Politique

Décidément, l'ancien frondeur du MNSD-Nassara Albadé Abouba, président du MPR-Jamhuria est fin stratège politique, est-on tenté de croire. Pendant que les principales formations politiques de la mouvance présidentielle sont en dif ficultés, lui, fait émerger son Jamhuria, si lencieusement. Du moins jusqu'à ce mémorable dimanche 21 mai 2017 où, à la surprise générale, Albadé Abouba réussi un coup d'éclat politique. Le Murna-farha de Mamoudou Djibo annonce solennel lement se fondre dans le Mouvement patriotique pour la République (MPR-Jamhuria). C'est une fusion réfléchie organisée et structurée pendant sept bons mois. C'est rarissime dans l'espace politique nigérien. A cette annonce, le Palais du 29 juillet s'en est trouvé survolter par une ambiance délirante de joie et d'engagement politique. " Le MPR-Jamhuria et le Murnafarha conviennent d'un commun accord de conserver et d'évoluer sous les attributs et les signes du Mouvement patriotique pour la République (MPRJamhuria) " déclare le représentant de Murna-farha.

bazoum nigerdiaspora"Selon des informations qui nous sont parvenues font état d’un remaniement imminent du gouvernement dans quelques semaines voire quelques jours. Par ces moments un peu coincés, surtout au niveau de ces soi-disant leaders, aucun d’entre eux ne veut pas rester loin du gâteau. Il faut bien sûr des gagnants et des perdants dans chaque chose.

Parmi les perdants, il semblerait que le nom du ministre d’Etat Monsieur Bazoum Mohamed figure en première ligne, surtout, c’est pour dire adieu à un poste ministériel au sein d’un gouvernement quelconque. Si nous nous référons toujours à ces informations, le fils ou le futur dauphin du Président Issoufou Mahamadou, Mr Sani Issoufou Mahamadou dit Abba fera son entrée dans ce gouvernement auprès de son père pour une bonne préparation politique de sa personne pour être le futur leader du parti rose, peut-être le candidat des prochaines élections présidentielles de 2021. Ce qui veut dire tout simplement si toutes ces informations s’avèrent justes, il y aura de l’électricité dans air au sein du principal parti au pouvoir, et ensuite de cette mouvance. Car, déjà sur ce projet de révision de certains articles de la Constitution, il y a beaucoup de divergences au sein de cette majorité parlementaire elle-même. Selon une autre source, il semblerait qu’une trentaine de députés du PNDS-Tarayya ont juré qu’ils vont voter contre ce projet de révision de loi fondamentale.

Les soutiens à la force militaire conjointe G5 Sahel ne désarment pas de la voir en action. Cette fois, c’est le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies en personne, Antonio Guterres qui a pris le plaidoyer en main.

Le patron de l’ONU sollicite une aide 300 millions d’euros auprès des Etats membres pour l’opérationnalisation de la force militaire conjointe G5 Sahel. Selon Antonio Guterres, l’inaction sera plus couteuse, allusion faite à l’activisme de plus en plus manifeste des groupes terroristes dans la bande sahélo-saharienne. L’attaque du village de Tongo Tongo, situé à la lisière de la frontière nigéro malienne, le 4 octobre 2017, par des assaillants assimilés à des membres de l’«Etat Islamique au Sahel » d’Adnane Abdou Walid Al Saharoui, qui a coûté la vie à des militaires nigériens et américains a donné la mesure des dangers dans la bande sahélo saharienne. Il y a donc lieu d’agir vite, très vite même. C’est le message qu’Antonio Guterres a lancé monde entier. Dans un rapport qu’il a dressé de la situation relativement à la force militaire conjointe G5 Sahel, le Secrétaire Général de l’ONU s’est beaucoup inquiété de son niveau de préparation notamment le manque d’équipements « les plus basiques » et de moyens de communication, la non-définition d’un cadre légal pour éviter les violations des droits de l’homme dans son opérationnalisation et bien évidemment les problèmes financiers. Afin d’accélérer le processus de l’opérationnalisation de la force militaire conjointe indispensable à la stabilité sous régionale et régionale et à la préservation de la paix dans le monde, Antonio Guterres plaide pour la création d’un bureau spécial des Nations Unies qui viendra en appui. A moins d’un report de dernière minute, le 30 octobre prochain, le conseil de sécurité des Nations Unies se réunira justement pour creuser davantage le dossier de la force conjointe militaire conjointe G5 Sahel afin de lui donner un coup d’accélérateur. Une mission dudit conseil est attendue dans les prochains jours.

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Gouvernorat de Maradi, un départ sans gloire de Zakari Oumarou », c’est le titre d’un article du journal virtuel « Le Souffle de Maradi », diffusé le jeudi 7 octobre 2021 sur les réseaux sociaux, à quelques heures de la tenue d’une cérémonie dite d’au revoir à l’honneur de l’ancien gouverneur Zakari Oumarou, limogé en plein conseil des ministres. Un article qui a occasionné la garde à vue de notre confrère Mahaman Lawali dit El Kaougé, quelques heures seulement après une contrattaque du contenu dudit article par un autre confrère. Il faut d’abord rappeler que Mahaman Lawali dit El Kaougé, était l’ancien chargé en communication de l’ex gouverneur. Les deux compagnons d’hier s’étaient séparés en chien et chat, suite à un malentendu qui ne dit pas son nom. Dans son article, le confrère El Kaougé Mahaman Lawali disait je cite, « Si ailleurs les Gouverneurs partants croulent sous les hommages, à Maradi par contre le départ du « prince de Konni », ne suscite aucune émotion particulière. Et pour cause, son départ était très attendu, en tout cas, unanimement salué dans toutes les fadas de Maradi et particulièrement sur les réseaux sociaux, où la moindre évocation de son nom suscite des commentaires désagréables. Dans son entourage immédiat du gouvernorat, l’on est pressé de tourner sa page. Car l’homme est perçu ici comme « un mange seul », concentrant tous les avantages pour lui et ne laissant aucune ouverture à ses collaborateurs. En 5 ans de gouvernance, il n’a même pas laissé un ordinateur au Gouvernorat », fin de citation. Pendant ce temps le second confrère ayant contrattaqué ces écrits d’Elkaougé mentionnait également je cite, « Dans mes lectures, un pur hasard m’a fait tomber sur un article du journal Le souffle de Maradi. J’y ai perçu juste une immaturité littéraire digne d’un amateur qui n’arrive pas à digérer le refus de nos responsables politiques de cautionner certaines bêtises (les faits sont connus, les conséquences aussi). Le passage qui m’a fait le plus sourire est celui où il disait sans honte que “le gouverneur mangeait seul”. Ma question : il mangeait quoi seul ? C’est quand même une question gloutonne qui trahit si vertement les motivations qui liaient l’auteur à son ancien poste. Son article n’est alors qu’une malheureuse tentative de détourner les regards sur lui au détriment de la cérémonie de remerciements et de reconnaissance qu’organise #Maradi à l’honneur du Gouverneur sortant ; cérémonie, qui succède à une suite d’intarissables éloges à l’endroit de celui qu’il peine à vouloir salir. Comme quoi le plus grand aveugle est celui qui refuse de voir sous le handicap de la haine et de la vengeance », fin de citation.
Se sentant blessé dans son âme, l’ancien gouverneur a préféré porté plainte contre notre confrère Elkaougé Mahaman, et depuis lors, il est gardé à vue au niveau de la Police judiciaire de Maradi, ou il subit des interrogations diverses, notamment, sur injonctions pures et simples de cet ancien gouverneur. Après la visite de certains confrères locaux au niveau de la Police judiciaire, l’on connait désormais un peu plus, sur les griefs qui lui sont reprochés. Il s’agit principalement pour l’instant, de l’atteinte à l’intégrité morale de l’ancien gouverneur Zakari Oumarou, son ancien collaborateur. Ces faits sont pour le moins surprenants. Car, en tant que responsable sortant de la région, l’ancien gouverneur Zakari Oumarou, n’aurait dû pas user de son ancienne posture, pour attrister les médias et les journalistes en particulier notre confrère El Kaougé dans l’exercice de son métier,
Même s’il est difficile de se conformer souvent à certaines conclusions d’un conseil des ministres qui osent mettre à l’écart d’un système politique plusieurs responsables des régions du pays, ce n’est pas un honneur pour un ancien gouverneur de placer un pauvre père de famille en garde à vue, en occurrence, un homme des médias, presque, onze (11) ans, après la signature de la Déclaration de laTable de la Montagne le 30 novembre 2011, qui appelle et interpelle le pouvoir sur la nécessité de disposer d’une presse libre et indépendante, mais aussi et surtout, dans un contexte marqué par l’abolition du délit de presse dans le pays. Ces dispositions, sont indispensables pour notre progrès politique, social, économique et culturel. Ces faits, ramènent indiscutablement, trente (30) ans en arrière, les efforts consentis pour le rayonnement d’une presse libre et indépendante au Niger.
La place d’un journaliste en occurrence Mahaman Lawali El Kaougé, n’est pas à la Police judiciaire. Il doit regagner sa famille, quoi qu’on lui reproche, puisque, les textes qui régissent la profession de journaliste, sont clairs et précis, notamment les dispositions de l’article 67 de l’ordonnance n°035 de 2010, qui empêchent au juge, de décerner un mandat de dépôt contre les journalistes en exercice, de l’arrêté ou de le séquestré. C’est pour dire que, l’ancien gouverneur de Maradi, n’est pas obligé de passer par un procureur pour se donner raison et exposer en dangers, la famille du confrère. Un simple droit de réponse, suffisait logiquement pour résoudre le problème, en toute simplicité et se conformer aux textes qui régissent l’exercice de la presse dans le pays. C’est très dommage, que ces faits soient produits, quelques heures seulement, après son limogeage, pourtant, diversement apprécié par les populations de Maradi, allez-y comprendre de vous-même, malgré les différentes spéculations autour du sujet. Mais, ce n’est pas pour la première fois, que l’ancien gouverneur s’en prend, gratuitement aux médias, et aux journalistes locaux, pour leur vision et opinion personnelle. Il avait réservé le même sort à un autre confrère de la Radio Anfani il y a quelques mois seulement. Mais ce qui choque le plus, c’est qu’à chaque fois qu’un confrère à des difficultés avec un responsable de l’administration notamment dans l’exercice de sa profession, certains confrères au lieu de lui venir en aide, cherchent à l’approfondir dans le trou pour des raisons qui leur sont propres. Ce qui n’est pas bien pour la corporation qui fait déjà l’objet de vives critiques sur son manque de professionnalisme dans la collecte, le traitement et la diffusion d’une information crédible. Ce comportement met à rudes épreuves la confraternité et démontre que les organisations socioprofessionnelles des médias, ont un grand rôle à jouer aujourd’hui et demain, pour l’avenir même de la profession. C’est pour dire, que cette énième interpellation des journalistes de l’intérieur du pays dans l’exercice de leur profession, est un véritable recul de la liberté de la presse au Niger, et nécessite l’union des journalistes et des organes de presse, malgré, le différend qui les oppose, notamment, pour une presse libre et indépendante.
Salifou Hachimou

La mission du comité national de suivi des recommandations du forum national sur la charge à l’essieu conduite par M. Moustapha Kadi Oumani a poursuivi le vendredi 12 mai dernier à Gaya sa campagne de sensibilisation relative au règlement N°14/2005/CM/UEMOA sur l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les états membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. La cérémonie a été présidée par le Préfet du département de Gaya, M. Hachimou Abarchi en présence des autorités administratives et coutumières, des directeurs départementaux, des responsables des FDS, des syndicats des commerçants et transporteurs et partenaires intervenant dans le secteur du transport.

Le règlement 14 est un accord adopté afin de sauvegarder les ressources investies dans la construction des routes pour soutenir les efforts de développement économique et d’intégration entre les huit pays de l’UEMOA, le Ghana et la Guinée.

Cette mission, a pour objectif de sensibiliser les principaux acteurs du transport et du commerce, effectuer des visites aux bureaux des douanes mais aussi s’assurer de la fiabilité des instruments de pesage. Il s’agit aussi de vérifier les poids paramétrés dans les postes de pesage et procéder à des tests desdits dispositifs avec des camions chargés.

Dans son intervention, le chef de la mission M. Moustapha Kadi Oumani s’est longuement appesanti sur les dangers de la surcharge des véhicules. «La détérioration de cet important axe routier qui nous lie au Bénin et au Nigéria a-t-il indiqué a provoqué l’usure de milliers de camions qu’ils soient surchargés ou non et a fait augmenter les coûts du transport au Niger, ce qui a contribué à réduire le commerce au moment où l’augmentation des coûts réduit la compétitivité des exportations et rend nos importations plus onéreuses». «Le phénomène de la surcharge routière nous interpellent tous : Etat, transporteurs, commerçants, chauffeurs, chambre de commerce, forces de défense et de sécurité et autres acteurs», a précisé M. Moustapha Kadi.

Face à la nécessité de sécuriser les routes à travers une gestion saine et un suivi rigoureux tant individuel que collectif, le comité national invite la police, la douane et la gendarmerie à se mettre véritablement aux côtés des actions du gouvernement pour éradiquer la surcharge routière et les chargements hors gabarits sur les routes. «Le Chef de l’Etat a réaffirmé son engagement à tout mettre en œuvre pour protéger le patrimoine routier car il y va de la promotion des échanges, de la sécurité des personnes et des biens, de la compétitivité des opérations économiques ainsi que de la rentabilité de l’activité des transporteurs routiers», a déclaré M. Moustapha Kadi avant de préciser qu’à partir du 1er juin 2023, les acteurs de la chaine sont prévenus que les véhicules gros porteurs qui seront surpris avec un chargement supérieur à la norme autorisée subiront la rigueur de la loi.

Auparavant dans son discours de bienvenue, le Préfet du département de Gaya M. Hachimou Abarchi a souligné que cette rencontre se tient à un moment où le réseau routier se trouve dans un état acceptable après plusieurs années de dur labeur. «La protection du patrimoine routier est un engagement permanent du gouvernement et exige pour cela une optimisation de son efficacité pour enrayer les dégradations précoces de nos routes bitumées», a précisé M. Hachimou Abarchi.

Pour sa part, le maire de la commune urbaine de Gaya Elhadj Mounkaila Boureima a indiqué que l’application du règlement 14 de l’UEMOA permettra à la ville de Gaya des avancées décisives en matière des transports et de préservation des routes.

Accompagnée des autorités départementales de Gaya, la mission du comité de suivi des recommandations du forum national sur la charge à l’essieu a visité le bureau de douane où d’amples explications leur ont été données. La douane a saisi l’opportunité pour porter à la connaissance de la mission ses difficultés liées à l’occupation des lieux par leurs collaborateurs en l’occurrence les transitaires ce qui freinent le bon déroulement de leurs activités.

Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso  

Source : http://lesahel.org/

 

Général Seyni Kountché, 31 ans après ...  Feu Général Seyni Kountché(Publié le 10 novembre 2007) Au moment où le Niger commémore le 36 ème anniversaire de la disparition du Général Seyni Kountché, il nous semble judicieux de redécouvrir le défunt à travers la rhétorique qui domine son discours politique. Ceux qui connaissent bien l'intéressé retiennent de lui les souvenirs d'un homme pragmatique et très intransigeant sur la défense des valeurs.

{xtypo_quote}''Nous ne tolérerons aucune velléité de division au sein de notre peuple, aucune propension à la constitution de clans idéologiques ou d'intérêts dont le but sera de distraire nos masses populaires des préoccupations économiques et sociales qui les assaillent" ''le Niger est notre bien, certainement notre bien le plus précieux..."... Feu Général Seyni Kountché.{/xtypo_quote}

L’Afrique ne sait pas sa valeur, disons qu’elle ne sait pas combien elle est importante par les richesses immenses dont le Ciel l’a doté. Elle ne sait pas ce qu’elle a comme potentialités immenses pour lesquelles, depuis qu’elle rencontrait le monde blanc, elle ne connut que malheurs et travestissement de son honneur. Pendant des siècles l’Afrique a été humiliée, brutalisée, et elle avait courbé l’échine, quand même pouvant aider l’autre dans ses épreuves, notamment dans ses différentes guerres, mais elle ne put se défendre, se faire respecter, par elle-même. Pendant de longues décennies, malgré que ses Etats aient accédé à la souveraineté internationale, l’Afrique a continué à avoir cette marche forcée et forcenée avec le monde blanc colonisateur, ne pouvant toujours pas décider pour elle-même, par elle-même, condamnée à requérir l’aval de l’ancien tuteur colonial qui continue toujours de se servir d’elle, influençant et contrôlant le marché internationale pour décider des prix de ses ressources, et exerçant un contrôle politique qui dénie aux Etats leur indépendance, allant souvent jusqu’à leur imposer des dirigeants et des politiques à mettre en oeuvre.

Une conjoncture historique favorable….

Mais l’Europe n’a pas tenu compte du lent mûrissement des consciences africaines et avait eu tort de croire qu’elle pouvait continuer à manipuler le continent et ses dirigeants. En soixante années d’indépendance, l’Afrique a donc mûri et les nouvelles générations qui portent ses rêves, par le regard neuf qu’elles portent sur les vieilles relations léonines devenus caduques, perdaient les complexes des aînés, développant un nouveau discours de la responsabilité et de la maturité. Mais c’est surtout la France qui souffrira des mutations qui s’opèrent sur le continent, elle qui, contrairement aux autres Etats européens venus en Afrique, n’avait jamais desserré l’étau contre ses anciennes colonies, continuant à avoir ce complexe de supériorité par lequel, elle voudrait croire qu’elle a un devoir naturel de commander l’Afrique, de décider à sa place. Une telle politique a fini par exaspérer une jeunesse africaine qui n’en voulait plus de cette attitude méprisante d’une France arrogante, incapable de se détacher d’une certaine appréciation racialisée de ses rapports avec le continent. Et depuis, avec des réseaux sociaux qui se sont rapidement développés, un certain discours nouveau s’est développé contre la France qui est incapable d’analyser sereinement cette appréciation nouvelle qui porte un regard décomplexé sur sa position dans la géopolitique mondiale. De manière peu pertinente, elle a fait croire que l’arrivée de la Russie sur le continent, expliquerait – comme si les Nègres sont dénués de bon sens – ce qu’elle appelle le nouveau narratif construit, selon ses supputations, par la Russie qui voudrait la dénigrer et la discréditer auprès des Africains vers lesquels elle venait vendre son image et proposer ses partenariats. Or, cette lecture décalée n’aide pas la France dans la compréhension de ce qui fait bouger les lignes dans l’acception que les Africains ont désormais de sa relation avec le continent.


L’autre conjoncture historique qui profite à l’Afrique est cette guerre en cours en Ukraine qui va certainement redessiner la carte du monde. Ceux qui ont cru qu’ils sont les plus forts pour imposer leur loi au monde entier, pourraient, à terme se rendre compte qu’ils sont tout aussi vulnérable qu’un autre et que les forces en présence dans le monde pourrait aujourd’hui s’équilibrer par le fait que, personne, quelle que soit la puissance dont il se targue, ne peut gagner une guerre et surtout parce que chacun sait qu’il aura dans une telle aventure plus à perdre qu’à gagner. Cette logique vient de ce que les moyens technologiques imposent une hiérarchisation technologique militaire peu traçable : on ne sait plus qui est le plus fort quand tous, dans le secret de leurs recherches ont conçu et développé de nouvelles armes qu’ils ne mettent pas sur le marché de l’armement. Ainsi, dans cette guerre où chacun a peur de l’autre malgré certains discours guerriers que l’on peut entendre ici et là, les uns et les autres ayant conscience de ce qu’aller dans une guerre aujourd’hui pourrait exposer le monde à de graves dangers que les deux dernières guerres mondiales n’auraient pas fait courir à l’humanité, savent aussi être raisonnables. On voit bien que tous se méfient, même comptant sur une Amérique qui serait le gendarme du monde sur lequel l’Europe compte, d’aller dans une guerre ouverte avec Poutine, redoutant que le pire ne puisse advenir surtout quand on sait que dans cette guerre, usant de ses armes, Poutine, n’a pas encore montré toutes ses forces, parce que certaines de ses armes, n’ont pas encore été utilisées, attendant sans doute que l’autre monde le défie, et lui déclare la guerre, pour enfin s’en servir à terroriser le monde occidental à qui il veut faire la leçon. D’ailleurs, sur les médias français, on peut lire ces prudences d’analystes avertis qui peuvent dire qu’il y a de gros risques à s’aventurer dans un conflit qui risque d’être mondial et ravageur pour l’humanité. Sur ce plan, la guerre de la Russie, apparait pour certains comme une guerre des pauvres qui pourraient trouver là le moyen de s’affranchir de l’ancien monde et reconfigurer les rapports entre les blocs et entre les nations du monde.

L’image que l’on a de la France sur le continent ne fait pas de la bonne publicité pour le pays d’Emmanuel Macron. La faute est sienne surtout quand on sait que, contre ses annonces, il ne put ʺdéfrançafricaniserʺ, ainsi qu’il le promettait, les relations avec le continent qu’il reconnaissait lui-même inconvenantes à l’époque. Au contraire, le paternalisme s’est renforcé et les Africains avaient fini par en être sidérés. Mais peut-être que la France a compris que sa lecture est erronée et qu’il fallait « changer de logiciel » comme le président français, Emmanuel Macron lui-même le dit ces derniers jours. En tout cas, depuis quelques jours l’on apprend que la France est en train de concevoir une nouvelle stratégie de son partenariat militaire avec l’Afrique, promettant de repenser sa présence militaire depuis que l’on parle d’après Barkhane.

En vérité, tout le monde a compris que l’Afrique, par les richesses immenses dont regorge son sous-sol, est aujourd’hui au coeur des convoitises du monde et de tous les complots. Il est dommage que l’Afrique ne sache pas qu’elle est riche, que l’avenir du monde, en partie, dépend de ce que ses richesses peuvent modifier la marche du monde, et impacter sa modernité prochaine. Bien de technologies dépendront de la disponibilité de bien de ressources pour lesquelles, depuis quelques années, déstabilisée au moyen d’un terrorisme téléguidé, des puissances l’ont investie, lui proposant leurs services militaires, alors qu’en vérité, l’objectif visé et de trôner sur ces richesses, et donc revenir pour encore exploiter l’Afrique pour ne lui laisser après que des terres invivables et de la misère. Le Sahel surtout est riche de ces ressources et notamment de ces métaux précieux et rares. Ces richesses lui valent ces malheurs de ces dernières années. C’est sans doute pourquoi, dans un panel sur France 24 Cyril Payen dit que « L’Afrique est centrale », c’est-à-dire qu’elle est aujourd’hui au centre de bien de convoitises et ce à un moment où la France, par son égo, voudrait la garder à elle seule alors même qu’elle ne sait pas prendre soin de cette Afrique qui ne garde d’elle que de mauvais souvenirs. L’Afrique veut diversifier ses partenaires et à travers des clauses qui fassent une part belle à ses intérêts. Cyril Payen ajoutera d’ailleurs, pour justifier ce nouvel intérêt pour l’Afrique qu’ « Il y a beaucoup de monde en Afrique » et la France ne peut qu’avoir tort d’en vouloir à la seule Russie quand beaucoup d’autres, plus discrètement, vivent leur nouvel amour avec l’Afrique, pour les mêmes ressources visées mais avec des partenariats moins léonins.

On pense d’ailleurs que cette situation place la France dans un désarroi qui l’empêche d’avoir de la lucidité dans le regard qu’elle porte sur le continent. Le rapprochement calculé avec l’Algérie, les doux yeux faits aux autorités nigériennes, le coaching de Ouattara, la nomination d’Itté au Niger qui semble être pour la diplomatie française un désastre, le renvoi de Jean Yves le Drian n’auront rien arrangé au sort de la France car cette Afrique, c’est une nouvelle jeunesse qui rêve gros pour le continent, récusant les servilités assumées par des aînés qui ont trop peur d’assumer la souveraineté de nos Etats.
On apprend d’ailleurs que le président français, du 1er au 5 mars, entreprendra une tournée africaine qui le conduira en Afrique centrale, précisément au Gabon, en Angola, au Congo et en République Démocratique du Congo. Va-t-il pour empêcher que le syndrome malien ne se propage sur cet autre espace ? Peut-il oublier que le Gabon d’Ali Bongo, avait déjà mis son clignotant, partant vers un Commonwealth plus respectueux des relations d’Etat à Etat. Pourra-t-il reconquérir un Gabon qui s’est éloigné de la France depuis des années et qui a appris à douter de la France et de ses franchises en partenariat ?


La France, va-t-elle perdre l’Afrique
C’est le plus grand drame qui risque d’arriver à la France. Et elle l’aura bien mérité elle qui a refusé d’écouter les peuples pour n’avoir de conversation qu’avec des dirigeants peu en phase avec les peuples. Les peuples sont déjà loin dans leurs choix et ce d’autant qu’ils ont compris les enjeux de leur nouvelle libération. Leurs ressources doivent leur profiter au lieu de rester à n’être que des consommateurs, un marché potentiel pour l’économie occidentale, pour son industrie. Comment peut-on comprendre qu’une Afrique ne sache même pas traiter son eau pour la vendre et n’avoir de solution que d’inviter des sociétés étrangères à venir exploiter leur eau ? L’Afrique, devrait-elle être si nulle à ce point, et ce après plus de soixante ans d’indépendance pour ne même pas savoir vendre de l’eau ?
L’Afrique revient donc et elle a compris que l’heure est venue pour elle de se repenser, de se regarder, de croire en elle-même. Tout le monde a compris que face à tant de convoitises, l’Afrique doit apprendre à avoir confiance en elle-même. Qui ne sait pas que si le Niger par exemple est bien géré, dans les dix prochaines années, ce pays sera un pays merveilleux qui étonnera la terre entière ? Bien de responsables de la Banque Mondiale le savent mais ils n’osent pas le dire car cette institution, telle qu’elle est conçue, ne vient pas nous aider à aller de l’avant mais à trouver les moyens de renforcer notre dépendance.
Les Nigériens, et sa jeunesse surtout, doivent se lever, et défendre leur avenir sinon, ils n’en auront plus. C’est d’un impératif historique qu’il s’agit. Si on leur prend leurs dernières ressources, c’en est fini pour eux !

Par Waz-Za

 

Il a, aujourd’hui, un an et deux mois à la tête de l’État. Un temps suffisant pour rassurer ses compatriotes. Mais, Bazoum Mohamed a d’énormes peines à convaincre qu’il est plutôt un bon parti pour le Niger. « Le président fait du sur-place », note un observateur. Depuis qu’il a prêté serment, il fait beaucoup de discours, incapable d’avancer sur les chantiers qu’il a présentés comme étant son cheval de bataille. Pour de nombreux Nigériens, l’homme est dans la logique du « consolider pour avancer ». Il ne fait que tourner en rond, sans autre projet que d’inaugurer les chrysanthèmes. En un peu plus d’un an, il n’affiche aucune perspective en termes de projets, l’insécurité prend du terrain, la corruption et le gangstérisme d’État s’amplifient, sur fond d’impunité pour les auteurs, l’injustice est de plus en plus prononcée, divisant les Nigériens en deux catégories qui se regardent en chiens de faïence. Jusqu’à quand ? Le Président, lui, se contente du minimum en payant les salaires, chaque mois, à termes échus et à faire des actions de saupoudrage sans lendemain. Entre temps, le pays continue sa descente aux enfers. Les événements de cambriolage survenus récemment à la société nigérienne de pétrole (Sonidep), en plein audit, est un pas de plus vers une situation ingérable du pays. Aujourd’hui, le pays est totalement bloqué. Personne ne croit aux capacités, et peut-être même à la volonté, du Président Bazoum à apporter des réponses appropriées aux problèmes, lancinants, auxquels le pays est confronté. Tout est urgent et prioritaire si bien que le gouvernement semble totalement dépassé. « Ce gouvernement, on ne le sent qu’à travers les comptes-rendus hebdomadaires de ses réunions », indique un observateur. Au sein de l’opinion, la perception est catastrophique. Les Nigériens ont l’impression que chacun lutte pour sa chapelle, cherchant, comme il peut, à remplir sa besace avec les ressources de l’État à sa portée. Lorsque le scandale éclate, les auteurs se contentent de faire profil bas, le temps que les médias et les réseaux sociaux arrêtent d’en parler parce que focalisés sur de nouveaux dossiers. Bazoum Mohamed, lui, ne semble pas être perturbé outre mesure par les scandales financiers qui s’amplifient. Il s’est terré dans un silence qui le discrédite davantage. Son inertie est si prononcée que des voix de plus en plus nombreuses n’hésitent pas à l’accuser d’incapacité à diriger le pays. « C’est un laisseraller total », regrette un cadre d’un parti politique allié qui ajoute que le pays va à vau-l’eau et que, si rien n’est fait pour redresser la barre, il y a des risques que cela ne conduise à une situation ingérable.


Le Président Bazoum serait-il incapable d’assumer ses responsabilités de président de la République, chef de l’État ? La question est l’objet de débat jusque dans les cercles de certains partis alliés au Pnds. Pour un proche collaborateur du président d’un de ces partis, ils avaient des appréhensions quant aux capacités de l’intéressé à faire face à la situation, mais ils n’ont jamais imaginé qu’il allait se planter aussi vite que ça. Outre que tout va de mal en pis, les Nigériens ont la nette impression que le pays est dirigé par deux présidents, compliquant davantage une gestion déjà catastrophique des affaires de l’État. Pourquoi, si tel est leur jugement, restent-ils dans une alliance politique qui «tue» le Niger ? Le Président Bazoum va-t-il démissionner pour incapacité ? Rien n’est moins sûr. « À partir du moment que luimême admet son impuissance, il doit en tirer forcément les conséquences », indique un leader politique d’un parti politique qui a requis l’anonymat. S’il est dans la logique du slogan « consolider pour avancer », il n’y a pas lieu d’envisager une telle éventualité. Il n’y a, donc, pas de solution en vue à la descente aux enfers. La corruption va continuer à gangrener le pays, les clans mafieux vont de plus en plus oser, peut-être en tuant ceux qui les gênent au lieu de se limiter à cambrioler des bureaux, le terrorisme va continuer à prospérer, mettant des pans entiers du territoire hors de contrôle des Forces de défense et de sécurité tandis que les gouvernants vont continuer à proclamer leur intention et leur volonté d’y faire face. Dans le rétroviseur, que d’intentions, formulées et répétées à l’ envi !


L’héritage d’Issoufou Mahamadou ? Un désastre sécuritaire, financier, économique, social et politique que le Président Bazoum porte sur ses frêles épaules, sans autre perspective que de promettre indéfiniment des solutions que les Nigériens attendent, en vain.

Après son beau discours d’investiture, celui qui a succédé à Issoufou Mahamadou semble être sans boussole. Après son annonce fracassante de mener une lutte sans merci à la corruption qui a gangrené le pays sous Issoufou Mahamadou, Bazoum Mohamed a vite capitulé face à la résistance et aux intimidations de ses partisans, compromis dans de nombreux dossiers de malversations financières. Ses tentatives de fouiller dans les sales dossiers de ses camarades du parti ont été mal perçues et combattues avec hargne. Le Président Bazoum a immédiatement pris la mesure de la colère en face. Il change alors de fusil d’épaule en optant pour la tranquillité et le statuquo. Pourquoi ne pas se contenter de gérer l’héritage de son prédécesseur, sans trop se casser la tête ? L’héritage de son prédécesseur ? Un désastre sécuritaire, financier, économique, social et politique qu’il porte sur ses frêles épaules, sans autre perspective que de promettre indéfiniment des solutions que les Nigériens attendent, en vain.


 Face aux leaders des organisations de la société civile qu’il a rencontrés à deux reprises, à son initiative, le Président Bazoum ne s’est pas gêné pour admettre son impuissance face à la corruption. Un aveu qui a émoussé l’ardeur des acteurs de la société civile qui s’étaient fondés sur le discours tonitruant de Bazoum Mohamed, le 2 avril 2021, pour croire à une fin prochaine des réseaux mafieux qui ont pris le pays en otage. Une belle illusion qui s’est envolée, les faits, à travers l’affaire Ibou Karadjé, notamment, ayant confirmé les propos du président.

Un président-otage ? C’est un peu hasardeux de voir les choses sous cet angle. Bazoum Mohamed est un acteur-clé du régime. Il n’a pas succédé à Issoufou Mahamadou sur un coup de dés. Il s’est hissé là où il est, essentiellement, par acquis de confiance de son prédécesseur qu’il saurait veiller sur la confrérie mieux que n’importe quel autre des prétendants roses. Il a d’ailleurs rassuré dès sa campagne électorale, déclarant qu’il va «consolider pour avancer», histoire de dire qu’il ferait exactement les choses comme Issoufou Mahamadou l’a fait et qu’il suivrait ses pas. Il le confirmera lors de son investiture, en rendant un bel hommage à celui à qui il doit, pour l’essentiel, ce destin fabuleux hors de ses rêves les plus fous.

Sur le plan sécuritaire, principale préoccupation des Nigériens, le Président Bazoum continue à faire des discours et des visites de terrain pour rassurer les populations qu’elles peuvent compter sur l’État pour retrouver leurs terres, abandonnées sous la menace et les massacres perpétrés par les terroristes. À ce jour, ce sont des milliers de personnes qui ont été chassées de leurs villages dans la région de Tillabéry. Des milliers de personnes à qui Bazoum Mohamed a récemment demandé de retourner chez eux. L’Etat, dit-il, veillera à leur sécurité. « Bazoum Mohamed est en train de les envoyer à l’abattoir », dit en substance Omar Hamidou Tchiana. Quant à la question de la corruption, à la base de tous les autres problèmes, il n’ y a à se leurrer, le Président a depuis longtemps abdiqué.

Laboukoye

Au Niger, les hommes politiques, par leurs inconstances, leurs paroles sans cesse reniées, par leurs retournements de vestes qui ont réduit, dans l’imaginaire du Nigérien, la politique à un jeu de fausseté, au mensonge, faisant croire que l’on ne saurait avoir de droiture et d’honneur à suivre, à défendre et à revendiquer en politique et qu’on peut, pour tout, tout s’autoriser, l’essentiel étant de parvenir à ses fins. C’est triste et c’est faux. En politique, l’on a, quoi qu’on dise, des valeurs à défendre, des lignes à suivre, des convictions à porter et celles- ci ne doivent pas être à géométrie variable. Voilà tout le problème de chez nous : les hommes politiques pensent que l’on ne défend que son intérêt, jamais un idéal, une conviction, des principes de vie et de politique, notamment dans une politique qui se veut un art noble dans lequel, seuls les hommes dignes peuvent alors se hasarder.

Ils sont méconnaissables, les nôtres dans le champ politique, aujourd’hui d’une couleur, un autre jour d’une autre. Sur 80%, l’on ne peut compter sur aucun ; l’écrasante majorité étant comme dirait l’autre, des girouettes, tournant au gré des vents. Lors de ses travaux en séance plénière de la première session ordinaire, au titre de l’année 2023, ayant débuté depuis des semaines, le samedi dernier, ainsi qu’il est de coutume à l’hémicycle, des ministres ont été interpellés sur des questions d’actualité. Dieu faisant bien les choses, parmi les deux ministres invités par la représentation nationale, il y avait un qui avait un certain discours à l’opposition d’où il opéra la spectaculaire gymnastique qui le fit atterrir à la Renaissance, partant dit-on, pour s’en excuser auprès de l’Opposition désertée, parce que des militants auraient trop faim, et que pour ce, il appelait sans cesse à faire le grand virage du déshonneur. Et comme dirait un Nigériens lambda, Dieu a fini par le rattraper pour les pauvres citoyens qu’il bluffait en d’autres temps avec ses paroles mielleuses. Aujourd’hui qu’il a la responsabilité de régler l’épineux problème d’électricité auquel les Nigériens font face, l’on découvre son impuissance, comme pouvait l’avouer avant lui le DG de la Nigelec qui, à bout d’idées pour régler les problèmes de la Nigelec, presque dépassé, informait les Nigériens qu’il n’y a que Dieu, wallaï, pour régler le problème, poussant à s’interroger sur les compétences qui lui ont valu de diriger cette prestigieuse société importante pour l’économie nationale et pour la sécurité du pays.

C’est dans un Tweet que le Président Omar Hamidou dit Ladan Tchiana, tout en exprimant sa « solidarité aux habitants de Niamey plongés dans le noir depuis des jours » à la suite de coupures intempestives, s’en prenait au régime des socialistes dont il plaint « l’échec général des politiques sécuritaire, éducative, économique et sociale du PNDS-Tarayya qui plonge le Niger dans l’abîme ». Mais le faisant, il envoie un pic gentil pour un des compagnons de lutte de l’opposition qui a passé de l’autre côté, rappelant les discours qu’il avait, il n’y a pas si longtemps à l’encontre de ses anciens-nouveaux amis. Ibrahim Yacoubou, peut-il ne pas douter que ces propos rappelés sont bien les siens ? Dieu a voulu qu’il soit là où il peut régler les problèmes d’énergies qui se posent aujourd’hui avec acuité aux Nigériens mais l’on ne peut, face à la réalité, que plaindre son impuissance, l’homme n’ayant aucun moyen de montrer qu’il est à la bonne place pour les convaincre de sa capacité à relever les défis énergétiques. C’est donc opportunément que l’on peut relire ces propos qu’il tenait en d’autres temps où le « guerrier » avait des convictions et une parole trop blessante : « Au Niger, 60 ans après l’indépendance, s’il y a un domaine qui résume en lui seul le manque de vision stratégique, l’incompétence, la faillite, l’incurie, les éléphants blancs, le mépris des citoyens, l’impunité de super-dirigeants intouchables, c’est bien celui de l’électricité ». Répondant à une question que lui posait le député Khoumaini Daoud sur le problème de l’accès à l’électricité au Niger, l’ancien syndicaliste et ancien militant du SNAD, le Ministre d’Etat, ministre de l’Energie et des Energies Renouvelables, M. Ibrahim Yacoubou, qui avait à répondre d’une telle question n’avait pas convaincu. Il était même difficile de reconnaitre l’homme qui avait ces discours forts et poignants, souvent percutants. Il sombrait dans le doute. Quand le ventre commande à la tête, il est difficile de rester soi-même. Alors que l’on ne peut rien entendre de ce qui s’entreprend pour améliorer l’accès des Nigériens à l’électricité et notamment ceux des campagnes, il vient gaver les Nigériens de projets incertains, disant à qui veut l’entendre que : « Nous visons dans cette stratégie de faire en sorte que 80 % de Nigériens d’ici 10 ans puissent avoir accès à l’électricité. Aujourd’hui, nous sommes à peu près à 20% et dans le monde rural, où vit 80 % de la population, nous sommes à moins de 5% ». Il ne maitrise plus le temps, car dans dix ans, il se peut que ce ne soit plus ses alliés et lui-même qui soient au pouvoir. C’est à l’échéance du mandat du président qu’il faut fixer un objectif que les Nigériens pourront apprécier. Depuis combien de temps – peutêtre depuis que Pierre Foumakoye Gado restait à l’Energie – que l’on n’a plus revu ces cérémonies où le ministre allait actionner les installations pour annoncer officiellement qu’une localité est désormais électrifiée. Peut-on d’ailleurs amener de l’électricité dans des zones où sévit l’insécurité ? Et ça le ministre de l’Energie ne le dit pas. Peut-il être plus sincère à dire qu’il y a aussi, malgré le soutien de la Banque Mondiale, d’autres paramètres qui rendent compliquée l’électrification de certaines zones du pays ? Et d’ailleurs à quoi bon augmenter le nombre de consommateurs quand l’effort pour augmenter la production ne suit pas ? L’on sait pourtant que le Niger dispose de techniciens et autres ingénieurs respectables qui peuvent aider, si tant est qu’on peut les écouter, à régler le problème. Notre politique énergétique, c’est à nous en tant que peuple souverain, qu’il revient de la définir et de la décider. Les autres ne peuvent pas la décider pour nous. Peut-on d’ailleurs aujourd’hui dire aux Nigériens quelle politique énergétique le régime poursuit pour croire qu’il en fait un défi pour une économie et un niveau de vie qui en dépendent fortement ? Mais alors que fait-on de nos cadres ? Quelle garantie peut-on avoir chez le ministre qui n’est même pas sûr de rester là, au même poste, quand il affirme aussi vaguement qu’ « Avec les projets que nous avons en cours avec la Nigelec, nous serons capables dans quelques années de réaliser, à court terme, au moins l’électrification de plus de 2.000 localités dans notre pays. Le Président de la République nous a instruit, de mettre en place une sorte de programme spécial, à partir du critère démographique ». Tout est imprécis : « dans quelques années », « à court terme », … Pendant que le président de la République est presque à la moitié de son mandat, quels actes sont posés pour convaincre que le régime est dans une telle démarche ? Rien. Car parler de l’électricité et de son accessibilité, c’est aussi parler de son coût insupportable pour l’économie et les ménages nigériens dont il réduit drastiquement le pouvoir d’achat et ce depuis la loi de finances sous Issoufou que les Nigériens décriaient sans être entendus et ce alors même que des princes mêmes du système en souffraient.

L’âge de cet jeune ministre pouvait lui permettre de comprendre qu’il n’avait pas à être pressé pour miser sur une renouvellement générationnel de la classe politique qui s’amorce et que rien ne peut empêcher, quand beaucoup d’autres, depuis quelques années, ont tiré leur révérence. Il avait à travailler sur ses convictions, à sa stabilité idéologique et comportemental pour que les Nigériens croient en lui et partagent ses idées. Mais là, ne s’est-il pas ruiné une carrière qui s’annonçait brillante et prometteuse ? En politique, il faut savoir jouer avec le temps et les conjonctures. Mais c’est tant pis !

L’autre question d’actualité posée au ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi posé par le député Boulou Mamadou, a porté sur les dispositions envisagées pour mettre à l’abri les populations des communes de Diffa, de Gueskerou, de Bosso, de Chetimari, de Toumour, quand on sait que la saison des pluies s’installe progressivement et que la Komadougou Yobé pourrait, comme l’année passée, déborder. La réponse du ministre est d’autant inquiétante qu’au lieu de compter sur les efforts de l’Etat, une fois encore, comme dans d’autres situations, le Niger ne compte que sur l’Extérieur capricieux dont il n’a pas la maitrise de la libération des fonds qu’il pourrait promettre. D’ailleurs, ces fonds sont directement gérés par ses ONG, l’Etat ne voyant que des voitures qui circulent dans le pays, soulevant de la poussière, n’ayant aucune maitrise de leurs activités. Voici donc la réponse que le ministre donne aux députés : « Dans le mois de mai, nous avons pris des dispositions avec l’ensemble des partenaires pour nous réunir chaque lundi pour examiner la situation de la semaine précédente et de prendre des mesures pour apporter des réponses aux populations. Donc, nous avons un plan triennal de gestion des inondations qui est actuellement en cours. Il s’élève à 44 milliards de francs CFA dans lequel le gouvernement du Niger contribuera à 40 % et les partenaires techniques et financiers à hauteur de 60 %. Présentement, le HCR est en train de construire près de 294 maisons en matériaux locaux plus résistant dans plusieurs villages, pour que les populations puissent, de leur propre chef, construire à partir de ces prototypes qui réduiront les dégâts en cas d’inondation ». Le ministre M. Laouan Magagi, peut-il donner la garantie que les fonds de l’Etat au moins sont disponibles et immédiatement décaissables dès que surviendra une inondation ? Mais que fait-on des autres parties du pays, notamment ces grandes villes comme Maradi et Niamey qui souffrent depuis quelques années, presque à chaque saison des pluies, d’inondations ? Que fait-on des zones riveraines du fleuve ? Un Etat, dit-on, est prévoyant.

Bref, aucune des paroles n’est rassurante. Quand la Sirba débordait, remplissant le fleuve de sable et d’eau rouge, que n’avaient pas promis les socialistes ? Un barrage pour contenir les eaux pour les utiliser à d’autres fins. Mais depuis qu’ils bluffaient les Nigériens de cette promesse, qu’ont-ils fait ? Ils ont oublié. Jusqu’à ce que les mêmes drames reviennent. C’est ça, le socialisme au pays d’Issoufou Mahamadou.

Mairiga

 L’histoire des relations entre le Président Bazoum et certains de ses camarades de parti continue de déteindre gravement sur la gouvernance générale du pays. Tout président de la République qu’il est, Bazoum Mohamed continue de faire profil bas devant des camarades du parti menés, de main de fer par l’ancien président, Issoufou Mahamadou. Leur opposition à Bazoum Mohamed s’est d’abord traduite par une farouche bataille contre la lutte contre la corruption qu’ils ont gagnée sans coup férir.

Puis, progressivement, et rapidement, cette opposition à la lutte contre la corruption s’est muée en une sorte de lutte larvée contre un homme. Bazoum Mohamed n’est pas moins vu comme rebelle que comme président de la République. La musique, selon le contexte, n’est pas bien sûr la même. Lorsqu’ils parlent en public, c’est pour se présenter bien sûr comme des défenseurs acharnés. Dans les coulisses, on le voue aux gémonies et complote pour le fragiliser.

Ce jeu pervers a continué jusqu’en août dernier où, comme l’année précédente, Issoufou Mahamadou a pris, lui aussi, des vacances annuelles, vers la fin de la troisième décade. Là-bas, les masques sont finalement tombés. Ce qui a été vu et entendu au cours de ce séjour, d’à peine une semaine, ne peut qu’alimenter le climat délétère déjà existant. Tout le monde a compris que le sort du Président Bazoum, sans doute scellé depuis longtemps, est désormais entré dans une phase d’exécution. L’agenda est acté et les propos tenus, les vidéos savamment distillées sur les réseaux sociaux, les chansons diffusées, tout tend à montrer que plus rien ne sera comme avant.

Le renouvellement des instances du Pnds Tarayya, actuellement en cours en prélude au congrès de décembre prochain, est, selon des sources crédibles, le début du rouleau compresseur. Comme dans le système politique chinois, avec le parti communiste, le Pnds Tarayya est pratiquement un parti-État. Pour contrôler le pouvoir actuel il faut avoir la haute main sur son appareil dirigeant. L’aile Issoufou s’attelle à gagner ce combat, déterminée à faire payer à Bazoum Mohamed ce que certains de ses membres considèrent comme une ingratitude de sa part. Zakari Oumarou, l’ancien gouverneur, a bien laissé entendre que celui qui trahit Dan illéla [Ndlr : Issoufou Mahamadou] le regrettera.

