa, l’autorité régionale en charge de la régulation du secteur bancaire ouest-africain. Un fait qui renseigne sur la précarité dans laquelle la Bagri a tout de suite végété. En l’espace de deux années d’exercice, entre 2011 et 2012, le capital de la Bagri a littéralement volé en éclats. La gestion, des plus cahoteuses, a eu raison de la solidité du capital de départ. Les prêts, contractés sans aucune assurance de remboursement, le disputaient à la création anarchique d’agences qui naissaient tels des champignons.
Actionnaire unique au départ, l’Etat du Niger a cédé, en moins de de deux ans, 30% de ses parts à des privés nigériens. Une solution provisoire qui ne lui a permis de sortir du marasme dans lequel l’a plongé une gestion calamiteuse. La situation de la Bagri va empirer au fil du temps et la mise sous administration provisoire par la commission bancaire de l’Uemoa ne lui sera d’aucune utilité face à la banqueroute financière consécutive à l’évaporation de milliards de francs CFA. Où sont passées les réserves financières de la Bagri pour justifier une telle situation ?
Les missions de la BAGRI ont été très vite dévoyées
En créant cette banque, l’objectif principal que lui a assigné l’Etat du Niger « est d’instituer un système de financement du secteur agro-pastoral en faveur des producteurs agro-pastoraux, des organisations paysannes, des entreprises de l’agro-industrie et des structures d’accompagnement du secteur agro-pastoral ». Un objectif noble mais qui est vite oublié en chemin. Que s’est-il passé pour qu’en si peu de temps, la BAGRI migre loin de ses pâturages pour s’aventurer sur des sables mouvants, pleins de périls pour sa survie ? Avec un capital appréciable de 10 milliards entièrement souscrit et libéré, la BAGRI était partie pour ne pas échouer. Mais, c’était sans compter le genre de gouvernance impulsé, soutenu et encouragé par Issoufou Mahamadou à la tête de l’Etat.
Les agences de la Bagri ont poussé tels des champignons en un temps record. Bien plus que toutes les banques qui existaient depuis plus de deux décennies. Ce qui ne répond à aucun principe de gestion. En deux ans d’exercice, il a été créé une vingtaine d’agences (23 au total), dont 7 à Niamey, exclusion faite de l’agence centrale. Un rythme qui donne le tournis du côté de la Sonibank, née en août 90 sur les cendres de la BDRN. Avec, à peine un capital de 2 milliards, le repreneur tunisien, sans doute plus professionnel, a prospéré au point de construire un immeuble servant de siège à son agence centrale. Malgré ses 23 années d’exercice, cette banque n’a pas encore un équivalent d’agences dans tout le Niger. Ivresse bancaire inqualifiable, la frénésie de Rabiou Abdou dans cette extension de la couverture de la BAGRI, sans aucun rapport avec les indicateurs de résultats, est en total porte-à-faux avec le plan d’affaires de la banque. Ce qui a eu pour conséquence de grever les dépenses d’investissement qui ont consommé le tiers du capital de la BAGRI en une année d’exercice.
Une gestion calamiteuse qui a vite plongé la BAGRI dans la tourmente
La création frénétique d’agences de la Bagri un peu partout cachait, en réalité, une gestion douteuse des fonds de la la banque. Beaucoup d’argent, selon des témoignages dignes de foi, ont été dissipés dans des prêts à des personnalités politiques qui n’ont jamais été inquiétées pour non-paiement. La boite à pandore a été ouverte par les commissaires aux comptes à la fin de 2012. Alors qu’il claironnait fièrement un profit de 928 millions devant un auditoire de journalistes incapables de toute vérification, les comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2012, examinés et approuvés par l’Assemblée générale ordinaire des actionnaires tenue le 28 juin 2013 et certifiés par les commissaires aux comptes, font ressortir un résultat déficitaire de 1,768 milliards FCFA, portant ainsi le cumul des pertes à plus de 2,2 milliards FCFA pour les deux ans d’exercice. Les créances douteuses, c’est-à-dire les prêts accordés sans garantie de recouvrement, s’élèvent à 1,531 milliards FCFA tandis que les amortissements atteignent 1,106 milliards FCFA. Cette situation inattendue pour une banque qui a démarré ses activités avec un capital pour le moins commode, a vite confronté la Bagri à un problème de liquidité clairement souligné par le rapport des commissaires aux comptes qui faisait état, en 2012, d’un ratio de liquidité de 43% pour une norme réglementaire de 75%. Résultat de cette surprenante banqueroute, la Bagri recourt au refinancement de plus en plus abusif de la BCEAO. Pire, l’octroi de crédits se fait dans une négligence professionnelle qui frise l’amateurisme. Lors de sa mission de vérification à la BAGRI, effectuée du 25 juin au 13 juillet 2012, la commission bancaire a relevé pas moins de 10 manquements et faiblesses (voir encadré) qui pourraient exposer la banque à des risques opérationnels et stratégiques. Les crédits, notamment, se distribuaient comme de petits pains, en dehors de toutes normes en matière de gestion des risques liés au crédit. Ce pilotage à vue d’un des portefeuilles les plus rentables de la banque, a entraîné une dégradation rapide du portefeuille de la banque. La commission bancaire a déclassé ainsi 2422 millions (un peu plus de 2 milliards) en crédits douteux ou litigieux, induisant un taux de crédit douteux de 16,9% contre 0,00 fourni par la banque.
Les fonds de la BAGRI ont été littéralement pillés par une clientèle politique assurée d’impunité
Banque conçue et créée pour soutenir les activités du secteur agro-pastoral, la BAGRI a rapidement connu une déviation surprenante. D’institution financière spécialisée, la BAGRI se mue en banque ordinaire. Les crédits sont alors accordés à tout-va à des profils qui n’ont rien à voir avec le secteur agro-pastoral. Le bilan présenté avec faste par le directeur général en 2011 est assez illustratif. À près de 80%, les crédits accordés par la BAGRI profitaient à des acteurs aussi curieux que douteux. La preuve en a été établie par le rapport de la commission qui a déclassé 2422 millions FCFA en crédits douteux ou litigieux. Le conseil d’administration de la BAGRI est en réalité virtuel, car ne reposant sur aucun fondement juridique. En fait, le capital est entièrement détenu par l’Etat du Niger. Cependant, pour donner un semblant de coloration au conseil d’administration, il a été attribué cinq actions symboliques à cinq personnes physiques pour 10 000 FCFA par personne. Ce conseil, qui comprend neuf membres, est composé des cinq actionnaires virtuels, un représentant de l’Etat ainsi que de trois membres non actionnaires. Pour ferrer tout le monde et lier les fortunes des uns et des autres, on commence par s’attribuer des avantages extraordinaires pour des figurants. Chaque trimestre, le président du conseil d’administration reçoit 1 500 000 FCFA tandis que chaque membre de ce fameux conseil bénéficie de 500 000 FCFA. Chacun des administrateurs a une indemnité de 100 000 FCFA après chaque réunion du conseil, sans préjudice du remboursement des frais engagés par les administrateurs pour assister aux réunions (transport, hébergement, restauration, etc.). Le PCA bénéficie en outre d’une indemnité de 100 000 FCFA tandis que les autres membres s’en sortent avec 95 000 FCFA.
En vérité, le duo Rabiou Abdou- Abdoulaye Soumana (Ancien DG et ancien PCA de la BAGRI) constitue le pool de consultants dont l’expertise a été requise pour la création de la Banque. Les textes statutaires ont donc été taillés sur mesure. L’un est devenu directeur général, l’autre, président du conseil d’administration. Le directeur général se taille la part du lion, en se faisant signer par le CA un contrat de travail de cinq ans renouvelable assorti d’un niveau de salaire sans commune mesure avec la taille et le niveau d’activité de la banque. Le ministère des Finances ? Il n’a jamais été consulté sur la question.
La BAGRI, prise en otage par la clientèle politique
En juin 2012, sur instruction du cabinet du Premier ministre Brgi Rafini, le ministère des Finances a décidé d’introduire dans la CA de nouveaux membres, jugés plus proches du secteur agro-pastoral, histoire de la rapprocher de sa clientèle-cible. L’ONAHA, l’INRAN, le RECA, la CNSS et la CAÏMA sont consultés. Ils accepteront de prendre des parts à hauteur de 100 actions de 10 000 chacun. Curieusement, c’est le secrétariat général du gouvernement qui saisit le Premier ministre pour notifier l’impossibilité juridique de procéder à une recomposition du conseil d’administration. Le ministère des Finances, sur la base du blanc-seing du Premier ministre, signe les contrats de cession et demande, par lettres n° 1962 et 1963, au président du conseil d’administration de convoquer le conseil pour le 26 décembre 2012 et l’Assemblée générale pour le 27 décembre 2012. Le conseil d’administration se tiendra effectivement le 25 décembre 2012. Il examinera et adoptera la cession des actions faite aux quatre structures susmentionnées. En respect au délai réglementaire de 14 jours, ll’Assemblée générale se tiendra, elle, le 11 janvier 2013, sur convocation du PCA. À son ordre du jour figuraient notamment l’approbation de la cession d’une partie des actions de la banque détenues par l’Etat à la CNSS, l’ONAHA, le RECA et l’INRAN ainsi que l’approbation de la nomination, du renouvellement et/ou de la révocation des membres du conseil d’administration. Mais, ironie, le PCA et plusieurs autres administrateurs, dont les cinq virtuels, seront absents le jour J. Par lettre n° 0078/MF/DGRF du 15 janvier 2013, le ministre des Finances demande des explications au PCA. Réponse de l’intéressé : « Il était occupé par le traitement de certains dossiers urgents imputés par sa hiérarchie les 9 et 10 janvier 2013 ».
Gandou Zakara, dans un rôle trouble
Le bras de fer insolite avec l’Etat, actionnaire majoritaire, commence. Interprété au ministère des Finances comme un refus de participation au CA régulièrement convoqué par le PCA puisqu’aucune autre date n’a été fixée, il a été suggéré au Premier ministre de saisir le Tribunal de grande instance hors classe de Niamey aux fins de désigner un mandataire qui convoquerait ladite assemblée générale. Cela est conforme aux statuts de la BAGRI qui stipulent, en son article 41 que : « L’Assemblée générale est convoquée par le CA ou à défaut par le commissaire aux comptes ou par un mandataire désigné par le président de la juridiction compétente ou par le liquidateur, conformément à l’article 516 de l’Acte uniforme de l’OHADA, soit à la demande de tout intéressé en cas d’urgence, soit à la demande d’un ou de plusieurs actionnaires réunissant le dixième (1/10) au moins du capital s’il s’agit d’une assemblée générale ou le dixième (1/10) des actions de la catégorie intéressée s’il s’agit d’une assemblée spéciale ». En réponse au ministère des Finances, le président du Tribunal demande qu’il soit saisi suivant la procédure de référé en faisant prendre en charge le dossier par les avocats de l’Etat. Ce qui fut fait par le ministre Gilles Baillet par lettre n° 335/MF/DGRF/DMCE du 11 mars 2013. Le ministre demandait à Gandou Zakara de saisir le président du Tribunal de grande instance hors classe de Niamey suivant la procédure de référé afin de mandater Habou Hamidine, conseiller technique du ministre et administrateur représentant l’Etat, pour présider une assemblée générale ordinaire de la BAGRI pour le 22 mars 2013. Gandou Zakara répond en estimant que « cette procédure n’a pas de fondement juridique lui permettant de prospérer à l’état actuel du droit nigérien et que son seul mérite est de générer un contentieux où l’Etat part d’avance en situa tion de faiblesse juridique ». Que défend- il encore ? En vérité, les articles 18 et 19 des statuts de la BAGRI ainsi que les articles 765 et 766 de l’OHADA sur lesquels s’est fondé l’intéressé ne tiennent pas la route. Les procédures auxquelles ils réfèrent ont été scrupuleusement respectées par le ministère des Finances. C’est le monstre que tu fais naître qui te fera périr, dit-on. L’Etat nigérien, qui a créé la BAGRI en vue de pallier au problème de financement du secteur agropastoral est bloqué dans ses ambitions par un groupe d’intérêts mafieux qui a pris la banque en otage.
Laboukoye
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Depuis quelques temps, les prix des céréales sur le marché a considérablement connu une hausse ‘’hallucinante ‘’. Les vendeuses de galettes, de beignets de haricot ou encore de farine de maïs ne se retrouvent plus dans le petit commerce qu’elles exercent pour subvenir à leurs besoins. En effet, en dehors des pères de famille, ces dames qui se cherchent dans les petits commerces à base de céréales sont dans une situation inconfortable voire embarrassante. Ainsi, dans les marchés tout comme dans la ville, les plaintes ne tarissent pas de la bouche des gens. Mme Halima, vendeuse de farine de maïs et vivant de ce petit commerce depuis quelques années, n’a pas manqué d’exprimer son désarroi face à cette situation. Selon elle, il est juste inconcevable que les prix des céréales connaissent une telle hausse en un temps record. Avec cette hausse, a-t-elle expliqué, elle est obligée de ‘’réduire sa main’’, autrement dit de diminuer la quantité de la farine qu’elle vend en sachet à 100 FCFA. « Si je dois payer la tasse de maïs à 1850 F, il me faudra au moins un bénéfice de 900 FCFA et donc je dois réduire un peu dans la quantité de farine que je mets dans le petit sachet blanc de 5 F pour pouvoir m’en sortir », a rapporté la bonne dame. Cette situation, selon elle, ne profite à personne. C’est pourquoi, elle souhaite que les autorités se penchent sur la question afin de revoir les prix des céréales.
Cependant, Mme Halima n’est pas la seule à souffrir de cette situation ; Mme Fili, vendeuse de beignets à base de haricot et de farine de blé, rencontre également des difficultés dans l’exercice de son métier avec la flambée des prix de céréales. Selon ces dires, avec la tasse de haricot qui se vend à 2000 F, rares sont les jours où elle gagne un bénéfice sur la vente de ces beignets. Sans compter ces jours noirs, a-t-elle dit, où elle se retrouve avec un reste de beignets non-vendu, ce qu’elle a d’ailleurs qualifié de grosse perte. « Avant, je n’avais pas peur d’avoir un reste de beignets de haricot car même si je ne vendais pas tout, je pouvais être sûre que j’aurais un bénéfice conséquent mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Même en vendant tout, ce n’est pas sûr d’avoir un bénéfice », a –t-elle déploré.
Hadjia Mariama aussi regrette cette situation. Elle a expliqué qu’avant la farine de maïs de 500 F qu’elle payait lui permettait de remplir son petit seau d’eau de pâte de maïs mais avec cette cherté des céréales, à peine elle a la moitié de son seau. Face à cette situation, elle se demande ce qu’il adviendra du pauvre citoyen dont l’alimentation est à 90% à base de céréales. Et pourtant, a-t-elle souligné, nous sommes dans une période dans laquelle l’espoir de nouvelles récoltes se fait sentir.
Ces mères de famille ne sont pas les seules à se plaindre : certains hommes aussi déplorent cela. Les amateurs de la bonne boule de mil ‘’foura ou donou’’ accompagnée de lait caillé avec ou sans sucre et les consommateurs de ‘’Dambou’’ ou couscous de maïs sont aussi dans le lot des frustrés. En somme, comme l’a dit Mme Halima, cette situation ne profite à personne.
Par Rahila Tagou
Les commerçants s’inquiètent et justifient la flambée des prix
Au Niger, la principale base de l’alimentation des populations est constituée par le mil, le maïs, le sorgho, le riz et le niébé, qui sont des cultures vivrières de ce pays sahélien de plus de 23,3 millions d’habitants. Même si le Niger produit ces denrées à travers des travaux champêtres et des cultures irriguées, la poussée démographique, la pression foncière et la dégradation continue des terres cultivables, obligent le pays à importer toutes ces céréales, pour combler le gap de la production et répondre ainsi à la demande nationale. Dans plusieurs régions du pays comme à Niamey la capitale, depuis un certain, on constate une flambée des prix de ces céréales, doublée d’une indisponibilité de ces produits dans certaines zones. Selon le 1er Vice-président du Syndicat des Commerçants Importateurs de céréales, Elhadj Manomi Tourmi, cette hausse et cette inaccessibilité des céréales s’expliquent par la décision prise par le Burkina Faso et le Bénin d’empêcher la sortie de leurs territoires de leurs productions céréalières. Des mesures qui sont aux antipodes des textes communautaires relatifs à la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Mieux, ces attitudes et comportements nuisent gravement à l’intégration économique à l’ère où la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) devrait permettre au continent d’améliorer ses échanges commerciaux intra-africains. «Récemment, au Burkina, près d’une centaine de nos camions, transportant essentiellement du maïs vers le Niger ont été bloqués au niveau des deux frontières que nous partageons avec ce pays, à savoir Kantchari et Petelkole. Ces camions ont été renvoyés à Ouagadougou pour décharger leurs cargaisons et sont revenus bredouilles au Niger. Ils ont avancé comme prétexte le fait que leur production céréalière ne couvre pas, eux-mêmes, leur besoin. Donc, ils ne peuvent accepter qu’on l’exporte ailleurs », explique Elh. Manomi.
En 30 ans de commercialisation de céréales, Manomi Tourmi dit n’avoir jamais vu le prix du sac de 100 Kg de maïs monter jusqu’à 30.000 FCFA. Selon lui, ce prix a toujours vacillé entre 22.000 et 23.000 FCFA. « Actuellement, même avec 30.000 FCFA, tu ne peux pas trouver le sac de maïs, car il y a rupture de stock », alerte-t-il. Le Vice-président du Syndicat des Commerçants Importateurs de céréales estime que ce genre de mesures, que prennent les pays voisins du Niger, sont contraires aux textes communautaires relatifs à la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mieux, ajoute le commerçant, ces attitudes et comportements nuisent gravement à l’intégration économique à l’ère où la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) devrait permettre au continent d’améliorer les échanges commerciaux intra-africains. En dépit de cette situation, Elh. Manomi estime, qu’avec la récolte de cette année, même si la campagne agricole n’est pas totalement achevée et que par endroit elle n’a pas été bonne, non seulement les céréales seront disponibles mais aussi leurs prix vont chuter.
« Déjà, à certains endroits, on trouve le sac de 100 Kg de maïs entre 17.500 et 18.000 FCFA. Quant au mil, les 100 kg se vendent à 21.000 ou 22.000 FCFA, alors qu’il y a quelques semaines, c’était vendu à 28.000 FCFA. Quant au niébé, il était vendu jusqu’à 55.000 voire 60.000 FCFA. Ce que nous n’avons jamais vu auparavant. Mais heureusement le sac de 100 kg de niébé est retombé à 30.000 ou 31.000 FCFA », détaille le commerçant. Malgré cette relative accalmie des prix, le Vice-président du Syndicat des Commerçants Importateurs de céréales est sceptique et inquiet. «Vu que la campagne agricole n’est pas bonne partout, les prix risquent de connaître des flambées dans les semaines et mois à venir», s’alarme-t-il. Lançant un appel, Elh. Manomi propose à ce que les autorités prennent, dès à présent, la mesure des menaces pour prévoir des aides aux populations nécessiteuses et éventuellement négocier avec les autres pays pour permettre l’importation de ces céréales vers notre pays.
Par Mahamadou Diallo
«Pour avoir une stabilité des prix des produits vivriers au Niger, il faut un engagement politique très fort», selon le président de ADDC WADATA
Ces derniers temps, la population fait face à une cherté des produits viviers, notamment les céréales. Il est ainsi constaté la hausse des prix des produits comme le maïs, le mil et le niébé. Ainsi, les organisations de la société civile intervenant dans la défense des droits de consommateurs se prononcent sur cette question, avançant les raisons de cette hausse, mais aussi proposant des alternatives au gouvernement en vue de soutenir les populations les plus nécessiteuses. Pour le président de ADDC-wadata, M. Noura Mahamane, cette hausse des prix qui est observée ces derniers temps sur les marchés est relative. Dans ses analyses, il a expliqué qu’elle est plus constatée dans les zones urbaines. «Il y’a une hausse relative des prix des céréales sur les marchés. Mais cette hausse cache une certaine disparité. Elle n’est pas généralisée. Elle est plutôt beaucoup plus concentrée au niveau des centres urbains. Par exemple pour le niébé, on a constaté une baisse ; ensuite une hausse de ce produit. Cette baisse a atteint jusqu’à 650 Franc la mesure ( ’’tiya’’). Actuellement, le prix est remonté jusqu’à 800 francs la mesure dans certaines localités », a-t-il expliqué. En ce qui concerne le mil, le prix est un peu stable, ajoute-t-il. Le prix de la mesure tourne jusqu’à présent autour de 600 F voire 650 F. Le président de ADDAC-Wadata souligne par contre qu’au niveau du maïs, le prix de la mesure est aussi à 600 F, mais on constate une baisse relative qui cache une certaine disparité. « Cette hausse est beaucoup plus sensible particulièrement dans les grosses agglomérations urbaines. En zones locales, étant entendu que c’est la période des récoltes, on sent un certain apaisement par rapport à ces prix», a-t-il souligné. Parlant des raisons de cette hausse, M. Noura Mahamane a expliqué qu’elle est liée à deux facteurs. Le premier facteur, selon lui, est lié à l’épuisement du stock de sécurité alimentaire notamment de l’année passée mais aussi à la campagne agricole qui semble être un peu déficitaire dans certaines localités du pays. «L’installation particulièrement de la pluviométrie est un peu déficitaire dans certaines localités, par exemple dans la région de Tillabéry, un peu Tahoua, un peu aussi le Nord Dosso, ou le Nord Zinder. C’est vraiment des zones de production très importantes et dont les impacts par rapport à la disponibilité du stock au niveau du marché influent sur la baisse des prix. Cette année, on constate que la tendance dans ces zones est relativement déficitaire. Donc, c’est l’une des raisons de ces hausses relatives. Si on ne fait pas attention, cette hausse va encore s’exacerber», a-t-il averti.
Il a souligné que la deuxième raison est liée aux débuts des récoltes. «La récolte n’est pas effective dans toutes les régions et au sein même des régions dans les localités agricoles, elle est disparate. C’est pourquoi, on ne peut pas avoir la disponibilité des vivres sur les différents marchés », a précisé M. Noura Mahamane. Contrairement au maïs, dont la hausse est liée à l’importation, pour les autres produits, c’est ces raisons qu’il faut retenir, ajoute-t-il.
Actuellement, pour le maïs, c’est l’ancien stock importé qui est en vente. Mais, là également, le président de ADDC-wadata a souligné que la hausse ne va pas durer, c‘est une question de deux à trois semaines. «Elle va s’apaiser dans les deux ou trois semaines à venir. Le prix du maïs est aussi instable parce que tout simplement, à cause de l’indisponibilité des autres céréales, les consommateurs vont faire recours au maïs», a martelé M. Noura Mahamane. En perspective et pour faire face à ce genre de situations, le président de ADDC-wadata interpelle les autorités. « Pour avoir une stabilité des prix des produits vivriers au Niger, il faut un engagement politique très fort. Le stock de sécurité vivrière tel qu’on le prévoit, va toujours obliger l’Etat à demander aux partenaires de l’appuyer pour reconstituer le stock alimentaire. C’est vrai, c’est un dispositif qui permet à l’Etat d’avoir des produits, mais plus généralement, ce stock ne couvre pas les besoins de la population. Donc, il faut carrément changer le dispositif du stock de la sécurité alimentaire. Il s’agit à notre avis de multiplier les retenues d’eau afin de promouvoir la culture de contre saison. De cette façon, il y’aura une disponibilité en eau de surface. Ce qui permet dès la fin de la campagne agricole de commencer la culture de contre sison », a-t-il indiqué.
Il a souligné que les retombées de cette campagne de contre saison permettent de faire face aux déficits constatés dans certaines localités du pays. Aussi, en termes de solution, Noura Mahamane a préconisé aux pays de s’orienter vers la culture du maïs. «Nous sommes à 100% importateur du maïs, parce que nous ne le produisons pas. On ne peut pas être dépendant d’un produit particulièrement un produit utilisé à plus de 90% des ménages et ne pas être en mesure de le produire chez nous. Il faut que l’Etat revoie sa copie d’accompagnement de la population par rapport à la production des céréales. Il faut prévoir des régions ou des localités spécialisées dans la production du maïs », a-t-il lancé. Enfin, il a appelé les autorités à doubler la quantité du stock de sécurité alimentaire afin de couvrir l’ensemble des besoins des populations. M. Noura Mahamane a aussi saisi cette opportunité pour lancer un appel pressant aux opérateurs économiques, notamment les importateurs des produits céréaliers, et ceux qui achètent sur place pour stocker à avoir un regard en vers les plus pauvres.
Propos recueillis par Ali Maman
24 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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La Direction régionale de l’Institut National de la Statistique de Dosso a organisé, hier à la Chambre de commerce, une réunion de sensibilisation des opérateurs économiques et des chefs d’entreprises de la région de Dosso. L’objectif de cette rencontre est de sensibiliser les différents acteurs sur le premier recensement général des entreprises au Niger. La cérémonie a été présidée par la directrice régionale de l’INS, Mme Ibrahim Salamatou, en présence du directeur régional du développement communautaire du directeur régional de la chambre de commerce, du secrétaire général de la chambre consulaire et de nombreux invités.
Prenant la parole à cette occasion, le secrétaire général de la chambre consulaire de Dosso, M. Issa Seini Gado a souhaité la bienvenue aux participants et a souhaité que les résultats de la présente rencontre soient utiles pour la bonne marche de leurs entreprises.
Dans le discours qu’elle a prononcé à l’ouverture des travaux, la directrice régionale de l’INS de Dosso, Mme Ibrahim Salamatou, a indiqué que La pertinence et l’efficacité de ces politiques et programmes par rapport à la réponse aux besoins des entreprises sont considérablement liées à la disponibilité des données exhaustives fiables de qualité et actualisées recueillies auprès de l’ensemble des entreprises de notre pays. Le recensement général des entreprise, a souligné Mme Ibrahim Salamatou, constitue l’opération privilégiée de collecte de données statistiques destinées à fournir des informations fiables exhaustives actualisées et désagrégées au niveau le plus fin pour avoir une meilleure connaissance de la structure et l’économie nationale, disposer d’une cartographie complète et à jour des unités économiques du Niger et identifier les disparités économiques régionales et sectorielles.
Elle a ensuite précisé que, eu égard à cette fonction importante du recensement des entreprises et aux attentes du gouvernement du Niger, l’INS a ainsi entrepris l’organisation du premier recensement général des entreprises du Niger en 2022 avec l’assistance de la Banque Mondiale.
L’objectif visé à travers ce premier recensement général des entreprises du Niger est de contribuer à améliorer la fiabilité et la qualité de données produites par le système statistique national et l’institut national de la statistique. Ces données collectées, a souligné la directrice régionale de l’INS de Dosso, seront nécessaires et utiles pour le suivi et l’évaluation des politiques, programmes et projets de promotion du secteur productif.
La Directrice régionale de l’INS de Dosso a saisi l’occasion pour exprimer toute sa reconnaissance et a adressé ses encouragements à l’INS pour toutes les initiatives prises visant à mettre à la disposition des utilisateurs des données de qualité.
Par Mahamane Amadou ANP-ONEP
28 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/
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Après Maradi, Zinder, Tahoua, Diffa et Tillabéry, Dosso a accueilli le vendredi 24 décembre la mission de la campagne nationale de sensibilisation et de vulgarisation sur la réforme de la facture certifiée conduite par le directeur général des impôts, M. Mahamane Mal Ousmane. La cérémonie qui s’est déroulée à la chambre de commerce de Dosso a été présidée par le gouverneur de ladite région, M. Albachir Aboubacar en présence du 2ème Vice-président du Conseil régional, du maire de la commune urbaine de Dosso et de nombreux invités.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette circonstance, le directeur général des impôts a longuement défini les priorités du programme de la renaissance acte III du Président de la république Mohamed Bazoum. Le financement de ces priorités, a-t-il indiqué, exige la mobilisation des ressources financières conséquentes qui ne sauraient être réunies qu’à travers les contributions fiscales de tous les citoyens. A cela s’ajoute la déclaration de politique générale du Gouvernement déclinée en sept (7) grands axes d’orientation de l’action gouvernementale qui sont, sécurité et quiétude sociale, bonne gouvernance et consolidation des institutions républicaines ; développement du capital humain ; modernisation du monde rural ; développement des infrastructures économiques ; exploitation des potentialités économiques ; solidarité et inclusion socioéconomique des catégories en situation de vulnérabilité.
Parlant de la mobilisation des ressources internes, M. Mahamane Mal Ousmane a indiqué que la direction générale des impôts (DGI) s’est engagée dans un vaste chantier de réformes visant à promouvoir le civisme fiscal et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. Dans cette perspective, la taxe sur la valeur ajoutée TVA est considérée comme le pilier sur lequel s’appuie la réforme de la facture certifiée. En effet, a notifié le directeur général des impôts, depuis son instauration au Niger en janvier 1986, la TVA n’a toujours pas répondu aux attentes des recettes qui lui sont assignées malgré sa position de principal impôt sur la consommation.
M. Mahamane Mal Ousmane s’est ensuite appesanti sur les objectifs poursuivis par la réforme de la facture certifiée. Il s’agit entre autres de sécuriser la TVA payée par les consommateurs, d’accompagner la bonne gouvernance des entreprises, d’assainir le jeu de la concurrence entre contribuables et d’améliorer les relations entre les contribuables et l’administration fiscale. Cette réforme de la facture certifiée comporte aussi des avantages pour les entreprises et les consommateurs.
Pour accompagner les contribuables dans cette réforme, a précisé M. Mahamane Mal Ousmane, la DGI continue d’animer quotidiennement des séances de sensibilisation et de formation sur le dispositif technique de la facture certifiée. Des supports de communications multiples sont également utilisés pour faire passer le message au plus grand nombre d’usagers. En somme a notifié le directeur général des impôts, la réforme n’est ni un nouvel impôt, ni une nouvelle pression fiscale. La DGI a-t-il dit, a pris toutes les dispositions nécessaires pour accompagner les opérateurs économiques dans cette migration technologique mutuellement bénéfique. Ils doivent de ce fait demander à leurs fournisseurs de leur délivrer des factures certifiées dans les délais de mise en conformité pour réduire leurs risques fiscaux.
Procédant au lancement de cette campagne de sensibilisation, le gouverneur de la région de Dosso, M. Albachir Aboubacar a salué cette initiative de la DGI qui vise à partager avec tous les partenaires publics et privés les dispositifs techniques et juridiques mis en place dans le cadre de cette réforme afin que chaque opérateur économique accomplisse ses obligations fiscales conformément à la règlementation en vigueur.
Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso
28 décembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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La deuxième édition de la Journée de l'Inclusion Financière et de l'Innovation Numérique au Niger (JIFIN) a été inaugurée ce samedi 15 juillet 2023 par le Ministre des Finances, Dr Ahmat Jidoud, au centre de conférence internationale de Niamey. Placée sous le thème "Promouvoir l'éducation financière en vue d'une meilleure inclusion financière des populations", cette journée vise à renforcer la collaboration entre les acteurs de l'écosystème financier et à informer la population sur les services financiers numériques disponibles au Niger.
L'objectif de la JIFIN est de permettre à tous les Nigériens d'accéder à des produits et services financiers adaptés à leurs besoins, tels que le mobile money, les paiements en ligne, l'épargne, le crédit, les assurances, et ce, à moindre coût. Dans le contexte actuel d'élaboration du Programme National d'Éducation Financière (PNEF-NE) et du déploiement des modules d'éducation financière de la BCEAO dans le cadre du Programme Régional d'Éducation Financière (PREF), le choix de ce thème revêt une grande importance pour l'économie du pays.
La JIFIN a pour ambition d'informer et de sensibiliser la population sur l'importance de l'éducation financière, ainsi que de former les consommateurs et les investisseurs afin d'améliorer leurs connaissances des produits financiers. Cette deuxième édition met également en avant des solutions innovantes développées pour promouvoir l'éducation financière des populations. Les acteurs de l'écosystème financier présenteront au public ces solutions innovantes et discuteront des conditions d'accessibilité pour le plus grand nombre.
La journée comprendra des séances de rencontres B2B entre les fournisseurs de services financiers, les prestataires de services techniques et les prestataires techniques financiers, afin de favoriser le financement du développement de ces solutions innovantes d'éducation financière.
Lors de l'ouverture des travaux, le Ministre des Finances, Dr Ahmat Jidoud, a exprimé sa gratitude envers tous les participants, en particulier les femmes et les jeunes, soulignant que l'inclusion financière au Niger est avant tout une question qui concerne ces groupes. Il a également salué la présence de tous les acteurs impliqués dans cette initiative.
Le Ministère des Finances, en collaboration avec la fondation NOOR de la Première Dame du Niger, met en œuvre des actions d'éducation financière à destination des jeunes et des femmes, dans le cadre du projet d'inclusion financière et d'autonomisation. Plus de 1000 femmes des régions de Tahoua et Maradi ont déjà bénéficié de ces formations, et le programme sera étendu à d'autres régions dans les prochains jours, notamment à la région d'Agadez.
Le Ministre des Finances a également annoncé la prochaine ouverture d'un concours national des solutions innovantes d'éducation financière, visant à primer les fintechs les plus novatrices lors de la prochaine édition de la JIFIN en 2024.
En conclusion, le Ministre des Finances a réaffirmé son engagement personnel, ainsi que celui des acteurs du ministère et du gouvernement, dans la mise en œuvre des recommandations qui résulteront de cette deuxième édition de la JIFIN.
La JIFIN, organisée par la Stratégie Nationale de la Finance Inclusive sous l'égide du Ministère des Finances, bénéficie de l'appui technique et financier de l'UNCDF (United Nations Capital Development Fund) à travers son programme DFS4Resilience financé par l'Union Européenne et l'OE-ACP.
Au cours de cette journée, plusieurs panels de débats sur l'éducation financière et la finance islamique seront organisés, ainsi que des diffusions de modules d'éducation financière en langues nationales. Les participants auront également l'opportunité de visiter des stands présentant des solutions innovantes de finance digitale et d'éducation financière des populations, ainsi que d'assister à différentes distinctions.
Nigerdiaspora avec l'ANP
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Compter les morts sur les routes de la migration africaines, et dans les eaux des mers vers l’Europe, donnerait le tournis. Une tragédie africaine de plus face à laquelle les gouvernants restent inactifs et silencieux.
« La stratégie des pays africains, c’est de ne pas en parler. Nos chefs d’Etats en ont fait une soupape de sécurité contre les tensions internes liées au chômage et à la pauvreté », avance Boubacar Sèye le président d’Horizons Sans Frontières (HSF, basé à Dakar) dans un entretien à Ouestafnews.
Ces propos sont tenus au lendemain de la découverte de 52 corps sans vie en plein désert, en en cette fin juin 2017. Un autre drame qui vient s’ajouter à une longue liste recensée ces dernières années sur les routes transsahariennes, de plus en plus empruntées par les migrants qui veulent atteindre l’Europe via le Niger et la Libye.
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Depuis quelques temps, les éléments de la Police Judiciaire sont très fréquents dans les locaux de la Banque Agricole du Niger (BAGRI) souvent même à des heures tardives. Plusieurs de ses responsables planificateurs ont été entendus pour faits de malversation financière bien organisée et planifiée. On reproche à ces derniers, des détournements massifs d’objectifs des Projets et Programmes agricoles dont le but est de remplir leurs poches à travers les ristournes qu’ils perçoivent injustement.
Des comportements qui limitent les capacités de nos agriculteurs et éleveurs pour relever notamment le défi du développement tant prôné par le pouvoir en place. Ainsi, pour tromper la vigilance des enquêteurs de la Police judiciaire, ces hauts responsables à la foi de la BAGRI et du Ministère en charge des questions du Plan, se sont permis de placer les montants perçus issus des ristournes, dans les comptes bancaires de leurs proches, amis et connaissance. Alors, comment se fait-il que le compte bancaire d’un salarié de surcroit un contractuel de l’enseignement, un simple chauffeur ou gardien d’un service, soit garni de plusieurs millions de francs CFA en si peu de temps loin de toute autre affaire légale sensée lui générer des revenus ? Contre toute attente, les détenteurs de ses comptes bancaires n’étaient pas en mesure de répondre à cette question afin de justifier, aux enquêteurs, la provenance desdits fonds. Un véritable ‘wassosso ’qui ne dit pas son nom se produit actuellement au sein de cette banque. D’ailleurs, depuis des années, nos parents agriculteurs et éleveurs qui bénéficient de son appui financier, se plaignent du mécanisme mis en place qui ne leur permet pas de se réaliser, plutôt, les poussant à s’endetter davantage.
Sinon, comment comprendre que certains programmes et projets agricoles, soient exécutés par certaines banques commerciales de la place en lieu et place d’une banque dédiée au développement agricole ? Il n’y qu’au Niger ou de telle chose se produit et se généralise. Voulue pour redonner à notre Politique Nationale de Développement Agricole ses lettres de noblesse, la BAGRI est malheureusement devenue une propriété de quelques lobbys qui font ce que bon leur semble en parfaite connivence avec certains agents du Ministère du Plan.
Depuis qu’elle a été vendue à la Banque Populaire de la Mauritanie (BPM)vers la fin de 2018 au temps d’Issoufou Mahamadou, presque 4 ans après, aucun nigérien ne connait encore le montant exact de la transaction, en dehors des principaux acteurs concernés. Le rapport de vente estimé à plusieurs millions de francs CFA bien qu’il a fait perdre à l’Etat du Niger, 70% de ses parts, n’a jamais fait l’objet d’une quelconque rencontre avec la presse. Pourtant, si transparence on en voulait, alors il le fallait. Ce qui démontre que la mafia qui entoure la gestion de la BAGRI, ne date pas d’aujourd‘hui. Il va falloir remonter à sa création pour véritablement cerner le vrai faux du faux. Aujourd’hui, tout le monde est unanime, les transactions qui s’effectuent au sein cette banque, nous cachent indiscutablement une gestion peu orthodoxe qui favorise le mieux certains acteurs politiques à qui des millions de francs CFA ont été gracieusement dissipés à travers des prêts non encore remboursés et vaquent à leurs préoccupations quotidiennes comme si de rien n’était. Pauvre Niger.
Sanda
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C’est parti pour l’opérationnalisation du Guichet Unique du Commerce Extérieur du Niger (GUCE Niger), et ce depuis le mardi 10 mai 2022. En vue d’un bon départ, une rencontre d’échanges a regroupé le jeudi 12 mai 2022, dans les locaux de la Direction Générale de la Chambre de Commerce et d’Agriculture (CCA) à Niamey, les opérateurs économiques et les responsables de Webb Fontaine Niger chargé de la mise en œuvre du GUCE au Niger. C’était en présence du Secrétaire Général de la CCA, d’un représentant du Directeur de Cabinet du Président de la République, du Directeur Général du Commerce Extérieur du Ministère du Commerce et d’un représentant de la Direction Générale des Douanes.
Au lever du rideau, deux allocutions et deux présentations animées par des techniciens de Webb Fontaine Niger, le premier pour présenter le projet et ses avantages et le second pour matérialiser l’accès à la plateforme du GUCE.
Dans son intervention à cette occasion, le Directeur Général de Webb Fontaine Niger M. Ali Karim Alio a relevé les avantages qu’offre le Guichet Unique, à savoir la facilitation et la simplification des procédures du commerce extérieur, la réduction des coûts et des délais des opérations, la traçabilité et la transparence des procédures et la sécurisation des recettes de l’Etat.
Quant au Secrétaire Général de la Chambre de Commerce et d’Agriculture (CCA), il a dit que le Niger ne peut rester en marge de l’évolution du monde, d’où l’adhésion du Niger à l’innovation du GUCE qui continue de faire ses preuves dans plusieurs pays.
Le GUCE Niger se veut une plateforme sur laquelle sont mises en connexion, en un point unique, toutes les opérations liées aux importations et exportations des marchandises, à savoir les commandes, les douanes, les transports, les services fiscaux et le transit, pour ne citer que cela.
