Le Gouverneur de la Région d’Agadez, le Général de Brigade Ibra Boulama Issa a lancé, le mercredi 20 décembre 2023, au sultanat d’Agadez, les festivités de la journée de l’Imzad. Cette journée s’inscrit dans le cadre d’une sensibilisation sur la préservation du patrimoine historique de la ville d’Agadez. La cérémonie s’est déroulée en présence du sultan de l’Aïr Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou et de plusieurs personnalités civiles et militaires.
À l’occasion de cette journée, plusieurs groupes, connus à travers cet instrument de musique traditionnelle se sont produits. Il s’agit notamment du groupe Almoutaf de Timia qui a assuré l’animation musicale, d’un groupe des jeunes filles de l’école de formation artistique et culturelle d’Agadez formé sur la confection et l’utilisation de l’instrument, de la troupe Achec d’Arlit et de la troupe de la commune urbaine d’Agadez qui ont égayé l’assistance au rythme de l’instrument Imzad.
Le maire de la commune d’Agadez M. Aboubacar Abdouramane Tourawa, a exprimé toute sa joie, au nom de la population de sa commune. « C’est un honneur pour la région d’Agadez d’accueillir cette grande fête consacrée à une culture inédite de l’instrument Imzad. L’identité culturelle du Niger s’affiche partout dans la ville d’Agadez. Agadez est une région riche culturellement et à travers cette journée, c’est la culture nationale qui est célébrée. L’Imzad est l’incarnation de la bravoure, du courage, de l’abnégation et de la dignité », a-il dit.
Grâce aux valeurs qu’il véhicule, cet instrument (l’Imzad) a été inscrit à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) le 4 décembre 2013. L’Imzad c’est une identité liée à cette culture et à ce peuple du désert. « L’Imzad pour nous, c’est comme un carburant pour un véhicule. C’est un plaisir pour nous d’immortaliser cette journée pour pérenniser notre culture et c’est dans cette optique que le Ministère de la Culture à travers des partenaires a initié la formation des jeunes pour la pratique du Imzad » a-t-il expliqué.
Le maire d’Agadez a, au nom du conseil municipal et de la population de sa commune, remercié l’Etat du Niger pour avoir honoré cette pratique culturelle d’Agadez, tout en souhaitant plein de succès à cette formation et espérant que d’autres générations puissent suivre cette même formation pour pérenniser cette pratique de Imzad.
Pour sa part, le directeur national de la Culture M. Ibrahim Mahaman a expliqué le processus qui a conduit l’inscription de cet instrument au patrimoine national comme instrument en voie de disparition, puis au patrimoine mondial de l’Unesco. Il a souligné que l’objectif de la célébration de cette journée est de sensibiliser la population d’Agadez sur la préservation du patrimoine historique de la ville d’Agadez. C’est aussi dans la stratégie de ressusciter la pratique de l’instrument qui est un outil social en voie de disparition et de créer des opportunités pour promouvoir l’instrument au cœur du centre historique (vieille ville) d’Agadez qui est également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012. Selon le directeur national de la Culture, le Ministère de la Culture voudrait mettre en place un programme permanent permettant au centre historique d’Agadez d’accueillir toute l’année des grands événements culturels, tels que Bianou, Imzad et bien d’autres pratiques culturelles.
« Le Ministère en charge de la Culture a estimé qu’il fallait d’abord en termes de transmission formée des jeunes. Une dizaine de jeunes praticiennes ont suivi une formation dans une école artistique et culturelle, Ils ont partagé les connaissances acquises avec vous et cela ne s’arrêtera pas là, cela va continuer » a déclaré le directeur national de la Culture.
Ainsi, la présence du gouverneur de la Région d’Agadez à cette manifestation prouve à suffisance, tout l’intérêt qu’accorde le CNSP et le gouvernement de transition à la sauvegarde de la patrie qui prend en compte tous les aspects de la vie de la Nation dont l’Art et la Culture, fondement de l’identité d’un peuple.
Les festivités entrant dans le cadre de la célébration de la fête de Bianou 2023 à Agadez, ont démarré depuis la première semaine après la fête de tabaski. Il s’agit des animations artistiques, culturelles, musicales et des visites qui ont permis de tenir toute la ville d’Agadez en haleine. Ainsi, les après-midi et les soirées ont été marqués par le rythme des mystiques instruments de musique, à savoir le Akanzam et le Tambari, des danses et des chants. Pendant 21 jours les jeunes et les femmes, sous la conduite des responsables de la gestion et la coordination de la fête ont réussi cette phase préparatoire qui a pris fin avec la troisième rencontre nocturne, le lundi 24 juillet 2023. Il s’agit, selon la tradition de cette fête, de la rencontre entre les deux camps Est et Ouest. Les deux rassemblements des Groupes de l’Est et de celui de l’Ouest ont ainsi sillonné la vieille ville d’Agadez chacun de son côté et se sont croisés quelque part dans le quartier. Ce croisement est sanctionné par une forte démonstration dans l’exécution et la maitrise des instruments de musique notamment le Tambari.
Le Bianou est un événement socioculturel et historique unique à son genre au Niger organisé chaque année sous l’égide du Sultan de l’Aïr à travers une organisation dynamique mise en place par le Sultanat. Ainsi sous la conduite et la coordination hiérarchique et éclairée de Son Altesse le Sultan de l’Air, premier responsable et garant des mœurs et traditions du Sultanat de l’Aïr, les deux groupes en charge de l’organisation et de la conduite des festivités, à savoir le groupe Est (Yan Gabass) et le groupe Ouest (Yan Yamma) se sont mis à l’œuvre pendant toute la période après la Tabaski. Ces deux groupes organisateurs des manifestations sont dirigés chacun, par son Tambari. Les Tambari sont des leaders des jeunes élus par les jeunes avant de recevoir leur confirmation du Sultan de l’Aïr à travers l’acte du port du turban. C’est effectivement ces Tambari qui se sont chargés du Bianou et de l’exécution de toutes les dépenses y afférentes. Conformément à leurs missions dans le déroulement du Bianou, les Tambaris sont principalement chargés des activités préparatoires qui consistent à la réfection des tambours, de l’habillement et de l’accoutrement des danseurs, du grand repas etc. Pour mener à bien leurs missions, les deux Tambaris sont assistés chacun par un Agholla et un Jirima dont le rôle est d’une part, d’assurer l’organisation effective de toutes les manifestations du Bianou et d’autre part, d’organiser et encadrer les joueurs de tambours et les danseurs.
Ainsi, après le lancement, de la fête les deux groupes Est et Ouest se sont activés chacun sous l’égide de ses leaders, Tambari, Agholla et Jirima, pour bien être prêts aux différentes rencontres nocturnes qui donnent une véritable ambiance dans une rivalité dans l’art de jouer le tambour.
Aussi, pendant cette période annonciatrice, chacun des deux groupes prépare son équipe de danseurs. Elles sont choisies parmi les meilleurs danseurs. Ce sont ces jeunes danseurs qui ont tenu la ville d’Agadez en animation tout au long de ces trois semaines avant la grande fête prévue les 27, 28 et 29 juillet 2023. Elle s’organise sur la base d’un programme riche et varié qui a suscité l’arrivée comme d’habitude et chaque année des touristes et du retour des ressortissants d’Agadez à la terre natale. En début de la semaine plusieurs vols spéciaux ont été organisés à partir de Niamey, sans compter les bus et les véhicules personnels, venus de toutes les contrées de notre cher Niger.
Selon la programmation il y aura trois grandes phases pour la grande fête. D’abord, le 26 juillet : une soirée de beauté à partir de 15 heures. Elle consacre la première sortie des danseurs dans leurs tenues typiques, suivie à partir de 20 heures, d’une veillée au village d’Alercès, sis à 7 km de la ville. Cette veillée est organisée autour du thé, du fromage, du togoula, un plat de résistance, du rafraichissement et de l’animation jusqu’au petit matin. Le 27 juillet, commence avec la matinée de danses à partir de 6 heures. C’est le jour de la fête avec le départ de Alercès vers la ville d’Agadez. Les deux groupes accompagnés des chameliers et des chevaliers tous harnachés, retournent l’un après l’autre. Ils sont tous accueillis par la population et ils ont comme destination le Sultanat où le Sultan et ses notables, mais aussi les personnalités de marque et les invités les attendent pour les salutations et les hommages. Le vendredi 28 juillet étant déclaré jour de repos, le samedi 29 juillet c’est la fête toute la journée dans la vieille ville d’Agadez. La fête sera clôturée à partir de là, ce qui donne la possibilité aux deux groupes chacun en ce qui le concerne de faire des tournées dans les différents quartiers de la ville afin de souhaiter bonne fête au reste de la population.
Historiquement, selon les sages de la Cour du Sultan de l’Aïr, le Bianou est une tradition très spécifique de la ville d’Agadez, dont l’origine reste encore assez mystérieuse et sujette à plusieurs hypothèses. Selon certains récits ou sources, rapportés par le Sultanat de l’Aïr, l’origine du Bianou est, d’une part, attribué à l’arrivée des arabes de Ghadamous et de Misrata à Agadez et d’autre part, à la date de la fin du grand déluge du temps du Prophète Nouhou, (quand le pigeon ramier partit à la recherche de terre sèche, revint avec une feuille verte de palmier pour prouver qu’il y a quelque part une terre pour amarrer). C’est ce qui explique, selon cette thèse l’usage des branches vertes de dattiers que les danseurs ramènent d’Alarcès. Les réjouissances organisées symbolisent la manifestation de joie après l’arrêt du déluge.
D’autres sources affirment que le Bianou symbolise l’accueil que les habitants de Médine ont réservé au Prophète Muhamed (PSL), le 18 juin 622, lors de l’Hégire. La fête de Bianou marque aussi le début du nouvel an et du calendrier musulman. La fin de cette fête correspondant à l’Achoura (10) jour de l’an musulman, qui est une journée particulièrement considérée par les musulmans. Certains disent que le Bianou correspond en réalité à la préparation et à la célébration de l’Achoura. Comme on le constate, l’origine de cette fête reste tout de même assez mystérieuse.
Comment se déroule la fête du Bianou ?
C’est au Sultanat que l’annonce du début de la fête du Bianou est faite dans le respect de toutes les valeurs et traditions qui la caractérise. Conformément à la tradition on commence par la Fatiha, trois coups de tambour par chacun des représentants du Sultan de l’Aïr, à savoir l’Agholla et le Tambari du Bianou. Cela se fait généralement, dès l’aube du 17ème jour du mois lunaire de Zoulhadj (mois de Tabaski). C’est le retentissement du tambour qui annonce le démarrage des manifestations tant attendues du Bianou. Le choix de celui qui donne le coup d’envoi n’est pas fortuit. Le soir, les jeunes se regroupent, jouent et dansent au rythme envoûtant des tambours et tambourins chez le Tambari de l’Ouest, et ceci pendant deux jours.
Selon le récit, au troisième jour le groupe de l’Ouest, fait sa montée sur le Toudoun Bianou (place surélevée permettant aux spectateurs de mieux voir les danseurs et aux tambours de se faire entendre le plus loin possible). Après les démonstrations de danses rythmées par le concert des tambours, tambourins et chants sur le Toudoun Bianou, le groupe de l’Ouest commence le circuit nocturne (Biyaggari). Dans l’après-midi de ce troisième jour, le groupe de l’Est commence aussi les manifestations. Ce groupe a été autorisé à faire ses manifestations à part, bien après le groupe de l’Ouest, c’est pourquoi il observe chaque année 3 jours de retard par rapport au premier.
Chaque après-midi, les deux groupes, chacun dans son secteur, animent la ville en respectant des itinéraires et points d’arrêts bien définis. Il faut noter que les points d’arrêt sont les domiciles des grandes figures du Bianou du passé et du présent: responsables, danseurs, batteurs de tambours ou chanteurs.
Il faut aussi noter que de plus en plus avec toutes les évolutions que connait le monde, la fête du Bianou nécessite assez d’investissement en ressources humaines, financières et matérielles. C’est dans ce sens et eu égard à cette immense charge, que l’organisation bénéficie des soutiens pour contribuer au renouvellement des instruments, à l’achat et des accoutrements des danseurs, pour l’accueil des invités et le grand repas, et pour la médiatisation de l’événement afin de faire intéresser d’autres nigériens mais aussi le monde entier à cette fête unique au monde.
Une fête qui fait la promotion et le respect des valeurs et traditions
Le Bianou est perçu comme un véritable outil de la promotion de la paix, de la cohésion sociale, du vivre ensemble tout simplement. C’est un cadre par excellence qui fait de la sensibilisation des participants pour que règne un esprit de discipline, de solidarité et de fraternité durant toutes les manifestations. Depuis quelques années, dans le souci de préserver et de rendre pérenne cette fête, les responsables coutumiers ont initié des formations en vue de transmettre les connaissances à la jeune génération. C’est ainsi que des formations des jeunes danseurs et batteurs de tambours sont organisées pour assurer une relève dans cette fonction, mais aussi pour améliorer la qualité du spectacle qu’offre le Bianou. Il faut enfin se dire qu’aujourd’hui le Bianou fait face aux défis de développement et de l’accroissement de la population et des nouvelles technologies de l’information.
Le Niger est représenté sur la scène panafricaine et à la plus grande compétition inter-francophone, par la voix montante de la musique nigérienne (l’artiste Kitary, auteur, compositeur et interprète). En effet, ce jeune artiste représente le Niger à l’édition 2023 de ‘‘The Voice Africa’’ une compétition panafricaine des voix qui se passe à Lagos. De même, il représente le Niger à la plus grande compétition inter-francophone, les jeux de la francophonie qui se dérouleront bientôt à Kinshasa du 28 juillet au 06 août 2023.
Jeune étudiant et artiste de 26 ans, Kitary a débuté sa carrière musicale en 2018 et est révélé au grand public en 2019 lors d’une émission panafricaine ‘’Tapis Rouge’’ enregistrée à Niamey. La mère a eu un impact sur le fils d’où l’origine de son inspiration, et la compatibilité entre mère et fils s’est imposée du moment où ils partagent la même vision, la même passion, un intérêt commun qu’est la musique. Pour la petite histoire, Kitary est le fils à la grande artiste nigérienne Fati Mariko. Comme, on dit ici au Niger, « ce jeune artiste a bu ça dans le lait ».
Avec pour ambition de faire exporter la musique nigérienne et faire connaître le Niger sur le plan culturel, l’artiste Kitary aime faire et fait le RnB, mais s’est vu malheureusement tiré par le choix du public vers le style moderne ‘’afro’’ et ‘’world’’ pour véhiculer ses messages dans diverses langues locales, en français et en anglais.
De par son style vestimentaire, son style et sa présence scénique, l’artiste se fait distinguer et est sollicité pour des grands événements au Niger et au-delà des frontières du pays pour des compétitions. C’est à ce titre qu’il participe à la compétition ‘’THE VOICE AFRICA’’, qui a pour objectif de dénicher des jeunes talents, soutenir, promouvoir et faire d’eux des stars. Cette compétition panafricaine a vu la participation de 580 candidats nigériens dont 7 ont été sélectionnés par un jury international pour représenter le Niger, ce qui a été pareil pour les 13 autres pays anglophones et francophones.
Après cette étape, s’en est suivie celle des auditions aveugles où les meilleurs des 14 pays ont été regroupés à Lagos parmi lesquels lors de la première phase, 44 candidats ont été éliminé et la seconde étape qu’on appelle « les battles » où l’artiste nigérien a été confronté à un Nigérian. Kitary en est sorti vainqueur lors de cette compétition, pour se qualifier en quart de finale où ils sont 32 en lice.
Pour les jeux de la francophonie, c’est tout comme ‘’THE VOICE AFRICA’’ où d’abord, il a fait une compétition nationale et a été retenu parmi les trois meilleurs premiers du pays qui ont été envoyés au jury international, et qui, à son tour va choisir l’artiste qui représentera le Niger à Kinshasa. Pour la catégorie musique, la compétition se fait en deux phases. Il y a d’abord la compétition avec les autres pays pour retenir les 10 meilleurs pays qui se qualifieront pour la finale au cours de laquelle les 3 lauréats seront désignés.
Mouhamed Kitary Harouna Coulibaly, auteur, compositeur et interprète avec comme label ‘’Négritude Records, sort son titre ‘’Ayé’’, qui parle de mariage. Le morceau a été classé meilleur clip du mois de septembre dans le hit musical sur la chaîne panafricaine Africable Télévision, puis il remporte le trophée du meilleur clip de l’année 2019 aux Wamma Awards international. Sans répit, Kitary enchaîne avec « One Dance », un tube afro dance devenu l’hymne des boîtes de nuit et des soirées de Niamey. Kitary est désormais la nouvelle icône de la musique nigérienne. Ses morceaux sont diffusés en boucle sur toutes les chaînes de radios et de télévisions locales, mais aussi sur Hit Radio, VOA Afrique qui accompagnent cette tendance.
A cela s’ajoutent les trophées et distinctions obtenus en catégorie musique urbaine. Ainsi en 2021, le jeune artiste décroche un nouveau trophée au West Africa Music and Movies Awards dans la catégorie ‘’ Featuring’’ pour sa collaboration avec MDM Crew, ‘’Dangerous Girl’’. Il a également été distingué à Bamako pour la composition de l’Hymne de la Paix au Sahel lors d’une compétition de Radio jeunesse Sahel RJS avec les meilleurs artistes de l’espace G5 Sahel. Son dernier album « Héritage » est sorti en 2022.
Mouhamed Kitary est incontestablement la nouvelle coqueluche de la musique moderne nigérienne. Et son talent est reconnu au-delà des frontières du Niger. Sa prestation honorable au concours dont ‘’the Voice’’ en est une illustration. En effet, en plus de 20 ans de participation à ce concours, Kitary est le premier artiste nigérien à avoir passé la troisième étape. L’artiste ne s’est pas encore arrêté là, car il compte partir en résidence dans d’autres pays africains notamment au Mali et en Côte d’Ivoire pour s’imprégner de l’atmosphère, rencontrer d’autres artistes et médias pour entretenir des bonnes et solides relations en matière de culture musicale.
Dans un environnement social où le handicap est associé à la mendicité et à d’autres images de personnes éternellement assistées, le rappeur Adamou Younoussa alias Djaz One fait exception. Agé de 33 ans, Djaz One est un handicapé tétraplégique. Malgré son handicap, il donne de la passion et de la joie à ses fans et au grand public. Comme tout artiste Djaz One galvanise le public lors de ses prestations.
Djaz One produit a, à son palmarès une multitude de titres. Mais l’une des titres les plus appréciés des jeunes est sans doute la chanson « Samey ». Connu de tous les fans, Djaz one mobilise du monde lors de ses prestations. En effet, dès qu’il monte sur scène, le « public explose ». Partout, c’est la chanson « Nigo Samey » que les gens aiment chanter. Le tube « Nigo Samey », explique l’auteur, vise essentiellement à donner de l’ambiance au public. Mieux, il s’agit de réveiller le public qui dort lors des concerts. Pourtant « Samey » ne fait pas partie des chansons préférées de l’artiste.
Evoquant sa motivation pour le Rap, Djaz One affirme qu’il pratique le Rap par passion et aussi pour montrer à la population qu’un handicapé peut travailler pour satisfaire ses besoins sans tendre la main (mendier). « J’ai commencé le Rap depuis 2007. Aujourd’hui, j’ai trois albums. Un nouvel album est actuellement en cours dont les chansons donnent plus de show que les précédentes », a-t-il annoncé pour préparer déjà ses fans.
Le premier album de Djaz One est intitulé « l’infirmité », le deuxième album, s’appelle « la paix » et le troisième album se nomme « Oki SI Mila ». « Parmi toutes mes chansons, c’est celle de « l’infirmité » qui me plait beaucoup et que j’écoute le plus car c’est ma chanson préférée », a-t-il confié. Ce titre « Infirmité » est dédié uniquement aux handicapés et aux autorités. « A travers cette chanson, c’est une manière pour moi d’interpeller la conscience des personnes en situation de handicap, de leur fournir des conseils que le handicap n’est une fatalité ; d’éviter d’aller mendier dans les rues, de chercher un travail pour gagner leur vie et également de montrer à la population qu’un handicapé peut aussi travailler pour gagner sa vie dignement. Il y a aussi un passage qui demande aux autorités de venir toujours en aide aux personnes handicapées », a-t-il affirmé. Pour le rappeur Djaz One, avec la volonté et la rage de réussir, le handicap n’est point une fatalité, mais plutôt un atout et une force qui doivent stimuler toute personne affectée.
Le palais des congrès de Niamey a abrité dans la nuit du samedi 15 juillet 2023, la cérémonie de nomination de la 2ème édition des Awards Tarmamun mu. Le but de cette nuit culturelle est de contribuer à honorer les plus talentueux parmi les pionniers du mouvement culturel nigérien et de célébrer la persévérance et l’innovation de la jeune garde. L’édition de cette année a été placée sous le parrainage de M. Mohamed Hamid, ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat.
Les awards Tarmamun mu célèbrent les plus talentueux dans les catégories hip hop, music moderne, slam, cinéma, web comédiens, sport et stylisme. Pour faire la promotion de la culture nigérienne dans toute sa plénitude et dans toute sa richesse, les organisateurs ont intégré également les catégories promoteurs culturels et grands groupes médias, maitres de cérémonie et influenceurs, ainsi que d’autres catégories qui font le renom du Niger. Plusieurs trophées d’honneurs ont été décernés à des repères vivants de la culture nigérienne tels que Mamane Sani le pianiste et la Diva Fati Mariko. Pour honorer l’ensemble de son œuvre la défunte cantatrice Hamsou Garba a hérité, à titre posthume, d’un trophée d’honneur.
Moussa yaro, Abdel Zamany et Ali Master sont respectivement lauréats dans les catégories musique moderne, music urbaine et tarmamunu mu de la Diaspora, tandis que « Yita yeta » remporte le trophée de meilleur clip de l’année. Nourath, Damanzo junior et Leo Razak remportent, dans l’ordre, les catégories slam, révélation de l’année et maître de cérémonies. Wanousky remporte le trophée de meilleur web comédien, Elpoloko celui d’humoriste, Djobala, consacré meilleur promoteur culturel de l’année. En sport, cinéma, stylisme et photographie, trônent successivement Aminatou Seini, Serge Clément, Omaris et Didy chekaraw. Et Bab’s Magagi remporte le prestigieux trophée d’influenceur de l’année.
Outre la reconnaissance du travail de Mamane Sani, Fati Mariko et Hamsou Garba, la 2ème édition des awards Tarmamun mu a honoré des femmes et des hommes qui ont consacré leur jeunesse à la promotion des valeurs culturelles du Niger et qui, grâce à leurs travaux, ont inspiré plusieurs générations. Il s’agit de Lawan B., Antoinette Tidjani, Alphadi, Mamane Gondwana, Jérôme Labeur, Bouba Magagi et Dan Sounsou, le web activiste. Toutes ces personnes ont contribué, par leur disponibilité et leurs expertises, au rayonnement de la culture nigérienne et à l’encadrement des plus jeunes.
La soirée a permis de savourer un spectacle culturel haut de gamme réalisé par les anciens et actuels étudiants de la filière Art et Culture de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, accompagnés d’autres étudiants de la même Université. Dans une chorégraphie millimétrée et bien exécutée, les danseurs ont exécuté des pas de danses traditionnelles revisitées dans un contexte de modernité, d’innovation, et surtout de soutien à la cohésion sociale et au vivre ensemble. Ce spectacle, au son du tamtam et de la flute traditionnelle, a su combiner et harmoniser l’énergie nouvelle du slam à la sagesse ancestrale du Kirari pour inciter à la recherche de l’excellence culturelle.
Procédant à l’ouverture officielle de la 2ème édition des awards Tarmamun mu, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a indiqué que le Niger regorge de talents, de compétences, de créativité et de dynamisme dans tous les domaines d’activités. « Il est donc juste et nécessaire, a-t-il dit, de célébrer ces personnes qui font la fierté et le rayonnement du Niger tant au niveau national qu’international. C’est pourquoi je salue l‘organisation Tarmamun mu qui se veut être une véritable institution rassemblant des personnalités de divers horizons pour mettre en lumière leurs réalisations et leurs contributions au développement de notre pays». Il a appelé les plus expérimentés à persévérer dans leurs efforts qui font d’eux des modèles à suivre pour les jeunes.
Pour sa part, le promoteur de Tarmamun mu a réaffirmé la volonté de son équipe de redoubler d’efforts pour faire de ces Awards une référence reconnue et pour lui assurer une pérennité. Il s’est félicité du foisonnement de jeunes talents nigériens au Niger et à l’international, et aussi de la disponibilité de leurs aînées à les accompagner. M. Abdoul-Rachid Sanda Maiga a également plaidé auprès du ministre Mohamed Hamid et du gouvernement, la promulgation du statut de l’artiste au Niger afin que certains métiers du monde culturel soit officiellement reconnu comme un travail professionnel.
Adamou Soumana Hamani, alias El Damsero est un artiste musicien compositeur dans la langue foulfouldé. Né le 1er janvier 1999 à Tamou dans la région de Tillaberi, il s’est depuis 2019, lancé dans la musique. Il a fallu quelques années pour qu’il soit reconnu à travers ses diverses prestations.
Sa motivation : promouvoir la culture nigérienne. «J’ai remarqué qu’au Niger il n’y a pas beaucoup jeunes artistes nigériens qui font la promotion de la culture peulh. La culture et la tradition vont ensemble, puisque j’ai débuté avec les chansons zarma. Il a fallu que certains de mes parents me fassent la remarque en disant que si ces chansons sont en langue maternelle, elles allaient être plus impeccables», a-t-il confié. «C’est en 2019 que j’ai commencé à chanter. La jeunesse a commencé à faire la découverte de mes chansons avec «pouloh deybo», a-t-il ajouté.
En dehors de la musique, le jeune artiste El Damsero exerce une activité génératrice de revenu afin de subvenir à ses besoins quotidiens. «Je suis un commerçant», précise Adamou soumana Hamani alias El Damsero qui se félicite d’avoir contribué à l’évolution de la musique peulh au Niger qui, lui a permis de découvrir plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. «Dans ma carrière musicale, j’ai reçu plusieurs invitations pour des concerts et festivals dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest. Par exemple au Ghana festival : Tabital poulakou qui veut dire culture peulh, au Bénin à un concert avec les étudiants de la fac, au Burkina Faso à un concert avec plusieurs artistes burkinabés, au Nigeria pour le festival ‘’Mietty Allah kaoutal horet’’ au Mali pour le concert organisé par la population, et enfin au FIMAUF ici au Niger qui est un festival dédié à la sensibilisation sur l’ensablement du fleuve Niger et ses environs» a expliqué l’artiste.
El Damsero a un groupe de danseurs dénommé ‘’Pouloh Gang’’. «Ce sont des membres de sa Fada au départ avant le début de ma carrière musicale», a-t-il confié. Pouloh Gang a participé aussi à plusieurs concours de danse dans beaucoup de pays et a remporté plusieurs trophées.
La conquête de la célébrité et les multiples opportunités qui s’offrent à l’artiste peul El Damsero ne l’ont pas empêché d’entretenir une parfaite relation avec d’autres artistes.
Le fils du célèbre cinéaste Nigérien Djingarey Maïga, dénommé Boubacar Djingarey Maïga a organisé le vendredi 26 mai 2023 avec l’appui des partenaires tels que Niger-Poste et la BAGRI, une projection privée de son tout nouveau film intitulé, «Pardon» à Niamey. Cette projection s’était déroulée en présence du ministre de la Jeunesse et du Sport M. Sekou Doro Adamou, du Directeur général de l’entreprenariat des Jeunes, M. Oumarou Ibrahim, de la responsable communication/marketing BAGRI Mme Wright Halima, de plusieurs opérateurs économiques, amateurs et fans des films nigériens.
Au terme de la projection du nouveau film, M. Boubacar Djingarey Maïga s’est réjoui du succès de son 5ème film d’une durée de 1h 23m. «Aujourd’hui j’ai eu l’initiative de faire une projection privée à laquelle l’accès est réservé uniquement sur invitation à l’endroit de mes partenaires pour leur faire part du résultat qui en résulte après un long moment d’accompagnement. Cette projection est destinée en particulier à mes partenaires tels que Niger-Poste ; la BAGRI et l’agence MOGANI. Ces entreprises ont toujours répondu chacune à mes sollicitations tant à Niamey qu’à l’international ou j’avais eu à assister à des festivals internationaux», a confié M. Boubacar Djingarey Maïga.
Le titre de départ pour ce film était «le mariage Noir». «Il a été par la suite changé pour garder ‘’Pardon’’ comme titre du film. La leçon à tirer de ce film est vraiment le pardon vu que notre religion demande qu’on se pardonne mutuellement», a expliqué le jeune cinéaste.
Selon Boubacar Djingarey Maïga, le film «Pardon» parle de l’actualité, des faits sociaux culturels de conscientisation et de dénonciation des dépravations des mœurs. «Ce film fait aussi honneur à nos FDS tombés sur le champ d’honneur car c’est au moment précis où j’écrivais le scénario qu’est survenu le drame d’Inathès ; c’est la raison pour laquelle j’ai jugé utile de rendre hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur», confie le cinéaste.
«Dans les films de mon Papa M. Djingarey Maïga, on retrouve quasiment le mot noir. Il fallait changer de terme pour ne pas tomber dans la répétition inutile. J’ai certes réalisé deux films qui sont tous titrés (Noir-Noir) tels que ‘’les cheveux noirs de Maimouna’’ et ‘’Dans le Noir’’. Après cela il y a eu ‘’Femme actuelle’’, ‘’le patriote’’, le ‘’pardon’’. Les deux premiers films titrés Noir présentaient mes débuts pour montrer au grand public l’entrée en scène cinématographique du fils de Djingarey Maïga», explique Boubacar Djingarey Maïga.
Mme Wouro Habsou, une participante à la projection a livré ses impressions en ces termes : «Cela fait longtemps qu’un film nigérien ne m’a pas ému à ce point. Ce film reflète les réalités auxquelles sont confrontés nos jeunes adolescents, et leurs parents. Je souhaite vraiment une bonne carrière à Boubacar Djingarey Maïga avec plein de succès. Et je demande aux opérateurs économiques de soutenir nos cinéastes», a-t-elle plaidé. Kaliyatou Soumana alias Nadia actrice principale du film «Pardon», a indiqué que c’était un immense honneur pour elle de jouer ce rôle qui dans la réalité peut refléter le cas d’une victime.
Pr Antoinette Tidjani Alou a présenté officiellement, le 13 mai dernier, son tout premier roman intitulé «Mano de l’autre bord» au Centre Culturel Frannco Nigerien Jean Rouch (CCFN/JR) de Niamey. Ce roman est un cri de cœur en faveur ‘’d’une sublime reconstruction d’une identité fragmentée, sur l’exil, sur la ligne des frontières, sur le grand sujet de l’amour. Mano nous mène des rives de la Garonne, avant un retour sur le continent. C’est servi dans une langue somptueuse, subversive, poétique par l’auteur’’.
Appréciant le texte, dans sa profondeur, le directeur du CCFN, Jean-Michel Neher, s’est réjoui que Pr Antoinette Tidjani Alou ait choisi le CCFN pour lever le voile son nouveau roman, qui a déjà été présenté dans divers salons et rencontres littéraires en France, à ‘’l’Escale du Livre’’ à Bordeaux, en Suisse mais aussi à Conakry récemment. «Nous nous réjouissons qu’il puisse enfin être présenté ici à Niamey, pas très loin du ‘’Hameau du Bord’’ et du ‘’domaine du savoir’’, au bord de ce fleuve Niger dont il est beaucoup question dans votre livre et où vous campez une grande partie de l’intrigue», a-t- il dit. Le directeur du CCFN a indiqué que le Centre Culturel Franco-Nigérien, à travers les actions de sa médiathèque, développe et renforce le goût de la lecture au Niger, surtout auprès de la jeune génération. Il aide aussi à la diffusion du livre, l’accès aux ressources documentaires pour les étudiants, comme aux œuvres de fiction pour tous les passionnés de littérature, et soutient tous les acteurs de la chaine du livre.
A travers ‘’Mano’’, l’auteur s’est plongé dans l’histoire d’un enfant mythifié qui tente de trouver qui il est en dehors du désir des autres. Le roman à l’écriture puissante et poétique, fait déambuler dans les vies de ces 3 personnages qui questionnent à tour de rôle sur le désir, le consentement, l’identité. Chacun à sa manière, ils emportent le lecteur dans leur quête de sens.
A travers ces quelques lignes, l’auteure donne la substance de son roman. «Promis à un avenir en or, Mano s’est égaré en chemin. Le voici brisé, revenu de ‘’l’autre bord’’, échoué sur la rive de ce fleuve Niger où il a grandi et a pris son essor. Mairam, sa mère, et le Piroguier, son père spirituel, vont devoir dénouer les fils qui entravent la vie de ce jeune homme bouleversé, pour comprendre et surtout pour l’aider à se reconstruire. De Niamey à Bordeaux, Mano a traversé le monde comme un météore incandescent, et il a failli se consumer avant d’apprendre à être lui-même. Dans ce roman à trois voix, nous sommes emportés au fil du fleuve, au fil des courants de la vie de Mano, de sa subtilité, de sa sensualité, de sa fragilité. De sa naïveté aussi. Page après page, nous nous approchons inéluctablement de la rupture originelle au cœur de l’intrigue et de la reconstruction d’une histoire individuelle et familiale».
Née en Jamaïque, Pr Antoinette Tidjani Alou est une universitaire, écrivaine, chercheuse, traductrice et promotrice des arts et de la culture au Niger, où elle a cofondé, dirige et assure le financement non public du Programme des arts et de la culture de l’Université Abdou Moumouni. Elle a exercé plusieurs mandats à la tête de la Société internationale des littératures orales d’Afrique (ISOLA) en tant que vice-présidente puis en tant que présidente.
L’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC-Niger) organise du 9 au 13 mai 2023, en collaboration avec le Centre d’Etudes Linguistiques et Historiques par Tradition Orale (CELHTO-UA), une formation de renforcement des capacités des directeurs de festivals de management des évènements culturels. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre présidée par le ministre en charge de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid s’est déroulée hier dans la salle de réunion du CELHTO-UA.
Dans l’allocution qu’il a prononcée, le ministre en charge de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid a indiqué que le Niger regorge de nombreux festivals qui tentent vaille que vaille de faire la promotion de notre diversité culturelle qui se distingue par son extrême richesse et sa grande diversité. Cependant, a déploré M. Mohamed Hamid, force est de constater que ces évènements culturels, bien qu’ils contribuent énormément à la promotion de la culture nigérienne, sont confrontés à d’énormes défis qui constituent de sérieux obstacles à leur pérennité dont les plus importants sont : l’insuffisance des ressources financières qui fait que certains festivals disparaissent aussitôt qu’ils naissent ; la non maitrise des techniques de conception et d’élaboration de dossiers de festivals ; la non maitrise des techniques de mobilisation des partenaires ; la non maitrise des techniques d’organisation pratique d’un festival ainsi que sa promotion. En tant qu’établissement public à caractère professionnel chargé de la promotion des entreprises et industries culturelles du Niger, l’APEIC est selon le ministre en charge de la culture, devenue pour son département ministériel, l’épine dorsale de l’avènement de l’économie culturelle au Niger. Elle est plus appelée à jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du « programme culture » qui est la composante essentielle de l’action culturelle sur le plan national. C’est dans cette optique, a-t-il soutenu, que les autorités en charge de la culture ont veillé à ce que cette structure soit dotée d’un plan stratégique triennal 2022-2024, lequel plan accorde une place de choix à la professionnalisation des acteurs culturels.
Selon le coordonnateur du CELHTO-UA, M. Komi Tubu, le secteur de la culture se professionnalise de plus en plus et il est impératif de se mettre régulièrement à jour afin de répondre aux nouvelles exigences de profession, comme celle de directeurs de festivals dont les missions sont multiples et vont de contrôle administratif, budgétaire et juridique à la supervision et au contrôle de la mise en œuvre technique d’un festival. Le coordonnateur du CELHTO a par la suite magnifié la qualité du partenariat entre son institution dans sa mission de soutien à l’entrepreneuriat artistique et culturel et de la promotion de la création et de développement des entreprises culturelles au Niger. Aussi, a-t-il fait savoir, cette rencontre est non seulement un cadre de renforcement des capacités mais surtout un moment des discussions de réflexions et d’échanges sur les enjeux et défis de la profession des directeurs de festival.
Du 10 au 14 février 2023, dans le cadre du mois de l’expression des pratiques de la parenté à plaisanterie, se sont déroulées à Zinder des activités culturelles. Celles-ci qui ont regroupé, les huit (8) régions administratives du Niger, ont vu les troupes culturelles régionales présenter des sketches de quinze minutes et des séquences d’humour de cinq minutes. Les thématiques présentées ont tourné toutes autour de la cohésion sociale et de la paix ; ce qui avait été fort louable et fort appréciable. Membre du Jury National ayant eu à apprécier et à primer les œuvres culturelles présentées à Zinder, malgré les quelques recommandations pertinentes formulées sur place à Zinder, il nous a semblé nécessaire de faire quelques propositions additives d’amélioration, pour les échéances à venir.
De prime à abord, il conviendrait de savoir que contrairement à certaines idées farfelues et saugrenues répandues, contrairement à la conception simpliste de certains individus sous informés historiquement, et mal inspirés culturellement, la parenté à plaisanterie est tout sauf un jeu. C’est plutôt une pratique sociale ancestrale, séculaire, ancrée dans les mœurs sociales, remontant à la nuit des temps, laquelle a été instituée par nos aïeux. Elle a pour mobile principal, c’est-à-dire pour raison d’être principale, la coexistence pacifique des communautés vivant sur une aire géographique donnée. Mais elle implique obligatoirement en plus et nécessairement, des actions d’entraide, de solidarité, et de développement commun.
La parenté à plaisanterie n’a pas été instituée ex nihilo ; c’est-à-dire par hasard, par snobisme, par fanfaronnade, par besoin de se distraire le plus simplement du monde comme des gamins insouciants. Elle a été « construite » sur des substrats solides ; c’est-à-dire sur des fondements solides. Ceux-ci sont : le mariage, l’amitié, le pacte scellé, le bienfait, la migration, le phénomène surnaturel… Elle remplit trois fonctions sociales lesquelles sont : la fonction cathartique, la fonction affinitaire, la fonction unitaire ou fédératrice.
La fonction cathartique, consiste à concocter des blagues salaces et croustillantes dont on « affuble » le parent à plaisanterie, pour plaisanter. Histoire de rigoler à n’en pas finir, mais aussi histoire de faire valoir son droit naturel de parent à plaisanterie séculaire.
La fonction affinitaire, consiste à voir des communautés diverses vivant sur une aire géographique commune, entrer en contact, entretenir de arelations fécondes, s’apprécier, s’estimer, et finir par avoir des accointances, des attirances du fait de la coexistence pacifique.
La fonction unitaire ou fédératrice, consiste à voir à terme des communautés diverses vivant sur un espace territorial donné, se brasser, se mêler, s’unir, et finalement se constituer en une nation unique. Cela devrait être le vœu de tout dirigeant communautaire quel qu’il soit.
Comme la fonction cathartique est tellement la plus prisée par les gens, elle a fini par supplanter les deux autres fonctions non moins importantes. Pourtant, la parenté à plaisanterie on n’aura cesse, de le dire, n’est pas un jeu ; elle est plus qu’un jeu. Elle a des implications sociales, politiques, économiques. Des implications très importantes lesquelles font, qu’il est véritablement maladroit de croire que la parenté à plaisanterie se résume à être un simple jeu ; à être un simple divertissement.
Compte-tenu du fait que la parenté à plaisanterie accomplit d’autres fonctions, autre que la fonction cathartique, il est absolument nécessaire d’en faire un « véritable instrument » de développement. Avant de dire comment en faire un « véritable instrument » de développement, voyons les constats que nous avions faits, lors des différentes prestations culturelles à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) Abdoussalam Adam de Zinder du 10 au 14 février 2023.
Le premier des constats que nous avions fait, c’est la confusion des genres culturels. Il y a eu amalgame souvent ; on a eu à confondre théâtre et sketch. Alors même qu’il y a une nette différence entre le théâtre et le sketch. Le théâtre se démultiplie en plusieurs tableaux ; alors même que le sketch ne comporte qu’un seul tableau.
Le deuxième des constats que nous avions fait, c’est par rapport à la maitrise de la langue maternelle utilisée. Beaucoup d’acteurs ont fait montre de défaillances langagières, quoique faisant usage des langues maternelles qu’ils sont censés parler à merveille. A l’avenir, il faut s’assurer de la parfaite maitrise de la langue maternelle utilisée par les différents acteurs.
Le troisième des constats, que nous avions fait, c’est l’inadéquation de la tenue portée par l’acteur et le rôle qu’il a joué. Une parfaite alliance est requise entre l’acteur jouant un rôle quelconque, d’avec la tenue vestimentaire qui sied. Cela est très important, car l’on doit faire comme si c’est vrai. L’acteur doit savoir être dans la peau du vrai « interprétateur » d’un rôle.
Le quatrième constat, que nous avions fait, c’est la « focalisation » unique sur les deux thématiques principales : Cohésion Sociale et Paix. Cela est certes louable et appréciable, cependant on aurait pu faire introduire de manière artistique, d’autres préoccupations de développement, intéressant les populations. Par exemple, profiter pour introduire une séquence sensibilisant les populations contre les méfaits de la drogue, ou introduire une séquence militant pour la vaccination en faveur de la Covid 19, ou introduire une séquence où l’on décide ensemble(divers parents à plaisanterie) de faire un grand champ commun que l’on exploiterait collectivement.
Le cinquième constat que nous avions fait, c’est « la pauvreté » de la quintessence des thématiques culturelles présentées. Il a été ainsi constaté un défaut de recherche culturelle tous azimuts. Les gens se sont contentés de rabibocher voire de rafistoler des thématiques culturelles anciennes, occultant ainsi le fait de faire des recherches certes laborieuses et fastidieuses, mais fécondes.
Le sixième constat que nous avions fait, c’est le besoin d’encadrement des troupes culturelles, pour une bonne maitrise de l’art dramatique d’une manière particulière, mais surtout de l’art tout simplement de façon générale. La culture tout comme la pédagogie est un art. Il faut répéter à l’envie, pour maitriser un apprentissage quelconque. Tant il est vrai qu’Aristote le Philosophe Grec a eu raison de dire : « Les choses qu’il faut apprendre pour les faire, c’est en les faisant que nous les apprenons ».
En clair, il faut que les Directeurs Régionaux de la Culture apprennent à apprendre aux troupes culturelles, afin que celles-ci améliorent leurs prestations culturelles.
L’Arewa de par ses traditions, son architecture traditionnelle, ses spécialités culinaires, ses cérémonies répandues, son artisanat et son organisation sociale basée sur les valeurs immémoriales, son goût pour la musique, ses danses, ses vêtements, reflète une immense culture. Les «Arawa» ou «Maouri» sont essentiellement des agriculteurs qui cultivent le mil, le maïs, le sorgho etc. Le niébé occupe une place importante dans la culture Arawa : ils en cuisinent sous toutes les formes. Aussi, les diverses croyances occupent une place importante dans leur culture et dans leur vie quotidienne. Le FEMUDA, Festival de Musique et Danse traditionnelle de l’Arewa ouvre aux Nigériens un coin du voile sur cette immense richesse culturelle.
Compte tenu du rôle de la culture dans la consolidation de la paix, et des liens sociaux, et pour rassembler tous les fils et filles de l’Arewa sans aucune connotation politique autour d’une cause commune qui est la diversité culturelle de l’Arewa, M. Ibrahim Mamane Namata a jugé utile de promouvoir ce joyau à travers le Festival de Musique et Danse traditionnelle de l’Arewa (FEMUDA) qui est à sa cinquième édition, et dont la première a eu lieu en 2019 dans la Commune Rurale de Kara-kara (département de Dioundiou). Les éditions du Festival se déroulent concomitamment avec le projet culturel. C’est ainsi que le musée AKAZAMA et la Bibliothèque AKAZAMA de la Commune rurale de Kara-Kara dont il est le promoteur ont ouvert leurs portes lors des éditions précédentes notamment la 3ème et la 4ème.
Pour la création de la Bibliothèque, M. Ibrahim Mamane Namata a été appuyé par l’Etat à travers un don de 1400 ouvrages. Cette bibliothèque est la seule et unique dans le département de Dioundiou. Quatre (4) communes profitent aujourd’hui de ce joyau. Il s’agit de la commune de Zabori, celle de Kara-kara, la commune de Guechemé et celle de Dioundiou. L’idée de la création du musée qui est un conservatoire fait aussi partie du festival.
Dans le temps, le palais du chef était l’ancien conservatoire (tout ce qui est objet qui retrace la culture se trouve dans ce palais), mais le changement et plusieurs aspects climatiques liés à la dégradation de ces structures ont un peu impacté ces objets. C’est pourquoi, le festival a songé au musée qui va permettre non seulement de conserver les objets traditionnels qui ont été exposés au grand public, mais aussi de servir d’espace pour accueillir les grands évènements, a expliqué M. Ibrahim Mamane Namata. Le musée est à son premier pavillon (pavillon d’intégration) baptisé pavillon Alboury NDIAYE, du nom d’un grand panafricaniste sénégalais qui a trouvé la mort dans sa démarche de résistance à Kara-kara, plus précisément au village de Koudourou.
A sa première édition, le FEMUDA a mobilisé plus de 300 artistes venus de différentes communes de l’Arewa et de la communauté du Nigeria car, une grande partie des Arawa partagent leur culture avec les peuples du Nigeria.
Les Arawa sont très attachés à la culture car, jusque-là, ils veillent sur les patrimoines que leur ont té légué leurs parents et qui sont entre autres la danse de possession, le jeu mystique comme «Dakan bakoy» pour prédire l’avenir, voir ce que l’année leur réserve. En termes de danse, l’Arewa a toujours cet accent de conservatoire, quand elle présente toute une gamme de danses telles que Assaka, El Sahabi, Takkay et bien d’autres. L’Arewa est aussi très riche en termes de sites touristiques à l’image du site de Koudourou, là où ce grand héro sénégalais a trouvé la mort, le site de Goro (une grotte qui servait de cachette pour les femmes et les enfants en cas de menace dans les villages) ; le tombeau de Akazama, le site de Lougou où il y a eu cette bataille entre Saraounia Mangou et les missionnaires français.
Les mets traditionnels tels que le «béroua», le «Zapou» et autres font aussi partie du savoir-faire des Arawa. «Ils sont également connus de par leur comportement, et leur franc-parler (façon de dire ce qu’ils pensent). Dans le domaine de l’artisanat, les maouris ont aussi leur mot à dire notamment, au niveau de la forge. Ils sont aussi doués dans le domaine de l’architecture (jusque-là les gens utilisent les terres argileuses pour construire leurs maisons et autres savoir-faire pour se mettre à l’abri des intempéries», ajoute Ibrahim Mamane Namata. Certains noms tels que Namata, Maï kolanché, Maï Zoumbou, Noma reflètent également la communauté Maouri.
La 5ème édition du FEMUDA se tiendra du 12 au 13 mai 2023, placée sous le thème «Rôle des collectivités dans la préservation, la promotion et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel». Les organisateurs comptent au cours de cette rencontre, construire le mémorial de AlBouri NDIAYE et ses fidèles compagnons. Il sera élargi à une autre commune. Ainsi, la première journée qui est consacrée à la musique et danse traditionnelle sera à Kara-kara et la deuxième journée à Guechemé où la grande course hippique des chevaux et chameaux de l’Arewa et du Nigéria sera organisée.
Créé en 2018, le groupe Damanzo Junior est spécialisé dans la danse. Il met en exergue les talents tradi-modernes. Avec 8 danseurs dont 6 garçons et 2 filles, le groupe est sous l’encadrement et le management de Abdoul Latif Zabeirou Oumarou, lui-même danseur professionnel chorégraphe et interprète. Né le 30 Juillet 1994 à Akokan, Arlit, il est marié et père d’un enfant. Abdoul Latif Zabeirou Oumarou gère Damanzo Junior avec sa femme Rachida qui a évolué dans le groupe.
« J’ai abandonné les études en classe de terminale pour me consacrer à la danse depuis 2007. La danse n’était pas parmi mes priorités mais, ce sont les compétitions inter établissements qui m’ont amené à l’aimer lorsque j’étais élève à l’école Wangari. Mes amis et moi nous avons créé notre premier groupe ‘’Anachoua Junior’’ sous la tutelle de feue Hamsou Garba. Par la suite j’ai intégré un nouveau groupe appelé ‘’Suprême Dance’’ puis un autre, ‘’Fondation Wiza’’ », raconte Abdoul Latif Zabeirou Oumarou, retraçant un peu son parcours.
Avec la détermination et la volonté d’éclore son talent de danseur, il a eu l’idée de créer son propre groupe, ‘’Damanzo Star’’ en 2012 dont il est le manager et en 2018 il a mis en place ’’Damanzo Junior’’. Le groupe ‘’Damanzo Star’’ n’est plus très actif car chacun vaque à ses occupations, mais ses éléments restent toujours disponibles s’il y a une prestation, une invitation où ils doivent nécessairement être présents.
Damanzo Junior a vu le jour à travers le grand événement culturel annuel Sukabe organisé par Soumana Tinni Wonkoye, un grand homme de culture. Abdoul Latif encadre lui-même les membres de son groupe. Avec plusieurs années d’apprentissage et d’expérience, ils ont su conquérir le cœur de nombreux fans par des prestations originales.
« Les répétitions se font au centre des jeunes de Jangorzo. Généralement tout se passe dans de bonnes conditions. Notre seul problème souvent, est que certains éléments n’ont pas assez de moyens pour répondre présents à tous les rendez-vous », explique-t-il.
Damanzo Junior a un répertoire chorégraphique riche et varié notamment des danses peules, touaregs, gourmantché, haoussa et béri béri. Ces jeunes font la fierté du Niger sur le plan national. Talentueux, professionnels, fougueux, passionnés, ils ont remporté la totalité des compétitions auxquelles ils ont pris part de 2018 à 2023 dont le Big Bounce qui est la plus grande compétition de danse au Niger.
« Nos multiples exploits nous ont valu de nombreuses prestations lors des différents événements, tels que des rencontres nationales et internationales, des dîners de gala ; des cérémonies sociales, de cocktail et des soirées culturelles », dit-il.
« Mon rêve c’est de contribuer à promouvoir la danse nigérienne au plan national et international ; faire une tournée pour faire connaître ‘’Damanzo Junior’’ dans toute les régions du Niger même dans les villages. Animer et sensibiliser les enfants, montrer nos cultures à travers à la dance. Quand nous prestons, nous portons nos tenues traditionnelles pour que les étrangers puissent découvrir nos valeurs. Nos ethnies ont des styles de danse très riche et c’est mon rêve de les faire connaître », affirme le manager du groupe, invitant aussi les partenaires à les aider financièrement.
Latif Zabeirou estime avoir beaucoup gagné grâce à la danse : il a payé ses études, il s’est marié et arrive à prendre soin de sa famille. Pour faire connaitre d’avantage son groupe de danse Latif a réalisé 5 clips vidéos, qui seront lancés sur youtube, Facebook et Tictock. Il envisage aussi la création de beaucoup d’événements culturels, des compétitions inter-établissements, des compétitions de groupe de danse, des soirées, et un grand concert 100% danse avec ses partenaires. Ainsi, il prévoit d’inviter un jour des Stars comme Serge Beynaud, Hamisu breaker du Nigeria.
La danse n’a aucun impact sur les études des éléments qui sont toujours sur les bancs. Il arrive même que soient prises en charge les études de certains membres du groupe.
Âgée de 20, ans Hadiza Abdou est artiste comédienne membre du GACEA, dont elle est une des valeurs sûres. De taille moyenne, un peu mince, Hadiza sait incarner avec enthousiasme le rôle de mère, voire grand-mère, tout comme celui de l’adolescente. «J’aime faire la vielle, avec le déguisement je deviens une autre sur scène, et je fais trop rire », confie la jeune comédienne qui a rejoint le groupement en 2017, après avoir abandonné l’école à partir de la classe de 4ème. «Ma sœur ainée était membre du groupement. Elle a quitté pour des raisons de mariage. C’est elle qui m’a amenée ici, à défaut de rester à ne rien faire. J’ai appris ensuite à jouer petit à petit. Et finalement je me retrouve », indique Hadiza.
