Politique

Voilà une question qui a beaucoup secoué les nigériens. Selon certaines personnes qui seraient dans la vision du président de la République Bazoum Mohamed, le terroriste est avant tout un citoyen nigérien qui doit normalement apporter sa contribution dans le cadre de la CONSTRUCTION NATIONALE ; retenons bien ces deux mots. Pour d’autres, ce n’est ni plus ni moins qu’une injure que ne cesse de proférer le président Bazoum partout où il se rend à la rencontre des victimes des horreurs et autres atrocités commises par les terroristes. Certes, le Président Bazoum est le président de tous les nigériens. Ainsi de l’imam dépositaire de la grande sagesse au grand voyou de grands chemins, tout ce beau monde appartient à Bazoum et il se doit de rassembler tous les nigériens et les guider sur la voie de la construction du développement du pays. Utopie ou vérité philosophique (donc difficile à un esprit non habitué aux spéculations de l’esprit), cette vision devient de plus en plus la ligne même qui soustend toute la nouvelle politique du président Bazoum en matière de lutte contre le terrorisme. C’est dire qu’à partir de cette fameuse main tendue, Bazoum rêve les yeux ouverts de mettre un terme au terrorisme. Possible car pour un philosophe, tout peut passer, pourvu que l’on trouve les mots justes pour l’étayer.

Rappelons que cette option de «main tendue» a vu le jour depuis décembre 2016 à Zinder où, pour la toute première fois, Bazoum a lancé cet appel en direction des éléments de Boko Haram. A cette époque il conduisait à la destinée du fameux et redondant Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, de la Sécurité Publique, des Affaires Coutumières et Religieuses (MID/SP/ACR). Depuis lors, le ministre Bazoum avait initié et organisé une série de rencontre qui ont abouti à la création d’un cadre règlementaire pour encadrer sa fameuse vision. Ainsi est né le Programme National de Prise en Charge de la Reddition (PNPCR) qui a pour objectif principal d’amener les éléments des groupes armés terroristes à déposer les armes pour revenir vivre au sein de leurs communautés. Vision plus politique que réaliste selon certaines personnes opposées à tout rapprochement avec des gens qui ont passé toute leur vie à

couper des têtes, à incendier et saccager les biens de leurs semblables. Nonobstant les contestations qui émanent de plusieurs milieux, notamment du côté des parents et connaissances des victimes, le Président Bazoum persiste et signe. A l’heure actuel, ce programme qui roulerait sur un budget de plus de 11 milliards a déjà construit et opérationnalisé deux centres d’accueil à Goudoumaria et à Hamdallaye.

Programme budgétivore qui accueille les repentis pour les héberger dans un centre où toutes les conditions de vie et d’existence sont remplies à démesure. Les soi-disant repentis sont nourris, habillés et encadrer à l’exercice de plusieurs métiers. Pour le lavage de cerveau que l’on appelle déradicalisation, ils sont également pris en charge par des marabouts et des psychologues. Ainsi on pense que ce serait désormais des saints hommes qui sortiraient de ces centres et qui reprendraient une vie normale au sein des communautés. Possible toujours dans la vision utopique du président Bazoum. Le mal se sédimente petit à petit et les victimes ne cessent de grincer des dents face aux traitements démesurés et de faveurs accordées aux anciens criminels alors que la plupart des enfants humbles de la société végètent sous le poids des précarités en tout genre.

Du reste l’on comprend la volonté qui anime le Président Bazoum. Les chefs de guerre affirment qu’on ne gagne pas ou jamais complètement une guerre par les armes. Attention, ils n’ont peutêtre pas dit qu’il faut associer la réconciliation et le retour des combattants dans la société. Les chefs de guerre penseraient très certainement aux fantassins, ceux qui doivent être déployés sur sol comme troupe de saisies et d’occupation. C’est cela la réalité d’une guerre achevée et gagnée complètement. Il s’agit très certainement de cette vision dont claironne le président Bazoum ; sauf que lui, il voit les millions de combattants déposer les armes et passer aux camps de déradicalisation pour leur lavage de cerveau. D’ailleurs face à la presse ouest-africaine, il a lâché sa bourde en affirmant que les terroristes ne sont nullement des radicalisés ; pour le Président de la République ces jeunes sont tous partis dans le terrorisme pour l’appât du gain. Il se pourrait que cela soit vrai. Cependant, informez-vous auprès des militaires qui affrontent ces gens et qui tombent sur ceux sur le point de mourir. Demandez-leur ce qu’ils profèrent avant de rendre l’âme. De plus, vous pouvez aussi vous renseigner auprès des populations des zones occupées comme Torodi,Makalondi, Tamou et autres. Demandez à ces gens le degré de foi que témoignent certains d’entre eux. Il y en a parmi eux qui ont des conduites exemplaires et qui prônent un islam orthodoxe et des conduites des plus correctes. Ceux-là sont réellement embrigadées, embobinés, radicalisés. Alors, nuançons nos dires et reconnaissons qu’il y a vraiment des fous de Dieu dans cette affaire. Ceci dit, les chouchous du Président de la République aujourd’hui ne sont autres que les terroristes. Voyez-vous, à chaque fois qu’il se présente face aux victimes des terroristes, Bazoum tient encore ce message de main tendue ! Alors même que les victimes attendent des prises de mesures concrètes pour les soulagées et les ramenées chez elles, Bazoum lui s’adresse aux membres des groupes armés terroristes. Pour les inviter à déposer les armes et à passer par les centres de déradicalisation avant de venir vivre parmi leur communauté d’origine. Cela ne fait mal à personne ; du reste ces gens sont des frères ; mais des frères égarés qui cherchent à se racheter. Voilà l’option face à laquelle se dresse un grand nombre de nigériens. Pourquoi tendre la main à un terroriste qui a participé à des campagnes de tueries horribles et souvent à grande échelle ? Souvenez-vous juste des derniers événements au Burkina Faso où 110 personnes ont perdu la vie, pour la plupart des innocents ; ils ont été tués sans vergogne par le feu des armes tenues par des gens qui n’ont pratiquement aucune vision, aucun idéal et même aucun brin d’humanisme dans le coeur. C’est à ce genre de criminels que l’on demande de pardonner, de tolérer et de leur créer les conditions d’un retour facile dans leur communauté ; une communauté qu’ils ont diminuée ; une communauté qu’ils ont fait pleurer pour rien du tout. Eh oui le socle même sur lequel se fonde le programme de reddition est la tolérance et le pardon. Ceci dit, tu te lèves un beau matin ; tu te décides à rejoindre les groupes armés terroriste ; tu y séjournes deux ou trois ans ; tu participes à des campagnes qui sèment la désolation ; tu es déçu pour avoir reçu plus de drogues que d’argent ; tu reviens cette fois-ci la queue entre les pattes pour demander à la population de te pardonner. Et avec le programme du président, tu es encadré et choyé au point où à ta sortie tu bénéficies d’un fonds d’exercice qui te permet très vite de développer des initiatives génératrices de revenus. Tu t’élèves dans la société et tu commences à narguer ceux-là même que tu as endeuillés. Tu exhibes ta réussite sous le nez de ceux dont tu as fragilisé l’équilibre familial en ôtant la vie d’un des leurs sur lequel reposait tout l’espoir des autres membres de la famille. S’il vous plait, réfléchissons sérieusement avant de poser certains actes, avant de prendre certaines décisions injustes et même insultantes. Le mal ne serait pas autant douloureux qu’il est actuellement si cette option n’avait pas le soutien total du Président de la République. Cependant, c’est lui-même en première ligne qui conduit ce programme ; il y tient fermement. N’y a-t-il pas de gens sérieux autour du président pour lui faire comprendre que dans quatre ans, il retournera vers ces populations pour solliciter leurs suffrages. Que dira-t-il cette foisci aux déplacés à qui il a promis de ramener dans leurs fiefs et qui se trouveraient encore là où il les a laissés ? Ou bien penset- il qu’il y aura tellement de repentis qu’il pourrait espérer s’appuyer sur leurs votes ? Chimère ! Depuis qu’il existe, le centre de Diffa n’a pas encore enregistré 500 repentis. Ne parlons pas de celui de Hamdallaye qui vient à peine d’ouvrir ses portes.

Somme toute, ces frères sontils tous des citoyens nigériens ? C’est la question que tout le monde se pose aujourd’hui, et bien nom, ils ne sont pas tous des citoyens nigériens comme le pensent beaucoup de gens. Allez-y vérifier ; néanmoins on est en droit de se demander aujourd’hui si ces gens n’ont pas de fait rejeter leur citoyenneté dès lors qu’ils ont pris les armes contre d’autres citoyens et contre l’autorité de l’Etat. Le citoyen est celui qui s’inscrit conséquemment et véritablement dans l’oeuvre de construction nationale. Que CONSTRUISENT ces individus ? Plutôt ils détruisent les efforts des autres citoyens. Bref disons juste au Président Bazoum d’arrêter de remuer le couteau dans le coeur des victimes et de leurs parents. On veut certes pardonner et tolérer ; cependant la plaie est encore grandement ouverte et elle saigne toujours.

Amadou Madougou

Prison Niamey 3Diffa, Tahoua, Tllabéri, les attaques terroristes s’intensifient et se déplacent un peu partout sur le territoire national. La dernière en date a provoqué la mort de 4 de nos gendarmes à Wanzarbé, région de Tillabéri. Elle intervient 2 semaines après celle de Tiloua ayant causé le décès prématuré d’une dizaine de nos vaillants militaires. Ces assauts, les uns aussi meurtriers que les autres suscitent moult émois mais surtout interrogations dans la conscience collective. Dans la plus part des cas, ceux qui viennent nous agresser repartent tranquillement comme ils étaient venus et c’est bien plus tard que le gouvernement nous informe que des « opérations de ratissage sont en cours » mais les résultats de ces « ratissages » ne sont jamais connus. L’on s’étonne également que ces attaques durent souvent des heures et à quelques kilomètres seulement de la capitale mais sans que les renforts ne puissent arriver à temps pour sauver nos soldats et détruire l’ennemi. A l’exemple de l’attaque du département de Ouallam, situé à quelques 80 km de Niamey mais que les assaillants ont pu cette fois encore s’échapper. Que vaut une distance de moins de 100 km pour un hélicoptère de combat ou un avion de guerre ? Pourtant ….

L’insécurité au Niger, et notamment dans la région de Tillabéri prend une ampleur qui déborde de l’entendement. Pourtant, le président Bazoum fait montrer d’un volontarisme et d’un activisme qui montrent à suffisance à quel point la question le préoccupe et qu’il voudrait en finir. Depuis qu’il est au pouvoir, il y a un peu plus d’une année maintenant, l’homme n’arrête pas de se rendre dans les régions touchées par le phénomène, tenant un discours qui le rapproche du peuple, mais, le problème semble le dépasser. Alors que l’on avait cru que son passage à la tête du ministère de l’Intérieur lui donnait plus de chance à comprendre mieux le problème pour savoir mieux l’aborder, voilà que l’on découvre son impuissance à y faire face même s’il est très tôt de tirer un bilan et de le juger sur un sujet aussi grave qui met en question la survie même de l’Etat. C’est au moment où ils appellent les populations déplacées à regagner leurs villages que les forces terroristes gagnent du terrain, continuant à semer la terreur dans la région de Tillabéri, comme si cette région, serait au coeur d’enjeux inavoués qui peuvent justifier qu’elle soit la cible de ceux qui s’y installent peu à peu, chassant les habitants de leurs terroirs, et donnant ainsi à douter de la capacité de l’Etat à s’affirmer, à traduire son autorité sur tout le territoire. Tillabéri, Tahoua, Diffa et récemment Agadez sont les différentes étapes du marathon sécuritaire du président-philosophe que la conscience du problème sécuritaire a poussé à cet engagement physique et politique qui le ruine depuis des mois. Et pas même des négociations directes de la présidence avec certains terroristes ne semblent régler le problème. Il y a deux ou trois jours seulement, le poste de police à l’entrée de Torodi subissait une autre attaque. Cette situation donne à s’inquiéter davantage même si, d’un certain point de vue, une accalmie générale trompeuse peut faire croire qu’il y a quelque répit.

Quand on sait que les régions de Dosso et de Maradi, sont aussi quelquefois harcelées, l’on ne peut que s’inquiéter de ce qui arrive à ce pays. En vérité, le Niger ne s’est jamais aussi mal porté que ces dix dernières années où, par les attitudes belliqueuses de socialistes roublards et bagarreurs tout en demeurant le maillon faible de la lutte contre le terrorisme sous Issoufou, le pays a été poussé à faire face à une guerre qui le détournaient de ses défis de développement. C’est en se servant de cette urgence, que le régime peut avoir le prétexte de grossir les budgets de la Défense, pas pour la montée en puissance de l’armée afin de l’aider à faire face à la situation ainsi qu’on l’aura aimé mais pour trouver les moyens d’enrichir le clan, quitte à donner aux soldats des armes peu fiables et exposer les soldats à tous les dangers et à tout l’enfer qu’ils ont connu à Inates, à Chinagoder, à N’Galewa, à Banibangou, etc.


A Tillabéri, malgré le forum sur la sécurité et la cohésion sociale, la violence devient incontrôlable

Face à une population qui râle, le régime organisait en grande pompe un forum sur la sécurité et la cohésion sociale dans la petite ville de Tillabéri. A l’époque, par son forma, des observateurs avaient critiqué l’initiative qui ne signifiait rien d’autre que de dire aux populations que le gouvernement se soucie de leur situation en organisant une telle rencontre qui reste dans le fait rien qu’un folklore politique mais l’on savait qu’au-delà de cela, les palabres de Tillabéri, ne pouvaient pas suffire à régler le problème. La preuve est que depuis que l’on y est sorti avec la panoplie de recommandations annoncées comme un sésame magique, les attaques se sont multipliées dans la région, avec, en sus, des populations contraintes à se déplacer face à la barbarie des criminels qui prennent en sandwich toute la région, jetant leurs tentacules sur les périphéries de la capitale angoissée. Aujourd’hui, dans la région, les populations sont d’autant sceptiques qu’elles ne voient pas venir de solutions du côté du pouvoir qui en fait trop dans la parole que dans l’action. Ces populations doivent-elles s’organiser pour mieux se défendre, ainsi qu’une fois, au début de sa prise de pouvoir, Bazoum disait, avant de se raviser plus tard, qu’il n’est que normal que les populations, par leurs propres moyens, occupent la place vide que l’Etat aura laissé chez elles ? La question est délicate, grave même, car il s’agit de la survie de populations de plus en plus désemparées qui ne savent plus à quel saint se vouer, mais condamnées à s’organiser pour défendre leurs terres et leurs vies, pour sortir du cauchemar et réapprendre à espérer.

Même forum à Agadez et pour quels résultats et pour quelles inquiétudes nouvelles…

On a compris que Bazoum Mohamed sait qu’il y a urgence à agir de ce côté pour que la situation ne dégénère pas au point de laisser toute cette vaste région échapper au contrôle de l’Etat. Il s’agit d’abord d’une grande étendue désertique traversée de part en part par plusieurs réseaux de malfaiteurs et de criminels, de trafiquants qui ont aidé, depuis des années à développer la criminalité dans la région. Il ne faut pas oublier que la région a également connu des rebellions qui avaient gravement impacté la paix dans la région. Or, en dix ans de gouvernance, alors qu’il pouvait composer avec certains milieux et souvent douteux de la région, le régime « socialiste » du PNDS, ne s’est jamais cru redevable vis-à-vis de cette région importante du pays, négligée d’ailleurs à outrance au point où les fils et les filles de la région peuvent se croire grugés, lorsque, pour les investissements consentis, Issoufou Mahamadou et son système pouvaient marginaliser la région, ne lui faisant la chance d’aucun investissement porteur, et laissant même la route de l’uranium qu’ils trouvaient dans un état déjà piteux, et en sortant du pouvoir, en avril 2021, dans un état de dégradation avancée. Au même moment, dans sa région, les voies goudronnées pullulent, souvent sans aucun intérêt économique, juste par des fantaisies socialistes de la part d’un homme gravement complexé...

Et pour faire plaisir à une Europe à laquelle ils tenaient à plaire, le Niger, sous le même Issoufou, valida une loi importée criminalisant la migration. Mais fier de ce que cette décision qu’aucun autre pays africain ne pouvait comprendre et adopter, surtout quand telle contrarie des lois régionales et communautaires, Niamey, par cupidité, pouvait être heureux d’être, dans le bénéfice de cette audace, le premier et unique client africain aux guichet de l’Union Européenne pour prendre les ristournes de sa soumission. Ainsi, beaucoup d’hommes de la région d’Agadez, pour exercer dans quelques filières attachées à la migration – restauration, hébergement dans des ghettos, transports – avaient été arrêtés et incarcérés du fait de cette loi inique, laissant ainsi de vives colères se fermenter dans la population. Beaucoup d’ex-combattants des anciennes rebellions convertis dans ces nouveaux métiers « prohibés » sur injonction de l’Union Européenne, se retrouvèrent ainsi en prison alors qu’on ne leur a pas appris, après le maquis, à s’insérer dans le tissu économique de la région, si ce n’est cette opportunité qu’ils exploitent pour survivre. Pourtant, les populations de cette région avaient courageusement fait le choix responsable de choisir pour leur pays la paix et pouvaient même refuser de répondre à l’appel de bien de groupes qui écument la région sahélienne, et notamment du Mali, pour dire qu’elles ont fait le choix du développement et de la paix pour leur pays et pour leur région, et qu’elles n’ont que faire de ces comportements somme toute défaitistes et nuisibles à la paix. Mais ce socialisme aveuglé d’argent, ne pouvait pas comprendre ces pertinences, s’évertuant à chercher de l’argent, incapable d’entendre et de comprendre les colères des peuples. C’est à croire que le PNDS de cette époque-là, ne sait pas ce qu’il veut pour le pays.

Comme on le voit, en allant à Agadez, Bazoum Mohamed sait bien, pourquoi ce voyage est nécessaire pour lui et pour le pays face aux urgences nationales. Si jamais ce vaste désert entrait dans la cadence pour tomber aussi dans la violence, pour un Etat aussi fragile harcelé de tous les côtés de ses frontières, elle pouvait vite s’affaisser quand on sait que cette autre large frontière connait déjà des seigneurs habitués aux différentes formes de trafics qui la brutalisent. C’est donc en sapeur-pompier, connaissant la menace réelle, que le président s’y rend, presque pour « quémander » la participation volontaire des populations pour aider à assoir la paix dans la région, à comprendre l’importance des jeunes dans une époque aussi incertaine.

En vérité, il n’a pas tort. Dans son intervention, il donne l’impression d’en savoir trop sur le sujet et notamment par rapport à des acteurs qui pourraient être intéressés par ce jeu. Il sait donc que la menace est réelle et appelle à taire ces velléités qui pourraient causer tant de torts au pays et à la région. Il peut même être assez lucide à comprendre qu’en toile de fond du problème, il y a des problèmes de gouvernance, toutes choses vraies pour tout le pays, en tout pour beaucoup d’autres régions. Or, le premier défi à relever pour aider la paix, c’est de gouverner bien et juste, de ramener dans le pays la bonne gouvernance afin de mettre les citoyens en confiance, de les mettre au même pied d’égalité, en gouvernant dans la justice. Or, ce pari, tant qu’il voudra plaire à un clan de son système, il ne pourra jamais le réussir, et devra, partout, dans le pays, faire face à des colères, malheureusement aussi, à des forces incontrôlables. De colères, il y en a beaucoup dans le pays, il le sait du reste.

Le dialogue qu’il a, de façon isolée, décidé d’avoir avec les terroristes, il doit le poser dans tout le pays, avec tous les acteurs qui se battent à visages découverts au nom de la démocratie et qui, pour ce fait, ont refusé la voie des armes pour se faire entendre dans cette démocratie traumatisée. Le pays vit sur des rancunes tenaces. La renaissance acte III ne peut pas se passer de dialogue comme l’a fait Issoufou pour amplifier les colères dans le pays en lui laissant la bombe sur laquelle, son pouvoir est aujourd’hui assis. Mais c’est à lui de choisir.
 Par Waz-Za

 

L’insécurité est l’une des caractéristiques des grandes villes, dit-on. Si cela peut se justifier dans certaines villes développées, ou du fait de la démographie, les citoyens sont parfois laissés à la merci des délinquants, tel n’est pas le cas de la capitale du Niger avec son peu de monde.

Niamey jadis paisible et, même citée parmi les villes les plus paisibles du monde vient de prendre le chemin de la criminalité avec une vitesse inquiétante. En effet, il y a lieu de s’inquiéter lorsque les bonnes dames ne peuvent plus circuler avec leurs sacs sur l’épaule, le portable en main, ou lorsque le citoyen ne peut plus sortir d’une banque ou d’une agence de transfert d’argent le cœur tranquille. A tout moment et en tous lieux, l’on peut se faire agresser avec des armes à feu.

Pourtant, la police nationale présente régulièrement les résultats de ses opérations de démantèlement des réseaux criminels. Mais cela ne semble point dissuader les candidats aux vols à l’arrachée et vols avec homicide.

Toutes choses qui justifient l’inopportunité des choix stratégiques de sécurisation des personnes et de leurs biens. Et il appartient aux autorités politiques qui ont en charge la protection des citoyens et leurs biens de corriger cela, en mettant en œuvre des mécanismes efficaces pour prévenir toute cette insécurité.

Vivement que des mesures urgentes soient prises surtout quand on sait que, ce sont les citoyens honnêtes et ordinaires qui sont toujours exposés à ce genre d’agressions. Les personnalités politiques ou nanties sont physiquement épargnées car disposant d’une bonne protection, même si leurs fonds peuvent faire l’objet de vol savamment organisés.

Qu’à cela ne tienne ! Il importe pour tous les citoyens, de développer les bons réflexes de dénoncer tous les comportements suspects dont ils auront connaissance, mais aussi aux pouvoirs publics de prendre ces alertes en considération pour agir à temps et mettre hors état de nuire, les délinquants individuels et les associations des malfaiteurs.

Oumarou Mahamadou

 

 

Les habitants du quartier Bokoki ont assisté, hier, en pleine journée, à un braquage à main armée dans une concession. En effet, les riverains de la zone ont été surpris par des crépitements d’arme à feu dans une maison non loin du Collège Lako. C’est un homme d’affaire dont la principale activité est la commercialisation de l’or qui a été braqué. Ce qui, au moment des faits, a créé de panique provoquant débandade et sauve-qui-peut dans le quartier.

Quelques minutes après, le calme semble revenir après l’arrivée des services de sécurité alertés. Sur place, à l’intérieur de la maison, c’est le silence total. Assis, à même le sol, visage baissé, mains sur la tête, les agents, les proches parents et les amis de la victime du braquage (Elhadji Issa), manquent de mots pour exprimer leur peine.

Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

Selon des témoignages recueillis sur les lieux, c’est aux environs de 11 heures qu’une femme en hidjab et deux hommes en boubou sont venus vendre de l’or. Après une trentaine de minutes, pendant qu’ils étaient avec l’acheteur dans son bureau, des hommes armés font irruption dans la maison. Aussitôt après l’arrivée du 2ème groupe, les trois premiers arrivants ont également dégainés leurs armes, preuve qu’ils sont des complices. Ils étaient à bord de deux véhicules, et personne ne connait leur nombre exact. Visage masqué, parlant l’anglais, selon un témoin, les assaillants ont commencé par couper les caméras de surveillance de l’intérieur de la maison. Ensuite, ils se sont mis à tirer en l’air et sur le mur pour empêcher tous mouvements.

Les impacts des balles sont visibles sur les murs à l’intérieur de la maison et plusieurs dizaines de douille de cartouches jonchent encore le sol. Pendant une vingtaine de minutes, les braqueurs ont semé la terreur dans la maison. Après avoir maitrisé les personnes se trouvant à l’intérieur, une partie des braqueurs fait irruption dans le bureau de l’Elhadji Issa qui était avec les clients complices. Ils ont ramassé tout ce qu’ils ont trouvé, or et argent. Après leur forfaiture, les braqueurs ont repris leur chemin et se sont volatilisés avec leur butin.

Deux personnes ont été blessées, dans ce braquage. L’une d’entre elles a été touchée par une balle à la cuisse, une autre a été frappée à la poitrine avec une arme, tandis que Elhadji Issa le propriétaire de la maison s’est vu subtiliser une fortune (de l’or brut et de la liquidité). Fort heureusement, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée contrairement aux premières informations ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Pour l’instant, la valeur des biens emportés reste inconnue. Elle sera déterminée par les résultats de l’enquête de la police judiciaire dont les agents étaient venus sur les lieux aussitôt alertés. Les blessés ont été évacués dans les structures sanitaires pour y êtres soignés.

C’est pour la deuxième fois, après le braquage du véhicule transportant de l’argent appartenant à Elhadji Oudou Inoussa un autre commerçant de Niamey, qu’un tel acte se produit en pleine journée dans la capitale. Malgré les efforts des autorités et des Forces de défense et de sécurité, l’insécurité urbaine prend malheureusement de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Niamey. Au regard de cette situation la population est appelée à redoubler de vigilance et à collaborer avec les FDS pour une meilleure prise en charge de la question.

Ali Maman(onep)

 

Voici des années que la Sahel est confronté à une insécurité grandissante qui a servi d’alibi à des forces étrangères d’investir tout son espace, venant, disent-elles, pour combattre le terrorisme, mais sans avoir de résultats, luttant depuis huit ans contre les forces du mal, sans résultats tangibles au point où les populations s’en sont offusquées pour demander le départ pur et simple des troupes étrangères inefficaces. Mais un tel discours ne pouvait pas plaire à la France qui, au lieu de l’écouter et de l’entendre, en a vu un sentiment anti-français qui ne se justifie que par les manipulations d’autres partenaires et notamment de la Russie, accusant pour se faire bonne conscience et s’éloigner d’une bonne compréhension du problème, du malaise sahélien, et de sa solution, portant la faute sur les réseaux sociaux qui seraient pour elle, eux aussi, manipulés, pour détruire son image et révolter les populations. Dans cette veine elle s’en prenait à Nathalie Yamb, à Kemi Séba et au Niger à Maikoul Zodi. Des boucs émissaires tout trouvés. A tort. On ne peut pas comprendre que ce pays qui se targue d’être un donneur de leçons en matière de démocratie et de droits humains, fière de son Histoire et de l’héritage des siècles des Lumières, se comporte ainsi, incapable d’avoir une lecture lucide de la dégradation de sa relation avec le continent. Et les Africains ne comprenaient pas pourquoi, quand un peuple dit ne pas vouloir de quelqu’un, celui-ci insiste à s’imposer à lui comme s’il pouvait plus s’inquiéter pour lui que le peuple lui-même.

A travers tout le Sahel, les peuples ont crié leur ras-le-bol, exprimant leur ressentiment vis-à-vis de cette France qui tient encore et toujours l’Afrique par ses crocs féroces de prédateur impénitent.

Le hic étant que les populations auront beau crier leur désamour pour la France, leurs autorités qui lui sont soumises pour travailler plus pour elle que pour leurs peuples, ne peuvent rien entendre de leur détresse et de leur besoin de se libérer.

L’on sait pourtant qu’ils sont nombreux, pour ne pas dire tous, à reconnaitre que les peuples avaient raison d’exiger une autre approche pour affronter la menace terroriste qu’on ne peut forcément vaincre qu’avec une expertise extérieure douteuse mais de bien avec des compétences militaires nationales formées, elles aussi, dans bien de cas, dans les mêmes grandes écoles militaires du monde.

Des dirigeants-sous-préfets de la France

Pour notre fierté, aucun des présidents ne peut oser porter le discours affranchi et décomplexé de son peuple en face d’Emmanuel Macron, et joue aux complexés, cherchant à plaire plus à la tutelle française qu’aux peuples. Mais on peut le comprendre quand pour bon nombre d’entre eux, ils ne sont arrivés au pouvoir ou ne se sont maintenus au pouvoir que par la seule volonté de cette même France dont, ils ne peuvent, sensément, par gratitude sans doute, contrarier le discours. Pourtant, ils savent, tous, qu’ils ne peuvent avoir de chance de s’en sortir de ce phénomène de l’insécurité en continuant à sous-traiter la sécurité de leur espace avec des partenaires impérialistes qui n’en ont aucune volonté, trouvant le moyen de se nourrir dans le chaos qu’ils peuvent créer chez nous.

L’initiative d’Accra, une perche à saisir ?

Quand on voit ce qui se passe au mali, et depuis quelques jours au Burkina, et au Niger même si ici le mouvement est quelque peu circonscrit, l’on ne peut que comprendre le caractère irréversible de la marche du continent, sinon, du Sahel, vers sa maturité pour décider pour elle-même et par elle-même.

Fin de barkhane, qu’y a-t-il à faire que de s’organiser entre Etats africains ?

C’est la France qui donne aux pays de la sous-région, la chance de se réorganiser pour prendre en charge leur sécurité, par leurs hommes et par leurs propres moyens. On ne peut, a priori, que s’en féliciter quand, enfin, les Africains peuvent comprendre que leur sécurité relève exclusivement de leurs responsabilité car partie intégrante de leur souveraineté inviolable qu’ils ne peuvent céder à un autre. On peut lire sur le site de la D.W.com, un article intitulé « Une task force ouest-africaine contre le djihadisme » qui précise que « Cette force, composée de 10.000 hommes, sera basée à Tamalé, au Ghana. Elle comprendra un volet renseignement à Ouagadougou, pour lutter contre le terrorisme ». Le nombre de pays qui se mettent  ensemble pour un tel objet, ne pouvant plus compter sur les forces occidentales, montre la prise de conscience chez les Africains de ce que leur sécurité est d’abord leur problème avant d’être celui d’un autre et notamment de l’Europe qui s’en sert comme prétexte pour repousser ses frontières jusqu’en Afrique où elle vient déployer ses forces, prétendant se protéger dès le continent de la menace djihadiste. Ainsi, on apprend du site que, sans trop attendre, « Les chefs d’Etat et de gouvernement des États membres de l’Initiative d’Accra, regroupant le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Ghana, le Mali et le Togo, […] annon[çaient] mercredi (23.11.2022), dans la capitale ghanéenne, l’opérationnalisation d’une Force nationale multinationale dans un délai d’un mois ».

La situation est d’autant préoccupante dans la zone qu’on ne saurait perdre le temps. Avant que la France humiliée et rejetée ne parte, il faut se mettre en rang pour éviter des surprises en occupant l’espace avec ses propres soldats et sa propre logistique. C’est ce que les Etats ouest-africains sont en train de faire et ils n’ont pas tort d’avoir cette vigilance.

Entre autres stratégies à maitriser, il y a les renseignements que l’Initiative d’Accra a décidé de partager entre les États et entre les armées.

Mais il faut reconnaitre qu’il s’agit d’un projet ambitieux qui, au regard de l’envergure de ses options, demande des moyens colossaux dont on se demande si les États ont vraiment la possibilité de les couvrir. En tout cas l’on apprend que « Pour rendre fonctionnelle la force anti-terroriste, l’Initiative d‘Accra a besoin d’environ 550 millions de dollars américains et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, s’est dite disposée à contribuer à la mobilisation de ce fonds ». Pour le reste, les Etats-parties, peuvent-ils être prêts à mettre la main à la poche pour compléter le budget ainsi décidé ? C’est le choix qu’impose le sens de la responsabilité car il ne sert à rien de dire qu’on n’a pas besoin d’un autre, et lui demander en même les moyens de ses initiatives. Le temps est venu de se prendre en charge en consentant les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des ses populations

Le temps du réveil est enfin arrivé.

ISAK

 En principe et selon certaines interprétations des préceptes religieux, le châtiment par le feu est réservé uniquement à Allah, le créateur du monde et de tout ce qu’il renferme. Dans la tradition Arabe, l’immolation est aussi une pratique ultime qui engendre des conséquences énormes dans la société où elle intervient ; c’est ce qui expliquerait les événements qui ont secoué certains pays du Nord de l’Afrique, au point où on a parlé d’un sombre printemps Arabe. C’est dire que dans notre société en majorité peuplée de musulmans, on n’utilise pas le feu pour châtier même un animal à plus forte raison un être humain. Pourquoi alors les Djihadistes qui disent mener un djihad utilisent-ils cette pratique sur de simples innocents ? Deux événements d’une rare horreur se sont produits en l’espace de deux semaines sur le tronçon Dori- Téra. Le premier avait vu un bus être pulvérisé par un engin explosif, déchiquetant et carbonisant des passagers. Le second qui est intervenu le mercredi dernier était plus horrible que le premier. En effet, un bus d’une de nos compagnies qui empruntait ce tronçon au retour de Ouagadougou avait été intercepté par ces soi-disant Djihadistes. Ils ont non seulement abattu froidement et sauvagement des passagers mais ils ont aussi mis le feu au bus ; des corps calcinés avaient été retrouvés sur le lieu de l’horreur. D’innocents voyageurs qui rentraient au pays dont le destin a été sauvagement court-circuité par une bande de terroristes qui sévissent on ne sait plus pour quelle cause. Aujourd’hui, toute la zone des trois frontières est infestée de ces individus sans foi ni loi qui sèment de véritables drames parmi la population. Tant au Mali, au Burkina qu’au Niger, ces assassins assoiffés de sang s’attaquent cette fois-ci aux civils qui ne savent plus ce qui leur tombe sur la tête ni à quel saint se vouer. Ils n’épargnent ces derniers temps personne ; femmes, enfants, vieillards, musulmans ou pas, tous y passent. Là où l’énigme se corse et devient incompréhensible c’est justement cet amalgame de victimes. En effet si tel est que les Djihadistes agissent au nom de l’Islam, pourquoi alors s’attaquer à des gens de cette profession religieuse ? Le plus souvent, les attaques sont dirigées sur les mosquées, contre des musulmans en plein culte. Et, dans la plupart des temps, les deux premières victimes sont très représentatives : l’Imam de la mosquée et le chef du village, qui sont tous des musulmans. Ciel ! Pour quelle raison continuent-on à enregistrer des individus qui adhèrent encore aux prétendus idéaux poursuivis par ces assassins ? Des responsables d’associations, des leaders d’opinion et mêmes des politiques se prononcent souvent en avocat de diable pour défendre la cause de ces personnes. Ce genre de comportement doit s’arrêter ; les autorités à tous les niveaux doivent prendre leur responsabilité et châtier toute personne qui témoignerait d’une telle indélicatesse ! Que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur quelque canal de communication, tout individu qui se trouverait dans une telle situation doit être interpellé et considéré comme un complice potentiel de ces criminels.

Ceci dit, les derniers événements dont nous évoquons tantôt suscitent une grande et large indignation au sein de l’opinion publique. Le coeur et l’esprit déjà meurtris par la gestion à l’à peu près d’un quotidien devenu subitement et hypocritement excessivement cher, se retrouvent confrontés à cette autre réalité qui empoisonne l’existence de tout citoyen sérieux. L’indignation et le rasle- bol se lisent sur tous les visages. Et quand on entreprend de parler de ces tragédies, les paroles se muent en insultes et en sentiment de révolte. Le discours est tendu, orienté et dirigé contre des groupes singuliers que la population a fini d’identifier et d’indexer. Voilà où ces violences gratuites sont aujourd’hui en train de nous mener tout droit. Tant au Burkina, au Mali qu’au Niger, on a fini d’indexer une communauté précise et le mal prend de plus en plus d’ampleur. Ne nous voilons pas la face en adoptant la politique de l’autruche jusqu’au moment où les choses s’empirent et deviennent incontrôlable. D’ores et déjà, dans la région de Tahoua, un affrontement a mis aux prises deux communautés qui cohabitaient de longue date. Un embrasement général est à craindre si jamais on ne prend garde. Plusieurs cas en Afrique doivent nous interpeller. Surtout, les autorités doivent prendre leurs responsabilités pour s’adresser sans détours aux responsables coutumiers et aux leaders d’opinions de certaines communautés. Un langage franc et honnête doit être mis en oeuvre.

Comme on le sait, ceux qui sévissent ont certes été indexés comme appartenant à telle ou telle communauté. Cependant, ces individus assoiffés de sang ne sont en rien représentatifs de la communauté dont ils sont issus. En effet, à la date d’aujourd’hui, aucun regroupement officiel et significatif d’une communauté quelconque n’a été enregistré. De plus, les groupes qui agissent ne sont jamais prononcés au nom d’une communauté précise. On assiste certes à des dérapages sur des réseaux sociaux où souvent des individus n’ayant aucun lien avec la communauté en question s’agitent à proférer des inepties qui assènent de rudes coups à la cohésion sociale et à l’unité nationale. Du reste, ces individus ont d’autres desseins et tant les autorités que les populations ont fini par cerner la réalité de leurs actes. Pour la plupart d’ailleurs, ces gens sont absents du Niger et ignorent la réalité de la cohabitation des populations au Niger. C’est dire que les populations sont loin d’accorder un quelconque crédits à leur verbiage déstabilisateur. Cependant, il faudrait que l’on soit attentifs et vigilants car nous ne sommes pas les plus aimés par Dieu. De plus, ce qui est arrivé sous d’autres cieux a justement débuté par ce genre d’atermoiements. Avec l’ampleur tragique que prennent les attaques des terroristes, on a vite fait de s’identifier ou aux victimes ou aux tortionnaires. La nature humaine est faite aussi de ces travers inhérents à sa personne ; il y a une forme de solidarité souvent maladive qui naît des situations les plus improbables. C’est très certainement elle qui serait à la base des affrontements communautaires annoncés dans la région de Tahoua.

Après tout ce qui suit, pour l’heure, la préoccupation tourne autour de la recherche de solutions appropriées. Ces solutions ont heureusement un socle en béton sur lequel elles doivent reposer ; il s’agit de notre héritage social en matière de cohabitation entre les communautés qui sont pour la plupart liées par une interdépendance devenue naturelle. En effet, à bien y regarder aucune de nos communautés ne peut se prévaloir de se suffire à elle-même sans quelque apport de l’autre. En milieu rural notamment, c’est cette interdépendance qui assure la survie même des populations. C’est le cas par exemple des deux communautés sédentaires et nomades : ceux qui tirent leurs revenus de la terre et ceux dont les revenus proviennent de l’élevage. Les deux communautés citées constituent l’essentiel de la population de notre pays. Entre ces communautés, il existe depuis de très longues dates des liens séculaires d’échanges et de troc qui leur permet de gérer leur quotidien ; aucune ne peut se limiter à la consommation des seuls produits de son activité. En milieu rural notamment, l’éleveur ne saurait prétendre vivre de lait et de viande ; tout comme le sédentaire ne saurait vivre en autarcie sur ces céréales ou tubercules. Forcément, l’un doit prendre à l’autre son complément alimentaire. Dans un tel contexte, la saine cohabitation devient forcée et depuis des temps immémoriaux, les choses se passent ainsi. Alors, quel intérêt a un des deux groupes à semer le désordre dans cette communauté unie par des liens séculaires vitaux ? L’on doit comprendre tout simplement que le mal vient d’ailleurs. L’un des groupes se doit de ne pas céder à la tentation et au discours tordu qu’on lui sert sur la base d’un mouvement hypothétique qui n’a jamais eu droit de citer. On procède par déformation de l’Histoire pour trouver des liens forcés qui rattachent à une hypothétique identité. Ces rabatteurs sont d’un autre horizon qui n’a rien à avoir avec les communautés en présence. Où étaient-ils depuis toutes ces années où les communautés en présence vivaient en s’échangeant des produits de leur subsistance et en vivant dans la symbiose ? Alors éloignez- vous des affabulateurs et ne vous laissez pas infiltrés ; dénoncez toute tentative de récupération ou d’infiltration en faisant allégeance avec le diable.

Pour le second groupe, il suffit juste de faire preuve de discernement. A ce niveau aussi les uns et les autres doivent comprendre que le mal n’est pas parmi ceux avec qui on a cohabité et partagé des joies depuis de longues dates, où des fois il y a des liens de mariage entre ces communautés. On ne doit pas chercher à haïr systématiquement le voisin d’antan rien que sur la base de rumeurs ou de similitudes préconçues. On a longtemps cohabité sans grandes ambages avec l’arrière-grand père, avec le grand-père et avec le père. Pourquoi alors le fils deviendrait- il un problème ? Non ; comme on l’a dit, le mal vient d’ailleurs et faisons juste attention à l’intoxication, à la propagande et à l’infiltration. Toutes nos communautés gagneraient à adopter cette attitude de compréhension et de pardon qui nous éviterait des échauffourées meurtrières inutiles.

Amadou Madougou

Le conflit sourd qui oppose l’ancien et le nouveau président de la République n’a pas attendu longtemps pour éclore. Les vacances présidentielles de Mohamed Bazoum ont été l’occasion pour les Nigériens de constater une insolite rivalité au sommet de l’État. Une rivalité d’autant plus insolite qu’elle a lieu entre un ancien président, Issoufou Mahamadou, qui ne veut manifestement rien lâcher, et son successeur à la tête de l’État, Mohamed Bazoum, qui entend s’affirmer avec un autre mode de gouvernance. Ce sont deux visions antagonistes du Niger qui s’affrontent. La première, faite de corruption, de détournements de deniers et biens publics, de violations répétées et délibérées des lois, de rupture d’égalité des citoyens devant la loi, bref d’une malgouvernance aux antipodes des attentes des Nigériens que l’inspirateur ne veut pas voir remise en cause. Et la seconde, qui se veut plus ou moins rectificatrice, en phase avec les préoccupations des citoyens et qui a pour épicentre la lutte contre la corruption. En un mot, Bazoum Mohamed ne s’accorde pas, c’est peu dire, avec Issoufou Mahamadou sur cette question qui risque de mettre à nu son rôle dans tous ces scandales financiers décriés par les Nigériens. L’affaire Ibou Karadjé qui n’a pas encore révélé tous ses secrets, n’est que la face visible de l’Iceberg. Si l’ancien président y est déjà atteint à travers deux de ses proches et son directeur de Cabinet, dont les noms sont cités dans le dossier, il reste que le malaise est encore plus profond. Selon des sources politiques généralement crédibles, sur toutes les questions de gouvernance, Bazoum Mohamed bute contre la volonté de son prédécesseur de lui dicter une conduite. Quelque chose que le président actuel n’admet pas.

Sous le couvert de la fondation qu’il a créée et dont sont membres uniquement les gros bonnets du Pnds Tarayya, il se fait accueillir en grandes pompes, tient un meeting et reçoit à longueur de journées durant son séjour. Autant, sinon plus que le président en fonction.

Je n’ai aucune intention de m’éloigner de la gestion des affaires publiques, a averti en substance Issoufou Mahamadou qui s’est confié à un journal français. « Je serai là pour donner des conseils et dire des vérités à Bazoum », a-t-il conclu. Un message clair dont on commence à voir la quintessence depuis la mi-août où le Président a pris ses vacances et a établi ses quartiers à Tesker, chez lui. À peine une semaine après son départ de Niamey, Issoufou Mahamadou et ses proches font le parallèle à Dan daji, à Tahoua. Sous le couvert de la fondation qu’il a créée et dont sont membres uniquement les gros bonnets du Pnds Tarayya, il se fait accueillir en grandes pompes, tient un meeting et reçoit à longueur de journées durant son séjour. Autant, sinon plus que le président en fonction. De nombreuses personnalités ont ainsi fait le déplacement de Dan daji, y compris le haut représentant du chef de l’État, Pierre Foumakoye Gado ainsi que Sani Issoufou dit Abba, le fils de l’ancien président et non moins ministre du Pétrole et des Energies renouvelables. Il en est de même des bailleurs de fonds du parti qui sont allés à Dan daji, soit de leur initiative, soit à la demande expresse d’Issoufou qui semble s’être retiré dans son village pour des consultations diverses. La forme et l’allure de son séjour autant que les motivations qui l’ont sous-tendu ont donné l’impression qu’il s’agit plus d’un come-back politique que d’une activité de la fondation Issoufou Mahamadou. La Fim, un parapluie politique ? C’est probable. À l’accueil d’Issoufou à Tahoua, tout a été mis en oeuvre pour le laisser entendre. Des banderoles ont été brandies et sur l’une, on lit distinctement « Épouses des Forces de défense et de sécurité ».

À Tahoua plus qu’ailleurs au Niger, Issoufou Mahamadou a entretenu le sentiment d’être le véritable chef de l’État.

Les Nigériens ont l’impression d’avoir deux présidents à la tête de l’État. Pour aller chez lui, à Tesker, Bazoum Mohamed n’a pas utilisé autant de moyens et de ressources militaires pour sa protection qu’Issoufou Mahamadou, censé être régi par les mêmes dispositions constitutionnelles que tous les anciens chefs d’État. Des moyens et des ressources militaires provenant de la garde présidentielle qui ont convaincu les plus sceptiques sur le fait que l’ancien président a voulu, par ce fait, administrer la preuve qu’il reste et demeure l’épicentre du pouvoir à Niamey. Il a certainement réussi son coup. Et à Tahoua plus qu’ailleurs au Niger, il a entretenu le sentiment d’être le véritable chef de l’État. Il n’y a pas d’ailleurs que la démonstration de force militaire pour s’en convaincre. Issoufou n’a laissé négligé aucun détail pour y arriver. Outre qu’il a fait déployer l’armada militaire dont il est coutumier, l’ancien président a aussi parlé. Lors du meeting qu’il animé, Issoufou a clairement indiqué aux militants qui étaient venus l’écouter que lorsqu’ils auraient fini de balayer, ce sont eux qui s’en réjouiraient. Un propos qui sort sans doute du cadre de la fondation et son auditoire semble l’avoir parfaitement compris.

Bazoum Mohamed a accordé des privilèges immenses à son prédécesseur. En violation des lois, des usages politiques et du bon sens.

Ce bicéphalisme au sommet de l’État entre le président de la République en fonction qui entend gouverner selon son libre arbitre et son prédécesseur qui s’accroche à un pouvoir qui n’est plus le sien est assez inquiétant pour ne pas être relevé. « Finalement, on se demande qui dirige le Niger », a posté un internaute, visiblement dépité de constater l’audace et le mépris de l’ancien président vis-à-vis de son successeur qui lui a accordé des privilèges immenses. En violation des lois, des usages politiques et du bon sens. Bazoum Mohamed, selon de nombreux avis, récolte le fruit de ses propres inconséquences. La reconnaissance, qu’il entend observer vis-à-vis de son prédécesseur et bienfaiteur a dépassé les limites du tolérable et du gérable. Salou Djibo n’a pas bénéficié des mêmes faveurs, indiscutablement exagérées et il faut s’attendre à un étouffement progressif de Bazoum Mohamed, complètement désarmé face à celui qui est désormais comme son challenger. Avec la fin de ses vacances, le Président Bazoum revient à Niamey plus que jamais submergé de problèmes. Son amour-propre est blessé, sa dignité, bafouée et son pouvoir, fondamentalement remis en cause.

Doudou Amadou

Depuis le déclenchement de l’affaire dite de ‘’Ibou Karadjé ‘’, une inspection d’Etat serait encours à la présidence de la République, au ministère des Finances et au Trésor national. Une inspection qui, selon une source proche du ministère des finances, serait en train de débusquer des fonctionnaires ripoux avec des mines de malversations financières. Selon notre source, dans le cadre de l’enquête, douze (12) agents du Trésor auraient été suspendus de leur fonction. Au ministère des finances, tous les agents à la retraite auraient été rappelés pour le besoin de l’enquête. D’ores et déjà, il susurre, dans ce ministère, qu’une pile de faux documents provenant de la Présidence aurait été découverte. Des documents qui auraient des liens avec les services transports, la comptabilité et la sécurité de la Présidence.

Selon une autre source proche de la Présidence, l’affaire ‘’Ibou Karadjé ‘’ ne serait que la face visible de l’iceberg, voire du saupoudrage. Car, selon elle, beaucoup d’autres fonctionnaires de la Présidence se seraient également enrichis sur le dos des pauvres contribuables nigériens. L’affairisme aurait atteint son paroxysme dans cette institution. Une situation qui pourrait amener les inspecteurs à abandonner l’enquête. Au risque de faire mouiller des personnes insoupçonnées. Pour cause, selon toujours notre source, la présidence était une véritable caverne d’Ali Baba pour certains hauts commis de l’Etat. Un endroit dans lequel l’argent circulait beaucoup et dangereusement. Le ‘’HARAKA’’ était en valeur absolue.

A en croire notre source, des responsables de certains services se sucraient à leur guise. Parmi eux, beaucoup auraient construit des maisons dans tous les coins et recoins de Niamey. Ils seraient devenus riches à la vitesse de la lumière. Notre source nous renseigne, également, sur une affaire de plus d’un milliard qui aurait été réglée avec une dulcinée de la capitale et une autre aussi rocambolesque qui concernerait des ristournes rétrocédées par une compagnie internationale de transports aériens. La même source révèle aussi, qu’il ya quelque temps, un faux dossier de près de 500 millions de FCFA aurait été détecté par une direction du ministère des finances. Selon elle (la source), la Présidence aurait été une galerie d’affaires pour certains agents de l’Etat. De ces présumés ripoux, indique notre source, certains seraient toujours à leurs postes à la Présidence et les autres plus chanceux auraient été nommés à des postes encore plus juteux de l’Etat.

C’est pourquoi, pour certains d’observateurs, les différentes inspections engagées ne pourraient être que du cinéma pour détourner l’opinion de cette affaire d’insécurité qui endeuille chaque jour le pays. Surtout que l’enquête risque d’éclabousser des gros bonnets du système. Mais pour d’autres observateurs, Bazoum Mohamed chercherait à se détacher des mauvaises pratiques du temps de son prédécesseur. Pourra-t-il y arriver ? Telle est la question.

A.S

Selon des sources bien informées, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) serait sur les traces de six ministres, tous membres du gouvernement de Ouhoumoudou. Ils auraient, d’après le rapport de l’Inspection Générale d’Etat dans les différents services, commis des malversations. Ils étaient alors directeurs généraux des sociétés d’Etat ou responsables des institutions. C’est encore la preuve que durant les deux mandats du président Issoufou, les prédateurs, sûrs de l’impunité, de la protection des mentors, ont saigné le pays. Nul besoin d’être un économiste pour comprendre le rang du Niger en terme de développement durant ces dix dernières années.

A l’heure actuelle pourrait-on faire rendre gorge ces hommes au cas où leur culpabilité aurait été établie ? C’est une nécessité d’autant que le pays doit d’abord faire face au payement de certaines créances arrivées à échéance. Pour avoir de nouvelles ressources, il va falloir éponger. En poursuivant les délinquants économiques, non seulement ont remet l’Etat dans ses droits, avec des ressources, mais on encourage des créanciers à effacer les dettes du pays. Ainsi, le financement du programme du président, décliné récemment par le Premier ministre devant les représentants du peuple, ne sera pas un casse-tête. C’est aussi impératif d’autant que lors de la cérémonie de prestation de serment, le président Bazoum n’a laissé aucun doute sur ses intentions dans ce domaine de lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics. Il a clairement mis les points sur les i, ni son appartenance politique, religieuse, sociale ou ethnique ne peuvent sauver les responsables reconnus coupables de malversation ou détournement de deniers publics. Il y aura certainement des difficultés. Surtout liées à la qualité et les relations des mis en causes.

Pour la procédure, il va falloir lever l’immunité de ces ministres. Les amis, parents et partisans pourront-ils le faire. Pas d'évidence. L’expérience récente de la dernière législature est là pour interpeller tous ceux qui croient à l’assainissement. Il a été impossible de lever l’immunité d’un député suspecté d’être mêlé au trafic de drogue. Cela semble être très difficile pour nos députés parmi lesquelles il y a beaucoup d’anciens responsables ayant géré et susceptibles d’avoir commis des malversations.

Affaire à suivre…

A.I

Les deux mandats d'Issoufou Mahamadou ont été jalonnés de scandales divers. Ceux qui sont liés à l'argent public sont d'une gravité jamais égalée. Les tout nouveaux acteurs politiques pré et post-conférence nationale ayant passé leur temps à donner des leçons de gouvernance, à fustiger le retard incompréhensible du Niger, en matière de développement selon eux, sont les auteurs de ces détournements qui ont mis le Niger à genoux. Des détournements à l'image des 15 000 tonnes d'aide alimentaire du Pakistan détournées au port de Cotonou ; du prêt de 1000 milliards d'Eximbank de Chine dont on ne sait quelle direction ont-ils pris ; de l'uraniumgate dans lequel le Niger a perdu quelques 200 milliards, détournés au profit d'individus bien connus ; du contentieux avec Africard qui a finalement coûté au Niger la bagatelle somme de six milliards, sans aucune contrepartie de travail ; de la dilapidation des biens de la Soraz estimés à plus de six milliards ; des milliards de l'armée détournés dont on ne connaît pas le montant exact mais qui a coûté la vie à des centaines de morts civiles et militaires. Un champ de ruines total puisque, en plus des morts, l'état des secteurs sociaux de base est désastreux.

L'affaire Ibou Karadjé est loin de ravir la vedette aux scandales dont les rapports dorment dans les tiroirs des premiers responsables de l'État. Selon des sources dont on ne saurait douter de la crédibilité, les rapports d'inspection de Niger Télécoms ou de l'Agence de régulation des télécommunications et de la poste (Artp), actuelle Agence de régulation de la communication et des postes (Arcep) ou Bety's home que dirige de main de fer la dame Bety Aïchatou, entre autres, révèlent des choses encore pires que ce qui est connu de l'affaire qui défraie actuellement la chronique. Ce sont, de l'avis de nos sources, plusieurs dizaines de milliards qui ont pris des destinations inconnues, à l'occasion de transactions financières douteuses ou de travaux non-inscrits dans le champ de compétences des institutions indiquées. Pour le cas de l'Artp, notamment, les dépenses engagées dans le cadre de Tahoua Sakola sont particulièrement visées.

Le Président Bazoum, qui a bien reçu copies de ces rapports d'inspection, est bien placé pour savoir la gravité de ces scandales ébruités par la presse et sur lesquels la justice a tant à dire. L'hésitation à mettre en branle le volet judiciaire de ces dossiers traduirait- elle une capitulation du Président Bazoum qui a promis au peuple nigérien une lutte sans merci contre la corruption ?

Les acteurs de la société civile, à qui il a promis le même engagement et sollicité un soutien conséquent, attendent d'être convaincus sur la question. Ils ont cru en l'homme, confie un d'entre eux, et attendent de voir pour juger.

Laboukoye

CSC vides juridiques regulationLe président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) M. Abdourahamane Ousmane a présidé hier, à son cabinet, la cérémonie d’installation du groupe de travail chargé de l’élaboration de trois (3) avant-projets de textes. Il s’agit de l’avant- projet de loi sur le financement des radios et télévisions communautaires et associatives; de l’avant projet de loi sur la presse électronique et de l’avant-projet de décret déterminant les conditions d’exercice du correspondant de presse étrangère et les modalités d’accréditation des organes de presse étrangers.

Ce groupe de travail est mis en place conformément à l’article 9 de la loi 2012-34 du 07 juin 2012 portant composition, attributions, organisation et fonctionnement du CSC qui stipule que : « le Conseil Supérieur de la Communication peut formuler à l’attention des pouvoirs exécutifs et législatifs des propositions, des avis et des recommandations sur les questions relevant de sa compétence». La mise en place de ce groupe de travail composé des membres du CSC, des représentants du Ministère de la Communication, ceux du Ministère de la Justice, du SAMAN, de l’Ordre des Avocats, de la CN-RACOM, de l’IMS, de la Maison de la Presse et du Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne procède selon le président du CSC de la volonté de cette institution de combler les vides juridiques constatés dans ces domaines.

 Base Militaire Niger USA 02Le Niger est en proie, depuis plusieurs années maintenant, à des attaques terroristes, comme les autres pays du sahel. Il est devenu aussi l 'objet de convoitise des grandes puissances. La cause ? Tout d'abord son emplacement ou sa situation géographique. En effet le pays est au centre des foyers de tension dans le sahel, situé à l'est de la Lybie et l'Ouest du Mali, il constitue un carrefour pour le trafique des armes et autres stupéfiants illicites. En suite l'engagement de son président dans la lutte contre le terrorisme, lequel lui a d'ailleurs valu le prix Mandela de la paix et aussi de nombreuses autres distinctions dans le monde dont la dernière en date est son invitation au sommet du G7, réunissant les 7 pays les plus puissants du monde, qui s'est tenu du 27 au 28 mai 2017 en Italie. Enfin nous pouvons parler de recolonisation du Sahel, qui passe par le contrôle de la zone désertique. Revenons sur le second point, concernant l'engagement du président Issoufou Mahamadou, rappelons que sous son règne, Paris à prépositionné depuis 2014 des drones à Niamey et dispose aussi d'une base avancée à Madama (nord-est du Niger), à 200km de la Libye, zone stratégique pour les groupes terroristes et les trafiquants de drogue.

Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé, hier en fin d’après-midi, une réunion d’installation de deux comités. Il s’agit d’un comité Interministériel de Pilotage et d’un Comité technique du rapatriement des Nigériens de certains pays. Ces deux comités ont pour mission d’œuvrer pour le rapatriement des Nigériens expulsés de l’étranger et de lutter farouchement contre la mendicité au Niger. 

L’installation de ces Comités intervient dans un contexte où l’image du pays est dégradée par des pratiques de certains compatriotes qui s’adonnent à la mendicité. Cette pratique que les autorités nigériennes condamnent fermement a poussé certains pays d’accueils à refouler des milliers de personnes vers le Niger.

En termes statistiques, dans un rapport publié par Médecins Sans Frontières en juillet 2021, entre janvier et avril près de 4.370 personnes, ont été rapatriées par les forces de l'ordre d'un pays voisin jusqu'au point zéro. Selon une source du Consulat Général du Niger à Tamanrasset, plus de 700 migrants nigériens sont arrivés le samedi 19 mars 2022 dans un site de transit pour migrants de Tamanrasset pour être rapatriés.

Procédant à l’installation de ces deux comités, le Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a rappelé que depuis un certain temps, des Nigériens font l'objet de refoulement injuste et massif de certains pays, avec qui pourtant le Niger est lié par divers accords. Les déplacements des populations d'une contrée à l'autre de la planète, rappelle le Premier ministre, constituent un phénomène naturel et des plus vieux depuis que le monde existe. «Il est, bien souvent, le fait du désir de découvrir le monde, parfois de la volonté d'aller s'installer ailleurs, que dans son pays de naissance, pour travailler et y vivre. Il arrive aussi que ça soit par contrainte due aux guerres, aux violences, au changement climatique comme on peut le noter ces derniers temps», a déclaré le Chef du Gouvernement.

Par ailleurs, M. Ouhoumoudou Mahamadou a notifié que le rapatriement massif des Nigériens sous le prétexte de la mendicité, a justifié la mise en place d’un dispositif avec pour missions, le règlement du rapatriement des Nigériens en rapport avec les Etats d'accueil concernés et la gestion des opérations de leur retour, leur accueil, leur acheminement dans leurs localités et leur réinsertion sociale. «Vous devriez, en particulier, asseoir les bases d'un dialogue franc avec les pays d'accueil pour le respect des conventions et traités internationaux et régionaux ainsi que des accords bilatéraux. J'attends de vous des orientations et des décisions pour une gestion appropriée des flux des rapatriés. Pour cela, notre diplomatie et les diverses associations de nos compatriotes dans ces pays d'accueil doivent être mises à profit. Votre agenda comporte également l'analyse approfondie du phénomène de la mendicité et des mesures à prendre pour son éradication. Des mendiants de tous âges, pullulent dans les rues de Niamey offrant un spectacle désolant à nous-mêmes nationaux et aux étrangers résidents ou de passage» a déploré le Chef du Gouvernement.

Pour rappel, le droit international s'est intéressé aux mouvements de populations et les a encadrés, en fonction de leur nature, à travers des traités et conventions auxquels ont adhéré la plupart des pays au monde, afin de mieux protéger leurs droits. Le Premier ministre a cité à titre d'exemple: la Convention des Nations pour la Protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille qui impose aux pays de destination que le rapatriement de travailleurs migrants et de leur famille doit intervenir sur décision judiciaire avec l'information et

l'implication des services consulaires des Etats dont sont originaires les migrants mis en cause. Il y a aussi la convention des Nations-Unies relative au statut des réfugiés, la Convention de Kampala sur les déplacés internes et les demandeurs d'asile, le traité de la CEDEAO sur la libre circulation et l'établissement dans les pays de l'espace. «Notre pays est partie à tous ces traités et conventions de même que la plupart des pays où nos compatriotes émigrent. En plus de ces textes, notre pays a signé des accords bilatéraux avec certains de pays d'accueil, aux termes desquels, une concertation doit se faire entre les deux parties sur les moyens logistiques du retour des migrants ainsi que l'aéroport ou autre lieu de débarquement. Hélas nous constatons, avec beaucoup de regrets, que nos compatriotes sont refoulés, sans respect du minimum de leur dignité humaine et dans des conditions mettant en péril leur vie., a déploré le Chef du Gouvernement.

Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)

L’information, donnée par confidentiel Afrique, fait le buzz sur les réseaux sociaux. L’ancien président nigérien s’est récemment installé à Dakar, au Sénégal ; pour y passer le reste de sa vie. Un départ impromptu du Niger, préparé et effectué dans la plus grande discrétion. Et ce n’est qu’avec le voyage du Président Bazoum à Paris, effectué en vol commercial, que les Nigériens ont appris que l’ancien président a aussi quitté le Niger. Bien avant son successeur à la tête de l’Etat. Les Nigériens n’ont toutefois pas su le motif véritable de son voyage, encore moins sa destination. La surprise des Nigériens est, donc, totale en apprenant que l’ancien président s’est installé à Dakar pour y vivre le restant de ses jours. Une option qui a surpris plus d’un à l’étranger, l’ancien président ayant régulièrement prétendu, depuis 10 ans, qu’il a rendu d’énormes services à son peuple pour ne pas jouir d’une retraite parmi les siens. La fierté, ce serait de se promener dans les rues de Niamey, libéré de ses charges et heureux de faire quelques poignées de main chaleureuses, échanger un brin avec des citoyens reconnaissants, voire, de poser avec ceux qui le désirent. Un air de liberté et d’heurs dont Issoufou Mahamadou ne pourra profiter. Mais, pourquoi a-t-il quitté le Niger pour le Sénégal ?

La décennie vécue sous Issoufou a été plutôt pour les Nigériens un cauchemar politique, économique et social

Le destin serait-il en train de jouer un vilain tour à Issoufou Mahamadou ? Selon une certaine presse internationale, notamment les médias français, l’homme serait un président modèle qui mériterait d’être célébré par ses compatriotes. Une croyance entretenue à coups de décorations, de médailles et de prix divers dont le plus important est sans aucun doute le prix Mo Ibrahim. Une consécration internationale qui ne repose, cependant, sur aucun fondement crédible pour les Nigériens. Hold-up électoral, remise en cause des libertés publiques, détournements massifs des deniers et biens publics, corruption, trafic de drogue et d’armes, emprisonnements politiques, la décennie vécue sous Issoufou a été plutôt pour les Nigériens un cauchemar politique, économique et social. Il a tout détruit : école, santé, économie, cohésion sociale, démocratie, justice…, rien, absolument rien, n’a résisté à ses pratiques aux antipodes de la bonne gouvernance.

Issoufou Mahamadou n’a jamais fait la moindre allusion à une retraite en dehors du Niger où il a d’ailleurs construit de véritables palaces, à Illéla, mais surtout à Niamey

A-t-il fui son pays ou contraint d’y partir ? Le débat est en cours au Niger où l’on se demande ce qui a bien pu motiver ce départ précipité du Niger. Rien ne présageait ce départ du Niger. Issoufou Mahamadou n’a jamais fait la moindre allusion à une retraite en dehors du Niger où il a d’ailleurs construit de véritables palaces, à Illéla, mais surtout à Niamey. Récemment, lors d’un entretien accordé à un journaliste français, l’intéressé déclarait qu’il était hors de question pour lui de s’éloigner de la gestion des affaires publiques et qu’il serait là pour donner des conseils et dire des vérités à Bazoum Mohamed. « Son échec est le mien », a-t-il conclu. Pour les Nigériens, l’affaire est claire : Issoufou Mahamadou ne compte pas laisser son successeur gouverner à sa guise. Une perspective d’autant plus certaine que le gouvernement actuel est truffé d’hommes de confiance totalement acquis à l’ancien locataire du palais présidentiel.

Bazoum Mohamed, par de petits actes et propos, commence à inquiéter l’ancien président et tous ceux qui trainent des casseroles bruyantes.

À Niamey, il n’y a deux hypothèses. Pour les Nigériens, Issoufou Mahamadou a fui le Niger par peur d’être prochainement inquiété par la justice et de nourrir la jurisprudence des cas Abdoulaziz en Mauritanie et Zuma en Afrique du Sud. Bazoum Mohamed, par de petits actes et propos, commence à inquiéter l’ancien président et tous ceux qui trainent des casseroles bruyantes. La déclaration du Cen/pnds, rendue publique, le dimanche 11 juillet 2021, est symptomatique de cet état d’esprit. En rappelant, à l’attention de Bazoum, évidemment, la promesse faite lors de son investiture, les oligarques du parti rose entendent mettre les points sur les i. « Le programme électoral que j’ai soumis au peuple nigérien, sur la base duquel j’ai été élu le 21 février 2021, s’inscrit dans la continuité du travail remarquable accompli par le Président Issoufou Mahamadou. Il en consolidera les acquis en les approfondissant et il apportera les améliorations partout où cela s’avèrera nécessaire », ontils rappelé. Une mise au point qui a toutefois été enrobée dans une dialectique flatteuse pour le chef de l’Etat actuel.

Selon une source politique crédible, Issoufou a été contraint d’accepter cette retraite qui lui fait plus mal que tout

Issoufou Mahamadou, c’est bien possible, a été contraint de quitter son pays pour laisser le président actuel libre de gouverner comme il l’entend. Et n’en déplaise à ceux qui ont des inquiétudes à se faire dans le cadre de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, l’hypothèse d’une injonction des maîtres de conscience d’Issoufou Mahamadou est plus que probable. Selon une source politique crédible, Issoufou a été contraint d’accepter cette retraite qui lui fait plus mal que tout. Désormais, Bazoum Mohamed a théoriquement les coudées franches pour mener à bien sa croisade contre la corruption. Pour les partisans d’Issoufou, ce n’est qu’un éloignement virtuel. L’ancien président sera plus présent à Niamey qu’à Dakar où n’y vivra que son corps. Histoire de dire que tout son esprit sera tourné vers Niamey où il tentera des coups tordus pour se venger de son successeur. Quant à ses partisans, la prison est bien plus proche d’eux qu’ils ne le pensent, a prédit un observateur proche des milieux du pouvoir.

YAOU

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M Marou Amadou, a officiellement installé, hier jeudi 16 novembre,   la cellule nationale de normalisation des armoiries et sceaux. La cellule est un organe composée de huit (8) membres issus de plusieurs institutions à savoir la Présidence de la République, l’Assemblée Nationale, le Cabinet du Premier ministre, les Ministères de la Défense nationale, de l’Intérieur, de la Justice, de la Renaissance culturelle et des Affaires étrangères. Elle est dirigée par un coordonnateur national, nommé par décret pris en conseil des ministres, en la personne du magistrat Hamidou Moumouni.

La cellule de normalisation traitera de toutes les questions concernant les armoiries et sceaux de l’Etat à savoir les normes physiques, les modalités de leur impression mais aussi et surtout à l’utilisation sensée être faite de ces hauts symboles de l’Etat par les personnalités et les institutions jouissant des prérogatives. En procédant à l’installation officielle de cette importante structure, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a tenu à rappeler d’abord la méconnaissance de ces attributs de l’Etat et leur signification par bon nombre de nos compatriotes ; la confusion et le laisser-faire qui sont faits quant à leur usage. En effet, force est de constater que les armoiries et sceaux sont utilisés partout à travers le territoire nationale tant par les autorités que par les citoyens ordinaires, le plus souvent sans le respect de la réglementation en vigueur.

Dans son discours d’installation, Marou Amadou a souligné justement l’importance de cette cellule. En effet, pour mettre fin à ces utilisations anarchiques des attributs de l’Etat, le gouvernement, ne pouvant rester indifférent, a pris des mesures pour d’une part arrêter des dérives observées dans leur utilisation et d’autre part corriger les insuffisances découlant des normes elles-mêmes, de leur respect et du rôle essentiel que doit jouer l'Etat dans la protection de ces symboles qui constituent une marque distinctive et un signe d'autorité. Deux décrets ont ainsi été adoptés pour clarifier le respect des normes et réglementer l'usage et la reproduction des armoiries.

Bazoum Installation Ceni 02Les autorités de la 7ème République sont décidées à conduire le processus électoral en vue des échéances de 2021 dans les délais appropriés. En illustre l’installation officielle de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

La non-désignation des représentants de l’Opposition politique au sein de la nouvelle CENI ne tardera pas la poursuite du processus électoral au Niger. Ainsi en ont décidé les autorités de la 7ème République. En effet, le vendredi 3 novembre dernier, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, Bazoum Mohamed a procédé à l’installation officielle de la nouvelle CENI. L’événement s’est déroulé en présence de plusieurs membres du gouvernement, des députés nationaux et des partenaires au développement du Niger. La première mission de l’institution dirigée par l’avocat Issaka Sounna secondé par M. Amada Aladoua est de mettre en place une direction de l’informatique en vue de l’élaboration du fichier électoral biométrique à même de garantir la fiabilité des prochaines élections. Le Ministre d’Etat ne doute point de la capacité de Maître Sounna et ses collaborateurs à relever le défi d’élections transparentes auquel le Président de la République, Issoufou Mahamadou tient énormément. Au regard de son expérience. Président de la CENI en 1999, l’avocat Issaka Sounna avait conduit à son temps le processus électoral à l’issue duquel Tandja Mahamadou a été porté à la Présidence de la République.

Retenons, La CENI dans sa configuration actuelle comptera 13 membres. Actuellement, 9 de ses membres sont connus. En dehors de son Président et de son Vice-président triés sur plusieurs candidats et désignés après avoir obtenu un quitus de la classe politique réuni au sein du CNDP (Conseil National de Dialogue Politique), les 7 autres membres sont issus des partis politiques, de la société civile et de l’administration publique.

Oumarou Kané

Chassée du Mali au nom de son échec et du doute profond qui entoure la véritable nature de sa présence au Sahel, l’armée française, sous le couvert de la lutte antiterroriste, va s’installer au Niger, aux portes du pays de Modibo Keïta. La primeur de l’information a été donnée par le Président français, Emmanuel Macron, avant que les autorités nigériennes, par les voix de Hassoumi Massoudou et de Bazoum Mohamed, ne confirment la nouvelle. Au Niger, cela a fait l’effet d’une bombe. Le Niger, la poubelle » ; « Le Mali balaie, le Niger prend, quelle tristesse ! » ; « Niger Té Furku ». Les appréciations, multiples et violentes, indiquent tout le fossé qui existe entre les autorités nigériennes, totalement acquises à la politique française au Sahel, et les populations nigériennes, massivement alignées sur la position des dirigeants maliens, engagés dans une lutte pour la souveraineté de leur pays. Déjà installées de façon illégale sur le sol nigérien, l’armée française va être, avec Barkahne, davantage présente au Niger avec des forces et du matériel encore plus importants que ce qui suscite déjà la colère des Nigériens.

Le Président Bazoum a, donc, décidé d’accueillir les forces militaires françaises chassées du Mali, prenant à contrepied l’opinion qu’il avait dégagée face à des journalistes français de France 24, en juillet 2021. Il déclarait en l’occurrence que le Niger n’avait pas besoin de la présence de plus de soldats français sur son sol, mais plutôt d’encadrement et d’assistance technique, notamment en matière de surveillance et de contrôle aériens.

Une installation illégale qui ne profite peut-être qu’aux autorités nigériennes

Installées dans le déni de la Constitution, les forces armées étrangères, celle de la France en particulier, poursuivent leur action qui, dénoncent les Nigériens, n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Le Niger, pour la France, est une sorte de territoire conquis. Par-delà les préjugés néocolonialistes qui ont toujours corrompu les rapports entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest, il y a sans aucun doute l’alignement, sans conditions, des autorités nigériennes sur les positions et intérêts français. Au Niger, mais également dans le vaste Sahel. Qu’il s’agisse du Niger ou du Mali ou d’ailleurs, les prises de position des autorités nigériennes n’ont rien à envier à celles de la France. Selon un observateur, pourtant proche des milieux du Pnds Tarayya, c’est certainement déplorable de constater un tel alignement des autorités nigériennes sur les intérêts français. Lorsqu’un Hassoumi Massoudou ou même Bazoum Mohamed et avant lui, Issoufou Mahamadou, parle à propos de la politique française au Niger et au Sahel, point besoin d’écouter un Jean- Yves Le Drian ou Florence Parly, L’Elysée a certainement les meilleurs ambassadeurs africains qu’elle ait jamais eus. A qui profite l’installation de Barkhane et de Tabuka au Niger ? Pour les Nigériens, ce n’est ni au Niger, ni au Mali. La réponse est dans certains cas carrément tranchée du genre « ça profite aux groupes terroristes, à la France et sans doute peut-être aux autorités nigériennes ».

La décision du Président Bazoum Mohamed suscite la colère au Niger

Au Niger, ça bouillonne au sein de l’opinion nationale. Et contrairement aux prétentions de Hassoumi Massoudou, le ministre des Affaires étrangères nigérien, un vote par l’Assemblée nationale ne peut trancher le sujet. Au parlement, Hassoumi Massoudou est persuadé que la majorité parlementaire fera les choses exactement comme ils s’y attendent. Cependant, il sait que dans leur majorité écrasante, les Nigériens sont contre la présence des bases militaires étrangères sur leur sol. Ceux qui ne sont pas instruits et qui n’appréhendent pas assez bien l’enjeu, sont tout au moins confrontés à la réalité d’une occupation militaire étrangère qui leur interdit certaines de leurs contrées. Les Nigériens sont révoltés et certains, comme Moussa Tchangari, leader d’Alternative Espace Citoyen, ne s’en cache pas. Dans une post en réaction à l’annonce du transfert de la force française Barkhane au Niger, Tchangari a déclaré ceci : « À Paris, le président Bazoum s’est planté un couteau dans le ventre, à la grande satisfaction de Macron. En acceptant le redéploiement de Barkhane et Takuba au Niger, il a pris un risque politique majeur ; et s’il n’y prend garde, cette décision, clairement impopulaire, pourrait entraîner sa chute ». Une réaction qui n’est pas isolée et qui montre à quel point les Nigériens sont remontés contre le Président Bazoum. La plupart des acteurs s’expriment sous l’anonymat, de peur de représailles.

Outre le fait que les Nigériens ne veulent pas, précisément, de la présence militaire française dans leur pays, ils sont particulièrement excédés de savoir que leur territoire va être utilisé comme base militaire arrière pour la France contre le Mali, un pays voisin et frère. Le risque de voir les relations entre les deux se détériorer davantage. Le Mali ne manquerait sans doute pas d’indexer le Niger comme complice d’actions de déstabilisation. Car, selon des sources bien informées, la pègre connue au Mali, notamment dans la zone de Kidal, va amorcer, elle aussi, un mouvement de repli stratégique vers le nord Tillabéry, une zone dans laquelle elle se sentira plus en sécurité. Quoi qu’il en soit, le Niger est mal barré et ce n’est pas le souci de ceux qui ont décidé de servir la France et ses intérêts.

Doudou Amadou

 

Depuis quelques mois, l’on apprend que toute la horde de soldats français, déclarée persona non grata au Mali et au Burkina Faso, pourrait avoir pour point de chute le Niger qui ouvre à la France, avec une bienveillance étonnante teintée d’une servilité humiliante, ses frontières pour venir déposer dans le pays ses armes et ses hommes, sa logistique et son agenda. Pourquoi, alors qu’elle est rejetée, la France, coûte que coûte, tient à rester, voulant faire croire qu’elle nous aime plus que nous ne nous aimons ? L’Afrique entière ne comprenait pas cette attitude de Niamey pour se faire presque la poubelle de ce que les autres, sur le continent, pouvait refuser. Qu’est-ce vaut cette docilité, de la part de nos autorités, à la France ?

Attention aux relations de bon voisinage…

Il y avait pourtant des raisons de s’inquiéter qu’en offrant son territoire à la France et notamment à la laisser se positionner sur les frontières que le Niger partage justement avec le Mali, notamment dans les zones de Ouallam et d’Inates, il y avait à prendre le risque de paraitre comme le complice d’une France qui voudrait se servir de notre territoire pour soutenir les forces qui se battent contre l’Etat malien et finir ainsi par déstabiliser le Mali et affaiblir un voisin dont la désagrégation ne peut qu’avoir des répercussions graves sur notre propre stabilité. Si une telle option venait à se concrétiser, il va sans dire que le Mali considérera la position nigérienne dans le conflit qui l’oppose à la France et aux terroristes comme une attitude belliciste, une agression même de la part du Niger. Or, une telle escalade ne pourra que rajouter à la tension déjà persistante dans les relations avec le voisin malien qui ne peut tolérer que le Niger, au-delà de ses discours désobligeants, ose cet autre pas, s’allie avec un autre pour vouloir le détruire.

Le Niger ne doit pas servir de base arrière à la France pour « rendre son coup » à un voisin, le Mali pour lequel, on l’a compris, elle garde quelques rancunes. Le Niger a intérêt à préserver ses relations de bon voisinage avec les pays qui l’entourent. Quelles que puissent être ses soumissions à la France, il ne peut et ne doit comploter pour détruire un voisin, la vérité étant que le pays vit plus avec ces voisins qu’avec la France qui ne partage aucune frontière avec le Niger. Restons lucides.

A.S

 

 

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses M. Mohamed Bazoum a procédé vendredi dernier, à l’auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères, à l’installation officielle des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Cette cérémonie a enregistrée la présence des membres du gouvernement, des élus nationaux, des représentants du Corps diplomatique ; ceux des Organisations internationales et non gouvernementales et plusieurs autres invités.

Au cours de cette cérémonie d’installation des membres de la CENI, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses a rappelé d’abord que la Commission Electorale Nationale Indépendante est, de par les dispositions de la Constitution nigérienne et la loi portant code électorale, appelée à jouer un rôle crucial dans l’organisation des élections, mais au-delà dans la stabilité institutionnelle et politique de notre pays. M. Bazoum Mohamed devait par la suite saluer le président sortant de la CENI et certains partenaires intéressés par les questions électorales pour les séminaires qu’ils ont eu à organiser, à l’issue desquels des propositions ont été faites tendant essentiellement « à préconiser les principes la mise en place d’une CENI à caractère permanent, qui serait une administration non pas commise de façon ad’hoc au moment des élections pour en prendre en charge l’organisation, mais, qui aura à les préparer intégralement depuis l’élaboration du fichier électoral jusqu’à l’organisation des différents scrutins pour l’année 2021 ».

Zone Libre echange Continentale NigerLe ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, M. Sadou Seydou, a présidé hier, dans la salle de réunion de son département ministériel, la cérémonie d’installation des membres du Comité National Ad ’hoc chargé de la préparation et du suivi des négociations de la Zone de Libre-échange Continentale.

Les missions assignées audit comité sont entre autres de mettre en place des sous-comités   correspondant   aux   groupes techniques de travail définis par l'Union Africaine ; identifier les intérêts et les préoccupations de notre pays pendant ce processus de négociation ; faire des recommandations au Gouvernement face aux enjeux et défis liés à la zone de libre-échange continentale (ZLEC); définir les positions nationales de négociation et élaborer des rapports périodiques sur les négociations au niveau de l'Union Africaine.

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed a procédé hier matin au sein dudit Ministère, à l’installation officielle des membres du Conseil d’administration du Fonds d’Appui à la Justice (FAJ) suivie de l’ouverture de la première session ordinaire dudit Conseil. La cérémonie s’est déroulée en présence des acteurs concernés.

Lors de cette installation, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed a demandé aux membres du Conseil d’administration du Fonds d’Appui à la Justice toute la diligence et l’accompagnement indispensable pour que le nouveau bébé qui vient de naitre puisse grandir rapidement pour faire face aux différents défis. «Ces derniers sont les nôtres car tous les secteurs de la justice ont les yeux braqués sur cet organe dont la mission est de mobiliser les fonds, exécuter les investissements au niveau des juridictions et des établissements pénitentiaires au grand bonheur de notre justice », a-t-il déclaré.

Rappelant la mission des membres du FAJ, le ministre de la Justice a souligné l’importance des dossiers qu’ils auront à discuter. «Les dossiers qui vous ont été transmis sont les fruits d’une réflexion intense, inspirée des exemples d’autres structures similaires ; ils serviront de base à la réflexion. Je sais que tout début est difficile, mais je ne doute point de vos qualités, que les défis seront relevés plus vite que prévu», a-t-il assuré.

Pour le ministre de la Justice, la direction de FAJ, n’a pas droit au répit. «Il vous revient de mettre en place une véritable stratégie d’offensive diplomatique pour puiser du fonds de nos partenaires le nécessaire pour faire face à votre mission». Créé le 16 octobre 2020, le FAJ est un fonds essentiellement destiné au financement de la construction, de la réhabilitation et de l’équipement des juridictions et des établissements pénitentiaires ainsi qu’à l’assistance juridique et judiciaire. La création  et l’opérationnalisation de ce fonds est une réponse adaptée et innovante pour accroitre les moyens d’intervention de la justice dans le but d’en améliorer l’accessibilité et l’efficience et asseoir un véritable Etat de droit au Niger.

 Mamane Abdoulaye(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

Le Président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), M. Maty Elhadji Moussa a procédé, le vendredi 18 novembre dernier dans la salle de réunion de ladite Commission, à l’installation officielle du cadre de concertation entre la CNDH, les Forces de Défense et de Sécurité, les Organisations de la Société Civile et certaines autorités administratives. La cérémonie s’est déroulée en présence de la Vice-présidente de la CNDH, Mme Kako Fatima Moussa, également présidente de ce cadre de concertation.

Cette instance de concertation a été créée le 4 mai 2022 dans le cadre du projet «Appui aux forces de sécurité des pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec les populations». Fruit du cadre de partenariat avec l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH), ce projet est financé par le fonds Fiduciaire d’Urgence de l’Union Européenne. Il intervient dans un contexte où les pays du Sahel font face à un grave phénomène d’insécurité sans précédent et concerne également les Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDHS) du Mali et du Burkina Faso.

Ce cadre de concertation a pour mission, entre autres, d’identifier et mettre en œuvre des stratégies et des mécanismes efficaces susceptibles de contribuer à l’instauration d’un climat de confiance entre les forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations qu’elles sont chargées de protéger. A cet effet, le cadre de concertation organisera, aussi bien au niveau national que régional, des réunions d’échanges et de dialogue pour servir d’instance de veille et d’alerte sur toutes les questions susceptibles d’entacher la bonne collaboration devant exister entre les Forces de Défense et de Sécurité, et les populations.

Dans son allocution le président de la CNDH, a indiqué qu’une mutualisation des efforts s’impose dans un pays comme le Niger touché par les affres du terrorisme et une préoccupante insécurité résiduelle. «C’est dans ce cadre qu’intervient la création de cette instance», a dit M. Maty Elhadji Moussa. Contrairement aux groupes armés non étatiques qui agissent sans foi ni loi et sèment la terreur et la désolation partout où ils passent, «les forces républicaines ont le devoir sacré une posture protectrice des droits et libertés des citoyens». En effet, a-t-il poursuivi, même en état de guerre le respect des lois et règlements particulièrement ceux relatifs aux droits humains doit les animer pour davantage inspirer confiance aux populations dont la collaboration leur est nécessaire en vue de gagner les batailles contre l’ennemi.

Pour ce faire, «chaque passage des forces de défense et de sécurité dans nos villes, villages, campements et hameaux doit être perçu comme un véritable moment de réconfort et d’assurance pour les populations qui, à ce titre, doivent voir en eux, en tout temps et en toutes circonstances des protecteurs sur qui ils doivent pouvoir compter pour leur propre sécurité et celle de leurs biens» a-t-il ajouté.

«La Commission Nationale des Droits Humains continuera de jouer sa partition» a précisé le président de la CNDH, et ce, «conformément à la loi organique qui lui confère un large mandat de promotion, de protection des droits humains ainsi que la mise en œuvre du mécanisme national de prévention et de la lutte contre la torture afin que partout, en temps de paix comme en temps de conflit armé, le respect de tous des droits et libertés des citoyens et la jouissance de ces droits par les populations soient, effectifs» a ajouté le président de la CNDH.

Le président de la CNDH a enfin souhaité que ce cadre de concertation CNDH-FDS-OSC-Autorités Administratives soit réellement un espace de rencontre et d’échanges où seront partagées et discutées les préoccupations communes relatives aux atteintes aux droits de l’Homme dont sont victimes les populations innocentes qui n’aspirent qu’à la paix dans leur terroir.

Aminatou Seydou Harouna(onep)
Source : http://www.lesahel.org

Le Premier ministre chef du gouvernement, SE. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé le samedi 30 juillet dernier, dans la salle de banquets, les travaux d’installation du Cadre National du Dialogue Public-Privé (CNDPP). Ce cadre vise à promouvoir le dialogue public-privé afin de contribuer à la recherche des solutions appropriées aux problèmes du secteur privé. En effet, le Cadre National de Dialogue Public-Privé est composé de plusieurs organes dont le Comité National, présidé par le Premier ministre, avec comme vice-président le ministre du Commerce, d’un Comité Technique présidé par le Directeur de Cabinet du Premier ministre, des Comités Régionaux présidés par les Gouverneurs des régions, d’un Secrétariat Permanent dirigé par le Directeur Général de la Promotion du Secteur Privé du Ministère du Commerce, des groupes de travail par thématique peuvent aussi être créés au besoin.

Procédant à l’ouverture des travaux d’installation, le Premier ministre Chef du Gouvernement M. Ouhoumoudou Mahamadou a précisé que le Cadre National de Dialogue Public-Privé est une instance d’orientation, de coordination et de suivi du développement du secteur privé au Niger. Le mécanisme de Dialogue Public-Privé, ajoute-il n’est pas un fait nouveau dans notre pays. En effet, indépendamment des cadres sectoriels qui existent entre le secteur public et le secteur privé, le Gouvernement a toujours sollicité le secteur privé afin de trouver de solutions à certains problèmes spécifiques. A titre illustratif, le Chef du Gouvernement a rappelé qu’en mars passé, il avait présidé une rencontre avec les opérateurs économiques afin d’étudier ensemble les voies et moyens pour stabiliser les prix des denrées de première nécessité qui ont connu une nette fluctuation sur les marchés du fait du contexte international marqué par la guerre en Ukraine et bien d’autres facteurs.

Avec la mise en place de ce nouveau cadre, le Premier ministre, président dudit cadre a notifié que l’essentiel des préoccupations du secteur privé sera pris en compte par le Gouvernement. Il s’agit notamment des préoccupations relatives à l’accès au financement, à l’énergie, au transport des marchandises et au commerce. « Un plan d’actions sera élaboré et je veillerai personnellement à la mise en œuvre effective de l’ensemble des actions retenues. Pour ce faire, j’en appelle à l’adhésion de toutes les parties prenantes notamment le secteur privé et les partenaires techniques et financiers dont l’accompagnement ne nous a jamais fait défaut » a déclaré le Chef du Gouvernement ,M. Ouhoumoudou Mahamadou.

Par ailleurs, le Premier ministre a particulièrement remercié tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent le Gouvernement dans le cadre de la promotion du secteur privé notamment la Délégation de l’Union Européenne.

Il devait en outre rappeler que le Dialogue Public-Privé est un mécanisme institutionnel qui rapproche les acteurs des secteurs public et privé dans le but notamment d’instaurer une confiance mutuelle et de rapprocher les points de vue, afin de jeter les fondements d’une analyse conjointe des problèmes, des politiques et réformes institutionnelles propres pour instaurer un environnement plus sûr pour le développement du secteur privé. En effet, la mise en place d’un cadre de Dialogue Public-Privé, est l’un des moyens les plus sûrs, pour les pouvoirs publics, de prendre connaissance des difficultés rencontrées par le secteur privé afin d’ajuster ses politiques pour en assurer l’essor et le développement. Aussi, à travers la prise en compte des aspirations du secteur privé, le Dialogue Public-Privé est l’un des instruments dont dispose l’Etat pour gagner en crédibilité et asseoir sa réputation d’État, favorable au développement des affaires. Pour le secteur privé, le dialogue public-privé est un moyen efficace lui permettant d’aboutir à l’assainissement de l’environnement des affaires, gage d’un développement durable entrainant la création d’emplois et de richesse, toute chose nécessaire à la réduction de la pauvreté. Le Dialogue Public-Privé est un processus qui nécessite une réelle participation et un engagement de tous les acteurs et cela, de manière continue,  a ajouté le Premier ministre président du CNDPP avant de mentionner que l’installation de ce Cadre témoigne à suffisance l’engagement du Gouvernement à œuvrer dans ce sens. Cet engagement a été déjà affirmé dans les documents de référence de la politique économique et sociale de notre pays à savoir le Programme de Renaissance du Président de la République et la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement. Il s’agit là, des documents qui accordent une place de choix au développement du secteur privé, seul à même de booster la création d’emplois et de richesse. Cette place de choix du secteur privé a été également réaffirmé dans le Plan de Développement Economique et Sociale (PDES 2022-2026) qui met un accent particulier sur l’essor du commerce, l’amélioration du climat des affaires, la promotion des PME, la protection des investissements et le développement industriel.

Auparavant, le représentant de l’Union Européenne M. Sergio P. Gomez a expliqué que cette cérémonie d’installation du cadre national de dialogue public-privé organisé conjointement par le Ministère du Commerce et l’Union Européenne est une initiative à saluer. Selon lui, cette initiative démontre le rôle stratégique qui est assigné au secteur privé en tant que principal levier de création de richesses, d’innovation et d’emplois, mais également en tant que partie prenante importante dans la « Stratégie de développement durable et de croissance inclusive (SDDCI Niger 2035) pour le développement du Niger ».

Le représentant de l’Union Européenne M. Sergio P. Gomez devait préciser que face aux nombreux défis sociaux, économiques et sécuritaires auxquels fait face le gouvernement et le rôle central des entreprises comme levier de croissance, d’investissement et de réduction de la pauvreté, il devenait primordial de refonder le cadre de partenariat entre l’Etat et le secteur privé. Le dialogue public-privé doit se distinguer de la simple consultation, qui consiste essentiellement à recueillir des observations et des opinions de la part des partenaires sociaux. Par le biais d’un engagement commun, l’Etat et le secteur privé doivent identifier les solutions et s’accorder sur les mesures à appliquer pour lever les freins à l’essor d’un secteur privé dynamique et pourvoyeur d’emplois. Il a de cet effet renouvelé l’engagement de l’Union Européenne à accompagner le Gouvernement du Niger dans tout ce processus et d’accorder un intérêt  particulier à cette question cruciale des rapports entre secteur public et secteur privé.

A noter que depuis quelques années, le Gouvernement du Niger a entrepris un vaste chantier de mise en œuvre des réformes sur le climat des affaires qui lui a permis de faire des avancées significatives lors des différentes évaluations sur le climat des affaires de la Banque Mondiale sous l’appellation Doing Business. Il s’agit notamment des réformes relatives à la simplification des procédures de création d’entreprises, des facilités en matière de fiscalité et de transactions douanières et aussi en matière de règlement de différends commerciaux, etc.

Abdoul Aziz Ibrahim(onep)

Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation M. Alkache Alhada a procédé hier matin à l’installation officielle du comité de suivi de l’étude de faisabilité de l’Agence Nationale d’Enregistrement et d’Identification (ANEI). Ce comité de suivi a pour mission de tenir des réunions périodiques de travail, suivre, évaluer et encadrer le travail qui sera effectué par le cabinet de consultants, recenser la documentation disponible et la mettre à la disposition des consultants, lire et amender les documents produits et soumis à leur appréciation dans les délais requis, participer aux différentes étapes de l’élaboration des documents, rendre compte de l’évolution des travaux et enfin remettre officiellement le rapport général de l’étude et les projets de textes au ministre de l’Intérieur et de la décentralisation. Ce processus est mené en collaboration avec le projet d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueil (PARCA). 

Procédant à l’installation du Comité, M. Alkache Alhada a affirmé que l’identification formelle des personnes constitue un immense défi pour de nombreux pays en développement qui n’ont pas de système efficace leur permettant d’identifier l’ensemble de leur population. Or, elle est de nos jours une condition préalable au développement socioéconomique d’un pays. Sur le plan social, l’identification et l’enregistrement visent à établir l’identité propre de chaque personne physique afin de disposer d’information permettant la fourniture de services publics, sociaux et commerciaux avec le plus de facilités et le moins de marge d’erreurs possible. Et son intérêt dans la protection et l’assistance des plus vulnérables, a-t-il dit, n’est plus à démontrer dans le contexte d’insécurité de certaines zones du Niger. Sur le plan sécuritaire, a-t-il poursuivi, la mise en place d’un bon système d’identification et d’enregistrement, facilitera une gestion unique et concertée des identités et donc une lutte implacable contre la fraude documentaire, source de beaucoup de forfaiture.

Aussi, a ajouté le ministre Alhada, le développement de l’administration en ligne, la promotion de l’innovation dans les services publics et privés en ligne demeurent parmi les meilleurs produits à attendre de la mise en place d’un bon système d’identification. Pour le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, l’absence d’un tel système entrave la planification efficace des ressources publiques et la mise en œuvre de politiques et programmes pour l’inclusion et le bien-être sociale. Au Niger, l’analyse des sources d’identification a fait ressortir selon le ministre un manque d’interopérabilité de ces sources d’identification, aucune source n’a pu enregistrer toutes les personnes sur le territoire national, un ancrage institutionnel diversité de ces sources, la sécurité de stockage et la protection de ces données ne sont toujours pas garantie ; l’insuffisance et la multitude des textes juridiques qui encadrent ces enregistrements, la collecte manuelle de données. C’est pourquoi l’ensemble des intervenants dans l’identification et l’enregistrement des personnes au Niger, s’accordent sur l’intérêt de mettre en place un système intégré de gestion de l’identification des personnes. 

L’objectif principal de l’étude ainsi initiée par le gouvernement du Niger, a déclaré M. Alkache Alhada, est de définir une vision partagée pour l’enregistrement à l’état civil et l’identification des personnes physiques en lien avec la prestation d’une gamme de services. Il s’agit aussi de proposer des instruments juridiques ainsi qu’un arrangement institutionnel appropriés pour la création et la mise en place d’une agence dédiée qui s’inscrit dans la vision définie, de définir une méthodologie claire de conduite de la mission de cette agence assortie d’instruments techniques opérationnels appropriés, de proposer optionnellement des textes pour le fonctionnement de l’agence dédiée et un plan d’actions sur cinq ans et enfin proposer une stratégie de l’agence. Il a donc exhorté les membres à une participation active afin de permettre au Niger de se doter d’une Agence adaptée au contexte actuel dans le pays.

Intervenant à son tour, le coordonnateur adjoint du projet d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueils (PARCA) M. Sanoussi Malan Saidou a indiqué que la présente cérémonie est inscrite dans la composante 3 «Appui aux institutions nationales du projet PARCA». «L’importance que nous accordons à cette activité, nous a permis de conduire ce processus qui a duré longtemps et dont l’aboutissement aujourd’hui nous réjouit» a dit M. Sanoussi. En effet, il a expliqué que le PARCA appuie la mise en œuvre de l’ANEI. M. Sanoussi a enfin rassuré le ministre quant à l’engagement du PARCA à veiller à la mise en œuvre de ce projet.

Rahila Tagou

08 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, a présidé hier à son Cabinet, l’installation officielle du comité de suivi du Plan de soutien 2022. Cette installation intervient dans un contexte national caractérisé par une campagne agricole déficitaire dans un climat d’insécurité avec des attaques terroristes auxquelles s’ajoutent des conflits dans certains pays producteurs de céréales qui ont des conséquences tant en ce qui concerne les céréales que le transport.

En installant ce comité, le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a souligné l’extrême nécessité de créer ce comité de haut niveau afin de faire un suivi permanent et régulier de la situation qui se profile à l’horizon qui parait inquiétante. C’est ainsi qu’il a réitéré l’engagement du Gouvernement du Niger à travailler main dans la main avec les partenaires afin d’éviter toute surprise et de s’assurer que le soutien à la population parviendra effectivement à celle-ci.

Selon le Chef du gouvernement, ce soutien se fera sous quatre formes. Il a dit que la première forme, c’est la vente à prix modéré des céréales, une pratique qui se fait chaque année par le gouvernement. « Cette  année, nous avons l’ambition de procéder avec un volume important d’au moins 80 000T », a déclaré le Premier ministre. Puis suivra le deuxième aspect, à savoir la distribution gratuite ciblée. A ce sujet, le Premier ministre a dit que le gouvernement a pris des dispositions pour injecter au moins 40 000T. Ensuite,  le troisième aspect, c’est cash transfert à travers les filets sociaux. Là également, le Chef du gouvernement a noté que plus d’un million de personnes sont ciblées. A cela s’ajoute le soutien aux femmes allaitantes et aux enfants malnutris.

S’agissant du bétail, le président du Comité a dit que le gouvernement a prévu à ce niveau la distribution d’aliment bétail comme complément alimentaire aux animaux. « Une importante quantité nécessaire doit être commandée », a dit le Premier ministre. Par ailleurs, le Chef du gouvernement a aussi assuré que le gouvernement compte aller au-delà de ces prévisions avec le soutien et la collaboration de ses partenaires.

Le Premier ministre s’est montré aussi très sensible aux recommandations et audits des opérations passées. C’est ainsi qu’il a exprimé l’engagement du gouvernement d’améliorer davantage la transparence de ces opérations en collaboration avec les partenaires afin que tous les acteurs impliqués soient satisfaits du processus engagé par le gouvernement.

Les partenaires présents à cette réunion ont assuré leur ferme engagement à soutenir le gouvernement à travers leur contribution et de concourir au bon déroulement de ce processus.

Par Mamane  Abdoulaye(onep)

Le ministre du Plan, Dr Abdou Rabiou a procédé le mardi 27 juin 2023 à l’installation officielle des membres du Comité National du 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat. Organe d’orientation et de suivi de la mise en œuvre de décisions définies par le Gouvernement pour la réalisation optimale du 5ème RGPH, ce comité dispose des démembrements régionaux, départementaux et communaux qui regroupent les principaux acteurs de la réussite du recensement. Il est composé de 45 membres et présidé par le Secrétaire général du Ministère du Plan, M. Sadou Bakoye.

Le 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat s’inscrit, selon le ministre du Plan, dans la cadre du programme décennal de recensement des Nations Unies. Il s’inscrit aussi et surtout dans les priorités du Programme de Renaissance acte3 du Président Mohamed Bazoum qui a prévu pour la période 2021-2026 de produire des statistiques désagrégées de qualité, de façon régulière à travers l’INS. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat fait également partie des piliers de la Stratégie nationale de développement des statistiques (SNDS) 2022-2026 qui vise à répondre au besoin de données de qualité nécessaires pour le suivi et l’évaluation du Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2022-2026 ainsi que des politiques, programmes et projets de développement.

D’après le ministre Abdou Rabiou, le Comité National de Recensement est chargé de valider la méthodologie et les différents outils du 5ème RGPH notamment les questionnaires et manuels ; d’examiner et approuver les programmes de travail présentés par le bureau central de recensement ; de veiller au respect du calendrier général du recensement ; de faire le plaidoyer pour la mobilisation efficiente des ressources nécessaires à l’organisation optimale dudit recensement ; d’examiner et valider le rapport d’analyse des résultats ainsi que le produit de ce recensement notamment, les cartes thématiques, les monographies régionales et le répertoire national des localités.

«Ce 5ème recensement général de la population est la plus importante et la plus coûteuse opération statistique organisée dans notre pays. En plus de son envergure, il se distingue des recensements précédents car, il doit faire face aux défis technologiques et sécuritaires dans certaines localités du Niger», a relevé le ministre du Plan. C’est pourquoi une cellule de veille  sécuritaire en soutien au bureau central de recensement a été créée. Il s’agit à travers la création de cette cellule, d’instituer au niveau national un mécanisme de coordination sécuritaire autour de l’organisation de ce 5ème recensement avec un dispositif et un maillage territorial adéquat par des points focaux régionaux, départementaux et communaux. «La mise en place de ce mécanisme constitue un impératif incontournable car, il permettra d’établir une meilleure coordination et une meilleure collaboration entre les FDS et les comités régionaux, départementaux et communaux», a précisé M Abdou Rabiou. Il a en outre invité les membres du comité à œuvrer inlassablement aux côtés du bureau central de recensement pour  assurer la réussite de l’opération. Ceci passe entre autres par la mobilisation effective des ressources nécessaires à l’organisation optimale dudit recensement et l’utilisation efficiente de ces ressources, le traitement intelligent de litiges territoriaux dans certaines localités. A cela, il faut ajouter le renforcement de la communication de proximité à travers les chefs traditionnels et les leaders religieux en utilisant efficacement toutes les opportunités offertes par les regroupements réguliers ou ponctuels à travers les activités culturelles, les marchés et même les lieux de culte. La synchronisation des agendas et la mutualisation des ressources avec le recensement général de l’agriculture, du cheptel et de l’environnement ; l’application du principe de l’exhaustivité du dénombrement font aussi partie des conditions pour la réussite de cette opération.

Aïchatou Hamma Wakasso (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

 

Le ministre de l’urbanisme et du logement, M. Maïzoumbou Laoual Amadou a procédé, hier matin à Niamey, sous le haut patronage du Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou, à l’installation officielle de la Commission Nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat. La cérémonie solennelle s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement et des représentants des partenaires techniques et financiers.  

Cette cérémonie de réinstallation de la commission Urbanisme-Habitat est la ferme traduction de l'important intérêt que les plus hautes autorités de la 7ème République portent aux questions de développement urbain et d'habitat. Elle intervient au lendemain de la journée mondiale de l’habitat, célébrée le premier lundi du mois d’octobre. Cet « Octobre Urbain » est un cadre de réflexion institué en 2014 par l’Organisation des Nations Unies, à l’effet d’amener tous les acteurs du développement urbain et de l’habitat à organiser des évènements, des rencontres, des discussions, des sensibilisations sur des sujets concernant la problématique du logement et le défi de gestion durable des villes. 

Le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a tenu à placer l’événement dans ce contexte international pour faire toucher du doigt la complexité des actions en matière de développement urbain et de l’habitat. En effet, « malgré les plus grandes conférences organisées par les Nations Unies sur ce domaine et les décisions très engageantes de la conférence des chefs d’Etats et des gouvernements de l’Union Africaine, le problème persiste en la matière », souligne le chef du gouvernement.

 « Après avoir défini la politique nationale en matière d’habitat, le gouvernement, soucieux du bien-être des populations, est fermement engagé à mener une lutte généralisée contre les conditions de vie indécente, tant en zone rurale que dans les centres urbains », a réaffirmé SE. Ouhoumoudou Mahamadou.

Le Premier ministre a poursuivi en rappelant que, pour une mise en œuvre efficiente de cette volonté du gouvernement, le département ministériel en charge de l’urbanisme et de l’habitat (créé en 2002) a élaboré et fait adopter en 2004, une stratégie nationale de développement urbain. De cette dernière, s’inspire, en effet, la nouvelle politique nationale en la matière dont le document est en instance d’approbation. Il a souligné la préoccupation de son gouvernement quant à l’amélioration du cadre de vie des populations, déclinée dans l’axe du développement du capital humain de la DPG adoptée le 26 mai 2021. « Un habitat décent, dans un environnement saint, est un cadre de vie convenable et indispensable à l’épanouissement de l’homme. Le fait d’assurer sa promotion et de faciliter son accès à un grand nombre de citoyens, c’est respecter la dignité humaine et garantir les conditions d’un développement harmonieux durable », a soutenu le premier ministre.

Le Chef du gouvernement explique que c’est pourquoi il tient à encourager toutes les initiatives engagées dans le développement urbain et de l’habitat cadre avec les objectifs du programme de Renaissance III.   « J’entends accorder une attention particulière à l’actualisation de la stratégie sur le financement de l’habitat social, conformément aux engagements de la déclaration de la politique générale du gouvernement », a déclaré SE. Ouhoumoudou Mahamadou. « Si nous voulons assurer une urbanisation durable à nos villes, nous devons activer et maintenir un fonctionnement régulier des organes consultatifs en matière d’urbanisme et d’habitat », a soutenu le Premier ministre parlant de la Commission Nationale et les commissions régionales, départementales et locales d’urbanisme et de l’habitat.  

Auparavant le ministre de l’urbanisme et du logement, a rappelé que la dernière session de la Commission Nationale d'Urbanisme et d'Habitat remonte à 2004. « Dix-sept années d'une période de latence des Organes Consultatifs en matière d'Urbanisme et d'Habitat, au cours de laquelle les conditions de vie et d'habitat n'ont certainement pas changé en mieux ; l'essentiel des actions envisagées dans la Stratégie Nationale de Développement Urbain n'ayant pas été mises en œuvre », a relevé M. Maïzoumbou Laoual Amadou.

Le gouvernement a décidé de réhabiliter les Organes Consultatifs en matière d'Urbanisme et d'Habitat par décret N° 2020-438/PRN/MDUL du 12 juin 2020, portant création, mission et organisation desdits organes. Il s’agit d'une part d’accroître la sensibilisation aux problèmes de l'urbanisation rapide, de ses répercussions sur l'environnement ainsi qu'aux conséquences d'une pauvreté urbaine croissante et des difficultés qui y sont associées et d'autre part, de faire prendre conscience que l'urbanisation provoque des changements irréversibles dans la façon dont nous devons utiliser la terre, l'eau et l'énergie dans notre cadre de vie.

Ismaël Chékaré

07 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Un Comité Régional de Coordination de la Chaine Pénale (CRCCP) près le tribunal de grande instance hors classe de Niamey a été officiellement installé, le vendredi 3 mars 2023 à Niamey. Il s’agit à travers cette rencontre de rassembler tous les acteurs qui participent à cette activité afin de discuter, d’échanger, et de communiquer, pour voir dans quelle condition, ils vont coopérer pour aller dans une synergie d’actions.

A cette occasion, le substitut du procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Niamey a déclaré que, cette activité est à saluer. Il a aussi rappelé qu’en 2012, un grand évènement s’est déroulé au Niger, à savoir les états généraux de la justice. «A un moment, on s’est dit que le citoyens n’était pas du tout satisfait de sa justice, donc il fallait aller à une assise pour parler de tous les maux qui gangrènent cette justice, et leur trouver des solutions. D’où les états généraux de la justice», a-t-il expliqué. Dans cette optique, beaucoup de propositions ont été faites et qui sont en train d’être suivies à travers certains plans d’actions. Cette activité, a-t-il ajouté, va dans cette optique. C’est pourquoi, il a été créé un comité national de coordination de la chaine pénale.

L’installation de ce comité, a indiqué M. Amadou Timbo est une activité bien appréciée au niveau du TGI hors classe de Niamey. Les attentes sont nombreuses. Parceque, a-t-il dit, quand on réunit une pluralité d’acteurs pour un même but, il faut effectivement s’attendre à beaucoup de choses. «La communication, c’est ce qu’on partage le plus, mais, dont on ne s’en sert pas toujours. Alors que c’est une voie ouverte pour aller dans le sens qu’on s’est fixé. Cette action répressive contre les infractions à la loi pénale punissable, nous l’exerçons au nom de la société», a-t-il conclu.

Pour sa part, le représentant de l’International Dévelopment Law Organization (IDLO) au Niger, M. Moctar Al Housseinou, a fait savoir que la présente cérémonie d’installation du comité s’inscrit dans le cadre du premier axe programmatique, à savoir l’opérationnalisation des mécanismes de coordination des membres de la chaine pénale. Cet axe, a-t-il relevé, met l’accent sur les effets immédiats attendus en termes d’amélioration et d’intensification des interactions, créant ainsi les conditions pour une meilleure efficacité et efficience du travail au sein de la chaine pénale. 

Au Niger, a précisé M. Moctar Al Housseinou, le programme IDLO a déjà soutenu le Ministère de la Justice pour l’installation de cinq comités régionaux de coordination de la chaine ainsi que la tenue de leurs réunions périodiques (TGI de Tillabéri, TGI de Dosso, Tahoua, Konni et la Cour d’appel de Tahoua). A travers ses coordonnateurs régionaux, l’IDLO soutient aussi un secrétariat au sein de chaque comité, qui est responsable de la planification, de l’organisation, de l’élaboration des comptes rendus des réunions et du suivi des recommandations.

Farida Ibrahim Assoumane(onep)

Source : http://www.lesahel.org

 

La Médiature de la République est une institution de veille démocratique créée pour la première fois en 1990 sous l'appellation Médiateur National. Dissoute après la Conférence Nationale, l'institution a été réhabilitée en 2008 sous l'appellation Médiateur de la République. Elle a été suspendue en 2010 suite au coup d'État militaire du 18 février 2010, avant d'être réinstaurée le 08 août 2011 avec l'adoption et la promulgation de la Loi N°2011-018/PRN du 08 août 2011. L'intérêt et l'importance de cette institution résident dans sa principale mission de médiation entre le citoyen et la puissance publique. En effet, l'institution du Médiateur de la République est une autorité administrative indépendante chargée de la médiation institutionnelle, c'est-à-dire la réparation des torts causés aux citoyens par les pouvoirs publics et la réconciliation de ceux-ci avec l'administration incriminée.

La médiation institutionnelle est un baromètre qui permet de mesurer le niveau d'acceptation, par tous, des règles du jeu démocratique, et le degré de satisfaction des citoyens par rapport à la manière dont ils sont gouvernés à travers les actes et faits administratifs. Ainsi, le Médiateur de la République reçoit, dans les conditions fixées par la loi, les réclamations concernant le fonctionnement des administrations de l'État, des collectivités locales, des établissements publics et organismes investis d'une mission de service public, dans leurs rapports avec les usagers. Le Médiateur de la République peut être saisi des questions de la défense des droits de l'enfant et des personnes vulnérables. Il incite les services publics à rechercher l'esprit des lois dans l'application des textes, et à accepter de prendre en compte l'équité dans leurs relations avec les citoyens. Il contribue, par ses propositions de simplification administrative ou de réforme, à la modernisation des services publics.

Le Médiateur de la République peut, à la demande du Président de la République, de l'Assemblée Nationale ou du Gouvernement, participer à toute action tendant à l'amélioration du service public ou à toute action de conciliation entre l'administration publique et les forces sociales et professionnelles. Enfin, il est chargé de la défense du droit d’accès à l’information publique. L'efficacité des interventions du Médiateur est accrue par un pouvoir exceptionnel de contrainte qui lui est reconnu dans deux cas : lorsqu'il s’agit de mettre un terme au comportement manifestement fautif d'un agent, ou lorsqu'il convient de mettre fin à l’attitude inacceptable d'un organisme public qui refuse d'exécuter une décision de Justice.

Dans le premier cas, un pouvoir de substitution est reconnu au Médiateur si l'autorité compétente se refuse à sanctionner un agent indélicat, en lieu et place il peut engager contre cet agent une procédure disciplinaire ou, le cas échéant, saisir d'une plainte la juridiction répressive. Dans le second cas, le Médiateur dispose d'un pouvoir d’injonction. Il peut en cas d'inexécution d'une décision de Justice devenue définitive, enjoindre à l'organisme mis en cause de s'y conformer dans un délai qu'il fixe. Si cette injonction n'est pas suivie d'effet, l'inexécution de la décision de justice fait l'objet d’un rapport à titre de compte-rendu. La loi a énoncé limitativement ceux qui peuvent saisir le Médiateur de la République. Ainsi, sont habilitées à saisir le Médiateur de la République, les personnes physiques ou morales, de quelque nationalité qu'elles soient, victimes d'un dysfonctionnement d’une administration de l'État, d'une collectivité locale, d'un établissement public ou d'un organisme investi d’une mission de service public.

Par ailleurs, le Président de la République, le Premier ministre, les députés, les présidents des Conseils Régionaux et Communaux et les médiateurs des autres pays peuvent transmettre au Médiateur de la République les réclamations dont ils sont saisis par les citoyens. Quant aux ONG et Associations, elles peuvent saisir le Médiateur de la République d'une réclamation, notamment pour les questions des droits des enfants et des personnes vulnérables. Le Président de la République, l'Assemblée Nationale et le Gouvernement peuvent directement saisir le Médiateur de la République pour demander une conciliation ou l’amélioration d’un service public. Enfin, le Médiateur de la République peut se saisir (auto saisine) des situations dont il a connaissance, et qui relèvent de sa compétence, chaque fois qu'il a des motifs raisonnables de croire qu'une personne a été anormalement lésée ou peut vraisemblablement l'être par acte ou omission d'un organisme public.

Toutefois, la loi prévoit que le Médiateur soit saisi par écrit. La saisine est subordonnée à un recours gracieux préalable adressé à l'Administration incriminée. Le Médiateur de la République peut être saisi le même jour où le réclamant a introduit son recours gracieux auprès de l'Administration mise en cause. Sont joints à la lettre de saisine du Médiateur de la République tous les documents entrant dans le cadre de l'affaire en question. Compte tenu du taux élevé de l'illettrisme au Niger, le Médiateur reçoit les réclamants pour les écouter, les aider à formuler et à écrire leurs réclamations. Lorsque les réclamations n'entrent pas dans le champ des compétences du Médiateur de la République, les réclamants sont réorientés vers les services ou institutions compétents. C'est dire que le Médiateur a pour vocation de consolider et de renforcer l'État de droit et la bonne gouvernance. Le recours est gratuit, car il n'y a aucun frais à payer.

Cependant, la saisine du Médiateur ne suspend pas les délais légaux dont on dispose pour engager une action en justice. Comme vous le savez, le Médiateur est assujetti au devoir de confidentialité qui l'oblige à ne pas divulguer nommément les cas dans lesquels il est saisi. Je peux seulement vous affirmer que les usagers font de plus en plus recours à l'institution pour le règlement des différends qui les opposent à l'Administration Publique. Nous enregistrons tous les jours des recours, c'est la preuve que l’institution reprend son envol. Au nombre des difficultés que nous rencontrons, l'on peut citer l'absence de la constitutionnalisation du Médiateur de la République, pourtant recommandée par les instances internationales, notamment la résolution N°67/L.28 des Nations Unies du 29 octobre 2012, les communiqués de l'Association des Ombudsmans et Médiateurs Francophones à Bamako le 7 mai 2010 et de la réunion de la section ouest africaine de l'Association des Ombudsmans et Médiateurs Africains à Abidjan le 9 août 2012. Il arrive aussi que certaines administrations, par méconnaissance de la mission du Médiateur de la République, n'accordent pas l'attention requise aux correspondances qui leur sont adressées. Il en est qui ne réagissent même pas du tout, malgré plusieurs rappels écrits et/ou téléphoniques, ou même le déplacement auprès des services incriminés.

Selon la règle du bon usage, toute correspondance administrative mérite une réponse. Cela fait partie des principes généraux en matière administrative, lesquels principes s'imposent à tout le monde, à tous les niveaux de la hiérarchie de l'État. Enfin, les ressources financières allouées jusqu'ici à cette Institution ne lui permettent pas, dans un contexte de hausse d'activités, d'atteindre les objectifs minima d'installation et de fonctionnement. L’institution du Médiateur de la République faisant partie des institutions dites de souveraineté, son principal pourvoyeur en matière de budget devrait être l’État. Notre volonté est de maintenir le climat de sérénité qui existe au sein de l'espace public. Dans cette perspective, je mesure l'urgence d'une feuille de route traduisant notre plan d'actions sur ce que nous devons faire immédiatement, avec qui, comment et quand, afin de donner des gages à nos citoyens ainsi que plus de légitimité à l'institution. Nous avons déjà pris des mesures dans la recherche des voies et moyens pour faire face aux défis du moment afin de prendre part au vaste chantier de l'édification de cette Nation que nous voulons prospère.

Je me permets de relever que, très prochainement, l'institution envisage d'élaborer son plan d'actions, un programme de communication, un manuel de procédures de gestion comptables et financières, un schéma directeur de l'informatisation des plaintes, et la publication, chaque année, d’un rapport d’activités. Pour répondre aux attentes des citoyens, j'ai décidé de conduire, très prochainement, des audiences foraines à l'intérieur du pays. Ces audiences foraines sont des activités phares qui permettront au Médiateur de la République d'entrer en contact avec les administrations déconcentrées, de prendre attache avec les usagers plaignants, et de faire connaitre au grand public cette institution et son bien-fondé dans un État de droit. En ce qui concerne l’administration de l’État, en général, des pistes de propositions de réforme ont été déjà identifiées et elles sont relatives à l'élaboration d'un manuel de procédures dans chaque ministère ou institution de l’État ; à l'élaboration d'un plan type de formation pour les agents de l'État; à la création d'un corps des Directeurs de Ressources Humaines; à l'élaboration d'un Code d'éthique et de déontologie des agents de l'État; à l'audit organisationnel des différents ministères; et à l'organisation des investigations dans les différents instituts, écoles et universités, afin de maîtriser les cursus et les programmes et permettre ainsi de bien gérer la formation des agents de l'État.

Depuis notre nomination, nous sommes engagés dans la prévention et la gestion des conflits (conflits d’ordre administratif, social, économique, financier, foncier, sécuritaires, démographique, changements climatiques). Telle est, plaise à Dieu, ma vision et ma volonté pendant ce mandat de six ans que je viens d'entamer en juillet 2016. Au vue de l'importance de cette institution pour les citoyens, plusieurs moyens de communication en vue d'un rapprochement entre ladite institution et les citoyens sont nécessaires. Avec l'évolution des technologies de l'information et de la communication, ainsi que la vulgarisation de l'outil internet, la société s’est désormais tournée vers le web. L'institution du Médiateur de la République du Niger a mis en ligne ce site web qui lui permet de vulgariser ses activités à L'échelle nationale et internationale ; de faciliter la sensibilisation des citoyens sur L'importance de ses services ; de donner un accès aux informations à distance pour les usagers de ses services et au-delà faire connaitre ses services à ceux qui les ignorent encore.

Par Me Ali Sirfi Maïga

04 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Le Commissaire de la CEDEAO en charge de l’Energie et des Mines a séjourné du 7 au 8 avril 2022 à Cotonou au Bénin. L’objectif de la visite du Commissaire Sédiko DOUKA était de constater de visu l’état d’avancement des travaux de construction du Centre d’Information et de Coordination (CIC) du WAPP, et de faire le point des projets mis en œuvre par le WAPP. 

La première partie du séjour du Commissaire de la CEDEAO en charge de l’énergie et des mines a été consacrée à la visite du chantier du CIC dont la construction a démarré depuis 2017 dans la localité d’Abomey-Calavi au Benin. A l’issue de l’inspection, le Commissaire Sédiko DOUKA a exprimé son satisfécit par rapport aux travaux en cours de réalisation. Néanmoins, il a déploré le retard accusé dans la livraison du chantier, préalablement prévue pour l’année 2020.

Le Centre d’Information et de Coordination (CIC) du WAPP a été créé pour servir d’opérateur de ventes et d’achats d’énergie dans le cadre de l’opérationnalisation du marché régional de l’électricité. Sa construction est financée par l’Union Européenne à hauteur de 30 millions d’euros. Le projet CIC comprend : (i) la construction du bâtiment WAPP-CIC , appelé aussi bloc administratif, pour servir de bureaux au WAPP et au CIC, dont le taux d’achèvement est à 88% et (ii) la partie équipements qui consiste en la fourniture, l’installation et la mise en service du matériel et des logiciels nécessaires au fonctionnement du CIC en tant qu’opérateur du système du marché, dont le taux d’exécution des travaux est à 94%.

La partie équipements comprend la salle de coordination, la salle serveur, la salle du système électrique et surtout la salle des marchés. Le taux de réalisation des travaux du centre est globalement estimé à 91%. La fin des travaux est prévue pour fin juin 2022 pour ce qui concerne les équipements techniques et pour septembre 2022 pour ce qui est du bloc administratif.

Le deuxième volet de la mission du Commissaire a été consacré à la présentation des projets mis en œuvre par le WAPP. Les progrès réalisés au cours de la période allant de janvier 2018 à mars 2022 par le Secrétariat Général du WAPP dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Directeur des moyens régionaux de production et de transport de l’énergie électrique de la CEDEAO 2019-2033 se présentent comme suit:

- Quatre (4) projets prioritaires achevés, il s’agit de: (i) projet interconnexion 225 KV Bolgatanga (Ghana)-Ouagadougou (Burkina Faso), (ii) projet ligne de transport 225 KV Laboa-Boundiali-Ferké (Cote d’Ivoire), (iii) projet hydroélectrique de 450 MW de Souapiti en Guinée, et (iv) projet de ligne de transport 330 KV Aboadze-Prestea-Kumasi-Bolgatanga au Ghana. 

- Neuf (9) projets prioritaires en cours de mise en œuvre, dont les plus avancés finiront en 2022, il s’agit de : (i) projet d’interconnexion 330 KV Volta (Ghana)-Lomé (Togo)-Sakété (Benin), (ii) projet d’interconnexion 225 KV Cote d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée (CLSG), (iii) projet énergie Boucle d’interconnexion 225 KV OMVG (Sénégal, Gambie, Guinée et Guinée Bissau), (iv) projet hydroélectrique 140 MW de Gouina (Mali), projet de ligne 225 double terne Kayes (Mali)-Tambacounda (Sénégal), les autres finiront entre 2023 et 2025.

-Quinze (15) projets prioritaires en cours de préparation, Comme ceux-ci-dessus, il s’agit soit de nouveaux projets d’interconnexion ou de projets de renforcement des lignes déjà existantes, ou encore des projets hydroélectriques et des projets de WAPP sous l’initiative «Développement d’une série de projets solaires en Afrique Subsaharienne». Le WAPP développe également d’autres stratégies concourant à mettre en valeur le potentiel énergétique de la CEDEAO et au-delà, à l’image de la Dorsale Trans-sahélienne du G5 Sahel, c’est un programme inscrit dans le cadre de l’initiative «Desert to Power», ce projet vise la mise en œuvre à travers les pays de G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger, Tchad) d’une dorsale Trans sahélienne de transport d’électricité avec construction de parcs solaires régionaux afin d’accroitre l’accès à l’électricité aux communautés traversées par les lignes de transport.

Toutes ces stratégies du WAPP ont pour but d’intégrer l’exploitation des réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié en vue d’assurer, à moyen et long termes, aux populations des Etats membres de la CEDEAO, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un cout compétitif.  Notons qu’au cours de cette visite, le Commissaire Sédiko DOUKA était accompagné de son Assistant Exécutif, Monsieur Abdelkader MAHAMIDOU.  