Bazoum Mohamed n’a pourtant que quelques 17 mois au pouvoir. Défié en permanence dans l’exercice de ses pouvoirs, Bazoum Mohamed a constamment dégagé en touche, histoire d’éviter le clash. S’il ne recule pas, il esquive les attaques, banalise les actes provocateurs. Son souci, c’est d’être irresponsabilisé dans la dégradation des relations entre son prédécesseur et lui. Il a fait si profil bas qu’au sein de l’opinion nationale, des voix se sont régulièrement élevées pour estimer qu’il y a deux présidents au Niger : l’un, plus virtuel que réel, lui et l’autre, plus réel que virtuel, Issoufou Mahamadou. Jusqu’à quand cela va-t-il perdurer ? Pourtant, son prédécesseur, dont le projet est désormais connu de tous, ne semble pas s’arrêter en si bon chemin. Les intentions de son camp politique sont claires de l’eau de roche. Bazoum Mohamed, selon toute vraisemblance, ne doit pas faire un second mandat. Quelque part, on en a assez de le supporter, l’accusant de s’être écarté du sillon tracé par Issoufou Mahamadou.

S’il fait profil bas au point d’être tourné en ridicule, Bazoum Mohamed n’est toutefois pas dénué d’atouts considérables. Il est le président de la République, investi de pouvoirs constitutionnels dont il n’a pas encore songé à user. Son prédécesseur l’aurait fait sans hésitation. Ailleurs, sous d’autres cieux, le président en titre a tout de suite fait comprendre à l’autre qu’il est le chef de l’État et qu’il ne peut y avoir deux capitaines dans un même bateau.

Yaou

 

Le Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME) a organisé, le mardi 13 juin 2023, à la MJC Laya d’Agadez, une conférence publique sur le thème, «Réaliser son rêve par une meilleure gestion de l’équation de la chance et de la carrière professionnelle». Destinée aux jeunes fonctionnaires des services techniques déconcentrés, aux jeunes diplômés et aux étudiants, cette conférence a pour but de renforcer les capacités de ces jeunes sur plusieurs notions dont la gestion de la carrière professionnelle. Pendant une journée, les deux conférenciers, M. Samaila Idi Dan Bouzou et M. Zakari Yaou Mounkaila ont développé des thématiques en lien avec le thème central de la conférence.

C’était une occasion pour les jeunes qui ont pris part à ladite conférence de soulever d’importantes questions relativement au recrutement à la fonction publique, au rehaussement de l’âge de départ à la retraite, au Service Civique National, à la corruption et aux irrégularités dans les différents concours et à l’encadrement des jeunes par les anciens. Les deux conférenciers ont réussi à apporter des réponses appropriées et autres éclaircissements nécessaires aux préoccupations soulevées par les jeunes. Sortis enrichis de cette initiative de la HCME, certains jeunes ont tenu à exprimer leur satisfaction à l’endroit des initiateurs. Pour eux, cette initiative doit être pérennisée et mise à l’échelle afin que les jeunes qui se trouvent dans les chefs-lieux des communes puissent en bénéficier. D’autres parmi eux ont même formulé des recommandations dans le sens de la promotion du renforcement des capacités des jeunes diplômés à la recherche d’un emploi et en gestion de leur carrière.

En clôturant les travaux de cette conférence, le Secrétaire Général de la Région d’Agadez, M. Attahir Adam a, au nom des plus hautes autorités, salué cette initiative du Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat. «L’initiative de la présente conférence a pour vocation de favoriser l’immersion des jeunes fonctionnaires et diplômés que vous êtes, dans votre nouvel environnement professionnel. Cette Conférence est en fait une rencontre de mise en condition sur les bonnes pratiques pour vous offrir des opportunités de perfectionnement, mais aussi vous sensibiliser sur les comportements qu’exigent le civisme et la citoyenneté», a-t-il expliqué.

En effet, souligne-t-il, le développement du capital humain par la promotion de l’emploi en faveur de la jeunesse a été exposé comme un enjeu majeur du mandat que le peuple nigérien a bien voulu confier au Président de la République, Chef de l’Etat, M. Mohamed Bazoum. «L’emploi est entendu tant comme un emploi public qu’un emploi privé dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. Le Gouvernement y veille avec la plus grande attention. La concrétisation de cet engagement va de pair avec une administration dynamique et totalement connectée non seulement aux fortes attentes de nos concitoyens, mais aussi aux évolutions technologiques de son époque. C’est pourquoi, le Haut-commissariat à la Modernisation de l’Etat a choisi de s’appuyer aussi sur les jeunes fonctionnaires des services techniques déconcentrés et les jeunes diplômés afin qu’ils apprennent les subtilités de leurs métiers, notamment les pratiques managériales appropriées, la prise en compte de leurs portefeuilles d’activités, les techniques de compte rendu à la hiérarchie, les techniques d’approche pour trouver un partenaire», a déclaré le Secrétaire Général. M. Attahir Adam a saisi cette opportunité pour rappeler aux jeunes l’engagement du Gouvernement à faire de l’administration, une administration de développement résolument tournée vers la satisfaction des besoins du peuple nigérien.

Les deux conférenciers ont invité les jeunes qui ont suivi les communications à retrousser leurs manches individuellement et collectivement, pour s’engager résolument à attaquer certains dysfonctionnements de notre administration publique pour accompagner l’Etat à apporter des solutions. Il s’agit entre autres dysfonctionnement de la lourdeur et la lenteur administratives ; le déficit de civisme chez certains agents de l’Etat ; les retards et l’absentéisme chroniques. Il faut noter que cette initiative du HCME a été accompagnée par des partenaires notamment la Coopération Suisse à travers le Programme d’Appui à la Gouvernance Démocratique (PAGOD).

Ali Maman ONEP/Agadez

Source : http://lesahel.org/

 

Conseil de la commune de Dakoro : Les conseillers à couteau tiré avec le préfetL’article intitulé « Conseil de la Commune de Dakoro : Les conseillers à couteaux tirés avec le préfet » paru dans notre publication « La Nation », n°156 du mercredi 8 novembre 2017 n’a pas manqué de suscité une réaction contraire. Dans les lignes qui suivent, la réponse du berger à la bergère.

Dans une déclaration rendue le 29 octobre 2017 certains conseillers de la commune urbaine de Dakoro reprochaient au Préfet Djaffarou Ibrahim de refuser de convoquer une session extraordinaire du conseil de Dakoro en vue de l’élection d’un nouveau maire après la motion de défiance qui a emporté le 1er maire le 6 juillet 2017. Par la même occasion ces mêmes conseillers lançaient un appel à l’endroit des responsables de tutelle, notamment le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation, des Affaires Coutumières et Religieuses pour faire rétablir selon eux la légalité et la justice sociale dans la commune urbaine de Dakoro.

C’est aujourd’hui un secret de polichinelle que la situation générale du Niger est plus qu’inquiétante, tant sur les plans politique, économique que social. Alors que tous les signaux sont presque au rouge, les tenants du pouvoir, qui ont la responsabilité d’apporter des solutions idoines aux différentes préoccupations, semblent naviguer à vue, apparemment essoufflés. 

Même s’ils font semblant de montrer aux Nigériens que le «braquage électoral» qu’ils ont opéré aux dernières élections est accepté par la Communauté internationale, les Guristes savent eux-mêmes que depuis ces élections le Niger est de moins en moins fréquentable sur le plan international. A part les Chinois qui profitent sans doute de la situation pour élargir le champ de leur business et des pays comme la France, l’Italie et l’Allemagne, qui sont plus préoccupés par la lutte contre l’immigration des jeunes africains qui transitent par le Niger, on ne sent pas une grande affluence des investisseurs étrangers depuis l’élection présidentielle de mars 2016 où le Président Issoufou était seul face aux électeurs, alors que son challenger Hama Amadou était gardé en prison.

inondation catastrophes naturelles NigerInondations, sécheresse, épidémies, invasions acridiennes, des conflits intercommunautaires, etc. Ce sont là, entre autres, des catastrophes naturelles devenues récurrentes au Niger, exerçant un impact significatif sur les performances macroéconomiques de notre pays. Cette année particulièrement, les catastrophes sont devenues l'objet d'une grande préoccupation pour les populations touchées, ainsi que pour les autorités. En effet, avec les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Niger, plusieurs localités du pays ont été victimes d'inondation, aussi bien dans les centres urbains que dans le milieu rural avec des maisons et des champs envahis par les eaux de ruissellement.
La situation des catastrophes liées à la saison pluvieuse a atteint une telle gravité que les autorités, à travers le Ministère en charge de l'Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, ont décidé récemment de doter notre pays d'une Politique nationale de l'Action humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, avant la fin de l'année en cours. Déjà, a assuré le Ministre en charge de la question M. Laouan Magagi, un comité composé des acteurs humanitaires, des services techniques de l'Etat, avec l'appui des partenaires techniques et financiers, a été chargé de l'élaboration de cette politique qui sera un outil approprié pour atténuer les souffrances des victimes et les dommages sur l'économie nationale.

Gestion des collectivités : Moctar Mamoudou, nouveau patron de la ville de Niamey Depuis le mercredi 16 août 2017, on connaît le nouveau patron de la capitale du Niger. Le promu s’appelle Moctar Mamoudou, jusque-là Haut-Commissaire à ‘’Niamey Nyalla’’. Qu’est-ce qui attend le nouveau locataire de l’Hôtel de Ville, sis place du Petit Marché ?

L’attente fut de courte durée pour trouver ‘’l’oiseau rare’’ à la tête de la capitale après la révocation du Maire central, Assane Seydou. Il y avait de quoi donner, très tôt, suite à la dissolution du Conseil de ville de Niamey et ses démembrements dont le mandat prorogé par « n » fois arrive à expiration le 16 août 2017 à minuit. Pour le précieux et harassant poste, le Ministre d’Etat, Bazoum Mohamed, en charge des collectivités territoriales a porté son choix sur Moctar Mamoudou, jusque-là Haut-Commissaire à ‘’Niamey Nyalla’’. Ce n’est donc pas un néophyte des questions d’hygiène et d’assainissement qui est chargé de faire la ‘’toilette’’ de la Capitale. Mieux, c’est à un fin-connaisseur de la ville de Niamey et ses problèmes que le sort des ordures et de la saleté de la première agglomération du Niger a été confié.

Issou Campagne Pr Diffa 01Le vendredi 28 avril 2017, le Président de la République a rencontré les maires du Niger. Entre autres sujets évoqués, la gestion très désastreuse de certaines communes.
La prorogation des mandats des conseils municipaux n’est pas un chèque en blanc. Le Président de la République l’a fait comprendre récemment aux différents responsables des entités décentralisées. C’était, le 28 avril 2017, à l’occasion de la 6ème édition des journées des communes du Niger tenue au Palais des Congrès de Niamey. « Il y a beaucoup de maires qui doivent de l’argent à l’OPVN (Office des Produits Vivriers du Niger) et je les exhorte à prendre des dispositions pour payer cet argent », a laissé entendre le Chef de l’Etat. Selon plusieurs observateurs, ces propos valent un avertissement. Aussi, prédisent-ils, les prochains jours seront mouvementés pour l’Opération Maiboula. D’après une source bien informée, un rapport d’inspection mené à l’entame de la seconde mandature du Président de la République accablerait la gestion de nombreux maires. Parmi les « affaires scabreuses » des maires, on parle de détournements de fonds liés à l’opération vente à prix modérés des céréales, la dilapidation des recettes municipales collectées sur les marchés relevant de leurs compétences administratives et bien d’autres griefs. Il y a plus d’un an de cela, la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels Agricoles (CAIMA) sommait plusieurs communes de s’acquitter d’importantes sommes d’argent relatives à l’acquisition sur prêt des tracteurs qu’elle a mis à leur disposition. Aux dernières nouvelles, de nombreuses communes restent devoir une partie ou même la totalité des frais y afférentes à la CAIMA, elle aussi talonnée par son fournisseur.

La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a organisé, le dimanche 25 décembre 2022 à Tahoua, un atelier de sensibilisation des journalistes et acteurs de la société civile de la région hôte et ceux d’Agadez, sur sa solution informatique de gestion des plaintes. Il s’agit d’une plateforme innovante, mise en place dans le cadre du projet «Renforcement du Dispositif de Promotion et Protection des Droits Humains» (RDPPDM), avec le concours de la Délégation de l’Union Européenne au Niger. La cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier a été présidée par le Secrétaire général adjoint de la CNDH, M. Mahamadou Oumarou en présence du Secrétaire général de la région de Tahoua et du représentant régional de la CNDH.

Après les étapes de Dosso et de Zinder, la CNDH vient ainsi édifier les journalistes et les acteurs de la société civile des régions d’Agadez et de Tahoua sur son innovation qui facilitera désormais, tant le recours par les populations victimes ou témoins d’abus à ses services de protections des Droits Humains, que le traitement prompt des dossiers par les «utilisateurs». Dans le même élan, un numéro vert, accessible gratuitement, sera très bientôt attribué à l’institution pour recevoir par téléphone, des plaintes. L’amélioration et la modernisation de ce service fondamental de la CNDH permettront aussi une continuité permanente dans les tâches de gestion des dossiers, un suivi régulier et une parfaite lecture du baromètre des Droits Humains à travers notamment des données statistiques en temps réel.

Ce nouvel outil, qu’est la solution informatique de la gestion des plaintes à la CNDH et à tout point de vue promoteur de la démocratie et de l’Etat de Droit dont l’un des piliers est justement le respect des Droits Humains. Selon le Secrétaire de la région de Tahoua, M. Harouna Assakalé, c’est une préoccupation si chère aux autorités de notre pays qui vient à point nommé. «Cela va constituer, certainement, une avancée dans l’éducation aux Droits Humains dans notre pays», a-t-il soutenu. M. Harouna Assakalé estime qu’une meilleure gestion des plaintes permettra d’améliorer la protection contre les abus en tout genre. La CNDH renforce ainsi ses capacités d’écoute, en se rapprochant davantage des citoyens. Le Secrétaire général de la région de Tahoua a invité les participants à jouer le rôle de relais dans la vulgarisation de la plateforme.

Le Secrétaire général adjoint de la CNDH, M. Mahamadou Oumarou a indiqué que, c’est dans le cadre du renforcement de ses capacités techniques et de ses performances en matière de promotion et de protection des droits humains sur toute l’étendue du territoire national que la CNDH vient de se doter d’une telle innovation en matière de traitement des plaintes. «Au regard de leurs rôles éminents dans la promotion de l’Etat de Droit au Niger, la CNDH trouve important que les journalistes et les acteurs de la société civile soient sensibilisés sur toutes les innovations introduites relatives à ses méthodes de travail», explique M. Mahamadou Oumarou.

 Ismaël Chékaré,ONEP-Tahoua

Source : http://www.lesahel.org

Le 2 avril 2021 a sonné le glas pour Pierre Foumakoye Gado qui a régné par procuration sur le pétrole nigérien. Une procuration d’Issoufou Mahamadou qui a dû, face à l’intransigeance du Président Bazoum Mohamed, lâcher son homme-lige. En compensation, et pour diviser la poire en deux, Bazoum accepte qu’il soit remplacé par Sani Issoufou dit Abba. Selon une source politique crédible, la bataille a été rude et c’est pratiquement au bout de plusieurs heures de chamailleries que l’ancien président et son successeur ont pu accorder leurs violons. Pour le nouveau président, tout sauf Pierre Foumakoye Gado. S’il a obtenu gain de cause, il n’est toutefois pas sorti de l’auberge puisque c’est à un autre Pierre Foumakoye Gado que revient la gestion du pétrole nigérien. Abba Issoufou n’est autre que le fils de l’ancien président dont la préoccupation est de garder la haute main sur la gestion du pétrole qu’il ne compte ni partager ni laisser à un oeil indiscret. Il en a fait son pré-carré, interdit à tout homme étranger à la famille.

Dès les tout premiers barils, l’ancien président a secrètement négocié, à l’insu de l’Assemblée nationale, un prêt de 1000 milliards auprès d’Eximbank de Chine, hypothéquant ainsi plusieurs années de production pétrolière.

Du début de l’exploitation du pétrole nigérien, en 2011, à ce jour, personne, à l’exception notable des membres du clan, ne sait grand-chose de la manne pétrolière.Seule certitude, dès les tout premiers barils, l’ancien président a secrètement négocié, à l’insu de l’Assemblée nationale, un prêt de 1000 milliards auprès d’Eximbank de Chine, hypothéquant ainsi plusieurs années de production pétrolière. Où sont passés ces 1000 milliards de francs CFA ?

C’est l’opacité totale. L’utilisation de cette manne est des plus incertaines. Le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent. L’école n’a pas été réformée et/ou modernisée, les Nigériens manquent d’eau potable jusque dans les centres urbains, y compris à Niamey, la capitale. L’armée manque d’armes, d’appareils et d’équipements adéquats. Quant à la santé, des hôpitaux ont, certes, été construits, mais dans le cadre de conventions particulières, notamment avec la Chine pour l’hôpital de référence de Niamey ou par le partenariat public-privé.

Le secteur, il faut le dire, est en plein boom et le contrôler confère à l’ancien président une marge de manoeuvre considérable.

L’ancien président a, donc, réussi, à préserver sa chasse gardée. Pour nombre de Nigériens, Abba Issoufou est là pour veiller sur les petits secrets malodorants de ce portefeuille stratégique qui échappe au contrôle de l’Etat. Le secteur, il faut le dire, est en plein boom et le contrôler confère à l’ancien président une marge de manoeuvre considérable. La production, selon les prévisions d’exploitation, connaîtra bientôt un bond prodigieux. De 20 000 barils/jour, le Niger passerait en fin avril 2021 ¯ l’échéance a été repoussée depuis lors ¯ à 120 000 barils/jour. Une rente multipliée par 6 qui ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement pour ceux qui, depuis 10 ans, gèrent le pétrole nigérien comme une entreprise familiale.

Géré par une sorte de trinité, le pétrole nigérien est, selon des sources concordantes, au centre de nombreuses interrogations. Véritable boule de gomme dont seuls quelques initiés agrégés autour de l’ancien président connaissent les secrets et les jardins qu’il arrose, le pétrole nigérien fait assurément l’objet d’une gestion opaque. Si les Nigériens s’interrogent sur l’usage et la destination réels des fonds générés par le pétrole, notamment les 1000 milliards d’Eximbank de Chine, Issoufou Mahamadou, Pierre Foumakoye Gado et Abba Issoufou, eux, s’interrogent sur les moyens à déployer pour conserver l’inviolabilité de ce dossier. Pierre Foumakoye Gado, le régent sortant, a montré, dès les premières années de gestion, des signes extérieurs de richesse.

Selon un grand commis du secteur ayant requis l’anonymat, Bazoum lui-même ne connaît pas grand-chose de ce dossier sulfureux du pétrole.

S’il est, d’un point de vue strictement financier, le plus grand scandale de l’ère Issoufou, le pétrole n’a curieusement pas fait l’objet d’audit à ce jour. La loi, tout comme le devoir d’informer sur l’usage fait des ressources et fonds publics, sont bafoués au dernier degré. Personne ne s’en soucie, pas même le Président Bazoum qui a pourtant promis une autre gouvernance économique proscrivant la corruption et les infractions assimilées. D’ailleurs, note un grand commis du secteur ayant requis l’anonymat, Bazoum lui-même ne connaît pas grandchose de ce dossier sulfureux du pétrole.

Après l’euphorie, les Nigériens sont à la désillusion. Leurs rêves, fous, se sont envolés, emportés dans les comptes bancaires et ambitions personnels qui se sont appropriés le pétrole. Comme l’essence du Nigéria, objet de fraudes massives qui occasionnent des pertes financières énormes au géant du sud, celle de Soraz a pris visiblement les mêmes chemins tortueux. Vendue dans la rue, au vu et au su de tout le monde, dans des conditions obscures que personne ne peut s’expliquer, le pétrole nigérien n’est plus évoqué que pour exprimer le regret de constater que le Niger n’a pu échapper au syndrome de la corruption qui a ruiné bon nombre d’Etats. La vente frauduleuse d’essence, qui a prospéré, couvre aujourd’hui toutes les régions, y compris Niamey qui en était jusqu’ici épargnée et où les tenants de ces essenceries mobiles ont dû, pour s’imposer et imposer leur commerce illégal, livrer un bras de fer contre l’Etat. Un bras de fer qu’ils n’ont pas, à notre grande surprise, perdu. Les étals de bouteilles se constatent aujourd’hui dans tous les coins de rue de la capitale, développant, parallèlement au trafic légal, un circuit de commercialisation informel qui tuera à terme, le commerce légal. Il semble que ce sont essentiellement des porteurs de tenue abusant de leurs attributs qui s’adonnent, impunément, à ce trafic de carburant.

De l’avis de sources politiques multiples, la gestion orthodoxe du pétrole, ce n’est pas demain, la veille. En tout cas, pas sous Bazoum Mohamed, le premier garant du bicéphalisme du pouvoir nigérien.

À côté de ce trafic devant lequel la douane, elle-même, a fait profil bas, il y a celui des gros bonnets, des particuliers étrangers coalisés à des nationaux qui achètent l’essence de Soraz dans une perspective d’exportation, mais qui la reverseraient sur le territoire nigérien après un détour trompeur au Nigéria, au Mali ou au Burkina. Des privilégiés VIP qui ont font leurs manoeuvres, presque au vu et au su de la police, de la douane et de la gendarmerie impuissantes. La raison des particuliers est, ici, plus forte que la raison d’État. Le Président Bazoum, que l’on accuse à tort ou à raison de nourrir le peuple nigérien d’intentions et de professions de foi, est de plus en plus interpellé pour apporter un peu plus de cran dans la lutte contre la corruption. Une lutte qui ne peut faire l’économie de la transparence et de la reddition des comptes des acteurs commis à la gestion des affaires publiques.

Entre-temps, le pétrole du père, du fils et de «saint- Pierre» va continuer à alimenter des comptes bancaires logés dans les paradis fiscaux.

Si le pétrole, la principale source de revenus du Niger est exempte de tout contrôle, il faut bien croire qu’il y a un État dans un État, un gouvernement fantoche qui fait figure d’ornement et un gouvernement de vérité qui est dans l’ombre mais qui tire les ficelles du pouvoir et gère à sa guise les ressources publiques. Et de l’avis de sources politiques multiples, la gestion orthodoxe du pétrole, ce n’est pas demain, la veille. En tout cas, pas sous Bazoum Mohamed, le premier garant du bicéphalisme du pouvoir nigérien. Entre-temps, le pétrole du père, du fils et de «saint-Pierre» va continuer à alimenter des comptes bancaires logés dans les paradis fiscaux. Bazoum a-t-il peur de faire auditer le secteur du pétrole ?

Laboukoye

Le Niger, depuis 2011 qu’arrivaient au pouvoir les socialistes nigériens, devenait un pays producteur, exportateur et raffineur de pétrole, donnant ainsi de gros rêves aux Nigériens qui crurent à nouvel avenir, à des lendemains heureux, radieux. La manne avait nourri bien d’espoirs dans le pays et l’on a cru qu’au moins deux problèmes allaient trouver des solutions, soutenus par les ressources de l’or noir : l’école et la sécurité alimentaire, et peut-être la sécurité tout court. Mais voilà que dix ans après, le Niger vit comme s’il n’exploite pas du pétrole, vivant comme avant, sans rien, sans que rien de change dans la vie des Nigériens, dans la même galère. Au contraire, le pétrole tel qu’il est géré leur cause plus de problèmes qu’il n’en résolve, car mal géré, voilà curieusement que les socialistes – vraiment des socialistes ! – leur demandent de l’acheter plus cher que lorsque, sans débouchés avec la mer, le pays l’important de loin, souvent même du Venezuela. Aussi, pour avoir fait des choix peu raisonnés d’un point de vue économique et stratégique, ils ont d’une part compromis la production nationale, avec de nombreux secteurs qui sont impactés par les prix du carburant et depuis des semaines celui du gasoil qui ont une incidence sur les transports et donc sur tout ce qui est de la consommation et de la mobilité. Cette situation comme il fallait s’y attendre ne peut donner d’autres choix aux acteurs du secteur des transports que de reconsidérer leurs tarifs ; hausse qui ne peut qu’être répercutée sur les prix des produits de consommation courante. Il faut reconnaitre que cela ne peut que réduire drastiquement le pouvoir d’achat des Nigériens qu’une montée en flèche incontrôlée des prix sur les marchés complique et affecte la qualité de vie des Nigériens. Tout le contraire de ce qui se voit ailleurs où, lorsqu’on exploite des ressources de ce genre, l’on ne peut que voir la qualité de vie des populations changer, des investissements énormes consenties par l’Etat. N’est-ce pas qu’en rendant les prix des hydrocarbures et du gaz peu abordables pour les populations, l’on rendra moins compétitives les petites unités de production du pays, l’on ne peut encourager les cultures irriguées, et l’on ne peut aider à la protection de l’environnement quand le gaz devenu onéreux et peu disponibles par ses ruptures intempestives ne servira plus la consommation des ménages en énergie ; ménages qui sont appelés pourtant, progressivement, à abandonner l’usage du bois.

En vérité, le pétrole nigérien n’est que géré dans le flou total et depuis plus de dix ans, aucun bilan n’en est produit pour informer les Nigériens de sa gestion afin d’apprécier ce qu’il apporte à l’économie nationale et aux mutations sociétales. On sait seulement que par calcul, la gestion du pétrole a été confiée au départ à l’ami et « Grand frère », puis, presque pour en faire une affaire de famille, au Fils catapulté à ce « poste héréditaire » et juteux sans doute, et certainement pour plusieurs raisons que les Nigériens ne pouvaient pas ne pas soupçonner. On apprendra même de la part de nos gestionnaires socialistes qu’il faut que les Nigériens achètent plus cher leur pétrole que ne peut l’acheter l’extérieur qui vient s’en approvisionner chez nous. Une histoire de cordonnier mal chaussé… En français facile, cela veut dire que le pétrole nigérien doit plus profiter à l’extérieur qu’aux enfants du pays. Terrible socialisme ! Qui pouvait croire avec les gros discours d’une époque qu’on lui connaissait, que ce PNDS-là, pouvait avoir de telles idées qui trahissent ses options doctrinaires, ses combats et ses convictions d’une époque qu’il semble aujourd’hui renier ?

La gestion est d’autant patrimoniale que l’ont sait que depuis des années, les autorités nigériennes gèrent des relations difficiles avec leurs partenaires chinois, peu fiers de la gestion de leur partenaire la SONIDEP devenue une vache à lait pour le clan. Ne pouvant voir de traçabilité dans la gestion du pétrole, souvent ils se sont opposés à certaines pratiques non sans provoquer le courroux d’Issoufou qui pouvait même expulser un des responsables Chinois. Aujourd’hui encore, par le Fils, l’on peut voir revenir les mêmes tensions dans les relations entre les deux partenaires. Alors que fondamentalement, le problème qui se pose, est d’abord un problème de gestion à régler, et qu’il est le premier à régler, c’est sur une « nigérisation » que le nouveau ministre veut distraire les Nigériens, et faire oublier les problèmes cruciaux de gestion que l’on dénonce dans le secteur et pour lesquels le nouveau DG de la SONIDEP tenait à avoir plus de clarté. Mais il semble être contrarié dans cette démarche. Avant d’aller à cette option, il faut d’abord dire aux Nigériens comment leur pétrole est géré et surtout où vont les ressources du pétrole. Peut-on dire aux Nigériens ce qui s’est passé à la SONIDEP pendant les dix dernières années, sous la gouvernance d’Issoufou ? Les populations voudront le savoir avant toute autre chose et notamment par rapport aux recrutements partisans qui ont fait exploser le personnel avec des hommes et des femmes – issus du sérail – et qui, pour la plupart, ne répondent pas aux profils exigibles. C’est sans doute un premier aspect de l’audit que les Nigériens attendent des autorités du pays au lieu d’aller sur ces aspects qui ne visent qu’à s’attirer quelques sympathies de la part des Nigériens qui peuvent, par un patriotisme opportuniste manipulé, être sensible à ce discours stratégique de « nigérisation ». L’autre aspect de l’audit, forcément, est financier pour savoir comment les fonds générés par l’exploitation du pétrole sont gérés. Il semble d’ailleurs que la horde d’enfants gâtés envoyés là pour profiter de ce que ce sont les « Pères » qui sont aux commandes ne fait que jouer avec le pétrole, avec ces fantaisies de « tontine » de bons d’essence » dont on a souvent parlé dans le pays.

On apprenait par Africa Intelligence à travers cet article, « Le ministre du pétrole Abba poursuit son bras de fer avec les Chinois de CNPC » que le ministre nigérien du pétrole, fils de l’ancien président de la République, joue au grand héros national, en défendant une « nigérisation » qui, pour beaucoup d’observateurs, et nous l’avons dit plus haut, n’est pas pour le moment la préoccupation majeure qui se pose dans le secteur.

Ce qu’il y a d’urgent à élucider c’est la gestion qui en est faite ! Et on apprend par le même journal en ligne qu’ « Habituée à davantage de clémence durant l’ère Issoufou – [le Père] –, China National Petroleum Corporation [CNPC] est aujourd’hui malmenée par Mahamane Sani Mahamadou, dit “Abba”, le puissant ministre chargé des hydrocarbures. Ce dernier reste inflexible sur la question de la “nigérienisation” des postes dans le secteur ». Mais quel sens peut-on donner à cette option du ministre ? Pourquoi peutil être contre les choix du Père ?

Faut-il vraiment croire qu’il le ferait sous les injonctions du président de la République, Bazoum Mohamed ? Intrigant quand certains peuvent croire qu’il répond plus du Père que de l’Ami du Père…

Pour les analystes avertis, ce comportement de la part du ministre ne viserait d’une part qu’à séduire l’opinion nationale auprès duquel il voudrait paraitre comme celui-là qui aime le Niger et les Nigériens pour vouloir que les responsables du secteur soient prioritairement des Nigériens. Le Choix, dans le principe, n’est pas condamnable mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cela ? L’on sait que ce n’est pas l’efficacité qui est visé dans le secteur par cette « option patriotique », ni même la transparence et la rigueur dans la gestion du pétrole mais un moyen de caser une clientèle politique qui pourrait ne pas avoir les compétences requises pour assumer un certain nombre de responsabilités dans le secteur ; toutes choses pour lesquelles les Chinois ont de bonnes raisons de douter car il ne faut pas oublier que cela fait quand même plus de dix ans qu’ils travaillent avec leurs partenaires Nigériens et c’est suffisant pour savoir qui ils sont ! Combien de jeunes ayant fait de bonnes études dans le secteur du pétrole, et qui, parce qu’ils ne sont du bon côté, chôment ou font autre chose que ce pourquoi, souvent aux frais de l’Etat, ils avaient fait avec brio des études en pétrochimie ou autres ? Comme toujours, dans cette volonté camouflée, l’on ne chercherait que le moyen de caser d’autres, non pour une efficacité mais pour profiter comme d’autres et s’enrichir. Le clan reste toujours aux aguets pour prendre d’assaut tout ce qui sent le fric, l’odeur de l’or…noir.

Sur tout un autre plan, certains soupçonnent que ce qui est recherché dans une telle démarche serait de dégoûter les Chinois de ce partenariat afin qu’ils boudent le secteur et s’en aillent pour donner le prétexte aux autorités nigériennes de renégocier le secteur avec un nouveau partenaire qui pourrait peut-être la France contestée aujourd’hui dans tous les secteurs. L’on se demande d’ailleurs si le « Petit » le fait vraiment pour Bazoum Mohamed ou pour un autre agenda caché ? On ne tardera pas à le savoir.

Gobandy

 

L’auditorium de l’immeuble CNSS a servi de cadre, le vendredi 18 mars dernier, a une session d’échange entre la ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative Mme Daoura Hadizatou Kafougou et les principaux responsables de la gestion des ressources humaines des ministères et institutions de l’Etat. Ces échanges ont porté sur la problématique de la gestion efficace et rationnelle des ressources humaines de l’Etat. L’objectif  est de formuler les attentes de chaque groupe envers l’autre, mais aussi de proposer des solutions innovantes et non-onéreuses à même de contribuer à booster le développement du pays.

A l’ouverture des échanges, la ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative a rappelé la législation en vigueur au Niger en matière de gestion des ressources humaines et a exhorté les principaux responsables à exercer leur travail «dans la limite des compétences délégués aux autorités administratives concernées sur certains actes d’administration et de gestion courante de la carrière des agents de la fonction publique». L’appropriation des textes de base par les directeurs et responsables de la gestion des ressources humaines de l’Etat, a-t-elle insisté, est indispensable dans l’amélioration de la qualité de la gestion technique de la fonction publique.

Pour Mme Daoura Hadizatou Kafougou, la faible connaissance et le faible niveau d’application des dispositions statutaires régissant la carrière des agents de la fonction publique, l’absence d’un texte déterminant les missions types des directeurs des ressources humaines des ministères et institutions et fixant les profils des directeurs, de même que le suivi peu régulier de la carrière des agents de l’État et l’indiscipline de certains agents, sont actuellement quelques-uns des défis qui entravent la gestion des ressources humaines de l’Etat. Elle a également cité, dans le même registre, le non-respect des heures légales de travail, le retard et l’absentéisme de certains agents, le manque d’engagement personnel et de rigueur dans le travail.

A la suite de la ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, les participants aux échanges ont, à l’unanimité, reconnu la nécessité de renouer avec les valeurs fondamentales de la fonction publique que sont le respect des textes, le respect de l’intérêt général et le sens du service public, la discipline à tout-égard, le goût du travail bien fait et de la rationalité. Les échanges ont permis d’aller en profondeur dans la compréhension des problèmes actuels que connaît le secteur et de définir le renforcement des capacités des responsables chargés de la gestion des ressources humaines de l’Etat, comme étant le pilier principal pour atteindre les objectifs voulus. Le renforcement des capacités des différents responsables passe par l’organisation de séances de formations périodiques et ciblées sur la gestion des ressources humaines de l’Etat.

La ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative a reconnu, avec ses techniciens, que la formation est incontournable mais à rejeter dans l’immédiat, toute idée de dépenser des sommes colossales pour former un ou deux responsables des ressources humaines à l’extérieur seulement. «Honnêtement je pense que, même ici au Niger, il y a des ressources humaines de qualité qui peuvent valablement vous former surplace», a fait savoir à la ministre Hadizatou Kafougou qui a demandé par ailleurs aux responsables des ressources humaines de l’Etat de privilégier la formation par leurs pairs au sein des ministères et des institutions publiques.

Présent à la rencontre, le Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou, s’est réjoui de la création de ce cadre de dialogue avec les responsables de la gestion des ressources humaines de l’Etat, tout en assurant de la disponibilité ici même au Niger, de la documentation adéquate et de ressources humaines qualifiées pour conduire surplace les formations visant le renforcement des capacités des cadres. Il a énuméré les actions menées par le ministère de la Fonction publique, avec l'accompagnement du HCME, pour permettre de vulgariser les principaux textes relatifs à la gestion des ressources humaines de l'Etat au Niger. «En plus de la publication du manuel sur l’employé et sa carrière, la fonction publique a eu à faire l'accueil, il y a 10 ans de cela, des nouveaux fonctionnaires pour leur expliquer le processus qu'ils venaient d'intégrer. L'objectif était que chaque ministère ou institution de l'Etat puisse prendre le relais pour accueillir les nouveaux agents, leur expliquer tout ce qu'ils devraient apprendre pour mieux connaitre l'institution et être productifs», a rappelé M. Amadou Saley Oumarou.

Souleymane Yahaya(onep)

 En 2011, à la faveur d’élections des plus insolites et tropicalisées, le PNDS accède au pouvoir, suscitant, malgré tout, beaucoup d’espoir au sein des populations nigériennes, et même des élites. En raison des valeurs et principes que, dans leurs discours, quand ils étaient à l’opposition, les porte-voix du Parti faisaient semblant de défendre. De la bonne gouvernance à l’efficacité de la dépense publique, tout était bien pour séduire les nigériens et ainsi que l’opinion internationale. Les nigériens découvriront à leurs dépens, et ils ne sont pas au bout de leurs peines, que ce ne sont que des leurres utilisés par un prédateur pour attraper ses proies, en vue de les dévorer. Au contact avec la réalité, c’est-à-dire le pouvoir d’Etat, ceux-là qui ont condamné tous les régimes politiques qui se sont succédé au Niger se sont avérés pires que ceux qu’ils mettaient tant de zèle à critiquer. A une incompétence avérée à gérer le pouvoir d’Etat, sans aucun sens de l’intérêt général et l’impartialité que la gestion du pouvoir d’Etat requiert, ceux qui se sont toujours fait passer pour des démocrates convaincus, etsurtout des hommes à convictions, se sont révélés de véritables hommes à argent, des prédateurs indécrottables. Leurs seuls points communs sont non pas des valeurs humanistes de socialistes, mais la recherche effrénée, par tous les moyens, y compris les plus compromettants, du pouvoir d’Etat et un goût prononcé pour l’argent et les honneurs. La course à la captation et à l’accumulation primitive accélérée du capital devient le mot d’ordre. Caractérisés par une boulimie sans pareil, ne tenant compte que d’eux, leurs familles et leur clan, les camarades socialistes nigériens ont vite fait de s’empêtrer dans des scandales politico- financiers où chaque fois ce sont des milliards, par dizaines sinon centaines, qui sont en jeu, éclaboussant ces hommes pourtant dits de conviction. L’affaire dite Zeinab et celle MEBA, sous la Vème République portent, en tout et pour tout, sur 4 milliards 500 millions. Mais les nigériens se rappellent encore le bruit, disons le tintamarre fait par le PNDS et ses camarades la société dite civile à l’époque autour de ces affaires pour tenter de ternir l’image du régime et des hommes qui l’animaient dans le but d’amener les nigériens à les vomir. Ce sont au moyen de ces affaires et de quelques autres maigres affaires fictives comme le « fameux fonds de presse » que le PNDS justifiait ses JID et JAD.

Par contre, Le premier scandale, et pas le dernier, à l’actif de Mahamadou Issoufou et ses petits camarades, porte sur 200 milliards. Il s’agit du transfert de 200 milliards d’un compte de la SOPAMIN, créé spécialement pour les besoins de l’opération et logé à la Banque nationale de Paris-Bas (BNP) vers des comptes des plus douteux, fermés miraculeusement aussitôt après l’opération. L’un des protagonistes de cette affaire est d’ailleurs un escroc international sous le coup de plusieurs poursuites. Prenant toujours les nigériens pour ce qu’ils ne sont pas, l’homme à la base de cette manoeuvre, le directeur de cabinet du président de la République à l’époque, avec le mépris et le peu de considération qu’il a pour les nigériens, en tout bon militant du PNDS d’ailleurs, a tenté de balayer d’un revers de mains ce scandale en parlant d’une simple opération de Trading. Mais, même pour faire du Trading, il faut une base, un fonds qui est porté comme garantie. Pour bien de nigériens, il s’agirait tout simplement de l’Uranium nigérien qui a été au coeur de cette affaire et mise sur le marché international. La deuxième affaire qui a éclaboussé les hommes de la renaissance, Mahamadou Issoufou et ses amis, n’est autre que le prêt frauduleux d’Eximbank de chine, conclu en 2013 entre la banque chinoise d’import-export et le Niger, portant sur 2 milliards de dollars, soit environ 1000 milliards de FCFA. Révélé par Hama Amadou, à l’époque président de l’Assemblée nationale lors de l’une des séances plénières en fin 2013 consacrée à l’interpellation du ministre de l’intérieur de l’époque, le même qui fut au coeur de l’uraniumgate, sur la destitution du président du conseil de ville de Niamey, confirmé par une dépêche de l’agence de presse officielle chinoise, Xinhua, en date du 9 janvier 2014, le montant du prêt (2 milliards de dollars) a été pendant d’abord contesté par le Gouvernement, y compris Brigi Rafini, le Premier ministre. Le même Brigi reconnaitra pourtant, deux ans après, les 2 milliards de dollars à l’occasion d’une rencontre à Niamey avec la partie chinoise.

Pour certains observateurs, ce serait sous la pression des chinois qui voudraient que le prêt soit reconnu de vive voix par le premier responsable du Gouvernement du Niger, engageant ainsi les nigériens à rembourser leurs 2 milliards et non 1 milliard. Les chinois ne sont pas près de braver ciel, terre et mer pour venir se faire déplumer bêtement 1 milliard de dollars sur les rives du fleuve Niger. La question, toute légitime, que les nigériens se posent toujours est la suivante : pourquoi le gouvernement a caché le vrai montant du prêt aux nigériens ? A l’évidence, il y a une intention criminelle sous cette cachoterie que l’histoire éclaircira sans nul doute. Une autre affaire non moins scandaleuse qui a secoué le régime des socialistes et qui constitue éternellement un boulet pour eux est l’affaire Africard où le Niger a perdu une dizaine de milliards et sa crédibilité sur le plan international pour avoir rompu unilatéralement le contrat qui le liait, pour des raisons insondables, à la société du libanais Danny Chaccour, une société spécialisé dans la production de passeports biométriques. Après avoir été débouté devant les tribunaux, à l’intérieur et à l’extérieur ( Niamey ,Abidjan, Paris et New York) suite à cette rupture unilatérale de contrat, présenté partout comme un mauvais partenaire, suite à la saisie de biens meubles et immobiliers à Paris et à New York dont l’avion présidentiel, le Niger a fini par accepter un règlement à l’amiable qui lui a coûté une dizaine de milliards, sans que le moindre passeport ait été produit en retour par Africard. Une perte énorme sur la base de fautes graves commises par des grands commis de l’Etat et qui ont préféré mettre en avant leurs intérêts personnels pour mettre en péril les intérêts stratégiques du Niger. Pourtant, jusqu’ici personne n’a été inquiété dans cette affaire, en dehors de quelques journalistes qu’on a voulu intimider pour qu’ils cessent de parler de l’affaire. Personne ne sera non plus inquiété dans les autres scandales comme le détournement du don de riz basmati pakistanais, le détournement des milliards destinés à la sécurité et la défense de l’intégrité territoriale dans l’affaire MDN, etc. mais ces affaires constituent incontestablement des boulets aux pieds de la Renaissance et qui vont toujours hanter, comme un spectre, Mahamadou Issoufou et ses compagnons. Car, un jour justice sera faite au Niger. C’est ça qui empêche certains de dormir, malgré les apparences trompeuses.

Bisso

 

Pierre Foumakoye Gado, l’homme-lige d’Issoufou Mahamadou a finalement quitté le poste qu’il occupait depuis le début de l’exploitation du pétrole nigérien, en 2011. Véritable pièce indéboulonnable du puzzle mis en place par le régent qui a régné de main de fer sur le Niger pendant 10ans, Pierre Foumakoye Gado était perçu depuis le début comme une sorte de faire-valoir, un homme agissant par procuration au nom d’Issoufou Mahamadou. En s’assurant de placer à la tête de l’Etat un homme totalement dévoué et prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême, Issoufou voulait sans doute continuer à garder la haute main sur le pétrole, la manne devenant, à l’orée de 2021, encore plus intéressante. De 20 000 barils par jour, le Niger, selon les prévisions d’exploitation, passerait en fin avril 2021, à 120 000 barils par jour. Une rente multipliée par 6 qui ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement pour ceux qui, depuis 10 ans, ont mis les ressources du pays sous coupe réglée. Issoufou Mahamadou, manifestement, n’entendait laisser à personne l’opportunité de…

Pas même à Bazoum Mohamed, son protégé et partenaire politique. Le tout premier gouvernement formé par celui-ci l’a confirmé. Au poste stratégique du Pétrole, c’est le fils d’Issoufou, Sani Issoufou dit Abba, qui se fait nommer.

Auréolé de nouveaux pouvoirs que n’avait pas Pierre Foumakoye Gado, le rejeton de l’ancien président aurait également à gérer les énergies renouvelables.

Un vaste éventail de pouvoirs qui permet à la famille Issoufou de garder la main sur les secteurs porteurs et générateurs de flux d’argent considérables.

Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus.

Après, donc, la décennie passée au cours de laquelle les Nigériens se demandent ce que sont devenues les ressources tirées de l’exploitation pétrolière, c’est une nouvelle phase, tout autant opaque, qui va s’ouvrir. Pour la plupart, les Nigériens estiment d’ailleurs que Issoufou, en imposant son fils à ce poste, entend garder secrets les micmacs éventuels qui ont marqué la gestion du pétrole. Très tôt, le gouvernement Issoufou a contracté auprès d’Eximbank de Chine, un prêt de 1000 milliards de francs CFA. Un prêt de 1000 milliards révélé par Hama Amadou mais contesté dans son montant avec véhémence par le pouvoir avant que Brigi Rafini, le Premier ministre, ne reconnaisse officiellement, probablement sous la pression de la Chine, que ledit montant était bel et bien exact. On apprendra par la suite qu’en contractant ce prêt de 1000 milliards, Issoufou Mahamadou qui n’a jamais requis l’avis de l’Assemblée nationale, a hypothéqué des années de production pétrolière. Où sont passés ces 1000 milliards de francs CFA ? C’est l’opacité totale. L’utilisation de cette manne est des plus incertaines. Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus. Des immeubles de grand standing poussent aux quatre coins de Niamey, voire du Niger. La fête tournante du 18 décembre est devenue l’occasion et le créneau d’investir, à pas feutrés, dans l’immobilier.

Peut-être qu’après le père, avec les 1000 milliards d’Eximbank de Chine, le fils aussi contractera son prêt.

Celui qu’on appelle, à Niamey, Abba Issoufou, est le nouveau maître d’ouvrage désigné par le véritable maître d’oeuvre qu’est Issoufou Mahamadou. Un nouveau maître d’ouvrage qui va se charger de veiller sur les intérêts du petit cercle qui gère le pétrole nigérien. S’il est là pour garder la main familiale sur les petits secrets malodorants de ce portefeuille, Abba est là également pour permettre à la famille de garder sous son contrôle ce secteur dont la production connaîtra bientôt, si les échéances annoncées sont respectées, un bond prodigieux. Le pétrole nigérien est, donc, géré de père en fils. Peut-être qu’après le père, le fils aussi contractera son prêt. Les perspectives de passage de 20 000 barils par jour à 120 000 barils annoncées de longue date le lui permettent. L’hypothèse n’est pas exclue. Bazoum Mohamed, le tout nouveau régent, pourrait en avoir besoin.

Ferré comme il l’est dans un gouvernement aux fondations issoufiennes, Bazoum Mohamed ne peut refuser ce qui lui sera présenté comme une aubaine à saisir. En a-t-il d’ailleurs le choix ? O u h o u m o u d o u Mahamadou au poste de Premier ministre, Abba au Pétrole et aux énergies renouvelables, Alkache Alhada à l’Intérieur, Hassoumi Massoudou aux Affaires étrangères et à la Coopération, Bazoum Mohamed dispose de peu de marges de manoeuvre pour s’émanciper de son mentor. Selon une source politique proche du pouvoir, « il n’en a ni la possibilité, ni la prétention, son pouvoir dépendant entièrement de celui qui l’a créé ».

Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie.

En contrôlant le portefeuille du pétrole, désormais doté de 120 000 barils par jour et l’exportation rendue possible grâce au pipeline en cours de réalisation, la famille Issoufou détient toujours les clés du pouvoir, même après le départ du père. L’argent, dit-on, est le nerf de la guerre. Le pétrole nigérien va en fournir abondamment à partir de ce mois d’avril 2021. Issoufou Mahamadou, qui tient à ne pas s’éloigner afin d’avoir un oeil sur tout, sera pour le pouvoir en place une sorte de pôle de décision informel mais déterminant.

En conservant par personnes interposées (Abba et Ouhoumoudou) le contrôle de la Primature et du Pétrole, le surprenant récipiendaire du prix Mo Ibrahim, qui s’est établi non loin de la présidence de la République, toujours sous bonne protection de sa Garde présidentielle, crée une sorte de bicéphalisme à la tête de l’Etat. Il risque même de faire de l’ombre à Bazoum Mohamed qui a pleinement connaissance de ses limites objectives. Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie.

Hier, Pierre Foumakoye Gado, aujourd’hui Sani Issoufou, le pétrole est en train de devenir une tragédie pour le peuple nigérien.

Malgré les immenses ressources qu’il a pu générer, notamment les 1000 milliards d’Eximbank, l’école manque cruellement de classes, d’amphithéâtres et d’autres infrastructures et matériels, la santé est de plus en plus marchande, l’eau potable est plus que jamais hypothétique, l’armée manque d’armes, d’appareils et d’équipements adéquats, etc. Une tragédie qui va être accentuée, Bazoum ayant rassuré Issoufou et ses autres partenaires que ce sera la continuité.

Doudou Amadou

Véritable pièce indéboulonnable du puzzle mis en place par le régent qui a régné de main de fer sur le Niger pendant 10 ans, Pierre Foumakoye Gado était perçu depuis le début comme une sorte de faire-valoir, un homme agissant par procuration au nom d’Issoufou Mahamadou. En s’assurant de placer à la tête de l’Etat un homme totalement dévoué et prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême, Issoufou voulait sans doute continuer à garder la haute main sur le pétrole, la manne devenant, à l’orée de 2021, encore plus intéressante. De 20 000 barils par jour, le Niger, selon les prévisions d’exploitation, passerait en fin avril 2021, à 120 000 barils par jour. Une rente multipliée par 6 qui ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement pour ceux qui, depuis 10 ans, ont mis les ressources du pays sous coupe réglée. Issoufou Mahamadou, manifestement, n’entendait laisser à personne l’opportunité de…

Pas même à Bazoum Mohamed, son protégé et partenaire politique. Le tout premier gouvernement formé par celui-ci l’a confirmé. Au poste stratégique du Pétrole, c’est le fils d’Issoufou, Sani Issoufou dit Abba, qui se fait nommer.

Auréolé de nouveaux pouvoirs que n’avait pas Pierre Foumakoye Gado, le rejeton de l’ancien président aurait également à gérer les énergies renouvelables.

Un vaste éventail de pouvoirs qui permet à la famille Issoufou de garder la main sur les secteurs porteurs et générateurs de flux d’argent considérables.

Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus. Après, donc, la décennie passée au cours de laquelle les Nigériens se demandent ce que sont devenues les ressources tirées de l’exploitation pétrolière, c’est une nouvelle phase, tout autant opaque, qui va s’ouvrir. Pour la plupart, les Nigériens estiment d’ailleurs que Issoufou, en imposant son fils à ce poste, entend garder secrets les micmacs éventuels qui ont marqué la gestion du pétrole. Très tôt, le gouvernement Issoufou a contracté auprès d’Eximbank de Chine, un prêt de 1000 milliards de francs CFA. Un prêt de 1000 milliards révélé par Hama Amadou mais contesté dans son montant avec véhémence par le pouvoir avant que Brigi Rafini, le Premier ministre, ne reconnaisse officiellement, probablement sous la pression de la Chine, que ledit montant était bel et bien exact. On apprendra par la suite qu’en contractant ce prêt de 1000 milliards, Issoufou Mahamadou qui n’a jamais requis l’avis de l’Assemblée nationale, a hypothéqué des années de production pétrolière. Où sont passés ces 1000 milliards de francs CFA ? C’est l’opacité totale. L’utilisation de cette manne est des plus incertaines. Alors que le gouvernement n’a jamais informé sur l’usage fait de cet argent, subitement, des dignitaires du régime sont devenus riches comme Crésus. Des immeubles de grand standing poussent aux quatre coins de Niamey, voire du Niger. La fête tournante du 18 décembre est devenue l’occasion et le créneau d’investir, à pas feutrés, dans l’immobilier.

Peut-être qu’après le père, avec les 1000 milliards d’Eximbank de Chine, le fils aussi contractera son prêt.

Celui qu’on appelle, à Niamey, Abba Issoufou, est le nouveau maître d’ouvrage désigné par le véritable maître d’oeuvre qu’est Issoufou Mahamadou. Un nouveau maître d’ouvrage qui va se charger de veiller sur les intérêts du petit cercle qui gère le pétrole nigérien. S’il est là pour garder la main familiale sur les petits secrets malodorants de ce portefeuille, Abba est là également pour permettre à la famille de garder sous son contrôle ce secteur dont la production connaîtra bientôt, si les échéances annoncées sont respectées, un bond prodigieux. Le pétrole nigérien est, donc, géré de père en fils. Peut-être qu’après le père, le fils aussi contractera son prêt. Les perspectives de passage de 20 000 barils par jour à 120 000 barils annoncées de longue date le lui permettent. L’hypothèse n’est pas exclue. Bazoum Mohamed, le tout nouveau régent, pourrait en avoir besoin. Ferré comme il l’est dans un gouvernement aux fondations issoufiennes, Bazoum Mohamed ne peut refuser ce qui lui sera présenté comme une aubaine à saisir.

En a-t-il d’ailleurs le choix ?

Ouhoumoudou Mahamadou au poste de Premier ministre, Abba au Pétrole Bazoum Mohamed dispose de peu de marges de manoeuvre pour s’émanciper de son mentor. Selon une source politique proche du pouvoir, « il n’en a ni la possibilité, ni la prétention, son pouvoir dépendant entièrement de celui qui l’a créé ».

Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie. En contrôlant le portefeuille du pétrole, désormais doté de 120 000 barils par jour et l’exportation rendue possible grâce au pipeline en cours de réalisation, la famille Issoufou détient toujours les clés du pouvoir, même après le départ du père.

L’argent, dit-on, est le nerf de la guerre. Le pétrole nigérien va en fournir abondamment à partir de ce mois d’avril 2021. Issoufou Mahamadou, qui tient à ne pas s’éloigner afin d’avoir un oeil sur tout, sera pour le pouvoir en place une sorte de pôle de décision informel mais déterminant. En conservant par personnes interposées (Abba et Ouhoumoudou) le contrôle de la Primature et du Pétrole, le surprenant récipiendaire du prix Mo Ibrahim, qui s’est établi non loin de la présidence de la République, toujours sous bonne protection de sa Garde présidentielle, crée une sorte de bicéphalisme à la tête de l’Etat. Il risque même de faire de l’ombre à Bazoum Mohamed qui a pleinement connaissance de ses limites objectives. Géré ainsi de père en fils, le pétrole nigérien risque de pas profiter au peuple nigérien mais à ce que Mahamane Ousmane a dénoncé sous le vocable d’oligarchie.

Hier, Pierre Foumakoye Gado, aujourd’hui Sani Issoufou, le pétrole est en train de devenir une tragédie pour le peuple nigérien.

Malgré les immenses ressources qu’il a pu générer, notamment les 1000 milliards d’Eximbank, l’école manque cruellement de classes, d’amphithéâtres et d’autres infrastructures et matériels, la santé est de plus en plus marchande, l’eau potable est plus que jamais hypothétique, l’armée manque d’armes, d’appareils et d’équipements adéquats, etc. Une tragédie qui va être accentuée, Bazoum ayant rassuré Issoufou et ses autres partenaires que ce sera la continuité.

Doudou Amadou

 

Depuis sa nomination en janvier 2018 à la tête de la centrale d’approvisionnement d’intrants agricoles (CAIMA), Mahamadou Harouna dit Moudy, ancien cadre de la COMINAK à la retraite, semble ignorer qu’il est le garant des intérêts de l’Etat dans cette société. Selon des sources crédibles, de 2018 à ce jour, tous les marchés d’achats d’intrants et autres exécutés seraient attribués à des fournisseurs bien ciblés dont certains seraient des représentants de firmes de fabrication d’engrais. Du reste, selon nos sources, cela se passerait avec la bénédiction du directeur des marchés. A en croire à nos sources, le directeur général et le directeur des marchés seraient les seuls maitres à la CAIMA. Ils attribuent les marchés, ils font la réception, effectuent les paiements et la mise en place dans les régions en violation du manuel de procédures de la société. Que dire de la quantité d’engrais vendue à un fournisseur pour exportation à Kara au Togo ?

Avec le reliquat des fonds tracteurs logés à la BAGRI dont le conseil d’administration aurait autorisé son utilisation pour le fonctionnement de la société, le directeur général n’aurait payé que des fournisseurs. Aujourd’hui, les travailleurs accusent deux (2) voire trois (3) mois d’arriérés de salaire. Ils moisissent dans une situation de dénuement total. Cela, pendant que Moudy et ses affidés se la coulent douce à chaque pause de journée de travail entre les hôtels de grand standing de Niamey et dans des grosses cylindrées.

Vivement que la CAIMA puisse retrouver ses lettres de noblesse !

A.S

Finalement, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est devenue une société qui multiplie les scandales financiers. Les scandales financiers se succèdent, chaque jour, les uns plus graves que les autres. Des scandales dans lesquels des milliards de FCFA sont pompés par des responsables véreux de la société. Après les trois (3) milliards détournés dans le cadre de la mise en place d’un schéma directeur informatique, avec la complicité d’une société burkinabé dénommée A2SYS, aujourd’hui, il est question d’une autre affaire rocambolesque de plus de six (6) milliards de FCFA. Les responsables de la CNSS auraient procédé à un dépôt à terme (DAT) de plus six milliards dans les caisses d’ASUSU S.A. Un placement jugé irrégulier, car, depuis le 3 mai 2018, ASUSU est en administration provisoire, donc géré de manière provisoire, en violation des règles du système bancaire. Etant dans une situation critique de gestion, la société ASUSU échappe aujourd’hui à certaines exigences de la commission bancaire de l’UEMOA. Malgré les réticences exprimées par des agents de la CNSS, surtout que le siège d’ASUSU aurait été hypothéqué, les responsables auraient passé outre pour faire le DAT. Avec la situation critique que traverse ASUSU, les responsables de la CNSS aurait fait une demande de dégel de plus d’un (1) milliard de FCFA. Et l’affaire aurait généré des bénéfices profitables à certains responsables de la CNSS. Des bénéfices qui auraient permis l’achat de deux véhicules au profit de l’ancien directeur général et la comptable de la Caisse. Lesquels véhicules seraient de marque HUNDAI achetés à la société automobile IMO. Il semble, également, que le dépôt à terme (DAT) aurait permis à un ancien responsable de la CNSS de s’offrir un appartement à Dubaï aux Emirats arabes unis. Ce grand scandale financier, parmi tant d’autres, aurait mis au rouge les livres comptables de la Caisse nationale de sécurité sociale. Au point où la Caisse peine aujourd’hui à relever certains défis cruciaux. Pour parer aux difficultés que rencontre la CNSS dans sa gestion financière, des voix s’élèvent pour réclamer le recouvrement des sommes détournées et la mise en vente des bâtiments et autres immobiliers acquis sans l’autorisation du Conseil d’administration. Elles (les voix) en appellent au Président de la République d’avoir une hauteur de vue et de se départir de certaines considérations politiques et subjectives pour sauver la CNSS. Surtout que cette affaire de dépôt à terme (DAT) fait observer une jurisprudence au Niger. Hier seulement la justice a fait arrêter un ministre en fonction pour avoir fait un DAT lorsqu’il était Directeur général d’une société de la place. On est en droit donc, avec affaire de la CNSS, de se demander si les nigériens sont soumis aux mêmes lois. Pourrait- on déduire que la justice nigérienne est une justice changeante et à plusieurs variables ?
A suivre !

Ali Soumana

Plus de dix jours après sa prestation de serment, le président de la République Mohamed Bazoum n’arrive toujours pas à administrer la preuve aux Nigériens qu’ils ont un nouveau Président à la tête de leur pays. L’homme semble agir sous l’ombre de son prédécesseur Issoufou Mahamadou, aussi bien dans ses discours que dans les actes qu’il pose. La semaine dernière, dans sa toute première participation à une conférence de haut niveau portant sur les questions des changements climatiques et de la Covid-19, Mohamed Bazoum a consacré une bonne partie de son discours à faire les éloges de Issoufou Mahamadou. C’est surtout à travers la composition du nouveau gouvernement que les Nigériens ont senti une véritable mainmise de l’ancien président de la République dans la gestion du pouvoir. Bien des personnalités réputées proches de l’ancien président de la République ont été nommées dans le premier gouvernement de Mohamed Bazoum et à des postes stratégiques. Il est vrai qu’Issoufou Mahamadou a pesé de tout son poids pour faire de Mohamed Bazoum son successeur. Aucun observateur ne peut contester cela, encore moins Mohamed Bazoum lui-même qui n’est pas prêt d’oublier tous les obstacles qu’il a affrontés avant de s’asseoir sur le fauteuil présidentiel. Mais pour autant, est-ce que le nouveau président peut continuer à laisser son prédécesseur influencer sa gestion du pouvoir, au risque de ne pas pouvoir mettre en oeuvre le programme dont il se dit porteur ? Bien d’analystes croient dur comme fer que tôt ou tard Mohamed Bazoum finira par s’émanciper de son ancien mentor. Le pouvoir ayant ses propres réalités, il se trouvera devant une situation où il ne pourra plus appliquer à la lettre les conseils ou consignes de son prédécesseur. C’est peut-être même des conseillers qui lui chuchoteront à l’oreille que c’est désormais lui le président de la République et qu’il n’a pas à consulter quelqu’un pour prendre ses décisions. Les exemples sont nombreux en Afrique où des présidents de la République que leurs prédécesseurs ont aidé à arriver au pouvoir, sans l’espoir de surveiller leur gestion, ont fini par acquérir leur indépendance avec le temps et sous la pression de certains de leurs conseillers. Il y a même des pays où les anciens présidents ont été surpris de constater que ceuxlà qu’ils ont aidés à accéder au pouvoir ont écarté leurs proches de la gestion du pouvoir et ont même engagé des poursuites judiciaires contre eux par rapport à des affaires de mauvaise gestion. Au Niger même on connaît l’histoire de cet ancien premier ministre, dont le prédécesseur disait être le tuteur politique et l’artisan de la nomination au poste de premier ministre, qui a fini par se retourner contre lui, y compris en lui arrachant la présidence de leur parti. Il est possible que pour le cas de Mohamed Bazoum et de son prédécesseur la lune de miel dure longtemps, le temps pour le nouveau président de mieux s’installer sur le fauteuil et de maîtriser la contestation dont fait l’objet son élection de la part de l’opposition. Mais il finira par réclamer la plénitude de l’exercice de son pouvoir un jour.

Boukari Tchiroma

A l’occasion de la session extraordinaire du Secrétariat général du Parti des Peuples Africains- Côte d’Ivoire, en abrégé (PPA-CI), tenue ce lundi 17 octobre 2022 au Palais de la Culture d’Abidjan- Treichville, l’ancien président Laurent Gbagbo a dispensé une belle leçon de démocratie très riche en enseignements qui doit normalement faire méditer de nombreux chefs d’Etat subsahariens. En l’occurrence tous ceux d’entre eux qui ne supportent pas la contradiction, la critique de leur mode de gestion du pouvoir et qui pensent que la solution consiste à envoyer les opposants et les acteurs de la société civiles en prison pour avoir la paix et régner tranquillement. La solution, c’est d’étouffer systématiquement toute voix dissidente dans le pays. ‘’La prison n’est pas une réponse politique à un problème politique posé’’, a déclaré Gbagbo. L’ancien président ivoirien qui a été débarqué du pouvoir par la force avec le concours de la France au profit de son homme lige Alassane Dramane Ouattara. Pour avoir été livré immédiatement à la Cour pénale internationale (CPI) et embastillé pendant près d’une dizaine d’années là-bas avant d’être acquitté à l’issue de son procès, Gbagbo sait de quoi il parle, sait mieux que quiconque les profondes meurtrissures que provoque l’injustice sur la personne qui l’a subie et audelà, au sein d’une société humaine. Gbagbo a parfaitement raison, la prison n’est pas la réponse à la contradiction ; elle contribue plutôt à l’exacerber dans une démocratie. En fin orateur politique, l’ancien président ivoirien n’a manqué de faire des allusions se rapportant à des régimes dits démocratiques de la sous-région ouest africaine et d’ailleurs qui excellent dans le refus catégorie de la contradiction et briment leurs opposants pour cela. S’il n’a pas explicitement indexé notre pays parmi les exemples qu’il a cités, se limitant uniquement aux cas du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée Conakry où le refus de la contradiction a finalement débouché sur l’intrusion de l’armée dans l’arène politique, il n’en demeure pas moins vrai cet état d’esprit prévaut aussi chez nous depuis l’avènement du PNDS au pouvoir en 2011. Tout le temps qu’ils étaient dans l’opposition, les camarades roses avaient dissimulé leur vrai visage hideux aux Nigériens pour leur refléter celui de démocrates profondément imbus des règles et principes du système politique. Ils défendaient bec et ongles en tout temps et en tout lieu le respect des libertés collectives et individuelles, le débat d’idées contradictoire, abhorraient l’injustice sous toutes ses formes et d’où qu’elle provienne, prônaient la lutte contre les détournements publics, la corruption et l’impunité, etc. Bref, ils se faisaient passer pour les chantres de la bonne gouvernance démocratique. Depuis 2011 qu’ils ont finalement pu accéder au pouvoir à la faveur d’une transition militaire qui leur a déroulé le tapis rouge du palais. Ils ont fait de toutes ces pratiques néfastes qu’ils dénonçaient, des valeurs, leur principale boussole de gestion de l’Etat. Plus grave encore en pire et à visage découvert. Jamais notre pays n’a connu, de son indépendance à ce jour un régime aussi sadique et imperturbable dans une entreprise de démantèlement systématique des fondements même de l’édifice démocratique et la prédation des deniers publics.

Le projet de société dévastateur du PNDS

Les Tarayyistes se sont farouchement battus, usant de tous les moyens illégaux pour accéder au pouvoir qu’ils comptent conserver pendant longtemps à tout prix. Une ambition dont ils ne s’en cachent pas d’ailleurs puisqu’ils le martèlent à chaque fois que l’occasion se présente eux. La stratégie qu’ils ont entrepris de déployer pour y parvenir est connue de tous les Nigériens sincères qui assistent impuissants à sa mise en oeuvre. Comment pourrait-il en être autrement quand ils se cachent derrière l’institution judiciaire qui leur sert de bouclier pour conduire tranquillement tranquillement leur opération de mise à sac de l’édifice démocratique. Ça a d’abord commencé par le concasse des partis d’opposition à travers des manoeuvres de récupération de leurs appareils de direction, le président Mamane Ousmane en sait mieux que quiconque quelque chose dans l’affaire pour avoir été la première victime de l’opération avec le CDS Rahama. D’autres formations politiques et non des moindres comme le Moden Fa Lumana, le MNSD Nassara, ont suivi mais la tentative n’a pas prospéré avec ces derniers même s’ils ont été fortement ébranlés à l’issue de l’épreuve. Les Tarayyistes, dans leur ambition morbide d’être le seul coq qui chante dans la basse-cour, n’ont même pas épargné leurs alliés qui tentent de lever la tête. Comme si cela ne suffisait, ils ont parallèlement engagé une cabale acharnée contre les cadres des partis d’opposition et particulièrement ceux de Lumana qui refusent de courber l’échine, de se taire et les laisser faire à leur guise. Pas eux seulement d’ailleurs, puisque cette cabale a aussi fait des ravages au sein de l’armée et de la société civile. Sur la base souvent de faux dossiers montés spécialement contre eux, ils sont nombreux les cadres et simples militants de l’opposition ainsi que les leaders de la société civile et les officiers supérieurs, subalternes et hommes de rangs des FDS à séjourner en prison au cours de la décennie de règne Issoufou Mahamadou. Grâce notamment à une mise à contribution très active de l’appareil judiciaire dont l’indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs constitutionnels est soumise à rude épreuve par le régime des renaissants.

L’Assemblée nationale est transformée en une simple caisse de résonnance ; c’est la loi de l’arithmétique qui y prévaut dans le cadre de l’adoption des projets de lois. L’opposition politique n’est plus que l’ombre d’elle-même, ses leaders anesthésiés par la crainte d’aller en prison en élevant la voix ou en initiant des manifs pacifiques de rue pour dénoncer la malgouvernance des camarades. La frange de la société civile encore un peu éveillée, qui tente de briser le silence, est entravée dans ses initiatives. Et c’est hélas dans ce contexte qu’on nous parle de mise en place d’institutions démocratiques fortes et solides pour mettre à l’abri notre processus de toute tentative de remise en cause. Quand aucune des institutions républicaines n’est en mesure de dire non à l’Exécutif, peut-on parler d’institutions fortes dans une démocratie ? Assurément non ! La seule en mesure de le faire, c’est le Comité exécutif national (CEN) du PNDS, une association privée, qui est capable de contrarier le président Bazoum par rapport à son noble ambition d’assainissement de la gestion de l’Etat. Pour sûr, ce dernier est aujourd’hui sérieusement entravé par ses camarades dans sa volonté de lutter contre la corruption et l’impunité, le détournement des deniers publics et même la dépolitisation de l’administration et le recours à la compétence pour redresser la barque navire qui tangue. Et qui risque de sombrer si l’on n’y prend garde. Toute paralysie qui dure risque d’entrainer la mort inéluctable de la victime. La situation du Niger aujourd’hui n’est pas très loin de cet état au regard de la stagnation totale de la machine dans laquelle les camarades ont installé le pays.

Tawèye

 

Comme vous le savez, le Niger est confronté, ces derniers jours, à de grandes difficultés sur le plan énergétique, aussi bien en matière d’électricité que d’hydrocarbures, principalement le composant gasoil. En témoignent les longues files d’attente dans les quelques rares stations-services de la capitale et les interruptions intempestives de la fourniture en énergie électrique en cette période exceptionnelle de forte canicule où le mercure tutoie des sommets records, y compris dans le monde. Les causes de cette crise énergétique sont multiples et variées et sont la résultante d’une chaotique politique énergétique menée dans le pays, ces dernières années, difficiles à traiter dans le cadre étroit d’un article de presse. Ici, ce qui nous intéressera, c’est justement la façon désastreuse avec laquelle la question pétrolière a été traitée par le régime décadent de la renaissance d’Issoufou Mahamadou, durant une décennie et qui aura été un échec retentissant sur toute la ligne, en dépit d’énormes sommes investies dans le domaine pour rien, sauf à être capturées par la grosse mafia rose nichée dans toutes les sphères de l’Etat. L’actuel régime, celui de Mohamed Bazoum, n’est que l’exécuteur testamentaire des dernières volontés du ‘’grand baron rose’’, j’ai nommé Issoufou Mahamadou, dont le nom n’est jamais étranger à tout ce qui se passe aujourd’hui au Niger. Mais, pour mieux cerner les tenants et aboutissants de ce chaos énergétique actuel, il serait judicieux de faire un flash-back dans le passé pour découvrir toute la trame de la tragédie nationale en matière énergétique.

Le pétrole de la mafia rose : Entre clientélisme politique et pratiques mafieuses !

A lui seul, le pétrole nigérien, sous l’ère du régime de la renaissance, pourrait constituer le scandale du siècle au Niger, loin devant le fameux ‘’uranium gate’’d’un montant de plus de 200 milliards perpétré en entre 2011 et 2012, qui avait, à l’époque, provoqué un profond émoi au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Jamais, la lumière ne sera faite sur ce gros scandale, noyé dans le principe général de l’impunité érigé en règle d’or de gouvernance par Issoufou Mahamadou et sa bande. Mais, ce scandale paraît bien minuscule au regard de celui qui aura émaillé la gestion de la production pétrolière pendant plus d’une décennie, dont l’impact sur le développement économique et social du pays demeure extrêmement risible pour ne pas dire nul. Pour mener cette entreprise mafieuse autour de la gestion de la question pétrolière, un ministère spécial avait été créé, dénommé Ministère du pétrole, suite à l’éclatement du Ministère des mines et de l’énergie, comme si le pétrole n’était pas une source d’énergie ! En réalité, l’idée n’était pas si mauvaise dans l’esprit de la mafia rose, car elle permettait à celle-ci de faire mains basses sur cette manne pétrolière en concédant le Ministère des mines et de l’énergie à quelques alliés politiques, dont notamment le Lumana/FA, entre 2011 et 2013, puis à l’ANDP/Zaman Lahiya par la suite. Et à la création, qui à la tête de ce ministère, si ce n’est un fidèle parmi les fidèles, Foumakoye Gado, et qui aujourd’hui l’occupe, si ce n’est encore le ‘’fiston de papa’’, Mahamane Sani Issoufou ? Vous comprendrez aisément que le Ministère du pétrole ne soit pas alors n’importe quel ministère, puisque c’est la chasse gardée de qui vous savez, suivez mon regard ! Ainsi, durant dix ans, ce fut l’opacité totale qui avait régné sur la gestion de l’or noir nigérien, entre le CNPC, producteur du brut, la SORAZ, pour le raffinage et la SONIDEP,pour la commercialisation. Pourtant, lorsqu’ils étaient à l’opposition, les Roses du Tarayya ne cessaient de railler le régime de Mamadou Tandja pour ce projet pétrolifère auquel ils ne croyaient guère et dont ils disaient, méchamment, qu’il ne déboucherait que sur de l’eau… Mais, cela n’avait point gêné Issoufou Mahamadou d’inaugurer, en grandes pompes, la raffinerie SORAZ, en 2011, qu’il estimait d’ailleurs surévaluée par les Chinois lors de la conclusion de la convention de partenariat entre l’Etat du Niger et l’empire du milieu. Toutefois, une fois au pouvoir, il avait vite abandonné cette considération pour se mettre dans le jeu chinois, après un voyage au pays de Mao, avec à la clé une baisse du taux concessionnel initial et un rééchelonnement des différés de payement. Pendant toute cette période, personne, en dehors des Chinois et de la mafia, ne pouvait savoir avec exactitude les quantités réelles de barils de pétrole produites au Niger, car les 20.000 barils officiellement annoncés pour le raffinage étaient simplement du pipo, et quant au brut, il était plus que le secret du sexe des anges. Durant tout le premier quinquennat d’Issoufou Mahamadou, la SONIDEP, dirigée à l’époque par Ousmane Idi Ango, aujourd’hui banni du parti rose, avait l’exclusivité de l’export du pétrole raffiné, et par conséquent, cela générait d’importantes ressources financières, en principe, pour l’Etat du Niger. Cependant, les arriérés de paiement à la SORAZ ne faisaient que s’accumuler au détriment de la société chinoise qui réclamait de plus en plus le respect scrupuleux par la SONIDEP des délais contractuels de paiement. Et devant l’incurie de la SONIDEP face au non-respect de ces échéances contractuelles, la SORAZ avait fini par exiger et obtenir 50% de l’export. Et même là, la situation ne s’était guère améliorée, dans la mesure où la mauvaise gestion de la SONIDEP allait de mal en pis. Et quant aux Chinois, s’apercevant sans doute du manque de sérieux de la part des autorités nigériennes, ils se mirent, à leur tour, à faire ce qu’ils voulaient, à octroyer aux employés chinois un traitement salarial disproportionné et autres privilèges, face à une main d’oeuvre locale réduite à l’état de prolétariat digne d’un roman d‘Emile Zola, sans aucun plan de carrière et en violation flagrante du Code de travail. Tenez, même en cas de grève du personnel nigérien, la production ne peut pas s’en ressentir, puisque l’essentiel du travail de raffinage est effectué par les techniciens chinois, et de surcroît, tous les appareils de production ont des notices rédigées uniquement en chinois, pas un seul mot en anglais, a fortiori en français ! C’est très certainement ce explique, aujourd’hui, la position dominante chinoise à la SORAZ, grandement favorisée par la complicité rose tissée par Issoufou Mahamadou et sa bande. Vous l’aurez sans doute remarqué, toute une mafia s’est constituée autour de cette exploitation pétrolière qui a vu des stations-services appartenant à des proches du régime pousser, à tout bout du pays, comme des champignons, en violation flagrante des règles et énormes de sécurité exigées en la matière. Aujourd’hui, face à la pénurie de gasoil, seules les stations-services appartenant aux proches du régime disposent encore dans leurs cuves du précieux liquide, ce qui y provoque de grosses bousculades de la part d’une clientèle désemparée.

Bazoum impuissant à rectifier le tir ?


Face à la crise du gasoil, dont les répercussions sont incalculables en termes économiques et sécuritaires (les gros porteurs de marchandises, les autobus de transport-voyageur et autres engins de terrain, ainsi que la plupart des véhicules des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) carburant au gasoil), le Gouvernement du Niger, via le Ministre du pétrole, a tenté, dans la plus grande précipitation, de trouver des boucs émissaires en la personne de deux cadres chinois de la SORAZ, respectivement le Directeur-adjoint de la production et le responsable de vente de cette société, sommés de quitter le territoire en quarante-huit heures ! Que l’on ne laisse guère abuser par cette mesurette, certes courageuse dans la forme, mais insignifiante dans le fond, qui n’était pas de l’initiative du Ministre du pétrole lui-même, mais provenant très certainement du président Bazoum en personne ! En réalité, le mal semble plus profond que ne le laisse apparaître la décision d’expulser ces deux pauvres responsables chinois, et quid de la Direction Générale de la SORAZ elle-même, de la SONIDEP chargée de la distribution des produits pétroliers, du Ministère du pétrole dans ce désastre national ou de tout ce puissant lobby national gravitant autour du pétrole ? Pourquoi ne pas demander un audit général sur les dix années passées autour de l’exploitation pétrolière afin de voir l’étendue des dégâts perpétrés par Issoufou Mahamadou et sa bande ? Le fait d’insister pour placer son fiston à la tête de ce ministère ne présumerait-il pas, en fin de compte, de l’intention de la part d’Issoufou Mahamadou de cacher quelque chose d’horrible qui se serait passé dans ce département ministériel, pendant une décennie entière ?Voilà, en fait, le gros défi que devrait relever le président Bazoum, si réellement, il était fermement décidé à trouver une solution juste et durable à la gestion du pétrole nigérien, et non se contenter juste de ces actions d’éclat qui apparaissent, au demeurant, comme de simples coups d’épée dans l’eau !

Sanda

Des milliers de nos patriotes se sont rassemblés en ce  samedi du 2 septembre 2023, avec une ferveur inébranlable, devant la majestueuse base aérienne de Niamey,(Rond-point Escadrille). Leur cri puissant résonnait dans les cieux, unissant leurs voix pour une cause sacrée : l'exigence catégorique du départ des forces françaises, ces 1500 soldats étrangers qui occupent notre sol sacré du Niger.

À l'aube de cette journée historique, de braves manifestants, animés par un amour profond pour la patrie, ont rejoint des compatriotes qui avaient vaillamment passé la nuit du vendredi 1er septembre devant les portes de la base militaire française de Niamey. Ils ont répondu à l'appel vibrant du mouvement M62, qui avait proclamé un sit-in de trois jours, une démonstration d'unité nationale sans précédent.

Les pancartes brandies fièrement par ces défenseurs intrépides de notre terre natale, hommes et femmes de tous âges, étaient ornées de messages vibrants, tels que "Le Niger appartient aux Nigériens", "Vive le Niger, Abas la France", ou encore "La France Dégage". Ces mots étaient porteurs de la flamme ardente de la patrie, accompagnés par les sons des vuvuzelas et autres instruments de notre culture ancestrale.

Dans l'après-midi, d'autres patriotes venus de tous les coins de Niamey ont rejoint la marée humaine déjà sur place. Les artères principales de la ville, tels que l'axe allant du Rond-point de l'aéroport jusqu'au Rond-point de la 6ème, ainsi que celui du Rond-point Escadrille jusqu'au Rond-point de la police secours, furent bloqués pendant de nombreuses heures, témoignant de la détermination sans faille de ces nos valeureux compatriotes.
Il convient de rappeler que les nouvelles autorités du Niger ont, avec une bravoure sans pareille, dénoncé, le 3 août dernier, les accords de défense qui liaient le Niger  à la France. Cette déclaration historique a marqué un tournant dans l'histoire de notre pays, où l'indépendance et la souveraineté nationale sont désormais célébrées avec une fierté inégalée.

En ce jour mémorable, le peuple nigérien tout entier se dresse d'un même élan, le cœur battant d'un amour indomptable pour notre terre, clamant d'une seule voix : "Le Niger est nôtre, pour toujours et à jamais !" Vive le Niger !
 Nigerdiaspora

D’ou tient Foumakoye Gado cette fortune avec laquelle, partout, depuis quelques temps, il exhibe tant d’argent alors que l’on connait l’homme, avant avril 2011 où, Oh, Dieu, il pouvait être l’un des plus humbles de la terre, n’ayant rien à montrer à la terre qui ferait de lui le « bourgeois » qui donne ces airs arrogants et vantards. Qu’at- il fait, sinon que d’être ministre comme beaucoup d’autres, pour avoir tant d’argent ?

Foumakoye ne serait-il pas un cas suspect d’enrichissement illicite ?

Qu’est ce que l’enrichissement illicite ?

L’enrichissement illicite est l’augmentation substantielle du patrimoine d’un agent public que celui- ci ne peut pas raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes. Du reste, l’enrichissement illicite est l’acquisition d’une fortune inexpliquée. Il est une infraction à caractère économique qui est punie par la loi au Niger. La loi nigérienne dit que tout fonctionnaire de l’Etat, qui n’a pas hérité d’une richesse, ou contracté une dette auprès d’une banque et ou bénéficie d’un legs ou d’un don et qui vit au dessus de ses moyens, sans qu’il ne puisse justifier cela, lorsqu’il est reconnu coupable et que les preuves sont là. Autant dire que, dans le contexte des mécanismes de recouvrement d’avoirs, les lois sur l’enrichissement illicite se singularisent particulièrement, dans la mesure où elles n’assujettissent pas le prononcé d’une sanction judiciaire à la présentation préalable de preuves sur une activité criminelle sous-jacente ou distincte. Les tribunaux doivent simplement avoir l’assurance que l’enrichissement illicite a bel et bien eu lieu.

En l’espèce Foumakoye Gado ne serait- il pas coupable d’enrichissement illicite ?

Après des années de traversée de désert, l’homme serait subitement devenu richesse avec l’arrivée de son parti au pouvoir et sa nomination au gouvernement en 2011. En tout cas, il aurait su se faire construire, selon certaines sources, une richesse dynastique. Preuve de sa richesse, les réseaux sociaux et les médias avaient relayé l’achat par Foumakoye de trois (3) véhicules, grosses cylindrées, en raison de 98 millions de FCFA par véhicule à partir de Dubaï. Dans la meme période, il aurait, également, payé des véhicules à toutes les fédérations régionales de son parti. Foumakoye serait aussi un grand propriétaire terrien avec des hectares de terre et des jardins à Toulwaré (route Torodi) et à Dosso. Les immeubles, on n’en parle pas. Ils poussent comme des champignons à Dosso et à Niamey.

On apprend même qu’à Dosso, l’homme serait en train de se faire construire un bâtiment de la démesure à coté d’une pharmacie qu’il ne saurait justifier par ses revenus légaux. Il faut que la Justice, investigue sur ces fortunes qui existent aussi en termes d’immeubles qu’on voit ici et là qu’aucun politicien normal, aucun commis de l’Etat, même faisant de la politique, ne peut justifier par son salaire et ses avantages.

En tout cas, l’homme serait riche et on sait de quoi il aurait usé pour récupérer le parti au nom de l’ami sans doute qui a toute sa confiance. On voit surtout ce qu’il dépense dans sa région natale, et notamment dans la zone de Dogondoutchi où, malaimé certainement, il n’a aucun ancrage, et pour cela il n’a aucune chance de trouver sa place dans l’électorat sans avoir cet appât. Et l’on se demande depuis des années si le pétrole profite plus à des individus, pour ne pas dire à des familles, au moins deux, pour que certains, sortis de nulle part, extériorisent tant de signes d’opulence ? Le nouveau président du PNDS, ainsi que se le demandait une lanceuse d’alerte, a-t-il une usine de production de riz, des rizières aussi, pour profiter du Ramadan et faire étalage d’une telle générosité qui n’a aucune portée religieuse si ce n’est de penser s’en servir à détourner le parti d’un autre – suivez mon regard – pour qu’il ne lui profite pas à gouverner mieux et de travailler ainsi à la mise en oeuvre d’un agenda que tout le monde savait que le clan Issoufou caressait depuis qu’il se rendait compte qu’il perdait le pouvoir et qu’il lui fallait trouver les moyens de le reconquérir.

La mauvaise gestion du pays et du pétrole nigérien dont semble s’accaparer un clan, sinon une famille pour ne pas dire deux, est aujourd’hui une réalité que tous les Nigériens dénoncent. Ce pays ne peut plus être géré comme le bien d’un clan. Sinon comment comprendre qu’après l’ami du père, le Niger ou le PNDS ne puisse avoir personne d’autre pour gérer le pétrole que le Fils ? Quelle gestion les deux amis, dont la complicité est forte, veulent-ils imposer au Niger et aux Nigériens, pour que les biens du pays profitent à eux seuls et à leurs clans ?

L’argent facile…

Usant de détournements des deniers publics sans pareil depuis soixante ans d’indépendance, un certain entourage de l’ancien président s’est vachement enrichi aux moyens de surfacturations, de pots de vin – les prestataires de l’Etat en savent quelque chose – plaçant aussi à des postes stratégiques des hommes et des femmes du sérail qui ont tous à justifier aujourd’hui leurs fortunes et leurs patrimoines immobiliers immenses. Ces immeubles qui appartiennent à des hommes et à des femmes, souvent des épouses et des fils gâtés, doivent être mis en lumière pour qu’on connaisse les acquéreurs et pour que ces derniers justifient leur acquisition légale. N’est-ce pas un délit que d’exhiber ce que l’on ne peut pas justifier ? Le délit d’apparence, n’est-il donc pas connu de notre droit national ?

Le Niger est ce pays qui intrigue depuis que, mentant sur les valeurs que le socialisme prône, le PNDS réussit à dribbler les Nigériens pour s’emparer du pouvoir, faisant croire qu’il pouvait être le meilleur des partis politiques de l’échiquier. On ne vit alors rien de ce que ses leaders prêchaient à l’opposition. Et il y en avait qui étaient d’autant séduits par ce discours « frelaté » qu’ils partirent soutenir, tellement ils croyaient au socialisme qu’on leur vantait. Au contact de la réalité, il n’y a plus que ceux qui ont profité du wassosso qui ne peuvent pas oser élever la voix pour dire combien la gestion du pays sous Issoufou avait été chaotique les dix dernières années. En lieu et place de bâtisseurs, les nigériens n’ont vu que des démolisseurs : les socialistes Tarayyaristes ont démoli la nation et l’économie, la cohésion nationale et la démocratie. On n’avait jamais pensé qu’un socialisme puisse faire preuve de tant de démesure. Pourtant, on a vu ces hommes, dès les premières années de leur gestion de l’Etat, verser dans l’extravagance, dans l’ostentation. C’est d’abord un siège somptueux qui jure avec la misère de ses membres qui venaient tous du peuple. Puis, il y a des fortunes que personne, ou presque, ne pouvait avoir en banque pour justifier une telle ostentation. Qui parmi eux, avant d’arriver au pouvoir, pouvait avoir les deux cent millions en banque pour s’autoriser une telle démesure qui jure avec le socialisme ? Peut-être aussi, faut-il comprendre pourquoi, quittant le pouvoir et quand Bazoum ne peut plus laisser le même homme trôner au ministère du pétrole, l’ancien président réussit à placer son fils, un peu, imaginent les Nigériens, pour protéger les « oeufs pourris » du père qui cédait sa place, non sans avoir coaché le Fils pour gérer comme lui, se disent bien d’observateurs.

De la nécessité d’auditer la gestion du pétrole…

Ni Foumakoye Gado, ni Issoufou Mahamadou, avant de venir au pouvoir en 2011, n’avaient 200 millions pour exhiber aujourd’hui ces fortunes que rien ne peut justifier dans les fonctions qu’ils ont occupées. Ils avaient été des commis de l’Etat dont on connait tous les revenus légaux, traçables, et jamais ils ne peuvent s’en servir à faire croire que leur surprenante fortune vient de là. Pour le premier, cela est d’autant nécessaire que pendant tout le règne d’Issoufou, il n’a gardé que le même poste, devenu la chasse-gardée du clan qu’on n’entend laisser à personne.

Pour revenir à ces voitures, grosses cylindrées, au moins trois, que l’homme avait commandées pour son confort, révélation qui, à l’époque, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il y a pourtant dans ce que l’on rapportait de ces acquisitions, des choses pas trop catholiques et pour lesquelles, l’intéressé devrait donner des explications au contribuable nigérien. Son salaire de ministre peut-il permettre tout ça ? Sans doute que non, et les Nigériens attendent que la gestion du pétrole du Niger, et de son ministère, soit inspectée et que des résultats d’un tel audit soit portés à la connaissance de l’opinion nationale et internationale pour que des partenaires, s’ils ne sont pas complices et bénéficiaires de la mauvaise gestion du pays, déterminent mieux les conditions de leurs aides. Les Nigériens ne peuvent plus accepter que, de la même manière que leur uranium et que leur or ne leur avaient rien apporté, le pétrole soit géré dans la même logique, surtout quand, aiguisant des appétits, l’on s’apprête à quintupler la production et que toujours, le Fils – au nom de qui ? – en assure la gestion dans un territoire qui n’est pas une royauté, une monarchie. C’est un besoin historique surtout qu’en le produisant et le raffinant dans le pays, les Nigériens ne voient aucun soulagement que ce pétrole leur apporte depuis plus d’une décennie qu’on l’exploite. Et on se demande toujours s’il y a des choses à cacher dans cette gestion pour que personne d’autre n’y soit si ce n’est « l’Enfant » auquel, on peut faire confiance pour protéger la gestion de l’ami de Papa ?

Du riz Tarayya pour qui ?

Les réseaux sociaux, depuis la fin de la semaine dernière, avaient partagé ces images de ces fameux sacs de riz avec ces inscriptions qui portent le nom de parti, et destinés, certainement, à la veille du Ramadan, aux militants du parti. Ceux qui ont initié cette opération de charme, peuvent- ils croire parce qu’ils peuvent corrompre quelques consciences, qu’ils peuvent aussi corrompre Dieu, et croire qu’ils ne puissent pas distinguer ce qui se fait au nom de la foi politique et ce qui se fait au nom de la foi tout court ? L’origine de ce riz ne peut qu’être douteuse. Quand on voit un logo qui est planqué sur le sac et qui ne saurait être celui du parti, l’on pourrait croire là à un autre détournement. Si tel est le cas, ainsi que l’insinue une bloggeuse nigérienne, alors c’est trop grave. Comment un parti politique, peutil détourner des vivres envoyés pour des populations en trafiquant et détournant les inscriptions qui peuvent préciser le donateur et ajouter le nom du parti comme si le PNDS serait dans l’Importexport pour avoir son label qui donnait de la visibilité à son commerce ?

Le Procureur de la République, a du travail ici en s’autosaisissant de cette affaire, pour tirer au clair cette démarche d’un président de parti que le vertigo risque de perdre à un moment où l’on crie partout dans le pays contre l’impunité et que lui peut se croire si proche de l’ascension. S’il s’avère que c’est de l’aide détournée, alors le cas est trop grave et Bazoum Mohamed ne peut rater une telle occasion pour demander des comptes à l’acteur principal de ce trafic et à ses complices.

De l’indécence politique….

Gouverne-t-on pour un clan ou pour un pays ? Faut-il croire que profitant du mois de Ramadan que les fidèles nigériens s’apprêtent à accueillir, le PNDS ne trouve mieux qu’à proposer ces sacs de riz à l’effigie du parti, proposés à la vulnérabilité des populations qu’ils ont affamées, si ce n’est par l’abandon, au moins en certains endroit du pays, par les affres du terrorisme ?

Le PNDS ne peut-il donc croire ne pas pouvoir assujettir les Nigériens qu’en se servant de leur vulnérabilité, de leur misère ? Quel socialisme immonde !

Il est clair que cet homme, en se révélant de cette trempe, ne saurait incarner le leadership dont un parti socialiste a besoin pour se battre pour un peuple et pour sa dignité. Peut-il entendre l’indignation que le partage de ces fameux sacs de riz a provoquée chez les Nigériens à travers les réseaux sociaux ?

Alpha

Bazoum La semaine dernière, les représentants de divers pays d’Afrique étaient à Niamey pour les besoins de la 60ème réunion de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). Une gigantesque rencontre qu’il n’est « pas donné à n’importe quel pays d’accueillir » à en croire le ministre nigérien de la Justice Marou Amadou qui annonçait l’évènement à la presse. Puis, c’est le président de la République lui-même qui a donné le coup d’envoi des travaux de cette réunion régionale qui rassemblent quelques 600 participants. C’est dire combien le ministre Marou avait raison sur l’importance de cet évènement qui a transformé Niamey en capitale des droits de l’Hommes. Et c’est ce moment précis, que le ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed a choisi pour violer la Constitution, brimer les libertés collectives et piétiner les droits de l’Homme devant des témoins venus de toute l’Afrique. En interdisant tardivement une manifestation pacifique de la société civile et en dispersant – au moyen de la force publique – des manifestants mal informés, le ministre de l’Intérieur porte un coup dur à la démocratie. On ne peut mieux faire pour humilier le régime du Président Issoufou qui s’est autoproclamé chantre des droits humains devant les délégués. Du sabotage ? Difficile à dire. En revanche, l’on sait que le parti au pouvoir est traversé par des courants claniques aggravés par l’ambiguïté de la position du chef de l’État quant à sa propre succession. Quoi qu’il en soit, devant de grands témoins, la Renaissance a violé les dispositions de l’article 32 de la Constitution du 25 novembre 2010 :

Décidément le lion de Tesker est en train de ratisser très large, et cela parmi les plus incrédules qui ont contesté sa candidature. Partout à Niamey et même les échos à travers le pays rapportent que le nouveau Président se démarque très nettement des pratiques corruptives et népotistes que le gouvernement de l’ex Président Issoufou Mahamadou a distillées dix ans durant dans le pays. Le son qui a sonné le glas a été non seulement son discours dans lequel il a clairement précisé qu’il ne ferait de cadeau à personne, de quelque famille qu’il soit, mais aussi la mise en oeuvre immédiate de ses dires. Le premier gros bonnet tombé est ce jeune incrédule de Karadjé qui a bataillé fort pour chercher à se nicher à la tête de la Communauté Urbaine de Niamey. Heureusement pour Niamey car, on allait avoir un véritable faussaire comme président. Quelle infraction pourrait équivaloir l’utilisation frauduleuse de cachet ? Un délit énorme que l’on appelle usurpation d’identité et faux et usage de faux. Ce petit Ibou a très certainement des mois ou même des années à purger en prison.