La jeune comédienne s’inspire de son maitre Masta et a gagné sa confiance par sa discipline et son assiduité aux répétitions. Le dernier spectacle de la troupe remonte tout juste au 8 mars, à l’occasion de la journée internationale de la femme. Et la jeune actrice a interprété le rôle qu’elle aime beaucoup. «Ce qui me plait le plus c’est de parler des droits de la femme et des jeunes filles », affirme Hadiza qui precise pourtant n’avoir jamais été victime de violence ou d’abus. Sa sensibilité aux questions du genre s’explique, dit-elle, par le fait qu’elle mesure l’ampleur et le danger des abus. Son rêve est de devenir une grande actrice de cinéma.
Dans ses démembrements, le groupement GACEA a toute une section pour les enfants depuis 2005. Ils ont eux aussi un palmarès à couper le souffle. En 2006 déjà, à sa première participation au festival dédié aux enfants jeunes talents dénommé Sukabé, le groupe des garçons de 12 ans a raflé le 2ème prix en danse traditionnelle. Et ce n’était que le début, car Sukabé Tahoua tient le succès de l’ADN du groupement, et ne rentre pas d’une compétition sans le moindre prix, soit en danse, en sketch ou les deux, jusqu’à la suspension de la compétition.
Parmi ces enfants, une vedette cristallise l’admiration du public de Tahoua, en particulier. A travers la ville, on associe son nom d’artiste à celui du concours. Assoumane Sadi Abdoul Bassirou dit Anty Sukabé, il est aujourd’hui âgé de 29 ans et étudiant en deuxième année des sciences de l’éducation à l’université Djibo Hamani de Tahoua. « En classe de 6ème, nous n’étions que des danseurs du quartier pour un publique limité aux amis de la fada. Nous avons appris qu’il pourrait nous encadrer. Nous l’avons trouvé à la MJC, en pleine répétition. Dans la même année, il nous a amenés au festival Sukabé de Dosso. Tout est parti de là », se souvient l’artiste. «Sukabé de Tahoua, existe aujourd’hui en deux groupes, il y’a les juniors (moins de 15 ans) et nous les séniors. Nous sommes au nombre de 12, dont 6 filles », précise Anty Sukabé.
Il faut souligner que les membres de toutes les composantes du GACEA sont dans plusieurs disciplines (danse, chant, sketck, conte) et participent au besoin aux caravanes du groupement. « Beaucoup de gens pensent que nos activités culturelles nous empêcheraient d’étudier. Bien au contraire, Alhamdoulillahi, moi personnellement, si je me réalise, j’étudie c’est d’une part grâce à cette culture, ‘’taba kiddi, taba karatou’’, comme disent les haoussas», assène-t-il.
Selon Anty Sukabé, la compétition du festival des enfants est suspendue depuis quelques années. « Maintenant ce n’est que l’animation », dit-t-il. Mais pour maintenir le cap de la compétitivité, Tahoua organise son concours chaque année depuis 2015. Le mini festival appelé Wassa Sukabé a été également suspendu avec la pandémie de Covid 19 après la 5ème édition en 2019. Il a été par la suite relancé en 2023 avec innovation, en s’ouvrant au-delà du cercle des membres du GACEA, à tous les jeunes amateurs de danse de la région de Tahoua, sous le concept de Scool Batle Dance. « Nous l’avons commencé le 9 février pour finir le 11 mars, avec la participation de 20 écoles de la place. Il y’a eu d’abord une phase éliminatoire. Mais nous n’avons eu que l’accompagnement du président du conseil régional de la jeunesse et de notre mentor Masta », explique le promoteur.
« Ader Dance Club » ou la pépinière de Sukabé de Tahoua
A l’issue d’une formation en entrepreneuriat culturel, par la fondation italienne «Terre des Hommes», Anty Sukabé a vu son projet d’ouvrir un centre de danse bénéficier de financement. « Moi, mon entreprise, c’est Ader Dance Club. J’apprends la danse aux plus jeunes. J’ai actuellement 30 inscrits, dont une dizaine de filles », indique le promoteur. L’étudiant en sciences de l’éducation, grand chorégraphe, Anty Sukabé donne les cours de danse gratuitement, en deux séances par semaine. Seule, l’inscription se fait moyennant une somme forfaitaire. Son modèle économique repose sur des prestations de location de sonorisation complète et ou d’animation pour les cérémonies. « Pour les mariages, nous encadrons les jeunes marié(es) en danse de cocktail. S’ils veulent que nous leur fassions garçons d’honneurs dansant, nous le faisons aussi ». L’entreprise a son siège au quartier Sabon Gari et est enregistrée au registre de commerce RCCM. « Pour l’ONG qui nous a financé, l’objectif c’est d’occuper la jeunesse désœuvrée, la contenir contre l’extrémisme et la migration, et de permettre à ceux et celles qui aiment la culture, d’aiguiser leurs talents. Les plus talentueux, je les intègre dans notre groupe Sukabé », souligne Anty Sukabé. Il précise que, entre son centre et Sukabé, GACEA est la maison mère. « Sukabé est né du groupement, de même que Ader Dance Club. GACEA, c’est un tronc d’arbre avec des branches», explique Anty qui ne nie pas l’indépendance de son entreprise culturelle.
A travers son mini festival, tout comme dans sa carrière, Anty privilégie son point fort, la danse traditionnelle. « Notre tradition, c’est ce que nous avons à montrer aux autres. Notre souhait, c’est d’avoir l’accompagnement et l’opportunité de pouvoir exprimer loin les talents de notre jeunesse, partout », lance le danseur et comédien Anty Sukabé. Il estime qu’à travers la culture, la jeunesse participe à la cohésion sociale, à l’unité et à la paix.
Créé dans les années 2000 par des jeunes filles et garçons, comédiens, conteurs danseurs et chanteurs de la ville Tahoua sous la houlette de l’homme de culture Tsahirou Hamidou alias Masta, le groupement artistique et culturel Etoile de l’Ader brille encore d’une performance hors du commun.
Lauréat du 1er prix en théâtre au festival de la jeunesse à Dosso en 2003, puis du 1er prix en humour ; 2ème en théâtre à Zinder en 2006, et troisième sur le podium de théâtre à la 6ème édition du festival de la parenté à plaisanterie à Niamey en 2014, la troupe n’a rien perdu de sa motivation, et de son inspiration, même dans la période de léthargie en ce qui concerne les compétitions. Avec son palmarès riche, l’Etoile de l’Ader évolue aujourd’hui dans diverses disciplines ou plutôt nouveaux concepts. Masta et ses acolytes excellent sur les podiums du théâtre forum, du théâtre participatif, du cinéma mobile, et d’animations culturelles, notamment dans le cadre des caravanes de sensibilisation sur des thématiques sociales, généralement à la demande des partenaires (ONG, Etat, les Association locales, etc.).
Le groupement artistique et culturel Etoile de l’Ader, en abrégé GACEA, est une référence à Tahoua en matière de sketches, pièces théâtrales, contes, danse et chants, pour son riche répertoire au fil des années d’expériences et d’autre part, pour avoir représenté avec brio la région lors des festivals. A cela s’ajoute une multitude de prestations et créations au service des partenaires. En effet, au cours de l’année 2022, l’Etoile de l’Ader a mené 13 campagnes de sensibilisation à travers les hameaux, villages et villes de la région, sur des thématiques telles que les abus et violences faites aux enfants et aux femmes, la cohésion sociale et la paix, la migration et la santé de la reproduction.
Aussi, l’année 2023 s’annonce bien pour la troupe car elle vient d’obtenir du Ministère en charge de la culture, sa licence d’entreprise culturelle. «Nous sommes plus qu’une troupe maintenant. Nous sommes une entreprise culturelle, sur pied. Le format de la troupe est révolu déjà depuis 2012, après avoir acquis certains papiers de reconnaissance au niveau de la région», indique le directeur artistique de GACEA, M. Tsahirou Hamidou alias Masta.
Ils sont au total 17 acteurs dont 6 filles, parmi lesquels des étudiants et des élèves, à évoluer pour le compte de la formation culturelle. «Nous avons des chanteurs, des comédiens, des conteurs, et des chorégraphes. Et pour la plupart, nous sommes polyvalents. C’est de ce groupement que nous avons créé la branche enfants, la troupe Sukabe de Tahoua. Au besoin, nous constituons jusqu’à trois équipes pour des activités simultanées dans des localités différentes. Nous avons trois kits complets de sonorisation et un véhicule pour le déplacement, même si généralement c’est le client qui nous transporte. Ce sont les caravanes qui nous font vivre. Les membres sont rémunérés activité après activité et en prélude aux déplacements. Tous les membres trouvent leur compte après chaque financement. Nous avons aussi une caisse sociale pour assister les uns et les autres en cas de maladie ou cérémonie. Nous avons tendance à délaisser les offres de compétition au profit des autres troupes qui émergent, pour ne pas nous accaparer de tout», explique Masta.
A croire le directeur artistique, GACEA n’est jamais rentrée bredouille d’une compétition. «Nous sommes toujours parmi les trois premiers», dit-il. Tsahirou Hamidou soutient que la culture est en train de renaitre au Niger, avec le retour aux compétitions d’antan, pour les performances, la productivité et l’excellence artistique. «Mais souhaitons qu’on implique encore plus les artistes dans les initiatives et l’organisation des événements», lance Masta.
Aux commandes le conteur-comédien et metteur en scène Masta, une jambe boiteuse qui revient de loin
Agé aujourd’hui de 47 ans, Tsahirou Hamidou boite de la jambe gauche depuis l’âge de 5 ans. Ce natif de la ville de Tahoua est issu d’une famille modeste. Ses parents n’ont pas fait de son handicap une fatalité. Tsahirou est inscrit à l’école jusqu’à l’obtention du brevet d’étude du premier cycle (BEPC). C’est d’ailleurs au collège qu’il prend goût à la culture, notamment le conte et la comédie. Engagé dans le syndicat des élèves, en tant que chargé des affaires culturelles, il n’hésite pas à donner l’exemple dans les coulisses des répétitions jusqu’à prendre souvent lui-même les choses en main, lors des présentations. Le jeune élève a marqué l’esprit de ses camarades par son talent en théâtre et en conte, avant de les abandonner malgré lui aux portes du lycée. Il s’aventure d’abord au Cameroun, ensuite en Côte d’Ivoire. De retour en 2000, Tsahirou essaye de renouer avec l’art, puis tente l’enseignement à la faveur du vent de la contractualisation.
Tsahirou fait sa renommée dans l’art du conte et du sketch, sous le pseudo de Masta. Il crée l’Etoile de l’Ader dans la même année. «Sur scène, beaucoup de gens m’apprécient. Certains m’ont dit très tôt que si je continuais, je vivrais de cet art. Ils m’ont fait comprendre que ma situation de handicap ne m’empêchera pas de briller. Ma première compétition, c’était grâce à feu Salouhou Barké. C’est un comédien connu, paix à son âme! Ils partaient au festival de la jeunesse, et il n’y’avait pas un conteur dans la délégation de Tahoua. Il a fait appel à moi. Dieu merci, j’ai pu ramener le 2ème prix dans la catégorie», se remémore Tsahirou. Ainsi est lancée la carrière de Masta qui va quitter l’enseignement à partir de son poste de Founkoye, un village de la périphérie de Tahoua. «Au bout de trois mois j’ai démissionné parce que je ne me retrouvais pas en termes de revenu et cela ne me permettait pas de suivre parallèlement ma carrière. Je me suis consacré à ce qui me tient plus à cœur, la culture», explique l’artiste.
L’ancien migrant, ne franchit désormais les frontières que pour les festivals ou des formations dans le domaine de la culture. «J’ai été à des nombreux festivals au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo. J’ai suivi aussi beaucoup de formations sur le conte et le théâtre», indique Masta. A travers son expérience dans les différents concepts de théâtre, il tire vers le haut la troupe.
‘’L’art ne nourrit pas son homme’’
«C’est pas vrai ! Dans ce métier j’ai construit des maisons, pas une seule, pas deux…J’ai roulé dans des véhicules prsonnels. Personne ne me dira que je ne vis pas de mon art», affirme Tsahirou Hamidou alias Masta, aujourd’hui marié et père de cinq enfants dont quatre filles. «Je ne mendie pas étant handicapé. Partout je suis respecté et réputé. Et c’est grâce à ce métier, parce que j’ai cru à l’art et je me suis donné à fond», dit-il.
Parmi les œuvres de Masta la plus connue du grand public nigérien est la pièce «Ambouka l’éxodant» sur l’histoire d’un ressortissant de l’Ader qui envoie de l’argent à son oncle pour lui demander la main d’une fille. Une fois au bercail, à sa grande surprise Ambouka apprit que la fille est finalement mariée à la personne en qui il avait confiance et sur laquelle il ne peut lever la voix. D’aucuns racontent que c’est l’histoire de l’auteur du texte, en la personne de Masta. Quoi qu’il en soit, la pièce théâtrale a valu un prix à l’Etoile de l’Ader au festival de la jeunesse en 2003 à Dosso. «C’est la pièce qui me tiens beaucoup à cœur, à cause de son succès et de la réalité qu’elle relate de notre société avec les aspects de l’exode et ses conséquences», confie l’auteur.
Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid a procédé, le samedi 18 mars 2023 à Gadabedji (Département de Bermo) au lancement officiel de la 1ère édition du Festival de la paix en zone agro-pastorale. Une édition qui coïncide cette année avec la Journée Nationale de l’Artisanat que le ministre n’a pas manqué de mettre en exergue, s’est déroulée en présence du ministre d’Etat à la Présidence, M. Rhissa AG Boula, des délégations des festivaliers venus des régions de Tahoua, Zinder, Agadez et Maradi, mais aussi des artisans de toutes les régions de notre pays.
Placé sous le thème «Intercommunalité-cohésion sociale-paix et sécurité», ce festival de la paix en zone pastorale est initié par un groupe de leaders engagés à accompagner l’Etat dans sa mission de renforcement de la cohésion sociale et de la sécurité communautaire. Cette initiative est motivée par la crainte de contamination de la dite zone au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans certaines régions du pays et la persistance des foyers de tensions dans des pays avec lesquels le Niger partage de longues et poreuses frontières. Il s’agit pour les organisateurs de ce festival, de mobiliser les énergies disponibles pour préserver les paisibles populations qui habitent dans cette zone, contre l’installation de l’insécurité en se focalisant sur la dynamique des conflits vifs et ou latents. L’objectif visé étant de contribuer au renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale en se basant sur les valeurs socioculturelles traditionnelles indispensables pour le maintien des bonnes relations humaines au sein de la société.
Plusieurs activités, ponctuées d’intermèdes musicaux et culturels ont eu lieu lors de cette première édition. Il s’agit des communications sur des thèmes tels que le banditisme et la lutte contre la pénétration des terroristes ; le dialogue entre acteurs ; la gestion des ressources partagées ; la contribution des communes en lien avec les thèmes présentés. Il y a eu également une déclaration des jeunes ; des messages de la société civile et des organisations paysannes. Ces communications ont été animées par des panelistes tels que Dr Elbak Adam, Dr Ali Saley, Dr Bodé Sambo et le Col. Directeur de la réserve de Gadabedji.
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, a rappelé que ce festival est une initiative intercommunale qui vient à point nommé car le contexte actuel interpelle tous les acteurs, pour qu’ensemble ils participent au développement de notre pays. «C’est pourquoi mon département ministériel, conformément à sa mission d’encadrement et de promotion de la culture, a accepté d’accompagner cette initiative qui, s’inscrit harmonieusement dans la dynamique de valorisation du potentiel culturel, touristique et artisanal du Niger» déclaré M. Mohamed Hamid. Il a ajouté que l’idée d’organiser un festival portant sur la culture de la paix, cadre parfaitement avec les préoccupations quotidiennes exprimées par les plus hautes autorités du Niger.
Le ministre en charge de la Culture a formulé le vœu de voir ce festival se dérouler dans la fraternité et la convivialité. «L’objectif de mon département ministériel est de voir la culture nigérienne valorisée dans toute sa splendeur. Je vous exhorte à vous approprier ce projet, à faire preuve de discipline, à vous soumettre à toute suggestion visant l’amélioration de cette initiative» a-t-il souhaité.
Pour ce qui est de la célébration de la 30ème journée de la fête de l’Artisanat, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a rappelé que cette fête est instituée en 1992 et elle traduit la concrétisation de la mise en œuvre de la politique nationale de développement de l’artisanat. «Nous allons découvrir du 18 au 19 mars les merveilles de l’artisanat du Niger, en marge de cette première édition du festival de la paix en zone agropastorale dans la région de Maradi» a-t-il dit. Le Ministre Hamid Hamed a ajouté que la mission des artisans consiste à lutter contre la pauvreté, à créer de l’emploi et des richesses. Il estime que le secteur de l’artisanat renferme plusieurs atouts car il occupe plus de 60% de la population et contribue au PIB à plus de 18% et est pratiqué partout au Niger.
Le ministre en charge de l’Artisanat s’est réjoui du fait que les produits de l’artisanat nigérien ont été primés dans plusieurs foires internationales comme au Burkina Faso, en Inde, en Espagne, en Italie et ailleurs. C’est fort de cette distinction remarquable acquise par le secteur de l’artisanat que les plus hautes autorités de notre pays ont, selon le ministre, accordé une place de choix à l’artisanat dans le développement économique et social de notre pays. M. Mohamed Hamid a enfin indiqué que c’est dans le souci de mieux organiser ce secteur que son département ministériel a crée des institutions telle que la Chambre des métiers de l’artisanat du Niger, contribuant à réduire les difficultés des entreprises informelles du secteur. Il a aussi évoqué les règlements de l’UEMOA, de la CEDEAO et de l’Union Africaine, des mesures qui concourent à harmoniser le secteur de l’artisanat.
Dans les pays subsahariens, particulièrement au Niger, surtout dans sa partie septentrionale, les adultes et les hommes âgés couvrent leurs têtes et leurs visages avec une étoffe. Cette étoffe appelée communément turban mesure au maximum six mètres de long et un mètre de large. Il existe plusieurs sortes de couleurs, mais la couleur blanche est la plus utilisée. C’est un signe, une identité culturelle qui les distingue des autres ethnies.
Le port du turban est singulièrement fondamental chez les nomades Touaregs, Arabes, Toubous, Peulhs. Il est plein de significations et de symboles chez ces différentes communautés.
Tout comme les accoutrements, les parures sont distinctifs d’une ethnie à une autre, c’est une culture chez les nomades, qui se transmet de génération en génération. Les femmes ont plusieurs façons de se coiffer, les hommesportent le turban avec des techniques et des détails différents. Dans les zones nomades du Niger, il est indispensable de porter le turban à cause du climat caractérisé notamment par le soleil, le froid, la poussière. Mais pour ces communautés, d’autres raisons sont régulièrement invoquées.
«Un jeune touareg commence à porter officiellement à l’âge de 18 ans, une pratique ancestrale qui requiert une cérémonie rituelle souvent modeste organisée parfois à son insu. Elle est célébrée pour faire comprendre à toute la communauté qu’un tel a franchi le cap de l’adolescence et qu’il a droit au respect et à la considération. Elle est organisée par un grand marabout de campement au nom de l’initiation d’un nouveau sage du campement. On prodigue des sages conseils, des orientations au nouveau porteur du turban. Et l’ultime conseil, c’est de ne plus sortir la tête nue hors de sa maison, le port du turban est dorénavant devenu une obligation pour lui. Ces conseils sont symbolisés par des parties du turban qui parlent d’elles-mêmes» raconte M, Ahaman Ahmed Tarka, promoteur culturel, président de l’ONG Educaf Niger.
Les différentes sortes de turban et leur signification
Pour ces communautés conservatrices, qui sont les gardiennes de nos us et coutumes ainsi que des valeurs culturelles traditionnelles rester tête nue n’est pas digne d’un adulte. «Le touareg doit se recouvrer la tête, les oreilles, la bouche et souvent même le nez s’il le désire. Il ne doit pas entendre, ou sentir l’odeur et ou dire du n’importe quoi», commente ce fin connaisseur de la culture touarègue.
De par ses explications, on a deux (2) sortes de turbans, le turban tissu simple de toutes les couleurs et le turban de qualité ou Alachâ à couches de couleur bleue et qui laisse des tâches bleues sur le corps et tout ce qu’il touche.
Les différentes parties du turban et leur signification sont entre autres entre : Inawal ou l’éleveur qui le porte doit se couvrir la bouche et se dire à partir de l’initiation on ne doit et on ne peut plus manger n’importe où, n’importe comment.
Tikrakit ou honte, c’est la partie du turban juste au-dessus des yeux pour symboliser la honte, une vertu que l’on doit avoir après l’initiation.
Achak ou abstention à tout ou restriction volontaire, c’est la partie du turban pour couvrir les oreilles et qui symbolise la restriction à toute chose pour ne pas entendre les gens parler mal de vous.
Abuz ou le nœud situé derrière la nuque. Il sert à attraper le turban, il symbolise la lucidité et la solidité du nouveau porteur.
Selon M. Ahaman Ahmed Tarka, le port du turban revêt un caractère particulier, qui au-delà de son utilité pratique est un élément, un trait culturel identique chez les touaregs commun à toute la communauté. Une cérémonie qui met en exergue la maturité, une façon de dire que le nouveau porteur a grandi. Et pour être dans le cercle des adultes, il faut faire face à des adversités, des hostilités de la nature et à ses intempéries.
Une journée mémorable chez les communautés touarègues
Au cours de cette cérémonie des évènements festifs comme le Tendé, la course de chameaux, la danse sont organisés et les marabouts prient pour avoir les bénédictions et la gloire de l’initié. Des signes, des valeurs tout autant partagés par les communautés toubous, arabes, et dans la moindre mesure par les peulhs, les kanuri, les songhaï au Niger.
Sidi Ali Mahmoud, un jeune arabe et ressortissant de Bankilaré précise que le turban ne peut pas être au Sahel uniquement la propriété exclusive des Touaregs. «Chez nous les arabes (et d’ailleurs tous les nomades le portent fièrement), nous le considérons comme un héritage à sauvegarder et même à transmettre avec fidélité aux générations suivantes. C’est un signe de maturité, de grandeur. Chez nous on ne le porte que quand on a ses 18 ans. Il est comme le bonnet, le chapeau, les gants, le cache-cou pour les occidentaux qui se trouvent dans les pays où il fait excessivement froid. Il nous permet de nous camoufler aux yeux des personnes extérieures et d’avoir froid aux yeux face aux beaux parents. Malgré cette ère de modernité, nous essayons au Niger de garder nos coutumes. Il est fréquent de voir dans plusieurs zones nomades des cérémonies de port de turban parallèlement au jour du mariage pour qu’économiquement on ne fasse pas de dépenses ostentatoires. Des leaders religieux récitent quelques versets du Coran sur le turban avant de le mettre sur la tête du jeune homme, qui accède de ce fait au cercle des adultes», explique le jeune Sidi Ali Mahmoud.
Au niveau de la communauté Peulhe, notamment les bergers qui parcourent souvent kilomètres les troupeaux à la recherche du pâturage, le turban leur sert de protection contre les intempéries. «Pour bon nombre de personnes, chez nous un homme sans turban est un homme incomplet dans l’habillement», précise Sidi Mahmoud. Chez les peulhs, contrairement aux touaregs, Il n’y a pas un âge approprié pour le turban, les jeunes bergers commencent à porter le turban dès l’âge de 15 ans. Et lors des ‘’Walima’’, une cérémonie organisée pour la fin de l’apprentissage du noble Coran, le jeune peulh en fin de formation est enturbanné et appelé ‘’Malam’’ et ou ‘’Alpha’’», ajoute-t-il.
D’origine mauritanienne M. Traoré vit à Niamey plus de trente ans de cela. Il est vendeur de tissus, de bazins, d’étoffes, et de turbans au Grand marché. Il explique les tissus sont d’origine malienne. Le chèche est un tissu de couleur blanche et d’indigo une couleur brune et ou noire qui colle à la peau. Les largeurs et les longueurs varient. Ce sont les turbans les plus prisés car ils sont portés en signe de respect, de valeur culturelle. Selon lui, les inconditionnels du turban, le portent lors des grandes cérémonies d’intronisation, de réjouissances sociales, des fêtes religieuses, et ou évènements culturels.
La 5ème édition du festival «Une école, une culture» s’est ouverte le samedi 4 mars 2023 dans les locaux du centre aéré de la BCEAO à Niamey. La cérémonie qui a été riche en son et en couleurs s’est déroulée en présence des directeurs des établissements scolaires conviés à la circonstance et un parterre d’invités composés des élèves et étudiants issus d’une dizaine d’écoles et instituts de la place qui ont produit des spectacles inédits à travers des défilés en tenue traditionnelle, des sketchs, du karaoké, de l’art oratoire et de la danse chorégraphique. C’est le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Nouhou Makeri Moutari qui a procédé à l’ouverture des activités de ce festival.
Organisée par Oasis Multi Service, cette 5ème édition placée sous le thème «Rôle de la culture dans la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire» se veut un cadre de promotion de la diversité des expressions culturelles et créatives en amenant les enfants à s’accepter et à vivre ensemble. Il s’agit plus concrètement de faire découvrir aux élèves le riche patrimoine culturel du pays, de partager leurs expériences et de renforcer leur engagement en faveur de l’égalité et de la non-violence. A cette occasion, le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a salué l’entreprise Oasis Multi Service pour cette belle initiative. «Les activités du festival cadrent parfaitement avec la politique nationale du développement de la culture du Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat», a-t-il indiqué. Par ailleurs, M. Nouhou Makeri Moutari a assuré les initiateurs de ce festival que le Ministère de la Culture est toujours disponible à accompagner ces genres d’activités de promotion de la culture au Niger.
Auparavant, le directeur général de l’Oasis Multi Services, M. Idrissa Souley Seyni a d’abord exprimé sa gratitude à la directrice générale de l’ONEP pour sa présence à cette 5ème édition du festival «une école, une culture». Par la suite, il a relevé que le programme de cette édition du Festival 100% culturel est riche et varié. Il sera rythmé par un défilé en tenues traditionnelles, des sketchs, du karaoké et de l’art oratoire qui abordent différents aspects de la culture nigérienne et de la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. «Ce festival a entre autres objectifs de faire découvrir la richesse culturelle du Niger aux élèves, de partager leurs expériences et de renforcer leur engagement en faveur de l’égalité et de la non-violence», a-t-il expliqué.
Aussi, M. Idrissa Souley Seyni a remercié tous les artistes, les partenaires et les bénévoles qui ont travaillé dur pour organiser cet événement. «Leur engagement est la preuve de leur amour pour la culture nigérienne et leur détermination à lutter contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. Nous vous en sommes profondément reconnaissants», s’est-il réjoui. Le directeur général de l’Oasis Multi Services devait aussi ajouter que les violences basées sur le genre en milieu scolaire sont une réalité préoccupante qui touche des milliers de jeunes filles chaque année. «En tant que société, nous avons le devoir d’agir individuellement et collectivement pour mettre fin à ces pratiques et garantir un environnement sain et sécurisé à toutes et tous», a-t-il souligné.
Pour M. Idrissa Souley Seyni, la culture peut jouer un rôle clé dans la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. «Nous avons tenu à inscrire nos activités dans ce chapitre et, c’est à travers toutes les prestations que nous offrons au sein de l’entreprise Oasis Multi Services. Il est donc crucial que nous travaillions ensemble pour éliminer les violences basées sur le genre en milieu scolaire. Ce Festival qui met l’accent sur le rôle de la culture dans la lutte contre ces violences, contribue à cette cause», a-t-il conclu.
Après votre succès avec le documentaire ‘’Sur les traces de Mamani Abdoulaye’’, vous venez de réaliser «L’envoyée de Dieu». Qu’est ce qui explique le recours à la fiction pour votre nouveau film ?
Ce n’est pas un simple recours à la fiction ; j’ai eu envie de raconter cette histoire en fiction avec beaucoup plus de liberté et d’imagination. Je peux bien conter cette histoire en documentaire, mais je pense que je serai limitée car il serait beaucoup plus question du vécu et de témoignages des victimes qui ont été kamikazes, si elles sont toujours en vie. Ça peut aussi être difficile d’avoir une fille qui peut témoigner, puisque si elle est kamikaze, logiquement elle devrait être morte en tuant des personnes…Et la kamikaze dirait tout simplement qu’on lui a attaché une bombe qu’elle doit aller exploser.
Mais là, ce que j’ai raconté comme histoire, c’est beaucoup plus le point de vue de Fatima, la petite Kamikaze, l’actrice. Normalement, elle n’a pas son mot à dire, elle est choisie, et elle exécute tout ce qu’on lui dit comme font toutes les kamikazes… Alors que dans mon histoire, Fatima qui est «L’envoyée de Dieu» qui a osé parler au boss. Il y a une confrontation entre le boss et elle. Par exemple : lorsque le boss lui dit: «tu es choisie par Allah pour accomplir une mission divine», elle lui demande «pourquoi il n’a pas choisi ta fille ?». Le boss dit encore que «c’est la volonté de Dieu», elle lui pose cette question : «quel Dieu ?». C’est une grosse surprise pour le boss, et comme il n’a pas de réponse il s’énerve…
Vous voyez, en réalité ça ne se passe pas comme ça, personne n’affronte le boss. Mais, moi, j’ai créé cette confrontation parce que depuis le début de cette histoire de Djihadistes, dès que j’apprends une attaque ou une explosion par les enfants, j’ai très mal au cœur et automatiquement je me pose ces deux questions que la fille a osé poser au boss. Peut-être un jour quelqu’un va arriver à leur poser cette question, mais en tout cas pour le moment moi, j’ai osé à travers mon personnage que j’ai créé moi-même. C’est frustrant d’obliger les enfants des autres, des innocents à commettre un tel crime et ils meurent bêtement.
Ce film, c’est une manière de rendre hommage à toutes ces filles qui sont mortes malgré elles ; c’est aussi montrer qu’on peut toutefois refuser, dire non. Vous me diriez qu’on n’a pas trop le choix face à ces gens-là. Je sais que ce n’est pas évident, mais il faut montrer aux autres, qu’il y a toujours une possibilité quel que soit là où on se retrouve. Il s’agit pour moi de montrer également le sacrifice fait par Fatima : elle a refusé de tuer les gens au marché où elle a été déposée. La ceinture d’explosif qu’on lui a fait porter et activée pour un compte à rebours de 10 mn ; la fille est ensuite droguée. Pendant 9 mn, elle a déambulé dans le marché tout en flottant entre l’espoir et le désespoir, entre le présent et le passé jusqu’à ce qu’elle retrouve sa mère et sort du marché pour ne pas tuer les gens et elle avec. C’est de la bravoure, de l’amour…c’est un grand sacrifice !
Ce film est aussi un cri de cœur pour les adultes, qui à cause de leur frustration, se servent ou tuent des enfants. Chaque enfant a le droit de vivre. N’imposons pas des choses atroces à ces innocents, arrêtons d’infliger cette souffrance aux parents surtout aux mères. Dans le film, quand Fatima est revenue, sa mère ne s’y attendait pas, parce qu’il y a très peu qui reviennent ; peut-être elle a déjà fait le deuil de sa fille. Mais voilà cette fille est de retour, sa mère ne peut même pas la prendre dans ses bras parce qu’elle porte une bombe. La fille fuit alors pour ne pas tuer sa mère, les deux sont restées impuissantes. C’est très dur, comme retrouvailles.
Pourquoi la référence à Dieu pour le titre d’un film racontant une histoire de kamikaze ?
D’après ce qu’on connaît ou ce qu’on entend, sur le concept des djihadistes qu’on a au Niger, au Tchad et au Nigéria par exemple, ils disent agir au nom de Dieu…pour endoctriner les gens, ils parlent de Dieu….Alors d’après eux, une kamikaze est une envoyée de Dieu parce qu’elle est bien préparée pour aller mourir en tuant les mécréants. Aussi, une kamikaze est choisie pour accomplir une mission divine, avec des promesses qu’elle ira directement au paradis. Je trouve vraiment que c’est absurde. Est-ce que le paradis là même n’est pas rempli à l’heure-là ? (rire)
De par son sujet, votre film pourrait avoir pour contexte toutes ces zones qui vivent ces derniers temps des situations difficiles. Quel est le message que vous tenez à passer à travers «L’envoyée de Dieu» ?
Effectivement, le film «L’envoyée de Dieu» parle du djihadisme – terrorisme… Au regard du contexte sécuritaire dans lequel nous vivons depuis plusieurs années dans le Sahel (Mali, Niger, Tchad & Burkina Faso), il est vraiment nécessaire d’en parler, que chacun en parle à travers ce qu’il fait. Il faut dénoncer, il faut aider l’Etat dans ce combat, bien que l’Etat ce n’est pas l’autre, c’est nous-mêmes, c’est moi, c’est vous.
Mais le film est traité d’une autre manière sans montrer le sang, les attaques et autres que tout le monde connaît, c’est traité avec beaucoup de subtilité. En effet c’est l’histoire d’une petite fille kidnappée et une nuit, elle est choisie au hasard. On lui attache une ceinture d’explosif marquée 10mn. On la prévient qu’elle va accomplir une mission divine. Par la suite, on la dépose dans un marché pour tuer les «ennemis» d’Allah.
Je me pose toujours la question de savoir c’est au nom de quel «DIEU», que ces gens-là agissent ? Et pourquoi est-ce qu’ils envoient des innocents, les enfants des autres pour commettre un tel crime ? Pourquoi est-ce qu’ils n’envoient jamais leurs propres enfants ?
Oui, le contexte sécuritaire dans le Sahel est très préoccupant du moment où personne n’est épargné, aujourd’hui on tue ton voisin, demain peut-être c’est toi qui sera tué, donc pour moi c’est une affaire de tous et à prendre très au sérieux. Selon moi ce n’est pas seulement les militaires qui doivent combattre cela. Oui vous me diriez que c’est à eux de le faire car ils ont été formés pour ça, je suis d’accord mais, nous les civils et tout le monde pouvons contribuer à notre manière et moi c’est à travers des films que je le fais. Je pense que je peux apporter ma modeste contribution à travers mon cinéma. Mais, du côté des femmes et des enfants qui sont kidnappés et devenus des bombes humaines c’est une manière de leur dire il y a toujours une possibilité. Concernant cette histoire de djihadisme-terrorisme, j’ignore quand, mais ça va finir un jour ; et bientôt je pense. J’ai espoir.
Quel sentiment vous anime à la veille de la 28ème édition du FESPACO où vous êtes l’unique représentante du Niger en compétition officielle avec votre film ?
Oui c’est vrai, «L’envoyée de Dieu» est l’unique film qui représente le Niger en compétition officielle à cette 28ème édition. C’est un honneur pour moi de représenter mon pays à cette rencontre panafricaine. Il y a un petit stress de temps en temps (rire), sinon, je suis tranquille, à l’aise. Je veux dire que j’essaie d’avancer dans mes futurs projets.
Le ministrede la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid a procédé, hier matin à Niamey, à l’installation du comité d’organisation du festival de Tesker. Cette première édition a pour thème «Artisanat et culture, facteurs de paix et de développement». L’installation du comité d’organisation du festival s’est déroulée en présence des cadres centraux dudit ministère ; du président du comité national du festival de Tesker, M. Goni Boulama, ainsi que de plusieurs invités.
Dans ses propos liminaires lors de l’installation du comité d’organisation, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a expliqué que son département ministériel, conformément à sa mission d’encadrement et de promotion des activités culturelles d’envergure, a accepté d’accompagner cette initiative locale qui vise à faire découvrir les trésors cachés de l’artisanat, de la culture et du tourisme de la commune. Cette édition est placée sous le thème de «Artisanat et culture, facteurs de paix et de développement». «Le festival de Tesker s’est fixé quatre objectifs qui sont entre autres d’assurer une grande visibilité aux us et coutumes des populations locales; de valoriser les trésors humains vivants c’est-à-dire les détenteurs de savoirs et savoir-faire, de donner vie aux sites et monuments historiques, et développer le tourisme culturel», a-t-il indiqué.
Selon le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, de manière générale les activités du festival s’articulent autour de la foire artisanale ; le volet artistique comportera une exhibition du patrimoine traditionnel ; des activités de médecine foraine et des audiences foraines pour l’établissement des actes d’état civil. «Pour réussir ce festival, il s’agit entre autres de mobiliser à temps les ressources nécessaires à l’organisation du festival, de créer les conditions optimales pour accueillir, héberger et restaurer les festivaliers ; d’assurer une bonne identification des artistes et artisans pour refléter tout le potentiel du département ; de tenir une programmation des spectacles de qualité et une régie son et lumière à la hauteur et d’assurer une bonne couverture médiatique de l’événement et une adhésion massive de tous», a-t-il déclaré. «Je ne doute point de vos capacités et de vos expériences professionnelles pour relever le défi, et répondre avec satisfaction aux exigences de cette mission dont vous êtes investis», a conclu le ministre Mohamed Hamid.
La Maison de la Culture (MJC) Diado Sékou de Niamey a abrité le samedi dernier, la cérémonie de présentation de la pièce théâtrale «Zebano» ou Hymne de la Paix. Cette pièce théâtrale a été présentée par l’Ensemble artistique et culturel de la troupe Ko-Gobé sous la conduite de Dodo Saley, dramaturge metteur en scène et spécialiste en comédie musicale. La présentation de la pièce s’est déroulée en présence de l’ancien ministre de la culture Abdouramane Seydou, du représentant des artistes Black Mailer, des comédiens et de plusieurs invités.
Al’entame de cette pièce théâtrale M. Rachid Ramane alias Baltazar a remercié toutes les personnes venues massivement pour encourager la troupe théâtrale Ko-Gobé pour la présentation de l’hymne de la paix sous la coupe de Dodo Saley. Il a aussi remercié le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat qui a adopté une nouvelle politique à travers l’appui au développement et le soutien du fonds d’appui au développement de la culture et de l’art au Niger. En effet, la pièce théâtrale relate l’histoire d’un roi Zebano très puissant guerrier et un grand conquérant. Il décida, après avoir rêvé de ses ancêtres de ne plus continuer la guerre et de cultiver la paix tout en restant vigilant face à ses ennemis en général et en particulier face à son plus grand rival Boulal. Il a alors décidé de se concentrer sur la culture saisonnière et le commerce après la saison des pluies. Son rival Boulal qui voulait l’anéantir, à son tour, a décidé de ne plus faire la guerre et de faire comme son Zebano pour épouser ses intentions de paix.
D’après Dodo Saley de la troupe Ko-Gobé, cette pièce de la troupe Ko-Gobé est joué par 18 comédiens et comédiennes pour faire passer le message de l’hymne de la paix. «J’ai toujours souhaité jouer cette pièce devant les autorités pour montrer l’importance de la chefferie traditionnelle. La morale à retenir c’est que nous avons des bras valides, à travers cette pièce. Nous les exhortons à travailler, à cesser cette guerre et à reconstruire le pays pacifiquement. Je souhaite qu’il y ait une paix durable et des solutions de reconstruction» a-t-il dit.
Selon M. Rachid Ramane alias Baltazar, cette pièce doit être un produit qui doit percer tous les salons ainsi que les coins et recoins du Niger car le pays en a besoin. Il a rappelé aussi que la troupe sera en tournée à Dosso la semaine prochaine avant d’aller à Zinder pour une grande prestation dans l’intention de ‘’reconquérir’’ la paix et la cohésion sociale pour le Niger et pour la culture nigérienne.
Logayzé et Dan Haoussa, sont deux jeunes humoristes qui œuvrent pour la cohésion sociale et la promotion du cousinage à plaisanterie. L’un se nomme Ibrahim Idrissa Souleymane alias Logayzé et l’autre Sidikou Hassane Garba Gamatché alias Dan Haoussa.
Âgé de 28 ans Ibrahim Idrissa Souleymane est un jeune nigérien, ayant abandonné l’école en classe de terminale A. Il détaille les raisons pour lesquelles il a décidé d’embrasser la carrière d’artiste. «Je suis natif du département de Loga. Mon surnom Logayzé qui veut dire en langue zarma ‘’l’enfant du territoire’’ trouve tout son sens ici. Depuis mon enfance, je suis du genre comique et m’inspirant des comédies de notre Papa, Nourou Ouallam, notamment sur ce qui est dit sur les gens de ma commune. Un beau jour, je me suis dit que je peux exploiter cette opportunité qui permettra de revaloriser les liens de cousinage. Nos cousins nous taquinent toujours en disant qu’à Loga, le plus sage prend cinq (5) comprimés de Tramadole», confie-t-il avec un sourire aux lèvres.
«Cela fait 4 ans que je fais la comédie. Au début je faisais des vidéos amateurs avec mon téléphone portable, que je publiais via les réseaux sociaux. Mais maintenant que je suis avec mon ami Souleymane, nous avons fusionné nos savoir-faire, jusqu’à la création même des pages officielles Iskoki officiel, à travers lesquelles le public peut nous suivre et nous contacter. Depuis notre début, nous n’avons pas encore fait de concert, néanmoins nous faisons des prestations culturelles. En plus de cela, lors des soirées nous recevons des invitations», a expliqué M. Ibrahim Idrissa Souleymane.
«Iskoki» veut dire en langue Haoussa «souffle de folie». «On a choisi ce nom pour montrer que dans la vie actuelle, on peut basculer du jour au lendemain vers un bon ou un mauvais comportement», a ajouté Logayzé.
Les deux humoristes font généralement leurs prestations en duo. «Mais, face à certaines situations qui nécessitent beaucoup de personnages, nous sommes obligés de solliciter l’aide de nos proches et familles ou d’autres artistes», a-t-il précisé.
Pour sa part Sidikou Hassan Garba Gamatché, alias Dan Haoussa âgé de 24 ans, a lui abandonné les études en classe de Seconde. Entre Dan Haoussa et la comédie, c’est toute une histoire. «Depuis mon enfance, je suivais beaucoup les vidéos des deux artistes défunts du Nigéria les célèbres acteurs Ibro et Koulou. Ces deux acteurs du Nigéria étaient des grands artistes humoristes réputés qui m’ont beaucoup inspirés».
La culture est un des moyens efficaces pour promouvoir la paix et la cohésion sociale. C’est ce que Karimou Hassane a compris. Il a consacré toute sa vie à partager la joie dans son entourage à travers le ‘’bitti harey’’ un genre musical typique du Zarmaganda.
Karimou Hassane est membre d’un groupe de la région de Tillabéri composé de 24 artistes professionnels. Ils contribuent à donner le sourire aux populations même pendant les moments les plus difficiles.
Ce samedi 21 janvier 2023, lors de la fête de la réconciliation entre les communautés de Banibangou, Hassane et deux de ses compagnons ont retenu l’attention du public. Avec leurs petits tamtams accrochés aux épaules, le trio, considéré comme les génies du bitti, ont émerveillé l’assistance. Leur façon de jouer ne laisse personne indifférent.
Selon Karimou Hassane, le ‘’Taka’’ ou ce mini tamtam avec une corde permettant de l’accrocher à l’épaule, est l’instrument de base pour jouer du bitti. Cet instrument existe depuis la nuit des temps, mais il a connu des évolutions au fil des années. «Nous utilisons cet instrument après les récoltes, lorsque les populations se retrouvent autour des bitti pour manifester leur joie. Les demoiselles et les jeunes du village vont se réunir pour danser et partager des bons moments sous le rythme de cet instrument», précise l’artiste.
A l’âge de 64 ans ce maitre de bitti continue encore à jouer, gardant son secret et ses mystères de mobilisation des populations. «Je suis un artiste professionnel de bitti. A la base, je suis un cultivateur. Après les récoltes on nous sollicite pour des prestations un peu partout. Dès que la saison est bonne, on va pour jouer du bitti de village en village. Les ressortissants du Zarmaganda en savent quelque chose. Aujourd’hui avec l’insécurité toutes les activités culturelles sont aux arrêts, car il y a des moments où on n’ose même pas sortir. Que Dieu descende la paix sur notre pays et particulièrement dans notre zone», regrette Karimou Hassane.
Il a beaucoup de morceaux et de créations. Mais ses morceaux de prédilection qu’il utilise pour ragaillardir le public et donner plus d’émotion, c’est le «zountou» et «haddé». Ces deux morceaux ont beaucoup de réputation. «Les rythmes que les femmes aiment beaucoup c’est zountou et haddé. Aucune femme de notre localité en parfaite santé ne peut résister au rythme du bitti. Si elles entendent le rythme de cet instrument, elles ne peuvent pas s’empêcher de danser», témoigne Karimou Hassane.
Malgré les difficultés liées à l’insécurité et l’influence de la religion, il y a quelques artistes qui tiennent le coup. Cela a été renforcé par l’appui d’un projet qui avait soutenu en 2018 tous les « bittistes » du Zarmaganda afin qu’ils mettent en place une troupe musicale. Ils sont actuellement 24 éléments évoluant difficilement dans ce label du fait de la rareté des activités culturelles.
«Tout le monde souhaite nous voir, nous écouter. Le public nous admire. Je maîtrise beaucoup cet instrument ; j’ai des techniques artistiques pour attirer le public. En jouant, je peux en même temps faire des roulades, marcher et ramper comme un serpent pour créer du spectacle. Les gens admirent beaucoup ce style. J’ai beaucoup de tactiques ; c’est un secret que je garde pour moi-même. Et cela plait au public», précise un des trois membres de la troupe.
L’art et la culture en général et le Bitti en particulier sont très importants dans le contexte actuel du Zarmaganda pour promouvoir la paix et le vivre ensemble. Quand Karimou Hassane joue c’est un climat de fête qui s’installe. «À travers ce groupe nous faisons des prestations sur invitation notamment à Tillabéri, Abala et Niamey. Il y a aussi des ressortissants du Zarmaganda qui nous mobilisent pour des circonstances à l’image de l’opérateur économique l’honorable Moussa «Qualité». Il fait partie de ceux qui s’occupent des artistes. Chaque fois qu’il séjourne au village, il nous invite pour venir jouer. Cela permet de promouvoir cet art. Le Bitti joue un rôle très important dans notre communauté. C’est un instrument qui crée la confiance entre les communautés, car ça favorise les visites. Quand on joue le bitti, les gens viennent de partout et si on se fréquente il y a forcément des liens de solidarité, de fraternité et de convivialité qui se créent. Mais si les gens sont séparés les uns des autres, je pense que ce n’est pas du tout bon. Avec le bitti toutes les communautés vont un moment ensemble», explique Karimou Hassane.
Les artistes de cette spécialité musicale du Zarmaganda gagnent peu de ressources dans ce métier. «Certes les invitations sont rares, mais à chaque sortie je rentre à la maison avec au moins deux sacs de riz, de maïs et avec un peu d’argent. C’est à travers cet art que je prends ma famille en charge et je suis bien. Je suis marié à une seule épouse», raconte Karimou Hassane.
Pour Moussa Hamidou, un initié de bitti, la religion fait partie des facteurs qui ont donné un coup dur à la culture dans le Zarmaganda. «Aujourd’hui à cause de la religion, il y a beaucoup de gens qui estiment que ce que nous faisons n’est pas bien. Ces dernières années, nous sommes sollicités seulement pendant les moments de réjouissances, les jours de fête, les mariages, etc. Mais nous avons utilisé tous les moyens dont nous disposons pour sauvegarder cet art. Le bitti, c’est un métier qui peut permettre de vivre convenablement», rassure l’artiste.
Mme Mariama Mamoudou est l’une des femmes qui ont envahi la scène pendant que les artistes jouaient le bitti. Elle est très connue dans ce genre de rencontres. L’harmonie entre le rythme et les pas de danse en dit beaucoup sur le rapport entre les populations et ce genre musical. Les morceaux les plus populaires revendiqués par le public lors des prestations de ce samedi 21 janvier dernier à Banibangou, c’est le rythme dansant ou la danse de groupe des filles ; le Bitti mixte des hommes et femmes ; le rythme du travail collectif ; ou “bogou”; la danse des guerrier, etc.
Le département de Filingué abrite du 22 au 29 janvier 2023, la 6ème édition du festival Dokin-Iska Dan Fillingué initié par une association qui porte le même nom. Ce festival est inspiré par l’histoire mythique et légendaire du cheval Dokin-Iska Dan Fillingué. En effet, Dokin-Iska Dan Filingué est un cheval de sport ayant marqué son temps lors des courses hippiques. Pour célébrer l’histoire de ce célèbre cheval qui incarne un aspect de la culture nigérienne, une association dénommée «Dokin-Iska Dan Filingué» a vu le jour. Dans cette interview, M. Assoumana Mallam Issa, l’ancien ministre de la Renaissance culturelle, des arts et de la modernisation sociale, président de ladite association revient sur l’idée de la création de l’association et l’intérêt de ce festival qui tente de s’imposer parmi les grands événements culturels de notre pays.
M. le président, que signifie Dokin-Iska Dan Fillingué ?
Merci de m’avoir donné cette opportunité de parler de notre association et de son événement qui s’impose désormais comme un événement international. Dokin-Iska Dan Filingué, c’est effectivement le nom de notre association. Celle-ci regroupe les ressortissants des départements de Balleyara, d’Abala et de Filingué. Vous savez très bien que ces trois départements constituaient à l’époque l’ancien département de Fillingué et c’est tous ces départements qui étaient honorés par l’histoire et la légende du cheval Dokin-Iska Dan Filingué, qui a été un cheval internationalement reconnu du point de vue de sa vitesse et de ses prestations lors des courses hippiques.
Au début de cette organisation, c’était un comité qu’on mettait en place pour organiser les courses hippiques chaque année avec à la clé un prix. Il y a eu 4 éditions comme ça ! Et au bout de la 4ème édition des examens et analyses ont été faits et ont permis aux organisateurs de dégager des perspectives. Et l’une des perspectives c’était de transformer ce comité en une association qui aura entre autres objectifs la contribution au développement local du terroir que je venais de décrire, la promotion de la culture et la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
Du 22 au 29 janvier, le département de Filingué accueille le festival international qui porte le nom de votre association, Dokin-Iska Dan Filingué. Pouvez-vous nous parler de l’importance de cet événement ?
En 2021 on a créé l’association Dokin-Iska Dan Fillingué, et j’ai été élu président de ladite association. Nous avons déjà notre agrément qui est sorti au niveau du Ministère de l’Intérieur et nous organisons entre autres activités le festival Dokin-Iska Dan Filingué. La 5ème édition que nous avions organisée et la 6ème que nous organisons depuis le 22 janvier sont une occasion plus large de promouvoir la culture au-delà de la course hippique. Il y a naturellement la course hippique, la course des chameaux mais nous avons donné un autre contenu culturel au festival.
Quel est le menu du programme de cet événement ?
L’année passée nous avions organisé une compétition de lutte traditionnelle à l’issue de laquelle on a sélectionné 10 jeunes des 3 terroirs et nous les avons amenés en stage à Niamey avant le Sabre national qui s’est tenu à Diffa. Je dois préciser que parmi ces 10 personnes nous avions 2 qui ont été retenues dans l’équipe régionale pour participer au Sabre national. Nous avons également procédé à la démonstration du tir à l’arc. Cette année on aura une compétition de lutte traditionnelle des Touareg de Bonkoukou. Nous allons mettre des trophées en jeu pour qu’il y ait un tournoi de cette lutte-là qui est spécifiquement une lutte entre les jeunes de cet espace. Il y a également une compétition culturelle autour de la guitare traditionnelle qu’on appelle ‘’Komça’’. Vous savez, Filingué est l’espace reconnu où on a déniché d’excellents joueurs de Komça à l’image de Aragouza que vous connaissez ; il est de la commune rurale de Sanam. Nous avons toutes ces activités qui sont au menu.
Nous avons également invité des chefs traditionnels, les responsables des communes, les responsables des 13 départements de la région de Tillabéri qui seront à Fillingué le 28 janvier où nous allons organiser un important forum. Soit dit au passage, l’année passée nous avons organisé également un forum sur la stabilisation des communautés dans la zone des trois frontières. Cette année le forum porte sur la parenté à plaisanterie comme un outil de promotion de la cohésion sociale dans la zone des trois frontières. Nous avons convié deux experts qui sont en train de travailler et qui vont nous faire des présentations pour que chacun connaisse l’origine de la plaisanterie entre son ethnie et l’autre et qu’il puisse savoir en quoi cette plaisanterie peut-elle contribuer à renforcer la cohésion sociale dans un contexte d’insécurité comme celui que vit la région de Tillabéri et le Niger tout entier. Et nous estimons que ce forum-là est une très belle occasion puisqu’il va permettre aux populations du Mali, du Burkina et du Niger de se mettre ensemble et d’examiner ces cousinages à plaisanterie qui est une sorte ‘’instrument de médiation culturelle transfrontalier’’.