Source : Département Communication de la CEDEAO)

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organise, depuis hier matin à Niamey, un atelier régional sur l’élaboration de sa stratégie régionale d’hydrogène vert, ainsi que ses plans d’actions 2023-2030 et 2031-2050. La cérémonie officielle d’ouverture des travaux de l’atelier régional a été présidée par M. Balla Mahaman Rabiou, Secrétaire Général du ministère de l’Energie et des énergies renouvelables.

Pour le SG du ministère de l’Energie  et des énergies renouvelables, cette initiative qui intervient 2 semaines après l’adoption de la politique régionale d’hydrogène vert, augure de belles perspectives pour la région Ouest africaine. M. Balla Maman Rabiou devait par la suite souligner que le Niger dispose d’un fort potentiel en énergies renouvelables très favorable au développement et à la promotion de l’hydrogène vert. « Les différents acteurs du domaine au niveau national restent à votre disposition pour partager leurs expériences » a-t-il dit aux participants. Le Secrétaire général du ministère de l’Energie et des énergies renouvelables a convié les participants à la 8ème édition du Forum sur l’Energie Durable de la CEDEAO (ESEF 2023) qui aura lieu du 12 au 13 Octobre 2023 à Praia au Cap Vert sur le thème « Renforcer l’énergie durable dans la région de la CEDEAO ». Il  a précisé que ce forum  sera placé sous le signe de la promotion de l’hydrogène vert en Afrique de l’Ouest. M. Balla Mahaman Rabiou a également invité les participants à la conférence internationale sur l’Energie Solaire (CIES-Niamey 2023), un autre événement prévu en début Octobre 2023.

L’ouverture de ces travaux a également servi de cadre pour le directeur du centre régional des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la CEDEAO, M. Sempore Francis, et au coordonnateur du projet énergies renouvelables et hydrogène vert, Dr. Korgo Bruno, de souligner l’importance de l’hydrogène vert pour les pays de la CEDEAO. On note que la politique de la CEDEAO vise à atteindre une production régionale d’au moins 0,5 million de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2030 et d’au moins 10 millions de tonnes d’ici 2050. Pour l’objectif à court terme de 0,5 million de tonnes, près de 4 à 5 GW de capacité d’électrolyse sont nécessaires avec un besoin d’investissement cumulé de 3 à 5 milliards de Dollars US, avec des revenus annuels attendus de près de 1,25 milliards de dollars US d’ici 2030.

L’hydrogène vert est reconnu comme une source d’énergie capable de dé-carboniser les secteurs de l’industrie, des transports, de l’agriculture et de l’électricité. C’est pourquoi il a fait l’objet d’un intérêt croissant de la part de la communauté internationale au cours des dernières années. La demande mondiale d’hydrogène vert est en plein essor et de nombreux pays ont mis en place des politiques et des stratégies spécifiques pour la production et l’utilisation massive d’hydrogène propre dans les décennies à venir. Le potentiel d’énergies renouvelables de la CEDEAO est suffisant pour une production compétitive d’hydrogène vert dans le monde. On estime que, dans le scénario le plus optimiste, la région peut produire environ 35 % du potentiel total de production d’hydrogène à un coût inférieur à 1,5 USD par kg d’hydrogène au cours des prochaines années.

En mars 2023, les ministres de l’énergie de la CEDEAO ont adopté le Cadre stratégique et politique de l’hydrogène vert de la CEDEAO qui vise à exploiter le potentiel et à positionner la région comme l’un des producteurs et fournisseurs les plus compétitifs d’hydrogène vert et de ses dérivés, tout en tenant compte de la croissance socio-économique et du développement durable de tous les États membres. L’adoption du règlement relatif au cadre stratégique et politique de la CEDEAO en matière d’hydrogène vert devrait figurer à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil des ministres de la CEDEAO. Pour traduire cette politique en actions concrètes au niveau régional et dans les pays membres, une stratégie régionale et des plans d’actions connexes sont en cours d’élaboration.

Rahila Tagou (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

La Commission de la CEDEAO dirigée par  Dr Omar Alieu Touray, a accueilli, le jeudi 25 août 2022 la direction de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) au siège de la Commission à Abuja, au Nigeria, pour une visite de travail en vue de renforcer la collaboration, élargir la coopération et explorer les domaines d’intérêt mutuel pour la prospérité des populations de la sous-région.

Au cours de cette visite de courtoisie faite au président Touray par le président de la BIDC, Dr George Agyekum Nana Donkor, il a félicité le président pour son investiture réussie et l’a assuré du soutien de la BIDC pour son mandat. Le président de la BIDC a déclaré que la nouvelle direction de la CEDEAO est intervenue à un moment où la sous-région est confrontée à de nombreux défis économiques et sécuritaires. Mais compte tenu des expériences de service public et celles diplomatiques du nouveau président, la sous-région surmontera sûrement ces défis. Il a ajouté que la BIDC a été créée en 1975 mais a commencé ses opérations en 1979 avec pour mission de soutenir les projets et programmes de développement des États membres.

Dans sa réponse, le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr. Omar Alieu Touray a remercié la direction de la BIDC pour sa visite et son soutien à la nouvelle administration. Il a déclaré que «la CEDEAO des peuples» a été créé pour offrir une prospérité partagée aux populations de la sous-région, qui sera atteinte grâce aux quatre stratégies fondamentales de la nouvelle Commission de la CEDEAO, à savoir la réduction de la pauvreté, l’intégration économique, la bonne gouvernance et la procédure régulière. Il a ajouté que pour réaliser cette stratégie, il est nécessaire de construire une collaboration approfondie et des institutions solides avec les ressources et les processus appropriés. Il a ensuite sollicité le soutien de la BIDC pour concrétiser les objectifs pendant son mandat. Par la suite, la réunion s’est poursuivie par une séance de travail avec la direction de la Commission dirigée par la Vice-présidente, S.E. Madame Damtien L. Tchintchibidja .

Lors de la séance de travail, la Vice-présidente de la Commission de la CEDEAO, SE. Madame Damtien L. Tchintchibidja a souhaité une nouvelle fois la bienvenue à tous les dirigeants de la BIDC et a réitéré l’engagement de la Commission à élargir les relations avec eux. Le président de la BIDC, pour sa part, a partagé la structure organisationnelle et l’histoire de la banque tout en mettant l’accent sur les réalisations récentes en termes de projets et d’opérations à travers les États membres.

La réunion s’est ensuite penchée sur une séance à huis clos où des questions d’intérêt mutuel ont été discutées, notamment le paiement de la souscription au capital par les États membres, les fonds de bonification d’intérêts, l’état de la subvention pour la cybersécurité, l’état de la mise en œuvre du pilier de l’UE, la stratégie conjointe de mobilisation des ressources, la revitalisation du Comité permanent Comité d’études et de recherche et de gestion des caisses de retraite du personnel de la CEDEAO. La réunion s’est conclue par la volonté des deux parties de s’engager davantage sur des questions mutuelles en vue d’établir des liens solides.

(Source: Département de la CommunicationCommission de la CEDEAO)

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Les experts en charge des Statistiques sectorielles des pays membres de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de certaines directions clés de la Commission de l’Organisation régionale ouest Africaine ont terminé leurs travaux, le vendredi 11 novembre 2022 à Lomé au Togo.

Organisée avec l’appui de la Banque Mondiale à travers le Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO), cette rencontre avait pour but d’examiner, de discuter et de valider de manière adéquate les cadres et lignes directrices des indicateurs statistiques sectoriels préparés par le Département en charge des statistiques de la Commission de la CEDEAO.

Les travaux ont permis d’identifier les indicateurs pertinents qui devront garantir que les statistiques produites dans les États membres sont de qualité et comparables aux niveaux régional et international dans les domaines de l’éducation, la santé, l’agriculture, la démographie et la population, l’environnement, la communication, les transports, le tourisme et l’état civil, le genre, l’industrie, l’énergie et les infrastructures.

S’exprimant lors de la cérémonie de lancement des travaux, le lundi 7 novembre 2022, M. YAHAYA Mahamadou, Directeur de la recherche et de la statistique à la Commission de la CEDEAO a dit que les conclusions des travaux contribueront au renforcement et au développement des systèmes statistiques régionaux et des organismes régionaux et sous – régionaux concernés, afin d’harmoniser, produire, diffuser et promouvoir l’utilisation de statistiques économiques et sociales. «Ces données sont primordiales pour la réalisation de la Vision 2050 de la CEDEAO, des stratégies régionales et nationales de développement, des Objectifs de Développement Durable (ODD), des politiques sectorielles, et surtout du programme régional de monnaie commune» a ajouté M. Yahaya Mahamadou.

Le Directeur de la recherche et de la statistique Commission de la CEDEAO a, au nom du Président de la Commission de la CEDEAO, SE. Dr Omar Alieu Touray, et au Commissaire chargé des Affaires économiques et de l’Agriculture, l’honorable Massandje Toure-Litse, exprimé sa sincère gratitude à la Banque mondiale et ainsi qu’aux participants de l’atelier pour avoir permis le plein succès des travaux.

Pour rappel, la Commission de la CEDEAO a reçu un don financier de la Banque mondiale pour mettre en œuvre le Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest (PHASAO). Ce projet soutient les Systèmes Statistiques Nationaux (SSN) et le Système Statistique Régional (RSS) de la CEDEAO dans le processus de production de statistiques actualisées, fiables et harmonisées couvrant principalement les données sociales et économiques.

Direction de la communication
Commission de la CEDEAO

Source : http://www.lesahel.org

Une délégation de l’Association des médiateurs des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (AMP-UEMOA) a rendu visite hier matin à son président, M. Ali Sirfi Maïga, médiateur de la République du Niger. La délégation conduite par M. Essou Noudokpoe Pascal, médiateur du Benin et vice-président de l’AMP-UEMOA, est composée du directeur de cabinet du médiateur de Côte d’Ivoire, ainsi que de plusieurs cadres de ces deux institutions. Après un tête-à-tête avec leur hôte, la délégation a eu droit à une visite guidée de l’immeuble abritant le cabinet du médiateur du Niger.

La visite de fraternité qu’a conduite la délégation de l’Association des médiateurs des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine a été rendue possible suite à leur présence à une réunion élargie du bureau de l’AMP-UEMOA qui s’est penchée sur la validation de deux instruments importants pour renforcer et promouvoir l’intégration au sein de l’espace communautaire.

Au terme de la visite guidée, M. Essou Noudokpoe Pascal, médiateur de la République du Benin, par ailleurs vice-président de l’AMP-UEMOA, a indiqué que cette visite de fraternité, qui fait suite à la tenue de la réunion élargie le 1er mars dernier, est une occasion pour la délégation de s’enquérir du fonctionnement du cabinet du médiateur de la République du Niger. Il a expliqué que M. Ali Sirfi Maïga est l’ainé de ses pairs dans cette fonction de médiateur. « Notre présence ici s’explique par la simple raison que nous avons tout à apprendre de lui », a poursuivi le médiateur de la République du Benin, avant de souligner le rôle noble que jouent les médiateurs en faveur de la cohésion sociale dans nos pays.

Pour sa part, M. Daouda Tanon, représentant du médiateur de la République de la Côte d’Ivoire, est aussi revenu sur les enseignements que peuvent tirer les médiateurs de l’UEMOA de l’expérience de M. Ali Sirfi Maïga, le médiateur du Niger. « Déjà, c’est les mêmes services que l’on retrouve chez nous, et la plupart du personnel nous les connaissons soit par mission chez nous ou toutes autres rencontres », a-t-il soutenu.

La visite a pris fin par la remise de plusieurs documents portant sur le rôle et le fonctionnement élaborés par l’institution, le guide du citoyen illustré et non-illustré, et le rapport annuel du Cabinet du médiateur du Niger pour l’année 2019-2020.

 Par Rachida Abdou Ibrahim (ASCN)


Pour le retour au bercail d’Ousmane Idi Ango, récemment démissionnaire du Pnds Tarayya, ses partisans ont eu l’idée d’organiser un grand meeting d’accueil et de soutien au stade municipal de Malbaza, aujourd’hui, mercredi 2 septembre 2020. Une occasion qui, selon des sources crédibles, devrait être saisie pour demander à toutes les structures Pnds de la région de Tahoua de récuser la candidature de Mohamed Bazoum. Mal leur en a pris. Dans une lettre datée du 1er septembre 2020 et adressée aux initiateurs de la manifestation, avec ampliations au Gouverneur de Tahoua, à la Préfecture de Malbaza, à la police, à la Garde nationale et à la Gendarmerie locales, le maire de Malbaza, qui a pourtant donné son accord le 31 août 2020, a informé le Comité d’accueil de l’interdiction formelle de la manifestation. Pire, selon des sources crédibles, son accueil n’est autorisé que pour deux véhicules. Pas plus. Ousmane Idi Ango est-il considéré déjà comme un opposant par la direction du Pnds Tarayya et traité comme tel ?

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La manifestation projetée par les organisations de la société civile n’a finalement pas eu lieu hier dimanche à Niamey. Elle a été interdite par les tenants du pouvoir. Cette interdite s’est faite au moyen d’une manoeuvre dépourvue de toute intelligence.

Quelques heures avant de signer l’arrêté interdisant la manifestation de la société civile, le président du Conseil de la Ville de Niamey, Oumarou Moumouni Dogari, devenu désormais l’homme à tout faire du pouvoir pour s’accrocher à son fauteuil, a signé un autre arrêté interdisant une manifestation que le principal parti au pouvoir s’apprêtait à organiser pour célébrer son anniversaire. Tout le monde a vite compris la manoeuvre car sans l’aval des responsables du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (Pnds- Tarayya), visiblement apeurés par ce qui se passe dans certains pays de la sous-région, lui Oumarou Moumouni Dogari, militant de leur bête noire qu’est le Mouvement démocratique pour une fédération (MODEN-FA/ LUMANA-AFRICA), n’osera jamais – même avec du piment dans les yeux – d’apposer sa signature sous un arrêté interdisant leur manifestation. Nombreux sont les Nigériens qui ont éclaté de rire en voyant cet arrêté du Maire de Niamey interdisant la manifestation du Pnds-Tarayya. Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est à coeur joie que les militants du même Pnds-Tarayya ont partagé le document sur les réseaux sociaux, comme on cherchait à démontrer à la communauté internationale que même une manifestation du parti au pouvoir a été interdite à plus forte raison celle de la société civile. Avec les interdictions répétitives des manifestations, les guristes au pouvoir donnent une autre preuve aux Nigériens et au monde entier qu’ils sont tout le contraire de ce qu’ils disaient être quand ils étaient à l’opposition. Alors qu’ils se faisaient passés comme les plus attachés au respect de la démocratie, leur séjour au pouvoir a démontré que même les régimes militaires que le Niger a connus n’ont pas malmené les principes élémentaires comme ils l’ont fait depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir en 2011. En plus d’embrigader toutes les institutions républicaines, ils se sont investis à briser les partis politiques de l’opposition, les organisations syndicales et de la société civile, ainsi que les médias de la presse privée. Alors qu’ils ont toujours critiqué l’organisation des élections organisées par les précédents régimes, allant jusqu’à qualifier celles de 1996 et 1997 de «hold-up» électoral et nier toute légitimité aux institutions qui en étaient issues, eux ont organisé des élections que les Nigériens et les observateurs internationaux honnêtes s’accordent à considérer comme les plus manipulées de l’histoire électorale du Niger, avec le maintien en prison d’un candidat qualifié au second tour de la présidentielle en 2016 et des scores à la soviétique pour le candidat du pouvoir en 2021. Alors qu’ils se faisaient passer comme les plus intègres et les moins intéressés par l’argent parmi les acteurs politiques nigériens, quand ils étaient dans l’opposition, les guristes ont donné la preuve, au cours de leur séjour au pouvoir, qu’ils sont très liés à l’argent et à l’accumulation des richesses. Beaucoup parmi eux sont devenus des multimillionnaires ou même des multimillionnaires, souvent à travers des malversations, de la corruption des détournements des deniers publics. Presque tous les sondages et les toutes les études menés par des organisations nationales ou in ternationales ont démontré que la corruption n’a jamais atteint un seuil inquiétant que ces dix dernières années où le Pnds-Tarayya gère le pays. Des trafics de drogues et de tous genres se sont développés, faisant du Niger un des pays où la drogue circule de manière régulière. Alors qu’ils accusaient leurs prédécesseurs d’être des simples «valets locaux de l’impérialisme», les guristes au pouvoir se sont révélés être les meilleurs amis des pays occidentaux à qui ils ont grandement ouvert les frontières du pays pour venir y installer des bases militaires et dresser des barrières aux jeunes migrants africains. C’est sous le régime du Pnds-Tarayya qu’un ministre de la République du Niger peut ignorer les principes élémentaires de la diplomatie et de la souveraineté pour s’attaquer ouvertement aux dirigeants d’un pays voisin pour faire plaisir à la France colonisatrice.

Salifou Hamidou

C’est dans l’air du temps, ces organisations de la société civile qui essaiment, aujourd’hui, en Afrique subsaharienne, anti-occidentales et anti-impérialistes à mort, qui rêvent de l’avènement d’un ordre international plus juste et plus égalitaire. Dans certains pays de la région, elles ont largement ouvert la voie à la remise en cause de l’ordre constitutionnel qu’ils trouvaient illégitime et miné par la corruption généralisée et le clientélisme politique. C’était déjà le cas de l’organisation de la société civile malienne, dénommée Mouvement (M5), ayant constitué de prélude à l’irruption de l’Armée sur la scène politique nationale de ce pays. Pareil au ‘’Pays des hommes intègres’’, le Burkina-Faso, avec le renversement du régime politique démocratiquement installé de Jean-Marc Christian Kabore ! En fait, ces mouvements civils trouvent leur terrain de prédilection dans la géopolitique mondiale, pour ne pas dire le chaos géopolitique actuel de la planète, dominé par de multiples enjeux et défis, à la fois sécuritaires, stratégiques, économiques, sociaux, environnementaux ou autres. Ces organisations de la société civile de ces pays, aux équilibres géostratégiques et économiques très fragiles, profitent largement de ces situations de désordre mondial pour tenter d’influer sur le cours des choses dans leurs pays respectifs. Au Niger, de nos jours, après les mouvements ‘’Sauvons le Niger’’, ‘’Débout Niger’’, ‘’ONG Gandin Beyra’’ ou autres, un nouveau rassemblement citoyen est apparu, appelé ‘’Mouvement 62’’, né à la veille de la commémoration du soixante-deuxième anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Niger, afin de protester contre le redéploiement de la Force Barkhane au Niger après son départ du Mali. Pour l’instant, l’on n’en sait pas grand-chose sur ce mouvement, à part la sensibilité patriotique et la fibre nationaliste qui sous-tendent son action, qui le fait passer pour un mouvement révolutionnaire, insurrectionnel, parfois. En moins de trois mois d’existence, il aura réussi l’exploit d’arracher l’autorisation de la seule manifestation citoyenne pacifique depuis près d’une décennie, au Niger. En effet, curieusement, on ne sait quelle mouche aurait piqué le régime de la renaissance Acte III pour autoriser une manifestation publique, de la part d’un pouvoir politique qui s’origine d’un système politique profondément liberticide installé par Issoufou Mahamadou et son clan politique ? Il est vrai, Mohamed Bazoum est, quelque fois, imprévisible et c’est justement c’est ce côté qui inquiète le plus la galaxie ‘’Guri’’. Pourquoi diable avait-il donné le feu vert à cette manif du M 62, dans un moment pareil, dans un contexte particulier de vives tensions nationales, régionales, continentales et internationales ? Pire, de New York où ilse trouvait au moment de la manif, à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle des Nations-Unies, il s’était réfugié, comme d’habitude, dans son déni des réalités. Sinon, il fallait seulement être, soit un aveugle, soit porter des lunettes en bois, soit, être simplement de mauvaise foi lamentable pour déclarer que ladite manif n’avait drainé que quelques individus, au mépris, sans doute des images vraies des télévisions privées présentes sur place !

Par contre, dans l’opinion publique nationale, cette sortie citoyenne avait été bien accueillie, car, elle devrait préfigurer de meilleurs lendemains pour le droit de manifestation dans le pays. Cette autorisation devait signifier, pour les uns et pour les autres, un virage, un tournant important pour la liberté d’expression au Niger, mise à rude épreuve par le régime de la renaissance en ses Acte I et II. Cependant, il n’était rien de tout cela, c’était tout simplement, probablement, un moment d’égarement pour Bazoum que les faucons du régime, à savoir Issoufou Mahamadou et ses affidés, ont vite rattrapé en réussissant à contraindre et à forcer le régime de Bazoum à revenir à la ligne dure du parti rose en matière de gestion des libertés publiques comme le droit de manifestation. Comme on le sait, la doctrine du PNDS/Tarayya dans ce domaine est simple, c’est l’interdiction de la manifestation sur la base de motifs fallacieux et ridicules, au mieux des cas ; au pire des cas, c’est la répression sauvage qui s’abattra sur les récalcitrants qui refuseraient d’obtempérer aux décisions administratives et judiciaires prises dans ce sens. Pour comprendre la frilosité actuelle du parti rose face aux manifestations pacifiques, il faudrait admettre le proverbe Djerma qui enseigne que « l’assassin n’aime point le couteau », car il en connaît, certainement, le grand danger. En effet, Issoufou Mahamadou et ses partisans furent les plus grands manifestants politiques de l’Histoire du Niger contemporain, car, à l’origine, c’était un parti contestataire, agitateur, animé de revanchards pseudo-intellectuels qui prétendaient défendre des valeurs de Gauche, d’une gauche progressiste, mais qui, en réalité, n’étaient que d’imposteurs politiques que leur exercice du pouvoir aura permis de mettre au grand jour.

Le PNDS/Tarayya aura été de toutes les périodes troubles de l’histoire politique du Niger de ces trente dernières années. Que ce soit dans la revendication de la Conférence Nationale de juillet 91, ou avant, du combat pour le multipartisme, en avril 90 ; que ce soit pendant la période de la première transition politique de septembre 91 ; ou encore pendant la Troisième, la Quatrième, la Cinquième et la Sixième République, à toutes ces époques, le parti rose aura été un acteur de premier plan dans la survenance des événements politiques ayant marqué la vie de la nation nigérienne. La composition sociologique de ce parti lui conférait un avantage stratégique sur les autres formations politiques de la même époque, à savoir une discipline de fer et une grande capacité à s’adapter à toute nouvelle situation. Sans base populaire, au départ, formé seulement d’une partie de la couche lettrée du pays (enseignants, infirmiers, enseignants du supérieur), le PNDS/Tarayya n’avait guère réussi à convaincre les grands commis de l’Etat, c’est-à-dire ceux qui étaient en charge de la gestion politique et administrative du pays, qui étaient restés, plutôt, pour la plupart d’entre eux, fidèles au MNSD/Nassara, l’ancien parti-Etat. Aujourd’hui, la pratique du pouvoir aura démenti le vieux mythe de ‘’parti du illimi’’ (parti de l’intelligence) que l’on attribuait au parti d’Issoufou Mahamadou et de ses camarades, car jamais la médiocrité n’avait connu pareille promotion. Le Niger de la renaissance n’a que foutre des compétences, l’essentiel étant seulement d’être des siens, de partager les mêmes égarements politiques et de rester unis et solidaires même devant l’injustice.

Le PNDS/Tarayya sait donc, pertinemment, ce qu’il fait, en interdisant, systématiquement, les manifestations publiques pacifiques, le chemin alambiqué par lequel il était passé, naguère, pour conquérir le pouvoir suprême. Même quand la situation sociopolitique de la sous/région ne connaissait pas une telle fragilité, le régime de la renaissance ne s’était pas hasardé à autoriser ce genre de manifestation publique, car chez les ‘’Guriste’’, c’est le principe du risque zéro qui est de règle. Pourquoi, alors, ferait-il ce qu’il avait toujours refusé de faire ou de ne faire seulement qu’à sa façon ? Ce serait, sans doute, suicidaire pour lui, conscient de son impopularité actuelle et craignant l’effet boule de neige des situations politiques prévalant dans certains pays voisins, car, en règle générale, les peuples suivent le même destin, mais chacun à son rythme sans doute ! Les faucons du régime de la renaissance reprennent, progressivement, le dessus sur les colombes du parti, peut-être trop naïves et angéliques pour croire que l’on peut faire du neuf avec du vieux. Quelle incrédulité politique ! Ils réinvestissent ainsi, petit à petit, tous les terrains desquels l’on avait pensé les chasser. « Chasser le naturel, il revient toujours au galop’’, professe un proverbe français, car c’est dans l’ADN même du PNDS/Tarayya de ne pas être un fervent adepte de la liberté de manifestation, puisque son dessein ultime réside dans le maintien du peuple dans l’obscurantisme le plus total afin de se livrer à son dada favori de dictature politique. C’est très regrettable de la part d’un parti politique qui prétendait avoir grandi dans la libre expression démocratique dont, il est, hélas, le premier fossoyeur !
Omarou Moustapha

 

Interdiction systématique des manifestations de la société civile et refus de ne rien céder à l’opposition : Issoufou se met tous les Nigériens sur le dos et fait échouer son candidat aux présidentielles avant même le 27 décembre 2020...

 Dans le déni de démocratie et la persécution que les partis d’Opposition et souvent des alliés ont subis, des Nigériens n’avaient de choix que de se battre et ils avaient connu la répression barbare, la prison, la stigmatisation, le bannissement. Qui ne peut pas se rappeler ces moments de grandes tensions politiques faits d’une rare violence policière qui s’abattait sur les opposants, les journalistes, les acteurs de la société civile ? Mais, ils n’abandonnèrent pas, ils ne fléchirent pas, et dans la souffrance de la persécution, ils luttèrent, dignes.

Pendant des moments après ces empoignades, l’accalmie revint, précaire, non sans être le signe d’une paix des coeurs, car pour longtemps, ces coeurs devraient être remplis de venin, de haine, les uns pour les autres. On se rappelle d’ailleurs qu’une jeunesse était engagée, furieuse pour se battre, mais les leaders pacifistes, pouvaient contenir tant de colères débordantes, demandant aux uns et aux autres de se surpasser pour donner des chances à la paix. Malheureusement pour le pays, les socialistes se montrent inflexibles à refuser d’aller dans l’élan de paix pour civiliser des relations politiques qui se durcissent.

Aujourd’hui encore, la situation ne semble guère évoluer, elle se tasse, pire elle se complexifie ne donnant plus d’autres choix à la lutte pour espérer sortir de l’enlisement par le rapport de force. Cheminant vers les dernières élections qui marquent le règne de sa Majesté Impériale, l’Empereur Issoufou II, le pays est à la croisée des chemins, ne sachant pas jusqu’où peuvent le conduire les surdités d’un système qui est prêt à assumer le pire pour se maintenir au pouvoir. Que n’avait-on pas décrié dans le pays ? Tous les secteurs vont mal à l’exception de l’hôtellerie qui pouvait voir trôner dans un espace conçu pour les privilégiés, quelques structures hôtelières qui se dressent comme l’étendard d’une mafia qui s’incruste dans un pays qui prend les allures d’un paradis fiscal pour une pègre que la Renaissance a secrétée, par la concussion, dans notre démocratie. Dans le pays, deux discours antagoniques se télescopent, l’un décrivant un Niger bienheureux, fait de dorures et de pépites de bonheur invisibles, et un autre présentant un Niger malade, grabataire, malade de sa démocratie détruite, de son économie saccagée, de sa cohésion délabrée, de son école à terre, de son système de santé malade, de sa sécurité violée, de ses fiertés confisquées. Dans cette dialectique, dénicher la vérité, la réalité du pays, par quelques indices qui ne trompent pas, n’est pourtant pas aussi difficile. Le socialisme nous avait gavés de promesses, de promesses tenues invisibles, de discours creux. Quand on peut attendre de sa part, au lieu de ces discours vaniteux, pour répondre aux attentes des Nigériens qui se résument en un simple fait : gouverner bien le pays dans la justice et la vérité, que de la roublardise, rien que de l’autosatisfaction, rien que de l’auto-éloge. Pourtant, pour venir au pouvoir, le socialisme n’a rien promis d’autre que de gouverner autrement, disons de gérer mieux que les autres qui l’ont précédé depuis cinquante ans à la tête du pays. Des Nigériens avaient cru et ils avaient osé faire confiance. Aujourd’hui, de ces Nigériens naïfs, ils sont nombreux à vivre le remord d’un choix imprudent. Ils libéraient le Lion de sa cage de l’opposition pour les dévorer. Quelquefois, dans la vie, l’on est responsable de ses propres malheurs.

Dans le pays, partout, en ville comme en campagne, les populations vivent les affres de l’insouciance de ce régime. Et jamais l’Etat ne s’est éloigné des populations que sous ce socialisme vantard. Comment comprendre que l’homme qui prétendait avoir parcouru tous les villages nigériens, une fois au pouvoir, se terre dans son bunker, s’effrayant de son peuple qui l’aura voté, peut-on l’entendre à l’issue des élections de 2016, à plus de 92% ? Comment peut-on craindre un tel peuple, le repoussant même lors des rares sorties vers le peuple, refusant de prendre quelques bains de foule pour célébrer un score à la soviétique qui l’aurait porté au pouvoir, pour croiser ce peuple, pour communier avec lui, le temps de mains qui se serrent. On ne peut donc pas comprendre qu’un président si brillamment élu soit habité par la paranoïa et on le voit qui se cache derrière les armes, comme s’il pouvait être normal de craindre un peuple si amoureux de son chef. L’homme du peuple peut se reprocher quelque chose pour avoir si peur du peuple ?

Il n’est donc pas vrai que le pays serait l’eldorado que décrivent les socialistes avec un exotisme exubérant. Pour s’en effrayer tant, ils savent qu’il va mal. Ils savent qu’ils l’ont mis dans le pétrin. Et c’est dans toute la société que cela se ressent. Dans les campagnes les populations sont ligotées, réduites dans leurs mouvements face à une insécurité que le régime ne réussit pas à juguler même après s’être servi de gros milliards qui ont plutôt servi la gloutonnerie et l’égoïsme de ses enfants, non l’armée et la nation. De même, les paysans ont été oubliés dans la mise en oeuvre des politiques publiques, et l’on peut croire que mieux qu’ailleurs c’est dans les villages nigériens que l’on juge mal le socialisme et sa gestion. Contrairement à ce qu’un programme aurait pu changer dans la vie des Nigériens ; les 3N, qui devraient sauver le pays pour vaincre définitivement la faim et accéder enfin à l’autosuffisance alimentaire s’il avait être un instrument de redéfinition de l’agriculture dans le pays, non un instrument de propagande, n’a fini qu’à servir le populisme farfelu d’un socialisme de contrebande. Ce concept allait – et Hama Amadou alors président de l’Assemblée nationale avait prévenu sur les risques d’une exploitation politicienne du programme –se servant plutôt de ses résultats virtuels qu’on ventait, faire dire par ses concepteurs tout le bien qu’il fit au pays et justifier une description idyllique du pays comme s’il devenait un autre dans lequel il n’y a plus de famine, et dans lequel – on l’a souvent entendu – personne ne migre parce que le Niger serait un pays de cocagne, un pays qui répondrait désormais aux préoccupations des populations. La ville aussi au Niger, sous la Renaissance, est devenue comme chez Alioun Fantouré, Porte-Océane, une ville fantôme, désespérée, faite d’incertitude et d’ambiance morose. Prise d’assaut par une horde de mendiants qui désertaient les campagnes désolées, elle offre à ses carrefours toute la misère qui l’habite. On ne vit plus dans la ville ; on survit. La jeunesse est désemparée, manquant de tout : d’un enseignement de qualité comme de la perspective d’un travail décent, au point où la criminalité, le vol, le banditisme, la débauche prennent des proportions inquiétantes au point de semer une certaine psychose dans la ville. Les rares jeunes qui savaient se battre, souvent au soleil pour gagner leur pitance et aider les siens ont été déguerpis parce que la nouvelle bourgeoisie socialiste ne supporte plus de vivre avec eux dans la ville, et comme les mendiants qu’ils chassaient, ces autres indésirables devraient comprendre qu’ils sont aussi persona non grata dans la villelumière des Renaissants. Ainsi, par les brutalités du système l’on a tué le petit commerce dans le souci, prétend-on, du béton que l’on veut ériger dans la ville pour tromper par leur dimension nos misères. On détruisait alors les hommes et le commerce pour faire vivre les dalles et le béton, les couleurs et les artifices dans la ville pour le plaisir des touristes. Mais il n’a pas que ces aspects qui témoignent d’un mal-être généralisé.

Au plan politique, les choses ne sont guère reluisantes. Là, peut-on dire, c’est encore pire. A l’approche d’élections cruciales pour le pays, la crise est on ne peut plus des plus profondes. Bien d’observateurs de la scène politique nigérienne ont de bonnes raisons de s’inquiéter pour le pays avec ces positions tranchées, irréconciliables, avec un dialogue devenu impossible entre acteurs politiques qui sont arrivés à se détester d’une haine viscérale, indescriptible. Plus on s’approche des élections, plus la situation se complique et l’on ne peut voir aucune lueur dans le ciel triste d’un pays qui tangue, pour une fois encore, pris en otage par les intransigeances de socialistes qui ne peuvent céder au compromis qui préserve la nation. Dans une telle situation tout le monde a compris qu’il n’y a plus d’autres choix que la lutte, que le sacrifice, un devoir sur lequel pouvait conseiller les opposants, le candidat Bazoum qui pouvait croire que parce qu’il est au pouvoir, il pourrait tout se permettre pour faire ce qu’il veut et imposer ses choix aux Nigériens.

L’opposition disait être décidée à aller à la lutte puisqu’il ne lui reste plus que ce choix et de l’assumer. Des fronts furent créés annonçant une volonté de se battre, mais tous se bâtirent peu quand on sait pourtant la hargne des militantes et des militants à se battre, à se défendre pour prendre la place qui leur revient dans le pays. Cela fait longtemps d’ailleurs, que pour faire face à cette situation, dans l’imminence des élections, d’un côté avec les syndicats, la société civile et les partis politiques qui se créaient un front, et de l’autre, les partis de l’opposition qui créaient un autre, les deux pour le même combat. Mais après plusieurs semaines, ce ne sont que des déclarations desquelles les militants se seraient lassés que l’on peut entendre, et au-delà l’on ne vit rien si ce n’est la première coalition qui, depuis des semaines, lutte à manifester sans que l’autorisation ne lui soit accordée. Mais pourquoi donc les partis politiques, mettentils tant de temps à sortir pour manifester, pour imposer une conduite, pour s’imposer ? Cette situation de léthargie peut-elle durer encore longtemps quand on sait l’impatience des militantes à battre le pavé pour qu’on puisse les respecter dans le pays, et surtout quand la montre joue contre tous ?

Le peuple arrive…

Ce silence précaire peut tromper sur la gravité de la situation que vit le pays et il va sans dire que l’Opposition se prépare, et avec elle aujourd’hui la société civile et les syndicats engagés dans le combat de la liberté et de la justice, de la démocratie et de l’Etat de droit. Depuis quelques jours, ces groupes organisés mènent un travail de terrain pour mobiliser les troupes, galvaniser les Nigériens à comprendre que pour leur dignité et leur fierté de peuple libre, ils n’ont plus qu’à se mettre débout et à se battre. Les socialistes ont fait trop de mal et au lieu du repentir pour espérer le pardon du peuple, ils persistent dans le mal, voulant encore avoir les moyens d’opprimer le peuple. Sur quoi peuvent-ils d’ailleurs compter pour croire qu’ils peuvent plus longtemps maintenir le peuple dans cet état d’asservissement, d’abêtissement aussi ?

Il faut reconnaitre que l’Opposition et la société civile profitent d’une société qui est favorable à leurs combats : la réalité des malaises. Il ne leur est plus difficile de gagner l’adhésion des populations meurtries pendant dix années de navigation à vue, d’insouciance, d’exclusion, et de gestion patrimoniale de l’Etat. Jamais les Nigériens ne se sont sentis si étrangers dans leur propre pays si ce n’est sous la gouvernance des socialistes. Ces différentes tournées d’opposants à l’intérieur du pays et cette campagne de sensibilisation initiée dans la capitale rencontrent des populations attentives, prêtes pour l’ultime combat, des populations trépidantes qui piaffent d’impatience, impétueux à aller dans le combat de l’honneur pour libérer le pays des grises de prédateurs qui le tiennent en otage, s’agrippant à ses os quand ils ont fini de dévorer sa chair.

Donner la preuve que ce peuple est un peuple organisé, combatif…

Le peuple du Niger n’est certainement pas le plus lâche de la terre, pour vivre dans le masochisme les souffrances qu’un système inique lui impose, allant jusqu’à lui dénier ses droits constitutionnels. Hier, il avait combattu, surmontant des situations difficiles, qui laissent à l’histoire le beau souvenir de la magnificence de ses combats. Aujourd’hui, le peuple est encore interpellé par l’histoire pour s’assumer face à un pouvoir qui est décidé à lui confisquer ses libertés pour lui interdire de manifester, et d’exister dans la démocratie. Après des déclarations de manifestation dûment déposées, plusieurs fois, on leur a imposé l’implacable et mécanique réponse incompréhensible : interdiction de manifester. Et la justice ne vient pas au secours pour sauver un droit menacé dans ce curieux Etat de droit. Faut-il dès lors croire qu’une certaine justice a choisi son camp dans le déni de droit qui oppose les nigériens à leurs autorités ?

Y’en a marre…

C’est des colères que l’on peut attendre partout. Jusqu’à quand peut-on continuer à interdire toute manifestation dans le pays ? Mais on le comprend, ceux qui gouvernent savent désormais qu’ils n’ont plus de côte dans le peuple. Depuis des mois l’on ne peut plus entendre cette expression selon laquelle, «ceux qui s’agitent ne sont qu’un minorité». Sans doute qu’on doit avoir pris conscience de la force de cette «minorité» et qu’il y a à craindre ses fureurs pour lui empêcher de manifester. La preuve est désormais donnée qu’il n’y a plus de justice comme l’a insinué Moussa Tchangari, sorti dépité de la justice ce lundi. Désormais, il n’y a plus de choix pour les Nigériens, au-delà des structures qui portent leurs combats, que de briser les chaines pour se libérer sans attendre une faveur pour lutter. Ce qui se passe n’est que normal car celui que vous voulez combattre, par lui-même, gentiment, ne vous donnera jamais l’autorisation de le battre. L’acteur de la société civile pouvait d’ailleurs dire, dans l’inspiration des paroles prophétiques de Bob Marley qu’il rappelait si opportunément, qu’un droit s’arrache, il ne se donne pas. On peut ainsi l’entendre, entonner la belle et guerrière chanson reggae : «Get up, stand up. Stand up for your rights».

Les Nigériens doivent donc s’organiser en appelant toutes les forces, syndicales, politiques et de la société civile à former un large front pour libérer le pays. Il n’y pas d’autres choix, et déjà pour le Niger et pour sa survie, une des coalitions, appelait la dernière fois, les forces de défense à ne plus obéir à un ordre manifestement illégal. Le ton est donné et le pays glisse gravement dans des turbulences inouïes. Les Nigériens peuvent désormais savoir à quel type de dirigeants ils ont affaire. S’ils l’ont compris, ils l’auront bien compris. S’ils ne l’ont pas compris, ils n’auront demain, que les regrets de leurs imprudences. Et à chacun de s’assumer pour vivre la nouvelle ère d’asservissement qui pourrait s’ouvrir pour leur plus grand malheur.

Gobandi

 

En l’espace de dix jours, le régime du Président Issoufou Mahamadou a interdit deux marches du Collectif des organisations de la société civile à Niamey, sous le fallacieux motif de «raisons de troubles graves à l’ordre public». Ainsi, les marches que ce collectif avait voulu organiser le mercredi 10 et le samedi 20 Mai derniers ont été interdites par le Maire de ville de Niamey, M. Assane Seydou qui manifeste un zèle extraordinaire à faire le sale boulot pour plaire aux responsables du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) dans leurs tentatives de vouloir confisquer les libertés individuelles et collectives des citoyens. En l’espace d’une semaine aussi, trois acteurs de l’opposition et de la société civile avaient été interpellés à Agadez et à Niamey, pour avoir simplement émis des critiques sur le régime en place. C’est ainsi que le 14 Mai, l’acteur de la société civile Abdourahamane Insar a été arrêté par la police d’Agadez et conduit deux jours plus tard à la prison civile de la même ville où il est détenu actuellement. Son péché ? Avoir publié des écrits sur les réseaux sociaux pour exiger la lumière sur les 200 milliards de francs CFA de l’affaire URANIUMGATE impliquant l’actuel ministre des finances Hassoumi Massaoudou. Le même jour, à Niamey, le président du Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR), l’opposant Amadou Ali Djibo dit Max a été arrêté à son domicile et conduit dans les locaux de la Police judiciaire.

 

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"Tout fonctionnaire de la ville et/ou de l'État qui pose un acte manifestement illégal devra désormais répondre individuellement devant un juge répressif ". Les acteurs de la société civile ont décidé de ne pas se contenter de poursuivre l'État ou la ville de Niamey, des entités contre lesquelles ils peuvent, certes, remporter des succès judiciaires devant les tribunaux, mais sans grande conséquence pour la consolidation de l'état de droit, les fonctionnaires supposés agir pour le compte de l'État, mais qui, en réalité, servent des desseins politiciens, pouvant renouveler des actes similaires sans aucune crainte. C'est pour attaquer le mal à la racine que les acteurs de la société civile, sous la férule de leurs conseils, ont décidé de porter désormais plainte contre les fonctionnaires de l'État et/ ou de la société civile qui apposeraient leurs signatures sur des documents d'interdiction des manifestations de la société ; Une plainte au pénal a été déjà déposée contre tout signataire d'actes d'interdiction anticonstitutionnelle, non pas devant le Procureur de la République ou devant une juge d'instruction, mais directement à l'audience du 20 octobre prochain pour que, désormais, les auteurs de violations des droits de l'homme et des libertés publiques répondent directement de leurs indélicatesses. " Lorsque quelqu'un pose un acte, il faut qu'il l'assume pénalement. Il faut qu'on apprenne à chacun à assumer sa responsabilité devant l'histoire et ça ne peut être que par la loi ", a déclaré Maitre Boudal Effred Mouloul, un des avocats du Cadre de concertation et d'action citoyenne (Ccac) de la société civile. Une belle initiative de nature à renforcer l'état de droit et à promouvoir les libertés publiques.

 

Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle Place de la Concertation. Au cours de la plénière d’hier, réservée au contrôle de l’action gouvernementale, les parlementaires ont interpellé le ministre de l’Agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa relativement aux dispositions prises par le gouvernement en matière d’appui à la production pour la campagne agricole 2022, qui s’installe  progressivement. Le ministre de l’Agriculture est allé répondre aux questions posées par les députés Maman Rabiou Maïna et Sani Sanoussi. La séance plénière a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, M. Seini Oumarou en présence du commissaire du gouvernement, M. Mahamadou Lawaly Dan Dano, ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions.

Les députés auteurs de l’interpellation ont posé au total, treize (13) questions pertinentes au commissaire du gouvernement sur les dispositions prises en matière d’appui à la production. Rappelant que la campagne agricole de 2021 n’a pas répondu aux attentes des producteurs sur tous les plans alors que le gouvernement s’est fixé comme objectif d’accroître les productions avec les moyens appropriés, les parlementaires ont cherché à savoir davantage sur la question de l’engrais, des semences, des équipements, les besoins globaux de la campagne agricole 2022.

En réponse aux préoccupations des parlementaires, le ministre de l’Agriculture a tout d’abord dit que, la sécurité alimentaire au Niger est fortement tributaire des cultures pluviales qui assurent plus de 96% de la production céréalière. Cette base alimentaire constituée par les cultures des céréales est particulièrement fragile à cause des effets de plus en plus néfastes du changement climatique sur les récoltes.

C’est ainsi que la campagne agricole pluviale 2021 s’est soldée par une production céréalière de 3.497.696 tonnes, soit une baisse de 37% par rapport à l’année 2020 et 39% par rapport à la moyenne des productions des 5 dernières années. Cette piètre performance est liée à une pluviométrie mal répartie dans le temps et l’espace. Selon Dr. Alambedji Abba Issa, la production disponible à la consommation de toutes les céréales (mil, sorgho, mais. fonio et riz) de la campagne 2021 a été établie à 2.946.231 tonnes et les besoins de consommation de la population de toutes ces céréales, estimés à 4.950.711 tonnes. Le bilan céréalier qui en a résulté s’est soldé par un important déficit de 2.004.480 tonnes, soit environ 40% des besoins de la population. Ainsi, à l’issue de la campagne précédente, au total 6.430 villages avec une population de 8.762 358 habitants, ont produit moins de 50% de leurs besoins céréaliers annuels.

Face à ce déficit céréalier important, «le gouvernement a élaboré et mis en œuvre un plan d’urgence s’étalant jusqu’au 15 mars 2022, faisant partie intégrante du plan de soutien annuel 2021/2022. Dans le cadre du plan d’urgence 11,4 milliards furent alloués à la production agricole irriguée. Ce plan a été exécuté à un niveau d’environ 64%. De même, il était prévu 8,3 milliards de F CFA de semences et de pesticides dans le plan de soutien. Il a été réalisé 12,3 milliards de ces intrants, soit 148% des prévisions. En prenant en compte les activités imprévues sur les cultures irriguées, les réalisations s’élèveront à 25,5 milliards, soit 305% des prévisions initiales», a expliqué le ministre de l’Agriculture.

Dr. Alambedji Abba Issa devait ensuite annoncer que, pour la campagne agricole pluviale 2022 qui est en train de s’installer, le gouvernement a fourni des efforts encore plus importants pour permettre à la population rurale de tirer meilleure partie de la saison pluviale à venir. En effet, a-t-il poursuivi, l’objectif du programme de cultures pluviales 2022 est de porter les productions céréalières sous pluie (mil, sorgho, riz, mais et fonio) de 3,4 millions de tonnes on 2021 à 6,3 millions de tonnes en 2022, soit une augmentation de la production de 85% par rapport à 2021. En ce qui concerne les cultures de rente, il est visé une croissance de 30% par rapport à 2021, portant la production à 3.332.830 tonnes. «Le montant de fonds alloués à ce programme s’élève à 20.786.043.155 F CFA contre 11.620.391.000 F CFA en 2021, soit une augmentation de 79%. Ce montant est totalement acquis dont 15.824.619.177 F CFA, soit 76 %, couvert par le Budget National», a annoncé le ministre de l’Agriculture.

Dr. Alambedji Abba Issa a donné des explications détaillées sur l’approvisionnement d’engrais au Niger. Après toutes les péripéties a-t-il indiqué, un fonds commun des engrais (FCE) permettant une bonne gestion des fonds alloués par l’Etat et ses partenaires a été créé. L’objet de ce fonds est de définir un mécanisme permettant de centraliser et d’assurer la gestion de l’ensemble des contributions financières de l’Etat et des bailleurs de fonds destinés au secteur des engrais. «Durant la campagne 2022, mon département mettra en œuvre ce système dans le cadre de la subvention des engrais qui seront mis à la disposition des ménages vulnérables», a assuré le ministre de l’Agriculture.

En ce qui concerne les semences, elles sont disponibles en variétés améliorées auprès de producteurs semenciers et consignées dans l’annuaire 2022 de disponibilité de semences produites en 2021 et le report de 2020. Il ressort de cet annuaire une production de 7676,90 tonnes de semences en 2021 et un report de 3244, 90 tonnes produites en 2020. En 2022 la disponibilité totale en semences de variétés améliorées toutes catégories confondues (production 2021 et reports de 2020) est ainsi de 10 921,81 tonnes. «Pour la campagne agricole pluviale 2022, les quantités de semences de variétés améliorées disponibles dans le pays, se chiffrent à 10 921,81 tonnes. Les semences de variétés améliorées, tout comme les engrais, sont destinées aux producteurs déclarés très vulnérables des communes bénéficiaires du plan de soutien. Ces bénéficiaires sont dans des villages agricoles déclarés déficitaires à plus de 50% à l’évaluation des résultats de la campagne agricole pluviale 2021. La distribution des semences se fait au niveau des communes sur la base d’une quantité de 15 kg/ménage, composée de 10kg de céréales et 5kg de légumineuses», a-t-il expliqué.

Enfin le ministre de l’Agriculture a indiqué que le gouvernement a élaboré depuis 2020 une Stratégie et le Plan National d’Adaptation face aux Changements Climatiques dans le secteur Agricole SPN2A 2020-2035. Ce dispositif a pour finalité un développement agricole durable et intelligent face au climat, assurant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations nigériennes dans un contexte de changements climatiques.

Seini Seydou Zakaria(onep)

 

Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, les députés nationaux en travaux de séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale, ont interpellé samedi 18 juin 2022 le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Adamou Mahaman. Il est allé répondre aux préoccupations du parlementaire, M. Kalla Moutari sur la question vitale, de l’eau potable de consommation au Niger et particulièrement, des villes de Maradi et de Zinder. Le ministre en charge de l’Hydraulique a largement exposé à la représentation nationale, la situation de la fourniture d’eau potable dans les villes et campagnes du Niger. La séance plénière a été présidée par le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, M. Kalla Ankouraou.

Le ministre en charge de l’Hydraulique, M. Adamou Mahaman a, avec une attention particulière envers les parlementaires, répondu à une quinzaine de questions posées par le député auteur de l’interpellation sur les besoins en eau potable au Niger, la fiabilité des données statistiques, la réalité du programme d’accroissement de la production d’eau à Maradi, les études du problème d’eau de Zinder, les interventions de partenaires stratégiques du Ministère, la gestion de l’eau par la SEEN et la SPEN ainsi que les dispositions prises par le gouvernement pour garantir de l’eau pour tous au Niger.

En réponse aux préoccupations posées par le député Kalla Moutari, le ministre Adamou Mahaman a tout d’abord rappelé la réforme du sous-secteur de l’hydraulique urbaine depuis l’an 2000 qui a abouti à la transformation de la Société Nationale des Eaux (SNE) en Société d’Exploitation des Eaux du Niger (SEEN) résultant de la loi 2000-12 du 14 Août 2000 reprise par les lettres de politique sectorielle de l’hydraulique urbaine approuvée en 2001 et en 2011 par le gouvernement qui a défini les options et orientations qu’il compte prendre. Selon le ministre, il s’agit de la mise en œuvre de la réforme du sous-secteur de l’hydraulique par la création de la SPEN ; l’engagement de l’Etat à assurer l’équilibre financier du sous-secteur en procédant régulièrement à des révisions tarifaires ; la réduction des consommations d’eau des administrations et le paiement régulier et à bonne date des factures d’eau des administrations.

L’objectif général de la réforme, « vise, à travers un partenariat public privé, à créer une structure autonome, financièrement viable, capable d’assurer l’alimentation en eau potable à moindre coût, en quantité suffisante et en qualité acceptable des populations des centres urbains et semi urbains, en particulier celles à faibles revenus », a-t-il déclaré.

Le ministre de l’Hydraulique, a ajouté que l’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement constituent une des priorités pour le Niger. C’est conscient de ces enjeux que le Niger s’est engagé depuis 2016 pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durables (ODD6) pour accélérer les progrès pour un accès universel à l’eau potable, l’hygiène et à l’assainissement à l’horizon 2030. Pour donner suite à ces engagements, a-t-il continué, le Niger a élaboré et adopté en mai 2017, le Programme Sectorielle Eau, Hygiène et Assainissement (PROSEHA) 2016- 2030 et le Plan d’Action National de Gestion Intégré des Ressources en Eau (PANGIRE).

Après cinq (5) ans de mise en œuvre, pour relever ce défi, et  répondre aux attentes des populations nigériennes, particulièrement celles vivant en milieu rural, le Programme de Renaissance Acte 3 du Président de la République ambitionne de donner un coup d’accélérateur en améliorant l’ensemble des indicateurs d’accès à l’eau potable et l’assainissement.

En hydraulique villageoise, l’accès à l’eau potable sur l’ensemble du territoire national atteindra une couverture géographique de 95% et à un taux d’accès de 55% par la réalisation de 35 000 équivalents points d’eau modernes supplémentaires et la réhabilitation de 5 000 équivalents points d’eau, et la réduction des disparités inter et intra régionales dans l’accès à l’eau et même à l’assainissement.

Pour ce qui est de l’hydraulique pastorale, les points d’eau seront renforcés avec la réalisation de 4 500 équivalents points d’eau (éqPEM) nouveaux et la réhabilitation de 500 autres, composés des puits pastoraux et stations de pompage pastorales. L’hydraulique urbaine atteindra un taux de desserte de 100% dans les 55 centres du périmètre concédé avec la réalisation de 460 000 branchements particuliers ; 10 000 bornes fontaines publiques ; optimisation des centres concédés à la SPEN et l’extension du périmètre concédé.  « Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a décidé de rehausser le financement du secteur de 3% en moyenne à 7% du budget d’investissements de l’Etat », a indiqué le ministre Adamou Mahaman.

En ce qui concerne la situation de Maradi et Zinder, le ministre a donné d’amples explications appuyées par des statistiques et des perspectives heureuses ont été annoncées pour juguler le problème d’eau dans les deux régions et toutes les zones en difficulté d’eau potable au Niger. Il a aussi édifié les parlementaires sur le partenariat qui existe entre l’Agence Musulmane d’Afrique qui est une ONG caritative réalisant des postes d’eau autonome au profit des populations des régions de Zinder et Maradi, mais qui ne respecte pas les lois et règlements du pays. Le Ministère du développement Communautaire est en train de prendre des dispositions à cet effet.

Seini Seydou Zakaria(onep)

 

L’interpellation du Premier ministre par le député de l’opposition, Omar Hamidou Tchiana, ce samedi 15 avril 2023, a permis aux Nigériens de découvrir un autre pan caché de la conception de l’Etat par le régime de la Renaissance. De tout temps, depuis pratiquement 2011, les Renaissants ont imposé aux Nigériens une gestion exclusive, sans partage, du pouvoir ne faisant qu’à leur tête. ‘’C’est notre pouvoir, nous le gérons comme bon nous semble et nous ne sommes même pas tenus de vous de rendre compte de ce que nous faisons’’. C’est de façon résumé comme ça que raisonne le gotha du PNDS-Tarayya, une perception de la gestion de l’Etat partagée par les militants à la base du parti. Cette réaction du Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, à l’occasion de son interpellation du 15 avril dernier montre à quel point que les dirigeants PNDS ont peu de considération vis-à-vis des citoyens en général et particulièrement les Nigériens qui ne sont pas de leur bord politique. Ils méprisent les autres.

De quoi s’agit-il ? Dans sa réponse aux préoccupations soulevées par le député Ladan Tchiana, le PM Ouhoumoudou Mahamadou a laissé entendre péremptoirement que ce n’est pas une obligation pour le gouvernement de communiquer sur les marchés publics débattus en Conseil des ministres. Qu’ils ne sont pas tenus de le faire, ils le font juste par volontarisme. Ce qui n’est pas du tout vrai et dénote la mauvaise foi des Renaissants. C’est la loi qui oblige la publication des marchés publics au sein bien par l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) que par le gouvernement pour ce qui concerne les marchés publics dont le montant s’établit à 300 millions de francs CFA et plus aujourd’hui alors que le seuil initial était 500 millions jusqu’à une période récente. Il ne s’agit donc pas d’une faveur qui est faite aux citoyens, ils ont le droit de savoir comment leurs impôts sont dépensés. Ceci étant dit, Le député Tchiana a interpellé le PM Ouhoumoudou sur ‘’le bilan calamiteux de deux ans de pouvoir usurpé et sur la transparence des marchés publics’’. Depuis un certain temps en effet, les marchés publics qui sont communiqués en Conseil des ministres sont tronqués d’un certain nombre d’informations dont le montant du marché, le nom de l’entreprise adjudicataire, le mode de passation du marché, le délai d’exécution, etc. Pourquoi subitement ces informations qui permettent aux citoyens d’apprécier la pertinence des marchés sont-elles occultées ?

A quoi rime cette manoeuvre qui vise à cultiver l’opacité dans la gestion des affaires publiques ? C’est répondant à ces questions que le PM a laissé entendre que le gouvernement n’est pas tenu de communiquer sur les marchés. Ce qui est totalement faux ! Mais Ouhoumoudou a aussi mis à profit la tribune pour chercher à montrer que l’économie nigérienne se porte en très bonne santé. ‘’Cette année, la progression s’est soldée par un taux de croissance de 11,5%, il n’y a aucun pays de l’UEMOA qui a atteint un tel taux de croissance. Également, il n’y a pratiquement aucun pays aucun pays africain qui a atteint un tel taux de croissance.

Nous sommes donc le champion de la croissance économique’’, a déclaré Ouhoumoudou. Une affirmation qui n’a pas manqué de relancer le débat récurrent sur le rapport entre taux de croissance et amélioration des conditions de vie des Nigériens. Pour sûr ce taux de croissance exceptionnelle ne se reflète pas dans le niveau de vie des populations à la base, lequel niveau ne fait que se dégrader depuis l’avènement du régime de la Renaissance.

La pauvreté n’a fait que gagner du terrain ces dernières contrairement aux dires du PM.

Il n’y a rien de vrai dans ce qu’Ouhoumoudou Mahamadou a raconté devant les députés. Et voici les commentaires du député Ladan sur les réponses fournies par le PM. ‘’En réponse à ma question sur les marchés publics, le PM a affirmé que les ministres faisaient les communications conformément aux textes mais que le communiqué du conseil des ministres (CDM) ne mentionnait pas les montants et les attributaires des marchés contrairement aux usages.

Ensuite, contrairement aux affirmations du PM, les communications des marchés publics en CDM ne sont pas sa volonté mais prévues par les arrêtés n°107/ PM/ARMP du 01 août 2019 et N°018/PM/ARCOP du 28 janvier 2023.

Par ailleurs, l’alinéa 2 de l’article 119 du code des marchés publics fait l’obligation de publier un avis d’attribution définitive dans les 15 jours calendaires de l’entrée en vigueur du marché. Dès lors, on se demande pourquoi le communiqué du CDM n’est pas fidèle à ses délibérations. Si comme l’affirme le PM, les communications sur les marchés publics ne sont pas faites à l’endroit du peuple mais uniquement pour le CDM, pourquoi alors toutes ces années durant les comptes-rendus des CDM en faisaient cas ?

Alors pour quelle raison Mohamed Bazoum et son Premier ministre cachent-ils les montants et les noms des attributaires des marchés publics au peuple auquel pourtant appartient cet argent. Enfin, que cachentils d’autres aux Nigériens? ’’

Tawèye

 

FRDDR Decembre 2016Nous venons d’apprendre l’interpellation tôt ce lundi matin d’Amadou Ali Djibo dit Max, président du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDD), le regroupement de l’opposition politique. Pour l’instant, aucun motif officiel n’est donné par les voies autorisées sur son interpellation à la Police judiciaire. Mais selon son entourage, il lui serait reproché des propos qu’il aurait tenu samedi dernier lors de la célébration du 8e anniversaire du principal parti de l’opposition, le MODEN FA Lumana de Hama Amadou. Les mêmes sources indiquent que le président du FRDDR serait accusé d’avoir appelé les citoyens à se mobiliser pour renverser le régime du président Issoufou. Si ça se trouve, l’on retombe dans le terrain de prédilection de la Renaissance à savoir : « la subversion, l’atteinte à la sûreté de l’Etat, tentative d’assassinat du président de la République » ou encore « les relents putschistes », une expression si chère à l’ancien ministre de l’Intérieur Hassoumi Massoudou.

Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022 de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle Place de la concertation. Au cours de la plénière d’hier, réservée au contrôle de l’action gouvernementale, les députés nationaux ont interpellé le ministre de l’Education Nationale, Pr. Ibrahim Natatou sur les dispositions prises par le gouvernement pour prendre en charge les écoliers et les enseignants obligés de fuir les zones d’insécurité notamment la construction des centres de regroupements sécurisés. Le ministre de l’Education est allé répondre aux questions posées par le député Idi Ango Ousmane. La séance plénière a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, M. Seini Oumarou en présence du commissaire du gouvernement, M. Mahamadou Lawaly Dan Dano, ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions.

Au total, c’est une série de douze (12) questions que le député auteur de l’interpellation a posées au commissaire du gouvernement sur les dispositions prises par le gouvernement pour garantir l’école aux écoliers et enseignants des zones d’insécurité du Niger. Le député a ainsi voulu en savoir un peu plus sur le nombre d’écoles fermées, les élèves et enseignants touchés, la localisation des victimes, le nombre des centres de regroupement, le rattrapage des cours, le programme de travail du Ministère avec les ONG et humanitaires intervenant dans le secteur etc.

En réponse à l’interpellation du député national, le ministre Ibrahim Natatou s’est d’abord réjoui de l’opportunité qui lui est offerte de se présenter devant la représentation nationale pour répondre aux préoccupations qui sont les siennes et au-delà, celles de ses concitoyens. Selon le ministre, l’éducation est une priorité du programme de renaissance acte 3 de SE. Bazoum Mohamed, Président de la République, Chef de l’Etat, qui avait dit lors de son investiture qu’il fera de l’éducation un domaine dont il s’occupera personnellement autant qu’il s’occupera de la sécurité.