Après les différentes allocutions et les présentations, plusieurs participants ont pris la parole pour poser des questions d’éclaircissements et exprimé quelques inquiétudes qui ont toutes été levées par le Directeur Général de Webb Fontaine Niger M. Ali Karim Alio qui a dit que les portes de son institution sont grandement ouvertes pour toute sollicitation en rapport avec le GUCE Niger.
Afin de faciliter l’accès à la plateforme, Webb Fontaine Niger a mis à la disposition des opérateurs économiques et autres partenaires une salle internet avec un haut débit, équipée d’ordinateurs, avec un personnel d’appui, dans l’enceinte de la direction générale de la Chambre de Commerce et d’Agriculture.
Le GUCE Niger a été créé par décret n°2021-210/PRN/MF/MC/PSP du 26 mars 2021. Depuis lors Webb Fontaine Niger, en charge de la mise en œuvre du projet n’a ménagé aucun effort pour sa concrétisation.
O.K.A.
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Le ministre des Finances, Dr. Ahmat Jidoud et le président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), M. Serge Ekue ont signé hier matin à Niamey, des accords de prêt relatifs à cinq (5) projets prioritaires pour le gouvernement du Niger. La signature de ces accords de prêt pour un montant total de 74,735 milliards de FCFA et d’un accord de gestion de don d’un montant de 15,906 milliards de FCFA s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des annonces de 450 milliards de FCFA de la BOAD lors de la Table Ronde sur le financement du PDES 2022-2026 tenue du 5 au 6 décembre 2022 à Paris.
Peu après la signature des différents accords de prêt, le ministre des Finances a fait savoir que le premier accord de prêt porte sur le financement partiel du projet d’aménagement et de bitumage de la route Hamdara-Wacha-Dungass-frontière du Nigeria sur un linéaire de 110 km. Cela pour une contribution attendue au financement de la BOAD de 21,735 milliards de FCFA. Ce projet, a-t-il relevé, a pour objectif d’assurer le désenclavement de la zone afin de faciliter les échanges économiques, sociaux et culturels au niveau national et sous-régional.
Le second prêt porte sur le financement du projet d’aménagement de voies urbaines dans la ville de Niamey notamment, l’aménagement de la section urbaine de la RN25 et la réhabilitation du tronçon Niamey-Nyala pour un montant de 25 milliards de FCFA. Selon Dr. Ahmat Jidoud, l’objectif global de ce projet est de contribuer à l’amélioration des conditions de circulation des usagers (fluidité, confort et sécurité) dans la ville de Niamey et particulièrement dans les communes III et IV où se localisent les tronçons concernés par ce projet.
Quant au troisième accord de prêt, il est relatif à un cofinancement du projet d’aménagements hydro agricoles avec des pratiques d’agriculture intelligente résilientes au changement climatique (PAHA-AIC), pour un montant de prêt attendu de la BOAD de 7 milliards de FCFA. L’objectif global de ce projet est de contribuer à assurer durablement la sécurité alimentaire par le renforcement de la résilience des populations face aux changements climatiques, à travers les techniques modernes d’irrigation et de productions agricoles dans les régions concernées.
Pour ce qui est du quatrième accord, le ministre des Finances a précisé qu’il porte sur la mise en place d’un prêt en faveur de l’Etat du Niger en vue de la relance des activités d’ASUSU S.A, pour un montant de 10 milliards de FCFA. Ce projet a-t-il ajouté, a pour objectif de maintenir l’accès des populations exclues du système bancaire classique et celles qui sont économiquement vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, à des services financiers diversifiés et innovants.
Enfin, le cinquième accord de prêt couvre le financement partiel du projet d’alimentation en eau potable en milieu rural dans les régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Tillabéri, pour un montant de 11 milliards de FCFA. Ce projet vise à contribuer et à assurer, de façon durable, l’approvisionnement en eau potable en quantité suffisante des populations en milieu rural dans les régions sus citées.
Quant à l’accord de gestion de don, il va permettre à la BOAD, en sa qualité d’agence d’implémentation du Fonds Vert pour le Climat, de mettre à la disposition de l’Etat du Niger un montant de 15,906 milliards de FCFA de dons mobilisés auprès dudit Fonds. Cela dans le cadre de l’exécution du projet d’aménagements hydro agricoles avec des pratiques d’agriculture intelligente résilientes au changement climatique. Par ailleurs, dans le cadre de l’accord signé entre la BOAD et le Fonds Vert pour le Climat, une ligne de refinancement de 3,863 milliards de FCFA sera mise à la disposition des bénéficiaires des parcelles aménagées par le projet via des institutions de microfinance. Le ministre des Finances a rassuré le président de la BOAD que toutes les dispositions seront prises par le Gouvernement afin de garantir une bonne exécution et l’atteinte des objectifs de développement assignés à ces projets.
Pour sa part, le président de la BOAD a réaffirmé la totale disponibilité de son institution à accompagner le gouvernement nigérien dans la mise en œuvre de son programme de développement économique et social (PDES) 2022-2026, en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations nigériennes et la réduction de la pauvreté.
Rahila Tagou(onep)
Source : http://www.lesahel.org/
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A l’instar de plusieurs régions du monde, la zone Umeoa fait face à une inflation galopante, résultant de la hausse des prix du pétrole sur les marchés internationaux et ses effets sur les autres secteurs. Ainsi dans le souci de baisser le taux d’inflation qui a atteint 8,4% en octobre 2022, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, le 9 décembre 2022, de relever de 25 points de base les taux directeurs de la Banque Centrale, à compter du 16 décembre 2022. Ainsi, le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques passe de 2,50% à 2,75%.
L’annonce a été faite le 9 décembre dernier à travers le communiqué de presse N°04/2022 de la réunion ordinaire du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BCEAO tenue le 9 décembre 2022 à Dakar.
Cette hausse, la troisième de cette année, s’inscrit selon le communiqué de la CPM, dans le cadre de la normalisation graduelle de la politique monétaire entamée depuis juin 2022. «Elle devrait contribuer à ramener progressivement l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque Centrale (1% à 3%) sur le moyen terme», précise la même source qui rappelle que le taux d’inflation dans l’Union est en hausse depuis plusieurs mois et a atteint 8,4% en octobre 2022.
Le CPM de la BCEA explique cette évolution par le renchérissement des produits alimentaires de grande consommation et du transport, avec l’ajustement des prix à la pompe des produits pétroliers par les pays de l’Union suite à l’envolée des cours du pétrole sur les marchés internationaux. «Pour sa part, l’inflation sous-jacente, qui mesure l’évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, s’est également maintenue à un niveau élevé de 5,4% en octobre 2022», souligne le communiqué.
Toutefois, le CPM précise que la liquidité bancaire dans l’Union reste adéquate et les crédits octroyés à l’économie par le secteur bancaire ont augmenté de 16,5% à fin octobre 2022. Le CPM a, en outre, exprimé sa volonté de prendre, si nécessaires au cours des mois à venir, d’autres mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire.
Il faut rappeler que lors de l’installation officielle de gouverneur de la BCEAO, le 25 novembre 2022, le président du Conseil des ministres de l’UEMOA, le ministre togolais de l’Economie et des Finances M. Sani Yaya, a relevé que l’un des défis auxquels le gouverneur Jean Claude Kassi Brou aura à faire face, est celui de ramener le taux d’inflation à un niveau raisonnable notamment celui défini par les critères de convergence de l’Union (en moyenne 3% maximum par an). Ce qui permettra d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens de l’Union.
Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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Les effets de la Covid 19 se font certes sentir sur l’économie nigérienne comme d’ailleurs dans tous les pays du monde, mais au Niger, la particularité réside dans la volonté des autorités à booster par tous les moyens, l’économie du pays. Ce, conformément aux objectifs du Président Mohamed Bazoum de porter le taux de croissance annuel de l’économie à 8% et le taux de la pression fiscale à 20%. Le Président de la République a officiellement annoncé les ambitions qu’il nourrit pour l’économie nigérienne dans son discours d’investiture dans lequel il entend travailler pour également réduire le taux de pauvreté de 43% à 25% en 2025 et maintenir le taux d’inflation en dessous de 3%.
Depuis lors, le ton est donné dans plusieurs secteurs de l’économie. Il en est ainsi en matière de mobilisation interne grâce à plusieurs actions qui sont actuellement mises en œuvre pour atteindre les objectifs fixés. C’est incontestablement dans ce cadre que s’inscrit la poursuite des actions de contrôles, notamment au niveau des services des impôts et au niveau des unités douanières. On se rappelle que plus 234 milliards de francs CFA de droits n’ont pas été versés à l’État par des personnes physiques ou morales selon la HALCIA lors d’un de ses points de presse.
L’institution précise «qu’au niveau des services des impôts, les opérations de contrôle menées par des équipes mixtes HALCIA-Direction Générale des Impôts, mises en place pour remettre à jour les dossiers physiques des contribuables et le recouvrement des droits de l’État, ont mis en évidence ces droits non versés répartis ainsi : la Direction des Grandes Entreprises environ 157 milliards de F CFA ; la Direction des Moyennes Entreprises : environ 67 milliards de F CFA ; les autres recettes de Niamey : environ 10 milliards de F CFA». La Halcia qui affirme bénéficier de l’appui total du Président de la République et du Gouvernement travaillera certainement sans relâche à mettre l’Etat dans ses droits.
La mobilisation des ressources
internes est en effet, un volet important du programme du Président de la République. Elle constitue un des deux leviers sur lequels il est prévu de s’appuyer pour assurer l’atteinte des cibles du Pacte de Convergence notamment le déficit public. L’autre levier porte sur «une allocation des ressources mettant l’accent sur la qualité et l’efficacité de la dépense publique ainsi la création d’un espace budgétaire nécessaire au financement des besoins prioritaires et projets structurants». En somme, en matière de politique budgétaire et financement de l’économie, l’heure est à la poursuite « d’une politique budgétaire prudente avec un déficit raisonnable compatible avec les besoins de la relance économique post-COVID».
Les investisseurs reprennent le chemin du Niger
Mieux, pour promouvoir le financement de l’économie, les actions sont déjà orientées vers « un système bancaire plus large et plus favorable au financement du secteur privé local formel avec une dotation des ressources importantes au profit du Fonds d’appui au PME/PMI (FONAP) destiné à la bonification des taux d’intérêts bancaires et à la mise en place des garanties bancaires pour les PME/PMI », comme indiqué dans le programme du Président Bazoum.
Ajouter à tout cela la panoplie de réformes, de mesures et d’actions engagées au niveau de toutes les structures économiques et financières du pays, on peut aisément afficher de l’optimisme pour une véritable relance de l’économie du Niger.
Au niveau des entreprises publiques, l’efficacité est de mise dans la perspective de « modifier la loi sur les entreprises publiques pour prendre en compte les catégories non prévues, mieux affirmer la mission de développement du pays et renforcer la redevabilité et le mécanisme de contrôle..»
Mais déjà, les investisseurs ont commencé à renouer avec le Niger. C’est dans ce cadre que le vendredi 2 juillet dernier, les Conseillers de ville de Niamey ont rencontré une délégation d’investisseurs marocains. Il s’est agi pour les deux parties d’échanger sur les six (6) projets que le Groupe d’investisseurs est venu proposer à la Ville de Niamey et qu’il a introduits auprès du gouvernement.
Ces projets entrent dans le cadre du développement du pays, en général, et de la capitale en particulier sont : ‘‘Smart city’, ‘‘Lampadaires solaires’’, ‘‘Ville nouvelle’’, ‘‘Agroalimentaire’’, ‘‘Zone industrielle et ‘‘Education’’. Le responsable du groupe a expliqué que ‘’Smart City’’ est un projet érigé sur 105 hectares au niveau de la corniche, longeant le fleuve Niger et entre dans le cadre de la poursuite du Programme ‘‘Niamey Nyala’’, qui sera une nouvelle ville composée d’appartements sociaux et économiques. ‘’Smart City’’ est évalué à 3,3 milliards de dollars et sera réalisé pendant 8 ans. La première phase d’une somme de 516 millions de dollars est bouclée, selon les responsables qui précisent que «ces projets rentrent dans le cadre des contrats PPP (Partenariat Public Privé).
Les partenaires confiants
Parallèlement beaucoup de partenaires sont en train de renouveler leur confiance au Niger. De son investiture à aujourd’hui, le président Mohamed Bazoum a échangé avec plusieurs partenaires du Niger. Preuve de sa détermination à revivifier davantage la coopération entre notre pays et ses partenaires. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré récemment le gouverneur de la BCEAO, M. Tiemoko Meyliet Koné avec qui il a fait le point de la situation économique et monétaire au Niger et dans la sous-région. Le Président de la République a aussi rencontré le chef de mission résident de la BOAD qui a qualifié de «très forte»la coopération entre le Niger et son institution. M. Moustapha Diao a affirmé que la BOAD a appuyé le Niger dans beaucoup de domaines. Au total, près de 630 milliards de FCFA ont été investis pour accompagner le Niger notamment dans les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, l’eau potable, puis dans la question du Covid-19 et récemment la construction de l’aéroport de Diffa. S’agissant du Programme de Renaissance acte III, M. Moustapha Diao a indiqué qu’il cadre avec le plan de la BOAD. Il a enfin réitéré la disponibilité de son institution à continuer à accompagner l’Etat du Niger dans ses efforts de développement à travers le financement des projets.
Pour renforcer le partenariat du Niger avec les autres institutions et pays du monde, le Président Mohamed Bazoum a pris part le 29 avril 2021, à un Dialogue virtuel de haut niveau sur le thème, ‘’Nourrir l’Afrique, un leadership pour intensifier les innovations réussies ‘’, le dirigeant nigérien annonce qu’il va investir 15% du budget national dans le secteur agricole durant les 5 prochaines années. C’est aussi dans ce cadre que le Président Mohamed Bazoum a pris part en mai dernier au sommet de Paris sur le financement des économies Africaines. Pendant la même période, il s’est rendu à Bruxelles où, il a échangé sur le partenariat Niger-UE et la coopération nigéro-belge.
Par Fatouma Idé(onep)
12 juillet 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Dans le cadre de cette Réflexion nous entendons apporter une Contribution en vue d’optimiser la promotion et la gestion des grands Evènements dans notre pays, et par ricochet l’économie Evènementielle qui intègre l’Economie des Conférences. Un des objectifs recherchés à travers cette Réflexion est également d’attirer l’attention des nouveaux Elus des Collectivités territoriales, sur les coûts d’opportunités liés au non exploitation des potentialités touristiques de leurs Entités, notamment en matière de Tourisme Evènementiel. Il convient de souligner avec force qu’aucun Evènement d’envergure ne peut réussir sans une pleine implication des Collectivités Territoriales. Elles se doivent de développer, une Culture de l’Evènementiel. Il s’agit d’une démarche prospective bénéfique à encourager. Le Président Mohamed BAZOUM vient de rencontrer les nouveaux Elus locaux, cela devrait en principe libérer les énergies créatrices du marketing des Territoires. Dans une Réflexion antérieure nous avons traité de la possibilité de promotion d’une Economie des Oasis par l’Evénementiel, comme le Festival de l’Air à Iferouane, celui du Tendé d’Ingall, ou la cure salée. Dans ce propos, nous ne traiterons pas des synergies possibles entre les Organisateurs d’Evènements et lesdites Collectivités. Si le SIAO, le FESPACO, le SITA, le FIMA, malgré le Covid-19 ont de l’énergie pour rebondir, c’est parce que leurs fondations sont solides. Aussi les promoteurs ont su capitaliser sur la durée, tant sur les aspects infrastructurels que sur les aspects superstructurels comme les Ressources Humaines, les Expertises, l’exploitation efficiente de l’environnement socioculturel. Après les Jeux de la Francophonie de 2005 qui ont permis la réhabilitation et la rénovation de plusieurs infrastructures ( Stades omnisports , Maison de la Culture, aéroport international de Niamey, et la réalisation d’un site d’hébergement, le Village de la francophonie, la construction de l’Académie des Arts Martiaux , beaucoup d’acquis organisationnels ont disparu . Et ce malgré la création Commissariat à l’Organisation des Grands Evènements (COGE). La même situation pourrait se répéter si les acquis infrastructurels, et également superstructurels produits par la tenue de UA 2019, ne sont pas sauvegardés durablement. Et ce malgré la création d’une Agence chargée de promouvoir les grands Evènements (ANEC). Les Grands Evènements, un Concept qui nous le démontrerons par la suite, est plus englobant et complexe que l’Economie des Conférences.
L’Economie des Conférences, sous-composante de l’Economie Evènementielle Touristique
De façon très condensée, on peut retenir que le Tourisme est l’ensemble des Activités organisées selon un savoir-faire , et visant à satisfaire les besoins d’un sujet spécial le Touriste ( ou visiteur ) venu de quelque part pour une raison quelconque ( affaire , famille, vacances , Conférences etc. ) . Ce quelque part peut être l’Extérieur d’un pays, comme les Participants aux grandes Conférences, ou de l’intérieur d’un pays comme les Séminaristes ou autres participants à des foires commerciales, des compétitions sportives, ou culturelles, etc. Si la source émettrice des arrivées de touristes est à l’Extérieur, il s’agit de Touristes internationaux. Et quand c’est des résidents du pays qui sont en voyage à l’intérieur de leur pays, il s’agit de demande domestique ou de tourisme interne.Le Système globale qui autorise le déplacement , l’hébergement , la restauration , l’animation , les loisirs , les Congrès et conférences, et autres grandes Rencontres sportives n culturels , produit des Biens et services qui constituent l’Economie de l’Evènementielle dont l’Economie des Conférences et Congrès n’est qu’une sous-composante ( qui elle-même relève du Tourisme dit de Tourisme d’affaires et de Congrès) .Il existe des grandes Agences spécialisées dans le Tourisme d’affaires et Congrès. Il convient de citer l’Association internationale des Agences de Tourisme d’affaires et Congrès, qui compte parmi ses Membres des Palais de Congrès, des Centres internationaux de Conférences dans le Monde Ce qu’il faut souligner également, c’est que le Tourisme des Conférences et des Congrès est un segment de marché extrêmement concurrentiel. Des Villes y ont investi depuis fort longtemps , pour conserver des positions de Leadership ( Paris , Kigali , Nairobi , Johannesburg , Casablanca , Lomé ( les Accords de Lomé ,1,2 ) , Genève , Strasbourg, Dubaï , Doha et depuis un certain Marrakech … ) . La spécialisation d’une Destination en terre ou hub d’accueil des grands Evènements relève d’une démarche constructiviste basée sur les avantages comparatifs ou autres éléments de différentiation (Palais de Congrès, densité en capacité hôtelière aux normes, la mobilité urbaine, la plateforme aéroportuaire, les Services Télécommunication, les systèmes bancaire, sanitaire …). Ces inputs sont agencés, organisés de façon à dégager une visibilité à l’international, une attractivité en termes de destination d’accueil de grands Evènements. La qualité du produit composite final, bâti autour desdits avantages , et la politique de promotion qui sera mise en oeuvre, vont être déterminants dans le choix d’une Destination ou d’une ville comme une terre d’accueil, au regard de ce que d’autres Villes ou Destinations concurrentes. Donc il a y a un travail incontournable à déployer, de construction d’une offre Evènementielle attrayante, et de captation de Grands Evènements. Notre pays à la suite des Jeux de la francophonie, des 1 ers Jeux de la CEN SAD, de Coupe de football africain U18, a donné la preuve que ses infrastructures sportives et culturelles sont aux normes pour accueillir de grands Evènements Sportifs et ou culturels. Dans le même esprit la réussite du Sommet UA 2019 qui a relevé le standing infrastructurel de la Ville de Niamey, nous a confortés dans notre capacité à accueillir de grandes Conférences ou Congrès internationaux. La recherche d’une optimisation de l’économie évènementielle doit absolument intégrer les deux dimensions de déploiement possible de l’Evènementiel : Accueil des Conférences et Congrès internationaux, du Tourisme d’affaires d’une part et des Evènements sportifs et ou culturels internationaux d’autre part .
Nécessité de quitter le Petitisme Evènementiel
Les précisions conceptuelles ayant été apportées, la grande équation à gérer demeure la stratégie de conquête des Grands Evènements, ou la production d’une Activité évènementielle susceptible de créer une visibilité internationale. La promotion spécialisation d’une Destination en hub ou Destination d’accueil des Grands Evènements, s’inscrit dans une démarche constructive et de moyen et long termes. Au regard de la forte compétition internationale, il faut concevoir des stratégies de conquête et de captation durable de certains grands Evènements. La mise à contribution du Réseau diplomatique est une bonne posture, mais elle demeure insuffisante, quand on sait que les autres pays vont mettre également leur Diplomatie à contribution. En plus des moyens et ressources publiques susceptibles d’être mis à contribution, du reste insuffisants, il faut absolument susciter le partenariat avec le Privé. Le partenariat public privé mobilisé dans des cadres organisationnels formels (Syndicats d’Initiative, Offices Municipaux du Tourisme, Comités d’Action, agences de Tourisme d’affaires, et ou d’évènementiels, etc.), sera d’un grand apport pour développer les synergies nécessaires, et donc optimiser les retombées socio-économiques. Il Laut quitter les voies << du chacun dans son coin >>, chacun assure le développement de son Evènement. Le petitisme dont il est question réside et dans la façon de travailler des Acteurs concernés par la chose Evènementielle, mais également dans l’inexistence de mécanismes susceptibles de booster les petits Evènements existants et survivant au mieux, mieux. Peut-être qu’il faille réfléchir à un financement spécifique de soutien aux PME qui travaillent dans le Domaine Evènementiel, renforcer les capacités des Acteurs dans leurs sphères de compétences spécifiques pour relever les qualités des Prestations. De ce point de vue en plus de la mise en orbite définitive des Evènements comme SAFEM, Sahel, la consolidation du FIMA à travers l’appui à la réalisation de l’Institut Alphadi de la Mode , il convient de rechercher les moyens de faire monter en puissance des Evènements comme le Bianou , le Maouloud à Kiota , des Festivals de la Mode et Autres Evènements autour de célébration de la Sagefemme, de la Paix etc. . Notre pays à l’instar de certains pays de la sous-région devrait consolider des Evènements existants, les assister à se développer. Il doit par-dessus tout, encourager la conception de nouveaux Evènements d’envergure internationale. Nous avons su le faire en créant en 2008, et en organisation la 1 ère Edition des Jeux de la CEN SAD. C’est possible si nous décidions de mettre les Intelligences ensemble, pour quitter le Petitisme, et nous créer une place dans la grande Intelligence mondiale.
Elhadj MAIGA Alzouma
Expert scientifique du Tourisme
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C'est le grand défi de l'Afrique aujourd'hui : comment amener l'électricité dans ces zones rurales où vit encore 60% de la population africaine ? La solution pourrait bien venir du solaire avec ce que l'on appelle la technologie hors réseau. C'est le cas dans le village de Ndorong Serere au Sénégal. Une mini-centrale y a été installée il y a deux ans, déconnectée du réseau national. Un investissement de 75 000 euros suffisant pour les 100 familles de la commune.
Une multiplication de centrales de grandes tailles
Cette technologie dispose même de moyens pour emmagasiner de l'énergie, ce que ne permettent pas les centrales solaires de taille plus importante. Pour accéder à l'électricité, les habitants doivent acheter un abonnement auprès de la société qui gère le réseau. Une charge pour les familles, mais également un bénéfice. La technologie hors réseau vient compléter le développement du solaire en Afrique, une multiplication de centrales de grandes tailles. Malgré ces progrès, deux tiers des habitants en Afrique restent sans électricité.
Lien pour lire la vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x6fucbf
08 mars 2018
Source : https://www.francetvinfo.fr/
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Le président français, Emmanuel Macron, en visite officielle dans la capitale burkinabè, s’est adressé à la jeunesse africaine à l’université Ouaga I, Pr Joseph-Ki-Zerbo, le mardi 28 novembre 2017. Il a appelé les jeunes africains « à inventer ensemble une amitié nouvelle ».
Un rendez-vous très attendu de part et d’autre : le discours du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, à la jeunesse africaine lors de sa visite officielle à Ouagadougou le mardi 28 novembre 2017. Même s’il a été ovationné à plusieurs reprises dans la salle lors de la délivrance de son message, Emmanuel Macron n’était pas en terrain conquis d’autant que des slogans anti-impérialistes se faisaient entendre dans l’amphithéâtre, avant son arrivée. Flairant un cafouillage, les présidents des universités Ouaga I, II et Norbet-Zongo de Koudougou, ont, dans un message d’apaisement, invité les étudiants à réserver un accueil hospitalier au chef de l’Etat français. A l’entame des échanges, le président de l’université Ouaga I, Pr Rabiou Cissé, a souhaité la bienvenue au président Macron et l’a remercié pour l’honneur fait à l’institution. Dans une ambiance électrique, à l’amphithéâtre de l’Union africaine, le président français a, sans langue de bois, échangé avec un public composé en majorité d’étudiants, d’enseignants… sur la nouvelle vision qu’il entend envisager avec l’Afrique. «Je ne suis pas venu ici pour dire quelle est la politique africaine de la France comme d’aucuns l’ont fait croire. Parce qu’il n’y a plus de politique africaine de la France », a-t-il clarifié. Dans la lancée, il a rendu un hommage appuyé au président Thomas Sankara, allant jusqu’à employer une de ses formules «oser inventer l’avenir ». L’Afrique, a-t-il dit, est un continent que l’on doit regarder en face. Pour Emmanuel Macron, les barrières artificielles (Afrique du Nord, Afrique subsaharienne..) longtemps intégrées dans les discours et analyses, doivent disparaître. L’Afrique dont il est question, selon lui, est celle d’un continent pluriel, multiple, fort, où se joue une partie de l’avenir commun du monde.
« Les crimes de la colonisation sont incontestables »
Dans l’histoire de l’Afrique avec la France, a relevé Emmanuel Macron, il y a eu des combats, des fautes et des crimes, des histoires heureuses. Mais ce qui importe aujourd’hui, à son avis, c’est de vivre une aventure pleinement entière d’une génération. « Je suis une génération de Français pour qui les crimes de la colonisation européenne sont incontestables et font partie de notre histoire. Je me reconnais dans les voix d’Albert Londres et d’André Gide qui ont dénoncé des milliers de morts du chemin de fer du Congo. Et je n’oublie pas que ces voix ont été minoritaires en France et en Europe », a déploré le président français. Parlant de la vitalité de la jeunesse africaine, il a confié appartenir à une génération qui a été impressionnée par la détermination de celle burkinabè à défendre à deux reprises et parfois au prix de sa vie, les acquis de la démocratie et de l’Etat de droit. Il a souligné être conscient que la jeunesse de l’Afrique est impatiente de pouvoir participer à la construction du continent. Cette frange de la population, à l’entendre, est une force pour le continent et il faut travailler à un projet commun entre l’Afrique et l’Europe une nouvelle relation. La France, a laissé entendre Emmanuel Macron, entretient un lien historique, indestructible avec l’Afrique, pétrie de souffrances, de déchirements, mais aussi de fraternité et d’entraide. « L’Afrique est gravée dans la mémoire française, dans l’histoire, dans la culture de la France et c’est là une force, une fierté que je veux porter comme un atout pour la France et pour l’Afrique », a-t-il précisé.
Les forces spéciales, utiles pour la stabilité
Continent au cœur de l’actualité, l’Afrique est, pour M. Macron, le lieu où se télescopent tous les défis contemporains, sécuritaires, économiques, éducatifs et de développement. Contre les forces du mal qui plombent le quotidien des populations dans la bande sahélo- saharienne, le chef de l’Etat français préconise une lutte conjuguée entre Etats africains et européens. Saluant au passage l’initiative de son prédécesseur François Hollande, à savoir l’implantation de la force Barkhane au Sahel, il a réitéré le soutien de la France à la force conjointe du G5 Sahel qui est en train de se mettre en place. Il faut ces forces régionales, a-t-il soutenu, pour lutter contre les terroristes qui menacent la stabilité des pays.
A propos de l’éducation, le président français a pris l’engagement d’être aux côtés des chefs d’Etat africains qui feront le choix de la scolarisation obligatoire des jeunes filles, promettant au passage des programmes de bourses financés par son pays au profit de cette frange. « Nous devons éduquer les jeunes filles, avoir des jeunes filles et des femmes libres. Que les hommes disent ce qui est bon pour les femmes, ce n’est plus acceptable », a martelé Emmanuel Macron. Il a estimé que si l’Afrique doit réussir son basculement vers le développement, elle doit rendre effective la scolarisation pour tous, surtout celles des jeunes filles.
Anéantir les réseaux de passeurs
Sur la vente de migrants subsahariens en Libye, le président Macron a souligné que c’est un crime contre l’humanité. Il a évoqué la proposition d’une initiative entre l’Afrique et l’Europe pour mettre hors d’Etat de nuire les groupes criminels et les réseaux de passeurs. Il a loué le travail que mène l’Organisation mondiale des migrations en faveur de migrants dans ce pays.
Se prononçant sur la démographie, il a fait remarquer qu’elle est dynamique sur le continent et peut être une chance à condition que chaque jeune fille puisse choisir son destin. Pour Emmanuel Macron, la démographie ne doit pas se décréter, mais elle doit renvoyer à des choix intimes et personnels. La démographie, a-t-il poursuivi, implique la santé qui va au-delà du simple accès aux médicaments. Et l’Afrique a besoin de financement, a-t-il ajouté, pour ouvrir des centres de soins de santé équipés conséquemment. De ce fait, il a invité les fonds d’investissement privé français à s’intéresser à ce domaine en Afrique.
L’hôte du président, Roch Marc Chistian Kaboré, a attiré l’attention du public sur les conflits internes et l’intolérance religieuse. Pour le premier cas, il a certifié que l’Afrique n’a jamais connu autant de conflits internes et réaffirmé qu’il est pour l’Etat de droit, la justice et le pluralisme démocratique. Pour le président français, le changement générationnel est une loi mathématique et il faut préparer l’avenir en investissant dans la jeunesse. En ce qui concerne l’intolérance religieuse, Emmanuel Macron a déclaré que personne ne doit se laisser convaincre que sa religion est « une aventure de destruction de l’autre ». Car, toutes les religions sont bâties sur les valeurs de l’amour et de la fraternité entre les Hommes.
Le changement climatique n’est pas une lubie
Au sujet du changement climatique, M. Macron a signifié qu’il n’est pas une lubie, mais un domaine vital qui peut booster des régions entières en Afrique. La France, a-t-il informé, est un partenaire pour les énergies renouvelables. En définitive, le président français a appelé à la construction d’un imaginaire commun bâti autour du triptyque culture, sport et langue. Sur le plan culturel, il a souhaité que le patrimoine africain qui se trouve dans les musées en Europe revienne sur le continent. Et de prôner une restitution temporaire ou définitive des œuvres d’art africaines, à condition que leur sécurité soit assurée en Afrique. Pour 2020, il a annoncé la tenue de la saison des cultures africaines en France pour faire connaître la créativité des artistes du continent. Au niveau du sport, Emmanuel Macron a promis favoriser l’excellence sportive africaine par le biais de stage de perfectionnement en France. Il a souhaité que les athlètes africains et français puissent remporter beaucoup de victoires aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Enfin, à l’entendre, la langue française est d’autant plus africaine que française. Elle est pour lui une ouverture qui permet de convaincre et de transmettre des émotions. A ce titre, la francophonie est une chance, un avenir et une attractivité aussi bien pour la France que pour les autres pays francophones. L’innovation, l’entreprenariat, la mobilité et l’urbanisation en Afrique ont également été abordés dans le discours du président Macron.
Karim BADOLO
Réactions
{xtypo_quote}Mamandou Mandé, étudiant en géologie à l’université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo:
« Ce n’est pas la France qui viendra construire l’Afrique ». « Je pense que le président français a fait un discours de l’heure. Et c’est ce que toute la jeunesse africaine attend aujourd’hui : la rupture du cordon entre la France et l’Afrique. Nous pensons que ce discours vient à point nommé. Il appartient à la jeunesse africaine de s’en saisir. C’est un discours clair. Ce n’est pas la France qui viendra construire l’Afrique. Il a dit qu’en tant que jeune, il considère que la question de la France-Afrique relève de l’histoire. Pour lui, les Africains doivent pouvoir se débrouiller. J’ai aussi retenu le passage relatif à l’éducation des filles et à l’envoi, chaque année, d’une centaine d’étudiants pour des formations en France. Je pense qu’il y a des questions qu’en tant qu’étudiants on devrait poser. Les gens se sont attardés sur des questions inter-nation. Mais j’ai quand même relevé la demande de levée du secret-défense dans le dossier Thomas Sankara que nous n’avons pas connu et dont nous voulons savoir davantage sur sa mort. J’aurai aimé entendre des questions relatives à l’éducation, surtout le système LMD qui est une pure invention de la France et qui fait aujourd’hui des victimes dans les universités publiques du Burkina»{/xtypo_quote}.
{xtypo_quote}Price Marie Somé, étudiante en statistiques sociales à l’université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo: « J’attends des actes concrets ». « C’est un bon discours mais, je souhaite qu’il soit suivi d’actes concrets. Les bourses d’études pour les filles ont beaucoup retenu mon attention. La réaction des étudiants n’était pas bien. J’étais assise à côté de camarades qui ne faisaient que du vacarme. Vu la personnalité du président français, nous devrions lui réserver respect et honneur. Plutôt que de nous exprimer comme si on était dans la jungle. J’appelle les étudiants à une maîtrise d’eux-mêmes ».{/xtypo_quote}
{xtypo_quote}Boubacar Ouédraogo, étudiant en 7e année de médecine à l’université de Ouahigouya : «Une mauvaise image de l’étudiant burkinabè». « Je pense que c’est un discours franc, de vérité, un discours qui aborde les problèmes actuels de notre génération. Il s’agit d’un discours qui donne espoir au regard des sujets abordés : justice, enseignement supérieur et formation professionnelle, crise migratoire. Je suis satisfait. Par rapport aux réactions des étudiants, c’est la tache noire de la rencontre avec le président français. Il s’agit d’une réaction inappropriée. Il y a eu des questions qui n’avaient pas du tout leur place. Cela a un peu terni l’image de l’étudiant burkinabè. Je suis totalement déçu. Cela me fend le cœur, car en venant ici je ne m’attendais pas à une réaction du genre ».{/xtypo_quote}
{xtypo_quote}Justin Woro, enseignant à l’Université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo : « A chacun d’assumer sa part de responsabilité ». « Je trouve que c’est un discours de vérité, qui signale avec force, et l’expression est revenue à plusieurs reprises, la responsabilité partagée entre la France et le Burkina. Ce qu’on ne doit pas oublier dans notre histoire commune et notre présent commun. A chacun d’assumer sa part de responsabilité. Il nous appartient de prendre conscience de notre responsabilité et de l’assumer intégralement. C’est normal qu’il défende sa langue. Mais j’ai apprécié le fait qu’il a dit que prochainement la maîtrise d’une langue africaine sera désormais un critère de sélection des volontaires français qui viennent en Afrique. Cela est important pour la valorisation de nos langues. C’est à nous de mettre en place un dispositif qui nous permettrait de tirer de plus grands profits de ce partenariat et de cette ère nouvelle qui s’ouvre et à réfléchir à des propositions que nous pouvons faire dans notre intérêt. Je n’oublie pas le fait que nous devons prendre notre responsabilité, car nous avons beaucoup à apporter à cette coopération, mais aussi aux générations futures. L’accueil a été sympa. Les étudiants sont sortis nombreux et ils ont suivi le discours, si je me fie aux ovations qu’ils ont produites dans la salle. Je pense qu’il a été bien accueilli, même si on peut déplorer l’imprécision dans la formulation des questions posées par les étudiants mais cela révèle, à chacun d’entre nous, sa part de responsabilité ». {/xtypo_quote}
{xtypo_quote}Lassané Yaméogo, directeur des affaires sociales et du patrimoine de l’université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo: « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations entre la France et les pays africains ». « Nous avons été la cheville ouvrière de l’organisation de la visite ici. Au final, je pense que ça a été une réussite totale vu la prestation de M. Macron et la réaction de nos étudiants. J’ai apprécié, notamment l’hymne national qu’ils ont exécuté à la fin du discours de M. Macron. Cela montre que c’est une jeunesse qui est vraiment dynamique, que l’insurrection populaire d’octobre 2014 n’est pas un fait du hasard. C’est un discours qui tranche avec ce qu’on a toujours connu. C’est un discours qui nous invite à l’action, à ne pas toujours accuser la colonisation, mais à agir pour changer notre destin, oser le changement comme l’a dit Thomas Sankara. A travers ce discours, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations entre la France et les pays africains, espérons-le vraiment ».{/xtypo_quote}
{xtypo_quote}Mahamady Bancé, étudiant en 2e année d’études germaniques à l’université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo : « Je comprends que certains problèmes subsistent par manque de volonté des présidents africains »
« Il nous a permis de voir ce dont les dirigeants africains sont capables et ce qu’ils ne peuvent pas faire. Il a dit que si nos dirigeants décident d’abandonner le franc CFA, eux Français sont partants. Sur la base de cela, on découvre que ce sont nos dirigeants qui nous font croire que ce sont les Français qui nous privent de notre liberté monétaire. Ce qui n’est pas le cas. Il est venu à l’université, mais je ne vois pas quelle solution, il propose pour l’avancement des intellectuels au Burkina Faso. Car toutes les décisions sont prises à son niveau et imposées à nous ici, par exemple le système LMD. Au sortir de la rencontre avec Macron, je comprends que certains problèmes subsistent par manque de volonté des présidents africains »{/xtypo_quote}.
Propos recueillis
par Karim BADOLO
29 novembre 2017
Source : http://www.sidwaya.bf/
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C’est une polémique dont se serait bien passée Emmanuel Macron, à la veille de la fête nationale nationale française. Interrogé en marge du G20 sur le développement de l’Afrique, le nouveau président de la France a pointé les « 7 à 8 enfants » des femmes africaines comme un problème « civilisationnel ». Une prise de position sans réel fondement, qui vaut à Emmanuel Macron les félicitations de l’extrême droite française...
"Y a eu plusieurs enveloppes qui ont été données (…) ça fait des décennies qu’on vous promet des plans Marshall pour l’Afrique et qu’on les a d’ailleurs décidés et faits, donc si c’était aussi simple, vous l’auriez constaté. Le plan Marshall, c’était un plan de reconstruction matérielle dans des pays qui avaient leurs équilibres, leurs frontières, leur stabilité. Le défi de l’Afrique est différent, il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel aujourd’hui. Quels sont les problèmes en Afrique ? Les États faillis, les transitions démocratiques complexes, la transition démographique qui est (…) l’un des défis essentiels de l’Afrique", a déclaré le chef de l’État français lors de sa conférence de presse finale (cf vidéo ci dessous)
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(Agence Ecofin) - Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, le FMI a relevé ses prévisions de croissance 2022 pour l’Afrique subsaharienne à 3,8%, malgré les risques inflationnistes. Comme le Niger, six autres pays africains devraient enregistrer une croissance supérieure à 6% cette année.
Le Niger enregistrera la plus forte croissance économique du continent africain en 2022. C’est ce qui ressort du dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales publié par le Fonds monétaire international (FMI) le mardi 19 avril.
Avec une prévision de 6,9%, le pays ouest-africain devrait donc voir son produit intérieur brut (PIB) augmenter bien plus rapidement qu’en 2021 où la croissance a été estimée à 1,3%. Cette reprise devrait être motivée par les divers projets en cours dans le pays, dans le secteur des infrastructures et de l’énergie.
Il faut souligner que ces dernières années, l’économie nigérienne s’était inscrite sur une courbe ascendante, avant que ces progressions ne soient perturbées par la covid-19. Ainsi, de 5,9% en 2019, la croissance du Niger est tombée à 3,6% en 2020 au plus fort de la pandémie.
L’année dernière, cette tendance à la baisse s’est accrue sur fond de hausse des produits alimentaires et d’insécurité. D’après la Banque mondiale, l’inflation dans le pays avait grimpé à 3,8 % en 2021, se situant bien au-dessus de la norme communautaire de 3% au sein de l’UEMOA.