L’organisation de ce genre d’événement nécessite beaucoup de moyens. Avez-vous déjà des partenaires prêts à accompagner la 6ème édition de ce festival ?
Oui naturellement quand on organise ce genre de festival, il faut mobiliser beaucoup de moyens. Je crois sans me tromper qu’aujourd’hui après la Cure Salée, le festival de l’Aïr, le festival de Dokin-Iska est l’un des plus grands événements nationaux qui a même une envergure internationale puisqu’il y a les chevaux du Nigéria, du Tchad, du Burkina Faso et même du Sénégal qui participent à la course. A la date du dimanche passé nous avions environ 300 chevaux qui étaient déjà sur place et chaque jour ce n’est pas moins de 20 chevaux qui rentraient. Donc nous avons nécessairement besoin de moyens pour organiser une telle activité.
Comme je le disais, c’est le troisième événement national il faudrait pour cela que nous mobilisions suffisamment de moyens en termes d’hébergement, de restauration et de logistiques pour organiser les activités contenues dans le programme. Nous avons vraiment le soutien de la République du Niger à travers la Primature. Vous savez c’est le Premier ministre, Chef du Gouvernement, SE. Ouhoumoudou Mahamadou qui est le parrain de cet événement. On espère qu’il sera à la fête puisque le clou de la cérémonie c’est le 29 avec la remise des prix. Et nous avons les ministres de l’Agriculture, de l’Élevage qui sont toujours avec nous. Nous avons le Ministère de l’Intérieur de même que le ministère des Affaires étrangères qui sont concernés à travers le forum que nous organisons. Ce festival devient donc un important événement, je peux dire même interministériel qui prend de plus en plus de l’ampleur et pour lequel nous avons fait beaucoup d’efforts pour mobiliser les partenaires qui se sont manifestés sur le plan national et international. Cette année nous avons la particularité de bénéficier de l’appui financier de l’UEMOA, de la CEDEAO et de Plan Niger qui est en train de nous accompagner techniquement.
Avez-vous un message particulier à l’adresse des festivaliers ?
Le message que j’ai à l’endroit de la population du Niger et les partenaires c’est de dire que le festival Dokin-Iska Dan Filingué est un grand espace de plaidoyer, un grand espace de promotion de produits locaux, un grand espace de promotion de la paix, de la culture que nous créons et qui mérite que chacun soutienne son expansion. Que chacun participe pour que nous puissions développer le tourisme culturel dans notre pays puisque le festival Dokin-Iska Dan Fillingué, à l’image de la Cure Salée et du Festival de l’Air, est un événement annuel.
Décidément, le Niger est un pays de talents dans le domaine de la couture et de la mode. Outre, les grands noms qu’on connaît déjà, d’autres jeunes émergent du lot et s’imposent dans le domaine. C’est le cas de Abdoul-Aziz Salatikoye, jeune créateur et promoteur de la marque ‘’Gamzaki’’. Agé de 34 ans, ce jeune créateur a eu l’ingénieuse initiative de mettre sur le marché une ligne de vêtements haut de gamme avec une touche particulière. Pour le concepteur de cette marque «le business peut être social et que le social nourrit et développe le business». L’objectif pour Abdoul-Aziz Salatikoye est de lutter contre la pauvreté des jeunes. Pour matérialiser son combat contre la pauvreté, il ouvre plusieurs ateliers de couture afin de donner la chance à de nombreux jeunes d’apprendre ce métier et de travailler rigoureusement pour leur indépendance financière dans un monde en perpétuelle compétition.
Pour la petite histoire, il faut savoir que ‘’Gamzaki’’ est le nom d’une étoile très brillante et visible parmi tant d’autres. C’est cette image que le jeune Abdoul-Aziz a voulu donner à son entreprise. Il ne suffit pas de créer, d’entreprendre mais il faut surtout se distinguer, sortir du lot tout comme Gamzaki se distingue des milliers d’étoiles qui composent la galaxie. C’est que fait ce jeune créateur, qui emploie déjà onze (11) jeunes ouvriers à temps plein.
En cette belle matinée du mardi 17 janvier, le promoteur de la marque «Gamzaki» nous reçoit dans sa somptueuse boutique sise au quartier maison économique de Niamey, non loin du Rond-Point Eglise. Là, tissus non cousus, chemises, bonnets traditionnels aux couleurs et de motifs variés sont exposés dans des étagères bien conçus pour préserver les articles. Des articles soigneusement confectionnés enveloppés dans des sachets transparents en plastiques portant chacun la griffe ‘’Gamzaki’’. Il était tout heureux de nous accueillir et de porter fièrement un complet de couleur rouge foncée avec sa propre griffe assorti des boutons sur les deux petites poches de la chemise. Un ensemble bien travaillé qui allie tradition (petit boubou) et modernité (la broderie ordinateur). Il nous accueille avec un large sourire et répond aimablement à nos questions.
Abdoul-Aziz Salitikoye est un jeune diplômé. Nanti d’un master en droit privé obtenu à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, il se penche vers le métier de la couture pour éviter de passer des années au chômage. Parallèlement à ses études, il s’est lancé dans la création de vêtements confectionnés à partir d’un assemblage de tissus et de pagnes traditionnels. De couture simple à celle «compliquée», des broderies informatisées avec des détails et des touches raffinées. Des belles coupes hommes parfaitement bien brodées et bien assorties qui ne passent inaperçues. Tout est minutieusement choisi pour donner à l’homme une belle et élégante allure à toutes les occasions. Les coutures d’Abdoul-Aziz peuvent être portées à l’occasion des cérémonies, au bureau, ou lors des sorties entre amis. Cette marque qu’il a voulu nommer ‘’Gamzaki’’ propose des styles très chics et modernes avec toujours des petits détails qui font la différence.
La mode et l’habillement : la vie de Abdoul-Aziz
Dans les grandes étapes du concept ‘’Gamzaki’’, nous retrouvons ce jeune étudiant qui a soif d’entreprendre et qui ne voulait point tendre la main pour obtenir des frais de petit déjeuner. Il s’est mis à réfléchir et à confectionner des chemises pour ses camarades étudiants. Ce jeune dit vouer une admiration folle pour les gens qui aiment entreprendre quel qu’en soit le secteur. «J’ai toujours voulu être autonome, je n’aime pas travailler sous ordre et sous stress. Cela fait partie de mes valeurs et principes que je défends. Pour ce faire, je dois créer et créer quelque chose de rentable, quelque chose qui n’aura pas de limites, au fil des ans. On peut réinventer quelque chose et l’aligner aux nouvelles tendances. C’est le cas du domaine de la couture où on peut se frayer un chemin singulier. Et depuis plus de cinq ans j’ai décidé d’avoir ma petite entreprise à gérer. J’aime la mode comme bon nombre de jeunes de notre génération», explique-t-il. Fort de près d’une décennie d’expériences, Abdoulaziz Salatikoye gère son entreprise de conception et de vente de prêt à porter pour hommes. C’est un service de couture et de vente de bonnets, de chaussures de boutons, de manchettes etc.
Des créations qui sortent parfois de l’ordinaire
«Je fais tout moi-même, mes modèles sont bien inspirés. Je crée mes modèles, je fais les abat-jour de décoration. J’ai un goût prononcé pour les particularités. C’est pourquoi je réfléchis constamment à comment se différencier de l’autre dans le même domaine. J’imagine des touches, des traits pour créer une différence. Mes créations sont destinées aux hommes stylés qui aiment bien s’habiller et qui aiment donner de la couleur à leur mode d’habillement. Tout le monde peut bien s’habiller à Gamzaki et surtout ceux qui ont juste envie de plaire et qui ont envie de se faire plaisir de temps en temps», nous a-t-il confié.
Au sein de l’entreprise gérée par Abdoul-Aziz, il y a onze (11) employés qui y travaillent de 9H à 19h et cela du lundi au samedi. Une équipe bien rodée qui a comme dénominateur commun ‘’l’agilité et la souplesse ‘’pour bien satisfaire la clientèle. Et si toutes les conditions sont réunies, ils peuvent travailler sur vingt (20) ensembles chaque jour. «Ici c’est un travail à temps plein sans répit. Chacun est spécialisé dans son domaine et la paresse n’a pas sa place ici», martèle-t-il tout en déplorant le fait qu’il travaille beaucoup avec les étrangers, juste parce que les jeunes nigériens n’aiment pas du tout travailler dans des ateliers de couture. «Ils mettent en avant certaines facilités et certains préjugés sociaux voulant juste gagner l’argent facilement, sans grand efforts. J’en ai travaillé avec beaucoup mais ils sont très peu qui ont bien voulu continuer avec moi, trouvant le rythme et le travail harassants», dit-il.
Des sources d’inspiration
«Lors de mes sorties, sur des magazines de mode, dans la vie de tous les jours, j’essaie de ‘’rincer mes yeux’’, de m’inspirer et de chercher à créer quelque chose d’authentique. Je suis à l’affût des belles choses, des beaux paysages et de la belle nature. Je m’inspire de la télévision et les autres canaux des tendances pour réinventer quelque chose d’original. Cette petite chose qui peut embellir, magnifier mes créations et je n’hésite pas à sauter sur l’occasion pour davantage parfaire mes créations et bien garnir ma collection avec des modèles irrésistibles et aux goûts de la clientèle», confie Abdoul-Aziz. Les créations d’Abdoul-Aziz s’adressent à une certaine population. Ce jeune créateur profite aussi des médias sociaux pour se faire connaître davantage. Il dit recevoir plein de commandes de l’étranger. «Ces canaux m’ont beaucoup aidé à développer mon commerce. Les tissus traditionnels, le wax, les batiks, les woodins,etc se sont naturellement imposés à moi car pour bien parer une création, il faut ce genre de motifs. Le tissu seul ne peut vraiment pas faire l’affaire parfois, il faut bien le travailler et l’accompagner avec des petits décors. J’essaie d’ennoblir nos pagnes et tissus d’antan, de les valoriser et les promouvoir. C’est important d’affirmer ce que l’on est à travers son style. Se sentir bien avec des parfaites et fluides coupes», ajoute-t-il. Abdoul-Aziz compte ouvrir d’autres ateliers et boutiques pour faire accroitre son activité et donner plus d’opportunités aux jeunes désireux de travailler dans la couture. Et avec le sérieux de ce jeune entrepreneur et créateur, ainsi qu’une clientèle de plus en plus conquise, ‘’Gamzaki’’ brillera certainement dans la galaxie de la mode au Niger, en Afrique et même dans le monde.
Au Niger, le ‘’wanzam’’, ou coiffeur traditionnel a encore sa place dans notre société. Il est spécialisé dans la coiffure traditionnelle et pratique aussi la ‘’petite chirurgie’’ dans le cas de circoncision. C’est l’homme au couteau dont la dextérité est légendaire. Mais dans la société traditionnelle, il n’appartenait pas à qui veut de pouvoir manier le couteau (ou lame légèrement courbé qu’on appelle ‘’aska’’).
La famille transmet, de père en fils, l’art de raser les cheveux, d’ouvrir les abcès superficiels (ou ‘’sakai’’), de pratiquer la circoncision ou les saignées. Une telle adresse ne s’acquiert pas aussi en un jour. Pour apprendre les ba.ba du métier, M. Moussa, ‘’wanzam’’ exerçant à Niamey, a dû assister son père pendant des années, dans cette activité. « A l’époque où j’ai commencé, je n’avais que dix ans ; je tenais compagnie à mon père qu’on sollicitait de village en village. C’est ainsi que j’ai appris les secrets du métier » a-t-il indiqué. Aujourd’hui encore dans les villages, le ‘’wanzam’’ est très vénéré et exerce sans grande difficulté toutes les spécialités de son métier. Ce qui n’est pas le cas dans nos différentes villes où, il est très peu sollicité, du fait du modernisme. Beaucoup de gens, surtout les jeunes préfèrent en effet se rendre chez un coiffeur moderne. Et même en zone rurale, ce sont généralement les adultes qui le sollicitent pour se raser la barbe ou pour se dénuder la tête. ‘’C’est beaucoup de gens qui viennent se raser chez moi, pour 100 à 200F. Certains clients exigent souvent qu’on leur mette de l’alcool après la séance. C’est pourquoi je suis obligé de l’acheter’’ affirme M. Illa, un autre ‘’wanzam’’ de Niamey. Le wanzam est aussi trop souvent sollicité pour soigner certaines maladies par des actes chirurgicaux comme les ventouses (ou ‘’Kaho’’ pour sucer du sang dénaturé), les saignées (pour prévenir selon lui, le paludisme) ou pour décompresser une tumeur. Les frais de ces prestations varient généralement de 200 à 1000F. Lui aussi affirme qu’un vrai ‘’wanzam’’ doit au moins pouvoir circoncire. La circoncision est une sorte de spécialisation qui rend encore vivace ce métier dans beaucoup de régions de notre pays. Du reste beaucoup de nos concitoyens préfèrent encore faire circonscrire leurs enfants par les coiffeurs traditionnels ou wanzam. Après une opération, le wanzam reçoit de l’argent et dans certains villages, des poulets, un animal ou des bottes de mil, un geste très symbolique en milieu rural. En somme, le wanzam bénéficie de toutes les considérations du fait de ses compétences, mais aussi des pouvoirs qu’il détient pour soigner certaines maladies.
Les habitués des films de Djingarey Abdoulaye Maïga reconnaitront vite la marque du doyen des cinéastes nigériens (83 ans), dès le titre de son nouveau film, «La fille noire du président». Cette comédie dramatique de 103 mn produite par DAM Productions a en effet d’abord le «noir» en commun avec les dix précédents films de ce prolifique cinéaste. Récit riche en émotions, La fille noire du président, onzième long métrage de Djingarey Maïga dont la sortie officielle est pour bientôt, inscrit davantage le cinéaste dans la constance, aussi bien concernant sa démarche que ses thèmes de prédilection.
Cette nouvelle fiction de Djingarey Maïga évoque la vie d’un couple présidentiel avec au centre leur unique fille. Mais, bien loin de ce qu’on pourrait imaginer, la trame du film est nouée autour des sentiments de culpabilité, de remord, de nostalgie, liés à la rupture et à l’éloignement avec un être cher.
Nayé, la fille effectivement «noire» du président, dont le teint contraste avec celui de sa maman, ce que font remarquer les gros plans du réalisateur sur le visage du personnage, est l’actrice principale de cette fiction. La jeune fille est incarnée par Farida Nabara Maïguizo qui joue pour la première fois dans les films de Djingarey Maïga, contrairement au comédien professionnel Saleh Ado, dans le rôle du président, et Balkissa Issaka Maïga, (Zazey) dans le rôle de la première dame que l’on retrouve dans ses précédentes réalisations.
Rongée par le remord et la nostalgie de n’avoir pas cherché à revoir depuis 30 ans celle qui l’a mise au monde, la première Dame s’ouvrit à sa fille Nayé, qui disparut après cette causerie. En effet, au sortir des cours le dernier jour de l’année scolaire, la jeune fille ne revint pas au palais. Sans nouvelle de leur unique fille, injoignable au téléphone, le couple présidentiel va passer une semaine d’affolement, posant des scénarii les uns plus sombres que les autres sur les causes de la disparition de Nayé, après avoir mobilisé en vain tous les moyens pour la retrouver.
Réalisateur de l’Étoile noire (1976) ; Aube noire (1983) ; Nuages Noirs (1979) ; Miroir noir (1994) ; Vendredi Noir (1999) ; la Quatrième nuit noire (2009) ; Au plus loin dans le noir (2014) ; Cerveau Noir (2016) ; Un coin du ciel noir (2018) ; La Femme Noire du Village (2020), Djingarey Maïga reste presque invariable jusqu’à ce onzième long métrage. Sa démarche mais aussi son inspiration sont généralement basées sur l’observation de sa société dont il renvoie les facettes à travers une esthétique qui lui est propre. Dans La fille du président on perçoit bien ce message : rien ne peut justifier la rupture des liens sacrés de parenté. La leçon est assenée par Nayé, qui a réussi en même temps à rétablir la relation entre sa maman et sa grand-mère. « Ma disparition pour huit jours t’a énormément bouleversée alors que ça fait trente ans que ta mère ne t’a pas vue », a-t-elle répliqué face à sa maman qui lui reprochait d’être partie sans informer personne. Vérité crue certes, mais digérable surtout venant de l’enfant qui aura eu le mérite de renouer un lien rompu…
Faisant de son public le témoin des angoisses et de la joie de ses personnages, Djingarey Maïga valorise dans ce film des valeurs chères à la société traditionnelle : l’authenticité, le respect des liens sacrés de parenté ; la diversité, la tolérance,…Il y évoque aussi certaines préoccupations de sa société, comme dans presque tous ses films.
Évidemment, cette fiction n’est pas une grosse production cinématographique. Mais le récit est agrémenté par de belles images de Niamey filmées souvent de nuit comme dans La femme noire du village. Une riche diversité musicale ponctue également les scènes du film. Parmi les titres musicaux, il y a la découverte, coup de cœur de Nayé au village de Yaboni, «Guiwa» un ancien chant chantonné sous la musique traditionnelle de Saley Zarmaganda. Des mélodies à faire fondre un cœur de pierre, sur lesquelles sont célébrées les retrouvailles ayant mis fin à l’angoissante disparition de Nayé.
Le Grand prix ‘‘Général Mathieu Kerekou’’ fait des heureux chaque année. Pour cette édition 2022 qui s’est déroulée le 10 décembre dernier à Cotonou au Benin, il y’a eu la consécration de plusieurs artistes, promoteurs culturels dont le nigérien kazelma Taya Mallam Waziry. Toutes ces personnes primées se sont remarquablement démarquées par les différentes actions qu’elles ont eu à mener au cours de l’année qui vient de s’écouler.
L’objectif poursuivi par les initiateurs de cet évènement est d’immortaliser cette grande personnalité qui a marqué l’histoire de son pays en créant des activités innovantes telles que ce grand prix qui est entièrement dédié à sa mémoire. Cet évènement festif a rassemblé des dizaines d’acteurs venus des pays ouest-africains et qui, essentiellement œuvrent dans le domaine du développement notamment la culture, l’entreprenariat, le leadership.
Au cours de la cérémonie de distinction qui a eu lieu dans la salle des fêtes communément appelée ‘’Espace 0’’, notre compatriote Kazelma Taya Mallam Waziry en sa qualité d’entrepreneur culturel, a reçu le prix du mérite et de l’excellence. Ce prix lui est décerné, eu égard à son amour pour la culture nigérienne et pour les nombreux efforts qui concourent au développement du pays et de l’Afrique en général. Un prix qui vient conforter les actions salvatrices et louables entreprises par sa descendance et par lui pour dynamiser le secteur culturel au Niger. La culture est un héritage qu’il essaie de sauvegarder jalousement à sa manière.
Pour lui, la culture c’est comme le dit Léopold Sedar Senghor c’est la civilisation en action ou mieux l’esprit de la civilisation. «L’un des objectifs actuels, demeure la réconciliation avec nos cultures pour favoriser un développement endogène. Il est bien vrai que nous rencontrons des difficultés. Toutefois, si nos cultures restent résilientes, nous pouvons aller plus loin en émerveillant le reste du monde», a confié le lauréat qui estime que le continent africain détient un patrimoine culturel unique dont l’influence sur la culture mondiale est palpable.
«Nous devons tous, quelle que soit notre sphère de compétence, défendre à tout prix nos cultures, l’Afrique est immensément riche en cultures. Il nous faut aller puiser, se ressourcer pour montrer et valoriser les différents pans de notre culture. Un peuple sans culture est un peuple sans vie», a déclaré Wazir Adji. Il estime qu’à travers ce prix, c’est l’engagement, l’efficacité et l’amour du travail bien fait de leur association pour la sauvegarde de la culture au Niger qui viennent d’être couronnés. «Un couronnement qui vient au bon moment, avec en ligne de mire plusieurs initiatives à notre actif. Quand il s’agit de défendre les couleurs du pays, de promouvoir la culture au Niger et dans la sous-région, nous sommes toujours présents et nous contribuons d’une manière ou d’une autre. Nous avons reçu un prix au PADEV à Kigali au Rwanda, en 2021. Tous ces trophées nous grandissent davantage et nous incitent à donner le meilleur de nous-mêmes en travaillant plus sur des projets culturels. Ce sont des prix qui nous permettent de placer ce secteur au centre de nos objectifs et de susciter l’espoir d’un lendemain plus radieux pour nos artistes et défenseurs de la culture», a conclu M. Wazir Adji.
Autrefois, le tisserand faisait partie d’une catégorie socioprofessionnelle très respectée dans nos sociétés traditionnelles. La division du travail avait fait en sorte que le tisserand jouait un rôle privilégié dans les sociétés traditionnelles africaines. Pourquoi ? Parce qu’il est celui qui confectionnait les habits pour les personnes ayant l’âge de porter des vêtements, ne serait-ce que pour cacher les parties intimes. Le contact avec le colonisateur avec ses effets négatifs et positifs a légué au second rang certaines fonctions dans l’organisation traditionnelle de la société, ou les a fait disparaitre complètement. C’est l’exemple du métier de tisserand qui, aujourd’hui est quasiment absent dans la société nigérienne.
L’ère du modernisme a fortement influencé la culture nigérienne au point de la réduire à sa simple expression. Pourtant, le Niger est un pays extrêmement riche dans le domaine culturel avec une population composée d’une multitude d’ethnies. Chaque ethnie a sa propre culture. C’est dire que la diversité culturelle constitue un atout majeur dans une société comme la nôtre. Malgré un paysage multiculturel, le métier de tisserand a tendance à disparaitre. Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D’abord, l’envahissement des produits des industries occidentales de textile. L’absence d’une bonne politique de production du coton pour rendre disponible la matière première aux tisserands. M. Wahidou Goumare est un tisserand au musée national de Niamey. Agé de 51 ans, il affirme avoir débuté son apprentissage en 1979 auprès de son patron qui s’appelle Ali Sinka. Il créa quelques années plus tard son propre atelier de tisserand après avoir eu la main dans ce métier qui est trop exigent. M. Wahidou achète la matière première qui est le fil de coton au grand marché. Les commerçants nigériens eux-mêmes s’approvisionnent au Burkina Faso qui est un pays producteur du coton. Le Niger était aussi producteur du coton. L’industrie de fabrication du fil de coton était tombée en faillite en 1997. M. Wahidou utilise divers types de fils de coton tels que le rouge, noir, blanc, vert….etc. Il achète le rouleau de fil de coton à 4000 voire 5000 FCFA. A l’aide de ces fils de coton, Wahidou confectionne les pagnes traditionnels communément appelés « Téra-Téra ». Le « Soubane » ou « Téra-Téra » est un pagne multicolore. Il reflète la culture songhaï-zarma. Selon Wahidou, le métier de tisserand était d’une grande valeur. En effet, beaucoup de citoyens se remémorent encore ces années pendant lesquelles les étoffes confectionnées avec dextérité par les artisans nigériens faisaient la fierté des familles. Ces toiles qu’on appelle « Téra-Téra » ou « Sakala » du fait des différents motifs qui sont tissés étaient très prisées. Ces pagnes sont utilisés surtout à l’occasion de cérémonie de mariage. La jeune mariée et le jeune marié sont méticuleusement couverts par le « Soubane ».
En dépit de la disparition progressive du métier de tisserand, M .Wahidou souligne tout de même qu’il a beaucoup profité de son activité. « J’ai réalisé beaucoup de choses. Ce métier a permis de garder ma dignité parce que je ne quémande pas. Lorsqu’on est fier de ce qu’on fait comme travail, on peut réaliser beaucoup de choses. Beaucoup de clients viennent ici faire des commandes. Je vends Téra- Téra de 100.000 à 150 .000 F CFA l’unité.
Cependant, avec l’évolution du temps, certains ne connaissent pas Tera-Tera. M. Wahidou lance un appel à l’endroit des autorités pour qu’elles leur viennent en aide afin que le secteur de l’artisanat puisse davantage contribuer à l’économie nationale.
Dans l’optique d’aller plus loin et convaincu qu’à travers le cinéma on peut agréablement et sans crainte placer le Niger dans la liste des grandes industries cinématographiques Africaines, le concept ‘’La famille C’Nous’’ prend une ampleur panafricaine et devient «AFRIQUE C’NOUS» a expliqué l’Artiste comédien, producteur, réalisateur et scénariste Anatovi Clément Serge dit «Tchatcho». Initiée depuis 2006, ‘’La famille c’nous’’ est composée d’artistes qui font partie de cette jeune génération de réalisateurs qui croient fermement au pouvoir des images pour changer les choses. Cette troupe est en tournée pour des séries, des sketches, des vidéos de sensibilisation et de motivation à travers l’humour. Des épisodes inhérents à la vie en société seront aussi et encore diffusés pour ravir le cœur des amateurs du septième art.
Cette troupe bien connue des Nigériens reste une source d’inspiration pour plusieurs jeunes comédiens nigériens. Après la post-production (Montage) interviendra la deuxième étape du projet qui est un festival international. Le Festival ‘’Afrique C’Nous’’ se déroulera à Niamey tous les deux (2) ans et va rassembler tous les pays qui ont contribué à ce projet. D’après Tchatcho, ‘’Afrique C’Nous’’ c’est plus de 300 épisodes qui seront tournés et diffusés à travers plusieurs chaînes télés et web. Dans chaque ville, il sera raconté une histoire à travers une série de 15 épisodes de 7mn chacun. L’idée c’est de faire des productions cinématographiques dans plusieurs villes Africaines avec non seulement les têtes d’affiches du cinéma de ces différentes villes mais aussi les techniciens de renommée de ces villes. «Ceci nous permet de créer un cadre d’échanges professionnels et surtout d’expériences sur le terrain. Pour la première édition les pays concernés sont le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Tchad»,a indiqué l’initiateur du concept.
Après Ouaga, Cotonou, et Lomé, Niamey tourne ses 15 épisodes
Après les 15 épisodes tournés à Ouaga, Cotonou et Lomé, Niamey vient de voir le tournage de ses 15 épisodes avec une pléthore de comédiens, de web humouristes d’animateurs avec une énergie débordante à l’image de Nourou Ouallam et de la grande Fati Mariko. «Des séries où chaque Nigérien se sentira concerné. Des séquences à couper le souffle, une façon d’écrire l’histoire du cinéma nigérien. Toutes les thématiques ont porté sur des sujets de société», a fait savoir le réalisateur. D’après le maître d’œuvre et réalisateur en chef du projet, le tournage des épisodes à Niamey est terminé. «Il faut rêver grand, croire et surtout oser car ce tournage a commencé le 21 Novembre 2021 et pour Niamey c’était le 17 octobre 2022», a confié Tchatcho. La prochaine destination sera la Côte d’Ivoire pour clôturer la série et se préparer au festival prévu pour mars 2023. «Conscient de l’ampleur du projet, une forte volonté politique serait nécessaire pour atteindre le saint Graal», a-t-il soutenu.
Le créateur de ‘’La famille C’nous’’ rappelle que la troupe diffusait, depuis 2006, sur des chaines de télévision de la place, des sketchs de cinq (5) minutes juste avant les journaux télévisés. Tchatcho se dit passionné de la comédie depuis l’enfance. A l’école déjà, il faisait partie des élèves qui animaient les troupes théâtrales. Il jouait tous les rôles qu’on lui assignait avec du talent et de la créativité humoristique. Il était resté pendant les vacances scolaires en Côte d’Ivoire où il a pu adhérer à un club composé uniquement de comédiens. Et depuis lors, cette passion pour ce genre culturel ne l’a jamais quitté. Mieux, pour se perfectionner davantage, il a suivi des stages, des formations un peu partout. Titulaire d’un Master 2 en communication et d’une licence en marketing, Tchatcho a une double compétence qui allie si bien le théâtre à la communication et fait de lui un humoriste haut de gamme.
Dans ses sketchs, il véhicule généralement des messages liés à la corruption, à l’éducation, à la paix, à l’amour et aussi et surtout des sujets d’actualités. Tchatcho se définit volontiers comme un autodidacte du 7ème art, car il n’a jamais fréquenté une école de cinéma, à l’instar de plusieurs réalisateurs qui excellent dans le métier. Néanmoins, il saisit l’occasion à chaque fois qu’il a la chance de travailler avec des professionnels du domaine pour apprendre davantage. C’est pourquoi, il fait un peu de tout pour mieux apprendre et de toute évidence il a beaucoup appris en travaillant.
Ce comédien, chef de famille est un talent prometteur qui ambitionne de s’ouvrir au monde et d’apporter sa pierre à la promotion du cinéma nigérien, par une active participation citoyenne au développement du pays et aussi du continent africain. Un coup de pouce est nécessaire pour y arriver. Les fans et amateurs du septième art, peuvent ensemble booster cet élan.
Le 7ème art, une alternative pour l’encrage de nos us et coutumes
Au Niger, on compte plusieurs milliers d’abonnés sur certains bouquets de chaines de télévisions internationales. Malheureusement, ces chaines ne diffusent aucun programme sur le Niger, aucune émission produite au Niger, aucun film, ni série, pratiquement rien de chez nous. Du coup, les Nigériens ne font que consommer la culture des autres pays et imposent à leurs enfants d’autres mœurs qui ne sont pas les leurs, des scènes contraires à leurs us et traditions, qui égarent la jeunesse. Cette situation doit interpeler tous les Nigériens, au-delà des acteurs culturels et médiatiques et du gouvernement. Le Niger est riche d’idées, d’histoires, de traditions qui méritent d’être portées à l’écran et de les faire découvrir aux jeunes générations et au monde entier. On a juste besoin que des bonnes volontés soutiennent et accompagnent des projets dans ce sens pour faire éclore les talents. Il existe plusieurs projets en perspective, mais les moyens financiers font défaut à leurs porteurs. Malgré leur volonté et leur passion pour le métier, ces initiateurs font face à la réalité du terrain. Il est bien connu de tous que la production d’un film nécessite des moyens conséquents que nos cinéastes n’ont pas.
Après un long processus de sélection des candidates au niveau des régions, le concours Miss Niger édition 2022 a pris fin le samedi 10 décembre dernier à Niamey. Cette finale ayant regroupé 8 candidates issues des 8 régions du pays a constitué un grand rendez-vous culturel. Au-delà de l’aspect compétitif de ce concours, Miss Niger est décidément le ‘’sommet des belles femmes’’, un cadre de promotion des activités culturelles au Niger. A l’issue des confrontations c’est Mlle Aicha Abdoul Aziz Ousseini de la région de Tahoua qui a remportée la couronne de Miss Niger édition 2022.
A 21h, les membres du jury s’installent. Les candidates font leur entrée ! Elles ont défilé les une après les autres d’abord en tenue de ville, puis en tenue traditionnelle et celle de soirée. Trois passages pour chacune avec des notations différentes sur plusieurs critères notamment : la tenue et sa présentation sur la candidate, le sourire de la candidate, les pas de danse des candidates avec leurs tenues traditionnelles, la démarche appropriée pour chaque tenue portée, la réaction du public pendant le passage des candidates, le ‘’speech’’ (discours) des candidates sur un thème de leurs choix. La somme des notes des passages des candidates devant le jury additionnée à la note des votes par SMS, Mlle Aicha Abdoul Aziz Ousseini est consacrée Miss Niger 2022 remportant ainsi la couronne et un prix de 3.000.000F CFA offert par le Fonds National de développement des arts et de la Culture, etc. La 1ère Dauphine c’est Mlle Abba Khadijatou de Niamey et Et la 2ème Dauphine est Mlle Zara Alhassane de la région d’Agadez. Les deux dauphines ont eu droit à une enveloppe d’un million de franc CFA chacune. Le comité d’organisation a également prévu un prix spécial dit ‘’Prix de Fair-play’’. Ce prix d’un montant de 500.000f CFA revient à la candidate de la région de Maradi Mlle Zoubeïda Mohamed.
Qui est Mlle Aicha Abdoul Aziz Ousseini ?
«Imaginer vous contempler les dunes du Sahara au moment du coucher du soleil ! Voilà en quelques sortes, l’image qui reflète approximativement Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha». Née à Niamey, un 1er juin 2002, Aicha est aujourd’hui la Miss Niger 2022. Elle a participé à l’élection Miss Niger en tant que la candidate de la région de Tahoua. La jeune demoiselle dispose des caractéristiques nécessaires pour porter la couronne. En plus d’avoir une beauté «talismanique» (taille : 1m74 ; poids : 53kg ; tour de hanche : 34 cm), Aicha a un bon projet. Elle a plusieurs passe-temps notamment la lecture, la natation et passer des moments en famille.
Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha s’est inscrite à ce concours parce que, dit-elle, elle a des rêves à réaliser notamment celui de se battre contre les inégalités. «Certes les femmes représentent l’incarnation de la beauté Nigérienne mais je pense que ses compétences peuvent aller au delà de cela, elles peuvent aussi incarner l’intelligence à travers le développement de la société. La femme nigérienne a sa place dans la société» estime Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha.
Pour Aicha, être miss ne s’arrête pas qu’au défilé et sourire, c’est aussi se mettre en tête que l’on est une lady qui est sensée représenter le pays notamment sur le plan éducatif et culturel. Pour cela, explique-t-elle il faut avoir beaucoup de leadership, la détermination, du caractère et surtout un grand cœur pour venir en aide aux personnes démunies. «Une miss doit donc être remplie de sagesses et de dévouement» mentionne Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha.
Parlant de ses forces, la nouvelle Miss Niger déclare que certes l’humain n’est pas parfait. Néanmoins elle dit disposer des atouts indéniables. «Mes forces sont justement les caractères que je trouve qu’une miss doit avoir. J’ai beaucoup de détermination pour la réalisation de mes rêves. Je suis remplie d’amour pour la Patrie et la société nigérienne, j’ai ce qu’on appelle en haoussa le ‘’kishin kassa’’, un élément que chaque citoyen nigérien doit avoir, car c’est le moteur de l’évolution du pays, et j’en ai surtout marre qu’on confonde mon cher pays avec le Nigéria, ou qu’on ne connaît pas son existence et celle de sa merveilleuse culture. Donc je pense que c’est le moment de le faire entendre», explique avec force et détermination Mlle Ousseini Abdoul Aziz Aicha. Elle invite tous les Nigériens à s’impliquer et à l’accompagner pour réaliser son projet afin de réussir son mandat.
Très tôt le matin du lundi 5 décembre 2022, tel un couperet, la triste nouvelle est devenue virale sur la toile. Le monde culturel est en deuil avec le décès, des suites d’une longue maladie, de l’une des icones de la musique nigérienne Hamsou Garba. Entre la nuit du dimanche à lundi, vers 3 heures du matin, la maladie a finalement eu raison sur elle. Artiste, chanteuse, interprète et compositrise, Hamsou Garba est née le 25 décembre 1958 à Maradi, elle était mère de six enfants et grand-mère de plusieurs petits enfants.
Hamsou Garba était adulée par tous, tant pour son patriotisme que pour sa sociabilité. Plusieurs de ses chansons nous donnaient la chair de poule avec ses intonations hors pairs et son souci du détail vocal. Hamsou a connu le monde artistique très jeune, dès l’école primaire elle était fréquente au cours des soirées culturelles dans les centres de jeunes communément appelés ‘’Samaria’’. Au fil du temps elle y a pris goût. C’est ainsi qu’au temps du régime d’Ali Chaibou, elle animait le principal groupe choc de Niamey avec plusieurs jeunes de son quartier. Ils répondaient en grand nombre lors des festivités et des grands évènements que le Niger accueillait.
Hamsou Garba est initiatrice du groupe Anashawa créé en 1991, sous l’ère démocratique et c’est tout naturellement qu’elle opta pour la politique. Fervente militante du parti Etat MNSD au départ, elle s’est par la suite retrouvée quelques années plus tard au Moden FA Lumana. L’artiste allie la culture et la politique.
Elle laisse un riche répertoire avec dix albums qui obtiennent d’énormes succès auprès des Nigériens. Attachée à la tradition, Hamsou prône pour les chansons authentiques qui traitent notamment des thèmes interpellateurs et sensibilisateurs tels que la cohésion sociale, la paix, l’amour, le patriotisme, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, la tolérance, et aussi et surtout la politique.
Rapidement, elle s’est fait connaitre par le public tant les messages et les mots qu’elle utilisait étaient minutieusement choisis. Pour être encore plus proche de ses fans et de toute la communauté nigérienne, elle chante presque dans toutes les langues du pays. Lors de ses shows, avec une forte présence scénique, elle collaborait avec près de vingt jeunes hommes et femmes qui émerveillaient le public. Une voie grave et imposante et ses pas de danse rythmiques la distinguent particulièrement des autres artistes. Sur scène, Hamsou était engagée et faisait la fierté du Niger au-delà des frontières du pays où elle répondait régulièrement aux invitations des festivals et autres manifestations de taille.
Toujours disponible tant qu’il s’agit de défendre les couleurs nationales, Hamsou répondait aimablement aux appels des organisateurs des grands évènements culturels qui concernent le pays. Toute sa vie entière, elle l’a consacré à la musique nigérienne avec des compositions imposantes.
Le décès de Hamson Garba est une grande perte pour le monde tout entier et pour la culture nigérienne particulièrement. Artiste hors pair, elle a légué à la jeunesse, un héritage culturel assez immense et la radio Touraki, une radio qui fait la promotion de la culture dont elle est la promotrice.
Les chaines de Télévision et de radio de la place passaient presque en boucle ses chansons, tant ses chansons étaient adulées par tous. En autres compositions, nous avons en mémoire ‘’Fière d’être nigérienne’’, ‘’tout est possible’’, ‘’Gargadi’’, etc.
Musicalement, Hamsou faisait la gloire du Niger. Son amour et ses éloges pour la royauté, son engagement pour l’art, sa passion inégalée pour la culture, son combat pour la promotion des valeurs culturelles vont certainement nous manquer, mais ses chansons vont continuer à toujours vibrer et briller.
A travers ’Anafric’’ qui veut dire tout simplement une pirogue qui embarque les cultures «vestimentaires» de l’Afrique, la styliste modéliste Hawa Aboubacar Hassane Siddo, invente sa marque. Convaincue que l’Afrique a beaucoup de talents artistiques, Hawa Aboubacar Hassane Siddo propose à la clientèle des habits confectionnés à partir des tissus traditionnels dont le batik, le « kounta », le « sakala ». Une manière pour cette styliste trentenaire de faire redécouvrir et de valoriser les pagnes tissés traditionnels.
Déjà à l’école primaire, précisément en classe de CE2, Hawa consacre son temps de repos à la couture. Elle s’aventure sur la machine à coudre de sa mère pour apprendre comment confectionner des habits pour ses poupées, notamment des robettes, des chemisettes qu’elle coud souvent à la main.
«Du coup quand on nous coud des tenues en pagne, je me cache pour prendre les foulards ou un pagne quelconque de ma mère avec ma double décimètre, j’essaie de mesurer les différents points de cette tenue pour reproduire cette couture» raconte-t-elle avec un brin de nostalgie. Ayant vécu des années à l’étranger, Hawa admirait les mannequins et les stylistes, qu’elle voyait dans les magazines de mode et ou à la télévision. Dans son fort intérieur, la jeune femme rêvait un jour d’être à la place de ces mannequins qui défilaient splendidement sur les podiums. Parallèlement à ses études auxquelles ses parents tenaient particulièrement, elle accordait une place de choix dans sa vie au métier de modéliste. Elle était restée très accrochée à la culture, à la tradition, mais aussi et surtout à son identité culturelle.
Après son obtention du baccalauréat en 2005, la passion pour ce métier prend le dessus sur toute autre formation post-baccalauréat. Elle n’avait point hésité de rejoindre aisément un groupe d’amis pour devenir mannequin. Ce qui lui a permis de se rapprocher plus de ce monde de stylistes. «Grace à ce réseau, j’ai pu défiler sur des podiums tant au niveau national qu’international», confie-t-elle.
«Lors du Salon International pour la Femme (SAFEM), une tante qui apprécie toujours la façon de m’habiller et mon style m’a approché et m’a donné une idée. ‘’Si tu ne peux pas coudre essaie d’être intermédiaire entre les couturiers et les personnes comme moi qui n’ai pas le temps pour valoriser cet esprit créatif que tu as pour la couture’’. J’ai apprécié l’idée et je me suis donnée à fond dans la sous-traitance de la couture. Mes créations portent toutes une petite touche qui les distinguent des autres», a-t-elle expliqué.
Heureusement, cette première aventure a bien marché. Petit à petit, Hawa s’est forgée dans l’expo-vente. «J’ai eu une clientèle importante qui faisait mon affaire. En un rien de temps, j’ai développé un vrai circuit commercial notamment pour les prêts à porter qui, s’achètent comme des petits pains par les amis et connaissances qui venaient pour les vacances à Niamey. Je recevais régulièrement des commandes de l’Europe ou du pays de « l’oncle Sam», explique au détail prêt la jeune styliste.
Pour davantage valoriser ses créations et accroitre plus son chiffre d’affaires, Hawa avec un teint d’ébène, naturellement coquette, et une silhouette raffinée, porte lors de ses sorties ses tenues. Pour elle, il n’y a pas meilleure exposition que de porter ce que l’on vend. Elle porte fièrement les tenues confectionnées par elle-même et ou ses apprentis. Elle s’inspire de la nature, des femmes qu’elle voit chaque matin et surtout les tendances publiées çà et là. Pour elle, la femme africaine est belle, elle se distingue par ses parures, son teint, par son habillement et par tout ce qu’elle possède comme atouts physiques. Il suffit juste de la sublimer par des particularités tirées de nos us et coutumes.
Nos créateurs s’imposent peu à peu sur les podiums internationaux
Hawa estime que nos tissus sont riches parce que chargés d’histoire et des couleurs qui forcent l’admiration pour permettre de faire n’importe quelle alliance pouvant sublimer la femme africaine. En promouvant le pagne traditionnel, la jeune styliste fait le choix de distinguer nos artisans locaux qui tissent péniblement les « kounta », les « Téra Téra » et autres parures chargés d’histoires. Elle voue un amour fou pour ces étoffes magnifiquement tissés aux couleurs vives et aux motifs géométriques. Pour Hawa, la concurrence est bien là mais elle n’en a pas du tout peur. «La concurrence nous fait grandir, elle nous permet de nous améliorer, de réinventer notre façon de faire et d’innover perpétuellement pour répondre à la demande de plus en plus forte et exigeante », dit-elle.
Elle estime que nos créateurs sont dynamiques. «Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder autour de nous, des jeunes qui arrivent à marquer de leur empreinte la mode. Au niveau des cérémonies de réjouissances telles que les mariages, baptêmes, cocktails, diners et ou autres, les Nigériens font ces derniers temps la promotion du « consommons local ». Et c’est tout à notre honneur», estime la jeune styliste. Pour Hawa, nos artisans sont ambitieux et croient de plus en plus fermement à ce qu’ils font. De par leurs créations, ils essaient d’apporter des touches particulières, d’allier joie de vivre et un savoir-faire traditionnel. Malgré les défis qu’ils rencontrent, ils pensent que l’espoir est permis et que les africains, singulièrement les Nigériens se réconcilient peu à peu avec leurs identités culturelles. Avec de la persévérance, du professionnalisme, les Nigériens sont sur la voie pour conquérir le monde de la «création- artistique».
Hawa ne s’en laisse point, elle va aller à la découverte des matières, des créations, des cultures, et ou d’autres versions de la mode surtout africaine qui vont davantage raviver les cœurs des Nigériens. Hawa Sido va aussi à la conquête du monde. Pour y arriver, elle ambitionne de s’impliquer davantage dans la recherche des partenaires pour parfaire ses créations et leur apporter plus de vies et de couleurs. «On tisse des liens, on envisage des collaborations pour l’avenir car nous respectons l’art, l’artisanat et le travail», a-t-ell conclu.
Les travaux de la première édition du Laboratoire de développement et de coproduction dénommé «Les Ateliers de Toumaï», ont débuté hier à l’hôtel Marimar de Ndjamena en présence des participants et des encadreurs venus des pays africains et de la diaspora. Etaient également présents à la cérémonie d’ouverture de cet événement qui se déroule du 6 au 12 décembre, des représentants des autorités tchadiennes ainsi que des partenaires dont l’Institut Français.
Initiative portée par Tchad Studio «Les Ateliers de Toumaï» sont un rendez-vous de développement et de coproduction de projets cinématographiques, a indiqué dans son mot de bienvenue, le cinéaste-réalisateur tchadien Aaron Padacke Zegoubé, qui en est le coordonnateur. «Ce laboratoire, est une rencontre d’échanges entre les professionnels et amateurs du 7ème art africain ; un rendez-vous du donner et du recevoir», a ajouté le réalisateur du documentaire long métrage “Sur les traces de Toumaï, Michel Brunet, au nom de l’humanité.
Le représentant de l’Institut Français à Ndjamena, M. Pierre Hubert Touchard dont l’institution est un des grands soutiens des Ateliers de Toumaï, a salué l’effort de Tchad Studio pour cette initiative.
La rencontre offre un cadre de formation, évaluation et suivi des projets cinématographiques africains ainsi que leurs auteurs. Il est question de renforcement de la compétitivité des réalisateurs, réalisatrices et aussi des producteurs en vue des partenariats, de facilitation d’accès aux fonds de financements, de coproductions internationales et de mise en étroite collaboration avec des mentors.
Les travaux de l’atelier portent sur 10 projets de films venant du Cameroun (2) ; du Gabon (1) ; du Tchad (3) ; du Mali (2) ; du Bénin (1) ; du Burkina Faso (1) sélectionnés suite à un appel à candidatures. Une belle opportunité pour les équipes des réalisateurs, réalisatrices et producteurs pour développer leurs projets, se former aux techniques de pitch et entrer en contact avec de potentiels partenaires, afin de faciliter l’accès au financement, à la production ou des bourses de résidence d’écriture en Afrique ou en Europe.
Après avoir lutté pendant des jours contre la maladie, la brillantissime chanteuse nigérienne, Hamsou Garba, est rappelé à Dieu, après une vie dignement accomplie, artistiquement bien remplie. La triste nouvelle avait terrifié les Nigériens qui ne peuvent oublier que ce fut pendant qu’elle était alitée, qu’elle perdait une de ses filles, puis quelques jours après, son mari. C’est juste quelques jours encore que la terrible mort vint la surprendre. C’est donc une grande voix de la musique nigérienne qui s’en est allée, après plusieurs décennies de carrière, laissant derrière elle, un riche répertoire qui laisse aux Nigériens le beau souvenir d’une artiste engagée, responsable et qui a fait le choix de mettre son art au service de causes nobles : le patriotisme et la cohésion nationale, la rigueur avec soi et le respect de l’autre, même dans sa différence.
Les Nigériens qui pleurent sa disparition, depuis l’annonce de son décès ce 5 décembre 2022 vers 3 heures du matin, ne tarissaient pas d’éloges à son endroit, rappelant les talents de la virtuose, saluant son engagement, et sa constance, rêvant, ainsi qu’on peut l’entendre dans ses chansons, d’un Niger unifié, prospère où chaque Nigérien aura sa place.
C’est une perte immense pour le Niger, pour la culture nationale, pour l’univers des artistes nigériens qui reconnaissaient en elle, une pionnière. Elle est donc partie, la grande cantatrice, mais, elle reste encore et toujours parmi nous, par sa voix encore conservée, que les Nigériens, face aux urgences et aux défis qui se posent à la nation, devront encore entendre et écouter avec le même plaisir jamais éteint. Nous pleurons l’artiste, la mère de famille, la femme battante qui avait eu une vie remplie, merveilleusement meublée de l’énergie qui l’a caractérisée sur les podiums où elle exaltait les foules. Elle vivra et vibrera encore en nous car Hamsou n’a pas chanté que pour ses convictions politiques : elle a chanté la nation, sa grandeur, la fierté qu’elle nous donne, à chacun, la diversité d’un Niger qui doit savoir apprécier les différentes couleurs dont il est tissé. C’est pour cela, que partout, au-delà de ses choix partisans, quand la République l’appelle pour faire valoir ses talents au nom de la nation, elle a toujours été là. Sur les réseaux sociaux, sa musique depuis deux jours, vient saluer sa mémoire.
Nous présentons à sa famille, à tous ceux qui l’ont aimée et admirée dans son travail et dans sa vie, ses condoléances les plus émues.
Une exposition itinérante dénommée ‘’ Damagram 1900 ‘’ a été officiellement lancée le lundi 28 novembre dernier par les autorités régionales dans l’enceinte du Lycée Amadou Kouran Daga. Cette exposition a pour objectif de permettre aux jeunes des lycées et Collèges de la place de ‘’renforcer leurs connaissances sur l’histoire du Damagaram à travers une vingtaine de photos illustratives sur la vie sociopolitique et culturelle pendant l’occupation coloniale.
Il s’est agi pour les organisateurs de cette exposition en collaboration avec le Sultanat de donner un éclairage sur l’histoire du Damagaram de l’époque du Sultan Amadou Kouran Daga en passant par Barma Moustapha pour ne citer que ceux-là qui ont véritablement marqué la vie du Sultanat dans les années 1900.
Le proviseur du Lycée Amadou Kouran Daga M. Salha Gadagé, le Commissaire chargé de l’exposition, M. Laminou Brah et le Sultan du Damagaram Elh Aboubacar Oumarou Sanda ont saisi l’occasion pour ‘’appeler la jeuneuse à s’approprier de ce passé glorieux du Sultanat du Damagaram qui doit les servir dans leur carrière et dans la vie de tous les jours ’’.
Pour sa part, le Secrétaire général de la région de Zinder, M. Harou Mamane qui présidait la cérémonie en présence d’un monde impressionnant de scolaires s’est félicité de cette’’ belle initiative avant d’insister sur l’importance de l’histoire du Damagaram qui retrace ici la vie d’un des plus illustres Sultan du Damagaram à savoir Amadou Dan Tanimoune plus connu sur le nom d’Amadou Kouran Daga, dont la photo de manière inédite a été remise officiellement par l’honorable Sultan du Damagaram Aboubacar Sanda Oumarou aux autorités régionales.
«C’est unmessage fort que, le Sultan a transmis à la jeunesse scolarisée», a laissé entendre le Secrétaire Général de la région de Zinder.
Une visite guidée de l’exposition photos par les organisateurs a permis au public de mieux comprendre la vie sociopolitique et culturelle du Sultanat du Damagaram.
Le colloque international sur le thème «Cinéma et Paix» tenu, les 29 et 30 novembre 2022, a pris fin hier matin à Niamey avec une résolution importante. Il ressort des conclusions de ce colloque que les participants sont satisfaits des résultats de la rencontre et de la qualité des invités. Ils ont par ailleurs suggéré aux autorités nigériennes, l’institution d’un festival biennal international au Niger avec pour thème «Cinéma et Paix».
En effet, la paix est devenue une denrée si rare, si précieuse qu’elle constitue la première préoccupation au Niger, en Afrique et dans le monde. Le festival aura donc pour objectif essentiel de rassembler des cinéastes, des chercheurs et d’éminentes personnalités à travers le monde en vue d’explorer les voies et moyens de consolider la paix.
Les participants ont félicité l’Association des Cinéastes Nigériens pour cette initiative, la première en Afrique et dans le monde. Ils ont aussi encouragé l’Association des Cinéastes Nigériens à persévérer dans la voie de la découverte d’un cinéma au service d’une paix durable et d’un développement harmonieux du Niger et du monde. Intervenant à la clôture du colloque, le président de l’Association des Cinéastes Nigériens, M. Harouna Gnandou a déclaré qu’il est en effet temps pour notre pays d’imprimer sur images, pour la postérité surtout, la lutte que notre peuple mène quotidiennement contre le terrorisme et le grand banditisme.
Les participants au colloque international sur «Cinéma et Paix» ont recommandé que le Niger soit l’invité d’honneur de la prochaine session du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Le Niger est en effet un des pères fondateurs du FESPACO et a toujours participé aux différentes sessions de ce festival et à toutes les rencontres cinématographiques auxquelles il est convié.