Ceci dit, l’arrestation de ce petit Ibou corrobore bien la volonté sans faille du Président Bazoum de ne reculer devant aucun obstacle pour asseoir la bonne gouvernance et sanctionner les faussaires. Car, une autre information, ce petit serait le protégé patenté d’une des dames du Président Issoufou Mahamadou. Selon des sources pas très discutables, cette ex grande dame aurait fait des pieds et des mains pour courtcircuiter le processus judiciaire engagé contre le petit. Mal lui en a pris car le président Bazoum passe actuellement outre les injonctions même de son mentor à plus forte raison elle. Toujours la bonne dame aurait usé de ses liens avec la grande dame actuelle pour influencer l’homme de Tesker. Là aussi elle avait été surprise que le nouveau président ne soit pas de ces hommes qui ne portent pas le pantalon chez lui. Bref, il a carrément exigé que la justice fasse son travail.

Comme on le voit, le président Mohamed Bazoum ne rechigne pas à ramer à contre-courant des voeux et désidérata de son mentor. Voilà en grande partie ce qui fait la motivation de ses détracteurs à changer de vision et de position par rapport à lui. Car, en vérité, les uns et les autres sont en train de s’apercevoir qu’en réalité, l’ancien président Issoufou Mahamadou est un mal incarné, un mal qui a sévi sur le Niger pendant une dizaine d’années. Que de détournements ! Que de pratiques corruptives et népotistes. Que de complots ayant opposé des frères au premier degré et mis en branle des formations politiques légendaires. Comme on le voit, le mal que le Président Issoufou a causé au Niger va rester inoubliable et jamais les nigériens ne sauront le lui pardonner. La preuve est cette descente qu’il a osé effectuer dans un quartier de la communauté urbaine de Niamey. Il a été carrément hué et chassé avec des jets de pierres. Très paradoxale pour un homme dont une certaine presse présente comme un messie, un champion de la lutte antiterroriste dans la région. Même sur ce terrain, c’est à ignorer comment les choses s’étaient réellement passées. En effet, tout était parti de la gestion des réfugiés nigérians dans la région de Diffa. Des rumeurs ont fait courir que parmi eux, il existait des terroristes de Boko Haram qui s’y repliaient et repartaient au front. Sans même attendre les résultats de l’enquête diligentée par le HCR, le Président Issoufou Mahamadou a surgi à la place de la concertation pour crier haut et fort que le Niger serait le tombeau de Boko Haram ! Voilà la phrase qui est à l’origine de toutes ces attaques sur notre pays. Avant cet événement, Shékau et ses troupes ignoraient carrément le Niger qu’ils considéraient même comme un pays ami. Il n’y avait alors aucune menace réelle sur le pays, malgré la présence de plusieurs autres fronts dans la sous-région. La réalité était que l’ex Président ignorait que ces fronts sont solidaires, même s’il y a quelques divergences qui les opposent ; mais dans l’action, ils sont les mêmes et agissent par solidarité et complémentarité dans les actes. C’était à partir de ce jour que Boko Haram et les autres fronts avaient décidé ouvertement de s’attaquer au Niger. Le chef du front Shékau lui-même avait déploré cette gaffe de Mahamadou Issoufou avant de jurer qu’il s’attaquerait désormais au Niger.Ce qui fut fait et, aujourd’hui, il n’y a aucun coin du Niger qui serait à l’abri des actes terroristes.

Pour cette gaffe, pour cette provocation inutile qui nous a attiré les affres des terroristes, notamment Boko Haram, l’ex président Issoufou devrait normalement rendre compte. Dans les pays qui se respectent, la justice se saisit systématiquement de ce genre de dossier. On peut l’espérer aujourd’hui au Niger avec un président engagé à asseoir une popularité saine, bâtie sur des actes de redressement et de justice. La nourriture la plus utile pour l’homme est l’équité, la droiture. On peut dormir tranquillement même quand on a le ventre vide. Mais on plongera dans l’insomnie tant qu’on est victime d’une injustice. Dans la gestion de cette guerre imposée à nous, l’ancien président Issoufou Mahamadou devrait aussi répondre des actes criminels posés par les détourneurs de deniers publics au ministère de la Défense nationale. Comme on le sait, la plupart des entrepreneurs faussaires qui ont trempé dans cette magouille sont très proches de la famille présidentielle et de certains caciques. Avec ristournes ou pas, des dignitaires du régime de Mahamadou Issoufou ont proposé des gens qui ont brillé par le faux et usage de faux pour détourner les fonds destinés à nos Forces de Défense et de Sécurité. Ce sont des actes criminels et ils doivent être réparés et punis conformément aux dispositions de loi. Le président Mohamed Bazoum ne manquera pas de s’attaquer à ce dossier et, c’est réellement à ce niveau qu’il serait question de famille. Quand le président Bazoum a évoqué ce mot, beaucoup n’en prenaient pas la vraie mesure, la vraie signification. Aujourd’hui, les gens ont clairement compris. Et, il le fera même si la famille Pnds-Tarayya va s’éclater. D’ailleurs, ils ont fait éclater plein de familles, politiques ou sociales. Comme quoi, «qui règne pas les armes périra par les armes».

Kaillo

 Bazoum Mohamed est au pouvoir, par la volonté d’Issoufou, dira l’empire que gère Issoufou, et par la volonté de Dieu, diront les plus fatalistes des Nigériens. Arrivant à la tête du pays à un moment crucial de son histoire, Bazoum fait aujourd’hui face à de multiples défis que son bienfaiteur n’aura jamais été capable de relever, laissant tout entiers ceux qu’il créaient par ses mégalomanies et ses zèles, mais aussi ceux qu’il trouvait lorsqu’il arrivait au pouvoir en avril 2011. Et c’est à juste titre que l’on se demande quel pays « fabriquait »-il avant de s’en aller, vantant sans mérite son règne désastreux ?

Un pays exsangue…

Bazoum Mohamed est l’héritier d’un chaos qu’Issoufou, sorti milliardaire du pouvoir, lui et certains de ses proches, lui laisse pour trouver la ruse de s’abriter derrière lui, en lui faisant la faveur calculée de devenir président du Niger, son protecteur par devoir de gratitude, comptant sur un certain devoir d’alliance que sa générosité en sa faveur impose. Depuis la faveur généreuse, l’homme a cru qu’il pouvait ad vitam aeternam compter sur les soumission préréglées de son successeur qui ne pourrait avoir d’autres choix que d’obtempérer à ses injonctions, sinon à ses en face du peuple et de Dieu, et ce par le serment prêté face à l’Histoire, la main tremblante sur le Noble Coran, un instant grave de sa propre histoire. Et il le faisant seul, jamais aux noms de deux, engageant sa seule et unique responsabilité. 

Issoufou, pendant dix ans, a piétiné les lois et les règlements, gouverné comme bon lui semble, détruit le tissu social et les parti politiques, déréglé la démocratie, bousculé la cohésion nationale, défaisant tout ce que des Nigériens, âprement, pendant de longues décennies, bâtissaient sans relâche pour fonder la nation, et construire un Niger qui puisse réclamer sa place dans le concert des nations. C’est avec lui que l’insécurité s’est installée dans le pays, avec des hécatombes que les populations et l’armée ont vécues ; c’est avec lui que le trafic de drogue a pris de l’ampleur avec des magnas du narcotrafic employés à la présidence, à la primature, à l’assemblée nationale, souvent intouchables si ce n’est un autre qui, dans son business a été pris en Guinée, en flagrant délit de contrebande, où il garde prison pour 15 ans, ainsi que l’a décidé la Justice du pays. Et l’on se demande comment un homme qui a des accointances aussi douteuses et pour lesquelles, dès son premier mandat, l’Amérique le mettait en garde, la France s’évertue à le présenter au monde comme un modèle de vertu et de grandeur ? La France, en défendant l’imposture et trompant le monde entier sur la stature d’un homme qui a fait le mal, pendant dix ans, sans arrêt à son peuple et à la démocratie, à la vérité et à la justice, se rend coupable des souffrances qu’endurent les Nigériens depuis onze années de socialisme de pacotille ? 

C’est donc un pays où tout est à faire ou à refaire qu’il laisse au président-philosophe d’autant plus contrarié dans son action et dans ses volontés qu’au même moment où il aspire à gouverner mieux, à incarner le vrai socialisme, un autre le tire par le bas, ne voulant pas qu’il fasse mieux.

Après avoir défait l’administration, politisée à outrance, et gangrenée par la corruption et l’affairisme, il a fini par la rendre clanique avec aujourd’hui une sociologie qui en dit long sur la conception qu’Issoufou peut avoir de l’Etat : une affaire de familles, sinon de clans, de camarilla mafieuse. L’audit des recrutements dans certaines administrations et dans certaines sociétés d’Etat pourrait révéler toute la monstruosité d’un tel choix en contradiction avec les valeurs de la République et de la nation, de la démocratie et de l’équité. 

En son temps, l’administration est devenue paresseuse, moins efficace depuis que des clans s’en accapa- désirs, oubliant, l’obligation de résultats qu’il a désormais raient, non pour travailler mais pour profiter d’activités, souvent sans importance s’il arrivait qu’elles soient réellement menées, promouvant la médiocrité et la misère administrative où il n’y a plus de travail que pour les parvenus, ceux qui ont la faveur du système. En tout cas, les hommes qui s’en accaparent, ne cherchent que profit, les moyens par lesquels, ils peuvent amasser de l’argent, ériger quelque part, pour leurs vanités, des étages et une polygamie pour perpétuer la nouvelle race.

Que laisse-t-il dans la société ?

Il ne laisse que la mendicité, souvent exportée pour exposer ailleurs notre misère, mais aussi de la misère urbaine dans des villes où, les familles ne peuvent plus s’assurer les trois repas quotidiens, obligées d’en supprimer au moins un pour la survie.

On ne trouve partout, en ville comme en campagne, que des ménages paupérisés, que de la prostitution, du vol, de l’insécurité urbaine, du grand banditisme, une pègre qui séquestre la ville, empêche d’y vivre paisible depuis que les rues, les quartiers, le jour comme la nuit, sont devenus dangereux, de vraies jungles. Et les 3N se sont révélées un gros mensonge, un autre espace pour enrichir une clientèle politique, quand rien de ce qu’elles font, ne change la vie des Nigériens. Certains n’ont d’ailleurs pas tort de caricaturer pour dire que c’est une arnaque par laquelle « des Nigériens se nourrissent des Nigériens ». Bazoum ne peut avoir d’avenir en marchant sur les pas échoués de son prédécesseur. Il peut d’ailleurs comprendre, par la ferveur qu’il trouve dans le pays, par le style de gouvernance qu’il imprimait, pour comprendre l’esprit de tolérance qui caractérise les Nigériens pour ne pas lui en vouloir par ce qu’ils peuvent penser de lui il y a quelques mois avant qu’il ne soit au pouvoir.

Comment en sortir ? 

Pas aucun autre moyen sinon qu’avec de l’audace. Mettre le clignotant à Gauche, pour aller au vrai socialisme et réincarner l’Etat, et surtout l’Etat de droit dans un pays fait d’injustices. Cela voudrait dire que Bazoum doit donner un contenu pratique à sa parole qu’il donnait le 2 avril 2021, lorsque, prêtant serment, il entrait en fonction en déclinant par le discours courageux qu’il eut, ce que devrait être sa gouvernance. Tant qu’il ne se défera pas du chantage que peuvent exercer sur lui, certains milieux qui gravitent autour de l’ancien président et qui ont des soucis à se faire par rapport à leur gestion, il ne pourra jamais s’émanciper et prendre son pouvoir. Peut-il d’ailleurs plus longtemps, avec le risque de ne pas avoir de résultats à faire valoir en face du peuple à la fin de son mandat, supporter d’être malmené, dirigé par un autre, contre le pays, et contre ses promesses de justice ? C’est le moment où jamais, de prendre une décision.

Mairiga

 

 Suite aux événements consécutifs à la tuerie du 9 février 1990, le destin du Niger bascula, précipité par la morosité économique ambiante de l’époque qui a fini par pousser tous les groupes sociaux à se mettre dans la rue, exigeant du pain et de la démocratie. Les peuples alors naïfs avaient cru que partir à une conférence nationale avec des acteurs qui prêchaient la justice et les libertés pouvait aider à sortir le pays de ses temps durs. Pendant une époque, le peuple avait été abreuvé de ces discours populistes, brillants de promesses et d’éthique politique auxquelles en vérité, ceux qui portaient un tel discours, ne croyaient pas. Il est vrai que la démocratie nigérienne, depuis la décennie 90 qu’on la mettait en chantier a connu tant de soubresauts pour lesquels l’on ne peut que douter de la capacité de notre élite, de nos intellectuels sortis souvent de grandes écoles, à savoir gérer un Etat et surtout à être capables de se comporter en hommes d’Etat pouvant agir pour l’intérêt supérieur de la nation. Peut-être qu’avec le recul, les Nigériens pourraient comprendre pourquoi, pour aller à la conférence nationale, les dirigeants du pays, avec à leur tête le Général Ali Saibou, tout en ne contrariant pas le cours irréversible de l’histoire, a refusé que certains amateurs viennent jouer avec l’Etat, et imposer leur vision dans la conduite des affaires de l’Etat, sans qu’ils ne sachent trop ce que cela coûte d’avoir certaines légèretés dans la gestion d’un pays.

Depuis l’AFC, quand ceux qui brillaient tant pour diriger le pays eurent la chance historique d’accéder au pouvoir, les Nigériens durent vite se rendre compte qu’ils n’ont aucune compétence pour présider aux destinées d’un peuple, obnubilés par des désirs de vengeance qui ne pouvaient leurs permettre d’appréhender la politique avec lucidité, tenus par un besoin malveillant de règlement de compte qui a fini par les empêcher d’avancer ; aveuglés et égarés par des haines irascibles. Un a un, jusqu’à la 7ème République, les Nigériens eurent la (mal) chance de voir chacun de ses harangueurs de foules à l’oeuvre pour ne découvrir en chacun que de minables architectes qui ont, par leurs incompétences, poussé le Niger dans un cycle infernal d’un éternel recommencement, où, faisant et défaisant, les républiques, en l’espace de trois décennies, le pays qui allait en démocratie avec une troisième république en 90 est aujourd’hui à la septième.

Aujourd’hui, après avoir apprécié le maçon au pied du mur, les Nigériens réalisent amèrement que le PNDS n’est ni un parti de Gauche ni cette association politique mue par cette prétendue volonté de gouverner autrement, ou disons mieux que ce que le Niger a jusqu’ici connu avant que les camarades n’accèdent au pouvoir. Son leader, affublé de son sobriquet bien peu flatteur de Zaki quand on considère la dimension prédatrice de son symbole bestial, n’a rien à tirer de la métaphorisation. Ils se rendent donc compte qu’il n’y a rien à espérer de ces hommes et de ces femmes dont la propension à la brillance – car trop portés sur le matériel – ne peut que les détourner de desseins nobles que l’on doit avoir à diriger les hommes et à construire leur avenir.

Après trente années de démocratie, sinon de processus démocratique, par le dévoiement des principes républicains à la suite des socialistes qui ont su stratégiquement tromper sur leur nature politique hybride, le Niger, alors que beaucoup de pays font de grands progrès, se révèle aujourd’hui comme une république bananière qui trouvera tout son prototype robotique dans la construction caricaturée de la fameuse république de notre compatriote, le Gondwana de Mamane. Plus rien, après plus de dix années de ravages socialistes, ne reste de notre république et de notre démocratie qui puissent nous redonner nos fiertés d’antan. Pourtant, en faisant son entrée dans la démocratie, le Niger a posé les jalons de sa démocratie sur des fondations solides dont la pierre angulaire, à chaque fois, reste le consensus fort sur l’ensemble des règles du jeu démocratique avec une classe politique capable de compromis, toujours en ces temps-là, dans un esprit conciliant qui préserve la cohésion nationale, la paix sociale et un climat politique apaisé. Les Nigériens savaient alors mettre en synergie leurs efforts pour bâtir une nation alors fière de ses différences, capable de tirer le meilleur profit de ses contradictions.

Le pays que le PNDS rend aux Nigériens après ses dix années de gouvernance sous Issoufou est un pays à terre ayant perdu bien de ses valeurs et de ses atouts. Cela fait longtemps que certains observateurs alertent sur les dérives de leur gouvernance. Mais faite de vanité, la Renaissance a cru que parce qu’elle garde le pouvoir, elle ne peut et ne doit écouter personne, estimant qu’elle peut dorénavant agir comme bon lui semble, dans le mépris des autres composantes de la nation. Pourtant, qui ne sait pas que ce sont de telles surdités qui ont conduit bien de pays où les dirigeants avaient les mêmes certitudes de leur puissance et surtout les mêmes folies pour se croire invulnérables, élus par l’Eternel pour gouverner les hommes indéfiniment. Et le constat de cette destruction massive par le parti socialiste de notre société et de notre démocratie va au-delà de ce que l’on peut imaginer. Au lieu de faire disparaitre certaines tares de notre société, il les a amplifiées, sophistiquant la pratique du mal notamment des détournements des deniers publics. Tout ce que les Nigériens ont décrié et qui a permis à certains groupes d’intérêts de justifier la tenue d’une conférence nationale qui devra permettre d’aller discuter, sans tabou, de tous les problèmes du pays, de les aborder avec courage, mais sans passion. Les Nigériens avaient cru à un tel discours et croyaient franchement que c’était pour partir sur de nouvelles bases. Chiche. Ce n’était qu’un complot contre l’histoire pour assouvir des ambitions de quelques individus, pétris de vengeances et de rancunes, croyant alors qu’il ne reste qu’un tel moyen pour arriver au pouvoir.

Gouverner, le difficile métier des Renaissants

En vérité tout le monde se sera rendu compte que les socialistes sont incapables de gouverner un Etat normal. Nous l’avons déjà dit, ils n’ont de l’Etat que le profit que l’on peut tirer de ses rentes et de ses faveurs. Ils sont incapables d’élévation pour comprendre que la responsabilité de gouvernants impose de se comporter autrement en pensant plus les autres que soi. Jamais un régime au Niger n’a confondu l’Etat au clan et à la famille si ce n’est ces prétendus socialistes qui, découvrant le pouvoir et ses ors, n’ont fait que la promotion du clan, nommant filles et fils de la lignée socialiste, épouses et frères, sans aucune pudeur politique ou morale. Les nigériens ne l’avaient connue, une telle perception tronquée de l’Etat. C’est ainsi que tous ceux qu’on nommait n’avaient d’objectif que de profiter de leurs positions pour amasser plus d’argent et plus vite, plus de confort, plus d’immeubles et plus d’épouses. Une telle option les a amenés à tout politiser, jusqu’à l’armée, et souvent jusqu’au poste minable de gardien. On comprend que dans une telle république l’on ne fasse que la promotion de la médiocrité et de l’impunité. Mais ce n’est pas tout.

Le PNDS a cultivé dans notre société les identitarismes et les tares jusqu’ici proscrites

Aujourd’hui, alors que les Nigériens pensaient pouvoir consolider leur unité, voilà que les socialistes, incapables d’avoir des plateformes politiques viables qu’ils peuvent défendre auprès du peuple, ne font que la promotion des particularismes tant par le choix des hommes que par celui des politiques et des investissements consentis. Qui n’a pas vu la gestion régionale, ou disons régionaliste des fêtes tournantes mais aussi des problèmes sécuritaires qui se sont posés dans certaines parties du pays ?

Cette situation a ainsi conduit les socialistes à ne rien comprendre de ce qu’il est important de cultiver dans une démocratie des valeurs, de les enraciner. Il n’est donc pas étonnant, depuis que ce PNDS est arrivé, de voir se développer la corruption à grande échelle qui enrichit le patronat socialiste. Les injustices et les passe-droits n’ont atteint un seuil aussi culminant que sous le règne des camarades. Aujourd’hui, combien de cadres, même pour des postes rigoureusement techniques, sont mis au chômage, ne pouvant servir le pays, simplement parce qu’ils sont d’un camp ou d’un clan ? Aussi, que peut-on avoir de droit dans ce pays sans graisser la patte à ceux qui, dans le système, peuvent prendre des décisions ? Qui peut, même lorsqu’il est le meilleur des prestataires, avoir accès à un marché public et même s’il fait la meilleure offre sans être du sérail d’un certain clan du parti au pouvoir ? Qui n’a pas entendu parler de tous ces marchés accordés par entente directe comme nous le relevions au ministère de l’Enseignement supérieur il y a quelques semaines ? La Renaissance est une histoire de pagaille et d’injustices qui met les lois de la République entre parenthèses pour gouverner selon les humeurs et les intérêts mesquins.

Tant de problèmes dans notre société doivent faire réfléchir car, sans s’en rendre compte, nous filons vers des explosions inévitables. Mis dos au mur, un jour viendra où ce peuple que certains peuvent croire assez couard, par un réflexe de dignité, devra, pour une question de vie ou de mort, affronter son destin et faire face courageusement aux loups. La bombe sociale et politique couve, potentiellement explosive par le moindre prétexte qu’on lui donnera. Cette affaire de mariage homosexuel qui se susurre depuis quelques jours, attisant de nouvelles colères, et ces émeutes de la faim qu’augure cette flambée incontrôlée des prix sur les marchés, risqueront de hâter la descente aux enfers où l’insouciance politique des hommes risque de conduire à l’irréparable.

Il est pour cela important d’une part, de créer les conditions qui permettent au trop-plein d’énergie des batteries des colères sociales de se décharger par la respiration que permettent les libertés démocratiques confisquées dans le pays depuis que les socialistes ne peuvent accepter que les Nigériens manifestent pour faire entendre leurs malaises. A étouffer les colères, l’on finit par asphyxier la démocratie pour ne laisser d’autres alternatives que la révolte dévastatrice et ingérable. L’autre moyen de détendre un climat politique et social incertain est de retourner à un forum national pour parler sans détour de tous les problèmes du Niger et notamment de ceux que le PNDS, en une décennie, a créés dans le pays pour éloigner le Nigérien de son frère Nigérien, de les faire porter des haines inutiles les uns contre les autres, et de faire croire qu’il y a des Nigériens bien et d’autres qu’il faut bannir. Ces malaises, dans la nation, sont profonds et il urge de désamorcer la bombe avant qu’elle n’explose. Il est important que les Nigériens trouvent un cadre pour se parler franchement et admettre la réalité des malaises car il faut, comme d’autres l’ont posé à la conférence nationale souveraine, que nous fassions ou pas le choix de vivre ensemble, en nation qui assume ses différences, capable d’accepter ses minorités et de les valoriser. Les Nigériens ne doivent plus avoir ces lieux communs pour apprécier leur vivre ensemble qui a pourtant pris un grand coup, appréciant vaguement, mais se mentant sans doute, que le pays va bien et s’entend bien, arguant mensongèrement que le « Niger est un et indivisible » quand les actes que nous posons, pourraient ne pas convaincre sur un tel idéal de vie.

Il y a trop de problèmes et il est temps de crever l’abcès et cette génération qui a fait le choix de trahir notre choix historique de vivre ensemble en nation, devra répondre car, en portant un certain discours, elle est en train de tromper la jeunesse sur des idées qui n’ont plus, en notre temps, de sens.

Demain, il faut que les Nigériens se parlent et se disent des vérités. Il y va de la santé de notre société qui ne peut plus se contenter d’hypocrisies alors que tout le monde sait que ça va mal. Il faut donc arrêter de jouer avec notre destin. Le contexte régional est une alerte qu’il faut prendre au sérieux et lire avec attention.

Mairiga

La fin du contrat d’affermage de la société des eaux a donné l’occasion à une meute enragée de s’en prendre à Omar Hamidou dit Ladan Tchana. Toutes les insultes étaient permises. Il n’est certes pas un ange mais il a le mérite ou le malheur d’être l’unique voix audible de l’opposition politique. Par ses tweets dévastateurs, il empêche le sommeil de certaines personnes. Dans une démocratie, il est dans son rôle. Que cela irrite certains, c’est aussi dans l’ordre normal des choses. En l’espèce, et de surcroît en démocratie, la contradiction, arguments contre arguments, est la règle. Point d’insultes d’autant qu’un adversaire politique n’est pas un ennemi. La virulence et la grossièreté des insultes laissent penser qu’il ne s’agit pas seulement d’adversité politique. Surtout si l’on considère que certains des camarades socialistes sont passés maîtres dans l’art de l’enfumage. Dans cette affaire, le crime de Ladan est d’avoir osé prendre quelques actions de la société des eaux au moment de la libéralisation du secteur. Au moment où beaucoup tiraient le diable par la queue avec un salaire de fonctionnaire. Lui, n’a pas choisi de naître avec une cuillère en or dans la bouche. Il a hérité d’une fortune conséquente d’un père connu pour ses oeuvres caritatives, son humilité alors même que certains d’entre nous n’héritaient que des noms et d’autres même pas. Pour autant, il n’a pas succombé à la facilité. Il a étudié, s’est formé et s’est cultivé. Il a choisi sa voie tout en ne perdant pas de vue l’humilité. Il s’est forgé un caractère, un nom et s’est toujours battu pour ses convictions. Qui mieux que lui pour cristalliser autant de haine de la part de personnes qui ont toute leur vie ruminé le complexe d’avoir, durant toute leur jeunesse, vécu avec le strict minimum. Depuis toujours, ces personnes ont entrepris de se venger de la société. L’enfumage a été la principale arme. Scolaires, elles ont été très actives dans les organisations. Elles ont mis en avant le socialisme. Arrivées au pouvoir, leur premier et principal objectif, elles sont devenues de vulgaires capitalistes qui n’ont en tête que l’accumulation primitive des capitaux. Tout est bon pour se faire du blé. La preuve en a été faite au cours des dix années de pouvoir du président Issoufou. Des marchés, des éléphants blancs à forte teneur de retro commissions. Aujourd’hui encore la gestion de la rente pétrolière est détenue par quelques familles qui sont actionnaires dans les sociétés exploitants les ressources minières du pays et dans l’immobilier. N’entre pas dans ce cercle fermé qui veut. On pourrait être parrainé par l’actuel locataire du palais présidentiel, on n’y entre pas. Le pouvoir politique a été utilisé pour s’enrichir comme Crésus. En laissant un héritage conséquent à sa progéniture, on s’est vengé de la vie. La cabale contre Ladan est conforme à tout point de vue à la stratégie. En reprenant les quelques actions qu’il a acquis, on fait d’une pierre deux coups. Il y a la satisfaction d’avoir enquiquiné quelqu’un avec des référents et le compte en banque augmente. En laissant un héritage à la progéniture, on se venge de la vie, de la société. Dans ce domaine de la gouvernance, à la lumière de ce qui se passe, on peut faire un parallèle avec un Hadith de notre bien aimé Prophète (PSL) qui parle des Ruwaybida : des individus insignifiants, vils qui parlent de la chose publique. Il y est dit : « viendra de années trompeuses sur les gens, où on croira le menteur et on va soupçonnera la personne honnête. » Même dans le domaine profane on parle de ces temps : le temps de l’ineptocratie. ‘’Un système dans lequel les gens le moins capables de gouverner sont élus par des gens les moins capables de gagner leur vie tandis que les gens qui sont productifs se voient voler le résultat de leur production pour entretenir des gens incapables de faire quoi ce soit.’’ Ces insultes contre Ladan sont la preuve de la reconnaissance. On se rappelle que Ladan a quitté son parti politique pour la renaissance. Beaucoup d’autres ont subi le même sort. Hama Amadou, Abdou Labo. Il faut enfin dire que le président du parti AMEEN Amine est victime, dans cette affaire, de la rancune. Selon bien de sources, son départ du gouvernement ferait suite à des propos qu’il aurait à un président de la sous-région. Lors d’un sommet à Niamey. Ce dernier aurait purement et simplement rendu compte à Issoufou qui fera partir son allié du gouvernement.

Modibo

D’après les différents rapports annuels de l’organisation internationale qui lutte contre la corruption au plan mondial, Transparency International ainsi que les autres institutions autorisées, la corruption s’est convenablement installée dans toute la chaine de gestion des affaires publiques au Niger plus précisément de 2010 à aujourd’hui. A titre d’exemple, dans le classement de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de 2019, le Niger a enregistré la note de 32 sur 100 se classant ainsi au 120ème rang parmi les 180 pays concernés, soit, le 59ème pays dans lequel la corruption se porte à merveille.

La corruption est observée selon ce rapport dans toute la chaine de gestion des affaires publics, cela veut-dire qu’aucun secteur vital n’est épargné malgré l’existence de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA). Doté d’une Stratégie Nationale et d’un Plan d’Actions de Lutte contre la Corruption depuis 2012 et qui tournent autour d’un ensemble de réponses structurées et articulées ciblant les différentes formes de corruption. Le gouvernement actuel éprouve d’énormes difficultés pour enraciner durablement la culture de la recevabilité, de la transparence mais également de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques, en témoigne le rapport général 2021 de la Cour des Comptes.

Ce qu’il faut retenir de ce rapport particulier qui n’est pas loin des autres, notamment des autres, c’est que le Niger est sérieusement confronté à un niveau élevé de corruption, toute chose, qui nuit aux valeurs du système de gouvernance administrative et politique, modifiant négativement notre socle de développement économique et social. Les tensions sociales et politiques auxquelles le pays fait face, sont la résultante de la persistance du fléau de la corruption.

Même dans le rapport de 2018, le Niger occupait le 114ème rang avec une note de 34 points sur 100. Tous ces différents et inquiétants rapports, soulignent que le Niger n’a pas connu d’amélioration dans la lutte contre la corruption malgré les promesses faites. La gouvernance actuelle du pays le plus pauvre de la planète, est caractérisée par de multiples scandales financiers. La grande corruption généralisée au Niger est notre principale source du sous-développement. La petite corruption est aussi pratiquée dans tous les domaines ou services. Aujourd’hui, tout s’obtient le plus simplement vite possible, par la corruption dans l’administration publique tout comme dans le secteur privé. Ce qui est inquiétant c’est que certains nigériens commencent à légitimer les questions de pot de vin dans leur conscience, surtout en politique. Il faut donc, donner à la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALCIA) toute l’autorité afin de contrôler les actions des autorités. Sinon, comment créer une institution de lutte contre la corruption et ne pas lui donner le plein pouvoir d’agir partout où le besoin se fait sentir ? Mais il peut aussi songer à la mise en place d’une cellule indépendante composée des agents secrets et rattachée à la HALCIA qui peuvent accéder à tous les documents publics y compris ceux de la Présidence de la République, de la Primature entre autres. D’ailleurs, l’ONG Transparence International indique dans ses différents rapports que pour réduire la corruption généralisée dans les pays concernés par son enquête et principalement au Niger, le gouvernement doit impérativement procéder à un contrôle de financement politique pour éviter un excès d’agent et l’influence politique ; s’attaquer au traitement préférentiel pour garantir que les budgets et les services publics ne sont pas motivés par des relations personnelles ou orientés vers des intérêts particuliers ou encore, de gérer les conflits d’intérêts et aborder les portes tourmentes, entre autres.

Balkissa Ibrahima

Gouvernance : La praxis du BienLes philosophes grecs antiques ont enseigné une science merveilleuse appelée l’Ethique, qui peut utilement soigner la mal gouvernance en Afrique, si nos dirigeants s’en inspirent. Nous inclinons à croire, que l’éthique grecque peut être bonne à penser pour les politeiai (constitutions) africaines. Mais qu’est alors l’éthique ? Pour Alain Badiou, le mot éthique est un terme que nous retrouvons dans la Grèce, chez le Stagirite (Aristote) dans l’Ethique à Nicomaque par exemple. Ethique concerne « la recherche d’une manière, d’une bonne manière d’être », ou « la sagesse de l’action » (Ibid.). Mais si nous remontons à l’ancienne tripartition de la philosophie propre aux écoles hellénistiques, l’Ethique correspond à la troisième partie de la philosophie après la logique et la physique. Elle est donc celle qui ordonne l’existence pratique à la représentation du Bien. Aujourd’hui on peut dire que l’éthique est devenue une notion transversale que nous retrouvons également dans les domaines des droits de l’homme, dans les situations technico-scientifiques (Ethique du vivant, bio-Ethique), les situations sociales (éthique de l’être ensemble), les situations médiatiques (Ethique de la communication) etc.

Au regard de l’ampleur de la gestion calamiteuse des Etats africains, une intrication entre respect des droits de l’homme et bonne gouvernance doit s’imposer nécessairement comme règle absolue de gestion du pouvoir. Les dirigeants doivent cesser de réduire le citoyen africain en sujet abstrait, et lui reconnaître (admettre) dorénavant son statut de sujet raisonnable, qui possède des droits (droits de survivre, de n’être pas maltraité, de disposer de libertés, etc.) que toute constitution doit promouvoir, protéger et rendre effectifs. L’Ethique envisagée sous cet angle consiste à se préoccuper de ces droits et libertés (d’opinions, d’expression, de désignation démocratique des gouvernants), à les faire respecter. Toutefois, l’implementation d’une Ethique politique en Afrique qui tiendra compte de l’effectivité des droits de l’homme, passera nécessaire par une transformation de l’égoïsme de nos dirigeants pour une katalepsis (une saisie) de l’existence des autres : c’est-à-dire de ce peuple qui vit mal, et qui a besoin de l’exercice d’une justice comme équité, qui s’appuiera sur les nobles valeurs de la démocratie et du respect des droits des citoyens universellement consacrés par la déclaration universelle des droits de l’homme. C’est véritablement tout un travail de refonte de la mentalité de nos gouvernants qui est posée. Il s’agira par des discours, par des textes tels des « épitomés » (résumés de doctrine) de leur réapprendre à gouverner dans le sens du bien et de l’utile.

Bazoum, est-il élu pour servir la fondation d’Issoufou ? Pourquoi Issoufou veut-il s’en servir à distraire Bazoum, en l’arrachant à ses obligations républicaines, pour le pousser dans des actions privées qui sont plus de l’ordre du folklore ? Comment comprendre qu’à chaque fois que la fondation mène une activité, c’est à lui qu’on demande de parrainer l’événement, confirmant l’attelage décrié par lequel les Nigériens se plaignent depuis plus de deux ans d’une gouvernance à deux. Estce donc, pour l’ex-président, une stratégie pour capter des fonds étrangers lorsqu’il réussit à associer son successeur à ses actions privées qu’on voudrait présenter comme des oeuvres de bienfaisance ? Pourquoi, veut-il aujourd’hui donner cette image de lui, quand au pouvoir, il ne put jamais se préoccuper des conditions très difficiles dans lesquelles végètent ses compatriotes ? La fondation, peut-elle dès lors apparaitre comme une stratégie de levée de fonds pour toujours servir les appétits voraces d’un clan dont l’argent a fini par ruiner la conscience politique ?

Le rôle d’un président de la République ne peut donc, pour aucune raison, être réduit à parrainer les actions d’un quelconque individu, fut-il, un ancien président. Si celui-ci a ses réseaux, il n’a qu’à les utiliser pour convaincre ses partenaires, sur la base de projets pertinents, à le soutenir à mettre en oeuvre ses ambitions. Comment, celui qui n’a pas été capable, au nom d’ambitions écologiques, d’appliquer sa propre loi qu’il créait pour interdire l’usage du sac plastique, peut-il aujourd’hui, hors du pouvoir, se battre pour la « muraille verte » ? Pour certains analystes, la vérité est qu’il s’agit d’un domaine dans lequel certains partenaires, souvent ‘’trop naïfs’’, parce que très sensibles à un tel sujet, seraient prêts à ouvrir leur bourse, pour soutenir des projets écologiques bancables. L’homme qui n’a aucune compétence dans le domaine pourrait donc avoir ciblé un tel domaine plus pour une certaine raison que pour préserver l’environnement. Pendant dix ans qu’il est resté au pouvoir, qu’a-t-il fait de semblable pour convaincre sur ses choix écologiques ? Dans la capitale, à la place des arbres, l’on n’a vu pousser que des hôtels qui servent plus les mondanités d’une nouvelle bourgeoisie à col blanc avide de bonne vie. Ailleurs, l’on ne peut rien voir. Le fleuve se meurt et l’environnement se dégrade de jour en jour.

Quand on voit l’homme, courir ici et là, pour construire des classes et des hôpitaux, l’on est en droit de s’interroger sur la provenance des fonds qui servent ses projets. L’argent que mobilise la FIM, vient-il des minutes de discussions et donc de l’uraniumgate ou, vient-il de la gestion opaque du pétrole nigérien confiée à l’ami puis au fils, faisant ainsi de cette ressource nationale un patrimoine privé car, après plus de dix ans d’exploitation, les Nigériens ne doivent rien savoir de sa gestion, callée pour le moment de père en fils pour n’en laisser rien transparaitre. Ou bien faut-il encore croire que c’est l’argent détourné – combien de scandales a-t-on évoqués sous Issoufou – qui pourrait servir de source de financement à cette fondation qui a quand même le devoir de justifier ses sources, entendu que le pouvoir, en principe, n’enrichit pas. Aucun ancien président du Niger, et même d’ailleurs, si ce ne sont des dirigeants qui avaient leurs entreprises et qui étaient aussi dans des professions libérales, ne s’est donné ces fantaisies parce qu’il serait devenu vachement riche après avoir exercé le pouvoir d’Etat.

Mais, où la FIM gagne-t-elle de l’argent ?

Pour une association aux sources de financement somme toute douteuses, en tout cas peu traçables, il y a à faire très attention pour ne pas avoir à mettre une main dans la boue. Ainsi, pour ne pas, par une complicité tacite, avoir des responsabilités dans la gestion de la fameuse fondation, Bazoum Mohamed, parce que ses fonctions ne l’y obligent pas, doit se démarquer d’activités privées en cessant de parrainer ladite fondation. Il n’a donc pas été élu pour travailler pour une ONG et pour sa visibilité qui pourrait d’ailleurs, politiquement, se retourner contre lui, à l’orée des prochaines échéances. Chacun ne travaillant que pour son image.

Il faut rappeler que Bazoum Mohamed avait été appelé, dans le cadre des activités de la FIM, une première fois, par rapport à un événement lié à l’insécurité qu’Issoufou Mahamadou n’a pourtant pas pu combattre, la laissant en héritage à son successeur aujourd’hui submergé dans le marécage terroriste nonobstant le volontarisme dont il a fait montre depuis qu’il accédait au pouvoir le 2 avril 2021. Une autre fois, c’était dans le cadre du prix controversé MO Ibrahim, et au cours de cette semaine, le lundi 5 juin 2023, dans le cadre de la construction de la muraille verte.

Voilà des questions graves qui doivent interpeller les partenaires du pays

Certaines organisations internationales, et notamment Transparancy International, doivent s’intéresser aux actions que mène la FIM afin de s’assurer de la régularité des sources de financement dont elle bénéficie. Quand on sait qu’à certains moments, certains partenaires attiraient l’attention des autorités nigériennes sur leurs proximités avec certains milieux de narcotrafiquants. Le fait qu’il se soit enrichi à une telle échelle et surtout que sa gestion soit marquée par tant de scandales, l’on ne peut que s’interroger sur les actions que mène la fondation pour comprendre si elle ne sert pas à blanchir de l’argent sale. La question est pertinente et l’on pourrait s’attendre de voir quelques autres révélations sur la vie de la FIM de la part d’un homme qui ne peut expliquer sa fortune par sa seule fonction de président de la République, quand d’autres avant lui, et en des moments plus heureux, sortaient plus humbles du pouvoir, sans s’enrichir de manière particulière.

Issoufou Mahamadou qui est un commis comme un autre, en venant à la politique, n’est pas un homme riche. Sa dernière maison et les images qu’on peut avoir de l’homme à une certaine date peuvent bien le témoigner. Mais voilà qu’à la faveur du pouvoir qu’il découvre en 2011, il redécouvre une nouvelle santé, affiche, même pour le socialiste qu’il est, des allures de bourgeois, vivant dans l’ostentation et l’extravagance qui trahit ses convictions doctrinaires. Venant du peuple duquel il s’est éloigné et, ce, depuis qu’il quitta officiellement le pouvoir, il avait manqué d’humilité et voulait briller sur tout pour s’entendre loué sans arrêt. Aussi, avait-il mis en place une fondation qui vient confirmer sa nouvelle stature de nouveau bourgeois qui a, peutêtre, de l’argent, à ne plus savoir quoi en faire. En tout cas, après ses maigres millions qu’il déclarait à son entrée en fonction, on, le découvre à sa sortie du pouvoir milliardaire, selon ses propres déclarations. La vie est belle….

La politique surtout.

Au Niger, il n’y a rien qui enrichit comme la politique. Pendant que les populations meurent de faim, acculées à la misère crasse, les princes, eux, se la coulent douce, affichant des rondeurs et faisant pousser des ventres et des châteaux, des villas cossus et de nouveaux rêves. Pendant ce temps, le pays est lui classé dernier de la terre, avec une école et un système de santé à terre. Le socialisme est même incapable d’assurer ce qui est de l’ordre du social, comme, pendant plus de dix ans, il aura montré qu’il ne peut triompher du terrorisme qui est venu compliquer une vie qui est déjà l’enfer.

Mairiga

Issoufou Soutiens 2017Gouvernance : Le président Issoufou perd des soutiens de taille De notoriété publique, le parti au pouvoir, PNDS-Tarayya, est dit parti des " intellectuels " ou encore parti des " enseignants ". Ce qui n'était pas faux. Aujourd'hui, avec la gouvernance désastreuse des six dernières années, c'est surtout avec cette couche sociale que le régime socialiste a maille à partir. Déjà, qu'avec les enseignants du primaire et du secondaire, les ponts sont coupés depuis belle lurette, ceux du supérieur entrent également dans la danse.

Longtemps restés muets sur les drames sociopolitiques et économiques imposés au pays et à son peuple par une gouvernance catastrophique, le Syndicat national des enseignants chercheurs du supérieur (SNECS) a brisé la glace face à la répression des scolaires et étudiants qu'il qualifie de " sauvage " et de " barbare " avant de prendre le contrepied du gouvernement en déclarant la mort d'un étudiant et réclamant l'ouverture d'une information judiciaire.

 

Depuis quelques jours, sur instruction du Président de la République, des inspections sont annoncées dans plusieurs ministères et sociétés d’Etat. Une décision saluée par les Nigériens dans leur écrasante majorité qui pensent que la bonne gouvernance doit être le socle du magistère de Bazoum Mohamed. Mais, apparemment, pour ces Nigériens, la décision du Président Bazoum semble épargner la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Une société que beaucoup de Nigériens disent être gérée de manière chaotique et dans un flou savamment entretenu. En tout cas, selon des sources internes à la Caisse, la gestion de cette société s’écarterait de toutes les bonnes moeurs de gouvernance. Elle serait aux antipodes de l’orthodoxie. Les cotisations sociales seraient excessivement utilisées dans l’immobilier et les évacuations sanitaires des agents. Elles auraient également, selon nos sources, servi à offrir le luxe à certains responsables. Notamment, l’achat de maisons à l’étranger. Que dire de la ponction faite pour investir dans la fête tournante de Tahoua Sakola ? Dans le cadre de Tahoua Sakola, beaucoup d’argent aurait été sorti, sans autorisation, des livres de la CNSS. C’est pour toutes ses raisons et tant d’autres que les Nigériens, soucieux de la bonne gestion des biens publics, se demandent pourquoi le Président Bazoum Mohamed n’a pas instruit une inspection d’Etat à la CNSS. Ils se demandent à juste titre si Bazoum Mohamad n’a pas des têtes à sauver à la caisse nationale de la sécurité sociale ?

Ali Soumana

Jérôme Cahuzac était le ministre délégué au Budget du gouvernement français de 2012 à 2013. Il était accusé de fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale pour avoir menti dans sa déclaration des biens en dissimulant une partie de sa richesse dans des comptes à l’étranger. Au Niger, dans le gouvernement d’Ouhoumoudou Mahamadou, il semble que nous avons notre Cahuzac. Des Nigériens s’interrogent, de plus en plus, sur l’exactitude de la déclaration des biens du ministre de la Défense nationale. Du reste, des langues se délient pour parler de sa participation dans les actions d’une société aéronautique de la place et de l’achat de plusieurs maisons dans son quartier sis rond point Wadata. Une de ces maisons aurait été achetée à environ quatrevingt (80) millions de FCFA. Aujourd’hui, les gens spéculent et parlent de violation de la Constitution par le Cahuzac nigérien. La Constitution de la 7ème République stipule en son article 79 que : « Toute déclaration des biens inexacte ou mensongère expose son auteur à des poursuites du chef de faux conformément aux dispositions du Code pénal». Ce qui pousse des nigériens à demander à la Cour des comptes une relecture de la déclaration des biens du ministre de la Défense. En tout cas, ils (nigériens) semblent déterminés à demander au ministre de se justifier.