Notons que sur le plan continental, le FMI indique que le Niger sera suivi en termes de croissance économique par le Soudan du Sud (6,5%), le Rwanda et la RDC (6,4%), l’île Maurice et la Guinée équatoriale (6,1%) et la Côte d’Ivoire (6%). Par rapport à ses prévisions de janvier, l’institution a relevé de 0,2 point de pourcentage ses prévisions pour l’Afrique subsaharienne en 2022 à 3,8%.
Moutiou Adjibi Nourou
Source : https://www.agenceecofin.com/
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Alors que dans toute la région la Chine multiplie les investissements à grande échelle, le président français a voulu proposer une approche différente, dans une région où la France a des atouts mais qu’elle a largement délaissée.
A Djibouti, le président français a insisté sur la situation stratégique de cette ancienne colonie française, nichée à l’entrée de la mer Rouge sur une des routes maritimes les plus empruntées au monde.
Ce pays de la Corne de l’Afrique abrite la plus importante base militaire française à l’étranger et constitue « le point d’entrée » de la région, a insisté M. Macron lors d’une conférence de presse avec son homologue, Ismaïl Omar Guelleh.
« Djibouti a joué un rôle majeur dans la sécurisation de la Somalie. Notre souhait est de poursuivre cette coopération (…) et d’intensifier la lutte contre la piraterie », a-t-il ajouté, avant de se rendre à la base militaire française.
L’enjeu pour la France est de conserver son influence dans un pays qui suscite les convoitises des grandes puissances, notamment de la Chine, qui y a ouvert en 2017 sa première base à l’étranger.
Djibouti est situé le long de la route maritime censée permettre à la Chine de rejoindre l’Afrique et l’Europe par la mer de Chine et l’océan Indien, dans le cadre du projet pharaonique des nouvelles routes de la Soie.
Pour cette initiative majeure, Pékin a prêté des sommes importantes à plusieurs pays en développement d’Asie et d’Afrique pour améliorer leurs infrastructures et faciliter le commerce.
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L'émergence des classes moyennes africaines va se poursuivre au cours des dix prochaines années, rapporte une étude publiée vendredi dans la capitale économique ivoirienne Abidjan.
"Les différentes classes moyennes en Afrique (...) vont augmenter pendant les dix prochaines années, en raison d'une forte volonté d'entreprendre et d'un pouvoir d'achat de plus en plus élevé", révèle un rapport de la Société Kantar TNS, la division étude marketing du géant britannique de la publicité WPP.
Selon l'étude, "en 2020, le PIB combiné de l'Afrique sera de 2,6 milliards de dollars". "Les consommateurs africains dépenseront annuellement plus de 1,4 milliard de dollars. Ils (les Africains) seront 1,5 milliard d'habitants dont 47% auront moins de 18 ans, 43% habiteront en ville, 55% (plus de la moitié) en âge de travailler".
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La Banque mondiale vient de publier un rapport dans lequel elle constate que pour 38 des 54 pays du continent, la qualité des politiques et des institutions nationales a reculé. Or ce rapport sert de base à l'allocation des prêts et dons aux pays africains les plus pauvres.
C’est un rapport qui est à la gouvernance ce que le doing business est pour le climat des affaires, publié annuellement par la Société financière internationale (IFC), filiale du groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé. Intitulé Évaluation des politiques et des institutions nationales en Afrique (CPIA), la dernière mouture du rapport décrit un état des lieux préoccupant de la gestion économique, des politiques structurelles et d’inclusion sociale ainsi que du secteur public dans certains pays du continent.
« En effet, même si certains pays continuent d’afficher de bons résultats comme le Rwanda, le Sénégal ou encore le Kenya, il est indéniable que la situation tend à se détériorer, ce qui indique que les réformes des politiques et des institutions sont trop lentes » indique le document.
En tête du classement également réalisé par l’IFC, le Rwanda qui a mis en place un comité dédié aux réformes et aux politiques publiques renforçant la qualité de ses institutions se voit attribuer la note de 4 sur 6. Il est talonné par le Sénégal et le Kenya, qui récoltent chacun 3, 8.
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En 2016, le taux de croissance de l’Afrique subsaharienne est descendu à son niveau le plus bas depuis vingt ans, sous les 2 %.
Mais ce piètre résultat cache des réalités très différentes selon les pays.
À moins de 2 % en 2016, après 3,5 % en 2015, la croissance africaine est descendue à son niveau le plus bas depuis vingt ans, confirmant la rupture avec la décennie écoulée où les taux enregistrés – entre 5 et 7 % – laissaient espérer l’émergence du continent.
Celui-ci serait-il en train d’atteindre ses limites ? En tout cas, malgré les perspectives d’une modeste reprise cette année, la situation paraît suffisamment préoccupante pour que les principales institutions financières, du Fonds monétaire international à la Banque mondiale en passant par la Banque africaine de développement, tirent la sonnette d’alarme et invitent les États à réagir pour relancer l’activité.
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L'ancien Secrétaire général de l'organisation nations unies (ONU), par ailleurs, président de l'Africa Progress Panel (APP), Kofi Annan, présentera, lundi à Abidjan, le dernier rapport de son organisation sur les questions énergétiques en Afrique, rapport une note d'information de la Banque africaine de développement (BAD) parvenue, mercredi, à APA.
Selon cette note, Kofi Annan est également un des principaux champions du ''New deal'' pour l'énergie en Afrique et co-président du groupe spécial sur l'accélération de la mise en œuvre de la stratégie décennale de la Banque à travers le top 5» ?.
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Et si on osait enfin la parité, au-delà des discours, dans les actes ?
Plus de soixante ans après les indépendances, les pays africains demeurent en quête de développement. Soixante ans que le continent africain s’attèle à son développement, mais dans cette dynamique, l’invisibilité des femmes est toujours aussi criante. Ne faut-il pas y voir une logique de cause à effet et donc la nécessité d’un changement ?
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Les Nigériens se souviennent toujours qu’en 2007, après une tumultueuse période des luttes politiques et sociales, la France (ses autorités comme AREVA) allait conclure, à contrecoeur, des accords sur le principe ‘’gagnant-gagnant’’ avec le Niger. Mais, la France n’abandonne à personne ses intérêts. Elle, il fallait faire bon coeur contre mauvaise fortune et attendre que les vents tournent pour reprendre sa revanche. Les vents ont tourné au Niger avec le coup d’état du 18 février 2010. Et, les acquis de 2007 vont être remis en cause par AREVA, avec la complicité des autorités du pays.
Au commencement, il y avait les velléités de contrôler les ressources uranifères…
La brusque prise de valeur du minerai jaune sur le marché mondial qui avait atteint le pic record de 230.000FCFA le kilogramme et le développement spectaculaire du nucléaire civil, notamment dans les pays émergeants comme le Brésil, étaient des facteurs clés pour un regain d’intérêt vis-à-vis de l’industrie uranifère. Dans la bataille qui s’engage, le Niger refuse d’être le dindon de la farce avec le gigantesque projet d’AREVA d’exploitation du gisement d’Imouraren qui propulsera le pays au deuxième rang mondial, après le CANADA. En fait, la guerre de l’uranium est déclenchée. En 2007, les armes du Président nigérien Tandja Mamadou se résumaient à une série d’intransigeance : la diversification des partenaires miniers du Niger et une juste et équitable répartition des retombées sur une base ‘’gagnant-gagnant’’. Dans cette logique, ses atouts reposaient sur un soutien intérieur fort de son peuple et une irruption salutaire sur la scène internationale d’une Chine, moins regardante sur les aspects de la démocratie, des droits humains et de la bonne gouvernance. Le vent n’était pas favorable à la France. Elle accepte, à contrecoeur, les exigences du Niger, convaincue que son heure sonnera, tôt ou tard. C’est le principe froid de la lutte d’intérêts.
Rappel des quelques acquis obtenus par le Niger…
Le Niger détient 36,6% à SOMAIR et 31 % à COMINAK. Il obtient également de mettre en vente directe sur le marché mondial un certain tonnage d’uranium. Ainsi, en 2007, le Niger a reçu 100 tonnes qu’il a revendues, par le canal de la SOPAMIN, à une société américaine dénommée EXELON qui rachètera une partie des 300 tonnes, constituant la part du Niger de 2008. Le reste avait été vendu à AREVA à un prix préférentiel. Ce qui fait que, dès 2010, les deux sociétés n’achetaient plus le tonnage que le Niger met sur le marché qu’à un prix dérisoire : 55.000FCFA le kilogramme. Mais, toujours selon les accords, le Niger devait bénéficier en 2010 de 1.160 tonnes, en 2011 de 1.300 tonnes et en 2012 de 1.400 tonnes.
… qui forment de graves griefs nourris par AREVA et la France…
Il n’y a pas de doute, les accords de 2007 ont fait perdre la face à AREVA. Même l’implication des plus hautes autorités françaises dans ce dossier n’avait pas fait fléchir, à l’époque, le Président Tandja qui devrait recevoir, le Président Sarkozy qui n’aurait pas plus de succès, à Niamey en mars 2009. Sur le plan diplomatique, ces échecs ne pardonnent pas. AREVA et la France acceptent ‘’l’affront’’ et attendent que le vent tourne pour rebondir car la vengeance est un plat qui se mange froid.
Et le vent tourna. Tandja défia la constitution de la 5ème République pour un petit bonus de 3 ans. Ce qui sonna sa perte. Un coup d’état balaya son ambition un 18 février 2010. L’heure d’AREVA a sonné.
L’arrivée de la junte au pouvoir, un terrain favorable à AREVA et la France
La junte militaire qui avait pris le pouvoir, à Niamey le jeudi 18 février 2010, ignorait-elle les contours du dossier des accords entre le Niger et AREVA ? Quoi qu’il en soit, AREVA profitera pour tirer la couverture de son côté. Elle demande et obtient la réouverture des négociations autour de la question de l’uranium. Dès le mois de décembre 2010, elle impose le prix de 55.000FCFA le kilogramme d’uranium.
Un document de travail suspect…
Pour parvenir à ses fins, AREVA élabore un document intitulé ‘’Document de travail’’ qu’elle va soumettre au gouvernement de Transition. A partir du mois d’Août jusqu’en décembre 2010, des rencontres autour de ce fameux document de travail vont réunir partie nigérienne et responsables d’AREVA. Ainsi, Anne Lauvergeon, en personne, viendra au Niger en fin octobre 2010 pour diriger une rencontre à l’immeuble SONARA I avec des financiers nigériens. Réunion à laquelle prendront part le Trésorier Général de la Transition et son staff.
Dans sa mallette, l’ancienne patronne du nucléaire français avait des propositions chiffrées à 20 milliards pour le Niger si celui-ci acceptait le changement du prix du kilogramme d’uranium. Dans cette optique, AREVA prend l’engagement d’accréditer un compte d’attente au profit du Niger si la proposition de prix de ce dernier ne dépasse pas les 95% du prix référentiel. Une rencontre de révision des accords est projetée en 2012 entre AREVA et la SOPAMIN.
Entre temps, Anne Lauvergeon a été rattrapée par l’affaire UraMin. Un scandale politico-financier impliquant des entrepreneurs et responsables politiques français, canadiens et africains. Révélée par la presse au début des années 2010, l’affaire UraMin est un scandale lié au rachat de la mine canadienne.
C’est donc Sébastien de Montessus qui paraphera les accords avec le Niger, le 7 décembre 2010. Le Niger perd ainsi ses acquis de 2007. En mi-décembre 2010, les autorités instruisent SOPAMIN de cesser toute activité de commercialisation de l’uranium. Dans le même temps, cette tâche est confiée, à 100 %, à une autre filiale d’AREVA, basée en Allemagne et dénommée URANGE SELL SCHAST (UG).
La guerre de contrôle des ressources uranifère est donc perdue pour le plus pauvre pays du monde sans que l’on ne puisse, au stade actuel de nos investigations, situer les responsabilités de la partie nigérienne impliquée dans les négociations.
Une stratégie de contournement qui a, dangereusement, délesté le Niger …
Dans la reprise du contrôle des ressources uranifères exploitées par AREVA, cette société avait joué d’une stratégie de contournement. Comme un courant d’eau impétueux qui contourne l’obstacle pour mieux le cerner et triompher par l’usure, AREVA N.C. encercle le projet IMOURAREN. Pour échapper au droit nigérien et aux difficultés des accords de 2007, AREVA N.C. cède une part de 15% de ses 66,65% à une filiale créée sous le droit français avec pour dénomination ‘’AREVA EXPANSION’’ basée en Allemagne. Cette dernière s’empresse de les vendre (les 15%) à KEPKO, une société Coréenne. Ainsi, par ces artifices juridiques, AREVA N.C. prive le Niger d’importantes retombées de la vente de ses parts à KEPKO.
En contrepartie de cette transaction sur le dos du Niger, AREVA avait obtenu de KEPKO la construction de l’usine d’IMOURAREN pour 1,350 millions d’euro. Mais, le Niger ne participant pas à la réalisation de ce projet de construction, AREVA exige et obtient de lui l’inacceptable cession de 7% de ses parts.
Du reste, un audit mené sur le projet IMOURAREN sur la période 2006 à 2007 a révélé que 60% des dépenses sont inéligibles (fausses). Pire, l’inéligibilité porte sur environ 23 milliards de nos francs lourds pour seulement 8 milliards de provisions ‘’estournées’’.
L’autre tactique d’AREVA a consisté à la création d’une plate forme composée de 82 personnes qui contrôlent l’ensemble des structures d’exploitation uranifère. Percevant les dangers qui entourent ce projet tant pour le pays que pour les travailleurs, le Ministre des mines et de l’énergie de l’époque, M. Mohamed Abdoulahi avait adressé une lettre N°00471 du 02 septembre 2009 à AREVA pour attirer l’attention de celle-ci de ne pas procéder à la mise en place de cette plate forme. Mais, à la faveur de la signature de nouveaux contrats avec la junte au pouvoir en décembre 2010, AREVA profite de la situation pour régler cette question. Et selon des sources crédibles, c’est la ministre des mines de l’époque, Salamatou Gourouza, qui avait paraphé de sa main lesdits accords. En juillet 2011, Sébastien de Montessus arrive au directoire d’AREVA. Le 25 novembre 2011, Il procède, avec la complicité, du cabinet du président de la République Issoufou Mahamadou à la vente frauduleuse d’uranium qui donne lieu à l’Uraniumgate. Une affaire obscure dans laquelle 200 milliards de FCA sont sortis des caisses de la SOPAMIN et partagés entre des escrocs, entrepreneurs et hommes politiques.
Ali Soumana
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Depuis le limogeage du Directeur général adjoint (DGA) du projet WAPCO, des nigériens s’interrogent sur les raisons qui auraient motivé cette décision qui, pour le moins qu’on puisse dire, viole le statut de la société adopté récemment à Paris. Le nouveau statut de WAPCO stipule que le Directeur général adjoint ne peut être remplacé que sur résolution du conseil d’administration. Mais étant donné que, depuis quelques temps, le favoritisme, le délit d’initié et la mise à sac des deniers publics sont devenus des pratiques courantes au Niger. Et le projet WAPCO ne pourrait échapper à ces mauvaises pratiques. Selon des sources crédibles, ce sont à ces pratiques de mauvaise gouvernance qu’Issaka Elhadj Ado aurait tenté de s’opposer. Du reste, selon une enquête, tout serait parti de l’attribution d’un marché de 1, 3 milliards de FCFA pour la communication autour de l’importance du projet dans les zones que traversera la construction du pipeline. Le marché devrait être octroyé à une agence de communication expérimentée qui aura pour mission d’élaborer des émissions de sensibilisation dans les langues locales des différentes zones. Pour l’attribution de ce marché, une lettre de recommandation aurait été envoyée par le ministère de tutelle, demandant au Directeur général adjoint de WAPCO d’octroyer le marché à une agence de communication qui appartiendrait à un membre du gouvernement. L’agence de communication en question est dirigée par un partisan de la galaxie rose qui porterait le sobriquet de « Papa ». Il semble qu’un décaissement de 160 millions de FCFA aurait été déjà effectué au profit de l’agence de communication recommandée.
Alors même qu’elle ne maitriserait pas la complexité linguistique et culturelle des zones concernées par le pipeline. Face à cette magouille, le DGA de WAPCO aurait fait remarquer à la tutelle la violation des textes du code des marchés nigériens. Ce qui aurait irrité et contrarié les « patrons » du pétrole nigérien qui ont manifesté un courroux indescriptible. En plus, l’enquête révèle que le recrutement des agents de sécurité au projet aurait, davantage et gravement, contribué à amocher les relations entre Issaka Elhadj Ado et sa hiérarchie. Du reste, dans le cadre du recrutement des agents de sécurité , les textes du projet auraient prévu de recruter d’anciens militaires nigériens pour assurer la sécurité des lieux . A cet effet, quinze (15) postes de responsables des sécurités aurait été prévus, postes destinés à des officiers et sous officiers nigériens à la retraite. Mais, en violation flagrante des textes, selon l’enquête, tous les 15 postes auraient été accordés à une agence de sécurité d’un pays voisin. Ils seront payés à environ 7 millions de FCFA par mois et par poste. Ces deux contrats de plusieurs milliards de FCFA seraient donc à la base du divorce entre le sieur Issaka Ado et sa hiérarchie. Au ministère du pétrole, on accuserait l’ancien Directeur général adjoint de détenir une immense fortune. Il serait, notamment, accusé d’avoir acheté avec les fonds du projet une dizaine de véhicules pour ses courses personnelles. En tout cas, c’est ce qui aurait été raconté à l’exécutif et avancé comme grief pour pouvoir l’évincer de son poste. L’autre face de l’iceberg, pour ne pas dire la vérité, aurait été cachée au président de la République. Au surplus, à l’opposé de cette accusation, des sources internes au Ministère du pétrole indiquent que les fonds de la société auraient été utilisés pour acheter des véhicules V8 et Prado de dernière génération aux différents responsables du ce même Ministère.
La société WAPCO/ Niger (west african oïl pipeline company SA) est une société de droit nigérien qui a pour mission de construire d’exploiter, d’entretenir et de gérer le pipeline Niger- Benin. Elle permet l’exploitation du pétrole brut du Niger à partir de Koulélé situé dans la région de Diffa vers le terminal du port de Sémé au Benin. Le pipeline est tracé sur environ 1950 km de long dont au moins 1275 km sur le territoire nigérien, avec un coût global de 2,3 milliards de dollars US. WAPCO est donc d’une importante influence positive sur le développement économique du Niger. Les travaux de ce projet devraient être achevés au premier semestre 2023. Les marchés, pour la réalisation de ce gigantesque projet, semblent profiter à un clan politique dont la gloutonnerie dans la captation du profit viole les moeurs et règles de gestion. Un clan qui fait fi des règles de bonne gouvernance pour satisfaire ses appétits voraces. Que dire des sociétés désignées pour la réalisation d’autres travaux ?
Sur la liste, presque toutes les sociétés désignées ont un lien. L’appartenance à la même famille politique. En tout cas, c’est ce que fait remarquer la liste des sociétés désignées pour la réalisation de certains travaux dans le cadre du projet de construction du pipeline Niger-Benin. Avec le favoritisme dans l’octroi des marchés, la réalisation du projet risque de connaitre le même sort que le chemin de fer de Bolloré Nous y reviendrons !
Ali Soumana
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Le 51ème sommet de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu le 4 juin à Monrovia (Liberia) a consacré la désignation, par les dirigeants de l’organisation, du Président togolais Faure Gnassingbé en qualité du président en exercice, succédant ainsi à la libérienne Ellen Johnson Sirleaf pour un mandat d’un an, conformément au principe de présidence tournante en vigueur. Mais l’une des décisions les plus importantes de ce sommet est incontestablement l’accord de principe, de la demande d’adhésion du Royaume du Maroc donné par les chefs d’Etat et de gouvernement à Rabat.
Le Royaume chérifien est désormais accepté pour être pays membre à part entière de la CEDEAO. Il franchit ainsi une première étape, la plus importante surtout, que d’aucuns qualifient «d’étape politique » pour intégrer ce regroupement sous régional cohérent constitué de 15 Etats. La demande du Maroc remonte au mois de février 2017 lorsqu’il a saisi la présidente en exercice de la CEDEAO d’alors, la libérienne Ellen Johnson Sirleaf, faisant part de sa volonté d’intégrer cette organisation sous régionale et en être membre. La demande du Maroc, bénéficiant déjà du statut de pays observateur qui entretient des liens forts et multidimensionnels avec les États membres, a recueilli un soutien général de la part des dirigeants lors du 51ème sommet.
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De jours de nombreuses femmes nigériennes excellent dans la transformation agroalimentaire. Plus qu’un moyen pour subvenir aux besoins, cette activité permet aux femmes qui s’y adonnent de contribuer au développement économique du pays tout en créant des emplois. En effet, leurs activités ont un impact économique très important et constituent aussi un levier pour l’égalité des genres. Mme Oumou Khairy est l’une de ces femmes qui, depuis 4 années, œuvre dans la transformation des épices en arome naturel d’assaisonnement mais aussi de la tomate en purée et des jus naturels.
Âgée de 28 ans et titulaire d’une licence en gestion commerciale, Mme Oumou Khairy s’est lancée dans l’agroalimentaire après une expérience dans le e-commerce. Connue sous le nom de ‘’Saveurs d’Afrique’’, l’entreprise de Mme Oumou Khairy a vu le jour en 2018. Outre, la transformation agro-alimentaire, l’entreprise offre également un service traiteur pour divers évènements.
Le but de la création de cette entreprise a confié Mme Oumou Khairy est d’être financièrement indépendante. Mais au-delà de l’indépendance financière, cela est la concrétisation d’une passion. «Je suis engagée dans l’agro-alimentaire pour contribuer au bien-être de la population en préparant des produits naturels afin que chaque ménage puisse consommer 100% naturel sans additif, ni conservateur et mettre fin aux produits étrangers de l’Europe», a-t-elle expliqué.
Ainsi, l’entreprise ‘’ Saveurs d’Afrique’’ s’est spécialisée dans la préparation des jus naturels, la transformation des épices, la préparation de la purée de tomate. Et tous ces produits se vendent dans les alimentations de la ville de Niamey. Mme Oumou Khairy a à sa disposition plusieurs employés qui l’assistent dans la fabrication de ses produits dont ceux qui sont permanents et ceux qui travaillent à temps partiels.
Relativement au prix des produits, elle a fait savoir que la purée de tomates 100ml se vend à 1500F, les épices à partir de 1000F, les jus naturels (bissap, gingembre, pastèque, pain de singe) à partir de 300F. Pour ce qui est de l’écoulement de sa production sur le marché, Mme Oumou Khairy confie qu’elle arrive à s’en sortir petit à petit. Et grâce à cela dit-elle, ‘’Nous avons eu à acheter quelques équipements pour booster nos ventes’’.
En plus de la transformation agro-alimentaire, Mme Oumou Khairy a écrit et édité un livre de cuisine intitulé ‘’Stop à la consommation des arômes artificielles’’. Et selon elle, ce livre est en réalité un guide qui peut aider tout un chacun à préparer soi-même ces boissons et d’autres aliments de façon naturelle. «Nous ne vendons pas un mets plutôt une solution», a déclaré Mme Oumou Khairy. Et le livre se vend cinq mille (5.000fcfa) dans plusieurs boutiques et libraires de la capitale. Elle appelle les jeunes qui souhaitent être des futurs entrepreneurs à être ambitieux, persévérants, déterminés et patients si ils veulent réussir dans l’entrepreneuriat, car c’est un chemin difficile. «Ayez tout simplement l’esprit d’entreprendre», conseille-t-elle.
Rahila Tagou(Onep)
07 février 2022
Source : https://www.lesahel.org/
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Après l’obtention de son diplôme de master 2 en Epidémiologie Bio statistique en santé publique à l’Institut Supérieur de Santé Publique (ISP) de Niamey, M. Issa Issaka Boureima s’oriente vers sa passion qu’est l’entreprenariat. C’est ainsi qu’il a créé en 2018 un cabinet dénommé Bureau d’Etude, de Collecte, de Traitement et d’Analyse des Données ‘’BECTAD_Niger dont il est le promoteur et PDG.
Le cabinet BECTAD_Niger est spécialisé dans la conduite d’études sociales, de formulation et gestion de projets sociaux, de formation en informatique et en logiciel d’analyse, de conception des guides d’entretiens et des masques de saisie, de mise en forme et numération des documents, de collectes et analyses des données des sciences sociales, de photocopie, saisie, reliure et impression des documents. A travers son cabinet BECTAD_Niger, Issaka Issa Boureima poursuit sa passion dans le monde du business.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce jeune entrepreneur a plusieurs cordes à son arc. «Je suis un opérateur économique. A ce titre, j’importe des Bazins et lèches à partir du Nigeria. Je suis également chef et manager à l’Entreprise Américaine ‘’Forever Living Product’’ communément appelé ‘’Aléo Vera’’ qui est aussi dans le domaine des compléments alimentaires depuis octobre 2018», a-t-il ajouté. En tant qu’étudiant au SUCCESS SCHOOL, Issa Issaka est partenaire d’une société Tunisienne ARVEA Nature qui est dans le domaine des cosmétiques naturels depuis juin 2022.
S’agissant de sa clientèle, Issaka Issa Boureima se dit confiant puisqu’ils sont nombreux dans le système MLM, c’est à dire le Marketing relationnel à plusieurs niveaux où il n’y a pas histoire d’employés ou d’employeurs, c’est plutôt entre les éléments de l’entreprise. «Alors dans ce système, je travaille avec plus de 700 personnes à travers le monde», explique M. Issa Issaka Boureima qui dit compter, plus de 3500 contacts téléphoniques au Niger.
En termes de conseil, le jeune entrepreneur appelle ses jeunes frères et sœurs à se battre pour réussir dans la vie. «Le message que je lance à l’ endroit de la jeunesse africaine en général et nigérienne en particulier, c’est de se ressaisir en prenant conscience des mutations qui s’opèrent dans le monde. Après une longue étude, on ne doit pas attendre l’Etat pour un recrutement quelconque et aller s’installer dans un bureau climatisé, alors que tout le monde est unanime que le développement d’un pays passe inéluctablement dans la promotion du secteur privé, porteur de la croissance économique», a-t-il estimé.
Abdoussalam Kabirou Mouha(Stagiaire)
Source : http://www.lesahel.org
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De nos jours, de nombreuses femmes exercent des Activités Génératrices de Revenus (AGR) aussi bien en ville que dans les zones rurales. A Boubon, un village situé à quelques encablures de la capitale, les femmes sont très actives dans l’économie rurale. Elles travaillent dans les jardins pour la production maraichère, dans la transformation des céréales locales, dans l’élevage et dans les petits commerces. Cependant, la rentabilité de leurs activités reste souvent limitée. C’est pourquoi, elles font de l’épargne traditionnelle communément appelée tontine, qui leur permet de constituer un petit capital et renforcer leurs activités commerciales.
Ici, comme partout ailleurs, les femmes se sont constituées en groupements pour mener des activités qui génèrent de revenus. On peut citer entre autre le groupement Hallassey, Sahel vert, Ir ma zada. Elles exploitent des grandes superficies de terre. Les spéculations cultivées dans les jardins des femmes sont l’oignon, l’arachide, le moringa, le choux, la tomate, la laitue, etc.
Sur le terrain, les activités avancent très favorablement. A travers, ces activités quotidiennes, les femmes participent à l’équilibre des ménages en supportant certaines dépenses. Ces productrices disent rencontrer des difficultés et cela s’explique par la rareté de la clientèle et le manque de moyens pour conserver leurs produits. Elles vendent les produits et les recettes engrangées sont gérées sous forme de tontine. Le matériel agricole rudimentaire, le difficile accès aux pesticides et fertilisants insuffisants ; l’absence d’un système d’irrigation adéquat sont entre autres défis auxquels les femmes qui entreprennent dans le domaine du maraîchage sont confrontées. Bon gré, mal gré, Elles se débrouillent pour exploiter les potentialités de la zone du fleuve Niger.
Tous ces facteurs entrainent de grosses pertes des cultures et donc de revenus. Face à cette situation, elles lancent un cri de cœur à l’endroit des autorités pour alléger certaines de leurs souffrances.
Autres lieux, autres activités. Mme Biba Issaka, 38 ans, est vendeuse de poisson, son mari est un ‘’sorko ‘’ (pêcheur) avec une famille bien engagée dans le domaine de la pisciculture. Depuis 13 ans, cette brave femme, exerce ce métier de mareyeuse. Elle a avec son époux une famille en charge composée de quatre enfants dont trois filles et un garçon. En ce moment de montée des eaux, les affaires ne marchent pas bien. Très attachée à son commerce qu’elle exerce avec passion et rigueur, il n’est pas question pour Biba de se laisser prendre en charge par les siens. «Le commerce me rapporte beaucoup. Souvent je me retrouve avec 50.000 FCFA par jour quand tout va bien. Cette activité me permet de subvenir convenablement à nos besoins quotidiens ; mes enfants et moi durant toutes ces années», dit-elle avec un air de fierté. «Ici, dans ce village, nous sommes plus de quinze familles qui n’excellent que dans ce métier de pisculture», ajoute-t-elle.
C’est grâce à ce travail que Biba arrive à prendre soin de ses quatre enfants. C’est pourquoi elle accorde beaucoup d’importance à ce qu’elle fait comme travail. Elle a su également payer les études supérieures de ses deux premiers enfants. A l’en croire, elle a commencé avec un budget de 5.000 FCFA. «Et Dieu Merci, de bouche à oreille et à travers ses connaissances, je reçois des commandes au niveau de Niamey pour des cérémonies sociales», déclare-t-elle.
Allier AGR et instruction/alphabétisation
L’itinéraire nous amène chez le Chef du village pour découvrir le centre d’alphabétisation, et constater de visu également le fonctionnement de cette structure créée par les femmes et pour les femmes. Sur place, plusieurs femmes mariées et célibataires dont l’âge varie entre 20 et 60 ans, toutes à l’œuvre sont en train d’apprendre des petits métiers pour lutter contre le chômage. Dans ce petit hangar en tôle qui peine à les contenir, une vingtaine de jeunes femmes mues par l’envie d’apprendre sont subdivisées en plusieurs petits groupes. Tricotage, couture, tableaux de décoration, fabrication des produits cosmétiques, l’apprentissage de l’écriture en langue nationale (zarma) sont entre autres activités réalisées sur ce site.
Selon, la formatrice de ce centre, Saleye Halidou 46 ans, le foyer était à ses débuts entièrement consacré à l’apprentissage de l’écriture zarma mais au fil des ans, il a fini par embrasser une panoplie d’activités. «Ce centre reçoit quelque cent apprenantes. Nos membres sont soit déscolarisées, soit des femmes qui n’exercent aucune autre activité, et qui veulent avoir du changement dans leur vie quotidienne», explique-t-elle. Les apprenantes se disent satisfaites de cet apprentissage. En effet, les connaissances et les compétences qu’elles ont acquises grâce à cette formation leur permettent, avec l’aide des partenaires et des projets, d’exercer des AGR. Elles gagnent ainsi plus de revenus qu’auparavant.
La tontine ou l’expression d’une solidarité traditionnelle
Malgré toutes les adversités, les femmes membres des groupements arrivent à surmonter les défis. Les membres des trois (3) groupements sus cités ont mis en place une caisse alimentée par les tontines qu’elles gèrent de façon rentable et substantielle.
Fati Amadou est gérante de la caisse. Ces groupements compte trente membres qui cotisent chacun 250 F et 500 F par jour.
«Les groupements féminins sont très importants parce qu’ils permettent de faire des tontines pour faire face à la cherté de la vie, la pauvreté, le taux élevé de chômage et les besoins sans cesse croissants de la famille. Ce sont des situations qui ont permis de bien comprendre l’utilité de l’autonomisation financière de la femme pour la famille et la société. Il faut impliquer la femme à tous les niveaux de la vie collective. Les femmes qui exercent des AGR sont membres de cette tontine. C’est une source de revenu supplémentaire qui peut aider véritablement le foyer à se développer, à mieux s’épanouir», indique Fati Amadou.
La tenancière de la caisse de préciser qu’en plus de l’homme qui est chef de famille ; et qui est considéré comme le garant de la famille, la femme vient se joindre à lui. La situation de cette cellule familiale s’améliore parce que tout simplement, les deux vont apporter quelque chose en terme économique qui va soulager la gestion familiale. Selon Fati, cela fait 9 ans que les femmes sont dans cette tontine. C’est un cadre fédérateur de tous les groupements, et c’est un cadre bien structuré, bien formel. Ce cadre sert à renforcer les liens de solidarité entre elles, contribue à améliorer la gestion des besoins de ses membres et ceux d’intérêts familiaux. Il permet aussi d’épargner pour réduire les dépenses inutiles et créer des systèmes de mobilisation des fonds pour contribuer aux financements des activités, des mariages et des baptêmes aux membres par des prêts sans intérêts. «Nous donnons souvent des prêts de 250.000 voire 500.000 FCFA à des femmes qu’elles peuvent rembourser par mensualités et selon leur convenance», précise-t-elle.
Selon le sociologue-communicateur Alou Ayé Issa, les femmes membres des associations et ou groupements féminins, sont les premières actrices du changement de mentalité au niveau communautaire. «Quelques années, auparavant, dans la conscience collective, la place de la femme se trouvait au foyer où elle doit s’occuper du bien-être de la famille», souligne-t-il.
Le Sociologue -communicateur renseigne que la dynamique sociale de nos sociétés reposait jadis sur une chaine de solidarité traditionnelle que Durkheim appelle ‘’la solidarité mécanique’’, car elle se focalise sur la volonté d’assistance mutuelle face aux intempéries de la vie socioéconomique. Ainsi plusieurs dispositifs concourant à la manifestation de cette solidarité dont la tontine, ont été déployés depuis la nuit des temps par nos sociétés traditionnelles. Fonctionnant comme un système bancaire, la tontine est un mécanisme d’épargne collective, où chaque membre cotise un montant fixe, déterminé au préalable dans une durée bien connue de tous, permettant ainsi, aux différents membres de la tontine d’en bénéficier du montant cotisé à tour de rôle. Considérée comme une «banque des pauvres» par beaucoup d’économistes, la tontine est aussi une forme d’expression de la solidarité traditionnelle, de protection sociale et de résilience.
En se basant, exclusivement sur la confiance mutuelle, sans aucun engagement écrit, la tontine constitue une preuve tangible que la parole était sacrée dans nos sociétés traditionnelles. Au nom de la parole donnée, de l’engagement pris, chaque membre est tenu au respect strict de sa cotisation au moment voulu. Ainsi, les membres dans une dynamique sociale, s’assistent mutuellement, les uns après les autres, sans crainte d’escroquerie ou de trahison.
Développant le sentiment d’appartenance à un groupe social, la tontine a-t-il dit, est un creuset d’entraide. A ce titre, elle aplanit ainsi, les conflits intercommunautaires et renforce la cohésion sociale et la coexistence pacifique de ses membres. En effet, les socles de nos tontines sont le plus souvent, les liens d’appartenance à une communauté, à une famille, à une confession, à une profession ou à une région.
Cependant, elle est de plus en plus sources de différends, de tensions sociales qui finissement malheureusement devant les juridictions. C’est pourquoi, il est de nos jours plus judicieux d’introduire les clauses et engagements écrits des différents membres des tontines afin de palier toute éventualité. Si hier, la parole donnée faisait foi, était sacrée aujourd’hui force est de constater qu’il faut mieux asseoir les règles des gestions de nos tontines. D’après le sociologue communicateur, cette gestion a toujours priorisé aussi, la notion d’entraide face aux impératifs de ses membres à un ordre de passage préétabli. C’est ainsi à chaque instant qu’un membre de la tontine fait face à une difficulté, par consensus les autres membres lui concèdent la prise même si ce n’est pas son tour par ailleurs. Car la volonté première est cette solidarité face aux épreuves de la vie, qui pourrait être l’une des raisons de l’avènement des tontines.
Cadeaux symboliques, une autre forme d’entraide
D’après Moustapha Ahoumadou, membre de l’Association Islamique du Niger, l’islam encourage cette forme d’assistance lors des cérémonies de réjouissance. Dans notre société, la solidarité est une valeur culturellement reconnue. Elle contribue au renforcement des relations entre les membres de la communauté. «Les cérémonies de réjouissance comme les mariages sont donc des moments de joie par excellence pendant lesquels les cadeaux en nature ou en espèce à l’endroit des mariés constituent l’expression d’une grande émotion. Dans un passé récent, le geste à lui seul revêtait un caractère symbolique car quelle que soit sa valeur, il est hautement apprécié par celle ou celui qui reçoit. Mais, aujourd’hui les cadeaux sont donnés sur mesure c’est-à-dire en fonction du pouvoir économique», souligne-t-il. Les prescriptions islamiques, recommandent juste que cela ne soit pas une habitude. «Pour un premier évènement, il faut faire des gestes aux jeunes couples pour débuter la nouvelle vie. Les cadeaux ne doivent pas être un placement dont il faut attendre un retour. Le Prophète (PSL) a autorisé l’accompagnement, l’aide sociale mais pas de façon ostentatoire, et le faire de façon cachée», précise M. Moustapha Ahoumadou.
Il a fait savoir, que cet accompagnement a permis de tout temps à des communautés à revenu faible de pouvoir subvenir aux besoins sociaux de bases (mariage, baptême…) et de faire des investissements et autres réalisations de la vie courante.
Aïssa Abdoulaye Alfary, (onep) Envoyée Spéciale
Source : http://www.lesahel.org
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De nos jours, de nombreuses femmes exercent des Activités Génératrices de Revenus (AGR) aussi bien en ville que dans les zones rurales. A Boubon, un village situé à quelques encablures de la capitale, les femmes sont très actives dans l’économie rurale. Elles travaillent dans les jardins pour la production maraichère, dans la transformation des céréales locales, dans l’élevage et dans les petits commerces. Cependant, la rentabilité de leurs activités reste souvent limitée. C’est pourquoi, elles font de l’épargne traditionnelle communément appelée tontine, qui leur permet de constituer un petit capital et renforcer leurs activités commerciales.
Ici, comme partout ailleurs, les femmes se sont constituées en groupements pour mener des activités qui génèrent de revenus. On peut citer entre autre le groupement Hallassey, Sahel vert, Ir ma zada. Elles exploitent des grandes superficies de terre. Les spéculations cultivées dans les jardins des femmes sont l’oignon, l’arachide, le moringa, le choux, la tomate, la laitue, etc.
Sur le terrain, les activités avancent très favorablement. A travers, ces activités quotidiennes, les femmes participent à l’équilibre des ménages en supportant certaines dépenses. Ces productrices disent rencontrer des difficultés et cela s’explique par la rareté de la clientèle et le manque de moyens pour conserver leurs produits. Elles vendent les produits et les recettes engrangées sont gérées sous forme de tontine. Le matériel agricole rudimentaire, le difficile accès aux pesticides et fertilisants insuffisants ; l’absence d’un système d’irrigation adéquat sont entre autres défis auxquels les femmes qui entreprennent dans le domaine du maraîchage sont confrontées. Bon gré, mal gré, Elles se débrouillent pour exploiter les potentialités de la zone du fleuve Niger.
Tous ces facteurs entrainent de grosses pertes des cultures et donc de revenus. Face à cette situation, elles lancent un cri de cœur à l’endroit des autorités pour alléger certaines de leurs souffrances.
Autres lieux, autres activités. Mme Biba Issaka, 38 ans, est vendeuse de poisson, son mari est un ‘’sorko ‘’ (pêcheur) avec une famille bien engagée dans le domaine de la pisciculture. Depuis 13 ans, cette brave femme, exerce ce métier de mareyeuse. Elle a avec son époux une famille en charge composée de quatre enfants dont trois filles et un garçon. En ce moment de montée des eaux, les affaires ne marchent pas bien. Très attachée à son commerce qu’elle exerce avec passion et rigueur, il n’est pas question pour Biba de se laisser prendre en charge par les siens. «Le commerce me rapporte beaucoup. Souvent je me retrouve avec 50.000 FCFA par jour quand tout va bien. Cette activité me permet de subvenir convenablement à nos besoins quotidiens ; mes enfants et moi durant toutes ces années», dit-elle avec un air de fierté. «Ici, dans ce village, nous sommes plus de quinze familles qui n’excellent que dans ce métier de pisculture», ajoute-t-elle.