L’insécurité que vit le Niger a des conséquences et leurs impacts ont suscité une crise à l’école. En effet, pour les deux premières questions, les statistiques en matière d’urgence varient d’une période à une autre. C’est ainsi que, selon la dernière situation compilée par les services centraux de l’Education Nationale à partir des données remontées des régions, en date du 05 mai 2022, sur 22. 997 écoles, 791 écoles sont fermées dans les quatre régions affectées par l’insécurité (soit 3,44%). Ces écoles fermées comprennent 759 établissements primaires et 32 établissements d’enseignement secondaire général. «L’ensemble des écoles fermées totalisent 68.306 élèves, dont 33.089 filles, soit 48,44%. Ils se répartissent par région : Tillaberi avec 62.562 élèves dont 30.568 filles, soit 48,86 % ; Tahoua avec 3.511 élèves dont 1.432 filles, soit 40,78 % ; Diffa avec 1.768 élèves dont 883 filles, soit 49,94% et Maradi avec 465 élèves dont 206 filles, soit 44,30%», a précisé Prof Natatou. S’agissant des enseignants touchés sur les 4 régions, ils sont estimés à environ 2 430. «Ces enseignants sont immédiatement redéployés dans les écoles d’accueil de la région et dans des centres de regroupement» a déclaré le ministre de l’Education Nationale.

En outre, selon la synthèse des rapports de missions terrain des directions régionales, datant du 05 juin 2022, il a été enregistré 47.347 élèves déplacés ou réfugiés internes dont 21.995 filles soit 46,45%. Quant aux conditions de vie actuelle des victimes, le ministre a précisé qu’il existe trois

catégories d’enfants victimes d’insécurité. Ainsi, les enfants qui se sont déplacés avec leurs parents sont accueillis dans des centres de regroupement, où ils y sont réinscrits en tant qu’enfants déplacés internes. Ceux-là vivent avec leurs parents et dans les conditions mises en place par l’Etat et les organisations caritatives. Quant à la deuxième catégorie, il s’agit des enfants qui ont intégré des écoles voisines à leurs villages et qui vivent avec leurs parents ou des tuteurs. La troisième catégorie concerne les enfants dont l’école est fermée mais qui sont restés dans leur village avec leurs parents. «Cette catégorie d’enfants est malheureusement en rupture totale d’apprentissage. Toutefois, mon département ministériel, en relation avec les partenaires techniques et financiers, a déjà commencé le processus de leur prise en charge, à travers des programmes d’enseignement à distance (école par les radios communautaires, la radiotélévision nationale, la digitalisation des contenus d’apprentissage encadré…). En résumé, la plupart des enfants victimes de l’insécurité vivent auprès de leurs parents ou de leurs tuteurs. Il a été prévu environ 130 centres de regroupement dont la plupart sont réalisés et opérationnels», a rassuré le ministre de l’Education Nationale.

Des mesures prises pour endiguer la déperdition scolaire

Le gouvernement est en train de prendre des mesures contre la déperdition et le retard de la scolarisation des jeunes écoliers enrôlés dans des écoles d’accueil. A ce niveau le ministre a souligné que seuls les centres de regroupement de la région de Tillaberi, ont démarré leurs activités pédagogiques en février 2022, soit 4 mois de retard par rapport au calendrier scolaire. Mais, il va sans dire que compte tenu de ce retard, un certain nombre de mesures sont envisagées pour permettre aux élèves de ces centres d’achever leurs activités d’enseignement/apprentissage.

Toutefois une réinsertion sociale des enfants et de leurs parents ayant abandonné leurs villages pour cause d’insécurité était prévue. Selon le ministre de l’Education Nationale, les questions relatives à la réinsertion sociale des victimes de l’insécurité, à l’anticipation du retour à une vie normale dans ces zones et aux répercutions socio-économiques et sécuritaires éventuelles, dépassent les compétences du seul Ministère de l’Education Nationale. «La contribution de mon département ministériel dans ce travail intersectoriel consiste par exemple à créer trois cent soixante-cinq (365) centres d’éducation non formelle pour prendre en charge 12.745 enfants non scolarisés ou déscolarisés dans les zones d’insécurité et d’autres programmes d’anticipation sont envisagés pour un retour à une vie normale des écoles de ces zones en proie à l’insécurité», a expliqué Prof Ibrahim Natatou.

Possibilité de rattrapage du retard de scolarisation

A ce niveau le ministre de l’Education nationale a expliqué que plusieurs mesures sont prises pour obtenir l’engagement de tous les acteurs notamment les élèves, les parents, les communautés, les partenaires techniques et financiers, les partenaires sociaux, les leaders religieux, les chefs traditionnels, les municipalités etc. pour assurer une continuité pédagogique à tous les enfants dans les zones d’insécurité et pour multiplier la sensibilisation des élèves et leurs parents. Il y a également la création des centres d’éducation non formelle qui permettront à certains élèves affectés de bénéficier d’une seconde chance en poursuivant leur scolarité au niveau de l’éducation nationale ou à la formation professionnelle par le biais des centres de formation aux métiers (CFM).

Font également partie de cette panoplie de mesures : la mise en œuvre des programmes d’urgence axés sur les notions fondamentales à acquérir par les apprenants ; l’organisation des cours de remédiation ; la mise en œuvre des techniques innovantes d’accompagnement pédagogique des élèves (tutorat, mentorat…) la digitalisation des contenus essentiels dans les disciplines fondamentales pour promouvoir les activités extrascolaires à travers l’auto apprentissage et l’enseignement à distance et assurer un suivi régulier de toutes les activités d’enseignement/apprentissage par les encadreurs pédagogiques.

Mesures d’accompagnement de l’enrôlement des enfants déplacés internes dans les écoles

Selon le ministre Natatou, il est tout à fait évident que dans le cadre de la prise en charge pédagogique des enfants de provenances différentes, des stratégies particulières soient mises en œuvre, comme c’est le cas dans les centres de regroupements évoqués. En ce qui concerne la gestion des urgences, elle constitue une donne avec laquelle, il faut désormais composer au regard des chocs sécuritaires et climatiques récurrents. «A cet effet, une division a été créée au sein de mon département pour prendre en charge la question. Nous rappelons qu’en matière de gestion des urgences, trois étapes importantes sont à observer à savoir la préparation, la réponse et le retour à la normalité», a soutenu le ministre de l’Education nationale.

Pr. Ibrahim Natatou a enfin dit que, l’éducation en situation d’urgence est un défi à relever. «Mon département ministériel s’est outillé pour l’affronter à travers l’adoption d’un plan prévisionnel de gestion des catastrophes assorti de feuilles routes régionales. La mise en œuvre de ce plan prévisionnel requiert le soutien de notre représentation nationale pour que des ressources conséquentes soient mobilisées», a-t-il conclu.

Notons enfin que les travaux en séance plénière reprennent ce mercredi, 15 juin 2022 à partir de 9h avec ordre du jour, examen et vote de deux projets de loi.

Seini Seydou Zakaria(onep)

 

Ali Idrissa RTL LabariApres l'interdiction de la marche citoyenne du mercredi 10 Mai 2017 par les autori tés municipales, les forces de l'ordre ont dispersé à coups de grenades lacrymogènes la manifestation organisée par le collectif de la société civile contre "la mauvaise gouvernance" et les pénuries d'électricité.

Une fois encore, la marche du 20 Mai 2017 vient d'être interdite par les mêmes autori tés municipales, au motif " risques de troubles graves à l'ordre public ". Cette marche visait également à dénoncer les pénuries de l'électricité, la déperdition du système, mais aussi dénoncer la corruption, l 'impunité, le détournement de deniers publics. Cette seconde manifestation de la société civile vise surtout à protester contre ce qu'elle considère comme de la mauvaise gouvernance le secteur éducatif et le harcèlement dont sont régulièrement victimes les acteurs de la société civile, ceux des médias et même les opposants. A qui le tour après l'arrestation du journaliste BABA Alpha, celle de l'acteur de la société civile Maikol Zodi, celle du président le FRDDR Amadou Djibo dit Max, celle de Mohamed Insar acteur de la société civile d'Agadez, et la toute dernière en date, l'interpellation le samedi dernier de Ali Idrissa également acteur de la société civile et responsable du groupe de presse Labari. Ce dernier a été entendu ce lundi puis relaxé mais le dossier reste ouvert, apprend-on.

ntervention de Sanoussi Tambari Jackou à l’anniversaire du MPR-Jamahoriya Et si STJ dévoile le scénario des élections présidentielles de 2021 ?La semaine dernière, à l’occasion de la cérémonie marquant le deuxième anniversaire du Mouvement patriotique pour la République (MPR-Jamahoriya), le président du Parti nigérien pour l’autogestion (PNA-AL OUMMA) et MinistreConseiller à la Présidence de la République Sanoussi Tambari Jackou a fait une annonce qui focalise depuis l’attention de nombreux analystes. Si certains considèrent qu’il ne s’agit que d’une simple «provocation» de la part de cet homme politique connu pour son art d’amuser l’atmosphère politique, d’autres craignent que Sanoussi Tambari Jackou ne soit déjà en train d’annoncer le scénario des élections présidentielles de 2021.

S’exprimant à la tribune de la cérémonie du deuxième anniversaire du parti MPR-Jamahoriya du Ministre d’Etat Albadé Abouba, Sanoussi Tambari Jackou a publiquement soutenu l’idée que annoncé que le président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) Mohamed Bazoum sera le futur Président de la République, avec comme Premier ministre Albadé Abouba. Si cette annonce ne venait pas de lui Sanoussi Tambari Jackou, beaucoup d’observateurs l’auraient considérée comme un simple souhait que n’importe quel citoyen pourrait formuler. Mais comme elle vient d’un acteur politique clé de la trame de STJ, de surcroît Ministre-Conseiller à la Présidence de la Ré- publique, elle a très vite intéressé les analystes qui ne cessent de l’examiner sous toutes ses formes. Pour certains d’entre eux, il s’agit, une fois encore, d’une ces «provocations» que sait faire Sanoussi Tambari Jackou pour amuser l’atmosphère politique, lorsque cette dernière est crispée comme elle l’est depuis quelques mois. Mais pour d’autres, le schéma dessiné par le Ministre-Conseiller peut bien refléter ce qui pourrait se passer à l’issue des élections présidentielles de 2021.

Mesdames et Messieurs,

C'est pour moi un plaisir d'être avec vous, dans cette prestigieuse ville de New-York, pourvous présenter la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine et les opportunités d’affaires qu’elle est susceptible d’offrir en matière d’investissement et de commerce.

Je voudrais féliciter les organisateurs de cet important forum, sous le thème « la ZLECAf : des nouvelles frontières pour l’Afrique et ses partenaires » qui donnera aux compagnies américaines membres de Corporate Council for Africa (CCA) et aux agents économiques américains l’occasion de se mettre à jour et de suivre les récents développements qui se déroulent sur le continent, procéder à des échanges et nouer des partenariats économiques durables.

Mesdames Messieurs,

La Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) est un des douze projets phares et prioritaires du premier plan décennal de mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, agenda qui vise à faire du continent Africain, à l’horizon 2063, une« Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène internationale ».

Ce projet qui entre dans le cadre du processus d’intégration économique du continent Africain, consiste à éliminer tous les obstacles tarifaires et non tarifaires qui limitent les échanges entre les 55 Etats Africains créant ainsi la plus grande zone de libre-échange du monde. Ce faisant les leaders Africains corrigent une des plus grandes injustices dont le peuple Africain est victime, la balkanisation du continent par le fait colonial avec plus de 50 petits Etats sur un même continent, enfermés dans plus de 84.000 kilomètres de frontières.

«Mesdames, Messieurs, en vos grades titres et qualités respectifs

Je voudrais, avant tout, vous transmettre l’amitié et la considération de la Représentation nationale du Niger dans toutes ses composantes. Permettez-moi ensuite de m’acquitter de l’agréable devoir de remercier très sincèrement le Conseil National de Transition du Mali et singulièrement son Président, mon frère Malick Diaw, pour l’accueil chaleureux et fraternel dont ma délégation et moi-même avions bénéficié depuis notre arrivée dans cette agréable ville de Bamako.

Monsieur le Président,

Je voudrais ensuite rendre un vibrant hommage à l’ensemble du peuple malien qui a su engager et maîtriser des évènements aussi importants que ceux qui ont conduit à la présente transition qui augure des changements radicaux dans la gouvernance de ce pays frère. Permettez-moi donc de saluer respectueusement tout ce qu’il a fallu aux Maliens de patience, de courage et d’utiles compromis pour parvenir à la situation actuelle, situation porteuse de bonnes promesses. Notre souhait à tous est que votre démocratie sorte renforcée de cette transition afin que le Mali s’engage encore plus résolument dans la bataille pour un développement socioéconomique durable.

A cet égard, Monsieur Président, cher frère, je voudrais vous assurer de la disponibilité de l’Assemblée nationale du Niger à vous accompagner dans votre volonté affichée de contribuer à conduire la transition à bon port. D’ailleurs comment peut-il en être autrement quand on  connaît les relations fraternelles qui ont toujours existées entre nos deux peuples?

Distingués collègues, s’agissant du Comité Interparlementaire, je voudrais vous dire combien ma joie est grande de prendre personnellement part, pour la toute première fois, aux assises de cette organisation que nos institutions parlementaires ont lancé depuis bientôt trois ans afin de donner au G5 Sahel l’appui démocratique et populaire dont il a besoin pour mieux déployer son programme aussi bien civil que militaire. En effet, face à l’enthousiasme avec lequel les populations de notre sous-région ont accueilli l’avènement du G5 Sahel, nous nous devons de tout mettre en œuvre pour lui permettre d’atteindre ses objectifs, notamment, ceux d’un retour rapide de la paix au Sahel dans les conditions d’une stabilité économique ; ce qui rendrait vaine l’œuvre de sape des terroristes au niveau de notre jeunesse.

Nous devons donc agir ensemble pour lui donner les moyens de son ambition, afin que sur les différents théâtres d’opération la situation continue de tourner à l’avantage de nos Forces de Défense et de Sécurité. En effet, après de longs moments de doute, nous entrevoyons à présent le bout du tunnel. Il ne faut donc pas relâcher nos efforts afin de pérenniser nos victoires et faire en sorte que l’accalmie qui peut en résulter permette à nos compatriotes, réfugiés et déplacés internes, de regagner progressivement leurs terroirs d’origine.

Il faut donc encourager le G5 Sahel à mieux opérationnaliser sa force conjointe et à développer de nouvelles stratégies pour pousser l’hydre terroriste dans ses derniers retranchements. Nous devons donc continuer notre plaidoyer afin que la communauté internationale lui fournisse le soutien financier et matériel promis au moment de sa création. A cet égard, nous ne nous lasserons jamais de demander aux Nations-Unies de créer les conditions pour que la force conjointe du G5 Sahel puisse être assistée au moyen de son chapitre 7.

C’est à ce niveau que doit intervenir notre Comité Interparlementaire. Souvenons-nous, en effet, que nous nous étions donné la mission de faire du CIP un organe de veille, de conseil et d’information pour mieux créer une synergie d’actions visant à assurer la pérennité des programmes de développement et de sécurité que doit élaborer le G5 Sahel. Aujourd’hui, après trois ans, force est de constater que nous n’avons guère avancé. Certes des causes exogènes comme la pandémie du corona virus ou des changements de première importance survenus dans certains des Etats membres ne nous ont pas facilité les choses. Mais, pour autant, nous aurions pu mettre à profit les longs moments de léthargie engendrés par la Covid 19 pour accueillir dans nos rangs les parlements des pays de l’Alliance Sahel comme cela était prévu au départ.

«Face à l’enthousiasme avec lequel les populations de notre sous-région ont accueilli l’avènement du G5 Sahel, nous nous devons de tout mettre en œuvre pour lui permettre d’atteindre ses objectifs»

C’est dire alors, chers collègues, que nous devons utiliser le cadre de cette Assemblée plénière pour améliorer le fonctionnement de notre comité. Peut-être sera-t-il nécessaire de revoir à nouveau nos textes de base ; mais, il est certain que si nous voulons aller de l’avant il nous faut nous pencher sur des problématiques vitales comme la définition de la nature et de la portée des relations du CIP avec le Secrétariat exécutif du G5 Sahel car, il me semble que jusqu’ici rien n’est encore balisé. Les deux structures continuent à fonctionner sans véritable lien organique.

Il nous faut également nous pencher avec rigueur sur la problématique du financement de notre comité car, jusqu’ici, il n’a pu fonctionner qu’avec les cotisations que nous avons bien voulues consentir. Cela est insuffisant face aux ambitions que nous lui nourrissons. Il nous faut trouver de meilleures assises financières si nous voulons le voir mettre en œuvre l’ambitieux plan d’actions adopté à Nouakchott.

S’agissant de ce plan d’actions, je pense qu’il gagnerait à être rafraichi pour tenir compte de la longue parenthèse occasionnée par la pandémie évoquée plus haut. Il nous faudra notamment créer des passerelles avec toutes les autres composantes du G5 Sahel afin d’évaluer le chemin parcouru depuis 2018 et faire la cartographie de la situation sécuritaire dans l’ensemble de la zone sahélienne. L’autre défi qui nous attend également est celui de l’ouverture en direction des parlements des pays de l’Alliance et de ceux des voisins du Sahel qui souhaitent nous rejoindre au G5 Sahel et au CIP. Il me semble que nous avons tendance à oublier cet aspect

Monsieur le Président, Distingués collègues, pour aborder le thème de cette rencontre, ‘’Comment renforcer la participation citoyenne aux initiatives de développement et de paix ?’’, je dirai simplement que face à tous les sujets de la vie sociale ou politique, le parlementaire ne pourrait faire autre chose qu’exécuter avec diligence les trois missions principales dont les textes fondamentaux l’ont chargé, à savoir légiférer, contrôler l’action du Gouvernement et représenter les citoyens de base !

Dans le cadre de la mission législative, dans le contexte actuel, la vision doit être entièrement nouvelle. Il faudrait éviter toute routine dans l’examen des textes et adapter le travail législatif à la situation sur le terrain. Ainsi, pour ce qui est du cas du Niger, l’Assemblée nationale, tout en accordant au Gouvernement les moyens financiers conséquents dont les Forces de Défense et de Sécurité ont besoin, vote régulièrement les lois se rapportant à l’état d’urgence dans les zones les plus exposées afin de hâter la fin du conflit. Elle a également décidé de revoir l’ensemble de son projet législatif afin de prendre en compte les nouvelles exigences de la guerre contre le terrorisme et surtout le besoin impérieux de mettre à contribution la population civile. Il s’agira en un mot de tenir compte de notre état de guerre pour faire en sorte que les lois soient davantage orientées vers les impératifs de sauvegarde collective.

Dans le cadre de l’exécution de la mission de contrôle parlementaire, il faut également continuer à innover en dépassant les méthodes fondées sur des débats en plénière autour de questions dont les réponses, préparées à l’avance, ne renseignent guère sur l’état des situations concernées. Il faudrait que le contrôle se fasse de plus en plus sur pièce, au besoin en allant sur les lignes de front.

Pour ce qui est de la mission de représentation, les parlements devront dorénavant s’ouvrir davantage aux citoyens afin que de par la proximité régulièrement entretenue avec eux, ils les préparent mieux aux changements sociétaux indispensables à la riposte contre les forces du mal. C’est dans ce cadre que l’Assemblée nationale du Niger organise, depuis la dernière législature, des missions régulières de terrain. Ainsi, en 2020, l’ensemble des sept commissions générales permanentes avaient sillonné tout le territoire national pour sensibiliser les populations sur la paix, la sécurité, la cohésion et l’unité nationale avec pour objectif premier d’inciter les citoyens des villes et des campagnes à mieux collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité.

 En mon sens, le député, comme tout leader doit pouvoir influencer et motiver. En l’occurrence, il doit pouvoir préparer les citoyens au changement, les motiver pour participer aux transformations structurelles dont leur environnement a besoin, surtout quand il est aussi perturbé qu’à l’heure actuelle.

Monsieur le Président, au risque de me répéter, je dirai que face aux grands défis actuels qu’ils soient sécuritaires, économiques ou sanitaires, la mission du parlementaire est celle d’un leader résolu qui aide ses concitoyens à trouver le chemin critique pour résoudre par eux-mêmes les problèmes essentiels de leur vécu quotidien. Pour me résumer, je dirai que le parlementaire, de par son mandat populaire, est le meilleur vecteur, le leader intégré aux masses qui doit être à l’avant-garde de la lutte contre tous les fléaux qui nous assaillent.

Monsieur le Président, en remerciant à nouveau nos collègues maliens pour leur sens achevé de l’hospitalité, je souhaite de tout cœur que notre Assemblée plénière atteigne tous ses objectifs, notamment celui de donner au CIP l’orientation lui permettant de conduire à bon port son plan d’action.

Je vous remercie. ».

12 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

aLe Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, a pris part, du 23 au 24 octobre 2019, au premier Sommet Russie-Afrique qui a enregistré la participation de 42 autres Chefs d’Etat africains. Avant de quitter Sotchi, SEM. Issoufou Mahamadou, a prononcé, le jeudi 24 octobre, une allocution dans laquelle il a notamment souligné les énormes opportunités qu’offre l’Afrique en matière d’études, d’investissement, de financement, d’équipement, d’exportation et d’importation ainsi que de développement humain. (Lire l’intégralité de l’allocution prononcée par le Président de la République).

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais exprimer mes félicitations au Gouvernement Russe pour l’organisation de la présente rencontre, qui se tient dans un contexte international marqué par des velléités de retour à la course aux armements, le creusement des inégalités, l’aggravation de la pauvreté, le terrorisme, l’extrémisme violent, le changement climatique, les tensions commerciales, la montée spectaculaire de la migration, le recul du multilatéralisme, la montée des populismes. Dans un tel contexte, la solidarité entre l’Afrique et la Russie est plus que jamais nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Après le combat politique, l’Afrique entame à présent un autre combat, celui de sa transformation économique et de son intégration. En 2013, à l’occasion du jubilée des 50 ans de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, les leaders Africains ont adopté une vision et un agenda, suivis de plans d’action pour les 50 prochaines années. Pour atteindre ces objectifs, les défis et les besoins de financement qu’impose cet agenda sont énormes ; les potentialités aussi.

La mise en œuvre de ces plans, en vue d’une transformation du continent, offre des opportunités énormes en matière d’études, d’investissement, de financement, d’équipement, d’exportation et d’importation ainsi que de développement humain.

A l’entame de son message, le Chef de l’Etat a tenu à faire un aperçu historique sur la gestion de la situation sécuritaire au Niger, cela depuis pratiquement les indépendances jusqu’à nos jours. Il a cet effet rappelé que, de 1964 (année de la tentative de rébellion par le parti Sawaba) jusqu’en 1990, il n’ya pratiquement pas eu usage des armes, et l’armée nigérienne n’avait pas été mobilisée contre des individus identifiés comme étant ennemis du pays, parce que remettant en cause la stabilité de l’Etat et des institutions. Les années 60,70, 80 et 90 étaient celles du Rally Paris-Dakar et du Tourisme dans le désert.

«A partir des années 90, les choses ont commencé à changer progressivement» a rappelé le Président de la République, en faisant allusion aux différents mouvements de rébellion touareg et toubou (FARS, FLA, FDR, MNJ en 2007) que le pays a connus dans ses parties nord et Est. Toutefois, ces mouvements avaient des revendications (politiques, sociales, etc.) qui ont été gérées dans le cadre du dialogue entre Nigériens. Le Chef de l’Etat a ensuite rappelé les actions de gouvernance mises en œuvre et qui mettent à l’aise tout nos compatriotes et qui ne donnent le sentiment à aucun d’entre eux qu’il n’est pas intégré par la République dans le cadre des mécanismes républicains de l’intégration des citoyens. «Je veux que nos citoyens sachent que cela  a été un moment important sur lequel nous avons pu édifier des institutions qui sont restées solides et c’est leur solidité  qui explique que nous ayons tenu», a-t-il ajouté.

«Mais nous avons basculé dans la violence et par la suite carrément dans la guerre à partir de 2011 à la suite des événements survenus en Libye qui ont débouché sur la chute du régime du Colonel Kadhafi. Cette épreuve n’était pas prévisible pour nous. Nous n’étions pas davantage préparés. Nous en avons été surpris», a rappelé le Président Mohamed Bazoum.

Cette situation coïncidait avec la fin des élections au Niger et l’investiture du Président Issoufou, le 7 avril 2011. L’un des premières choses dont le régime Issoufou s’est occupé dans le cadre de la mission qui lui était confiée était cette situation et ses conséquences prévisibles. «Depuis ce jour, j’ai été à toutes les réunions régulières, hebdomadaires du Conseil national de sécurité qui réunit un certain nombre de responsables politiques et militaires pour réfléchir à cette situation et y répondre de façon adéquate. Cela me fait bientôt  conséquent 11 années, y compris certains de mes camarades, de présence assidue à cette instance d’évaluation de ce que nous faisons, mais aussi de réflexion sur ce que nous avons à faire», a déclaré le Chef de l’Etat. «S’il ya une question sur laquelle je suis bien informé, c’est bien cette question de sécurité», a-t-il précisé. «Nous avons un adversaire dont le mode d'opération n'est pas celui des armées, mais qui ont des équipements militaires comme jamais une force rebelle n'en avait disposé. Les terroristes auxquels nous avons à faire ne sont pas comme les rebelles que nous avions connus. Ils ont des RPG, des M80, ils ont des armes du niveau de ce que nos militaires ont. Ensuite, ils pillent nos éleveurs et nos paysans. Ils ont des gens qui viennent d'Irak, de Syrie et de Libye, qui ont de l'argent et qui les soutiennent. Eux, ils se soutiennent de partout de part le monde, mais nous, nous ne pouvons nous priver du soutien de nos partenaires. Cela n'a pas de sens», a ajouté le Président Bazoum.

Du contexte sécuritaire régional

A la suite de l’effrontément du régime libyen de Mohamar Kaddhafi, tout l’arsenal libyen s’est répandu dans le Sahel. Consécutivement à cela, les 2/3 du territoire du Mali échappent à l’expression de la souveraineté de l’Etat depuis 2012, ce malgré la grande mobilisation de la communauté internationale à travers la MUNISMA; l’opération Serval devenue par la suite Barkhane et l’arrivée de Takuba  par la suite. «Le terrorisme s’est développé au centre du Mali et s’est répandu sur les territoires voisins du Burkina Faso et du Niger pour devenir un phénomène totalement sahélien», a expliqué le Chef de l’Etat.

A l’Est, le Niger a enregistré la première attaque de Boko Haram le 2 février 2015 sur la ville de Bosso. «Et depuis ce jour, nous gérons cette situation. Depuis 2014-2015, nous avons assisté aux incursions des groupes terroristes de l’Etat Islamique dans grand Sahel», a déclaré le Chef de l’Etat, tout en citant, entre autres attaques, celles de la prison civile de Ouallam, dans les départements de Banibangou et d’Abala en 2016 dans la partie ouest du pays. A cela s’ajoutent l’insécurité due au banditisme armé le long de la frontière avec le Nigeria au niveau des régions de Maradi, Tahoua et Dosso à partir de 2018. Ce phénomène se traduit par le kidnapping des citoyens, la demande de rançon et le vol de bétail. Ces bandits profitent des forêts situées de part et d’autre de la frontière au niveau des Etats fédérés de Sokoto, Zanfara, Katsina.

Puis à partir de 2019, le front de la Katiba de Macina, dont la matrice est justement le centre du Mali, s’est étendu pour contaminer les régions Nord et Est du Burkina Faso et a fait incursion dans la région de Torodi avant de se métastaser pour contaminer Téra, Bankilaré, Goroual, Tamou et Say.

Plus au nord, il y a la frontière de la Libye où l’Etat est absent. Ce qui, selon le président Bazoum, constitue une grande plateforme sur laquelle évoluent des organisations criminelles qui prospèrent dans le trafic des armes qui se déversent sur les foyers de violence du Sahel, mais aussi où prospèrent les trafics de drogues, de carburant et de toutes ces choses qui peuvent provenir d’un pays riche comme la Libye. Le Chef de l’Etat a déploré l’absence de postes militaires à la frontière avec le Mali et avec la Libye. Il a ainsi souligné l’effort incommensurable fait par le Niger pour préserver son territoire malgré les contraintes évidentes. «Nous sommes un pays dont l’économie a les mêmes caractéristiques que le Mali et le Burkina Faso. Nous sommes même un plus pauvre qu’eux lorsqu’on compare nos budgets respectifs. Le Burkina Faso fait 278.000 Km2, tandis que le Niger fait 1.000.000 Km2 de plus», a-t-il déclaré.

Alors que le phénomène vient d’affecter le Burkina Faso seulement dans les années 2016, mais surtout en 2018, aujourd’hui, on en compte 1.650.000 personnes déplacées du fait de la violence dans ce pays.

La politique sécuritaire et la lutte contre le terrorisme

Dans ce contexte, le gouvernement a décidé d’accroitre les capacités des Forces de Défense et de sécurité. «Nous avons décidé une politique de montée en puissance qui a consisté à accroitre les effectifs. Quand nous sommes venus, nous avons des effectifs bien déterminés. Et notre volonté, c’est atteindre 50.000 soldats d’ici 2025. Nous sommes à 30.000 soldats aujourd’hui alors qu’à notre arrivée nous avions un effectifs de 11.000 soldats», a relevé le Président Bazoum. Cette augmentation des effectifs s’accompagne également d’une politique d’équipement (fusils, matériels roulants, avions, hélicoptères, drones, etc.). Il ya aussi le projet de recrutement de 400 ingénieurs pour le compte de l'armée de l'air.

En plus de cela, le gouvernement a développé le concept d’opérations. «Aujourd’hui nous avons plusieurs opérations qui engagent en permanence près de 12.000 personnels dans les différentes zones affectées par l’insécurité», a souligné le Président Bazoum, citant entre autres opérations en cours ‘’Almahaou’’, ‘’Niya’’, ‘’Damissa’’, ‘’Yarti’’, ‘’Fassa’’, ‘’Chara’’, ‘’Farawttan Bouchia’’. «Nous avons fait une prime mensuelle de 90.000 F à quiconque se trouve dans des opérations comme celle de Diffa ou celle de Almahaou», a ajouté le Chef de l’Etat qui relève la pénibilité de ces opérations qui se déroulent dans des zones difficiles d’accès.

Le Président Bazoum a par la même occasion réaffirmé sa confiance aux Forces de défense et de sécurité. «Si je suis allé à Baraoua, c’est parce que je sais  que je ne cours aucune forme de risque, que j’ai des Forces qui me protègent. Et c’est ma confiance dans ces Forces qui permet d’aller à Baraoua. Je peux aller plus loin que Baraoua», a-t-il confié.

Le Chef de l’Etat a relevé que, sous les régimes antérieurs, on avait créé une institution dans un contexte où il n’y avait pas eu de guerre, d’épreuve et d’ennemis. «Mais il y a eu une armée qui a été constituée sur des bases solides. C’est en cela que je rends hommage à ceux qui ont animé ces institutions en l’occurrence la Police; la Gendarmerie et la Garde à l’époque. Ils nous ont légué des vraies institutions sur l’esprit desquelles aujourd’hui nous reposons et grâce auxquelles, justement parce que ce sont des institutions qui fonctionnement selon la rationalité requise, nous faisons face à l’adversité, maintenant que nous avons eu notre épreuve», a-t-il expliqué, tout en se réjouissant que nos soldats sont devenus performants. «Et le résultat, c’est que nous contrôlons notre pays», a dit le Président de la République.

Le Chef de l’Etat a par ailleurs annoncé un programme de 200 milliards de FCFA pour l’équipement de l’armée de l'air. «Je vais bientôt me rendre en Turquie où je vais visiter les usines qui fabriquent nos drones et nos avions de guerre. Mais tout cela peut ne pas être suffisant. Et c'est pourquoi peut se poser pour nous la question des alliances avec d'autres partenaires».

Il s’est réjoui de l’évolution positive de la situation dans la région de Diffa. «La situation s'améliore à Diffa. Par le passé, on avait chaque année à pareil moment des incursions qui nous faisaient beaucoup de débat. Cette année, il n'y en a pas eu. Il ya certes des enlèvements, mais c'est du banditisme. Et j'irai à Diffa. Nous avons formé 500 Gardes recrutés sur place il y a de cela deux ans. Présentement, nous avons 500 autres qui sont formés. Nous allons avec tous les ministères concernés, le Chef d'Etat major et le Haut commandant de la Garde Nationale du Niger où nous allons faire des choses millimétrées pour améliorer la sécurité dans tous nos villages. Nous allons nous occuper de Diffa avec nos propres forces. Nous tenons le bon bout à Diffa», a-t-il confié 

Les partenariats stratégiques en matière de lutte contre le terrorisme

Bien que le Niger ait une armée équipée et solide, le contexte sécuritaire régional et global nécessite des partenariats pour faire face aux défis complexes qui se présentent. «Nous avons noué de partenariat avec des pays amis qui nous ont assuré une bonne formation de nos soldats. Sur le conseil des responsables de nos Forces de défense et de sécurité, nous avons privilégié la formation des Forces Spéciales», a dit, à ce propos le Chef de l’Etat. C’est ainsi que des Belges, des Français, des Canadiens, des Italiens et des Américains ont formé sur place les soldats nigériens. «Nous avonsdisposé, grâce à l’assistance de nos partenaires dans le cadre des formations de nos Forces spéciales, des équipements et d’infrastructures que nous n’aurions jamais pu avoir et qui ont par conséquent considérablement  amélioré les capacités  de nos armées, tant et si bien qu’elles sont capables de tenir nos pays», a relevé le Président Bazoum. Dans le même ordre d’idée, les USA ont réparé le C130 des FAN. Ils ont donné deux autres Niger. Ces appuis multiples ont renforcé les capacités opérationnelles des FDS.

Malgré tout, la menace terroriste est toujours présente et elle s'accroit même. «Quelles que soient les performances de notre armée, quelle que soit la rigueur de sa discipline, si dans un pays voisin les choses n'évoluent pas bien, et comme les terroristes eux ils sont transnationaux, cela a un impact sur nous et nous met sous une très forte pression», explique le Chef de l’Etat. Il a ensuite relevé la nature de l’ennemi et son mode opératoire qui n’a rien à voir avec la guerre frontale, classique. «Nous avons un ennemi qui est très rapide, qui circule à moto. Nous avons un ennemi qui ne nous combat pas forcement frontalement, qui passe dans un village, qui intimide les villageois, qui les humilient et qui leur arrache des dimes, qui les obligent à lui payer des taxes. Nous avons un ennemi qui est cruel, qui peut venir décimer tout un village, cibler des personnes, piller des boutiques, bruler des écoles, saboter des antennes de téléphonie mobile. De tout cela, nous devons répondre, nous devons faire en sorte qu’aucun Nigérien ne subisse l'humiliation, ne soit pressuré, ne voit son bétail être volé et conduit au Mali. C'est mon devoir à moi de faire en sorte que tout cela cesse. C'est moi qui ai le plus mal quand, dans l'Anzourou ou dans le Tondikiwindi, ou dans la région d'Abala, des bandits viennent maltraiter des hommes devant leurs femmes, les intimider, les extorquer. C'est notre devoir d'y répondre», souligné le Président de la République.

A propos de la souveraineté nationale…

C’est pourquoi, le Chef de l’Etat dit ne pas comprendre, les reproches faits au gouvernement de coopérer avec des partenaires, notamment occidentaux, qui aident le pays dans la lutte contre le terrorisme. Le Président a, à cet effet relevé l’incohérence de l’argument de la souveraineté évoqué par ceux qui formulent ces reproches. «Je voudrais que vous sachiez que les 40% de notre budget sont assurés par des concours extérieurs en provenance de ces pays occidentaux. L'Union Européenne nous fait un appui budgétaire annuel systématiquement ces dernières années de 100 millions d'euros, c'est à dire 65,5 milliards de francs CFA», a-t-il souligné.

Il a ensuite énuméré certains gros investissements réalisés dans le cadre des Fonds Européens de Développement (FED), notamment les nombreuses routes dont a bénéficié le Niger dans le cadre de ce programme. «Notre souveraineté, dans le contexte de notre situation économique, et ce n’est pas propre à nous seulement, c'est propre à tous les pays pauvres africains et extra-africains, est très relative», estime le Chef de l’Etat.

Sur la base des données statistiques, le Chef de l’Etat a battu en brèche les arguments selon lesquels les matières premières seraient les fondements l’intérêt des pays occidentaux pour nos pays. «En 1962, le secteur primaire, c'est à dire agriculture et élevage occupait 21% de l’économie des pays occidentaux. Le secteur secondaire (les industries, les grandes industries) représentait 37% et le secteur tertiaire ou des services représentait 42%. Mais aujourd'hui, le secteur tertiaire, c'est 76%, le secteur primaire, c'est 2% et le secteur secondaire c'est 20%. Aujourd'hui, l'économie s'est totalement financiarisée et s'est digitalisée. Les hommes les plus riches sont les jeunes gens-là qui sortent des universités américaines. Ils sont devenus riches parce qu'ils sont des ingénieurs intelligents, ils ont créé Apple, Microsoft, Facebook, Amazone, Ali Baba en Chine, etc. L'économie, la richesse, s'est totalement déconnectée de la production matérielle», a souligné le Président Bazoum.

Un hommage à la coopération dans la lutte contre le terrorisme

Le Chef de l’Etat a ensuite souligné que lorsque Serval était venue au Mali en 2013, ce n’était pas pour les matières premières, mais plutôt pour stopper les colonnes terroristes qui marchaient sur Bamako. Par la suite, il ya eu Barkhane et EUTM (European Union Training Mission) qui a formé 40.000 soldats, dont ils ont équipé une bonne partie. Ces forces ont fait ce qu’elles peuvent faire. «Mais il revient à nos Etats, à nous, de faire en sorte que, une fois que avons été assistés, nous nous passions de cette assistance. Quand j'entends les africains dire que les européens sont restés 9 ans ils n'ont pas mis fin au terrorisme, j'en suis vraiment déçu et triste. Mais qu'est-ce que nous nous avons fait pour mettre fin au terrorisme, nous les africains? Est-ce que nous ne restons pas dans un rapport de complexe vis-à-vis des occidentaux qui eux peuvent tout faire et nous rien du tout? Non! On doit se départir de cette mentalité», a relevé le Président Bazoum.

Il a ensuite qualifié d’excellents les résultats de Barkhane au Mali, soulignant que Serval a tué 600 terroristes et Barkhane 2.223 terroristes, dont des chefs comme Moktar Ben Moktar, Abu Walid Al Saharaoui, Abdul Malik Drougdel, etc.. «Je ne peux pas être malhonnête, mes frères, pour dire que les gens qui ont ces résultats là ils n'ont rien fait. Parce que je n'ai jamais imaginé que leur vocation était d'éradiquer le terrorisme», a-t-il déclaré. «Le terrorisme n'est pas éradiquable. Ce n'est pas à eux d'éradiquer le terrorisme, c'est à nous de faire le travail. Eux ils viennent en appui de ce que nous faisons. Ce n'est pas à eux de faire le travail à notre place», a précisé le Chef de l’Etat.

Sur les modalités des futurs accords de coopération 

«J’ai eu à dire devant le Président Macron, et ça se relève comme étant une contradiction de ma part, que nous n'avons pas besoin de troupe au sol. Je le pense,nous n'avons pas besoin de force au sol. J'ai mes militaires, j'ai mes FDS. Mais j'ai besoin de leur concours à eux (les Européens) et ça ne peut pas être par satellite. Il faut qu'ils soient au sol eux aussi, mais une composante au sol réduite avec des capacités aériennes», a expliqué le Président Bazoum.

Pour le Chef de l’Etat, la coopération dans la lutte contre le terroriste est plus que nécessaire, à la fois pour nos pays et pour l’Europe. D’où d’ailleurs la formule de la force Takuba. Il souligne que l’Europe, plus que les Etats Unis, la Chine ou la Russie, a intérêt que la situation se stabilise dans nos pays. «Pourquoi c'est l'Europe qui intervient au Sahel et non les Etats Unis, la Chine ou les autres?C'est parce que l'Europe considère que nous sommes voisins. Et que si le terroriste prospère au Sahel, nos économies seront détruites et cette violence peut se transporter chez eux. Mais la destruction de nos économies va aussi pousser beaucoup d'Africains à migrer vers l'Europe parce que c'est tout simplement la porte de sortie. C'est pourquoi les Européens considèrent que les problèmes de l'Afrique sont à certains égards leurs problèmes à eux et qu'il fallait qu'ils nous aident. C'est ce qu'ils font dans le cadre de ces opérations. C'est pourquoi on a, dans cette force Takuba, des Estoniens, des Tchèques, des Danois, des Italiens, etc. des gens qui parfois ne connaissent même pas l'Afrique mais qui sont mobilisés pour venir aider les pays africains à se stabiliser», a relevé le Président Bazoum.

Toutefois précise le Chef de l’Etat, les termes de cette coopération doivent être définis d’un commun accord. «Nous avons besoin d'eux, pas pour qu'ils nous règlent les problèmes mais pour qu'ils nous aident. Si demain on conclut un accord, ça va être un appui technique qui va être conclu, dans ses aspects opérationnels par des militaires. Nos militaires vont dire ce qu'ils veulent.J'ai donné mon accord pour dire que si vous acceptez de venir, c'est moi qui formule la demande. Vous serez à Ouallam, à Ayorou, à Bankilaré», a déclaré le Président Bazoum. Il a ensuite indiqué que, le mercredi 23 février,Barkhane a frappé des terroristes à Boulkagou au nord-ouest de Samira. Elle a tué un chef terroriste un certain Abdoulwahab. «Ce sont les gens qui mettent des mines anti-personnelles. Quel est le Nigérien à qui cela fait-il mal lorsqu'on tue 9 terroristes dont des artificiers qui fabriquent des engins explosifs improvisés avec lesquels ils tuent nos soldats», s’est-il interrogé.

Face à ce type d’ennemis dont la caractéristique est justement de ne pas s'en prendre forcement à l’armée mais aux populations, le Chef de l’Etat a souligné que le Niger n’a pas les moyens de garder tous les villages malgré tous ses efforts. «Si j'avais assez d'argent j'aurai acheté plus d'hélicoptères, j'aurai enrôlé plus d'hommes, je les aurai entrainé dans des académies où ils seraient encore plus performants. Mais ce n'est pas ça l'idéal de la réalité. Ma réalité est déterminée par mes moyens limités. Si à côté de mes 12.000 militaires en opération, je peux placer 400 à 600 ou 700 européens qui ont des hélicoptères, qui vont travailler avec eux, c'est ça l'esprit de Takuba. Au Mali, ils travaillent avec les FAMa et c'est ça aussi l'esprit de Barkhane parce que eux-mêmes ont fait leur évaluation et ils ont compris que ce n'est pas bien qu'ils soient à part et qu'ils agissent seuls. Ce n'est pas bien perçu et ce n'est même pas bien efficace», a-t-il expliqué.

Le dialogue, une voie à ne pas négliger dans la lutte contre la radicalisation et le terrorisme

Dans cette lutte contre le terrorisme, le Chef de l’Etat ne lésine sur aucun moyen. «Mon devoir de Chef d'Etat, c'est d'assurer la quiétude à mes compatriotes où qu'ils soient. Et ceux qui m'aident pour mon économie, s'ils peuvent m'aider pour alléger le fardeau à nos militaires, eux ils ne disent pas non. Ce sont des compatriotes qui sont qui à New York, qui à Abidjan, qui en France, qui en Belgique qui, sur les réseaux sociaux intoxiquent l'opinion. Mais, ils n'ont aucune responsabilité. Si quelqu'un meurt, ils sont tranquilles, mais moi je ne suis pas tranquille. J'ai juré dans cette même salle sur le Saint Coran que je ferai de mon mieux et c'est ça mon mieux», a-t-il souligné.

C’est dans cette optique le Chef de l’Etat dit mobiliser des émissaires pour rencontrer certains acteurs de l’insécurité et terrorisme. «Je me suis dit que ces jeunes gens là qui sont dans le terrorisme qu'est-ce qu'ils veulent? Je les connaissais déjà à travers les fiches de renseignement. J'ai donc décidé de les aborder. J'ai cherché les parents biologiques de chacun d'entre eux. Ils sont neuf (9) chefs terroristes à qui j'ai envoyé des émissaires. Je leur ai envoyé des émissaires qu'ils ont rencontrés à Birni Kebbi. J'ai parlé avec certains, j'ai reçu d'autres. Je suis en train de leur expliquer que ce qu'ils font n'est pas bien. J'ai libéré d'autres de Koutoukalé dont on m'a conseillé de libérer lors des réunions du Conseil national de sécurité», a-t-il souligné. Le résultat est là parce qu'on ressent une légère accalmie. «Je ne désespère pas. Si ça marche c'est bien. Mais je me suis dit que je ne  dois pas laisser nos enfants égarés sans que je tente quelque chose et sans que je leur parle le langage auquel ils doivent pouvoir être sensibles. Je ne ménage aucun moyen», a ajouté le Président Bazoum.

«Nous n’avons aucune relation de soumission avec qui que ce soit»

Il ensuite exprimé son intention d’utiliser tout ce qui peut l'aider à ramener la paix dans le pays et à alléger le fardeau sous lequel ploient les militaires. «Et je vais l'utiliser sans complexe. Je n'ai aucun complexe. Je suis dans un rapport totalement décomplexé avec qui que ce soit», a-t-il déclaré. Les Français et tous les autres sont des alliés « mais je travaille pour la souveraineté de mon pays parce que la première des souverainetés c'est d'assurer la paix à nos citoyens», a-t-il.

 

Le Président Bazoum s’est dit prêt à travailler avec tous ceux qui peuvent aider le Niger dans la lutte contre le terrorisme à travers la formation, l’équipement ou l’appui aux FDS. «Et donc je suis prêt si, aujourd'hui, les Russes nous disent qu'ils veulent nous former des forces spéciales. Mais je n'ai pas les moyens de louer une société de sécurité privée parce qu'il semble que ses services coûtent 10.000 dollars le mois le soldat. Et donc pour 1000 soldats, cela fera à peu près sept (7) milliards de FCFA par mois. Mais si j'ai 7 milliards, je les mettrais pour acheter des hélicoptères à mes militaires».

Par rapport à la situation au Mali, le Chef de l’Etat a déclaré le gouvernement n’a rien contre le Mali. «Nous ne sommes pas contre le Mali. Pourquoi nous serions contre le Mali? Nous sommes contre un régime, tout comme le Président Alpha Omar Konaré avait exigé que nous soyons renvoyés de l'OIF en 1996 quand le Président Baré avait fait son coup d'Etat. Nous avons été victimes de ces mesures de la CEDEAO lorsque le président Tandja avait fait son ''Tazartché''. Lorsque le général Salou Djibo a fait son coup d'Etat, ça a été la même chose. Dès que les autorités maliennes auront accepté de faire une transition comme la CEDEAO le veut, ces mesures vont être levées», », a-t-il déclaré. 

La responsabilité du gouvernement sera engagée devant l’Assemblée nationale

Face au procès qu’on fait au gouvernement par rapport à un éventuel reploiement de Takuba et de Barkhane au Niger, le Chef de l’Etat a décidé de suivre la voie constitutionnelle. «On ne sait pas ce qui va se passer au Mali quand Barkhane et Takuba vont se retirer. Si nous avons des alliés qui vont nous aider, on va leur demander de venir. Ils seront avec nous, ils vont opérer avec nos forces. Ce sont des discussions techniques qui auront lieux avec nos militaires. J'ai pris cet engagement. C'est ma prérogative constitutionnellement reconnue. Mais les gens nous font ce procès, soit disant que le peuple souverain n'est pas d'accord. On nous faisait depuis longtemps ce procès que nous signons des accords sans informer l'Assemblée nationale. Nous lisons notre constitution. S'il y avait une seule disposition que nous aurions violée en nous comportant comme ça, on aurait pu mettre ça en évidence et engager le recours qu'il faut puisque il y a une Cour constitutionnelle pour arbitrer. Les articles 168 et 169 de la Constitution nous font obligation de soumettre à l'Assemblée nationale pour donner l'autorisation de la promulgation d'une loi lorsqu'on signe un accord de défense ou un traité de paix. Ce que nous avons fait jusqu'alors, ce n'est pas des accords de défense, c'est des arrangements juridiques sur les statuts des personnels. C'est des accords de coopérations qui n'ont pas vocation à passer devant l'Assemblée nationale et être adoptés sous les espèces d'une loi. Mais cette fois ci, comme on nous intente un grand procès comme ça. Nous nous sommes dit qu'on va régler le problème en le soumettant à l'Assemblée nationale qui est la représentation du peuple. Il n'y a pas d'autres mécanismes. C'est à dire que nous sommes obligés d'engager la responsabilité du gouvernement, c'est-à-dire que nous prenons même des risques. C'est la seule façon qui existe parce qu'il y a tellement d'enjeux autour de cette question», a-t-il expliqué.

Le Niger n’a pas de leçons de démocratie à recevoir. «Notre peuple est représenté par l'Assemblée nationale et on va demander à l'Assemblée nationale si elle est d'accord avec les arrangements que nous allons faire quand des partenaires à nous seront disponibles pour venir nous aider dans la guerre que nous menons contre le terrorisme», a ajouté le Chef de l’Etat.

«Dans le contexte actuel, ceux pensent et disent que si nous acceptons qu'on nous aide c'est que nous sommes des ''vendus'', se trompent tout simplement. Nous ne sommes pas et ne seront jamais des vendus. Nous avons une histoire de lutte, de combat, d'engagement politique sous-tendu par une éthique qui n'a jamais été prise en défaut. C'est très clair et je suis sans complexe», a conclu le Présdent Bazoum qui demande à toute la population de prier le pays.

Siradji Sanda, Hassane Daouda et Souleymane Yahaya(Onep)

Intervention du Président de la République, lors du Débat Général de la 74ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies : «Le monde doit s’engager dans une coopération gagnant-gagnant et non dans des relations à somme nulle comme le prouLe Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, a prononcé, hier mardi 24 septembre 2019, dans l’après-midi, (aux environs 22 heures, heure de Niamey) un important discours devant la 74ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies dont le Débat Général a été officiellement ouvert dans la matinée sous la présidence de M. Tijjani Muhammad -Bande, Représentant Permanent du Nigeria auprès des Nations Unies. La Session s’est ouverte en présence notamment des Chefs d’Etat et de Gouvernement réunis au Siège de l’Organisation pour débattre de questions d’ordre mondial.

Dans son discours, le Chef de l’Etat a rappelé que, le 7 juin dernier, ‘’les Etats membres ont massivement soutenu la candidature du Niger portée par l’Afrique au siège de membre non permanent du Conseil de sécurité », avant de leur .exprimer ses « très vifs et sincères remerciements» pour cette marque de confiance et d’estime à l’endroit du Niger.

SEM Issoufou Mahamadou a assuré les Etats membres que « le Niger assumera cette charge avec engagement et conviction pour contribuer à la recherche de solutions aux différents défis auxquels la communauté internationale est confrontée. »

Du 15 au 16 septembre dernier, s’est tenu à La Havane, en République de Cuba, le Sommet du Groupe des 77+la Chine. La délégation nigérienne à ce forum a été conduite par le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Yaou Bakary Sangaré. Le sommet a pour thème “Les enjeux actuels du développement : rôle de la science, de la technologie et de l’innovation”. Dans son intervention à la tribune de cette rencontre, le ministre en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération a, après avoir exprimé la solidarité du Niger aux peuples de Cuba, mais aussi du Maroc et la Libye, expliqué la situation qui prévaut actuellement au Niger. M. Yaou Bakary Sangaré a, réitéré la détermination du peuple nigérien sous la houlette du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP) présidé par le général de brigade Abdourahamane Tiani, Chef de l’Etat, à mener la refondation du pays. « Le peuple a décidé de sortir d’une coopération déséquilibrée », a-t-il déclaré. (Lire ci-dessous l’intervention du ministre Yaou Bakary Sangaré)

«— Excellence Monsieur Miguel DÍAZ-Canel Bermùdez, Président de la République du Cuba et Président du Groupe des 77+ la Chine;

— Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU;

— Excellences Messieurs et Mesdames les Chefs d’Etat et de Gouvernement;

— Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation;

— Mesdames, Messieurs ;

C’est un honneur pour moi, Monsieur le Président, de vous adresser les salutations de SEM le Général de Brigade Abdourahamane Tchiani, Président du Conseil National de Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat du Niger.

Pour ma part, je vous félicite pour votre remarquable présidence du Groupe des 77 + la Chine, et la convocation de cet important Sommet, à un moment où l’écrasante majorité des  membres de notre Groupe, déjà éprouvés par la dernière pandémie de Covid 19, subit les conséquences désastreuses d’un ordre mondial depuis trop longtemps déséquilibré.

Avant de continuer il est un devoir de présenter, au nom du Gouvernement et du Peuple nigériens, les condoléances les plus attristées aux gouvernements et peuples frères du Maroc et de la Libye.

Excellence Monsieur le Président,

Le thème que Votre Excellence a bien voulu donner à cette rencontre, à savoir “les enjeux actuels du développement : rôle de la science, de la technologie et de l’innovation”, relève d’une vision parfaitement avertie du développement de notre temps. Aujourd’hui, il est incontestable que les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont incontournables pour l’atteinte des objectifs du développement durable.

À cet égard, nous souscrivons à toutes les initiatives visant à faire de la science, la technologie et l’innovation un instrument de développement, la proposition de déclarer le 16 septembre comme Journée de la science, de la technologie et de l’Innovation dans le Sud et celle de demander au Secrétaire Général de l’ONU d’organiser un événement de haut niveau sur la Science, la Technologie et l’Innovation en marge de la 80eme Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Ces initiatives aideront très certainement à réduire les inégalités et les injustices  de l’ordre mondial contemporain, qui continuent à mériter notre attention.

Monsieur le Président,

Les mesures coercitives imposées à des Nations souveraines et indépendantes constituent une dimension de ces injustices exercées par des puissances sur nos pays.

Le Peuple de Cuba qui nous accueille aujourd’hui, et qui vit depuis plus de 60 ans les conséquences d’un embargo économique est l’exemple le plus éloquent que nous voudrions prendre sur cette question. Le Niger, par ma voix tient ici à réitérer au Cuba toute sa solidarité et son soutien, ainsi que sa condamnation de cet embargo, et appelle à sa levée immédiate.

Mesdames et messieurs,

Je voudrais avec votre permission Monsieur le Président, expliquer ce qui se passe chez moi au Sahel central. Nous subissons depuis la déstabilisation provoquée de la Libye en 2011, une profusion tout autant provoquée d’armes de guerre, de groupes terroristes, et de la criminalité transnationale organisée, qui ont entre autres conduit à l’action de sauvegarde de la Patrie, entreprise par les forces de défense et de sécurité du Niger le 26 juillet 2023.

Cette phase de refondation de notre pays, bute cependant sur l’incompréhension de nos Organisations sous régionales, manipulées, pour faire échec à notre sursaut de patriotisme.

Ainsi, des sanctions non conventionnées et jusque-là inédites dans notre espace d’intégration régionale, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), assorties de menaces de recours à la force contre mon pays pour, soi-disant rétablir la démocratie, nous ont été imposées depuis le 30 juillet 2023.

Dans les instances internationales, y compris l’ONU, des pressions sont en train d’être exercées pour isoler le Niger sur la scène internationale pour la simple raison que son peuple a décidé de sortir d’une coopération déséquilibrée. 

Pour ceux qui doutent encore de notre capacité de nous émanciper de cette relation qui nous traite avec tant de mépris, nous les assurons que c’est fini. C’est à présent notre tour, non pas que mettre fin à ce déséquilibre. Notre mission est beaucoup plus importante. Regardez comme aujourd’hui, les pays des trois frontières sont devenus la clef de l’actualité internationale.

En cette période de basculement, les pays des trois frontières ont un rôle important à jouer avec leurs abondantes matières premières avérées.

Et le CNSP est déterminé à créer les conditions de ce grand projet qui aura besoin de beaucoup de science, de technologie et d’innovation.

Nous invitons tous les investisseurs, à venir au Sahel pour partager avec nous ces perspectives prometteuses.

Enfin, ma délégation exprime, au nom du Gouvernement et du Peuple nigériens, toute sa gratitude et ses remerciements au Gouvernement et au Peuple cubains pour l’accueil et l’hospitalité légendaires dont elle a été l’objet depuis son arrivée à La Havane.

Je vous remercie ».

Source : https://www.lesahel.org

«Mon propos ne portera pas essentiellement sur le thème de votre journée, qui est un thème pertinent, nécessaire et incontournable même, pour la simple raison que le vendredi 25 novembre, dans cette même salle, j’ai eu à animer une conférence sur le thème de la sécurité et de la convivialité entre nos communautés, parce que j'avais eu le sentiment, incompressible à l'époque, qu'il fallait que j'intervienne sur ces thèmes en réunissant, tous les responsables, des régions de Dosso, de Tahoua et de Tillabéri. Mon propos avait été tellement relayé par les médias qu'il me semble que je peux aujourd'hui, ne pas devoir parler une fois encore sur ce même thème. Puisque j'ai cette rare occasion de m'adresser à ce parterre de femmes du Niger, représentées ici, je vais en profiter pour parler d'autres problèmes, tout aussi lancinants que ceux relatifs à la sécurité.

Mon propos va surtout consister à parler de la grave question de la démographie dans notre pays. Et c'est avec les femmes qu'il est plus pertinent que nous en parlions. D'emblée, je voudrais vous dire que mon propos ne sera pas un propos convenu, parce que si nous devions ressasser toujours les mêmes choses, nous ne nous en sortirons pas. Le Niger est confronté à un vrai problème démographique et la question sécuritaire est là pour le démontrer. Ce problème démographique est un grand handicap, pour notre développement. J’ai l’habitude de dire que la croissance démographique du Niger est très forte et n'est comparable, aujourd'hui, à celle d’aucun autre pays au monde, à par le nord du Nigeria, qui nous ressemble dans ses mœurs, ses us et ses pratiques sociales.

Cette question-là est à la base de la déficience de notre système éducatif et cela tout en étant une manifestation, d'un rapport de cause à effet, totalement imbriqué, entre forte croissance démographique et déficience du système éducatif. Qu'est qui est la cause de l'autre, qu'est-ce-qui est la conséquence de l'autre, c'est difficile à dire. Ces deux questions sont totalement confondues et inextricables. C'est exactement et véritablement la problématique de l'œuf et de la poule.

Je dis que nous devons mettre l'accent sur l'éducation, faire le pari, que nous développions notre système éducatif, pour que nous créons les conditions minimum de l'évolution de l'économie de notre pays et de notre société. Quand j'ai une occasion, comme celle d'aujourd'hui, je dois saisir cette chance, pour parler de cette question tout en considérant que quand j'en parle, j'évoque aussi ce que nous avons à faire, pour que nous puissions disposer d'un système éducatif efficient. J'ai l'habitude de dire à mes compatriotes que la compétition entre les nations se réduit à une compétition entre leurs systèmes éducatifs. La problématique de la démographie, de la population, est un paramètre important dans les conditions d'efficience du système éducatif.

Je m'en vais, à présent vous livrer quelques statistiques et cela pour que nous comprenions mieux ce à quoi nous sommes tenus et ce à quoi nous avons à faire. En 1960, les statistiques de l'époque, qui étaient valables pour tous les pays, indiquent que le Niger était peuplé de 3 millions 300 mille habitants, je vais faire des comparaisons avec des pays, qui nous sont très proches, qui ont les mêmes caractéristiques sociales, les mêmes conditions économiques, pour montrer l'évolution de chacun de nos pays et voir en quoi, aujourd'hui, nous nous avons plus de difficultés, comparativement à ces pays-là. Ainsi, en 1960, le Sénégal était aussi peuplé de 3 millions 200 habitants, une population égale à celle du Niger mais inférieure à celle du Mali, qui était de 5 millions 264 mille habitants, inférieure à celle du Burkina, qui comptait 4 millions 850 mille habitants. Le Bénin avait une population estimée à 2 millions 432 mille habitants.

En 1970, nous sommes passés à 4 millions 511 mille habitants, le Sénégal 4 millions 200 mille, le Mali cinq millions 900, le Burkina Faso cinq millions 600 et le Benin comptait 2 millions 900 mille. En 1980, le Niger enregistrait 5 millions 900, le Sénégal 5 millions 500, le Mali 7 millions, le Burkina 6 millions 800 mille et le Bénin 3 millions 717 mille habitants. En 1990, Nous étions à 8 millions de Nigériens, le Sénégal 7 millions 500 mille habitants, le Mali 8 millions 450 mille, donc nous avons atteint le Mali, mais aussi le Burkina, qui comptait 8 millions 811 mille, nous avons presque doublé le Bénin, qui a 4 millions 900 mille. En 2000, nous sommes 11 millions 300 mille habitants, le Benin 6 millions 800 mille, le Burkina 11 millions 600 mille, le Mali 10 millions 900 mille, qui se trouve être dépassé par le Niger, en terme d'habitants, le Sénégal 9 millions 700 mille, que le Niger a dépassé avec presque 2 millions d'habitants de différence. 

En 2010, au Niger, nous sommes 16 millions 464 mille habitants, le Sénégal enregistre 12 millions 678 mille habitants, d'où une différence de 4 millions avec ce pays. Le Mali avait 15 millions, nous le dépassons et nous dépassons le Burkina aussi avec ses 15 millions 500 mille. Nous étions en passe de doubler le Bénin avec ses 9 millions 199 mille habitants. En 2020, au Niger nous sommes 24 millions 207 mille habitants, le Sénégal 16 millions, il y a donc un écart de 4 millions d'habitants entre nous. Nous avons doublé le Bénin qui compte 12 millions, alors qu'il y avait à peine 1 millions d'habitants de différence entre nos deux pays en 1960. Le Burkina a presque 21 millions et le Mali 20 millions 200 mille habitants.