A.S

Le Niger traverse les moments les plus incertains de son histoire. En dix années de brutalités socialistes, Issoufou Mahamadou en a fait une poudrière, dressant partout des ruines : l’économie, l’école, la démocratie, la sécurité, la cohésion nationale, l’intégrité du territoire sont, toutes en ruine. Mais l’homme, ivre de grandeur, voudrait qu’on chante ce désastre de son règne pour faire croire qu’il serait le dirigeant le plus brillant de la terre, en tout celui que le Niger n’ait jamais connu. On sait avec quelle haine, mettant à ses trousses une presse à gage, l’homme s’est employé, en vain, à détruire l’image et la carrière de Hama Amadou, l’homme qui lui fit pourtant le bien de découvrir les ors du pouvoir en 2011 alors qu’il désespérait de sa carrière. Sa campagne de diabolisation mêlée de harcèlements judiciaires, ayant conduit, dans des conditions les plus rocambolesques, sa déchéance civique grotesque qui le prive injustement de compétitions électorales, lorsque par un jeu électoral sain, l’on a la conviction qu’on ne peut le battre. Quoi qu’on ait dit, l’homme n’aura jamais été le diable pour lequel on s’évertuait à le faire passer. Ainsi, a défaut de sa propre personne, et refusant de conduire son pays à des situations dramatiques vers lesquelles les intolérances et les extrémismes de ses adversaires poussaient le pays, il fit le choix raisonné, à la surprise générale, de soutenir un homme politique dont l’étoile politique était en berne. Et à la surprise générale, l’homme que l’on a cru définitivement éteint, renaissait de ses cendres, disputant dignement le fauteuil présidentiel à des hommes qui pouvaient user autant d’argent que de pouvoir, pour finalement choisir le braquage du scrutin pour s’en tirer à « mauvais compte ».

Mais depuis plus d’un an, Issoufou Mahamadou a quitté le pouvoir, laissant derrière lui un pays qui va mal. Et Bazoum pouvait comprendre qu’en jouant à la complicité avec son successeur et avec ses rancunes, jamais, il ne pourra avoir de bilan, jamais il ne pourra sortir le pays du gouffre dans lequel le plongeait le socialisme contrefait d’Issoufou. Hama Amadou n’a jamais rien aimé que son pays et toujours, il a mis en avant de tout le Niger, disant, pour croire à son destin, qu’il ne peut le forcer quand il ne peut le contrarier si celui-ci devrait le porter aux sommets auxquels il aspire. Aujourd’hui, les Nigériens ont fini par reconnaitre sa place, comprenant qu’il n’a été victime que de jalousies politiques déraisonnées, de haines irascibles, de méchancetés gratuites. Tous s’accordent à reconnaitre sa place dans la démocratie et notamment pour sauver un pays qui va à vau-l’eau. L’ancien président, Ibrahim Baré Mainassara, pouvait dire à une époque où il cherchait son assise politique que s’il a Hama Amadou, il ne pouvait avoir de personne, quand, peut-on s’en rappeler, Kountché fit de lui, de l’énarque son homme de main. Aussi, Feu Issoufou Bachar, tout adversaire qu’il était, pouvait s’en départir, pour reconnaitre, quelques temps avant son décès que Hama n’est que la bête noire d’une classe politique ne sait pas se faire confiance pour croire en elle-même, se battant à le jalouser à tort quand, fait-il remarquer, il reste le meilleur de tous, ne voyant même pas un deuxième s’il fallait classer les hommes de l’écurie politique.

Aujourd’hui, c’est au sein du pouvoir et notamment de la presse acquise au nouveau système que l’on voit des hommes, hier pourtant très critiques à l’égard de l’autorité morale du Moden Fa Lumana, détesté sans raison et sans façon, qui reconnaissent sa valeur, et le rôle important que son parti peut faire à stabiliser le pays, à ramener la paix et surtout à ressouder un peuple gravement divisé par le socialisme de contrebande qu’Issoufou portait au Niger. Ces lucidités nouvelles, sont-elles, le fait d’un mea-culpa, d’un réveil tardif de consciences égarées, portées par la méchanceté ?

Le Niger, lui, ne demande pas mieux. Il faut espérer que le nouveau pouvoir tienne le bon bout de ses ambitions pour le pays et que les faucons ne triomphent pas pour le dévier de sa nouvelle trajectoire.

Hamani Garba 

 

Depuis quelques jours, dans le pays, l’on entend parler ici et là, après les premières faveurs de luxe indécent faites aux anciens présidents. Ils leur accordent jusqu’au cabinet et à la serviette, disons jusqu’à des avantages faramineux. Puis, la Renaissance acte III est passée à une autre étape, avec une loi qui engraisse les députés, incapables d’être solidaires d’un peuple qu’ils sont censés représenter et qui tire le diable par la queue, faisant face à la rudesse de la vie qu’une cherté incontrôlée aggrave chaque jour davantage. Sur le dos du peuple misérable, les députés voudraient faire pousser des ventres et des vanités, s’éloignant ainsi d’un peuple, abandonné à la misère et au désespoir. Alors que ce débat n’est pas tranché, dépitant le peuple coléreux, l’on apprend une autre mesure similaire qui voudra donner les mêmes privilèges aux anciens premiers ministres quand rien ne se fait contre la cherté ambiante, contre la paupérisation croissante des populations, contre l’insécurité urbaine, dans une société qui se perd quand son élite ne rêve que d’opulence et ce à un moment où les masses laborieuses restent dans l’oubli des pouvoirs publics. Pourtant depuis des années que pour des travailleurs miséreux les syndicats demandent un fonds d’aide à la retraite, le pouvoir rechigne, ne pouvant accéder à une telle demande somme soute sociale.

Le Niger de cette époque peut-il être en phase avec de tels choix qui relèvent plus de la fantaisie que de la rationalité et de la morale politique ? Peut-on croire qu’un socialisme puisse ainsi se comporter surtout quand, il y a une semaine, on apprend qu’il voudrait renoncer à l’aide sociale accordée à des enfants de pauvres qui étudient dans les universités publiques pour restituer ces faveurs à des anciens présidents, anciens premiers ministres et à des députés ? 

Le Niger a besoin que la richesse du pays soit bien répartie entre les enfants du pays, non placée dans la gibecière gloutonne de princes insatiables. Le peuple, lui, face à la distribution de rentes entre princes, attend et il est misérable dans les champs infertiles et sur les routes incertaines, sans avenir. Encore que les moments difficiles qui sont les nôtres ne peuvent justifier de telles ostentations…

Aidons le peuple à vivre un peu mieux.

Aïssa Altiné

Bazoum Mohamed, le nouveau président sorti d’élections controversées, dirige le pays depuis quatre mois. Certains de ces gestes, faits d’élégance et de hauteur, avaient charmé au point où, presque de partout dans le pays, l’homme est applaudi mais non sans que cela n’hérisse certains milieux de son parti, agacés par tant de fleurs que des Nigériens, y compris des adversaires, peuvent lui jeter, ne pouvant comprendre que leur champion, appartenant désormais à l’Histoire, n’ait pas eu les mêmes lauriers. On ne récolte que ce qu’on a semé…

Bazoum Mohamed depuis tant de semaines, a fait rêver les Nigériens d’une gouvernance différente et meilleure, mais connaissant l’homme et ses complicités avec celui qui est parti – mais presque sans être parti – certains observateurs doutaient déjà de sa parole. Peut-être, n’ont-ils pas tort. Mais le peuple charmé commence à déchanter.

Sortir de la torpeur…

Depuis des jours que la bourrasque de l’offensive de charme du nouveau magistrat est passée, les Nigériens se froissent les yeux, regardent plus lucidement la conduite des affaires publiques et notamment d’une certaine volonté annoncée de lutter contre l’impunité pour rendre justice au peuple dont les biens, d’une manière jamais égalée dans l’histoire, ont été spoliés par des socialistes pour lesquels le pouvoir, à défaut d’avoir boutique pour faire des affaires, est devenu un raccourcis pour s’enrichir. Ainsi, le Niger devenait une vache laitière aux mains des camarades, avides d’argent et de prestige.

Comment une camarilla voleuse, peut-elle, pour son seul confort et pour celui du clan, faire main basse sur tout un pays géré comme un bien hérité, sur les deniers publics, rentrant au trésor national comme dans la caverne d’Ali Baba, pour puiser à leur guise et remplir leurs gibecières gloutonnes insatiables. Est-il moral que, se servant du pouvoir, l’on veuille arracher tous les domaines, qu’ils soient privés ou du domaine de l’Etat pour étendre l’empire de ceux qui ont pillé le pays dans l’espoir de s’imposer politique par leur puissance économique récente et douteuse. Et les Nigériens se demandent bien à qui peuvent appartenir tant de ces immeubles, de ces espaces vastes clôturés, ces hôtels qui fleurissent dans la capitale. Pour les Nigériens, il est important qu’ils mettent des visages sur tous ces « patrimoines sans visages » qui surprennent et offusquent dans un pays où la pauvreté est endémique, dans un pays classé dernier pendant dix années de gouvernance socialiste. Des socialistes se sont ainsi enrichis en ruinant l’Etat, en appauvrissant le pays. Ce vaste crime, peut-il être protégé pour laisser impunis ceux qui ont joué avec les deniers publics. Peut-on par exemple communier avec une armée sans lui rendre justice  ? Est-il moral que par la politique, des hommes et des femmes s’enrichissent avec tant d’ostentation ? Bazoum Mohamed, peut-il, même après avoir dit au campus devant les étudiants, et pour des raisons électorales afin de plaire au camp qui le soutient, continuer à dire que le crime serait soutenable, et que le MDN-Gate n’aurait pas les proportions qu’on lui prête. Peut-on, même pour l’aspect moral de ce crime, quand des familles, n’ont pas encore fini de pleurer leurs enfants, quand des épouses et des enfants ne voient plus le doux sourire du mari et du père, tenir de tels propos qui blessent les consciences endeuillées ? La réconciliation avec l’armée, se fera avec cette justice attendue de ce dossier emblématique qui a heurté l’ensemble des Nigériens. Peut-il se souvenir que son camarade, le sage Katambé, alors ministre de la Défense, en révélant la monstruosité du crime, a failli avoir des larmes, tant le crime était ignoble, indéfendable ?

Non, c’est trop, c’est exagéré et tous les Nigériens épris de justice ne peuvent accepter que tant de fautes restent impunies. On ne peut que rappeler opportunément, les propos du ministre de l’Enseignement supérieur, Phd. Mamoudou Djibo qui, fier des dispositions prises pour sécuriser la session en cours du baccalauréat, pouvait, non sans orgueil, dire qu’ils veulent mettre fin aux fraudes aux examens pour ne pas produire des « voleurs ». Le problème du Niger du point de vue de la morale sociale et politique est un chantier immense qui requiert de l’abnégation et de la volonté politique réelle.

Une lutte vaste…

Cette lutte, pour ne pas créer des voleurs comme le dit le ministre, va au-delà de l’école même si l’école reste le creuset où doivent être inculquées les valeurs que nous voulons que nos enfants portent. Comment peut-on assainir l’école quand ceux qui gouvernent ne peuvent procéder par la pédagogie de l’exemple en promouvant, sur le champ politique la bonne gouvernance et les valeurs qui nous distinguent ? Ceux qui volent des élections, trafiquent des urnes, volent une victoire, vole l’argent public, peuvent-ils convaincre qu’ils ont conscience du mal de telles pratiques pour le pays et pour sa réputation, et pouvoir pousser à s’en débarrasser ? Lorsque le voleur est vanté, envié et adulé, lorsqu’il fait étalage et ostentation de sa fortune pour s’en flatter, lorsqu’on ne peut plus punir la faute dans un pays, peut-on justifier qu’il est pertinent de combattre ces vices qui s’enracinent dans nos moeurs par la faute d’un socialisme avarié ? Il est franchement temps que nous nous regardions pour voir à quel nous sommes devenus si laids à devenir méconnaissables. Plus aucune valeur, dans le pays, n’est à sa place. Lorsque le voleur est adulé, lorsque le méchant est loué, lorsque tout le monde ne cherche que la facilité pour parvenir, pouvons-nous avoir raison de dire que nous voulons combattre ces maux qui gangrènent notre société ? Aujourd’hui tout le monde veut voler parce qu’on a appris à tous pendant dix années que c’est ça le pouvoir : profiter autant qu’on le peut. Et l’on a créé des envieux. Personne ne peut plus se souvenir que le pouvoir c’est le sacrifice, le don de soi. C’est surtout et plus simplement servir.

Il y a urgence à agir pour arrêter la descente aux enfers. Ce pays mérite mieux que ce que le socialisme lui fait vivre. Tant qu’on ne sanctionnera pas, l’impunité va continuer à prospérer, et les vices avec. Mais alors pourquoi la renaissance acte III qui donnait pourtant des gages, hésite-t-elle à agir ? Faut-il croire qu’en laissant tant ces hommes et femmes qui ont mal gouverné ou qui ont volé, aller devant le juge, le système sur lequel s’est construit son pouvoir pourrait s’effondrer et qu’il n’aurait aucun intérêt à combattre le vol, la concussion, le pillage, les détournements alors même qu’à chaque intervention, il ne cesse de rappeler sa volonté de se dresser contre tant de fléau ? C’est sans doute un chantage auquel il ne pourra pas résista tant la peur de perdre le pouvoir est forte. Le nouveau magistrat veut plaire en même temps à son camp et aux autres Nigériens qui l’appellent à gouverner différemment. Or, ces deux tendances ne sont pas conciliables. Forcément, il n’y a que deux choix à faire : où, ainsi qu’il le prétend, il donne les coudées franches à la Justice du pays pour faire la lumière sur tous les crimes ou il cède aux pressions de son camp et le pays retombe dans les mêmes tensions. Et depuis des jours, l’on se demande si la parole donnée pourrait encore être fiable.

Bluffeur… ?

Certains observateurs l’ont déjà dit : les actes posés par Bazoum Mohamed ne relèvent que d’une offensive de charme pour se faire quelque place au sein d’une opinion nationale qu’un débat a poussé à douter de sa « présidentialité » et peut-être comme le dit l’Opposition dans sa dernière déclaration, pour tenter de légitimer un pouvoir en sursis qui cherche à retrouver le peuple. On comprend que même lorsqu’elle est restée peu bavarde, cette opposition se méfie de ce pouvoir et de ses gestes d’apaisement qui ne l’ont d’ailleurs pas concernée jusqu’ici, toute chose qui laisse croire, que l’homme qui vient et celui qui est parti, ne devraient pas être très différents, en tout selon certains observateurs, dans leur conception du pouvoir et surtout de la relation politique qu’ils doivent avoir avec leurs adversaires politiques ?

Il ne faut pas rêver…

Toutes les transformations que l’on a connues dans l’histoire ne se sont pas faites dans la facilité ; elles se sont faites dans la douleur. Il a fallu aux peuples de consentir le sacrifice, de se débarrasser de leurs peurs pour affronter leur destin. Or, l’on a comme l’impression qu’au Niger, par nos lâchetés, et nos hypocrisies, nous n’avons jamais pu être capables de prendre notre destin en main. Et les Nigériens attendent toujours le messie, si ce n’est le grand justicier qui, par la force de ses bras et par son courage, devrait venir le délivrer. Aussi, tant que nous n’aurons pas le courage d’affronter nos montres qui s’appelle ethnicisme, régionalisme, clanisme, tribalisme, la propension à la facilité, nous ne pourrions jamais conjurer le malheur qui nous frappe, car le messie, comme Godot, ne viendra jamais. Comptons sur nous-mêmes, sur notre capacité à nous battre, à être plus responsables face à l’histoire qui s’écrit plus avec des larmes, de la sueur, du sang, qu’avec de l’encre. Au Niger, nous avons appris à contourner nos problèmes, à manquer de courage pour les affronter et nous nous enlisons par nos hypocrisies pour ne pas reconnaitre la réalité des maux qui nous assaillent. Relevons la tête et soyons dignes de nous-mêmes. Bazoum ne doit pas faire trop attention aux faucons qui l’entourent et qui tentent de le prendre en otage. Son contrat devrait être avec les Nigériens, non avec une clique de bandits d’Etat. S’il tient à réussir…

Toutes les sociétés qui ont avancé ont eu le courage d’affronter leur destin, et de se battre, sacrifiant, leur sang, leur sueur, souvent leur vie. Tôt ou tard, les Nigériens finiront par comprendre qu’ils n’auront pas d’autres choix que la lutte.

Or, un peuple qui refuse de se battre, n’a pas de raison de se plaindre de son sort. Il l’aura mérité. Car parlant de messie, il n’y en a pas et il ne viendra jamais.

Ou le peuple s’assumer. Ou il subit.

Au peuple de choisir

Par Waz-ZA

La cellule technique de suivi du Pôle Gouvernance et Modernisation de l’Etat (PGME) a clôturé, hier dans les locaux du ministère du plan, son cycle d’ateliers d’enrichissements de quatre (4) études qu’elle a commandées à des experts par l’enrichissement du rapport thématique sur la gouvernance administrative. L’objectif de cette démarche qui porte sur le bilan quinquennal est d’alimenter les travaux de la revue globale du plan de développement économique et social 2017-2021. La cérémonie officielle de lancement des travaux a été présidée par la ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, Mme Ataka Zaharatou Aboubacar, en présence du Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat.

 Le rapport provisoire de l’étude présentée pour enrichissement à travers des échanges constructifs, aborde différents domaines de la gouvernance administrative. Il pose un diagnostic du secteur, dresse la cartographie des projets en cours dans le domaine et analyse les différentes reformes intervenues, ainsi que les financements mobilisés. Le document provisoire fait ainsi le bilan des résultats obtenus dans la mise en œuvre du PDES 2017-2021 dans le secteur de la gouvernance administrative, tout comme il « apprécie la cohérence entre les actions prévues et leurs niveaux de réalisation. Une fois validée, ce rapport va constituer une base importante dans l’élaboration des programmes, sous programmes et actions majeures à mettre en œuvre par les différentes structures dans le nouveau PDES en formulation.

Dans son allocution, la ministre de la fonction publique et de la réforme administrative a expliqué que le diagnostic fait ressortir, malgré les efforts réalisés par le pays, des insuffisances dans l’administration publique, ce qui, dit-elle, ne lui permet pas d’offrir des services publics de qualité aux populations. C’est pourquoi, a poursuivi la ministre Ataka Zaharatou Aboubacar, les programmes retenus dans ce plan visent principalement à rendre l’administration performante d’une part, et d’autre part à promouvoir chez les responsables et les agents de l’Etat des comportements favorables au développement « en s’attaquant résolument aux dysfonctionnements qui empêchent d’ancrer la gestion axée sur les résultats de développement dans la gouvernance administrative au Niger ».

La thématique de la gouvernance administrative, a déclaré la ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, est incontestablement d’une importance capitale pour le gouvernement car « la gouvernance est la pédagogie motrice des actions pour l’efficacité du développement de toutes les structures, et même de l’Etat dans son ensemble, puisqu’elle conditionne les performances des institutions étatiques ». Elle a précisé que dans le Plan de développement économique et social 2017-2021, la gouvernance administrative est prise en compte à travers plusieurs programmes parmi lesquels les programmes de la mobilisation sociale pour un changement de comportement, de la consolidation de la culture démocratique et républicaine, et celui de la consolidation de l’efficacité et de la transparence des institutions.

La feuille de route proposée par le consultant pour le secteur de la gouvernance administrative constituera une base importante dans l’élaboration des programmes, sous programmes et actions majeures à mettre en œuvre par les différentes structures dans la formulation du nouveau PDES en cours d’élaboration.

Selon M. Amadou Oumarou Saley, Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat, le pôle gouvernance et modernisation de l’Etat mis en place dans le cadre du PDES 2017-2021, a bien accompli la tâche qui lui a été confiée. Il a pu produire les différents rapports dans les délais requis, de même qu’il a connu plusieurs actions de renforcement de capacités et a fini par initier quatre études thématiques sur les gouvernances juridique et judiciaire, sécuritaire, locale et administrative. M. Amadou Oumarou Saley a remercié la ministre de la fonction publique et de la réforme administrative pour son soutien aux travaux de l’atelier d’enrichissement de l’analyse thématique sur la gouvernance administrative. « Aujourd’hui, nous sommes à trois mois de la clôture du PDES 2017-2021. Nous sommes déjà dans la dynamique de la préparation du prochain PDES et c’est ce en cela que cette étude est si importante », a conclu le Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat.

Souleymane Yahaya

14 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Cinq mois après son investiture, le 2 avril 2021, Bazoum Mohamed peine toujours à s'affirmer à la tête de l'État. Son combat contre la corruption, axe stratégique qu'il s'est choisi pour gagner rapidement le coeur des Nigériens, a du plomb dans l'aile. Beaucoup d'affaires, corroborées par des rapports d'inspection, sont sur son bureau, sans perspective d'être enrôlés par la justice.

Pire, son image de président de la République, chef de l'État, est sérieusement écornée depuis le début de la troisième décade du mois d'août lorsque l'ancien président, Issoufou Mahamadou, a aussi décidé de prendre des vacances, chez lui, à Dan Dadji. Une occasion qu'il a saisie pour faire étalage de son pouvoir, resté intact, en déployant les mêmes moyens militaires dont il est coutumier lors de ses déplacements. Ce fait, selon les Nigériens, attestent de l'existence au sommet de l'État d'un bicéphalisme du pouvoir qui inquiète au plus haut point. En fin de compte, on se demande bien, entre Issoufou et Bazoum, qui dirige réellement le Niger ?

Laboukoye

Il a suffi de peu pour que Bazoum Mohamed passe de la perception à la réalité. Dans les tout premières semaines, voire les tout premiers mois, il a fait rêver ses compatriotes qui, convaincus par les contenus de ses discours ou assez naïfs pour oublier les conditions dans lesquelles l’homme est arrivé au pouvoir, ont pensé que le Président Bazoum allait amorcer un tournant majeur dans la gouvernance. Il a annoncé vouloir respecter plein de principes et de valeurs à telle enseigne qu’on a oublié qu’il a été “enfanté” par Issoufou Mahamadou et un régime aux antipodes de la démocratie, de la justice et des droits … Sans parler du développement exponentiel du trafic de drogue et d’armes, de l’insécurité qui a coûté la vie à des milliers de Nigériens en 11 ans. Le rêve n’a pas duré longtemps. La réalité, tenace, semble l’avoir rattrapé en peu de temps. Ayant joué aux apprentis sorciers, Bazoum Mohamed s’est rapidement rendu compte de ses limites objectives. La lutte contre la corruption dont il a fait son cheval de bataille a été la première épreuve qui l’a émoussé. À peine annoncée, elle est étouffée, puis tournée en dérision par son camp politique qui redoutait ce combat.

La plupart des ténors du régime sont impliqués dans des scandales financiers et la lutte contre la corruption ne peut que les inquiéter quant aux intentions de Bazoum Mohamed. De fait, ils ont pleinement raison. Qu’est-ce que Bazoum Mohamed avait derrière la tête pour vouloir engager une lutte contre la corruption. Bref, il a suffi de l’affaire Ibou Karadjé pour les apparatchiks du régime remettent Bazoum Mohamed à sa place. Les inspections, diligentées à son initiative, ont connu un fiasco. Tantôt ce sont les rapports qui sont jetés dans les tiroirs, sans suite attendue, tantôt ce sont les missions d’inspection qui sont confrontées à la résistance rebelle des mis en cause. Selon nos sources, mis au courant des blocages constatés, le Président Bazoum n’a pas réagi à la hauteur des attentes.

Dans tout ce qu’il a promis de faire, le Président Bazoum n’a connu que des échecs. Des échecs si bien retentissants que presque personne ne le croit capable de quoi que ce soit de bon. Après deux rencontres tenues à son initiative avec les organisations de la société civile, c’est la rupture totale. Ses engagements, pris avec solennité, ont été douchés dans “l’hiver” du régime, hostile à cette tendance à la détente chez Bazoum Mohamed. Des mesures énergiques sont mises en place pour le contrer. Et les mesures visant à ramener le tout nouveau président sur terre sont mises en oeuvre tandis que l’ancien président, Issoufou Mahamadou, reprend du poil de la bête. Il a entrepris, lui aussi, de jouer sa partition. Il sort alors de son bois. À Accra, à Oslo, à Paris, à Alger, Issoufou Mahamadou va jouer la carte de l’ancien en mesure de refaire surface. À l’intérieur du pays, c’est lui qui détient les cartes du pouvoir, sa main étant toujours sur les manettes du système. À l’extérieur, il est adulé et considéré comme un homme qui n’a pas encore dit son dernier mot au point où les Nigériens se demandent s’ils ne sont pas dans un cas Poutine- Medvedev, en Russie.

La montée en puissance de l’ancien président ne s’illustre pas uniquement dans les chrysanthèmes. Elle est également incarnée dans la résurgence d’anciennes pratiques politiques que les Nigériens ont cru, un moment, enterrées avec Bazoum Mohamed. Les libertés publiques sont toujours étouffées, l’impunité est de mise pour les soutiens du régime et les interpellations d’opposants politiques et d’acteurs de la société civile continuent de plus belle.

Depuis plus d’une semaine, de nouvelles têtes sont tombées dans l’escarcelle de la police politique, accusées, paraît-il, de tentative de coup d’État. « Bazoum Mohamed a manifestement perdu la main au profit de son mentor et prédécesseur », dit un allié politique à Bazoum Mohamed. Selon lui, c’est la fin de la récréation et le réveil sera dur pour les Nigériens. Les commentaires vont bon train. Pour les Nigériens, c’est Issoufou Mahamadou qui gouverne réellement. C’est lui qui détient les pouvoirs qui fondent la solidité du régime.

À quelques encablures de ses 12 premiers mois à la tête de l’État, Bazoum Mohamed, investi président de la République le 2 avril 2021, a déjà perdu la manche. Les Nigériens ne le voient pas capable de remonter la pente, tant ceux qui l’ont fréquenté et qui ont cru en sa volonté de changer les choses en sont aujourd’hui pour leurs frais. Issoufou Mahamadou et la logique implacable du régime lui ont imposé le respect strict de la doctrine qui l’a amené au pouvoir. Chose désormais faite puisque le chef de l’État est rentré depuis lors dans les rangs.

YAOU

Le premier président de la Cour des comptes du Niger, M. Oumarou Narey, a livré hier matin au siège de ladite Cour la synthèse de son Rapport général public de l’année 2021. Dans cette présentation, la Cour note une faible application des recommandations lors des contrôles antérieurs et relève plusieurs disfonctionnements dans la tenue des comptes publics dans son rapport 2021. La présentation de la synthèse du rapport s’est déroulée en présence de plusieurs acteurs de la société civile spécialisée dans le contrôle des dépenses publiques.

Le Rapport général public 2021 est présenté en deux parties. La première, comme l’a expliqué le premier président de la Cour des comptes, M. Oumarou Narey, concerne le suivi des recommandations formulées par ladite Cour lors de ces contrôles antérieurs en vue « de s'assurer des suites à elle réservées par les responsables des entités contrôlées ». La deuxième partie, la plus étoffée, porte elle sur les résultats des contrôles effectués au titre de l'année 2021. C’est ainsi que dans le cadre du suivi des recommandations, la Cour, a indiqué M.Oumarou Narey, a noté une faible application de celles-ci par les différentes administrations et entités contrôlées, particulièrement en ce qui concerne les opérations de l'Etat où le taux de mise en œuvre effectif n'est que de 46,27%.

Dans le cadre des contrôles effectués en 2021, la Cour a relevé la persistance des disfonctionnements au sein des entités contrôlées, notamment le non-respect et la non application des textes en vigueur, ainsi que des cas de mauvaises gestions par rapport à l'exécution des dépenses de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics à caractère industriel et commercial, sociétés d'Etat et des partis politiques. « La Cour a aussi relevé la gestion non performante des projets et programmes de développement qui ont fait l'objet de contrôle, ainsi que la prise en considération de la pandémie de COVID-19 caractérisée comme un cas de force majeure qui a malheureusement ouvert les portes à toutes sortes de violations des dispositions des codes de passation des marchés publics et des délégations de service », a expliqué le premier président de la Cour des comptes.

Pour mettre fin aux mauvaises pratiques ainsi relevées, la Cour a formulé des recommandations qui feront l'objet, selon ses responsables, d'un suivi régulier, de même qu’elle annonce avoir déféré au parquet général certains cas susceptibles de constituer des fautes de gestion. « La Cour a enfin prononcé des délais et des sursis à décharge à l'encontre des comptables publics, ainsi que des amendes à l'encontre des ordonnateurs jugés coupables de faute de gestion dans le cadre de la discipline budgétaire et financière », a ajouté M. oumarou Narey, premier président de la Cour des comptes.

La cérémonie de présentation du rapport général public 2021 a pour objectif de satisfaire une obligation légale contenue dans l’article 149 de la loi régissant la Cour des comptes.

Par Souleymane Yahaya(onep)

Depuis quelques jours, les Nigériens ont les échos de plus en plus persistants d’une prochaine création de sénat au Niger pour pouvoir contenter un homme qu’on n’a pas su caser parce que, devrait-on soupçonner, son calibre, sa trempe, ne pouvait plus autoriser qu’on le gratifie seulement d’un poste de ministre quand, pour celui de premier ministre, le PNDS, consent à le conserver, et quel PNDS, allez savoir ! Et depuis, pour comprendre les motivations profondes d’un tel projet, les débats s’enflamment sur les réseaux sociaux, faits d’indignation et d’incompréhension. Et les Nigériens n’ont pas tort de s’offusquer d’une telle fantaisie pour un pays qui a mieux à faire, confronté à moult défis, à moult urgences.

Mais interrogeons d’abord le contexte…

Comment peut-on croire à la pertinence de la création d’un sénat au Niger dans le contexte qui est le nôtre ? Quelle urgence la commanderait ?

Faut-il, pour plaire à un homme, à ses humeurs, aller à une telle fantaisie institutionnellement et politiquement inopportune, et financièrement insupportable ? Comment le comprendre quand déjà d’autres institutions qui existent ne convainquent pas, perçues comme inutiles et budgétivores ?

A quoi sert la médiature ? A quoi sert le CESOC ? Et il y en a d’autres certainement comme cette structure concurrente à la Ville de Niamey créée pour « loger » Moctar Mamoudou dont le métier, caricaturalement, se résume à faire de la récup de tronc d’arbres pour aménager des espaces urbains transformés en lieux de loisir. La Ville, ne peut-elle pas faire ça ? Ces genres de doublons comme ce que font les 3N au ministère de l’agriculture, n’ont d’intérêt qu’à créer des espaces de confort pour le bonheur de la clientèle politique oisive et inutile. En vérité, un sénat n’est pas une urgence pour le Niger et il est immoral, dans un pays dernier, d’aller à cette fantaisie, encore une fois, juste pour un homme, et ce à un moment où le pays traverse des moments difficiles. Le sénat, peut-il régler le problème de l’insécurité, de l’école, de la famine qui arrive ou qui est là ? C’est ça les vraies urgences et le sénat n’y peut rien. Laissez- nous tranquille avec votre histoire farfelue de sénat qui fait saliver tant d’hommes et de femmes à caser et qui peuvent déjà avoir la promesse de leur nouvel relogement.

Même l’assemblée nationale, institutionnellement justifiée dans l’architecture démocratique, et constitutionnelle peine à prouver aux yeux des Nigériens son importance quand elle ne peut pas faire les débats d’intérêt national dans un esprit de responsabilité, toujours versée dans la dialectique partisane. Ce pays a-t-il tellement de l’argent à ne pas savoir quoi en faire pour aller dans ces fantaisies qui peuvent montrer tout le mépris que des gens peuvent avoir pour les problèmes du pays, pour les attentes du peuple ? C’est à juste titre que certains voient derrière cette initiative l’ancien président qui, quoi qu’on dise, devrait avoir sa main encombrante dans la gestion actuelle. On sait d’ailleurs que nombre de ceux qui soutiennent, notamment Albadé Abouba, Salah Habi Salissou, Seini Oumarou, Algabit, et dernièrement Ibrahim Yacoubou sont tous les hommes qu’Issoufou, personnellement, jouant de son influence, pourrait avoir amené dans leur camp. Pour la dernière prise, dont on sait toutes les contradictions qu’elle a avec Bazoum, l’on se demande pour quelle précaution, peut-il vouloir de cette autre addition superfétatoire quand on sait la majorité confortable trafiquée qu’il s’est arrangée à se donner pour gouverner seul ? Mais cette ambition qui est de l’ordre de la démesure a été trahie par la réalité du terrain qui montre qu’aucun parti, dans l’architecture actuelle, ne peut prétendre avoir les moyens de gouverner seul. Comment avoir tant de députés dans une élection et ne pas pouvoir passer dès le premier tour et même quand on est forcé à aller à un deuxième tour, cela ne peut se faire qu’avec une courte tête qui plus, est contestée ? Tout le monde a compris la triche ! Que cache donc cette reconquête de partis nouveaux pour renforcer un camp supposé déjà très fort ? Quel autre plan doit-il préparer pour le Niger et pour les Nigériens ? Est-ce franchement pour la création du Sénat qu’on chercherait plus de voix de béni-oui-oui ou pour un autre projet plus compromettant pour le pays à savoir l’installation des bases étrangères dans le pays dont l’autorisation sera mise en discussion à l’assemblée nationale pour théâtraliser une concertation nationale à l’issue de laquelle, sera fondé le reploiement qui devra ainsi être légitimé et acté. Les Nigériens le découvriront. Ils n’auront pas de raisons de se taire face à ce qui est grave et qui risque de nous arriver. Ouvrons les yeux !

La création d’un sénat dans un tel contexte ne peut donc se justifier. On ne peut d’ailleurs pas comprendre que lorsqu’ailleurs, au Sénégal notamment, l’on s’en dispense au vu des changes qu’il impose pour alléger la démocratie et les caisses de l’Etat, que le Niger, pourtant dernier, pousse les fantaisies pour créer de nouvelles dépenses que rien ne peut justifier sinon que les vanités de dirigeants qui veulent encombrer notre démocratie d’une institution de trop qui, même ailleurs, dans les démocraties avancées, n’est qu’une fantaisie bourgeoise de nations qui peuvent s’offrir le luxe d’une deuxième chambre. La Côte D’Ivoire est bien plus riche et depuis des jours, Alassane Dramane Ouattara travaille, après la démission du gouvernement, à former une équipe resserrée pour réduire les dépenses de l’Etat et nous on cherche à en dépenser plus. Et alors pourquoi, nous, nous devrons en créer ? Parce que l’Allemagne promet de l’argent pour faciliter l’installation de ses soldats sur notre sol, parce qu’on deviendrait les chouchous de l’Europe envahissante et conquérante ? Faisons attention. Travaillons d’abord à avoir des assemblées nationales responsables où ne siègent pas que des députés godillots avant d’aspirer à un tel niveau de démocratie. Un sénat c’est de l’ornement pour la démocratie or un pauvre n’a que faire d’or quand son combat reste d’abord pour la survie. Vivons donc notre modeste démocratie qu’il faut travailler à approfondir, à enraciner, à parfaire.

Il n’est que compréhensible d’entendre toutes ces voix indignées qui sortent depuis des jours, exprimant leur désaccord par rapport à un tel projet visiblement voulu pour un homme, non pour la démocratie. Seini Oumarou ayant été président de la première chambre, Albadé ne saurait se contenter de moins qu’une telle position dans l’architecture du nouveau pouvoir, pour vouloir qu’on lui taille une à l’image de son ancien frère-ennemi avec lequel il avait disputé le MNSD ?

Des voix indignées…

Les Nigériens sont nombreux à se prononcer sur la création inutile d’un sénat au Niger. Que peut-on avoir à faire avec des sénateurs qui ne peuvent qu’être oisifs mais sans doute grassement payés quand, les députés, pendant trois décennies d’expérience démocratique, peuvent ne pas toujours comprendre ce que la démocratie attend d’eux, ce que le peuple exige d’eux à savoir une représentation nationale qui veut qu’ils agissent au nom du peuple qui a fait confiance pour contrôler en son nom la gouvernance de la cité, et porter une parole à travers laquelle le peuple se reconnaitrait. Que viendra donc faire un sénateur si ce n’est de « bouffer » inutilement notre argent alors qu’on peut mieux s’en servir à régler la multitude de problèmes que nous avons.

On a, ces derniers jours, entendu des acteurs de la société civile s’exprimer sur le sujet et tous ne disent que leur réprobation vis-à-vis du projet de sénat qui n’a objectivement rien à apporter au pays et à sa démocratie. Le budget que l’on consacrera à une telle institutionfantôme peut-il ne pas servir à d’autres fins ? Ne peuton pas s’en servir à construire des classes pour ces enfants, leurs enseignantes et leurs enseignants qui travaillent dans la poussière, dans le vent et la poussière, dans la canicule et l’inconfort des paillottes quand, dans le pire des cas, des enfants ne sont pas simplement calcinés dans des incendies qui y a dont provoqués ? Peut-on avoir cet argent pour les désirs de grandeur de certains hommes quand, notre armée est encore la cible de la violence terroristes, demande plus de moyen pour nous protéger et se protéger ? Est-il normal et moral de « jeter » cet argent, quand, les services de santé attendent encore des moyens pour mieux soigner des populations condamnées à l’automédication parce que les services de santé publics sont devenus inaccessibles pour eux avec une privatisation qui ne dit pas son nom ? Comment peuton tant manquer de pudeur à faire droit aux folies de grandeur d’hommes, quand dans la capitale après des échangeurs qui ne régulent pas la circulation, l’on ne peut comprendre la leçon pour doter la ville de voies praticables qui rendraient les quartiers accessibles, et donner à boire et à voir avec l’électrification tous ces nouveaux quartiers qui manquent de tous ? Dans un tel pays dont on ne peut pas finir de dresser le tableau noir, un sénat, peut-il être une urgence, une nécessité ?

D’ailleurs, au nom de quoi, Bazoum Mohamed le ferait ? A-t-il promis cela aux électeurs nigériens dans sa campagne ? Non, il ne l’a pas dit et un autre ne l’a pas dit car tous savaient que cela n’était pas un besoin pour le Niger qui, plus, n’a d’ailleurs pas d’argent, à se permettre ces prodigalités ruineuses qui ne servent que les vanités d’une classe politique qui ne pense plus qu’à elle seule, jamais à l’intérêt général.

Mais alors si Bazoum ne l’a pas promis, qui pouvait travailler de manière souterraine à lui imposer l’imprévu dans son programme et dans le budget ?

Et plus que jamais, cette question revient : le Niger at- il un autre président audelà de Bazoum Mohamed que l’on a dit élu ? A-t-il alors intérêt à se laisser manipuler pour des agendas dont il pourrait ignorer les secrets ?

Pour le Niger, il n’y a pas à tergiverser : il faut étouffer ce projet insensé de création d’un sénat inutile pour le pays. Les problèmes du pays sont ailleurs. Et c’est là qu’il faut aller et non agir pour résoudre des problèmes qui n’existent pas. C’est de la responsabilité politique qu’il s’agit. C’est tout.

Bazoum est à l’épreuve de son indépendance. De sa liberté de décision dans un pouvoir sui serait le sien.

A.I

 

Pendant quatre mois, Bazoum Mohamed est à la tête du Niger, évoluant sur un terrain marécageux où ses amis ne semblent pas vouloir lui faciliter la tâche. Depuis quatre mois donc, l’homme marche, tente d’imprimer sa marque mais contrarié par un clan qui sait qu’il a mal géré et qui voudrait se servir de lui pour ne pas répondre de ses actes. Bazoum, il faut le dire, vient à un moment où, le pays va mal : au plan sécuritaire avec une violence terroriste qui prend de l’ampleur, au plan économique avec des caisses vidées qu’il trouve en héritage et un chapelet de scandales qu’on voudrait qu’il couvre, au plan social avec un pays gravement divisé avec en toile de fond le réveil des réflexes identitaires que les réseaux sociaux ont exacerbés, et au plan politique, avec une victoire contestée, et un champ politique marqué par de graves dissensions qui couvent aujourd’hui encore. Les défis, ainsi qu’on peut les voir, sont immenses pour un homme qui arrive presque sans moyens, peut-être aussi tragiquement, sans le pouvoir de son pouvoir. Il a pourtant conscience de la délicatesse de son pouvoir pour comprendre après seulement quelques semaines, qu’au lieu de « consolider et avancer », l’urgence lui commande plutôt de « rassembler et d’avancer », choix qui, comme il fallait s’y attendre, avait irrité certains milieux de son camp qui n’ont pas attendu longtemps pour arrêter ce qu’ils peuvent considérer comme une dérive de la gouvernance du Philosophe. Il a compris qu’il lui est est difficile de reconstruire et « d’avancer » avec des hommes et des femmes qui n’ont appris qu’à voler, qu’à détourner, et à ne rien respecter des convenances et des textes de la République. Comment avancer quand ses collaborateurs sont souvent des gens sales, des hommes et des femmes qui se sont compromis dans des affaires graves, quand de graves soupçons pèsent sur ses collaborateurs ? Là est tout le drame que vit aujourd’hui l’homme qui préside aux destinées du pays et qui, pris en tenaille dans son pouvoir par sa volonté de rentrer dans l’histoire, de gouverner dans l’intérêt des Nigériens et un lobby que dirige son prédécesseur, décidé à assurer à la pègre qui l’a entouré pendant dix années de saccage et de pillage une impunité contre laquelle pourtant, dès les premières heures de son entrée en fonction, Bazoum dit se battre sans faiblesse, chacun devant désormais répondre de ses actes sans compter sur personne. Verbe, c’est vrai car, plusieurs mois après, les Nigériens attendent de voir des actes qui peuvent convaincre de la volonté politique exprimée. Le seul cas d’Ibou Karadjé qui, au regard de son ampleur et de ses implications, pourrait faire effondrer le système Issoufou peine à avoir une suite véritable car les hommes cités sont bien connus et formant aujourd’hui encore, le sérail du nouveau président qui sait bien qu’il doit s’en méfier car ces femmes qui crient sur tous les toits qu’il n’est président que par leur volonté, pourraient être capables du pire pour s’imposer, peuvent avertir des analystes avertis. D’ailleurs, le PNDS n’aurait- il plus d’hommes et de femmes valables pour que les mêmes sur lesquels pèsent de graves soupçons, soient encore et toujours aux affaires pour ne pas avoir à répondre de leurs actes ? Pourtant, on le sait, après chaque passation, il faut qu’on ait un état des lieux auquel tout bon démocrate ne saurait se soustraire. Si Issoufou semble ne pas le vouloir, c’est qu’il a conscience des gaffes commises autour de lui lorsqu’il pouvait assurer aux siens une certaine impunité. Dans toutes les bonnes démocraties, les choses ne peuvent que se passer ainsi et on se demande pourquoi Issoufou voudrait s’y soustraire lui a fait croire au monde entier qu’il aura gouverné mieux le Niger. Que peut-il craindre s’il a la conviction d’avoir bien gouverné, bien géré ? Il se trouve malheureusement que les fais ne militent pas en sa faveur : et lui et certains ténors qui l’ont accompagné, tout socialistes qu’ils seraient, trônent aujourd’hui sur des fortunes immenses qu’ils ne peuvent justifier car elles ne sont même pas justifiables par le seul fait d’avoir occupé des responsabilités politiques. Avant eux, personne dans le pays ne se serait tant enrichis. Tout le monde le sait. Ils le savent aussi. Et on comprend, de ce fait, leurs appréhensions, les mêmes pour lesquelles, ils peuvent trafiquer des résultats électoraux dans certaines régions au moyen de falsifications de PV, de bourrages d’urnes et d’utilisation d’armes à feux pour intimider des agents électoraux ce, afin de s’imposer. On sait surtout qu’ils ne l’ont pas fait pour Bazoum et beaux yeux que nombre d’entre eux avaient même contesté comme candidat, mais pour assurer leurs arrières.

Face aux multiples défis qui attendent et pour lesquels il ne peut perdre encore trop de temps car à la fin, les Nigériens devront juger de ce qu’aura été sa gouvernance, Bazoum, depuis quelques jours, sans doute après que son ami ait défié son pouvoir en allant faire son one man show à Tahoua, devrait se demander, comment peut-il sortir de cet étouffement, de cette volonté de prendre en otage son pouvoir pour l’empêcher de gouverner au mieux de ses convictions ?


Pour certains observateurs, Issoufou se trompe d’époque et d’objet car les hommes peuvent tout partager, sauf le pouvoir. Pour ceux-là, Bazoum ne peut plus longtemps supporter ces caprices et ces télescopages qui le défient comme pour montrer qu’il ne tient pas la réalité du pouvoir et que celui-ci, malgré le départ de l’autre du pouvoir, reste encore entre les mains de celui qu’on pourrait considérer comme étant son bienfaiteur. Pourtant, ceux qui savent lire entre les lignes, pour donner sens à certains faits, peuvent comprendre que la lune de miel entre les deux hommes, malgré les prudences mesurées de François Soudan de Jeune Afrique, ne peut durer longtemps car, comme l’a dit un panéliste sur une des télévisions privées de la place, l’homme n’est pas du genre à se laisser manipuler pour lui dénier toute personnalité. D’ailleurs, pour certains observateurs, Bazoum Mohamed, après plus trente années de compagnonnage et d’amitiés, pourrait être celui qui a le mieux compris Issoufou pour avoir le « mot de passe » par lequel, il est facile de prendre l’homme. Il a en, d’autant intelligemment usé qu’il a réussi à se faire coopter par l’homme avec lequel, pourtant, en certains moments, il avait de graves divergences ayant commencé à naître, notamment autour de la création du parti et de celui qui pouvait réclamer sa paternité. Bazoum est quand même connu pour être cet homme trop franc qui avait peu de soin pour ses discours publics et pouvait tout dire pour frustrer des adversaires, pour faire mal à un autre, comme pour plaire à dessein à l’ami et comme s’il ne devrait pas avoir d’ambitions politiques sérieuses pour rester dans cette posture qui soigne peu son image de futur présidentiable. Il savait peut-être que c’était la seule façon pour lui de rester dans les bonnes grâces de son ami avec lequel, nous le rappelions tantôt, il avait eu étouffement, de cette volonté de prendre en otage son pouvoir pour l’empêcher de gouverner au mieux de ses convictions ?