C’est grâce à ce travail que Biba arrive à prendre soin de ses quatre enfants. C’est pourquoi elle accorde beaucoup d’importance à ce qu’elle fait comme travail. Elle a su également payer les études supérieures de ses deux premiers enfants. A l’en croire, elle a commencé avec un budget de 5.000 FCFA. «Et Dieu Merci, de bouche à oreille et à travers ses connaissances, je reçois des commandes au niveau de Niamey pour des cérémonies sociales», déclare-t-elle.
Allier AGR et instruction/alphabétisation
L’itinéraire nous amène chez le Chef du village pour découvrir le centre d’alphabétisation, et constater de visu également le fonctionnement de cette structure créée par les femmes et pour les femmes. Sur place, plusieurs femmes mariées et célibataires dont l’âge varie entre 20 et 60 ans, toutes à l’œuvre sont en train d’apprendre des petits métiers pour lutter contre le chômage. Dans ce petit hangar en tôle qui peine à les contenir, une vingtaine de jeunes femmes mues par l’envie d’apprendre sont subdivisées en plusieurs petits groupes. Tricotage, couture, tableaux de décoration, fabrication des produits cosmétiques, l’apprentissage de l’écriture en langue nationale (zarma) sont entre autres activités réalisées sur ce site.
Selon, la formatrice de ce centre, Saleye Halidou 46 ans, le foyer était à ses débuts entièrement consacré à l’apprentissage de l’écriture zarma mais au fil des ans, il a fini par embrasser une panoplie d’activités. «Ce centre reçoit quelque cent apprenantes. Nos membres sont soit déscolarisées, soit des femmes qui n’exercent aucune autre activité, et qui veulent avoir du changement dans leur vie quotidienne», explique-t-elle. Les apprenantes se disent satisfaites de cet apprentissage. En effet, les connaissances et les compétences qu’elles ont acquises grâce à cette formation leur permettent, avec l’aide des partenaires et des projets, d’exercer des AGR. Elles gagnent ainsi plus de revenus qu’auparavant.
La tontine ou l’expression d’une solidarité traditionnelle
Malgré toutes les adversités, les femmes membres des groupements arrivent à surmonter les défis. Les membres des trois (3) groupements sus cités ont mis en place une caisse alimentée par les tontines qu’elles gèrent de façon rentable et substantielle.
Fati Amadou est gérante de la caisse. Ces groupements compte trente membres qui cotisent chacun 250 F et 500 F par jour.
«Les groupements féminins sont très importants parce qu’ils permettent de faire des tontines pour faire face à la cherté de la vie, la pauvreté, le taux élevé de chômage et les besoins sans cesse croissants de la famille. Ce sont des situations qui ont permis de bien comprendre l’utilité de l’autonomisation financière de la femme pour la famille et la société. Il faut impliquer la femme à tous les niveaux de la vie collective. Les femmes qui exercent des AGR sont membres de cette tontine. C’est une source de revenu supplémentaire qui peut aider véritablement le foyer à se développer, à mieux s’épanouir», indique Fati Amadou.
La tenancière de la caisse de préciser qu’en plus de l’homme qui est chef de famille ; et qui est considéré comme le garant de la famille, la femme vient se joindre à lui. La situation de cette cellule familiale s’améliore parce que tout simplement, les deux vont apporter quelque chose en terme économique qui va soulager la gestion familiale. Selon Fati, cela fait 9 ans que les femmes sont dans cette tontine. C’est un cadre fédérateur de tous les groupements, et c’est un cadre bien structuré, bien formel. Ce cadre sert à renforcer les liens de solidarité entre elles, contribue à améliorer la gestion des besoins de ses membres et ceux d’intérêts familiaux. Il permet aussi d’épargner pour réduire les dépenses inutiles et créer des systèmes de mobilisation des fonds pour contribuer aux financements des activités, des mariages et des baptêmes aux membres par des prêts sans intérêts. «Nous donnons souvent des prêts de 250.000 voire 500.000 FCFA à des femmes qu’elles peuvent rembourser par mensualités et selon leur convenance», précise-t-elle.
Selon le sociologue-communicateur Alou Ayé Issa, les femmes membres des associations et ou groupements féminins, sont les premières actrices du changement de mentalité au niveau communautaire. «Quelques années, auparavant, dans la conscience collective, la place de la femme se trouvait au foyer où elle doit s’occuper du bien-être de la famille», souligne-t-il.
Le Sociologue -communicateur renseigne que la dynamique sociale de nos sociétés reposait jadis sur une chaine de solidarité traditionnelle que Durkheim appelle ‘’la solidarité mécanique’’, car elle se focalise sur la volonté d’assistance mutuelle face aux intempéries de la vie socioéconomique. Ainsi plusieurs dispositifs concourant à la manifestation de cette solidarité dont la tontine, ont été déployés depuis la nuit des temps par nos sociétés traditionnelles. Fonctionnant comme un système bancaire, la tontine est un mécanisme d’épargne collective, où chaque membre cotise un montant fixe, déterminé au préalable dans une durée bien connue de tous, permettant ainsi, aux différents membres de la tontine d’en bénéficier du montant cotisé à tour de rôle. Considérée comme une «banque des pauvres» par beaucoup d’économistes, la tontine est aussi une forme d’expression de la solidarité traditionnelle, de protection sociale et de résilience.
En se basant, exclusivement sur la confiance mutuelle, sans aucun engagement écrit, la tontine constitue une preuve tangible que la parole était sacrée dans nos sociétés traditionnelles. Au nom de la parole donnée, de l’engagement pris, chaque membre est tenu au respect strict de sa cotisation au moment voulu. Ainsi, les membres dans une dynamique sociale, s’assistent mutuellement, les uns après les autres, sans crainte d’escroquerie ou de trahison.
Développant le sentiment d’appartenance à un groupe social, la tontine a-t-il dit, est un creuset d’entraide. A ce titre, elle aplanit ainsi, les conflits intercommunautaires et renforce la cohésion sociale et la coexistence pacifique de ses membres. En effet, les socles de nos tontines sont le plus souvent, les liens d’appartenance à une communauté, à une famille, à une confession, à une profession ou à une région.
Cependant, elle est de plus en plus sources de différends, de tensions sociales qui finissement malheureusement devant les juridictions. C’est pourquoi, il est de nos jours plus judicieux d’introduire les clauses et engagements écrits des différents membres des tontines afin de palier toute éventualité. Si hier, la parole donnée faisait foi, était sacrée aujourd’hui force est de constater qu’il faut mieux asseoir les règles des gestions de nos tontines. D’après le sociologue communicateur, cette gestion a toujours priorisé aussi, la notion d’entraide face aux impératifs de ses membres à un ordre de passage préétabli. C’est ainsi à chaque instant qu’un membre de la tontine fait face à une difficulté, par consensus les autres membres lui concèdent la prise même si ce n’est pas son tour par ailleurs. Car la volonté première est cette solidarité face aux épreuves de la vie, qui pourrait être l’une des raisons de l’avènement des tontines.
Cadeaux symboliques, une autre forme d’entraide
D’après Moustapha Ahoumadou, membre de l’Association Islamique du Niger, l’islam encourage cette forme d’assistance lors des cérémonies de réjouissance. Dans notre société, la solidarité est une valeur culturellement reconnue. Elle contribue au renforcement des relations entre les membres de la communauté. «Les cérémonies de réjouissance comme les mariages sont donc des moments de joie par excellence pendant lesquels les cadeaux en nature ou en espèce à l’endroit des mariés constituent l’expression d’une grande émotion. Dans un passé récent, le geste à lui seul revêtait un caractère symbolique car quelle que soit sa valeur, il est hautement apprécié par celle ou celui qui reçoit. Mais, aujourd’hui les cadeaux sont donnés sur mesure c’est-à-dire en fonction du pouvoir économique», souligne-t-il. Les prescriptions islamiques, recommandent juste que cela ne soit pas une habitude. «Pour un premier évènement, il faut faire des gestes aux jeunes couples pour débuter la nouvelle vie. Les cadeaux ne doivent pas être un placement dont il faut attendre un retour. Le Prophète (PSL) a autorisé l’accompagnement, l’aide sociale mais pas de façon ostentatoire, et le faire de façon cachée», précise M. Moustapha Ahoumadou.
Il a fait savoir, que cet accompagnement a permis de tout temps à des communautés à revenu faible de pouvoir subvenir aux besoins sociaux de bases (mariage, baptême…) et de faire des investissements et autres réalisations de la vie courante.
Aïssa Abdoulaye Alfary, Envoyée Spéciale
Source : http://www.lesahel.org
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Saïd Assoumane est un jeune nigérien promoteur d’une jeune société dénommée «Rayouta da Sawki». Celle-ci intervient dans le domaine de la prestation des services (courses et livraisons) au profit des clients situés dans le quartier Francophonie. Étudiant aujourd’hui en année de Master en droit des Affaires à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, M. Saïd Assoumane joint à ses études cette activité génératrice de revenus depuis maintenant un an. Ce jeune ambitieux entend élargir son champ d’action en créant de l’emploi pour les jeunes.
Après quelques années de formation à l’Université, le jeune Saïd Assoumane a décidé de se lancer dans l’entreprenariat. « Je suis entrepreneur dans la prestation des courses au profit de nos clients. Je suis présent pour répondre aux besoins urgents de nos clients dans le but de leur faciliter la vie. Je me suis lancé dans cette activité parce que vous allez remarquer que dans notre vie quotidienne, que ça soit nos parents, nos frères et sœurs et même nos enfants, souvent se plient en quatre pour essayer de subvenir aux besoins de la famille. Vous allez souvent entendre cette phrase « je dois aller payer ça, à telle heure et j’ai une réunion importante, je sais pas comment faire ! « Et c’est là qu’on intervient. Vous voyez que notre souci c’est principalement d’alléger les tâches quotidiennes de nos clients », a-t- il souligné.
M. Saïd Assoumane ajoute qu’avec son entreprise un client peut faire 10 choses à la fois, tout en étant au travail. « Par exemple vous êtes au travail, vous voulez qu’on vous charge votre bouteille de gaz, il suffit de nous appeler on va vous le faire avec plaisir, vous êtes à la maison, vous avez des douleurs, vous voulez des produits pharmaceutiques, appelez nous et dites-nous le nom du produit, on va vous l’amener. Vous êtes occupés vous voulez faire une transaction à la banque, nous sommes là pour le faire à votre place. Vous voulez payer vos factures mais vous n’avez pas le temps, contactez-nous, on s’en chargera. Vous êtes chez vous fatigués, vous ne voulez pas sortir, vous avez besoin d’un tel produit dans une alimentation ou même du pain à la pâtisserie de votre choix, il suffit juste de nous appeler, vous allez être satisfaits. Vous avez une livraison à faire vous êtes dans l’impasse, ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous. D’où notre slogan ‘’vous n’êtes pas un client, vous êtes une famille parce que avec nous vous n’êtes jamais seuls, nous avons toujours une solution pour vous’’», explique le promoteur de «Rayouta da Sawki».
Les coûts des prestations de cette jeune entreprise varient selon les services. « Nos prestations sont variées et cela dépend exactement du besoin du client. Nous n’avons pas de prix fixe, il faut d’abord savoir ce que le client veut afin de discuter sur le prix. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’un simple achat puis l’amener au client, nous le faisons à 1000 F », a souligné M. Saïd Assoumane.
Grace à cette prestation de service, ce jeune étudiant gagne dignement sa vie. Il collabore avec sept (7) employés et dit avoir des recettes conséquentes par jour.
Le début de toute activité ou métier étant difficile, ce jeune entrepreneur a dû faire face à un certain nombre de difficultés dont la principale est le doute et la méfiance. « Au début, le client est sceptique. Il va falloir convaincre les clients par le pragmatisme fondé sur l’assurance », a confié M. Saïd Assoumane. C’est ainsi qu’au fil du temps, il a pu gagner la confiance totale des clients qui d’ailleurs rassurent les autres éventuels clients du sérieux avec lequel la prestation de service est accomplie. La société ‘‘Rayouta da Sawki’’ fêtera bientôt sa première bougie avec des résultats satisfaisants.
Abdoussalam Kabirou Mouha (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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Abdoul Rachid Abdou Andréest un jeune coiffeur nigérien plus onnu sous le sobriquet de Sarki Staro. Depuis son enfance, il nourrit l’ambition d’exceller dans ses propres affaires. A cet effet, il a mis en place un atelier de coiffure pour homme au quartier Bobiel 2e Pompe. Mais, ce n’est qu’un début. Ce titulaire d’un diplôme en informatique compte développer d’autres activités pour réaliser son ambition : être parmi les jeunes leaders dans le domaine de l’entreprenariat.
Agé aujourd’hui de 33 ans, le jeune homme a dit avoir été formé en coiffure par un grand frère du quartier à partir de l’an 2008.«J’étais encore scolaire à l’époque quand j’ai commencé à fréquenter un atelier de coiffure dans mon quartier.Ainsi, je consacrais le week end ainsi que les congés afin de me perfectionner en coiffure», a-t-il déclaré. Au fil du temps, Sarki s’est investi en développant son talent. Il a réussi à convaincre sa clientèle. Dynamique et pragmatique dans son travail, il a gagné la confiance de son patron qui a fini par lui confier la gestion de l’atelier à son absence.De par son sérieux dans le métier, il a très vite amélioré ses qualités professionnelles pour devenir une référence au sein de l’atelier pour son dévouement au travail.
Après deux années d’apprentissage, il a obtenu le soutien de son grand frère qui lui a ouvert un atelier. Quelques années plus tard, l’atelier a été inondé suite à une forte précipitation. Cela n’a pas du tout découragé Sarki dans son parcours et son combat dans le but d’atteindre son objectif. Il a de nouveau relancé ses affaires en ouvrant son propre atelier en 2016.Sarki dit avoir enregistré de progrès remarquables dans son métier. Maintenant, c’est lui qui crée de l’emploipour d’autres jeunes. En effet,il a embauché 3 employés. Il dit aussi avoir initié des jeunes qui sont aujourd’hui des responsables de leurs propres ateliers. Sarki se dit fier et satisfait de participer aux actions du développement de son pays à travers les emplois qu’il crée aux jeunes et la formation qu’il leur assure.
En ce qui concerne ses prestations, Staro propose à sa clientèle divers services relatifs à l’entretien et à l’ajustement des cheveux de la tête et de la barbe. Il offre également des services exceptionnelsà sa clientèle, notamment les prestations à domicile. Pour exercer cette activité, Staro s’est doté du matériel et produits nécessaires. Il dispose en effet, d’une dizaine de tondeuses, de plusieurs gammes de produits cosmétiques et divers. Comme dans d’autres activités génératrices de revenus, Sarki a souligné quelques difficultés qu’il rencontre dans l’exercice de son métier. Il cite entre autres les coupures intempestivesd’électricité qui constituent un véritable handicapdans le cadre de ce travail.
Cependant, malgré les contraintes liées à la concurrence, Sarki tire son épingle de jeu ainsi que l’attestent les chiffres d’affaires qu’il engrange. Il gagne en moyenne 5000 à 7000FCFA par jour, tandis qu’à l’occasion des fêtes, il peut enregistrer des recettes journalières fluctuant entre 40.000 et 50.000FCFA.Staro est satisfait de son travail qui lui permet de répondre aux besoins de sa famille, et de prendre en charge les frais de scolarité de ses frères.
Titulaire d’un diplôme en informatique, il ambitionne d’élargir ses activités avec la commercialisation des produits cosmétiques et autres articles. Sarki ne cache pas ses ambitions. En effet, il compte réaliser d’autres projets en vue de se faire une place importante dans le cercle des jeunes leaders. Il lance un vibrant appel à la jeunesse pour qu’elle soit active et participe aux œuvres de construction nationale. Enfin, Sarki appelle également la jeunesse afin qu’elle se mobilise pour chercher du travail et tourner ainsi le dos à la débauche.
Issa Bangaré Mamane Sani (Stagiaire)
27 août 2020
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Caressant la trentaine, Issa Moussa est père de 4 enfants. Il excelle depuis déjà dix bonnes années dans le métier de fabrication de carreaux et de pavés à base d’argile. Vêtu d’un boubou gris qui lui sert d’habit de travail, Issa est assis ce jour-là à même le sol, le regard perdu…en quête d’inspiration. Les bras en perpétuel mouvement, le jeune homme à l’air d’avoir du temps et de l’énergie pour s’affirmer dans cet art. Issa et ses coéquipiers travaillent comme des fourmis pour honorer un rendez-vous faisant ainsi valoir davantage leur savoir-faire et leur génie artistique. Juste sous ses pieds, plusieurs objets servant d’outils de travail pour la confection des ornements de maisons sont exposés. Le village de Boubon est réputé comme un village touristique, avec ses berges, et surtout sa poterie.
Ce jeune entrepreneur a abandonné les bancs en classe de 3ème sans pour autant décrocher le Brevet d’Etude du Premier Cycle. Pour ne pas rester les bras croisés, c’est tout naturellement qu’Issa est une fois de plus revenu vers la terre pour construire sa vie et sa famille.
A Boubon, ils sont une quinzaine d’équipes composées de jeunes hommes dont l’âge oscille entre 15 et 50 ans à exercer ce travail de l’argile. Ces hommes ont décidé de ne plus laisser le travail de la terre aux femmes exclusivement. C’est le cas de Issa Moussa qui, depuis près d’une décennie, n’a d’autres activités que la fabrication des carreaux et pavés à base d’argile.
«Avec le poids de l’âge des parents, je n’en avais pas d’autres choix que de persévérer dans ce travail. Aujourd’hui, je vis tranquillement grâce à mes économies, à travers ce métier qui me permet de subvenir à mes besoins et même d’aider mes proches parents. Mon atelier reste toujours ouvert en dépit de la morosité économique et de la mévente qui secouent le quotidien de beaucoup de ménages. Mon intime conviction est que seul le travail libère l’homme», confie-t-il au milieu des seaux, des planches, de chiffons, de coupons de tissus. Le non averti verra en ce lieu une sorte de désordre dans lequel Issa et ses employés se retrouvent aisément. Cela fait dix années entières qu’Issa Moussa explore cet art sous le regard bienveillant de ses ainés. Ses employés et lui se sont intéressés à ce métier grâce à l’expertise de la Suisse Monika qui a séjourné pendant près de trois décennies dans le village de Boubon.
Argile, résidus de jarres et de planches, moules métalliques, chiffons, eau, coupons de tissus, four en banco…. constituent les matériaux et équipements nécessaires pour la fabrication des pavés made in Boubon. «Nous sommes une dizaine de jeunes dans notre groupe à embrasser ce métier et à dignement l’exercer. Une équipe forte et soudée qui, au fil du temps, est devenue comme une famille. Nous vivons bien de ce travail et chacun de nous est payé au prorata de ce qu’il produit. Aujourd’hui, c’est une bonne journée pour nous, nous sommes inspirés, car nous venons de recevoir une commande de 60.000 FCFA. Nous vendons le mètre carré à 5000 FCFA. Quand je suis heureux, j’ai envie de travailler avec l’argile. Je suis rassuré car je peux continuer aisément mes projets en cours», explique-t-il, tout en ajoutant que cela témoigne de l’importance vitale de ce métier pour lui. La livraison est au frais de celui qui a lancé la commande.
Ingénieux et appréciés de ses ainés, Issa se distingue de ceux de sa génération
Résilient et ingénieux, Issa sait bien travailler l’argile, la dresser et fabriquer des plusieurs types de pavés et des carreaux. «Le pavage est un peu compliqué, parce qu’il y a beaucoup d’exigences. Au moment de la vente, les acheteurs font des tris souvent qui énervent. Ils veulent eux-mêmes choisir les produits finis. C’est pour cela que nous mettons de la rigueur lors de la fabrication. Un carreau mal fait ne sera jamais vendu et c’est du gâchis et une perte pour nous», explique-t-il. Avec l’expertise de ses ainés, Issa travaille manuellement sans grande difficultés.
Amadou Niandou, est à la fois doyen et président des jeunes fabricants de pavés et carreaux de Boubon. Il parraine quinze équipes de jeunes. «C’est rare de voir un jeune diplômé pratiquer honnêtement ce métier dans les villages. Lorsqu’un jeune opte pour un tel métier, nous sommes ravis de le voir presque tous les jours à l’œuvre car contrairement à beaucoup de jeunes de sa génération, Issa travaille avec courage, abnégation et détermination. Gagnés par la paresse, nombre de jeunes préfèrent embrasser d’autres métiers. Pour eux, le travail de l’argile rend sale. Nous encourageons Issa, car ce n’est pas facile surtout avec la mévente et nous qui sommes les ainés, nous allons l’appuyer pour qu’il puisse réussir dans ses projets. Cela fait près de cinq ans que je collabore avec lui et pendant ce temps on a tissé de très bonnes relations. Il est assidu dans son travail, il est dynamique et surtout motivé car dans ce travail seule la motivation compte», a-t-il fait savoir.
Avec cette passion qui l’anime, Issa lance un appel aux bonnes volontés pour l’aider ; il en appelle à la sagesse de tout un chacun. Il y a déjà certaines personnes qui les assistent en achetant ce pavé pour leur maison. «Il nous faut des moyens financiers et un espace pour créer une petite entreprise», dit-il.
Selon le Représentant du Chef du village de Boubon, c’est exceptionnel de voir un jeune de nos jours s’adonner à ces genres de métier. «Ils sont presque tous partis en exode, laissant femmes et enfants. Lui, Issa est resté aux cotés des siens pour apprendre ce métier et y vivre dignement», témoigne ce dignitaire local. Cependant, le jeune Issa dit avoir éprouvé énormément des difficultés d’écoulement de ses produits. Aussi déplore-t-il le fait que les gens sont plus portés sur les pavés faits à base de ciment, que celui en argile. Beaucoup ne considèrent pas vraiment à sa juste valeur ce travail de carrelage, de pavage, car soutient-il, il contribue à la protection environnementale. C’est difficile de convaincre les gens à payer ces pavés qui sont moins coûteux, plus humides et jolis à voir dans les maisons.
Malgré la morosité du marché, ce jeune entrepreneur assure être à l’abri du besoin. Il soutient que le métier nourrit bien son homme mais comme la plupart des jeunes entrepreneurs, les problèmes financiers persistent. Et c’est à ce titre qu’il appelle les bonnes volontés, les pouvoirs publics pour appuyer l’entreprenariat en milieu rural. Issa explique qu’ils ont besoin d’un lieu aménagé pour exercer pleinement cette activité.
«Ici à Boubon, nous n’avons aucun programme dédié aux jeunes, aucun programme de développement. Pourtant nous sommes si proches de la capitale Niamey. Cette insouciance n’encourage pas les jeunes à créer, à entreprendre», dit-il tout en exhortant les jeunes à plus de créativité et d’initiatives. «Les jeunes veulent bien travailler, ils prennent de plus en plus conscience ; ils peuvent s’investir dans toute sorte de travail. Pour le développement de ce pays, créons des opportunités à la jeunesse», appelle le jeune entrepreneur.
Aïssa Abdoulaye Alfary(onep), Envoyée Spéciale
Source : http://www.lesahel.org/
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Mme Barké Razina Chétima est un agent commercial dans une société de téléphonie de la place. Agée de 38 ans, elle est née à Madaoua et grandie à Niamey. Mme Barké Razina Chétima est aujourd’hui propriétaire d’une entreprise dénommée « Délices de tata Zee ». Cette entreprise a été créée en 2020 et est située au quartier SONUCI vers le garage Yacouba. L’entreprise Délices de tata Zee est spécialisée dans la transformation Agro-alimentaire et Restauration.
Mme Barké Razina Chétima est titulaire d’un diplôme en Master 2 option Sciences Politiques et Relations Internationales, obtenu à Ahamadou Bello University (ABU Zaria) au Nigeria. La jeune dame a fait ses Etudes Secondaires au CEG 3, puis son lycée à l’école Soni Ali Ber de Niamey où elle obtint son baccalauréat. Après cette brillante formation, Mme Barké Razina Chétima prend la courageuse décision de se lancer dans une activité libérale dans un pays ou il n’est pas facile de trouver du boulot après la formation. C’est ainsi qu’en 2008, elle a décroché un boulot quelque part. Ce job n’a entamé en rien à son désir d’entreprendre. Elle a aussitôt créé un salon de coiffure.
Passionnée du domaine de l’Agro-alimentaire depuis son tendre enfance, Mme Barké Razina Chétima a finalement abandonné le salon de coiffure pour se lancer définitivement dans l’agro-alimentaire et la restauration. Elle crée l’entreprise « Délices de tata Zee ». « Je propose à la clientèle des prestations riches et variées qui sont entre autres : Des jus naturels à base du citron ; de gingembre, bissap, tamarin ; yaourt au coco et fruits ; des plats bien assaisonnés (riz cantonais, dan waké ; riz au sauce, plus de poulet ou poison, poulet pané ; frites, brochettes de poissons braisés », a-t-elle expliqué.
Parlant de l’idée de création de « Délices de tata Zee », Mme Barké Razina Chétima précise qu’elle aimait manger depuis son tendre enfance des plats copieux. ‘’ Dès le bas âge, je concoctais des petits plats délicieux, des jus naturels pour ma famille et mes amies. Au fil des années, l’idée de travailler pour soi-même continue de prendre place dans mes réflexions. Je suis convaincue du fait qu’un business dans l’agro-alimentaire pourrait être une bonne affaire pour moi’’, a-t-elle confié. Mme Barké Razina Chétima souligne que la majorité des clients sont satisfaits de ce qu’elle leur propose. Ce qui fait que beaucoup d’entre eux prennent son contact après avoir gouté ou mangé une fois. Les premiers clients lui font la publicité gratuite en donnant à leurs amis son numéro et l’emplacement de l’entreprise dans la ville de Niamey en perpétuelle urbanisation.
Selon Mme Barké Razina Chétima, les difficultés qu’elle rencontre sont le plus souvent liées au facteur temps. ‘’ Je travaille du lundi au vendredi dans une société téléphonique de la place. Certes, j’ai des employés qui s’occupent d’autres tâches de l’entreprise. La préparation des jus et yaourt, je m’en occupe exclusivement pour des raisons personnelles. Chaque jour, à la descente, je me fais le devoir de passer à l’entreprise pour voir ce qui s’est passé. Je suis régulièrement les activités de mon entreprise pour laquelle je consacre tout le week-end à travers une présence physique’’, a relevé la jeune entrepreneure
En perspective, la dynamique femme rêve d’agrandir son entreprise afin de contribuer efficacement à la lutte contre le chômage des jeunes au Niger. C’est pourquoi, elle invite les femmes à se réveiller et entreprendre. « . On n’a pas besoin de très grand-chose pour commencer. Il suffit de regarder autour de soi, voir ce qu’on peut faire de rentable aussi bien pour soi-même que pour les autres, a-t-elle conclu.
Par Yacine Hassane
29 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Quand les femmes prennent le devant, l’entreprenariat change de forme. Assise dans son salon, dans une ambiance joviale, en compagnie de ses trois enfants, Biba Amadou est une femme au foyer qui concilie à la fois, devoir conjugal et business. Comme beaucoup d’entrepreneurs, Biba Amadou utilise le e-commerce (Facebook, WhatsApp, instagram…) pour écouler ses produits. «J’utilise les réseaux sociaux pour rendre visible mes articles, car aujourd’hui, c’est un des canaux les plus utilisés dans le monde», a-t-elle dit
Agée de 29 ans, la jeune maman dit avoir initié son commerce juste après la naissance de sa première fille qui, aujourd’hui a 5 ans. Elle explique, que ses amis et connaissances l’aide beaucoup à travers la publication de ses articles sur les différentes pages et toiles. En effet, elle met à la disposition des femmes plusieurs variétés d’articles. «Je fais la commercialisation des lèches, Abaya, des couvres lits, des foulards pour femmes et jeunes filles, des savons mélanges pour un teint lumineux, des scotchs pour appliquer le henné», a-t-elle énuméré. Pour elle, c’est une manière d’apporter sa part de contribution dans la gestion du ménage. «Même si je ne participe pas au paiement des factures, je n’attends pas toujours mon mari pour mes petits besoins. Pour moi c’est un plus, car je peux me procurer ce que je veux et même augmenter s’il le faut de l’argent de la popote», a-t-elle expliqué. Biba dit avoir opté pour le commerce, pour être financièrement autonome. «Hormis cela, je préfère travailler pour mon propre compte, car je trouve cela moins stressant. Je reste dans mon salon et envoie les colis par livraison à l’intéressé», explique-t-elle.
Après avoir décroché son BEPC, Biba Amadou s’est inscrite à l’Institut Pratique de Santé Public IPSP, où très malheureusement, ses études n’ont pas abouti, faute de courage et de détermination. Elle a par la suite abandonné ses études pour se consacrer à son ménage, avant de se lancer dans le commerce. «Je n’aimais pas fréquenter l’école, encore moins travailler pour quelqu’un», confie-t-elle. Biba dit avoir une clientèle fidèle qui ne peut pas se passer de ses articles.
Mais malgré sa forte envie d’entreprendre, Biba se heurte à d’importantes difficultés qu’elle arrive tout de même à surmonter grâce aux soutiens de son mari, de sa famille et de son entourage. Cette femme ambitieuse, ne se limite uniquement pas à la commercialisation des articles féminins. Elle s’est aussi tournée vers une autre forme de commerce qu’est ‘’la vente de la glace ‘’. Cette dernière lui procure d’importants revenus pendant la période de chaleur où la demande est forte surtout durant le mois de ramadan. «Avec un seul frigo, je pourrais faire une recette de 2000F par jour, ce qui me donne environ 60.000 F le mois. A mon avsi, il n’y a pas de sous-métier, et je ne regrette pas d’avoir choisi ce chemin» a-t-elle expliqué. Elle a également mis en place un service de livraison dénommé «Biba express», une entreprise de livraison qu’elle a récemment eu l’initiative de mettre en place. «Vraiment les gens sollicite beaucoup nos services», se réjouit-elle.
Le domaine de l’entreprenariat nécessite le courage et la patience. C’est pourquoi elle encourage ses jeunes frères et sœurs à entreprendre. «Je ne leur demande pas de laisser tomber les études ou de ne pas s’en concentrer. Loin de là, mais seulement de trouver une autre issue de secours, car l’Etat à lui seul ne peut pas employer tous les diplômés, les postes sont saturés, il n’y a plus assez de places pour tout le monde. Je vous exhorte à essayer, peu importe le domaine, parce qu’il suffit juste d’avoir de la volonté et la persévérance», a-t-elle conseillé.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
Source : http://lesahel.org/
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Mounira est la promotrice de la marque dénommée ‘’La Reines des Senteurs’’, une jeune entreprise qui évolue dans le domaine de la production exclusive d’encens, de parfums et cosmétiques. La jeune dame dispose de son local au quartier Nouveau marché derrière le CEG 2 de Niamey où elle exerce cette activité génératrice de revenus depuis maintenant 6 années. Forte de l’expérience qu’elle tient de sa mère, Mounira a ouvert une entreprise qui fait désormais la fierté du Niger à travers l’exportation de ses produits hors de nos frontières. Depuis son enfance, elle nourrissait la vocation d’être une femme indépendante en fondant sa propre entreprise.
La richesse du Niger c’est cette variété de cultures partagées dans une parfaite harmonie. Ce sont des valeurs transmises de génération en génération. La conservation et la valorisation de ces mœurs peuvent éventuellement palier le chômage à travers la création de multiples emplois. Parmi cette panoplie de cultures qui existent au Niger, Mme Mounira a choisi de s’investir dans la production de l’encens. Une production qu’elle a modernisée puis adaptée aux exigences de l’heure. En effet, l’encens est cette matière aromatique conçue à partir des morceaux debois et du parfum. Ainsi, après l’obtention de son baccalauréat, Mme Mounira Karki n’a ménagé ni son temps encore moins son énergie pour s’investir pleinement dans l’entreprenariat. Dès son jeune âge, Mounira voulait s’autonomiser à travers l’entreprenariat. Une ambition conditionnée par la passion.
«J’assistais ma maman qui jadis faisait de l’encens de tout genre. Ainsi, j’étais à la fois impressionnée et attirée par cette activité. Au fil des années, j’avais emboité les pas à ma maman», a-t-elle confié. Agée maintenant de 24 ans, Mounira s’était très tôt lancée dans l’entreprenariat alors qu’elle n’avait à l’époque que 18 ans. Après l’obtention d’un diplôme de technicienne supérieure BTS d’Etat en Management, elle quitta l’école pour se consacrer à son entreprise.
La jeune dame a rappelé qu’à ses débuts, elle pratiquait cette activité sans être imprégnée des enjeux relatifs à l’entreprenariat. Néanmoins elle a bénéficié d’une formation approfondie dans le domaine. Dès lors, elle prit les choses avec beaucoup de sérieux en formalisant son cadre d’activités. L’objectif visé par la jeune promotrice est la vulgarisation puis la valorisation de cette culture nigérienne à travers la transformation de certains produits en encens, principale activité de sa boite. Pour la production de ses articles, Mounira se dote du matériel qu’elle achète sur place. Les tarifs des produits sont fluctuants entre 2000 FCFA et 100.000 FCFA selon la demande et la qualité convoitée par la clientèle. Exceptée la vente locale des produits, Mounira exporte ses produits à l’échelle sous régionale, régionale voire même internationale.
Comme dans toute autre activité génératrice de revenus, Mounira rencontre quelques difficultés notamment la rude concurrence. Selon la jeune entrepreneure, «les jeunes perçoivent mal l’entreprenariat, relativement au manque d’innovation. La plupart des jeunes se contentent à chaque fois de copier telle ou telle personne sans songer à améliorer ou du moins à innover», déplore Mme Mounira. La jeune dame envisage de conjuguer ses efforts avec toutes les autres femmes qui font de l’encens afin d’améliorer leurs champs d’action et porter ainsi haut le flambeau du Niger.
Bangaré Mamane Sani
08 octobre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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L'entreprenariat féminin connait une croissance significative ces dernières années au Niger. Cela s’explique, sans doute, par le fait que les femmes ont pris conscience du rôle important qu’elles peuvent jouer pour apporter un plus dans le développement de l’économie du pays. C’est ainsi qu’elles sont sorties de leur très long silence et rompu avec leur ancien rôle qui se résume aux travaux ménagers et à la garde des enfants et se battent corps et âme pour lancer leurs propres affaires afin de pouvoir être autonome économiquement. Elles sont aujourd'hui présentes dans tous les secteurs d'activités génératrices de revenu notamment la transformation agro-alimentaire et bien d’autres secteurs de l’économie. En somme, l'entreprenariat féminin a connu un accroissement d’intérêt du fait du rôle important et de la place qu'occupent de plus en plus ces dernières dans la vie économique et sociale de notre pays
Nombreux ont compris que l’entreprenariat est de nos jours plus que nécessaire car, c’est le seul secteur qui peut permettre à un pays de se développer et aux femmes d’être financièrement autonomes. L’Etat du Niger ne peut pas assurer l’emploi à tous les diplômés, et ça, beaucoup l’ont compris et cherchent à créer leurs propres entreprises.
C’est d’ailleurs l’exemple de Mme Moustapha Ouma Kaltoum agroéconomiste de formation et promotrice de l’entreprise ProNat (produits naturels du Niger), spécialisée dans la collecte et la commercialisation du miel pur, mais aussi la transformation, le développement et la fabrication des sous-produits du miel à savoir la cire qu’elle utilise pour faire des produits cosmétiques notamment : pommade pour corps, crème pour cheveux, des baumes à lèvre, des soins visage mais aussi des bonbons au miel. Créée en 2018, ProNat est une micro entreprise avec deux employés permanents et trois temporaires. Plusieurs raisons ont poussé Ouma Kaltoum à tendre vers l’entreprenariat. Ainsi, après 15 ans de travail dans le développement rural, Mme Moustapha s’est rendue compte qu’au monde rural, on confie beaucoup de choses notamment les aspects de transformation et commercialisation. En plus, le Niger a beaucoup de potentialités qui sont malheureusement sous exploitées. «On ne donne pas de la valeur à nos matières premières, ce qui fait qu’on ne crée pas de la richesse, c’est plutôt ceux-là qui achètent nos produits bruts, les transforment pour nous les revendre plus chers qui en profitent » affirme-t-elle. L’autre réalité est que l’Etat aussi ne recrute pas assez, vu le fort taux de croissance démographique, il y a énormément de jeunes qui, après les études, n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
C’est toutes ces raisons qui ont amené Ouma Kaltoum à se lancer dans l’entreprenariat, créer de l’emploi donc donner une opportunité à d’autres. En effet, beaucoup de Nigériens ne savent pas que notre pays dispose de très bon miel, notamment vers les zones de Torodi, Maradi, Gaya, Zinder. Pour sa part, ProNat procure le miel dans la région de Dosso, plus précisément le département de Gaya. « Nous avons un processus de filtrage qui nous permet d’avoir un miel de très bonne qualité qui conserve les différentes vitamines avec beaucoup de vertus comme indiqué dans la devise de notre entreprise : Nature, santé, bien-être », a-t-elle affirmé. La marque ProNat est déjà protégée dans 17 pays Africains et le miel est déjà certifié mais, l’entreprise veut d’abord avoir une bonne assise au Niger avant de s’intéresser à l’exportation, nous a confié Mme Moustapha. La marque est en train de faire son petit chemin et les clients commencent à s’y intéresser. Elle a en outre lancé un appel d’abord à l’endroit de l’Etat pour qu’il puisse créer un environnement favorable pour que les entreprises privées émergent et soient compétitives et aux concitoyens d’avoir une certaine fierté à consommer le local.
Mme Ibro Adamou Souradja est, elle, promotrice de Idée Féminine, une entreprise spécialisée dans tout ce qui est agroalimentaire, spécialement l’assaisonnement naturel à savoir : les épices, les arômes naturels, l’ail moulu, le piment assaisonné, le kiri, la cannelle, le clou de girofle, le gingembre et le curcuma en poudre etc. Elle a choisi un cadre de transformation qui touche beaucoup plus la femme car, touchant à la cuisine. Cette motivation de Mme Ibro Souradja est partie d’un constat que les femmes cherchent toujours à donner du goût à leurs plats en vue de faire plaisir à la famille. Ce qui les poussent souvent vers des attitudes qui ne sont pas appropriées, notamment l’utilisation des bouillons dont elles ignorent complètement leurs origines, et ne savent pas par conséquent quel dommage cela peut engendrer sur le plan sanitaire, alors que le Niger dispose de matières premières en ce qui concerne l’assaisonnement naturel. C’est toutes ces choses qui ont amené la promotrice de Idée Féminine à mettre en valeur ces matières premières locales pour que toute la population puisse en bénéficier. Ainsi elle a créé cette entreprise qui a démarré ses activités en 2012 avec un capital de 7500 FCFA et le premier produit ‘’Marga marga’’ qui est un cocktail d’épices dont le terme est vraiment connu de la population. Elle a préféré garder le terme que les femmes vont vite comprendre car, dès qu’on dit ‘’marga marga’’ on sait qu’on parle des épices. Ainsi, après ce produit phare, elle a mis un notre produit sur le marché, qui est l’arôme naturel ‘’Dandano’’ pour aider les femmes à aromatiser leurs plats sans aucune inquiétude à partir des produits locaux. Ensuite, l’épice ‘’Mafé’ qui a aussi gagné la confiance de la population.