Voyez-vous, ces chiffres indiquent que, même si nous disposions des mêmes capacités à produire des richesses, la part qui revient aux citoyens nigériens s'amenuise à mesure que nous avançons, comparés à ces pays. Par conséquent, les citoyens nigériens deviennent ainsi plus pauvres, que ceux de ces différents pays, du fait de leurs croissances échevelées, même si ils ont relativement des mœurs et structures économiques semblables. Si on prend l'exemple de la Mauritanie, qui est un pays musulman comme le Niger, en 1960, sa population était estimée à 850 mille, pour passer à 1 millions 147 mille dix ans plus tard, en 1980, ils ont passé à 1 millions 500 mille en 1990 et en 2020, les habitants mauritaniens sont estimés à 4 millions 600 mille. Si on se réfère au taux de croissance démographique, au Niger entre 1955-1960, il est estimé à 2,74%, à 2,84% dix ans plus tard, pour atteindre 3,82% en 2020 comme taux moyen de croissance démographique. Dans certaines régions, les chiffres sont encore plus élevés. Il y a donc beaucoup de disparités en fonction des régions. Si nous poursuivons la comparaison, pour être complet, le Bénin enregistre, en 2020, un taux de croissance démographique de 2,73 %, le Mali 2,99%, le Burkina 2,87%, la Mauritanie 2,78%, le Nigeria 2,59%, le Sénégal 2,77%, l'Algérie 1,98%, l'Egypte 2,03%, la Libye 1,36%, le Maroc 1,26%, le Soudan 2,39%, la Tunisie 1,1%.

Par rapport à l'indice synthétique de fécondité (ISF), ou nombre moyen d'enfants par femme, en 2012, le Niger avait 7,6 enfants par femme en âge de procréer, alors que cet indice était de 7,1 enfants en 2006. Personnellement, je me fie plus aux indices qui me semblent plus pertinents. L'analyse par région montre que dans des régions comme Maradi et Zinder, ces indices sont plus élevés et leurs évolutions sont beaucoup plus fortes. Ces indices sont passés, de 2006 à 2012, de 8 à 8,4 enfants par femme en âge de procréer à Maradi et de 7 à 8,5 pour Zinder. Selon ces données, toujours au niveau régional, 52% des adolescentes qui vivent dans la région de Zinder ont déjà eu, au moins un enfant (sans qu’elles ne soient forcement mariées), contre 15% dans la ville de Niamey. 77 % de filles nigériennes sont mariées avant l'âge de 18 ans et 28% sont mariée avant l'âge de 15 ans.

Ces chiffres illustrent la situation que nous vivons et qui doivent nous interpeller. Cela fait longtemps qu'on parle de planning familial au Niger. Le premier centre de ce planning a été créé en 1985. Le président Kountché disait d'ailleurs à cet effet: «Excusez-moi mes sœurs, vous pondez trop !». C'était une métaphore, de la poule qui pond tous les jours, qu'il a utilisé pour montrer l'excès de procréation. L'on se rappelle aussi qu'en 1984, le Président Kountché s'était adressé aux Nigériens à partir de Matamèye (région de Zinder). C'était la Déclaration de Matamèye et ce n'était pas un hasard. Ce n'est pas aussi un hasard que tous les mendiants qui créent le désordre aussi bien dans les rues et les villes d'Algérie, de Dakar, d'Accra, d'Abidjan, relèvent du département de Kantché, (ancien département de Matamèye), d'où le Président Kountché avait lancé son appel. En effet, il savait qu'il a y un problème réel qui se pose et des difficultés à disposer des moyens de subsistance dans un système de production basé fondamentalement sur l'agriculture qui ne s'est pas modernisée et où la génération des enfants se fait et se perpétue à un rythme aussi élevé.

Alors, vous qui êtes mobilisés pour la cause de la femme, je voudrais que nous interprétions et analysions convenablement ces statistiques alarmantes. Cela, pour que nous comprenions que nous avons à faire à une situation difficile, et dont nous ne devions pas nous accommoder parce qu'il n'y a pas de fatalité à ce que ça soit ainsi. En 1960, le PIB du Sénégal était estimé à 1 milliard de dollars, le nombre d'habitants lui était de 3 millions 207 mille, si on divise le PIB par le nombre d'habitants, on a 313 dollars par habitant. Aujourd'hui, le PIB du Sénégal est de 24 milliards 910 millions de dollars, alors qu'en 2020, le nombre d'habitants est de 16 millions 744 mille, après division on constate que le PIB par habitant s'élève à 1.487 dollars. Au Niger, par contre (au moment où le Sénégal a un PIB de 313 dollars par habitant), en 1960, avait 133 dollars par habitant. Aujourd'hui, nous enregistrons un PIB de 13 milliards 680 millions de dollars, pour une population de 24 millions d'habitants, toute division faite, nous avons 565 dollars par tête d'habitants. Il y a donc une différence, entre un citoyen nigérien et un sénégalais de presque 1.000 dollars. La différence de cent et quelques dollars est montée jusqu'à 1.000 dollars. Si avec nos 13 milliards 680 millions de dollars, de 2020, nous comptons le même nombre d'habitants que le Sénégal, c'est-à-dire 16 millions de personnes, au lieu des 24 millions que nous avons, nous aurions, alors, eu un PIB, par tête d'habitants de près de 1.000 dollars.

C'est pour expliquer que, le phénomène de la croissance démographique pèse considérablement sur la prospérité, sur le bien-être, sur la vie au quotidien et aussi sur la production de la richesse, ainsi que sur l'épanouissement social de citoyens. Les Nigériens sont meurtris à chaque fois que les statistiques de l'IDH sur le Niger sont publiées. Ces chiffres sont exploités contre le gouvernement, comme si l'IDH est la traduction de la politique gouvernementale, alors que l'IDH ne fait que donner qu'une photocopie de la réalité sur quelque chose de bien fondamentale que la politique, qu'elle soit bonne ou mauvaise, qui pourrait être entreprise par le gouvernement actuellement en place. Le calcul de cet IDH se fait, actuellement, sur la base de trois paramètres qui comportent des critères et portant une certaine forme d'arbitraire. Le premier, c'est le Revenu National Brut par tête d'habitant, qui est au Niger de 565 dollars, le 2ème c'est l'espérance de vie, qui est de 61 ans et le 3ème c'est le taux de croissance. Si nous sommes meurtris quand on donne ces chiffres et si nous en souffrons, nous ne devons pas rester les bras croisés à ruminer notre amertume. Nous devons plutôt agir. C'est justement pour pousser les gens à réfléchir et à agir que nous disions et répétions tous ces propos et ces statistiques. Car, il n y a pas de fatalité !

 La problématique démographique est un paramètre important dans les conditions d'efficience du système éducatif

Et le calcul de l’IDH, s’est plus en plus affiné. Aujourd’hui, il repose sur trois (3) paramètres, demain il peut changer. C’est après tout une convention qui, malheureusement porte une certaine part d’arbitraire dans les critères et paramètres qui sont retenus mais aussi dans les coefficients qui peuvent être affectés de façon plus au moins égale à tel ou tel paramètre. Ainsi, le 1er paramètre, c'est le Revenu National Brut par tête d'habitant. A ces 565 dollars de RNB par habitant, le Niger n’est pas le dernier, ni l’avant dernier. Il est au dessus d’un certain nombre de pays malheureusement tous africains. Le 2ème paramètre c’est l’espérance de vie. Les Nigériens ont en moyenne une espérance de vie de 61 ans. Nous sommes le 2ème pays de l’UEMOA et peut-être de la CEDEAO après le Sénégal. Nous avons une espérance de vie de loin supérieure à celle de bien de pays africains. Donc la question n’est pas à ce niveau. Elle est ailleurs, elle est dans le système éducatif. Et c'est là où le coefficient est plus élevé parce qu'on considère que le développement humain, c'est le développement du capital humain c'est à dire la somme d'intelligence qu'on met dans la tête des citoyens, la somme de connaissances qu'on leur met dans la tête. Et ces connaissances sont acquises à l'école et elles consistent en quoi? Au nombre moyen d'année moyen de scolarisation pour tous les citoyens âgés de plus de 25 ans. On calcule pour chaque pays, le nombre d'année passée à l'école pour les plus de 25 ans. Au Niger, les chiffres de ces dernières années indiquent que les Nigériens qui ont plus de 25 ans sont restés en moyenne 2 années à l'école. Il y en a qui ne sont pas du tout allés et ils sont très nombreux. C'est presque entre 30 et 40% de la population. D'autres sont comme nous, ils sont allés à l'école jusqu'à l'université, d'autres encore ont passé 10, 15 ans à l'école. Mais qu'on fait la moyenne, le nombre d'années passées à l'école pour les plus de 25 ans au Niger est de 2 ans. En Afrique au sud du Sahara, la moyenne est de 10 ans.

C'est dire que le Niger a eu un système éducatif où le taux de scolarisation est très faible. Ce qui fait que nous avons beaucoup de personnes de plus de 25 ans qui n'ont jamais été à l'école et nombreux sont ceux qui ont décroché très tôt. C'est dire qu'à chaque fois qu'on fait le calcul de l'IDH, tant que ces gens sont vivants, ils vont tirer les statistiques du Niger vers le bas. Ça ne changera pas quelles que soient les performances de notre économie et tant que le calcul de l'IDH accordera de l'importance à la scolarisation de ceux qui ont plus de 25.

Le deuxième critère c'est le nombre d'années moyen de scolarisation attendu pour ceuxqui entrent à l'école aujourd'hui. Ce qui est grave, c'est que quand un enfant va à l'école aujourd'hui, la moyenne des années qu'il passera à l'école, c'est 5 ans alors qu'en Afrique au sud du Sahara, la moyenne est de 10 ans. Au bout de 5 ans les enfants nigériens qui vont à l'école décrochent généralement.

La scolarisation des filles et leur maintien à l’école comme début de solution au problème

Dans la région de Zinder, il y a quelques années, en classe de 6ème on renvoie 45% des enfants de l'école publique. Et dans les autres régions, c'est un peu en dessous de cela Maradi 40%. Comme vous le voyez, nous n'offrons pas de chance à beaucoup d'enfants d'aller à l'école et quand ils sont allés, nous avons un système tel qu’il ne les maintient pas. C'est ce qui donne cette situation lorsqu'elle est traduite dans les chiffres de l'IDH. Nous ne devons pas accepter cette situation pour notre pays.

C'est nous devons mettre l'accent sur l'amélioration de notre système éducatif. Dans ce sens, un certain nombre de réformes sont en train d'être faites pour que la qualité du système s'améliore en produisant des enseignants de bonne qualité. L'un des problèmes que nous avons identifiés et qui est à la base des déperditions scolaires et du décrochage massif des enfants c'est que même si ils sont à l'école, ils n'apprennent pas beaucoup, sinon ils n'apprennent rien. Avec le système de passage automatique au primaire on les garde. Mais on les garde en vérité davantage pour la forme et pour les statistiques.

Et donc lorsqu'ils viennent au collège où le système change parce qu'on est plus dans un régime de passage automatique, les enfants sont renvoyés en masse à partir de la classe de 6ème. C'est une boucherie. Et plus ils avancent, plus on de déchet et ça fait que pour qu'un enfant qui est entré à l'école, il y a 10 ans parviennent en classe de 3ème, il y a un tamis qui n'aura permis le passage de quelques rares enfants qui admettent pour certains d'entre eux au BEPC. Ceux qui n'admettent pas sont aussi exclus du système éducatif et de toute possibilité de formation qui peut destiner à un emploi quelconque.Ce qui fait qu'une bonne partie de notre jeunesse n'est pas préparée à des activités productrices de richesses. Et c'est pourquoi, mesdames, femmes du Niger, il nous faut nous mobiliser, et je compte sur vous, pour que nous ayons un autre système éducatif.

Il y a donc quelque chose qui mérite d'être souligné. En 1960, le taux de croissance démographique était de 2,74%, dix ans après, il était de 2,80%, dix après, il était de 2,88%, et à partir de 2000, il a basculé pour passer à 3,55%. En 2000, nous étions 11 millions, en 2020 nous étions 24 millions. Mais entre 1960 et 1970, 1980, nous étions 3.300.000. Sur les deux décennies on n'a pas doublé puisque nous étions 5.900.000. Nous n'avons pas doublé sur les décennies ainsi citées parce qu'à l'époque, il y avait une forte prévalence de maladies des enfants qui tuaient beaucoup d'enfants. Nous étions dans une situation de croissance quasi naturelle.

Mais, avec la découverte des antibiotiques des vaccins et de tous les médicaments dont nous avons profité à cause de la promotion de notre politique sanitaire, la population a doublé en 18 ans. Nous sommes sur cette tendance. De 2000 à 2020, notre population a plus que doubler. Si on analyse les statistiques, on voit que nous doublons notre population tous les 18 ans. Il n'y a aucun autre pays qui est dans cette tendance. Quand vous prenez le Burkina Faso était à 11 millions, il a aujourd'hui 20 millions d'habitants ; le Mali est passé de 10 millions à 20 millions sur la même période. Le Mali nous ressemble mais le Niger a plus que doublé en 20 ans. Le Sénégal qui est un pays qui s'est modernisé entre temps avait 9,7 millions, il en compte aujourd'hui 16 millions. Comme on le constate, le Sénégal a amorcé la transition démographique, il est sur une autre tendance, celle de la maîtrise de la natalité. Il est dans une situation où il peut assurer une bonne éducation à ses enfants et où il peut produire plus de richesses. Et c'est quand on est allé à l'école qu'on peut créer des richesses. C'est pourquoi, il faut préparer les élèves à être des ingénieurs qui vont produire des richesses. Mais comment vous le pouvez si chaque année, vous avez des cohortes d'enfants que vous ne pouvez pas scolariser.

Une des solutions que j'envisage et sur laquelle j'insiste auprès de nos partenaires pour que nous soyons soutenus, c'est d'assurer une bonne éducation aux femmes en créant  des internats pour les jeunes filles dans les collèges ruraux. Parce que sur les 45% des enfants renvoyés du collège, 70% sont des filles, cela parce que pour les filles il se pose, plus que pour les garçons, les problèmes de tuteurs. Les parents ont des difficultés à concevoir que leurs filles adolescentes de 12 à 14 ans soient loin de chez eux quel que soit le confort du cadre de son accueil dans le village d'à côté. Et, il y a une tendance chez les parents d'enlever les enfants filles de l'école et de les donner en mariage. C'est ça qui explique les chiffres de Zinder dont j'avais parlé précédemment. Et donc, l'une des actions sur laquelle nous devons mettre l'accent c'est d'assurer au maximum de nos enfants de rester à l'école longtemps. Pourquoi, je commence par les filles? J'aurais bien voulu commencer par tout le monde, mais je commence par les filles en me disant que c'est pour équilibrer. En effet, quand on regarde les statistiques on se rend compte que ce sont les filles qui sont le plus victimes des renvois et des décrochages. Il faut donc être juste vis-à-vis des femmes. Et il faut créer des internats pour elles. Le jour où nous aurons assez de ressources, nous créerons partout les internats au regard  de la configuration de notre pays où il faut des regroupements pour plusieurs villages un seul collège. Pour l'instant, n'ayant les capacités pour ouvrir des internats pour les enfants du Niger, nous faisons l'option d'assurer cette scolarité pour le maximum de filles que nous le pourrons. J'ai créé des internats, je me bats pour que nous ayons davantage de ressources. Je le ferai sur le budget national. Cette année, nous avons prévu plusieurs milliards de FCFA pour construire des internats sur nos fonds propres. Nous le ferons davantage dans les années suivantes; nous emprunterons de l'argent auprès de nos partenaires pour construire des internats pour les filles. Cette année, j'ai créé un internat à Kellé qui abrite déjà 250 jeunes filles, mais l'année prochaine plusieurs centaines vont encore venir et l'internat de Kellé ne sera pas suffisant, il nous faut en construire un autre. Vous voyez le cauchemar de cette croissance échevelée. Chaque année, on a des contingents très nombreux. Il n'y a aucun pays qui est dans cette situation aujourd'hui. En général, les pays qui se sont stabilisés sont ceux qui ont des écoles qui accueillent chaque année le même nombre d'enfants. Mais au Niger, compte de tenu du nombre important d'enfants qui vient chaque année, quels que soient nos efforts, nous n'atteindrons pas cet équilibre. C'est pourquoi, je me propose de remplacer les 36.000 classes en paillotes par des classes en matériaux définitifs. Je suis en discussion avec des partenaires pour ça.

Peut-être que j’aurais les ressources pour le faire. Mais une fois que je l’aurai fait, ces écoles seront insuffisantes très vite. Il n’y a pas de pays comme ça au monde, qui sont confrontés à cette situation. Dans tous les pays dont la démographie a été stabilisée, le nombre de classes suffisent pour le nombre des élèves chaque année. Un jour, je discutais avec celui qui était notre consul honoraire au Danemark, c’est une anecdote que j’aime raconter. Il me disait quand il était venu la première fois ici en 1973, le Niger avait la même population que le Damenark, soit 5 millions d’habitants. Le Danemark a toujours 5 millions d’habitants, tandis que le Niger compte 24 millions d’habitants. Vous voyez la différence. Cela veut dire que les efforts que nous avons à faire chaque année pour faire face aux impératifs de notre école, ont été multipliés par cinq (5) par rapport au Danemark. Ces efforts sont aussi valables pour les domaines de l’eau, de la santé etc.

‘’Le phénomène de la polygamie irresponsable est notre fléau et notre société doit générer des capacités en plus des solutions à travers l’éducation’’

Et pourquoi, nous avons une situation si singulière ? C’est parce que nous avons des mœurs auxquelles nous n’avons pas voulu toucher même si elles nous conduisent vers des situations impossibles. Pourquoi vous avez tant des jeunes qui sont dans le terrorisme et dans le banditisme ? C’est parce qu’ils ne sont pas à l’école ; c’est parce qu’ils n’ont pas de quoi vivre. Moi, qui plus que quiconque revois les rapports faisant état du nombre de terroristes qui circulent à Alambare ; Ouro Djéladjo ;  Boni ; Mamassé, je se pose la question de savoir d’où ils sortent comme ça ? C’est parce que nous les avons générés très nombreux et en même temps, l’économie n’a pas suivi. Vous n’avez pas autant des jeunes béninois ; togolais ou ivoiriens que vous avez des Nigériens dans ces pays, à plus forte raison au Nigéria. C’est-à-dire que notre trop plein de jeunes, nous avons tendance à les exporter chez les autres. Vous pensez que cela va être acceptable aussi longtemps?

Non, il aura un jour, tout comme ils se plaignent des mendiants nigériens, ils vont se plaindre des travailleurs nigériens. Nous devons voir loin parce que c’est cela aussi gouverner. Mais non de rester à l’instant actuel. Gouverner, ce n’est pas une affaire seulement des gouvernants; c’est une affaire de toute la société. Parce que je connais plusieurs personnes qui n’ont pas un revenu; qui vivent au jour le jour, mais qui ont plusieurs femmes et des enfants. Et vous voyez là où cette aberration nous a conduits. C’est qu’à un moment donné, un homme épouse une femme et lui dit d’aller mendier en Algérie; au Sénégal. Est-ce que c’est une bonne façon de traiter une femme ? Et faire des enfants que vous n’avez pas de possibilité d’éduquer ? Est-ce que nous devons observer cela et laisser la situation comme telle ?

Moi, je dis que la solution à long terme, c’est l’éducation. Il faut améliorer notre système éducatif pour que nos enfants y acquièrent des connaissances et des aptitudes à des formations qui vont leur donner des emplois parce qu’ils vont créer eux-mêmes les emplois. Nous allons mettre l’accent sur l’enseignement technique et la formation professionnelle. Nous sommes en train de chercher notre voie pour l’amélioration de ce système là. Nous allons améliorer la qualité de notre système d’éducation générale. Nous allons améliorer les capacités de notre système universitaire en mettant beaucoup de ressources et travailler avec toute l’intelligence qu’il faut et avec toute la rigueur et la conscience qu’il faut parce que nous pensons que nous ne sommes pas les derniers. Mais quand est-ce que les écoles vont donner des résultats avec ces réformes que nous allons faire, même quand elles sont bien inspirées, intelligentes et pertinentes? Quand est-ce que nous disposerons de 40.000 Ingénieurs ; 50.000. 100.000 Ingénieurs par ce que d’ici 2050, nous serons le deuxième pays le plus peuple de l’Afrique de l’ouest après le Nigéria que nous n’allons pas atteindre parce nos frères du nord Nigeria ont les mêmes comportements que nous. Sinon, on aurait pu atteindre le Nigéria. La population des Etats du Sud du Nigeria ne s’est pas accrue. Mais le Nord du Nigéria est surpeuplé et pauvre comme le Niger tandis que le Sud est instruit, éduqué et riche.

 

Et nous, notre trop plein déjà non éduqué dont nous ne savons quoi fait, ils ont tendance à aller dans les autres pays. Mais pour combien de temps. Il faut que nous ayons conscience de cela. Et c’est maintenant que nous devons envisager les remèdes. Par conséquent, la société doit avoir des mécanismes pour empêcher les comportements nuisibles. Quand quelqu’un qui n’a rien vient vous dire je vais me marier donnez-moi de l’argent et neuf mois plus tard, il revient pour annoncer qu’il a eu un enfant et qu’il veut de l’aide pour organiser le baptême. Est-ce que cela est sérieux ? Comment lutter contre cela ? Je ne dis pas que la polygamie est quelque chose à interdire, mais une certaine polygamie est une mauvaise chose. Et vous pensez qu’on ne doit pas en parler. Moi, ma responsabilité, c’est d’en parler. Je prends le risque de le dire et je l’assume parce que ceux qui nous combattent, disent que c’est notre religion qui nous l’a dit, c’est faux.

Si on le réfère au Coran, il est très clair dans la sourate ‘’Alnissaye’’ dit «épousez ce qui vous plaira entre les femmes par deux; trois ou quatre. Mais si vous craignez de n’être pas juste, alors seulement une». C’est plus le sur moyens d’échapper à la partialité. Est-ce que cette sourate du Coran prescrit comme la polygamie une obligation ? Non, elle ne la prescrit pas. Et si on a peur de Dieu comme moi, elle l’a proscrit. Quel est le sens de mon propos ? Mon propos consiste à dire que quand un homme pauvre marie plusieurs femmes et fait plusieurs enfants qu’il n’a pas les capacités d’instruire, de bien nourrir, si vous lui dites que son comportement n’est pas bien. Il vous dit que c’est Dieu qui a dit de faire ça. Est-ce que la sourate que je viens de lire l’autorise ? Non parce que le Coran exige des parents qu’ils éduquent leurs enfants ; qu’ils s’occupent de leurs femmes d’abord. Je connais beaucoup des gens qui ne s’occupent pas de leurs femmes et leurs enfants (le manger et le vêtir). Ils les marient et ils les laissent. Cela nous crée le désordre que nous vivons aujourd’hui. 

C’est pourquoi, madame la ministre et vous les femmes, il faut que nous ayons un comportement responsable. Il n’est pas interdit de faire plusieurs femmes, mais seulement les hommes qui sont capables d’entretenir plusieurs femmes et enfants sont autorisés à faire plusieurs femmes. Mais ceux qui n’ont pas les possibilités de le faire, on doit les sensibiliser pour leur dire que notre comportement a fait de notre pays le dernier. Et si nous continuons la même chose, nous serons toujours derniers et nous aurons des difficultés à vivre parce que le Niger est certes vaste. Mais en vérité, les ¾ du pays ne sont pas habitables parce que c’est une zone désertique. Quel est l’aménagement du territoire que nous pouvons faire qui pourra nous contenir ? Il n’y a pas. Gouverner, c’est prévoir. Nous devons faire ce qu’on appelle la prospective pour voir comment nous serons dans 100 ans et avoir les comportements qui conviennent avec les défis qui se posent devant nous. La démographie est un vrai problème. Si la Mauritanie ; le Maroc ; l’Algérie ; l’Arabie Saoudite ; le Mali ; le Burkina ; le Sénégal ont un comportement qui les met à l’abri des risques auxquels nous, nous sommes exposés demain, en quoi, nous serions plus musulmans qu’eux pour considérer que nous sommes des musulmans. Nous ne sommes pas plus musulmans que les Mauritaniens. Je puis vous le dire parce que ce sont les Mauritaniens qui ont diffusé l’Islam dans toute l’Afrique. Les premiers marabouts que j’ai vu chez moi à Tesker et à N’gourti étaient des mauritaniens. Si eux, ils ont un taux de croissance de 2%. Comment est-ce qu’on peut dire que nous, nous sommes plus savants qu’eux et que nous devons faire des taux de croissance de 4%.

Je pense que le phénomène de la polygamie irresponsable est notre fléau et notre société doit générer des capacités en plus des solutions à travers l’éducation, de faire en sorte que nous sensibilisions nos compatriotes et qu’ils aient un comportement responsable. Nous devons donner l’exemple. Nous qui avons eu la chance de comprendre tout cela. C’est pourquoi, l’autre jour, j’ai dit à mes membres que tant que vous êtes dans mon gouvernement, il vous est interdit de prendre une femme supplémentaire. Le ministre qui veut prendre une femme supplémentaire peut quitter le gouvernement. Mais tant qu’il est dans le gouvernement, il lui sera interdit de prendre une femme supplémentaire. Je le dis pour provoquer le débat; pour interpeller les gens. Si vous êtes au gouvernement et que vous avez deux ou trois femmes, il n’y a pas de problème. Mais si vous voulez en ajouter, vous quittez le gouvernement et vous prenez votre femme.

Monsieur le président de l’Assemblée Nationale, je voudrais que les députés prennent aussi un tel engagement pour que nos compatriotes nous écoutent et nous entendent. Nous devons avoir un comportement de modèle pour que les gens soient interpellés. 

(Script : ONEP)

Intervention, lundi dernier, du Président de la République à la Conférence internationale sur «Développement Durable et Dette Soutenable» à Dakar : «L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières, elle doit être productrice de prodIntervention, lundi dernier, du Président de la République à la Conférence internationale sur «Développement Durable et Dette Soutenable» à Dakar : «L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières, elle doit être productrice de produits finis, de produits industriels», déclare SEM. Issoufou Mahamadou

Le lundi 2 décembre 2019, à Dakar (Sénégal), les dirigeants africains, dont le Président de la République SEM Issoufou Mahamadou, ont apporté leurs contributions en réagissant aux importantes et pertinentes questions soulevées lors des discours à l’ouverture de la Conférence Internationale sur « Développement Durable et Dette Soutenable : Trouver le Juste Equilibre »

C’est ainsi que, dans une« très riche contribution », SEM Issoufou Mahamadou aévoqué l’Agenda 2063 que l’Afrique est en train de réaliser notamment ses plans et projets dont le Plan 2013-2023 de Développement de l’Afrique et la ZLECAf entrée récemment en vigueur.

Une des préoccupations de l’Afrique, c’est de transformer ses matières premières, c’est l’industrialisation. L’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières. Elle doit être productrice de produits finis, de produits industriels, a dit le Chef de l’Etat.

L’industrialisation permettra au continent d’avoir davantage de ressources, de créer des emplois pour les jeunes, de transformer l’actif démographique en dividende économique, a-t-il expliqué.« Nous avons une vision, nous savons où nous allons. Il faut maintenant trouver les moyens notamment les ressources financières de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés », a-t-il indiqué.

Le Président de la République a, à cet effet, souligné la nécessité de continuer à mobiliser les ressources internes et les ressources externes notamment les investissements directs étrangers.« Nous faisons beaucoup d’efforts en matière de climat des affaires pour attirer les investissements directs étrangers dans nos pays », a-t-il ajouté, rappelant que le Niger fait partie des pays réformateurs en matière de climat des affaires.Il faut continuer dans cette voie afin que davantage d’investissements directs étrangers puissent venir dans les pays africains, a-t-il poursuivi.

Le Chef de l’Etat a par ailleurs dit qu’il faut repenser la manière d’utiliser l’aide publique au développement.

Compte tenu des risques des investissements en Afrique, il a avancé quelques pistes, en s’interrogeant. Ne peut-on pas mettre en place des ressources pour garantir les investissements en Afrique ? Ne peut-on pas imaginer que l’aide publique au développement puisse servir de levier, de garantie pour attirer davantage les investissements directs étrangers dans nos pays ?

Il faut réfléchir sur les solutions innovantes. Il faut repenser la gouvernance économique mondiale, a affirmé SEM Issoufou Mahamadou.

Evoquant les questions relatives au développent, à l’investissement, le Chef de l’Etat a souligné que les seules ressources internes ne suffisent pas. Il faut la dette, a-t-il soutenu.

Pour faire face aux chocs (sécuritaire, climatique, de la baisse des prix des matières premières), il a fallu s’endetter, a-t-il rappelé.

Et pour investir, il faut mobiliser des ressources internes et s’endetter. Mais, a-t-il insisté, il faut que la dette soit soutenable, entre autres.

AbdourahmaneAlilou AP /PRN

04 décembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/

On a l’impression dans cette interview, que le Président Bazoum Mohamed fait l’éloge de la France. C’est en tout cas ce que laisse croire ce passage dans lequel il dit que : «la situation dans la région de Ménaka s’est totalement dégradée depuis le départ de Barkhane. Depuis la fin du mois de mars, les terroristes ont conquis des territoires encore plus vastes. Ils ont tué plus de personnes et ont créé encore plus de tensions entre communautés comme cela ne s’est jamais passé. Les forces armées sont à Ménaka, elles y seraient avec leurs supplétifs russes, mais je constate que cela n’a pas empêché que la situation se dégrade davantage». ET comme quoi, dans le même passage l’on peut retenir que la présence des forces russes n’a pas empêché la situation sécuritaire de se dégrader. En plus, dire par ailleurs, que « la prise de Ménaka par les djihadistes est probable » serait une façon de donner d’avance la victoire aux djihadistes et même les encourager. Nous voyons bien que dans cette interview, le Président Bazoum s’est fait piégé par le journaliste à moins qu’il ait librement choisi d’avancer de tels propos. Si la seconde hypothèse est comme nous la pensons alors, Bazoum est allé loin cette fois-ci car, il ne lui appartient pas de se prononcer sur la situation sécuritaire d’un pays qui n’est pas le sien. Surtout en se laissant allé jusque dans un jeu de comparaison entre la France et la Russie. Bazoum doit de ce fait, éviter de se laisser entrainer dans des histoires qui pourraient lui couter cher. N’est-ce pas, de telles attitudes de la part de notre Chef d’Etat qui a suscité la maladresse du PM malien à son endroit ? Même si nous condamnons de tels propos à son égard, il faut reconnaitre que les autorités maliennes se sentent offensées par les nôtres car, elles trouvent que la France utiliserait des Chefs d’Etat africains pour mettre en déroute la junte qui lutte pour une la stabilité au Mali. C’est d’ailleurs pourquoi nous invitons notre Chef d’Etat à être plus prudent. Ne défendre Ni la France, Ni la Russie, mais plutôt défendre le Niger et rien que ses intérêts.

Amadou I

Le Niger préside le Conseil de Sécurité de l’ONU depuis le début de ce mois de septembre : Quels sont les grands dossiers africains qui seront traités sous cette présidence ? 

Les crises qui secouent le continent africain sont nombreuses et variées. Vous avez entre autres, la crise sécuritaire au Sahel avec la situation au Mali, les conflits en Libye, en République Démocratique du Congo, en Somalie, au Soudan entrainant les crises les crises humanitaires et migratoires qu’il faut gérer.

Il convient de noter que parmi les dossiers africains, qui seront examinés lors de la présidence figure la situation en Libye. Il s’agit d’une question qui mérite toute l’attention du Niger pour diverses raisons. La Libye est un pays frontalier de notre pays et sa déstabilisation a porté un coup dur à tout le reste de la région. La circulation des armes en Libye est une menace pour la Libye, la sous-région. Il faut le souligner, il y a une importante quantité d’armes dans les mains des civils. C’est pourquoi le Conseil de Sécurité par sa Résolution 1970 (2011) a jugé nécessaire de mettre un régime de sanctions en Libye qui se traduit par un embargo sur les armes, le gel des avoirs de certains hauts responsables et une interdiction de voyager pour des personnes listées.

A ce dossier, s’ajoute la question de la MINUSMA, qui fera l’objet d’un rapport général que présentera le Secrétariat Général des Nations Unies. Une occasion qui nous permettra de mesurer les améliorations intervenues depuis le renouvèlement de son mandat en juin dernier, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger par les parties prenantes, la stratégie de stabilisation du centre du Mali dans un cadre global afin de protéger les civils, la réduction des violences intercommunautaires et le rétablissement de la présence de l’État, ainsi que des services sociaux de base dans tout le pays. Le coup d’État intervenu le 18 aout dernier dans ce pays complexifie davantage une situation fortement dégradée. Cette nouvelle donne a déjà fait l’objet d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.

Le dossier de la migration est une question qui concerne tous les pays africains et sera abordé sous l’angle du trafic illicite des migrants. Un phénomène qui constitue une vraie préoccupation pour les pays africains, dont les femmes et les enfants sont les victimes les plus touchées par les réseaux du crime international organisé. Notre pays qui dispose depuis cinq (05) ans d’une législation incriminant le trafic illicite des migrants et dont l’application donne des résultats probants. Le Niger a opté pour jouer un rôle de premier plan dans le traitement de cette thématique au niveau international. C’est pourquoi, nous avons fait un débat sur cette question.

{xtypo_quote}«Le Président de la République présidera par visioconférence une Session du Conseil de Sécurité sur la gouvernance politique et économique mondiale post covid-19 » {/xtypo_quote}

Pour conclure sur ce point, je voudrais mentionner deux dossiers qui sont prévus à l’occasion de cette présidence et qui concernent l’Afrique. Il s’agit notamment du rôle de l’Organisation Internationale de la Francophonie dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité et la 14ème consultation entre le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies et le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine.

Le poids de l’Afrique est important à l’Organisation Internationale de la Francophonie. Par ailleurs, cette institution en sus de formations qu’elle organise dans divers secteurs ayant un lien avec la paix et la sécurité en faveur de différents acteurs y compris les forces de défense et de sécurité, joue un rôle important dans le processus électoral en Afrique à travers son apport technique aux États, et en anticipant sur les contentieux électoraux.

Enfin, la 14ème consultation entre le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies et le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine est un moment de concertation, de coordination et d’harmonisation entre les deux instances sur les crises et conflits qui assaillent le continent africain et le monde. Notre pays ne peut que saluer cette initiative dont l’objectif est de trouver des solutions communes aux crises africaines.

Par ailleurs, au-delà, des dossiers africains, les questions qui font l’objet de préoccupation pourraient revenir sous la présidence du Niger, à l’instar du Nucléaire iranien, du Jammu et Cachemire, de la Syrie, de la Palestine, pour ne citer que ces dossiers brûlants.

 

En dehors des activités prévues à New York, avez-vous envisagé d’autres activités au plan national ici à Niamey pour marquer l’évènement ? 

 En raison des mesures de restriction de séjour édictées par les autorités américaines du fait de la pandémie du Covid 19, le Niger présidera le Conseil de Sécurité de l'ONU à partir de Niamey. Le Président de la République présidera par visioconférence une Session du Conseil de Sécurité sur la gouvernance politique et économique mondiale post covid-19.

A l'exception des interventions in situ qui seront faites par notre Mission permanente à New York, j’animerai moi-même l'essentiel des activités à partir de Niamey avec le concours de la Cellule centrale d'Appui mise en place par le Gouvernement, sur instruction du Président de la République, pour apporter l’expertise et l’expérience dans le cadre de l'exercice de ce prestigieux mandat du Niger. Nous avons mis en place les moyens conséquents pour mener à bien ces activités à distance dans les meilleures conditions techniques possibles. Je dois d’ailleurs saluer la compétence marquée et la disponibilité de l’Agence Nationale sur la Société de l’Information (ANSI) qui nous accompagne dans ce travail.

 

Au titre des activités prévues à Niamey, une exposition, consacrée au Système des Nations Unies et au maintien de la paix et de la sécurité internationales, sera organisée et s’étalera sur une période allant de 7 à 10 jours. Cette exposition permettra au grand public, plus particulièrement les élèves et les étudiants, de découvrir le Système des Nations Unies et la contribution de notre pays à l’accomplissement de ces missions.

En outre, deux conférences seront animées par des chercheurs, des diplomates et des fonctionnaires internationaux sur l'Agenda du Niger au Conseil de Sécurité et le rôle éminent joué par notre pays dans le domaine des opérations de maintien de la paix à l'échelle internationale.

 

Par ces conférences, mon ambition est d’informer et sensibiliser nos compatriotes et nos partenaires installés au Niger sur la politique étrangère de notre pays, notamment ses efforts soutenus en faveur de la paix et de la sécurité internationales.

 

En plus de la menace sécuritaire, le Niger à l’instar des autres pays du monde fait face à la pandémie du Covid-19 : comment le gouvernement gère-il cette menace ?

Vous le savez, la pandémie du COVID-19 a surpris le monde entier : d’abord par son apparition soudaine dans les conditions qui sont connues et ensuite par sa contagiosité élevée. L’absence de thérapeutique efficace et de traitement préventif a complétement désarmé les systèmes sanitaires les plus performants du monde.

En outre, la COVID-19 intervient pour nous dans un contexte marqué par l’insécurité au Sahel, aggravant de fait la situation de précarité qui prévaut déjà et sapant les efforts déployés par nos pays pour rétablir la paix et la sécurité internationales. Force est donc de reconnaitre que la COVID-19 a eu des impacts négatifs indiscutables sur nos capacités d’action et de ripostes appropriées. Ainsi, en plus du défi sécuritaire s’ajoute un défi sanitaire redoutable qui compromet notre système de santé déjà fragile et notre économie largement éprouvée par la restriction et le ralentissement des activités économiques et du tourisme.

Face à une telle situation, des États comme le nôtre n’ont vraiment pas le choix. Ils doivent en toute urgence prendre les mesures préventives qui s’imposent. C’est ainsi que, dès les premières semaines consécutives à l’apparition de la pandémie, le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, s’est adressé à la Nation pour annoncer les décisions qui sont prises en conséquence.

Sur la base d’un plan audacieux de riposte, le Gouvernement a également pris des mesures d’atténuation des impacts socioéconomiques, notamment le règlement total ou partiel des factures d’eau et l’électricité pour les couches les plus vulnérables, l’exonération des taxes à l’exonération des produits de premières nécessités, la mise en place d’un fonds de solidarité, l’appui aux PME à travers des lignes de crédits.

La conjugaison des efforts du gouvernement et de ceux des partenaires a donné le résultat que nous connaissons aujourd’hui, qui fait que le Niger est reconnu comme l’un des pays africains qui gère la situation de façon satisfaisante. Malgré ces résultats encourageants, nous restons très vigilants.

 

Monsieur le Ministre, le Niger vient d’être déclaré zone rouge par la France à la suite de l’attaque terroriste de Kouré où six humanitaires français et deux nigériens ont perdu la vie. Quelles appréciations faites-vous de cette situation ?

A la suite du message ému de condoléances du Président de la République à son homologue, à la nation française et aux familles des victimes, votre question me donne l’occasion de réitérer à mon tour la très forte solidarité du Niger envers la France et envers toutes les victimes du terrorisme. Ce sont de jeunes gens talentueux, des humanitaires engagés pour le bien des communautés les plus vulnérables que la France, le Niger et le monde entier honorent. Leur noble mission d’aider et de servir partout dans le monde est un exemple de courage et de don de soi. Nous ne les oublierons jamais!

Nous réaffirmons notre condamnation de cet acte odieux qui relève d’un terrorisme qui a pris pied au sahel et gagné les frontières du Niger, en dépit des efforts fournis par le gouvernement, les forces de Défense et de Sécurité et l’appui constant et précieux de la communauté internationale, en particulier la France.

Cependant, nous avons été amenés à relever, avec étonnement, en ce moment de chagrin et de consternation, que le Niger dans son ensemble vit depuis la survenue de ce crime ignoble, la publication, par le centre de crise de Quai d’Orsay, d’une carte du Niger peinte en rouge, avec des indications, signalant un danger global et une interdiction à l’attention des ressortissants français, mais aussi et malheureusement au-delà, du monde entier.

Nous respectons le droit du gouvernement français de prendre les mesures qu’il juge appropriées pour assurer la sécurité de ses citoyens ; mais dans la mesure où le risque zéro n’existe pour aucun pays, nous estimons que peindre nos pays en rouge n’est pas la solution. Le Niger regrette une telle décision, ce d’autant plus que cette stigmatisation ne correspond nullement à la réalité sécuritaire dans plusieurs régions de notre pays aujourd’hui. En effet, il faut le reconnaitre, le Niger n’a pas connu d’attaque de cette nature depuis fort longtemps.

Notre action commune face à ce drame devrait plutôt reposer sur la solidarité et la coopération. Si la mise en zone rouge de notre pays devrait perdurer, cela risque de compromettre tous les efforts du gouvernement nigérien de lutte contre la pauvreté, avec un arrêt des investissements, une disparition du tourisme et un ralentissement de la circulation des capitaux. Bien sûr notre pays poursuit avec détermination ses efforts pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire.

Je voudrais donc marquer notre désapprobation par rapport à cette décision unilatérale qui a une incidence négative sur l’image du Niger et sur la relation qu’il développe avec le reste du monde.

(Réalisée par la Cellule d’Appui Centrale à la Mission Permanente du Niger à New York)

07 septembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

 

 

Les travaux du réaménagement du site de la COMINAK, prévus dans le planning global pour une durée de 12 ans sont à 16 mois de mise en œuvre soit environs 10% de la durée prévisionnelle qui va jusqu’en 2032. Les activités sont suivies par une gouvernance multipartite mise en place entre les représentants de l’Etat, COMINAK et de la société civile pour garantir le bon déroulement du projet dont actuellement trois instances de suivi de l’exécution du projet existent.  Dans l’interview qui suit, le Directeur Général de la COMINAK, nous fait l’état des lieux de l’avancement des travaux et nous parle du projet de reconversion économique qui est dans sa phase de structuration.

Monsieur le Directeur Général, l’exploitation de la mine souterraine d’Akouta est terminée depuis le 31 mars 2021. Après 16 mois d’intenses travaux de réaménagement du site, où en êtes-vous sur ce volet technique du projet ?

D’abord, merci pour cette opportunité que vous nous donnez d’apporter un éclairage pour cette nouvelle phase importante de la vie de COMINAK qu’est le Réaménagement du Site, communément appelé RdS, et structuré en 3 grands volets : technique & environnemental, social et sociétal. Le cycle minier est constitué des quatre grandes phases suivantes : la phase d’exploration/faisabilité, la phase de développement/ construction, la phase de production et celle de réaménagement/surveillance/reconversion du site. Le RdS de COMINAK s’inscrit donc dans la continuité de son cycle de vie. En même temps, c’est la 1ère fois qu’un site minier de cette importance est réaménagé au Niger et dans la sous-région.Rappelons que COMINAK fut la plus grande mine souterraine d’Uranium dans le monde, en Afrique.

Le RdS de COMINAK constitue donc un cas d’école unique y compris à l’international.

Sur le volet technique et environnemental, relativement au réaménagement des termes sources que sont les travaux miniers souterrains, l’usine et les autres installations de surface, la verse à résidus et les bassins d’eau chaude et effluents, des jalons importants ont été franchis.

«Notre objectif est d’agir pour une transition sociétale pérenne, durable et utile pour les populations»

Au niveau de la mine les travaux de bouchage des deux descenderies d’accès sont terminés et ceux du bouchage des gros trous (puits d’aération) le sont quasiment avec un taux de réalisation de l’ordre de 93%.

Les travaux de démantèlement de l’usine scindés en 3 lots avancent conformément au planning : le 1er lot constitué des ateliers Broyage/Attaque & Filtration minerai est entièrement terminé, le lot 2 est achevé à hauteur de 70%, le lot 3a (génie civil) est terminé et le lot 3b (génie civil) sera lancé en ce début août. Nous avons malheureusement déploré en début d’année un accident sur le lot 1 qui a coûté la vie à deux de nos sous-traitants et dont je m’incline devant leur mémoire.

En prélude à la démolition de certains bâtiments en zone industrielle, nous avons entamé leur désamiantage. Cette opération de désamiantage techniquement complexe et délicate, est menée par un groupement constitué d’une entreprise nigérienne et d’une entreprise française. Les agents de l’entreprise nigérienne ont bénéficié d’une formation qualifiante et de l’accompagnement de l’entreprise française. L’opération se déroule bien, dans le respect des meilleurs standards en la matière et avec un transfert de compétences réussi.

Les essais d’optimisation du recouvrement de la verse avec l’ultime planche d’essai se poursuivent et les essais concluants de comblement des bassins effluents font partie des avancées importantes.

Monsieur le Directeur Général, un comité multipartite a été mis en place entre la société, les représentants de l’Etat et de la société civile pour garantir le bon déroulement du projet. A cette date, est-ce que le contrôle du réaménagement n’a pas suscité d’inquiétudes de non-respect des engagements notamment le respect des normes environnementales ?

Effectivement, une gouvernance multipartite robuste et inclusive a été mise en place entre les représentants de l’Etat, COMINAK et de la société civile pour garantir le bon déroulement du projet. Actuellement, trois instances de suivi de l’exécution du projet existent : il y’a en central le comité national de suivi qui effectue 2 missions par an, au niveau local il y’a le comité local de suivi (présidé par le Préfet du département d’Arlit) qui effectue des missions chaque mois sur le site et la Direction Départementale des Mines d’Arlit qui effectue des visites d’inspection toutes les deux semaines.

Notre objectif en termes d’impact radiologique est de respecter la limite règlementaire pour les populations riveraines de maximum +1mSv par an de dose ajoutée par rapport au niveau d’exposition naturelle. Pour ce faire, nous surveillons l’air, l’eau, la chaine alimentaire et les sols via des prélèvements réguliers et des analyses indépendantes dont les résultats sont partagés. Ces résultats restent conformes avec même une amélioration.

Nous avons réalisé, dans le cadre du « Comité Plan Compteur » (regroupant de manière inclusive la Direction Départementale des Mines d’Arlit, la Mairie d’Arlit, la Société Civile et COMINAK), un contrôle radiologique de l’ensemble des habitations, rues et lieux publics de la ville d’Akokan. Les marquages identifiés sont pris en charge et en cours traitement pour un coût réel à date d’environ 80 millions de F CFA.

Cette surveillance environnementale sera poursuivie à la fin des travaux de réaménagement, pendant une période d’au moins 5 ans renouvelable, à l’issue de laquelle un bilan de ces résultats sera effectué et une décision prise par l’administration de fermeture définitive du site et de quitus.

Pour rappel, en 2019, le plan cadre de réaménagement du site qu’est l’APD (Avant-Projet Détaillé) a été audité, à la demande des actionnaires de COMINAK, par un expert indépendant, avant sa finalisation.

Pour confirmer le respect des normes de l’ICMM (International Council on Mining and Metals), une analyse des écarts entre le guide de réaménagement de l’ICMM réunissant les meilleures pratiques du secteur et le projet de réaménagement de COMINAK a été menée et a permis de définir des axes d’améliorations dans la mise en œuvre et le suivi du projet de réaménagement.

Nous savons bien que les travaux sont prévus pour durer 10 à 12 ans, soit entre 120 et 150 mois calendaires et comprennent le réaménagement de la mine. Pensez-vous qu’à l’allure des travaux, le délai sera respecté comme prévu ?

En effet, le 31 mars 2021, conformément à la décision prise en octobre 2019 par le Conseil d’Administration de COMINAK, le site a arrêté ses activités de production et donc entamé les activités de réaménagement du site pour une durée prévisionnelle de 10 à 12 ans avant l’étape de surveillance environnementale d’une durée de 5 ans renouvelables. L’Arrêté de fermeture de l’exploitation de la mine de COMINAK a été signé par le Ministre des Mines du Niger le 15 Octobre 2020. Conformément à nos engagements, les travaux de réaménagement ont démarré dès l’arrêt des activités de production. Aujourd’hui, nous sommes à 16 mois de mise en œuvre des activités de réaménagement soit environs 10% de la durée prévisionnelle du planning global qui va jusqu’en 2032.

En 2022, notre objectif, en termes de travaux techniques à réaliser, est de réaménager entièrement la mine souterraine, démanteler l’ensemble de l’Usine et une grande partie des autres installations de surface, poursuivre les tests de recouvrement des bassins effluents et finaliser tous les essais d’optimisation des travaux de réaménagement de la verse à résidus. Le planning évolue constamment, selon les contraintes opérationnelles ou financières et les choix stratégiques, mais notre chemin critique n’a à ce jour pas été impacté.

Je demeure confiant sur l’atteinte de cet objectif d’ici la fin d’année 2022.

Normalement vous devriez entamer le reprofilage de la verse à résidus ainsi que son recouvrement en juin 2022. Alors que ce lot verse reste le plus important en volume de travaux et du budget. Quant est-il de son avancement surtout que la surface est de 120 hectares et qu’elle doit être recouverte par des matériaux?

Les travaux de réaménagement de la verse à résidus ont le double objectif de garantir la sécurité/stabilité et la protection radiologique de la verse à résidus sur le long terme. Ils consistent en des travaux de reprofilage et de couverture multicouche constituée d’argilite et de grès. Le budget final à terminaison est estimé à environs 21 milliards F CFA soit plus de 40% du budget technique du projet.

En 2022, il s’agissait en fait de démarrer des travaux pilotes à petite échelle et en situation réelle avant les gros travaux a proprement parlé à partir de 2023 pour une durée prévisionnelle de 4 à 5 ans. Ces derniers travaux pilotes, sous forme de 6 planches d’essai et qui se dérouleront sur une surface d’environ 3% de la surface totale de la verse, démarreront en ce début août et doivent nous permettre, d’ici la fin d’année, d’avoir un retour d’expérience suffisant afin d’optimiser l’organisation ainsi que le budget final de la verse.

En fonction des résultats obtenus sur la réalisation des dernières planches d’essai, du type d’organisation à mettre en œuvre pour une meilleure maitrise sécurité et radioprotection, du processus décisionnel et des délais de mobilisation des prestataires, la meilleure fenêtre de lancement effectif des travaux de reprofilage/couverture de la verse à résidus sera définie,soit entre le 4ème trimestre 2022 au plutôt et le 1er semestre 2023 au plus tard.

Au moment de la fermeture de la COMINAK, l’effectif des agents était de 614 agents statutaires et environs 800 sous-traitants. Pouvez-vous nous faire le point des mesures d’accompagnement des travailleurs promises à la fermeture du site ?

Dans le cadre du volet social du RdS, notre objectif est de soutenir nos salariés et les sous-traitants dans le plan de reconversion à travers les engagements ci-après : conseiller chaque salarié dans une reconversion professionnelle, mettre en place les mesures d’accompagnement adaptées pour chaque salarié, accompagner les salariés et les sous-traitants dans des projets d’entreprenariat éligibles et viables puis assurer aux anciens salariés exposés aux rayonnements ionisants, un suivi médical post-professionnel gratuit dans le cadre de l’OSRA – Observatoire de la Santé de la Région d’Agadez.

Grâce au « Bureau de Reconversion » mis en place, le taux d’agents ayant bénéficié d’une solution de reclassement est à la date actuelle de 80% avec plus d’une centaine de nos collègues reclassés soit au sein des filiales d’Orano (Niger, France et Namibie) soit au sein d’autres entreprises au Niger et à l’international. Les formations en reconversion professionnelle ont permis à plus d’une centaine de nos collègues d’accéder à l’auto-entreprenariat. Dans le cadre des accords sociaux, l’assurance santé-CAREN sur 5 ans avec prise en charge médicale de l’agent et de ses ayant-droits est effective pour nos anciens collègues y ayant opté. Le suivi médical post-professionnel via l’OSRA se poursuit aussi. Concernant nos sous-traitants, plusieurs font partie des équipes de réaménagement et plus de 90% des heures travaillées le sont par les locaux.

Quel sera le sort des autres infrastructures de la COMINAK qui ne sont pas concernées par l’opération de démantèlement ? Comme l’hôpital, la cité etc.

Dans le cadre de la transition sociétale notre objectif est de : « agir pour une transition sociétale pérenne, durable et utile pour les populations ». Des engagements ont été pris par COMINAK s’agissant du transfert de certaines infrastructures. Il s’agit notammentdu transfert des réseaux électrique et eau potable de la cité minière à la NIGELEC et la SPEN/SEEN, le transfert des logements et lieux communs de la cité minière à l’Etat via le Ministère en charge de l’Urbanisme et du Logement.

Le transfert de l’hôpital de COMINAK à l’Etat via le Ministère de la Santé Publique sur une période de 3 à 5 ans est en cours, et un accompagnement est assuré pour une durée de 5 ans supplémentaires.

Toujours dans le cadre de la transition sociétale nous avons pris l’engagement d’accompagner le maintien et, si possible, le développement des activités de maraîchage sur la ville d’Akokan.

Nous avons mis à la disposition des maraichers, 5 de nos puits que nous avons équipés de champs solaires et construit, 5 bassins de rétention d’eau. Les travaux de raccordement sont en finalisation.

Tous ces transferts ont fait l’objet de conventions au cours de l’année 2021 et toutes ces conventions sont en phase de mise en œuvre.

Toujours dans le cadre des actions sociétales, il est question d’un projet de reconversion économique de près de 4 milliards F CFA du territoire d’Arlit-Iferouāne. Pouvez-vous nous en dire plus et où en êtes-vous de ce projet ?

A l’issue de l’étude d’impact sur la fermeture de COMINAK menée par le Comité d’Orientation, 5 filières économiques ont été identifiées : les travaux publics, le transport & la logistique, l’agro-alimentaire, la valorisation des ressources minérales, et l’artisanat/les commerces/autres activités.

Effectivement, dans le cadre de la transition sociétale suite à l’arrêt de ses activités de production, COMINAK a prévu un budget de 4 milliards de F CFA destiné à venir en appui de l’accompagnement dans la reconversion économique du territoire d’Arlit-Iferouāne. L’objectif est de financer des projets d’envergure et pérennes, permettant de créer des activités génératrices de revenus et un nombre significatif d’emplois dans les secteurs porteurs définis par les autorités et en lien avec les 5 filières identifiées.

Le projet de reconversion économique est dans sa phase de structuration. Un comité intercommunal autour du préfet d’Arlit, celui d’Iferouāne et des Maires des 5 communes qui constituent les deux départements y travaille avec l’appui d’un expert mis à disposition par COMINAK. Les sous-projets ont été identifiés et portent majoritairement sur le développement du potentiel agro-pastoral et industriel du territoire d’Arlit-Iferouāne. L’objectif est d’aboutir à leur lancement avant la fin de cette année 2022 pour une période de 4 à 5 ans maximum. Ce projet de reconversion économique s’inscrit dans la droite ligne de la création de pôles agro-industriels lancée par l’Etat.

Bonne fête du 3 août à toutes et à tous.

Réalisée par Seini Seydou Zakaria(onep)

 

  Issoufou An I second mandat«Je dis bien, ma plus grande ambition, c’est d’organiser des élections libres et transparentes en 2021, et de passer le témoin à un Nigérien que les Nigériens auront bien voulu choisir»

Monsieur le Président, voilà un an que les Nigériens, dans leur écrasante majorité, sur un score de 92, 49%, vous ont réitéré leur confiance afin de conduire leur destinée pour les cinq prochaines années, et cela au vu des réalisations du Programme de  la Renaissance Acte I, que vous avez mis en œuvre au cours de votre premier mandat. Alors Monsieur le Président, en quoi l’Acte II se distingue-t-il de l’Acte I ?

Je voudrais commencer par vous remercier. Pour répondre à votre question, je dirai que le Programme de Renaissance Acte I était bâti sur huit axes et qui sont les suivants : la sécurité comme 1er  Axe, la stabilisation des institutions démocratiques et républicaines comme 2ème  Axe ; ensuite nous avons les infrastructures, (infrastructures routières et énergétiques, ferroviaires, de communication, infrastructures urbaines également) ; nous avons aussi l’initiative 3N, ‘’les Nigériens Nourrissent les Nigériens’’ ; nous avons l’éducation, la santé, l’accès à l’eau et à l’assainissement pour les populations, ainsi que la création d’emplois pour les jeunes. Voilà les huit axes du Programme de Renaissance du quinquennat précédent.  Et ce programme était évalué au départ et correspondait à une enveloppe de 6.200 milliards de francs CFA. Il a été exécuté à hauteur de 5.800 milliards de francs CFA. Cela qui fait à peu près un taux d’exécution de 93%. Ce qui montre bien le sérieux qu’on a mis dans l’évaluation de ce programme.

Le Sahel, du fait d’une insécurité grandissante, presque non maîtrisable par ses nouvelles complexités y compris par les forces d’occupation, souffre le martyr depuis des années avec des peuples éprouvées, des armées exténuées, des espaces désertés tragiquement silencieux, des économies étranglées, une école en pleine perdition dans de larges contrées vivant sous les affres de l’insécurité. La présence militaire étrangère ne change rien à la situation et c’est presque impuissants que les peuples assistent à la dégradation continue de la situation. Une telle situation, comme il fallait s’y attendre, a remis à la table la nécessité de ces alliances militaires infructueuses, souvent suspectes. Le format opportuniste de G5-Sahel créé pour capter au nom de la guerre des fonds, dès le départ, avait fait douter beaucoup d’observateurs quant à ce qui aura réellement motivé l’initiative. Au Niger, on doit vite s’en rendre compte quand, profitant de la guerre qui justifie des investissements colossaux en faveur des armées, des hommes s’en servent à détourner des budgets alloués à l’armée pour s’enrichir, montrant par de tels prévarications que l’insécurité compte moins que leur confort. D’ailleurs, alors que le G5-Sahel, officiellement se créait avec la Mauritanie, ce pays n’a montré que peu d’intérêt à ce cadre de lutte contre le terrorisme, car plus concentrée à protéger ses frontières pour éviter quelques excursions dans son territoire, choix pertinent, responsable et réaliste car à la fin, l’on se rend compte que c’est le pays le moins touché par le terrorisme.

Cela fait souvent plus de neuf ans que des pays se battent contre le phénomène sans en arriver à bout. Et si l’on est arrivé à un tel niveau d’insécurité avec l’étendue dans laquelle sévit le terrorisme c’est que ceux qui ont en charge la gestion des Etats n’ont aucune capacité – et peutêtre aussi aucune volonté – à combattre le mal, à l’endiguer pour définitivement ramener la paix dans les pays de la zone touchée. Aussi, au lieu de la manne attendue par des pouvoirs voraces, les Etats, découvrent vite la supercherie notamment avec une Europe qui envoie de grosses structures budgétivores comme EUCAP-SAHEL qui permettent à des ressortissants de la communauté envoyés chez nous pour combattre le phénomène, à récupérer une part importante des fonds que l’UE prétend mettre à disposition dans le cadre de la lutte globale contre le terrorisme, ne serait-ce que par leurs prise en charge, leur vie luxueuse, leurs salaires énormes. Le G5-Sahel n’arrive donc pas à convaincre et les peuples en doutent depuis des années pour ne plus compter sur ce regroupement artificiel pour croire qu’on puisse arriver avec un tel instrument à bout de l’insécurité.

Une annonce qui met à mal la cohésion au sein du G5-Sahel Dans son isolement, le Mali, a fini par claquer la porte, refusant de siéger au sein du G5-Sahel dont on lui refuse la présidence rotative au prétexte que le pays ne serait pas en conformité avec les règles pour y aspirer à le diriger alors même qu’un pays comme le Tchad où gouverne un putschiste pouvait en assurer la direction. L’annonce fut fracassante et depuis, le G5-Sahel perdit de sa force apparente, de sa cohésion déjà trop fragile. Dans son émiettement, comment peuton continuer à croire à cette structure qui peine depuis des années à convaincre de sa pertinence autant que de son utilité ? Les maliens n’ont-ils pas raison de se défaire d’une chose qui ne peut montrer son utilité ? C’est dans ce déchirement qu’une autre donne de la voix, annonçant même la mort du G5- Sahel

Bazoum, fossoyeur du G5-Sahel… ?