Pour certains observateurs, Issoufou se trompe d’époque et d’objet car les hommes peuvent tout partager, sauf le pouvoir. Pour ceux-là, Bazoum ne peut plus longtemps supporter ces caprices et ces télescopages qui le défient comme pour montrer qu’il ne tient pas la réalité du pouvoir et que celui-ci, malgré le départ de l’autre du pouvoir, reste encore entre les mains de celui qu’on pourrait considérer comme étant son bienfaiteur. Pourtant, ceux qui savent lire entre les lignes, pour donner sens à certains faits, peuvent comprendre que la lune de miel entre les deux hommes, malgré les prudences mesurées de François Soudan de Jeune Afrique, ne peut durer longtemps car, comme l’a dit un panéliste sur une des télévisions privées de la place, l’homme n’est pas du genre à se laisser manipuler pour lui dénier toute personnalité. D’ailleurs, pour certains observateurs, Bazoum Mohamed, après plus trente années de compagnonnage et d’amitiés, pourrait être celui qui a le mieux compris Issoufou pour avoir le « mot de passe » par lequel, il est facile de prendre l’homme. Il a en, d’autant intelligemment usé qu’il a réussi à se faire coopter par l’homme avec lequel, pourtant, en certains moments, il avait de graves divergences ayant commencé à naître, notamment autour de la création du parti et de celui qui pouvait réclamer sa paternité. Bazoum est quand même connu pour être cet homme trop franc qui avait peu de soin pour ses discours publics et pouvait tout dire pour frustrer des adversaires, pour faire mal à un autre, comme pour plaire à dessein à l’ami et comme s’il ne devrait pas avoir d’ambitions politiques sérieuses pour rester dans cette posture qui soigne peu son image de futur présidentiable. Il savait peut-être que c’était la seule façon pour lui de rester dans les bonnes grâces de son ami avec lequel, nous le rappelions tantôt, il avait eu quelques brouilles. On comprend donc que pour un temps, il soit obligé d’avoir ces gentillesses pour son ami, le temps d’avoir un contrôle total de son pouvoir comme l’a, du reste fait, au Congo, Félix Tshisekedi, qui, ayant compris qu’il ne peut pas plus longtemps s’accommoder de l’influence nocive de son prédécesseur, a joué à renverser la majorité à sa faveur pour gouverner plus librement. Quoi qu’il fasse, Bazoum Mohamed finira par comprendre qu’il ne peut, lui aussi, avoir de choix que celui-là pour voler de ses propres ailes et s’affranchir d’un pouvoir dont il ne jouit du duplicata, la copie conforme et originale restant dans les mains de celui qui a prétendu qu’il lui a passé la main pour assoir la première alternance pacifique dans le pays. Tout le monde aura compris qu’en réalité Issoufou ne voulait pas quitter le pouvoir et il l’a du reste dit à Tahoua, lorsqu’il peut dire en langue devant ses fans qu’il a la nostalgie du pouvoir comme pour faire entendre qu’il ne s’en est pas éloigné et que peut-être, jouant de scénarii plausibles, peut-être, rêve-t-il d’un come-back ?


Il est certain que le Niger ne peut trouver son chemin avec de tels télescopages au sein du pouvoir qui, nous l’avons dit, ne peut être partagé par deux hommes, entendu que l’autre, dans le principe, n’est plus aux affaires pour se prévaloir de quelques autorités pour croire qu’il peut toujours déterminer le nouveau pouvoir pour qu’il ne répondre qu’à ses désirs et aux désirs de son clans, non aux désirs de Nigériens qui attendent que leur vie change et surtout que leur pays soit géré dans le respect des normes et des valeurs qui fondent la démocratie et l’Etat de droit.

Le duel silencieux auquel se livrent à distance les deux hommes même si l’on apprend qu’ils se rencontrent et qu’ils se parlent, finira par éclater. Ce qu’on a vu à Tahoua avec les propos peu politiques tenus par le sortant, pleins de mépris et d’arrogance, en sont un signe. Bazoum ne peut pas protéger tant de voleurs et de détourneurs patentés. En ne leur arrachant pas ce qu’ils ont pris à l’Etat, il est clair que lui ne pourra pas avoir les moyens pour gouverner, pour faire des réalisations et surtout pour rassurer des partenaires qui attendent que la vie publique soit assainie. Des familles ne peuvent pas s’en aller avec la fortune du pays pour croire qu’ainsi, ils peuvent durablement s’imposer aux Nigériens.

Ses choix d’envoyer vers le peuple des signes de décrispation ne doivent pas être que politiciens ; ils doivent être commandés par un réel désir de changer et de gouverner autrement le Niger qui ne peut émerger si les mêmes tares doivent être propagées et protégées.

On ne peut pas gouverner par un autre et le nouveau président finira par s’en rendre compte pour décider de s’affranchir du tutorat qu’on veut lui imposer pour ne servir que d’instrument aux mains d’un autre. Il doit sortir de ce carcan pour gouverner par ses seules convictions et pour le faire, tant dans le pays que dans son parti, il ne manquera pas de Nigériens responsables pour l’aider dans sa nouvelle politique de refondation du Niger qui a réellement besoin de renaitre. La renaissance actée par son prédécesseur n’aura conduit qu’à la mort lente du Niger, dépourvu de son unité, de ses valeurs fondatrices de rigueur et de sérieux au travail, de fraternité et de solidarité, de tolérance et d’engagement.
La trêve qu’on peut voir sur le champ politique ne s’explique que par l’espoir de ce virage que le nouveau président semble vouloir amorcer. Mais s’il se plie aux désidératas de son ami qui ne pense qu’à protéger une famille, un clan, il va sans dire que face à lui, demain et toujours, il aura à faire face aux même adversité, toute chose dont n’a pas besoin de pays aujourd’hui trop fragile. Pour ce pays qui va mal, l’on ne saurait s’accommoder de ses insouciances qui peuvent à terme conduire loin le pays, en tout cas jusqu’à sa perte. Les défis sont immenses et on ne peut continuer à se jouer d’un pays. D’un peuple surtout.

Par Waz-Za

 

 

 

Gouvernance de la 7° république : un remaniement en profondeur du Gouvernement annoncé pour janvier prochain ! Vers le retour de Amadou Boubacar CisséDe sources dignes de foi, le gouvernement du Premier ministre Briji rafini connaîtra un autre nouveau remaniement ministériel normalement annoncé pour janvier 2018. Mieux ou plus profond de que celui intervenu il y a de cela quelques jours, il consacrera le départ de son poste de Premier ministre le sieur Briji Rafini qui selon toute vraisemblance sera remplacé par tout au plus un cacique ou grand ponte du PNDS-Tareyya ; Les ministres leaders de formations alliées membres de l’équipe gouvernementale seront pour certains évincés et les autres jugés plus utiles resteront. Mais au titre de changement majeur, l’on annonce le départ de Hassoumi Massaoudou du département de l’économie et des Finances pour une maison qu’il connait déjà, le ministère de l’intérieur notamment. Mais la plus grande surprise résidera à n’en point douter du retour aux affaires d’un ex-allié d’avec lequel le Guri aurait déjà fumé le calumet de la paix (ainsi que le confirme un dernier séjour très discret de l’intéressé à Niamey), l’ancien ministre d’Etat Amadou Boubacar Cissé. Le président de l’UDR-Tabbat étant pressenti comme un homme de métier, un spécialiste de grand calibre pour résoudre tous les problèmes d’avec les donateurs et autres institutions monétaires internationales traditionnels du pays. Cissé, aurait consenti et donné sa parole puisque libre de tout engagement depuis quelques temps et a eu le temps de faire table rase d’avec les petits détails qu’il reprochait jusque-là au régime du Président Issoufou Mahamadou. Bref, entre Cissé et ceux du Guri, l’on se parle et se regarde désormais en face. Il prendra alors la place laissée vacante par Hassoumi Massaoudou et déroulera sa science pour faire avancer plusieurs grands dossiers du Niger dans les pipelines des institutions internationales. Le même futur remaniement consacrera la cooptation de personnalités du genre « seconds couteaux » du PNDS-Tareyya, qui eux aussi participeront à l’aventure « La Renaissance Acte2 ».

La promotion de l’égalité hommes et femmes dans le secteur des médias au Niger a connu entre 2021 et le début de l’année 2023 une percée fulgurante. Et pour cause, deux femmes du «quatrième pouvoir» accèdent aux postes de Directrices générales au niveau des deux plus grands organes de presse du pays en l’occurrence la Radio et Télévision du Niger (RTN) dirigée par Mme Toudou Mariama Issaka et l’Office National d’Edition et de Presse (ONEP) dirigé par Rabiba Aboubacar Bouzou. Journalistes de formation, ces deux femmes battantes sont toutes des «produits» de l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) devenu aujourd’hui l’Ecole Supérieure des Sciences de la Communication et de Media (ESCOM). C’est dire que le choix porté par les autorités actuelles sur ces deux femmes pour diriger les deux entreprises publiques de presse est une avancée fort significative.

A l’occasion de la célébration de la fête nationale de la femme nigérienne, ces deux jeunes dames nous plongent dans leur captivant et inspirant  parcours professionnel sans pourtant oublier les défis que leur impose cette lourde et exaltante responsabilité qui pèse désormais sur leurs épaules. Elles scrutent aussi avec minutie les perspectives qui s’offrent à elles pour l’essor de l’entreprise de presse relevant chacune de sa sphère de responsabilité.

«C’est aux femmes de se battre, de saisir toutes les opportunités. Le travail n’a pas de genre», Mme Toudou Mariama Issaka, Directrice Générale de la RTN

Forte de vingt-cinq ans d’expériences dans le domaine des medias, Mme Toudou Mariama Issaka, journaliste de profession a été promue en janvier 2023 à la tête de la Radio et télévision du Niger (RTN), la plus grande structure audiovisuelle de l’Etat. Cette femme qui était journaliste reporter, présentatrice du journal télévisé de 20h30, a séjourné dans tous les grands compartiments de l’institution. C’est avec aisance et pragmatisme, que cette femme des grands défis revient sur ses responsabilités au sein de cette chaine nationale.

A l’instar des jeunes de son âge, Mme Toudou Mariama Issaka a bien voulu s’inscrire à l’Université de Niamey après l’obtention du baccalauréat pour poursuivre ses études au département de Sociologie, mais cette option de départ fut vite déviée lorsqu’ un jour elle causa avec une de ses cousines qui réussit à la convaincre de faire du journalisme. Aussitôt, elle commença à suivre les programmes de la radio et à s’intéresser particulièrement au domaine. Elle chercha des informations concernant la formation avant de s’inscrire à l’IFTIC. Après l’obtention de son diplôme, elle a commencé sa carrière de journaliste-reporter en 1997 dans un media privé, Anfani, avant d’atterrir à l’ORTN  avec le titre de collaboratrice en août 1997. Elle travailla au niveau de la deuxième chaine nationale qui venait d’être créée TAL TV jusqu’en septembre 2001 où elle a été recrutée en tant que journaliste-reporter. De là, elle fut affectée à la station régionale de Zinder en 2002. Le séjour dans cette région n’a duré qu’un an. Elle revient à Niamey plus précisément au niveau de la télévision pour être présentatrice du journal télévisé jusqu’en 2010  où elle a été mise à la disposition du service commercial, bien qu’elle n’a pas reçu de formation en marketing. Les motivations ayant guidé ses supérieurs hiérarchiques étaient de booster ce service en affectant des journalistes qui sont connus pour une meilleure prise en charge des clients.  Selon eux, un visage bien connu peut faire prospérer les choses et améliorer le service. Deux ans après, le service a été érigé en direction commerciale et c’est tout naturellement qu’elle s’est vu confier cette direction, nouvellement créée où elle séjourna pendant dix ans. En 2019 Mme Mariama retourna pour une seconde fois à Tal tv mais en tant que Directrice de cette chaine jusqu’en janvier 2023 où elle a été nommée au poste de Directrice Générale de la RTN.

«Je suis consciente du défi à relever et compte sur le concours du personnel de la RTN déjà qualifié afin d’atteindre l’objectif visé. Etre professionnel, c’est apprendre, découvrir et bénéficier de l’expérience des ainés qui ont réussi et celle du personnel » dit-elle.

Des projets engagés en faveur de l’amélioration de la grille des programmes

Inspirée par une vision merveilleuse du monde numérique en ce 21ème siècle, la DG veut rendre visible leurs activités, pas seulement à la radio et ou à la télé mais également sur les medias sociaux. Oui, dans un souci grandissant de qualité, mais aussi d’innovation, la RTN compte avoir des programmes évolutifs adaptés à cette ère du numérique. D’ores et déjà, un comité a été mis en place et s’attèle pour être plus présent sur les réseaux sociaux. Des programmes qui comportent des informations sur la politique, l’économie, la société, les magazines de développement, de santé, des tranches d’animations sur la jeunesse, le sport et la culture.  «Nous sommes là et nous nous attelons chaque fois que cela est possible à améliorer la qualité de nos services pour répondre aux attentes des téléspectateurs et auditeurs. Nous avons plusieurs idées de reformes axées sur la digitalisation. Bien que datant de moins d’une dizaine d’années, la presse en ligne est en plein essor avec l’incursion à grands pas des réseaux sociaux dans la sphère de l’information. Beaucoup de sites sont sur Facebook, le réseau social le plus utilisé. Il faut que la RTN soit très présente sur les réseaux pour donner plus de visibilités aux informations dynamiques et crédibles», confie Mme Toudou.

L’ORTN est scindé en deux, la RTN ne diffuse plus, elle produit. «C’est pour cela que nous tendons vers l’opérationnalisation d’un changement radical, où la TNT nous impose d’avoir des notions en informatique. Il faut avoir une formation de base et d’autres notions comme le traitement, le montage, envoyer et être diffusé. Bref, c’est une métamorphose, il faut qu’on s’adapte pour évoluer ensemble avec les autres, ce sont des paramètres dont on doit tenir compte. Nous faisons un travail de communication de masse, il faut marquer une présence partout sur la radio, la télé et aussi et surtout sur les réseaux sociaux», explique la DG de la RTN. La révision des grilles est obligatoire pour pouvoir s’adapter au temps. Le comité dédié à ce travail a été mis en place par le ministre de la Communication avec un rapport bien ficelé. Faire des reformes avec la création des chaines. «Nous avons acquis du matériel de pointe, de dernière technologie, mais nous avons juste besoin de formation pour une exploitation rationnelle de ces équipements», a-t-elle fait savoir.

Une journée d’action, de sensibilisation et de mobilisation

Concilier la vie de famille et la vie professionnelle, est bien aisée selon la DG de la RTN. «La femme doit pouvoir travailler partout, il faut juste savoir gérer. Nous gérons tous ensemble, donc le problème ne se pose pas», assure-t-elle. Pour Mme Toudou, la journée nationale de la femme nigérienne est une grande opportunité pour la nigérienne, d’avoir cette journée qui lui est spécialement dédiée. Cette journée est une occasion de réfléchir, d’échanger, de se mobiliser en faveur de la lutte pour les droits des femmes. «Chaque année, les femmes doivent faire le point de ce qui a été fait et ce qui reste à faire sur la question de la place des femmes dans la société. La réussite a dépassé le cap du genre, du sexe, le Niger a évolué, on se donne la vie qu’on veut, on peut vivre sa propre vie», estime la DG de la RTN.

A travers la loi sur le quota, l’Etat du Niger a pris le genre en compte dans tout ce qui est projets et programmes. «C’est aux femmes de se battre, de saisir toutes les opportunités. Le travail n’a pas de genre,  nous sommes dans un pays qui a de l’avenir, qui crée ses opportunités. Nous devons nous fixer des objectifs et chercher à les atteindre», soutient Mme Toudou qui souhaite que la jeune génération aille plus loin que celle d’aujourd’hui dans tous les domaines. «Le seul secret dans la vie, c’est d’avoir confiance en soi. Quand vous êtes engagés, personne ne peut vous casser en mille morceaux. L’objectif c’est de se construire, de faire sa carrière, de tracer et de suivre  son propre chemin», explique la DG de la RTN. Elle invite les jeunes filles à suivre leurs rêves. «Quand on veut, on peut, mais il faut savoir apprendre, faire du bon travail. Quand vous faites du bon travail, vous le faites pour vous-même parce que c’est le travail qui va faire la différence. Les relations peuvent certes aider, la politique peut aider, seuls le travail et la persévérance payent» a relevé Mme Toudou Mariama Issaka. «A mes sœurs qui veulent embrasser la carrière de journaliste, je leur dirai tout simplement, rien n’est impossible, tant qu’on a la vie, on peut tout faire, tout envisager, une chose essentielle c’est d’avoir de l’audace», a-t-elle conseillé.

Par Aissa Abdoulaye Alfary(onep)

Source : http://lesahel.org/

 

Apparu, il y a quelques temps, comme un épiphénomène au sein du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), le mouvement ‘’Hamzari’’, fondé par le frère aîné de l’actuel Ministre des Finances, Ahamat Jidoud, est en train de s’amplifier, au point d’inquiéter les caciques du parti rose. Faut-il le rappeler, ce mouvement se revendique d’un soutien au président Mohamed Bazoum contre la caporalisation de l’appareil du parti par les partisans de l’ex-président de la République, Issoufou Mahamadou. Au début discret, le mouvement a depuis lors pris de l’ampleur avec des meetings populaires organisés par son initiateur, El hadji Amadou Jidoud, sur les terres même du bastion électoral du PNDSTarayya, à savoir Tahoua. Même si, pour le moment, les télévisions ne sont pas présentes pour filmer ces meetings, les images en circulent sur les réseaux sociaux de la place.

Alors, la question que se posent les observateurs de la vie politique nationale est la suivante : doit-on prendre au sérieux le mouvement ‘’Hamzari’’, ou bien, au contraire, ne s’agirait-il là que d’une simple brise passagère estivale, une banale mauvaise humeur d’un militant frustré dont le PNDS-Tarayya est habitué depuis des années ? De tous les partis politiques majeurs nigériens nés de la revendication démocratique de la décennie 90, le PNDS-Tarayya est sans doute le seul qui peut se targuer, aujourd’hui, d’être resté uni et soudé, pendant que les autres formations politiques de sa génération (CDS Rahama, ANDP-Zaman Lahiya, MNSD-Nassara) étaient gagnées par le virus divisionniste au sein de leurs rangs. Non pas que le parti fondé par Issoufou Mahamadou et ses anciens camarades du lycée fût immunisé contre un tel virus, mais parce qu’il avait réussi, très tôt en faisant preuve de beaucoup de résilience et d’imagination créatrice pour booster hors de ses rangs tous les éléments perturbateurs susceptibles d’affecter l’unité et la discipline du parti. C’était déjà le cas avec Aji Kirgam, membre fondateur du parti, ayant été même le candidat proposé par ce parti au poste de Premier Ministre de la Transition post- Conférence Nationale de juillet 1991, qui avait tenté de remettre en cause le leadership d’un certain Issoufou Mahamadou, au lendemain de la déclaration du PNDS annonçant son retrait de l’Alliance des Forces du Changement (AFC), en septembre. La dissidence ainsi créée tourna vite court, car l’auteur avait été exclu du parti. C’était également le cas des Saïdou Sabo, Maître Souley Oumarou, Bagalam et consorts, qui avaient, à leur tour, essayé de remettre en cause la discipline de fer du parti rose, au milieu des années 2000. Là aussi, ce fut échec et mat pour ces frondeurs qui finiront par être exclus du parti.

En voilà pour la petite histoire des tentatives d’assauts contre la cohésion du parti rose qui seront, hélas, restées vaines ! Mais, en ce qui concerne le mouvement ‘’Hamzari’’, il a la particularité de se réclamer de l’obédience du président Bazoum qu’il dit aider dans la réalisation de son programme politique. C’est peutêtre cet aspect des choses qui lui éviterait le même sort qu’avaient connus les autres tentatives de dissidence du passé, c’est-à-dire l’exclusion. Mais, la question que l’on serait tenté de se poser pourrait être celle-ci : pourquoi le président Bazoum laisse silencieux face aux actes et paroles du promoteur de ‘’Hamzari’’ ? Le président Mohamed Bazoum cautionnerait- il, par ce mutisme bruyant, les faits et gestes de Amadou Jidoud ‘’le frondeur’’ ? Pourquoi ne le rappellerait-il pas à l’ordre, si tant était qu’il le désapprouvait ?

Certains caciques du PNDS-Tarayya ne sont guère dupes face à cette situation et en concluent à une possible caution présidentielle. Ainsi, serait née une guerre larvée au sein du parti rose. Les deux camps seraient en train de fourbir leurs armées pour l’hallali final. Peut-être que le temps serait venu pour le PNDSTarayya de goûter à son tour la sauce de l’éclatement que ses adversaires politiques ont longtemps attendu. C’est une loi de la nature, connue sous le nom de l’entropie, formulée en physique thermodynamique par le génial physicien allemand du 19e siècle, Rudolf Clausius, qui signifie, en termes plus prosaïques, que tout corps finira par l’autodestruction. Ainsi, les empires naissent, prospèrent, atteignent leur apogée et finissent par décliner pour disparaître. Il en est de même pour les partis politiques. Après plus d’une décennie de règne sans partage, écrasant littéralement la vie politique nationale, le PNDS-Tarayya n’a plus, aujourd’hui, manifestement, d’adversaire à sa taille. Son seul adversaire est peutêtre le PNDS lui-même, selon une fable bien connue du monstre n’ayant plus rien à se mettre sous sa dent, qui se voit contraint de dévorer sa propre progéniture pour survivre. Et après quoi, sans proie, il mourra de sa belle mort !

IB

 

Le nouveau ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, M. Mahamadou Laoualy Dan Dano, a rencontré hier matin, les principaux responsables de son département ministériel et ceux des structures sous-tutelle. A l’issue de cette première rencontre, il a assuré ses collaborateurs de son engagement à mettre en œuvre les reformes nécessaires au bon fonctionnement du ministère et des structures rattachées. Il a également exhorté les cadres à être rigoureux et innovants dans leur travail afin de mieux s’adapter aux contraintes de modernité du monde actuel.

Dans son allocution introductive, le ministre Laoualy Dan Dano a rappelé que la mission assignée au ministère de la Communication est primordiale et transversale et exige de l’investissement personnel de chacun des cadres et des directeurs généraux dans leurs domaines de responsabilité respectifs. Dans cette optique, il dit attendre de ses collaborateurs «des résultats tangibles, basés sur des règles de travail axées sur la confiance réciproque et les principes de la redevabilité et la reddition des comptes».

La promotion de l’innovation et de l’amour du travail seront au centre de son action ministérielle, a également fait savoir le ministre de la Communication. D’où sa volonté de travailler à l’établissement «de cahiers de charges et de fiches d’obligation de résultats assortis d’indicateurs de performance précis, conformément aux principes de la gestion axée sur les résultats». Cette recherche de l’excellence sera accompagnée, explique-t-il, d’un renforcement des capacités des services et des agents en vue d’améliorer la gouvernance administrative et financière. «Je sais que cela passe nécessairement par certaines conditions à réunir, reconnait M. Laoualy Dan Dano, mais je m’engage à faire en sorte qu’il en soit ainsi, dans la limite, bien évidemment, des moyens disponibles de l’Etat. Nous ferons cependant les plaidoyers nécessaires en direction non seulement de l’Etat lui-même mais aussi des partenaires pour nous accompagner davantage», a-t-il ajouté.

Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions s’est aussi insurgé contre «le manque d’initiative de la part des agents, l’oisiveté, l’absence d’amour de la patrie et du travail bien fait» qui constituent, selon lui, quelques-unes des difficultés que rencontre l’administration dans l’accomplissement de sa mission. «Ces tares, faut-il le déplorer, constituent des contre-valeurs de notre société et le Programme de Renaissance Acte III du Président Mohamed Bazoum entend y remédier afin de faire du Niger un pays émergent», a-t-il souligné.

A tour de rôle, les principaux responsables des structures sous-tutelles ont exposé les difficultés de leurs services. Le ministre Laoualy Dan Dano a reconnu que certaines situations sont plus urgentes et plus graves que d’autres et a invité les responsables à des séances de dialogues pour trouver des solutions idoines car, a-t-il estimé, c’est par le travail que les structures sous-tutelle peuvent atteindre leurs objectifs financiers. Pour renforcer l’implication des services et engager leurs responsabilités, il est prévu par le ministre et son équipe que chaque structure contribue activement à l’élaboration de son cahier de charges.

L’autre souhait du ministre Laoualy Dan Dano est d’amener les medias publics à jouer pleinement leur rôle éducatif afin de raviver la flamme patriotique et d’être les gardiens des valeurs traditionnelles du Niger. Pour y parvenir, il propose un réaménagement du programme des medias communautaires, les plus proches des réalités des populations locales, et qui peuvent

informer et sensibiliser efficacement les communautés. Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions a enfin demandé aux medias publics de s’adapter aux contraintes actuelles tout en réaffirmant à l’ensemble des responsables des structures sous-tutelle, son engagement personnel à mener un intense plaidoyer en leur faveur au plus haut sommet de l’Etat.

Souleymane Yahaya(onep)

 Le 2 avril 2021, lorsque Bazoum Mohamed a prêté serment, sur le Saint Coran, de respecter et de faire respecter la Constitution, il était sans doute emporté par l’euphorie pour évaluer la complexité de sa mission. Il venait d’hériter d’un État économiquement exsangue, politiquement étranglé et dynamité au plan sécuritaire. Un pays surtout englué dans une corruption endémique où des individus, parfaitement identifiés, sont impliqués dans des détournements de plusieurs milliards de francs CFA mais qui sont protégés au sommet de l’État si bien que le phénomène est devenu le jeu favori des gouvernants. Les scandales ne se comptent plus et il serait sans doute hasardeux de vouloir évaluer ce que cela a coûté à l’État. Bazoum Mohamed, qui a certainement pris la mesure des enjeux pour le Niger, a bien promis, déjà dans son discours d’investiture, de mener une lutte sans merci contre la corruption, mais a vite abdiqué face à la férocité du combat qui lui a été opposé par les siens.

Aujourd’hui confronté à d’extrêmes difficultés financières, le pays faisant face à une multitude d’échéances de dettes qui plombent ses capacités d’investissement, le Niger de Bazoum Mohamed semble condamné à vivre dans un développement exponentiel de la dette publique. Si elle n’est pas aussi élevée que celle d’autres pays de la sous-région, elle est toutefois assez alarmante au regard des ressources disponibles. Une situation à terme asphyxiante, les secteurs sociaux de base étant en train de péricliter. L’éducation, l’eau et la santé sont devenues problématiques. De récentes images d’une visite du ministre de l’Enseignement professionnel dans un des centres de formation ont été virales sur les réseaux sociaux, les apprenants étant sous un hangar mal famé. L’argent public va ailleurs, dans des comptes bancaires de gouvernants qui ne soucient guère du sort des populations.

Au plan sociopolitique, Bazoum Mohamed a hérité d’un pays profondément divisé entre un peuple qui peut se permettre tous les délits et crimes dans l’impunité totale et un autre, exposé à tous les risques et susceptible de se retrouver en prison pour un oui ou pour un non. En 11 ans, l’opposition n’a jamais gagné le moindre contentieux. Les divergences internes au sein des partis politiques d’opposition finissent inéluctablement par une crise entretenue grâce à des coups de pouce d’une certaine justice dont la mission est de soutenir l’aile qui fait le jeu du pouvoir. La fracture est énorme. Bazoum Mohamed, un acteur-clé du régime, en sait plus que n’importe qui.

Quant à la question sécuritaire, il n’y a pas lieu de faire un grand commentaire. En quelques années, le Niger a perdu des milliers d’enfants, civils et militaires et de larges pans de son territoire sont sous soumis à la loi de la terreur des terroristes. Ils y prennent la dime, tuent les hommes, incendient les greniers et emportent les troupeaux. S’il a visiblement échoué à mener la lutte contre la corruption, le Président Bazoum Mohamed a, en revanche, marqué des points, récemment, sur le registre sécuritaire. Il a décidé de doter les forces armées nationales de moyens de guerre modernes, engagement qu’il a récemment matérialisé au cours d’un séjour en Turquie auprès de qui l’État nigérien a déjà passé commande d’avions et d’hélicoptères de combat, de drones de reconnaissance, de véhicules blindés, etc.

Cette option du Président Bazoum au plan sécuritaire marque-t-elle un tournant décisif dans sa gouvernance ? Certains le pensent, indiquant que si tel est le cas, il doit rapidement passer à la vitesse supérieure en remettant au goût du jour la lutte, entravée, contre la corruption. S’il gagne ce combat, il aura les clés de toutes les autres chapes de plomb, notamment la crise politique qu’il lui faut nécessairement désamorcer. En un mot, indique un observateur averti, le Président Bazoum n’a pas d’autre alternative que de faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de son mentor et prédécesseur. L’enjeu, ditil, c’est le Niger. Cependant, le président nigérien, qui revendique sans cesse sa fidélité à Issoufou Mahamadou, serait-il capable d’un tel sursaut ? Rien n’est moins sûr.

Laboukoye

Depuis toujours, l’on connaissait Bazoum Mohamed peu fin en communication car à chaque fois qu’il ose une parole publique, il ne finit jamais sa prestation sans une gaffe. Et cela, avant même qu’il ne soit président, si bien que certains craignaient pour lui d’autres bourdes dans cet autre rôle qui pourrait lui nuire, ne pouvant s’empêcher d’autres bavures verbales qui ne peuvent s’accommoder de son nouveau statut de père de la nation, appelé à rassembler, en tout cas à être ce président de toutes les Nigériennes et de tous les Nigériens auquel, finalement, à défaut de la volonté des Nigériens, un destin, Dieu et Issoufou l’auraient destiné. Avant d’arriver au pouvoir pour assumer la responsabilité suprême, il avait, surtout vis-à-vis de ses adversaires et de la société civile, un discours belliciste, vexatoire qui ne pouvait l’aider à se rapprocher d’une catégorie de Nigériens qu’il savait marginaliser au point de faire croire que la responsabilité de Chef d’Etat, a priori, ne lui sied pas. Mais, il finit avec un certain style par surprendre car depuis qu’il est gère la cité en tant que président, le climat politique s’est quelque peu apaisé, agressant moins des adversaires pour lesquels il ne pouvait plus avoir ces discours provocateurs d’une époque pour mettre un peu de l’élégance dans sa conduite politique au point de faire taire une opposition désormais incapable d’harmoniser ses positions, perdue dans ses divergences et ses contradictions.

Cependant, sur un plan, et notamment de la parole publique, l’homme semble rester le même qu’on a connu jusqu’ici, presque incapable de raffiner sa parole, de lui donner toujours la noblesse que lui confèrent ses nouvelles responsabilités d’homme d’Etat. Comme président de la République, Bazoum Mohamed ne put jamais changer dans ses discours. C’est à croire que ceux qui en ont le contrôle ne peuvent pas l’aider à mieux réussir cet autre aspect important de présiderà la destinée des humains.

Il y a déjà quelques semaines, l’on se rappelle de cette bourde où, parlant des terroristes, il dit avoir pris langue avec certains qu’il reçoit au palais et même à consentir à libérer certains pour espérer régler le problème sécuritaire par une telle gentillesse refusée à des adversaires politiques qui se battent non plus avec des armes comme ses interlocuteurs préférés mais avec les moyens constitutionnels que la démocratie leur offre tant sur l’espace civique que politique. L’annonce fracassante avait alors profondément choqué l’opinion. A l’époque, après la gaffe, quelques hommes étaient sortis pour venir faire une « lecture expliquée » de son texte pour lui donner un sens moins polémique, hélas, sans convaincre de la réorientation sémantique qu’on tentait de donner à une parole pourtant trop claire. Après cette communication ratée on avait cru que la leçon a été bien tirée pour éviter de tomber dans les mêmes erreurs qui, souvent en politique, ne pardonnent pas.

L’adversaire de Bazoum, est souvent, hélas, la parole de Bazoum lui-même. Le 13 mai dernier, journée nationale de la femme nigérienne, au Centre de Conférence Mahamat Gandhi, profitant de la commémoration de la journée, Bazoum Mohamed s’offre l’occasion d’aller palabrer devant les femmes en fête, un exercice qu’il semble affectionner, philosophie oblige. Le tribun, l’ancien syndicaliste et enseignant pouvait alors faire recours à ses talents d’harangueur des foules pour exposer sa connaissance qui déborde du domaine de la philosophie pour aller défier d’autres dans leur domaine de compétence que personne ne pourrait leur dénier et faire croire qu’il a une meilleure maitrise de leur science, notamment pour mieux savoir expliquer plus qu’eux le Coran. Il n’avait pas fini déjà que les réseaux sociaux se sont emparés de sa parole prétentieuse pour la disséquer, et dans bien de cas, la délégitimer, la contester, par la seule rigueur religieuse, non par un regard philosophique tronqué que l’on peut, par des fantaisies, déformer, détourner à des fins politiques inavouées.

Tout le monde pouvait d’ailleurs avoir compris que le but visé par cette communication est le contrôle des naissances pour lequel, un certain discours qu’on peut entendre sur les médias internationaux, prétend que le Niger, du moins la femme nigérienne, commettrait le crime de faire trop d’enfants plus que toute autre femme au monde. Pourtant, plutôt qu’une Nigérienne, c’est une Malienne qui accouche de nonuplés ! Qui pouvait être plus fertile ? On ne sait d’ailleurs pas pourquoi ce débat revient quand, vers la fin du règne d’Issoufou Mahamadou, on entendait un discours de satisfécit, comme pour montrer les prouesses du régime d’Issoufou Mahamadou, à rabaisser la fécondité coupable de la femme nigérienne, pour faire croire que les femmes nigériennes, depuis quelques temps, feraient moins d’enfants au grand plaisir d’Emmanuel Macron qui s’en préoccupe tant. Tout le monde pouvait avoir compris qu’il s’agit, comme c’est le cas pour l’école, de produire, sinon de fabriquer, des statistiques pour faire plaisir à des partenaires qui pouvaient ainsi croire, naïvement, que les politiques qu’ils téléguident chez nous, porteraient des fruits et qu’il y a à faire des efforts à soutenir des gouvernants bons élèves.
La communication, cette autre fois, a encore échoué avec la polémique qu’elle a suscitée et qui continue de s’enflammer. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour s’en rendre compte d’ailleurs, car le lendemain, d’autres étaient invités sur les médias d’Etat à venir recadrer le message présidentiel, arguant encore que les Nigériens n’auraient pas bien compris ce que voulait dire le président pourtant enseignant et philosophe. Mais dans les efforts de clarification, l’on n’a entendu rien de ce qui rassure sur le message et même lorsque ce sont des marabouts qui devraient être chargés de l’exercice. On a compris qu’ils ne voulaient pas gêner le président et il leur manquait les arguments pertinents pour sauver le soldat du naufrage communicationnel. Ceux-là peuvent d’ailleurs réaliser que leur rôle de sapeurs-pompiers ne leur réussit car, malgré leurs efforts d’explication, les Nigériens sont restés sceptiques, continuant à polémiquer sur le sujet. Cette nième bourde, vient informer sur un certain nombre de choses : Un président ne devrait pas dire ça !
L’expression nous vient de l’échiquier politique français avec François Hollande qui peut, dans un livre-entretien fleuve, dire toute sa pensée sur les "sans dents", l’immigration, les footballeurs, Notre Dame des Landes, non sans aller au-delà de ce que son rôle pouvait lui permettre d’aborder dans une parole publique. Il y livre donc des réflexions très personnelles, exactement comme Bazoum Mohamed, sur des sujets qui concernent son mandat. Les journalistes Gérard Davet et Fabrice L’homme, par un questionnement rigoureux, révèlent une partie presque inconnue du personnage dans ce livre choc au titre évocateur : Un président ne devrait pas dire ça. Chez nous au Niger, l’on est aussi tenté de tenir le même propos vis-à-vis du président qui se hasarde sur des sujets qui ne sont pas du tout de ses compétences. Et il faut croire qu’il gagnerait mieux à aller dans les sujets qui sont les siens qu’à prétendre être cet érudit capable de tout embrasser. Nous sommes dans une république où chacun doit jouer son rôle, et où on doit laisser à chacun le droit et le devoir de jouer dans l’espace de ses compétences. Le président doit faire ce qu’il doit faire et les autres, ce qui est de leurs de leurs rôles. Dans une société hiérarchisée personne ne doit aller dans le champ de l’autre. C’est une question de division et de responsabilité.

Un président ne doit pas trop parler.

Aussi faut-il d’abord souligner que la parole présidentielle doit se faire rare pour être un événement, car lorsqu’un président parle beaucoup, sa parole devient trop ordinaire pour amener les peuples à s’en lasser, souvent même à s’en dégoûter. Lorsqu’un président décide de parler, c’est qu’un événement le commande, il parle opportunément lorsque des sujets graves ou importants l’en dissuadent, ou à l’occasion d’événements commémoratifs qui requirent, par les traditions républicaines, qu’il parle à ses concitoyens.

De même, avant de s’inviter sur un sujet qui n’est pas de l’ordre de ses compétences, un président ne saurait prendre le risque d’improviser et pourrait alors requérir l’expertise de ses conseillers du domaine pour éviter des désagréments de l’ordre de ce qu’il provoque à chaque fois qu’il envisage une sortie médiatique au point de pousser d’autres à venir recadrer à chaque fois ses messages. C’est dire que la communication présidentielle a intérêt à mieux être gérée pour éviter de grignoter une image déjà peu lice dans l’opinion. Autant il doit s’efforcer d’être moins bavard, autant il doit comprendre que le régime semi-présidentiel met à sa disposition un collaborateur-fusible – le premier ministre – pour jouer sur des terrains glissants qui peuvent, lorsqu’il doit s’en charger lui-même, lui porter préjudice. Le risque, à la longue, est de conforter une certaine image de lui chez les Nigériens qui peuvent alors croire qu’il ne pourra jamais changer pour améliorer sa communication, tout philosophe qu’il est.
On aime le chef poète, pas le bavard. ISAK

 

Le Niger, depuis plus de dix ans aujourd’hui, ne vit qu’au rythme de scandales les uns plus rocambolesques que les autres. Le pays n’a jamais su que ses socialistes pouvaient être capables de tant de telles prédations. Alors que le socialisme vrai enseigne l’humilité, eux pouvaient avoir de l’arrogance, voire de l’extravagance. Ils étaient « Lions » – Zaki – mais l’on n’avait su que c’est dans la prédation carnassière, non pour être cet homme autant de poigne que de coeur, capable d’avoir des mains fermes pour châtier chaque fois que de besoin, et aimer sans renoncement l’Homme. Il se trouve malheureusement que le patronat socialiste ne pouvait, hélas, gouverner que dans l’impunité, dans le mal, laissant son entourage miné par la corruption et les détournements les plus hilarants que l’on ne peut pas soupçonner dans un pays normal. Et c’est du fils au père que l’empire des Roses est atteint de la nouvelle peste, perpétuant le crime de génération en génération ainsi qu’on peut voir les fils héritiers se donner souvent, quand ils n’occupent pas des postes de responsabilité, les mêmes relents bourgeois, avides de mondanité et de bonne vie pour « voler » dans le grenier à argent de Papa, afin de s’offrir une vie d’enfants gâtés, pétri de l’arrogance héritée des pères devenus riches.

Cela fait des années que l’on parle de crimes économiques, de scandales, d’affaires qui défraient la chronique, mais aucune de ces affaires, à la hauteur de la faute, n’a connu un traitement judiciaire qui peut faire payer aux présumés coupables, après la tenue de procès équitables, leurs fautes. On n’avait pas fini de parler du premier vaste crime qui avait le plus alerter l’opinion à savoir le MDN-Gate qu’un autre, dans le même ministère, vient choquer l’opinion. Avec ce jeune que l’ancien ministre Kalla Moutari recommandait pour tout marché dans le domaine, lui reconnaissant des compétences que ni son parcours professionnel – s’il en a – ni ses études ne peuvent pourtant pas justifier pour rendre crédible la fameuse lettre qui avait circulé sur les réseaux sociaux, « l’enfant » dont des adultes sans foi peuvent abuser de l’innocence et de la naïveté pour se cacher derrière son nom pour commettre les crimes dont ils ne veule nt pas répondre. Mais depuis qu’il quitta son poste « juteux » de ministre de la Défense pour se « réfugier » à l’Assemblée Nationale, se couvrant de l’immunité parlementaire, l’homme est devenu très loquace, ne ratant aucune occasion pour intervenir sur les médias. On sait que l’homme, depuis quelques temps, est devenu anxieux, au tempérament versatile, ne supportant plus la moindre critique sur la gestion qui fut la sienne à la tête de ce ministère et pour laquelle, un journal proche de leur régime – Le Républicain de Feu Mamane Abou pour ne pas le citer – fit des révélations croustillantes, sans que jamais le débat ne s’estompe et sans que l’on ne cesse de parler de lui et de sa gestion. C’en était de trop au point où, il y a quelques jours, presque agacé, l’homme sortait de ses réserves pour proférer quelques menaces par lesquelles, il dit voir l’aveugle et qu’il pourrait le toucher pour qu’il sache qu’on le voit. Le langage est d’autant soigneusement voilé que tous les observateurs pouvaient voir, un mur qui commence à se fissurer dans l’empire, corroborant la guerre des clans et des groupes d’intérêts qui forment le parti.
Mais affrontant par un tel message un clan de sa majorité qui semble vouloir le sacrifier, Kalla Moutari, ne peut manquer de hargne à faire face à ses détracteurs qu’il peut voir à visages découverts quand les autres, de son camp, peuvent se croire invisibles, pour les menacer à chaque fois de les trainer devant les tribunaux en portant plainte contre eux pour diffamation. Le fait-il parce qu’il se croit innocent ou parce qu’il pourrait compter sur les complicités d’une justice, misant sur l’impunité à laquelle, sous Issoufou toute la gent socialiste pouvait avoir droit ? Peut-il alors savoir que les époques ne sont pas les mêmes et qu’un temps peut avoir changé ? Les hommes aussi ?

Il n’empêche qu’on continue de parler du MDN-Gate et l’on n’arrête toujours pas de parler de l’homme, et de ce qu’il fit à la tête du ministère de la Défense au point de risquer une dépression. Il n’en peut plus et le voilà qui explose, surveillant les réseaux sociaux pour réagir à chaque post pour réfuter des allégations faites à son encontre ou même, dans certains cas, pour menacer de porter plainte contre ceux qui lui chercheraient noise et voudraient le trainer dans la boue. Il n’a peut-être pas tort mais si tant est qu’il est sûr de son innocence, sans doute qu’il trouvera mieux à s’innocenter ailleurs, notamment devant un juge que là, sur cet espace virtuel public qu’est Internet qui n’a que l’avantage de poser les problèmes sans jamais les résoudre.

Le dernier round se passa entre lui et l’annonceur d’alerte qu’est devenu Bana Ibrahim, indépendamment de son rôle d’opposant au régime et de militant d’un parti qui gêne sur l’échiquier. Son dernier post fait l’annonce fracassante d’un autre scandale qui concerne des fonds italiens dont on ignore – et les Italiens aussi ignorent – la destination. Mais Bana Ibrahim, fort de ses sources dit connaitre un peu trop sur l’affaire et peut encore indexer l’ancien ministre qui ne s’empêcher de monter sur ses grands chevaux, disant à qui veut l’entendre que « depuis quelques jours, Monsieur Bana Ibrahim [l’] accuse ouvertement, fermement et répétitivement d’avoir détourné un fonds italien. [il prétend même, se plaint Kalla] qu’[il aurait] même utilisé ces fonds pour payer une caution, la caution d’un ami. Je ne sais d’où, [s’indigne-t-il] Monsieur Bana tire son assurance. [Et il conclut,] je démens ferme ».

Ici, contrairement à ses habitudes, l’ancien ministre de la Défense se contente seulement de « démentir », sans proférer aucune menace. En effet, quand il dit « je ne sais d’où Monsieur Bana tire son assurance », disons ses certitudes, l’on peut comprendre à quel point certaines précisions pourraient le troubler car ne pouvant jamais comprendre que ce qui se serait passé en cercle restreint – si c’en est le cas – puisse être sorti de la discrétion pour vouloir lui faire porter le crime, avec des indices déconcertants ? De ce point de vue, sans doute qu’il pourrait avoir raison d’en vouloir à certains milieux du pouvoir qui voudraient peut-être le sacrifier sur l’autel de l’impunité que Bazoum a des difficultés à mener, effrayé de démolir le socle fragile de l’empire qu’il garde par procuration. C’est terrible !

Très vite d’ailleurs, comme si tout cela devrait être minutieusement synchronisé, un autre acteur de la société civile, Issa Garba, s’invite dans le débat sur la toile, mettant presque au défi, le député Kalla à aller à la confrontation. Ainsi dira-t-il, « Kalla Moutari Maï Twitte, tu te reproches quoi pour ne pas porter plainte comme d’habitude ? Le Rapport MDN est clair, les fonds italiens ont été virés dans un compte privé. Tu répondras de tes actes. Bana ! Je suis avec toi », tranche-t-il. Après ces déclarations chocs l’on pourrait croire que ces acteurs de la société civile ont des sources bien fiables pour oser de telles accusations. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques jours, un journal de la place faisait entendre que des partenaires ne seraient plus d’accord à ce que leurs fonds soient dilapidés et volés impunément, et appelleraient, pour continuer à aider, à avoir un autre regard sur les fonds consentis par leurs contribuables vis-à-vis desquels ils sont redevables pour ne plus accepter qu’un autre se serve de leurs fonds à des fins personnelles. Troublante affaire, s’il en est une pour le sieur Kalla qui a désormais de sérieuses raisons de s’inquiéter.

Ce sont ainsi les passes d’armes de la semaine dernière sur les réseaux sociaux entre l’ancien ministre-député du parti au pouvoir et certains acteurs de la société civile qui semblent ne lui donner aucun répit. Mais, alors que les couloirs sombres de la virtualité ne semblent pas suffire à le mettre hors de soupçons, il fit enfin le choix éclairé d’éviter les médias pour se défendre et l’homme ne bavarda plus, attendant peut-être d’avoir l’opportunité de montrer « l’aveugle » dont il parlait pour montrer que le grand manipulateur de toutes ces manoeuvres pourrait être là où on le croirait moins. En attendant qu’il le touche pour que tous puissent le voir, il peut repenser une nouvelle stratégie communicationnelle…

Cette sortie de l’ancien ministre ne dissuade pas pour autant la société civile qui ne lâche pas du lest. Et peut-être que Monsieur Kalla Moutari n’en doute plus, pouvant saisir désormais le caractère sérieux des griefs de ceux qui le poursuivent aujourd’hui jusque dans son dernier retranchement, criant, impuissant à s’innocenter.

Et à Bana Ibrahim, après la sortie de celui qui avait visiblement intérêt à se taire, de rétorquer avec ces mots encore plus durs : « Malgré le vote des modifications de la loi sur la cybercriminalité, (que taillait bien Issoufou pour traquer ses détracteurs) la diffamation est réprimée dans notre pays. Si quelqu’un estime être diffamé, [il] peut toujours saisir la justice et les débats, les preuves (y compris testimoniale) seront discutés devant le juge. Ou bien alors je peux donner détails, date, jour, montant, celui qui a récupéré l’argent à l’intendance, l’OPJ qui a reçu les fonds, etc… ». C’est accablant et l’homme, sait apparemment de quoi il parle même s’il peut être de ceux qui n’ont plus peur de la prison sous la Renaissance depuis, que sous le règne des Roses, il peut avoir connu la galère des geôles du régime.