Très peu sont ceux qui ne connaissent pas ces produits qui sont aujourd’hui disponibles dans beaucoup de supermarchés, magasins et boutiques de la place dont les deux sont déjà certifiés avec l’appui de l’Initiative 3N et de l'Agence Nigérienne de Normalisation, de Métrologie et de Certification (ANMC). C’est une aventure incroyable « j’ai commencé cette activité de façon traditionnelle parce qu’on pile les épices à la main, on tamise et on met dans le sachet. Un beau jour, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis rendue dans un super marché de la place. J’ai trouvé le propriétaire que je ne connais pas d’ailleurs pour lui proposer mon premier produit ‘’Marga marga’’. Le monsieur m’a regardé d’un air bizarre et m’a dit ceci, c’est ces sachets-là tu veux que j’expose dans mon magasin ? Ça ne m’a pas découragée. Au contraire, ça m’a même poussée à aller de l’avant car, j’ai pu améliorer mon emballage et retourné voir le même monsieur. J’avais tellement insisté qu’il m’a demandé de déposer quelques sachets. Une semaine après, il m’a demandé d’en ajouter et c’est parti comme ça », nous-a-t-elle confié. La passion, le courage et la persévérance l’ont aidée à surmonter les obstacles. Aujourd’hui, Idée Féminine dispose d’un local, un moulin, un séchoir solaire, un tricycle pour la livraison, huit (8) employés permanents et plus de 20 temporaires et que ses produits sont disponibles dans presque tous les marchés de la capitale et sont connus dans certains pays de la sous-région et même en Europe et aux Etats-Unis, là où elle n’a pas encore mis pied. Elle a certes osé, et sa confiance en soi a fait qu’elle a imposé sa position de femme entrepreneure, car, sa détermination a porté ses fruits.
Quant à Mme Sidikou Malika, promotrice de l’entreprise Groupe Malayka, crée en mars 2018 et spécialisée dans la production et la transformation des feuilles de ‘’Moringa’’ en divers produits à savoir : la poudre, la tisane, le jus, les infusions à base de ‘’moringa’’ et le piment au ‘’moringa’’. En plus des produits à base de ‘’moringa’’, Mme Sidikou fait aussi des jus naturels à base d’autres fruits à savoir : le citron gingembre, tamarin, ananas, bissaps, papaille etc. Elle vend également des feuilles fraiches de ‘’moringa’’ bien préparées prêtent pour la cuisson. Chercher à gagner son pain soi-même a toujours été le rêve de Malika, « Même en étant élève, je me rendais au marché pour acheter quelques articles tels que : les chaines, boucles d’oreilles, chaussures, des petites choses qui mettent les jeunes filles en valeur, j’augmente un peu de bénéfice pour revendre à mes camarades de classe ». C’est seulement en 2018 qu’elle s’est lancée dans le domaine de la transformation avec la création du Groupe Malayka. Mme Sidikou nourrit ainsi l’idée d’apporter sa modeste contribution pour l’autonomisation de la femme, faire en sorte que les jeunes et les femmes puissent avoir un emploi qui va leur permettre de gagner dignement leur vie.
Tout début est certes difficile, Mme Sidikou Malika a connu des hauts et des bas, mais, sa détermination et son sens de conviction ont fait aujourd’hui d’elle une femme entrepreneure qualifiée dont l’un de ses produits à savoir l’infusion de ‘’moringa’’ a été certifié. « Au début, nous étions confrontés à un problème d’écoulement puisque nos produits n’étaient pas bien connus par la population, mais grâce aux foires et expositions qui sont fréquemment organisées par les entrepreneurs nigériens, la population à commencer à connaitre et même a apprécié nos produits ainsi que leur bienfait, car, c’est des produits sains qui sont sans danger », nous a-t-elle dit. Ces produits se vendent au niveau des Alimentations Générales et à son domicile. Ils sont aussi très prisés lors des cérémonies de réjouissance (baptême, mariage, et autres), car, bon nombre d’organisateurs font appel à Malika pour les jus ou du ‘’moringa’’ frais. Diplômée en master II en gestion de Projet et d’un BTS d’Etat en marketing, Mme Sidikou Malika a parallèlement suivi des formations sur la méthode HACCP en gestion entrepreneuriale à travers la Chambre de commerce ainsi que les techniques de transformation et de conservation des produits agro-alimentaires à travers l’INRAN. A ce jour, Mme Malika a six (6) employés permanents et quatre (4) temporaires, mais quand la commande est importante elle fait appel à plusieurs personnes notamment les jeunes et les femmes (25 voire 30).
Diplômée en gestion commerciale, Mme Sani Aminatou Cissé est elle, promotrice de l’entreprise Mina Innove. A travers sa marque B-Bio, elle a choisi de mettre en avant le social notamment l’accompagnement des mamans des enfants de 6 mois à plus, en mettant à leur disposition la bouillie infantile enrichie à base de céréales, riz, blé et d’autres produits nutritifs. Elle a raconté qu’elle a grandi avec une maman qui était aussi dans l’entreprenariat, elle l’observait dans tout ce qu’elle faisait et avec le temps elle a commencé à lui apporter sa modeste contribution. Petit à petit, Aminatou a manifesté son intention d’œuvrer dans l’entreprenariat et sa maman l’a accompagnée. « Elle m’a encadrée et à travers elle, j’ai su faire beaucoup de choses dans le domaine de la transformation agro-alimentaire. J’ai été formée par ma maman, elle m’a transmis la rigueur, la valeur du travail et la confiance en soi ».
Après avoir assimilé toutes les méthodes et techniques de transformation agro-alimentaire, Mme Aminatou a préféré voler de ses propres ailes en montant son propre commerce. Ainsi, elle a commencé à faire du ‘’dégué’’ en sachet, la boule communément appelée ‘’Toukoudi’’ en sachet, le couscous du riz en sachet et la bouillie enfantine B-Bio. C’est ainsi qu’elle a commencé à se rendre dans les différents CSI pour proposer aux femmes ses produits. Au fil du temps, les femmes ont bien aimé et se sont habituées à mes produits, surtout la bouillie pour enfant et elle a commencé à recevoir des appels venant de partout. « C’est vrai, j’avais commencé mon activité dans l’informelle en 2015, je fais mes choses à la maison et partir revendre, vue que ça a pris de l’ampleur j’ai décidé de me mettre à jour ». C’est ainsi, qu’en 2019, elle s’est rendue à la maison de l’entreprise pour faire tous ses papiers. Maintenant, Mme Aminatou met beaucoup plus l’accent sur son produit phare à savoir : la bouillie enfantine B-Bio qui est dotée de produits de hautes qualités nutritionnelles pour la prévention de la malnutrition. Cette bouillie est certifiée et presque connue de toutes les mamans. On trouve ce produit au niveau des points de vente un peu partout dans la capitale et au niveau de certaines pharmacies. « Nous sommes en train de lutter pour faire comprendre aux parents les bienfaits des produits naturels, car ils sont sans danger pour les enfants ».
Mme Sani Aminatou Cissé a suivi beaucoup de formations dans le domaine de la transformation des produits agro-alimentaires. « Entreprendre, c’est difficile quand on sait que la consommation des produits locaux n’est pas très développée au Niger, mais si on s’y met avec détermination, ça finit toujours par payer. Avant de me lancer dans cette aventure, je travaillais dans une institution de la place, mais aujourd’hui je suis indépendante, car j’ai dû démissionner de mon poste pour pouvoir me consacrer à mes activités ». Elle a en outre appelé les femmes à ne pas se décourager, à se lancer dans des activités génératrices de revenus en vue d’être financièrement indépendante et apporter leur contribution dans le développement économique du pays et les Organismes Internationaux qui œuvrent pour le bien-être des enfants à venir tester son produit. Toutes ces femmes pratiquent leurs activités dans le respect strict des mesures d’hygiène.
Par Aïchatou Hamma Wakasso(onep)
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Au Niger, le domaine entrepreneurial est constitué de plus de 80% de petites entreprises, et d’entreprises individuelles. Pour booster ce tissu économique encore peu fragile, il faut tendre vers une évolution progressive qui prend en compte le cadre formel. Elles sont nombreuses les femmes qui développent des initiatives leur permettant, non seulement d’être autonomes, mais aussi de renforcer l’essor socio-économique du pays. Elles se battent au quotidien pour développer surtout le secteur de l’agro-alimentaire. Parmi les femmes entrepreneures, figure la présidente de l’entreprise Fara’a, Mélé Fanata dont l’ambition dans ce secteur est d’imprimer une nouvelle vision. Pour matérialiser cette vision, elle envisage d’étendre les activités de son entreprise vers des projets plus imposants et plus inspirants. Dans cette interview qu’elle a bien voulu nous accorder, Fanata Mélé revient en détail sur le fonctionnement des activités de son entreprise, les opportunités et les contraintes liées à l’entreprenariat au Niger.
Présentez-vous à nos lecteurs ? Dites- nous pourquoi « fara’a »? Que signifie pour vous ce nom que vous avez donné à votre entreprise ?
Je réponds au nom de Mélé Fanata, je suis la présidente de l’Entreprise Fara’a. Nous sommes dans la transformation agro-alimentaire, essentiellement les céréales. Nous avons dénommé notre entreprise Fara’a, qui veux dire la joie en haoussa, ce nom pour dire que nous aimons notre travail et on le fait avec gaieté de cœur dans le seul et unique but d’apporter la joie dans le cœur des consommateurs de nos produits. Nous veillons aussi à la qualité de nos produits et la facilité dans leur utilisation. Je suis titulaire d’un diplôme de technicien supérieur en informatique de gestion, et je suis la présidente d’une institution de femmes en l’occurrence le Rassemblement Démocratique des Femmes du Niger (RDFN). Dans cette structure féminine, j’ai appris à cultiver une très grande valeur qui est celle de l’autopromotion de la femme à travers les activités génératrice de revenus. C’est de là que, j’ai eu l’idée de me lancer dans la transformation agro-alimentaire et comme j’ai toujours été motivée à voler de mes propres ailes et être indépendante, autonome financièrement, ça n’a pas été difficile. Sans hésitation dans la transformation agro-alimentaire, avec déjà un penchant fort pour la cuisine. Et j’étais convaincue d’y arriver. Et de nos jours,le recrutement à la Fonction Publique n’est pas chose facile surtout lorsqu’on sait que l’Etat ne peut pas donner du travail à l’ensemble des jeunes qui étudient. Il faut forcement avoir des initiatives pour développer le secteur privé, pourvoyeur d’emplois pour les jeunes. Il faudrait bien qu’on ait une autre vision que celle de rester au chômage plusieurs années alors qu’on est diplômé.
Vous investissez dans l’agro-alimentaire, parlez-nous de façon détaillée de vos activités. Existe-t-il un circuit de commercialisation formel pour écouler vos produits?
Nous œuvrons dans la transformation agro-alimentaire où, nous faisons la promotion des produits locaux du Niger. Dans la transformation de certaines céréales telles que le riz, le mil, le sorgho, le fonio, le maïs, le soja, le niébé et l’arachide ; l’entreprise Fara’a est dans toute la chaine de valeur. Nous avons plusieurs gammes de produits et dont un (1) certifié par l’Agence Nigérienne de Normalisation de Métrologie et de la Certification (ANMC). Il s’agit de notre couscous de riz du Niger précuit, qui est d’ailleurs un de nos produits phares. Nous avons également monté l’Unité de transformation et une boutique de vente des produits transformés au quartier Terminus en face de l’immeuble CNSS, côté siège USN. Nous utilisons également les réseaux sociaux pour faire la vente de nos produits. Nous pouvons aussi faire la livraison partout où vous êtes. Nous disposons de divers produits notamment du couscous à base de toukoudi fait de plusieurs variétés de céréales, de la confiture, des poudres de soumbala, d’ail, des mélanges d’épices, de piment. Ne dit-on pas qu’il y a un début à tout. Et pour réussir il faut oser. Aujourd’hui, l’entreprise Fara’a a à son actif cinq (5) employés à temps plein, et cinq (5) temporaires.
Dans ce domaine comme dans tout autre, il y a des hauts et des bas. Faites-vous face quotidiennement à des difficultés ? Si oui comment faites-vous pour les surmonter ?
Les difficultés que nous rencontrons, c’est surtout sur la question d’emballages, puis que tout ce que nous utilisons nous vient de l’extérieur, avec évidemment des coûts exorbitants et des fois, la qualité reste à désirer. Nous sommes dernièrement confrontés à la cherté des céréales aussi. Et un autre problème aussi qu’on a, la communication, la publicité coûte chère.
Pour résoudre le problème d’emballage, nous faisons des fois des commandes groupées, et pour les céréales nous faisons des stocks, bien que cela ne couvre pas toute l’année. Face à n’importe quelle difficulté dans la vie, il faut être serein d’abord en ayant la confiance en soi. Une fois que cette étape est franchie, on peut réfléchir à une approche qui permet de la surmonter et de continuer tranquillement le chemin vers la réussite.
Quelles sont les réelles motivations qui vous ont poussé à embrasser le domaine entreprenariat ?
L’une des motivations objectives, c’est qu’il existe un bon environnement au sein de notre espace de travail, nous formons une belle équipe de travail. En plus, les pouvoirs publics favorisent l’émergence des micros finances au Niger. Par ailleurs, il faut préciser que nous avons bénéficié de plusieurs appuis notamment de l’Etat à travers le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N, du Projet de Promotion de l’Emploi et de la Croissance Economique dans l’Agriculture (PECEA). Ils nous ont dotés d’une conditionneuse multifonction qui fait le pesage de l’ensachage de tout granulé et un appui financier pour la certification de notre couscous de riz du Niger précuit. Dans le domaine de la transformation, l’Etat a mis des fonds à la disposition des PME en collaboration avec la BAGRI. Il s’agit précisément du Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) ou nous sommes dans la 2ème vague de financement et du Projet Intégré de Modernisation de l’Agriculture et de l’Elevage pour la transformation du monde rural (PIMELAN).
Et par le biais du Ministère du Commerce, j’ai eu aussi à représenter le Niger à l’exposition du ‘’Consommer Local’’ organisé par L’UEMOA de façon rotative dans les pays membres en octobre 2021. Nous avons aussi reçu plusieurs formations au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN).
Nous avons participé à plusieurs rencontres tant au niveau national que sous-régional, à l’exemple de la foire du Sahel ; le Salon de l’artisanat féminin SAFEM ; le salon 100% made in Niger. Sur le plan international, nous étions à la foire internationale de Dakar, au FBAK, une foire de Bamako, la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources Animales au Sénégal, la foire de l’UEMOA.
Selon vous est-ce que les pouvoirs publics favorisent l’émergence des micros entreprises au Niger ? Donnez-nous des détails ?
Je pense qu’il faut d’abord valoriser l’entreprenariat féminin, renforcer les capacités des femmes, en facilitant l’accès au crédit et donner des fonds de garantie bancaire spécialement dédiés à ces dernières. Les femmes qui, pendant longtemps ont été écartées soit directement, soit indirectement, sont de nos jours de plus en plus présentes partout dans les différents segments de l’économie. On vient de très loin, c’est vrai, mais on avance vite et c’est bien avec des résultats encourageants. Elles ont aujourd’hui pu mesurer la portée des défis immenses qui s’offrent à elles pour faire face à l’autosuffisance alimentaire et à l’autonomisation de la femme.
Quels sont les conseils que vous prodiguez à une jeune fille qui veut se lancer dans ce domaine ?
Le conseil que, je peux prodiguer aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat qu’ils sachent que c’est très important d’avoir son propre business, de faire son business plan, et d’être très déterminé avant même la mise en œuvre du projet. Il leur faut surtout réussir à conférer des solides fondations à leurs entreprises afin de résister à d’éventuels obstacles, et faire tout pour voir grandir leurs unités d’entreprises.
Traditionnellement, certains secteurs sont plus masculins que d’autres, plusieurs facteurs viennent influencer ce grand écart parmi lesquels : un accès au prêt bancaire difficile, mais les choses commencent à changer, fort heureusement. Certaines femmes n’hésitent plus à sauter le pas, l’emploi du temps reste toutefois déterminant dans le choix du secteur d’activité. Allier vie familiale et vie professionnelle reste pour beaucoup une équation difficile à résoudre. Avec une dose de volonté et de détermination, tout finira par s’arranger.
Tout le monde commence à comprendre que, la création d’une activité signifie rechercher la liberté et l’indépendance financière ; s’épanouir personnellement, contribuer aux dépenses de la famille et organiser son temps de travail comme on le souhaite.
Propos recueillis par Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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Au Niger, la génération dite « 2.0 », tout comme celle qu’elle suit, dément l’idée qui présente la jeunesse comme paresseuse et oisive.
Les jeunes nigériens s’essayent de plus en plus dans le commerce et les prestations de services, mettant à profit les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies de communication. La forte demande en espaces d’exposition-vente dans les villes et certains quartiers périphériques métamorphosent la façade des rues. Les boutiques stylisées, la marque de fabrique des jeunes, gagnent du terrain.
Les jeunes entrepreneurs nigériens affectionnent la vente d’articles et produits non périssables et moins encombrants à stocker. Avec la montée en flèche des prix de location des boutiques dans les grandes villes, les secteurs porteurs dans lesquels les ventes se font dans l’entourage de l’entrepreneur prennent de l’ampleur. La couture et la vente d’habits, de cosmétiques, de chaussures, de produits d’entretien et de nettoyage prolifèrent. De même, les offres de services et les investissements dans la transformation agro-alimentaire montent.
La stabilité de ce pan de l’économie animé par les jeunes et plus jeunes, le secteur la doit, selon les divers témoignages des acteurs dans les colonnes des publications de l’ONEP, à la démocratisation de l’internet et au développement du transport de voyageurs avec un fort maillage dans la sous-région et au-delà. A cela s’ajoute certes le relèvement des niveaux intellectuels des entrepreneurs ces dernières années, mais c’est surtout le cadre législatif et les réglementations d’exercice et de financement, ainsi que la promotion de la libre circulation des personnes et des biens aux niveaux sous régional, régional et continental, qui ont accéléré la transformation du secteur.
Au tout début, les approvisionnements se font essentiellement à partir de pays côtiers de la sous –région où des fournisseurs envoyaient à leurs contacts sur place des habits, chaussures, ustensiles et autres produits de consommations tels que les cométiques. Peu à peu, les réseaux sociaux, couplés au développement des compagnies de transferts d’argent et des possibilités de paiement en ligne, ont permis à ces jeunes entrepreneurs téméraires de tenter l’expérience au-delà des océans pour se procurer, sans se déplacer, des articles de qualité à des prix relativement bas à partir de la Chine, de la Turquie, de Doubaï et, dans une moindre mesure, de quelques pays d’Europe.
Le développement de l’entrepreneuriat contraste cependant avec la décision de plusieurs jeunes d’exercer directement de leurs chambres et de renoncer à développer leurs business. La pression fiscale, disent-ils, est encore forte pour permettre aux plus jeunes entreprises d’émerger. Pourtant, la Stratégie nationale qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat a mis en place des outils qui favorisent la création, l’accompagnement, le développement et l’autonomisation des entreprises de jeunes au Niger.
Par Souleymane Yahaya(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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Agé de 28 ans et étudiant en 2ème année à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’université Abdou Moumouni de Niamey, Hassane Tahirou Issoufou s’est très tôt engagé dans l’entreprenariat. C’est ainsi qu’il a créé, dans les années 2010-2011, une entreprise de fabrication de savons à base de plantes. La réputation des savons ‘’Yeni’’ produits par ce jeune entrepreneur a déjà franchi les frontières nationales.
Le choix de "Yéni" par Hassane Tahirou Issoufou comme marque et nom de son entreprise n’est pas fortuit. Désireux de faire connaitre le nom de son village "Yéni", explique-t-il, il en a fait le nom de sa marque.
Parlant avec passion et les yeux pétillant de fierté de son métier, Hassane Tahirou Issoufou confie qu’il a appris ce métier à Accra. En effet, explique-t-il, «depuis que j’étais petit, lorsque je partais en vacance à Accra chez mes parents, je m’amusais à apprendre avec un ami (qui aujourd’hui est devenu mon collaborateur), la fabrication de savon et petit à petit, j’ai pris gout à cela». Le jeune homme affirme avoir suivi une formation dans la fabrication de savon. «C’est après que j’ai commencé à exposer mes produits sur des marchés étrangers (ivoiriens, sénégalais et maliens); où ils sont vendus comme des petits pains», assure Hassane Tahirou Issoufou.
Il fabrique trois (3) variétés de savon : à base du miel, du citron et de la pomme. Ces savons sont essentiellement faits à base de mélange d’aloè Vera et du savon noir. S’agissant des prix de ses produits, Tahirou Hassane indique que cela varie de 1250F CFA à 1500F CFA la boite. Et la particularité du savon ‘’Yeni’’, précise-t-il, est que le produit lutte contre les maladies notamment l’acné, les dartres, les démangeaisons, le panaris, le pied d’athlète, etc. Aussi, a-t- il ajouté, le savon Yeni soigne les blessures et rend la peau lisse. Par jour, le jeune entrepreneur fabrique cent (100) boites de savon, cela avec l’assistance de trois employés.
Hassane Tahirou arrive à écouler ses produits à travers les réseaux sociaux notamment Facebook, Whatsapp mais aussi par le biais de témoignage dans des boutiques au niveau du marché «Kassouwar dolé». «Je les vends également à travers les commandes venant de l’intérieur du pays notamment des régions de Tahoua, de Zinder, de Diffa, de Tillabéri et de Dosso», dit le jeune entrepreneur. Grace à son business Tahirou Hassane arrive moyennement à subvenir à ses besoins. Il encourage les jeunes qui dépendent encore des parents, à se réveiller et à faire comme lui, au lieu de tendre toujours la main.
Farida Ibrahim Assoumane
19 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Ancienne employée de banque, mère de famille, Mme Abdoul-karim Fatima est la promotrice de Fanta house, une entreprise qui œuvre dans la transformation agro-alimentaire. Fanta House transforme tout ce qui est céréales issues de l’agriculture nigérienne. Dès le bas âge, Mme Fatima vendait de petites choses dans le quartier, mais n’avait jamais eu l’idée d’être une grande entrepreneure. «Bien que j’aie été fonctionnaire un peu tôt, cela ne m’a pas empêché de vendre des articles à mon entourage, à mes collègues et à la famille», a-t-elle affirmé. Mais au fil des années et des expériences, Mme Abdoul-Karim a su mettre en place un véritable business qui créé de l’emploi tout en valorisant les produits locaux.
Au niveau de son site de production situé au quartier Koubia rue de l’élevage, Fanta house compte aujourd’hui 07 employés permanents, 10 temporaires, et 30 occasionnels. Mme Fatima affirme qu’elle emploie plus de femmes que d’hommes car pour elle, il est grand temps que la femme soit indépendante et autonome.
Au tout début, Mme Fatima était passionnée de la restauration, mais ayant une santé fragile, elle a finalement abandonné ce projet. Mme Fatima a commencé à entreprendre en 2017. Par la suite elle s’est engagée dans le domaine de la transformation agro-alimentaire. «Plusieurs fois, j’ai remarqué qu’il y avait de plus en plus des produits transformés et vendus dans les alimentations. C’est de là que l’idée d’en faire autant m’est venue en tête. J’ai donc payé un produit préfabriqué pour aller essayer», a-t-elle indiqué.
Ainsi, cette femme battante a commencé la transformation agro-alimentaire avec un budget de 22.500 FCFA. «Au début, je faisais mes ventes moi-même et mes clients s’informent de bouche à oreille, pendant les cérémonies, les ‘’foyandis’’ qu’organisent les femmes. J’étais encore en ce temps employée de banque. Actuellement, nous transformons le riz, le maïs, le sorgho, le niébé, le fonio, le moringa, le souchet, la poudre de pain de pinge en divers produits. Nous avons du couscous en plusieurs variétés dont le couscous de riz précuit, garni avec des légumes, le couscous de riz comme le “tousmé” mais à base de riz, on a le couscous de riz à trois céréales, ou le couscous de Sorgho, de maïs. Nous avons aussi plusieurs types de farines, comme la farine pour la bouillie à base de mil, à base de maïs, à base de sorgho, et les farines pour les pâtes blanches et jaunes (de 1kg jusqu’à 50 kg) et nous avons aussi des grumeaux pour les dégués, des farines infantiles à plusieurs modèles», a expliqué Mme Fatima.
Elle est satisfaite de son business car sa production est consommée dans un bref délai. Elle en fait des livraisons hebdomadaires de stocks dans les alimentations de la place. «Il y’a des clients qui viennent jusqu’au niveau de l’unité de production pour se procurer nos produits où à travers la commande en ligne. Nous faisons également des coffrets ou paniers qui regroupent nos différents produits, sur commande ou lors des foires et expositions», a-t-elle ajouté. Les prix des produits de Fanta house varient de 500 FCFA à 5.000 FCFA et les prix des paniers ou coffrets varient en fonction de la valeur des produits qui s’y trouvent.
Un an après la création de son entreprise, la promotrice de “Fanta House” a effectué sa première participation à la foire du Sahel en 2018. «L’emballage de mes produits n’était pas professionnel et les étiquettes n’étaient pas conformes, la présentation n’était pas à la hauteur, nous avons eu lors de cette foire des partenaires qui nous ont appuyés comme le Centre Culturel Américain qui nous ont fait des formations de renforcement de capacités qui nous ont permis de développer notre entreprise. J’ai effectué aussi beaucoup de voyage d'étude et à l'international avec le ministère de l’Agriculture et les partenaires. J'ai été à N'Djamena, pour représenter le Niger, en tant que lauréate, j’ai été à Tunis, en Chine, à Abidjan, dans le cadre des expositions», a-t-elle déclaré.
Aussi, avec l'accompagnement de l’initiative 3N, Fanta house a eu beaucoup d'appui. Elle a, à travers agri-focus et l’appui de l’Initiative 3N, certifié plus de 47 produits avec l'AMNC dont le couscous de riz avec l’appui d’Oxfam. L’entreprise Fanta house a par la suite été dotée d'une conditionneuse de farine, d'une grande valeur qui peut emballer mille sachets en une heure.
De 2018 à aujourd’hui, Mme Fatima a eu une fulgurante progression. Lors du Sahel 2019, grâce à son innovation sur le couscous de fonio amélioré à l’arachide appelé le ‘’djouka’’, elle a remporté le 2ème prix du président de l’Assemblée Nationale d’une valeur de 2.500.000F CFA. Au Sahel 2020, Mme Abdoul-Karim Fatima a remporté le 1er prix du Président de la République d’une valeur de 5.000.000 FCFA après avoir innové un produit appelé le sésamil, un produit enrichi au sésame. «Après toutes ces réalisations, je ne peux que me féliciter. Ma production a augmenté, avec plus de points de ventes dans les alimentations et les supermarchés et mes produits vont jusqu’à à l'étranger», s’est-elle réjouie.
Rachida Abdou Ibrahim (Stagiaire Onep)
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On constate de plus en plus l’émergence des initiatives tournées vers l’entreprenariat des jeunes au Niger. Et parmi les secteurs porteurs, celui des femmes nigériennes, figure en bonne place, la filière transformation agro-alimentaire. En effet, à la faveur d’une foire des entrepreneurs qui s’était déroulée en début de ce mois au centre des Conférences internationales Mahatma Gandhi de Niamey, Mme Zakaria Hadiza Hamadou est venue exposer son savoir-faire. Elle évolue dans le domaine de la transformation agro-alimentaire. Elle est la promotrice de ‘’Saï-fataha’’, une entreprise spécialisée dans la transformation, notamment la conservation du poivron vert frais et la vente des épices moulues.
«A Saï-fataha, nous ne faisons que, des produits à partir des matières premières bio dont nous prenons soin de bien arranger avant de moudre. Les épices, du poivron frais conservé, du poivron séché et du poivron pâteux, du paprika, du soumbala, entre autres tous moulus, sont les produits que nous mettons en vente dans notre entreprise » a-t-elle expliqué.
Le prix des produits à Sai-fataha varie en fonction de la quantité utilisée. Mais toutefois, le prix varie de 500 FCFA à 5000 FCFA. Ce sont des produits qui sont abordables et accessibles à tous. L’entreprise « Sai-fataha » a été officialisée depuis juin 2018. « Au tout debut, j’avais eu le soutien morale physique et surtout l’appui financier de mon conjoint, mais aussi de ma famille et de mes proches » a affirmé Mme Zakaria Hadiza.
L’entreprise dispose de deux employés qui maitrisent parfaitement toute la chaine de production. Ces deux employés sont capables de produire même en absence de la promotrice. Mme Zakaria Hadizatou déplore le manque de machines et matériels qui puissent faciliter la réalisation des activités.
« Mon objectif à travers la transformation agro-alimentaire, c’est d’amener la population à consommer les produits locaux et naturels. La consommation des produits locaux nous épargnera de certaines maladies provoquées par les conserves et autres produits importés », a-t-elle fait remarquer.
Pour cette jeune entrepreneure, le Niger a de quoi vendre au niveau local et à l’international dans le domaine de la transformation agro-alimentaire. Selon Mme Zakaria, la politique de consommer local est à saluer. « L’Etat doit continuer les actions à même de décourager davantage la population quant à la consommation de certains produits importés pouvant nuire à la santé des populations qui pullulent sur les marchés nationaux », a-t-elle martelé.
Elle a enfin lancé un appel à l’endroit des femmes entrepreneures à ne pas désespérer et que, la patience doit être la robe pour l’entrepreneure pour aboutir à quelque chose de durable dans le futur. « A l’endroit de ceux et celles qui pensent qu’avec leur diplôme, l’Etat doit les embaucher ; qu’ils se détrompent rapidement en mettant en tête que la croissance d’un pays ne s’accélère qu’avec des initiatives privées, autrement dit le secteur privé. C’est sur ce dernier que repose la croissance dans la mesure où il est pourvoyeur d’emplois pour les jeunes qui constituent la pierre angulaire du développement d’un pays » a-t-elle conclu.
Rachida Abdou Ibrahim(onep)
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La deuxième Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique (CIEA) s'est tenue en mars 2017 à Abidjan (Côte d'Ivoire). Depuis la première conférence en 2015 - époque de forte croissance économique sur le continent -, les espoirs de progrès économiques se sont estompés en raison de l'effondrement des cours des matières premières, de la volatilité des marchés financiers mondiaux et du ralentissement de la croissance mondiale. Avant de quitter New York pour assister à la deuxième édition de la CIEA, organisée conjointement par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Sous- Secrétaire général de l'ONU et Directeur du Bureau régional pour l'Afrique au PNUD Abdoulaye Mar Dieye a accordé à Kingsley Ighobor d'Afrique Renouveau un entretien qui a porté sur les perspectives de développement économique en Afrique et les défis à surmonter à cet égard.
Afrique Renouveau : Pourquoi avoir organisé la Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique ?
M. Dieye : En 2015, lors de la première conférence à Abidjan, le PIB de l'Afrique affichait depuis 15 ans une croissance de près de 5 % . En 2000, The Economist avait qualifié l'Afrique de " continent sans espoir ". Dix ans plus tard, en guise d'excuse, il consacrait sa une à " L'essor africain ". À l'époque, les [indicateurs économiques] étaient en train de changer s'agissant du taux de croissance, de la réduction de la pauvreté et du développement humain. J'ai discuté avec le Président ivoirien Alassane Ouattara et nous avons convenu de capitaliser sur le nouvel es prit émergent et d'organiser une conférence pour étudier la réalité du récit. Comment consolider et maintenir cette trajectoire émergente ? C'est la raison d'être de la conférence.
Compte tenu du contexte économique adverse, principalement dû à l'effondrement des cours des matières premières, pouvez-vous encore dire que l'Afrique est émergente ?
Oui. L'analyse révèle qu'un tiers de la croissance de 5 % a été déclenché par la classe moyenne émergente et un tiers par une meilleure gouvernance économique et politique. Seul un tiers s'explique par la hausse des cours des matières premières. Le taux de croissance moyen, de 2000 à 2015, était de 5 % en ce qui concerne le PIB réel. Il se situe aujourd'hui entre 2 et 3 %. Ne vous laissez pas duper par la tyrannie des moyennes. Certains pays ont encore une croissance de plus de 5 % : l'Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie, la Côte d'Ivoire et l'Ouganda, par exemple. Certains ont été gravement touchés par la baisse des cours des matières premières, surtout les producteurs de pétrole, comme le Nigéria, le Gabon, la Guinée équatoriale et l'Angola. Ce sont ceux dont le taux de croissance a considérablement ralenti, en particulier la Guinée équatoriale. Les pays en conflit, comme le Soudan du Sud et la République centrafricaine, ont également contribué à ce ralentissement de la croissance économique continentale. Certains pays cependant, continuent sur la voie de l'émergence. La Côte d'Ivoire enregistre une croissance à deux chiffres ou presque. Le Rwanda et le Sénégal affichent une croissance de plus de 6 %.
Comment parvenir à l'équilibre lorsque des pays dont les taux de croissance diffèrent discutent d'enjeux économiques communs ?
Ils ont certains points communs. Même des pays comme l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, qui ont des taux de croissance élevés, identifient encore des domaines où investir davantage pour soutenir la croissance.
Comme ?
Les transformations économiques structurelles. Par exemple, la chaîne de valeur du cacao est retenue à hauteur de 15 % en moyenne sur le continent, avec 85 % en dehors. Il est impossible de soutenir le développement en suivant cette voie. Alors, comment améliorer la transformation des matières premières dans le pays avant l'exportation ? Et la transformation structurelle passe par l'augmentation de la productivité.
De nombreuses conférences ont lieu sur le continent. Les critiques les qualifient d'ateliers de discussion . En quoi celle-ci est-elle différente ?
À Abidjan [en 2015], nous avons voulu tester le modèle que nous proposions : un état de développement qui permet de changer le modèle de production et de consommation, mais qui a aussi une incidence sur le développement humain. Nous avons fait quelques calculs d'élasticité. Le modèle, que j'appelle Abidjan 1,cherche à appliquer un état de développement avec une plus grande marge budgétaire pour stimuler le développement et s'appuyer sur des ressources internes, au lieu de l'aide publique au développement. Il est impossible de soutenir un parcours de développement sans consommer la production locale, sans développer la valeur retenue en interne et sans une croissance qui affecte le développement humain. Il faut une coopération régionale, car nos économies sont extrêmement étroites. À plus long terme, il faut un dialogue inclusif.
Croyez-vous en ce que certains experts appellent " protectionnisme sophistiqué ", qui consiste fondamentalement à formuler des politiques protégeant les industries locales ?
Je ne pense pas. Le protectionnisme fait partie du passé. Je crois au patriotisme économique, ce qui est totalement différent.
Comment faire du patriotisme économique si les consommateurs préfèrent les produits importés ?
Le patriotisme économique devrait commencer avec le gouvernement. Le fait que certains ministères africains importent du mobilier d'Allemagne, de France ou du Royaume-Uni me laisse perplexe. Nous devons utiliser nos entreprises locales.
Où le patriotisme économique a-t-il fonctionné ?
Le Nigéria et le Kenya ont des politiques de préférence locale, tant pour l'achat de biens que pour la priorité accordée à l'entrepreneuriat local.
Comment peut-il y avoir des niveaux accrus de coopération régionale quand le commerce intraafricain se chiffre à 11 % à peine ?
Certaines régions s'en sortent mieux que d'autres, comme la CEDEAO [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest]. La SADC [Communauté de développement de l'Afrique australe] se porte mieux ces derniers temps. Il y a des obstacles à surmonter, notamment au niveau de l'infrastructure. Le marché est en plein essor entre le Ghana et le Togo en Afrique de l'Ouest, même si la facilitation des échanges n'est pas là. Les gens souhaitent l'intégration, mais les États et les gouvernements sont à la traîne. Là où le climat de paix et de sécurité est meilleur, les gens font du commerce et collaborent entre eux davantage que dans les zones d'insécurité, comme dans la région d'Afrique centrale.
L'Afrique a-t-elle suffisamment de ressources internes à mobiliser pour le développement ? Si oui, lesquelles ?
Absolument ! La plupart des économies en développement de l'Afrique étaient auparavant financées par l'aide publique au développement. Aujourd'hui, même les envois de fonds sont supérieurs à cette aide. Cette dernière en Afrique est inférieure à 60 milliards de dollars par an et les envois de fonds ont grimpé pour passer de 62 à 65 milliards de dollars. Une étude du groupe de l'ancien Président sud-africain Thabo Mbeki [le groupe de haut niveau de l'Union africaine sur les flux financiers illicites en provenance d'Afrique] fait apparaître que le continent perd chaque année entre 50 et 60 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites. C'est 3 % du PIB de perdu. Si nous renforçons la bonne gouvernance et réprimons plus fermement la corruption, nous conserverons cette somme.
Selon les experts, les Africaines sont touchées de façon disproportionnée par le manque d'inclusion financière. Y a-t-il une solution ?
Notre dernier Rapport sur le développement humain en Afrique révèle qu'en n'incluant pas les femmes dans le processus de développement, l'Afrique a perdu chaque année 95 milliards de dollars en moyenne, avec un sommet de 104 milliards en 2014. Ceci représente 6 % du PIB. Le paradoxe, c'est que nos banques ont de l'argent que nous n'utilisons pas. Le PNUD et la BAD préconisent aux pays d'investir dans les femmes pour traiter ce syndrome d'exclusion, qui est une erreur du point de vue économique. Investir dans les femmes permet de doubler facilement les taux de croissance du PIB et d'améliorer le bien-être de la société dans son ensemble.
Il y a un thème socioculturel sous-jacent, notamment celui des barrières associées au patriarcat. Comment les briser ?
Une politique économique ne peut fonctionner qu'avec une bonne économie politique. Et vous avez raison de dire qu'en Afrique certaines normes culturelles entravent le développement des femmes. Dans certains pays, les femmes ne peuvent pas accéder aux terres ni en posséder pour les utiliser comme garanties de prêts. Nous devons donc collaborer avec les notables locaux, la société civile et d'autres pour briser ces barrières culturelles.
Existe-t-il un pays où l'autonomisation des femmes a conduit au développement économique ?
Les Seychelles, le Rwanda et le Sénégal en sont un exemple. Dans ces pays, le développement économique connaît une bonne progression.
Quelle est votre vision de l'économie africaine?
Le centre de gravité économique mondial se déplace lentement mais sûrement vers l'Afrique. Des pays comme la Chine, l'Inde et la Turquie ont le sentiment que l'avenir du monde se joue en Afrique et que c'est là que la rentabilité des investissements est la plus élevée. Je gage que si nous parvenons à faire face à l'insécurité dans le Sahel, dans la région des Grands Lacs et dans la corne de l'Afrique, l'Afrique sera le nouvel eldorado.
23 juillet 2017
Source : La Nation
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Le directeur de la Banque africaine de développement mise sur l’agriculture et rappelle que le continent possède 65 % des terres arables non exploitées dans le monde.
L’agriculture, c’est son domaine de prédilection. « C’est de là que je viens », aime souvent à préciser Akinwumi Adesina, 57 ans. En cet après-midi pluvieux à Abidjan (Côte d’Ivoire), au siège de la Banque africaine de développement (BAD) qu’il dirige depuis bientôt deux ans, l’ex-ministre nigérian de l’agriculture est aux anges. La nouvelle n’est pas encore officielle, mais il vient de remporter le World Food Prize 2017, le prix mondial de l’alimentation (doté de 250 000 dollars, environ 223 000 euros), considéré parfois comme l’équivalent du prix Nobel dans le domaine.
« C’est un grand honneur, dit-il. Mais le plus important, c’est ce qu’il reste encore à faire, mettre fin à la faim en Afrique. Il n’y a plus de temps à perdre. » Son bilan agricole, parfois critiqué, sa vision du développement en Afrique, ses objectifs, Akinwumi Adesina aime à les détailler, à les chiffrer. Et il pourrait le faire pendant des heures, si l’un de ses assistants n’ouvrait pas frénétiquement la porte de cette salle de réunion où il reçoit Le Monde Afrique, pour lui rappeler que le temps, justement, file. Entretien.