Dans une interview donnée au journal français, La Croix, le président nigérien, sur le seul fait que le Mali ait annoncé son retrait du G5-Sahel, pouvait aller à la déduction hâtive par laquelle, il voit une «mort» certaine de la structure sous-régionale. Qu’est-ce qui peut d’ailleurs fonder un tel argumentaire ? Que le seul Mali en sorte pourrait-il justifier que le G5 meurt, et qu’un autre, de son propre chef, l’enterre ? Ou bien faut-il croire que le G5-Sahel se créait plus pour autre chose que pour la sécurité au Sahel, toute chose que pourraient avoir compris les autorités maliennes pour décider de s’en distancer ? La question est opportune car, personne n’a pu voir la raison qui puisse valablement démontrer l’affirmation d’un président qui, si tant est qu’il pouvait avoir une telle compréhension du problème, n’aurait pas raison à s’en prendre trop à ce pays et à ses autorités, et à se faire l’un des procureurs les plus intraitables d’un pays voisin dont il a plus intérêt à être solidaire de la situation pour l’aider à s’en sortir plutôt qu’à le combattre dans la situation inconfortable qu’il traverse. Cette perception nigérienne du problème ne fait d’ailleurs pas l’unanimité car, il n’a pas fallu trop longtemps pour entendre un autre pays – le Tchad – se prononcer sur la prophétie de Bazoum Mohamed, avec des autorités de haut niveau du pays d’Idriss Déby qui se rendaient à Bamako pour exprimer au Mali leur amitié et leur solidarité, se désolidarisant des propos du président nigérien qui risque ainsi de s’isoler au sahel relativement au problème malien quand lui pouvait demeurer inflexible, sans doute pour plaire à une France qui est pourtant en train de revoir ses positions et sa politique à l’égard du Mali. Tant il est vrai qu’ils sont très nombreux dans la sous-région à ne plus avoir cette attitude rigide vis-à-vis du Mali. On a même entendu le président togolais offrir ses bons offices pour rapprocher la CEDEAO du Mali, comprenant mieux que le Mali, dans ce contexte, ait plus besoin d’autre chose que de ces sévérités que lui commandent un autre dont elle est devenue l’instrument. Qui parle d’ailleurs trop du Mali si ce ne sont les autorités nigériennes qui n’ont cette attitude désobligeante que par précaution pour elles-mêmes. Il profitait des colonnes de La Croix pour s’attaquer encore aux autorités de la transition malienne sans qu’il n’y ait de cohérence dans ses analyses. Pourquoi le retrait du Mali pouvait-il conduire à la «mort» du G5-Sahel ?

Mais plus que sur un tel aspect, c’est sur un autre que sa parole pourrait inquiéter ses alliés occidentaux qu’il appelle à combattre sérieusement tout en n’ayant pas peur de mourir pour nous comme si, ainsi qu’on peut l’entendre dans les non-dits de sa communication, que les forces étrangères éviteraient de se battre franchement par peur de se faire tuer pour nous alors que leur engagement ne devrait pas aller à consentir un tel sacrifice pour des gens qui pouvaient ne pas mériter un tel sacrifice de leur part. Tant les propos du président nigérien sont faits de doute quant à l’engagement des occidentaux dans cette guerre au point de croire, qu’il pourrait aussi aller à l’option extrémiste malienne si jamais il arrive qu’il se rende compte que l’engagement européen n’est pas effectif, du moins sincère pour consentir pour nous le sacrifice ultime. En tout cas, il est donné à croire que Bazoum Mohamed, en tenant de tels propos, prendrait des distances, commençant aussi à douter ainsi qu’il l’a toujours pensé et il l’avait dit, souvenons-nous, devant Emmanuel Macron en France, quand au début de son entrée en fonction, il lui disait que notre sécurité est de notre responsabilité exclusive et ce, avant que, convaincu par un autre – suivez mon regard – il ne renonce à ses convictions pour faire l’apologie de la coopération militaire avec l’Europe et tenir à l’occasion des propos qui avaient choqué l’opinion, demandant à refusant, par un regard étriqué, à refuser au, nom de la souveraineté clamée, les routes construites par l’UE.

Depuis cette interview, la France pourrait se méfier d’un président devenu imprévisible, soufflant presque le chaud et le froid, pour ne pas trop saisir ses positions et savoir mieux le gérer.

Le Tchad ne croit donc pas à la mort annoncée du G5-Sahel et nourrit l’espoir que pour autant le Mali n’est pas perdu ni pour la CEDEAO encore moins pour le G5- Sahel pour peu que l’on sache parler au Mali et l’écouter. C’est d’ailleurs avec un tel esprit que la délégation tchadienne se rendait à Bamako, avec un esprit plus fraternel, non avec cet esprit belliqueux qu’ont les autorités nigériennes, chaque fois qu’elles doivent parler de ce pays et de ses choix souverains.

D’ailleurs, si tant est que Bazoum Mohamed et ceux qui pensent comme lui pour croire que le G5- Sahel est une nécessité, pourquoi, à défaut du Mali qui s’en écarte, ne peut-on pas redessiner la carte pour réduire ce regroupement à un G4 pour faire regretter alors au Mali son choix quand ce G4 aura mieux réussi que sa soeur aînée ?

Le Niger ne peut pas se rendre compte à quel point le Mali est loin dans ses choix pour ne plus compter sur une France avec laquelle il s’est stratégiquement éloigné pour se rapprocher d’autres et notamment de la Russie dont l’amitié agace une France qui ne supporte pas de la voir dans ses platebandes pour lui ravir des espaces naguère sous son contrôle.

Juste après la délégation tchadienne, l’on apprend qu’une délégation mauritanienne est attendue dans le pays Choguel Kocala Maïga pour raffermir des relations quand la CEDEAO embourbée dans ses extrémismes, ne sait plus comment se sortir de «son affaire» alors qu’elle est lasse d’attendre l’effondrement attendu d’un Mali qui tient bon, sachant qu’il y a toujours un prix à payer pour ses choix et qu’il avait à s’assumer et à tenir stoïquement, pour la victoire si proche. Comme quoi le Mali reste fréquentable et malgré l’activisme de la France et de la CEDEAO, il n’est pas pour autant isolé.

D’ailleurs, même Issoufou Mahamadou qui était l’ardent défenseur de ce G5-Sahel n’en était que très déçu au point de demander, sans succès, qu’il soit placé, sous le chapitre 7 des Nations Unies. Mais, alors, pourquoi contrarier le Mali dans ses rêves, dans ses choix souverains ? Si tant est que le président nigérien est convaincu de la nécessité du G5-Sahel, lorsque le Mali s’en retire de manière souveraine plutôt que d’y voir sa mort, il pourrait mieux convaincre ceux qui y restent, autour d’un G4 Sahel. Mais qui peut-il convaincre quand tout le monde doute, y compris certains partenaires qui hésitent à s’y engager redoutant certainement d’autres fiascos inévitables quand les acteurs engagés peuvent ne pas être animés par les mêmes ambitions ?

A des moments de l’histoire, les peuples ont à faire des choix difficiles.

Pour leur dignité. Et ils assument.

AI

Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a accordé, le samedi 30 septembre dernier, une interview exclusive à la Radio Télévision du Niger (RTN). A travers cette interview en langues nationales (Haoussa et Djerma), le Président du CNSP a, dans un langage franc, abordé tous les contours de la situation sociopolitique du pays. Des raisons du coup d’Etat du 26 juillet à la rentrée scolaire, en passant par la coopération avec la France, la création de l’Alliance des Etats du Sahel, les sanctions de la CEDEAO, la cherté de la vie, la lutte contre l’impunité, la transition politique et la campagne agricole, le Général Abdourahamane Tiani a répondu sans tabous aux questions de nos confrères.

A l’entame de cette interview, le président du CNSP, Chef de l’Etat a présenté, au nom du CNSP, du gouvernement de transition et du peuple nigérien, ses condoléances aux parents, veuves et orphelins des victimes civiles et militaires du terrorisme. Le Chef de l’Etat a ensuite exprimé ses remerciements aux populations nigériennes pour leur mobilisation déterminée dans le combat pour la souveraineté et le respect de la dignité du peuple nigérien. Le Général Abdourahamane Tiani a également salué le soutien sincère et indéfectible des pays amis comme le Mali et le Burkina Faso ainsi que des autres peuples frères africains y compris ceux du Nigéria, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal qui ne sont pas nécessairement en phase avec leurs dirigeants.

Sur les raisons du putsch

Parmi, les multiples raisons qui expliquent le coup d’Etat du 26 juillet 2023, le président du CNSP a insisté sur deux d’entre elles à savoir la détérioration de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance. En effet, le Chef de l’Etat a souligné que sur le plan de la lutte contre le terrorisme, l’option prise par le pays est loin d’être la bonne tandis que sur le plan de la gouvernance, les ressources du pays sont accaparées par un groupuscule d’individus usant de la corruption, de népotisme et de détournement massif de deniers publics, le tout couvert par une impunité institutionnalisée. « Les autorités d’alors en étaient conscientes mais faisaient semblant de ne rien voir. Nous étions obligés de prendre nos responsabilités face à l’issue incertaine dans laquelle le pays est engagé », a déclaré le Général de brigade Abdourahamane Tiani.

Sur les accords de défense et la coopération avec la France

Le Chef de l’Etat est revenu sur le début du stationnement des militaires français au Niger qui, a commencé en 2010 à la suite de la prise d’otage français au bar ‘’Le Toulousain’’, puis celle des travailleurs d’Areva à Arlit sous la transition militaire de l’époque. Mais l’implantation des bases militaires françaises en tant que telle a commencé avec les autorités élues à partir de 2011. Depuis lors, la France clame partout qu’elle est là pour nous aider à lutter contre le terrorisme. « Mais si c’était réellement le cas, on serait arrivé au bout du terrorisme. Malheureusement, le phénomène ne fait que se répandre dans nos pays », a déclaré le Chef de l’Etat, déplorant les nombreuses morts de civils et militaires. « Nous en tant que militaires, nous avons alerté, nous avons conseillé, mais on ne nous a pas écoutés. On ne peut pas fermer les yeux sur cette situation », a relevé le Général Tiani ajoutant que le Niger ne peut pas arriver au bout du terrorisme s’il n’y a pas une synergie d’actions avec ses voisins, confrontés aux mêmes défis à savoir le Mali et le Burkina Faso. Malheureusement a-t-il précisé, les autorités déchues ont systématiquement refusé de coopérer avec ces pays frères.

C’est pourquoi, le CNSP a décidé de revoir la stratégie de lutte contre ce fléau en décidant de coopérer étroitement avec les pays sus cités. Malheureusement ceux qui ont empêché cette coopération entre le Mali, le Burkina et le Niger manipulent actuellement la CEDEAO menaçant le Niger d’une agression. « Actuellement, nos forces de défense et de sécurité sont sur plusieurs fronts parce qu’il nous faut faire face à la menace de la CEDEAO, lutter contre le terrorisme, protéger les institutions de l’Etat, sécuriser les frontières, assurer la sécurité intérieure et sécuriser nos ressources naturelles. N’eut été cette démultiplication des fronts, le terrorisme serait relégué dans l’histoire au Niger. C’est une situation sciemment créée, mais le Niger s’en sortira. Nos forces de défense et de sécurité sont à la hauteur des défis », assure le Chef de l’Etat.

Le président du CNSP dit n’avoir aucun doute que les forces militaires françaises. « De la même façon qu’un Nigérien ne peut pas rester sur le territoire français sans l’accord des autorités françaises, les militaires français vont quitter le Niger. Ils disent que nous ne sommes pas élus, c’est vrai. Mais nous sommes nigériens et le Niger c’est la terre de nos ancêtres. Nous ne connaissons pas un autre pays que le Niger », a déclaré le Général Abdourahamane Tiani. Le Chef de l’Etat a tenu à rappeler que les temps ont changé. Le Niger a changé. « Nous ne sommes pas les dirigeants qu’ils connaissaient, qu’on intimidait. Du reste, c’est le peuple nigérien qui a exigé le départ des français. Nous avons également le soutien des peuples frères africains et de tous les peuples épris de justice. Les militaires français quitteront le Niger, c’est une question de temps », a-t-il insisté.

Pour ce qui est de la suite de la coopération avec la France, le Chef de l’Etat a été clair. « C’est à la France de choisir ce qui l’arrange. Pour notre part, il faut que tout le monde le sache : les richesses du Niger appartiennent au Niger. Ces richesses doivent bénéficier d’abord aux Nigériens. Nous avons aujourd’hui des partenaires qui sont prêts à travailler avec nous pour valoriser ces ressources dans un partenariat respectueux de notre souveraineté et plus bénéfiques aux Nigériens. Nous n’avons pas besoin de quémander. Il n’est plus question que des gens viennent exploiter nos ressources et nous qualifient en même temps de ‘’pays le plus pauvre’’. Le temps des mascarades est terminé. C’est aux Nigériens de décider ce qui peut être fait et comment il doit l’être. Notre souveraineté et notre dignité ne sont pas négociables », a prévenu le Général de brigade Abdourahamane Tiani.

De la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES)

La création de l’AES vient selon le président du CNSP corriger une anomalie dans la stratégie de lutte contre le terrorisme. « On ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme lorsque nos trois pays qui partagent une même frontière et les mêmes défis ne travaillent pas ensemble », a déclaré le Chef de l’Etat. A travers l’AES, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont ainsi décidé de mettre leurs moyens, leurs intelligences en commun pour faire face à ce fléau. Mais l’AES n’a pas que des objectifs sécuritaires. « C’est une alliance pour l’exploitation et la valorisation de nos ressources afin d’impulser un développement intégré profitable à nos populations », a précisé le Général Tiani.

Quid des sanctions de la CEDEAO ?

Le président du CNSP s’est dit affligé de voir une organisation sensée promouvoir la solidarité être instrumentalisée pour punir des peuples. Il a rappelé le caractère illégitime, illégal et inhumain des sanctions infligées au peuple nigérien. « Nulle part dans les textes de la CEDEAO, il n’est prévu ce genre de sanction. Lorsqu’il y a un problème dans un pays, la CEDEAO est tenue d’écouter d’abord et de chercher à le résoudre par le dialogue. Il y a eu le coup d’Etat le 26 juillet et le 30 juillet, elle a pris les sanctions les plus extrêmes. Si la CEDEAO pouvait nous priver d’oxygène, elle l’aurait fait parce qu’elle est poussée à agir de la sorte. Fort heureusement, le peuple nigérien est resté soudé et tous les peuples frères nous ont exprimé leur solidarité y compris dans les pays où les dirigeants ont décidé de répondre aux injonctions venues d’ailleurs », a rappelé le Général Abdourahamane Tiani.

Le Chef de l’Etat dit avoir notifié ceci un jour à une délégation de la CEDEAO. « Regardez bien ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. Bien que ces deux pays soient en guerre ouverte, la Russie n’a pas coupé le gaz à l’Europe et l’Ukraine n’a pas bloqué les gazoducs russes qui traversent son territoire. Ici, le Nigeria nous a coupé l’électricité. Pourtant, nous ne sommes pas en guerre contre ce pays. Nous savons que c’est la France qui pousse certains de nos voisins à agir de la sorte. Mais, Dieu est avec nous. Et nous ne remettons pas en cause notre histoire, notre fraternité. La preuve est que les populations nigérianes et béninoises prient au même titre que les Nigériens pour la paix au Niger », a relevé le Chef de l’Etat.

Conscient des impacts de ces sanctions, le président du CNSP a réitéré la reconnaissance du peuple nigérien au Mali et au Burkina qui ont décidé de faciliter l’approvisionnement du Niger via leurs corridors.

Sur la cherté de la vie

Face à la hausse des prix de certaines denrées sans raisons valables, le Chef de l’Etat s’est dit surpris et même gêné de constater que certains opérateurs économiques ajoutent aux effets des sanctions de la CEDEAO. En effet, a-t-il rappelé, suite auxdites sanctions, les autorités ont échangé avec les opérateurs économiques sur l’approvisionnement du pays. C’est ainsi que des escortes militaires sont mises à la disposition des importateurs pour sécuriser de concert avec le Burkina, l’acheminement des denrées alimentaires de Dori (au Burkina Faso) jusqu’à Niamey. « Aucun importateur n’a payé un seul franc. Ce sont les moyens de l’armée que l’Etat met à leur disposition. La seule contrepartie sur laquelle ils se sont engagés consiste à maintenir un niveau de prix raisonnable. Il est dommage de constater aujourd’hui que des commerçants nigériens sont à la base de cette flambée des prix », a déploré le président du CNSP rappelant que le Mali et le Burkina Faso avaient connu la même situation. « Ils ont réussi à surmonter cette situation parce que certains de leurs opérateurs économiques ont même accepté de vendre les denrées à perte pour aider les populations et les autorités. Il faut que nos opérateurs économiques sachent que l’Etat a le devoir et le droit de protéger les citoyens. Nous allons suivre toutes les voies légales pour le faire », a prévenu le Général Abdourahamane Tiani.

Sur la justice et la transition

Le président du CNSP a relevé que la mal gouvernance et la corruption est un constat unanime. « Chacun vit cette situation dans sa chaire et ceux qui étaient censés arrêter cet état de fait n’y ont rien fait », a-t-il souligné. D’où l’un des engagements forts du CNSP de mettre un frein à cette pratique. « C’est pourquoi, nous avons mis en place la COLDEFF. Cette structure aura pour mission de remettre l’Etat dans ses droits. Ceux qui se sont illégalement appropriés des biens publics et dont la justice va l’établir comme tel, vont les restituer », a expliqué le Chef de l’Etat qui dit attendre l’aide des citoyens en vue d’avoir des personnes crédibles pour faire ce travail. Nous allons donner carte blanche à la justice. Personne ne va intervenir en faveur de X ou de Y. Nous ne protégerons personne », a annoncé le Général Abdourahamane Tiani.

Pour le Chef de l’Etat, le temps de cette transition doit aussi être mis à profit pour refonder notre pratique de la démocratie. « Jusqu’alors, les populations n’ont de voix que pendant les élections. Ce qui fait qu’une fois élus, les dirigeants se prennent pour des pharaons et ne font qu’à leurs têtes. Ils se croient tout permis. Pourtant la démocratie n’est pas étrangère à nos traditions. Dans nos sociétés, les sages se retrouvaient sous l’arbre à palabre pour discuter et décider de ce qui est bien pour la communauté. Aujourd’hui la démocratie est réduite à sa plus simple expression, c’est-à-dire les élections. C’est pourquoi, il faut mettre des garde-fous nécessaires pour que les dirigeants élus ne se croient pas tout permis y compris ce qui ne va pas dans le sens des intérêts vitaux du pays et de son peuple », a estimé le Général Abdourahamane Tiani.

C’est pour aller dans cette direction que le CNSP et le gouvernement de transition ont décidé de l’organisation des consultations nationales. « Désormais la voix de chaque citoyen doit être prise en compte, depuis les hameaux et villages jusqu’à la capitale en passant par les communes, les départements et les régions », a-t-il expliqué. Le gouvernement travaille à définir les modalités de ces assises qui, a-t-il assuré, ne seront pas longues. Elles ne seront pas non plus une occasion de joutes oratoires.

Campagne agricole et rentrée scolaire

D’après le Chef de l’Etat, la campagne agricole s’annonce prometteuse même si ce n’est pas à 100%. Le Général Abdourahamane Tiani a évoqué les missions effectuées par le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage. Il a parlé d’un taux satisfaisant à 70%. Et c’est pour combler les 30% que le gouvernement a très tôt décidé de lancer la campagne des cultures irriguées 2023-2024. Le président du CNSP a par ailleurs ajouté que le Stock National de sécurité sera renforcé en vue d’assurer la disponibilité des denrées alimentaires et mettre les populations à l’abri des pénuries tout en maintenant des niveaux de prix abordables.

Sur la question de l’éducation, le président du CNSP a rappelé que les Universités publiques ont déjà repris les cours depuis une quinzaine de jours d’une part. D’autre part, les autres cycles reprendront ce 2 octobre. « Toutes les dispositions ont été prises à cet effet. Les fournitures scolaires essentielles sont disponibles. Devant la renonciation de certains opérateurs économiques adjudicataires de marchés de fournitures et les effets des sanctions, nous avons dû suivre notre voie pour avoir ces fournitures. Si nous sommes dirigeants aujourd’hui, c’est grâce à l’école publique. C’est pourquoi nous avons le devoir de tout faire pour que les enfants nigériens prennent le chemin de l’école dans les conditions idoines. C’est pourquoi, les fournitures les plus nécessaires ont été acheminées par des vols spéciaux. Le reste, plus de 1060 tonnes seront acheminées par camions », a expliqué le Chef de l’Etat ajoutant que le gouvernement a également procédé au paiement des pécules des contractuels qui constituent le gros des effectifs des enseignants.

La suite du combat

A l’étape actuelle de cette lutte du peuple nigérien pour la souveraineté et la dignité, le président du CNSP s’est réjoui de constater le fort sentiment patriotique qui anime tous les Nigériens sans distinctions aucune. Cela s’est traduit par la mobilisation constante, le soutien indéfectible au CNSP et aux FDS, les prières et invocations pour la paix et la stabilité du Niger. « Je suis vraiment heureux de constater que les Nigériens regardent désormais dans la même direction, avec le même objectif : le Niger d’abord », a souligné le Général Abdourahamane Tiani.

Cependant, le chef de l’Etat a précisé que la guerre n’est pas finie. « Nous commençons à gagner des batailles. Il faut que nous préservions notre unité. Les Nigériens doivent garder à l’esprit que c’est à nous de travailler pour redorer l’image de notre pays. Personne ne le fera à notre place. Et au regard du contexte actuel, nous devons rester vigilants. Nos ennemis ont semé les germes d’un fléau. Nous devons resserrer nos rang et travailler pour relever les défis qui se posent devant nous » a-t-il conclu.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org

 

Depuis le 26 juillet, le Niger vit une période de transition avec l’avènement du CNSP. Quel regard portez-vous sur cette transition et quelle réflexion vous inspire la gestion actuelle du pays, et certains comportements observés par certains pays ?

Vous savez depuis la veille du 26 juillet j’avais fait un « post » dans lequel j’attirais l’attention de la classe politique sur la situation délétère que traversait le pays. On sentait qu’il y a un malaise qui existait entre les différents membres de l’alliance au pouvoir en ce temps-là. J’avais lancé un appel pour qu’il y ait une solution. Les gens ont mal compris, je n’ai pas été compris. Curieusement, deux jours après, il y a eu le coup d’Etat. Les gens pensaient même que j’étais dans le secret du coup intervenu. Non, pas du tout, c’est que j’analysais les comportements des uns et des autres. Certainement que les militaires ont anticipé pour éviter au pays d’être dans l’abime. C’est ce que j’ai compris et c’est comme ça que j’interprète les évènements du 26 juillet. Le climat était délétère et les gens étaient fatigués. Il y avait beaucoup de problèmes économiques, au niveau même de l’alliance, les gens ne s’entendaient pas. Les militaires ont décidé de prendre le pouvoir et ils ont créé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie. J’ai suivi les cinq coups d’Etat de 1974 à aujourd’hui qui se sont succédé. Mais je n’ai pas vu un coup d’Etat qui a suscité l’engouement du peuple comme ce coup d’Etat. C’est pourquoi, il m’arrive de dire à certains militaires lorsque je discute avec eux qu’ils doivent grandir car, ils ne peuvent gouverner avec la rue, même si la rue les a soutenus. Et qu’ils doivent répondre aux attentes légitimes. C’est le seul reproche que je fais à cette gestion. Sinon, le travail que les militaires sont en train de faire me parait sur la bonne voie.

Mais pourquoi avec ce coup d’Etat, il y a quelques difficultés, contrairement aux autres coups d’Etat qui ont eu lieu dans ce pays ?

C’est parce que la France a une tradition d’avoir sa main dans les coups d’Etat. Des cinq (5) coups d’Etat intervenus au Niger, la France avait sa main dans les quatre. Elle contrôlait tout ce qui se passait. Elle n’a jamais dit qu’elle ne reconnaissait pas les différentes autorités issues de ces coups d’Etat. Elle les a même toujours appuyées. Mais avec le régime actuel, elle n’est pas d’accord, tout simplement parce qu’elle ne maitrise pas ce qui se passe. Elle ne sait comment ça s’est produit et elle pense que c’est la Russie qui est derrière tout ça. Avec l’ancien régime déchu, la France a beaucoup de projets, dont on ignore le dessein, qu’elle exécute et que les militaires sont venus arrêter net. C’est pour cela que la France a entrepris un lobbying à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, à la CEDEAO et à l’UEMOA devenues des caisses de résonnance pour déstabiliser le régime militaire. La CEDEAO a même donné un ultimatum de 48h pour rétablir le président déchu, sinon ils allaient certainement avec militairement intervenir. Malheureusement pour eux, les peuples de la sous-région n’étaient pas d’accord. Sur les sanctions prises par la CEDEAO, vous avez vu que les sénateurs et les députés nigérians étaient les premiers à freiner Tinubu. J’ai eu un coup de téléphone où on me disait que les dignitaires et les populations du Nord, eux, sont même en train de vouloir briser la barrière. Dans leur esprit les sanctions sont devenues comme du banditisme d’Etat, puisque la fermeture des frontières n’est dans aucun texte de la communauté. Ils ont fondé beaucoup d’espoir sur le sommet des Chefs d’Etat que les sanctions allaient être levées. Sur ce sommet, la lecture que j’ai faite est que la position des Américains a plus prévalu que celle des français portéé par Alassane Ouattara, Macky Sall, Patrice Talon et Tinubu qui, dans leur esprit, pensent qu’il ne faut pas reconnaitre le coup d’Etat, tant que Bazoum n’est pas libéré. Et vous avez remarqué qu’ils n’étaient pas au sommet. La secrétaire d’Etat adjointe était là-bas et elle a fait un lobbying pour qu’on reconnaisse le coup d’Etat mais qu’on négocie la durée de la transition.  Je suppose que les « quatre envoyés de la France » ont compris que ce qu’ils veulent ne va pas marcher. La France tient coûte que coûte à écourter cette transition-là.

Le Niger a signé la Charte du Liptako Gourma créant l’Alliance des Etats du Sahel, quels impacts cela peut-il avoir dans la sous-région ?

Les trois pays ont créé l’Alliance des Etats du Sahel, AES. Dans mon entendement, l’esprit de l’alliance, c’est pour mutualiser leurs moyens, leurs efforts pour lutter efficacement contre les bandits armés, les terroristes et les narcotrafiquants. L’objectif, c’était cela. Quand on regarde bien, depuis qu’ils ont créé cette alliance, ça donne des résultats. On sent qu’il y a une amélioration de la situation sécuritaire. A la dernière conférence des ministres des membres de l’alliance, ils ont décidé que l’alliance s’occupe des aspects économiques, financiers et monétaires. Ils ont même décidé de la création d’une banque d’investissement, de créer un comité qui va s’occuper du processus de la création de la monnaie commune des Etats du Sahel. Dans leur communiqué final, les ministres et les experts ont souhaité que cette alliance soit transformée en confédération des Etats avec pour objectif d’être érigée en une fédération des Etats du Sahel. Donc on sent qu’il y a du sérieux par rapport aux autres institutions sous-régionales d’intégration économique et monétaire. Pourquoi je dis qu’il y a du sérieux ? Il y a cette idée qu’il faut que l’alliance soit financée par leurs moyens propres, ils ont exclu les subventions des pays occidentaux ou d’autres pays étrangers. Ils ont remarqué qu’avec les subventions, les bailleurs de fonds leur imposent les conduites à tenir. Je crois que ça va marcher à partir du moment où ils ont décidé de financer eux-mêmes. Ils n’ont pas droit à l’erreur dans cette alliance-là.

Que pensez-vous de l’idée de création de la monnaie commune de l’AES tant souhaitée par une bonne partie de l’opinion nationale de ces trois pays ?

Les pays de l’alliance devraient aller, suivre dans leur lancée, ignorer la CEDEAO et l’UEMOA et créer leur propre monnaie. Avec la monnaie, vous verrez que le développement économique et social sera évident, une réalité. Avec le système du Franc CFA, on ne peut pas se développer puisque c’est la France qui a créé le CFA depuis 1945 quand elle voulait intégrer le FMI. Elle a créé cette monnaie, elle a inventé cette convention en 1945. Et cette convention prend fin en 2020.  C’est pour ça les 15 Chefs d’Etat ont créé l’ECO original, pas l’ECO piraté de Ouattara, en 2019 à Abuja. La mise en œuvre était prévue en 2020. Malheureusement le COVID 19 est venue stopper tout.  Vous vous rappelez, Ouattara s’est soustrait de la réunion pour aller à Abidjan rencontrer Macron et dire que l’UEMOA a décidé de créer une monnaie qu’on appelle ECO et que désormais le CFA s’appelle ECO. C’est tout ce qu’ils ont dit.  La France et ses acolytes veulent nous imposer de poursuivre dans la même lancée et malheureusement, nos chefs d’Etats n’ont pas eu ce courage de dire non. Les autres chefs d’Etat ont dit non quand ils ont vu le bricolage. Depuis lors, le projet est foiré alors que c’est un projet qui était prometteur. C’était depuis 1981-82 que des experts africains travaillaient sur le projet. Il y a même eu des experts qu’on a assassinés dans un accident d’avion provoqué à cause de ces réflexions sur le CFA. Moi, je pense qu’avec l’AES et avec sa monnaie qu’elle veut créer, ce n’est plus comme avant où on peut nous imposer notre conduite, puisque le monde est devenu multipolaire. Ce n’est plus le temps où c’est la France et les Etats Unis qui imposent. Les pays du BRICS sont en train de se battre contre l’hégémonie de l’euro et du dollar. Donc la bataille va nous aider. On peut profiter de cette opportunité pour créer notre monnaie et pouvoir exporter et recevoir l’argent sans passer par la banque de France. Les pays de l’AES sont les plus riches en ressources de la CEDEAO, or, uranium, pétrole, le lithium etc… Quand on va les extraire, on peut demander aux pays partenaires de nous payer dans notre propre monnaie. Et notre monnaie sera forte. Prenez l’exemple de la Russie avec la guerre en Ukraine. Quand les pays européens ont imposé l’embargo à la Russie, ils ont épargné certains aspects. Chez nous, nos dirigeants ferment toutes les frontières et étouffent le peuple d’un pays voisin. En Russie, le paiement se fait en rouble.  La France a décidé de déstabiliser nos pays. Donc on ne peut pas logiquement laisser sa monnaie entre les mains d’un ennemi. On ne peut pas rester dans une monnaie qui leur appartient. Bientôt nous aurons l’argent du pétrole du pipeline ; mais si on ne fait rien, c’est le même circuit du trésor de France que l’argent suivra. Et, la France prend en réalité 65%, même si on parle de 50% de nos recettes. Et cela depuis plus de soixante ans. Si le gouvernement ne prend pas une décision pour éviter ça, pour moi, c’est comme s’il n’y a pas eu coup d’Etat. Sur le plan économique, c’est toujours la France qui va continuer à nous piller. Le franc CFA, certains économistes l’appellent « monnaie de singe » puisqu’elle n’a pas cours en France. Pourtant, c’est là-bas qu’elle est frappée. La BCEAO, pour moi, elle est juste un guichet du trésor français. Puisqu’elle ne participe pas à la réunion annuelle des banques centrales en Suisse. La BCEAO est représentée par la France, le gouverneur de la BCEAO n’ose pas aller. Comment au 21ème siècle, on peut rester comme ça ! Dans presque tous les pays, c’est presque la même position. Moi, j’ai toujours défendu la position qu’il faut créer notre monnaie car, s’il n’y a pas la monnaie, c’est comme si le travail est fait à moitié. On doit avoir notre souveraineté monétaire car, tant qu’on ne l’a pas, la France va continuer à nous gruger.

Quelles peuvent être les conséquences de la dénonciation d’accords de défense avec la France ?

Je pense que les conséquences, nous sommes en train de les voir et même de les vivre. L’une des conséquences est qu’ils ont ramassé leurs bagages, ils sont en train de partir. Mais pour moi, la conséquence notoire est que la dénonciation d’accord nous a permis de nous rapprocher du Mali et du Burkina. La France a empêché pendant l’ancien régime qu’on puisse approcher ces pays frères pour mutualiser nos efforts et combattre le terrorisme. Au plan sécuritaire les résultats sont tangibles. Maintenant qu’ils sont partis, vous avez vu le résultat au Mali. C’est que Kidal a été reprise par les forces armées des trois pays. En réalité, nos militaires et ceux du Burkina Faso ont participé aux combats. C’est l’une des conséquences de cette action de dénonciation. C’est-à-dire que les terroristes sont mis en difficultés partout maintenant. C’est prouvé par nos militaires et même en France il y a des voix qui s’élèvent contre la France qui arme ces bandits-là et les finance depuis Chamalières. D’après les militaires, quand on tue ou prend des terroristes et qu’on fouille les poches, ce sont des billets de FCA craquants qu’ils ont.

Réalisée par Zabeirou Moussa (ONEP)

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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Mohamed Bazoum, a regagné Niamey, le vendredi 16 avril 2021, de retour de Brazzaville, au Congo, où il a pris part à l’investiture du Président de la République du Congo, SEM Denis Sassou N’Guesso.

Réélu dès le premier tour du scrutin présidentiel du 21 mars 2021, avec 88,40 pour cent des suffrages exprimés, pour un nouveau mandat de cinq ans, SEM Sassou N’Guesso a prêté serment dans la Salle du Palais des Congrès en présence notamment d’une vingtaine de Chefs d’Etat africains et d’une quinzaine de représentants de Chefs d’Etat.

La cérémonie d’investiture a eu lieu lors d’une audience publique et solennelle de la Cour Constitutionnelle du Congo, présidée par son président M. Auguste Iloki, en présence de l’Assemblée Nationale, du Senat et de la Cour Suprême. Au total, quelque 700 invités ont assisté à cette prestation de serment qui a été accompagnée par vingt et un coups de canon.

Après avoir reçu les insignes de la République notamment le Collier de Grand Maître des Ordres Nationaux du Congo, et investi dans ses fonctions de Président de la République, SEM Denis Sassou N’Guesso a, dans un discours, dévoilé les grands axes de son programme quinquennal.

Auparavant, il a tenu à remercier les éminentes personnalités notamment les Chefs d’Etat africains qui ont rehaussé de leur présence cette «cérémonie historique». «Je voudrais, pour cela, exprimer mes sincères remerciements aux Chefs d’Etat des pays frères qui ont effectué le déplacement pour participer à cette cérémonie d’investiture et célébrer, avec le peuple congolais, le triomphe  de la démocratie sur notre continent», a-t-il déclaré. «Malgré les fortes contraintes de vos agendas respectifs, votre présence ici, en ce jour historique, est le témoignage de liens de fraternité et de solidarité qui, par-delà nos personnes, unissent nos peuples», a-t-il dit à l’endroit des Chefs d’Etat et des représentants d’autres dirigeants de pays amis présents à Brazzaville. «Merci de l’amitié et de l’honneur que vous faites au peuple congolais», a-t-il ajouté.

Evoquant la tâche qui l’attend, le Président de la République du Congo a assuré ses compatriotes qu’il sera «le Président de tous les congolais sans exclusive» et qu’il mettra «tout en œuvre» pour répondre à leurs attentes et leurs exigences. Il mettra l’accent, a-t-il précisé, sur neuf axes contenus dans son programme notamment la gouvernance politique, économique et sociale, affirmant sa détermination à consolider pendant son mandat «un Etat de droit engagé sur la voie de la prospérité.». Parmi ses autres priorités, il a cité la jeunesse, «cette jeunesse créative» qui est à la fois «notre force vitale et notre espoir.»

La lutte contre les antivaleurs (corruption, enrichissement illicite, détournement de fonds…) dans les administrations et les organes publics, la relance et la diversification de l’économie, l’agriculture (modernisée et mécanisée), l’éducation (primaire, secondaire et supérieure), l’accès à l’eau potable, la santé et l’électricité figurent également dans son projet «la marche vers le développement durable». Il en est de même de la protection de l’environnement et de la biodiversité. A noter que la cérémonie d’investiture s’est achevée par une imposante parade militaire.

Le Chef de l’Etat était accompagné, dans ce déplacement, notamment, de M. Massoudou Hassoumi, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération et M. Takoubakoye Daouda, Directeur de Cabinet Adjoint du Président de la République.

Abdourahmane Alilou AP/PRN

19 avril 2021
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Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Ouhoumoudou Mahamadou était hier lundi à Ndjamena où, il a pris part à la cérémonie d’investiture du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat du Tchad, le Général Mahamat Idriss Déby Itno. A son arrivée dans la capitale tchadienne, le Chef du gouvernement a été a accueilli à sa descente d’avion par son homologue tchadien Pahimi Padacké Albert.

Par ce déplacement, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou est allé représenter le Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Mohamed Bazoum à la cérémonie d’investiture du Président de la Transition tchadienne. L’événement a également enregistré la présence de plusieurs autres invités de marque dont le Président de la République Fédérale du Nigeria, Mohamed Bouhari.

C’est le Palais du 15 janvier qui a servi de cadre à cette cérémonie dont le serment et le message à la Nation du Président Mahamat Idriss Deby auront été les temps forts. C’est ainsi que dans son serment devant les membres de la Cour Suprême tchadienne, le Président de la Transition et Chef de l’Etat du Tchad a notamment juré de préserver et de faire respecter la charte de la transition et de préserver l’intégrité territoriale du Tchad.

Après la prestation de serment le Président de Transition a prononcé un message devant ses compatriotes et ses hôtes. Dans ce message, le général Mahamat Idriss Deby s’est engagé à mettre en place un gouvernement d’union nationale qui aura comme priorités, le retour du Tchad à l’ordre constitutionnel normal d’ici la fin de la transition et l’organisation d’un référendum sur la forme républicaine du pays. Le général Mahamat Idriss Deby a également annoncé d’importantes mesures dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations tchadiennes. Ces actions de développement socio-économique auront comme principales cibles les jeunes et les femmes.

Avant de quitter Ndjamena, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a été reçu en audience par le Chef de l’Etat tchadien. Au terme de cette audience, le Chef du Gouvernement nigérien a déclaré avoir transmis au Président Mahamat Idriss Deby, les salutations et les félicitations du Président de la République, Chef de l’Etat SE. Bazoum Mohamed. La coopération bilatérale entre le Niger et le Tchad était également au centre de leur entretien qui s’est déroulé en présence notamment, du ministre du Pétrole Mahamane Sani Issoufou, du ministre Délégué à l’intégration Africaine, M. Youssouf Mohamed El Moctar, du Directeur de Cabinet Adjoint du Premier ministre Abdoul Kader Agali, du Conseiller Spécial Transversal du Président de la République Habi Mahamadou Salissou et de l’ambassadeur du Niger au Tchad.

Mahamadou SaidouAP/Cabinet du Premier ministre

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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Mohamed Bazoum est arrivé hier après-midi à Abuja, la capitale de la République Fédérale du Nigeria où, il prendra part ce lundi à l’investiture du Président élu de ce pays voisin et frère, SE. Bola Asiwaju Ahmed Adekunle Tinubu. SE. Tinubu succède à compter de ce lundi 29 mai 2023 à SE. Muhammadu Buhari, qui a présidé aux destinées du Nigeria durant deux mandats, entamés en 2015.

SE. Ahmed B. Tinubu, 71 ans a été élu à la présidence du Nigeria en février dernier sous la bannière de l’All Progressives Congress (APC).

Plusieurs autres dirigeants africains sont arrivés à Abuja pour cet événement majeur, qui a lieu tous les quatre ans.  Le Président Mohamed Bazoum est accompagné à cette cérémonie d’investiture d’une importante délégation composée du Général Oumara MAI MANGA, Grand Chancelier des Ordres Nationaux ;  M. Hassoumi MASSOUDOU, ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération ;  M. Mahamane Sani MAHAMADOU, ministre du Pétrole ; M.  Youssouf Mohamed ELMOUCTAR, Ministre Délégué auprès du Ministre d’Etat aux Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’Intégration Africaine ;  M. Ibrahim SANI ABANI, Directeur de Cabinet du Président de la République ;  M. Alat MOGASKIA, ambassadeur du Niger auprès de la République Fédérale du Nigeria.
Onep

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Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SEM. Brigi Rafini a accueilli hier à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, plusieurs délégations conduites par des Chefs d’Etat, des Chefs de gouvernement ou des autorités de transition à l’occasion de la cérémonie d’investiture qui se tient ce 2 Avril.

C’est ainsi que sont arrivés et accueillis successivement : le Président de la République de l’Union du Comores, SE Azali Assoumani ; la délégation de la République Islamique du Soudan conduite par le vice-président du Conseil militaire de transition soudanais, Mohamed Hamdan Daglo ; ensuite le Président du Burkina Faso, SEM  Roch Marc Christian Kaboré. Dans la même journée, le Premier ministre a également accueilli le Président de la République de la Guinée Bissau, SE Umaro Sissoco Embaló ; le Président de la République Islamique de Mauritanie, SEM Mohamed Cheikh El-Ghazouani ; la Première ministre, Cheffe du gouvernement de la République du Gabon, SE Madame Rose Christiane Ossouka Raponda ; le Président du Conseil suprême de l’Etat de Lybie, M.  Ammar El Michiri. M. Brigi Rafini a aussi accueilli la Secrétaire Générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Madame Louise Mushikiwabo et le président de la Commission  de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat.

Mamane Abdoulaye

02 avril 2021
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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a participé, hier lundi 14 décembre 2020, à Abidjan, à la cérémonie officielle d’investiture du Président de la République réélu de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara. Réélu le 31 octobre 2020, au premier tour de l’élection présidentielle avec 94,27% de voix, SEM Alassane  Ouattara a prêté serment sur la constitution, une innovation pour la première fois de l’histoire de la Côte d’Ivoire.

La cérémonie s’est déroulée au Palais Présidentiel, en présence notamment de 13 Chefs d’Etat africains, des représentants de plusieurs présidents dont celui de la France   et des responsables des organisations régionales et internationales.

Outre SEM Issoufou Mahamadou, on note ainsi la présence à cette cérémonie des Présidents du Bénin, du Burkina Faso et de la République du Congo, de la Présidente de la République Fédérale d’Ethiopie, des Présidents du Ghana, de la Guinée Bissau et du Libéria, du Président de la Transition et Chef d’Etat du Mali, des Présidents de la République Islamique de Mauritanie, de la Sierra Léone, du Sénégal et du Togo.

Après la prestation de serment devant la Cour Constitutionnelle, la Grande Chancelière de l’Ordre National a remis au Président de la République le Grand Collier de l’Ordre, ce qui le reconduit comme Chef souverain et Grand Maître des Ordres.

Auparavant, lors de l’audience du Conseil Constitutionnel, le Président de cette institution, M. Mamadou Koné a prononcé une allocution tandis que le Secrétaire Général de la Cour a procédé à la lecture  de la décision de proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle, et du procès-verbal de la prestation de serment du Président de la République de Côte d’Ivoire.

S’adressant à l’assistance, le Président Alassane Ouattara a tenu  à exprimer ses « sincères remerciements  aux Chefs d’Etat des pays frères » qui ont effectué le déplacement pour participer à cette cérémonie d’investiture. Il leur a témoigné sa «profonde gratitude» pour leur présence à Abidjan « malgré les fortes contraintes» de leurs emplois de temps respectifs. «Votre présence est le témoignage de votre amitié, de votre fraternité et de votre solidarité avec le peuple de Côte d’Ivoire », a-t-il dit à l’endroit de ses pairs.

Dans son discours, le Président ivoirien a évoqué les nombreux défis (humanitaire, économique, sécuritaire, institutionnel etc.) auquel est confronté son  pays et indiqué les priorités de son gouvernement au cours de son nouveau mandat. « Nous devons travailler sans relâche, dans le respect de la constitution, des lois de la République ainsi que dans le respect de nos instituions dans l’intérêt de nos compatriotes qui aspirent à vivre en paix », a-t-il déclaré.

Le Président ivoirien a de ce fait renouvelé son ambition de construire avec tous ses compatriotes sans exclusive, «une Côte d’Ivoire plus solidaire pour un avenir meilleur pour tous les ivoiriens».

La cérémonie s’est achevée par les honneurs militaires qui ont été rendus au Président élu sur l’esplanade du Palais. Il faut noter que le Président de la République de Côte d’Ivoire a offert un déjeuner à ses invités, notamment les Chefs d’Etat.

Le Président Issoufou Mahamadou a été accueilli à son arrivée à l’Aéroport International d’Abidjan, au pied de la passerelle de l’avion présidentiel, par le Premier Ministre ivoirien, SEM Hamed Bakayoko, et salué par les représentants de la communauté nigérienne vivant en Côte d’Ivoire.

Le Chef de l’Etat, qui a regagné Niamey le même jour en début de soirée, était accompagné, dans ce déplacement, de M. Foumakoye Gado, Ministre d’Etat, Directeur de Cabinet par intérim du Président de la République  et M. Mamadou Diop, Ministre des Finances.

Abdourahmane Alilou AP/PRN

15 décembre 2020
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Brigi Investiture president Recep Tayyip Erdog anLe Premier Ministre, Chef du gouvernement, SE Brigi Rafini, séjourne depuis le dimanche 8 juillet à Ankara, en Turquie. Dans la capitale turque, le Chef du gouvernement

assiste, aujourd’hui même 9 juillet, à la cérémonie d'investiture du président Erdog’an récemment reconduit dans ses fonctions de Président de la République de Turquie. En rappel, M. Recep Tayyip Erdogan a obtenu un peu plus 56% des voix face à son principal opposant, M. Muharren Ince.

Peu après son arrivée à l'aéroport international Atta Turc où il a été accueilli par le Vice-gouverneur d’Ankara et l'adjoint au maire de la ville d’Ankara, le Premier Ministre Brigi Rafini a été reçu en audience par son homologue turc Binali Yildimir. Au centre de l'entretien la coopération entre nos deux pays.

Traoré Daouda Amadou
09  Juillet 2018
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Le Président du Ghana, SEM. Nana Akufo-Addo, qui a remporté, dès le premier tour le scrutin présidentiel du 7 décembre dernier avec 51,3% des voix, a entamé, hier jeudi 07 janvier 2021, un deuxième mandat de quatre ans. En effet, le Président réélu de la République et le Vice-président élu, Alhaji Dr. Mahamadu Bawumia, ont prêté serment devant le 8ème Parlement de la 4ème République du Ghana, lors d’une cérémonie officielle d’investiture.

C’était en présence notamment de dix Chefs d’Etat africains parmi lesquels le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou. Les présidents du Congo, du Togo, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Sénégal, du Faso, du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée Bissau ont également pris part à cette investiture.

L’Angola a été représenté par le Vice-président de la République et le Mali, par le Vice-président de la Transition. De nombreux pays dont la France ont été représentés par leurs Ministres des Affaires Etrangères.

Les Présidents de la Commission de l’Union Africaine, de la CEDEAO ainsi que le  Représentant  Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS)  ont également assisté à cette cérémonie.

Après avoir prêté serment et reçu les insignes de la République, le Président réélu à la tête du Ghana a, dans un discours officiel, vivement remercié les Chefs d’Etat africains et tous ses invités venus des quatre coins du monde se joindre aux ghanéens à l’occasion de cette investiture. Il s’est notamment réjoui de leur présence à Accra qui témoigne de leur solidarité et leur fraternité à l’endroit du peuple du Ghana.

Après avoir évoqué les principales préoccupations de son pays, le Président ghanéen a affirmé qu’il mettra l’accent, au cours de son nouveau mandat, sur la promotion de la justice sociale, l’économie, l’emploi (surtout pour les jeunes), l’éducation  (à tous les enfants du Ghana), la santé, le développement du secteur rural ….

SEM Nana Akufo Addo a assuré ses compatriotes de sa détermination à œuvrer sans relâche pour la prospérité, le bien-être et le développement  du Ghana. Il les a cependant appelés à s’unir pour créer, ensemble, une nation libre, démocratique et en paix.

Le Chef de l’Etat qui était accompagné, dans ce déplacement, de M. Foumakoye Gado, Ministre d’Etat, Directeur de Cabinet par intérim du Président de la République, a regagné Niamey le même jour en début de soirée.

Abdourahmane Alilou AP/PRN

08 janvier 2021
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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a pris part, hier lundi 28 décembre 2020, au Palais des Sports de Ouaga 2000, à la cérémonie officielle d’investiture du Président réélu de la République du Faso, SEM Roch Marc Christian Kaboré.

Elu dès le premier tour de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 avec 57,74% des voix, pour un nouveau mandat de cinq ans, SEM Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment lors d’une audience solennelle devant le Conseil Constitutionnel avant de recevoir les insignes de Grand Maître des Ordres Nationaux du Faso.

Outre SEM Issoufou Mahamadou, neuf présidents africains ont pris part à cette cérémonie de prestation de serment : il s’agit des Chefs d’Etat de Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Liberia, de la République Islamique de Mauritanie, du Sénégal, du Tchad et du Togo. Le Premier Ministre du Mali, représentant le Président de la Transition, les représentants de plusieurs chefs d’Etat africains, les présidents de la Commission de l’Union Africaine, de la CEDEAO et de l’UEMOA ainsi que le représentant du Secrétaire Général de l’ONU ont également assisté à cette cérémonie.

Dans un discours officiel, le Président du Faso a adressé «ses sincères remerciements» à ses illustres invités notamment les Chefs d’Etat qui ont honoré de leur présence cette investiture». Il a aussi salué, au nom du peuple burkinabé, la «présence amicale et fraternelle» de «ces éminentes personnalités nationales et étrangères venues des quatre coins de la planète pour être témoin de ce moment historique», soulignant que leur présence «honore le peuple burkinabé».

Après avoir évoqué «les défis sécuritaires, sanitaires et sociaux sans précédent» auxquels est confronté son pays, SEM Roch Marc Christian Kaboré a assuré ses compatriotes de sa volonté et sa détermination à œuvrer pour le développement social, économique et culturel du Burkina Faso.

Ce nouveau quinquennat s’annonce avec pleins de défis et d’espoirs «pour la construction de notre pays et la satisfaction des aspirations légitimes de notre peuple», a-t-il déclaré. De ce fait, le Chef de l’Etat burkinabé s’est engagé à rester «attentif à l’ensemble des préoccupations de notre peuple surtout en ce qui concerne la réconciliation nationale, la paix et la sécurité, gages de toute action de développement».

La poursuite de la lutte contre la corruption, les passe-droits, la justice équitable pour tous les Burkinabé et la bonne gouvernance sont également au centre de ses préoccupations.

Rappelant les principaux objectifs de son quinquennat, SEM Roch Marc Christian Kaboré a invité les Burkinabé sans exclusive, «à l’ardeur au travail, à la défense de l’intérêt supérieur de la nation qui a besoin de l’union sacrée de ses fils et de ses filles pour son développement et pour tenir son rang dans le concert des nations.»

A noter que le Président Issoufou Mahamadou a été accueilli, à son arrivée à l’Aéroport International de Ouagadougou, au pied de la passerelle de l’avion présidentiel, par le Premier Ministre du Faso, SEM Christophe Marie Joseph Dabiré.

Le Chef de l’Etat qui a regagné Niamey, hier en fin d’après-midi, était accompagné, dans ce déplacement, de M. Foumakoye Gado, ministre d’Etat, Directeur de Cabinet par intérim du Président de la République.

Abdourahmane Alilou AP/PRN

29 décembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Investiture, aujourd'hui, du Président élu du Rwanda Paul Kagamé : Le Président Issoufou Mahamadou, y prend part Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, est arrivé jeudi après-midi, 17 août 2017, à Kigali, au Rwanda, où il prend part ce matin, à la cérémonie officielle d’investiture du Président élu, SEM Paul Kagamé.

Le Président en exercice, SEM Paul Kagamé, a remporté 98,79% des voix, avec plus de 6,6 millions de voix, selon les résultats finaux de l'élection présidentielle, publiés par la Commission électorale nationale rwandaise (NEC).

Le Président Issoufou Mahamadou, peu après son arrivée dans la capitale rwandaise, a accordé une audience à un groupe de quatre Nigériens, sur un total de dix de nos compatriotes y travaillant dans des organisations régionales et internationales.

Avant d’aborder proprement le sujet du jour, relatif au départ en vacances du ‘’Prince de Dandadji’’, nous sollicitons, humblement, votre indulgence, chers lecteurs, pour une petite digression liminaire sur le parcours de celui-ci afin de montrer toutes les multiples facettes que le personnage aura revêtues, en fonction des opportunités du moment, tout au long de sa carrière politique. En effet, drapé sous des dehors trompeurs d’un démocrate républicain, Issoufou Mahamadou était, en réalité, un monarque absolu, un pouvoiriste-né, un fin adepte du sadisme en politique, qui n’hésite pas, un seul instant, à recourir à tous les moyens pour parvenir à ses propres fins. Pour atteindre ses objectifs politiques, il avait eu recours à la démocratie et à l’Etat de droit dont il avait vanté les mérites pour un pays comme le Niger. En fait, il avait, très tôt, compris que la chute du Mur de Berlin, en 1989, sonnait définitivement le glas des régimes monolithiques ayant caractérisé la vie politique des Etats issus de la colonisation. A quoi venait s’ajouter la fameuse déclaration du président français, François Mitterrand, au Sommet de la Baule, en 1990, pour intimer l’ordre à ces Etats de se ‘’démocratiser’’, de devenir des ‘’Etats fréquentables’’ du point de vue du respect des principes démocratiques et de l’Etat de droit. Alors, quoi de mieux pour lui que de créer un parti politique, le PNDS/Tarayya, dont on disait qu’il existait déjà sous le régime du général Seyni Kountché, dans la clandestinité sans doute, dans le but de parvenir à ses fins personnelles ? Il disait admirer chez ce généralissime son patriotisme ombrageux, et pourtant, en cachette, il animait une opposition contre celui-ci. Tout comme, auparavant, il déclarait aimer chez le président Diori Hamani son nationalisme conquérant, mais cela ne l’avait guère empêché de présider l’organisation estudiantine de cette époque-là. Certains se sont toujours demandé, d’ailleurs, comment le Secrétaire Général de l’Union des Scolaires du Niger (USN) qu’il était avait-il pu, souvent, échappé, aux déportations des étudiants récalcitrants dans des lieux de réinsertion sociale comme l’Armée ? Mystère et boule de gomme ! On le voit bien, c’est bien ce personnage qui se présenta au suffrage du peuple souverain, recalé à plusieurs reprises à cause sans doute des défauts graves que les Nigériens de ces temps-là relevaient chez lui. C’était, alors, un Issoufou Mahamadou fougueux, tempétueux et pressé de parvenir à ses propres fins. Ce côté orageux était, d’ailleurs, à l’origine de l’éclatement de l’Alliance des Forces du Changement (AFC), en 1994, pour aller s’allier avec le MNSD-Nassara, dont il avait été, pourtant, le plus grand pourfendeur, aussi bien pendant la Conférence nationale de juillet 90, que sous l’AFC. Son entêtement obsessionnel avait valu au pays la plus longue grève de travail de son histoire, environ 52 jours d’arrêt de travail observé dans les secteurs public et privé. Sa radicalité le conduisit, en 1996, au coup d’Etat du général Baré, pour mettre fin à une Cohabitation qu’il avait contribué à rendre houleuse entre le président Mahamane Ousmane et le Premier Ministre Hama Amadou.

Enfin, au printemps 2011, il parvint à la lumière, au terme d’une Transition militaro-politique d’un certain Djibo Salou, qui lui aurait facilité l’accession à la magistrature suprême. Celui-ci aurait, d’ailleurs, confié à des proches qu’il aurait commis la pire erreur de sa vie en donnant, sur un plateau en or, le pouvoir au PNDS/Tarayya. On peut, à cet effet, rappeler la subite réactivation du dossier judiciaire d’un certain Hama Amadou, notamment la fameuse affaire dite du ‘’Fonds d’aide à la presse’’, qui avait déjà conduit l’ancien PM dans la prison de haute sécurité de Koutoukalé, en 2008. En réalité, on pouvait facilement deviner le sens de la manoeuvre, qui consistait simplement à faire pression sur le candidat du Lumana/FA, arrivé troisième du premier tour de l’élection présidentielle de mars 2011, pour qu’il apportât son soutien au candidat du PNDS/Tarayya, Issoufou Mahamadou, contre celui de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), Seini Oumarou du MNSD-Nassara pour le second tour de ce scrutin, sachant que Hama Amadou était le principal artisan d’une telle alliance. On connaît la suite de l’histoire, histoire qui continue à s’écrire, aujourd’hui encore !

Voilà, un peu, chers lecteurs, quelques brefs détours historiques incontournables qui permettraient de comprendre, en profondeur, la tragi-comédie qui se joue actuellement dans la vie politique nigérienne, et qui fait, aujourd’hui, tout le malheur de la démocratie nigérienne devenue, de nos jours, l’otage d’un homme et de son clan politique ! Vous l’aurez sans doute compris, Issoufou Mahamadou se veut un ‘’président à vie’’, à la place d’un troisième mandat hors de portée, car l’exercice du pouvoir suprême est dans son ADN constitutif qui le poursuivra jusque dans la tombe. Ainsi, lui et son entourage ne manquent jamais l’occasion de le faire savoir aux Nigériens et au monde entier, que ce soit à l’occasion des fêtes nationales ou autres événements de premier plan, il faut absolument qu’il fasse parler de lui. Il habite toujours dans les locaux de la république, dispose d’une impressionnante garde de sécurité qui n’a rien à envier à celle du PR Bazoum, et obstrue considérablement la libre circulation des riverains de Kombo en barricadant la voie de désenclavement de cette banlieue de la capitale. Il paraît que les habitants de ce quartier n’ont guère de sympathie pour ce ‘’voisin encombrant’’. Cependant, ces derniers pourraient souffler, un moment, car ‘l’indésirable voisin part en vacances, à Dandadji, apprend-t-on sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Alors, la question que tout le monde serait tenté de se poser est celle de savoir si un ancien président de la république prend des vacances, au même titre qu’un président de la république en exercice et au même moment que celui-ci. En termes plus directs, un ‘’chômeur’’, même de courte durée, peut-il prendre des vacances ? Car, à ce que l’on sache, les vacances sont toujours liées à des fonctions permanentes et officielles, soit en vertu d’un mandat électif, soit sur la base d’un contrat de travail dûment établi. Or, à laquelle de ces deux possibilités avait-on à affaire dans le cas actuel d’Issoufou Mahamadou ? On dit qu’il dirige une fondation, et c’est tout ! Est-ce-là une occupation à plein temps au point de nécessiter d’aller en vacance ? Apparemment, non, mais c’est Issoufou Mahamadou, il déroge à tout, car la singularité est sa marque distinctive. Il partira en vacances, parce que le président Bazoum est en vacances aussi, pour montrer qu’il est toujours-là, qu’il est le centre du pouvoir au Niger, et que le président Bazoum n’est rien à ses yeux qu’un ‘’simple faire-valoir’’ issu de ses sordides calculs politiques de placer à la tête de l’Etat un personnage qui lui serait redevable afin de perpétuer son règne qu’il veut permanent et durable, outre-tombe, peut-être ! C’est aussi une façon de signifier au natif de Tesker qu’il demeure encore le chef suprême des Roses socialistes du Niger, et au stratège de Dandadji de rappeler à tous qu’il reste toujours le maître du jeu incontournable dans l’exercice actuel du pouvoir. Mais, jusqu’à quand compte-t-il aller dans cette démonstration de force ? A vouloir trop se rapprocher du Soleil, il avait fini par se faire brûler les ailes, enseigne la mythologie grecque ! L’excès de tout est nuisible, dit-on souvent, même celui du miel ! Alors, à force de trop manoeuvrer, de radoter après une table desservie, on risque certainement de provoquer ou de précipiter le contraire, conformément à la célèbre loi du grand mathématicien autrichien de la seconde moitié du 19ème siècle, Ludwig Boltzmann, selon laquelle toute entité physique finira par se transformer en un état contraire. En termes populaires, cela s’appelle l’autodestruction, tout simplement !
Sanda

Issoufou Visite Paris 01Encore une fois, le président Issoufou a pris l'avion aux fins de rendre en France pour une visite dite " d'amitié et travail ". Il s'agit aussi selon nos constats d'une destination assez prisée par notre président, qui depuis qu'il est aux affaires n'a pas manqué un seul rendez-vous, dès lors que l'activité prévue se déroule en France. D'ailleurs, Issoufou fait partie des tous premiers à atterrir à Paris en cas de besoin. Et ce n'est pas tout puisqu'à Paris Issoufou a régulièrement jeté son dévolu sur des " Hôtels de grand standing " dont la capitale française possède les grands secrets. C'est plutôt dire que le président Nigérien est un fervent amateur de lucre et de luxe. 

Issoufou Issaka est un fonctionnaire de l’Etat. Mais un fonctionnaire de l’Etat peu ordinaire. Il n’a rien volé, c’est clair, net et no sujet à caution. Cependant, des sources crédibles avancent que l’intéressé dispose d’un patrimoine, surtout immobilier, digne d’attention. En 2011, lors de sa nomination au titre de ministre de l’Hydraulique, Issoufou Issaka a consacré, comme tous les membres du premier gouvernement d’Issoufou Mahamadou, au traditionnel et légal exercice de déclaration de biens auquel ils sont astreints. Cependant, l’exercice, pour l’ancien président de la coordination régionale Lumana de Tillabéry, s’est révélé être plus une formalité qu’autre chose. Il a été accusé d’avoir volontairement omis de mentionner certains de ses biens. Ce qui lui a valu d’être affublé du surnom de Jérôme Cahuzac du Niger. Pour mémoire, ce monsieur, ancien président de la commission des Finances et ancien ministre français du Budget de François Hollande, Jérôme Cahuzac, accusé d’évasion fiscale, a dû démissionner en mars 2013, avant d’être exclu du parti socialiste français. Aujourd’hui, démissionnaire du Moden Fa Lumana Africa de Hama Amadou qu’il vilipende, l’ancien président régional de Lumana Tillabéry a adhéré, aux dernières nouvelles, au Pnds Tarayya. Ce qui n’est pas, notent des observateurs avisés, surprenant. Militant du Mnsd Nassara dans les années 2000, Issoufou Issaka a été accusé d’avoir été un acteur farouche du Tazartché, ce qui n’a pas facilité son ascension à Lumana où il a bien fallu le petit coup de pouce d’un certain Hama Amadou. A-t-il des biens qu’il n’ jamais rendu publics dans sa déclaration des biens en 2011 ? Des sources indiquent en avoir la preuve matérielle. Or, une omission volontaire est assimilée par la loi à une dissimulation et punie de peines sévères. Affaire à suivre.