Enfin, M. Harouna Gnandou a rappelé les démarches nécessaires à entreprendre en vue de la reconnaissance officielle de leurs Associations. «Nous allons bientôt reprendre le dossier de la reconnaissance de la Fédération des Associations des Cinéastes Nigériens», a dit le président Harouna Gnandou avant d’appeler tous les acteurs à s’investir totalement.
L’Association des cinéastes nigériens (ACN), a organisé hier matin, un colloque international sur la thématique «Cinéma et paix». Ce colloque se veut être une contribution de la culture en générale et du cinéma en particulier, pour soutenir les efforts des pouvoirs publics et de tous les acteurs sociaux qui œuvrent sans relâche pour la paix. C’est le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid qui a présidé l’ouverture des travaux de ce colloque en présence du président de l’association des cinéastes nigériens M. Harouna Niandou, du Délégué général du FESPACO M. Alex Moussa Sawadogo et de la représentante de l’association des actrices africaines Mme Aï Keita. Étaient également présentes à ce colloque, plusieurs sommités du cinéma nigérien.
A l’ouverture de ce débat, le ministre de la Culture a, de prime abord, rendu un hommage mérité aux pionniers du cinéma nigérien. M. Mohamed Hamid a par la suite déclaré que la tenue du présent colloque à Niamey est toute justifiée et le choix du thème d’une pertinence certaine. En effet, a-t-il nuancé, en ces moments où le Sahel fait face à des défis sécuritaires majeurs, les cinéastes ne peuvent rester en marge des réflexions et actions concourant à la pacification de l’espace.
Pour le ministre de la Culture, en s’intéressant à la problématique de la paix, en initiant ce projet et en bravant tous les obstacles jusqu’à aboutir à ce colloque, les cinéastes nigériens démontrent à suffisance leur responsabilité dans la gestion de la société nigérienne.
M. Mohamed Hamid a, en effet, souligné que le présent colloque cadre parfaitement avec la politique culturelle nationale qui vise entre autres objectifs : le renforcement du rôle de la culture dans la promotion de la paix et de la bonne gouvernance, la création d’une conscience nationale inspirant toutes les composantes de la population. A cela s’ajoutent la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, la promotion de la recherche et de la formation et enfin l’entretien, le renforcement et le développement de la coopération culturelle.
Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat espère que les conclusions qui seront issues de ce colloque serviront d’armes dans le double combat commun à savoir : celui de restaurer la culture comme facteur de développement national et sous-régional et celui d’imposer le cinéma comme moyen par excellence de prévention des risques de radicalisation.
Pour sa part, le président de l’association des cinéastes nigériens M. Harouna Niandou s’est réjoui de l’intérêt suscité par ce colloque. L’objectif visé à travers cette rencontre, souligne-t-il, est de faire en sorte que les Nigériens se retrouvent à travers le cinéma et que le cinéma contribue à la promotion de la paix. «Le cinéma est un secteur sur lequel on peut s’appuyer pour réinventer la paix, la réinstaller au Niger» a déclaré le président de l’ACN. M. Harouna Niandou a ensuite ajouté que «sans la paix, on ne peut rien faire et c’est pourquoi nous les cinéastes, nous allons apporter notre contribution pour soutenir le politique et faire en sorte que la paix règne dans le pays».
Le Président de la République, Chef de l’Etat, M. Mohamed bazoum a présidé hier à Niamey la cérémonie de vernissage du livre écrit par l’éminent professeur John N Paden sur la vie et l’oeuvre du Président de la République Fédérale du Niger, le général à la retraite Muhammadu Buhari. Autour du président Mohamed Bazoum et Muhammadu Buhari se trouvaient les Présidents du Tchad et de la Guinée Bissau, président en exercice de la CEDEAO, leurs excellences, MM Mahamat Idriss Déby et Umaru Sissoco Embalo, le Président de l’Assemblée nationale, M Seini Oumarou, l’ancien Président de la République, président de la FIM, M. Mahamdou Issoufou, des hautes personnalités venues du Nigeria ainsi que des reponsables des différents corps constitués. Ils étaient tous venus témoignanger de leur présence à cet important événement qu’est le versnissage de la version française du livre « Muhammadu Buhari:The Challenges of leadership in Nigeria » de ce grand connaisseur du Nigeria, Dr John N Paden / Muhammadu Buhari : les défis de la conduite des affaires de l’Etat au Nigeria .
En effet, le livre, objet du vernissage a été écrit en anglais. C’est un livre qui fait revivre au lecteur l’extraodinaire épopée de l’homme intègre qu’est le chef de l’Etat nigerian Muhammadu Buhari. Son vernissage a eu lieu en octobre 2016 à Abuja en présence justement de M Mahamadou Issoufou, alors Président de la République du Niger aux côtés de l’homme que beaucoup de nigérians appellent affectueusement Baba Buhari, Mai Gaskiya et par bien d’autres qualificatifs les uns plus émouvants ou affectueux que les autres. La mayonnaise a bien pris lors de cette cérémonie-là. Et l’ancien président Issoufou Mahamadou, conquis, avait alors pris la décision de produire la version française de ce livre de chevet que doivent se procurer les jeunes pour s’inspirer du modèle de Buhari. Le Président Mohamed Bazoum, qui l’a également lu a trouvé tout l’intérêt de faire en sorte que l’accès à ce livre soit facilité aux lecteurs non anglophones, précisément les francophones, a appuyé le projet qui a abouti à la traduction intégrale par M Etienne Galle, un enseignant chercheur nigérien d’origine française. Lors de la cérémonie de vernissage, le coordonnateur du projet de traduction, M Abdourahamane Harouna, parlant au nom du traducteur enpêché pour des raisons de santé, a fait l’économie du processus ayant conduit à la sortie du livre en version française non sans jeter des fleurs sur l’auteur M John N Paden qui a consacré plus de 30ans d’enseignement au Nigeria et le traducteur lui-même enseignant au Niger pendant des décennies.
Pour sa part M Abdallah Uba Adamu, il a entretenu l’assistance sur la vie du Président Buhari, un homme qu’Abdourahamane a qualifié de résilient. M Uba Adamu d’ajouter que Buhari, né en décembre 1942, était orphelin de père dès l’âge de 4 ans; mais il a su faire un excellent parcours tant dans sa vie scolaire que militaire. Lieutenant en 1963, Buhari a gravi les échelons dans l’armée de son pays au point d’acquérir une notorieté sans commune mesure. Malgré les soubresauts politicomilitaires, il a été de toutes les luttes pour défendre le Nigeria jusqu’à son accession à la tête du pays en tant que Chef d’Etat en 1983, puis président de la République démocratiquement élu en 2015, après trois tentatives infructueuses en 2003, 2007 et 2011. Le livre de John N Paden parle de toutes les péripéties qu’a connu le combattant et combattif Buhari qui, en 2015 est devenu Président de la République fédérale du Nigeria où il a fait de la lutte contre la corruption et la lutte contre le terrorisme qui gangrenaient son pays ses priorités des priorités.
Le ministre de l’aviation, un des compagnons de longue date de Buhari a abondé dans le même sens que son prédécesseur soulignant que Buhari est un homme de tous les superlatifs, qui s’adapte à toutes les épreuves, un homme que même le renversement du pouvoir en 1985 et l’emprisonnement, ainsi que les échecs électoraux successifs n’ont pu détourner de sa trajectoire. Il est resté intègre, droit, humble toute sa vie aujord’hui de 80 bougies a laissé entendre M Hadi Sirika.
L’ancien Président Issoufou Mahamadou l’a qualifié d’un homme d’exception, un homme aux qualités multiples, un stratège mais aussi un démocrate dans l’âme patient, humble, courageux, rempli d’abnégation et résilient à toute épreuve. Issoufou Mahamadou a dit que Muhammadu Buhari est tout simplement un modèle pour les générations présentes et futures, en plus d’être un grand ami du Niger.
Le Président Bissau guinéen, M. Umaru Sissoco Embalo a publiquement annoncé qu’il appelle affectueusement le Président Buhari, « BABA », son père ; non seulement parcequ’il est l’homonyme de son père biologique et qu’il a le même âge que lui, mais aussi et surtout parce qu’il l’a toujours inspiré. M. Sissoco a affirmé qu’il y a une grande avenue baptisée au nom de Buhari dans la capitale Bissau.
Quant au Président Mohamed Bazoum, Il a adressé des mots de remerciement au Président Muhammadu Buhari pour avoir accepté de venir à Niamey afin d’être célébré pour ce qu’il est et ce qu’il fait pour les Nigériens qui lui resteront à jamais reconnaissants et pour l’Afrique. M. Mohamed Bazoum a indiqué avoir déjà lu le livre de John N Paden sur Buhari et a essayé de faire le résumé dudit livre dont le Niger est le premier à avoir la version française. De l’exposé du Chef de l’Etat, l’audience a compris que le livre est constitué de trois parties essentielles à savoir le Nigeria d’avant l’indépendance et post indépendance avec les turbulences, la violence et la brutalité au cours desquelles Buhari s’est illustré pour ces positions partiotiques et nationalistes, comme beaucoup d’autres officiers valeureux avec qui il a travaillé pour défendre l’unité de son pays. Il y a eu ensuite la période où Buhari a dirigé le pays après un coup de force qui a sauvé le Nigeria d’un désordre certain qui ouvrirait la porte à une période d’incertitude. La seconde partie, le premier lecteur nigérien du livre nous informait qu’elle est consacrée à l’engagement politique de Buhari qui a troqué le treillis contre le boubou blanc du démocrate. Cette partie décrit le combat politique démocratique en tant qu’opposant de 2003 à 2015 de l’ancien major général de l’armée nigeriane et ancien chef d’Etat, date de la consécration en arrivant à la tête du Nigeria à l’issue des élections qu’ils a remportées de haute lutte. Puis et enfin la troisième partie du livre « Défis de la conduite des affaires de l’Etat au Nigeria » parle de l’engagement du chef de l’Etat nigerian dans la lutte contre la corruption, le terrorisme et pour la diversification économique de son pays.
Le Pésident Mohamed Bazoum a exhorté tous les participants à la cérémonie de vernissage de la version française à se procurer le livre, à le lire et le faire lire. Il s’gait d’un livre plein d’enseignements qui va certainement inspirer les générations futures. La cérémonie de vernissage a été l’occasion pour le Président de la République de décorer trois personnalités du Nigeria venues avec le Président Buhari. Le clou de la cérémonie a été la séance de dédicace du livre par le Président Muhammadu buhari qui l’a offert aux présidents Mohamed Bazoum, Mahamat Idriss Déby, Umaru Sissoco Embalo, à leurs excellences les Président de l’Assemblée Nationale et Mahamadou Issoufou, ancien Président de la République et Président de la Fondation Mahamadou Issoufou.
Rahmatou Keïta que le magazine Amina surnommait « la Reine du cinéma africain » dans sa livraison N°441 a été récompensée le 11 novembre 2022 à Kano, base de Kannywwod, avec le trophée d’Icône Ouest Africaine de l’année pour la culture l’Art ou (West African Icon Award of the Year ). « C’est plus qu’un honneur et je suis vraiment touchée ! Être reconnue à Kannywood (Kano) après Nollywood (Lagos en 2007) ; et Hollywood (sélection compétition Oscar 2019)… Quoi demander de plus ? God is great. Go dis good. Grand merci au WAMMA (West African Music and Movie Awards) pour leur incroyable perspicacité », s’est exclamée la récipiendaire.
Le West African Icon Awards of the Year est un événement phare du WAMMA. Le Prix célèbre et honore les excellentes réalisations, celles notamment qui apportent un soutien au bien être de l’humanité.
Rahmatou Keïta est entre autres, la réalisatrice des films Al’lèèssi…une actrice africaine, (2003), documentaire, 70 min ; The Wedding Ring(Zin’naariyâ !) ou L’Alliance d’or (2016), fiction, 96 min…
Concernant Kannywood, il s’agit de l’industrie cinématographique du nord Nigéria qui s’est développée parallèlement à celle de Nollywood dans le sud de ce pays, le plus peuplé d’Afrique. Kannywood qui doit son nom à Kano la grande ville musulmane du Nord du Nigéria se caractérise par ses innombrables productions en haussa, langue qui compte des dizaines de millions de locuteurs à travers l’Afrique.
La 11ème édition du concours de musique moderne du Niger, Prix Dan Gourmou, a pris fin dans la nuit du 24 octobre dernier, à la maison des Jeunes et de la culture Albarka Tchibaou de Tahoua. La compétition qui renait après près de huit ans de léthargie a révélé, au bout de quatre nuits de compétition sous le signe des retrouvailles, des talents émergents et confirmé d’autres artistes déjà bien connus du public. Sur une scène à thème libre, orchestres, troupes musicales, solistes :des auteurs compositeurs et interprètesont fait montre de leur engagement civiqueen chantant à cœur joie la paix, la cohésion sociale, le bien-être et bien d’autres préoccupations sociales du pays.
C’est avec enthousiasme et joie que les populations de l’Ader ont accueilli les festivités et les spectacles de cette semaine culturelle très riche en couleurs. Toutes, les huit régions du pays y étaient représentées et dans toutes les trois disciplines de la compétition, à savoir: orchestre, groupe musical et soliste. Les célébrités de la musique moderne nigérienne ont aussi agrémenté ces retrouvailles, de par leur participation active, qui dans l’organisation, certains dans l’animation, et d’autres dans l’encadrement des candidats.
Au total, 9 prix officiels et plusieurs prix spéciaux ont été attribués aux meilleurs orchestres, groupes musicaux et solistes. Six (6) licences d’entrepreneuriat culturel sont offertes par le Chef de l’Etat ainsi que des kits complets de matériels pour chacun des premiers lauréats des trois catégories.
Ainsi, dans la catégorie orchestre c’est la région de Niamey représentée par le groupe Tan Yanma avec son titre «La Paix» qui remporte le premier prix constitué d’une enveloppe de trois (3) millions FCFA, plus un kit complet d’orchestre et plusieurs autres prix spéciaux. Viennent ensuite l’orchestre Sultanat de l’Aïr d’Agadez s’adjuge le 2ème prix d’une enveloppe de deux (2) millions FCFA et l’orchestre Babayé de Tahoua est classé 3ème et s’en sort avec une enveloppe d’un (1) million de FCFA.
Dans la catégorie Troupe musicale, le titre «Zamantakewa…» a valu la première place à la formation Tasko de la région d’Agadez devant le groupe Tempête du Désert de Niamey (2ème) et Marmaro de Tahoua (3ème). Enfin dans la catégorie soliste c’est l’inépuisable Moussa Toukou de Niamey qui termine 1er avec sa chanson «labarin Halima», devant Rabé Mai Gourmi de Zinder et Assoumane Sidi de Dosso.
L’Orchestre de Tillabéri s’en sort avec un prix spécial «Artiste en devenir» de l’APEC (Agence de promotion de l’entrepreneuriat culturel) doté d’une enveloppe de 500.000FCFA.
Dans son discours de clôture de la semaine culturelle, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid s’est dit marqué d’une part par l’ambiance de convivialité entre artistes de toutes les régions, et d’autre part, par l’extase et la discipline d’un public massivement mobilisé qui confortait les artistes dans leurs performances. Il s’estime aussiconforté, par le sens de responsabilité des artistes qui, malgré la liberté du choix des thèmes de compétition, ont abordé des problématiques pertinentes et d’actualité pour le développement économique et social de notre pays. «Tous parlent de notre société, l’exhortent, l’exaltent mais aussi appellent aux changements de comportements indispensables au développement de notre pays», a-t-il souligné.
Sur le plan de l’organisation, cette 11ème édition du Prix Dan Gourmou a permis de tenir une triple promesse. Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat s’est félicité de la parfaite collaboration entre son département ministériel, les responsables régionaux et les associations artistiques et culturelles ; de voir développer l’expertise locale et le professionnalisme des musiciens et d’avoir fait rapprocher les populations des productions artistiques de qualité.
Plus qu’une compétition, le prix Dan Gourmou est une rencontre d’échange et surtout de communion entre les acteurs de la vie artistique et culturelle. «De nombreuses personnes sont dans la région de Tahoua pour profiter de cette occasion inédite au cours de laquelle la musique nigérienne retrouve toutes ses lettres de noblesse», se réjouit le président d’ANACIMM, M. Issoufou Oumarou dit Phéno qui estime que la musique nigérienneregorge des talents à valoriser et faire entendre.L’organisation de la présente édition dans un contexte sécuritaire préoccupant prouve la force de résilience qu’ont les populations nigériennes à vaincre l’extrémisme violent par la force du cœur et du caractère. L’organisation de cette 11ème édition a été une réussite à l’actif des autorités compétentes qui ont su impliquer la structure des artistes. Ceci dans la logique du faire faire, même si ces derniers voudraient encore un peu plus de considération et de responsabilisation pour matérialiser les acquis de la dynamique de promotion des entreprises et industries culturelles.
Phéno a, au nom de l’ANACIMM, exprimé sa gratitude à l’endroit duPrésident de la République Chef de l’Etat et au Premier Ministre, Chef du gouvernement, pour «leur générosité, leursoutienindéfectible au monde de la culture». «Nos artistes ont besoin des telles compétitions pour se parfaire et être au même niveau, voire plus, que les autres nations car dans un monde de plus en plus globalisé, la concurrence reste et demeure très rude»,a-t-il soutenu avant de formuler le vœu de voir renaître également d’autres domaines de la culture.
Le prix Dan Gourmou initié depuis 1987 en hommage au célébrissime violoniste, le chantre patriarche Dan Gourmou, un artiste hors pair qui a su incarner et se faire accepter par trois générations de son vivant, rappelé à Dieu le 19 juillet 1984 à l’âge 119 ans. Les artistes sous l’égide de l’Association nigérienne des artistes, compositeurs, musiciens et interprètes (ANACIMM) lui rend, à cette occasion un vibrant hommage, ainsi qu’à tous leurs confrères disparus.
Au terme de cette 11ème édition, Tahoua 2022, le jury de la compétition a recommandé d’enregistrer et d’archiver les œuvres primées. Il a ensuite exhorté les acteurs culturels, dont le ministère de tutelle, à poursuivre la formation continue des artistes dans toutes les disciplines et surtout sur nos instruments traditionnels ainsi que modernes. Enfin, le jury a souhaité que cette relance du Prix Dan Gourmou soit pour de bon.
La cure salée est une rencontre annuelle des éleveurs nomades du Niger et des pays voisins car à travers la transhumance qui la caractérise, elle permet aux éleveurs du sud de libérer les zones agricoles pendant l’hivernage, mais également aux animaux de faire leur propre cure de sel dans les généreux pâturages de la vallée de l’Irhazer. C’est aussi une manifestation culturelle. Elle reste et demeure au fil du temps, un véritable outil de culture de la paix, de renforcement de l’unité nationale, et de la cohésion sociale. Pour le commun des nigériens, la cure salée se fonde sur le pastoralisme qui est un mode de vie des populations pastorales et agropastorales. Elle est un vecteur de croissance, de sécurité, de paix, de stabilité et elle contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire.
La cure salée est donc l’une des activités socioculturelles phares de la région d’Agadez, en plus du Bianou et du Festival de l’Aïr. Elle est le creuset des rencontres entre les éleveurs nomades venant des régions de notre pays, mais aussi de l’Algérie, du Mali, du Nigeria, voire du Tchad. La cure salée joue un rôle important dans la pérennisation et l’équilibre de notre système pastoral. Les prémices de cette grande fête des éleveurs commencent déjà à s’annoncer dès l’approche de la vallée de l’Irhazer. En effet, au niveau du village de Tamaya déjà, c’est une procession de motos avec à leur bord deux, souvent même trois personnes bien endimanchés qui roulent à vive allure en direction de « Mararaba » et qui une fois arrivés, bifurquent pour emprunter la petite voie asphaltée d’Ingall. Il n’ya pas que les motos qui sonnent le rassemblement pour la ville d’Ingall. Les véhicules de toute marque, surchargés de festivaliers empruntent la même route à une allure déconcertante. A dos d’ânes, et de chameaux, souvent sur des charrettes remplis de bois de chauffe, hommes, femmes, et enfants, certainement venus des contrées lointaines, s’empressent de joindre la ville d’Ingall et de se préparer pour la grande fête. Lorsque nous arrivons à Ingall, la ville grouille de monde. A deux jours de l’ouverture officielle de la cure salée, Ingall présente aux yeux du visiteur qui la connait déjà, un nouveau panorama. Un panorama fait de vas et viens, de trin –trin, de bruit de moteur sans fin, de fortes causeries, et de rires intenses. La rue marchande des abords du marché s’ouvre aux visiteurs avec ses boutiques bien achalandées. Ici, les produits venus de l’Algérie voisine sont les plus en vue : Les jus de toute marque, les savons et les parfums, les pommades et les conserves, les huiles de cuisine, les pâtes alimentaires, etc. Les restaurateurs occasionnels sont également visibles avec leurs tables pleines de grandes tasses, et de thermos, remplies des différents mets du jour. Les clients arrivent souvent par petits groupes et se font servir ces repas délicatement préparés. Au restaurant « Tikkamarine » ou si vous préférez « la nouvelle étoile » d’Ingall, l’un des pôles d’attraction de la gastronomie locale, c’est un monde fou qui fait le pied de grue en attendant les bons petits plats qu’il a commandés. Le menu à notre premier passage dans ce restaurant dont la renommée, nous dit-on, dépasse les frontières de l’Irhazer, c’est le riz au gras ; le riz à la sauce tomate ; le watcha ou riz au haricot, et la soupe à la viande de mouton. Au vu du grand appétit des clients bien attablés dans ce restaurant, on imagine aisément qu’ils sont satisfaits de cette cuisine locale. En effet, les festivaliers se délectent à cœur joie, oubliant du coup, une journée de voyage harassante sur une route infernale. « Tikkamarine » est assurément un lieu de réconfort pour les festivaliers de la Cure Salée. Sur le site Hadiza Awialher (nom du site de la cure salée), la fête commence déjà à prendre forme avec l’arrivée et l’installation sur ces lieux des premiers festivaliers. Ils y sont avec leurs tentes-bivouac, accompagnés de femmes et d’enfants, ainsi que de leurs animaux. Leur présence sur cet immense site témoigne de l’imminence de la grande rencontre du monde rural.
Un marché de proximité sur le site
Non loin des tentes et des hangars des festivaliers, se trouve le marché de la Cure Salée. Ce « souk » contient tout ce qu’un festivalier de la cure salée peut avoir besoin pour les commodités de son séjour, et même pour ses provisions de retour. Les hangars magistralement dressés, comptent sur leurs étals une multitude de produits alimentaires et de produits de première nécessité. Vous y trouverez pêle-mêle, du thé, du sucre du lait, du charbon, des ustensiles de cuisine, des cordes, des couteaux, des tenues vestimentaires de l’Aïr, ainsi que d’autres attirails pour festivalier. Entre ces hangars, des vendeuses de beignets, et des vendeurs de café et de pain ont également trouvé leur espace commercial pour faire de bonnes affaires. Chez les commerçants, l’heure est à l’optimisme car la clientèle est déjà au rendez-vous. Sourire aux lèvres, ils vous confient que le meilleur est encore à venir, notamment pendant les quarante-huit heures que durera la fête. La cure salée est le lieu où se croisent et se mélangent en toute symbiose, les représentants des différentes communautés pastorales dans un esprit de fraternité, de solidarité, d’échange, et de partage mutuel. Elle est donc un véritable outil de culture de la paix et de la cohésion sociale. La cure salée permet aussi de renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale à travers les différents échanges et brassages entre pasteurs venus de divers horizons. C’est une occasion de montrer notre authenticité culturelle par la beauté et la profondeur de nos richesses culturelles. Cette cure salée offre une belle occasion, avec ses stands d’exposition des éléments culturels et de nos produits agropastoraux.
Le « Lesso » ou lit traditionnel de la jeune mariée peulh
Deux braves femmes peulh, Mariama et Imbi, ont eu la lumineuse idée de faire découvrir aux visiteurs de la cure salée 2022, l’intérieur de la case de la jeune mariée peulh, notamment ses meubles, et ses ustensiles de cuisine. Originaires du village de Tugudoum, situé à une quarantaine de kilomètres de la ville d’Ingall, ces deux femmes ont patiemment construit le lit conjugal peulh. C’est un chef-d’œuvre artisanal d’une beauté incomparable. Construit à base de bois, de natte en paille, et de cuir, ce lit selon Imbi, constitue l’un des éléments clés du trousseau de la jeune mariée peulh. « Pour mettre au point un lit de ce type, il faut travailler d’arrache-pied pendant au moins un mois. Si c’est une femme ménagère qui ne dispose pas d’assez de temps pour s’y consacrer exclusivement, il lui faut au moins trois mois de travail pour pouvoir finir la confection de ce lit Lesso. Si vous voulez acheter ce lit, vous devez débourser 1 million de FCFA » a-t-elle jouté le sourire aux lèvres. Elle a renchérit en disant que le mariage en milieu peulh coûte extrêmement cher, et le lit Lesso en est une des preuves palpables. Et toute mère de jeune mariée qui désire réellement honorer sa fille doit pouvoir lui en faire cadeau au moment où elle doit rejoindre son foyer conjugal. Mais il n’y a pas que le Lesso dans la trousse de la jeune mariée peulh. Il y a également le «Tagdoumet». C’est un ensemble de plusieurs calebasses, les unes plus grandes que les autres, artistiquement décorées, et trônant sur une sorte d’escabot. « C’est tout ce que la jeune mariée peulh utilise dans son foyer. C’est un travail méticuleux qui est fait, notamment dans la décoration des calebasses. C’est aussi un travail qui peut s’étendre sur un mois lorsque la femme est assez courageuse pour travailler sans relâche » souligne Imbi, la propriétaire du Tagdoumt. Ce sont là autant d’éléments qui viennent s’ajouter aux vaches et autres taureaux pour un mariage bien réussi, c’est-à-dire digne de la culture peulh.
Les maraichers sont aussi là…
La cure salée n’est pas seulement un rendez-vous des pasteurs. Mais elle est aussi une rencontre qui inclut des agriculteurs et des maraichers. Comme à l’accoutumée, ces derniers ont tenu à marquer leur présence à Ingall à travers des stands d’exposition de leurs productions agricoles et maraichères. Ainsi on peut contempler de belles variétés d’oignon, de piment vert, de la pomme de terre, du petit haricot, de la tomate fraiche, du chou, de l’aubergine, du moringa, du concombre, etc. Ce sont des produits qui proviennent des jardins de Timia, Dannet, Dabaga et bien d’autres contrées aux confins de l’Aïr. « Nous cultivons la plupart de ces produits pendant toute l’année. Il y a certes ceux qui donnent beaucoup plus en saison froide comme la tomate et le chou, mais il y en a aussi qui pousse à temps plein, en toute saison comme le moringa ou l’aubergine » nous confie Abdoulaye Alassane, un producteur de la coopérative maraichère d’Agadez.
Sensibiliser pour prévenir les feux de brousse
Sur le site de la cure salée, les ong qui interviennent dans le secteur agropastoral ont pratiquement pignon sur rue. Il en de même des ong qui œuvrent dans le secteur de l’environnement. Si le déficit fourrager qu’enregistre régulièrement notre pays est en grande partie dû aux mauvaises campagnes agricoles, avec une raréfaction des eaux de pluie, le phénomène des feux de brousse y contribue également. C’est conscient de cet état de fait que l’ong Tagazte N’ Akal littéralement traduit « sauvegardons notre environnement », a retenu comme thème de sa participation à la cure salée 2022, « protection de la biomasse et prévention des feux de brousse pour une stabilité durable des éleveurs ». Selon M. André Chani Alhousseini, un membre de cette ong, sa structure qui intervient dans les zones d’Ingall, d’Aderbissanat, de Dabaga, d’Arlit, de Tchirozérine, et de Bouza, a ouvert une plage pour sensibiliser les éleveurs nomades sur le danger que constituent les feux de brousse. « Nous avons décidé de sensibiliser tout ce monde nomade et tous ceux qui gravitent autour des nomades. Pour atteindre cet objectif, nous collaborons avec les structures de l’Etat pour emmener les populations à comprendre que les feux de brousse nuisent aux actions de développement. Car ils ont d’énormes conséquences sur l’environnement. Tous les animaux qui sont dans le périmètre des feux de brousse meurent, et on perd une énorme quantité de fourrage » dit-il.
Le charme de la cure salée, c’est aussi la fantasia. Cette formidable démonstration de la place qu’occupent le chameau et l’âne dans le quotidien des éleveurs nomades. Les hommes trônent sur leurs chameaux, et les femmes jubilent sur leurs ânes dans une parfaite symphonie avec le rythme enivrant du Tendé. La richesse et l’originalité de leur harnachement en disent long sur leur rôle central dans la vie nomade. C’est aussi le moment de découvrir cette osmose entre la bête et l’éleveur, qui, à force de cheminer avec l’animal arrive à l’apprivoiser au-delà de ce que l’on peut imaginer. Il y a sans aucun doute un lien très fort qui unit l’éleveur nomade à sa monture.
Les lampions sont allumés, le décor est planté, le coup d’envoi est donné, pour le grand rendez-vous de la musique moderne nigérienne ; le prestigieux et légendaire Prix Dan Gourmou, édition 2022, à la Maison de la Culture Albarka Tchibo de Tahoua. Le spectacle a débuté dans la soirée du mercredi 19 octobre avec un concert très riche en couleurs organisé par l’association nigérienne des artistes compositeurs, interprètes et musiciens (ANACIMM), après le lancement solennel de la semaine, par le ministre en charge de la culture, en présence des autorités régionales.
C’est grâce aux orientations des plus hautes autorités du pays, leurs instructions et leur implication personnelle que reprend aujourd’hui le cadre de retrouvailles et de compétions entre artistes, «Prix Dan Gourmou», dont justement le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, en est le parrain.
Le Concours National de Musique Moderne Nigérienne « Prix Dan Gourmou » a été créé en 1986 avec comme objectifs « de susciter la créativité et promouvoir une identité musicale nigérienne et satisfaire la demande d’une jeunesse sans cesse fascinée par la musique moderne », a rappelé le ministre de la culture, du tourisme, et de l’artisanat, M. Mohamed Hamid, lors de la cérémonie d’ouverture. Et, le bilan de toutes les éditions précédentes, dont la dernière remonte à 2014, fait ressortir un palmarès élogieux. « Le Prix Dan Gourmou s’est affirmé, comme l’une des plus grandes manifestations susceptible de rallier à la fois le goût d’un public avisé et exigeant, aux préoccupations majeures des autorités et des artistes pour l’affirmation d’une musique nigérienne s’inspirant de notre riche patrimoine culturel », a-t-il relevé.
En effet, au fil des éditions, le Prix Dan Gourmou a fait émerger des talents et graver des noms dans les annales de la musique moderne nigérienne: Moussa Poussi, John Sofakoley, Saadou Bori, Sani Aboussa, Moussa Toukou, Maouli Alagamo, Aboulaye Ekoye, Maman Barka, Fati Mariko, Nana Malam Garba, pour ne citer que ceux-là. Aussi, ce concours a fait connaître des groupes comme Guez Gand d’Agadez, Azna de l’Ader, Akazama de Dosso, Dangana de Zinder, Woulo Woulo star de Diffa; Tasko d’Agadez, Marhaba de Niamey etc.
Mieux, le cadre a fait prospérer des groupes qui occupent la scène musicale au plan mondial, tels que: Maamar Kassey » de Yacouba Moumouni dit Denké Denké, « Goumbé Star» de Abdoulaye Boureima dit Mali Yaro, « Tal National >> de Alhousseini Moumine dit Almeida, souligne le ministre.
Aujourd’hui, à travers la délocalisation du Prix Dan Gourmou à Tahoua, le ministère de la culture l’inscrit dans une nouvelle dynamique de relance de la créativité en région et de faire de Tahoua la capitale de la musique moderne. « Notre rôle est d’accompagner la Région dans sa marche pour consacrer Tahoua comme Capitale de la Musique Moderne nigérienne », indique M. Mohamed Hamid.
Au programme de la présente édition, outre le menu traditionnel de concours sur scène, dans les catégories Orchestre, Groupe Musical et Soliste, diverses autres activités majeures sont prévues. Il s’agit notamment de deux sessions de formations pour rehausser le niveau des artistes musiciens en vocalise et pour renforcer les capacités des chefs d’orchestres en gestion d’entreprises culturelles. Il est prévu également des expositions-ventes de produits musicaux, instruments de musique, et des actions de valorisations d’anciennes gloires de la musique moderne nigérienne; des animations dans les quartiers périphériques;
Avec un expert international, ingénieur de son, un dispositif son-lumière impeccable, pour les compétitions sur scène, un jury a été mis en place pour évaluer et classer les œuvres selon des critères bien connus par les candidats. Les conditions semblent réunies pour la réussite de l’événement, en témoigne l’atmosphère empreinte de fraternité et de convivialité qui a vu, en cette entame, les artistes et les mélomanes en liesse, célébrant les retrouvailles, autour de la musique moderne nigérienne.
Réunis à Paris, les membres du Jury pour la présélection des participants au Concours Jeunes Créateurs à l’occasion du FIMA 2022 qui se déroulera à Rabat au Maroc du 07 au 10 décembre 2022 ont publiés le 11 Octobre les noms des dix candidats qui vont se mesurer pour lors de la phase finale de la compétition. Créé en 1998 au Niger à l’initiative du créateur de mode nigérien, Seidnaly Sidahmed alias Alphadi, avec une première édition sur les dunes du désert de Tiguidit, le Festival International de la Mode Africaine (FIMA) vise à faire rencontrer les cinq continents en terre africaine et favoriser la construction de passerelles pour permettre l’expression des talents. Bon an mal an l’événement continue à se tenir, s’exportant souvent sur d’autres pays africains comme le Gabon et le Maroc où il se déroule cette année pour la deuxième fois, après une autre édition en 2018. Pour sa 14ème édition, sur invitation de l’Organisation des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), le FIMA va se dérouler du 07 au 10 décembre 2022 à Rabat, ville désignée capitale Africaines de la Culture et dont les activités officiellement lancées le 24 juin dernier vont se poursuivre jusqu’en mai 2023. Concernant l’édition du FIMA 2022, la conférence de presse pour l’annonce de l’événement a eu lieu le 13 septembre dernier au bureau de l’UNESCO de Paris en présence de son Fondateur, le styliste nigérien, Alphadi. Il avait à ses côtés entre autres, M. Jean Pierre Elong MBASSI, secrétaire général CGLU Afrique et Président du comité des Capitales Africaines de la Culture (CAC) ; l’ambassadrice du Niger en France, Mme Aïchatou Boulama Kané ; l’Ambassadeur et Délégué Permanent du Niger auprès de l’UNESCO, M. ABANI Aboubacar Ibrahim. Le concours Jeunes Créateurs est une des activités au programme de cette 14ème édition du FIMA. Cette compétition « a les mêmes objectifs que le Festival International de Mode Africaine à savoir célébrer la créativité africaine, les atouts culturels de l’Afrique et de sa Diaspora ». Aussi, ajoutent les organisateurs du concours « à l’heure de l’unité des nations africaines et des grands regroupements, notre souhait le plus cher est que cet événement périodique serve au renforcement des liens de solidarité, d’unité, de paix et d’amour entre africains. Ce concours se veut également être une opportunité donnée aux postulants d’origine africaine d’exprimer leur talent. Pour cette nouvelle édition du concours, le FIMA a voulu mettre en avant la beauté africaine, célébrer et unir l’Afrique et sa Diaspora ». Pour être présélectionné le concurrent devrait être Africain d’origine, (Afrique et Diaspora) ; être âgé de 18 ans au minimum et 35 ans au maximum au moment du concours ; avoir une formation ou être en formation dans les métiers de la Mode ; présenter une collection de « Prêt-à-porter Moderne », visant une cible internationale à inspiration multiculturelle et/ou africaine. Partant de ces critères sur les 250 dossiers reçus par le comité d’organisation depuis le lancement d’appel à Créateurs, suite à un tri, il a été retenu 43 dossiers acheminés sur Paris devant faire objet de la présélection des 10 meilleurs par le jury. Ainsi, selon le procès verbal de présélection des candidats, dont nous avons reçu copie, les 10 jeunes créateurs présélectionnés sont : Isaoui Rabaa de la Tunisie ; Caroline Sani du Kenya ; Anjali Borkhataria de la Tanzanie ; Esarobo du Nigeria ; Bossou Joel Hermann de la Cote D’ivoire ; Julia Agba du Nigeria ; Konan Koffi Hermann de la Côte D’ivoire ; Kyere Kwaku Awiti du Ghana ; Badane Gaîwe Rosita du Cameroun ; Ba Fatimata du Senegal. Mais du côté du Niger où se trouve le Bureau Afrique Prestige / FIMA ; Rue du Cinéma Vox à Niamey, quelques interrogations fusent parmi ceux qui s’intéressent au microcosme de la mode et de la haute couture. Car aucun jeune nigérien ne figure sur la liste des 10 candidats présélectionnés. Des candidatures venant du Niger ont-elles été enregistrées ? « Bien sûr il y a eu des candidatures des nigériens, malheureusement le travail n’a pas été à la hauteur », a répondu Issoufou Hamadou de la Coordination générale du FIMA. Dommage qu’il n’y ait pas dans cette compétition un compatriote d’Alphadi qui revendique plus d’une trente années de travail dans le stylisme et la haute couture. Souley Moutari(onep)
Après plusieurs années de léthargie, le Concours National de Musique Moderne Nigérienne dénommé « Prix Dan-Gourmou » se tiendra du 19 au 25 octobre 2022 à Tahoua. Cette 11ème édition parrainée par le Premier Ministre, SE. Ouhoumoudou Mahamadou prouve tout l’intérêt que le gouvernement porte au secteur de la culture. Le processus des éliminatoires ont démarré dans toutes les régions.
Initié par les autorités nigériennes en 1986 pour immortaliser la mémoire du célèbre violoniste Dan Gourmou, le mythique auteur de « Mougoun Magani », « Karan Moto», décédé en 1984, le concours national de musique moderne Prix Dan Gourmou a pour objectif d’inciter les jeunes à la recherche et la création musicale, de découvrir et faire la promotion de jeunes talents, de satisfaire la demande d’une jeunesse sans cesse fascinée par la musique moderne, etc.
Prix Dan Gourmou : quel bilan ?
Selon le directeur de la Culture M. Mamane Ibrahim, ce concours a apporté ses fruits et de très bons résultats. Ainsi, le succès de la 1ère édition a poussé le ministère en charge de la culture d’alors d’instituer cet événement en 1987 en tant que concours national qui se déroule à Niamey et l’antre du Centre Culturel Oumarou Ganda ne désemplissait pas de public. Il a fait émerger des talents et graver des noms dans les annales de la musique dont El hadj Taya, Sadou Bori, Moussa Poussi, Sani Aboussa, Mao et le grand Mona.
Le Prix Dan Gourmou, il faut le dire, a permis à chacune des régions du Niger de se doter d’au moins un orchestre, un groupe musical et de solistes. Pour M. Mamane Ibrahim, le bilan des dix (10) précédentes éditions fait ressortir un palmarès élogieux. Ainsi, ce concours a fait connaître des groupes comme Guez band d’Agadez, Azna de l’Ader, Toubal et Akazama de Dosso, Espoir et Dangana de Zinder et a fait prospérer de jeunes groupes de l’époque qui aujourd’hui tiennent le haut des podiums : Yacouba Moumouni, Mali Yaro, Sirfi Star, etc. « L’organisation de ce concours a jeté les bases d’une musique urbaine nigérienne plurielle. Au fil des éditions, le Prix Dan Gourmou s’est affirmé, tant au niveau national que sous régional, comme une des plus grandes manifestations capable de rallier à la fois le goût d’un public avisé et exigeant, aux préoccupations majeures des autorités et des artistes pour l’affirmation d’une musique de qualité et s’inspirant de notre riche patrimoine culturel », a expliqué le directeur de la Culture M. Mamane Ibrahim.
Aujourd’hui, Dan Gourmou est à sa 11ème Edition. Désormais toutes les activités de ce concours se déroulent à Tahoua. Depuis 2007, avec l’organisation de la fête tournante du 18 décembre, le ministère, dans le cadre de la décentralisation des activités artistiques et culturelles, a confié son organisation à la région de Tahoua. L’opinion a relevé l’arrêt de l’organisation de cette activité et a interpellé les autorités. En ce sens, le ministère a dépêché, en mai 2022 une mission préparatoire à Tahoua, terre qui a vu Dan Gourmou naitre, qui a vu naitre Sogolo, Mona, AI Inna Maman, Zabaya Kande, bref terre de culture, pour discuter avec les autorités locales de Tahoua sur la faisabilité de la 11ème édition du Prix Dan Gourmou. Le choix de Tahoua pour accueillir Dan Gourmou est bien réfléchi. Un comité national restreint est à pieds d’œuvre pour appuyer la région hôte. « Cette édition, nous la plaçons sous le signe de relance de l’activité. A travers sa délocalisation à Tahoua le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat l’inscrit dans la nouvelle dynamique voulue par le gouvernement conduit par SE. Ouhoumoudou Mahamadou qui a instruit le ministre en charge de la culture de relancer les activités en régions. Il s’agit de consacrer définitivement Tahoua et dans chacune de nos régions, une activité d’envergure. Une activité capable de mobiliser, d’éduquer et de distraire mais surtout de valoriser notre patrimoine culturel et relancer l’économie de la culture. Il s’agit pour nous de participer au renforcement des capacités des acteurs locaux pour qu’à brève échéance, un circuit de grandes manifestations culturelles se crée, se développe et favorise le tourisme culturel interne et externe. Nous avons un potentiel local qui manque d’un cadre approprié d’expression. Le vœu de notre ministère est que la région de Tahoua puisse s’approprier les acquis du Prix Dan Goumou et qu’elle assure sa pérennité», a notifié le directeur de la Culture M. Mamane Ibrahim.
S’agissant de la programmation, l’organisation affiche un programme riche donnant une place de choix aussi bien aux artistes confirmés qu’aux artistes en herbe. Le règlement intérieur du concours laisse la liberté de choix des thèmes mais un accent particulier est mis sur l’originalité des œuvres en compétition. Il fixe la composition des groupes au concours, la durée des œuvres à présenter et les critères à partir desquels le jury va juger.
Cette 11ème édition est participative et inclusive. Les structures associatives des artistes sont fortement associées en témoigne l’implication effective de l’ANACIMM (Association Nationale des Artistes, Compositeurs et Interprètes de Musique Moderne), le syndicat des métiers de la musique et la fédération nationale des associations artistiques et culturelles.
Cette démarche participative est saluée par le président National de l’ANACIMMM. Oumarou Issoufou dit Pheno. « Nous sommes fortement impliqués dans l’organisation de cette année. Alors qu’habituellement c’est de la figuration que les artistes faisaient. Mais aujourd’hui nous avons en face de nous des hommes qui sont prêts à nous écouter et à comprendre nos doléances. Cette année au niveau de l’ANACIMM nous prenons des décisions à l’organisation et comment faire travailler nos membres adhérents qui sont partout dans les régions » dixit Pheno. Cette année les organisateurs annoncent que le grand Prix sera différent de celui des éditions passées. « Le comité d’organisation est à pieds d’œuvre pour que le groupe bénéficiaire puisse disposer d’une enveloppe consistante mais également d’un kit orchestre le plus complet et performant possible. Une ouverture est faite aux partenaires qui voudraient s’associer à l’événement en attribuant des prix spéciaux ».
Apporter une valeur ajoutée dans la perception de la vie, surtout dans la manière d’en profiter et en faire profiter les autres fait partie des raisons principales qui ont motivé, M. Amadou Issa Garba de prendre sa plume et mettre en chantier cet ouvrage intitulé ‘’Mon Agenda Inspiré par 52 leçons de la vie’’. Ce livre dont la rédaction remonte en 2020 est une compilation de citations, de conseils et de ‘’vérités absolues’’, chacune accompagnée des enseignements, des explications et des commentaires et des exercices pratiques pour pousser le lecteur à mûrir les pensées et passer à des actions positives, concrètes.
Présenté au grand public le samedi 17 septembre 2022 à Niamey, le premier exemplaire dédicacé par l’auteur est acheté à 350.000f par la ministre de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat des jeunes, Mme Gourouza Magagi Salamatou, une façon pour elle d’accompagner et d’encourager les efforts de ceux qui mettent leurs idées au service des autres.
Très difficile de classer cet ouvrage édité par les Éditions IKS à mille exemplaires et préfacé par Dr. Rachid Amokrane, dans un genre littéraire, mais l’on y trouve un outil de développement, une contribution importante sur le leadership etc.
Les 52 leçons évoquées dans ce livre, considérées par l’auteur comme un hymne à la vie, sont en réalité des expériences des 52 semaines qui composent l’année. Ces leçons doivent être mises en application et accompagnent le lecteur chaque année de son existence. «Chaque semaine, une citation est commentée avec un exercice à l’appui pour aider le lecteur à être plus pragmatique dans l’application des leçons tirées», précise l’auteur en introduction de cet ouvrage.
L’auteur de ce livre, M. Amadou Issa Garba est diplômé du niveau III de l’ENA de Niamey en Finances-Trésor et titulaire d’un certificat de compétence en amélioration de l’efficacité managériale. Il est un consultant formateur en management et finances, consultant en création et santé des organisations, conseiller en gestion administrative, financière et en audit, consultant en élaboration des manuels des procédures, consultant agréé de la Maison de l’Entreprise du Niger et Associé Manager Général du Cabinet Leader d’Afrique.
Écrit dans un style harmonieux et léger, le livre est digeste et très facile à lire. «L’auteur utilise des métaphores et des exercices enrichissants susceptibles de faciliter la compréhension et l’assimilation. Il nous explique à travers chaque leçon le bon usage du cerveau et le contrôle des pensées, des émotions et des réflexions en les orientant vers des idées, des formules et des citations adaptées aux diverses difficultés auxquelles l’humain fait souvent face. Le lecteur découvrira, au fur et à mesure qu’il avancera dans sa lecture vers une dimension culturelle et éducative si profonde, qu’il se sentira agréablement pris dans les filets de sa propre richesse intérieure où siègent en maîtres incontestables son intuition, son imagination et sa créativité», note la préface de l’ouvrage.
S’agissant de la rédaction du livre l’auteur mentionne en introduction que tout à commencé en 2020, une année marquée par la pandémie de la Covid-19 avec des mesures préventives très dures. C’est au cours de cette période qu’il s’est mis à écrire des petits textes inspirés par ses lectures et ses expériences de tous les jours. C’était en effet des provisions que, l’auteur faisait. Chaque semaine! Non seulement pour le lecteur mais, en fin de compte, pour lui-même, car à la quinzième semaine, l’auteur perdait la personne qu’il aimait tant, l’être le plus cher de son existence. En effet, sa mère s’en est allée alors qu’il écrivait ceci : «La force c’est de pouvoir regarder la douleur en face, lui sourire et continuer, malgré ses coups, à tenir debout». Le contexte et la citation de cette quinzième semaine ont poussé M. Amadou Issa Garba à continuer à écrire, tout au long des 52 semaines de l’année, pour tenir face à cette nouvelle vie, une vie sans mère. 52 leçons de vie, 52 semaines écoulées, une année s’est alors écoulée. Celui qui a lu ce livre disponible au cabinet Leader d’Afrique, avec engagement, détermination et concentration, démarrera l’année qui s’annonce avec un nouveau regard, une nouvelle perception de la vie et surtout avec une conviction que, notre bonheur ne dépend pas fondamentalement des autres mais d’abord de nous-mêmes.
La masterclass de l’icône du cinéma nigérien, la grande réalisatrice et militante engagée pour la cause africaine, c’est aujourd’hui lundi 19 septembre à Yaoundé, à partir de 11h au Musée National. Elle y développera un de ses thèmes favoris « le respect et l’estime de soi dans nos narrations ».
C’est de retour de la Mostra de Venise où elle a tenu un « Salon de Cinéma », autour de la place des femmes dans l’industrie cinématographique, que l’infatigable panafricaine, Rahmatou KEÏTA se retrouve au cœur de l’Afrique, invitée du ciné-club N’kah à Yaoundé, où l’ambassadeur du Niger, SE Abdou Salifou, le corps diplomatique et les ressortissants nigériens, le public camerounais lui ont réservé le plus bel accueil.
C’est son premier long-métrage « Al’lèèssi… » que Mary-Noël Niba cinéaste camerounaise et présidente de l’association a choisi de présenter dans la mythique salle de cinéma « Sita Bella », du nom de la pionnière des réalisatrices africaines.
Vendredi 16 septembre 2022, En présence du doyen Gerard Essombe, de la chanteuse Kareyce Fotso, Les spectateurs ont été enthousiastes et émus aux larmes par ce chef d’œuvre relatant l’histoire des pionniers du cinéma nigériens, plusieurs fois primé et qui reste toujours aujourd’hui l’unique film nigérien à avoir été en sélection officielle au festival de cannes et aussi le premier documentaire Africain à être présenté dans cette même prestigieuse sélection.
S’en est suivie une matinée, le lendemain pour les petits, autour du court-métrage « Jín’naariyâ! » (l’Alliance) et nos jolis têtes frisées ont dansé aux rythmes de la musique nigérienne qu’ils découvraient avec joie!
L’Université de Dosso à travers la filière journalisme-reporter d’images et de sons a accueilli les 16 et 17 septembre 2022 la séance inaugurale des formations sur l’Éducation à l’Image et à la Critique Cinématographique qu’organise l’Association Nigérienne des Ciné-Clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC).
Il s’agit d’une série de formations-projections débats qui s’inscrivent dans le cadre du programme Expression Citoyenne soutenu par l’Ambassade de France au Niger. L’Éducation à l’Image et à la Critique Cinématographique vise à susciter la culture cinématographique chez les jeunes, les initier à la lecture du film à travers toutes les étapes de sa fabrication, les outiller pour une consommation responsable des images en vue d’un développement culturel et socio-économique. Il s’agit aussi de susciter l’expression citoyenne à travers les séances thématiques de projection-débat ouvertes au public.
A Dosso, les bénéficiaires de ce programme de formation sont des étudiants en journalisme à l’Université de la ville. Il est prévu trois séances au rythme d’une par mois. Aussi, à Niamey des étudiants de l’IFTIC et ceux de l’INJS/C seront concernés par le même programme.
Dans le discours qu’il a prononcé à cette circonstance, le directeur de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Dosso, M. Souley Goubékoye s’est félicité du choix porté sur son institution pour le démarrage de cette série de Formations. Il a signifié aux étudiants que, leur choix n’est pas fortuit car ayant été porté sur le fruit de leurs efforts et de leur travail. C’est pourquoi, il leur a recommandé de suivre attentivement les enseignements qui leur seront dispensés afin de capitaliser une expérience dans la suite de leur carrière. Le directeur de l’IUT Dosso a salué cette initiative de l’ANCCCC qui vise à former les jeunes dans un domaine qui aujourd’hui a pris un envol partout et le Niger est en train de s’inscrire dans cette lancée.
Le président de l’Association Nigérienne des Ciné-clubs et Critiques du Cinéma Dr Youssoufa Halidou Harouna a longuement présenté l’association qui a pour but de former les scolaires en particulier les étudiants en journalisme. La consommation de plusieurs sortes d’images à travers les Smartphones, a-t-il dit, devient un enjeu sociétal. En effet devait il préciser, la démocratisation de l’internet a facilité certes la proximité entre villes et villages, entre les personnes ; cependant a fait remarquer Dr Youssoufa Halidou Harouna, on note plusieurs dérives, atteintes à la pudeur, insultes, diffamations, fausses informations, des comportements punis par la loi à travers notamment la cybercriminalité.
Pour le président de l’ANCCCC, ces formations au langage cinématographique, à la critique cinématographique, à la pratique audiovisuel contribueront sans nul doute au développement du cinéma, à la construction des salles de cinéma, à l’utilisation des plateformes de visionnement, à la réalisation de tous les genres de cinéma et de films mais également à l’esprit créatif dont le but est d’implanter un peu partout des ciné-clubs dans les établissement et universités partenaires. «La culture cinématographique peut être gage pour les jeunes d’une consommation responsable des images», a estimé Dr Youssoufa Halidou.
Auparavant, le représentant des étudiants, M. Abdoulkarim Niandou Harouna a manifesté la joie des ses camarades à prendre part à une activité qui va dans la promotion du talent de la jeunesse nigérienne. Il a, par la même occasion, remercié l’ANCCCC pour avoir honoré l’université de Dosso pour la première édition de cette activité.