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La police continue à enquêter sur le vaste réseau d'escroquerie financière découvert la semaine dernière par la Cellule nationale d'investigations financières (Centif) au sein de la Banque agricole du Niger (Bagri). Suite à cette découverte, plusieurs cadres et employés de la banque ont été interpellés et placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire. Selon les informations disponibles, même un planton de la banque est impliqué dans cette affaire. Le montant du détournement s'élève à entre 4 et 5 milliards de francs CFA, une somme qui pourrait encore évoluer au cours de l'enquête préliminaire. Comment une telle escroquerie a-t-elle pu être perpétrée sans être découverte plus tôt? Il semble que cela nécessitait un réseau bien organisé et la participation de nombreux individus au sein de la banque. Cette opération a probablement été mise en place sur plusieurs années, compte tenu de l'ampleur du détournement. La Banque agricole du Niger, créée avec des fonds publics sous le règne du regretté président Mamadou Tandja dans le but de promouvoir le développement rural, a rapidement évolué vers le secteur commercial et offert les mêmes types de services que les banques commerciales. Malheureusement, la gestion de la Bagri a été critiquée par l'opinion publique lorsqu'elle a commencé à connaître des difficultés. Lorsque la banque a véritablement commencé à battre de l'aile, son premier Directeur général, Rabiou Abdou, a été transféré à la nouvelle banque de l'Habitat, également publique. Il y a passé un court laps de temps avant de se lancer en politique. Lorsqu'il s'agit d'une institution bancaire étatique, les critères de recrutement et de promotion du personnel sont souvent différents de ceux des banques privées. Il est donc important de s'assurer que les individus choisis pour diriger et gérer ces institutions sont compétents et intègres, afin d'éviter des scandales financiers de cette nature.
Aïssa Altiné
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Les Etablissements Ouhoudou Younoussa, décidément, ne laissent point les Niaméens indifférents, car en plus de les délester quotidiennement de leurs maigres ressources financières par un système commercial qui fonctionne au rabais, ils constituent également une bouche énorme d’embouteillage qui paralyse totalement la ‘’Voie Express’’ qui passe devant ses boutiques. Cette situation chaotique créée devant ses boutiques (Tenez, souvent, les clients forment des files indiennes interminables qui finissent sur des bousculades monstrueuses blessantes !) est une aubaine inespérée pour les petits délinquants pour opérer leurs forfaits de pickpocket sur les innocents clients.
Pourtant, il ne s’agit pas de notre quels Etablissements, mais de ceux du plus grand importateur au Niger (Capable d’importer au Niger et au Mali plus de 100 mille tonnes de marchandises par an), qui appartiennent à Ouhoudou Younoussa, cet ancien cireur de chaussures originaire de la région de Gao, au Mali, qui avait débarqué, comme de nombreux jeunes maliens de cette partie du pays, à la fin des années 70, au Niger, dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Eh bien, ce rêve de ‘’Ariya Gao’’ (C’est le sobriquet commode que les Nigériens donnent aux ressortissants de cette localité) s’est réalisé, puisqu’aujourd’hui, Ouhoudou Younoussa est à la tête d’une immense fortune estimée à plusieurs dizaines de milliards de nos francs. Cet empire commercial s’est construit, le plus souvent, dans la pure tricherie dans l’observation des règles de la concurrence, en cumulant à la fois les titres d’importateur, de grossiste, de semi-grossiste et de détaillant. Ainsi, grâce à ses multiples casquettes commerciales, il fausse tout le jeu de la saine concurrence commerciale au niveau national, sans que les pouvoirs publics daignent le rappeler à l’ordre. Pire, à un moment, grâce notamment à certaines complicités au sein de la Douane nigérienne, ses marchandises en transit étaient reversés sur le territoire nigérien, sans avoir payé les droits fiscaux nationaux. Démasqué par une inspection menée dans les services douaniers, en 2012, il avait été arrêté, écroué et ses Etablissements avaient subi un redressement fiscal de plusieurs milliards de nos francs. Finalement, il réussit à s’en tirer à bon compte, en prenant, astucieusement, la carte du parti rose ! Auparavant, sous la Cinquième République de Tandja Mamadou, il avait été épinglé par la Direction Générale des Impôts (DGI) qui lui reprochait la rétention de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) sur ses ventes commerciales, croyant certainement que cette somme lui appartenait personnellement. Evidemment, en faisant bon marché de toutes ces règles, cet ‘’épicier-importateur’’ s’est constitué une énorme fortune qui suscite, aujourd’hui, bien des convoitises. Pour preuve, un rocambolesque braquage de son véhicule transportant à la banque les recettes hebdomadaires a été perpétré, courant cette semaine, dans les alentours de la Place de l’ancien Petit-Marché, non loin de ses magasins. On estime le butin pris par les malfrats à quelques 600 millions de nos francs. Radin, comme ‘’Oncle Picsou’’ de la célèbre Bande Dessinée, Ouhoudou Younoussa agit toujours en goujat, en informel, pour transporter une somme pareille dans un tacot ! Il faut, en effet, s’appeler Ouhoudou Younoussa pour agir de la sorte, en mettant en danger la vie de paisibles citoyens qui se trouveraient au mauvais endroit et au mauvais moment. Il serait grand temps que les pouvoirs publics sortent de leur laxisme ou de leur complaisance vis-à-vis de ce commerçant à la réputation sulfureuse, dont le patrimoine n’apporterait pas grand-chose, non seulement aux caisses de l’Etat en termes de droits fiscaux conformes à son chiffre d’affaires réel, mais aussi en termes d’emplois nationaux (On raconte qu’il emploie plus d’étrangers que de Nigériens) et autres actions sociales ( construction de classes d’école, de centres de santé, d’orphelinats…), comme le font toutes ces grandes sociétés commerciales de la place pour adoucir leur image de marque auprès du public. Certaines langues méchantes racontent même que la ‘’Zakat’’ (impôt purificateur de l’Islam) prélevée sur son patrimoine est convoyée dans sa région natale, au Mali ! Terrible ! Même les nécessiteux du Niger n’ont guère droit à la compassion d’Ouhoudou Younoussa ! Affaire à suivre !
Sanda
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C'est le futur plus grand barrage d'Afrique en termes de production d'électricité. Le barrage de la « grande renaissance éthiopienne » devrait à terme fournir plus de 15 000 gigawatts par an. Il est achevé à 63%, selon Addis Abeba. Mais cet ouvrage inquiète au Nord. L'Égypte craint qu'il réduise le débit du Nil. Il est en effet construit sur le Nil Bleu, principal affluent du fleuve qui traverse ensuite Soudan et Égypte. Cette semaine, Le Caire a réitéré sa fermeté fasse à ce que les Égyptiens considèrent comme une affaire de « sécurité nationale ». Samedi 25 novembre, le ministre éthiopien de l'Eau et de l'électricité a répondu.
Le ministre a insisté sur le besoin de continuer à communiquer en direction du public égyptien pour convaincre des bienfaits du barrage, « scientifiquement prouvés », selon Selechi Bekele. Pour lui, il ne faut pas que Le Caire se focalise uniquement sur le partage des eaux, mais aussi sur la future production d'énergie que permettra l'ouvrage dont l'Égypte pourra bénéficier, insiste le ministre. Addis Abeba espère bien en effet, à terme, exporter son électricité.
Selechi Bekele s'est montré plus conciliant que le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères. Il avait martelé jeudi que le barrage est aussi une question de vie ou de mort pour son pays, reprise mot pour mot de l'expression utilisée par le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi quelques jours avant.
Éthiopie, Égypte et Soudan se sont mis d'accord sur le principe en mai 2015, notamment pour que le débit du fleuve reste inchangé. Il faut maintenant accorder les violons dans le détail. Deux sociétés françaises sont en train de réaliser une étude d'impact. Mais Le Caire n'est visiblement pas satisfait, les Égyptiens considèrent ces négociations techniques comme rompues.
Ce que réfute totalement le ministre éthiopien de l'Eau et de l'électricité. « Nous avons prochainement une réunion à Khartoum, c'est tout ce que je sais officiellement » conclut Selechi Bekele.
03 décembre 2017
Source : http://www.rfi.fr/
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« À nos partenaires du Nord, aux étudiants surtout, je dirai : N'ayez pas peur de venir en Afrique. Nous travaillons dur et obtenons des résultats, même avec de petits moyens. Nos universités forment des cadres pour nos pays et nous avons des enseignants compétents. » À l'évidence, pour l'auteure de ces propos, Hortense Atta Diallo, professeure d'agronomie, vice-présidente de l'université Nangui-Abrogoua d'Abidjan et chargée de la planification, de la programmation et des relations extérieures, les universités sur le continent ont encore une partition à jouer au-delà de l'enseignement et de la formation d'étudiants africains. Cela se justifie d'autant plus que la donne a changé sur le plan économique au niveau international, faisant de l'Afrique un continent d'avenir, certains disent « la nouvelle frontière ».
Renforcer la pertinence des formations
Si l'enjeu pour l'Afrique est de jeter de plus en plus de ponts avec des universités et des centres de recherche du Nord pour élever le standard de compétence de ses étudiants, pour les pays du Nord, et en la matière l'Europe joue sa carte, il s'agit de renforcer la pertinence de la formation des étudiants en y intégrant, au-delà des éléments techniques, des clés culturelles. L'idée est d'être le plus affûté possible face à des concurrents de plus en plus agressifs venus d'autres horizons, notamment de l'Asie et de l'Amérique du Nord. « L'acquisition de compétences par les jeunes Africains est une priorité pour nous », dit Deirdre Lennan, chargée du programme Erasmus+ pour l'Afrique à la Commission européenne. Ce programme offre des possibilités de mobilité et des périodes de formation à des étudiants africains en Europe, mais aussi à des doctorants et enseignants européens qui vont dans les universités africaines. Là, dans des domaines comme les maladies infectieuses ou l'ingénierie civile, du fait de la construction de nombreuses villes nouvelles « smart », l'Afrique peut leur apporter une belle expérience. Cette démarche fait écho à la volonté au plus haut niveau, entre l'Union africaine et l'Union européenne, de faire un grand travail d'identification des contenus, des modes d'enseignement aussi, pour élever le niveau de formation et mieux l'adapter aux besoins du continent africain en termes de profils d'emploi. Avec l'Erasmus africain sur lequel l'Union africaine et la Commission européenne travaillent, la mobilité entre universités africaines devrait être renforcée et pourrait permettre la délivrance de doubles diplômes purement africains.
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À quoi ressembleront les relations Europe-Afrique dans les années à venir ? Pourquoi est-il important et urgent que les Européens se tournent davantage vers le continent africain et vice-versa ? En 2050, à l'heure où plus de 25 % de la population mondiale sera africaine et moins de 5 %, européenne, comment le Vieux Continent pourra-t-il envisager de développer son économie sans compter sur l'aide de ses voisins du Sud ? Dans cette même dynamique, quelles solutions concrètes devront mettre en oeuvre les États africains pour limiter l'émigration massive vers les pays du Nord ?
Entre l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique, un projet d'alliance géopolitique s'impose. Une zone de prospérité nord-sud doit être créée et largement développée autour de trois piliers fondamentaux : la proximité géographique, la complémentarité démographique et les multiples enjeux socio-politico-économiques communs qui feraient de cette région du monde l'une des plus peuplées, fortes, hétérogènes, stables et dynamiques.
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L’Europe compte pour 40 % des flux d’investissements directs étrangers vers l’Afrique et reste le premier partenaire commercial du continent.. Des dirigeants européens et africains ont appelé mardi 18 décembre les entreprises du secteur privé à investir davantage en Afrique, un continent qui n’a pas besoin de « charité » mais de croissance pour notamment endiguer les flux migratoires. « Je voudrais dire à ceux qui représentent nos entreprises (…) : soyez audacieux, investissez davantage en Afrique ! », a lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à Vienne, lors d’un forum sur la coopération économique entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique.
L’Europe compte pour 40 % des flux d’investissements directs étrangers vers l’Afrique et reste le premier partenaire commercial du continent, avec, selon la Commission, 243,5 milliards d’euros d’échanges commerciaux en 2017. Mais « nous pouvons et nous devons faire plus » en mobilisant « davantage de sources de financement et en encourageant nos entreprises européennes à être plus présentes sur le continent africain », a ajouté M. Juncker. « Seuls des investissements importants pourront générer une croissante suffisante et les emplois à même d’absorber l’explosion démographique africaine », a souligné de son côté le président du Parlement européen Antonio Tajani.
Les vingt-huit pays de l’UE étaient représentés à cette conférence, qui a réuni treize chefs d’Etat ou de gouvernement européens et les responsables politiques de vingt-cinq pays d’Afrique. Quelque 800 entrepreneurs des deux continents étaient également conviés à Vienne pour cet événement organisé dans le cadre de la présidence autrichienne de l’UE qui s’achève fin décembre.
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Le Niger a décidément raté son rendez-vous avec la hausse du cours mondial de l’or. Et pour cause : l’unique société nigérienne qui exploite ce minerai, très prisé actuellement sur les marchés mondiaux, végète dans une opacité totale. Selon un document qui circule entre les mains de certains grands patrons du pays, l’or du Niger profite à une poignée des personnes, sous la bienveillance du directeur d’exploitation de cette société, un certain Kenneth Mpofu de nationalité zimbabwéen. En effet, depuis son débarquement au Niger en 2019, en qualité de Directeur d’Exploitation de la SML, travailleurs comme partenaires d’affaires de l’usine d’exploitation de l’or du Niger, sont laissés sur les carreaux.
Climat social exécrable créé à dessein
Kenneth Mpofu et ses complices ne sont pas allés de mains-mortes dans la mise sur pieds d’une vaste entreprise de pillage de l’or du Niger. Pour réussir leur forfait, ils ont d’abord créé une situation sociale assez tendue sur le site de l’usine : Imposition d’une seule langue de travail autre que le français, injures contre les agents, menaces de mort contre les travailleurs en pleine réunion, mépris envers la mémoire des ouvriers morts sur le site, arrêt de l’assurance maladie, Non versement des cotisations à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), mépris à l’égard des inspecteurs de travail, arrêt systématique de concertation entre représentants du personnel et la direction, cantonnement du personnel nigérien à des positions marginales, discrimination entre employés nigériens et expatriés, etc.
Tous ces griefs montrent que les rapports entre les agents de la SML et leur premier patron, sont d’un autre âge, du fait de son attitude, jouant presque le rôle de bourreau dans une plantation de la canne à sucre du temps de l’esclavage, que celui d’un directeur d’exploitation dans un pays qui a fait pourtant le serment de protéger la dignité humaine. Toute cette humiliation est organisée avec la complicité de la direction des ressources humaines, rangée du côté du bourreau, Kenneth Mpofu.
Le document qui lève un coin de voile sur la gestion opaque à la SML révèle que l’usine est actuellement envahie par un personnel expatrié et non utile, mais à qui le DG Mpofu fait la part belle, laissant les employés nigériens dans le dénuement, au mépris de toutes les conventions internationales et lois nationales qui régissent la carrière des employés dans un site comme celui d’exploitation industrielle de l’or. Bien qu’ils n’apportent avec eux aucune expertise dont l’usine a véritablement besoin, les employés expatriés soufflent à leur guise le chaud et le froid. Ces derniers n’ont aucun égard vis-à-vis de leurs collègues nigériens. Un climat voulu et entretenu par leur protecteur Kenneth Mpofu pour régner en seul maître dans le dos de l’Etat du Niger.
Grave opacité autour des activités minières
En vérité, c’est toute la chaîne d’exploitation et la façon dont la manne aurifère est gérée qui sont dans une opacité totale. Le directeur d’exploitation, Kenneth Mpofu et ses complices nigériens cachent beaucoup de choses à l’Etat du Niger et veulent se débarrasser d’une partie du personnel qui en sait beaucoup dans la façon dont ils gèrent. C’est dans cette perspective que celui-ci envisage un «licenciement collectif des employés sur un faux prétexte de raison économique», ajoute une source proche de la société SML.
A titre illustratif, le document de dénonciation souligne que les recettes liées à la vente de l’or, sont directement versées dans des comptes à l’extérieur du Niger, au mépris des dispositions du code d’investissement du Niger et avec la complicité des représentants de l’Etat au niveau de la SML.
Toutes les dépenses sont effectuées à partir de l’extérieur. Autre conséquence de cette gestion cahoteuse de la SML, ce sont les arrêts de la production dus aux manques d’intrants, le retard dans le paiement des salaires des employés qui attendent près de 45 jours pour être payés. «Les fournisseurs nigériens sont en faillite faute de paiement de leurs factures depuis plus de 3 ans», indique notre source. Devant une telle situation d’opacité et de nonpaiement des créanciers, les fournisseurs n’ont pas eu d’autres choix que de saisir les comptes de la SML. Toutes les demandes d’achats sont dirigées vers une officine pompeusement appelée centrale d’achats.
En termes d’investissements, l’essentiel des engagements pris la BCM, repreneur de la SML, n’est pas mis en oeuvre. C’est le cas de «l’engagement d’investir rapidement dans l’exploration afin de reconstituer les réserves de la SML», souligne le document de dénonciation. Malheureusement à ce jour, «aucun forage n’a été réalisé, alors même que les réserves disponibles aujourd’hui ne permettent pas d’aller au-delà d’un an exploitation», lit-on dans ledit document de dénonciation, que certaines autorités en charge de la question cherchent à cacher, pour que tout ceci ne soit pas su au sommet de l’Etat.
«L’autorité, censée défendre les intérêts de l’Etat du Niger », à savoir le Directeur Général Adjoint nommé par l’Etat, a été «coopté par l’actionnaire majoritaire», qui a fait nommer non seulement le Directeur Général, mais qui a proposé et influencé le choix de l’adjoint, précise notre source. Tous les deux premiers responsables sont sous les ordres du directeur d’exploitation, le sieur Kenneth Mpofu, lui-même représentant de l’actionnaire majoritaire dans le dispositif de la société.
Dans toute cette situation, c’est surtout l’attitude du DGA qui surprend les employés nigériens. Ce dernier, au lieu de défendre les intérêts de l’Etat du Niger, sérieusement grugé, n’obéit qu’aux seuls ordres de l’actionnaire majoritaire.
Affaire à suivre
A.I
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Quelle malédiction peut s’abattre sur le Niger pour que plus rien de ce qui fait sa richesse ne puisse lui servir ? Très riche, il est curieusement ce pays très pauvre, parmi les plus pauvres de la terre. Qu’est-ce qui peut bien faire mériter cela au Niger ? Qu’est-ce qui a bien pu arriver à ce pays pour mériter un tel sort ? On se rappelle que l’annonce de l’exploitation de certaines ressources du sous-sol avait fait rêver les Nigériens, donnant à croire que le pays trouvait enfin là le moyen de sortir du sous-développement. Qui avait cru que lorsque le Niger eut ce qui ressemblait à une chance avec l’arrivée au pouvoir d’Issoufou Mahamadou qui pouvait reconnaitre à l’Opposition que le Niger n’est pas un pays pauvre mais un pays mal géré, l’on pouvait avoir tant de scandales dans le pays, tant d’opacité dans la gestion du pays ?
Aujourd’hui, nous allons fouiller sa gestion, documenter la gestion de la société d’exploitation de l’or de Samira, la SML. Après plusieurs années d’exploitation de l’or, l’on a l’impression, comme c’est aussi le cas pour le pétrole, que cette ressource ne sert à rien au Niger, ne change rien à la vie des populations. Comment peuton d’ailleurs comprendre que c’est en ce moment que l’école manque de classes, que les centres de santé manquent de produits et de matériels de pointe, et surtout que nos enfants, dans des abris précaires qui leur servent de classes, meurent, calcinés dans des incendies de paillottes ? En tout cas, la SML ne fait plus rêver, et les Nigériens ont même oublié qu’on exploite de l’or dans leur pays. Aujourd’hui, la SML se trouve dans un piteux état, gérée de manière opaque, une situation que peut expliquer la passe de mains dans laquelle la société s’est retrouvée. Faut-il croire que chaque fois qu’un repreneur tire le maximum de l’exploitation de la mine, elle jette l’éponge pour s’en aller, ne laissant au pays que terres défaites et inexploitables ? Au moment nous traitons cet élément, nous apprenons le lancement par la SYNTRAMIN d’une grève de trois jours à partir du mardi 20 décembre 2022, mais tout en précisant se disant disposée au dialogue.
Un peu d’histoire…
La Société des Mines du Liptako, SML/SA, est l’unique société nigérienne qui exploite l’or de manière industrielle au Niger, dans le département de Gothèye, précisément sur les sites de Samira et de Libiri. Elle a été crée – et on se rappelle de cette fameuse histoire de « lingots d’or » qui donnait beaucoup d’espoir aux Nigériens – en 1996, avec une exploitation qui a effectivement démarré en 2003 comptant comme actionnaires le canadien SEMAFO, le marocain Manangem et l’Etat du Niger. Mais en 2013, SEMAFO rompt avec la SML, cédant ses actions à l’Etat du Niger à travers la SOPAMIN, une société qui appartient entièrement au patrimoine de l’Etat. En 2016, la SOPAMIN céda, dès le premier trimestre, 80% des actions de la SML à un groupe mafieux nigérian du nom de « A GROUP INTERNATIONAL », appartenant à un proche de l’ancien président nigérian, Aboubacar Abdoul Salam. Mais, n’ayant pas tenu à ses engagements d’investissement, au premier trimestre 2018, l’Etat du Niger résilie le contrat de cette société, ce à la suite de deux lettres de mise en demeure adressées à « A GROUP INTERNATIONAL ». La Société Nigérienne de Patrimoine des Mines (SOPAMIN) reprend alors la gestion de la SML, non sans problèmes puisqu’un contentieux entre l’Etat du Niger et ce groupe a contraint le Niger à lui rembourser le prix de vente de la SML qui s’élevait à 2.5 millions de dollars, soit environ 1.5 milliards de francs CFA. Quand on sait d’autres cas, notamment avec Africard où l’Etat du Niger, ayant été trainé devant les tribunaux, avait subi le même sort à payer d’autres milliards (une dizaine) sans rien faire, l’on ne peut que s’interroger sur la gestion des socialistes, sur leur capacité à prendre soin du pays et de ses richesses.
De reprise en reprise…
L’Etat du Niger, représenté par SOPAMIN, le 31 mai 2019, conclut un contrat de cession d’actions avec le groupe « MCKINEL RESSOURCES LIMITED », une société du groupe BCM détenu par l’Australien Paul List, représenté par Angela List, métisse ghanéenne, épouse du patron de la société en question et qui, apprend- on, se servira de l’argent volé de la compagnie de son mari pour s’offrir un jet privé. Elle est aujourd’hui la Présidente du Conseil d’Administration de la SML. On note d’ailleurs que depuis l’arrivée de Mckinel au Niger, les recettes de la vente de l’or du Niger ont été, dans leur grande majorité, directement versées dans des comptes à l’extérieur du Niger au mépris des dispositions du code d’investissement du Niger et surtout en violation flagrante du règlement N°09/10/ 2010/CM/UEMOA du 1er octobre 2010, mais aussi du code minier en son article 105 (nouveau). Ainsi, en trois ans, rien de sérieux n’a été réalisé par le nouveau repreneur, ne respectant aucun de ses engagements.
Situation désastreuse à la SML…
Depuis la reprise par Mckinel, la SML n’a jamais réalisé, ne seraitce que la moitié de son budget annuel, régressant d’année en année. Sans aucun nouvel investissement, alors que le matériel d’exploitation est usé, presque hors de service, ne disposant pour la production que d’une pelle et quatre camions, la société ne peut pas être performante. On ne compte comme nouvelle acquisition somme toute inopportune que deux bull, une niveleuse et une foreuse.
Les équipements sont donc obsolètes, peu de mode, peu performantes par conséquent et avec des coûts d’entretien insoutenables pour une société qui est incapable de produire, de remplir son contrat. On comprend dans ces conditions que la société soit régulièrement en arrêt et pour cause, l’on peut en plus relever un manque de coordination entre les différents chefs de département. Par exemple, pour le seul premier semestre 2022, l’usine était en arrêt pour manque de gasoil et d’explosifs presque chaque mois, de gasoil et de réactifs presque chaque mois aussi. Aussi, l’usine, quand elle tourne ainsi que le rapporte le mémorandum, « […] faisait une production journalière
d’environ 40 onces pour une prévision budgétaire de 101 onces. [Précisant que] n’eut été l’alimentation récente du minerai de Bouloundjonga qui s’apparente actuellement à de l’écrémage, les pertes ne seront pas supportables pour l’entreprise ».
A la date d’émission de ce mémorandum (mi-septembre 2022), la société n’est qu’à 15% de réalisation du budget. Il faut rappeler que la production des années 2020 et 2021 n’était respectivement que de 15 et 39%, très loin du cahier des charges.
Pourtant, quand même ses réserves sont épuisées, l’on sait que la SML dispose de dix (10) permis de recherche qu’elle ne peut exploiter car aucune activité de sondage n’est menée depuis que Mckinel reprenait la société. D’ailleurs, le prestataire nigérien qui s’est hasardé sur les recherches, a dû interrompre ses activités, faute de paiement. Dans ces conditions, et avec les seuls réserves disponibles, la SML ne peut pas espérer réaliser son budget 2023.
Clauses non respectées…
Le repreneur n’a donc pas respecté les clauses contractantes avec l’Etat du Niger et n’en fait qu’à sa tête, exportant presque clandestinement ce qu’il extrait du sous-sol nigérien. Il n’a pas honoré son engagement pour la cession d’une partie de sa flotte d’engins à hauteur de 4 millions de dollars, ni les plans d’investissement minimum et global, ni même encore le placement d’un million de dollars dans un compte à Niamey. Mais où va l’argent de la SML ?
On a également reproché au repreneur la modification du montage financier, l’inexistence d’un compte d’opération au Niger qui donnerait une traçabilité de la gestion de la société, une accumulation de la dette fiscale, douanière et des cotisations sociales, avec des prestataires et fournisseurs nigériens lésés, voire suspendus. La gestion est donc chaotique, et même opaque quand pour les achats, tous sont dirigés vers des centrales d’achat négociés en amont par eux seuls.
Il faut aussi relever la mauvaise gestion administrative avec des affectations et nominations qui ne respectent aucun principe de rigueur, une chasse aux sorcières, le non-versement des cotisations sociales à la CNSS, le recours massif à des expatriés, marginalisant les compétences nationales aujourd’hui méprisées dans la société. Avec une telle gestion, l’on ne peut que s’attendre à la démotivation totale du personnel.
Un personnel vent debout…
Dans un mémorandum sur la situation de la SML adressé par la le SYNTRAMIN à la Ministre des Mines le 10/10/2022, afin de l’édifier sur la situation critique de la société, l’on peut lire tout le désastre qui arrive à la SML. Reprise par Mckinel en 2019, suscitant de l’espoir, la situation de la société, malheureusement, de jour en jour, s’est dégradée, plongeant les travailleurs dans l’expectative. Au risque d’en être complices, les représentants des travailleurs, alertent la tutelle pour sauver ce qui reste de la société, tirant sur la sonnette d’alarme afin que, rapidement, les mesures nécessaires soient prises.
En plus des inquiétudes légitimes annoncées par les travailleurs, à travers leurs représentants, la BECEAO, par lettre n°00308 du 04 février 2022, alertait sur d’importantes quantités d’or qui étaient en train d’être exfiltrées du Niger, sans que les fonds ne soient rapatriés. Aucune suite n’a pourtant été donnée à cette lettre quand même importante pour la gestion d’un pays notamment par rapport à un sujet aussi grave qui concerne l’exploitation minière qui aiguise bien d’appétits. Comment ne pas s’en indigner quand une expédition de 4.6 milliards a eu lieu en novembre et une autre de 2.3 milliards en décembre, sans que, pour chacune d’elles, les fonds ne soient rapatriés au Niger, toutes choses qui n’ont pas empêché que les activités de la mine soient suspendues par manque, tenez-vous bien, de carburant ? Mais où va cet argent ? A qui profite-t-il ? A des intérêts extérieurs ou à des intérêts obscurs nigériens, tapis dans les méandres du pouvoir et du parti au pouvoir ? Cette affaire trop grave pourrait, à elle seule, justifier pourquoi certains milieux s’accrochent mordicus au pouvoir. Qui se cache donc derrière Mckinel ? Il y a urgence à investiguer sur cette question pour mettre des visages sur ces hommes et ces femmes qui pourraient en être les plus grands bénéficiaires.
Sauver la SML…
Il est vrai que face à tant de préoccupations, la tutelle a souvent initié des actions pour trouver une solution à la léthargie de la SML et la rendre plus performante. Par exemple, par lettre n°0159 du 24 février 2022, adressée à Madame la Présidente du Conseil d’Administration de la Société des Mines du Liptako, SML.SA, Mme. List, elle adressait une deuxième mise en demeure adressée au même destinataire. Dans cette lettre, la Ministre note qu’elle a été « informée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest que les 557kg d’or ayant une valeur de plus de 13 milliards de F CFA, exportés au titre de l’année 2021 par [SML] n’ont pas fait l’objet de rapatriement ». Puis, dans la lettre n°0160 de la même date, et adressée à la même destinataire, elle invitait « aux discussions sur la situation de la SML.SA ». Récemment encore, le 15 novembre 2022, par lettre n°0646, s’adressant à Madame la Présidente du Conseil d’Administration de la Société des Mines du Liptako SA, rendant compte de la « situation de la SML », elle note que « de tous les griefs mentionnés dans le mémorandum, seule la question relative à l’apurement des dettes pourrait faire l’objet d’un engagement de solvabilité ». Il souligne que « Les préoccupations sur les activités minières, l’exploitation, les relations avec l’Etat et celles relatives à la quiétude sociale n’ont pas l’objet de traitement adéquat ». Et elle rappelait que « la viabilité de l’unité dépendra des réponses adéquates que [la PCA pourrait] apporter pour la gestion d’une société anonyme et une exploitation minière en bonne et due forme, selon les règles de l’art ». En concluant sa correspondance, elle souligne de « faire prendre les dispositions qui siéent pour [la relève de la directrice d’exploitation au plus tard au 31 décembre 2022 », tel que cela avait été convenu.
Questions…
Dans ce désordre, des questions restent en suspens. Comment cette PCA, ressortissante ghanéenne, réussit-elle, soustrayant de l’argent de la compagnie du mari pour se payer un jet privé quand, le pays, le Niger où l’on exploite l’or, ne voit presque rien de ce que cet or peut lui apporter, ne serait-ce que les redevances fiscales et douanières ? Peutelle jouer seule, pour extirper du pays tant de quantités d’or sans bénéficier de complicités internes, nigériennes ? Quel rôle joue dans ce puzzle, cet autre Nigérien, un certain Abdou-Kader Adoum, à travers sa société, Araba Mining ? Sert-il de sociétéécran pour servir des intérêts privés, mesquins, inavouables ? Comment comprendre dans un Etat normal, que le Directeur général de la SML n’ait pas le droit de signer même un chèque de 2000f ? Finalement, à quoi peut bien servir l’Etat du Niger dans tout ça ? Peut-il avoir dans cette « association de malfaiteurs » des gens plus puissants que l’Etat et les pouvoirs publics ? Comment comprendre et admettre qu’avec cette société qui traine les pieds mais sortant quand même quelques quantités d’or du pays sans que les fonds ne reviennent dans le pays, fasse travailler un personnel qu’elle ne paie que 40, voire 45 jours après ? Pourquoi, devons-nous subir dans la gestion de ce qui nous appartient après tout ? Et comment comprendre enfin, qu’après tant de correspondances, la dame, Angela List, ne daigne même pas répondre à l’Etat du Niger à travers la Ministre de tutelle ? Sait-elle, comme les Chinois dans le cadre du pétrole, sur les pratiques malsaines d’hommes du pouvoir pour avoir un si grand mépris pour des autorités du pays ?
Intrigant…
A la table-ronde sur le PDES à Paris il y a quelques jours, l’on pouvait voir la PCA, Angela List, encadrée par les ministres des finances et du pétrole sans qu’on ne sache trop ce qui peut expliquer cette proximité alors qu’aucun de ces deux ministres ne gère les mines ? Nous creuseront ces accointances et les Nigériens en sauront davantage sur le dossier, les prochaines semaines. Les richesses du Niger sont au Niger et aux Nigériens, non à quelques individus, fussentil du pouvoir.
La situation est trop grave et inadmissible. Il faut que le président de la République s’en saisisse pour faire toute la lumière sur cette question. Au-delà, ce sont les Nigériens qui doivent sortir de leur long sommeil. On continue de piller le Niger. L’heure est grave…
Mairiga
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C’est la question que se posent beaucoup de nigériens depuis quelques temps. Cela d’autant que, selon une source interne à la SOPAMIN (société des patrimoines des mines du Niger), c’est un flou, délibérément entretenu, qui entoure la gestion de la société. La SML (Société des Mines de Liptako) semble être une société qui échappe au contrôle citoyen. Aujourd’hui, les Nigériens ignorent totalement ce qui se passe dans cette société qui, pourtant, produit un métal très prisé sur le marché international. La SML semble être aujourd’hui dans une situation de léthargie, qui plus est, gérée de manière peu orthodoxe. Son premier responsable est un certain Tahirou Yacouba, ancien cadre de la Nigelec. Il est directeur général adjoint de la société et directeur général de la même SML au titre de la BCM. Un cumul de postes aux intérêts divergents. Qui va-til défendre, le Niger où la BCM ? A cette question, Tahirou Yacouba serait le seul capable de répondre. Pour l’heure, les Nigériens continuent d’attendre les retombées financières de l’or de Samira. Des sources bien informées, tous les comptes de la SML auraient été saisis. L’argent issu de la vente de l’or serait versé dans un compte à l’extérieur. Les salaires des travailleurs de la SML seraient payés, depuis quelques temps, à partir de ce compte logé dans une banque internationale. Cette situation aurait plongé les fournisseurs de la société en une faillite dans un ultimatum auquel ils n’étaient pas préparés. Nous y reviendrons !
A.S
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La Chine qui a considérablement étendu son influence en Afrique doit se voir opposer une résistance plus robuste de la part Etats-Unis, selon la nouvelle stratégie de sécurité américaine, dévoilée lundi par la Maison Blanche.
Le document qui trace les grandes lignes de la politique américaine en matière sécuritaire et économique, suggère de damer le pion à la Chine, en freinant ses ambitions et son influence grandissante en Afrique. Le document, présenté par le président Trump lors d’un discours prononcé à Washington, a critiqué l’expansion économique de la Chine qu’il a qualifiée de " concurrent stratégique".
Pékin a été en effet mentionné dans ce document en termes durs qui rappellent le discours du candidat républicain lors de sa campagne électorale de 2016.
"Quelque pratiques de la Chine sapent le développement à long terme du continent ", relève ce document qui accuse les entreprises chinoises de "dominer les industries extractives du continent" et de faire tomber plusieurs pays africains dans l’endettement.
Faisant part de ses appréhensions, l’administration américaine a indiqué que " La Chine est en train d’étendre sa présence militaire et économique en Afrique, passant en l’espace de deux décennies (du statut) de petit investisseur à celui du plus grand partenaire commercial du continent ".
Aujourd’hui, " l'Afrique demeure un continent de promesses et de défis tenaces" et regroupe des économies qui enregistrent la croissance la plus rapide au monde. Le continent " représente un potentiel de nouveaux marchés " pour les entreprises américaines, précise la Maison Blanche dans ce rapport de 70 pages, diffusé peu avant le discours de Trump.
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L’épidémie de diabète ne cesse de progresser, tout particulièrement en Afrique, sous l’effet conjugué de l’urbanisation rapide, la modification des habitudes alimentaires, l’augmentation de l’espérance de vie, sans oublier les mutations environnementales.
La Fédération internationale du diabète (IDF) estime aujourd’hui à plus de 415 millions le nombre de personnes vivants avec le diabète dans le monde, dont plus de 77 % dans les pays à faible et à moyen revenu, pour un coût estimé par IDF Diabetes Atlas à 673 milliards de dollars annuel.
Lire aussi : Diabète au Mali : une urgence sanitaire !
D’ici 2040, on dénombrera 642 millions de malades, dont plus de 42 millions en Afrique. Le diabète est la cause de 5 millions de décès par an, soit une mort toutes les 6 secondes. C’est aussi la première cause de cécité, mise sous dialyse ou amputation non traumatique, alors même que les maladies non transmissibles (MNT) sont déjà responsables de 69 % des décès dans le monde. En Afrique, le diabète est responsable de près de 10 % des décès.
Pourtant, malgré la gravité de la situation, les financements mondiaux consacrés à ce défi majeur de santé publique restent limités (de l’ordre de 2 %). Dans ces conditions, comment imaginer faire face à une telle transition épidémiologique aux multiples facettes (humaines, sociales, économiques), couplée à une bombe à retardement pour ce qui concerne les coûts de santé ? Comment améliorer, sur le continent le plus démuni, l’Afrique, la prise en charge déjà limitée des malades et soutenir des systèmes de santé déjà défaillants ?
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Ces dernières semaines, on constate un remue-ménage actif au sein des entreprises imposables du pays, notamment à Niamey qui abrite la grande majorité d’entre elles. Depuis le début du mois, date fixée par la Direction générale des impôts pour que les usagers sélectionnés, un balai incessant d’entrepreneurs, d’opérateurs économiques et même de responsables d’établissements publics à caractère industriel et/ou commercial se relayent dans les bureaux des personnalités politiques pour tenter de décocher un répit dans la mise en œuvre de la réforme sur la facturation certifiée. Tous, dans leur grande majorité et sans remettre en cause le principe de la réforme, dénoncent « la précipitation » dans sa mise en œuvre.
Selon Dr Harakoye Mohamed, secrétaire à l'information du Syndicat national des pharmaciens du Niger, c’est dans la précipitation que l’ensemble de la corporation pharmaceutique du Niger a été informée de son implication dans la mise en œuvre de la réforme sur la facture certifiée. Selon lui, les pharmaciens ne sont informés de cette nouvelle qu’à la date du 15 septembre passé alors même que la date limite était pour le 30 septembre au plus tard. « On était vraiment buté à un délai qui ne nous permettait pas non seulement de comprendre la facture certifiée d'une part, d'autre part de comprendre exactement ce qu'il nous faudrait pour nous mettre en conformité avec cette loi, dit-il.
Le secrétaire à l'information du Syndicat national des pharmaciens du Niger s’étonne de constater que des entités et structures imposables à fort taux ont été exemptées de cette réforme et que les pharmaciens ont été inclus, malgré que 99% de leurs activités soient exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est l’objet principal de la facturation certifiée. « La facturation certifiée doit passer par des matériaux, des logiciels. Et aujourd'hui nous, en tant qu’entreprises pharmaceutiques, nous avons des logiciels haut de gamme, des logiciels de dernier cri qui répondent à toutes les particularités d'une bonne gestion, mais également d'une facturation ».
Hors micro, tous les usagers se disent conscients de la portée de cette loi et de l’obligation de s’y confirmer. Tout comme les pharmaciens, ils se désolent du caractère « brusque et soudain » de la mise en œuvre de cette réforme qui, disent-ils, n’a pas bien évaluée les particularités propres à chaque secteur et dont la campagne de promotion n’a pas atteint ses cibles dans leur grande majorité. Ces craintes soulevées par les entrepreneurs et opérateurs économiques viennent faire écho à la crainte des employés des établissements publics imposables qui redoutent de faire les frais de possibles mauvaises gestions antérieurs dans leurs boites et de ne pouvoir pas recevoir leurs salaires si les comptes des sociétés devraient être bloqués par la direction générale des impôts.
L’autre point spécifique à son secteur qu’a soulevé Dr Harakoye Mohamed est la non implication des pharmaciens dans le processus de la réforme. « L'Etat nous demande d'oublier nos logiciels pour aller prendre des logiciels qui ne répondent pas au besoin de fonctionnement d'une officine pharmaceutique et d'un grossiste dans le même secteur », dit-il pour illustrer qu’une bonne gestion, très orthodoxe, est avant tout à la base du succès que rencontrent les pharmacies au Niger. Cette situation, poursuit-il, met depuis le début du mois les pharmacies dans l’irrégularité fiscale car le temps imparti ne leur a pas permis d’homologuer leurs logiciels.
En attendant de trouver un consensus avec les autorités pour résoudre rapidement l’impact négatif des deux semaines de la mise en œuvre de la réforme dans leur secteur, le secrétaire à l'information du syndicat national des pharmaciens du Niger tire sur la sonnette d’alarme.