Laboukoye

Chaque jour qui passe, au Niger, le constat, mieux l’évidence d’une présidence bicéphale (deux pôles de décisions) à la tête de l’Etat se précise de plus en plus, et renforce, naturellement, le sentiment, dans le pays, d’une régence entre le président sortant, Issoufou Mahamadou et son dauphin politique, Mohamed Bazoum. Séjournant dans la région de Maradi pour présenter des condoléances à la famille du Chef coutumier de Mayayi, l’Honorable Boukari Sabo, récemment disparu (Paix à son âme !), l’ancien président de la république, Issoufou Mahamadou, a encore réussi l’exploit de défrayer la chronique sur le statut privilégié qu’il se sera octroyé, une fois, hors du pouvoir formel. En effet, sur les images diffusées sur les réseaux sociaux de la place, l’on pouvait voir la très forte délégation qui l’accompagnait ainsi que l’impressionnant dispositif sécuritaire et protocolaire déployé à l’occasion de ce déplacement. L’avion qui le transportait paraissait être un jet privé, probablement affrété à prix d’or aux frais de la princesse, puisqu’apparemment, il ne ressemblait pas à un aéronef appartenant la flotte locale. On y voyait même des hauts officiers de police, voire de ministres actuels (Kassoum Moctar et Foumakoye Gado) pour accueillir l’ancien PR. Même la circulation urbaine de Maradi avait été bouleversée par l’arrivée du ‘’Roi Issoufou et sa suite’’, fait digne d’un président de la république en exercice. A ce sujet d’ailleurs, l’on pourrait s’interroger, plus sérieusement, sur le véritable statut du Haut Représentant du Président de la République, tel qu’un certain Foumakoye Gado, un des pions importants de la ‘’Issoufoumania’’, l’incarne au quotidien, loin, très loin de ce que l’on devrait en attendre, c’est-à-dire, être le représentant du président de la république en service, et non être au service du PR sortant. A vrai dire, l’on ne comprendrait jamais les raisons objectives de la présence du Haut Représentant du PR aux côtés d’un ancien PR, si ce n’est qu’Issoufou Mahamadou    Mahamadou et son clan se foutent éperdument du Niger qu’ils auront transformé en une dynastie politique. Remarquez à ce sujet la garde prétorienne qui accompagne souvent Foumakoye à l’occasion de chacun de ses déplacements, dont on eût dit qu’il s’agissait du responsable d’une institution constitutionnelle, mais bien d’un poste de pure complaisance politique pour caser un fidèle ! Les moyens employés par le Haut Représentant du PR proviennent des fonds publics, mais le service, mieux le rôle pour lesquels ces moyens ont été prévus, auront été détournés à des fins personnelles, afin de servir les intérêts d’Issoufou Mahamadou et de son clan. Le Président Bazoum pourrait-il supporter, sur la conscience, un tel détournement d’objectifs manifeste ? Pourquoi, lorsque les autres anciens Chefs d’Etat (Mahamane Ousmane, Djibo Salou, ou encore Tandja Mamadou de son vivant) se déplaçaient, l’on ne voyait pas le Haut Représentant du PR ? A la vérité, le Président Bazoum, qui a prêté serment sur le Saint Coran, devrait revoir la copie présentée par Foumakoye Gado dans cette représentation qui n’aura été, en fin de compte, qu’un pur détournement d’objectifs pour servir des intérêts personnels et claniques. Pourquoi une telle rupture d’égalité flagrante entre anciens Chefs d’Etat, complaisance à l’égard d’un d’entre eux et indifférence à l’encontre des autres ?

La réponse à cette grave interrogation serait, peut-être, à rechercher dans l’état psychologique d’Issoufou Mahamadou lui-même, un état psychique fait de narcissisme primaire et d’un sentiment de persécution intérieure. Issoufou Mahamadou n’était rien d’autre qu’un assoiffé de pouvoir personnel, en dépit de ses multiples professions de foi en matière de démocratie et d’Etat ayant jalonné sa carrière politique, qui rêvait, depuis sa tendre enfance, de conquérir et d’exercer le pouvoir suprême, habité de l’idée qu’il serait né pour le pouvoir. Il ne vivait que pour le pouvoir et par le pouvoir, schéma en dehors duquel il ne concevait aucune issue pour son destin. En fait, il rêvait d’une monarchie républicaine, un système politique dans lequel le nombre de mandats présidentiels serait illimité afin d’instaurer une dynastie politique à la tête de l’Etat. Mais un tel eldorado constitutionnel était impossible à mettre en oeuvre au Niger, car la limitation des mandats avait déjà été érigée par le constituant du 10 octobre 2010 au rang de dispositions insusceptibles de modification. L’échec du Tazarché de Tandja Mamadou en est l’illustration parfaite. Contraint par la logique constitutionnelle, il s’en remit alors à sa propre imagination pour concevoir une forme indirecte d’exercice du pouvoir, par l’installation d’une présidence de la république fantomatique, de pure forme, sans grande légitimité électorale, en lieu et place d’une véritable alternance politique qui aurait pu propulser la démocratie nigérienne à une autre dimension que ce piètre et lamentable spectacle qu’offre, actuellement, la vie politique nationale. Auparavant, en grand manoeuvrier politique, il avait réussi à se payer le Prix Mo Ibrahim décerné par la fondation du Soudano-britannique, Mohamed Ibrahim, qui récompense le leadership politique sur le continent africain. En règle générale, cette haute distinction concernait surtout les anciens dirigeants, longtemps après la cessation de leurs fonctions directionnelles. Mais, pour le cas particulier d’Issoufou Mahamadou, la fondation a enfreint cette précaution d’usage qui consistait à observer assez de distance temporelle avant de couronner le potentiel récipiendaire du prestigieux prix. Le doute serait donc permis concernant les conditions dans lesquelles cette auguste distinction avait été obtenue, car Issoufou Mahamadou était encore en fonctions lors de la remise de celle-ci.

Comme on le voit, Issoufou Mahamadou ne pourra jamais s’éloigner trop du pouvoir, même si, de façon officielle, il n’en est plus le dépositaire attitré, car, par un moyen ou par un autre, son ombre tutélaire planera toujours au-dessus de la gouvernance politique actuelle du Niger. Son A.D.N constitutif est tout fait de cette pulsion pouvoiriste, irrésistible chez lui et qui serait, justement, au fondement de sa personnalité même. En cela, il continuera à pourrir la présidence de Mohamed Bazoum, qui, d’ailleurs, ne se sent nullement gêné par cet état de fait, dont il s’accommode volontiers, au demeurant ! On raconte à ce sujet que, si vous désiriez frustrer le président Bazoum pendant un entretien, tenter d’évoquer avec lui l’attitude actuelle d’Issoufou Mahamadou, et vous voilà abandonné par votre hôte présidentiel, avec une mine de deuil ! Nombre de visiteurs impertinents du président Bazoum auraient été, très souvent, éconduits sur ce sentimentalisme au charme désuet, selon l’entourage des deux personnages ! Et pendant ce temps, le Niger continue à faire les frais d’une présidence à deux cornes et tant pis pour les conséquences sur la marche générale du pays !

 

Les dix dernières années de règne à la tête du Niger étaient émaillées de pratiques corruptives, d’injustice, de pillage de deniers publics, de clientélisme et d’impunité. Une décennie noire pour les nigériens qui ont connu un régime ségrégationniste. Issoufou Mahamadou, c’est son nom, instigateur du concassage des partis politiques et d’autres complots politiques moyenâgeux est en train de sombrer dans l’oubli. Cela, du fait de son impopularité qui croît, chaque jour, de façon exponentielle au sein de l’opinion. Apparemment, habité par une phobie inégalée, Issoufou Mahamadou s’empêche de circuler à Niamey pour aller à la rencontre des populations de la capitale.

Par ce que, ayant conscience que sa gestion du pays était la pire des gestions depuis l’indépendance. L’impopularité de l’homme l’a conduit à s’offrir des titres pompeux à l’international. Il s’est fait appeler champion de ZLECAF, s’est fait octroyer le prix MO Ibrahim et enfin il franchit les portillons de l’académie des Sciences. Le tout à la recherche et dans l’espoir de pouvoir gagner une certaine notoriété qui lui fait cruellement défaut au Niger. Avec ses prix et autres décorations, Issoufou Mahamadou n’arrive pas à s’affirmer et se faire aimer par les nigériens. Il est toujours objet de critiques souvent acerbes. C’est la conséquence des mauvaises pratiques mises en oeuvre pendant ses dix années de pouvoir. Aujourd’hui, cette page sombre de l’histoire du Niger est en train d’être tournée.

Pour dire qu’Issoufou Mahamadou est en train de tomber dans l’anonymat au Niger. La mémoire collective nigérienne commence, de plus en plus, à l’oublier. Personne ne prend Issoufou Mahamadou comme étant une référence. Même Bazoum Mohamed qui prônait la continuité commence à s’essouffler des mauvaises pratiques de sa gestion. Il semble décidé à écrire sa propre histoire. Celle qui sera retenue et enseignée aux générations futures.

Norbert

Selon la version officielle vendue à l’extérieur, le Niger passe à sa première alternance pacifique post-conférence nationale, même si pour beaucoup d’observateurs – et ils n’ont pas tort – le fameux succès opéré par Issoufou Mahamadou est tout à fait discutable pour être une alternance véritable. Lorsque de bout en bout du processus électoral il a tout mené à sa guise, presque en solo, dans le mépris total des bouderies de ses adversaires, l’on peut reconnaitre que le pays est loin de connaitre une alternance normale telle que les Nigériens peuvent la désirer. Dans la conscience de sa mal-gouvernance et surtout de ce qu’il sait que son entourage immédiat qui a bénéficié de ses indulgences s’est gravement compromis dans différentes affaires, l’homme, peut-on le comprendre, ne saurait accepter qu’un autre arrive au pouvoir et qui ne serait pas de son sérail, mais surtout capable de lui assurer les arrières. Les analystes de l’échiquier politique national savaient alors ses intransigeances à s’activer pour imposer son choix aux Nigériens pour espérer par une telle précaution, la protection du clan dont nombre d’acteurs, et de premier plan, pourraient avoir joué dans différents dossiers scabreux, aujourd’hui au centre des débats dans le pays, ne viennent, face à l’angoisse de plausibles représailles à son encontre pour les impairs du clan, que d’un certain instinct de conservation et de survie politique. Mais l’on sait que la cooptation de Bazoum Mohamed ne semble pas assurer tellement l’homme qui quitte le pouvoir et qui pourrait peut-être l’avoir regretté quand certains de ses pairs peuvent réussir à triturer leurs constitutions, pour rester au pouvoir en se bricolant un troisième mandat-haram (Illégal).
Premier signe d’insubordination, premier signe d’inquiétude…

C’est à l’investiture que le nouveau président surprend un camp de son parti plus attaché, pour des raisons évidentes, à celui qu’il est convenu d’appeler désormais l’ancien président et qui peut ne pas savoir que parce que ce n’est plus lui qui est aux commandes, il a perdu de sa puissance et de son influence pour croire qu’il peut être le manipulateur de la Renaissance acte III et notamment parce que celle-ci serait le produit de ses efforts, de son investissement personnel à prendre en otage la démocratie nigérienne. En effet, intervenant après son intronisation, et dissipant l’ambiance festive de la cérémonie, Bazoum, sans gant, peut décliner devant le parterre d’invités et de militants survoltés, d’alliés et de responsables de son parti, la manière par laquelle il entend gouverner le pays, mais non sans effrayer bien d’hommes et de femmes qui savent qu’ils trainent des casseroles bruyantes. Il dira sans ambages que plus personne ne sera de quelque secours pour un autre si tant est que par ses actes, il devrait avoir maille à partir avec la justice du pays. Il est vrai qu’il n’y avait aucun opposant dans la salle en ce jour de la passation des pouvoirs où Zaki peut faire le show de son succès en réussissant à installer, contre vents et marées, l’homme de son choix sur le trône que les adversaires disent usurpé. Peut-être, a-t-il douté déjà qu’il puisse manipuler son dauphin, car trop libre de pensée. Ce dernier, tenu à ses convictions et à ses principes, a une autre compréhension de son rôle et de sa gouvernance qui ne saurait s’assujettir au diktat de son mentor, fut-il celui qui lui fit le bien de devenir président du Niger. Il sait que son contrat c’est désormais plus avec les Nigériens qu’avec un certain lobby qui a fait le mal et qui veut se servir de son pouvoir comme bouclier contre la justice qui pourrait sévir contre les indélicats.

Par les appréhensions qu’il a de ce que pourrait être la gestion de son candidat chouchou, l’homme ne peut s’éloigner du pouvoir pour donner les coudées franches au nouveau maître des lieux pour gouverner librement et selon ses choix. Il s’installa alors dans les alentours immédiats du palais ; partageant avec son successeur, la garde présidentielle et gênant en même temps la voie publique qu’il peut obstruer pour encore déranger les citoyens dans leur mobilité. De quoi a-t-il si peur pour continuer même après ses deux mandats, n’étant donc plus président en exercice, à se mettre sous des boucliers, à se cacher derrière les chars et les armes ? Peut-il avoir conscience d’avoir fait trop de mal pour avoir cette précaution surprenante pour le démocrate prétend être élu, selon ses propres statistiques, à plus de 92%. Peut-on être tant aimé dans un pays et avoir si peur ?

Issoufou hante le nouveau régime…

Issoufou est parti sans partir. Il est là par les hommes qu’il a imposés mais aussi, par le fait que certains dossiers emblématiques, restent toujours hors du champ judiciaire et pour cause, bien de personnes soupçonnées, comme dans d’autres affaires, sont aux affaires, travaillant avec Bazoum Mohamed comme des collaborateurs de premier plan. Alors que partout dans le monde, les anciens présidents restent discrets, retrouvant leur normalité, invisibles sur les médias et les espaces publics, lui voudrait toujours être sous les feux de l’actualité. Et sa fameuse fondation peut servir de bon prétexte. Au Niger donc, l’ancien président ne peut se faire oublier, et s’invente des situations-alibis pour être sous les feux de la rampe, oubliant qu’il appartient à l’histoire. Aussi doit-il laisser à ses concitoyens et aux historiens le privilège de dire ce que la postérité doit retenir de son passage à la tête de l’Etat. Il n’appartient ni à lui ni à ses laudateurs d’écrire l’Histoire pour forcer à construire des épopées imméritées à son action et lui offrir des glorioles factices.

Il y a quelques jours, sur les réseaux sociaux, on peut le voir en compagnie d’une des premières dames avec le couple Ouattara, présenté par les internautes de service du Gurisme comme  un autre signe de succès et ce comme pour dire que leur champion, auprès des autres présidents, a encore de l’écoute et que, pour cela, il ne pourrait être comparable à l’homme qu’il a fait. Dans cette manière de faire le focus toujours sur un homme qui n’a pourtant pas trop convaincu au pays, l’on comprend qu’on veuille, par un tel forcing, lui trouver une place glorieuse dans l’Histoire du pays, en tentant ainsi de le présenter comme étant le plus grand homme d’Etat que le Niger n’ait jamais connu. Pourquoi donc vouloir continuer, même sur des médias officieux – les réseaux sociaux en l’occurrence – à présenter l’homme dans toutes ses activités. On ne peut donc pas comprendre pour quel intérêt on voudrait informer les Nigériens sur ses moindres déplacements qui restent pourtant de ses activités privées qui ne peuvent intéresser personne. Encore qu’en dix ans, les Nigériens ont tout appris de l’homme.

Puis, avec une carte d’invitation qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, l’on apprend qu’il est attendu à Tahoua où il devrait se rendre. Pour cela, les populations devraient lui réserver un accueil chaleureux. Pourquoi ? Est-ce pour montrer que c’est parce que c’est chez lui ? L’acte politiquement est maladroit et pourrait corroborer les relents sectaires dont certains observateurs accablent sa gestion. Faut-il qu’à chaque visite à Tahoua les populations sortent pour l’accueillir ? Il fait reconnaitre qu’on en fait trop. Quel message veulent donner aux Nigériens, ceux qui se donnent cette fantaisie ? Pour Issoufou, on l’avait déjà dit et on l’avait décrié, chaque fois qu’il va dans son Tahoua natal pour ses vacances, alors qu’il est dans un déplacement privé, fut-il le président de la République. Ce n’est pas avec des artifices que l’on peut se construire un renom. On pose des actes et on laisse aux autres le soin de vous construire les lauriers qui vous distinguent si tant est qu’on doit les mériter. On ne force pas la réputation. Ces légèretés ont un impact sur le champ politique car pouvant raviver les réflexes et les débats identitaires qui se sont aujourd’hui ravivés dans le pays. On en fait trop et il n’y a plus personne autour de l’homme pour alerter sur ces dérives dangereuses pour un pays fragile et fragilisé dont il faut pourtant prendre soin le plus rapidement possible.

Peut-il d’ailleurs se rappeler qu’il y a encore beaucoup d’anciens premiers ministres dans le pays dont les passages dans leurs terroirs pendant qu’ils étaient en fonction, si ce n’est pour une visite officielle, n’ont jamais été médiatisés, partant dans l’humilité et la discrétion se reposer auprès des leurs. Aujourd’hui encore, l’on peut avoir dans le pays deux anciens présidents en vie, très rattachés eux aussi à leurs terroirs où ils se rendent régulièrement sans que jamais leurs déplacements ne soient médiatisés. Combien de fois, Salou Djibo va à Namaro ou que Mahamane Ousmane part à Zinder, sans que jamais, leurs visites « au village » ne soient forcément un événement important à porter à la connaissance des Nigériens.

Rester humble…
Ces vanités sont de trop et peuvent donner aux Nigériens un message qui pourrait faire de la mauvaise publicité à des hommes qui ont cru qu’ils ont réussi pour trouver du plaisir à se plastronner devenant les leurs, suspendus à des vanités incurables. Issoufou doit avoir de l’humilité pour faciliter le travail à Bazoum Mohamed qui aspire à « rassembler » et à « avancer » et surtout à rassurer les Nigériens qu’ils peuvent enfin vivre notre démocratie dans le respect de l’autre, dans l’acceptation de nos différences. Dans la tolérance surtout. En partant chez lui où Katambé et Dodo devraient mobiliser les populations, voudrait-il montrer qu’il est populaire et pour quel intérêt le ferait-il aujourd’hui qu’il n’est plus au pouvoir ? Il doit libérer la place au nouveau président pour l’aider agir en toute liberté pour assoir la politique qu’il ambitionne pour le pays.

Le Niger doit changer. Les Nigériens aussi.

ISAK

Résultat de recherche d'images pour "issoufou mahamadou lettre président"En arrivant au pouvoir, le camarade-président du socialisme nigérien, promettait de gouverner comme un Saint, comparant son désir de gouverner selon les normes qui ont fondé l’action d’un certain Oumar Ibn Khattab. Et les Nigériens étaient heureux d’avoir un homme si proche de Dieu pour croire qu’enfin, ils connaitront la meilleure des gouvernances, celle qui mettra l’homme nigérien au centre de son action. Les camarades ont pêché par leur façon de concevoir la politique : règlements de compte, personnalisation du débat politique, hargne vengeresse, vision mercantiliste de la politique, injustice… Des innocents paient pendant que des brigands et autres criminels restent sous sa protection, intouchables !

Issoufou Mahamadou, au pouvoir, a surpris plus d’un Nigérien. Personne n’a cru que l’homme puisse se comporter au pouvoir comme il l’a fait, se plaçant carrément à l’antipode des principes qu’il défendait, et des valeurs qu’il prétendait porter. Le démocrate d’une époque, ne tarda pas à montre sa vraie nature politique, ainsi se meut-il très vite en dictateur et jamais un régime n’aura été aussi féroce que celui de l’homme qui avait fait croire qu’il pouvait mieux gouverner que tous les dirigeants que le Niger a connus. Quelle décompte de ceux qui ont connu la prison, souvent gratuitement, peut-on faire pour dresser la liste exhaustive des infortunés de son règne et de ses abus ? Combien sont-ils ceux qui ont été victimes des abus de son système, victimes de ses méchancetés socialistes ? Aucun régime, depuis soixante ans, même en tenant compte des exceptions, n’a fait ce que ce socialiste d’un autre genre a fait pour faire mal, pour régler des comptes, pour venger une histoire, peut-être aussi son histoire.

Cette plainte de Seydou Kaocen Maiga vient rendre compte des graves dérives de son pouvoir, avec ce président qui peut descendre au bas de l’échelle, ainsi qu’on le soupçonne dans le pays, pour harceler ceux qui peuvent ne pas être d’accord avec lui politiquement. Faut-il d’ailleurs croire, comme le disait Feu Issoufou Bachar, que l’homme n’a jamais été humain ainsi que certains le laissent entendre, aimant faire le mal pour blesser un autre et pour s’en justifier, il pouvait dire que les Nigériens n’avaient pas à s’en prendre à des hommes comme Bazoum Mohamed ou Hassoumi Massaoudou, ces derniers ne faisant exactement que ce que l’homme aurait aimé faire mais, futé, il peut laisser des « ouvriers politiques, le faire à sa place pour se rendre invisible dans le mal.

Dans sa plainte adressée au procureur contre Issoufou Mahamadou, l’ancien président de la République, l’ancien employé de la SOPAMIN, dresse une liste accablante de trois griefs qu’il porte contre Zaki, l’homme aux nombreuses médailles inutiles car peu brillantes. D’abord, il dénonce chez lui un « trafic d’influence […] en sa qualité de chef de l’Etat sur [son] employeur M. Zada Mahamadou ayant conduit à son licenciement abusif du poste de Chef de service Informatique de la SOPAMIN […] ». Il porte plainte également pour sa privation de liberté et son dépôt à la maison d’arrêt de Niamey et « pour des traitements humiliants, dégradants et des actes de tortures exercés sur [sa] personne  physiquement et moralement lors de [sa] garde à vue […] ».

Demain, peut-être, d’autres sortirons de leurs silences, pour emboiter le pas à l’ancien employé de la SOPAMIN car, on le sait, les Nigériens sont nombreux, à reprocher bien de choses à l’homme qui a régné pendant dix années de terreur-sournoise sur le pays pour faire croire, lorsque sa main est invisible, qu’il ne serait pour rien dans le calvaire que vivent des Nigériens sous son magistère…

Et s’ouvre un épisode accablant pour le champion de la ZLECAF… Il est impossible de dribbler l’Histoire.

Binta Mody 

 

Issoufou Hama Amadou 001En relisant ce discours prononcé par le Président Issoufou Mahamadou le 03 janvier 2012 à l’occasion de la présentation des vœux du nouvel an des présidents des institutions de la République, l’envie de le partager avec nos lecteurs a été très forte. D’abord, parce qu’on y retrouve un président de la République à l’écoute de ses collaborateurs mais aussi, tout autant, plein d’humilité que d’ambition. Toute chose qui tranche d’avec Issoufou Mahamadou d’aujourd’hui. Rien que les paroles qu’il a prononcées concernant son allié de l’époque, président de l’Assemblée nationale Hama Amadou ainsi que les fleurs jetées sur le Conseil constitutionnel de transition en sont une preuve palpable. Mais comme il l’a lui-même dit : « le pouvoir corrompt ». Lisez de vous-même ….

« Mesdames et Messieurs, après mon investiture, la première institution à se mettre en place est l'Assemblée Nationale où se trouve le cœur de notre démocratie. Fut élu à sa tête, à l'unanimité, mon camarade de lutte, à chaque fois que la démocratie a été menacée dans notre pays, j'ai nommé Monsieur Hama Amadou. C'est dire, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale, que nous avons un socle de valeurs communes dont l'allocution que vous venez de prononcer vient de nous donner la quintessence. Aussi ne suis-je pas surpris que vous ayez apprécié, sur la base de ces valeurs, la situation internationale, notamment les bouleversements politiques intervenus dans le monde pendant l'année 2011, ainsi que la grave crise financière provoquée par les dettes souveraines, crise qui intervient au moment où sur les cendres de celle provoquée par les « subprimes » sont encore chaudes. Je ne suis pas non plus surpris, connaissant vos convictions, que vous ayez mis l'accent sur la problématique institutionnelle notamment celle de la stabilité des institutions démocratiques dans un pays où l'instabilité est récurrente. Notre conviction commune, c'est que seules des institutions démocratiques stables et fortes peuvent permettre de surmonter non seulement les accidents du suffrage universel, quand il porte par exemple des incapables au pouvoir, mais aussi pallier toutes les faiblesses et autres infirmités inhérentes à la nature humaine. Condition de la stabilité politique et d'un climat politique et social apaisé, la nécessité d'une bonne gouvernance politique et économique ne vous a pas échappée. Nous l'obtiendrons, vous l'avez souligné, à travers la reprise en main de l'administration en vue d'une meilleure qualité du service public mais aussi à travers l'exercice démocratique du pouvoir, la lutte contre la corruption, l'amélioration de l'efficacité de la dépense, une consommation optimale des financements extérieurs, l'utilisation des ressources minières et pétrolières principalement en faveur du monde rural où vit l'écrasante majorité de notre peuple. La question de l'alternance politique pacifique que le Niger n'a pas encore réussie, depuis maintenant plus de vingt ans, doit être au centre de la préoccupation de l'ensemble de la classe politique. Je considère que cette question est de celles qui permettent à un homme politique d'entrer, par la grande porte, dans l'histoire. Sur cette question comme sur tant d'autres, je remercie le Président de l'Assemblée Nationale de ses appréciations, car elles confortent mes convictions et consolident notre vision stratégique commune de l'avenir de notre pays. »

 Depuis que l’alternance à la Issoufou s’est passée que n’avaiton pas entendu de la part de certains milieux et notamment français qui s’en félicitaient, louant des élections bricolées pendant pour les Nigériens, rien, fondamentalement, n’a changé ? Pour eux, il s’agissait juste d’un changement d’homme, avec un système qui restait le même quand l’ancien devrait continuer à influencer, sinon à faire ombrage au nouveau, à diriger à quelques pas du palais dont il ne s’est pas éloigné pour mieux «téléguider» son successeur. Le même homme, presque inaugurant un troisième mandat atypique, reste à la manoeuvre, dominant l’empire qu’il mettait en place par ses soins et pour un agenda qui ne prépare rien d’autre qu’une dynastie rampante, rêvant de puissance sur le pays. Cela fait plus d’un an que, jouant à l’embouteillage pour obstruer la voie à son prédécesseur, l’empêchant de gouverner librement, Issoufou a créé la confusion pour des Nigériens qui ne savent plus entre les deux hommes qui ils auraient élu. Les Nigériens s’irritent du bicéphalisme autour du pouvoir mais l’homme ne pouvant tirer les leçons et comprendre la légitimité des colères, continue dans le même comportement indigne d’un homme d’Etat et d’un démocrate. Une telle attitude désobligeante de sa part vient montrer qu’il ne quittait pas le pouvoir de bon coeur, et que seule la peur de ce qui pourrait lui arriver pouvait justifier de sa part, la décision de partir, mais croyant s’en servir à faire du marketing politique autour de ce qu’il appelle la « première alternance » du pays. On l’a compris. Il croyait que le bénéfice de son « acte démocratique » pouvait lui ouvrir une carrière internationale. Il en rêvait gros et notamment peuvent dire certains médias, du poste prestigieux de Secrétaire Général des Nations- Unies. Peut-il avoir compris que la communauté internationale pour laquelle il s’est évertué à se montrer comme un modèle, en tout cas comme le plus soumis des valets africains, jouant sur des sujets éloignés des préoccupations de son peuple pour séduire la géopolitique internationale, l’a grugé en lui miroitant, afin de l’inciter à partir, une carrière internationale qui l’éloignerait du pays et d’un peuple dont il a appris à avoir trop peur pour aimer s’en distancer comme il le fit quand il était encore au pouvoir par ses nombreux voyages et par une sécurité qui le sépare à l’occasion d’événement, et de sortie dans la ville, des Nigériens.

Et l’on se demande au nom de quoi, Issoufou se comporte-t-il de cette manière ? Est-il le seul ancien président dans le pays ? Estil le seul à se réclamer d’une région ? Peut-il ne pas voir comment les autres anciens présidents se comportent, humbles, réduits en simples citoyens pour ne pas prétendre à un statut qui les élèverait au-dessus des autres Nigériens, puissent-ils ne pas avoir été présidents de la République. En vérité, on aura compris, hélas, que l’homme n’est pas un homme d’Etat et les Nigériens n’ont pas tort de se plaindre de l’homme, de sa vision du pouvoir et de la nation. Peut-il croire qu’il serait le seul a avoir des enfants qui aient réussi des études pour ne trouver du métier à un des siens que la politique, incapable, venant quand même de Harvard, de s’affirmer professionnellement ailleurs que dans ce qui serait devenu une entreprise familiale, la gouvernance d’un pays qui ne saurait pourtant pas être la propriété d’une famille ni d’un clan . Quand on voit cette image, avec à l’extrême le Fils, et à l’autre le Père, des Nigériens ont dû baisser les yeux. Les Nigériens ne se retrouvent pas dans un tel comportement.

Vacances et mise en scène troublante

Le 27 août 22, comme pour montrer à Bazoum Mohamed et aux Nigériens qu’il reste incontournable, existant toujours au coeur du système, Issoufou Mahamadou qu’on a cru avoir tiré des leçons pour se ranger car invisible depuis quelques temps, réapparait, sort de son isolement, jouant un nouveau numéro qui prouve que son camp n’est pas prêt de se discipliner pour réapprendre à vivre dans la démocratie et la République. Qu’est-ce qui crée cette agitation chez l’ancien président pour ne pas savoir garder sa sérénité, et vivre sa retraite présidentielle, non plus comme un drame insurmontable, mais comme un moment de répit si tant est qu’il a conscience d’avoir servi dignement son pays, sans injustice et sans le mal ? Pendant longtemps, Ali Chaibou, Seyni Kountché et Mahamane Ousmane, sans tintamarre, dans la plus grande discrétion, partaient en vacances auprès des leurs, ayant compris que leur passage, à un moment de l’histoire, à la tête de l’Etat, pour autant, ne change rien à leur statut de citoyens pour se donner les fantaisies que se permet aujourd’hui l’ancien président nigérien, trop imbu de sa personne. Une analyse psychologique peutelle montrer chez le sujet une certaine paranoïa qui lui fait redouter toujours le pire et notamment quand il a conscience de ses injustices, de sa gestion cahoteuse, patrimoniale de l’Etat, de tout le mal qu’il a fait à certains Nigériens ? Veut-il qu’on ne touche pas à la gestion de la SONIDEP ? A celle non moins dramatique du ministère du pétrole depuis plus de dix ans de gestion, hier gardé par l’Ami et aujourd’hui par le Fils ? De la SOPAMIN ? De la présidence pour laquelle le dossier Ibou Karadjé, cache bien de réalités bien plus graves.

Des folies de grandeur anormales

Ce comportement de l’ancien président est dangereux, et le faisant, il doit comprendre qu’il se détruit, marchant sur des chemins dangereux pour la nation et pour la démocratie, et ne rendant pas service ni au fils, ni à son clan, ni même à la démocratie, encore moins à la République. En vérité, Issoufou, tout mathématicien qu’il est, ignore tout ce qui fait une nation par le choix sectaire qu’il a de gérer l’Etat confondu à tous égards à son clan politique qu’il sublime, oublieux de ce que même dans cette région de Tahoua , il ne peut pas s’imposer, ni à des famille, ni à des hommes qui ont connu bien de choses de la vie et de la luxure avant que la démocratie violée, ne le porte sur les oripeaux du pouvoir pour s’en aveugler par la suite.

Extravagances…

Alors que Bazoum va en vacances sans grand bruit, presque dans la discrétion, l’on ne peut comprendre pourquoi, Issoufou, ancien président, gonflé de vanités, s’offre ces extravagances qui ne riment à rien sinon qu’à le discréditer davantage et à nuire à une image déjà gravement écornée dans l’opinion et qu’il ne sait malheureusement pas soigner.

On ne sait pas en quoi les vacances de l’ancien président dans son village, ou s’il veut, dans sa « république de Tahoua », peuvent- elles intéresser les Nigériens pour faire tant de bruit autour d’un tel épiphénomène. Deux avions avaient été affrétés, l’un – Niger Airlines – pour transporter la meute politique qui l’accompagne, parce que peut-être croyant plus à leur idole qu’à Bazoum Mohamed, qui est en principe le président en exercice autour duquel il est bien plus sensé raisonnable de voir tant de mobilisation. De quoi peut-il, lui, être capable alors qu’il n’est plus au pouvoir, pour qu’il soit tant couvert de vénération ? Ceux qui l’accompagnent dans ses théâtralités, peuvent- ils croire qu’ils aient encore plus de pouvoir que Bazoum Mohamed, pour lui devoir ce culte indécent ? Que peut-il faire si ce n’est dans la bonne relation qu’il peut entretenir avec son successeur en l’aidant au lieu de le gêner ? Ce qu’il ne peut avoir par la gentillesse, il ne saurait le forcer par le chantage. L’autre avion – de la compagnie TAmara – transportait le grand empereur pour lequel, par les soins de ses serviteurs zélés, des foules avaient été mobilisées, on ne sait à quel titre pour des populations qui, en cette saison, ont certainement mieux à faire. Peut-il avoir été président pour uniquement ses thuriféraires et autres laudateurs pour ne pas savoir s’élever à la hauteur de la responsabilité qu’il avait occupé et continuer à imposer à des populations une servilité qui n’a aucun sens dans une démocratie moderne.

Gêne et malaise…

Issoufou ne facilite pas les choses à son successeur, le mettant dans l’embarras quand il voudrait éviter avec son « bienfaiteur » des relations difficiles dont ils auraient pu faire l’économie pour préserver le parti et même le semblant de démocratie qu’il y a dans le pays. Mais finalement, lorsqu’un tel comportement devrait s’accentuer, peut-il avoir d’autres choix sinon que de prendre ses responsabilités, parce que quand même, aujourd’hui, lui seul porte la responsabilité politique du destin du pays pour avoir posé la main sur le saint Coran par Lequel, il prêtait serment, jurait de ne pas trahir le pays et le peuple, non Issoufou ni même le parti. Son engagement, en face de Dieu et du peuple, est pris pour le Niger seul.

Savoir raison garder…

Le comportement d’Issoufou Mahamadou n’est pas républicain et par une telle manière l’homme s’isole et tant dans la nation que dans son parti lorsqu’il donne ainsi à croire qu’il ne peut avoir d’existence que parmi les siens, dans un clanisme ordurier, non parmi le peuple du Niger. Pourquoi, en allant à Zinder, à Agadez, à Dosso, à Maradi, à Diffa, à Tillabéri et à Niamey, l’homme ne peut pas avoir les mêmes relents populistes pour s’offrir les bains de foule comme ceux qu’il s’offre à Tahoua ? Pourtant, malgré la mobilisation factice, commandée, rien ne peut donner à croire qu’il serait aimé de tout Tahoua, car d’abord il n’y a pas que des gens qu’il peut croire d’une certaine sociologie pour les croire obligés de l’aimer et de l’adorer. Le Niger est une nation, faite de diversité assumée, non une fédération, et un autre ne peut pas venir pour détruire notre belle compréhension de notre diversité plus qu’elle ne nous divise. Déjà, l’on avait décrié la manipulation des résultats électoraux de la région de Tahoua pour faire croire que toute la région serait acquise à sa cause et à la cause du PNDS, toute chose qui ne peut qu’être un mauvais message à la démocratie quand on sait que si tous les leaders politiques des autres régions devraient se comporter de la même manière, sans doute que la démocratie ne s’en portera que très mal. Y a-t-il une raison pour que chez lui on puisse l’aimer pour qu’ailleurs les autres, dans leur région natale, ne soient pas aimés de la même façon, au nom de la même motivation ? N’est-ce pas une manière de vouloir nuire à la démocratie et de la fragiliser ? Issoufou ne rend pas service à la démocratie et son parti doit dénoncer de sa part le comportement qu’il a aujourd’hui car un tel comportement ne fait pas du PNDS un parti ouvert sur la nation. Le Niger n’est pas et ne sera pas un territoire annexé de quelque homme politique que ce soit, ni même de certains thuriféraires complexés qui, autour d’Issoufou, peuvent croire que le pays est devenu leur jardin privé. En vérité, il ne rend pas service, même à son successeur. Le Niger reste un bien commun. Disons-le, UNE NATION.

L’on sait d’ailleurs que même une première dame n’a pas d’existence légale reconnue a fortiori l’épouse d’un ancien président. Pourquoi donc, si ce n’est pour frustrer les Nigériens, une des épouses de l’ancien doit-elle garder devant la maison de ses parents un détachement de la police ? Quel texte lui donne ce privilège qu’une épouse de Mahamane Ousmane ou de Salou Djibo ne peuvent pas avoir ?

Avertissement à Bazoum ?

Pourquoi donc, Issoufou est allé faire ce one man show à Tahoua ? Quand on regarde de près, l’on se rend compte qu’il y a bien un problème à l’interne, tant au niveau du pouvoir que du parti. Quand on recoupe les propos gravissimes de l’ancien gouverneur de Maradi qui mettrait en garde tous ceux qui se permettraient de trahir la confiance d’Issoufou Mahamadou, avec cette démonstration manigancée pour un objet politique que tout le monde peut comprendre aujourd’hui, il est évident que ça grogne quelque part.

D’ailleurs l’on est tenté de se demander à qui l’homme s’adressait- il, en tenant de tels propos ? Manifeste-t-il ses colères contre Bazoum parce qu’il aurait trahi Issoufou ou qu’il tenterait de le trahir, ou qu’il résisterait à faire ce que voudrait Issoufou, son maître à penser ?

L’homme qui parle effrontément ainsi, on le connait, peut avoir des raisons de rouspéter, d’exprimer enfin des colères laissées en latence quand on se souvient que Bazoum ne l’a pas retenu pour être gouverneur, toute chose qu’une certaine polémique peut justifier. Et l’homme, presque en exil politique, peut trouver refuge auprès de l’homme par lequel il jure et de Pierre Foumakoye Gado, son allié de toujours dont il est plus le haut représentant plutôt que de celui de l’ancien président. La vieille garde du parti pourrait croire que Bazoum serait dans une dynamique d’émancipation politique pour se libérer du dictat du présidium du parti et que ce faisant, il est en train de les trahir pour faire sournoisement cette menace à peine voilée. La manière est trop puérile pour être prise au sérieux. Bazoum auraitil l’intention de poser devant la justice certains dossiers d’inspections d’Etat pour qu’ils soient traités de manière impartiale afin que chacun réponde de son acte, car, avait-il prévenu, « plus personne ne saura d’un secours pour un autre » ? Si c’est le cas, on les comprend bien. Il y a des raisons de s’agiter.

Des panélistes qui en ont discuté la semaine dernière sur une télévision privée en avaient été choqués. Quand un fulmine et dit, « Il n’est pas à ce que je sache, le président en exercice », un autre, s’emportant, crie : « Issoufou n’est pas Dieu ! ». Les partenaires eux-mêmes savent bien que l’homme n’est pas en train d’aider la fragile démocratie du pays, encore moins, un président qui a à faire face à de multiples défis. Issoufou en fait trop. Il faut arrêter ça !

Mairiga

Ceux qui sont vieux d’une cinquantaine d’années et qui sont accrocs du football connaissent probablement cette histoire anglaise. Peter Banks et Ray Clemence, deux célèbres portiers anglais qui se sont disputé la première place en équipe nationale d’Angleterre et qu’on n’a jamais su départager. D’où la formule « toujours deux pour une même place ». L’ancien président, Issoufou Mahamadou et l’actuel, Bazoum Mohamed, ne rejouent la même séquence, cette fois, au Niger et au sommet de l’État. À Glasgow, en Écosse, ils ont offert au monde entier cette image insolite d’un pays, deux présidents. L’un, ancien mais non moins réel et visiblement considéré avec des attributs d’un chef d’État et l’autre, actuel mais sans enferré dans des chaînes qui lui laissent peu de marge de manoeuvre dans la gestion des affaires publiques. La conférence internationale sur les changements climatiques, qui se tient jusqu’au 12 novembre dans la capitale écossaise, a permis de vérifier ce que certains Nigériens appellent le bicéphalisme du pouvoir nigérien. Si le Président Bazoum a officiellement représenté le Niger et a porté la voix de son pays, Issoufou Mahamadou n’en a pas fait moins. Sans être présent physiquement à Glasgow, il a néanmoins participé, à la même hauteur que son successeur, en intervenant dans le cadre d’une visioconférence entre lui et certains illustres participants. Et pour ne point laisser de place à la moindre équivoque, Issoufou Mahamadou a, d’entrée de jeu, tenu à remercier ceux qui l’ont invité à cette conférence : le président français, Emmanuel Macron et le prince Charles d’Écosse.

La lutte contre la corruption et la politique sécuritaire du Président Bazoum sont absolument au coeur de cette mésentente que l’un et l’autre s’évertuent de camoufler.

Pour de nombreux Nigériens, la participation de l’ancien président à cette conférence est sans aucun doute la preuve du bicéphalisme du pouvoir actuel, au Niger. Elle intervient d’ailleurs dans un contexte politique très disputé où l’on parle de plus en plus de divergences profondes entre le Président Bazoum et son mentor quant à la conduite des affaires publiques. L’ancien serait opposé notamment aux inspections d’État dans les services de l’État dans le cadre de la lutte contre la corruption. Une question à laquelle Bazoum Mohamed tient beaucoup et sur laquelle il ne compte pas revenir. Si Glasgow ne présage pas d’un combat qui sera davantage féroce dans les prochaines semaines, elle est toutefois symptomatique d’un malaise profond pour le Président Bazoum qui subit, stoïquement, les coups bas d’un prédécesseur redouté sur bien des plans. Les observateurs de la scène politique nigérienne, notamment les journalistes, relèvent que les sujets de discorde entre les deux ténors du pouvoir nigérien sont à la fois nombreux et graves. La lutte contre la corruption et la politique sécuritaire du Président Bazoum sont absolument au coeur de cette mésentente que l’un et l’autre s’évertuent de camoufler. Si le président actuel ne rate aucune occasion pour magnifier son prédécesseur et louer ses qualités, l’ancien n’a pas dérogé à cette règle de simple convenance politique. Pourtant, le débat politique est largement structuré autour des bisbilles qui les opposent, amplifiées de part et d’autre par un conglomérat de clientèles politiques tout autant opposées dans leurs intérêts.

C’est une première d’avoir un ancien président et son successeur immédiat, quoique dans un format différent, comme participants à la même conférence.

L’épisode de Glasgow est assez retentissant pour ne pas être relevé. Jamais, auparavant, l’on n’a vu un président et son prédécesseur se disputer le leadership dans une même instance internationale et sur le même registre. C’est une première d’avoir un ancien président et son successeur immédiat, quoique dans un format différent, comme participants à la même conférence. Il n’est pas évident que Bazoum n’ait pas senti la gêne d’avoir Issoufou, partout, sur ses traces. Les autorités françaises, qui sont à la manoeuvre de l’invitation de l’ancien président, ont dû certainement arrêter le format avec lui. Pas question d’être sur place en même temps que le Président Bazoum. Ça paraît trop gros pour ne pas être relevé. Les technologies de l’information et de la communication ont réglé le reste. On peut être virtuellement présent et Issoufou a joué le jeu. Dans une parfaite antienne qu’on lui connaît. Son intervention, médiatisée autant que celle de son successeur à la tête de l’État, laisse aux Nigériens l’amer goût d’un pouvoir sans repères, ballotté entre la volonté de changement du président actuel et la détermination de l’ancien à s’y opposer fermement.

YAOU

À présent que les passions se sont tassées et que la polémique engendrée par la nomination du juge Abdou Dan Galidama à la tête de cette institution judiciaire déterminante pour le jugement d’anciennes personnalités politiques couvertes par une immunité juridique s’est relativement calmée depuis leur prestation de serment, il est de bon ton, non plus de s’interroger, mais d’affirmer que la Cour d’État est désormais sur la sellette. Elle devra prouver aux Nigériens qu’elle est au service du Niger et de son peuple et non pour un clan ou un individu, soient-ils les anciens présidents, Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed.

L’histoire jugera, au regard des délits et crimes commis contre le peuple nigérien, trahis par ces deux hommes à la tête de l’État pour des intérêts étrangers et/ou mercantilistes, si ces juges, nommés à de hautes fonctions, d’abord par les deux anciens présidents, sauront faire preuve d’ingratitude vis-à-vis d’eux au nom de l’intérêt général, boussole de la justice qu’ils ont prêté serment de rendre en toutes circonstances. L’impatience des Nigériens de vérifier s’ils ont eu raison de de manifester leur crainte de voir Isoufou Mahamadou en particulier couvert et protégé ou s’ils ont eu tort d’avoir douté de la sincérité du chef de l’État, le GénéralTiani, et du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), chef de l’État.

Le challenge est lancé par le chef de l’Étatet on attend de voir si, même dirigée par un Abdou Dan Galadima et composée d’autres magistrats non moins suspects, si la Cour d’État va lever l’immunité des deux anciens présidents de la 7e République. Si les regards ont été focalisés sur Abdou Dan Galadima, la Cour d’État compte également en son sein un certain Boubé Ibrahim, celui qui a présidé la Commission électorale nationale indépendante de 2016 lors du hold-up électoral qui a ouvert la voie au second mandat d’Issoufou Mahamadou. Le moins qu’on puisse dire est que Abdou Dan Galadima n’est pas seul dans la posture qui lui a valu tant d’avanies.

À l’heure des comptes, il faudra bien faire la part des choses, le président de la Cour d’État n’étant pas seul à décider de la levée de l’immunité des deux anciens présidents.

Surtout que ce serait trop flagrant qu’elle lève aussi facilement l’immunité de Bazoum Mohamed, accusé déjà de haute trahison tandis que son parrain et devancier dans tout ce que le Niger a vécu et subi, Issoufou Mahamadou, est innocenté par des arguties juridiques dont les Nigériens connaissent les couleurs et le goût

Laboukoye

Il n’y a pas de doute, Bazoum Mohamed et Issoufou Mahamadou, son prédécesseur, ont deux visions et deux desseins antinomiques vis à vis des responsabilités d’État. À la tête de l’État depuis peu (avril 2021), Bazoum Mohamed est à l’affiche dans toutes les discussions. Dans les salons, dans les fadas, sur les lieux de travail, partout, partisans et adversaires, admirateurs et opposants à ses premiers pas, ne parlent que lui. Pas dans la même veine qu’Issoufou, vilipendé et voué aux gémonies depuis 10 ans. Dans cette guerre d’opinions, ceux qui se disent séduits par les premières tendances de Bazoum Mohamed se recrutent dans les rangs du pouvoir bien sûr, au sein de la société civile, des médias, tout comme chez les opposants. Bazoum ratisse large, mais ce n’est pas sans faire des vagues. S’il a le soutien d’une partie non négligeable des militants PndsTarayya qui ont toujours eu du mal à reconnaître leur parti dans les malversations financières et l’impunité ambiante entretenue par Issoufou Mahamadou, il reste que ceux qui se reprochent des choses ne cessent de rouspéter. Ce sont deux visions qui s’affrontent : l’une, celle d’Issoufou, d’un Niger pourri par la corruption et les détournements massifs des deniers publics et l’autre, celle à laquelle aspire Bazoum, d’un Niger nouveau où doit prédominer la bonne gouvernance.

Bazoum n’est pas Issoufou et que le premier n’a aucune intention de se fourvoyer dans les dérives et travers du second

Par ses discours comme par ses premiers actes, Bazoum donne à ses interlocuteurs de gages sérieux de sa volonté de rupture d’avec la mauvaise gouvernance qui a prévalu durant les 10 années d’Issoufou. Hommes politiques de tous bords, acteurs de la société civile, journalistes, les Nigériens sont nombreux à relever, souvent avec satisfaction, que Bazoum n’est pas Issoufou et que le premier n’a aucune intention de se fourvoyer dans les dérives et travers du second. Le changement en cours est en tout cas nettement perceptible. Et si, au fur et à mesure qu’il avance, il emporte l’adhésion d’un nombre de plus en plus grand de Nigériens.

Bazoum est en revanche jugé trop lent pour ne pas susciter des réserves de la part de ceux qui s’attendent à des changements fulgurants dans la gouvernance. Issoufou Mahamadou a plongé le Niger dans un si grand marasme politique, économique, culturel et social qu’il n’est pas si difficile de l’enterrer. Il suffit, note un confrère, d’oser en se faisant esclave de l’État et du peuple nigérien plutôt que d’un clan.

Issoufou, lui, concentre autour de lui ceux qui se sentent déjà en danger par les idées entretenues par Bazoum

Le caractère antinomique de la vision des deux hommes est patent. Dans les faits, cela aboutit à une recomposition partisane. Si Bazoum gagne en partisans tous azimuts, Issoufou, lui, concentre autour de lui ceux qui se sentent déjà en danger par les idées du premier. Selon des sources crédibles, autour d’Issoufou s’agrègent déjà tous ceux qui, politiques et hommes d’affaires, estiment que Bazoum est en train de mettre en péril les fondements du système. Selon les mêmes sources, ils font quotidiennement part de leurs inquiétudes, de leurs récriminations et de leur volonté farouche de ne pas laisser faire Bazoum. À petits pas feutrés, Bazoum Mohamed avance ses pions, mettant méthodiquement en place un autre système de gouvernance proche des aspirations populaires des Nigériens Bazoum Mohamed a actuellement le vent en poupe. Mais c’est un coup de vent qui risque de l’emporter. Il multiplie les actes de bonne volonté, parle de ses ambitions et projets, tous nobles car d’intérêt général, rencontre des acteurs qui, il y a peu, sous Issoufou, étaient considérés comme des pestiférés, etc. S’il est fermement attendu sur les grandes questions, notamment la reddition des comptes des auteurs, co-auteurs et complices des scandales financiers qui ont défrayé la chronique, Bazoum.

Mohamed engrange pour le moment les points. À petits pas feutrés, il avance ses pions, mettant méthodiquement en place un autre système de gouvernance proche des aspirations populaires des Nigériens.

La décrispation de la vie sociopolitique entamée avec la rencontre qu’il a eue, à son initiative, avec les organisations de la société civile (Osc), est, certes, une excellente chose pour le Niger qui a tant besoin d’accalmie, de cohésion et de concorde. Seulement, elle n’est pas pour plaire à tout le monde. Pour un proche de Bazoum Mohamed qui nous a rendu visite mais qui a requis l’anonymat, « c’est à présent que l’alternance est en cours de réalisation ». Selon lui, Bazoum ne peut se mettre sur le dos tout le peuple pour des intérêts claniques ». Sa rencontre avec les organisations est peut-être un indice intéressant à scruter. « Nous avons besoin de vous dans le combat contre la corruption, la concussion. Vous devez nous aider et votre aide doit pouvoir trouver le moyen de s’articuler de façon qu’elle soit efficace ». Puis…ce mot qui sonne comme une supplication : « Vraiment, je voudrais dire que j’ai besoin que vous me donniez la main ». Tout est dit. Face aux oppositions et obstructions éventuelles à la lutte contre la corruption et les délits assimilés, Bazoum Mohamed sait que ceux qui ont fait prévaloir l’impunité ne le laisseront pas faire. Ils vont user de tous les moyens pour l’empêcher d’aller jusqu’au bout de sa volonté et dans ce combat, nécessairement rude, il aura besoin du soutien des organisations de la société civile.

La lutte contre la corruption, le tendon d’Achille d’Issoufou, le projet cher à Bazoum

La lutte contre la corruption et les délits assimilés n’est pas un sujet nouveau chez Bazoum. Ministre sous Issoufou, il n’a eu de cesse de souhaiter un combat sincère et ferme contre ce fléau. Hélas, sans succès ! Au lendemain de l’élection présidentielle de 2016, Bazoum a ainsi livré son sentiment sur la question. C’était dans le cadre d’une interview accordée à Sahel-Dimanche. Au cours de son second mandat, Issoufou Mahamadou, disait-il, mettra davantage l’accent sur la lutte contre la corruption qui a été le tendon d’Achille de son premier mandat. Il s’y mettra d’autant plus qu’il n’a rien à perdre., a-t-il précisé. Un appel subtil à Issoufou pour mettre l’Etat dans ses droits,mais qui est resté sans écho de la part de l’ancien président. Jusqu’au terme de ses deux mandats, Issoufou Mahamadou a garanti l’impunité à ceux qui ont mis le grappin sur les deniers et biens publics.

La lutte contre la corruption et les infractions assimilées est une lutte à mort contre Issoufou Mahamadou et son clan.

Aujourd’hui à la tête de l’État, Bazoum sait qu’il va être pris au mot. Il a désormais le pouvoir et les moyens de mener cette lutte contre la corruption et les délits assimilés. Un combat qui n’est pas une sinécure, les mis en cause étant encore puissants et se trouvent toujours à des stations où ils ont une capacité de nuisance considérable. Que doit-il faire ? Que va-t-il faire ? Que peut-il faire ? Bazoum le sait, Issoufou Mahamadou, qui a clairement laissé entendre qu’il est hors de question pour lui de le laisser gouverner comme il l’entend, est une épine dans la plante de son pied. Il ne peut ni marcher à son rythme, ni aller là où il veut. Or, Issoufou veut rester le régent, celui qui oriente, prescrit et tire les ficelles d’un magistère auquel il est, en principe, totalement étranger. Le combat sera rude et Bazoum en est pleinement conscience. D’où ses petits pas calculés. La lutte contre la corruption et les infractions assimilées est une lutte à mort contre Issoufou Mahamadou et son clan et Bazoum ne l’ignore pas. Aurait-il résolument pris le parti de l’intérêt général comme le clament ses partisans ? Nombre de Nigériens, notamment dans les rangs de l’opposition politique et de la société civile, attendent de le voir à l’oeuvre pour le croire. Ce ne sont pas les dossiers à scandales qui manquent. Quant à Issoufou, il en aurait déjà assez de voir Bazoum marcher sur ses plates- bandes, avec l’intention clairement affichée de s’offrir le soutien des Nigériens en «raccourcissant» quelques têtes roses sur l’autel de la justice. Une justice qui a tant besoin de retrouver son crédit.

Laboukoye

 

Comme pour désavouer le jury qui lui a attribué le prix Mo Ibrahim, à la grande et scandaleuse surprise de ses concitoyens, Issoufou Mahamadou s’échine à faire de ses derniers jours au pouvoir, un véritable cauchemar pour ses concitoyens qui vont devoir boire le calice jusqu’à la lie. Les interpellations, procès à la va-vite et incarcérations se succèdent au rythme de la tragédie qui semble se nouer petit à petit. A la moindre occasion, protestation, dénonciation ou simple avis d’opinion, on gaze, embastille et jette en prison. L’après-midi du lundi 15 mars 2021 a été également marquée de gaz, d’embastillement et d’incarcérations. Regroupées à la devanture du siège du Rdr Tchandji, les femmes des partis membres de la CAP 20-21 et alliés ont décidé de faire, là, un sit-in, jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques. Mal leur en a pris. Elles ont été copieusement gazées et dispersées. Les leaders, dame Bayard et dame Maïzama, ont été embastillées avec d’autres femmes et conduites à la police judiciaire. Sans autre forme de procès. Pourtant, elles n’ont ni occupé la chaussée, ni entrepris la moindre manifestation bruyante et intempestive. Encore moins, une marche qui aurait pu être assimilée à une volonté de troubler l’ordre public.

Le pays pourrait brusquement basculer dans l’instabilité et les troubles.

L’arrestation de madame Bayard, de la dame Maïzama et d’autres femmes s’inscrit dans une logique d’intimidation du pouvoir en place ; une sorte de mise en garde quant à l’intolérance qu’il observerait en cas de contestation de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, attendu avec anxiété par les Nigériens des deux bords. Si personne, au Niger, ne se faite la moindre illusion quant à l’épilogue de cette attente, il reste que l’inquiétude est réelle. Le pays pourrait brusquement basculer dans l’instailité et les troubles. Déjà, à la suite de la proclamation des résultats globaux provisoires par la Ceni, Niamey a été marquée par des manifestations violentes qui ont duré quatre jours. La proclamation des résultats définitifs, qu’ils sois en faveur de Bazoum Mohamed, le candidat du président Issoufou, ou de Mahamane Ousmane candidat de CAP 20- 21 vont être la goutte d’eau qui fera déborder le vase.

Mahamadou Issoufou ne mérite pas ce prix, mais il l’a déshonoré aussitôt qu’il l’a reçu

Vu de l’extérieur, les Nigériens se demandent comment le jury du prix Mo Ibrahim et ceux qui ont applaudi cette consécration du président Issoufou, peuvent expliquer cette propension à gazer, à interpeller et à jeter en prison. À une poignée de la fin du mandat d’Issoufou Mahamadou, ce réflexe, qui n’a rien de surprenant pour les Nigériens, est tout de même une belle gifle du récipiendaire au Jury et à la fondation Mo Ibrahim. « Le bilan de l’heureux récipiendaire du prix Mo Ibrahim n’est pas seulement médiocre en matière sociale ; il l’est également en matière de respect des droits et libertés, quotidiennement bafoués », a écrit Moussa Tchangari, acteur de la société civile nigérienne. Quoi de plus juste. Le gazage et l’interpellation des femmes des partis de l’opposition en sit-in devant le siège du Rdr Tchandji ne peuvent être interprétés que comme la primauté de la force sur le droit. La fondation Mo Ibrahim en est forcément ridiculisée. Selon nombre de voix entendues ici et là, non seulement Issoufou Mahamadou ne mérite pas ce prix, mais il l’a déshonoré aussitôt qu’il l’a reçu. Preuve que d’autres considérations malsaines ont été mises en avant pour le lui attribuer.

La fondation Mo Ibrahim dans l’embarras

De l’avis de nombreux Nigériens, la fondation Mo Ibrahim doit impérativement, pour préserver sa crédibilité, s’il lui en reste, retirer ce prix attribué à Issoufou Mahamadou. Le gazage et l’interpellation de femmes paisibles qui n’ont commis aucun crime, aucun délit que d’exprimer leurs opinions, est un acte probant de déni des droits humains. L’histoire retiendra que le prix Mo Ibrahim a été décerné à un homme, un chef d’Etat en exercice qui gaze, interpelle et jette en prison à tout vent. Un chef d’Etat chez qui on dénombre plusieurs prisonniers politiques et d’opinion. Dans cette tragédie nigérienne se joue, selon toute vraisemblance, l’avenir d’un prix que l’on a considéré prestigieux jusqu’à ce que, du moins pour les Nigériens, il soit attribué à Issoufou Mahamadou. Et c’est cette même histoire qui se chargera de souffler sur la poussière ocre qui couvre la gouvernance scabreuse qui a prévalu au Niger au cours des années qui s’achèvent. La fondation Mo Ibrahim doit être certainement dans l’embarras. Elle n’a pas d’autre choix que de retirer ce prix et d’en justifier la décision. Dans le cas échéant, elle en prendra pour toute une vie.

YAOU

 

Après 10 années de gouvernance à la tête du Niger, Issoufou Mahamadou s’est offert, à la grande surprise de ses compatriotes, le prix Mo Ibrahim. Outre la distinction honorifique, l’intéressé engrange un montant de deux milliards 750 millions de francs CFA sur 10 ans et une allocation annuelle à vie de 200 000 dollars, soit un peu plus de 110 millions de francs CFA. La cerise sur le gâteau pour Issoufou Mahamadou. Pourtant, il est sans aucun doute le chef d’Etat le plus contesté et le plus détesté pour ses façons de faire, ses pratiques et particulièrement ses rapports avec la corruption et les détournements des deniers publics. Aujourd’hui à la touche depuis l’investiture du Président Bazoum qui lui a succédé à la tête de l’Etat, Issoufou Mahamadou inspire un désir de justice jamais aussi prononcé chez les Nigériens qui misent sur le jour où ce dernier rendra compte de tous les maux, délits et crimes qu’on lui impute. Président de la République avec tout ce que cela représente responsabilités, Issoufou Mahamadou a incarné un pouvoir corrompu, avec à la clé l’impunité pour les auteurs des crimes commis. Pendant 10 ans, d’immenses ressources publiques ont été détournées. Résultat : l’Etat a été spolié, appauvri considérablement tandis que dans le sérail d’Issoufou, de grosses fortunes ont émergé. Président du Haut conseil de la magistrature, Issoufou Mahamadou a plutôt servi de rempart pour les auteurs des crimes économiques. L’a-t-il fait de façon désintéressée ?

Issoufou Mahamadou ? Un règne ponctué de corruption et de détournements massifs des deniers publics, sur fond d’impunité pour les auteurs

Dire que Issoufou Mahamadou est devenu riche en 10 ans de pouvoir est certainement un euphémisme. De 2011 à la fin de son mandat, il a lui-même déclaré disposer d’un patrimoine évalué à un milliard 114 millions, d’un cheptel important (bovins, camelins, caprins, etc.). Un pactole jugé scandaleux pour de nombreux observateurs internationaux, mais certainement sous-évalué pour d’autres. Si Issoufou Mahamadou a sous-estimé son sa fortune et son patrimoine immobilier comme il est permis de le penser, il ne peut toutefois effacer de la mémoire collective le vaste scandale qu’a été son règne décennal. Un règne ponctué de corruption et de détournements massifs des deniers publics, sur fond d’impunité pour les auteurs. Des affaires, on n’en compte plus et certaines ont pris, du fait de l’extrême gravité des faits, assimilées à la haute trahison.