Bana n’en démord pas et tient l’os : même s’il faut aller à la confrontation, ou devant le juge ou devant les médias.
Mais il va sans dire que Kalla Moutari ne va pas jusqu’à prendre de tels risques. Et on peut entendre, de ses tréfonds, un séisme qui se réveille, secouant le vieil empire rose en déclin… Comme quoi, le mal rattrape toujours…
Waz-Za

 Alors qu’il avait de bonnes intentions à marquer son passage à la tête de l’Etat, Mohamed Bazoum n’a pas trop de chance d’être le capitaine de son navire, le vrai maître de son pouvoir. Son parti trop envahissant et dont le contrôle lui échappe désormais et depuis le dernier congrès, joue au trouble- fête, le gênant énormément dans la conduite des affaires de l’Etat, dans la décision et dans l’action au point de lui faire perdre les pédales, ne sachant plus ce qu’il a à faire.

Il y a avait déjà un an, au premier anniversaire de sa prise de pouvoir, conscient du rôle de saboteurs des siens, il ne voulut pas dresser un bilan, car pour parler de bilan, il savait qu’il n’en y avait pas. Humble, il pouvait s’en contenter en silence. Pour sa fierté, il voulut donc se contenter d’un gros silence sur sa gestion d’une année du pays. Peutêtre aussi parce qu’il sait les grands dossiers et les défis majeurs sur lesquels ses compatriotes l’attendent et pour lesquels, il fit des promesses plusieurs fois réitérées. Mais très vite, sans qu’il ne s’en rende compte, noyé dans les tourbillons des voyages et des ors du pouvoir qu’il découvre, deux années sont passées vite, parlant trop, et agissant très peu. Alors qu’arrive la date du deuxième anniversaire, il peut comprendre à mi parcours du mandat, qu’il ne peut pas ne pas avoir de bilan à présenter pour rassurer les nigériens de ce qu’il est en train de faire au profit du pays, de ce que les choses bougent, de ce que quelque chose change dans la vie des citoyens aujourd’hui désorientés par la misère et l’insécurité.

Les services avaient été ameutés pour concocter un bilan qu’on présentera comme trophée à la gloire de Bazoum et de son bienfaiteur Issoufou Mahamadou qui avait promis de l’accompagner comme si son successeur ne devrait rien savoir faire de lui-même notamment pour gérer un Etat. Et on sait qu’il l’a d’autant plus suivi dans son pouvoir que les Nigériens avaient eu cette impression que leur pays est gouverné à deux ou même, pour d’autres, qu’Issoufou se servirait d’un amimanipulable pour se donner un troisième mandat par procuration, lui négociant des entrées faciles à l’Elysée, à l’Union Européenne, au Nigeria, et sans doute ailleurs aussi. Le bilan, c’est aussi cette gémellarité appliquée au pouvoir avec un autre qui joue au doublon inutile, anormal, et à l’embouteillage dérangeant au sommet de l’Etat où, en principe, l’on n’a qu’un seul fauteuil pour un seul occupant. Bazoum, en deux années de tentative d’émancipation, ne put jamais s’émanciper de tutorat et du coaching d’Issoufou car l’homme, contrairement à ce que l’on veut faire croire, est loin de l’exemplarité qu’on s’efforce de lui donner. Mais les Nigériens peuvent se réjouir qu’au moins, l’ancien président ait pu comprendre combien sa présence gêne et déplait profondément aux Nigériens. Car l’ayant bien compris, depuis quelques mois, l’homme se fait plus discret, vivant presque une certaine prison que les Nigériens lui imposent car ne pouvant plus se mêler du peuple. On sait qu’il ne peut s’éloigner dans les faits d’un homme qu’il lui faut surveiller pour que des dossiers redoutés – et il y en ait beaucoup – n’explosent pas, dossiers dont la déflagration pourrait atteindre les portes de sa maison. De ce point de vue, l’attitude d’Issoufou vis-à-vis de Bazoum, apparaît comme venant d’un certain instinct de survie que lui dicte la conscience de son mal fait contre la nation, contre la démocratie, contre la République, contre les valeurs qui fondent la gestion d’un Etat moderne. Là aussi, deux années de gâchis…

Le bilan de l’école est une catastrophe. Alors qu’il y avait mis toutes ses forces, y a consacré tant de discours et de rencontres, aujourd’hui, l’on peut se rendre compte de ce que rien ne bouge là. Aujourd’hui, si ce n’est ces chantiers de construction de classes qui sont en cours, le ministère n’a pas de bilan à présenter dans le domaine. Ces prétendues formations données souvent à des enseignants ne changent rien aux pratiques de classe et ne rendent pas pour autant meilleurs les enseignants. Ces formation-attrape-perdiems ne servent qu’à dépenser de l’argent et faire croire que le ministère serait dans la démarche voulue par Bazoum pour transformer l’école et surtout – c’est ça le grand problème de ce ministère et de tant d’autres – pour capter quelques sous. Il y a pire : en effet, beaucoup d’autres sont envoyés en formation à l’extérieur, quelquefois en voyages d’études et on peut se rendre compte que cela n’a aucun impact sur la gouvernance scolaire, encore moins sur la qualité des enseignements.

Les derniers événements pour mettre l’Education Nationale sur la sellette, confirment bien cette triste réalité. Il y a trop de magouilles et c’est comme si les hommes venaient pour le trahir non pour l’aider à réussir. Il n’a qu’à regarder lui-même le désastre : comme quoi on n’est jamais trahi que par les siens !

Le Projet LIRE qui a été conçu juste pour ouvrir quelques boulevards par lesquels certains qui se sont pré-positionnés dans le système pour s’enrichir, n’existe que pour le confort de certains agents triés au volet, se pavanant dans des missions, réunions et voyages inutiles. Il y a quelques jours, à Niamey, le Projet finançait une formation au profit d’encadreurs pédagogiques, mais comme il s’agit là de la race marginalisée des enseignants – pas les grands commis de la portion centrale, on ne leur donne même pas les frais de taxi, pas même le déjeuner sur place, alors qu’ils sont censés rester suivre la formation pendant au moins cinq ou six jours, du matin jusqu’à seize heures ! Peut-on faire ça à son frère ? Certaines régions, apprenait- on, auraient même boycotté la formation car dans une telle conception où le ministère fait preuve d’un grand égoïsme, il est évident que les enseignants, faits de conscience, ne peuvent pas accepter d’être utilisés pour permettre à d’autres de piocher des fonds qui ne servent pas l’institution mais des individus. Au Projet LIRE, peut-on entendre des gens se plaindre, disant qu’un tel, le seul important à décider d’y aller et d’avoir des activités financées, aura envahi tout l’espace. Et l’on se demande si le ministre lui-même sait trop sur ce qui se fait là, au nom de l’école ? On comprend donc pourquoi, certains depuis plus d’une décennie, et pour d’autres un peu moins, peuvent rester là, à ne rien faire qu’à courir après des TDR, à «fomenter» des occasions pour se faire des sous, oubliant ce que l’école a à faire de mieux pour les enfants du pays.

Bref, ça ne va pas dans ce ministère et Bazoum Mohamed finira par le savoir, mais sans doute alors qu’il sera trop tard pour lui. On pourrait même dire, sans se tromper, que le Projet LIRE est conçu pour des individus non pour l’Etat du Niger, non pour l’école qui ne sert que de prétexte. Il est donc aujourd’hui urgent, de renégocier ce projet pour qu’il profite véritablement à l’école. Il faut être vigilant, car on le sait, dans la tête de ceux qui profitent, ce n’est pas des bilans qu’on veut, mais des preuves comptables d’activités menées ou non, et pour lesquelles l’on ne juge d’aucune pertinence pour un système en crise.

Il va sans dire que le cas de l’Education, grave certes, n’est qu’un cas isolé parmi tant d’autres. De façon générale, l’on est tous unanime à reconnaître que l’administration, par les pratiques malsaines qui s’y sont développées – exclusion et clanisme, et allez regarder LIRE ! – avec des agents et des services qui ne servent à rien, mis en marge, l’on a fini par démotiver les travailleurs. L’administration est aujourd’hui gérée à la tête du client et il arrive même que des prérogatives soient usurpées pour laisser un autre les assumer, non pour l’efficacité mais pour des visées “prébendières”. Les dernières révélations sur la gestion du MEN en disent long. L’administration est ainsi devenue paresseuse, inactive, “clanisée”. On n’avance pas comme ça dans un pays. Deux années de gâchis et de médiocrité.

Sur le plan de l’assainissement qui devrait débarrasser l’administration de certaines pratiques, il n’y a pas d’actes majeurs posés par le régime. Quelques agents des impôts, de l’Education, de la douane, incarcérés pour des broutilles, ne trompent pas sur le vrai chantier de la lutte contre la corruption qui est d’abord et depuis douze ans, un fléau politique qui met en cause d’abord la gent politique dont la ration alimentaire, pardon corruptive, est chiffrée au bas mot à des milliards dans tous les dossiers. Sur ce point, Bazoum a encore à convaincre car, tous les Nigériens savent que les plus gros voleurs n’ont toujours pas été inquiétés, et il le sait, du reste. On n’a ni oublié les vieux dossiers, encore moins ceux que son système, faute d’efficacité contre le mal, est en train de générer et que la presse et les réseaux sociaux révèlent tous les jours à travers notamment le travail d’activistes qui rendent de gros services à la nation et à la démocratie.

Mais il y a un point sur lequel, l’on ne peut pas reconnaître, même avec un bilan aussi mitigé qui montre hélas, que l’homme est à bout de ce qu’il peut faire dans le domaine. En effet, sur le plan de la sécurité, le Président Bazoum a mené de manière volontariste, des actions pour endiguer le mal. Courageusement même. Du recrutement d’agents et à la dotation des FDS en logistiques et en armes, Bazoum aura tout fait pour vaincre le mal, mais deux ans après, on se rend compte, que ce n’était pas suffisant et que l’insécurité est prégnante, de jour en jour, plus menaçante sur presque tout le pays. Le problème, est-il le choix des hommes ? Alors que la France n’y peut rien même quand elle reste, après avoir été chassée ailleurs, au Niger, ne pouvant sécuriser le pays pendant qu’elle y a désormais l’essentiel de ses troupes et de ses moyens. Il est temps de penser la stratégie de lutte, de savoir avec qui la mener. On la réussira mieux avec des voisions qui sont touchées par le même mal qu’avec cette France de laquelle l’on doute depuis quelques temps et qui, de toute façon, n’a pas de frontière avec nous pour en comprendre mieux la menace. Les nouveaux discours d’Emmanuel Macron, n’y feront rien d’ailleurs.

Le tableau, comme on peut s’en rendre compte, des deux années de gestion de Bazoum, est bien tristement noir. Il est urgent pour lui de regarder autour de lui et parmi ses amis : ça sent le complot ! Ses amis voudront-il le condamner à échouer à tout prix ? Et pour quel agenda ? Allez savoir…

Gobandy

 

En prêtant serment le 2 avril 2021, le Président Mohamed Bazoum avait une claire conscience des défis qui l’attendaient et surtout des attentes des citoyens. Outre, les défis sécuritaires et humanitaires, le Niger fait en effet face à de très gros défis de gouvernance. Crise de l’école publique, détournement de deniers publics, corruption et impunité ont atteint leur paroxysme. «Le défi de la gouvernance est d'autant plus grand chez nous que prévaut une mentalité pas toujours en harmonie avec les valeurs de l'Etat de droit et ses exigences relatives à la primauté de la loi ainsi qu'à l'égalité de tous les citoyens», déclarait le Chef de l’Etat dans son discours d’investiture.

Et c’est pourquoi, le Président Bazoum a, par la même occasion, annoncé ce que va être sa gouvernance. «Quiconque a une responsabilité dans l'administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa "base", sa famille, sa communauté ne lui seront d'aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre. Je serai implacable contre les délinquants», avait-il déclaré.

Mais, il ne s’est pas limité aux paroles. Des actes sont aussi posés tenant  compte de ‘’la pédagogie de l’exemple’’, un principe qui lui est cher. Ainsi au niveau de la gouvernance politique et économique, l’un des aspects qui préoccupait les citoyens était le train de vie de l’Etat induit par un gouvernement pléthorique (avec une quarantaine de ministres) et d’autres postes non moins superflus comme ceux des multiples conseillers avec rang de ministres et autres directeurs de cabinet des ministres. Des postes qui grèvent le budget de fonctionnement de l’Etat alors  qu’au même moment il est demandé aux citoyens de se serrer la ceinture. Face à cette situation, le Président de la République a considérablement réduit la taille du gouvernement avec la suppression d’une dizaine de départements ministériels, celle des directeurs de cabinet des ministres et des conseillers avec rang de ministres.

Mais c’est surtout dans la lutte contre la corruption et l’impunité que les attentes des citoyens sont grandes. Le Chef de l’Etat en avait une claire perception du phénomène. «Le deuxième grand problème de notre gouvernance réside dans la prévalence de pratiques de concussion et de corruption au sein de l'administration. La corruption prend diverses formes : pots-de-vin, surfacturations, dépenses inopportunes, commandes fictives, commandes partiellement livrées, etc. De telles pratiques ont cours malgré tous les dispositifs administratifs et juridiques mis en place pour les prévenir et les punir. C'est pourquoi la meilleure façon de lutter contre la corruption est de sévir contre ceux qui s'en rendent coupables. Mon credo sera de miser principalement sur la pédagogie de l'exemple en ne tolérant d'aucune façon le principe de l'impunité», déclarait-il dans son discours d’investiture.

Pour traduire en actes cette volonté, le Président Bazoum a reçu le 4 mai 2021, les responsables de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), bras armé de l’Etat dans la lutte contre le phénomène de la corruption. Et depuis cette rencontre, on constate une montée en puissance des activités de la HALCIA qui traquent d’abord tous les manquements de gestion au sein des administrations et des entreprises aussi bien publiques que privées. L’une des formes du détournement des deniers publics est le nom paiement des impôts et taxes d’une part, et d’autre, le non reversement au Trésor public, des taxes collectées par certaines entreprises.

D’après la HALCIA, plus de 3.000 contribuables dont 200 sociétés en situation irrégulière vis-à-vis de l’Etat ont été identifiés. Le montant à recouvrer auprès de ces contribuables s’élèverait à quelque 234 milliards de FCFA selon l’annonce faite par le président de ladite institution lors d’un point de presse en juin dernier. Sur ce montant la HALCIA a déjà recouvré plus d’un milliard de FCFA à la date du 25 juin 2021. Pour ce travail, la HALCIA déploie 14 équipes.

L’exécution des marchés publics étant l’un des domaines de prédilection de la concussion, la HALCIA s’intéresse fortement à cet aspect. Pour l’instant, les marchés publics de cinq (5) ministères sont passés à la loupe par les inspecteurs de la HALCIA. Il s’agit des ministères de l’Hydraulique et Assainissement ; Environnement ; Santé publique ; Agriculture ; Intérieur et Décentralisation.

Mais, l’acte ‘’symbole’’ de cette volonté de combattre la corruption et le détournement des deniers publics est sans conteste l’arrestation d’un fonctionnaire de la Présidence de la République suspecté d’user des manœuvres frauduleuses pour soutirer des fonds du Trésor public. Une arrestation qui fait suite à un rapport de l’Inspection Générale d’Etat. A cela, il faut ajouter la suspension pour ne pas dire l’annulation de certains contrats comme celui du pipeline intérieur dont les montants laissent à douter.

C’est dire que ces 100 premiers jours du Président Bazoum à la tête du pays, semblent faire renaître la confiance des citoyens vis-à-vis de l’Etat et donner espoir pour l’application de la loi et la justice contre tous ceux qui se rendraient coupables de détournement des deniers publics. Mais, ce n’est qu’un début, il faut attendre le bilan de l’An 1 pour voir si cette dynamique positive sera maintenue.

En attendant, il faut noter que l’utilisation non rationnelle des deniers publics ne se limite pas seulement aux détournements. Des voies, certes légales, méritent aussi qu’on s’y attarde si l’on veut tendre vers une utilisation rationnelle des maigres ressources de l’Etat surtout en ces temps de crises multiples qui assaillent le monde. C’est notamment ce que d’aucuns qualifient d’«Inflation institutionnelle» qui consiste à la création de ces innombrables institutions dont le seul impact demeure l’accentuation du train de vie de l’Etat au détriment des investissements plus utiles dans les secteurs sociaux. En effet, il est difficile à ce jour, d’énumérer avec exactitude, le nombre de ces Hauts commissariats, Commissariats, Hautes Autorités, Autorités, Agences, Conseils, Observatoires, etc que compte le Niger. Outre le fait que ces institutions ont, le plus souvent, des profils politiques à leurs têtes avec tout ce que cela implique en termes de clientélisme, il est rarement fait une évaluation réelle de l’impact de ces institutions dans leurs secteurs. Sans compter, la confusion des rôles et une difficulté de délimitation des compétences des unes et des autres.

Par Siradji Sanda(onep)

12 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Il n’a pas fallu longtemps et beaucoup de chemin pour que les partisans de Bazoum Mohamed se rendent compte qu’il s’est fait avoir. Ambitions aveugles ou calculs machiavéliques de la part d’un homme qui a déclaré, à la télévision, que « plus comploteur que lui, tu meurs » ? Depuis son investiture, le 2 avril 2021, Bazoum est pratiquement pris dans une sorte de tournis qu’il doit à la propension de son mentor et prédécesseur de lui imposer une sorte de bicéphalisme au sommet du pouvoir. Issoufou Mahamadou, au nom des services qu’il a rendus à Bazoum dans la quête du pouvoir, ne compte pas, visiblement, le laisser gouverner à sa guise. Il veut le tenir sous son influence afin que les Nigériens, qui applaudissent son départ, sachent qu’il n’est jamais parti. Sans être le président en fonction, il entend toutefois montrer qu’il est le véritable détenteur du pouvoir et que Bazoum gouverne par procuration. Premier acte, il quitte la fonction, mais part avec une bonne partie de la Garde présidentielle. Dans sa nouvelle résidence comme dans sa villa privée sise à proximité du stade Kountché, les hommes de Tchiani, lourdement armés, sont là. Pourtant, la famille Issoufou n’habite plus dans cette seconde maison depuis son élection, en 2011. À moins qu’il y fasse un tour nocturne, de temps à autre. C’est, donc, toujours la Garde présidentielle qui continue à assurer la sécurité de l’ancien président et ce n’est pas, loin s’en faut, le pire pour Bazoum.

Bazoum Mohamed a-t-il été obligé d’accepter les conditions d’Issoufou Mahamadou pour accéder au pouvoir ?

Tout, selon des sources internes au Pnds, s’est passé lors de ce voyage d’Issoufou Mahamadou à Paris ; un séjour d’une semaine au cours duquel, entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, Bazoum Mohamed l’a rejoint dans la capitale française. Là, les choses auraient été clarifiées entre le mentor et son protégé. Bazoum Mohamed a-t-il été obligé d’accepter les conditions d’Issoufou Mahamadou pour accéder au pouvoir ? Dans les milieux du Pnds, il se susurre que le partage du pouvoir, après le retrait d’Issoufou, a été au centre du séjour des deux hommes en France. Quoi qu’il en soit, Bazoum Mohamed est aujourd’hui pris dans un piège dont il aura du mal à sortir. Sa volonté de remettre en cause nombre de pratiques entretenues par son prédécesseur va nécessairement croiser l’opposition tenace de celui à qui il dit devoir tout dans son discours d’investiture. Une quadrature du cercle qui va l’étouffer au plus haut point, les prémices d’une impossibilité pour lui de gouverner apparaissant déjà au grand jour.

Issoufou Mahamadou, le véritable commandant de la Garde présidentielle sous Bazoum Mohamed

Les velléités d’émancipation de Bazoum Mohamed vis-àvis de son mentor ne sont que des chimères entretenues par des partisans qui ont du mal à admettre ce qu’ils entendent dire à propos de Bazoum. Avec une pointe de mépris, des Nigériens soutiennent que le nouveau locataire du Palais présidentiel est un «kama mini», c’est-à-dire un simple fairevaloir. Pris en sandwich entre Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, que l’on dit être pratiquement le frère d’Issoufou, Abba Issoufou, le fils de l’ancien président et un certain nombre d’obligés de son prédécesseur, Bazoum Mohamed aura du mal, pour ne pas dire qu’il sera incapable, de se défaire du piège dans lequel il s’est laisser tomber. Selon des sources politiques crédibles, les divergences apparaissent déjà au grand jour. Issoufou Mahamadou se fait trop présent et sa volonté de régenter le magistère de Bazoum Mohamed est manifeste. Le fils au Pétrole et aux Energies renouvelables, Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, Alkache Alhada à l’Intérieur, Hassoumi Massoudou aux Affaires étrangères et à la Coopération, Alkassoum Indatou à la Défense nationale, ce qui est appelé dans les cercles du Pnds, le quota d’Issoufou Mahamadou, constitue un maillage infaillible du pouvoir. Et à moins d’un miracle, il est impossible pour Bazoum de faire le poids face à cette machine issoufienne. Les fers dans lesquels il s’est fait enchaîner sont durs à casser. Outre l’occupation, par des hommes-liges ou pleins de ressentiments vis-à-vis de Bazoum, de postes stratégiques au sein de l’appareil d’Etat, la Garde présidentielle reste bien issoufienne. Le général Tchiani, tout comme le général Boulama, sont de fidèles officiers restés loyaux à Issoufou durant une décennie. Ce qui fait dire à certains que c’est désormais Issoufou Mahamadou, le véritable commandant de la Garde présidentielle, celui qui veille sur la sécurité de Bazoum Mohamed et de son pouvoir.

La configuration de la majorité parlementaire ne milite pas en faveur de Bazoum Mohamed qui devrait craindre, dit-on, de susciter le mécontentement de son mentor.

La Garde présidentielle ne traduit pas, à elle seule, le malaise du nouveau pouvoir incarné par Bazoum. À l’Assemblée nationale aussi, c’est Issoufou Mahamadou, selon des sources politiques crédibles, qui tient les ficelles du pouvoir. Il commande et c’est fait. La configuration du parlement ne milite pas en faveur de Bazoum Mohamed qui devrait craindre, dit-on, de susciter le mécontentement de son mentor. « S’il désobéit à Issoufou, renseigne une source parlementaire qui a requis l’anonymat, eux le descendraient sans état d’âme et c’est vite fait ». Bazoum, ajoute- t-il, n’a pas de pouvoir et il le sait parfaitement. Il ne peut que faire ce que Issoufou lui suggère de faire. Mal parti dans la course à l’élection présidentielle avec cette histoire de pièces d’état-civil frauduleuses, Bazoum sait d’où il vient. Il sait surtout que pour survivre là où il est là, il est obligé de subir, de tout supporter lorsque ça vient d’Issoufou. Une réalité étouffante pour un homme si fier de son courage politique.

Après la formation du gouvernement, il ne reste plus rien à Bazoum. Ce sont bien les hommes d’Issoufou, à la tête des départements ministériels stratégiques, qui vont proposer d’autres hommes pour une nomination aux postes déterminants à la Défense, à l’Intérieur, aux Affaires étrangères, au Cabinet du Premier ministre, au Pétrole et aux Energies renouvelables. Et ce sera sans doute autour d’Issoufou Mahamadou que se feront les conciliabules et les propositions de nomination. Une perspective non réjouissante pour les partisans de Bazoum, malheureusement sans grande influence au sein du Pnds. Les observateurs sont unanimes : soit Bazoum fait sa traversée de la mer, seul ; soit, il se noie.

Laboukoye

Que se passe-t-il réellement au sommet de l’État ? Entre léthargie et tâtonnement, le pilotage à vue imprimé à la marche de l’État par Issoufou Mahamadou se révèle indestructible. Porté au pouvoir grâce aux bons offices d’Issoufou, Bazoum est perçu, jusque dans les rangs du Pnds-Tarayya dont il n’a toujours pas démissionné, comme un sous-fifre de ce dernier, une sorte d’otage qui a, certes, des velléités de pouvoir, mais qui reste bien prisonnier du carcan issoufien. D’ailleurs, une source interne au Pnds ayant requis l’anonymat a confié au Courrier que si Bazoum n’a pas encore démissionné de la présidence du Pnds, c’est parce qu’il ne compte pas laisser la place vacante à Issoufou qui attendrait sa démission pour mettre à nouveau le grappin sur le parti et ses structures. Depuis presque deux mois qu’il est installé dans les fonctions de président de la République, Bazoum Mohamed n’a pas cru devoir prendre congé du Pnds. La confidence de notre source a quelque chose de troublant. Pourquoi, alors que la Constitution lui en fait obligation, Bazoum reste toujours accroché à cette fonction partisane ?

Ça sent le roussi entre les deux hommes. La méfiance s’est très vite installée entre eux et la question de la garde présidentielle en est, rapportet- on, au centre de tout. Les tendances de gouvernance affichées par Bazoum Mohamed ne seraient pas particulièrement bien vues du côté d’Issoufou Mahamadou. Depuis qu’il a été investi, le protégé n’a pas arrêté de poser des actes qui discréditent davantage le mentor aux yeux des Nigériens. Certes, il ne s’agit pas d’actes majeurs portant sur des enjeux importants. Cependant, ils ont, chacun, une valeur symbolique qui a permis à Bazoum d’engranger la sympathie d’une partie de l’opinion nationale qui constate et se réjouit publiquement de ce décalage entre la gouvernance des deux hommes.

Bazoum suscite malgré tout chez ses compatriotes l’espoir d’une gouvernance nouvelle

Dans le camp d’Issoufou, les gestes de bonne volonté de Bazoum Mohamed en direction de ses compatriotes sont nettement perçus comme étant autant de petits coups inamicaux de la part de Bazoum Mohamed. D’abord, il allège considérablement le dispositif sécuritaire lorsqu’il se déplace ; une mesure qui a énormément plu aux Nigériens qui ont vite fait de le relever. Depuis l’arrivée de Bazoum, ils ont oublié ces tracasseries et blocages de la circulation routière par le fait de la garde présidentielle. Des tracasseries et blocages qui frappaient, sans distinction, travailleurs allant au service, étudiants et élèves allant à l’école, hommes d’affaires, malades en instance d’évacuation, et même les morts, bloqués souvent dans l’antre de la morgue nationale en attendant le passage du cortège présidentiel. Puis, cette présence presque obligée pour ministres et hauts responsables d’institutions à l’aéroport pour assister au départ du chef de l’État pour l’étranger. Et comme Issoufou voyageait à un rythme effarant, les Nigériens étaient presque étouffés au quotidien. Il n’y jamais deux sans trois, dit-on. Bazoum, probablement par le biais de ses partisans branchés sur les réseaux sociaux apprend de ses actes. Il lui revient régulièrement l’écho de ce que ses compatriotes pensent de plus en plus de lui. Mais, surtout de l’espoir d’une autre gouvernance qu’il suscite malgré tout.

Ce qui laissait Issoufou Mahamadou de marbre a ébranlé Bazoum Mohamed qui a réagi à la hauteur des attentes de ses compatriotes.

Cette percée de Bazoum Mohamed au sein d’une opinion publique qui ne lui était pas pourtant acquise est assez notable pour ne pas sauter comme un cheveu dans la soupe. Partisans et adversaires politiques, acteurs de la société civile et journalistes, s’accordent à dire que les premiers actes posés par Bazoum Mohamed tendent plutôt à traduire une rupture d’avec la gouvernance issoufienne. S’il est encore attendu sur les dossiers sensibles de grands scandales financiers de l’Etat pour convaincre les plus sceptiques, Bazoum a toutefois donné un gage de sa volonté profonde de changement. Il est pleinement conscient qu’il ne peut survivre et prospérer dans une logique de continuité. Les témoignages se multiplient en sa faveur, enterrant davantage l’homme qui lui a tenu la main mais dont les Nigériens ne veulent plus entendre parler. Récemment, à la faveur de la tragédie de l’Anzourou, ce qui laissait Issoufou Mahamadou de marbre a ébranlé Bazoum Mohamed qui a réagi à la hauteur des attentes de ses compatriotes. D’abord, il a, à la grande surprise et satisfaction des Nigériens, accepté, pratiquement au pied levé, une audience d’une délégation de la diaspora de l’Anzourou pour l’écouter sur ses préoccupations et attentes. Une réaction d’un chef d’Etat qui entend rester en harmonie avec son peuple et qui est très éloignée des pratiques issoufiennes. Son prédécesseur n’a-t-il pas l’habitude de prendre l’avion pour se rendre à l’étranger, y compris pour assister à des festivités alors que le Niger venait de subir une attaque terroriste des plus meurtrières ?

Le retour des populations de l’Anzourou est un acte de gouvernance majeur qui traduit la volonté de rupture de Bazoum.

Bazoum Mohamed, assurément, est dans une logique de rupture. Sur la question de l’Anzourou, il ne s’est pas du tout contenté de recevoir la délégation des ressortissants, mais il a pris bonne note de leurs attentes et promis fermement que tous ceux qui le voudraient retourneraient dans les plus brefs délais chez eux. Chose promise, chose due, des camions, bus et autres véhicules ont acheminé, dans les 72 heures suivantes, les déplacés de l’Anzourou dans leurs villages. Sous bonne escorte militaire et un dispositif de sécurité mis en place pour rassurer les populations. C’était inconcevable sous Issoufou qui vivait à des millions d’années-lumière de ses compatriotes. C’est bien plus qu’un coup médiatique. C’est un acte de gouvernance majeur qui traduit la volonté de rupture de Bazoum. Cependant, il ne dispose pas de marge de manoeuvre suffisante pour ramer à son rythme. Issoufou Mahamadou est, de l’avis de proches de Bazoum, une sorte de sable dans l’huile de moteur de celui-ci. Soit, il le fait extraire, soit, son moteur va se gripper plus vite qu’il ne faut.

Bazoum Mohamed est-il l’élève dévoué qu’on raconte dans les cercles du pouvoir ?

C’est la dialectique du nouveau pouvoir à Niamey. Ce n’est ni l’opposition, ni la société civile, encore moins les centrales syndicales, enterrées depuis 10 ans sous Issoufou, qui dérange et gêne. Tout s’est désormais déplacé à l’intérieur du pouvoir, concentrant ainsi tous les germes d’implosion politique. Le duo Issoufou- Bazoum est explosif. La personnalité politique d’Issoufou, dit-on, n’admet pas une autre lumière que la sienne. Bazoum le sait mieux que quiconque. S’il a été assez élégant pour lui tresser des lauriers lors de son investiture, Bazoum sait toutefois que son prédécesseur ne supporte pas d’être relégué au second rang. Les vieux réflexes ne meurent pas si vite, ne s’oublient pas si vite lorsqu’on a été président de la République durant une décennie entière et qu’on a l’intention de ne pas s’éloigner de la gestion des affaires publiques. Selon un collaborateur proche de Seïni Oumarou, jusqu’à preuve du contraire, Bazoum Mohamed n’a pas les prétentions qu’on lui prête devant Issoufou. Selon lui, si, officiellement, Bazoum se présente comme le chef de l’État, dans un cadre privé et face à Issoufou, il fait forcément profil bas et se comporte en élève dévoué devant son maître. Une situation de plus en plus insoutenable pour Bazoum qui a besoin de s’affirmer comme seul commandant à bord.

Les perspectives dans cette adversité s’annoncent des plus difficiles. Si Bazoum est pressé de convaincre ses compatriotes que malgré tout, il peut s’avérer meilleur que celui qui n’a pas connu les problèmes d’actes d’état-civil auxquels il a été confronté, Issoufou, lui, ne peut trouver de satisfaction que dans l’embourbement de son protégé. Selon des avis éclairés, il mettrait par conséquent tout en oeuvre pour qu’il échoue et que les Nigériens comprennent que rien, absolument rien, n’a changé.

Laboukoye

 

Le Président Bazoum Mohamed serait actuellement entre le marteau et l’enclume. L’argent est de plus en plus difficile à trouver et malgré les restrictions et les mesures de rigueur qu’il a imposées dans les dépenses publiques, notamment au niveau du Trésor public, l’État est de plus en plus confronté à des situations embarrassantes. Les promesses qu’il a faites au peuple nigérien, le 2 avril 2021, sont en train de tourner au cauchemar. Les investissements promis dans le secteur de l’éducation en vue de redresser ce secteur social de base malmené durant les 10 ans de son prédécesseur ne sont pas près de voir le jour. Pour cause, le gouvernement, par souci de ne pas étaler son échec, continue de miser sur le paiement régulier des salaires et autres charges qui ont l’avantage d’entretenir une impression de réussites, laissant en rade les secteurs sociaux de base qui périclitent. Les images désolantes de salles de cours en paillottes jusqu’à l’université, notamment dans la région natale du Président Bazoum, sont incontestablement la preuve de l’échec des 10 ans d’Issoufou Mahamadou. Un héritage lourd à porter que Bazoum Mohamed, au nom d’une solidarité clanique, a décidé d’assumer et de traîner tels des boulets.

Ayant été investi le 2 avril, Bazoum Mohamed, selon des sources crédibles, a trouvé une situation budgétaire déjà critique. La lutte contre la corruption qu’il a pompeusement annoncée devait lui permettre d’arrondir les angles, en renflouant les caisses de l’État de ce qui y a été soutiré. Ce ne sont pas les dossiers de malversations financières qui manquent. Mais, le tout nouveau président n’avait pas vraisemblablement mesuré ses forces et ses marges de manoeuvre avant d’annoncer le combat qu’il comptait livrer. Manifestement, il se frottait à plus fort que lui. À peine s’est-il aventuré sur ce terrain qu’il s’est vu opposer des obstacles de toutes sortes. Des obstacles intelligents, mais aussi des contestations et des empêchements ouvertement assumés. Très vite, le président s’est résolu à reconnaître en lui-même que c’est un combat perdu à l’avance et qu’il faut abandonner à temps. Le Pour les Nigériens, le Président Bazoum a abdiqué. Ils ont tiré un trait sur la question dès la première épreuve. L’affaire Ibou Karadjé a été un coup dur pour le Président Bazoum qui a dû avaler sa fierté en se pliant devant l’épilogue concocté par les bonnets roses cités dans le dossier.

Le Président Bazoum, a, donc, connu un échec retentissant dans sa lutte contre la corruption. Autant dire qu’il a étalé son impuissance face à ce dossier auquel les Nigériens ne sont pas les seuls sensibles. Les partenaires du Niger en attendaient aussi quelque chose, certains d’entre eux ayant vu leurs aides et concours détournés à des fins personnelles. La déception est totale. Selon toute vraisemblance, le Président Bazoum a fait le choix, douloureux pour le Niger, de chercher à séduire et à convaincre les partenaires, à contracter de nouveaux prêts, quitte à crever le plafond de la dette publique et à hypothéquer davantage les investissements dans les secteurs sociaux de base déjà mal en point. Ce qui a été détourné est considéré comme pertes et profits.

Les difficultés financières auxquelles l’État est confronté vont, si la logique de la gouvernance qui a cours depuis 11 ans, perdure, s’accentuer. Les partenaires du Niger, qui ne semblent pas offusqués par la corruption, presque endémique, vont continuer à soutenir et à alimenter cette corruption en injectant des fonds supplémentaires dans l’économie nationale, sans se préoccuper de leur sort ou vont-ils finalement changer de fusil d’épaule ? Selon des informations recueillies auprès de sources proches du ministère des Finances, le gouvernement a de plus en plus de mal à faire suivre les partenaires. Bazoum Mohamed, qui n’arrive ni à récupérer l’argent de l’État volé ni à convaincre les partenaires extérieurs, se retrouve finalement entre le marteau et l’enclume.

Doudou Amadou

Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, M. Mahaman Elhadj Ousman a présidé hier matin au sein dudit Ministère, la cérémonie officielle d’installation du comité technique multi-acteurs de pilotage de l’étude sur l’harmonisation des textes régissant le foncier rural au Niger. Au cours de cette réunion, le ministre en charge de l’Agriculture a fait remarquer que compte tenu de la nécessité de cette mise en cohérence et de l’harmonisation des textes applicables au foncier rural pour une gouvernance foncière responsable, il est sollicité des membres dudit comité de parfaire le processus en commanditant une seconde étude plus large, portant sur l’harmonisation des textes applicables au foncier rural au Niger, tel que prévue par le Plan d’Action quinquennal 2021-2025 de la Politique Foncière Rurale du Niger (PFRN).

Rappelons que suite à une réunion de restitution des résultats de ladite étude en date du mercredi 11 octobre 2023, les échanges et les discussions ont débouché sur la nécessité de conduire une relecture des textes relatifs au foncier rural eu égard aux incohérences, redondances et insuffisances constatées inter et intra textes sectoriels sur le foncier rural, entravant du coup leur application sur le terrain. L’ampleur de cette étude nécessite la mise en place d’un comité plus élargi et inclusif qui sera chargé de poursuivre le pilotage non seulement de l’étude en cours de finalisation (étude sur le domaine de l’Etat et des collectivités), mais aussi et surtout de l’étude portant sur l’harmonisation des textes applicables au foncier rural au Niger dont les termes de référence sont en cours de finalisation.

À ce titre, le comité est chargé de valider les termes de référence de l’étude, d’accompagner le consultant dans l’organisation des entretiens et échanges avec les acteurs, de mettre à la disposition du consultant toute la documentation disponible, d’approuver la méthodologie et le chronogramme de l’étude, de valider les produits issus de l’étude et de participer aux ateliers d’enrichissement et de validation des produits issus de l’étude.

En installant ce comité, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, a rappelé que le Gouvernement du Niger a adopté le 09 septembre 2021 par décret n°747/PRN/MAG, le document de la Politique foncière rurale du Niger et son plan d’actions quinquennal 2021-2025. Cela traduit sans doute la volonté du Gouvernement de doter notre pays d’un véritable instrument de gouvernance foncière rurale dans un contexte caractérisé par une forte pression démographique, une compétition accrue autour de l’exploitation et de l’utilisation des ressources naturelles, avec pour conséquence des conflits fonciers ruraux.

M. Mahaman Elhadj Ousman a dit que l’amélioration de la gouvernance du foncier rural, telle que voulue par les plus hautes autorités, passe nécessairement par la mise en œuvre de la politique foncière rurale. « C’est pourquoi, dans cette dynamique, le Ministère en charge de l’Agriculture s’est engagé dans le processus de la mise en œuvre de la PFRN à travers certaines actions urgentes. En effet, l’une des actions prioritaires retenues dans le plan d’action de la PFRN devant contribuer à l’amélioration du cadre juridique des activités rurales au Niger demeure l’actualisation et la relecture des textes applicables au foncier rural », a-t-il expliqué.

Compte tenu de l’urgence de renforcer l’environnement juridique de la gestion du foncier rural, le ministre Mahaman Elhadj Ousman a assuré que son département ministériel s’est d’ores et déjà engagé dans la réalisation de deux études majeures dont l’une, en cours de finalisation, porte sur l’actualisation des textes régissant le domaine public et privé de l’Etat et des collectivités territoriales et la seconde au stade de démarrage, est relative à l’harmonisationet la relecture des textes applicables au foncier rural au Niger. « L’étude en cours de finalisation portant sur l’actualisation des textes régissant les domaines public et privé de l’Etat a été placée sous le pilotage d’un comité technique multi acteurs dont le processus a abouti à une proposition d’un avant-projet d’ordonnance portant administration et gestion des biens fonciers domaniaux de l’Etat et des collectivités territoriales approuvé par le comité au cours de ses assises et enrichi par les acteurs régionaux au cours des ateliers organisés à cet effet au niveau des huit régions du pays », a conclu le ministre Mahaman Elhadj Ousman.

Mamane Abdoulaye (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org/ 

Le pôle gouvernance et modernisation du PDES 2017-2021 a organisé hier matin à Niamey un atelier d’enrichissement du rapport provisoire de l’étude thématique sur la gouvernance sécuritaire au Niger. Ce 2e atelier en 48h qui vient après celui sur la gouvernance judiciaire se donne pour objectif de passer en revue les engagements pris dans le cadre de la mise en œuvre du PDES 2017-2021, ceux réellement tenus, ainsi que les objectifs qui n’ont pu être atteints durant la période impartie. L’ouverture officielle des travaux a été présidée par le superviseur du pôle gouvernance économique et modernisation de l’Etat au PDS 2017-2021, M. Aghali Abdelkader, en présence du président de la commission défense et sécurité de l’Assemblée Nationale et du Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat qui préside la cellule technique de ce pôle.

L’étude thématique sur la gouvernance sécuritaire, a indiqué M. Aghali Abdelkader à l’ouverture des travaux de l’atelier, vise à faire une analyse critique de la gouvernance sécuritaire en prélude à la revue sectorielle du pôle Gouvernance et modernisation de l’Etat du PDS 2017-2021, avec pour vision la coproduction de la paix et de la sécurité. Les analyses et échanges ont ainsi porté sur le diagnostic du secteur de la sécurité dressé par le rapport provisoire de l’étude thématique, l’établissement d’une cartographie des projets et des reformes, ainsi que la stratégie de mobilisation des ressources pour le financement, et la réalisation d’un bilan analytique, critique et constructif de la mise en œuvre du PDES 2017-2021.

La revue du secteur de la sécurité clôture certes un quinquennat, a déclaré M. Aghali Abddelkader, mais elle s’ouvre « sur un nouveau quinquennat qui démarre avec un nouveau régime dont l’ambition en matière de sécurité met davantage l’accent sur le nexus sécurité-développement avec des actions civilo-militaires pour la coproduction de la paix dans toutes les régions du Niger». Il assure les participants à l’atelier que les résultats de leurs travaux bénéficieront d’une attention particulière par les autorités en place qui « se sont engagées dans le renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité (FDS) et leur professionnalisation comme l’un des chantiers les plus importants de la réforme de l’Etat par sa modernisation et sa bonne gouvernance».

Le président de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée Nationale, le député Mounkaila Issa, a assisté à l’atelier d’enrichissement du rapport provisoire de l’étude thématique sur la Gouvernance sécuritaire. Apres le lancement officiel, il a affirmé que l’Assemblée Nationale du Niger accorde une place particulière à la sécurité et qu’à travers les députés, c'est toute la population du Niger qu’ils  représentent qui se soucient des questions sécuritaires. Le député Mounkaila Issa a ajouté que les questions liées à la sécurité ne sont pas uniquement l’apanage des FDS et qu’elles concernent aussi les citoyens Nigériens dans leur ensemble. « Nous souhaitons que la paix revienne le plus tôt. Nous travaillerons à l’hémicycle pour que le Gouvernement ait les mains libres pour pouvoir agir aisément et lutter efficacement contre cette insécurité », a-t-il promis.

Par Souleymane Yahaya

1er octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

La cellule technique de suivi du pôle gouvernance et modernisation de l’Etat a organisé, hier à Niamey, un atelier d’enrichissement de l’étude thématique sur la gouvernance juridique et judiciaire dans le cadre de la mise en œuvre du PDES 2017-2021. Son objectif est d'alimenter les travaux de la revue globale du PDES. Elle permettra d'y contribuer en identifiant les progrès réalisés et les contraintes majeures qui ont caractérisé le cycle programmatique. La cérémonie officielle d’ouverture de l’atelier a été présidée par M. Aghali Abdelkader, superviseur du pôle gouvernance et modernisation de l’Etat, en présence du Haut-Commissaire à la Modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou.

Dans son allocution d’ouverture le superviseur du pôle gouvernance et modernisation de l’Etat a déclaré que l’atelier s’inscrit dans la droite ligne de l’axe du pôle Gouvernance et Modernisation de l'Etat. Ce dernier, rappelle-t-il, est l'un des sept (7) pôles de coordination du Plan de développement économique et social (PDES) 2017-2021 et prend en charge quatre (4) programmes. Il a rappelé aussi que l’étude thématique s’inscrit dans le cadre du dispositif de suivi et de mise en œuvre du plan, un dispositif qui a prévu des revues d’étapes annuelles.

L’atelier, qui se tient à juste quelques mois de la fin du PDES 2017-2021, a pour objectif d’alimenter les travaux de la revue globale du PDES. Elle permettra, selon les organisateurs, d'apporter des contributions par l’identification des progrès réalisés et des contraintes majeures qui ont caractérisé le cycle programmatique. Ce qui permettra d'envisager un nouveau départ afin d'améliorer en qualité et en quantité le PDES 2022-2026 actuellement en cours de formulation.

La feuille de route proposée pour le secteur doit constituer un grand intérêt car, «elle constitue un référentiel pour l'élaboration des programmes, sous-programmes et actions majeurs à mettre en œuvre par les différentes structures dans le nouveau plan en formulation», a dit M. Aghali. Le superviseur du pôle gouvernance et modernisation de l’Etat a enfin exhorté les participants à examiner et amender le rapport provisoire de l’étude «avec la plus grande rigueur» pour que les conclusions alimentent réellement les réflexions du prochain PDES.

L’étude thématique sur la gouvernance juridique et judiciaire traite de plusieurs points dont le diagnostic dressant l’état des lieux du secteur, la cartographie des projets des reformes et innovations en cours dans le secteur et les résultats obtenus grâce aux différentes reformes intervenues, ainsi que les financements mobilisés. Ce premier atelier sur la gouvernance juridique et judiciaire organisé par la cellule technique de suivi du pôle bénéficie de l’appui financier du projet PAMO de la coopération allemande. Avec la gouvernance sécuritaire, la gouvernance locale et la gouvernance administrative, la gouvernance juridique et judiciaire fait partie des quatre (4) secteurs qui ont fait l’objet d’une étude thématique grâce à cette coopération.

Souleymane Yahaya

30 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

L’information a été donnée le 24 novembre 2022 au siège de l’Agence de modernisation des Villes (AMV) lors d’une rencontre entre M. Mouctar Mamadou, Directeur général de l’AMV et le Secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi. A la demande du Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum, Niamey s’engage pour abriter le sommet Africités en 2028. L’organisation d’un tel évènement de portée continentale permettra de mettre en exergue l’exemple du Niger dans la gestion des collectivités locales et la prise de décisions à la base.

Après la signature des documents, le Secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU), M. Jean Pierre Elong Mbassi, a déclaré que l’expression par le Chef de l’Etat en personne de la volonté du Niger d’accueillir Africités 2028 à Niamey entraine de facto que sa structure sursoit sur le lancement d’une éventuelle candidature. «Nous considérons qu’une demande du Chef de l’Etat vaut au fond acquiescement parce que nous pensons que le Niger mérite d’accueillir l’édition de 2028 parce que les sommets Africités s’organisent à tour de rôle dans toutes les régions du continent», a-t-il expliqué

Le Secrétaire général de CGLU Afrique a également dit que sa présence au Niger par l’importante politique de la décentralisation entreprise par le Niger et qui appelle une réorientation de la gestion des affaires publiques avec une plus grande importance donnée aux régions et aux communes dans la vie des citoyens nigériens et donc un meilleur partage des ressources entre l’Etat et ses collectivités territoriales.