« Aujourd'hui nous, fournisseurs et dispensateurs de médicaments, nous donnons des produits à des personnes tierces. Nous collaborons avec beaucoup d'assurances et de mutuelles qui ne peuvent plus nous payer à cause de la facture certifiée que nous ne pouvons plus émettre. Ce qui fait qu’à notre propre niveau, nous ne sommes plus à mesure de commander les médicaments. Il craint ainsi une résurgence de l’utilisation des médicaments de la rue.
Par Souleymane Yahaya
15 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Que se passe-t-il à Bety’s home ? Ça sent le soufre, apprend-on. Une source proche du Cabinet du Premier ministre et qui a requis l’anonymat parle de crimes économiques, d’injustice sociale, de discrimination sociale, d’abus de biens sociaux et de violation des textes commis depuis des années mais restés impunis. C’est un article récemment posté sur Internet qui a mis le feu aux poudres. Intitulé « La Mutuelle des agents de l’ARCEP : une caverne d’Ali Baba », l’article a suscité chez le Courrier, l’envie de fouiner pour voir ce qu’il y a de nouveau à Bety’s home. Une aubaine pour le journal qui découvre, effarante surprise, que le recrutement de parents pour lequel la dame Bety lui a fait la guerre à l’époque est bel et bien réel. Mahamadou Habibou, cousin de la dame Bety est aujourd’hui le directeur de la Logistique et des Approvisionnements. Il a été consacré à ce poste, deux semaines seulement après son recrutement. Comme quoi il y a des gens qui naissent avec leurs 32 dents. Amir Mahadi Moumouni, lui, caracole à la tête de la direction comptable et financière. C’est le beau-neveu de la dame Bety. Ibrahim Amata, lui, est un cadre moyen des collectivités territoriales. Cousin germain de la dame Bety, il a trouvé le sésame dans la caverne d’Ali Baba, avec un poste d’assistant de direction, avant d’être bombardé contrôleur de gestion. Hamani Illa, le beau frère de la dame Bety, ne peut se plaindre, non plus. Titulaire d’une licence en psychologie, il est classé à la catégorie P5. Son poste ? responsable du département des études. Rafiou Yacouba, lui, est un neveu de la dame Bety et c’est lui qui coiffe le département des Affaires sociales. Selon notre source, c’est pour le mettre à l’aise et lui permettre d’avoir la main sur ce registre important que la mutuelle de l’Arcep a été dissoute par lettre n°066/ ARCEP/CNRCEP/ du 03 mars 2021 de la Présidente du CNR. Il a d’ailleurs géré un dossier de vente de parcelles aux agents de l’Arcep. Quant à Rahana Habibou Oumany, la soeur de la dame Bety, bien que cadre moyen, elle a été classée à la catégorie P5 selon les termes d’un contrat taillé sur mesure. Le responsable du département dont elle dépend est de la catégorie P2.
Ce sont là quelques parents de la vaste galaxie familiale que la dame Bety a mise en place, d’où le nom de Bety’s home. Selon notre source, ils ne sont pas moins d’une vingtaine et les postes stratégiques sont, bien entendu, entre leurs mains. Une véritable toile d’araignée à laquelle rien d’important à l’ARCEP n’échappe. Logistique et approvisionnements, comptabilité et finance, affaires sociales, contrôle de gestion, études, tout est Bety.
Du côté du cabinet du Premier ministre, si les gens ne la claquent pas tellement, il faut dire que l’Arcep est tout de même un sujet de polémique inquiétante. « Les problèmes de l’Arcep, c’est la présidente actuelle du Conseil qui a bâti un dispositif structurel qui lui permet, même présidente du Conseil, d’avoir le contrôle des affaires. Le directeur général ? Un homme qui, selon notre source, se sait politiquement à la portée de la présidente et qui fait profil bas. De l’avis d’une source proche de la Halcia, la dame Bety a déjà fait l’objet d’une mise en cause dans un rapport à propos du recrutement de parents. Un dossier explosif qui va nécessairement la rattraper. C’est ce recrutement de parents dont il est aisé de vérifier la véracité qui a fait l’objet, le 22 juillet 2021, d’une lettre du président de la Halcia au collectif des candidats retenus au concours de recrutement pour le compte de l’Artp (actuelle Arcep). C’était en réponse à une lettre du 3 juillet des intéressés. Ghousmane Abdourahamane, le président de la Halcia, à l’époque des faits, a fait savoir qu’il a été relevé, « après investigations, des irrégularités pouvant constituer des infractions à la loi pénale et/ ou des fautes administratives imputables à certains responsables de l’Artp ».et que le rapport y afférent a été transmis aux autorités compétentes, plaçant ainsi le Parquet devant ses responsabilités de poursuites à l’encontre des responsables de cette forfaiture. La dame Bety, qui a nié à l’époque avoir l’intention de faire recruter les parents dont il est question, a probablement des choses à dire à la justice, ce, d’autant plus que la Cour des comptes l’a formellement épinglée dans son rapport, dénonçant également « un recrutement de 19 agents sans appel à candidatures entre 2014 et 2016, en violation de l’article 47 de la loi portant création, organisation et fonctionnement de l’Artp ».
Selon notre source, outre ce recrutement patrimonial qui lui pend au nez et dont elle ne peut se défaire, elle traîne également des affaires de construction d’immeubles, notamment lors de la fête tournante du 18 décembre à Tahoua, des salaires extravagants et sans commune mesure accordés à deux (02) personnes sans référence à la grille des agents de l’ARCEP ainsi que l’installation, récemment d’un second ascenseur pour un coût d’un peu plus de 80 millions. Un second ascenseur pour son confort personnel.
Qui, donc, a remis au goût du jour ces casseroles de la dame Bety en publiant cet article sur la mutuelle des agents de l’Arcep ? On l’ignore puisque la signature, Sonaïzé Bouraima, apposée au bas de l’article semble être un pseudonyme. Quoi qu’il en soit, l’auteur ou les auteurs n’ont pas rendu service à la dame Bety puisqu’ils ont rallumé la flamme des investigations du Courrier sur ce dossier qui promet des révélations fracassantes.
Laboukoye
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Diplômée en économie familiale de l’Institut National de la Jeunesse, des Sports et de la Culture (INJS/C) de Niamey, Fatima Mahamadou est la promotrice de ‘‘Tima agro-business’’. Après ses études, cette jeune fille a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat par manque d’emploi et surtout parce qu’elle est passionnée de la transformation agro-alimentaire. «J’ai eu l’idée de créer cette entreprise en 2019, pour lutter contre le chômage, mais aussi parce que, j’ai la passion pour l’entrepreneuriat particulièrement pour la transformation agro-alimentaire», a-t-elle confié.
Tima agro-business est une entreprise qui évolue dans la transformation de l’arachide. «Nous faisons de la pâte d’arachide, de l’huile, du tourteau, des cacahouètes sucrées et salées, de la poudre» a-t-elle expliqué.
‘‘Tima agro-business’’ a, actuellement son local au quartier Boukoki Askia où elle fait également de la restauration et plusieurs autres prestations. «Le prix de nos produits varient de 250 FCFA à 2000 FCFA» a-t-elle relevé.
Ce travail, Fatima le fait avec ses sœurs qui sont également au chômage. «J’ai associé mes sœurs qui ont aussi fini les études. Actuellement nous travaillons ensemble et elles sont payées» a-t-elle déclaré. «J’ai 7 employés, y compris mes sœurs. Actuellement mon principale préoccupation contitue, le manque de matériels comme les moulins, les presseurs afin de bien mener mes activités», a-t-elle souligné.
Mais la force qui motive cette jeune entrepreneure, c’est surtout le soutien de sa famille. Un soutien qui se manifeste tant au plan moral, matériel et financier. En effet, le local de cette petite entreprise est logé dans la maison familiale où vivent les parents, les frères et les sœurs de Fatima.
Melle Fatima Mahamadou expose aussi ses produits lors des évènements comme les foires. Selon Fatima les femmes doivent être encouragées dans leurs activités. «Je lance un appel à l’endroit de toutes les femmes qui restent à ne rien faire malgré leurs diplômes en main, à initier des activités» a-t-elle suggéré.
Rachida Abdou Ibrahim(onep)
Source : http://www.lesahel.org/
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Suite à sa décision inique de fermer certaines sociétés de vente de gaz domestique, l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Energie (ARSE) défraie la chronique et fait objet de toutes les critiques. Une décision irréfléchie qui insulte l’intelligence collective et viole la loi. La loi N° 2020-060 du 25 novembre 2020 modifiant et complétant la loi N°2015-58 du 02 décembre 2015 portant création, missions, organisation et fonctionnement de l’ARSE contient des dispositions qui balisent les procédures à suivre. C’est pourquoi l’article 6.2 indique que : les sanctions ne pourront être prononcées à l’encontre de l’intéressé qu’après notification des griefs qui lui sont reprochés et après qu’il ait été mis en demeure de consulter le dossier et de présenter ses observations écrites et verbales. En l’espèce, il semble que certains opérateurs se sont vu infliger une amende suivie de la fermeture de leurs centres emplisseurs sans qu’ils aient été, préalablement, invités à présenter des observations sur les griefs qui leur ont été reprochés. En plus, au règlement intérieur de l’ARSE d’ajouter en son article 13 que le directeur général, les directeurs sectoriels et les chefs de département sont tenus au respect du secret professionnel pour toute information, tout fait, tout acte et /ou tout renseignement dont ils peuvent avoir connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de leurs fonctions. Ils signent obligatoirement à leur prise de service ou de fonction une déclaration de confidentialité qui demeure en vigueur meme après cessation de service ou de fonctions.
L’article 14 souligne que tout manquement aux obligations prévues au premier alinéa de l’article précédent constitue une faute lourde pouvant entrainer la révocation du personnel de l’ARSE, sans préjudice de poursuites judiciaires.
Quant à l’article 15, il précise que le personnel investi de la mission de contrôle de l’ARSE est chargé d’effectuer les opérations de contrôle et de constatations des infractions commises par procès verbal en vertu des lois sectorielles et de leurs textes d’application et sur la base des cahiers de charges prédéfinis. A ce titre, il peut procéder à la perquisition, à la saisie de matériels et à la fermeture des locaux sous le contrôle du Procureur de la République. Il bénéficie du concours des forces de l’ordre dans l’exercice de sa mission.
Alors, on constate aisément qu’en invitant la presse à la fermeture des locaux de certains opérateurs de distribution de gaz, les responsables de l’ARSE, dans leur hargne, ont méconnu et violé leur propre règlement intérieur. Ce qui constitue une faute lourde passible de poursuite judiciaire. Du reste, en procédant à la fermeture de ces opérateurs de gaz, les responsables de l’ARSE ont fait preuve d’amateurisme qui pousse des Nigériens à s’interroger sur leurs motivations réelles. D’aucuns pensent que Nomao et ses commis semblent avoir un agenda caché au profit d’intérêts mesquins. En tout cas, La fermeture des centres emplisseurs ne s’explique pas. Surtout que, pour le cas d’Oriba gaz, selon une étude faite sur un échantillon, les bouteilles sont excédentaires. Ce qui occasionnerait un manque à gagner de plus six (6) millions par mois, au plus bas mot, pour Oriba gaz. En plus, l’opinion se demande pourquoi l’ARSE n’avait pas fait cas des autres sociétés. Des sociétés sur lesquelles l’institution d’Ibrahim Nomao semble manquer quoi dire. Et c’est pour toutes ces raisons que la société pourrait porter plainte contre l’ARSE et son directeur général. Cela, pour redorer son image de leadership écorchée par la fermeture de son centre emplisseur, injustement, décidée par les responsables de l’ARSE.
Norbert
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Du 11 au 16 juillet dernier, la Direction Générale des Impôts (DGI) a organisé une formation à l’intention de 232 Appelés du Service Civique National(ASCN), dont près de 50% de femmes de l’effectif total. Cette formation qui entre dans le cadre du Plan stratégique et des réformes engagées par l’Institution, lui permettra de renforce ses ressources humaines, de les déployer partout au Niger afin de mieux gérer les ressources fiscales. Il s’agit aussi de promouvoir l’emploi des jeunes en luttant contre le chômage des jeunes diplômés. C’est le Directeur Général des Impôts, M. Mahamane Mal Ousmane qui a procédé, le samedi 16 juillet dernier à la clôture de ladite formation.
Ainsi, après cinq (5) jours de formation sur les BA-ba sur la fiscalité, les impôts, la facture certifiée, l’éthique et la déontologie en matière de fiscalité et de finances, le civisme fiscal et l’accueil des contribuables et des usagers des services publics, les 232 jeunes Appelés du Service Civique National(ASCN) sont prêts à être déployés sur le terrain, sur l’ensemble du territoire, pour exercer leurs missions, pour une durée de deux (2) ans.
Chaque année, la DGI élabore un plan de formation à l’endroit de ses agents. Suite à l’adoption du Plan Stratégique 2022-2024, la formation a été élargie aux Appelés du Service Civique National. C’est ainsi que 232 jeunes ASCN ont été sélectionnés et formés sur plusieurs modules nécessaires à l’exécution des tâches qui leur seront attribuées par leur employeur.
Procédant à la clôture de cette formation, le Directeur Général des Impôts, M. Mahamane Mal Ousmane, s’est d’abord réjoui du nombre des jeunes qui y ont pris part, car cela leur donne la possibilité d’avoir des connaissances en matière fiscale, d’avoir, ne serait-ce que temporairement un emploi, mais aussi de pouvoir travailler avec la DGI. «Etant donné que vous êtes tous, au minimum, dotés du 1er diplôme universitaire, à savoir le BAC et vu les différents modules qui vous ont été dispensés, je ne doute point que vous serez en mesure d’accomplir, efficacement les tâches qui vous seront attribuées», a déclaré M. Mal Ousmane. Cependant, le Directeur des impôts a tenu à prodiguer aux jeunes formés quelques conseils afin qu’ils mènent à bien leur général travail. « Pour bien mener les réformes que nous avons engagées dans les domaines de la fiscalité et des impôts, visant à améliorer la gestion des ressources financières nationales et à promouvoir un impôts juste, nous avons besoin d’hommes et de femmes intègres, dévoués, capables et bien formés. Je vous invite à bannir tout comportement pouvant compromettre votre travail. Penser à l‘intérêt du pays, à travailler pour votre peuple et à le servir. Optez pour le juste et non pour le vice. Vous serez évalués et jugés en fonction de vos aptitudes, de vos résultats et de vos rentabilités. À la DGI, seule la compétence distingue les agents», a conseillé M. Mahamane Mal Ousmane. « Sur le terrain, si quelque chose vous échappe ou si vous ne comprenez pas quelques chose soyez humble de demander, de poser des questions, nous sommes tous là pour vous aider et répondre à vos préoccupations pour que le bon travail soit fait, dans l’intérêt de tous», a rassuré M. Mal Ousmane.
Il a ajouté, à l’endroit des ASCN de se rendre partout où leur fonction les y amène, car partout où ils seront affectés, c’est le Niger qu’ils servent. «Déjà, les responsables régionaux et départementaux des impôts sont prévenus de vos prochaines arrivées au sein de leurs services», a-t-il rassuré.
Mme Ramatou Abdoulaye, une bénéficiaire de la formation se réjouit de ‘‘l’opportunité’’ que la DGI lui donne de suivre cette formation et de servir son pays. «Je suis satisfaite à l’idée que je vais travailler avec la DGI et d’apprendre aussi sur les impôts et la fiscalité, ainsi que sur l’éthique et la déontologie en matière de finances. Je pense que cela va me servir au-delà des deux années mais pour toute ma vie», exulte-t-elle. Mahamane Kader Laoualy, un autre ASCN ayant bénéficié de la formation témoigne: «Je n’ai jamais pensé travailler pour les impôts, étant donné que j’en n’avais aucune notion. Mais ces cinq jours de formations m’ont ouvert les yeux sur beaucoup de choses concernant le civisme fiscal, la gestion des finances, l’importance des impôts pour un pays, les manques à gagner de l’Etat suite à l’incivisme fiscal des citoyens, l’accueil des usagers, etc. C’est vraiment une formation quasi complète qui nous permettra d’accomplir nos mission, partout où besoin sera».
Le renforcement des capacités des cadres et agents constitue une des préoccupations majeures à la Direction Générale des Impôts afin de mieux outiller les ressources humaines pour affronter les défis des nouvelles réformes engagées, depuis 2014 et pour une mobilisation maximale des recettes fiscales. Dans le cadre d’une stratégie de ‘‘civisme fiscal’’, la DGI s’est aussi engagée vis-à-vis du Ministre des Finances, mais également vis-à-vis de ses usagers à améliorer ses prestations en qualité et à garantir l’équité et la justice fiscales.
Mahamadou Diallo(onep)
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Ce forum, qui a pris fin à Kigali dimanche, veut encourager les bonnes pratiques en politique. Vendredi soir Ellen Johnson Sirleaf a reçu le prix de la fondation.
La capitale du Rwanda accueillait le Forum annuel de la Fondation Mo Ibrahim, le Ibrahim Governance, ce week-end. La rencontre réunit chaque année des participants issus des secteurs public et privé, des représentants de la société civile africaine et de gouvernements. Vendredi soir le prix Mo Ibrahim à été remis à l'ancienne présidente du Liberia, Prix Nobel de la paix en 2011, Ellen Johnson Sirleaf.
En inaugurant ce prix en 2007, le richissime homme d'affaires anglo-soudanais, Mohamed Mo Ibrahim, visait un objectif : encourager les chefs d'Etats africains à quitter le pouvoir au terme de leur mandat constitutionnel. Principe respecté par Ellen Johnson Sirleaf, qui suscite encore le respect pour cette décision. "Si vous voyez un peu dans quel état était son pays ! C'est une femme forte, il faut la féliciter", déclare par exemple l'opposant congolais, Moise Katumbi Chapwe. "C'est un très bonne chose pour le continent africain et pour la jeunesse. L'Afrique est très jeune".
"Aidez les jeunes !"
Moise Katumbi Chapwe lance d'ailleurs un appel en direction de la jeunesse : "Je demanderai à ceux qui ont des moyens, d'essayer d'aider la jeunesse africaine. Le plus important est de corriger, de travailler, et de trouver des solutions pour la population africaine. Nous devons aider nos dirigeants à faire sortir nos pays de la misère."
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Les Nigériens ont sans doute souvenance des tribulations que la banque de l’agriculture, BAGRI, a connues à certains moments de son évolution, poussant jusqu’à désespérer pour une banque que des choix politiques pertinents fixent au coeur d’ambitions fortes que l’on avait pour révolutionner l’agriculture dans le pays. Sans aller à la banqueroute, la BAGRI connut alors des moments difficiles. Mais, voilà que depuis quelques temps, la banque évolue sous une nouvelle administration dont la mission est, justement, de relever le défi de la performance et du dynamisme. Le leadership du nouveau Directeur Général de la banque est un gage de succès pour penser, mettre en oeuvre les différentes réformes nécessaires pour remettre l’entreprise sur les rails. Outil de soutien à la restructuration de l’économie agricole, la BAGRI avait de bonnes raisons de survivre aux aléas et aux différents chocs de l’environnement économique.
Diagnostiquer le mal
Pour trouver les solutions idoines à même de sauver la banque, le nouveau Directeur Général a fait des choix pertinents qui permettent d’avoir plus de clarté sur le fonctionnement de la BAGRI. Le premier consiste à passer au peigne fin sa gestion telle qu’elle a été faite jusqu’ici afin d’en déceler les forces et surtout les faiblesses. La deuxième stratégie concerne la gouvernance de la banque dans un environnement concurrentiel où, pour répondre aux objectifs qui justifiaient sa création, la direction adaptait aux besoins de la gestion et de la clientèle, des outils modernes et pertinents qu’offrent aujourd’hui la technologie et le numérique devenus incontournables.
Du diagnostic…
Les faiblesses des gestions ont été relevées et on retiendra un manque de rigueur qui a permis, contre souvent la discipline bancaire, des octrois de crédits sans s’entourer des précautions indispensables qu’on ne saurait négliger. C’est ainsi qu’il doit être décidé, avec tous les clients – ceux qui ne présentaient aucune garantie et les hommes politiques qui ont bénéficié de crédits de la part de la banque – de s’en acquitter selon un échéancier négocié pour recouvrer l’intégralité de la dette que la clientèle doit à la banque. Cette approche a l’avantage de recréer la confiance avec la clientèle, de la garder afin de continuer d’accompagner les projets et entreprise agricoles que des Nigériens pourraient porter. La BAGRI elle-même s’en servira pour retrouver son nouveau souffle pour continuer, en fonction de la pertinence des nouveaux projets à lui présentés, de soutenir les initiatives agricoles.
Réinventer la banque par la modernité…
Aujourd’hui, la BAGRI recouvre, peu à peu et plus certainement, sa santé financière, misant sur une gestion moderne et efficace qui lui permet de trouver sa place dans le gotha des banques de la place les plus en vue. Le nouveau Directeur, en mettant en place un nouveau système d’exploitation, rassure la clientèle, sécurise un personnel qui peut désormais compter sur la stabilité de la BAGRI pour réussir des carrières brillantes. L’ambition étant de replacer la BAGRI au coeur du dispositif que les politiques mettaient en place pour révolutionner l’agriculture en permettant, à des taux concessionnels, d’avoir accès à des crédits pour moderniser les exploitations agricoles, et la transformation industrielle des produits agricoles locaux pour, d’une part, en faire des moteurs de l’économie et, d’autre part, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et améliorer la qualité de l’alimentation de la population à qui on pourrait proposer une gamme de produits sains tant pour la consommation locale que pour la consommation étrangère.
Ali Soumana
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Au Niger, depuis que la CEDEAO et l’UEMOA, par-delà et contre les textes qui les régissent, prenaient de graves et indéfendables décisions contre le Niger pour étouffer le peuple, et ce, prétendent-ils, au nom d’une démocratie dont elles ne se sont jamais préoccupées de l’état dans la sous-région, la vie est devenue infernale pour les clients des banques installées dans le pays. Nous avons souvent évoqué le cas de certaines banques qui, pour des raisons diverses, et peut-être pour se ranger du côté des positions affichées des pays dont les directeurs sont ressortissants, solidaires à distance des prises de position de leurs dirigeants, avaient rendu la situation particulièrement difficile pour leurs clients à qui elles imposaient des conditions contraignantes qui font, qu’aujourd’hui, beaucoup de déposants n’osent plus amener leur argent en banque quand le retirer pourrait devenir pour eux un parcours de combattant.
La Sonibank, autant que possible, et par la qualité de sa gestion qui lui a permis d’être leader dans le domaine et afficher les meilleurs résultats qui lui donnèrent la confiance sans cesse renouvelée de ses clients nombreux, a tenu bon, ne laissant pas voir de grands changements liés aux mesures que prenaient les deux institutions régionales qui ont aujourd’hui perdu toute crédibilité au Sahel et sans doute ailleurs aussi, car leur vocation est moins de faire souffrir les peuples que de leur donner des raisons d’espérer et de croire au sens humain de la banque qui n’est pas faite que pour le profit et, ici, pour imposer des épreuves aussi iniques aux peuples.
Les clients de la Sonibank sont de ceux qui ont moins souffert des services des banques depuis la mise en oeuvre des mesures dictées par les deux institutions régionales. Les clients, à 90%, sont satisfaits quand ils peuvent voir, comment ailleurs, d’autres souffrent, s’entassant à longueur de journée, presque humiliés, pour avoir accès à leurs dépôts ou à leur salaire. Beaucoup de banques aujourd’hui se sont discréditées au point où l’on se demande, quel avenir leur reste-t-il dans le pays quand tout devra rentrer dans l’ordre. Les clients peuvent-ils rester avec de telles banques ? Ce n’est pas certain.
La Sonibank, dont la gestion du directeur, entouré d’une équipe dynamique et professionnelle, est unanimement saluée, s’en tire donc, elle, à bon compte, préservant par son savoir- faire, son image et sa place dans l’écosystème financier du pays. Aussi a-t-elle pu accompagner, dans l’élan patriotique qui souffle dans le pays, les nouvelles autorités dans leur engagement à faire du Niger un pays qui gagne, triomphant sur les adversités et les épreuves. Elle n’écoute donc que son instinct de banque pour rassurer les clients et, en des moments difficiles, montrer qu’elle est capable de résister aux chocs du moment.
La Sonibank, c’est la modernité et la résilience. Une affaire de professionnel !
Ali Soumana
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Le Niger va mal. Et ce n’est pas un certain activisme gouvernemental du trompe-l’oeil qui ferait nier la réalité qui se vit dans le pays, gagné par une misère ambiante malgré les optimismes qu’on peut entendre dire ici et là, fondés sur des statistiques menteuses. En partant du pouvoir, Issoufou qui a laissé son monde saccager le pays, ne laisse à Bazoum Mohamed qu’un Niger grabataire, douloureusement pillé par une meute de prédateurs à gros poils, sortis du néant, souvent sans ancrage social mais qui peuvent se servant du pouvoir d’Etat et des mollesses d’un président incapable de rigueur, dilapider les deniers publics pour se constituer des fortunes gargantuesques, qu’aucun ne peut justifier et à commencer par le Président Issoufou lui-même qui, en sortant du pouvoir, déclarait en espèces sonnantes et trébuchantes seulement quelques milliards que la fonction de président du pays le plus déshérité de la planète par le classement de l’indice du développement humain, ne saurait donner pour s’en glorifier, tout socialiste dont il se prévaut par ailleurs. Bazoum, héritier de gabegie et de la mauvaise gouvernance Comment ne pas rappeler les propos de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale du Burkina Faso et ancien Conseiller au Cabinet de la Présidence d’Issoufou, tenus dans un journal où, tout en ne s’encombrant pas d’une proximité et d’une amitié qui auraient pu lui commander un certain subjectivisme pour dispenser ses amis de sa critique, il pouvait oser des vérités qui fâchent à l’encontre de ses camarades socialistes nigériens, ulcéré par leur socialisme et leur propension à l’embourgeoisement sans limite. Ayant été au cabinet d’Issoufou, pendant des années avant d’être, à la faveur du soulèvement populaire du peuple du Burkina, non sans l’aide d’Issoufou, racontent certains médias et milieux politiques africains, le président de l’Assemblée Nationale du Faso, post-Blaise Compaoré, l’homme a pu côtoyer ses amis et savoir de quel bois socialiste ils sont faits. Ses complicités avec les socialistes nigériens sont donc fortes, mais il y a une foi socialiste, très différente de celle de ses camarades nigériens plus portés à la mondanité, à la luxure de la vie, à une ostentation qui jure d’avec les valeurs portées par le socialismevrai. Salif Diallo, se confiant au journal, trouvant l’acte ahurissant pour des socialistes, dit avoir été offusqué de voir, avec quelle célérité, ses amis socialistes au Niger, construisaient à la chaine des immeubles de grand standing, sans arrêt, alors que lui mettait près de quarante ans, pour finaliser sa modeste villa à Ouagadougou.
Mais alors que l’on dénonçait tant de maux qui caractérisent la gestion d’Issoufou, il ne voulut rien attendre, et laissa ses hommes faire car, peutil avoir cru, que d’autres avant eux, dans le pays, auraient fait autant, pour laisser les siens arracher au corps de l’Etat toute sa chair pour n’en laisser à celui qu’il a pris le soin de placer pour le succéder, mais qui, aujourd’hui, peut bien se rendre compte, à quel point on le grugeait pour lui laisser les restes osseux » d’un Etat saccagé, vandalisé par des pilleurs qui n’ont aucun sens de l’Etat, que le squelette d’un pays endolori. La conséquence de ce « Wassosso » , cette battue organisée contre les deniers publics, pendant dix ans de saccage, on la connait. Arrivé au pouvoir en 2011, le régime d’alors, devrait dès 2016, pour certains avant, faire face à des difficultés financières qui ont conduit le pouvoir de l’époque à gérer au jour le jour le pays, ne luttant depuis ces temps qu’à tout faire pour ne pas manquer une chose fondamentale : les salaires et les bourses. L’Etat, pour ainsi dire, depuis 2016, déploraient certains milieux, était en faillite, complètement mis à terre par le socialisme.
Les signes d’une économie exsangue où tous les voyants sont au rouge…
En vérité, les socialistes, depuis des années, ont atteint les limites objectives de leurs capacités à gérer un Etat et depuis des années, non sans en souffrir, ils ne se battent qu’à éviter ce qui peut réveiller le front social, payant pour le moment le silence des syndicats et des centrales, même laborieusement, des salaires des travailleurs. On sait pourtant que même là, ce n’est pas évident quand dans certains secteurs, notamment ceux qu’on appelle les « Correspondants du Trésor », les échéances sont allées quelquefois au-delà des normes, au point souvent de pousser, surtout l’université à aller en grève, avant que ses agents soient payés, et ainsi, plusieurs fois, sous la menace de la grève, devenue pour l’université, et les PAT, l’arme ultime. Il en est de même pour le paiement des bourses où les retards sont légion même si, sur ce point, les étudiants sont devenus étrangement compréhensifs pour ne pas trop s’en irriter. Par une administration qui se plante dans la routine, manquant cruellement de moyens, bloquée par une exclusion qui lui impose la médiocrité et le manque d’initiatives, le régime a réussi à faire de l’administration nigérienne une administration inefficace, peu travailleuse, ankylosée, peu entreprenante, gangrenée par la corruption et l’affairisme. Il n’y a pas de travail dans l’administration car elle est devenue la propriété d’un clan, qui fait semblant de travailler, mais qui ne « bouge » que pour capter des fonds, aux moyens de missions inutiles et de TDR conçus juste pour s’en mettre plein les poches. Issoufou n’en avait survécu que par une fiscalité antisociales et une tarification incompréhensible, impopulaire et inopportune de l’électricité pour renflouer les caisses vidées de l’Etat, alimentées en même temps par des emprunts obligataires sur le marché de l’UEMOA. Et les Nigériens auront beau décrier ses lois de finances iniques, antisociales, il pouvait compter sur les intransigeances de son ministre des Finances d’alors – Hassoumi Massaoudou – qui aura été pour beaucoup d’analystes, y compris à l’Intérieur, le ministre qui a pu empêcher que son régime coule, même si, espérant de ses zèles les faveurs d’Issoufou, ce dernier préféra un autre à lui, non sans l’humilier à la face du monde.
Aussi, qui n’a pas entendu tout le grand bruit fait autour de la préparation de la rentrée scolaire 2022-2023, avec la mise en scène de départs de camions en région pour y convoyer le matériel ? Plusieurs semaines après la rentrée, les familles nigériennes se rendent bien compte de la supercherie, condamnées encore une fois, face aux dotations maigres reçues, à devoir payer les fournitures pour les enfants. En vérité, Bazoum n’est pas très condamnable ; la situation dont il a hérité l’en excuse mais son attitude complaisante à protéger ceux qui ont volé et pillé, l’en rend comptable, en tout cas, traduit sa complicité dans ce qui, aujourd’hui, constitue le lot de misère qui s’abat sur les Nigériens. Dans la logique de son héritage, Bazoum qui ne peut inventer l’argent dilapidé et qu’il ne peut récupérer auprès de la camorra politique qui profite de son ombre, pour échapper à la justice, misant sur les gratitudes que la faveur du pouvoir lui impose pour ne pas heurter son « bienfaiteur bien aimé », fait face à la dure réalité d’un pays saccagé. Dans de telles conditions, à force de gentillesse et de laxisme, par la saignée que dix années de gestions cahoteuse ont causée sur l’économie nationale, aujourd’hui, la Renaissance acte III, peu à peu, sort de ses illusions et des mirages du pouvoir, pour faire face à la cruelle réalité, et faire l’unanimité sur un fait constatable : un Etat en ruine.
Tension de trésorerie…
Combien sont-ils les prestataires qui ne veulent plus que leurs factures soient réglées selon les procédures comptables du Trésor National ? Combien de factures, combien de règlements souffrent dans les services du Trésor, avec des prestataires qui ne savent souvent où mettre de la tête pour rentrer dans leurs droits ? Si la corruption que certains imposent pour tirer son épingle du jeu en est pour quelque chose, il reste que le réel problème est le fait d’une tension de trésorerie de plus en plus pressante qui oblige à l’austérité pour ne donner qu’à l’urgence, à ce qui est strictement nécessaire, à savoir les déplacements des autorités, et les salaires des travailleurs, le fonctionnement de l’administration ne bénéficiant que très peu de crédits, accordés là même aux seules « directions choyées ».
Et jusqu’à quand ?
Le nouveau budget de l’exercice 2023 en discussion au parlement traduit ces appréhensions lorsque, sur les fonds espérés pour mener la politique du gouvernement, plus que sur l’aide extérieure, le gouvernement d’Ouhoumoudou Mahamadou table sur l’endettement, et notamment à travers les emprunts obligataires à chercher sur le marché de l’UEMOA. En effet, dans ce budget, on note une nette progression des montants attendus de ces types d’emprunts qui ne peuvent que pousser au plafond la dette dans un pays déjà trop endetté. C’est certainement conscient des difficultés auxquelles il va faire face que le gouvernement entrevoit cette démarche de la débrouille pour traverser la soudure financière qu’il devra affronter dans les prochaines semaines, voire les prochains mois.
Se serrer la ceinture…
Les prochains jours pourront être très difficiles pour le gouvernement et pour les Nigériens à traverser les moments de galère que la tension de trésorerie risque de leur imposer. Peut-on dès lors continuer dans l’insouciance, à laisser des hommes « dormir » avec l’argent du contribuable volé, sans jamais rendre compte à la Justice pour permettre que l’État rentre dans ses droits et aider le régime de Bazoum à sortir du piège dans lequel le poussait en toute connaissance de cause « l’Ami » qui ne peut pas ne pas avoir conscience du désastre que les siens ont causé sur les ressources publiques ? Eux qui ont volé l’argent de l’Etat doivent rendre. C’est une exigence morale et politique. Bazoum en avait donné des gages. Mais, il n’avance pas. Il ne fait rien. Et le temps passe sans que rien ne se passe…
Il ne reste plus que deux choix : se réveiller pour assumer son rôle pour exister ou continuer à subir pour crouler.
Mairiga
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Ces derniers temps, on constate une hausse des prix des produits de première nécessité en général et sur le marché de la capitale de Niamey en particulier. En effet, après un tour dans lees différents marchés de la ville, des alimentations et même au niveau des “tabliers”, il a été fait un constat de changement brusque des prix des produit. Ce qui désole davantage la population qui se retrouve impuissante face à cette situation. En effet, malgré leur forte disponibilité sur le marché, les produits de première nécessité sont aujourd’hui vendus à des prix qui ‘’ déchirent le cœur.’’
A l’approche du mois béni de ramadan, le mois durant lequel on constate un véritable engouement et l’influence de la clientèle au niveau des marchés et supermarchés de la capitale pour les ravitaillements, c’est le moment que les commerçants choisissent pour augmenter les prix des produits. On savait que les commerçants chez qui l’appat du gain est facile, sont coutumiers du fait à chaque venue du mois de ramadan, mais cette fois ci, la situation ne fait que s’aggraver.
Chez Alkassoum, commerçant dans un quartier de Niamey, la table est bien achalandée mais peu de clients à cause de la hausse des prix. Il nous explique ‘’qu’il n’y a pas, ces derniers temps, un produit dont le prix n’a pas augmenté. Je ne fais que m’adapter’’ dit- t-il. C’est ainsi que M. Alkassoum nous explique le changement tarifaire: le savon de 100 F est actuellement à 125 FCFA, celui de 150 est à 175 FCFA et celui de 300 est à 350 FCFA. Poursuivant, il a révélé que le sac de sucre de 50 kg qui était cédé à 27.000 est actuellement à 30.000 voire 31.000 FCFA et le kg à 700 FCFA. Aussi, le carton de sardines qui était à 15.000 est actuellement à 17.000 FCFA soit 400 FCFA l’unité.
A cela s’ajoute-la vente du sac de farine de 50 kg à 23.000 FCFA soit 550 FCFA voire 600 le kilo. Le bidon d’huile de 25 litres de 24.000 est à 26.000FCFA, et le litre à 1.200 FCFA. Le sac de lait de 50 kg qui était vendu à 55.500 est actuellement à 61.000 FCFA voire 63.000 FCFA et le kilo à 1.250 FCFA. Et enfin, le carton du lait ‘’pura’’ contenant 12 paquets est à 42.000 FCFA donc le paquet à 1750, 1800 voire 2000 FCFA et le sac de riz de 25 kg est à 12.000 FCFA.
Selon un autre vendeur ambulant trouvé au marché de ‘’katako’’ (qui a préféré garder l’anonymat), et qui s’approvisionne en savon et Omo au grand marché, selon lui, il y’a plusieurs variétés de savons provenant des pays comme la Côte d’Ivoire et l’Algérie dont les prix ont connu une hausse importante.
En ce qui concerne le sachet de détergent, le carton contenant 25 sachets moyens se vend à 6000 FCFA, soit 250 FCFA l’unité. A ce niveau, il a révélé que le petit sachet qui se vendait à 100 FCFA est aujourd’hui vendu à 125 FCFA.
Parlant du thé, certaines marques se vendent à 1500 voire 2.000 FCFA la boite, le petit paquet de 30 est à 1500FCFA.
Par Farida Ibrahim Assoumane (Onep)
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Le mil, maïs, sorgho, riz et niébé sont des cultures vivrières au Niger. Dans les villes comme dans les campagnes les plus reculées de notre pays, ces céréales constituent la base alimentaire pour les populations. Mieux, elles sont ancrées dans les habitudes alimentaires. Cependant, avec la poussée démographique, la pression foncière et la dégradation continue des terres cultivables, le Niger est contraint d’importer toutes ces céréales pour combler le gap de la production et répondre ainsi à la demande nationale. En cette période de pluies, les réserves alimentaires de l’année précédente de nos vaillants producteurs sont terminées. Il fallait donc se tourner vers les différents marchés des céréales pour nourrir la famille, en attendant la récolte de l’année 2021. Mais sur ces marchés, les prix des céréales connaissent une hausse vertigineuse. L’augmentation des prix de ces céréales s’expliquent selon certains observateurs par le fait que deux pays voisins dans lesquels le Niger importe de quantités de tonnes importantes de maïs auraient décidé de suspendre les exportations de cette denrée à forte consommation en direction de notre pays. Certes, cette situation n’a pas découragé l’engagement et la détermination de nos commerçants importateurs à aller vers d’autres horizons pour acheter et acheminer les céréales jusqu’au Niger afin que les producteurs ne puissent pas souffrir trop de ces décisions prises par ces pays là. Des mesures qui sont aux antipodes des textes communautaires relatifs à la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mieux, ces attitudes et comportements nuisent gravement à l’intégration économique à l’ère où la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) devrait permettre au continent d’améliorer ses échanges commerciaux intra-africains.
L’épicentre de la vente des produits céréaliers à Niamey
Katako est un marché qui a la réputation d’accueillir toutes sortes de produits, qu’ils soient des matériaux de construction ; d’habits ; des produits saisonniers ou des céréales. Les commerçants importateurs des céréales sont regroupés dans un syndicat dirigé par Elhadj Hassane Abdou. Ce mardi 24 Août 2021, le septuagénaire Elhadj Hassane Abdou est assis sur un tapis dans son bureau situé au marché de Katako, dans la zone dédiée à la vente des céréales. Visiblement exténué de rester sur son siège ressemblant à celui d’un ancien combattant de la période coloniale, le patron du syndicat des commerçants importateurs des céréales est vêtu d’un boubou blanc et d’un bonnet traditionnel méticuleusement posé sur sa tête. Quelques instants après, Abdou fait appel à Idrissa, un des « petits » pour nous conduire aux magasins de céréales. Avec lui, on sillonne certains magasins appartenant au président du syndicat des commerçants importateurs de céréales et à son vice-président Elhadj Mahamane dit Manomi. Dans ce marché de Katako, l’essentiel des magasins de céréales sont construits en tôle. Le premier magasin est moins garni en céréales. Il ne compte que trois tas de produits céréaliers superposés que sont le maïs et sorgho. Un peu plus garni que le premier, le second magasin n’excède guère sept (7) tonnes de céréales. Tandis que le troisième magasin affiche un tonnage plus important que les deux précédents. Il contient du mil et de sorgho. Quant au quatrième magasin visité, il renferme aussi des sacs de mil et de sorgho. Le niébé se fait rare au marché et le prix du sac de 100 Kg est en hausse, soit 55.000 F. Bref, les magasins sont pauvres en céréales pendant cette période charnière. Elhadj Abdou Hassane tente d’expliquer cette situation. ‘’ Chaque année, en cette période, nous jouons la carte de la prudence. Le dégarnissement de nos magasins n’est pas imputable à la décision prise par le Benin et le Burkina d’empêcher l’exportation du maïs vers le Niger ; mais plutôt une politique centrée sur la prudence. Dans la zone de Gaya, Falmey et Birni N’gaouré, on s’achemine inéluctablement vers la récolte. Ce qui fait que ceux qui ont de grandes quantités de stocks de mil ; sorgho et maïs, ne pourront pas écouler avant la mise en vente de ces nouveaux produits céréaliers’’, soutient Elhadji Hassane.