L’ANCCCC a signé une convention de partenariat avec le cinéaste nigérien Moussa Hamadou Djingarey pour la diffusion de ses films lors des séances de projections-débats. Autorisée à exercer par l’Arrêté N°480/MISP/ACR/DGAPJ/DLP du 15 juillet 2015, l’ANCCC veut entre autres à contribuer à faire connaitre la culture nigérienne au niveau national et international à travers les projections cinématographiques, les médias, les critiques dans les revues, les festivals ; à sensibiliser, éduquer et former les cinéphiles, les cinéastes, les populations, sur l’histoire du cinéma, l’écriture cinématographique, à former les jeunes dans les professions cinématographiques, etc.
Ciné-nomade a, en collaboration avec l’Ambassade des Etats Unis au Niger organisé mardi dernier au Centre Culturel Américain de Niamey, une conférence de presse pour lancer la caravane de la paix. La cérémonie du lancement s’est déroulée en présence d’un représentant de l’Ambassade des États-Unis au Niger, Mr Stephen E. Dreikorn et des trois personnes qui pilotent le projet, dont la cinéaste Aicha Macky, ainsi que, des journalistes et autres participants. Cette caravane va durer de 6 mois.
En ouvrant les travaux de cette cérémonie, le représentant de l’Ambassade des États-Unis au Niger, Mr Stephen E. Dreikorn, Directeur de la Diplomatie Publique de l’Ambassade des États-Unis au Niger, a d’abord remercié les participants au lancement de la caravane de la paix de Ciné-Nomade. Il a ajouté que les acteurs phares du projet sont là pour parler des responsabilités civiques et surtout des mécanismes de dissuasion par rapport à l’extrémisme violent.
Actrice majeure du projet, la cinéaste Aicha Macky a pris la parole pour expliquer les tenants et les aboutissants de cette caravane. En effet, elle a pour but de réfléchir autour de la question de la paix et elle s’inspire du film ‘‘Zinder’’. Ce film, a dit Aicha Macky est un outil dont elle va s’en servir pour faciliter le dialogue autour de la question de la paix avec les jeunes ». Ainsi, cette caravane qui va s’étendre sur l’ensemble du territoire nigérien, a pour objectif de permettre aux jeunes de comprendre véritablement l’intérêt de sauvegarder les acquis de la paix.
Pour sa part, Rabiya Moussa, autre actrice du projet, a précisé que, la caravane sera scindée en trois principaux modules dont le 1er se focalise sur le ciné-bus avec des projections de films dans les bus interurbains à savoir STM et SONEF, deux sociétés de transport-voyageurs partenaires. Le second ciblera les espaces dédiés aux jeunes en l’occurrence les fadas à travers les ciné-fada. Chaque région aura trois ciné-fadas avec trois cibles bien distinctes.
La première cible de ciné-fada sera destinée aux fadas des jeunes dans les quartiers et forcément pas des jeunes lettrés. La deuxième cible de ciné-fada, c’est des collégiens et les lycéens. La troisième cible de ciné-fada concerne des universitaires. Ce qui permettra aux acteurs pilotes du projet d’avoir des réflexions issues de jeunes d’horizons différents avec des niveaux intellectuels différents.
Le 3ème module concerne les Ciné-fada des conférences-débat dans chaque région avec la présence des leaders religieux, leaders d’opinion de la société civile et des jeunes engagés dans des actions communautaires. Cette caravane sera par la fin couronnée d’un court métrage pour résumer toutes les réalisations faites lors de cette tournée.
Indatou Harouna et Souleymane Hama Amadou (Stagiaires)
L’orchestre Tal Nation a promis à ses fans un grand bal et il l’a réalisé. Le samedi 3 septembre 2022, les amoureux de la musique moderne ayant effectué le déplacement du Palais du 29 juillet de Niamey ont été servis en musique à travers des prestations en live. Les milliers de personnes qui se sont mobilisées ont simultanément assisté à ce double événement de Tal notamment, le vernissage de son 6ème album et la célébration des 25 ans de carrière du directeur artistique de ce groupe mythique de la capitale. Visiblement, ce concert est l’un des spectacles que les mélomanes attendaient avec beaucoup d’impatience.
A19h déjà, la devanture du Palais du 29 juillet était en effervescence. C’était les dernières minutes pour les fans de retirer leurs tickets. Ceux qui connaissent l’ambiance musicale de la cité Tafaddek, peuvent aisément se donner déjà une idée de comment la fête sera grandiose, surtout que cette spécialité musicale a ses adeptes qui ne ratent jamais ce genre de rendez-vous.
La plus part des fans des orchestres sont constitués en groupement où les membres rivalisent de fidélité. Et cette rivalité a commencé au niveau des guichets de ventes de tickets où chacun des présidents du groupe voulait arracher le maximum de tickets possibles pour ses éléments. Pour ce grand bal de Tal, les différents groupements et leur président n’ont pas lésiné sur les moyens pour rendre la fête agréable.
A l’intérieur du palais, un podium somptueux et très riche en lumière a été installé. A 21h, la salle grouille de monde ! Certains sont venus en couples. Main dans la main, ils se cherchent une place juste pour voir le spectacle. Ils n’ont pas besoin de s’asseoir ! On voit défiler les ‘’beautés’’ de Niamey dans tous les sens. Ils attendent juste le passage des ‘’guests stars’’ en levée de rideaux. C’était aussi une messe pour les jeunes femmes que, l’on surnomme à Niamey ‘’les filles du circuit’’ ou les ‘‘zontorou’’ qui trainent avec les hommes d’affaires. Ceux-ci n’hésitent pas à jeter des billets de banques sur un chanteur lorsqu’il cite leur nom. Elles sont toutes endimanchées et belles ! «Avec Tal National, on ne s’assoit pas. A leur dernier concert dans cette salle nous avions vécu un concert débout. Et aujourd’hui aussi, nous allons vivre ce même plaisir surtout que ce genre d’événement nous a beaucoup manqué. Les artistes de Tal sont des pures stars» relate une jeune femme, habillée en bazin blanc.
Sous le son de la batterie, avec les baguettes magiques entre les mains de Souley les artistes du groupe Tal font leur entrée dans la salle en file indienne. Ils dansent à pas synchronisé et avancent vers le podium. Ils saluent le public en avançant encore jusqu’au bord du podium avant que les musiciens et les chanteurs, regagnent chacun son poste pour une véritable prestation sans arrêt. «Bonne année, bon anniversaire ! Bonne année, bon anniversaire !», lancent en chœur les artistes et le public.
Pendant ce temps, dans le même brouhaha, Almeida qui fête ses 25 ans de carrière fait son apparition habillé en grand boubou brodé, coiffé de mythique (dra) ce bonnet rouge qu’affectionnent les politiciens. Brandissant sa guitare en main, Almeida fait le tour de la salle ! Une façon pour lui de rendre hommage à ses fans. Ainsi, il rejoint ses amis sur scène. «C’est une fierté et un honneur pour moi de voir le peuple nigérien choisir ce 3 septembre pour honorer ma modeste personne en tant qu’artiste musicien. Ceci dénote combien vous êtes attachés à la culture nigérienne», dixit le soliste Almeida.
Almeida et sa guitare, Massaoudou dit Dj Mass et Souleymane Yaro, etc. au micro avec leur répertoire chansons enjouées, l’évident plaisir qu’ils ont de jouer ensemble, leur harmonie vocale et leur belle énergie communicative qui ont conquis les spectateurs. Ceux-là se massent devant le podium, qui pour danser qui pour applaudir les stars de la musique moderne nigérienne.
Révolutionner le Show-biz au Niger …
Décidément Almeida tente de révolutionner la musique urbaine. Ce concert organisé en deux phases a été sans nul doute minutieusement préparé. Si l’on s’en tient à la qualité des prestations, cet événement dont la première partie a été diffusé sur les ondes de la RTN, Liptako TV et plusieurs plateformes numériques, est l’un des plus grands concerts du moment.
Lors de la première phase du concert, les habitués du milieu Tal, ne se retrouvent pas totalement à cause des dispositions qui empêchent le contact direct entre mélomanes et artistes. Mais le jeu en vaut la chandelle, car c’est dans cette première partie que le tour a été joué. Tous les morceaux de ce 6ème album ont été chantés. En ce moment, le public était époustouflé. Les spectateurs n’ont le choix que de regarder et écouter religieusement leurs stars qui occupent le splendide podium à leur guise.
Instants de communion entre le Tal national et ses fans
Après avoir chanté tous les morceaux du répertoire du groupe Tal National y compris ceux des anciens albums en version résumée et en soubresaut sur une seule bande synchronisée de 8 minutes, les artistes ont pris une petite pause pour respirer et changer leur vêtement. Quelques minutes après ils sont revenus sur scène. Cette fois-ci, en tenue de soirée, costume bleu, chemise, pour procéder à la coupure du gâteau d’anniversaire et la remise d’un trophée de la part du groupe Tal au maestro.
L’homme a mis sa guitare de côté pour savourer et profiter sérieusement de sa fête sous ‘’des pluies de billets craquants’’. Pendant cette phase où les directs sont coupés, la fête a pris une autre tournure. Les dispositifs de barrière ont été enlevés, les fans ont un accès direct aux artistes. C’est le moment tant entendu pour ces grands ‘’faroteurs’’. L’on s’imagine à la cité Tafadek.
A noter que pour ce grand bal, des artistes très connus ont accompagné l’orchestre Tal National, notamment le jeune Moussa Yaro, le célèbre humoriste ivoirien Adama Dahico, la chorale universitaire, etc.
Savoir travailler pour atteindre des sommets, en partant presque de rien, n’est pas si évident. Pour atteindre l’excellence, il faut de l’investissement personnel, de la conviction dans ce que l’on fait, de la passion, de l’ingéniosité, de l’intelligence. De l’humilité aussi. Seidik Abba allie tout cela. C’est un artiste total. Autant les sportifs de haut rang et les artistes peuvent amener à leur pays des trophées, devenant ainsi ses meilleurs ambassadeurs. Ceux qui mettent de la lumière et des lauriers sur le nom, de la nation. Aujourd’hui c’est une belle plume qui fait honneur à son pays, et au-delà à toutes les entreprises de presse qu’il a servies – et elles sont nombreuses en France. Celles-ci, avec ce couronnement, peuvent comprendre à posteriori qu’elles ne se trompaient pas en contractant les services de Seidik Abba. Fierté et honneur aussi pour le Niger, en apprenant la bonne nouvelle de la distinction d’un de ses dignes fils. Notre compatriote et frère, Seidik Abba, journaliste, analyste politique, chroniquer et écrivain émérite évoluant depuis des années en France vient ainsi d’être consacré. Au-delà l’homme de presse, cet honneur revient à tout un peuple. Il est, selon le lauréat lui-même, le fruit d’un travail sérieux et rigoureux surtout lorsqu’on vient de loin et quand rien ne vous prédispose à un si brillant parcours porté par l’abnégation, le souci d’excellence et l’humilité.
La 8ème Edition du Rebranding Africa Forum a informé, par contact épistolaire, le Journaliste, qu’il est le Lauréat Média Leadership Award 2022, précisant dans la missive que la « […] distinction [lui] sera remise à la cérémonie du Rebranding Africa Awards qui aura lieu du 20 au 21 octobre 2022 à Bruxelles en marge de la 8ème édition du Rebranding Africa Forum, autour du thème : « Quelles stratégies d’attractivité pour les États africains ? ».
Le Niger d’aujourd’hui a besoin de modèles, de références pour une jeunesse aujourd’hui en perdition surtout quand ce n’est pas toujours le bon exemple qui est donné autour de lui pour s’en inspirer.
C’est un devoir, pour l’histoire, de célébrer la grande plume, brillantissime, qui illuminera le 21 octobre prochain, le ciel glorieux de la splendide capitale belge, pour y magnifier deux noms : le journaliste Seidik Abba et le Niger.
Comme quoi, nous pouvons être au Niger les meilleurs tant que nous pouvons le décider.
Notre compatriote Seidik Abba, journaliste-écrivain, ancien rédacteur en chef central à Jeune Afrique, ancien chef du bureau parisien de l’Agence Panapress et actuellement chroniqueur au Monde Afrique, a été honoré, lundi dernier, du trophée du Lauréat 2022, dans la catégorie ‘’Média Leadership Award’’, une distinction décernée par le Rebrainding Africa Forum, basé à Bruxelles (Belgique).
Comme l’a expliqué le jury, ce choix porte sur l’ensemble de sa carrière de 25 ans dans le métier de journaliste et la qualité de ses ouvrages qu’il a publiés. La remise du trophée est annoncée pour la date du 21 octobre 2022 à Bruxelles au cours d’une grande cérémonie qui y sera consacrée.
Réagissant à l’annonce du trophée, M. Seidik Abba a indiqué qu’il accueille cette distinction avec modestie, tout en estimant qu’elle vient ainsi l’encourager dans le travail qu’il a fait jusqu’ici dans les médias, d’abord au Niger, puis sur le plan international dans des médias comme Panapress, Jeune Afrique et Monde Afrique, mais aussi en tant qu’analyste des questions liées à la crise au Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad à travers plusieurs médias. «Cette distinction vient surtout me réconforter dans le travail que je fais au quotidien et sur le fait qu’il n’y a que, le travail qui paie», a-t-il confié. Il a enfin émis le souhait que, son exemple puisse inspirer des jeunes nigériens, voire africains, pour qu’ils gardent confiance en eux-mêmes et qu’ils comprennent que par le travail on peut aller très loin sans passer par des voies détournées.
Ce qui est sûr, c’est que cette distinction, au-delà de la personne de notre confrère Seidik Abba, honore le Niger tout entier, fier de voir un de ses fils s’affirmer sur le plan international dans un domaine aussi difficile que celui des médias où les seuls critères qui comptent demeurent la compétence et le professionnalisme.
Seidik Abba, faut-il le souligner, est une célébrité du monde médiatique très connue en Afrique et en Europe, notamment à travers ses prestations sur les plateaux des télévisions comme France 24 et TV5 Monde, mais aussi sur les antennes de grandes radios parmi lesquelles RFI, BBC et Deutsche Welle, où, il est régulièrement sollicité pour le décryptage de l’actualité africaine.
La lecture joue un rôle important dans le développement de l’homme. En ce sens, le célèbre écrivain, artiste, poète, etc. «Lire, c’est boire et manger. L’esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas», disait le célèbre écrivain français Victor Hugo. Conscient de l’importance de la lecture, un groupe des jeunes ont trouvé l’ingénieuse idée de créer une structure associative des lecteurs dénommée ‘’Cercle des Férus du Livre’’.
Les initiateurs de ce cercle, essentiellement composés de jeunes lecteurs et écrivains, ont une passion commune, un dénominateur commun à savoir la lecture. En réalité, ce cercle regroupe des femmes et des hommes de tous âges et horizons différents ayant compris que la lecture est un facteur important dans le développement d’un pays, car elle concoure à la formation d’une personnalité engagée capable de contribuer au changement dans le monde. Au départ, ils étaient une dizaine, mais en l’espace de deux ans,le cercle s’est agrandi et compte aujourd’hui plus de cent participants actifs.
L’objectif de la création du cercle est de faire la promotion de la lecture en faisant lire un livre au cours de chaque mois. «A un certain moment de nos réflexions, nous nous sommes dit qu’il fallait créer un cadre qui va réunir tous les passionnés de la lecture afin de faire la promotion de la lecture. Il s’agit pour nous d’aller vers les jeunes et de leur proposer des œuvres, car nous estimons que la lecture est un outil par excellence de développement. La lecture est un moyen par excellence pour construire une nation», explique M. Salifou Iro, membre lecteur du cercle et jeune écrivain nigérien.
Depuis la création de ce cercle, les membres ont décortiqué une dizaine de livres d’auteurs divers, nigériens et étrangers. «Nous disposons des plateformes sur lesquelles nous menons des échanges sur un livre. Ensuite nous nous retrouvons en groupe de manière physique à la fin du mois pour échanger autour du livre choisi pour dégager l’essentiel de ce que nous avons compris. Cette rencontre permet d’avoir des échanges enrichissants pour faire sortir la substance et les pépites cachées dans le livre sélectionné. Nous lisons tous les jours», a confié M. Adam Abdou urbaniste en service à l’Hôtel de ville de Niamey et membre lecteur du Cercle des Férus du Livre, lors d’une activité organisée par ledit cercle.
Un cadre ouvert à tous les amateurs de la lecture
A tout point de vue, le Cercle n’est pas fermé pour les lecteurs. Le règlement de ce cercle est clair et reste rigoureux. Il fait obligation à tous les membres de lire régulièrement. Il n’y a pas que des littéraires dans ce cercle. Il suffit simplement d’être lecteur. C’est pourquoi, divers porteurs de projets prennent part aux activités ducercle, notamment des universitaires, des scientifiques, des militaires, des artistes, etc.
En dehors de la lecture régulière et des rencontres mensuelles, les membres du cercle organisent des formations spécialisées, dans divers domaines, à travers deux rubriques, intitulées « Apprend moi’’ et ‘’A la découverte’’ afin de favoriser des partages de connaissance et d’expériences, la formation des membres, etc.
A noter que la dernière activité du Cercle des Férus du Livreremonte au lundi 8 août dernier où des dizaines de lecteurs se sont retrouvés autour de M. Adamou Idé, une figure emblématique de la littérature nigérienne à la bibliothèque de la Maison de jeune Djado Sékou de Niamey. Il s’est agi pour les initiateurs de célébrer la création de leur Cercle, mais aussi et surtoutde faire découvrir l’une des plus anciennes bibliothèques de Niamey, mais très peu connue et moins fréquentée par les jeunes de la capitale.
Au cours de cette rencontre, l’invité des Férus, M. Adamou Idé a animé une conférence sur le thème ‘’La littérature nigérienne d’expression écrite française : Présentation de l’écriture nigérienne, les enjeux, les défiset la perspective’’. Abdoul Aziz Ibrahim(onep)
Passionné de la comédie depuis sa tendre enfance, Abdoul-Farid Boubacar Djibo dit El-Farido, ambitionne d’y faire carrière. Unique enfant de ses parents, donc seul à la maison, il a meublé son temps, de son enfance jusqu’à l’adolescence, de détente étaient quasi monotones.
Comme le confie le jeune artiste, sa mère faisait de tout son mieux en lui racontant des choses susceptibles de faire rire un enfant qui a tant besoin de se défouler. En dehors de sa mère, il y avait aussi la télévision sur laquelle il s’appuyait pour combler le manque de détente. Ce sont surtout les dessins animés des chaines dédiées aux enfants qui lui permettaient de s’éclater. « J’adore la comédie depuis le bas âge. J’ai toujours aimé les choses qui font rire quelles que soient leur nature. Je ne peux jamais résister face à quelque chose qui fait rire. Au fil du temps, sur la base de ce que j’assimile en regardant les dessins animés, j’ai commencé à construire un modèle de pensée pour faire rire d’abord mon entourage immédiat, c’est-à-dire la famille, les amis et les connaissances que je côtoie tous les jours, avant d’étendre petit à petit ma passion dans la société tout entière », a expliqué M. Abdoul Farid Boubacar Djibo.
A l’école primaire déjà, les prémisses d’un futur comédien commençaient à se révéler. Ses camarades d’école et les enseignants étaient gracieusement servis à travers les doses des choses qui faisaient rigoler. Avec les gestes, les faits, la démarche et les paroles drôles, Abdoul Farid Boubacar Djibo captait l’attention de son public. L’école a été pour lui un espace privilégié pour développer son
talent. C’est ainsi qu’il commença à faire des petites prestations lors des cérémonies de remise de bulletin de fin d’année, les fêtes scolaires ou à l’occasion d’autres cérémonies qu’organisait son établissement. « Je me portais volontaire pour aller animer lors des fêtes scolaires à chaque fois qu’il y a des activités. Dans les autres établissements, les responsables n’hésitaient pas à faire recours à moi. Je voyais que vraiment ils m’aimaient. Cela m’a donné le courage de continuer. Progressivement, avec la motivation de la famille et le public, le courage de persévérer m’habite tout le temps », a souligné le jeune comédien.
En effet, il a fallu 2015 pour qu’il se lance officiellement dans l’art de la comédie. « Mon objectif dans la comédie est de conscientiser la population à travers des thématiques qui rendent compte des préoccupations de la société en dénonçant effectivement un certain nombre de comportements ou de contre-valeurs. Mon seul et unique engagement dans la comédie est d’arriver à un changement de comportement au sein de la société », affirme-t-il. A son actif, un certain nombre de productions vidéos comiques. Il s’agit notamment de sa musique la plus populaire « les ZAMERIKAIN de la grande base. » ; « Soboro bayada wani guida saï daouda » ; « System contre le vol de moto » ; « Corona virus » ; « La finale du Tremplin des jeunes talent (100% live). » ; « préservons nos valeurs culturelles en musique » ; « Mallan makaho » etc.
Agé de 25 ans, El-Farido est un étudiant en Art et communication à l’Université Abdou Moumouni. Il est détenteur d’une licence en communication marketing. Il est à la fois humoriste, musicien, guitariste et chanteur. Le jeune comédien a reçu plusieurs formations dans le domaine musical mais aussi humoristique à travers des partenaires comme le CCFN ; le club UNESCO de l’Université Abdou Moumouni de Niamey ; la commission des affaires culturelles de l’Université Abdou Moumouni de Niamey ; la troupe ANPPC galgagiya et la JSD.
Les vidéos d’Abdoul-Farid Boubacar Djibo peuvent être retrouvées sur la page Facebook de El-Farido officiel ou encore sur Tick-tock elfarido227. La plus grande difficulté de ce jeune artiste, c’est la famille surtout sa maman qui n’aime pas la musique. Elle le soutient en revanche lorsqu’il s’agit de la comédie. Les autres obstacles se résument au manque de moyens pour l’acquisition du matériel. « Les appuis sont devenus rares. Et pour en avoir, il faut connaitre les circuits » dit-il. Le souhait le plus ardent du jeune comédien est de participer au développement de son pays et du monde en général. Ses fans continuent de le soutenir en disant que l’artiste a de beaux jours devant lui. Bon vent El-Farido !
M. Abdoulaye Issoufou Gambo, a présenté au public nigérien son tout premier livre intitulé ‘’L’Or noir du Niger Marché et Retombé Economique’’, le jeudi 18 août dernier dans la salle de banquets du Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. Cet ouvrage de ce jeune écrivain, qui parle exclusivement du secteur pétrolier et gazeux est un outil de formation et d’information sur l’histoire, les terminologies, l’extraction, l’exploitation, la commercialisation et les impacts économiques du pétrole issu du sous-sol nigérien.
Lors de la présentation de ce livre, l’auteur a dévoilé que l’idée de la réalisation de ce chef-d’œuvre est née du fait que la pluspart des informations dans le domaine pétrolier sont dispersées. Selon l’auteur son œuvre s’adresse à tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances dans le domaine pétrolier, plus particulièrement les jeunes. « Pour moi, il fallait réunir toutes ces informations pour pouvoir écrire une œuvre qui va permettre non seulement aux étudiants d’avoir des infirmations complètes, mais servir d’appui pour approfondir les connaissances de ceux qui sont dans ce domaine technique. Bon nombre d’étudiants ont parlé d’Agadem et de la SORAZ, mais en réalité peu, ont pu avoir la possibilité d’assister ou de passer un temps d’activité sur les sites afin de prendre connaissance des réalités» a expliqué M. Abdoulaye Issoufou Gambo.
Auparavant, le secrétaire général du Ministère du pétrole, M. Zabeirou Maazou a, au nom du ministre du pétrole salué et encouragé les efforts de ce jeune auteur qui a fait preuve de dynamisme et de persévérance. Selon M. Zabeirou Maazou, très peu de Nigériens s’investissent à écrire dans le domaine où ils exercent. « Gambo est l’un des pionniers qui va nous permettre de découvrir certaines activités. Ce livre fait la promotion du pétrole nigérien. Pour nous en tant Ministère du Pétrole, nous pensons que Gambo est l’un des citoyens qui font la promotion du secteur du pétrole. Et au nom du Ministre du Pétrole nous le remercions » a déclaré M. Zabeirou Maazou avant de s’appesantir sur les missions de son département ministériel.
Après la présentation de cet ouvrage, les participants ont tout naturellement adressé des questions à l’endroit de ce jeune auteur. Parmi celles-ci, il y a l’évolution de l’histoire des hydrocarbures, le contexte actuel du pétrole, la suite de son aventure d’auteur, etc. La sortie de ce livre va élargir la liste des œuvres sur les rayons des ouvrages qui traitent des sujets sur le Niger.
A noter que, M. Abdoulaye Issoufou Gambo est titulaire d’un diplôme d’Ingénieur en Science de Gestion des activités pétrolières, d’Ingénieur en hydrocarbures et d’un Master spécialisé en management de qualité. Il est arrivé au Ministère du pétrole du Niger en 2017 en tant appelé de service civique national où il a séjourné au niveau de la Direction du Raffinage et Distribution des Hydrocarbures. Aujourd’hui, il travaille au Canada en tant qu’Associé Qualité.
«Je n’ai que ma voix et je ne peux que chanter, car j’ai grandi dans un milieu musical et aujourd’hui je fais la fierté de tous mes fans ». Il aime si bien le clamer. Lui, c’est l’artiste Abdoulaye Barké plus connu sous le sobriquet de Abel Zamani. Il est artiste rappeur musicien compositeur et interprète. La trentaine bien sonnée, Abel est l’un des premiers musiciens à faire de la musique Afro pop au Niger et y excelle bon gré, mal gré. Adaidaita est son deuxième album dont la sortie est programmée pour le 1er Octobre 2022 avec concert de vernissage.
Cet héritage culturel, il le détient de son papa qui était artiste et faisait partie de l’un des groupes de musique tradi moderne des années avant 2000 (les Tendistes de l’Université de Niamey). Notre grand artiste d’aujourd’hui est bercé dans ce domaine depuis l’âge de huit ans où il accompagnait son père lors des enregistrements de ces sons. Aujourd’hui il fait la fierté de toute une génération et est l’un des artistes en vogue au Niger . Son ‘’style hors pair’’, le démarque facilement des autres artistes qui évoluent dans la même ‘’ gamme’’ musicale. Un style chic et novateur qui fait parler de lui et fait actuellement danser plus d’un dans les espaces de loisirs.
L’artiste Abel ne s’en lasse point, il connait bien le domaine de la musique et s’aventure bien avec ses détails et sa valeur car il y a consacré toute sa vie.
Il lui arrive de voyager pour des prestations afin de faire connaitre la musique nigérienne et en profite pour se perfectionner et faire sortir des sons de qualité qui n’ont rien à envier aux clips réalisés hors de notre frontière. Abel voit grand et il espère qu’avec le temps, il y parviendra à faire parler de la musique nigerienne dans les grands concerts et autres festivités. « Pour le moment c’est timide mais ça ira» se plait il à dire.
Les sons, les rythmes, les mots, les séquences, notre artiste rappeur les manie avec dextérité notamment avec un savant mélange de tradition et de modernisme. Une alliance qu’il sait faire à la perfection
« Le retour à la source, la valorisation de nos cultures sont des pans importants si nous voulons évoluer dans ce milieu » explique-t-il avec force détails et des exemples sur les autres artistes qui y réussissent bien. Cet état de fait, il s’en est bien approprié et il s’en sert bien ces dernières années.
Entre lui et la musique, « il y ‘a toute une histoire » aime-t-il à dire. Il aime tellement bien jouer sur scène « il faut dire que depuis tout petit j’ai été imprégné dans la musique de Abdoul Salam Mamoudou qui est mon parrain. La musique, si je peux le dire, est un héritage pour moi. C’est un langage que je comprends bien et qui me comprend. Elle est venue à moi naturellement et depuis je ne vis que par elle. J’ai cherché à me constituer une liste de personnes ressources susceptibles de me forger et de m’orienter vers des promoteurs culturels dont mes propres parents et j’en suis fier aujourd’hui ».
Jusqu’à présent tout ce que l’artiste décide, en termes de titres et sons, lui réussit. Par rapport au titre “Adedeta”, qui veut dire en langue Haoussa « mettez-vous en rang », il explique, de manière métaphorique, que ça parle de cohésion sociale, de l’unité au sein de la jeunesse. Le rythme invite également à danser. Un son palpitant qui a ravi le cœur de ses nombreux fans de Niamey, des régions et de l’extérieur du pays. Il reçoit régulièrement des coups de fil de partout en guise de reconnaissance de tout ce qu’il entreprend dans ce domaine ‘’rappologique’’
Les inspirations me viennent généralement de la vie que je mène, des constats que je fais autour de moi et des histoires que j’entends des autres. Abel parle dans ses chansons, d’amour, de la fraternité, de la cohésion sociale, tous ces aspects si importants dans la vie quotidienne de tout individu. Dans ces sons, il met un point d’honneur sur les relations humaines il conscientise et véhicule des messages pour amener les gens à garder toujours le moral haut en leur composant des chansons de distraction qui les font vibrer afin de leur faire oublier pendant un temps les soucis et angoisses de la vie.
« Je fais de la musique une profession, c’est là un avantage indéniable que je tire de mon art ensuite viennent les relations qui se tissent de partout. Elle m’a permis de découvrir certains en Afrique et en Europe » se réjouit-il. Il draine aujourd’hui des centaines de fans lors de ses sorties et reste jusque-là, l’un des artistes les plus suivis et aimés. Disons qu’il a plutôt su maintenir le cap, en gardant son langage, sa culture surtout.
Il pense bien que le métier d’artiste est noble et que tous les métiers valent d’être pratiqués, surtout que la musique est un art qui adoucit la vie et permet à l’esprit de se reposer. Selon lui, la musique a beaucoup d’avantages, puisqu’elle permet de nouer des relations amicales et même de gagner sa vie. Quoi de plus joli et beau à voir qu’un enfant qui s’amuse et qui joue de la musique. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs.
Il rêve d’une belle carrière musicale et surtout pleine de belles surprises pour ses fans.
Profondément ancré dans les us et les coutumes, le henné communément appelé «lallé» tient une place de choix dans la vie quotidienne des femmes Nigériennes. C’est une plante dont la poudre fait partie intégrante des parures de notre société surtout sur le plan traditionnel. Elle se caractérise par des feuilles d’un vert intense qui parfois sont cueillies, séchées, réduites en poudre et vendues à toutes les bourses. On utilise également ces feuilles pour les vertus colorantes, cosmétiques et thérapeutiques. Utilisé sur les pieds et les mains, le henné est très difficile à effacer autrement que par estompage naturel.
Selon les explications de la vieille dame Aissa, vendeuse de henné âgée de 65 ans, le henné est un héritage ancestral qui est ancré dans la tradition nigérienne. En effet, a-t-elle dit, il reflète notre identité culturelle. En plus d’être naturel, il embellit la peau. Il peut aussi être appliqué sur les cheveux pour les teindre en rouge, les pieds et les mains. Dans certaines régions du Niger, précise la vieille dame, il fait partie de l’arsenal de la séduction féminine. «La femme mariée, lorsqu’elle l’utilise sur la plante des pieds c’est comme si elle communique toute sa beauté et toute son élégance à son mari» a-t-elle dit avec le sourire aux lèvres. En plus de cet aspect, les femmes l’utilisent pour se gommer la peau.
Chez les personnes âgées, le henné est un remède contre les douleurs des pieds. Mme Kadidja Hassane, explique que, quand elle a mal aux pieds, elle applique du henné sur la plante des pieds afin d’atténuer la douleur.
« Le henné soulage beaucoup mes maux de pieds. C’est pourquoi, je ne manque jamais les accessoires qui concourent à l’application du henné. Ces outils sont composés par exemple du scotch ; les ciseaux ou lame et les chaussettes » a-t-elle martelé. Selon ses explications, le henné met la femme en valeur. Quand une femme applique du henné cela plaît, même, à ses amies femmes et elles apprécient. Néanmoins, a-t-elle déploré, il y a des femmes qui ne l’appliquent pas parce qu’elles n’aiment pas et disent qu’elles ne l’ont jamais utilisé. « Je pense que ce n’est pas bien. Par exemple chez les zarma, une femme coquette doit toujours avoir les pieds colorés. Ses pieds ne doivent pas être confondus aux pieds d’un homme » a souligné Mme Kadidja. Cette dernière reconnait tout de même que l’application du henné demande beaucoup de patience et d’efforts et est réservée seulement aux femmes courageuses.
Selon Malama Roukaya Sadou, l’utilisation du henné est préconisée par l’Islam compte tenu de ses qualités thérapeutiques pour la peau, les ongles et les cheveux. Outre sa contribution dans l’esthétique, la poudre du henné, mélangée à l’eau est reconnue comme un antibactérien qui lutte contre divers toxines qui sont dans le corps de l’homme ou de la femme. « La pâte, c’est à dire le mélange du henné à l’eau entre dans les pores des poils pour attaquer certaines germes nocives dans le corps. C’est pourquoi, il est recommandé dans la tradition prophétique. Le Prophète (SAW) teint lui-même ses cheveux en l’occurrence sa barbe avec du henné. Certains de ses compagnons aussi. C’est dans cette logique qu’il est recommandé aux femmes, car il est aussi efficace dans la lutte contre les infections » a expliqué Malama Roukaya. Elles a, par ailleurs, ajouté que les femmes enceintes peuvent aussi passer le liquide du henné sur leur ventre, cela préservera l’enfant de certaines maladies héréditaires et du mauvais œil.
«Mon mari adore bien le henné surtout quand c’est rouge. Depuis que je l’ai constaté, je le fais régulièrement pour lui faire plaisir et pour mon propre plaisir, car le henné me permet d’affirmer ma féminité» a confié Nafissa, une amatrice de henné traditionnel.
Cependant, de nos jours, le modernisme a tendance à prendre le dessus sur le traditionnel au point où nos us et coutumes ancrées dans la profondeur de notre culture sont sérieusement menacées. C’est justement le cas pour le henné traditionnel qui est aujourd’hui en voie de disparition au profit d’un henné synthétique dont l’on ne s’interroge même pas sur les constituants, à plus forte raison les effets qu’il pourrait avoir à la longue sur les personnes qui l’utilisent. En effet, ce henné traditionnel qui est tant prisé, est de plus en plus remplacé par le henné chimique appelé ‘’tchadien’’. Selon les explications du dermatologue, Dr Sidi « Le henné noir n’est pas, et n’a jamais été destiné à être utilisé comme colorant de tatouage. Il est normalement utilisé dans les teintures capillaires, il ne doit pas entrer en contact avec la peau pendant de longues périodes. La plupart des femmes ne savent pas si elles sont allergiques ou pas. Or, le risque est fort de subir des dommages durables à partir d’une réaction lors d’une seule application à savoir des brûlures et boursouflures, qui peuvent marquer la peau», a averti Dr. Sidi.
La fête du Bianou s’est déroulée récemment à Agadez. Les manifestations ont connu leur épilogue dans la grande cour du Sultanat de l’Air, en présence de Sa majesté Oumarou Ibrahim Oumarou où des centaines de jeunes, femmes, hommes habillés de leurs meilleurs atours de fête ont rivalisé de danses et de fair-play qui donne au Bianou toute la dimension socioculturelle qu’il renferme et ce depuis la nuit des temps. Avant d’arriver au Sultanat, les festivaliers ont fait un bref détour à la résidence de l’autorité politique et administrative locale. Le gouverneur de la région, M. Magagi Maman Dada a salué et remercié les organisateurs qu’il a invités à s’investir pour conserver cette culture de l’Abzine.
Contrairement aux années antérieures la grande manifestation culturelle de l’Aïr qui a été placée cette année sous le signe de la cohésion sociale a été marquée par l’organisation d’une conférence sur le ‘’Bianou’’ et une exposition vente des produits artisanaux organisée par le SAFEM dans l’enceinte du Sultanat. Plusieurs chefs traditionnels dont le Sarkin Adar EL Hadj Yacouba Habibou Oumani, celui de Tajayé ainsi que les chefs de groupements de la région d’Agadez et d’autres régions du Niger ont honoré de leur présence la fête du Bianou.
Le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou a saisi cette opportunité offerte par la fête pour adresser ses vifs remerciements aux participants, invités venus des pays amis et festivaliers du Bianou. Le grand rassemblement du Bianou s’est tenu dans la sérénité et la solidarité, estime sa Majesté, le Sultan de l’Air auprès duquel les chefs de groupements et tribus ont une fois de plus renouvelé leur confiance. En d’autres termes ces sommités traditionnelles ont fait ‘’ l’Amanéne ‘’ ou l’allégeance au Sultan, une autre tradition qui se perpétue depuis la nuit du temps à Agadez.
Le Bianou est une fête à caractère culturel et religieux qui n’existe nulle part qu’à Agadez. Cette fête se déroule aussi bien à Agadez qu’à Arlit, et Ingall. Selon les traditions orales, cette fête est organisée pour commémorer le jour de la naissance du Prophète Mohamed (S.A.W), la grande manifestation culturelle de l’Aïr commence le 10 du mois Moharem, un mois après la fête de Tabaski appelé aussi mois du Bianou.
L’origine de cette fête dont l’histoire remonte à la nuit des temps symboliserait aussi la manifestation de joie après l’arrêt des pluies diluviennes et le jour où l’arche de Noé s’est posé sur le mont Ararat (5 165 mètres d’altitude) à l’extrême-Est de la Turquie après le déluge.
Certaines personnes estiment, que cet évènement culturel célèbre l’accueil réservé au prophète Mohamed (S.A.W) par les habitants de Médine, lors de l’hégire en 622. On pense aussi qu’il s’agit de la commémoration des victoires guerrières du temps des guerres saintes.
La ville entière et ses environs célèbrent cette manifestation culturelle et religieuse aux allures carnavalesques. Femmes, hommes, jeunes et personnes âgées paradent dans les grandes artères de la ville d’Agadez sous les rythmes endiablés des ‘’Akanzam’’ sortes de petits tambourins et du ‘’Tambari’ ’grand tambour guerrier. Deux groupes de danseurs, dont ceux du quartier Est et Ouest de la ville chacun à sa tête un ‘’tambari’’ anime ll Bianou, la grande fête de la musique, de la danse et de la beauté.
Des jeunes habillés de boubous bleu, blanc, arborant le turban auréolé de blanc et de noir- vif surmonté d’une bande d’étoffe indigo en forme de crête de coq, portent fièrement des sabres, des poignards, des lances et par-dessus leurs grands boubous, de larges ceintures décorées ; ils marchent, et dansent au rythme endiablé de leurs instruments de musique : les grands tambours de la guerre, les tambours du Bianou.
La beauté des jeunes filles s’exprime lors du Bianou où celles-ci sont maquillées avec art, parées de bijoux en or et argent, habillées de pagnes et foulards bleus,noires,de chemises d’un blanc ou noir éclatant ornées de galons au motifs rouges des agadésiennes .Elles marchent en suivant les danseurs la tête protégée de petits et larges parapluies aux couleurs chatoyantes.
Quand la fête atteint son paroxysme ce sont des centaines de personnes qui sautent, dansent et virevoltent dans une sorte de procession guerrières ou malgré la multiplicité des instruments et des tonalités, les sons s’harmonisent pour donner un cachet très particulier à la musique du Bianou. Lors des rencontres qui se tiennent dans des endroits bien déterminés des quartiers de la ville les deux groupes de l’Est et de l’Ouest, ne tarissent pas en défis.
Autrefois la rencontre des deux groupes dégénérait en affrontements, et assez souvent violents et sanglants. De nos jours avec l’évolution du temps, l’ouverture d’esprit, la promotion de la paix et de la tolérance la fête se passe dans la joie et l’allégresse partagées avec tous les résidents et non-résidents d’Agadez, dans un climat de communion, de pardon et d’unité avec tous les nigériens sans distinction de race ou de religion.
Le 9 du mois de Moharem toute la ville participe au « Maretchan-Ado » ou la soirée de la beauté. Arborant leurs plus beaux habits, les deux divisions des quartiers précités rivalisent de sons et de danses.
La nuit tombée, les danseurs célèbrent la nuit de la consécration et vont festoyer à Alarcès (à 5 km au nord) de la ville d’Agadez. Le lendemain aux environs de 9 heures, les fêtards regagnent la ville en dansant, chantant, agitant des branches de palme prélevées aux bordures du Kori Telwa et des bannières d’étoffe multicolores.
Toute la ville converge pour l’accueil des deux grands cortèges qui parcourent toutes les rues pendant cette journée, dite Daouka Tchizdayen (la prise des palmes de dattier). Mais préalablement une première escale est faite non loin de la garnison d’Agadez en souvenir peut-être de la bataille engagée par les troupes du Sultan Tagama et Kaocen face aux militaires français, une autre sur la place des martyrs de la répression française de 1916 -1917 où furent massacrés à l’époque des habitants d’Agadez.
Un bref crochet à la résidence de l’autorité politique et administrative locale et enfin la grande fête de chants et de danse se passera dans l’enceinte de la cour de sa Majesté le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou. De jeunes, femmes, hommes rivaliseront de danse et de leurs meilleurs atours de fête.
Quand la fête atteint un certain niveau, franchit un certain palier les femmes, les hommes d’un certain âge suivent les rythmes du Bianou, balançant la tête, essuyant par moment les larmes de joie , de fierté et de réconfort se souvenant des moments si précieux de leur tendre enfance dans cette cité qu’ils ont vu grandir et prospérer sous leurs regards de patriarches.
Après le Sultanat la fête se poursuit dans toutes les artères de la ville. Les groupes de danseurs rendent alors des visites à des dignitaires, aux personnes âgées qui ont marqué le Bianou et qui leur ont relégué ce lourd héritage culturel et religieux qu’ils doivent préserver et pérenniser pour les futures générations.
Dans le commun des agadésiens, on dit qu’il est difficile de ne pas être sensible aux rythmes du Bianou, une fête qu’ils ont dans leur sang. La fin du Bianou correspond à l’Achoura, dixième jour de l’an musulman.
Après le grand bianou c’est autour des jeunes enfants de parcourir les artères de ville pour s’initier aux rythmes et aux danses de cet héritage socio- culturel jalousement conservé dans l’Aïr. Cela prendra au moins trois semaines aux enfants agdésiens et à tous venants de continuer la fête.
La diva de la musique urbaine, Safiya Aminami dite Safiath a organisé, le dimanche 13 août dernier au palais du 29 juillet de Niamey, le concert de vernissage de son deuxième album intitulé ‘’Pôle Position’’. Ce concert tant attendu par les fans, qui se sont fortement mobilisés, a été une occasion pour l’artiste de s’affirmer et de confirmer sa position dans le domaine de la musique, à l’image du titre de ce nouvel album : « être en tête dans le domaine de la musique urbaine ».
De manière spécifique, Safiath a mis ce concert à profit pour véhiculer des messages de développement sous des thèmes brûlants d’actualité, notamment le leadership féminin, la lutte contre les classes en paillote, etc.
Près de 6 heures d’horloge de spectacle, d’ambiance, de joie, etc. les fans de Safiath ayant effectué le déplacement ont eu droit à un cocktail de prestations, notamment en Rap, Slam, Chant, etc. Tous les 16 titres qui composent cet album de musique urbaine, entièrement enregistré au Niger, ont été chantés et présentés par Safiath et ses danseurs devant une foule enthousiaste et ragaillardie.
Cette soirée a été particulière pour Safiath et ses danseurs, introduits, sur cette scène par des animateurs de renom, notamment Don D et Nomes G, l’animateur nigérian de la chaîne Arewa24.
Safiath est apparue sur scène dans un style, dans un dispositif vitré conçu pour la circonstance. Dans ce style, on voit Safiath transportée dans ce dispositif vers le podium, hautement sécurisée, à l’image d’une princesse entourée par ses servantes dans un palais royal. Une véritable mise en scène artistique extraordinaire, permettant à l’artiste de rendre hommage aux Nigériens, particulièrement ses fans. La scène imaginée typiquement en mode traditionnelle, offerte par l’artiste a visiblement répondu à l’attente des fans.
Sous le feu d’artifice et le son électrique, Safiath a bercé le public avec sa voix mélodieuse. Elle se laisse libérer pour son public profitant sérieusement de l’occasion pour le revigorer.
Pour accompagner l’artiste, une vingtaine d’artistes de renommée ont défilé sur scène les uns plus « infernaux » que les autres. Parmi ces artistes, programmés en lever de rideau, il y a le général 5 étoiles du rap, le »roi du micro », le champion d’Afrique du Hip hop clashs, le rappeur El Grintcho, les imposants et … star du label Impériale Musique, MDM Crew, le slameur Lassissi, le gladiateur de Damagram, le boss du rap Mes Z, Force Morale, Ledy Caff exclusivement venue de la Côte d’Ivoire, Dja One, Limanja, Idi Sarki, les jeunes Marie Diallo, Chocolaté, Bob Ly, etc. Tout reste à croire qu’à travers ce concert, Safiath contribue aussi à la formation des jeunes talents créant ainsi un cadre idéal pour ces derniers de s’exprimer.
La satisfaction de l’artiste et du comité d’organisation réside dans la persistance du public qui s’entête à ‘’garder’’ l’artiste sur scène, avec une envie manifeste, jusqu’à une heure tardive. Difficilement les membres du comité d’organisation ont pu mettre fin aux prestations. Le public est resté debout, et les plus viveurs de ce concert chantaient avec leur star jusqu’à la dernière seconde de ce rassemblement. Chose qui est rare ces derniers temps lors des spectacles vivants. »Le plus important pour moi, c’est qu’il y a un public qui s’est déplacé. Donc il y a des amateurs de cette musique et ça me convient parfaitement. Je remercie tout le monde, tous les partenaires, les fans, etc. Merci du fond du cœur à tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Merci aux médias qui n’ont pas manqué à l’appel a lancé l’artiste juste après son premier passage sur scène.
Accueilli à 00 h 20 mn exactement pour son deuxième passage, Safiath a pu maintenir encore son public en haleine dans une ambiance électronique, où elle a chanté les chansons phares de ce album dont le titre ‘’Je te suivrais’’.
Safiath est l’une des meilleures artistes nigériens ayant gagné la confiance des mélomanes et de ses confrères. Elle est polyvalente dans les genres et spécialités de musique. Des artistes nigériens témoignent sur la scène du succès enregistré par Safiath durant sa carrière solo malgré les multiples défis auxquels fait face le secteur de la culture nigérienne. « Safiath est la meilleure artiste. Je ne vous cache rien, même ailleurs vous ne pouvez pas trouver une plus belle voix sur des bons sons de manière polyvalente comme elle. Aujourd’hui, nous sommes fiers de voir Safiath sur cette scène. Safiath, on est très fière de toi » déclame Majesté Soul, faisant danser le public sous les cadences de l’un des mythiques ‘’freestyle’’, du groupe «Aro Ga Lala ».
Le Sultan de l’Air Oumarou Ibrahim Oumarou a saisi, dimanche dernier, l’opportunité d’une conférence pour déclarer que le jour de la fête du Bianou est l’occasion de grandes retrouvailles, de réjouissances et d’activités commerciales pour le centre d’Agadez et surtout un moment de cohésion et de solidarité entre les tous les nigériens. Le Sultan de l’Air El Hadj Oumarou Ibrahim Oumarou a adressé ses vifs remerciements aux partenaires et aux ressortissants d’Agadez ainsi que toues membres des communautés touarègues de la région d’Agade et des autres régions du Niger pour leur contribution à la réussite de la fête du Bianou. Le Sultan de l’Aïr a par ailleurs demandé aux festivaliers de développer le sens du fairplay et de la solidarité afin que l’événement se déroule dans de très bonnes conditions.
Au cours de la conférence le maire de la commune urbaine d’Agadez a précisé que la fête du Bianou est un événement culturel placé sous le gardiennage du Sultan de l’Aïr, symbole de l’arbitrage de toutes les confédérations touarègues et investi comme ‘’Amiroul mimounine ‘’ et commandeur des croyants.
Selon M. Abdourhamane Tourawa la fête du Bianou est célébrée en souvenance de l’accueil que les populations de Médine ont réservé au prophète lors de son arrivée à Médine après avoir quitté la Mecque avec les ‘’mouhadjirines’’. Donc dans ce contexte ‘’Achoura ‘’est un jour mémorable de notre histoire de notre religion et cela coïncide avec l’installation du sultanat de l’Aïr avec le premier commandeur des croyants, le Sultan Yunus.
La célébration de la fête du Bianou donne l’occasion à la promotion du secteur de l’artisanat et fait partie des priorités des autorités d’Agadez, qui tiennent à faire de cette activité un véhicule privilégié de la croissance économique et du développement local selon les animateurs de la conférence.
Agadez est renommée depuis longtemps pour son artisanat du cuir : cela va des « boites magiques » (bata en haoussa), porte -feuille, les sabres ,lances ,la célèbre croix d’Agadez (teneghel) etc ;tout une gamme de produits riches et variés tant en matière d’artisanat d’art que d’artisanat utilitaire qui sont nécessaires pour préparer les tenues des danseurs du Bianou.
Avec le grand carnaval annuel la ville s’anime et ses ruelles invitent à la découverte .Les marchés locaux regorgent de beaux harnachements de chevaux ‘’baguezanes ‘’pour la cavalcade de la fête, de des selles de méharée confectionnée avec art pour le carrousel au sultanat, des tissus indigo qu’affectionnent les touaregs, des bijoux, de fanfreluches etc.…
Tant du point de vue de leur qualité et de leur finition ces produits artisanaux ont acquit une notoriété pas des moindre au plan national et international a reconnu l’un des organisateur de la conférence qui estime que les tailleurs, les vendeurs des tissus indigo, de bazins font de très belles affaires dans la préparation de cet événement culturels qui attirent chaque année des visiteurs nationaux et étrangers.
Outres les artisans, tous les commerçants, restaurateurs, transporteurs, banques, agences de transferts d’argent font de très belles affaires durant la fête du Bianou car ce sont de milliers de personnes que mobilise l’événement dans la cité de l’Aïr et ses environs.
C’est pourquoi les autorités ont renforcé les structures d’encadrement avec le développement du système associatif, la mise à la disposition des artisans de technologies adaptées et innovantes, le soutien constant pour l’approvisionnement et la commercialisation des produits sur les marchés locaux porteurs.
Le célèbre orchestre de musique nigérienne, Tal National a animé le jeudi 4 août dernier, une conférence de presse à la Cité Tafadek de Niamey. Il s’est agi à travers cette sortie médiatique de parler de son nouvel album et d’annoncer les couleurs d’un double événement, notamment le vernissage de ce 6ème album et la célébration des 25 ans de carrière du directeur artistique dudit groupe en l’occurrence le guitariste et musicien Hamadel Moumouni Issoufou dit Almeida, prévu le samedi 3 septembre prochain au palais du 29 juillet, ex palais des sports. Ce méga concert est placé sous le thème : «la paix, la sécurité et la cohésion sociale».
Ce nouvel album dénommé ‘’Dounia’’ est composé de 8 titres présentés en deux versions, notamment une version destinée à la consommation locale et celle reversée pour la conquête de l’internationale. La sortie de cet album est la concrétisation d’une promesse faite par le groupe à ses fans. «Nous avons promis de présenter en 2022 les nouveaux sons de Tal National. Nous voilà encore une fois de plus pour annoncer la bonne nouvelle, tant attendue par les Nigériens et particulièrement nos fans. A cet effet, nous invitons tous les mélomanes à se joindre à nous le samedi 3 septembre 2022 pour revaloriser la culture nigérienne» a déclaré le directeur artistique, le musicien Almeida.
Revenant sur les raisons du choix du thème de cet événement, le directeur artistique du groupe Tal M. Ameida a précisé que les questions de paix, de sécurité, et de cohésion sociale concernent tout le monde. Pour lui, les artistes ne doivent pas être à l’écart dans la recherche de la paix au Niger. «Ces questions, dit-t-il, nous concernent tous. Nous devons vivre dans la paix, la tolérance, etc. car notre diversité constitue notre richesse. Nous allons mettre cet événement à profit pour pouvoir lancer des messages positifs relativement à la paix, la sécurité, la cohésion sociale, etc.», a-t-il ajouté.
Tal National est l’un des meilleurs et grands orchestres du Niger ayant touché l’international. Créé en 2001 par des professionnels de la musique, le groupe compte actuellement 19 éléments actifs. Depuis plusieurs années, Tal National a enregistré des succès importants. Avec sa force de séduire le public à travers son savoureux mélange de style de sonorités musicales, le groupe s’est imposé au fil des années dans le domaine de la musique moderne en témoigne ses multiples sorties hors du continent africain.