Issoufou Mahamadou doit nécessairement être interrogé, un jour, sur sa responsabilité dans le scandale du ministère de la Défense nationale

Le scandale du ministère de la Défense nationale arrive sans doute en tête de ces scandales. Non pas parce que les montants mis en cause sont les plus élevés de tous les scandales financiers, mais parce que l’affaire comporte des implications humaines tragiques. Durant des années, en contexte de guerre contre des groupes armés divers appelés sous le vocable de groupes terroristes, des soldats nigériens, démunis d’armes adéquates pour leur mission, ont été massacrés par centaines. Ce sont des armes et munitions défectueuses qui ont été fournies à l’armée lorsque ce ne sont pas encore des marchés fictifs qui ont servi à faire sortir des milliards du Trésor national. Dans des confidences enregistrées à son insu et diffusées sur les réseaux sociaux, le ministre de la Défense de l’époque, Issoufou Katambé, estimait que les faits sont très graves pour ne pas valoir aux auteurs la peine capitale. Et pourtant, ni les auteurs, ni les commanditaires et complices n’ont eu à rendre compte. À la place de la procédure judiciaire, Issoufou Mahamadou a mandaté son directeur de Cabinet, l’actuel Premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, de trouver les voies et moyens de régler l’affaire. Les préjudices financiers causés à l’Etat sont alors revus à la baisse et l’affaire a été vidée de son essence. Les centaines de morts subis par l’armée ? Tant pis pour Issoufou Mahamadou. L’uraniumgate est une autre affaire. Une affaire qui renseigne sur la nature de la gouvernance que Issoufou Mahamadou a incarné au cours des 10 années passées à latête de l’Etat. Manipulé et instrumentalisé, l’Etat du Niger, sous les auspices d’Issoufou, a été entraîné dans une sombre histoire de trading d’uranium. Pour le besoin de la cause qui a profité à des individus, en France et au Niger, Hassoumi Massoudou, l’actuel ministre des Affaires étrangères alors directeur de Cabinet d’Issoufou, a créé, sans base légale, un compte bancaire au nom de la Société nationale de patrimoine des mines du Niger (Sopamin). C’est à partir de ce compte bancaire créé auprès de BNP Paribas que vont transiter 200 milliards de francs CFA transférés à une société sise à Dubaï, Optima et dont un escroc international, est membre. Dans cette affaire qui a fait sensation au plan international, il n’y a toujours pas eu de vérité. Issoufou Mahamadou est resté égal à lui-même, observant un silence qui fait de lui, sinon un coupable direct, du moins un complice.

Pourquoi Issoufou Mahamadou s’est érigé en protecteur des auteurs de détournements de deniers publics ?

De l’avion présidentiel est un autre scandale dans lequel la main d’Issoufou est plus que visible. Son maître d’ouvrage, comme dans l’uraniumgate, c’est Hassoumi Massoudou alors directeur de Cabinet auprès de lui. Inscrit dans deux lois de finance, l’achat de l’avion présidentiel a également fait l’objet d’un don d’Areva, actuelle Orano, pour un montant de 17 milliards de francs CFA. La Cour d’appel de Paris a d’ailleurs confirmé une accusation de corruption contre les autorités du Niger. Malgré les milliards prévus dans deux lois de finance successives ainsi que les 17 milliards d’Areva, l’avion présidentiel a été finalement acheté à 21 milliards à crédit. Les montants inscrits au budget, deux années consécutives, et le don d’Areva ont pris une autre destination. C’est une affaire sur laquelle, malgré les documents compromettants publiés à l’époque par le Courrier, notamment les contrats signés, la lumière n’est toujours pas faite sur l’usage de ces fonds.

Là, aussi, Issoufou Mahamadou est resté de marbre.

Les affaires, il y en a à la pelle et partout, la main d’Issoufou est quelque part. S’il n’est directement vu à travers la main incriminée ¯ cas de son directeur de Cabinet à l’époque de l’uraniumgate et de l’achat de l’avion présidentiel ¯ l’ancien président s’est révélé le principal protecteur des auteurs des crimes incriminés. Pourquoi ? C’est la grande question à élucider.

Laboukoye

Le Président Mohamed Bazoum est averti. Son prédécesseur est en train de monter crescendo dans ses aveux. Après avoir confié à un journal français qu’il est hors de question pour lui de s’éloigner de la gestion des affaires publiques et qu’il sera toujours là pour donner à son successeur des conseils et lu dire des vérités, il a récemment déclaré, dans un meeting tenu à Tahoua où il séjourne actuellement, qu’il a le «anogo», littéralement la nostalgie, de l’accueil populaire qui lui a été réservé. Une expression qui, de l’avis de maints observateurs, traduirait le regret profond qu’Issoufou Mahamadou nourrirait depuis son départ du pouvoir. Le mot de l’ancien président vaut son pesant d’or. Intervenu dans un contexte politique de profond malaise du fait du changement de paradigme apporté par le Président Bazoum dans la gouvernance, le «anogo» d’Issoufou Mahamadou sonne comme, sinon une volonté de revenir aux affaires, du moins le regret d’avoir quitté le pouvoir. La volonté du nouveau locataire du palais présidentiel de livrer une guerre sans merci contre la corruption, l’affaire Ibou Karadjé qui semble en être le début de la matérialisation, les nombreux contrepieds que Bazoum a pris par rapport à des positions et politiques qui semblent être l’identité remarquable de son prédécesseur, tous les ingrédients sont là pour indiquer que Issoufou Mahamadou pourrait se révéler un gros problème pour le Président Bazoum. Les peurs constatées dans le camp d’Issoufou dont les partisans reprochent à Bazoum son écart avec les moeurs du régime laissent entendre que l’intéressé est dans le collimateur des faucons du régime. À Tahoua depuis le samedi 21 août 2021, dans le cadre de la fondation qu’il a lancée en juin 2021, apprend-on, Issoufou Mahamadou a pratiquement réuni autour de lui le gotha du Pnds Tarayya convoquant volontiers ceux qui traînent les pieds pour s’y rendre ou qui semblent soigneusement éviter de se prêter à ce jeu malsain qui corrobore la coexistence d’un président plus virtuel que réel et d’un président plus réel que virtuel. Mécontents, ambitieux aveugles prêts à tout pour se hisser au sommeil, hommes d’affaires partisans ou sérieusement gênés, militants inquiétés par la volonté du Président Bazoum dans le cadre de la lutte contre la corruption, tous se sont donné rendez-vous à Dandadji. La retraite dans son village natal, apparemment bien calculée, de l’ancien président, est un coup dur pour le chef de l’Etat qui constate, avec impuissance, sa marge de manoeuvre très limitée face à son prédécesseur qui garde toujours la haute main sur les leviers du pouvoir. Le retour à Niamey des deux hommes qui se partagent le pouvoir à Niamey est annoncé chargé d’électricité. Les peurs constatées dans le camp d’Issoufou dont les partisans reprochent à Bazoum son écart avec les moeurs du régime, faites de corruption et de détournements massifs des deniers et biens publics, laissent entendre que l’intéressé est dans le collimateur des faucons du régime. Selon de nombreuses rumeurs, on le soupçonne d’avoir commis trop de péchés pour être pardonné. Soit, il ravale ses promesses de mener la guerre contre la corruption pour se mettre dans les rangs derrière Issoufou, soi il a intérêt à se retrousser les manches.

Issoufou Mahamadou représente une tache noire sur un voile que Bazoum veut blanc Selon des informations reçues de sources crédibles, le Président Bazoum rentrera de ses vacances le samedi 28 août 2021. Issoufou Mahamadou, lui, pourrait rester plus longtemps à Tahoua pour des consultations diverses ou pour noyer son «anogo». Entouré d’une partie de la garde présidentielle, toujours à son service et d’un nombre appréciable d’officiers de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale, Issoufou Mahamadou représente une tache noire sur un voile que Bazoum veut blanc. Un contraste particulièrement handicapant pour le locataire du palais présidentiel qui, selon des sources politiques sérieuses, vit très mal cette situation. Il se sait incapable de convaincre de sa bonne foi tant qu’il ne mènera pas, avec fermeté, cette guerre tant attendue de ses concitoyens, contre la corruption. Un fléau qui a permis à des individus de s’enrichir de façon inimaginable, dépouillant l’Etat de ses ressources. Mais, il n’y a pas que la lutte contre la corruption qui dérange autour de l’ancien président. L’humanisme avec lequel Bazoum aborde et traite certains sujets dérange également, le présentant aux yeux des partisans d’Issoufou comme un traitre qui est en train de faire la part belle à des opposants. La prolongation du séjour de Hama Amadou en France ainsi que l’autorisation accordée à Boureima Moumouni dit Tchanga pour poursuivre ses soins médicaux à l’hôpital de Niamey sont autant d’actes critiqués et condamnés dans les rangs des partisans d’Issoufou.

Laboukoye

 

Bazoum Mohamed a décidément du pain sur la planche. Son prédécesseur ne lui a pas particulièrement facilité la tâche. Impliqué et/ou cité dans maintes affaires scabreuses, l’ancien président de la République risque fort de payer cher ses légèretés lorsqu’il était à la tête de l’Etat. Bazoum Mohamed, l’actuel locataire du Palais présidentiel, ne sait plus comment faire avec ce fardeau encombrant. S’il tient sa promesse, faite lors de son investiture, puis renouvelée à l’occasion de sa rencontre avec les organisations de la société civile, Bazoum Mohamed ne peut mener à bien sa lutte contre la corruption et les infractions assimilées avec un esprit de sélectivité.

Les Nigériens, qui attendent de voir s’il est sérieux dans ce dessein, sont impatients d’être fixés. Et pour eux, l’affaire du terrain de la SNTN (Société nationale des transports nigériens), acheté par Issoufou Mahamadou alors qu’il était aux affaires, est un test grandeur nature face auquel Bazoum joue son destin. Sous le coup de l’article 52 de la constitution (« durant son mandat, le président de la République ne peut, ni par lui-même, ni par autrui, rien acheter ou prendre en bail qui appartienne au domaine de l’Etat ou de ses démembrements »), l’ancien chef de l’Etat, dit-on, se fait du souci, Bazoum Mohamed étant un homme bourré de fierté pour se dédire.

On n’a pas encore fini d’épiloguer sur l’achat du terrain de la SNTN que des sources crédibles indiquent le dossier du pétrole va incessamment refaire surface. Pendant 10 ans, Issoufou Mahamadou a régné en maître absolu sur le pétrole en y maintenant Foumakoye Gado, un homme de main fidèle à toutes épreuves. Selon les mêmes sources, Sani Issoufou dit Abba, actuel ministre du Pétrole et des Energies renouvelables, n’est là que par l’intransigeance de Bazoum Mohamed qui aurait catégoriquement refusé de maintenir le bon Pierre. Et à défaut de faire fléchir Bazoum, Issoufou a imposé son fils. Mais, c’est sans compter que, désormais, rien n’empêche au nouveau président de la République d’avoir la main sur le dossier et d’en définir de nouvelles orientations.

Selon les mêmes sources, depuis 2011, le pétrole est devenu le sujet le plus obscur de la gestion des ressources publiques nigériennes. Or, si l’on en croit des proches de Bazoum Mohamed, celui- ci veut voir plus clair dans ce dossier en y faisant faire l’audit général. Les 1000 milliards d’Eximbank de Chine se sont, on se rappelle, évaporés sans que les Nigériens aient connaissance de l’usage fait de ce prêt. Géré dans un cercle hermétiquement fermé, le pétrole reste toujours, malgré son départ, l’affaire d’Issoufou Mahamadou qui entend bien veiller à ce que les petits secrets malodorants demeurent les secrets du clan. Après Foumakoye, Abba est là.

Laboukoye

Il n’est plus à la tête de l’Etat et les pratiques, les procédures et les logiques semblent avoir changé de but en blanc, aujourd’hui, avec Bazoum Mohamed. Mais Issoufou Mahamadou continue de hanter les nuits et les jours de ses compatriotes. Pendant 10 ans, il a gouverné le Niger comme bon lui semble, en méprisant royalement les aspirations et les attentes des Nigériens, sur fond de corruption, de détournements des deniers publics. Le tout enrobé dans une assurance totale d’impunité pour les auteurs. Parmi les affaires qui ont choqué les Nigériens et pour lesquelles ils attendent ardemment que justice leur soit rendue, il y a bien sûr, l’affaire du rail, celle du riz pakistanais, les permis miniers à Sébastien De Montessus, l’hôtel Radison, Gorou Banda pour ne citer que celles-là. En réalité, pour citer les affaires de corruption et de malversations qui ont eu cours sous Issoufou, il faudrait sans doute un temps fou. C’est sa marque de fabrique.

L’affaire du rail

Plus buté que Issoufou Mahamadou, on meurt. Malgré les conseils, avis et mises en garde des experts, Issoufou Mahamadou est resté insensible aux cris de coeur des Nigériens. Le rail de Bolloré, c’était, dès le départ, un fourre-tout qui ne répondait à aucune exigence technique. L’écartement des rails, par exemple, n’était plus d’un mètre, mais d’un mètre et demi. Cela a été porté à la connaissance d’Issoufou Mahamadou qui a fait la fine bouche. Tant dans l’écartement que dans les procédures, tout était sombre et l’ancien président ne l’ignorait pas puisque les services techniques, de source sûre, l’ont édifié sur le caractère bancal desdites procédures. Pendant tout le temps que Bolloré, qui n’a aucune expérience notable dans le rail auparavant, posait ses ferrailles avec une frénésie extraordinaire, il n’y avait jamais eu de bureau d’étude pour contrôler les dépenses engagées par l’homme d’affaires français. Une autre insuffisance qui a été portée à la connaissance d’Issoufou qui n’a pas jugé utile d’y remédier. Bolloré, c’était l’ami à qui, déjà en 2012, sans la moindre évaluation du projet d’essai de deux ans entamé sous Mamadou Tanja, Issoufou a accordé l’affermage de l’eau pour 10 ans d’emblée. Un contrat qui a été renouvelé depuis belle lurette.

L’affaire du riz pakistanais

Vraisemblablement, à l’exclusion de l’affaire du ministère de la Défense, c’est le plus grand scandale en termes de portée humaine. C’était en 2015, le Niger s’apprêtait à aller à des élections générales.

Mais, il y a plus urgent. À l’est du pays, dans la région de Diffa, des populations entières fuient les exactions de la secte BokoHaram et le résultat est amer : des centaines de milliers de déplacés internes auxquels sont venus se greffer des réfugiés nigérians. Les autorités saisirent alors leurs homologues du Pakistan afin d’obtenir une aide alimentaire au bénéfice des populations déshéritées et désemparées. Le Pakistan réagit positivement à la requête du Niger, expressément adressé au nom des populations déplacées de Diffa. 15 000 tonnes de riz basmati, un riz de qualité, sont offertes au Niger. Mais, ce riz n’arrivera jamais aux destinataires. Il ne parviendra même pas au Niger. Depuis le port de Cotonou, il est vendu à vil prix et l’argent recueilli est partagé entre des individus, sur fond de fortes commissions pour les intermédiaires.

L’affaire des permis miniers à Sébastien De Montessus

Le Niger, sous Issoufou, a été un véritable paradis pour tous les toubabs en quête de fortunes faciles. Sébastien De Montessus, ancien vice-président d’Areva (actuel Orano), a compris la belle opportunité. Il crée, en partenariat avec des grands commis de l’Etat tapis atour d’Issoufou Mahamadou, un groupe de recherche minière portée principalement sur l’or et dénommé Endeavour Niger. Créé le 25 novembre 2019, Endeavour Niger engrange, deux semaines à peine après sa création, sa première moisson. Le 9 décembre 2019, le gouvernement lui octroie trois permis miniers parmi les plus prometteurs.

Le principal partenaire nigérien de De Montessus dans cette liaison incestueuse, le directeur national du groupe, n’est autre que Mohamed Akotey, le conseiller spécial d’Issoufou ; celui-là même qui a aidé l’ancien président dans la libération des otages français d’Arlit. Un conflit d’intérêt que Issoufou ne pouvait ignorer. Ce groupe était donc l’affaire des premiers responsables de l’Etat nigérien, avec leurs alliés occidentaux. Autant dire que ceux qui ont octroyé les permis miniers à Endeavour Niger étaient ceux-là mêmes qui ont acheté les permis. Le vendeur était l’acheteur. Allez-y savoir si, effectivement, le Trésor public a enregistré un franc sur cette affaire, conformément à la loi.

L’affaire de Gorou Banda

Eparpillé et sans vision réelle pour le Niger qui a beaucoup souffert de ses lubies, Issoufou Mahamadou a gaspillé des ressources financières incommensurables. Dans le fameux projet de Gorou Banda, une centrale thermique qui a avalé plus de 80 milliards de francs CFA, sans jamais fonctionner comme il faut, Issoufou Mahamadou a fait preuve d’une cécité extraordinaire. Cécité ? Pire que ça, puisqu’on a notifié que les centrales thermiques ne sont plus à l’ordre du jour, parce qu’elles génèrent beaucoup de déchets toxiques en alimentant la pollution, mais il a refusé d’écouter. On lui a fait observer, notamment par la voix d’Albert Wright, que, bien que pays producteur de pétrole, le Niger ne pourrait pas, à terme, supporter les coûts de fonctionnement d’une centrale thermique. Rien à faire, Issoufou Mahamadou est resté de marbre. Pire, il n’a pas arrêté de déclarer à qui veut l’entendre qu’il était en passe de résoudre pour longtemps le problème d’énergie électrique. Aujourd’hui, les Nigériens constatent que la centrale thermique de Gorou Banda est un désastre qui a peut-être enrichi des individus, pas le Niger.

L’affaire de l’hôtel Radison

Fièrement dressé sur les cendres des locaux de la Direction générale des douanes, détruits pour le besoin de la cause, l’hôtel Radison suscite tant d’interrogations qui restent pour le moment sans réponses. A qui appartient en réalité cet hôtel de luxe ? Déclaré au départ comme un hôtel présidentiel qui devrait être construit en guise de bonus au Niger pour la cession de l’aéroport international Diori Hamani à une société de gestion turque, l’hôtel Radison est finalement devenu, avant la fin de sa construction, la propriété d’un groupe turc, Summa. Une mutation qui n’est pas sans susciter des soupçons d’arnaque. D’ailleurs, le débat public sur la question relève régulièrement que l’acquisition par le groupe turc de l’espace qui a servi de site à la construction de l’hôtel est plus que douteuse. Nulle part, il n’y a eu la moindre publication du coût et des procédures par lesquelles le groupe turc a acquis ledit espace. Or, des rumeurs persistantes indiquent que les dessous du dossier, tenus secrets jusqu’ici, seraient malodorants.

L’affaire des établissements MIM

Jamais, sans aucun doute, le Niger n’a autant souffert de la prédation. Les ressources financières bien sûr, mais aussi le patrimoine immobilier. L’annexion, par des hommes proches du pouvoir, d’espaces restés inviolables depuis de longues décennies, ont été pris en chasse sous Issoufou. Outre la Direction générale des douanes, détruite pour y construire un hôtel sur lequel il reste beaucoup à dire, l’espace des anciennes cases allemandes n’a pas échappé à cette boulimie. Morcelé et cédé à des privés sans visage parfois, sans que l’on sache par quelles procédures, l’espace est devenu, aujourd’hui le siège d’un autre hôtel de luxe, Bravia dont on ne sait pas plus que sur le Radison, ainsi que d’autres immeubles de haut standing. Des immeubles sans visages connus mais qui semblent très prisés puisqu’un d’entre eux, au moins, abrite un service de l’Etat tandis qu’un autre représente le siège d’une société privée, les Etablissements MIM. Majestueusement dressé, l’immeuble abrite une société citée dans le rapport d’audit du ministère de la Défense nationale. Et comme les Nigériens ont constaté que presque tous les hommes d’affaires cités dans ce dossier ont créé des sociétés, des observateurs avertis se demandent si ce ne sont pas les produits tirés de ce scandale du ministère de la Défense qui ont servi de soubassement financier à la réalisation de ce projet privé. Lorsqu’on ajoute à cette liste de scandales indicative, l’affaire du ministère de la Défense, la palme des scandales, l’uraniumgate, le prêt Ex- Im Bank de Chine, l’achat de l’avion présidentiel, la prospérité des trafiquants de drogue, l’insécurité, presque cultivée par provocation, on ne peut que s’interroger : Issoufou Mahamadou ne doit-il pas être poursuivi devant la justice ?

Laboukoye

 

Des informations contradictoires circulent depuis peu sur la destination de l’ancien président du Niger, Issoufou Mahamadou. Lundi déjà, selon une information attribuée au journal ‘’Confidentiel la lettre quotidienne, on apprenait que le président Issoufou s’est « discrètement installé dans la capitale sénégalaise. » Il aurait, dira le journal, reçu dimanche dernier la visite du président Macky Sall qui est allé lui « témoigner la teranga sénégalaise. » Aussitôt après, un autre confidentiel, le Confidentiel Afrique de Ismaël Aidara, qui a ses entrées à Niamey, dément l’information. Toujours sur la toile, on voit l’ancien président à la Une d’un journal qui serait sénégalais.

Le Dakar Times titre : « l’ex président Issoufou s’installe à Dakar. » En attendant de démêler le vrai du faux, cette information amène des questions.

Pourquoi le prédécesseur du président Bazoum s’installerait- t-il à Dakar qui avait accueilli les présidents Hissène Habré et Toumani Touré ? Sa situation, en ce moment, n’a aucune commune mesure avec celles des anciens présidents tchadien et malien. Les deux ont été renversés. Habré a été accusé d’avoir assassiné des Tchadiens. Il a été reconnu coupable par une Cour africaine et condamné. Aucun reproche n’est fait à l’ancien président nigérien dans son pays. Il sert même d’exemple comme l’a si bien dit Dakar Times. Il a refusé de modifier la Constitution pour un troisième mandat et « sa gouvernance et ses efforts pour améliorer le développement économique de son pays, et son action pour la stabilité régionale » lui ont valu le prix de la Fondation Mo Ibrahim. Il n’a aussi rien à redouter de son successeur qui est son compagnon de longue date, son camarade de parti et fidèle ami. Nombre de ses parents, amis et camarades du parti occupent de postes clés dans le gouvernement et l’administration. Enfin, les anciens chefs d’Etat et présidents du Niger, même renversés par des coups d’Etat, n’ont pas l’habitude de s’exiler.

Si l’installation du président Issoufou à Dakar, avec une partie de sa famille, comme le précise Dakar Times, s’avère, les observateurs penchent sur trois hypothèses. Certains estiment qu’il se sentirait à l’étroit au Niger. La raison serait toute simple. Sa gouvernance a été jalonnée de fractures. D’autres pensent qu’une telle décision, si encore une fois elle est avérée, n’ a d’autres objectifs que de ne pas faire de l’ombre à son successeur et ami. Il s’efface pour permettre à son camarade d’asseoir son pouvoir. Les sollicitations pour des faveurs de ses anciens amis, camarades qui ne se retrouvent dans les décisions du nouveau président seraient l’une des raisons.

Il est utile de rappeler que le nouveau président a, dans une profession de foi, pris l’engagement d’être impitoyable dans sa lutte contre la corruption. Le président Issoufou ne souhaiterait pas être l’arbitre du match. Et dans cette lutte, il sera fort probable que des parents et proches de l’ancien président soient impliqués. Déjà l’affaire Ibou Karadjé donne le coup d’envoi. Le président Issoufou voudrait, en étant loin, éviter d’être éclaboussé. Cet exil ne sera pas forcément une retraite. Il aurait attendu que ses hommes à lui soient confirmés dans des secteurs clés. La sécurité, les renseignements. Il pourrait toujours être bien informé pour éviter toute mauvaise surprise.

Modibo

Issoufou Mahamadou vers la sortie par la petite porte ?

Quel que soit le gagnant entre Bazoum Mohamed et Mahamane Ousmane, dans un mois l’actuel président de la République Issoufou Mahamadou va quitter le palais présidentiel. Après deux mandats passés à la tête du Niger, l’homme va définitivement quitter la fonction présidentielle. Depuis l’entame de son second et dernier mandat, Issoufou Mahamadou n’a cessé d’affirmer que son plus grand rêve est d’organiser des élections démocratiques, transparentes et inclusives afin de consacrer la première alternance démocratique au Niger, autre ment dit être le premier président élu à passer le témoin à un autre président élu.

A bien le comprendre, le président Issoufou voulait sortir par la grande porte, surtout après avoir décidé de se limiter aux deux mandats que lui impose la Constitution. Cependant, au regard de la crise post-électorale née du second tour de l’élection présidentielle, Issoufou Mahamadou est sur le point de rater sa sortie par la grande porte. En effet, il risque d’être le premier président à n’avoir pas été en mesure d’organiser une élection consensuelle. Il risque aussi et surtout d’être le premier président à laisser un pays fortement divisé. A moins de mettre à profit le dernier mois qui lui reste au pouvoir pour tenter d’approcher tous les acteurs politiques et tenter une médiation de dernière minute, il partira en laissant derrière lui une classe politique minée par des clivages incurables.

Dan Madougou

Le binôme Issoufou Mahamadou/ Bazoum Mohamed n’a sans doute pas fini de surprendre les Nigériens. Mais il est certain qu’ils se font désormais une idée claire et nette du caractère insolite du gouvernail. Investi président de la République, le 2 avril 2021 à l’issue d’une élection fortement controversée, Bazoum Mohamed est encore, après 10 mois de pouvoir, à chercher ses marques. En vain. Outre le blocage auquel il fait face dans la réalisation de ses desseins, un combat qu’il a d’ailleurs perdu face à Issoufou Mahamadou, il s’est vu également obligé de partager sa place à l’international avec son prédécesseur. De plus en plus, la présence des deux hommes dans des rencontres internationales dédiées aux chefs d’État et de gouvernement est acceptée comme la norme à respecter dans le cas du Niger. A Oslo (Norvège, à Accra (Ghana), à l’Elysée (Paris-France) puis, hier, à Addis-Abeba (Ethiopie), le duo Issoufou-Bazoum a donné au monde entier l’image d’un pays dirigé par deux hommes. S’il n’est pas invité, il s’invite lui-même, portant ombrage à celui qui, officiellement, dirige le pays. Issoufou Mahamadou a réussi son coup, imposant de bout en bout un homme vis-à-vis duquel il semble avoir évalué ses chances de demeurer chef de l’Etat sans l’être sur le papier.

C’est une véritable confrontation entre deux logiques du pouvoir qui, tout en étant consubstantielles, semblent s’exclure

À l’occasion du sommet de l’Union africaine, tenu du 5 au 6 février 2022, dans la capitale éthiopienne, Issoufou Mahamadou a, de nouveau, réussi à se faire inviter en qualité de champion de la Zlecaf, ce projet illusoire de zone de libre échange qui semble éloigner les pays africains de la lutte pour la souveraineté monétaire. Bazoum Mohamed y était aussi. Les deux ont dû, chacun, défendre sa chapelle. En attendant de revenir au pays pour faire face à des attentes, à des préoccupations et à des soucis qui ne sont pas forcément convergents. Au pays, l’un, l’ancien président, vit dans un trou de rat, presque en cachette, redoutant tout contact humain avec son peuple. L’autre, l’actuel chef de l’État, avec tout ce qui a pu être relevé contre lui, vit plus en harmonie avec son peuple, certes sans grand crédit pour la réalisation des attentes des Nigériens, mais tout de même respecté dans ses intentions et ses initiatives. Au sommet de l’État, ça donne un cocktail détonnant, Issoufou Mahamadou incarnant une aile du pouvoir considérée comme celle des faucons du régime.

Selon des sources politiques diverses et concordantes, la volonté de Bazoum Mohamed de lutter contre la corruption et bien d’autres préoccupations nationales butent à la farouche opposition des dignitaires du Pnds Tarayya qui sont trempés dans maints scandales financiers. De l’avis d’un acteur de la société civile, Bazoum Mohamed ne peut, à moins de mettre à mort le système qui l’a vu naître, réussir quoi que ce soit. S’il n’y parvient pas, c’est le blocage total. Notre source indique que la situation est confuse puisqu’il est aujourd’hui difficile de distinguer les sources de décisions. C’est une véritable confrontation entre deux logiques du pouvoir qui, tout en étant consubstantielles, semblent s’exclure. Dans cette confrontation, subtile mais pleine de tragédies silencieuses, on se demande qui va l’emporter sur l’autre.

« Bazoum Mohamed ne pourrait ni s’y dérober, ni s’y opposer. Il doit faire avec ou payer le prix de son inconséquence »

Si, pour certains Bazoum Mohamed a déjà capitulé face aux faucons du régime, se pliant en quatre pour donner droit à leurs exigences, d’autres estiment qu’il veut plutôt les cueillir à froid en leur donnant l’impression de tenir le bon bout.

Nombre de cadres du Pnds Tarayya rêvent d’une rédemption de leur parti à travers une remise en cause de certaines pratiques dont Issoufou Mahamadou s’était fait le garant. Avec Bazoum Mohamed, ce courant pense qu’il est possible d’amorcer une transition heureuse à la fois pour le pays et pour le parti. Mais le prix à payer est fort puisqu’il suppose le sacrifice des auteurs d’actes répréhensibles en matière de gestion des deniers publics.

Il y en a tellement. Cependant, la plupart des observateurs estiment qu’il suffira pour le Président Bazoum de vider certains dossiers extrêmement sensibles pour gagner le pari de la lutte contre la corruption. Si, en sus, il accède à la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion comme on lui en prêté l’intention, un moment, le Niger, à coup sûr, retrouvera la voie d’un dialogue politique propice à l’apaisement. Quant au Pnds Tarayya, il effacera du coup les stigmates d’un parti politique assimilé aujourd’hui à tout ce que le Niger subit comme conséquences de la corruption, du trafic de drogue, du terrorisme, des détournements massifs des deniers publics, etc.

La bataille n’est pas facile pour Bazoum Mohamed et on se demande bien comment pourra-t-il gagner face à Issoufou Mahamadou derrière lequel s’abritent tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, peuvent s’inquiéter d’une lutte contre la corruption. Les défaites successives qu’il a subies face aux faucons ne sont pas de nature à croire à une possible victoire du camp des colombes. Selon des sources politiques proches des milieux du Pnds Tarayya, les malentendus sont derrière eux et le Président Bazoum a plus que jamais compris qu’il a intérêt à se ranger sur les choix du parti. Tout lui serait dicté. « Il ne pourrait ni s’y dérober, ni s’y opposer. Il doit faire avec ou payer le prix de son inconséquence », précise-t-il. Quoi qu’il en soit, la lutte, feutrée, risque d’éclater au grand jour, les divergences et les enjeux dépassant largement le cadre strict de la lutte contre la corruption.

YAOU

 

La remise du prix Ibrahim 2020, qui récompense une gouvernance exceptionnelle en Afrique, a été officiellement remis vendredi soir à Nairobi à l'ancien président nigérien, Mahamadou Issoufou. La cérémonie, qui a été reportée dû à la pandémie de Covid-19, a été marquée par la présence de plusieurs personnalités de haut rang comme le président de la Commission de l'Union Africaine ou la vice-secrétaire générale de l'ONU.

Au cours de son mandat de 10 ans, Mahamadou Issoufou a été félicité pour son engagement en faveur de la croissance économique du Niger et pour son respect envers la transition démocratique. Il n'a pas souhaité effectuer un troisième mandat. Lors de son discours de remerciement, il a dédié ce prix au peuple nigérien.

En tant que lauréat du prix Mo Ibrahim, Mahamadou Issoufou va recevoir une somme de 5 millions de dollars étalée sur dix ans, ainsi qu'une allocation à vie annuelle de 200 000 dollars. Seuls six anciens présidents africains ont été récompensés depuis la première remise de ce prix en 2007, faute de candidats répondant aux critères fixés par le jury.

La cérémonie de vendredi a également marqué le début du week-end annuel de la Fondation Mo Ibrahim qui se concentre sur la bonne gouvernance. Plusieurs séances de discussions sont prévues autour d'un thème central : l'Afrique globale. Le rôle de l'Afrique dans le monde et ses relations avec ses partenaires internationaux seront au cœur des échanges de ce samedi.

Nigerdiaspora

Après s’être payé le prix Mo Ibrahim récompensant le meilleur leadership politique sur le continent africain, pendant qu’il était encore en fonction, Issoufou Mahamadou s’est vu octroyer le titre de médiateur pour le Burkina-Faso par le ‘’syndicat’’ des Chefs d’Etat de la très controversée CEDEAO. A l’annonce de cette désignation surprenante, les observateurs indépendants de la vie politique nigérienne n’ont pas manqué de marquer leur étonnement et leur désapprobation face à ce choix. Car, pour être désigné pour ce titre, le candidat en question doit remplir un certain nombre de critères liés à son parcours politique qui se doit d’être exemplaire à tous points de vue ; un parcours politique irréprochable à donner en modèle. Or, justement, Issoufou Mahamadou était loin, très loin même d’une telle exemplarité pour un tas de raisons que nous allons évoquer dans cet article, à la fois au plan interne et externe.

Au plan interne
Lorsqu’il était à l’opposition politique, l’ancien leader du PNDS/Tarayya aimait se présenter sous les traits – trompeurs sans doute – du vrai démocrate, qui prêchait l’évangile démocratique sur tous les toits du Niger. Son intransigeance pathologique était à l’origine de l’éclatement de l’éphémère Alliance des Forces du Changement (AFC), cette coalition politique regroupant les formations politiques que l’on avait qualifiées, pendant la Conférence Nationale de juillet 91, de ‘’forces démocratiques’’ face aux ‘’forces rétrogrades’’ incarnées par le pouvoir politique de l’époque. Dix-huit petits mois seulement, cette alliance politique explosa avec le retrait du PNDS/Tarayya, en septembre 94, pour rejoindre le MNSD-Nassara du tandem Tandja/Hama. Alors, s’ouvrit une période noire pour le pays avec une Cohabitation houleuse qui plongea le Niger de ces années-là dans une situation chaotique. Et logiquement, intervint le coup d’Etat du 27 janvier 96, perpétré par le général Ibrahim Baré Maïnassara, Chef d’Etat-Major particulier du président Mahamane Ousmane, à l’époque. Au nom des principes démocratiques, il avait été le principal et farouche opposant du général Baré, en étant souvent à l’origine des fameuses ‘’Journées d’initiatives démocratiques’’ (JID) et d’’’Actions démocratiques’’ (JAD) qui rythmaient, régulièrement, la vie politique nationale de ces temps-là. La situation politique avait fini par pourrir et avait débouché sur la tragédie du 09 avril 99 que l’on sait. Malgré son antimilitarisme – de façade -, il avait fait la cour à la junte militaire, le Conseil de Réconciliation Nationale (CRN) du Chef d’escadron Daouda Malam Wanké, qui avait pris le pouvoir au lendemain de l’assassinat du général Baré. Mais, malheureusement pour Issoufou Mahamadou, le CRN ne put rien pour lui dans les urnes contre le robuste candidat du MNSD-Nassara, Mamadou Tandja, qui l’écrabouilla, au terme de l’élection présidentielle de novembre 99. Il devint, naturellement, dans cette Cinquième Républicaine, le principal opposant du régime de Tandja qu’il ne cessait de pourfendre. En 2004, il fut encore battu à plate couture par le président sortant, en dépit de ses campagnes nauséabondes de corruption et de mal-gouvernance qu’il avait entreprises contre le régime de Tandja. Il faudrait noter que durant les deux quinquennats de Tandja, personne n’avait empêché Issoufou Mahamadou et ses partisans de manifester dans la rue, pas même de la part du président Tandja, réputé à tort pour son antidémocratisme du fait de son passé militaire. Le président Tandja se bornait seulement, en grand sage politique, à lancer à l’endroit de son Premier Ministre, Hama Amadou, cette phrase en haoussa : ‘’ A tchalé sou, in soun gaji, souna bari’’ (laissez-les faire jusqu’à ce qu’ils se fatiguent) ! Ainsi, durant une décennie, personne, au Niger, n’avait restreint leur liberté de manifester, dont ils usèrent et abusèrent à satiété. Pourtant, lorsqu’Issoufou Mahamadou fut porté à la magistrature suprême, en mars 2011, les libertés publiques fondamentales connurent un régime des plus drastiques, inexplicable de la part d’un personnage qui se voulait le champion de la démocratie ! En effet, systématiquement, le régime de la renaissance s’illustrait dans le bâillonnement de ces libertés publiques, à savoir celle de manifester et celle de la presse. Bien qu’il prétendît signer la fameuse ‘’Table de la montagne’’, cette charte de dépénalisation des délits commis par voie de presse, Issoufou Mahamadou s’était révélé le pire prédateur de la liberté de la presse de toute l’Histoire du Niger contemporain, en faisant arrêter et incarcérer des journalistes dont le seul tort était de ne pas partager sa vision des choses. Il en fut de même des membres de la société qui furent jetés, par charrettes entières, dans les goulags du régime de la renaissance, sans aucune forme de procès équitable. Sur le plan politique, la démocratie nigérienne se transforma en une autocratie, en l’exercice d’un pouvoir personnel, l’opposition politique persécutée en permanence, le recours intempestif à la force à la place de la force des arguments, comme cela avait été vendu au public à une certaine époque. D’ailleurs, des instituts crédibles d’analyse des systèmes politiques dans le monde classaient le régime d’Issoufou Mahamadou dans la catégorie des régimes autoritaires, en dépit de l’organisation d’élections dans le pays. Car, les élections ne suffisent plus, de nos jours, à incarner à elles seules le régime démocratique, il faut nécessairement que l’exercice du pouvoir se déroule dans un contexte démocratique réel et non cosmétisé comme celui du régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou. Il en avait été ainsi au plan national !


Au plan externe
Dans son sillage, le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou avait entraîné celui du régime de Blaise Campaoré, au Burkina-Faso, en accueillant, sur son sol, et en déroulant le tapis rouge aux opposants de celui-ci. Dès son arrivée au pouvoir, Issoufou Mahamadou avait abrité, au Niger, le principal opposant de Blaise, Salifou Diallo, décédé en 2017, en lui offrant l’accès à des marchés publics nigériens, comme celui d’’’Africard’’ qui avait longtemps défrayé la chronique dans le pays, afin de se constituer un trésor de guerre pour financer l’insurrection populaire depuis Niamey contre le pouvoir de Blaise. On sait toute la connexion qu’il y avait eue entre le régime de la renaissance d’Issoufou Mahamadou et le nouveau régime burkinabé du tandem Christian-Marc Kabore/Salifou Diallo. Malheureusement, le stratège Salifou Diallo disparut prématurément, et le président Christian-Marc Kabore se retrouva, alors, orphelin de la capacité manoeuvrière de ce Peul du Nord burkinabé. Face à son incapacité à mettre le pays en sécurité contre les assauts meurtriers réguliers des mouvements djihadistes qui avaient occupé une partie du territoire du Faso, le régime de Christian-Marc Kabore fut balayé par un coup d’Etat perpétré par de jeunes officiers supérieurs de l’armée, en janvier 2022. D’ailleurs, l’élection présidentielle de 2020 n’avait pas concerné tout le territoire du pays, estimé à environ trois millions d’électeurs sur les sept millions inscrits sur les listes électorales. Et depuis, ce fut le compte à rebours pour le ‘’pays des hommes intègres’’, engagé dans une transition incertaine avec, aujourd’hui, le retour au bercail de Blaise, en dépit de sa condamnation par la Justice burkinabé à la peine capitale pour l’assassinat du père de la révolution burkinabé, Thomas Sankara. Toutes les grilles de lecture de la situation politique du Burkina-Faso s’en trouvent ainsi, de nos jours, brouillées, du fait du retour des fantômes du passé afin de priver le pays de son aspiration légitime à la justice pour le vil assassinat de ce grand homme, peut-être, avec Nelson Mandela, le plus immortel du continent africain. Au nom d’une prétendue réconciliation nationale, un concept, au demeurant, fourre-tout dans lequel on peut glisser toutes sortes de raccourcis stupéfiants, l’on en vient à remettre en cause le cours normal de l’Histoire pour lui substituer l’épopée personnelle dans sa subjectivité historique.
Aujourd’hui, par ironie de l’Histoire, c’est Issoufou Mahamadou que le ‘’syndicat des Chefs d’Etat’’ de la CEDEAO a désigné, lors d’un sommet à Accra, au Ghana, comme médiateur dans la transition burkinabé actuelle ! Comme cela avait déjà été dit plus haut, Issoufou Mahamadou ne présentait pas toutes les garanties d’une personnalité neutre dans cette histoire de la crise politique actuelle du Burkina-Faso. D’ailleurs, dès l’annonce de cette désignation, les langues lucides se sont fait entendre. Du reste, face à l’aveuglement et à l’entêtement d’une organisation régionale largement discréditée auprès des opinions publiques africaines, en général, celles des pays-membres, en particulier, il ne paraît guère aventurier de prédire l’issue chaotique des pourparlers à venir.


Comment, alors, pour quelqu’un, qui n’avait jamais réussi à rassembler autour de lui son peuple, mais qui s’était, plutôt, illustré dans la ruse permanente et une démagogie dissimulée derrière un air de bonhomie primaire, comme méthode de gouvernance politique, comprendre qu’il soit désigné pour diriger le dialogue inter-burkinabé ? De surcroit, pour une personnalité loin de toute innocence dans le bordel actuel du Burkina-Faso ? C’est donc, au regard de tout cela qu’un tel choix est inconséquent, car le récipiendaire n’en est pas digne, tout simplement, car la démagogie politique et l’imposture démocratique ont leur place qu’elles méritent amplement : la poubelle de l’Histoire !
Sanda

Il y a longtemps que les Nigériens n’ont pas entendu leur Président s’exprimer sur la lutte contre le terrorisme, de façon guerrière qu’il le faisait avant. Mais la semaine dernière, suite à sa participation au sommet du G7 en Italie, le Président Issoufou s’est sans doute souvenu de ce bon vieux temps où il revendiquait le leadership régional en matière de lutte contre le terrorisme. Dans une interview au Journal du Jeudi, il a affirmé sans ambages : «Nous irons frapper au cœur de la menace, au Nord-Mali». Il parlait ainsi d’une force mixte des pays du G5 Sahel qui est sur le point d’être mise en place. On comprend le souci du Président Issoufou Mahamadou, dont le pays subit en permanence les assauts du terrorisme, que ce phénomène soit rapidement éradiqué du Sahel et de la planète entière. Mais, il n’ignore pas non plus que la lutte contre le terrorisme demande non seulement des moyens financiers et matériels suffisants, mais aussi une communication bien élaborée de façon à ne pas donner des idées à l’ennemi. Où est l’importance de déclarer tout de suite et maintenant qu’on va mener des attaques dans le Nord-Mali quand la force qui doit mener ces attaques n’est même pas en place et qu’on n’est même pas sûre qu’elle verra le jour de sitôt, étant donné qu’on doit encore attendre des moyens extérieurs pour la mettre en place ? Nous sommes dans un monde où la communication est devenue une arme redoutable qu’il faut savoir utiliser de manière opportune.

Il n’y a rien de plus fragile que les relations en politique. Un jour on s’aime, un autre on se déteste. Les coeurs vibrent au gré des intérêts qui en font des pauvres girouettes qui suivent la cadence des vents. Qui pouvait croire que certains hommes soient séparés ? Hama-Tandja et récemment Mahamane Ousmane- Doudou Rahama ? De belles histoires qui ont fini dans la boue, dans la trahison.

Le tandem Tandja-Hama, plus fort par le ciment du compagnonnage politique de plusieurs décennies, n’a pas résisté aux aspérités de la politique et des calculs des hommes, aux manipulations et trahisons. On se demandait, comment la relation Issoufou-Bazoum pourrait faire l’exception pour tenir même dans les turbulences et la lutte des clans qui ébranlaient le parti depuis quelques années. Venant plus au pouvoir pour leurs clans que pour le Niger, ces deux hommes n’avaient aucune chance de ne pas aller dans la confrontation et, ce, depuis que leurs intérêts, désormais divergents, devraient se télescoper pour finalement pourrir les relations entre les deux hommes et leurs clans. Oubliant que, s’ils avaient jusqu’ici tenu avant d’arriver au pouvoir, c’est qu’ils ne savaient pas que la lutte pour une même cause qui était alors pour eux le pouvoir convoité et la misère qu’ils avaient en partage, et ainsi les épreuves de la vie qui rassemblent, ne pouvaient que les rendre solidaires dans les moments qu’ils avaient connus et traversés, ensemble, dans la ferveur socialiste, avant que la ferveur de l’argent ne vienne les enivrer et les étourdir pour ne plus savoir s’aimer. Au pouvoir, la réalité est tout autre. Mais ils n’avaient pas cette expérience.

Premiers signes…

On se rappelle que c’était déjà au premier mandat que les premiers signes de contradiction et de divergences apparaissaient entre les deux hommes, notamment lorsqu’il s’était agi de clarifier la paternité du PNDS-Tarayya ; débat qui avait obligé Bazoum, alors président du parti et ministre des Affaires Etrangères, de sortir pour clarifier le sujet, disant que le parti est le leur, que c’est eux qui l’avaient créé et que c’est bien plus tard qu’Issoufou Mahamadou venait les rejoindre et prendre sa direction. Cette réaction du président-philosophe du PNDS, à l’époque, était déjà perçue par certains milieux du parti comme une défiance à l’égard d’Issoufou Mahamadou, alors président de la République. Pour certains observateurs, son renvoi du gouvernement trouvait là sa justification, avant que, revenant à de meilleurs sentiments, et peut-être par le lobbying de certains milieux du parti et peut-être même de l’International Socialiste, l’on oblige les deux hommes à se retrouver, à taire leurs ressentiments et à se réconcilier. Ainsi devenait-il ministre de l’Intérieur pour préparer sa candidature. Les coeurs qui se blessent, se portent quelque venin, ne peuvent plus être les mêmes. Comme dirait l’autre, le ver entrait dans le fruit, irréparable. On s’aimait, juste par intérêt.

L’autre signe incontestable des divisions qui se creusaient au sein du pouvoir vient de la création du mouvement Hamzari qui confirmait le malaise jusque-là latent qui éclatait alors au grand jour. Depuis, l’on avait compris qu’il y avait des gens qui n’agissent que pour le président Bazoum, quand d’autres, pour un autre agenda, soutiennent sans réserve l’ancien président, si ce n’est pour la cause du Fils qu’il poursuit, quand, pourtant, il n’avait plus à se mêler d’affaires politiciennes dans son parti. Tout le monde avait compris qu’il voulait régenter le parti pour la promotion politique de son rejeton qu’il voulait propulser au sommet du parti et de l’Etat et s’agaçait que Bazoum lui tienne tête sur certains choix, cherchant à s’affranchir de son diktat pour faire échouer ses plans et ses projets.

Rumeurs sur le climat délétère entre les camps…

Et depuis, la rumeur ne fait que s’amplifier, faisant croire que les relations se détérioraient dans le parti où, dans le jeu de positionnement, les acteurs du parti, commençaient à se marcher sur les pieds. C’est à la suite de l’arrivée de Bazoum Mohamed au pouvoir que les choses devraient se précipiter même si, là encore, on feint de l’ignorer, faisant croire à ceux qui regardent qu’il n’en est rien de ce que les uns et les autres peuvent penser, l’amitié restant solide, avec le même ciment. Bluff. C’est à l’occasion de la célébration à Niamey, dans son écurie politique, du Prix Mo Ibrahim, le 19 mai 2023, que, intervenant, le président de la République de l’époque, Mohamed Bazoum, revenait sur ce qui serait pour lui des supposées dissensions au sein du parti, rassurant, non sans hypocrisie, que tout est vermeil entre eux et que personne ne peut voir leur amitié éclater. Il tentait de rassurer le parti, mais tout le monde savait que tout était gâté. Les militants trompés par un tel discours politicien, applaudissaient, ignorant la profondeur des rancoeurs entre les deux hommes et leurs clans. Aussi, dira-t-il : « Je lis avec amusement les nombreuses théories développées par toux ceux qui ont fait de notre relation actuelle, vous et moi, une spécialité et qui jouent aux Cassandres. Je voudrais leur dire une fois encore qu’ils en seront pour leurs frais et que, tel Drogo du roman Le Désert des Tartares de Dino Buzzati, il s’épuiseront à scruter l’horizon et à attendre en vain ». Sauf qu’on n’a pas entendu longtemps. Les uns et les autres, naïvement, avaient cru qu’une fois pour de bon, l’assurance est donnée que le parti ne va jamais s’éclater. Et le parti, ainsi qu’on le prédisait, s’effondre.

Les prédictions surréalistes du Philosophe sur la ténacité de leur amitié et de leur alliance politique n’auront pas tenu longtemps. A l’usure du temps, la barque craqua et elle chavire avec à bord les deux camps concurrents, avec tous, le 26 juillet 2023, surprenant les deux camps dans leurs chamailleries interminables sur le juteux pétrole dont la production allait croitre considérablement, leur donnant des envies immodérées. Dire que ça ne va pas entre les deux hommes, ce n’est ni de la malveillance ni même du commérage mais une manière de rendre compte de faits observables dans les cercles du pouvoir. La preuve la voilà : il a suffi de quelques temps pour tous de comprendre que les deux hommes arrivaient à un point où ils ne pouvaient plus se faire des concessions, décidés, chacun pour ses intérêts, à s’entredéchirer.

Au seuil du pourrissement…

Issoufou et Bazoum, comme tout être humain, ne sont faits que de chair, d’os et de coeur. Mais, ils l’oubliaient pour ne pas comprendre qu’en tant qu’humains, ils ne sauraient résister aux humeurs et aux affects. Ils ne sont que des humains, du reste. C’est sans doute à cause de l’harmonie qui manquait que leur système avait été défait, mettant fin à des chamailleries préjudiciables à l’effort que le pays devrait faire pour faire face aux défis qui se posent à lui. S’il est vrai que, pendant les premières semaines, pour espérer reconquérir le pouvoir, les deux camps affichaient hypocritement un semblant de cohésion pour se battre pour la même cause qui serait le retour de Bazoum au pouvoir, il faut reconnaitre que la farce ne dura pas longtemps. Ainsi a-t-on vu les pro-Bazoum et les pro- Issoufou se jeter la pierre, chacun accusant l’autre de n’avoir pas été loyal, et d’avoir provoqué la situation qu’ils vivent. Sur les réseaux et par presses interposées, la guerre des clans avait fait rage depuis qu’Emmanuel Macron, jugeant ce qui arrivait à Bazoum, ne voyait que des « trahisons politiques ».

Le monstre qu’on a dit invincible est à terre, gisant dans la boue de nouvelles inimitiés.

Par Mairiga

Le paysage politique nigérien a connu les couples Tandja- Hama, Bazoum-Issoufou, Ousmane-Doudou Rahama, pour ne parler que ces plus grands partis. Et dans chacun des cas l’on a cru à la force des alliances, à l’indestructible ciment qui lie ces hommes. Si le premier et le troisième couples ont fini par s’éclater, annonçant des séparations douloureuses qui viennent trahir des années d’amitiés et d’aventures épiques menées ensemble, presque fraternellement, laissant des militants désabusés et circonspects, tristes de perdre la force et l’âme de leurs combats politiques et de leur parti, pour le second, l’alliance de fer entre Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed bat de l’aile, ne pouvant, elle aussi, résister aux vicissitudes de la vie politique que des intérêts et des choix divergents pourraient profondément chambouler. Personne ne doute aujourd’hui qu’il y a des chamailleries mêmes sourdes et isolées au sein du parti de Foumakoye Gado et du pouvoir de la Renaissance acte III. Les hommes, par le pouvoir qu’ils gèrent et qui les divise, ne peuvent plus s’aimer comme ils pouvaient s’aimer à conquérir le pouvoir. Conquérir le pouvoir et gérer le pouvoir ce sont deux choses différentes qui impactent différemment les relations humaines et politiques. Le PNDS, quoi qu’on dise, ne peut échapper à la règle : ses hommes ont des coeurs qui battent et qui ont leurs humeurs et leurs affects et depuis quelques temps que leurs coeurs, en même temps qu’ils peuvent porter de l’amour, peuvent aussi être chargés de haines et de rejet de l’autres. L’ami, en politique, n’est pas forcément toujours l’ami.

En politique, c’est connu, les amitiés à l’usure du temps et des aléas, résistent peu, perdant de leur ténacité et de leur sincérité au fil des déceptions et des trahisons. Combien de fois, a-t-on vu des inséparables arriver à des relations exécrables, à des moments d’incompréhension, de doute où la confiance qui en est le ciment se perd pour faire place aux suspicions, et hélas, aussi, pour aboutir à des séparations qui laissent sur le champ politique des douleurs et des rancunes et souvent des acteurs à jamais perdus l’un pour l’autre, incapables de pardon et de réconciliation ? On a fait croire aux Nigériens que le PNDS serait un autel où la foi politique et le culte dû à un certain homme qui régirait le parti d’une main de fer, l’on ne saurait s’attendre à y voir quelques frictions, quelques contestations de la part d’autres responsables politiques car, s’en défend-on, comme il fallait s’y attendre, sans connaitre les sagas judiciaires du genre de ceux qu’on a l’habitude de voir au niveau d’autres formations politiques, on vous montre tout de suite la porte : l’on est alors vite congédié du parti et humilié ; pour les cas les plus gênants avec une déclaration fracassante faite de gros mots, ou, par une simple déclaration écrite. Issa Bagalam, Souley Oumarou, Sabo Saidou, Ibrahim Yacoubou etc. Et récemment, le sieur Issa Lémine qui en a eu aussi pour son grade. Mais, quand les choses se passeraient entre un Issoufou, désormais ancien président, et un Bazoum, Président en exercice, la donne pourrait changer pour bousculer les rigidités d’un système imposé dans le parti quand un autre, au moyen du pouvoir qu’il détient aujourd’hui, pourrait réussir à faire pencher la balance de son côté et brouiller les règles en sa faveur. Il va sans dire qu’aujourd’hui, pour être le président déclaré élu, Bazoum a une longueur d’avance sur son ami-adversaire qui, artificiellement collé – symboliquement aux flans des collines de Kombo, géographiquement proches du palais – à un pouvoir qu’il croit avoir imposé, n’a en réalité aucune force pour agir au vu et au su des Nigériens qui ont montré à quel point ses apparitions à ses côtés les agacent.

Il ne faut pas se bercer d’illusions, ce n’est plus la lune de miel entre les deux hommes et il y a des raisons objectives pour que l’on s’attende à cette situation. Les Nigériens, depuis de longs mois, après que Bazoum ait montré de bons signes pour gouverner mieux au bonheur des Nigériens, appellent leur nouveau président à s’affranchir d’un attelage avilissant, aliénant, pour gouverner par lui-même ainsi qu’il pourrait le vouloir pour le pays. Mais, le président-philosophe semble manquer d’audace à se libérer du diktat du patronat du parti et de celui qui lui a fait le bonheur de diriger le Niger.

Des Chefs d’Etat amis du Niger au secours de la Renaissance III ?

L’on a appris de sources diplomatiques que trois chefs d’Etat étrangers auraient demandé à Issoufou Mahamadou, ancien président de la République, de quitter le pays pour permettre à son « ami » de régner librement, comme lui, l’a fait pendant dix ans sans que son parti ou un autre ne lui ait imposé quoi que ce soit. Si tant est que son choix de quitter le pouvoir pour que ce qu’il appelle son alternance se réalise même dans les conditions que l’on sait, alors il doit comprendre que ce n’est plus lui qui est au pouvoir et qu’il doit s’éloigner autant que possible du pouvoir pour éviter ces confusions de rôle à la tête de l’Etat. D’ailleurs, pensent bien d’analystes, il aurait pu s’inspirer de l’exemple sénégalais avec Abdou Diouf qui avait choisi de quitter le pouvoir et de s’éloigner de son pays et du pouvoir, pour ne pas avoir à être accusé de gêner ses successeurs. Comment le Sénégal, peut-il oublier un tel fils qui s’est imposé un tel comportement magnanime, refusant que le pouvoir l’éblouisse à perdre ses lucidités ? Quand des hommes se surestiment, pensent qu’ils sont indispensables et incomparables, pétris de vanités, alors il faut croire qu’on ne peut rien attendre de tels hommes. Mais pourquoi donc Issoufou ne veut pas laisser tranquille son successeur gouverner par luimême ? De quoi doit-il avoir si peur pour vouloir coûte que coûte exercer un contrôle d’un pouvoir qu’il a, de toute façon, perdu et qu’il ne doit pas manipuler même si, par quelques précautions et calculs, il se serait arrangé à le désigner, à le préférer et même à l’imposer ? Pourquoi, donc, n’a-t-il pas obtempéré à ces conseils avisés de la part de chefs d’Etat étrangers qui savent sans doute que la doublure inconfortable qu’il impose à Bazoum à la tête de l’Etat ne pourrait perdurer sans pousser à bout de patience un homme qui aspire à rentrer dans l’Histoire ? Est-ce à comprendre qu’il est décidé à le coincer, à le gêner, à le contrôler, à le frustrer jusqu’à ce qu’il en ait assez pour menacer de lui laisser « sa » chose ?

Bazoum doit continuer à se complaire dans ce carcan ?

Au risque de ne pas pouvoir bouger et « avancer » ainsi qu’il le clamait au bout de son mandat, Bazoum doit, pour survivre politiquement, briser les chaînes, sortir du carcan, pour émerger et redécouvrir ses potentialités, ce qu’il a comme énergie et comme leadership pour enfin prendre son pouvoir et agir vite pour rattraper le retard de deux ans qu’il a accusé sur un mandat de cinq ans. Le Niger, et même le PNDS, a des cadres compétents, des Nigériens intègres, capables d’initiatives pour transformer le pays. Le Niger a des chances, il a des ressources et des hommes valables. Il faut le lui laisser la chance d’en profiter pour que ce pays qui n’a que trop souffert, comme Patrice Talon en si peu de temps a réussi à transformer son pays, puisse enfin, lui aussi, repartir pour enfin laisser briller dans le pays mille et un feux, mille et un soleils ! Les Nigériens ne peuvent pas être l’espèce la plus tarée de la race pour être ce pays à la traine, toujours dernier, et surtout pour être ces hommes méconnaissables, tant leur visage a gravement changé pour porter ces hideurs par lesquelles on ne les reconnait plus ? Pourtant, il y a quelques années, l’homme nigérien était apprécié partout, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et il a montré à quel point il est pertinent et compétent, rigoureux et exigeant, travailleur et discipliné. Pourquoi en si peu de temps, sommes-nous devenus si médiocres, sans aucune envergure, portant ces nouveaux masques socialistes qui nous rendent ces laideurs répugnantes ?

Bien d’observateurs se demandent alors, face à un tel entêtement à lui dénier sa présidence, pourquoi Bazoum, devrait-il avoir cette flexibilité, cette mollesse injustifiable pour qui gère des destinées humaines, cette soumission incompréhensible comme si quelques complexes lui feraient douter de la légitimité de son pouvoir ? Et de lui-même.

Mairiga

JJean-Yves Le Drian dans l'avion qui l'amène du Mali au Niger le 25 février 2017 Paris Match / François de LabarreSelon un communiqué du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian effectuera les 2 et 3 octobre une visite en Côte d’Ivoire et au Niger. Ce déplacement sera centré sur les enjeux de diplomatie économique indique le communiqué.

Selon le communiqué, Le Drian sera à Niamey le 3 octobre, et sera reçu par le président Mahamadou Issoufou. Il s’entretiendra avec son homologue, M. Ibrahim Yacouba, de la situation régionale et notamment du suivi du plan d’action commun en matière migratoire élaboré le 28 août à Paris. Il se rendra au poste de commandement du secteur "centre" de la force conjointe du G5 Sahel pour mesurer sa montée en puissance. Il visitera la mission européenne EUCAP Sahel Niger, qui participe au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité nigériennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Le communiqué ajoute que Jean-Yves Le Drian visitera aussi une école primaire dont le programme pilote est soutenu par l’agence française de développement, pour souligner l’importance attachée par la France à l’enjeu de la francophonie, de l’éducation et de la jeunesse.

Jeunesse et épanouissement  La Pullule, fermée jusqu’à nouvel ordreC’en est fini de ces rodéos à la con et des ces scènes impudiques et obscènes qui jurent d’avec les bonnes mœurs sur la gigantesque plage de Gorou Kirey communément appelée « Pullule » qui vient du verbe ‘’pulluler’’ (se manifester ou se répandre en grand nombre) et non « Pilule » comme écrit dans la correspondance du maire du 5ème arrondissement communal de Niamey. Allez ! Tous ces ‘’filles et fils à papa’’ et ‘’mômes’’ sans aucune retenue, à la maison !

Qu’est-ce qui a motivé la décision du maire du 5ème arrondissement communal de Niamey à ‘’couper l’appétit’’ de ces centaines de jeunes qui prennent chaque jour plaisir et ‘’bon vivre’’ sur l’attirante plage de Gorou Kirey ? Même si aucune motivation n’est signalée sur la décision du maire de Harobanda, en date du mercredi 16 août 2017, le Gouverneur de la région de Niamey, Seydou Zataou Ali, lui a donné quelques explications notamment que c’est après réunion de concertation que la fermeture de la ‘’Pullule’’ a été décidée et qu’il s’agit de mettre fin à certaines pratiques néfastes à la bonne marche de la société devenues courantes en ce lieu. Sans doute que la diffusion large sur les réseaux sociaux d’une vidéo digne d’un film hollywoodien montrant une cascade de motards et de voitures qui s’est achevée par un terrible accident a joué un rôle dans la prise urgente de la mesure de la fermeture de la plage de Gorou Kirey.