A l’évocation de savoir un peu plus sur l’itinéraire des importations de céréales, notre interlocuteur cite sans hésitation les différents pays dans lesquels il a posé son pied pour chercher et acheter de ces produits vivriers afin de faciliter la disponibilité à la clientèle. Ce sont principalement des pays limitrophes du Niger à l’exemption de la Coté d’Ivoire. On retient surtout le Bénin ; le Nigéria ; le Burkina Faso et le Mali. Toutefois, ce qui décourage les acteurs de la filière vente de céréales, ce sont les tracasseries routières aussi bien dans le pays d’où ils importent que dans notre pays qui est le consommateur. Avec 37 ans d’expérience dans la vente de céréales, Elhadj Abdou Hassane affirme n’avoir pas vu un seul instant les tracasseries routières diminuées. ‘’Certaines taxes ne rentrent même pas dans les caisses des Etats. Il y a plus de taxes fictives que de vraies’’, affirme-t-il de façon péremptoire.
Ce qui justifie la flambée des prix de céréales
Avec la mondialisation et l’essor des nouvelles technologies de la communication, l’activité commerciale s’est vite développée. Néanmoins, le déséquilibre entre l’offre et la demande est monnaie courante dans les échanges commerciaux entre les pays du Sud. Lorsque l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande constituée souvent de plusieurs pays, il est clair que la hausse des prix est inévitable. C’est le cas pour les céréales selon Elhadj Abdou Hassane. ‘’ Il est fréquent de voir des commerçants issus de huit (8) à dix (10) pays partir dans un autre pays acheter le même produit et au même moment. Et du coup, les prix de ces produits céréaliers grimpent sur place. Sinon, en tant que grossiste, le bénéfice que nous avons sur le sac de maïs, mil ou sorgho ne dépasse pas 250 F. Actuellement, nous vendons respectivement en gros le sac de 100 Kg de mil à 24.000 F ; le maïs à 24.000 F ; le sorgho 24.000 F et le niébé 55.000 F. Mais les produits céréaliers sont des marchandises qui sont lourdes et le transport agit naturellement sur les prix d’achat. Selon les localités, les détaillants déduisent aussi les frais de transport auquel ils ajoutent la marge bénéficiaire. C’est le consommateur final qui doit supporter toutes les charges.
L’apparition des nouveaux acteurs dans la filière vente de céréales
Le commerce au Niger a perdu sa valeur d’antan avec l’apparition d’un certain nombre de phénomènes qui ne sont pas de nature à booster l’activité commerciale. ‘’Au lieu que les commerçants du Niger aillent acheter les produits céréaliers ailleurs et venir les vendre comme cela se faisait à l’époque ; non, ce sont plutôt les commerçants des pays producteurs ou exportateurs des céréales qui viennent au Niger vendre. Ce qui crée souvent une concurrence déloyale aux commerçants nigériens’’, a expliqué Elhadj Abdou. Dans la filière vente de céréales, on constate de plus en plus que les commerçants des pays exportateurs de céréales envoient des représentants au Niger pour semer la pagaille dans cette filière. Il n’y a qu’au Niger où les grossistes se transforment en détaillants en raison des pratiques peu orthodoxes dans le secteur. ‘’ L’activité de ces « trouble-fête » consiste à collaborer avec ces commerçants qui leur envoient les cargaisons de maïs ou de sorgho pour vendre à Niamey. Ces nouveaux acteurs qui ont apparus subitement foulent aux pieds les règles élémentaires du commerce à travers des pratiques malsaines. Ils bafouent allégrement les textes régissant l’activité. La cherté des produits céréaliers est souvent entretenue par ces acteurs nouveaux. Lorsqu’il y a suffisamment de céréale sur le marché, ils appellent leurs fournisseurs pour leur dire de suspendre l’entrée de tel produit céréalier jusqu’à ce qu’il y ait pénurie. En 2014, j’ai alerté qui de droit par rapport à cette pratique dévastatrice de notre tissu économique. Mais cette alerte est restée lettre morte. Les quantités de tonnes qui correspondent à leur commande sont vendues dans les camions qui stationnent à coté du bureau des douanes rive droite. Ce qui veut dire que ces gens là ne sont pas connus comme étant des commerçants. Ils ne sont pas enregistrés au registre du commerce afin qu’ils s’acquittent convenablement de leur devoir fiscal. Il est urgent de mettre de l’ordre dans le domaine du commerce. La filière vente de céréales est atteinte d’un cancer, alerte le président du syndicat des commerçants importateurs dans une envolée lyrique.
Sortir du cercle vicieux des importations de céréales
Au Niger, les sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage constituent les deux mamelles de l’économie. Malheureusement, ces secteurs sont en perte de vitesse. Et pour cause, le désintéressement progressif des acteurs sensés cultiver la terre ou pratiquer l’élevage. Les productions céréalières ne couvrent pas les besoins du pays. Une année sur deux est déficitaire. L’élevage quant à lui connait des crises majeures liées à l’insuffisance de la production fourragère ; la problématique des aires de pâturage, etc. Elhadj Abdou Hassane estime qu’il est indispensable que les Nigériens retournent tous à la terre pour que la sécurité alimentaire soit une réalité dans notre pays. L’agriculture ne peut se développer sans l’engrais. Il appartient à l’Etat de créer les conditions pour que l’engrais soit accessible au plus grand nombre de producteurs.
Avec l’escalade de la violence aveugle du terrorisme dans certaines zones du Niger, conjuguée à la paupérisation exponentielle liée à la spoliation des biens (les animaux) de producteurs ruraux d’une part et l’empêchement systématique des travaux champêtres dans les espaces de conflits, le spectre de l’insécurité alimentaire pourrait gagner de terrain notamment dans la région de Tillabéry d’autre part. Si l’insécurité alimentaire s’ajoute à la menace terroriste, il est fort à craindre un exode massif des populations rurales vers des zones plus ou moins sûres.
Par Hassane Daouda (onep)
03 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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De 2020 à cette date, la ménagère a de plus en plus du mal à remplir son panier, car les coûts des denrées de grande consommation montent alors que les revenus ne connaissent pas d’amélioration. Cette augmentation généralisée des prix des produits de première nécessité suscite de commentaires chez les consommateurs qui n’arrivent toujours pas à comprendre pourquoi cette situation va de mal en pire.
Un tour au niveau des marchés ou de certains magasins permet de voir comment les nigériens surtout de la classe moyenne souffrent de la cherté des produits de consommation courante. Certains qui viennent avec l’intention de faire leur ravitaillement du mois, sont obligés de revoir leur programme une fois à la caisse pour le payement. Les clientes se retrouvent parfois dans l’obligation de ramener certains produits à leurs places parce- qu’ils les jugent plus chers qu’auparavant. Ce qui fait qu’aujourd’hui beaucoup s’en tiennent à acheter juste le nécessaire pour joindre les deux bouts. A titre d’exemple : l’huile de cuisine dont le litre est aujourd’hui à 1300 FCFA au lieu de 900 ; le kilogramme de la viande à 3000FCFA au lieu de 2400 ; le prix de la tasse de haricot est monté de 1600 et 3000FCFA ; pour la tasse de mil il faut au moins débourser 1000FCFA ; les cubes d’assaisonnement, le sel, les légumes, la pomme de terre, les conserves, le savon ont également connu des hausses allant de 20 à 50% en l’espace de quelques mois. Toutes les clientes rencontrées au marché déplorent cette situation qui pèse sur la maigre bourse des ménages nigériens. Certaines indexent la mauvaise foi des commerçants qui, chaque jour que Dieu fait, augmentent les prix des produits.
De leur côté les commerçants détaillants, expliquent autrement la situation. « Nous avons acheté les produits chers auprès de grossistes », disent-ils. Quant aux grossistes, ils imputent la hausse du prix des produits par le fait que le transport coûte excessivement cher. Mais, même certains produits locaux ne sont épargnés par la hausse et sont de la portée certains ménages.
Récemment, l’Association des Consommateurs du Niger a demandé au gouvernement d’agir face à cette dégradation du pouvoir d’achat des citoyens. Pour trouver des solutions aux préoccupations des consommateurs, le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a, sur instruction du Président de la République Mohamed Bazoum, rencontré le 2 mars 2022 les opérateurs économiques du pays qui ont proposé des pistes de solutions aux problèmes. Toujours dans le souci de permettre aux nigériens moyens de vivre avec leurs maigres moyens, les autorités nigériennes ont pris plusieurs mesures d’allégement fiscal et douanier, notamment une baisse de 3,5% à 17 %, selon les produits. Mais force est de constater que malgré ces mesures prises par les autorités, les prix des produits de première nécessité ne font grimper.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)
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Les prix de certains produits de première nécessité connaissent depuis quelques temps une hausse vertigineuse à Niamey. Cette hausse des prix s’observe aussi bien au niveau des grossistes qu’au niveau des détaillants. Ce changement brusque des prix que d’aucuns expliquent par les sanctions inhumaines de la CEDEAO, n’est pas sans conséquences sur le panier de la ménagère. Bien que la population se pose mille et une questions sur la flambée constante des prix sur les marchés, les commerçants restent perplexes face à la situation et ne daignent prononcer aucun mot.
Pourtant rien ne manque sur les marchés. Toute une panoplie de produits pour arracher le sourire à la ménagère. Cependant, malgré leur forte disponibilité, les produits de première nécessité sont vendus à des prix exorbitants et demeurent quasiment inaccessibles pour la ménagère qui a du mal à faire le plein de son panier. Ce qui grève davantage le pouvoir d’achat des ménages. Cette situation suscite l’incompréhension des consommateurs. « Je ne sais pas par quel miracle du jour au lendemain les produits ont grimpé de manière considérable. Il y a de cela quelques jours, tout était accessible et abordable mais aujourd’hui la donne a changé », s’étonne Maimouna, une ménagère rencontrée au petit marché. Selon elle, cette cherté de la vie ne s’explique que par la mauvaise foi des uns et des autres car dit-elle « les Commerçants nigériens profitent de chaque situation qu’elle soit bonne ou pas pour se remplir les poches et réaliser un chiffre d’affaires qu’ils n’ont pas cumulé pendant des mois. Je ne saurai me prononcer sur les raisons de cette inflation des prix. Je dirai que ça ressemble à un scénario monté de toutes pièces », a-t-elle dit.
Jadis, le sac de riz de 25 Kg qui était vendu à 11 000 FCFA, le bidon de 5 litres d’huile se vendait autour de 5 500 FCFA sont aujourd’hui le sujet de conversation des populations. « La semaine dernière, j’ai payé le sac de 25 kg à 13 000 FCFA au lieu de 11 000 et le bidon d’huile de 5 litres que je payais à 5 000 FCFA, je viens de l’acheter à 6 500 FCFA et selon le vendeur le bidon de 25 litres se vend à 29 000 FCFA voire plus », a mentionné une ménagère qui a voulu garder l’anonymat. Où est-ce que cette cherté nous mènera ? À quelle fin ces commerçants font grimper les prix des produits ? Des questions sans réponses de la part de la jeune dame.
Pour Sidikou, un père de famille, cette flambée des prix ne s’explique que par la fermeture des frontières. « Vu que le Nigérien sait toujours comment faire pour profiter d’une situation, je suis sûr que les commerçants justifieront la montée des prix par la fermeture des frontières alors que ce sont des anciens stocks qui sont encore sur le marché » a-t-il souligné.
Face à cette situation qui inquiète les consommateurs, certains commerçants s’abstiennent de tout commentaire, d’autres par contre soutiennent qu’il n’y a pas de flambée. Selon ces derniers rien n’a augmenté, les prix sont les mêmes et que ceux qui soutiennent que les prix ont augmenté chercheraient juste à blâmer les commerçants.
Hormis les produits de premières nécessités, les légumes bien que disponibles sur les différents marchés et chez les vendeurs ambulants sont vendus à des prix qui déchirent le cœur, et sont difficilement accessibles pour les ménages à faibles revenus comme l’explique une cliente : « J’ai l’habitude de payer de la tomate fraiche pour 100 FCFA au marché rond-point Harobanda. Mais aujourd’hui à ma grande surprise, le vendeur me dit que ce n’est plus possible », confie une mère de famille. D’ après elle, l’aubergine, l’oignon, le poivron, le piment frais, le chou, le concombre, la courge et plein d’autres légumes sont intouchables pour les ménages à faibles revenus.
Fatiyatou Inoussa (ONEP)
Lire aussi >>>> Syndicats des importateurs et exportateurs se défendent : « Nous ne sommes pas derrière cette flambée des prix », déclare le président du SIEN M. Dan Maradi Yacoubou
Quelques jours seulement après les évènements du 26 juillet 2023 qui ont engendré les sanctions de la CEDEAO contre le Niger, les prix des produits de forte consommation ont flambé sur les différents marchés de Niamey. En effet, certains commerçants ont saisi cette opportunité pour augmenter, de manière opportuniste, les prix des produits de première nécessité quelques jours seulement après que certains voisins du Niger ont appliqué les sanctions.
Le président du Syndicat des Importateurs et Exportateurs du Niger (SIEN), Elh Yacouba Dan Maradi dit comprendre et accepter une phase de ces évènements en tant qu’opérateur économique. Mais, il reconnaît aussi qu’il y a une autre phase qui échappe à sa compréhension. Le président du SIEN dit comprendre que le marché, que ce soit au niveau national, régional et international réagit dès qu’il y’a perturbation. « Le nôtre a réagi d’une manière exponentielle », a-t-il reconnu. Conscient des difficultés que cette hausse de prix engendre pour les concitoyens, le Président du CNSP le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a convoqué à deux reprises une réunion avec les commerçants dans le but de parvenir à un compromis.
« Au cours de ces rencontres, nous avons posé le constat et nous avons affirmé que nous allons voir entre nous comment baisser les prix », a confié Elh Yacouba Dan Maradi. Malheureusement, a déploré le Président du Syndicat des Importateurs et Exportateurs du Niger (SIEN), deux jours après, le constat est que la hausse est toujours là. « Nous avons pensé au début que c’était la réaction au niveau des boutiquiers des quartiers. Malheureusement après vérification il s’est avéré que ce sont certains importateurs, eux-mêmes, qui ont augmenté les prix, presque tous en réalité», a-t-il dénoncé.
Selon le Président du syndicat, cette situation échappe à leur compréhension. « En tant qu’opérateurs économiques, importateurs et en tant que musulmans et citoyens. Nous n’avons pas compris cela. Nous nous sommes dit que les grands (importateurs et exportateurs) ne devraient pas se mêler de cela. Mais, il y a derrière ces agissements la recherche de gain facile », a-t-il dit. Pour M. Yacoubou Dan Maradi, il est incompréhensible que sur une tonne de riz (soit 40 sac de 25 kilos), certains augmentent deux milles francs sur un sac. Ce qui fera 80 milles francs sur la tonne de riz. « Je trouve que c’est illégal de faire cela, puisque les produits que nous consommons aujourd’hui, qui se vendent sur le marché sont des produits qui étaient déjà là entreposés bien avant les évènements du 26 juillet. Ce sont des produits qui étaient pour certains dans leurs boutiques, magasins, pour d’autres dans leurs entrepôts ou au niveau de la douane », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que le syndicat des importateurs et exportateurs n’à rien à voir avec cette hausse. « Nous avons fait ce que nous pouvons maintenant, il reste à l’administration, elle-même, de sévir s’il le faut », a-t-il conseillé. Car selon lui, cela doit être pris au sérieux. Les commerçants ne doivent pas envenimer cette situation qui est déjà stressante.
Pour y remédier, le président du SIEN propose à l’administration de sévir sans faiblesse aucune à travers ses textes. « On connait ces gens, je ne peux pas comprendre que quelqu’un qui peut amener d’un seul coup 15.000 voire 20.000 tonnes que cette personne se mette à tricher, parce que c’est de la triche. Ce n’est pas comme ça que les gens doivent s’enrichir », a-t-il estimé. Par ailleurs, M. Dan Maradi a recommandé à l’Etat de créer les conditions pour que les Nigériens produisent ce qu’ils consomment et qu’ils transforment ce qu’ils produisent afin de le consommer. « C’est possible, nous avons la terre, nous avons l’intelligence nous avons les moyens financiers et les moyens humains, il reste la volonté politique », a-t-il relevé.
M. Dan Maradi Yacoubou a enfin appelé les importateurs à craindre Dieu en avant. «Il ne faut pas profiter d’un moment de faiblesse ; ce n’est pas comme ça qu’on nous a appris à faire le commerce. Le commerce doit se faire légalement, le bénéfice est légal, mais il faudrait que ce ne soit pas usurier», a-t-il dit avant d’appeler l’Etat à maintenir les prix ou les ramener à la baisse en diminuant les taxes douanières et certains impôts pour permettre à la population de pouvoir se nourrir.
Le Président du Syndicat des Commerçants Import – Export Grossistes du Niger, M. Elhadji Sani Chekaraou Garo (SCIEGN) a quant à lui reconnu que les jours antérieurs, le prix du riz a grimpé et c’est essentiellement dû à une rupture d’approvisionnement. « Mais après la rencontre avec le Président du CNSP, nous nous sommes entendus avec les grossistes pour vendre le riz 5% et 25% à 12 500 francs au marché » a-t-il assuré.
Pour M. Chekaraou, l’histoire des sacs de riz qui se vendent à 14 000 et 15 000fr n’est que de la rumeur. Néanmoins, a-t-il ajouté, « nous avons expliqué au Président du CNSP qu’en ces temps de crise, même ceux qui ne sont pas des commerçants achètent des stocks et revendent plus chers », a-t-il déploré. Elhadji Sani Chekaraou Garo a affirmé que le commerçant ne peut pas revendre plus cher parce qu’il est pressé d’écouler la marchandise afin de verser la somme du grossiste, car s’il le fait en retard, le grossiste pourrait lui refuser sa marchandise la prochaine fois.
Le prix du bidon de 25 litres d’huile a augmenté. Il avait déjà atteint 32 000fr, mais il est redescendu à 22 000 francs. Il se vend aujourd’hui à 29.000 FCFA à cause de la rupture du stock. Selon M. Chékaraou, pour que les produits soient abordables, il faut de la concurrence, qu’il y’ait une multitude de variétés du même produit. « Mais si c’est seulement chez une seule personne qu’on trouve la marchandise, il est bien normal qu’elle soit chère », a-t-il expliqué.
Aminatou Seydou Harouna (ONEP)
Source : https://www.lesahel.org
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Le citron est un produit de forte consommation dans les grandes agglomérations du Niger surtout en période de jeûne de Ramadan qui s’annonce. Sur les différents marchés de la capitale, l’offre de ce produit est largement inférieure à la demande. Conséquence, le sac du citron est devenu plus cher que certains aliments de base des Nigériens comme le mil, le riz ou le maïs. Il suffit de faire un tour dans les marchés pour se rendre de la rareté du citron et surtout de la hausse exponentielle de son prix. Une situation qui porte davantage un coup de massue au pouvoir d’achat déjà faible des citoyens de la capitale.
Connu pour sa capacité à favoriser une bonne digestion, le citron est souvent présent dans la cuisine en particulier dans la préparation des jus naturels associé à d’autres ingrédients comme le gingembre, le bissap. Ces derniers temps, le prix de ce produit connait un fort renchérissement. Ce qui le rend quasiment inaccessible, aux petites bourses d’autant plus qu’il est vendu a un prix excessivement élevé sur les marchés de Niamey. Les vendeurs et les consommateurs du citron sont unanimes sur le fait que le prix de ce produit a grimpé d’un écran. En effet, chez les vendeurs ambulants, il va falloir débourser au moins 250 FCFA pour en avoir trois à quatre petites unités, pas plus.
«J’achète le petit sac au marché de Katako à 50.000 FCFA. La tasse est vendue entre 4000 à 5000 FCFA. Ce n’est vraiment pas comparable par rapport aux semaines passées où je peux vendre même pour 50 FCFA. S’il faut vendre par unité, on sera obligé de dire aux clients qu’ils ne peuvent pas avoir pour moins de 250 F» a affirmé un revendeur de citron qui a requis l’anonymat.
Selon les explications de M. Maman Sani, vendeur de citron, ce produit ne se vend plus comme avant où il était un peu partout. «Nous ignorons si la rareté de l’offre est sciemment entretenue par les commerçants à cause du Ramadan ou pas. Les vendeurs grossistes augmentent sur leur prix au point où c’est difficile pour les petits détaillants que nous sommes de nous en sortir. Le prix de la tasse connait une hausse depuis quelque temps et le citron se fait rare sur les marchés. On espère vraiment un changement d’ici Ramadan», confie Maman Sani.
Mamoudou Bawa, un autre vendeur de citron au petit marché reconnaît que le citron devient de plus en plus cher. «Actuellement, nous vendons en détail le citron et il n’y a pas de prix fixe, tout dépend des vendeurs. Il y a ceux qui augmentent sur le prix», dit-il. Il a par ailleurs expliqué que la «Tiya» (mesure locale) du citron se vend actuellement au niveau des marchés à 4000 FCFA voire 5000 FCFA. «Auparavant, je vendais la «Tiya» entre 1500 FCFA et 2000 FCFA, mais aujourd’hui, vu qu’il se fait rare au marché, il n’y a pas même pour 200F», a-t-il souligné.
Ce fruit très prisé est une véritable denrée rare. Et au vu de sa forte consommation pendant la période de Ramadan d’une part et de la hausse continue de son prix, les consommateurs ont du souci à se faire à l’approche du mois béni de Ramadan.
Haoua Atta (Stagiaire Onep)
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Le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et l’Apprentissage (FAFPA) a organisé, le mercredi 29 décembre à Niamey, un diner d’information et de sensibilisation destiné aux responsables des entreprises du secteur public et du privé. Tout au long de la soirée, le FAFPA et ses partenaires que sont les entreprises contributeurs au Fonds n’ont cessé de rappeler l’importance de s’acquitter régulièrement des taxes qui servent à soutenir la formation professionnelle et l’apprentissage, tout en illustrant leurs propos par des témoignages concrets des multiples avantages que tirent les entreprises des prestations du FAFPA. Le diner s’est terminé dans la communion totale au rythme des chansons du groupe Sogha avec son trio légendaire.
Pendant le diner, le Directeur Général du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et l’Apprentissage (FAFPA), M. Abdou Lawal Djerma, a expliqué que la collecte de la taxe d’apprentissage est capitale pour assurer et pérenniser la formation continue des entreprises au Niger. L’acquittement de cette taxe par les entreprises leur permet de bénéficier d'un accompagnement du FAFPA à travers la formation continue et la formation à la demande des entreprises. Le Directeur Général du FAFPA a invité les responsables des entreprises à déposer auprès de sa structure leurs différents plans de formation. «Nous sommes là pour vous, a-t-il dit aux responsables des entreprises, parce que nous voulons que vous soyez compétitifs dans la sous-région et voire même au niveau régional. C'est cela notre vœu aujourd'hui».
M. Abdou Lawal Djerma s’est offusqué de constater qu’en cette fin de l’année 2021, il y’a toujours une absence des entreprises nigériennes dans certains domaines de métiers au profit d'entreprises étrangères. «Il nous faut des Nigériens dans ces secteurs, conformément à l'appel du Président de la République lors de sa rencontre avec les partenaires et acteurs de l'enseignement professionnel au Niger». Il s’est réjoui de la mise en œuvre en 2022, pour la première fois, du «Plan stratégique» du FAFPA qui place au centre des actions à mener les entreprises présentes au Niger. En outre, a révélé M. Abdou Lawal Djerma, sa structure a obtenu du Conseil d'administration du FAFPA une résolution lui permettant de répondre promptement aux besoins des entreprises.
Pour sa part, le président du Conseil d’administration du FAFPA, M. Seyni Souley, a remercié les entreprises qui sont «les plus grands contributeurs» même si, a-t-il précisé, le FAFPA dispose d'autres appuis en plus de celui de l'Etat. Il a rappelé que les appuis des autres partenaires ne sont pas possible sans le recouvrement de la taxe d’apprentissage et se positionne pour un recouvrement optimal de cette taxe pour permettre une bonne mise en œuvre des activités du FAFPA. «C'est l'occasion de mobiliser encore davantage de ressources mais aussi de demander plus de formations professionnelles pour qu'on puisse enfin avoir des Nigériens dans tous les secteurs d'activités», a déclaré M. Seyni Souley. Il a aussi souligné le rôle de levier que joue la formation professionnelle en faveur des entreprises enregistrées au Niger.
Les responsables du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et l’Apprentissage (FAFPA) ont placé délibérément le diner d’information et de sensibilisation des responsables des entreprises sous le sceau de la communion et de la mobilisation en prélude à la première année de mise en œuvre du Plan stratégique du FAFPA qui interviendra à partir du 1er janvier 2022. M. Maïga Mahamadou Harouna, conseiller technique du DG du FAFPA et président du comité d’organisation du diner, a noté que cet établissement public (le FAFPA) est enfin reconnu comme un véritable outil de développement du Niger. Il a fait savoir qu’aujourd’hui, le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et l’Apprentissage «est devenu un outil incontournable de mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de formation, d'apprentissage, de renforcement de capacités des entreprises, toute chose qui doit permettre à notre pays, à ses jeunes, d'atteindre le meilleur de ce qui est attendu d'eux».
Plusieurs responsables d’entreprises, en majorité des femmes cheffes d’entreprises, de même que le président du Conseil national du patronat du Niger, ont pris la parole pour témoigner de l’utilité du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et l’Apprentissage et des actions qu’il mène en faveur de la compétitivité des entreprises enregistrées au Niger sur les marchés sous régional et régional. L’accompagnement appréciable du FAFPA, ont-ils affirmé, a permis à leurs entreprises de mieux exprimer leurs besoins et de renforcer en toute quiétude les capacités de leurs personnels, surtout en ces temps où la pandémie mondiale de COVID-19 a considérablement restreint la mobilité professionnelle et les offres de formations. Les responsables d’entreprise et le patronat ont aussi apporté leur soutien au plan stratégique que le FAFPA entend mettre en place.
A la fin de la soirée, le Directeur général du FAFPA a assuré que sa structure est assez dynamique pour continuer à répondre aux besoins des entreprises nigériennes pour leur permettre d'être compétitives. «Notre objectif pour les trois prochaines années est d'atteindre par an 80.000 bénéficiaires et de tendre vers un taux d'insertion de 85% afin de répondre au vœu du Président de la République, c'est-à-dire faire en sorte que nos jeunes ne soient pas tentés d'aller vers des aventures incertaines et que nous soyons nous mêmes acteurs de notre développement. Nous devons asseoir une économie locale à travers nos entreprises locales et occuper tous les terrains», a-t-il déclaré. Pour y parvenir, M. Abdou Lawal Djerma a fait savoir que le FAFPA va user de toute son énergie pour le développement du capital humain au Niger.
Le FAFPA, contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, n'est pas un projet, mais un établissement public de l'Etat qui est le résultat de plusieurs transformations en vue de promouvoir efficacement et durablement la formation professionnelle au Niger. Sa principale mission telle que présentée par son Directeur général, est de contribuer à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de formation professionnelle, d'apprentissage et d'accompagnement à l'insertion des jeunes. Les ressources du FAFPA viennent d'abord de la subvention de l'Etat qui permet le fonctionnement de la structure, de la taxe d'apprentissage qui est prélevée sur la masse salariale des entreprises qui sont assujetties à la taxe d’apprentissage à hauteur de 3% pour les entreprises nationales et 5% pour les entreprises étrangères et l'accompagnement de certains partenaires techniques et financiers.
Les responsables du FAFPA ont jugé la rencontre avec les responsables d’entreprises réussie au regard des aveux et des contributions qui demandent à la structure étatique de multiplier et diversifier les formations à destination des jeunes et du personnel des entreprises. La secrétaire générale du ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle a participé au diner d’informations et de sensibilisation des responsables des entreprises. Pour marquer l’engagement personnel du Président Mohamed Bazoum à promouvoir ce secteur, la présidence a dépêché sur place un de ses conseillers.
Souleymane Yahaya(onep)
03 janvier 2022
Source : http://www.lesahel.org/
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Dans le cadre de l’exécution de son programme, le Projet d’Appui à la Mobilisation des Ressources Intérieures (PAMRI) a organisé du 28 mars au 1er avril 2022 à Niamey, un atelier de formation des enquêteurs en entreprise au profit des agents des Douanes. Cette formation qui a regroupé une vingtaine de participants a pour but de bien outiller les agents des douanes en général et ceux chargés du contrôle à posteriori en particulier pour un contrôle fiable. La cérémonie d’ouverture de la formation s’est déroulée en présence du Directeur Général de la Douane, le Colonel Abdallah Harouna et du Chargé de Mission Gouvernance-Justice de l’Agence Française de Développement (AFD), M. Guillaume Reisacher, du Coordonnateur du Projet PAMRI et de plusieurs invités.
A l’ouverture de la formation, le Directeur Général des Douanes a indiqué que cette thématique nouvelle place l’administration des Douanes au rang des administrations modernes qui œuvrent sans cesse pour la facilitation du commerce. Pour le Colonel Abdallah Harouna, la nécessité de disposer d'un corps d'enquêteurs en entreprise s'inscrit dans une perspective de mise en œuvre de la procédure d'Opérateur Economique Agréé où la Douane serait appelée à auditer, en amont, les systèmes d'organisation des entreprises ou à contrôler en aval, les opérations d'import-export n'ayant pas fait l’objet de contrôles immédiats. C’est pourquoi a-t-il expliqué, l'enquête en entreprise va donc au-delà des traditionnelles investigations que la douane est autorisée à mener en vertu de la loi contre les présumés responsables d’infractions douanières.
Pour la Direction Générale des Douanes du Niger, cette formation constitue une démarche stratégique en vue de préparer l'administration des douaniers à l’application de l'Accord de Facilitation des Echanges (AFE). Cette formation intervient dans le cadre de l'exécution des activités du Projet de Mobilisation des Ressources internes (PAMRI) financé par l’Agence Française de Développement (AFD). «Elle vient donc à point nommé étant donné qu'elle fait partie des actions prioritaires du Plan Stratégique 2019-2020 de la Direction Générale des Douanes que l’administration s'attèle à exécuter», a déclaré le Colonel Abdallah Harouna.
Il a, en outre, réitéré la reconnaissance de l'administration des douanes de tous les appuis que l'Agence Française de Développement lui apporte pour améliorer ses performances. Aussi, a-t-il rappelé les actions les plus récentes furent la dotation de l'administration des douanes en matériels de communication destinés à rendre opérationnel le bureau des relations publiques, la dotation des brigades des douanes en GPS et le diagnostic organisationnel de la Direction d'Audit et du Contrôle Interne (DAC). «Je sais que d'autres appuis importants sont programmés dans le cadre de ce même projet pour le compte de la douane nigérienne. En l’occurrence, je cite la promesse d'équiper les brigades aux frontières des véhicules 4x4 et de kit de communication pour atténuer les menaces sécuritaires et l'appui à l’organisation du forum douanes-entreprises. Au nom de l’administration des douanes, je remercie très sincèrement l’AFD ainsi que ses organes d’exécution», a-t-il dit.
Pour sa part, le représentant de l’AFD, le Chargé de Mission Gouvernance-Justice de l’Agence Française de Développement, M. Guillaume Reisacher, a rappelé que le financement du Projet d’Appui à la Mobilisation des Ressources Intérieures est un accord signé depuis 2019. Cet appui financier a permis de financer des activités de renforcement des capacités des directions des régies financières et des reformes, chargées de la mise en œuvre et du suivi des reformes au Ministère des Finances.
Il devait ensuite souligner qu’à travers ces formations qui vont être continues, les capacités des agents de l’administration douanière seront renforcées. «Je ne doute pas de la compétence et l’aptitude de l’expert à vous apporter de nouvelles connaissances», a affirmé le Chargé de Mission Gouvernance-Justice de l’Agence Française de Développement (AFD).
Seini Seydou Zakaria(onep)
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GIZ-Niger à travers le Programme d’appui à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) organise du 29 août au 2 septembre 2022, un atelier de formation des formateurs douaniers sur l’origine de la ZLECAf. Ces échanges visent à outiller une quarantaine d’agents des douanes venus de toutes régions du Niger sur l’utilisation et la mise en œuvre des instruments élaborés dans le cadre de la Zone de Libre-Echange Continentale.
Le présent atelier financé entièrement par la GIZ, s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des agents de l’administration de douane pour une mise en œuvre efficiente des outils et instruments élaborés dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale Africaine. Ainsi, durant cinq jours, les éminents experts présents vont s’entretenir avec les participants sur les principes fondamentaux de l’accord de libre-échanges Continental, le protocole sur le commerce des marchandises et ses annexes, les listes des concessions tarifaires, les règles établies pour conférer l’origine communautaire continentale, les documents de certification de l’origine ZLECAf ainsi que la détection des fraudes.
Notons qu’à la fin de chaque journée, un récapitulatif de ce qui est fait sera effectué par les apprenants à travers un ou plusieurs rapporteurs désignés. Ledit récapitulatif est validé le jour ou le lendemain. Puis à la fin de la formation, une évaluation sera faite pour savoir si la formation a répondu à l’objectif fixé et si l’apprenant a progressé dans son apprentissage. Il s’agira d’évaluer la formation dans son contenu, dans sa
méthode et la durée, puis évaluer la compétence pédagogique et technique du formateur. Enfin, l’apprenant formé sera évalué pour savoir s’il a évolué dans sa connaissance de la matière enseignée, dans son savoir technique et dans son comportement.
Ce type d’évaluation immédiat sous forme de questionnaire écrit sera adopté. Un questionnaire anonyme sera soumis aux apprenants. A l’issue de la formation, un bilan pédagogique est réalisé par le formateur. Il a pour objectif de rendre compte aux organisateurs de la formation des conditions du déroulement de la formation en vue de prendre cela en compte prochainement.
A l’ouverture des travaux, le Directeur général adjoint des Douanes, M. Abou Oubandawaki a souligné la nécessité d’établir des règles claires, transparentes, prévisibles et mutuellement avantageuses pour régir le commerce interafricain des marchandises et des services, entre les Etats, en résolvant les problèmes posés par les régimes commerciaux multiples et qui se chevauchent afin d’assurer la cohérence des politiques, notamment dans les relations avec les parties tierces. «Les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains ont décidé, en signant le 21 mars à Kigali au Rwanda, un accord sur la création d’une Zone de libre-échange en Afrique», a-t-il rappelé.
Le Directeur général adjoint des Douanes a expliqué que, le 1er janvier 2021, les échanges commerciaux dans le cadre de cette Zone de libre-échange continentale africaine ont débuté avec la mise en œuvre du protocole sur le commerce des marchandises et ses annexes. «Ce grand pacte commercial mis en place par les pays africains, qui vise à créer un marché unique des biens et des services et à promouvoir la circulation transfrontalière des marchandises, des capitaux et des personnes, devrait stimuler le commerce intra africain et l’intégration régionale», a-t-il ajouté.
Pour M. Abou Oubandawaki, les administrations douanières constituent un maillon important de la mise en œuvre de ce vaste projet. «C’est pourquoi, il est important de renforcer les capacités des agents de ces administrations pour une mise en œuvre efficiente des outils et instruments élaborés dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale», a-t-il précisé. «Compte tenu de l’importance des thèmes choisis, je vous exhorte à suivre avec assiduité les différents modules qui vous seront dispensés afin que vous puissiez capitaliser l’acquis de cette formation et la dupliquer auprès de vos pairs dans les différentes unités douanières de vos régions respectives», a conclu le Directeur général adjoint des Douanes.
Mamane Abdoulaye(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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Le Projet d’Appui à la Compétitivité des Exportations et la Modernisation des Services aux Entreprises et le Comité National sur l’Assurance Agricole Indicielle ont conjointement organisé hier matin à Niamey, une formation des acteurs sur l’Assurance Agricole. Cette rencontre dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, vise à améliorer la compréhension des acteurs nationaux sur les solutions d’assurance agricole (les principes fondamentaux, les différents produits, les arrangements institutionnels, les rôles et les responsabilités des secteurs public et privé, etc.) et s’accorder sur les activités qui seront mises en œuvre dans le cadre de ce projet. L’éclat de cette cérémonie a été rehaussé par la présence des membres du Gouvernement et du représentant de la Banque Mondiale.
A cette occasion, le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes a d’abord rappelé que, le changement et la variabilité climatique continuent d’exposer le Niger à une pluviométrie aléatoire et insuffisante, mais très souvent brutale et intensive occasionnant des inondations successives dont les fréquences croissent de plus en plus. Cet état de fait expose, a fait savoir M. Laouan Magagi, notre pays à plusieurs aléas naturels dont la sècheresse, les feux de brousse et les inondations aboutissant à une année sur deux à des crises alimentaires et pastorales. «L’impact combiné de ces catastrophes continue de fragiliser les économies domestiques de nos ménages, accélère ainsi les pertes de moyens de subsistance en diminuant les capacités des réponses et favorisant le basculement des groupes vulnérables notamment, les ménages ruraux dans une précarité structurelle», a-t-il soutenu.
Le ministre Laouan Magagi a, en outre, salué cette initiative du Gouvernement du Niger et de la Banque Mondiale qui, a-t-il dit, constitue un outil incontournable pour renforcer la résilience des populations face au changement climatique. Il a par ailleurs noté qu’en marge de cette formation, des rencontres bilatérales seront organisées entre l’équipe de la Banque Mondiale et les différents acteurs de la chaine de valeur de l’Assurance. «Plusieurs acteurs sont aujourd’hui intéressés par cette thématique et la nécessité de fédérer tous ces acteurs dans le cadre d’une coordination intersectorielle efficace s’avère indispensable», a estimé le ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes.
Selon le représentant de la Banque Mondiale, M. Louis Akakpo, l’Assurance Agricole s’inscrit dans un double agenda. Le premier est celui de l’inclusion financière qui demeure un défi dans l’ensemble des pays de la sous-région. Aussi, l’assistance technique de la Banque Mondiale consistera à accompagner les autorités dans les différents pays où elle intervient pour accroître la compréhension, la confiance et l’utilisation adéquate des services financiers par les populations et pour faciliter l’accès au crédit aux entrepreneurs, producteurs et PMI/PME. En effet, a-t-il souligné, l’Assurance en tant qu’instrument de gestion des risques contribue à protéger les moyens d’existence et à ‘’dé-risquer’’ les investissements. Aussi, l’assurance indicielle, en lien avec le développement des technologies financières, permet non seulement de réduire les coûts, mais aussi de rendre l’assurance plus inclusive et plus accessible.
Le second agenda est celui de la résilience climatique. «Le développement des assurances et le transfert des risques, de manière générale, font partie des approches du Groupe de la Banque Mondiale pour gérer l’impact financier des risques climatiques», a expliqué M. Louis Akakpo. «Il est donc plus que jamais nécessaire de faire appel à des solutions innovantes pour gérer au mieux lesdits risques et faciliter l’accès au financement au profit des acteurs du secteur agricole», a-t-il suggéré. Dans des contextes d’assiettes fiscales limitées, le partenariat public-privé est un atout pour la pérennité des mécanismes tels que l’assurance agricole avec le soutien public «intelligent» qui permet de créer un effet de levier avec les efforts du secteur privé, a conclu le représentant de la Banque Mondiale.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)
Source : http://www.lesahel.org
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