“Pôle Position’’ ! C’est le titre qu’a voulu donner la diva de la musique urbaine nigérienne, l’artiste Safiath, de son vrai nom Safia Aminami, à son nouvel album, sorti au cours de cette année 2022. A travers cet album la célèbre Safiath confirme ainsi sa ténacité et sa constance, sur la scène musicale nationale et même continentale.
La chanteuse, qui promeut la musique urbaine nationale fait partie des meilleurs artistes nigériens, en témoigne son succès fulgurant. En termes clairs, ‘‘Pôle position’’ veut dire la première place de la grille de départ dans une course de formule N°1, c’est-à-dire que l’on est bien placé en tête d’une course vers un objectif à atteindre. Le choix de ce titre n’a rien de hasardeux. En effet, dans la course musicale, Safiath occupe une bonne position, car depuis qu’elle a été découverte par le public à travers le Groupe de Rap ‘‘Kay Dan Gaskiya’, l’artiste a beaucoup évolué et continue son chemin d’or. «Ma musique prend plus d’ampleur que d’habitude. Je suis assez confiante pour cet album, pour la poursuite et pour la réussite de ma carrière musicale. Je considère que je suis dans une course, même si c’est par rapport à moi-même, et que dans cette course j’ai pris la première position », affirme la star de la musique urbaine.
Plusieurs thèmes ont été évoqués dans les chansons contenues dans cet album qui arrive dans sa 15ème année de carrière, notamment, des faits de société autour de la famille, l’amour, l’unité, la tolérance, la femme, la vie des guerriers, le vécu quotidien, etc. Avec ses compositions et ses textes riches en références, Safiath monte au sommet dans le domaine de la musique urbaine. Cet album comporte plusieurs chansons dont certaines sont déjà disponibles sur la chaine YouTube et la page officielle de l’artiste. Il y a des reprises de certaines chansons comme l’artiste aime le faire. Contrairement à son premier album où elle a repris une seule chanson, »In oua » ayant connu un succès exceptionnel, cette fois ci, Safiath a osé deux reprises notamment »Mougoun Maagani », une chanson de Ali Djibo, et ‘’Yaané’’ de Alhaji Taya. Tout le reste de l’album c’est de la nouvelle création en musique urbaine, »Dance soul » Hip hop, Afro. « J’ai fait beaucoup l’Afro dans cet album. Aujourd’hui l’Afro est devenu tellement incontournable qu’on ne peut pas évoluer en musique urbaine et faire un album sans faire des chansons Afro», explique l’artiste.
Safiath la star du moment
Le succès de la voix d’or du Niger est le résultat d’un travail acharné et ses efforts fournis dans le domaine de la musique urbaine. L’un des moyens les plus efficaces pour élargir son public c’est évidemment le chemin des featurings, c’est-à-dire deux artistes sur un même titre. C’est potentiellement deux publics différents qui se rejoignent. Safiath l’a en effet vite compris et en a fait son arme pour conquérir véritablement la scène internationale. En ce sens, elle a plusieurs featurings avec des artistes et pas des moindre, notamment les ‘’Boss du Rap nigérien’’ MDM Crew, l’international Dicko Fils, Yacouba Moumouni dit ‘‘Denké-Denké’’, etc.
La sortie de cet album va combler un grand vide, car elle intervient dans un contexte où le mouvement hip-hop est plus ou moins timide. L’ancienne star de Groupe ‘‘Kai Dan Gaskiya’’ qui a entamé une carrière solo depuis quelques années, souhaite maintenir la position acquise et consolider les succès du premier album, de 12 titres de sa carrière solo, ‘’point final’’, présenté au grand public lors d’un concert de vernissage au Palais des Congrès, le samedi 28 avril 2018. Avec les hits qui cartonnent et qui enflamment les plateformes de musique, comme »Je te suivrai » en featuring avec Dicko Fils, »Ingari », »Keta », etc. l’artiste peut s’imaginer évoluer dans l’univers des stars planétaires.
Tous les rythmes et sonorités sont présents dans le nouvel album qui est une invitation à un voyage musical extraordinaire du hip hop qui est la source de sa musique au soul dance en passant par l’afro beat, la pop musique et autre sonorités africaines. Safiath est, sans nul doute, l’artiste du moment, d’où le nom de l’album ‘‘pôle position’’. La particularité de Safiath réside dans son art et sa capacité à mélanger la tradition à la modernité, à la révolution culturelle avec l’esthétique du Pop art contemporain.
Le vernissage du nouvel album prévu le samedi 13 août prochain
Le concert de vernissage du nouvel album de Safiath prévu le samedi 13 août prochain, constitue un événement international. Grâce à ses textes et ses mélodies imparables, il nous plonge dans ses souvenirs.
Pour le baptême de son album le samedi 13 août 2022, au Palais du 29 juillet, ex palais des sports, la reine de la musique urbaine souhaite encore démontrer l’immensité de son talent. Elle a promis une belle ambiance musicale. « Nous invitons la population à se mobiliser autour de cette musique nigérienne qu’on a envie de faire connaître au-delà de nos frontières. Je suis convaincue que, tant que notre public n’apprécie pas ce que nous faisons, alors personne ne l’appréciera à sa place. Tous les artistes internationaux sont arrivés là où ils sont, grâce à une mobilisation locale d’abord. De la même manière qu’on voit la mobilisation autour des artistes internationaux, quand ils viennent ici au Niger on aime bien que la population nigérienne se mobilise pour nos artistes car ces derniers ne sont pas dépourvus de talent », dit l’artiste.
Safiath annonce que ce concert de vernissage sera organisé à l’image d’une rencontre culturelle internationale digne de son nom. « Je souhaite donner un caractère international à ce concert afin de faire kiffer les fans », promet-elle. Déjà, des célèbres animateurs et DJ connus sur le plan international sont mobilisés pour la circonstance dont ‘‘Don D’’ du Niger, le célèbre ‘‘N. Mister G’’ du Nigeria, DJ ‘‘M.J’’ de la Côte d’Ivoire, etc.
La création des parures, des chemises, des robes avec des pagnes et tissus traditionnels n’est plus un secret pour Mme Aissa Abdou Djibo, fondatrice de l’entreprise Aich Création. Elle travaille avec trois jeunes filles apprenties, deux ouvriers tailleurs et un brodeur permanent qui l’aident à parfaire ses créations. Des œuvres méticuleusement travaillées avec un goût affirmé et plongé les arcanes de la culture nigérienne. Aissa Abdou Djibo est une jeune nigérienne, styliste et modéliste qui propose aux Nigériens et bien au-delà sa marque en mettant sur le marché des articles qui sont vendus comme de petits pains. Elle est sollicitée pour les grands évènements tant au niveau national qu’international. Dans son atelier qui se trouve au Rond-point Liberté, juste derrière l’immeuble Asusu Niamey. Le visiteur y trouve plusieurs articles, chemises, robes, bijoux, sacs ainsi que des autres accessoires qui rendent la femme, coquette et attirante et les hommes tout simplement élégants.
Détentrice d’une licence en Géographie, Aissa s’est adonnée à sa passion en participant au Salon National de l’Entreprenariat féminin (SANEF), un rendez-vous d’exposition pour les femmes entrepreneures, qui se tient annuellement à Niamey. Son histoire avec l’entreprenariat a débuté en 2018 à la foire du Salon National de l’Entreprenariat féminin lorsqu’ elle était partie aider une des ses amies à vendre ses produits. C’était une belle expérience et Aissa a pris goût à l’entreprenariat. Elle était émerveillée de voir tant de femmes s’exceller dans le petit commerce, a-t-elle confié. ‘’ Et depuis ce jour j’ai décidé que je me ferai un “petit nom” dans le monde entrepreneurial d’ici peu. Etant étudiante. J’ai suivi tous les panels présentés lors de ce SANEF. Les différents programmes m’ont tonifiée et m’ont donné du courage pour aller de l’avant dans ce qui va devenir plus tard mon job. Et depuis lors, je passais tout mon temps à réfléchir, à orienter ma vie entrepreneuriale. Et quelques jours après, nous avions encore assisté au défilé de gala Hadyline act 7. Mon histoire dans la mode est une aventure palpitante, mais qui est porteuse, car il y’a des débouchés. Mon entreprise est née après moult réflexions et voilà aujourd’hui les merveilles que nous faisons et qui font la fierté de plus d’un’’, a expliqué la styliste modéliste.
Le déclic…
Aissa a saisi l’occasion pour postuler parce que depuis toute petite, elle rêvait de devenir styliste. Au fil du temps, le rêve est devenu réalité. Elle a exposé au défilé de gala Hadyline plus de dix (10) tenues, bien que c’était juste hors concours. ‘’ J’étais si heureuse d’y participer et de faire mes premières marches en stylisme sur un podium en plus. Une collection dédiée uniquement aux enfants (je me suis inspirée de mon enfance lorsque je jouais avec mes poupées, je leur faisais des petites robettes », se souvient-elle avec nostalgie.
« Après cela j’ai aussi participé au défilé du lancement de Tatoo en 2019, à OMARIS fashion en 2019 et 2020. Aujourd’hui j’ai un atelier mixte de couture et boutique de prêt à porter tout cousus pour enfants dont l’âge varie entre 0 à 12ans et tout âge homme et femme, nous faisons des tenues tradi-modernes, des modernes, traditionnelles….. , des sacs à main en cuir et pagnes, des chaussures, montres, chouchous, bandana, ceintures, cravates, pochettes….. tous en pagne. Vous trouverez pas mal de choses. Nous prenons également vos coutures sur mesure homme, femme enfants » déclare Aissa.
A un moment de l’évolution de l’entreprise, il est souhaitable de développer ses activités surtout dans la même gamme pour être au service des populations tout en contribuant à leur autonomie.
Après plusieurs appels et sollicitations de ses amies, elle a jugé bon de mettre en place des activités génératrices de revenus. ‘’La rigueur, la persévérance, le professionnalisme doivent être les seules valeurs que nous devons inculquer aux autres’’, a-t-elle relevé.
Elle essaie d’étendre ses activités en créant un groupement féminin de jeunes filles composé de 25 jeunes filles âgées de 18 à 26 ans déscolarisées du 5ème Arrondissement communal Niamey. Ce groupe est spécialisé dans la transformation agroalimentaire. Aissa dirige actuellement une ONG ACM (action contre la mendicité des femmes et des enfants) qui à travers des actions notamment la formation professionnelle et agroalimentaire, lutte contre la mendicité qui est un frein au développement du pays. L’objectif de ces initiatives est d’encourager la culture entrepreneuriale pour impacter positivement la vie des jeunes afin de lutter contre le chômage des jeunes et la pauvreté.
‘’Le soleil brille pour tout le monde ‘’ a-t-elle dit pour ainsi dire que chacun de nous a un talent. Il y’a des personnes qui ont des dons innés, il faut juste les détecter et savoir valoir ses compétences. Créer et développer des petits commerces, des activités qui génèrent des revenus pour être au service des uns et des autres. En ce qui me concerne, mon audace m’a été d’un grand apport pour me frayer un chemin et faire de moi ce que je suis aujourd’hui, une femme épanouie, autonome et qui sait être au service des autres’’, a-t-elle souligné.
En dehors des cercles des professionnels, personne au Niger et au Sahel ne s’inquiète réellement du sort réservé aux manuscrits anciens dans les zones en conflits. Ces documents qui renferment des connaissances locales, le plus souvent écrits dans la langue des autochtones grâce à l’utilisation de l’alphabet arabe, font périodiquement face à la fureur des groupes terroristes et a un pillage par des individus sans foi ni loi, le plus souvent armés d’armes de guerre. La région de Tillabéri n’échappe malheureusement pas à ces prédateurs. Pour sauvegarder les manuscrits de la région, l’association Bunkassa Beyrey, membre de la société civile spécialisée dans ce secteur, a opté pour le renforcement des capacités des professionnels locaux en les outillant à réagir pendant les situations d’urgence.
Il y a 2 mois, le 7 mai 2022, les oulémas détenteurs des manuscrits anciens des départements de Filingué, de Téra et de Ouallam, se sont discrètement réunis dans la salle des conférences de l’Institut de Recherche en Sciences Humaines (IRSH) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey dans le cadre des activités du projet « Niger : préservation des manuscrits de la région de Tillabéri ». Durant cette journée courte mais fructueuse, les oulémas et leurs
formateurs de l’association Bunkassa Beyrey ont abordé les thèmes de la conservation et la sécurité des manuscrits, la prévention, ainsi que la réponse aux catastrophes dans les collections de manuscrits et l'évacuation d'urgence en cas de catastrophes imminentes.
Pour la première fois le public découvre
Ces hommes de culture déploient quotidiennement des efforts, au risque souvent de leurs vies pour sécuriser ce patrimoine. D’où l’objectif de la rencontre qui est de « sensibiliser et renforcer les capacités des responsables des bibliothèques des manuscrits arabes de la région de Tillabéri, de même que les détenteurs des manuscrits sur les enjeux liés aux manuscrits arabe et ajami, ainsi que sur la problématique de leur conservation et sécurisation.
Dans une communication, les organisateurs ont indiqué avoir abordé la situation sécuritaire de la région de Tillabéri qui affecte les personnes et leurs biens. Aussi, il y a eu une formation des responsables des bibliothèques de manuscrits sur les risques qu’encourent ces documents. Les formateurs ont aussi rappelé « le caractère patrimonial des manuscrits en langue arabe pour la rédaction de l’histoire et pour toute étude socioculturelle objective » car, ont-ils poursuivi, les sources manuscrites « constituent la mémoire des sociétés et une partie importante du patrimoine de l'Humanité ».
En plus de leur valeur scientifique, les manuscrits en langues locales ont une valeur culturelle et linguistique indéniable pour les communautés. « Les manuscrits anciens du Niger contribuent à la réappropriation d’une mémoire documentaire historique et multiculturelle que les communautés, les ONG et les bailleurs s’engagent à préserver pour les générations actuelles et futures », renseigne un des formateurs. A la fin de la journée, les participants ont visité l’espace d’exposition et ont écouté la lecture de quelques manuscrits que certains d’entre eux ont amenés.
La fête de tabaski a constitué une occasion pour plusieurs structures et groupes culturels d’organiser des spectacles à Niamey. Certains ont commencé dès le jour de la fête, le 9 juillet, tandis que pour d’autres les activités ont débuté le lendemain de la fête et se poursuivent sur 3 à 4 jours. Parmi ces spectacles, il y a celui du groupe musical Tal National N°1 à la Cité Tafadek, du groupe Artistique et Culturel Z M (Zara Moussa) au stade Municipal, l’Association pour la Redynamisation de la Culture par l’Audiovisuel au Niger à la Maison des Jeunes Djado Sékou, Djinguri Lompo au CCOG, Haraka Comédy Club au Centre aéré BCEAO, etc. Les acteurs de toutes ces structures culturelles et musicales ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour satisfaire leur public en ce moment de joie. Durant ces jours de fête, les festivités ont eu lieu de 16h à 1h du matin au niveau de plusieurs sites au grand plaisir des fêtards.
Le spectacle au niveau de la MJC Djado Sékou organisé sous la houlette de l’artiste nigérien Moutari Dan Balarabé est un concert exclusivement réservé aux passionnés de Dandali Soyaya, une spécialité de musique dédiée aux amoureux. Pour cet événement Moutari Dan Balarabé, un jeune artiste nigérien qui réside en France a jugé bon de venir offrir un spectacle de grand jour au public nigérien. Il est accompagné sur scène par des artistes du Niger et du Nigéria, la succursale de Dandali, dont Djaroum Moussa Yaro, Nana Aloko, Djamila S Bori, Dj Kamis d’Agadez, Mamého Niger, Kebir Kebi, Bachi Madaoua, Amdaz Abdallah, l’auteur de Inama Inam, Apipi Zogalé, acteur du film labarina de Arewa 24, etc. Tous ces artistes se sont donnés à fond pour tenir le public en haleine durant toute la soirée à la maison des jeunes Djado Sékou. Au niveau des guichets de ventes des tickets d’entrée, c’était des files d’attente. « Nous sommes venus uniquement pour voir Moutari Dan Balarabé et ses collègues artistes. Vous avez constaté comment ils sont attendus ici. Malgré les difficultés liées aux voyages Moutari a pensé effectuer le déplacement de la France pour revenir au pays afin de fêter la Tabaski et offrir cette scène aux fans. Nous sommes très fiers de nos artistes et nous allons les soutenir », explique Nafissa, fan de l’artiste Dan Balarabé.
Selon M. Nafiou Salissou dit S Teacher, Manager, cinéaste et producteur de film Dandali Soyaya ces événements sont organisés pour répondre à un besoin en animation culturelle à Niamey. « Nous avons jugé utile d’organiser cet événement pour ne pas laisser la culture qui est la nôtre aux étrangers. Il est inadmissible qu’à chaque fois ce sont des artistes étrangers qui viennent au Niger pour faire des spectacles alors que nous sommes là. Si effectivement nous sommes des artistes il faudrait qu’on soit à la hauteur de faire le minium et même si un artiste étranger vient il faudrait qu’il compose avec nous afin qu’ils puissent comprendre que le Niger regorge des artistes de taille. Nous avons beaucoup d’artistes du Niger et du Nigeria. Nous avons collaboré pour préparer cette scène », a dit S Teacher avant de remercier le public pour sa mobilisation.
M. Djafar Anzali est le président de l’Association pour la Redynamisation de la Culture par l’Audiovisuel au Niger, une association qui regroupe des acteurs culturels œuvrant dans le domaine de musique tradi-moderne, spécifiquement Dandali Soyaya. Il fait partie des acteurs ayant consacré leur énergie pour organiser des spectacles à Niamey. «Nous avons voulu organiser ces rencontres pour amener le public nigérien à venir découvrir les infatigables jeunes talents du pays. Nous voulons créer une connexion forte entre le public et ces jeunes artistes qui font la fierté du Niger. Nous avons des jeunes talents qui font de leur mieux pour promouvoir la culture nigérienne. Ces dernières années, les artistes nigériens particulièrement ceux qui sont dans le Dandili Soyaya font de leur mieux en matière de création », précise M. Djafar Anzali.
Au Niger les spectacles sont de plus en plus rares. « Nous sommes conscients il n’y a pas suffisamment de spectacle chez nous au Niger. C’est pourquoi, nous devrons créer les conditions pour offrir aux fans des belles prestations surtout en ces jours de tête. Nous n’avons pas encore commencé mais tout de même, vous avez constaté que les gens sont motivés. A la porte, il y a beaucoup de gens qui attendent. Ceux qui ont leur passe en main et les invités d’honneur font la queue pour pouvoir y accéder », dit-il avant d’inviter les nigériens à se réunir autour des valeurs sacrées de notre pays.
Du point de vue organisationnel, les artistes nigériens n’ont rien à envier aux autres artistes venus d’ailleurs estime Ousseini Moussa, un jeune fêtard. « Les artistes nigériens tout comme ceux du Nigéria ont époustouflé le public », précise-t-il.
Les espaces publics et les lieux d’attraction ont accueilli les jeunes, sortis pour la plupart souhaiter bonne fête aux parents. Ainsi, le Parc d’Attraction Nigéro-Turc a comme d’habitude constitué le lieu de prédilection pour les jeunes.
Amina Boubacar dite Hanane Beby est une danseuse de la troupe Nassara-Turquie. Pour ces jours de fête, les douze (12) éléments de la troupe sont sur le podium avec plusieurs créations de danses, dont les hits du moment ‘’Gabi Siba Kakaw’’ de Barakina, etc. Elle atteste que le dimanche 10 juillet 2022 n’est qu’un début de commencement. Le public sera surpris le lundi 11 juillet 2022 jusqu’au mercredi prochain. « La fête se passe très bien. Nous avons fait des créations spéciales pour cette fête. Je suis très contente de sortir pour la circonstance et nous allons profiter au maximum. La fête c’est une occasion d’expression de joie, de convivialité, etc. », confie Hanane Beby.
Pour M. Salifou Hamidou, chaque jour de fête est un instant de plaisir ou les jeunes doivent se distraire, surtout que cette année, la fête de tabaski a coïncidé avec les grandes vacances : « Nous sommes ici depuis 9h. Nous avons saisi cette fête pour sortir avec nos amis. Il y a de la musique et des jeux, etc. On doit se rendre heureux durant ces jours de fête », se réjouit-il.
Au CCOG, le décor de la scène, le dispositif d’animation, sont soigneusement installés pour une animation intense. Selon Gabajé Abdoul-Kader promoteur de spectacle, le public privilégie ces occasions pour sortir afin de renforcer les relations. Hamissou Breka, la chanteuse Momi, Rakia Moussa Poussi, MJ, etc. sont les vedettes des lieux. Les mélomanes ayant assiégé les gradins du CCOG sont enthousiasmés et galvanisés d’applaudir leurs stars. Ici, à l’image de la Maison des jeunes Djado Sékou, c’est du Dandali Soyaya qui est offert au public dans un esprit de joie, de communion, etc. «Je suis très content pour l’organisation de ces spectacles à cette fête. Nous sommes heureux, nous nous sentons fiers et heureux d’avoir des artistes qui sont à la hauteur de nos attentes. Si vous regardez partout où il y a les spectacles, les gens se mobilisent. C’est tout à fait normal, car tout le monde est intéressé par l’amour, l’amitié et la fraternité avec les chassons et les artistes qui cartonnent » a lancé M. Gabajé Abdoul-Kader. A 21h déjà, la balance est faite les guest-stars ont commencé les prestations au niveau des lieux de spectacles. Au cœur des prestations, les chansons dédiées au ‘’Barka-Da Sallah’’ la solidarité, la cohésion sociale, la paix au Niger, etc.
Les lampions se sont éteints ce lundi 4 juillet 2022 à Merville à l’issue de cette 16è édition du Festival Wassa’n Africa de Launac. La fête des cultures africaines créée en 2005 revenait après un intermède dû à la pandémie.
Pari gagné pour le fondateur et promoteur de ce Festival Lawa Aboubacar qui n’a jamais pensé en posant ses valises, il y a plus de deux décennies à Launac, petit village de 1500 habitants au Nord de Toulouse de faire de cet évènement une fête courue et qui devenue au fil des ans une institution culturelle dans le sud-ouest français et au-delà.
Comment ce Nigérien né dans l’Adar profond il y a 50 ans, ancien du groupe de danse Gabéro (dont il était le plus jeune danseur) et destiné à une carrière d’enseignant se retrouve au fin fond d’un village typique français à drainer une foule immense de conquis et de curieux dans cette fête africaine ? Car il faut le dire, Wassa’n Africa rassemble au cours de 3 jours de manifestations plus de 15 000 aficionados de cette Afrique en miniature entre Launac et les villages voisins de Grenade, Ondes et Merville en mode délocalisé pour impliquer et intéresser tout le terroir des Hauts Tolosans à la culture africaine.
Comme à l’accoutumée depuis 16 ans, Wassa’n Africa instille toujours une touche nigérienne avec ses artistes et ses exposants qui font spécialement le voyage pour cet évènement. En guise d’ouverture, le clin d’œil a été fait dès le 25 juin avec le courageux et viril « Zinder » de Aicha Macky devant un public de Grenade venu nombreux découvrir une des facettes du Niger. Au tour du crooner El Grintcho, véritable révélation de ce Festival de transporter et réchauffer l’assistance, en cette fraîche soirée du vendredi 1er juillet, dans son univers vocalisé et rappé en haoussa et zarma mâtiné de français. Ce sympathique artiste accompagnera d’ailleurs le guinéen maître de la kora alternative Prince Diabaté et le sénégalais Mbaye Cheikh du groupe Kenkeliba en clôture du Festival à Merville le lundi 4 juillet. Un mélange de genre au départ improbable mais qui a ravi les festivaliers à l’arrivée.
L’empreinte du Niger s’est cristallisée par l’incontournable présence des artisans touareg qui ont exposé les produits de maroquinerie, de bijoux, perles… faisant le bonheur des amoureux des grands espaces ou des articles de soins esthétiques et capillaires proposés par l’ONG AFIS avec en bonus des tresses pour les petits et pour les grands.
Le Festival fait la part belle aux exposants des autres pays d’Afrique mais aussi des animations de contes, ateliers de danses (Zambie, coupé-décalé ivoirien), tissages sur place de Faso dan fani, de percussions (Burkina), batiks et sculptures, orfèvreries (Niger) dans une sorte de marché d’art et d’artisanat africains ; un espace gastronomique propose de (re)découvrir des spécialités antillaises, cap-verdiennes, sénégalaises.
Le clou de ces journées de liesse a été la production sur scène des artistes invités. Cette année n’a pas dérogé à la règle sur l’éclectisme du choix de cette 16è édition. Débuté dès le 26 juin avec le groupe « Milzen World Musique », les concerts ont véritablement connu leur summum le vendredi 1er juillet avec l’entrée sur le podium du célèbre groupe toulousain « Altess Ego » dont la musique a vite électrisé la scène, un savant mélange de RN’B alternatif et d’autres sonorités soul, afro a conquis les festivaliers.
La performance du chanteur nigérien Djibril Dignon dit « El Grintcho », dans un style rap-slammé a fini par monter la température qui a entrainé le public dans le rythme. L’artiste champion du « Clash Party » qui a débuté dans le Hip-Hop en 1998 et dont c’est la première venue à Launac, n’a pas caché d’ailleurs son ravissement de se produire sur scène en compagnie des chanteurs de grand talent.
La fête a continué tard dans la nuit tolosane avec le groupe « KaÔ Zilé » créé par des artistes originaires de Côte d'Ivoire longtemps tourné en formation acoustique mêlant chants traditionnels et percussions d'Afrique de l'Ouest.
Rebelote pour lendemain samedi 2 juillet avec les performances attendues de « Mariaa Siga », la perle vocale de la Casamance, ancienne de l’émission TV « The Voice » et le rythme groove aux sons captivants du balafon de « Kanazoe Orchestra ». Que dire de l’étonnant groupe parisien « les Frères Smith » qui maitrise les sonorités africaines à la perfection alliant le groove, le high life et du jazz. On pourrait se croire à un certain moment au concert du mythique Fela Kuti, tant la proximité scénique et musicale est troublante.
Les séquences émotions de la journée du dimanche 3 juillet avec le « Gospel Walk » ont produit de l’effet avec le souvenir du martyre enduré par les Noirs dans les plantations en Amérique. De même l’hommage tout en sobriété adressé à la mémoire du percussionniste malien de Toulouse Kalifa Diarra récemment disparu, par ses compères joueurs de Djembé présents à Launac. Mais le documentaire « Lilwal » de Frédéric Péchot, présenté par le Conseil des Nigériens de France (CONIF) et qui retrace la vraie histoire du Hip-Hop nigérien avec les témoignages des premiers acteurs de ce style, a jeté une lumière crue, positive et inspirante sur un grand phénomène musical et sociétal des années 90-2000. Beaucoup d’artistes actuels y ont fait leurs gammes et se sont affirmés plus tard sur la scène culturelle nigérienne.
Pour le fondateur et promoteur de ce Festival Lawa Aboubacar, le très fraichement décoré Chevalier des Palmes académiques du Niger (contingent Culture), cette cuvée a été une réussite phénoménale puisque la journée de vendredi a drainé à elle seule plus de 5000 personnes. Celui (avec son groupe de musique et danse « Bako ») qui s’était produit en avant-première des mythiques frères « Touré Kounda » au Festival Africajarc, n’a pas caché son émotion et sa fierté devant cette magnifique entreprise culturelle qu’il dirige depuis 2005. En attendant, le Festival avec l’appui de sa vingtaine de bénévoles, se donnera une nouvelle orientation et de nouveaux défis. L’objectif reste notamment de « visibiliser » le Niger, sa culture artistique et son patrimoine artisanal à l’international.
Avec la présence des nigériens venus de la région toulousaine et d’ailleurs assister à cet évènement, Lawa a toujours su et pourra compter sur l’accompagnement du CONIF dont il est d’ailleurs le chargé des affaires culturelles. Un panel du monde culturel nigérien constitué de Djobala, promoteur de « Miss Niger », Nafissa Yaya de « Niamey In White » et de l’infatigable Wazir Kazelma de « Niger Culture » a tenu à faire le déplacement pour soutenir cette œuvre conçue par un compatriote nigérien.
La prochaine édition de Wassa’n Africa qui réservera encore plus de surprises se tiendra les 7-8-9 juillet 2023 à Launac.
El Grintcho, chanteur nigérien
« Je sens que le festival Wassa'n Africa a de beaux jours devant lui car il y avait l'engouement du public qui était très diversifié en terme d'âge et de culture ! Wassa'n Africa est d'un apport inestimable pour la culture nigérienne c'est carrément le seul festival qui fait la promotion de la culture nigérienne à l'international et qui donne l'occasion aux artistes nigériens de se faire voir sur le plan international en général et sur le marché européen en particulier. L’Etat nigérien doit encourager ce genre d'initiative car la culture nigérienne souffre de visibilité et c'est ce genre d'événement qui peut sortir la culture nigérienne dans l'impasse dans laquelle elle se trouve.Il doit avoir un regard sur ce festival et l'accompagner ne serait-ce que dans la mobilité des artistes pour permettre la participation massive des artistes à cet événement sans pareil dans le domaine culturel au Niger ». Je remercie énormément Mr Lawa Aboubacar qui ne ménage aucun effort pour la réussite de cette événement et qui se bat corps et âme pour le rayonnement de la culture nigérienne »
Wazir Kazelma, un Tisserand nigérien au Festival Wassa’n Africa
« C’est le plus grand évènement culturel de la Diaspora nigérienne auquel j’ai assisté. L’apport de Wassa’n Africa, créé et installé dans le paysage culturel français depuis plus de 16 ans par Lawa est considérable pour la promotion des artistes qu’il fait venir du Niger. Sans oublier des dizaines artisans qui viennent exposer leurs produits signe de la richesse de notre patrimoine artisanal ».
Aboubakar LALO Correspondance particulière à Launac
Les artistes nigériens de ‘’Haraka Comedy Club’’ prévoient d’organiser un événement culturel au Centre Aéré BCEAO de Niamey le dimanche 10 juillet prochain, le lendemain de la fête de Tabaski à partir de 20h. Pour annoncer les couleurs de ce spectacle dit ‘’Rassemblement Africain du Rire’’, les initiateurs ont animé une conférence de presse le jeudi 7 juillet dernier afin de dévoiler les différentes activités culturelles inscrites dans l’agenda de ce rassemblement.
Après plusieurs années d’organisation des comédies clubs et des spectacles ‘’stand-up’’, les artistes et comédiens de ‘’Haraka Comedy Club’’ ont jugé bon d’initier ce festival dénommé ‘’Rassemblement Africain du Rire’’. Des artistes comédiens de renom international sont programmés pour cet événement, à l’image de l’humoriste nigérien Mahamane Le Timide, Mister Nians de la Cote d’Ivoire, Sam du Baça du Bénin, Ked Marre du Togo, etc.
Dans le cadre de l’organisation de ce festival international plusieurs activités sont prévues notamment des échanges et partage d’expériences entre professionnels et acteurs culturels, des visites sur des sites culturels, des thés débat, etc. Dans ses propos linéaires, le manager de Haraka Comedy Club M. Ahmed Ousmane a expliqué que le Rassemblement Africain du Rire est un cadre de réunification afin de faire de l’humour un vecteur de cohésion sociale.
Pour l’activité la plus importante de ce festival, notamment le grand spectacle prévu le dimanche 10 juillet prochain, M. Ahmed Ousmane annonce qu’il y aura plein de surprises, de la décoration, l’organisation jusqu’au passage des humoristes sur scène. « Haraka Comedy Club » au bout d’un certain temps et des années d’organisation des comédies clubs show, on a jugé de créer notre festival propre à nous. Nous tenons à informer l’opinion publique que ce rassemblement est la référence en termes de spectacle. Et le lendemain de la fête de tabaski tout le monde doit absolument découvrir ces talents» a déclaré le manager de Haraka Comedy Club M. Ahmed Ousmane.
Par ailleurs, les artistes de ce club invitent la population et les partenaires à soutenir cette première édition. « On voit comment l’humour se développe dans d’autre pays. On veut aussi devenir des références en Afrique. Durant des années, Haraka comédie Club a fait ses preuves. Pour ce faire on a besoin de l’accompagnement du public. On attend tout le public de Niamey et ses environs à venir massivement au grand spectacle qui va clôturer ce festival le lendemain de la fête de Tabaski » a notifié M. Ahmed Ousmane.
Le ‘’Tchoukoubouss’’, le ‘’Brabuskou’’ ; le ‘’Kurbakurba’’, la pâte de mil ; le ‘’Mottolbali’’ ; le Surundu-Karasu ; le ‘’sori’’ ; le ‘’tukudi’’ ; le ‘’fankkasu’’ ; le ‘’kopto’’ ; la ‘’sauce fakou’’ ; le ‘’malkou’’ ; le ‘’Taguilguilé’’ le ‘’Touyo’’ ; l’Alkaki, ; le Kilichi, etc. sont des mets locaux qui caractérisent l’identité culinaire nigérienne. Ces éléments traditionnels issus d’une gamme importante de l’art culinaire nigérien prouvent à suffisance combien le patrimoine culturel immatériel nigérien est riche. Malgré la modernisation et les mutations socio-culturelles, des nigériens utilisent les connaissances et pratiques, les savoir-faire liés à la tradition pour se nourrir quotidiennement avec une alimentation 100% nigérienne. Ainsi, il appartient au nigériens de créer les conditions nécessaires dans un esprit patriotique de sauvegarder et valoriser les arts culinaires qui constituent en partie intégrante notre identité.
A Niamey, certains restaurants privilégient les mets traditionnels. C’est le cas aux restaurants Karasu, Foyer Aliya, Seret Africain, etc. Dans ces restaurants, la gastronomie nigérienne constitue le menu quotidien. Au-delà de la création de l’emploi pour la jeunesse et la participation au développement économique du pays, ces restaurants font la fierté du Niger en termes de sauvegarde du patrimoine culturel.
Situé en plein centre-ville (en face du Stade Général Seyni Kountché) de Niamey, le restaurant ‘‘Karasu’’, créé en 2020 par Hadjia Halima Mamane, propose des mets nigériens à toutes les heures de la journée. Selon M. Abdouramane Assoumane, travailleur à Karasu, leur restaurant est typiquement nigérien avec une vision qui consiste à promouvoir la culture nigérienne. « Nous voulons ce restaurant comme une identité pour l’art culinaire nigérien. Nous avons fait en sorte que ce restaurant puisse refléter toutes les régions du Niger. Nous avons fait en sorte qu’on puisse refléter l’identité culinaire de toutes les communautés du pays, avec des mets de toutes les localités du Niger », explique M. Abdouramane Assoumane. « Nous présentons ainsi toutes les spécialités nigériennes aux clients. Nous essayons de valoriser la gastronomie nigérienne. Tout celui qui a envie de manger des plats nigériens peut en trouver celui qui lui convient », assure-t-il.
L’art culinaire, une identité
Mme Rakiyatou Boubacar prépare régulièrement des mets traditionnels. Chez elle, la pâte de farine du mille, kourba-kourba occupe une place importante. « J’aime beaucoup les plats traditionnels. Surtout ceux qui se préparent à base du mil. Nous avons beaucoup de facilité pour la préparation de ce genre de plat. Nous avons besoin juste d’une quarantaine de minute pour le processus de préparation. C’est un plat très prisé pour son caractère typique et moins coûteux », soutient Mme Rakiyatou Boubacar. « Quand c’est bien préparé, ce plat n’envie rien aux autres mets, surtout quand il est accompagné d’une bonne sauce traditionnelle. De nos jours, beaucoup de femmes ont de la peine à préparer ces genres de plat à cause de leurs exigences. Mais les gens aiment ces plats traditionnels», témoigne Mme Boubacar.
Pour la promotrice du restaurant Secret Africain, situé au quartier Dangao, les plats traditionnels dans leur originalité sont peu présents dans les restaurants à Niamey, d’où son choix de faire la cuisine nigérienne à base des produits locaux. Ces plats sont faits à base de céréales mil, maïs, riz, salades et sauces colorées avec des légumes de saison. Sans oublier le couscous mélangé avec des feuilles de Moringa, appelé communément« dembou ». Cette dame a le secret de la cuisine nigérienne. « Pour la préparation de ces bons mets, il me faut tout un ensemble de techniques de préparation d’aliments en vue de garder leur originalité », explique la promotrice du restaurant Secret Africain.
Elle regrette le manque de soutien voir l’abandon de la part des autorités pour ce secteur. Selon elle, les autorités doivent soutenir le secteur de la culture en général et l’art culinaire en particulier afin de favoriser la transmission de génération en génération. Si l’art culinaire traditionnel est valorisé, précise-t-elle, c’est la population qui en bénéficie.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)
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Les jeunes nigériens découvrent de plus en plus avec bonheur une amélioration significative dans leurs assiettes. Et pour cause, avec la valorisation des produits locaux par les femmes, les plus jeunes se délectent enfin de saveurs authentiques qui appartiennent au riche patrimoine culinaire du Niger. La transformation des aliments et condiments entrant dans la préparation de ces mets de grand-mère a certes joué un rôle dans cette promotion surprise, mais c’est surtout l’engouement des classes les plus nanties de la société et l’ouverture de plusieurs restaurants de haut standing qui a encouragé le développement et à la modernisation du registre culinaire traditionnel au Niger. Mais cela doit se faire sans impact sur le goût et les produits utilisés dans le code culinaire traditionnel.
Pour démontrer l’importance de la transformation agro- alimentaire dans le développement de la tradition culinaire au Niger, Mme Fatouma Moussa, présidente du groupement Himma qui œuvre pour la promotion des mets traditionnels au Niger, rappelle les étapes que les femmes devaient accomplir, seulement quel-ques décennies auparavant, pour nourrir leurs familles. « Avant, dit-elle, la femme doit se lever de bonne heure, prendre les épis de mil dans le grenier, les mettre dans un mortier ou les battre à la main avec un bâton pour séparer les graines de l’épi, le vanner, le décortiquer pour enlever le son des graines, vanner encore, le moudre, tamiser et ré-tamiser la farine obtenue avant de préparer son "touwo", un plat traditionnel qui est une purée de céréales très dure après la cuisson ».
La présidente du groupement Himma, se réjouit que tout soit devenu « plus simple et pratique » avec la transformation agroalimentaire et l’utilisation du gaz butane dans de nombreux foyers, y compris dans des zones rurales.
Mme Fatouma Moussa, une des premières figures pionnières du secteur, précise que la transformation des aliments par les femmes a réellement commencé avec l'organisation des femmes en groupements par le projet « Mata Masu Dubara ». Grace à cet encadrement, les femmes ont pu réfléchir sur les difficultés qu'elles rencontraient quotidiennement et qui les empêchaient de préparer de bons plats traditionnels pour leurs familles. « La valorisation de la transformation des produits alimentaires et des condiments a énormément facilité la cuisson des plats traditionnels », se réjouit-elle tout en se félicitant de l’achat des produits transformés par des personnalités et par des personnes relativement riches. « C'est aujourd'hui ces genres de personnes qui sont friandes de nos produits locaux transformés qui rentrent dans la fabrication des mets traditionnels, surtout les hommes », dit-elle.
La transformation agroalimentaire et la disponibilité des produits tout au long de l’année sur les différents marchés des villes à travers le pays a aussi permis d’intéresser des restaurants de grand standing. D’où l’ouverture de plusieurs établissements qui ne servent que des mets traditionnels typiquement nigériens ou qui en font le principal fond de leur commerce. Ces établissements participent également, le plus souvent, à la distribution des produits transformés chez leurs clients. « Combinée à l’organisation de concours culinaires, la transformation a permis de redorer le blason de la cuisine traditionnelle nigérienne. Il y'a encore peu de temps, beaucoup de jeune filles Nigériennes ne savaient pas faire des sauces de "Tabbaneyze" et de "Tori". Maintenant grâce aux concours, elles apprennent que ces mets de nos grands-mères peuvent aussi rivaliser valablement dans des compétitions de gastronomie », a indiqué la présidente du groupe Himma.
Pour les femmes transformatrices, l’avenir est prometteur et dans peu de temps l'art culinaire traditionnel arrivera à prendre le dessus sur les autres types de mets, surtout les mets gras et riches qui nous viennent des pays côtiers. « Cet optimisme est dû au fait que de plus en plus de personnes prennent conscience que les exhausteurs d'arômes artificiels peuvent provoquer beaucoup de maladies et se rabattent sur les équivalents traditionnels et naturels, soutient Mme Fatouma Moussa. Nous pensons donc que la multiplication des maladies liées aux habitudes alimentaires va contraindre la population à se tourner vers les mets traditionnels ». Elle fait savoir que l’initiation de plus en plus de Nigériennes et de Nigériens à la cuisson des mets traditionnels « peut être d'un grand apport pour la santé publique des populations locales ». Elle lance donc un appel urgent aux jeunes pour qu'ils se détournent de la consommation excessive d'huile, de piment et de purée de tomate concentrée industrielle.
Mme Fatouma Moussa demande également aux jeunes filles de se rapprocher de leurs mères pour apprendre la préparation des mets traditionnels car aujourd'hui « nous voyons beaucoup de chefs de familles qui sont réduits à acheter les mets traditionnels dans la rue parce que leurs femmes ne savent pas les préparer ». Il est important à ses yeux que l’ensemble des femmes nigériennes soient à mesure de cuisiner les plats traditionnels. « Nous lançons un appel à toutes les femmes de répondre quand on vient leur demander de soutenir la valorisation de nos mets traditionnels », conclut-elle.
Mohamed Yassine Lourwanou Yankourori est un des stylistes modélistes les plus reconnus dans la capitale économique du Niger. Née le 20 Septembre 1988 à Maradi, il a fréquenté l’école mission, puis le CSP Dan Koulodo dans cette ville. Après ce parcours académique sanctionné par une licence en Communication des Entreprises, Mohamed Yassine n’a pas hésité à s’inscrire dans le centre de formation ANNOUR d’où il est sorti couturier professionnel.
«J’ai intégré ce centre de formation juste après ma licence en 2021 où je me suis fait former pendant 6 mois», confie-t-il. Passionné de la couture et de la mode depuis l’enfance, Mohamed a décidé de se lancer dans ce domaine pour réaliser son rêve. « Après ma licence, j’ai eu à passer d’innombrable stages qui, malheureusement ne m’ont pas permis d’être stable financièrement. C’est ce qui m’a encore motivé à me lancer dans l’entrepreneuriat surtout dans le domaine de la couture », témoigne-t-il.
Mohamed Yassine a créé sa propre marque de style dénommée Yankourori Couture.
Cette marque porte sur la couture, la confection des bonnets et la mode. « Tout récemment, j’ai eu l’honneur d’organiser le tout premier défilé de mode d’un styliste au KSG Plaza de Maradi », affirme-t-il avec fierté.
Il fait montre d’exigence concernant la matière d’œuvre utilisée ainsi que dans le professionnalisme pour fournir une marque de très haute qualité à la clientèle.
« Nous faisons la couture des grands boubous : simple, broderie à la machine et à la main, la broderie des bonnets pour les hommes, les costumes, les coutures de bazins pour les femmes et ainsi que des styles de création à la demande du client », précise-t-il. Les prestations chez Yankourori sont le plus souvent liées au modèle et styles choisis par le client. Les prix varient de 4000 FCFA à 250.000 FCFA si le client décide de payer toutes les matières premières avec chez lui.
Mohamed Yacine dispose d’un atelier de couture et d’une boutique pour la commercialisation des articles comme les bazins, les tissus, les prêts à porter, les chaussures, les manchettes, etc… « Mon atelier ainsi que ma boutique se situent en plein centre-ville de Maradi. J’ai eu à former plus de 30 jeunes qui actuellement ont leurs propres entreprises. Actuellement je dispose de 11 employés qui travaillent comme apprentis ».
Le plus grand problème dans la bonne marche de Yankourori couture est la gestion des employés et souvent aussi de la clientèle. « Mes débuts étaient marqués par des difficultés liés au financement, mais j’ai eu des appuis avec mes parents auxquels je dois tout », confie-t-il.
Aussi, Mohamed Yassine lance un appel à l’endroit des jeunes en général et surtout des diplômés à entreprendre parce que l’Etat ne peut pas assurer à tous un emploi : la jeunesse doit entreprendre afin d’être indépendante.
La Fête internationale de la musique a été célébrée, dans la soirée du 21 juin, dans plusieurs espaces publics et lieux de spectacles à Niamey, où des podiums de scènes ont été installés pour accueillir des prestations des artistes undergrounds des quartiers et des célébrités nationales en tournée pour la circonstance. De Yantala au quartier Aéroport, en passant par la Rive Droite, Nigerwood a organisé des concerts de la nuit solstice au grand plaisir du public.
Aux environs de 21heures l’ambiance règne déjà, au rythme de la musique urbaine, à la place publique sise au rond-point Harobanda (Rive Droite). Malgré un ciel couvert de nuages et orageux, les jeunes du quartier se sont attroupés autour du podium pour non seulement soutenir leurs stars naissantes mais aussi assister à des performances tant attendues des légendes de renommée. Selon l’animateur Omar Issa alias Rhodes, le concert est organisé de façon, effectivement, à permettre aux mélomanes d’accueillir, en plein air, des grandes figures de la musique nigérienne, et aux artistes débutants de se produire sur scène. Ce faisant, ces derniers ne déméritent pas le soutien d’un public familier qui répète avec eux, à tue-tête, leurs morceaux.
L’animateur Rhodes nous indique qu’ici dans l’arrondissement communal Niamey 5 le concert en cours, dans le cadre de cette fête internationale de la musique est une initiative de la structure Nigerwood qui après une première édition l’année dernière à la place publique Lieutenant-Colonel Hassan Anoutab, a décidé de l’organiser cette fois dans plusieurs quartiers de la capitale. « Ici à Harobanda nous attendons plusieurs artistes (Barakina, Akeem, High-man etc). Tous ces artistes feront le tour des podiums, à tous les concerts qui se passent dans les différents quartiers », explique l’animateur alors que l’un des jeunes talents du quartier annonçait les couleurs.
Samira Seyni Djingo, la promotrice de Nigerwood, retrouvée une demi-heure plus tard, à la place Gadafawa de Yantala, ajoute que la fête dans les cinq communes de Niamey a la particularité de toucher le plus grand public. C’est ainsi que les organisateurs ont pensé à des concerts de proximité.
Au niveau de la place publique du quartier Aéroport, c’est l’animateur Razak Leyo qui a animé le spectacle avec des artistes pas de moindre, comme la diva du rap Chocolate, avant que la pluie n’interrompe la soirée en plein air, aux environs de 23 heures. L’ambiance était bien au rendez-vous, avec un public enjaillé au bout de quelques prestations. Mais les premières gouttes de pluie ont vite dispersé la foule.
Célébrée pour la première fois comme événement d’envergure nationale en France le 21 juin 1982, à l’initiative de Jack Lang ministre français de la culture d’alors, la fête de la musique s’est internationalisée. Un peu partout à travers le monde, cette fête donne l’occasion aux amateurs et musiciens professionnels, mélomanes de célébrer la musique. C’est une occasion de ‘’médiation culturelle’’ par excellence, c’est-à-dire amener ou mettre des œuvres et créations artistiques en contact direct avec le public. A Niamey des amateurs, artistes en herbes et confirmés, professionnels de la musique, mélomanes, fans, etc. se sont fortement mobilisés pour la fête de la musique célébrée le mardi 21 juin 2022 au CCOG de Niamey par l’ANACIMM (Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes et des Métiers de la Musique). Cette fête est une véritable occasion pour promouvoir la musique et encourager les artistes.
Cette fête est une véritable occasion pour promouvoir la musique et encourager les artistes. A 17h déjà, la balance est faite pour un méga concert gratuit. Les gradins du CCOG étaient déjà assiégés par les mélomanes. Toutes les musiques, urbaine, classique, traditionnelle, etc. ont été gratuitement offertes au public dans la joie, la communion. Une centaine d’artistes pour le passage sur scène. « Aujourd’hui on fête la musique et nous célébrons cette musique pour la paix », a lancé un jeune artiste sur scène.
Très revigoré de la réussite de l’édition 2022 de la fête de la musique, le président de l’Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes et des Métiers de la Musique, M. Issoufou Oumarou alias Pheno a précisé que cette journée commémorative consistait à faire de la musique afin de rendre hommage à tous les acteurs. « Je suis très content pour l’organisation de cette fête. Avec la musique nous sommes heureux, nous nous sentons heureux et utiles à la société. Pour nous, il s’agit de faire de la musique. Ce cadre est dédié à la musique, que tu sois amateur ou professionnel, tu es invité à faire de la musique. Faites de la musique partout », dixit l’artiste Pheno.
Au cœur des prestations, la solidarité et l’interaide entre la population. « Aujourd’hui on fête la musique et on a envie de prôner plus de solidarité, cohésion sociale, d’inviter à la paix, etc. Nous invitons les acteurs à être solidaires en vers notre secteur. Notre message est celui de paix pour que tous les nigériens soient unis pour un même idéal et la construction d’un pays émergent où il fait bon vivre. Ça fait 40 ans que le monde fête la musique chaque année. On a assisté les gens depuis qu’on n’était pas dans la musique. Aujourd’hui la responsabilité d’organiser cette fête nous revient. C’est difficile surtout dans notre contexte où la musique n’est pas très bien perçue. Il faut dire les choses comme elles sont », a mentionné le président de l’ANACIMM.
Sur un podium bien garni, tous les genres musicaux sont fournis par des groupes d’artistes, dont Tal National N°1, Tempête du Désert, Djone S. Colé, l’étoile du Sahel, Orcho 5, etc. « Vous aurez toutes les plateformes de musique que vous pouvez imaginer au Niger sur ce podium. Aujourd’hui, la musique a changé de mode. Elle est devenue thérapeutique. Nous avons l’habitude de jouer de la musique dans des hôpitaux aux USA. C’est pourquoi nous disons que certaines musiques sont thérapeutiques, ça fait du bien pour la santé. Je pense que c’est à juste titre que cette journée a été dédiée à la musique. On fera ce qu’on peut. On a la sono jusqu’à l’aube. Nous allons faire en sorte que le citoyen lambda ait accès à des animations culturelles. Le public va voir gratuitement des grands et talentueux artistes » a confié M. Hamadal Moumime Almeida, submergé dans l’organisation de cette fête.
Mais, visiblement, l’événement n’a pas été accompagné par des sponsors et mécènes. Tout de même, les artistes ont assuré et donné le meilleur d’eux-mêmes. Ainsi, le président de l’ANACIMM déplore le manque d’accompagnement des artistes dans ce grand projet. « Parfois quand on organise ce genre d’événement, il est très difficile de nous faire accompagner. L’apport de l’artiste est important dans le développement d’un pays ; il est inestimable pour la préservation de la paix et la cohésion sociale. On peut parler pour transmettre et prôner la paix afin de changer les mentalités, de comportement, etc. » rappelle l’artiste Pheno avant de lancer un appel à l’endroit de tous les nigériens de soutenir les acteurs culturels pour un Niger émergent.
Les membres de l’Association Nigérienne des Auteurs Compositeurs Interprètes et des Métiers de la Musique ont saisi l’occasion pour rendre hommage à Tahirou Hima, un musicien, joueur de calebasse au sein du groupe Sogha, décédé le 21 juin 2021.
Le slam devient de plus en plus un moyen d’expression pour les jeunes artistes nigériens. C’est le cas de Nourathou H. Oumarou alias Nourath La Debbo-Slam qui s’impose sur les scènes des spectacles vivants au Niger. Elle a choisi de »slamer » pour se faire entendre et promouvoir les droits des femmes. Avec des mots qu’elle utilise pour soigner les maux, Nourath reste incontestablement l’étoile montante du slam et la reine des rimes et des calembours.
Membre du collectif So’o Niger et de l’association Art Pluriel, Nourath évolue aujourd’hui en carrière solo avec son premier album en chantier dont les premiers titres sont déjà disponibles en avant-goût au grand plaisir des fans.
La Debbo-Slam a fait son premier pas dans le domaine de la culture dès le bas âge par le théâtre, puis la danse, à travers les clubs culturels des écoles et lycées. A l’université de Niamey, en 2014, elle intègre la CAC (commission des affaires culturelles) de L’UENUN où elle rencontra plusieurs artistes en herbe dont des slameurs. Durant des années, elle faisait du slam sans le savoir. Dans sa vie d’étudiante à l’UAM, la slameuse dit avoir beaucoup bénéficié de son expérience d’actrice dans les clubs culturels pour mieux incarner la poésie orale et les prestations sur scène.
A chaque occasion qu’elle monte sur scène, la puissance de ses mots provoque des émotions vives et intenses. Parfois des rires et larmes sont au rendez-vous, et les émotions, tant dans le public que sur la scène, sont palpables. Souvent la force et le sens de ses textes donnent de la chair de poule au public. « J’ai commencé à écrire des textes poétiques. Je ne savais même pas ce qu’est le slam. J’ai participé à des ateliers de formation en écriture au CCFN et au niveau de la CAC de l’UENUN. C’est de là que j’ai fait la découverte du slam. Après j’ai intégré un collectif Plume du Sahel composé de jeunes poètes et slameurs. Le Collectif avait des scènes mensuelles ‘’je déclame tu m’acclames’’. Ce collectif me permettait d’avoir régulièrement des scènes ; de perfectionner et de faire une auto-évaluation >> dit-elle.
Avec les expériences cumulées, Nourath a créé le concept, « Debbo-Slam» qui désigne « la femme qui slame » en peulh. Sa vision à travers ce concept, c’est d’être la voix des femmes surtout celles qui sont marginalisées et qui n’ont point de voix. « Il nous faut plus de femmes dans le domaine des arts, précisément dans le slam. Il faut que Debbo-Slam soit une signature pour toutes les filles qui se battent pour la promotion de la femme et pour un monde meilleur » déclare la slameuse.
Nourath se réclame comme une artiste »pêle-mêle » quant au choix des thèmes qu’elle aborde. Cependant en vraie gardienne et défenseuse des droits de la femme, elle donne plus une orientation féminine à sa plume. « Je suis un artiste pêle-mêle. J’essaie d’aborder plusieurs thématiques, mais j’ai donné une orientation féminine à ma plume pour lutter contre toutes formes de violence basée sur le genre, magnifier la femme, etc. Aujourd’hui si ma voix peut porter et être entendue plus loin, pourquoi ne pas être la voix de mes semblables, la voix de mes sœurs, etc. » a-t-elle témoigné.
Le festival slam school à l’actif de la slameuse !
Le collectif dans lequel Nourath évoluait est devenu une association dénommée ‘’Art pluriel’’. Etant la seule fille qui suivait le rythme des ateliers de répétition, elle a initié le festival slam school féminin pour permettre aux jeunes filles de découvrir le slam et l’art de l’écriture.
Elle est aussi membre du collectif ‘’Soo Niger’’, exclusivement réservé aux femmes artistes, créé par le Label artistique et culturel Art Disc Records. Parmi les 8 artistes qui composent le collectif, elle est la seule slameuse. Dans ce collectif elles ont exécuté le projet musical dit »Woybordandji », »femme courageuse » en zarma, pour faire honneur à la femme. « Quand ils m’ont contacté pour le projet de la création du collectif ‘’Soo Niger’’, dit-elle, je n’ai pas hésité parce que c’est toujours bien d’être avec ses sœurs et d’évoluer avec d’autres artistes. Ensemble on va aller très loin».
Selon le Manager général de ‘’Art Disc Records’’, le Label porteur de l’initiative ‘’Soo Niger’’, Nourath est une artiste qui fait preuve d’un professionnalisme hors pair. Elle sait où elle va et elle se donne les moyens pour atteindre ses objectifs. « Artistiquement parlant, Nourath est très disciplinée. Vous savez, la discipline est l’une des règles de base de la réussite d’un artiste. Elle fait toujours ce qu’on lui demande de faire. Elle est très attentive et attentionnée à sa discipline. Elle n’est pas dans la dynamique des artistes qui pensent tout connaître et que personne ne peut leur apprendre quelque chose. Elle est toujours dans le besoin d’apprendre et de découvrir davantage dans son métier » a témoigné le manager Killer.
Pour mieux gérer sa carrière d’artiste, Nourath travaille parallèlement à ‘’Alternative Espace Citoyen’’ en tant qu’assistante chargée des projets et relation jeunesse. « C’est le côté artistique qui m’a donné l’occasion d’être sur ce poste. Sincèrement, j’arrive à maintenir l’équilibre et à avoir le juste milieu entre mon travail d’assistante et ma carrière d’artiste. J’ai vraiment trouvé le juste milieu, parce que les deux activités que j’exerce sont des professions qui se complètent » a-t-elle expliqué.
Selon Nourath, l’art est un métier qui peut nourrir son homme. « Au Niger, nous avons tous les atouts. Le terrain est là, il suffit juste de se mettre au travail pour y arriver. On est plus de 22 millions de nigériens. Aujourd’hui, combien d’artistes sont écoutés et suivis. Je pense que si on travaille bien, chacun trouvera sa place. Et si la carrière est suivie de bons projets de vie, les artistes vont s’épanouir ».
Pour permettre aux jeunes filles de découvrir le slam, l’artiste a initié un festival dédié aux jeunes scolaires dénommé » festival school féminin ». »Ce festival a permis à des jeunes filles lycéennes et collégiennes de découvrir le slam et l’art de l’écriture. Nourath est un modèle pour beaucoup de jeunes filles qui n’hésitent pas à adhérer à l’association Art Pluriel. Aujourd’hui, cette association compte plusieurs filles qui excellent dans cette spécialité dont Fatoumata, Mouna, etc.
‘’Ma Lettre’’ : le hit du moment
Très coquette, Nourathou a un teint de belle femme africaine, son petit corps raide et solennel, sur les visuels de son premier clip du slam en solo. Cette dernière sortie de l’artiste intitulée ‘’Ma Lettre’’ est incontestablement le hit du moment, le tube qui cartonne en ce moment. Sorti le 13 mai 2022 à 13h, en bande sonore et vidéo sur des plateformes numériques, cette œuvre continue de cartonner sur les supports audio-visuels. Cette œuvre va permettre à l’artiste de contribuer à sensibiliser sur l’importance de la relation entre mère et fille. ‘’Ma Lettre’’ met en exergue le contenu d’une lettre qu’une défunte mère aurait laissée à sa fille. Cette dernière découvre des conseils extraordinaires dans la lettre, alors que sa mère n’est plus. C’est une histoire très émouvante. Le contenu du texte, le son et les images de ‘’Ma Lettre’’, donne une idée des efforts fournis pour la réalisation de ce chef-d’œuvre, disponible sur la chaine YouTube de la slameuse : ‘’Nouth Debboslam’’.
Après plusieurs mois de compétitions, le concours “Tremplin des Jeunes Talents du Niger’’ a pris fin le vendredi 3 juin dernier, au CCFN Jean Rouch de Niamey. Ils sont 5 artistes, Crazy Flaw, Melchior, El Farido, l’Africain, Lahmzo à discuter la finale de ce concours annuel initié par le label associatif, artistique et culturel « Arts Disc Records ».
Devant un jury composé des acteurs culturels et spécialistes de la musique urbaine, ayant travaillé durant plusieurs mois pour les sélections, ces jeunes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. A la fin des prestations, les membres du jury ont salué le courage et les efforts de ces jeunes artistes. «Ces jeunes sont magnifiques. Tous les 5 candidats nous ont épatés. Ils ont donné le meilleur d’eux. Mais comme c’est un concours, il va falloir les départager et démarquer certains» a lancé un des membres du jury.
A l’issue des prestations en live, dans une atmosphère digne d’une fête de musique urbaine, c’est l’artiste rappeur Melchior qui a remporté le premier prix avec une note de 14,68/20. Cette consécration lui donne droit à un trophée, un bon d’enregistrement d’un EP (Extended Play) ; un bon de réalisation de 3 clips vidéos entièrement pris en charge par le CCFN/J.R ; une programmation sur tous les podiums de la tournée Miss Niger 2022 ; une participation au festival Wassa’n Africa de Launac en France ; un accompagnement artistique d’un (an) par le label Art Disc Records, etc.
A noter que le ‘’Tremplin des Jeunes Talents’’est un cadre d’accompagnement des artistes en devenir. L’objectif du concours est d’une part, de professionnaliser les jeunes artistes et d’autre part, de promouvoir la culture nigérienne. Plus les éditions s’enchainent, plus le concours progresse et prend son ‘’envol’’. On constate que les jeunes de Niamey accordent beaucoup d’intérêt à ce concours, en témoigne la forte mobilisation du public pour cette finale. Au-delàs de l’aspect compétition, le Tremplin c’est aussi un événement où le public a la possibilité de découvrir des jeunes talents sur une scène 100% live.
Peu après la délibération, les fans du lauréat ont envahi le podium. Sous le coup de l’émotion l’heureux gagnant salue l’initiative ayant abouti à sa consécration. «Je suis très heureux de remporter ce premier prix. Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés durant le processus. Nous avons beaucoup appris à travers ce concours» a déclaré le champion.
Pour rappel ce concours a démarré depuis novembre 2021 avec une trentaine de candidats. Les lauréats des éditions précédentes, dont Marie Diallo, Big Abdel, Sharoof Lyon ainsi que des anciens rappeurs, ont agrémenté la soirée avec des prestations de haut niveau.
Amadou Seydou Nourou communément appelé Nourou Oualam est né à Zinder, Il fréquenta l’école primaire de Sabongari de Zinder ensuite le GEG 8 de Niamey avant de poursuivre ses études au lycée Kassay puis à l’Université Abdou Moumouni. Notons qu’au cours de son cursus universitaire, il s’est intéressé à la culture, ce qui le conduisit à intégrer la commission des affaires culturelles de l’UAM où il faisait des prestations en matière de Sketches, la publicité et le cinéma. Ainsi dit Nourou Oualam engrangea quelques expériences en matière culturelle et de publicité avant même de faire de celles-là son cheval de bataille. Aujourd’hui notre homme de culture n’est plus à présenter vu ses multiples prestations en la matière. Et il est de plus en plus sollicité dans le domaine de la publicité pour son savoir-faire même si les spécialistes en la matière ne lui reconnaissent pas sa bravoure et son talent. Certains spécialistes en publicité sont allés jusqu’à dire que Nourou ne fait pas de la publicité mais plutôt du Sketche. Simplement parce que le temps prescrit pour une publicité selon les règles n’est pas respecté par Nourou disent-ils. Or, ils oublient qu’au lieu de vouloir à tout prix dénigrer son travail extraordinaire, ils sont censés l’applaudir et le féliciter pour son savoir-faire. Ce, parce qu’il a su apporter sa part de pierre à l’édifice du domaine publicitaire. Rappelons que seule la parole divine ne mérite pas d’innovation mais par contre, celle de l’homme en a fortement besoin justement parce que l’homme même est imparfait.
Ainsi dit Norou Oualam a su faire de réalisme dans ce domaine. Ce, parce qu’il a tenu compte du niveau d’instruction des citoyens nigériens. Il s’est probablement dit qu’il fallait pour faire passer les messages qu’il véhicule mettre un peu d’humour dans ses publicité afin de non seulement toucher une large couche d’audience mais aussi afin de pouvoir faire passer véritablement les messages escomptés. Et c’est le plus important dans le domaine publicitaire, c’est que le message passe et de la manière la plus aisée. C’est ce que Nourou a su faire et mettre en oeuvre même si, les spécialistes de la question refusent de lui reconnaitre ce talent et de s’en servir pour revitaliser les textes en matière de publicité. Au-delà de la publicité que Nourou fait, il est important de noter qu’il joue un rôle important en matière d’unité nationale. Car, il concilie le cousinage à plaisanterie à la publicité. Et nous ne sommes pas sans savoir que le cousinage à plaisanterie est un puissant vecteur d’unification des peuples au Niger. Bref il a aussi revitalisé ce cousinage à plaisanterie. Chose qui fait de son savoir-faire un moyen propice pour asseoir la paix entre les différents peuples. Même si les spécialistes en publicité refusent d’approuver ton savoir-faire et le plus que tu as apporté dans ledit domaine nous, observateurs positifs t’acclamons et te félicitons pour ce don inestimable que Dieu a placé en toi. Sur ce, nous te souhaitons bon vent tout en te demandant de continuer dans ce sens.
Composé de 31 lettres, dont 23 consonnes et 8 voyelles l’Alphabet Zarma dénommé “Kabas” a été créé tout récemment par M. Abdoul Karim Oumarou Issaka né le 19 octobre 1986 à Tillaberi. Le souci vient du fait qu’il a toujours bien voulu communiquer en langue, faciliter la communication surtout écrite entre les communautés Zarma et celles des autres. Il l’a nommé « Kabas alphabet ». Kabas est un acronyme qu’il faut disséquer pour comprendre la signification. KAB signifie Kalid Baba et AS signifie Alpha Saga en référence au petit surnom d’enfance que portait Abdoul Karim. Bref, Kalid est le prénom du fils aîné d’Abdoul Karim. Lorsqu’il avait commencé l’écriture de l’alphabet c’était en 2018, Kalid était petit et Abdoul Karim est surnommé Kalid Baba par son entourage immédiat. L’usage de ce surnom est très fréquent dans la société nigérienne. En effet, pour immortaliser le prénom de son enfant, Abdoul Karim l’a attribué à l’alphabet Zarma qu’il nomme désormais Kabas.
Après ses études supérieures en Technique Administrative à l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM) de Niamey, Abdoul Karim débute sa carrière à Tahoua, précisément au niveau de la direction régionale de l’aménagement du territoire. En voulant s’exprimer dans la langue maternelle et engager des conversations authentiques, Abdoul Karim s’est rendu compte de l’insuffisance de certains caractères pour écrire le Zarma. « Pour pallier cette insuffisance, j’ai voulu créer cet alphabet qui permettra de bien écrire cette langue sans qu’on ait des problèmes de lecture, qu’on ait à imaginer, à deviner certaines lettres afin de faciliter l’écriture et la conversation. Pour écrire certains mots en zarma, il y’a des sons qu’on ne trouve pas. A cela s’ajoute la difficulté d’écrire certains mots ou de transcrire certains sons. Bref, les gens sont obligés de faire recours à certaines lettres de l’Alphabet Français. On constate que quand on écrit certains mots Zarmas il n’y a pas de sens, ni d’uniformité etc. J’ai passé des jours à inventer, à créer l’écriture Zarma qui n’a rien à voir avec le caractère latin’’, a-t-il expliqué. Pour s’assurer de tout ce qu’il écrit, Aboul Karim s’est approché des certains linguistes, et chercheurs pour le guider dans son travail. L’objectif étant de parvenir à l’amélioration du futur alphabet en gestation.
Abdoul Karim essaie dans un premier temps de vulgariser son travail avec l’aide de certaines bonnes volontés et l’initiative suscite un certain engouement. ‘’Il y’a des bonnes perspectives surtout quand les gens sauront qu’il y a un alphabet qui nous appartient, qui nous permet d’écrire nos langues sans en emprunter une autre c’est largement suffisant comme satisfaction. Il faudra du temps pour contribuer à la diffusion et à la vulgarisation de cet alphabet’’, a relevé M. Aboul Karim.
Pour contribuer à la vulgarisation de son travail, Abdoul Karim a des pages sur Facebook, sur WhatsApp sur You tube pour un partage à grande échelle et cela donne des bons résultats. Des réflexions sont menées, des discussions sont actuellement en cours avec des experts, des spécialistes en langue pour promouvoir cet alphabet et le faire connaitre plus. Et éventuellement pourquoi pas l’enseigner un jour dans nos centres éducatifs, a-t-il espéré.
‘’Camarades’’, c’est le titre du nouveau roman d’Adamou Idé, écrivain nigérien. Edité en 2021 par Les éditions Flamboyant et Communication, ’’Camarades’’ raconte l’histoire d’un jeune fonctionnaire issu de la classe populaire (une famille paysanne) qui après l’obtention de ses diplômes a décidé de mettre ses compétences au profit des paysans. A travers ce roman, l’auteur dresse aussi le portrait de la société nigérienne, malade, où les mœurs politiques ont perverti certaines normes sociales comme l’honnêteté, l’intégrité, la loyauté.
Le personnage principal du roman est Halidou Abdou alias Jirmey, jeune ingénieur agronome, intègre, plein de bonnes intentions et engagé à apporter sa contribution pour l’amélioration du secteur agricole. Ce qui est normal, ce d’autant plus qu’il est lui-même un fils de paysan. Très apprécié des producteurs rizicoles Jirmey a frappé dans l’œil du ministre Bounama qui a vu, à travers ce cadre compétent et intègre, l’occasion encore d’assouvir sa cupidité, son désir insatiable de soutirer de l’argent des caisses de l’Etat. Il le fait coopter dans le parti et le nomme à la tête d’une grosse société d’Etat : Caisse Nationale Agricole (CANA)
Il parle des conditions de vie des fonctionnaires honnêtes et intègres (comme Jirmey, et son prédécesseur à la tête de la CANA le nommé Taher Illiassou alias Gorzo, enseignant chercheur de son état), qui sont assaillis par les mêmes difficultés sociales que la majorité de leurs concitoyens.
Et à côté d’eux, évoluent tous ces fonctionnaires ripoux, des hauts responsables politiques corrompus (comme le ministre Bounama) et autres parasites sans grande qualification qui vivent comme des pachas (Garba, rabatteur, homme de main, coursier ensuite devenu directeur des ressources d’une grosse boîte (la CANA).
Le roman traite aussi de la connivence entre ces hauts commis de l’Etat et des commerçants véreux sous le parapluie du parti pour siphonner les fonds publics destinés à des secteurs aussi vitaux que l’agriculture dans un pays où les crises alimentaires et nutritionnelles sont récurrentes. La carte du parti plutôt que la compétence et la probité comme principale élément de l’ascension professionnelle et sociale. Marchés publics de complaisance
souvent mal ou pas du tout exécutés, surfacturation, retro-commissions, telles sont entre autres procédés qu’utilisent les hauts responsables politiques et leurs complices opérateurs économiques véreux sans scrupule comme Kallam Abdou alias Yamaizé, autre personnage central du roman.
Ces combines qui vident les caisses de l’Etat se font aussi souvent avec quelques toubabs ayant leurs entrées dans la haute sphère politique comme ce monsieur Dubois, ami de longue date du ministre Bounama.
Tentations, ascensions fulgurantes, mais aussi déchéance inattendue font partie de la trame de ce roman de Adamou Idé. Si le nommé Gorzo a été déchu de son poste du DG de la CANA pour avoir refusé de marcher dans la combine entre le ministre Bounama et son ami commerçant Yamaizé, ce ne fut pas le cas du ministre Bounama qui a connu une faim tragique. En effet, à la suite d’une suite violente dispute pour le partage d’une retro-commission offerte par M. Dubois et d’une suspicion de fuite sur une affaire de mœurs impliquant Yamaizé, le ministre Bounama fut démis de ces fonctions. Petit à petit, toute sa fortune amassée sur du faux (corruption, détournement de deniers publics ; il devient la risée de la société et fit la dure expérience des réalités (plus des difficultés) sociales que vivent ses concitoyens mais qu’il ne percevait pas lorsqu’il était dans les grâces du pouvoir. Alors qu’il se rendait dans une boulangerie pour acheter du pain, il fut renversé par un motocycliste dans l’obscurité à cause des coupures intempestives du courant électrique qui plongent la capitale dans l’obscurité. Il mourut ainsi comme un clochard, on y trouva 300 F dans sa main. Triste fin pour un gars qui avait tout.
Enfin, à côté de la problématique de fond que traite l’auteur, le livre ‘’Camarades’’ parle par endroit des scènes de la vie quotidienne de la grande masse des Nigériens : problèmes de loyer, situation des centres de santé, la question de l’insalubrité, les cérémonies de baptême et de mariage, l’animation du petit marché et du grand marché, sans oublier les histoires de mœurs, des réseaux sociaux et la vie privée, le chômage des jeunes qui les réduit à du bétail électoral qu’on peut conduire n’importe où avec quelques jetons pour le fameux ‘’Attayo’’ (ou thé). Ce qui donne un attrait irrésistible à ce livre et une facilité de lecture pour les amoureux de la lecture. ‘’Camarades’’ est un livre qu’il faut absolument lire.
Agé seulement de 17 ans, Mohamed Shérif Ibrahim Ousmane a remporté le 2ème prix de la première édition du concours d’écriture «Plumes utiles» organisée par l’Université Swiss Umef de Niamey pour sa nouvelle intitulée ‘’L’écume des flammes’’. Ce jeune écrivain ressent une sensation de joie immense de remporter ce deuxième prix où il y’avait des candidats de taille. Il se réjouit également que ce prix lui soit décerné dans une grande école de la place ou la rigueur est de mise.
A l’issue de cette première édition du concours littéraire ‘’Plumes utiles’’ avec pour thème «le Niger que nous voulons», le jury très enthousiaste a attribué le deuxième prix à ce jeune nouvelliste. Le vernissage de l'ouvrage a eu lieu le 29 Janvier 2022 à Africa Hall de Niamey. Elève en seconde scientifique au Lycée Tayamana, ainé d’une fratrie de cinq enfants et amoureux de la lecture depuis qu’il avait neuf ans, Mohamed Shérif Ibrahim Ousmane confie que les éléments déclencheurs qui l’ont motivé à écrire sont les inégalités, les injustices et la corruption qui sévissent presque un peu partout y compris dans les établissements scolaires.
Dans cette nouvelle qui émerveilla plus d’un, il raconte la vie à l’école, dénonçant des inégalités sociales entre les enfants des riches et ceux des pauvres, avec comme titre ‘’Misère héréditaire’’. Tout en détaillant un aspect lié à l’injustice et la corruption à outrance qui sévit dans certains établissements scolaires. Bénéficiaire de plusieurs bourses de formations et des stages de perfectionnement en leadership, en art oratoire, en écrit professionnel et une participation à un atelier d’écriture avec la maison d’éditions ‘’Plumes au Service de la Société’ ont forgé ce jeune écrivain.
‘’Tout se trouve dans la lecture» aimait–il dire. Il ne peut pas y être autrement avec des bibliothèques bien fournies au lycée Tayamana qu’il fréquente. Ce très jeune écrivain vit de cet amour qu’il voue à la lecture et à la littérature africaine en générale et la littérature nigérienne en particulier. Tout petit, il lisait des livres de Boubou Hama, Camara Laye, Léopold Sedar Senghor, Nazi Boni, etc.
Son premier ouvrage ‘’L’écume des flammes’’ est tiré d’une histoire réelle. «J’ai juste changé les noms avec l’accord du principal acteur, qui est un ami à moi, il était très brillant à l’époque, mais il n’a pas pu terminer ses études par négligence. Au collège, il était beau, fils à papa et faisait l’objet de convoitises, tout le monde l’aimait, naturellement les filles lui déclaraient leur amour. Je l’ai nommé Faade et sa petite amie Fadila. Ils étaient presque tout le temps ensemble, un amour idyllique qu’on ne voit que dans les films alors que la réalité est toute autre dans notre pays. Lorsque les responsables de l’établissement l’ont su ils ont convoqué les parents de ces derniers et d’avertissement en avertissement, ils ont fini par les renvoyer. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, mon ami a perdu son papa qui lui payait les frais de scolarité. Par négligence et par ignorance, mon ami se retrouva au chômage», explique Mohamed. Cet ouvrage, c’est pour interpeller ses jeunes frères et sœurs à étudier et à donner le meilleur d’eux-mêmes. «Il y’a un temps pour tout dans la vie. L’amour scolaire, il faut l’éviter au maximum parce qui’il a des conséquences négatives sur les études», estime-t-il.
En s’adonnant à l'écriture, plusieurs raisons le guidaient notamment l'amour pour l'art, faire la fierté de ses parents et de sa Nation selon ses propres mots. Ses moments de détente sont les seuls moments où il écrit pour libérer ses passions. «J'ose dire ce que j'inhume en mon fort intérieur. Les difficultés j'en ai eu beaucoup et bizarrement ça m'a aidé à donner le meilleur de moi et à me surpasser. Et je continuerai parce que je me fie à mon instinct. J'ai l'intuition pour la chose», a laissé entendre le jeune écrivain.
L'âge bonifie certes le talent de surcroît avec un travail. Le talent n'est pas fonction de l'âge. De nombreux écrivains sont très jeunes : Jean Batiste Poquelin dit Molière, Camus en sont des belles illustrations. Les obstacles, selon Mohamed Chérif, on en rencontre presque chaque jour. «Rien n’est facile dans la vie. Il faut d’abord connaitre ses réalités du terrain, le milieu du circuit littéraire, avoir des gens qui sont dans le domaine. Mais tout le problème réside dans l’Edition. Les coûts d’éditions sont souvent exorbitants. La maison d’édition Plume au Service de la Société (PSS) a été là pour nous, nous les jeunes écrivains. Elle a beaucoup fait pour moi, l’infographie, la maquette. Elle a pris tout cela en charge. Je ne cesse de les remercier», affirme Mohamed Chérif.
Pour ce jeune écrivain, la littérature nigérienne se porte bien. Il faut, estime-t-il, croire aux jeunes talents qui émergent et qui seront, sous peu, aguerris à l’exemple de Boubou Hama, Abdoulaye Mamani, Adamou Idé, Idé Oumarou, Amadou Ousmane, André Salifou. Mohamed Chérif envisage de produire davantage des textes d’expression poétique et de mettre en place des projets concrets qui concernent la jeunesse.
Les événements culturels se multiplient ces dernières années dans notre pays. Les initiatives pour valoriser la culture nigérienne dans sa diversité sont souvent l’œuvre de l’Etat, des associations nationales ou encore des structures locales. En effet, il est quasi fréquent dans chaque région ou commune du Niger de voir ou entendre la tenue des activités culturelles. Belbedji, un département de la région de Zinder, a accueilli le samedi 2 avril 2022, une foire dédiée au savoir-faire local avec au menu des expositions artisanales, l’art culinaire traditionnel, ainsi que l’organisation de danses et chants reflétant typiquement les us et coutumes du terroir. Cette activité est une initiative de l’ONG Educaf Niger, une structure culturelle qui œuvre pour la promotion de la culture nigérienne et au-delà la culture africaine.
Cette rencontre culturelle est centrée autour du thème ‘’ la culture au service du développement ’’. Le promoteur de ce rendez-vous culturel est M. Ahaman Amar Tarka, un fils du terroir. Cet évènement vise essentiellement à donner de la visibilité aux artisans locaux et surtout à les encourager à promouvoir davantage le savoir-faire endogène dans un esprit de créativité.
C’est ainsi que lors de cette messe culturelle, une panoplie d’activités a eu lieu allant de l’exposition artisanale, aux prestations des artistes en passant par une démonstration de l’art culinaire traditionnel avec en toile de fond une diversité de mets. Les participants à cette rencontre ont eu droit à une foire gastronomique qui a porté sur la production locale notamment le mil. Ce qui leur a permis d’apprendre différentes recettes sur le mil. L’évènement a été aussi ouvert à d’autres goûts. Les amoureux des chants et des danses en ont eu aussi pour leur compte. A côté de ces fêtards se trouvaient selon le promoteur, les chameliers qui s’adonnaient à des compétitions. Des moments de joie et de plaisir pour de nombreux festivaliers. Ils ont eu l’occasion d’apprécier l’harnachement des chameaux et chevaux ainsi que la manière dont ces animaux sont apprivoisés avant ce genre de rendez-vous culturel.
En plus, les passionnés de musique et de chants traditionnels ont savouré durant toute une journée, l’art des instrumentistes qui ont su mettre en valeur leurs créations. Les participants ont assisté aux différents spectacles et plusieurs acteurs de scènes ont offert des saynètes en plein air pour le bonheur des fêtards. Ils ont voulu aussi attirer l’attention des spectateurs sur la richesse artistique et touristique de cette zone et son savoir-faire local.
Pour Ahaman Ahmed Tarka, la culture est l’ensemble des valeurs communes à une communauté, ces valeurs sont d’ordre moral tel le ‘’Gaya’’ en milieu Haoussa, le ‘’Achaq’’ pour les touareg ou le ‘’Habanaye’’ des peulhs. Ces valeurs communes peuvent être l’habitat, l’accoutrement, la cuisine, les soins de beauté, de santé et les comportements culturels, etc.
Cet espace de rencontres, d’échanges, de partage et de divertissement autour de l’art et la culture de façon générale. Cette foire culturelle, selon son initiateur se veut un cadre qui va se démarquer des autres sur la scène culturelle. En outre, cette foire a regroupé des artistes et artisans dévoués au développement culturel et ce dans tous les secteurs d’activités que ce soit les bijoux, la poterie, les produits à partir des matériaux recyclés, la sculpture, la forge, les produits de beauté artisanaux et des technicités mixtes.
Ils étaient venus de toute part avec leurs belles créations qui reflètent cet attachement, cet amour pour la culture nomade ‘’, a relaté le promoteur de ce rendez-vous culturel, M. Ahmed Tarka
En effet, ces valeurs constituent l’épine dorsale de chaque société où elle puise les éléments vitaux de son épanouissement. Chaque communauté a ses traits, ses caractéristiques et ses habitudes qui la distinguent d’autres communautés. L’idée d’organiser cette foire qui est une tribune d’expression, a expliqué le promoteur, ‘’vient du constat de la richesse culturelle de notre pays en général et de notre zone de Belbedji en matière de produits artistiques, culturels et socio-économique. C’est un potentiel qui mérite d’être non seulement valorisé et aussi promu à travers ce genre de rencontres’’.
Les produits et services proposés
La foire se compose de six (6) stands notamment des habitations Touaregs, dans lesquelles il y a le lit touareg avec toutes ses composantes : les ‘’igaydans out’’ l’armoire touareg avec tous ses compartiments. Selon le promoteur, ‘’Chez nous, nous ne pouvions point parler de nomades sans pour autant évoquer leur goût prononcé pour la décoration des habitats et autres montures faites pour les déplacements.
Au niveau de la cuisine, plusieurs variétés de mets étaient servis à savoir les différents repas à base de mil ou nous avions su montrer les talents de nos mamans, épouses et sœurs de la région. Une manière d’exposer les assiettes, les cuillères en bois, en cuir, des marmites en terre cuite, des mortiers, des pilons en bois, des calebasses peulhs et touaregs.
Les festivaliers ont pu découvrir de ‘’Tessayte’’, un ancien récipient pour rendre en farine le mil, les jarres en terre cuite ou ‘’Tijikante ‘’, un grand sac où les femmes déposent leur bagage.
L'habillement ou accoutrement était aussi de la partie notamment avec des vêtements touaregs pour homme et femme, des vêtements peulhs pour femme, des chaussures touarègues , des chaussures peulh ‘’takuruga’’, des chapeaux hausa et peulh.
Pour ce qui est des parures, sur les stands, a ajouté M. Ahmed Tarka, ‘’ nous avions pu faire connaitre les grosses bagues et bracelets pour apprendre aux filles Touaregs comment bien marcher’’. Au titre des expositions, les participants ont pu apprécier la qualité des différentes catégories de sacs touaregs : Achaqwa ; Ibewoune ; Aghrig. Les mobiliers ont aussi attiré l’attention comme la chaise touarègue ; la selle chameau ; la selle cheval avec des ‘’Akala’’ bien ornés.
Pour se développer, chaque société doit puiser dans ses valeurs culturelles qu’elle maitrise bien afin de les améliorer et de les adapter au moment. La culture n’est pas figée, elle est évolutive en fonction de la conjoncture et des contextes.
Des stands réservés uniquement pour les plantes à base thérapeutique étaient aussi exposés ; on pouvait trouver des plantes très efficaces pour guérir beaucoup de maladies à savoir le ‘’Mananade’’, le ‘’Gharounful ‘’, le ‘’Yezaragade’’ et la plante ‘’Anza ‘’dont les racines sont plongées dans de l'eau de marigot pour la purifier. ‘’Nous avions pris attache avec les structures tutelles et partenaires pour voir dans quelle mesure nous pouvions mettre en pratique ce projet et Dieu merci, nous avions pu faire quelque chose avec l’appui de notre ONG et de certaines bonnes volontés. Nous saluons au passage le patronage des autorités coutumières et administratives qui ont su apporter une touche particulière et crédible à ce projet. Nos remerciements à tous ces artisans qui ont bien voulu nous accompagner malgré certaines difficultés financières. Ils ont su témoigner leur confiance en participant à cette foire et nous nous engageons à donner le meilleur de nous-mêmes afin de leur offrir dans le futur les meilleures prestations possibles’’, a confié M. Ahmed Tarka.
Il pense enfin que toute communauté qui copie ou qui s’inspire entièrement de la culture des autres est une société asservie mentalement et culturellement et ne peut rien penser pour panser ses lacunes, pour avancer vers un développement harmonieux.
«Mahamane Le timide», c’est comme cela qu’il se fait surnommer. A l’état civil, Mahamane Saoudi Tsayabou Garba est un jeune humoriste, stand-upper qui s’illustre de plus en plus à travers des prestations très remarquées lors des spectacles, qu’organise Haraka Comédie Club. A vrai dire, le surnom de Timide qu’a pris cet humoriste n’est qu’un persiflage, une ironie pure et simple. Il donne juste l’impression d’être timide, mais quand il monte sur scène, il «plonge» le public dans une émotion vive, de rire jusqu’aux larmes. Le public ne résiste pas à ses textes comiques.
Né le 04 juin 1996, Mahamane Saoudi Tsayabou Garba est étudiant en master, Administration et Management. Depuis son enfance, il était un garçon très comique qui ‘’sème’’ toujours la joie et le rire dans son entourage à travers des blagues. «Quand j’échange avec mon entourage, il y a toujours des vannes ridicules qui glissent, mais je ne fais pas trop attention» dit-il.
Mahamane est arrivé dans le monde de la comédie par un simple hasard. Tout a commencé en 2019 lorsqu’il accompagna un de ses amis qui voulait intégrer Haraka Comédie Club, à une séance d’échanges avec le promoteur dudit club. Lors de l’entretien du cadrage, Le Timide s’est senti dans l’âme d’un humoriste. «J’avais accompagné une amie qui voulait faire de la comédie. A la fin des échanges le promoteur de Haraka Comédie Club m’a dit que son club est ouvert à tout le monde et que je peux venir m’inscrire. Finalement, je suis resté mais mon amie que j’ai accompagnée n’a pas pu continuer. Depuis lors, quand je viens dans un endroit, je me fais passer pour un timide pour mieux comprendre et voir les perceptions des uns et des autres à mon égard», a-t-il confié. Pour Mahamane, Haraka Comédie Club est une école. «Nous avons beaucoup appris dans ce club. Pour faire du stand up, il faut maitriser beaucoup de choses, notamment la rédaction des textes, le choix des thèmes abordés, comment avoir les ficelles, etc.», a notifié l’humoriste.
Un humoriste timide !
A noter que Mahamane Saoudi Tsayabou Garba tire son nom d’artiste «Le timide» des scènes des ‘’One Man Show’’ auxquelles il participe. «Quand je suis arrivé à Haraka Comedie club, j’étais le mec qui ne parlait pas trop. La première fois quand on m’a annoncé sur la scène, l’animateur disait que le prochain artiste est le plus timide parmi les humoristes. Et c’est de là que je me suis dit, pourquoi ne pas garder ce surnom. Et effectivement quand je suis monté sur scène, malgré le stress, j’avais entendu quelqu’un du public dire que cet humoriste est vraiment timide. Et j’ai gardé ce nom, une façon pour moi de baisser la garde», explique Le timide.
Au début, ses parents ne l’encourageaient pas à exercer le métier d’humoriste. Mais, contre vents et marées, Mahamane Saoudi Tsayabou Garba continue de réaliser et vivre sa passion. Il a eu des difficultés pour convaincre ses parents qui ont une mauvaise perception du métier de l’humoriste. Comme il est l’ainé de sa famille, ses parents veulent qu’il finisse rapidement ses études et trouver vite un boulot. «Mes parents ne croient pas en fait que l’humour est un métier. Mais moi, je crois à ce métier et je me dois de le faire comprendre à mes parents. Petit à petit, j’essaie de leur expliquer que l’humour est une activité qui va au-delà de ce qu’on pense. J’espère qu’un jour je vais arriver à convaincre mes parents. A cause de ce métier j’ai déjà traversé les frontières de notre pays» confie l’artiste avant d’assurer que d’ici deux voire trois ans, les humoristes nigériens seront bien placés et vont conquérir le monde.
Spectacle Stand-Up le jour de la fête de Ramadan, (Je suis timide)
Selon Mahamane Le timide, le rire est un geste social qu’il faut partager avec les interlocuteurs en face de soi. L’humour est un mécanisme qui permet de dénoncer et de sensibiliser, de partager la joie, etc. En vrai stand-upper et humoriste de scène, Le timide évoque tous les thèmes en lien avec la vie quotidienne. Dans une improvisation totale, il aborde les questions brûlantes du moment dans un style très comique et amusant. Le timide organise un gigantesque ‘’One Man Show’’, un stand-up digne de Parlement du rire dénommé ‘’Je suis timide’’. En effet, ‘’Je suis timide’’ est un concept qui retrace la vie de l’artiste. Ce pourquoi depuis plusieurs mois, Le timide s’adonne à des exercices de répétition intense pour offrir au public une scène inoubliable. «Je suis timide est un spectacle prévu pour le jour de la fête de Ramadan. A travers ce concept je vais aborder plusieurs thèmes dont la corruption, le COVID-19, le métier, le mariage, le divorce, etc. Nous allons partager la joie de vivre au public» a promis le stand-upper.
A son actif, Le timide affiche sur son compteur de scène 14 spectacles avec Haraka comédie club, 3 spectacles avec Kabaré du Rire, etc. Il a également participé aux deux dernières éditions du Festival Rire à Niamey.
Le théâtre fait partie des arts vivants, à travers lequel beaucoup d’acteurs s’affirment et contribuent au développement socio-économique du Niger. Parmi les acteurs qui ont marqué l’histoire récente du théâtre au Niger, il y a les jeunes ‘’Tréteaux du Niger’’ réunis au sein de l’association artistique et culturelle dite le ‘’Tréteau du Niger’’, créé en 1994 et spécialisé dans le théâtre itinérant ou théâtre de rue.
Issus d’une sélection de plusieurs compagnies et associations des artistes, les ‘’Jeunes Tréteaux’’ d’alors ont véritablement contribué au développement du théâtre au Niger à travers l’organisation de plusieurs spectacles. Ils débarquent dans un quartier pour jouer des scènes spectaculaires créant ainsi, une vive émotion chez le public.
Cependant, depuis un certain temps, le ‘’Tréteau du Niger’’ organise moins de spectacle itinérant et du coup, le théâtre a disparu de la rue. On a l’impression que le ‘’Tréteau du Niger’’ ou le théâtre se meurt au Niger. Malgré ce constat, les acteurs du théâtre rejettent l’idée selon laquelle le théâtre est mort. « Tout le temps, les gens nous posent ces genres de questions. Pour certains, les tréteaux n’existent plus. Non les tréteaux existent bel et bien. On continue de faire du théâtre, mais on est plus aussi dans la formation. Ce qu’il faut comprendre, c’est la forme de théâtre qui a un peu changé. Les choses continuent, mais sous une autre formule. Et c’est normal ! C’est tout à fait logique que les démarches changent de temps en temps. Après plus de 25 ans d’existence, il y a des gens qui sont décédés, etc. mais la base est là. On organise des ateliers de formation et de création.
Presque tous les jeunes qui sont actuellement dans le théâtre sont passés par le Tréteau du Niger. Beaucoup de jeunes ont pris goût de faire la scène théâtrale à travers le tréteau. On fait du théâtre forum de sensibilisation. C’est vrai qu’on tournait moins et on n’est pas trop visible sur place comme on le faisait avant. Mais on sortait quand même. Maintenant on se bat pour la conquête de la scène internationale. C’est vrai on a pris de l’âge, mais quand même on a assuré la relève. On donne des cours de théâtre et de scène » explique, M. Ali Garba, artiste comédien, membre du Tréteau du Niger.
Les spectacles nostalgiques des ‘’Tréteaux’’
Beaucoup se rappellent du ‘’camion, autonome’’, que les acteurs du Tréteau utilisent pour se rendre dans les quartiers. Ce même camion qu’ils déplient pour en faire un podium de 7m sur 4m, est en lui seul un spectacle. Sur ce podium mythique, les comédiens mettaient en scène des pièces professionnelles et des pièces de sensibilisation. Le public a pu découvrir plusieurs pièces de théâtre a travers le tréteau du Niger, telle que des adaptations des pièces de Helene Kaziendé, Le Médecin volant, la Jalousie du Barbouillé, etc. de Molière. Au sein du tréteau, chacun avait un domaine spécifique dans l’art et la culture afin de mieux préparer les spectacles. L’activité de base c’est le théâtre, mais en bon artiste, nous faisons aussi de la peinture, la décoration, la danse, la musique, etc. Au sein du tréteau, on avait tout. Quand on a une création, on n’a pas besoin d’aller chercher quelque chose ailleurs. C’est ces compétences qui forment le tréteau. Ils adoptent librement les pièces de Molière relatives au contexte et les histoires du Niger tout en gardant la trame.
« Le tréteau c’était la sélection de plusieurs artistes issus de différentes compagnies et structures culturelles. Le tréteau, c’est comme une troupe nationale. Nous avons participé à des tournées dans plusieurs pays d’Afrique et en Europe. Avant chaque tournée, on choisit une pièce, on essaye de jouer sérieusement chez nous avant de sortir. On choisit 10 quartiers et 10 écoles de Niamey pour présenter la pièce. Après on organise une tournée nationale. On fait 5 régions du Niger, notamment Dosso, Maradi Tahoua, Zinder et Agadez. Ensuite, on entame la tournée sous régionale, où l’on fait d’office le Bénin, le Burkina-Faso et le Togo. Généralement après cette tournée, on part directement en France. Nous maitrisons très bien les choses et à chaque sortie, nous enregistrons des succès » explique le comédien.
Pour M. Ali Garba, il n’y a pas une meilleure manière de sensibiliser que le théâtre, principalement le théâtre de rue où les acteurs sont en contact direct avec le public. En ce sens, il rappelle le contexte dans lequel, le tréteau a été créé. « Avant c’était les Jeunes Théâtre du Niger, un projet des autorités en charge des questions des jeunes et de la culture et le CCFN. Quand ils ont créé les JTN dans les années 90-91, on faisait beaucoup de théâtre sur scène. Nous avons constaté que les gens ne venaient pas aux spectacles, puis un concept a été créé qui consiste à aller vers le public d’où la naissance du mot tréteau du Niger. Le tréteau, c’est le trépied sur lequel on monte les planchers pour jouer du théâtre. C’est ce que Molière faisait. C’est le petit planchéié sous forme triangulaire qu’on place pour se mettre en hauteur. On peut se déplacer avec pour rencontrer le public. On transportait le spectacle dans les quartiers, les marchés, les écoles, les prisons, etc. L’idée c’était de créer un style Molière avec la comédie et de l’art. Quand tu joues dans la rue et que ce n’est pas comique, c’est difficile d’attirer l’attention du public », se rappelle M. Ali Garba.
Le théâtre forum, une nouvelle prédilection des tréteaux
Depuis l’avènement du COVID ils n’ont pas monté un spectacle digne des Tréteaux. La dernière tournée internationale à laquelle le Tréteau a pris part date de 2017. L’essentiel des acteurs s’intéressent maintenant plus au ‘’théâtre forum’’, théâtre ou sketch de sensibilisation qui se fait généralement sur commande. « A la fin de ce genre de théâtre, le public a son mot à dire à travers un débat et des échanges sur une thématique donnée. Le théâtre forum se joue généralement au niveau local. C’est un moyen très efficace pour le changement de comportement et de mentalité. C’est une forme qui marche très bien dans le domaine de la sensibilisation. Déjà, nous sommes habitués à cette forme de théâtre, car nous avons un contact direct avec le public. On vient de finir deux missions de théâtre. Pour la 1ère mission, on a joué dans plus de 150 villages des régions de Dosso, Maradi et Zinder. La 2ème mission a concerné une trentaine de villages de la région de Maradi où, on a joué des théâtres forum. Tous ces spectacles ont été organisés entre décembre 2021 et février 2022» précise-t-il.
Ce qui réconforte les amoureux du théâtre, c’est la création du Heris, un groupe des jeunes acteurs qui organise régulièrement la revue de presse théâtralisée au CCFN Jean Rouch de Niamey. « C’est une activité permanente offerte au public indique l’acteur-comédien M. Ali. Tous les jeunes formés montent des sketchs et les présentent au CCFN».
«Des années passées dans la boue ne changeront jamais un diamant en vulgaire cailloux. Un bon nettoyage suffira pour le distinguer ». Cette assertion de Zack Mwekassa, penseur congolais trouve tout son sens, chez l’artiste Zara Moussa alias ZM qui, après plusieurs années d’absence, est revenue sur la scène musicale, plus imposante et percutante. Depuis quelques mois ZM accepte des invitations pour se produire sur scène. C'est le come-back que les fans de la musique particulièrement ses admirateurs attendaient: ZM, qui s'était retirée du circuit musical pendant plusieurs années a refait surface.
Le jeudi 31 mars 2022, ZM confirme et signe son retour à travers un concert gratuit dit ‘’Cafet’En Scène’’, une initiative du Centre Culturel Franco-Nigérien. Elle s’est produite en live au CCFN Jean Rouch de Niamey devant un public ivre de joie. Habillée en tenue traditionnelle, typiquement nigérienne, lors de ce « concert du come-back », la star qui manquait à ses fans, a démontré au public qu’elle reste et demeure la gloire montante du mouvement hip-hop au Niger. «Je suis plus mature, plus courageuse et encore plus engagée, car les expériences sont des atouts» déclarait ZM, avec assurance et un sourire aux lèvres.
Plus imposante sur scène, l’artiste semble plus engagée pour «prêter» sa voix aux sans voix, mais dans un style et un langage plus franc. Sous les feux et les jeux de lumières, avec sa voix grave, Zara Moussa, fidèle à son engagement sur les questions des droits de la femme, des opprimés, etc., a clamé que c’est un honneur pour elle de revenir sur scène après plusieurs années d’absence. L’honneur est d’autant plus grand, quand on voit comment elle est «chérie» par ses fans et ses enfants dont deux parmi eux sont déjà initiés dans la musique, et chantent avec elle sur scène. «Dans le temps, les médias m’appelaient la voix des sans voix. Et temps qu’il y aura de l’oppression, de l’injustice, je prêterai ma voix à celles et ceux qui n’en ont pas», lance Z M, sous le rythme enchantant et soutenu de ses musiciens.
Les raisons de l’absence de l’artiste et son retour !
En vérité, l’artiste s’est éclipsée du mouvement pour des raisons de santé. Elle a décidé de revenir car elle estime que le rap est le miroir d'une société. «On peut dire que je me suis absentée depuis bientôt 4 ans pour une raison de santé due à un AVC facial. Mon retour est dû à une nostalgie et surtout la sollicitude des fans. Après le concert gratuit du retour je me ferai à nouveau le plaisir de présenter à mes fans et au public hip hop que le rap est surtout le miroir d'une société. Dénoncer et réclamer», explique l’artiste.
La Queen ZM envisage de mettre ce retour au profit du développement de notre pays, notamment dans la lutte contre la mendicité et la protection des enfants vulnérables. «Je compte proposer des activités culturelles humanitaires en faveur des enfants vivant de la mendicité, car le taux de
mendicité infantile ne fait que s'accroître dans nos grandes villes. Nous prévoyons d'organiser des activités culturelles afin de mobiliser des fonds pour la mise en place d'un processus d'encadrement et de protection des enfants vivant de la mendicité et ceux vivant dans la rue », envisage-t-elle.
Notons que ZM est l’une des premières femmes rappeuses au Niger et a tant décrié à travers le micro, les violences faites aux femmes, les conditions de la femme rurale et le mariage précoce de jeunes filles nigériennes. Les principaux succès musicaux de ZM sont liés aux singles comme «Maté gaté », «Tabusizé», «Ma rage», «Violence», etc. En ses débuts dans le mouvement hip hop, elle remporta le 1er prix d'un concours musical organisé par l'Ambassade de France via le Centre Culturel Franco-Nigérien. Un prix qui lui a valu une grande consécration avec l’enregistrement en février 2005 de son premier album ‘'Kirari'' qui veut dire en haoussa ‘'Défi'' qui comporte 12 titres.
Les cinéastes nigériens regroupés au sein de l’ACN (Association des Cinéastes Nigériens) ont animé une conférence de presse le jeudi 7 avril 2022 au Centre National de la Cinématographie du Niger (CNCN) à Niamey.
Le but de cette conférence de presse est de faire le point sur un colloque international que l’ACN envisage d’organiser au Niger. A travers ce colloque, placé sous le thème : «Cinéma et paix», les cinéastes nigériens souhaitent apporter une contribution dans la lutte contre l’insécurité.
Initialement prévu, du 24 au 25 avril 2022 à Niamey, coïncidant avec la fête de la concorde, le colloque international de l’Association des Cinéastes Nigériens est reporté au 7 juin prochain. Les principales raisons de ce report, selon les organisateurs, sont l’indisponibilité des principaux partenaires et invités, le mois de Ramadan qui ne favorise pas la mobilisation escomptée, etc.
Lors de cette conférence de presse, le président de l’ACN M. Harouna Niandou a précisé que l’idée de l’organisation de ce colloque réside du constat selon lequel la préoccupation majeure au Niger demeure le problème d’insécurité. C’est pourquoi, dit-il, les cinéastes nigériens ont décidé d’apporter leur contribution dans la recherche de la paix au Niger. Ainsi, M. Harouna Niandou a notifié qu’avec ce colloque, les cinéastes nigériens souhaitent faire naitre au Niger un festival biennal «Cinéma et Paix» dans la perspective d’être l’invité d’honneur du FESPACO à l’une des prochaines éditions.
S’agissant de la mobilisation des fonds nécessaires pour la tenue de cet événement, c’est la cerise sur le gâteau pour les organisateurs. «Nous poursuivons les contacts avec les partenaires dont certains ont déjà répondu favorablement à nos sollicitations. La cause étant nationale, nous avons bon espoir de réaliser ce rêve important» assure le président de l’ACN.
Cette conférence de presse a également permis aux acteurs du 7ème art réunis au sein de l’ACN de revenir sur plusieurs questions en lien avec le cinéma nigérien, notamment, la vie de leur structure, le manque de production, la promesse faite par le Président de la République SE. Mohamed Bazoum au monde du cinéma, etc.
Dosso abrite, depuis mardi dernier, un atelier d’enrichissement et de validation du code social sur la pratique de l’expression de la parenté à plaisanterie. Organisé par le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, cet atelier de deux jours regroupe des hommes et femmes de culture du Niger. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Secrétaire général de la région de Dosso, M. Soumana Karimone en présence de nombreux invités.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le Secrétaire général de la région de Dosso a souhaité la chaleureuse bienvenue aux participants dans la cité légendaire des Djermakoyes et s’est réjoui du choix porté à la région pour abriter cette importante rencontre.
M. Soumana Karimoune a souligné que des réponses aux nombreuses insuffisances qu’a relevées le diagnostic du secteur de la culture dans son volet revitalisation du patrimoine culturel immatériel vont être trouvées. Ces insuffisances ont pour nom la dégradation et ou la disparition progressive de certaines valeurs culturelles ; la disparition des détenteurs de savoirs et savoirs faire traditionnels ; le manque d’intérêt de la jeunesse vis-à-vis de nos valeurs culturelles entrainant de fait la perte des repères ; l’insuffisance et l’inadaptation des cadres formels d’éducation et formation à la transmission des valeurs culturelles ; la faiblesse des actions de sensibilisation.
Le Secrétaire général de la région de Dosso a rappelé qu’un code social sur la pratique de l’expression de la parenté à plaisanterie est plus nécessaire et indispensable comme cadre formel d’éducation et de la formation à la transmission de cette pratique dans notre société.
Pour sa part, le représentant du ministre de la Culture, du Tourisme et l’Artisanat M. Goni Boulama s’est appesanti sur l’importance de la parenté à plaisanterie également appelée «cousinage à plaisanterie» ou « alliance à plaisanterie», une pratique sociale qui s’exerce entre les communautés ou groupes ethnolinguistiques et individus à travers des expressions et jeux ayant pour vertus de réguler les rapports sociaux et de promouvoir la cohésion sociale, la fraternité, la solidarité, la non-violence, etc. M. Goni Boulama a ensuite évoqué les efforts qui ont été consentis par l’Etat et ses démembrements, les communautés ainsi que d’autres parties prenantes pour voir les générations actuelles et futures s’approprier cette pratique ancestrale empreinte de valeur incalculable.
«Le présent projet de code social renforcé par une brochure, a-t-il dit, se veut un outil pédagogique initié par le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat afin d’éduquer et de sensibiliser les générations actuelles et futures sur les tenants et aboutissants de la parenté à plaisanterie au Niger».
Le festival d’humour dénommé Rencontre internationale du Rire à Niamey (RiR à Niamey), initié depuis 2019, était à sa 4ème édition, du 14 au 19 mars 2022 dans la capitale nigérienne, avec la participation de grandes figures de la comédie africaine aux côtés des jeunes stand-upers nationaux. Ainsi, après une série de formations et d’encadrement sur les concepts de l’entrepreneuriat culturel et de la carrière artistique d’humoriste, les comédiens ont animé des spectacles, d’abord à l’espace Art et Culture de l’Université de Niamey, puis à la Galerie Taweydo, et au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey.
Cette quatrième édition a enregistré la participation d’humoristes venus de la Belgique, du Burkina Faso, de la Cote d’Ivoire, du Mali, du Tchad et du Niger. C’est dire que ce festival est véritablement une rencontre internationale du rire. L’événement est marqué notamment par la présence de Souké de la célèbre série burkinabè «Les Bobodioufs», de Clintelex de Cocodi Club d’Abidjan, Loukmane la vedette de la génération 2000 burkinabé, Nacorba, Tonton Aspirine qui vient du Tchad etc. Au rang de la nouvelle génération des stand-upers nigériens, RiR à Niamey a vu briller, le comédien El Polo-loco, Chacha «la délireuse», Diallo «le peuhl humoriste du Niger», Amadou «l’homme polyhybride» etc.
Pour Mamane Iro Abdoul Aziz, alias président de la Rue Publique, promoteur dudit festival, cette initiative tient droit sa promesse, celle de permettre au Niger de faire émerger une génération d’humoristes. Avec l’accompagnement du CCFN, cette initiative a permis de former une première génération d’humoristes stand-upers, dans le cadre de RiR à Niamey. «Aujourd’hui, nous pouvons dire que si on doit évaluer, à peu près une
centaines de jeunes ont été formés en humour, en entrepreneuriat culturel et aussi en management d’artiste», affirme Iro, un président de Rue Publique engagé à promouvoir l’industrie d’humour au Niger. En effet, au-delà de Niamey, sa «capitale du rire», Iro est allé prôner son art, lors de cette 4ème édition, jusqu’à Zinder.
L’artiste-comédien-humoriste Souké du Burkina se réjouit pour sa première participation au RiR à Niamey. Il n’était pas encore là, aux éditions précédentes, mais selon lui, il suivait le festival. «Je suis content d’être là aujourd’hui. Oui, il y a de l’avenir ! Les humoristes sont passés on est sûr que quelque part dans les jours avenir Niamey verra, tout le Niger verra des grands humoristes», a-t-il soutenu.
Après le Cameroun, notre pays le Niger accueille cette année la 2ème édition de la Semaine du Cinéma, un forum itinérant du 7ème art. Le lancement dudit événement s’est déroulé le samedi 26 mars dernier au Centre international de conférences Mahatma Gandhi (CICMG) de Niamey, sous les auspices du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat. Formation, master class dans les différents métiers du cinéma, remise de bourses et de matériel et bien sûr des projections de films africains sont au programme de ce forum qui se tient jusqu’au 2 avril prochain.
Environ une dizaine de pays participent à ce forum itinérant dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, le Congo, la Côte d’ivoire, la France, la Guadeloupe, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Durant cette semaine du cinéma, une quarantaine de films seront projetés dans trois (3) régions du Niger, dont Diffa une région qui vit sous la menace terroriste depuis plus de six (6) ans, même si la situation s’est nettement améliorée.
Pour cette 2ème édition de la Semaine du Cinéma, les organisateurs ont seulement choisi le Niger, mais aussi, c’est notre compatriote Aicha Macky, jeune réalisatrice, qui en est l’égérie. Quoi de plus normal pour cette jeune réalisatrice prolifique qui, depuis quelques années est en train de contribuer à la renaissance du 7ème art nigérien. Et c’est sous une forte acclamation de la grande salle de conférence du CICMG archicomble que Aicha Macky est montée sur le podium. Elle a dit toute la fierté de notre pays d’accueillir ce festival. «J’ai accepté d’être l’affiche de ce festival parce que je viens d’un pays pionnier du cinéma en Afrique. Je viens du pays de Oumarou Ganda (1er Etalon d’or du FESPACO), de Jean Rouch, de Moustapha Alassane, de Inoussa Ousseini, etc.», a-t-elle déclaré. Aicha a ensuite énuméré une longue liste de personnes qui ont contribué à l’essor du cinéma nigérien et à qui elle a demandé à toute la salle de leur rendre un hommage.
Le délégué général de la Semaine du cinéma M. Adoul Aziz Sanfo a quant à lui exprimé sa gratitude d’abord aux autorités nigériennes qui ont bien voulu accueillir ce festival en terre nigérienne, mais aussi et surtout pour leur disponibilité, leur accompagnement et leur soutien à la tenue du festival.
Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat qui procédait au lancement officiel de la Semaine du cinéma a salué l’initiative et la vision des organisateurs de ce festival. Cette initiative, a-t-il estimé, vise à promouvoir et rendre accessible le cinéma africain aux populations. M. Mohamed Hamid s’est réjoui de la relance et surtout de la dynamique retrouvée du cinéma, ainsi que l’atteste les différents prix et distinctions qu’ont engrangé des films et des réalisateurs nigériens à l’occasion des grandes rencontres dédiées au 7ème art en Afrique et ailleurs dans le monde. En plus des formations, la Semaine du cinéma offre aussi un cadre de réseautage pour les acteurs des différents métiers du cinéma.
Notons qu’au cours de cette cérémonie de lancement, un vibrant hommage a été rendu aux femmes cinéastes avec une projection d’un spot sur les grandes figures féminines du cinéma africain dont Aicha Macky.
Et pour joindre l’acte à la parole, certains partenaires de la Semaine du cinéma ont décidé d’octroyer des bourses d’études à des jeunes réalisateurs. C’est ainsi qu’au cours de cette cérémonie de lancement l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel (ISMA) du Bénin a remis la 1ère bourse à la jeune réalisatrice nigérienne Maimouna Oumarou Garba. Cette bourse est accompagnée d’un chèque d’un million de FCFA.
Au total, six (6) bourses seront octroyées à l’issue des formations et master class. Il s’agit de deux (2) bourses par l’ISMA, deux bourses par l’African Design School et deux autres bourses par l’African Development Institute.
La cérémonie de lancement a été marquée par la projection en avant première mondiale du film ‘’L’injustice’’ du réalisateur béninois Gabriel Agbehonou, présent au festival. Il ya aussi celle des films nigériens ‘’Nan Aysinan’’ et congolais ‘’La star’’.
Ainsi jusqu’au 02 avril prochain, des projections sont programmées dans les différentes communes de Niamey, notamment au CCOG et à la galerie Tawedo.
À l’occasion de la célébration de la journée mondiale du conte 2022, une cérémonie de remise de prix aux récipiendaires du concours de contes sur les valeurs culturelles africaines organisée par le Centre d’Etudes Linguistiques et Historiques par Tradition Orale (CELHTO) de Niamey a eu lieu le 21 mars dans l’enceinte de l’Institution. L’événement auquel ont pris part plusieurs invités dont l’ambassadeur du Sénégal au Niger, SE. Paul Benoit Sarr, était suivi d’une conférence de presse sur les objectifs assignés à cette première édition du concours de contes.
Parmi les vingt-deux personnes qui ont été primées sur 148 conteurs de 13 pays africains ayant pris part au concours, figurent trois conteurs nigériens. Il s’agit de Sani Bouba Boubacar qui a remporté le premier prix dans la thématique «l’hospitalité et l’entraide» avec son œuvre ‘’Gatangatanku’’. Quant à Saleh Ado Mahamat, avec son conte intitulée ‘’Les trois touffes du sage’’, il a remporté le premier prix dans la thématique «Le savoir-vivre, la tolérance et le respect de l’autre». Enfin M. Mamane Iro Salifou, a remporté le 3ème prix dans la thématique «L’honneur, le sens de la famille et l’appartenance au groupe» avec son conte "une fête peule".
Pour le CELHTO, il s’agit à travers ce concours, de collecter des contes, légendes et proverbes africains afin d’en faire des publications thématiques sur des valeurs culturelles africaines à enseigner dans les écoles. Lancé en 2020, le concours était ouvert aux participants de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Peu après la remise des prix aux différents lauréats, la Chargée de programme «langues africaines» au CELHTO-UA, Mme Néné Gueye et M. Bamazi Kassalo, Senior Policy Officer Diaspora, Conflicts, information and Conservation, CELHTO-UA, ont animé une conférence de presse afin d’éclairer le public sur les objectifs visés à travers l’organisation dudit concours.
Selon Mme Néné Gueye, le projet de contes se résume ainsi : enseignement, renforcement, banque de données, et réseau. Ce sont des objectifs qui mènent à la conception d’un ouvrage thématique illustré de contes africains sur 10 groupes de valeurs africaines dont le savoir et le savoir vivre, la tolérance, le respect, l’éthique, la culture de la paix, l’humilité, et la résilience. La conférencière a insisté sur la notion de résilience. En effet, a-t-elle- rappelé, pendant la crise de la pandémie de la Covid-19, l’Afrique a montré à la face du monde une résilience sans égale alors que selon les pires prédictions, le continent allait connaitre une hécatombe. «Je pense que nous africains, nous sommes allés au plus profond de nous pour chercher ces valeurs qui nous ont été inculquées dès le bas âge et qui dormaient en nous. D’où la nécessité de ne pas laisser en rade ces valeurs culturelles qui sont même le sens de notre épanouissement, le socle de développement endogène de notre continent», a dit Mme Néné Gueye.
Pour Mme Néné Gueye, enseigner les valeurs africaines par le biais des contes est pertinent. C’est le premier objectif du concours. En effet, le conte est un récit de faits et d’aventures imaginaires destiné à instruire tout le temps tout en divertissant et en mettant en scène des personnages. Le conte aide l’enfant à analyser les situations dans lesquelles il est impliqué et lui apporte courage et réconfort. «Ce sont des leçons de vie fondées sur les valeurs morales. Le conte argumente l’imagination de l’enfant et lui explique une particularité du monde», a-t-elle fait remarquer. Le second objectif, concerne la conception de matériels didactiques en langues africaines qui est toujours timide. A travers le projet de contes africains, le CELHTO va, en plus d’enseigner les valeurs africaines, doter les écoles en matériel de lecture en langues africaines en traduisant l’ouvrage en quelques langues transfrontalières.
Le troisième objectif porte sur la constitution d’une banque de données des valeurs africaines pour la recherche. Mme Néné a expliqué qu’il s’agit de constituer cette banque de données pour les écoles, les chercheurs, les conteurs et la diaspora. Enfin le dernier objectif visé à travers ce concours est de créer un réseau d’auteurs et de conteurs afin de tirer le maximum de profits de nos traditions orales. C’est pour cette raison que, a annoncé Mme Néné Gueye, à l’issue du concours, le CELHTO a mis en place un réseau d’auteurs et de conteurs en faveur de la tradition orale. Il s’agit d’offrir l’opportunité aux conteurs et auteurs de mieux profiter des résultats de la collecte de sources menées par le CELHTO depuis plus de 50 ans. Le réseau permettra aussi aux auteurs et conteurs de mutualiser leurs forces à travers des échanges en ligne, des formations et conférences.
L’Observatoire de la langue française de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) publie ses nouveaux chiffres à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars. Le rapport intitulé “La Langue française dans le monde”, qui parait chez Gallimard le 24 mars 2022, révèle la progression continue du français dans le monde depuis 2018, demeurant la 5ème langue la plus parlée avec 321 millions de locuteurs. Toutefois, remarque-t-on, le rythme de croissance de la langue française se ralentit, et des défis sont à relever pour renforcer sa progression.
Le français qui rayonne aujourd’hui à travers le monde avec 321 millions de locuteurs, vient en 5ème position après l’anglais, le chinois, l’hindi et l’espagnol. Selon le rapport de l’Observatoire de la langue française de l’OIF, la majorité des francophones ont un usage quotidien de la langue. Aussi, précise-t-on, 62% d’entre eux résident en Afrique, soit 2,5 points de plus qu’en 2018. Fait notable, la zone Afrique subsaharienne-océan Indien affiche la plus grande progression depuis 2018 avec +15%. L’avenir de la langue française sur ce continent continue néanmoins de dépendre de certaines conditions liées en particulier à l’éducation dans les pays du Sud où elle est langue d’enseignement pour près de 75 millions d’élèves et d’étudiants.
L’Afrique, principal foyer des locuteurs du français
Un autre point mis en lumière par l’Observatoire, concerne l’apprentissage du français, qui progresse sur tous les continents sauf en Europe où curieusement les politiques éducatives ne s’ouvrent encore qu’insuffisamment à la diversité
linguistique. Sur les 51 millions d’apprenants du français langue étrangère, près de 70% résident sur le continent africain, note le nouveau rapport.
Faut-t-il s’inquiéter de la tendance qui se dessine ? La préoccupation est légitime. Pour cause, les nouvelles données sur la langue française pointent une tendance au monolinguisme dans les organisations internationales. «Condition essentielle du multilatéralisme, le multilinguisme est battu en brèche dans la plupart des organisations internationales et régionales où les textes sont produits et circulent essentiellement dans une seule langue», fait remarquer le rapport sur la langue française dans le monde. Face à cette situation, les 88 États et gouvernements membres de l’OIF et les Groupes d’ambassadeurs francophones, soutiennent la Secrétaire générale de la Francophonie dans la mise en place d’un «dispositif de veille, d’alerte et d’action», pour faire «reculer le recul du français».
Le français s’impose de plus en plus dans l’univers numérique
Fait remarquable, selon les nouvelles données, le français demeure une langue incontournable dans l’univers numérique, confirmant sa 4ème place sur internet. A en croire le rapport en question, la langue française affiche le degré de cyber-mondialisation le plus élevé après l’anglais dont le poids continue de décroître, notamment en raison d’une présence accrue des pays d’Asie et du monde arabe. Mais des efforts s’avèrent nécessaires sur ce terrain pour combler la fracture numérique notamment en Afrique afin de renforcer la progression du français.
Un autre élément qui commande une attention particulière, est celui de la “découvrabilité” des contenus culturels francophones. «La plateformisation de la diffusion et de la distribution de la culture et la puissance des algorithmes au cœur des systèmes de recommandation imposent de nouveaux défis à la diversité des expressions culturelles», souligne le rapport de l’Observatoire de la langue française.
Le comité d’organisation de la Foire des industries culturelles du Niger (FICNI) a été officiellement installé hier mardi 15 mars 2022 à Niamey. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Mohamed Hamid, du Directeur Général de l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC), M. Ibrahim Souleymane, du Coordonnateur P.I du CELHTO, M. Bamazi Kassolo, et de plusieurs autres invités.
A cette occasion, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a rappelé que depuis la première édition de la FICNI tenue en mars 2014, l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles (APEIC) a constamment cherché à trouver les ressources pour une seconde édition.
Pour M. Mohamed Hamid, cet évènement (FICNI) constitue un baromètre qui indiquera le niveau de création dans toutes les filières culturelles. «Mon département ministériel a jugé utile d’accompagner l’Agence dans cette édition. Nous avons été convaincus de la justesse du projet car il s’agissait de faire la visibilité de toutes les filières culturelles du pays», a-t-il déclaré.
En effet, M. Mohamed Hamid a souligné que la Foire des Industries Culturelles du Niger cadre avec les objectifs du Programme de Renaissance. Cette foire cadre également avec les différents programmes du Ministère notamment le programme intitulé «Développement de la culture» qui prendra en charge désormais toute l’action culturelle nationale.
Ainsi, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a appelé les membres du comité technique d’organisation à plus de vigilance pour l’accomplissement des devoirs et services auxquels ils seront appelés dans le cadre de cette foire qui se tiendra du 10 au 15 mai 2022 à Niamey. Il a remercié la commission de l’UEMOA, le CELHTO-UA et tous les partenaires qui ne ménagent aucun effort pour la réussite de cette 2ème édition de la Foire des Industries Culturelles du Niger (FICNI).
Pour sa part, le Directeur Général de l’Agence de Promotion des Entreprises et Industries Culturelles du Niger, M. Ibrahim Souleymane a présenté le dispositif organisationnel pour la réalisation de la 2ème édition du FICNI. En effet, l’objectif général est la contribution à la consolidation de la 1ère édition et également la promotion de l’entrepreneuriat culturel à travers la création d’un marché culturel national compétitif et inclusif.
Aussi, il a expliqué que les axes d’intervention sont diverses dont l’information, la sensibilisation, la promotion et la vente des produits culturels, la redynamisation du réseau des entrepreneurs culturels au Niger, l’établissement d’un panorama de la production artistique culturelle nationale, etc.
Il y’a dans le dispositif, cinq (5) filières répertoriées dont celles de la musique et du spectacle, du livre et de l’édition, du cinéma et de l’audio-visuel, de la mode et du design et des arts visuels, qui constituent l’essentiel des filières artistiques au Niger.
Pour le lancement de la semaine de la francophonie le 12 mars, le CCFN Jean Rouch de Niamey a accueilli, l'écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal, lauréate du Prix Goncourt des Lycéens 2020, avec son roman "Les Impatientes". Lors de cette rencontre-dédicace, Djaïli Amadou Amal a partagé avec le public son expérience, l'histoire de son combat pour l'émancipation, son rapport avec l'écriture et échangé sur ‘’Les Impatientes’’.
Le roman ‘’Les Impatientes’’, au menu de la rencontre-dédicace avec Djaïli Amadou Amal, est un récit sur trois femmes aux histoires différentes mais dont les destins semblent être liés. Elles évoluent dans un monde où les hommes ont tous les droits et les femmes tous les devoirs. La société, la culture, demandent à ces femmes de supporter «avec patience» les violences physiques et morales liées à la polygamie, au mariage forcé, au viol conjugal, etc. Mais….les “Impatientes” refusent le sort qu’on leur impose.
L'écrivaine native de Maroua a évoqué devant le public en majorité féminin, son histoire de femme et de mère ayant vécu dès l’âge de 17 ans la polygamie, la violence conjugale suite à un mariage forcé. Une expérience émouvante qui ressemble à celle des personnages de ses romans. Djaïli Amadou Amal ne se résigne pas car, elle se rebelle face à la violence conjugale et certaines traditions. Un choix assumé afin de protéger ses filles, expliquera-t-elle. D'où sa détermination à se battre, travailler, se supporter, trouvant finalement l'écriture comme exutoire. Ses romans Walaande : l'art de partager un mari (2010) ; Munyal, les larmes de la patience (2017), qui ont du succès et l'accueil reçu par les Impatientes (2020), aussi bien au niveau international que dans son Cameroun natal où il est au programme des classes de Terminale, constituent une reconnaissance et des victoires dans son combat pour l’épanouissement de la femme. Du reste, l’écrivaine ne tourne pas le dos à la vie, telle que la souhaitent les femmes, avec un mari dans un mariage librement consenti.
Plus qu'un exutoire, l’écriture devient chez Djaïlli Amadou Amal, dont le rêve était d’être journaliste, un engagement pour l'émancipation, la liberté et illustre aussi la résilience de la femme. "J'attends du lecteur une prise de conscience des violences faites aux femmes...", fait savoir la femme des lettres présentée aussi comme militante féministe. Pour les femmes, elle a un message précis quant au rôle qu'elles peuvent jouer pour prévenir les violences faites aux femmes ou alors contribuer à les perpétuer à travers certaines traditions : Les mamans doivent faire attention à l'éducation qu'elles donnent aux enfants, car ils sont les hommes, époux de demain.
La colère qui l'habitait au moment de ses premiers textes est passée, reconnait l'écrivaine âgée aujourd’hui de 47 ans. Mais son engagement littéraire et l'inspiration ne faiblissent pas. Djaïli Amadou Amal que la presse camerounaise surnomme «la voix des sans-voix», annonce la sortie d’un nouveau roman en avril 2022. L'œuvre aborde également des thèmes en lien avec la condition de la femme, l'impact du changement climatique, la crise sécuritaire...Une littérature au cœur de l'actualité.
Roger Capochichi, alias Roger le moine, cet artiste à la calebasse, musicien, chanteur compositeur a depuis trois ans disparu de la scène. Il a fallu nous renseigner auprès de ses amis artistes pour retrouver ce baobab de la culture nigérienne. Je n’ai pu retenir mes larmes face à cet homme que j’ai toujours admiré. Roger Capochichi a perdu la vue il y a de cela trois ans. Voyez-vous me dit-t-il, c’est le destin. Comment cela est-il arrivé ?
C’est au cours d’une promenade aux environs de 16 heures sur la route de Darey comme il en a l’habitude pour avoir de l’inspiration que Roger a constaté que subitement il a perdu la vision et c’est une femme de passage qui l’aida à rejoindre son domicile. Pendant donc ces deux ans, Roger est resté couché sous les bons soins de sa famille et c’est un autre monde pour quelqu’un qui a l’habitude de trop bouger. Il a tout perdu. Même sa femme l’a abandonné à son sort.
Depuis lors, Roger s’est retranché dans sa modeste maison qu’il partage avec son frère enseignant de formation devenu par la force des choses son guide. C’est lui qui l’accompagne dans tous ses déplacements. Pendant la saison des pluies, le premier vice-maire de Dosso a beaucoup contribué à la réparation de la chambre dans laquelle vit seul Roger depuis le départ de sa femme.
C’est donc dans cette atmosphère de désolation qu’il a reçu un soir une visite inattendue d’un homme de culture en l’occurrence Moussa Hamani, responsable de l’ORTN de Dosso qui l’a, à maintes reprises, invité dans plusieurs émissions culturelles. «Le handicap lui a-t-il dit n’est pas une fin». Cette visite a été le déclic pour le retour sur scène de notre artiste de la cité des Djermakoyes. C’est ainsi qu’avec le soutien de certaines bonnes volontés qu’a été créée une association dénommée «La Femme Samaritaine» dont l’objectif est de rassembler tous ceux qui ont des problèmes de vision et même ceux qui sont bien portant pour apporter leur contribution dans la vie associative.
Pour y parvenir, l’association envisage de créer un centre de formation en menuiserie, soudure, peinture etc., pour aider la jeunesse à apporter sa contribution dans le développement de notre pays. Aussi, Roger sollicite des autorités l’acquisition d’un terrain pour réaliser ce rêve. La réalisation de ce centre a notifié le Moine permettra aux non-voyants de vivre dans la dignité. L’alphabet braille qu’il a appris lui sera d’un grand apport dans toutes ses activités.
Sur le plan musical, Roger est revenu en force lors du méga concert organisé le 5 février dernier par le collectif de la presse publique et privée de Dosso avec un nouvel album «la Paix NIR GABA» autrement dit ‘’c’est la paix que nous voulons’’, un album qui parle de la sécurité, de la paix, de l’unité, des méfaits de la consommation de drogue ainsi que des réfugiés et des immigrés. Des thèmes qui figurent aujourd’hui dans le programme de renaissance acte III du Président de la République S.E Mohamed Bazoum. Il était accompagné de son nouveau groupe «Madoubi» en langue nationale qui signifie ‘’miroir’’ composé d’artistes et danseurs chorégraphes. Le vernissage est prévu très prochainement à Niamey au cours d’une grande exposition de la calebasse. «Nous avons beaucoup de variétés de calebasses dira le moine». L’occasion sera ainsi mise à profit pour montrer à ‘’la génération consciente’’ ce qu’elle n’a jamais connu, cela lui permettra d’avoir le goût de protéger la calebasse.
Au cours de la même cérémonie, une de ses tantes Mme Issoufou Haoua Guéro, formatrice en couture a décidé de l’épauler avec une exposition d’habits pour enfants. Cette brave femme a, en effet, compris que la plupart de ceux qui perdent la vision se retrouvent dans la rue à mendier. Pour y remédier, Haoua Guéro invite les autres formatrices à les accompagner afin d’éviter que les non-voyants mendient.
Roger Capochichi salue au passage le combat que mènent les autorités municipales de Dosso dans le cadre de la salubrité afin que la cité des djermakoyes soit vraiment Sogha. Pour que cela se réalise a notifié Roger, il faut que les populations apportent leur appui à toutes les actions d’intérêt commun.
En projet, Roger le Moine compte écrire un livre pour immortaliser toutes les difficultés qu’il a vécues pendant deux ans. Ce livre, dit-il, sera dédicacé par un de ces amis devenu lui aussi non voyant à la même époque, Hamza Mohamed devenu Cheick vivant actuellement au Nigéria. Autre activité au programme de l’association «La Femme Samaritaine», l’organisation d’une caravane des non-voyants qui sillonnera l’ensemble du territoire national et dans la sous-région pour apporter aux populations le message de la paix, de la sécurité et de la construction nationale. A cet effet, l’artiste lance un appel aux plus hautes autorités du pays pour mettre à leur disposition une voiture pour leur déplacement. Il s’agit aussi pour l’artiste de réaliser un film pour immortaliser toutes les activités qu’il mène.
Pour la première fois, un livre décrypte une histoire qui a commencé dans l’enthousiasme pour s’achever dans un fiasco. Quand François Hollande implique l’armée française au Mali, en 2013, pour lutter contre le terrorisme, la décision fait l’unanimité de Paris à Bamako en passant par Bruxelles ou Washington. Près de neuf ans après, nous assistons à un retrait piteux : manifestations anti- française, ambassadeur français expulsé sans ménagement au mois de février 2022... Au cœur de cet échec, l’incapacité d’avoir anéanti le terrorisme qui s’est développé de manière exponentielle, y compris dans les pays voisins, l’aveuglement politique, le soutien à des pouvoirs corrompus... Journaliste nigérien, Seidik Abba dresse un tableau sans concession mais riche en informations sur toutes les erreurs qui ont conduit dans cette impasse.
{xtypo_quote}Neuf ans après le début de l’intervention militaire française ce n’est plus seulement le nord du Mali qui est sous le joug des groupes terroristes, mais les deux tiers du territoire national. Un échec comparable à celui des Américains en Afghanistan.{/xtypo_quote}
L’auteur, Seidik Abba
Journaliste-Ecrivain nigérien, il a été rédacteur en chef central à l’hebdomadaire panafricain Jeune-Afrique et Chef du Bureau parisien de l’Agence panafricaine d’information. Ancien chroniqueur et reporter pour Le Monde Afrique, il commente régulièrement l’actualité africaine sur plusieurs médias internationaux, parmi lesquels TV5 Monde, France 24, BBC, La Voix de l’Amérique. Co-auteur en 2019 aux Editions l’Harmattan de Voyages au coeur de Boko Haram. Enquête sur le djihad en Afrique subsaharienne et en janvier 2021 Pour comprendre Boko Haram chez le même éditeur. Seidik Abba est par ailleurs chercheur associé à l’Université de Valenciennes.
Source : IMPACTS EDITIONS, des livres documentaires pour prendre du recul avec l’actualité, pour réfléchir, comprendre le monde. Des livres engagés, des livres d’auteurs loin du bruit de l’information en continu et des réseaux sociaux.
Cet ouvrage est une étude de l'engagement féminin selon une perspective initiatique. Il propose de repenser les tensions et représentations de genre dans des oeuvres littéraires et cinématographiques de l'Afrique subsaharienne et du Maghreb. En se basant sur les concepts de la reproduction de l'habitus et de la violence symbolique, il analyse les dynamiques de l'oppression contre les femmes, leur prise de conscience de la violence et leur résistance contre les hégémonies et pratiques culturelles socialement normalisées.
Amina Saidou est titulaire d'une licence et d'une maîtrise en anglais et littérature anglophone (Université Abdou Moumouni, Niger) et d'un B.A. en TESOL (Enseignement de l'anglais comme langue étrangère) obtenu à Wilson College. Elle obtient également un Master et un Ph.D. en Etudes francophones de l'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb. Depuis 2018, elle travaille au Canada.
Au moment où certains de nos jeunes s’intéressent aux activités telles que le sport, le cinéma ou la couture, Yahaya Issoufou a choisi la sculpture. Très motivé dans cet art qui est sa passion, Yahaya aime beaucoup partager ses connaissances avec les autres jeunes Nigériens désirant se spécialiser dans ce domaine. Dans l’atelier de sculpture, on peut voir des cornes et os de la Coopérative du centre de métiers d’art du Niger qu’il co-gère avec un autre artisan. Il se bat corps et âme pour promouvoir cet art en exposant divers articles. Se servant d’outils et matières accessibles, Yahaya traduit ce qu’il pense en divers articles qui répondent au goût de sa clientèle.
Yahaya Issoufou pratique cet art depuis plus d’une vingtaine d'années. Une formation qu’il a reçue auprès de son maitre qu’il appelle affectivement Doula au niveau dudit centre. Cette pratique transmise de génération en génération continue encore de susciter de la passion dans le rang de nos jeunes.
A tout moment dans son atelier, ce jeune sculpteur est toujours présent et collé à sa passion. Il fabrique divers objets comme le bracelet qui se vend entre 3000 à 10.000F, des boucles d’oreille vendues 2000 à 5000F, des colliers, des médailles pour un prix variant entre 10.000 F et 20.000 F selon les modèles. «Au début, nous payons les sacs d’os de chameau ou de cornes autour de 10.000F au marché de Katako. Avec le temps, la vente se fait en Kg. Du coup, les prix ont explosé. Actuellement, le sac tourne autour de 20.000F. En plus, l’approvisionnement ne se fait plus à Katako mais plutôt à l’abattoir frigorifique de Niamey», a-t-il confié.
«Le sculpteur a l’art de modeler l’os ou la corne pour faire des articles ayant presque la même qualité que ceux à base d’ivoire», explique Yahaya Issoufou. Une fois qu’il achète les os et les cornes, l’artisan les débarrasse de la graisse avant de les blanchir pour qu’ils soient plus utiles dans son métier. «L’interdiction d’ivoire est un handicap dans ce secteur mais les artisans s’accommodent à la situation. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers les os de chameaux et les cornes», a-t-il confié.
Grâce à leur ingéniosité, les artisans proposent à leurs clients des articles de qualité et concurrentiels. «Nous enregistrons souvent des commandes venant de clients du Niger et ceux de l’extérieur. Certains clients peuvent lancer deux commandes par an», a-t-il expliqué. La confection de 20 paires de boucle d’oreille peut se faire en une heure tandis que les bracelets prennent plus de temps, un ou deux jours par exemple pour 10 à 20 paires», a-t-il dit. Selon Yahaya Issoufou, le manque de matériels modernes rend la tâche difficile aux sculpteurs en les obligeant à travailler de manière parfois archaïque. Toutefois, grâce à leur capacité d’adaptation et leur savoir-faire, les artisans Nigériens proposent à leur client des articles de qualité.
Yahaya Issoufou se réjouit de constater qu’aujourd’hui les jeunes ont plein d’idées et d’ambitions. Il leur suffit d’un peu de soutien pour qu’ils puissent réaliser des choses formidables. «Nous sommes prêts à soutenir et à partager nos expériences avec ceux qui le désirent afin non seulement de les accompagner à découvrir ce domaine mais aussi à l’atteinte de leurs objectifs. L’artisanat est un domaine vaste, pourvoyeur d’emploi qui nécessite un peu d’attention pour que les artisans qui l’animent puissent continuer leur créativité», a-t-il conclu.
La cérémonie de vernissage de ‘’Le Déclic’’, un recueil de poèmes du jeune slameur-écrivain Nassirou Lassissi Abdoul Wassiou, a eu lieu le 12 février 2022, dans une salle pleine à craquer de l’hôtel Noom de Niamey. Le public a découvert ainsi la beauté, l’amour maternel et le pouvoir patriarcal à travers les quinze titres de ce recueil de poèmes en langues françaises.
Le recueil de poèmes de ce jeune Slameur nigérien, passionné d’écriture notamment la poésie, présenté au public venu pour la circonstance porte le titre ‘’Le Déclic’’. Nassirou Lassissi Abdoul Wassiou écrit dans certains cas, sur la dépravation des mœurs, sur l’amour, la prise de conscience, la sacralité du mariage, etc.
‘’Le déclic’’ est un recueil de quinze (15) titres bien formulés. A travers par exemple ce poème ‘’tabousi’’, l’auteur lance un appel à l’endroit des Nigériens vivant à l’extérieur qui gagnent bien leur vie, de ne pas oublier d’où ils viennent. Nassirou Lassissi Abdoul Wassiou rend hommage également à nos mamans à travers les ‘’3M’’, Nos Mamans Méritent Mieux, qui pour lui donner des détails serait être trop prétentieux face à nos mères dont l’unité de reconnaissance est introuvable.
C’est également un mélange harmonieux, nous incitant ainsi au partage des valeurs d’une société qui tend à tourner à l’envers. L’écrivain affirme que le choix n’est pas fortuit car tout au long des pages, il traduit la vie, la société et surtout l’Homme.
Plusieurs invités, ont pris la parole pour féliciter le jeune écrivain pour la réussite de son œuvre.
Le représentant de Boubou Hama, M. Tsonya Komi, et le partenaire de l’auteur de ce recueil ont félicité le jeune écrivain pour son travail remarquable et ont invité les jeunes à la lecture des œuvres littéraires pour une meilleure transformation de la société.
Depuis 2006, la troupe ‘’la Famille C’Nous’’ a su émerveiller le public nigérien et aussi à l’international à travers ses vidéos de sensibilisation, motivation à travers l’humour. Anatovi Clément Serge dit « Tchatcho » est producteur, réalisateur, scénariste, comédien. Il a mis en place ce groupe et continue à élargir ses tentacules jusqu’au niveau sous régional. Depuis peu, ‘’la famille C’ Nous’’ est revenue en force, avec plus de créativité sur Facebook et les autres réseaux sociaux.
Pour le promoteur, ‘’la Famille C’est Nous’’ est une troupe de jeunes artistes pétris de talent et de créativité et qui s’adresse aux jeunes dans un concept, une vision qu’ils comprennent, Depuis Octobre 2019, le groupe fait des histoires plus belles, plus matures et plus innovantes. Avec plus de 300 épisodes tournés et diffusés à travers plusieurs chaînes télés et web, dont la diffusion d’un ou deux sketchs par semaine, cette troupe reste une source d’inspiration pour plusieurs jeunes comédiens nigériens.
Dans l’optique d’aller plus loin, le promoteur est convaincu qu’à travers le Cinéma, on peut indéniablement et sans crainte placer le Niger dans la liste des grandes industries cinématographiques africaines ; c’est pourquoi le concept ‘’la famille C’Nous’’ prend une ampleur panafricaine et devient ‘’Afrique C’Nous’’.
L’idée c’est de faire des productions cinématographiques dans plusieurs villes africaines avec non seulement les têtes d’affiches du cinéma de ces différentes villes mais aussi les techniciens de renommée de ces villes. Ceci permet de créer un cadre d’échanges professionnel et surtout d’expériences sur le terrain. Pour la première édition, les pays concernés sont le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, le Niger, la Côte d’Ivoire et le Tchad .Dans chaque ville, la troupe envisage de raconter une histoire à travers une série de quinze (15) épisodes de sept (7) minutes chacune.
Après la post-production (Montage), selon Serge le promoteur, interviendra la deuxième étape du projet qui est un festival international. Ce festival ‘’Afrique C’Nous’’ se déroulera à Niamey tous les deux (2) ans et va réunir tous les pays qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à ce grand projet ; et de rassurer « qu’ils ont déjà fini les productions à Ouaga et Cotonou ; il reste pour les autres pays, notamment le Togo »
La 6ème édition du Festival International du Film sur les Droits de l’Homme (FIFIDHO) a été lancée hier matin à Niamey. C’est le directeur dudit festival, M. Beidara Yacouba qui a procédé au lancement des travaux dans la salle Canal Olympia de Niamey. Placée sous le haut parrainage de S.E.M Ahmed Ali Sironhey Ambassadeur du Pakistan au Niger, cette 6ème édition du FIFIDHO) a pour thème : ‘’Contribution du Cinéma à l’encrage de la bonne gouvernance’’.
A cette occasion, le directeur du FIFIDHO a souligné l’importance du thème de cette édition relativement à la question de la bonne gouvernance en Afrique. Une cinquantaine de films sont au programme de cette édition du festival FIFIDHO qui se déroule à Canal Olympia du 1er au 06 février 2022. «Cette année, le
FIFIDHO a décidé de rentrer dans une nouvelle ère en innovant notamment par la création d’abord d’une rue marchande avec plus de 30 à 50 stands. La seconde innovation est que nous avons décidé de rendre hommage à nos illustres disparus et de porter tous les prix à l’honneur de nos cinéastes nigériens notamment Oumarou Ganda, Moustapha Alassane, Inoussa Housseini, Zalika Souley, Damouré Zika et Jean Rouch», a annoncé Beidara Yacouba.
Pour sa part, l’ambassadeur du Pakistan au Niger s’est réjoui de la bonne gouvernance au Niger et a salué la tenue de cette 6ème édition du festival international du film sur les droits de l’homme. «C’est un plaisir pour moi d’être le parrain du festival FIFIDHO sur les droits humains et sur la bonne gouvernance», a dit SE Ahmed Ali Sironhey ajoutant qu’il est important de poser ces questions. Au Pakistan, a-t-il relevé, il y a des films qui portent un regard critique sur les problèmes des droits humains et sur la bonne gouvernance et qui ont un impact sur la vie des citoyens. «Vous avez la chance d’avoir un nouveau gouvernement à la tête duquel se trouve son excellence Mohamed Bazoum qui a affirmé sa politique de zéro tolérance vis-à-vis de la corruption. Cela vous donne un outil pour pouvoir dénoncer la corruption à partir du moment où vous avez son soutien», a déclaré SE Ahmed Ali Sironhey.
«Faire passer la culture des pétitions de principes à une pratique et une politique locale avec les villes et collectivités territoriales»
L’organisation faîtière des collectivités territoriales d’Afrique, Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), a célébré le 24 janvier 2022, la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA). A cette occasion, un atelier d’échange en ligne a été organisé autour du thème retenu par l’UNESCO : ‘’La culture, élément d’expression de l’identité Africaine’’.
La Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) a été proclamée en novembre 2019 par l’UNESCO lors de la 40ème session de sa Conférence Générale. La JMCA est célébrée chaque 24 janvier, date qui coïncide avec celle de l’adoption le 24 janvier 2006, de la Charte de la renaissance culturelle africaine par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Cette célébration est le résultat des efforts menés par le Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC) avec l’appui de CGLU Afrique.
Le panel de discussion était composé de Mme Asmaa Rhlalou, Présidente du Conseil de la Commune de la Ville de Rabat ; M. Abdelilah AFIFI, Secrétaire Général du Ministère marocain de la Culture; M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique. Ont également pris part au panel,M. John Ayité Dossavi, Président du Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC) ; M. Alain Bidjeck, Directeur du Movement Of Creative Africa (MOCA), Forum des Cultures d’Afrique et des Diasporas en France ; M. Raoul Rugamba, CEO Africa in Colors, Secteur des Industries Culturelles Créatives et Numériques du Rwanda et dans la Région des Grands Lacs ;M. Monceyf Fadili, Essayiste, auteur de (Rabat, un printemps confiné) ; Sa Majesté Ness Essombe, Secrétaire Général de l’Union des Autorités Traditionnelle d’Afrique et M. Mustapha Moufid, Directeur du Département Culture, Migration, Paix et Sécurité de CGLU Afrique.
Les différentes interventions ont mis en relief quatre niveaux de problématique pour inviter les participants aux débats : d’abord la contribution de l’Afrique à la culture universelle. L’Afrique a une profondeur culturelle très importante mais c’est la plus absente du registre du patrimoine universel. Ensuite la question de la perte de l’identité culturelle africaine, matérialisée par l’ignorance des jeunes de leurs origines et traditions. A ces deux préoccupations, s’ajoute une troisième, celle de la sous exploitation des industries créatives et culturelles qui constituent un angle mort du développement des pays africains. Ces industries créatives et culturelles et leur pendant numérique sont pourtant extrêmement importants au développement économique. Enfin, il y a la problématique non moins importante de la Fondation des relations des pays africains d’abord sur la reconnaissance du patrimoine culturel commun à faire revivre via la coopération Sud –Sud autour de la culture. Le but étant que la culture participe à la prise de conscience de ce que l’Afrique apporte au monde.
Il est temps de faire passer la culture de la sphère des pétitions de principes à une pratique et une politique locale grâce à l’action des villes et collectivités territoriales.
«Le Patrimoine culturel constitue un levier fondamental de la vie humaine qui participe non seulement à la promotion de la paix, à l’équilibre, à la continuité et à l’harmonie des sociétés humaines, mais il s’avère surtout une opportunité stratégique pour la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable, comme le signale l’Objectif du Développement Durable n° 8», a déclaré, dans son intervention, Mme Asmaa Rhlalou, Maire de Rabat.
Les échanges avec les participants ont débouché sur des apports et des perspectives riches et des recommandations ont été formulées à l’endroit des collectivités territoriales d’Afrique. Elles portent sur la nécessité d’intégrer la culture comme une composante du développement économique : cela passe par la promotion et la formation des nouveaux métiers à la culture. Il est aussi question d’identifier et de classer les sites culturels d’abord à l’échelle nationale, ensuite à l’échelle africaine, puis à l’échelle universelle. Ces sites ont une vocation matérielle et immatérielle. Il doit avoir sur ce point un effort des politiques publiques mais aussi un effort des collectivités territoriales. Cela doit se faire à partir du local vers le national ; créer à travers CGLU Afrique, une plateforme africaine de la culture ; assurer une production d’œuvres culturelles entre chaque session de célébration de la JMCA afin d’avoir un fonds culturel commun pour dénicher et favoriser des talents en une année ; s’appuyer sur les diasporas africaines ; développer l’art culinaire africain.
Dans son message de conclusion, le secrétaire général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi a réitéré la volonté des villes, collectivités territoriales et leurs associations nationales de porter à bras le corps le chantier du contenu culturel de la vie quotidienne africaine. «Nous voulons que ce chantier soit porté par les collectivités territoriales, parce que la plupart des créateurs vivent premièrement dans les collectivités territoriales et jusqu’à présent les collectivités territoriales n’ont pas été très regardantes vis-à-vis des jeunes créatifs, de la culture. Nous voulons que grâce à l’action des collectivités territoriales, la culture quitte la sphère des pétitions des principes, des injonctions nationales ou internationales pour devenir une pratique et une politique locale. Dans tous les sommets Africités nous avons une journée culture et une journée diaspora. Nous avons aussi une journée digitale. Pour cette 9ème édition du Sommet Africités prévue du 17 au 21 mai 2022 à Kisumu au Kenya, je nous invite à poursuivre ces échanges dans le cadre de la journée culture. Parce que ce chantier qui s’ouvre ne doit plus s’arrêter jusqu’à ce que les africains se reconnaissent dans leur culture et que le monde reconnaisse l’apport de la culture africaine à la culture de l’universelle», a plaidé M. Jean Pierre Elong Mbassi.
Les propositions issues de cet atelier seront également remontées au Président en exercice de l’Union Africaine, M. Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique Congolaise. Pour rappel, l’Union Africaine a choisi pour 2021 le thème «Arts, culture et patrimoine : levier pour l’édification de l’Afrique que Nous Voulons». (Source : CGLU Afrique)
Les organisateurs du festival Warriors Battle Nigérien, ont animé une conférence de presse le 25 janvier dernier au Centre Culturel Franco Nigérien (CCFN-Jean Rouch). Cet événement est initié par M. Abdou Maman Oumarou dit Bboy Omar. Etait présent à cette conférence le parrain de cette 4ème édition, M. Bboy Lilou, danseur français et formateur.
Dans son intervention à cette occasion, le Directeur Artistique du festival Warriors Battle, M. Abdou Maman Oumarou dit Bboy Omar a rappelé que ce festival a débuté en 2018. La quatrième édition a commencé ce 25 janvier pour prendre fin le 29 janvier 2022. Le festival Warriors Battle Niger, a-t-il indiqué est un rendez-vous annuel de dimension internationale qui permet de populariser la pratique du break dance, un style de danse apparu aux Etats Unis dans les années 70 et qui s’est largement développé à travers le monde.
En effet, ce festival est un évènement artistique et culturel, d’échange, de partage ainsi qu’une compétition de Break dance international. Selon Bboy Omar ce festival contribue au développement de la danse au Niger et même au-delà, car il accueille chaque année des artistes danseurs breakeurs professionnels de la sous-région et de la France. En outre, à chaque édition, le festival réunit des pratiquants de la danse, amateurs et professionnels nigériens, étrangers et des spectateurs autour des différentes activités telles que les ateliers de formation workshop ou master class, les rencontres d’échanges, des freestyle partie et les compétitions internationales.
Les lieux habituels du festival sont la place AB au campus de l’Université Abdou Moumouni, le lycée La Fontaine et les espaces du Centre Culturel Franco-Nigérien Jean Rouch. M. Omar a souligné les objectifs principaux du festival. «L’objectif premier est de devenir une plateforme expressive du break dance afin d’en populariser la pratique et la rendre accessible partout et pour toute la jeunesse nigérienne, et le second est de créer un pont artistique permettant aux danseurs Bboy au Niger de se faire reconnaitre des autres professionnels de la sous-région et de l’international et faire de Warriors Battle Niger un rendez-vous annuel d’envergure internationale du donner et du recevoir en matière du Break dance», a expliqué le promoteur du festival. Cette année, a indiqué Bboy Omar ce festival est organisé grâce au soutien du CCFN et Street off.
Présent à la conférence de presse, le Directeur général du CCFN, M. Jean Michel Neher a salué la tenue de ce festival et encouragé les organisateurs et les autres acteurs qui apportent leurs appuis à cette initiative.
De nos jours, beaucoup de femmes sont très engagées dans le domaine l’entreprenariat. C’est le cas de Aichatou Issa, une jeune étudiante en Master 1 en diplomatie et relation internationale à Swiss Umef University. Agée de 21 ans, elle est aujourd’hui promotrice d’une entreprise qui évolue dans le domaine de l’artisanat dénommée «Makeri Alive».
A travers ‘’Makeri Alive’’, Aichatou Issa s’est donnée pour but de faire la promotion des produits artisanaux au Niger et à l’international. L’idée de la création de l’entreprise «Makeri Alive» lui est venue un jour quand elle était partie au musée national Boubou Hama de Niamey avec sa petite sœur où elle a découvert le savoir faire des artisans et le manque de publicité auquel ils font face. «C’est suite à cela que j’ai eu la passion et la détermination de créer cette entreprise pour accompagner les artisans et faire de la visibilité pour nos produits locaux en incitant la population à la consommation des produits made in Niger. Je suis de ceux qui pensent que chaque individu doit être capable de générer des ressources et créer de la valeur. J’ai mis en place cette entreprise Makeri Alive afin de proposer à toute la population des articles à des tarifs très compétitifs et accessibles», a-t-elle expliqué.
«L’objectif de la création de cette entreprise était auparavant de faire de la publicité pour les artisans. Mais au fur et à mesure, j’ai constaté que le marché de ces produits artisanaux ne fonctionne pas bien au Niger. Du coup, j’ai changé de stratégie pour me lancer définitivement dans la confection et la vente des articles artisanaux afin de pouvoir proposer des articles de bonne qualité à la population», a-t-elle souligné.
Makeri Alive fabrique actuellement divers types d’articles en cuir notamment des sacs à main, des chaussures, des tableaux, des plateaux, des ceintures, des boites, des poufs etc. «La fourchette de prix commence à 1500fcfa. Pour le porte monnaie, le prix est de 1500f, les sacs est à partir de 15.000F. Les tableaux ont un prix qui va de 7000fcfa à plus, les poses verres à 10. 000fcfa, les tabourets se vendent à 25. 000F et les sacoches à un prix de 2200f», a-t-elle indiqué.
Dans l’entreprise «Makeri Alive», Aichatou Issa travaille avec huit autres collaborateurs. Elle travaille également avec des artisans du musée Boubou Hama et du Village artisanal de Wadata, pour leur proposer des nouveaux concepts et les inciter à la créativité.
Mlle Aichatou Issa dit rencontrer quelques difficultés liées au manque de financement. «Actuellement, à cause de manque de moyens, nous ne disposons pas de boutique, nos articles sont toujours exposés à la maison, à des foires et ou en ligne via les réseaux sociaux notamment sur notre page Facebook, Whatsapp, Instagram, etc», a-t-elle indiqué. Mais la jeune femme compte ouvrir des boutiques, ce qui lui permettra d’exporter dans d’autres pays et promouvoir le génie créateur nigérien. «Entreprendre, est un combat qui demande de la ruse, du courage et du sacrifice; c’est aussi un terrain où l’on prend des risques pour se maintenir et se stabiliser», affirme-t-elle.
Le samedi 22 janvier 2022, aux environs de 9h, un vent froid et agressif soufflait sur la capitale. Au quartier Plateau précisément à l’hôtel Bravia, une véritable ambiance règnait. Et pour cause, le casting pour le projet d’un film, dénommé ‘’Komba’’ porté par la maison de production Artisan Production.
A bord de motos, de véhicules, et piétons, les candidats sortaient de tous les coins, indifférents à cette fraicheur, qui s’abat sur la capitale. A l’intérieur de l’hôtel, les candidats, tout âge confondu sont assis dans la salle d’attente et d’autres dans une queue pour des séances photos. Smartphones en mains, dans des styles ‘’Swagga’’ (bien saper), les plus confiants face au questionnement du jury font des selfies pour détendre l’atmosphère, en attendant l’installation des membres du jury, composés des figures emblématiques du cinéma et de la culture en général dont Edouard Lompo, Aicha Maky, Haidiza Bazé, Idrissa Touré, Sani Magori, Mazou Maiga, Rabiou Taro, etc.
L’exercice est tout simple pour les candidats. Il s’agit de prendre un ticket, attendre son tour, se présenter devant le jury pour défendre sa candidature. L’accès à la salle du jury est exclusivement réservé aux candidats et à la coordinatrice du film ‘’Koumba’’.
Ce casting est la phase consacrée pour sélectionner les candidats ayant les profils et les caractéristiques physiques, de personnalité et technique recherchée pour la réalisation du film ‘‘Koumba’’. A cette occasion, des jeunes acteurs se sont fortement mobilisés et manifestent leur adhésion au projet.
Selon la coordinatrice du processus de la réalisation du film ‘’Koumba’’ Roukayatou Oualette, ce casting est une étape très importante. «Cette phase de sélection est l’étape la plus importante, parce que sans acteurs il n’y a pas de production. Aujourd’hui, nous cherchons tous les talents possibles. Nous cherchons des acteurs principaux, des acteurs secondaires, des figurants, des silhouettes. Nous cherchons toute personne qui veut travailler dans le monde du cinéma et qui sait avoir le talent. Je sais qu’au Niger on n’en manque pas. Nous allons commencer la phase de tournage que nous espérons lancer en février 2022. Nous espérons réellement qu’avec ce film, le Niger reprendra sa place dans le monde de cinéma» estime Roukayatou Oualette.
Kitari, artiste et acteur nigérien vient de se présenter devant les membres du jury. Il sort très confiant. «Je suis quelqu’un qui aime énormément le cinéma. J’ai eu envie de faire partie de cette aventure et je suis venu tenter ma chance. En tant qu’acteur je pense que je suis confiant et que j’aurai la chance de porter ma petite pierre à l’édifice» déclame le candidat Kitari.
Notons que le film ‘’Komba’’ est un projet de Jaloud Zainou Tangui à travers la maison de production Artisan Production. Le réalisateur met ce projet en chantier après la réalisation de deux films dont son premier long métrage ‘’La fille du Gouverneur’’, sorti il y a 10 ans et un moyen métrage ‘’Le Mil de la mort’’. A travers ce troisième film long métrage, le réalisateur souhaite mettre en lumière des problématiques inhérentes à la société Nigérienne, sahélienne et africaine de nos jours, notamment, la tolérance, le vire ensemble, la ‘’rue connexion’’, les différences créées par les humains et comment les transcender, etc. La question religieuse sera aussi au centre de ce projet. Cette question sera abordée à travers une histoire d’amour, qui s’apparente à un chemin de croix.