M. Jean Pierre Elong Mbassi a salué la création de l’AMV et a souligné que les collectivités territoriales doivent mériter la confiance que les populations mettent à leur existence et à leurs actions, de même que cette confiance doit passer par la capacité des collectivités à fournir des services, à maintenir les infrastructures qui ont été créés et à mieux gouverner ce qui leur est confié.

Pour sa part, le directeur général de l’Agence de Modernisation des Villes, M. Mouctar Mamoudou, a remercié Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique pour avoir accepté la demande du Chef de l’Etat d’accueillir à Niamey le sommet 2028 d’Africités, l’une des plus grandes rencontres des villes africaines. «C’est un honneur pour nous, c’est un honneur pour le Niger et nous en sommes très reconnaissants, M. Elong Mbassi, de cet intérêt que vous accordez au Niger», s’est-il réjoui, tout en s’attardant sur la transformation des villes africaines qui passent de la ruralité à des territoires de plus en plus urbains.

Cette transformation, a poursuivi M. Mouctar Mamoudou, nécessite des réponses que le Niger a su apporter à travers, le développement urbain et le développement des équipements et infrastructures, adossés à l’organisation de grands évènements. «Vous avez vu les fêtes tournantes qui ont permis à toutes nos grandes villes de se doter d’équipements et d’infrastructures structurants, et Niamey a eu une attention particulière des plus hauts responsables de ce pays», a-t-il expliqué.

 Souleymane Yahaya(onep)

Source : http://www.lesahel.org

Le ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, chargé de la décentralisation, a présidé hier matin à Niamey, la cérémonie de lancement de l’atelier d’enrichissement du rapport de l’étude thématique sur la gouvernance locale. Cette activité, la troisième d’une série de quatre ateliers organisés par la cellule technique de suivi du pôle gouvernance et modernisation de l’Etat, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de développement économique et social (PDES) 2017-2021. Plusieurs cadres de la planification et de l’aménagement ont pris part aux travaux.

En procédant au lancement des travaux de l’atelier, le ministre délégué Dardaou Zaneidou a déclaré que la gouvernance locale n’est plus un luxe institutionnel car, elle ne traite que de la qualité de la gouvernance de l’ensemble des institutions et administrations dans une approche systémique qui transforme le territoire en un « espace humain où toutes les politiques et stratégies publiques doivent affronter et solutionner les contraintes de la réalité du terrain ». Il a invité ainsi l’ensemble des citoyens à œuvrer inlassablement pour faire de la gouvernance locale le plus grand défis des prochaines décennies au Niger.

M. Dardaou Zaneidou a aussi indiqué que le Plan de développement économique et social (PDES 2017-2021) qui s’achève en décembre 2021 offre aux parties prenantes l’opportunité d’exposer, de critiquer et d’enrichir le rapport provisoire sur la gouvernance locale qui est au centre de l’atelier. « Nous devons explorer des pistes innovantes porteuses d’efficacité du développement territorial avec des propositions concrètes et réalistes que nous devons verser aux dossiers de la revue sectorielle du pôle gouvernance et modernisation de l’Etat du PDES 2017-2021 sur la gouvernance locale », a-t-il dit.

L’atelier d’enrichissement du rapport provisoire d’étude thématique sur la gouvernance locale dresse un diagnostic de la réforme de l’administration territoriale dans ses composantes, décentralisation et déconcentration. Il établit également une cartographie des projets et des reformes ainsi que la stratégie de mobilisation de ressources pour leur financement, de même qu’il réalise un bilan analytique, critique et constructif de la mise en œuvre du PDES 2017-2021 dans le domaine de la gouvernance locale. Ce qui, selon le responsable gouvernemental, a l’avantage de fournir un document de synthèse de base pour l’atelier d’enrichissement.

Le ministre délégué Dardaou Zaneidou a partagé avec les participants la perception du Président de la République et du Gouvernement sur les défis et les enjeux de la lutte contre la pauvreté et les fractures territoriales au moyen de la décentralisation et de la déconcentration. Ces deux conditions, a-t-il dit, favorisent le développement territorial au Niger grâce à la bonne gouvernance locale. Il a insisté qu’il est crucial d’assurer une véritable gouvernance locale et de qualité qui débouche sur l’efficacité du développement territorial grâce aux contrôles de gestion et la redevabilité mutuelle à tous les niveaux. M. Dardaou Zaneidou plaide également pour un renforcement des efforts déjà consentis par l’Etat pour soutenir « une modernisation de toutes les administrations territoriales de notre pays ».

Au début de la cérémonie de lancement des travaux de l’atelier, le Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat a expliqué que le pôle dont son institution assure le leadership, a mené « d’énormes chantiers » en termes de renforcement de capacités, d’études et de production de rapports. « Je peux dire que le pôle a bien fonctionné et a pu attendre presque tous les objectifs qui lui sont assignés. On s’en réjoui et c’est le lieu pour moi de remercier et d’exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont contribué à l’atteinte de ce résultat », a poursuivi M. Amadou Oumarou Saley, Haut-commissaire à la modernisation de l’Etat.

lSouleymane Yahaya et Hamadou Hassane Assad (ASCN)

13 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/

A-t-on coutume de dire que le mensonge a beau courir, il finira toujours par être rattrapé par la vérité ! Pour notre part, nous dirions que les apparences restent les apparences, seule la réalité tangible imposera sa dure loi sur le cours des événements. Aujourd’hui, après une année de son investiture présidentielle, Mohamed Bazoum ne semble pas encore avoir trouvé ses marques, s’il les avait jamais réellement recherchées, écartelé entre son engagement de mener la haute mission dont il a été investi et sa dette morale envers son mentor politique, Issoufou Mahamadou, auquel il doit beaucoup pour son élection à la magistrature suprême du Niger. De son aveu même, il confessait n’avoir jamais rêvé, un seul jour de sa vie, de conquérir la présidence de la république pour un tas de raisons que tout le monde semblait savoir, à commencer dans sa famille politique, le PNDS-Tarayya, où il était loin de faire l’unanimité au sein du bureau politique du parti. Au fond de lui-même, il était pleinement conscient de ses limites subjectives et objectives dans la conquête du graal suprême, et ne se faisait, d’ailleurs, d’illusions à ce sujet. Mais, la Providence, maîtresse absolue de la destinée humaine, a fait son oeuvre, écrasant ainsi toutes les pesanteurs humaines pour forger une destinée présidentielle à Mohamed Bazoum. Quant au héros de cette tragi-comédie nigérienne, curieusement, ce n’est pas l’enfant de Tesker lui-même, mais bien celui de Dandadji, à quelques 500 kilomètres de là, Issoufou Mahamadou. En effet, contre vents et marées, contraint par la Constitution de quitter le pouvoir après deux (2) mandats, Issoufou Mahamadou, se rendra l’unique artisan du destin présidentiel de Bazoum, en lui balisant tout le terrain allant de l’investiture du parti rose, en passant par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) avec un fichier électoral biaisé, pour finir à la Cour Constitutionnelle pour, dans un premier temps, la validation de la candidature du poulain d’Issoufou, ensuite, dans un second acte, pour la proclamation définitive des résultats de la parodie électorale du 21 février 2021. Comme, on le voit, ce n’était nullement dans le souci de consacrer, pour la première fois de l’Histoire, une alternance démocratique au pouvoir au Niger que le président sortant, Issoufou Mahamadou, avait oeuvré, mais bien manoeuvré afin d’assurer ses arrières politiques après sa gestion politique désastreuse durant une décennie. En dépit de ses professions de foi par le passé, notamment son pompeux slogan de ‘’la force des arguments et non l’argument de la force’’, Issoufou Mahamadou était loin d’être cet homme politique pondéré, exemplaire en termes de probité morale, de démocrate sincère et de dirigeant désintéressé des clinquants de la mondanité, et qui s’était révélé à la pratique du pouvoir comme un chef de clan, exactement comme dans la Camorra sicilienne ou napolitaine. Une fois au pouvoir, il avait renié toutes les valeurs et tous les principaux auxquels il prétendait se référer, lorsqu’il quémandait les suffrages du peuple nigérien, en se drapant de vertus d’homme juste, droit, intègre, patriote et surtout républicain. Sous les lambris de la république, il but le calice de l’imposture politique suprême jusqu’à la lie, en inaugurant une gouvernance politique profondément désastreuse pour le pays avec des niveaux de corruption, de détournements de deniers publics et de dénis de justice jamais atteints auparavant. En dépit de l’immense concours financier de la communauté internationale durant les deux (2) quinquennats de son règne, souvent au prix d’endettement public inconsidéré, le régime de la renaissance du Niger n’aura été que celui de ses obsèques, car, aucun des grands projets structurants de développement (Barrage de Kandadji, chemin de fer, routes nationales, modernisation de l’agriculture, défense et sécurité) n’avait été mené à sa réalisation concrète. La plupart de cette importante manne financière avaient l’objet d’une captation prédatrice par la grande mafia d’Etat installée entre les centres décisionnels du pouvoir et certains milieux d’affaires proches du régime. La conséquence majeure et directe, c’est que d’individus se sont bâti de fortunes colossales sur le dos de l’Etat au moyen du système de rapines instauré par la gouvernance rose, pendant que les finances publiques se trouvent dans une situation catastrophique qui s’accompagne d’une paupérisation rampante des couches sociales moyennes et pauvres. C’est au regard de tout ce sombre tableau qu’Issoufou Mahamadou ne pouvait assurer une véritable alternance politique qui eût semblé risqué pour lui et sa suite pour la succession qu’ils auraient laissée en cas de victoire du clan de l’opposition. C’est pour cette seule et unique raison qu’Issoufou Mahamadou s’était échiné à porter Bazoum au pouvoir, une candidature fragile dont il serait le garant attitré dans une sorte de régence républicaine, le seul gage pour lui de s’assurer un avenir tranquille après le pouvoir.


Aujourd’hui, Mohamed Bazoum payerait chèrement cette dette contractée auprès de son ancien mentor politique, car, sa marge de manoeuvre politique s’encadrerait dans le périmètre circonscrit des volontés de l’ex-président, qui reste toujours trop influent sur l’appareil du parti rose ainsi que sur les instances décisionnelles du pouvoir. De toutes parts, Bazoum serait environné de la grosse machine administrative et politique héritée du régime sortant et l’empêcherait de décider à sa guise. Parfois, il lui arriverait de manifester quelques velléités d’indépendance, comme celle, par exemple, de faire venir au gouvernement un certain Ibrahim Yacoubou de Kinshi kassa. Et la cerise sur le gâteau, le fait d’arracher des attributions du fiston Abba pour les remettre au président de Kinshi Kassa, celui-là même qui ne cessait de pourfendre la gestion politique d’Issoufou Mahamadou ! D’après certaines indiscrétions, l’Ex aurait mal digéré cette décision de Bazoum et préparerait, à cet effet, le plat de la vengeance.


Du côté des alliés, Mohamed Bazoum ne trouverait guère de satisfaction, l’absence d’un pouvoir solide et unifié dans sa source y étant sans doute pour beaucoup. Chacun de ces ministres alliés s’occuperait plus de ses propres intérêts et ceux de sa formation politique d’abord, avant ceux du Niger. En effet, ils savent tous que cette coalition politique, faite de bric-à-brac, ne serait fondée sur aucune nécessité de construire le Niger, mais bien sur la seule idée de partager le gâteau entre alliés électoraux ! Mieux, certains de ces alliés se projetteraient même dans d’agendas politiques futurs, soit à moyen terme, soit à longue échéance pour 2026. Il en serait ainsi du récent rapprochement entre le MPR Jamhuriya d’Abouba Albadé et le MPN Kinshi Kassa d’Ibrahima Yacoubou, qui, pour selon certains analystes, est un prélude pour une alliance politique pour 2026.


Voilà, de façon succincte, les raisons de la solitude de Bazoum au pouvoir, qui s’y ennuie profondément faute de liberté de manoeuvrer à sa guise, et pour se défouler, de temps à autres, la Journée de la Femme du 13 mai, ou à l’occasion de l’inauguration des chrysanthèmes, il pourrait se transformer en Maître de Cérémonie (MC) pour tenir en haleine son auditoire avec des formules à l’emporte-pièce dont seul le ‘’bazoumisme’’ semble avoir le secret ! C’est-à-dire le verbiage creux et les formules et tournures de style grandiloquentes propres aux salons littéraires et philosophiques ! Avant tout, ne serait-il pas plus excellent dans la rhétorique sophistique propre à la philosophie dont il est le produit intellectuel que dans l’art de gouverner qui serait d’une autre essence ? « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde ; il s’agit maintenant de le transformer », écrivait Karl Max dans ‘’Thèse sur Feuerbach’’ ! Mohamed Bazoum devra-t-il se sentir visé par cette critique marxiste ? Sans doute oui…

Sanda

 

L’on se dirige, bientôt, vers ce que l’on appelle, couramment, la fin de l’état de grâce, c’est-à-dire toute cette période que l’on accorde au nouvel élu pour chercher et trouver ses marques dans ses nouvelles fonctions, le temps nécessaire de maîtriser quelques ficelles, disons-nous, de la gestion du pouvoir. Il s’agit-là d’une simple question de bon sens, car, il n’est guère logique de demander des résultats à un nouveau venu dans un poste quelconque ! Cependant, ce délai de grâce n’est pas perpétuel et prend définitivement fin lorsqu’il s’est écoulé suffisamment de temps pour le nouvel entrant de disposer de tous les leviers du pouvoir pour gouverner à sa guise. On estime, généralement, ce temps de sursis accordé au nouvel entrant, entre un et six mois d’exercice du pouvoir. Investi le 02 avril 2021, Bazoum entame ainsi le sixième mois de sa présidence. L’on peut, à juste titre, estimer qu’il est temps de porter, ne-serait-ce qu’un début de commencement, un jugement sur l’action actuelle du président Bazoum à la tête de l’Etat. Après un départ canon et tambours battants, il s’est offert, dans la dernière moitié du mois d’août, de douces et paisibles vacances dans son Tesker natal, au milieu des siens et de ses chameaux. Il aurait souhaité ce petit repos, peut-être pour se ressourcer, retrouver son second souffle après ce départ tonitruant, et sans doute, au regard du rythme infernal qu’il voulut imprimer à son action présidentielle. En effet, dès le lendemain de son investiture, il voulut aller vite, très vite, une façon de marquer les esprits, peut-être. Il voulait avant tout laver un affront qui lui tenait tant à coeurs, qui lui avait été fait avant et pendant la campagne électorale passée, celui de n’être pas apte à la fonction présidentielle, d’être un simple faire-valoir d’Issoufou Mahamadou. Il voulut à tout prix démentir cela, en inaugurant déjà une nouvelle façon de diriger en rupture totale avec le règne sortant, par la simplicité du style de gouvernance et par la volonté affichée de rétablir la justice sociale dans le pays, en s’attaquant à la corruption et aux détournements de deniers publics. Ces actes publics salvateurs, attendus des Nigériens de longue date, le président Bazoum a commencé à les poser dans les premiers mois de sa présidence. C’est d’abord l’affaire Ibou Karadjé et ses multiples rebondissements qui en ont annoncé les couleurs. Ce fut ensuite une série d’actes concrets, allant de l’annulation de certains contrats de marchés publics passés sous l’ancien régime, aux arrestations pour fraudes aux examens scolaires. Alors, il n’en fallait pas plus, pour les uns et les autres de s’emballer trop vite, de croire naïvement que tous les cadavres cachés dans les placards du régime de la renaissance du Niger seraient ainsi rouvert en vue de leur autopsie pour y découvrir les coupables et leurs complices ! L’on se disait que l’on tenait, par-là, le bon bout pour en finir, une fois pour toutes, avec toute cette mal-gouvernance du régime ‘’vampiriste’’ d’Issoufou Mahamadou ! Enfin, le glaive de la justice sociale, longtemps suspendu à l’impunité généralisée durant ces dernières années, était sur le point de s’abattre sur tous ces criminels en cols blancs qui ont pillé et volé les deniers publics, s’écriait-on ! Partout, on applaudissait et saluait la venue de cette main justicière pour rendre aux Nigériens leurs biens volés et spoliés par cette caste dirigeante dénommée ‘’renaissance du Niger’’ !


Hélas, plus le temps passait, plus l’on avait l’impression que les choses commençaient à se tasser, que tout rentrait, finalement, dans ‘’l’ordre normal’’, la guerre de Troie que l’on nous avait promise n’aurait point lieu ! La fameuse affaire Ibou Karadjé, qui avait suscité tant d’espoirs chez beaucoup de nos concitoyens, s’enlise judiciairement, aujourd’hui, faute pour la justice de pouvoir atteindre des personnes-clé dans le dossier, car encore bien nichées dans les hautes sphères du pouvoir actuel. On ne parlerait même pas, à ce propos, d’autres dossiers tout aussi explosifs, qui sont également sur le point d’être refermés, alors que des faits d’irrégularités y étaient clairement avérés. C’est notamment le cas des trois milliards et demi de DAT (Dépôt A Terme) que la SOPAMIN avait effectués auprès d’un établissement de microfinance privé de la place. L’Administrateur de la SOPAMIN au moment des faits est l’actuel Ministre de la Communication. D’après certaines sources, les ramifications politiques du dossier constitueraient des obstacles insurmontables pour son traitement judiciaire total, tout comme celui d’Ibou Karadjé où c’est encore pire avec l’actuel Chef du Gouvernement, Dircab du PR à l’époque des faits ; ou encre l’actuel Ministre des Finances, Ministre du Budget au moment des faits, et l’actuelle Ministre des Mines, Dircaba à l’époque des faits. Comme on le voit, l’affaire Ibou Karadjé, un dossier de la Présidence, était une affaire à haute teneur en explosifs politiques qui risquerait, si elle devait être traitée en toute indépendance de la justice, d’éclabousser pas mal de monde de l’ancien règne, et non des moindres, parmi l’entourage de l’ex-président de la république. Dix (10) ans de règne, ce n’est pas rien et Dieu seul sait le nombre de casseroles salies durant cette période, et donc difficiles, très difficiles pour le successeur désigné de les porter à la vaisselle, sans courir quelque risque de commettre un parricide à la manière d’un Brutus, fils adoptif de Jules César, qui n’hésita pas à poignarder ce dernier afin de sauver la république romaine de la dictature impériale ! C’est exactement dans la même posture que se trouve, aujourd’hui, le président Bazoum, face au célèbre dilemme cornélien : vaincre ou périr. En effet, écartelé entre sa volonté d’aller jusqu’au bout de son engagement présidentiel de rétablir la justice sociale au Niger, et l’obligation morale envers son prédécesseur et mentor politique Issoufou Mahamadou, Mohamed Bazoum ne disposerait guère d’un troisième choix, et devra, tôt ou tard, opter pour l’un des deux choix. Choix cornélien, diriez-vous ! S’il décidait de renoncer au nettoyage des écuries d’Augias, car susceptible d’ébranler la gestion de son ancien mentor politique, dont il reste redevable, à beaucoup d’égards, dans son accession à la magistrature suprême, il s’aliénerait ainsi tout ce capital de sympathies populaires que l’entame de sa présidence aura suscité auprès de bon nombre de nos concitoyens. N’oublions jamais que le président Bazoum est une pure création artificielle des manoeuvres sournoises d’un calculateur politique consommé comme Issoufou Mahamadou, qui, à défaut de consacrer une véritable alternance démocratique au Niger, n’en aura pas moins usé de beaucoup d’ingéniosité politique pour imposer à la tête du pays une sorte de ‘’régent’’ afin de garder, toujours, la main sur la gestion des affaires publiques, après son départ officiel du pouvoir ! Dans ces conditions, comment serait-il possible pour le président Bazoum de faire le procès équitable de la gestion de son ancien mentor politique, dont il a gardé intacte jusqu’à la garde prétorienne, comme pour lui témoigner d’une fidélité insoupçonnable ? L’argent ayant servi à la campagne de Bazoum, ainsi que les résultats trop controversés de Tahoua ayant assommé le second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021, n’étaient-ils pas d’Issoufou Mahamadou lui-même, et non de Bazoum ? On sait aussi que le Présidium du parti rose n’était guère favorable à la candidature de l’enfant de Tesker, mais avait été contraint et forcé d’avaler la décision de Zaki de faire de Bazoum son dauphin politique, cela dusse-t-il passer par le sacrifice d’un certain Hassoumi Massaoudou plus apte à cette fonction !

Récemment encore, face aux velléités d’affranchissement affichées par le poulain présidentiel, le ‘’Boss’’ s’était rendu dans son Tahoua natal pour rameuter les troupes auxquelles il avait rappelé que si Bazoum était devenu président de la république, c’étaient grâce à leurs ‘’suffrages’’. En fait, le message subliminal s’adressait, directement, au président Bazoum, comme pour lui dire de faire attention… en regardant toujours le bout de sa hache lorsqu’il déciderait de couper le ‘’bois mort’’ !

Cependant, si le président Bazoum représentait, véritablement, le glaive de la justice divine, s’il était ce messie que tout le peuple nigérien attendait de toutes ses forces et de toute son espérance, il ne devrait et ne pourrait renoncer à cette mission salvatrice pour le Niger de rétablir la justice sociale, de mettre fin à l’impunité érigée en règle de gouvernance, de combattre la corruption et les détournements de deniers, bref de redonner aux Nigériens de nouveaux espoirs de vie meilleure. Dans ce cas, tout comme Brutus, il n’aurait d’autre choix que de ‘’tuer’’ le père pour asseoir son règne sur des fondements solides durables, c’est-à-dire le respect strict de son serment coranique de bien diriger le Niger en tous lieux et en toutes circonstances, et de ne privilégier que les seuls intérêts supérieurs de la nation. Tout autre choix le conduirait au reniement de son serment confessionnel et créditerait pleinement l’idée d’une régence, et non d’une présidence véritable au Niger. Quelle terrible désillusion pour ceux tous qui avaient cru, naïvement, que Mohamed Bazoum serait l’hirondelle annonciatrice du printemps au Niger !

Tchibaden

De prime abord, la question peut apparaître surprenante, voire provocante, s’agissant d’un régime politique, la ‘’renaissance du Niger, Acte I, II et III’’, qui se caractérise le plus par un conservatisme exagéré, propre à certaines organisations secrètes. Ce renfermement sur soi qui a longtemps singularisé le PNDS-Tarayya, ne laisse guère de place au changement de personnes, comme le veut la démocratie vivante, c’est-à-dire celle du mouvement, du progrès, et non cette démocratie en spirale qui tourne toujours autour des mêmes points de la surface. Faut-il le rappeler utilement, le régime de la renaissance détient le triste record du monde du Premier Ministre le plus longtemps resté à son poste (Il s’agit de Brigi Rafini, PM pendant 10 ans), dans un régime semi-présidentiel qui broie, en règle générale, les Chefs de Gouvernement, puisque ces derniers constituent, en quelque sorte, des fusibles pour protéger le président de la république. A la moindre étincelle, ou crise politique, comme il est souvent très difficile de renvoyer le président de la république, ce sont les Premiers Ministres et leur Gouvernement qui en feront les frais. Bien que le poste de PM soit renforcé par la loi fondamentale, aux termes de la fameuse formule de la Constitution française du 04 septembre 1958 (Dont les constituants nigériens se sont largement inspirés pour ne pas dire les plagier), ‘’Le Premier Ministre détermine et conduit la politique de la nation’’, il n’en demeure pas moins que, dans la pratique, sa survie politique tient à un fil, ce qui fait du système semi-présidentiel le premier cimetière des PM. Mais, chez les roses socialistes du Niger, on avait une autre conception de ce poste politique, celle de la moduler sur les volontés du président Issoufou Mahamadou, qui, par calculs politiques sordides, avait driblé l’appareil du PNDS/Tarayya pour nommer PM Brigi Rafini, qui n’était pas encore, à l’époque, militant du parti rose (Il le deviendra lors du Congrès qui porta Mohamed Bazoum à la présidence du PNDS/Tarayya). Fin et cynique calculateur, Issoufou Mahamadou avait ses idées à travers la tête, dans ce choix porté sur un homme politique connu pour son inconstance partisane (Nomadisme dans les deux sens, au sens propre, nomade touarègue, au sens figuré, nomade politique pour avoir milité dans plusieurs formations politiques du Niger post-Conférence Nationale). Il était surtout connu pour sa grande docilité politique vis-à-vis du maître du moment, dont il savait deviner, dans les moindres détails, les désirs et les non-désirs. En prenant Brigi comme PM, mieux en le reconduisant pour le second mandat, Issoufou Mahamadou savait exactement ce qu’il faisait et ce qu’il voulait, c’est-à-dire placer un personnage sans grande envergure politique et professionnelle, sans ambitions politiques véritables, qui s’était, d’ailleurs, retiré dans son Iferouāne natal, après la grande transhumance politique qui avait marqué son parcours politique ; mieux, un personnage qui lui devait tout dans cette ascension politique. Alors, l’on pouvait deviner les intentions politiques du stratège de Dandadji qui étaient celles d’instaurer l’exercice d’un pouvoir personnel, autocratique. Pour cela, il ne voulait pas d’un Hassoumi Massaoudou, jugé plus intelligent et moins manipulable ; non plus d’un Mohamed Bazoum, perçu comme impulsif et surtout en quête de popularité pour son attitude un peu suffisante qui lui collait à la peau, à cette époque (Mais, il faut bien reconnaître, en revanche, que Bazoum a fait d’énormes progrès pour soigner cette image déformante de sa personnalité véritable). Or, avec Brigi, il s’assurait, au moins, d’une chose : l’obéissance à l’oeil et au doigt au monarque Issoufou.

Voilà, probablement, la raison fondamentale pour laquelle Issoufou Mahamadou, en dépit de l’absence de résultats tangibles des deux gouvernements de Brigi, avait maintenu celui-ci à son poste durant une décennie ! Pourtant, sous la Cinquième République du duo Tandja/Hama, que ne disait-il pas à propos du maintien de l’enfant de Youri au poste de PM ? Lui et ses partisans étaient allés jusqu’à supputer que Hama Amadou aurait ‘’gris-grisé’’ (ensorcelé) le PR Tandja pour l’incruster dans ce poste ! Alors, pour ‘’désenvouter’’ le PR Tandja de la supposée magie noire de Hama Amadou, quoi de plus simple que créer toutes les conditions possibles afin de briser cette complicité, cette confiance entre les deux têtes de l’exécutif de cette époque, en recourant parfois à des ‘’armes non-conventionnelles’’ pour abattre l’enfant-prodige de Youri ? Malheureusement, le président Tandja, naïf sans doute, n’avait pas découvert les desseins funestes qui se cachaient derrière la démarche d’Issoufou Mahamadou et de son clan politique de ces temps-là, car, il était évident pour ceux-ci que Hama Amadou apparaissait comme l’unique obstacle majeur à l’émergence du PNDS/Tarayya, un parti politique qui souffrait d’un gros déficit de popularité, en ces années-là. Et tout le monde connaît la suite de l’histoire…

Aujourd’hui, Issoufou Mahamadou a, certes, officiellement, quitté le pouvoir au profit de son dauphin politique, Mohamed Bazoum, mais, dans la réalité, son ombre tutélaire plane toujours sur les institutions de la Septième République dont il avait été l’architecte principal. Il sera ainsi parti sans être parti totalement, en y laissant son ancien Directeur de Cabinet, Ouhoumoudou Mahamadou, devenir PM, afin d’‘’encadrer’’ le président Bazoum dans le respect du pacte successoral conclu entre le président sortant et celui entrant. Mais, depuis sa prestation de serment et la présentation de sa Déclaration de Politique Générale (DPG), en avril 2021, le PM Ouhoumoudou Mahamadou et son gouvernement peinent à enregistrer des résultats satisfaisants dans la gouvernance du pays. En effet, dans tous les domaines de la vie publique nationale, l’on ne sent pas, véritablement, la patte de cet ancien fonctionnaire international sur la marche des affaires de l’Etat. Il est souvent décrit par la plupart de ceux qui l’ont approché comme un monstre froid, un personnage carré, antipathique et qui laisse, généralement, ses interlocuteurs sur d’impressions négatives et de mauvais souvenirs. Il n’est pas un bourreau du travail, car, paraît-il, il somnole beaucoup au bureau et donne, parfois, aux visiteurs l’impression d’être absent dans la conversation. Depuis qu’il est en poste, aucune avancée enregistrée dans la gouvernance politique, administrative, économique et sociale du pays. En revanche, s’il y avait un seul domaine où il excellerait, ce serait incontestablement sur le terrain du népotisme pour faire la promotion de ses proches ou de son clan politique, ou pour protéger ces derniers. Il n’hésite pas, par exemple, à aller à l’abordage en appelant, au téléphone, un Directeur de Publication d’un journal de la place pour un article mettant en cause un de ses proches, afin de demander des explications par rapport à l’information révélée par le confrère en question. Il excelle également dans la promotion des cadres de sa région administrative. On sait aussi les conditions dans lesquelles un de ses proches parents a été porté à la tête du Fond d’Entretien Routier (FER), qui d’après certaines indiscrétions, n’aurait pas été le meilleur candidat à l’issue du test de sélection organisé pour désigner le premier responsable de cet organisme public à forte teneur financière ! C’est aussi sous la responsabilité d’Ouhoumoudou Mahamadou, alors Directeur de Cabinet du Président de la République, que la célèbre affaire du faussaire de la Présidence (Ibou Karadjé) a eu lieu, dans la mesure où il était le patron du Palais présidentiel ayant obligation de vérifier et de contrôler tous les actes administratifs posés par les agents de cette institution. Mais, au finish, ce sont quelques lampistes seulement qui seront arrêtés, dans cette affaire, pendant que le premier ordonnateur de cette institution s’en tirait à bon compte. Rappelez-vous encore, il était le Ministre de l’Economie et des Finances qui avait autorisé un marché public à un député de son parti politique, en violation flagrante des dispositions constitutionnelles régissant les conditions d’accès aux marchés publics aux élus de la nation.
C’est certainement tout cela qui explique, aujourd’hui, l’échec de l’actuel PM, incapable d’impulser une dynamique positive à l’action politique du président Bazoum, en semblant être plus au service de l’ancien régime (celui d’Issoufou Mahamadou) que du nouveau pouvoir. C’est pourquoi, visiblement, le président Bazoum devrait envisager, très bientôt, de changer de fusil d’épaule, car il est désormais certain que l’on ne peut guère faire du neuf avec du vieux.
Cependant, le président Bazoum en a-t-il réellement le pouvoir ?
Toute la question est là, hélas !

Dan Malam

Malgré une majorité écrasante, la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), la coalition au pouvoir depuis 2011, n’affiche pas une grande sérénité en son sein, d’après certains échos qui nous parviennent au quotidien. Comme vous le savez déjà, l’objet du mécontentement actuel ne concernerait pas la vision politique des choses, car au Niger, les coalitions politiques sont de simples regroupements de partage du gâteau national qui donne souvent lieu à quelques batailles rangées dans les états-majors des partis politiques concernés. Au Niger, en règle générale, les partis politiques ne se coalisent jamais autour de programmes de gouvernance, comme on peut le voir ailleurs, dans des systèmes politiques évolués, mais toujours sur la base d’un esprit de partage des postes de responsabilité. Il faut souligner, au passage, que c’est la raison profonde de la politisation actuelle de l’Administration publique qui devrait, en principe, rester neutre. Mais, il s’avère que souvent, le gâteau à partager apparaît minuscule par rapport au nombre de convives présents au banquet de la république. C’est à ce niveau que les choses se crispent et les frustrations naissent entre partenaires. Aujourd’hui, ils sont une soixantaine de formations politiques ayant soutenu la candidature de Mohamed Bazoum, mais ce sont seulement quelques-uns qui ont été rétribués en termes de postes ministériels, de cadres de commandement, de directions générales ou centrales et autres, pendant que d’autres alliés attendent toujours d’être casés quelque part. Mais, même au niveau des alliés de taille, comme le MNSD-Nassara, le MPR Jamhuriya, les amertumes seraient grandes face au jeu sournois du PNDS-Tarayya de donner, souvent, aux alliés politiques des ministères de second plan, ou parfois des ministères importants mais ‘’vidés de leur substance’’, par la suite, avec la création de certains organismes publics pour en disputer les attributions statutaires. C’est ainsi que l’on assiste à une frénésie dans la création de certains Hauts Commissariats qui piquent souvent aux ministères sectoriels certaines de leurs attributions statutaires, pour les donner ensuite à leurs gens pour les diriger. Comme on peut le constater, c’est de cette façon sournoise que le parti rose arrive à dribler ses partenaires politiques dans le partage des postes de responsabilité. On voit parfois que ces organismes publics, qui n’ont, pourtant, aucune responsabilité politique, sont, dans les faits, plus puissants que certains ministères sectoriels. Cependant, c’est une astuce dangereuse, car en cas d’échec de ces organismes publics dans leur feuille de route, ce n’est pas à la personne de leurs administrateurs que la faute sera imputée, pas même aux ministres sectoriels, mais directement à la responsabilité du président de la république ou du Premier ministre, auxquels, généralement, ces structures publiques sont rattachées ! Les alliés politiques ne sont point dupes devant cette tactique du parti rose de fausser l’esprit de collaboration entre partenaires politiques. Ils pointeraient du doigt la boulimie des Socialistes roses qui ne souhaiteraient laisser que des miettes que leur satiété ou leur manque d’appétit auront laissés sur la table du buffet de la république. Les plus méchantes langues parleraient seulement d’os à la place de ‘’mégots’’ festifs ! C’est pourquoi ils seraient très remontés contre un partenaire trop gourmand à leurs yeux. On raconte que le président de l’Assemblée nationale, Seini Oumarou, broie du noir au niveau de l’institution parlementaire au point que même la liste de la délégation devant l’accompagner dans de missions à l’étranger lui serait imposée de l’extérieur de l’Hémicycle. Partout, le pauvre Seini doit dans ses pattes les députés roses lui réduire sa marge de manoeuvre dans ses prérogatives habituelles ! On dit que c’est le président d’Assemblée le plus ‘’impuissant’’ de l’histoire démocratique du Niger ! Il ne pèse guère sur ce parlement dominé, en large et en large, par les ‘’Tarayyiste’’, qui lui dicteraient, souvent, la conduite à tenir.


Le supplice serait plus important chez un certain Abouba Albadé, le président de Jamhuriya, qui aurait vu ses rêves de conquête du Sénat s’envoler du fait de l’opposition du parti rose. En effet, le leader du Jamhuriya aurait caressé l’ambition de présider cette institution en gestation, et pour disposer d’une majorité parlementaire qualifiée pour modifier la loi fondamentale dans ce sens, il aurait fait coopter dans le Gouvernement actuel le MPN Kinshi-Kassa d’Ibrahim Yacoubou. Mais, depuis, le projet semble prendre du plomb de l’aile, les Roses n’en voulant pas sans doute.

Que dire du CPR Ingantchi de Kassoum Moctar, désabusé devant le jeu perfide du partenaire rose ? Une chose est désormais certaine chez Kassoum, c’est son mal de vivre actuel avec le régime de la renaissance.

Du côté de l’ANDP*Zaman Lahiya de Moussa Barazé, c’est aussi la déception qui prédomine dans sa relation avec le pouvoir actuel. En effet, du côté rose, on se méfierait beaucoup du président de ce parti, soupçonné de faire un double jeu, de par ses fréquentations quotidiennes et ses déclarations en aparté.
Quant à l’allié historique, à savoir le PPN/RDA, il serait tout simplement mis à la touche.

Voilà, de façon résumée, le malaise actuel des alliés au sein de la grande MRN qui ne semble plus être cette citadelle fortifiée que l’on avait connue par le passé, mais bien comme une maison fissurée, aujourd’hui, qui ne semblerait tenir, pour le moment, que faute d’une alternative politique crédible à la présente majorité !
Sanda

Du stade d’impression au départ, la situation critique du pays est passée aujourd’hui à celui de constat largement partagé, constat qui s’en moquerait éperdument des chiffres statistiques produits par le gouvernement d’Ouhoumoudou Mahamadou. Eh oui, le Niger de Mohamed Bazoum va mal, très mal même ! Casser le thermomètre pour tenter de faire baisser la température ne mettra point fin à la fièvre, comme l’on dit souvent ! En effet, il serait difficile, dans un court article de presse, de disserter en profondeur sur la situation générale du pays. Pour faire court, l’état général actuel du pays illustre parfaitement les difficultés pour le Président Bazoum d’incarner une rupture véritable avec l’ancien ordre représenté par Issoufou Mahamadou et son clan politique, son ancien mentor politique ! Plus le temps passe, plus le rêve de voir refermer cet ancien ordre s’éloigne de l’horizon, ruinant ainsi la grande espérance populaire pour un Niger débarrassé de l’injustice, de la corruption et des passedroits. A défaut d’une alternance politique pacifique, pour laquelle, du reste, le président sortant, Issoufou Mahamadou, n’avait jamais oeuvré pour les raisons évidentes que l’on sait, beaucoup de Nigériens avaient osé, néanmoins, nourrir quelques minces et vains espoirs de voir la page d’Issoufou Mahamadou se clore à jamais, dans l’indifférence générale, dans l’anonymat total, de n’être qu’un simple accident de parcours de l’Histoire politique du Niger contemporain. C’était le Bazoum populaire du début du quinquennat, dont l’humilité et la simplicité montrées dans l’exercice du pouvoir suprême auront fini par lui attirer beaucoup de sympathie de la part des habitants de la capitale, généralement hostiles au Pnds-Tarayya. La sobriété de son cortège officiel contrastait fortement avec celui de son prédécesseur qui nuisait profondément à la liberté de mouvements des citoyens. On raconte, à cet égard, une anecdote relative au retour d’un de ses déplacements à l’extérieur, en retardant le départ de son cortège afin de ne pas bloquer la circulation aux citadins jeûneurs, à quelques instants de la rupture. C’était inédit et très classe. Cependant, du temps d’Issoufou Mahamadou, dans l’Administration publique, les abus commis dans le déploiement de ce cortège avaient fini, un moment, par être, pour certains esprits malins du service public un prétexte de s’absenter de leur lieu de travail, en se justifiant, le lendemain, d’avoir été bloqués durant des heures par le passage du PR. Qui, objectivement, au Niger, peut-il soutenir n’avoir jamais été victime de cette situation de fait ?

Voilà pourquoi cet allégement apporté au dispositif sécuritaire du cortège présidentiel avait été très bien accueilli par les habitants de Niamey qui pouvaient pousser un gros ouf de soulagement, pendant que les riverains de la Corniche de Kombo devaient, désormais, apprendre à vivre avec un voisin ‘’encombrant’’, manifestement !

Le président Mohamed Bazoum avait aussi marqué les esprits, au départ, par l’austérité déployée dans l’organisation matérielle et financière de ses déplacements à l’extérieur, en réduisant la délégation officielle qui l’accompagnait, épargnant ainsi aux finances publiques de frais de missions coûteux et inutiles. C’était également le Bazoum qui prenait le métro parisien pour se rendre à Bruxelles, seul, sans garde rapprochée visible et ostentatoire, acte salué, à l’époque, en Afrique et ailleurs. C’était aussi le président Bazoum qui recevait, en son Palais de la Présidence, les représentants des corps intermédiaires de l’Etat (Associations syndicales et ordres professionnels), afin d’échanger avec ceux-ci sur les difficultés rencontrées par leurs secteurs d’activités respectifs et les pistes de solutions consensuelles.

Aujourd’hui, hélas, ce Bazoum prometteur se sera volatilisé dans la nature, pour ne pas dire, tout simplement, qu’il se sera noyé dans les grandes eaux profondes à alligators que charrie ‘’l’issoufisme’’ ! En plus de deux ans d’exercice du pouvoir, il semble toujours dilettante politique, bonasse quelques fois et très souvent naïf, incapable d’impulser une dynamique à son action politique, toujours dans l’expectative mais jamais dans l’action, même pas dans la réaction. Aucun fil directeur ne semble commander la présidence actuelle de Bazoum, à cause sans doute de l’immobilisme congénital qui caractérise le régime dans son ensemble. Cette inertie est sans doute due à la difficulté pour Bazoum de se libérer des chaînes de la soumission à l’ordre ancien. Alors, plus le temps s’égrène inexorablement, plus les choses se préciseront dans leur objectivité ontologique pour en arriver à la conclusion regrettable que le président Bazoum n’est qu’un lieutenant en fonction pour garder un foyer politique qui s’alimente de la seule volonté d’un homme, à savoir Issoufou Mahamadou. D’ailleurs, en auraitil été autrement, lorsque l’on sait toute la dette de Bazoum à l’égard de son mentor politique ? Luimême, Bazoum, ne confessait-il pas, au cours d’un entretien dans ‘’Jeune Afrique’’, qu’il n’ambitionnait pas de se lancer à la conquête du pouvoir suprême, parce qu’il était issu d’une communauté nationale minoritaire dans le pays ? Contre son propre pessimisme, il avait été réconforté par Issoufou Mahamadou dans cette aventure. Issoufou Mahamadou avait réussi à imposer ce choix au parti, en y matant toutes velléités de rébellion, dussent-elles provenir de l’un ses plus grands et fidèles lieutenants politiques, à savoir Hassoumi Massaoudou. Ensuite, il créa toutes les conditions possibles pour faire accepter cette candidature controversée par les instances habilitées, à savoir la Cour Constitutionnelle. Enfin, il mit en place une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) acquise à sa cause. A l’arrivée, c’est lui parvint à installer au pouvoir le dauphin qu’il se sera choisi, sans demander l’avis de personne au sein du parti. Et cela, Bazoum devrait le savoir plus que n’importe qui au Niger, et par conséquent, il devrait faire attention là où il mettrait le pied. Très vite, Mohame Bazoum a eut une belle remontée de bretelles de la part du ‘’Boss’’ qui n’aurait pas beaucoup apprécié certaines libertés prises par le dauphin, qui semblaient contredire l’héritage de l’ex-patron. Depuis lors, l’étau ne faisait que se resserrer autour de Bazoum pour le ramener au respect du vrai pacte conclu avec son prédécesseur, qui était de garder la ‘’Maison rose’’ intacte, sans y enlever ou y mettre quoi que ce soit. Et cela, Bazoum l’a bien compris, apparemment, et dès lors, tout est désormais rentré dans l’ordre. Et tant pis pour les rêveurs politiques qui prennent, souvent, leurs fantasmes pour la réalité, car la révolte de Bazoum contre Issoufou tant fantasmée n’est pas pour demain, apparemment. Ils devront encore patienter pour cela ou se résoudre à admettre une fois pour toutes que ‘’l’arbre ne saurait se séparer de son écorce’’, comme enseigne un proverbe populaire !

Adamou Maiga

On se rappelle qu’en 2016, pour justifier sa victoire « préfabriquée », Issoufou pouvait rassembler autour de sa candidature quelque quatre-vingt partis politiques dont une majorité inutile, véritables coquilles vides dont la liste est exhibée sur des posters dans la ville, ce pour préparer l’opinion au regard du nombre de souteneurs, à l’annonce de la victoire mise en scène et imposée. Les partis politiques, souvent sans aucune éthique et sans aucune conviction si ce n’est l’envie de trouver à manger avec un autre, comme charognards s’agrippèrent autour de la charogne dans l’espoir de lui arracher quelques morceaux viandés d’un corps que des rapaces, en dix années de banquet copieux, avaient fini par dévorer au point de ne laisser qu’un corps émacié fait d’os inutiles auquel, il est impossible aujourd’hui d’arracher quelques chair. Ils rêvaient de bombance, de ripailles succulentes, d’orgies frénétiques, par l’envie ils étaient prêts à vendre leur âme. Ils ne savaient pas qu’on voulait juste se servir d’eux, ou du moins de leur nombre, pour justifier une élection pliée à l’avance quand à un adversaire on ne donna pas d’autres choix que de renoncer à la course et sans qu’une telle attitude anti-démocratique n’émeuve les partenaires du pays jouant, face à l’Histoire, des complicités dangereuses.

Par opportunisme et par une cupidité humiliante, ils avaient été nombreux à se dédire, souvent à renoncer à leurs convictions pour revenir célébrer la bête qu’ils peuvent vilipender, souvent la présentant comme la pire peste qui puisse exister dans le monde. Mais voilà plus d’un an qu’ils attendent que le soleil se lève à l’horizon de leurs espérances, mais ils ne voient rien, aucune lueur ne vient éclairer l’horizon pourpre, assombri.

Lasse d’attendre, la meute, qui a pris le risque de jouer son vatout, à ses risques et périls, se rend bien compte aujourd’hui, qu’il ne lui reste plus aucune carte joker à jouer, condamnée désormais à souffrir en silence dans l’aventure qu’elle mène. Ils sont déroutés, ne sachant plus ce qui leur reste à jouer sur le terrain politique quand, le nouveau président, se voulant plus pragmatique pour ne pas se laisser aller des dilemmes cornéliens auxquels exposent généralement les partage post électoraux, dans son cas très compliqué quand on sait le nombre important de partis ayant soutenu mais aussi, l’insatiable gloutonnerie de ses amis politiques du parti qui croient que pour l’avoir « fabriqué » président, il leur devrait tout et qu’il devrait les laisser, au nom d’un tel commerce, agir comme sous le magistère d’Issoufou et ainsi lui compliquer la tâche en ne lui donnant pas la possibilité de gouverner selon sa propre vision et, peut-être, selon son désir de marquer l’Histoire, de rentrer dans la légende.

Beaucoup d’hommes et de femmes, dans ce monde qui ne peut plus rien promettre quand un clan qui a créé les conditions de sa renaissance semble s’emparer de tout pour ne laisser aux autres que les os léchés, déçus et ne pouvant plus espérer, dans leurs silences, regardent, tristes, leurs rêves s’effondrer, presque trahis par le destin. Aujourd’hui, au sein de ce qui forme la majorité au pouvoir, ils sont nombreux à ne plus avoir de paroles, invisibles, malheureux à regarder le soleil de la Renaissance qui a fait fondre les espoirs qui les poussaient à se renier, à renoncer à des combats.

De l’attente longue à la marginalité…

En ne voyant rien venir, même lorsqu’on a trouvé quelque place dans le système, d’autres qui sont fatigués d’attendre dans leur parti, choisirent désespérément la migration politique pour forcer le destin, depuis qu’ils ont compris que le patron de leur parti est servi, qu’installé dans son confort, il les oubliait, leur demandant d’attendre indéfiniment Godot. Terrible politique !

Et les >Nigériens se demandent, où sont Seyni Oumorou et Albadé Abouba ? Si les deux, après leurs batailles judiciaires fratricides autour du MNSD peuvent par l’envie de manger taire leurs rancoeurs après le divorce et la cassure, tous les Nigériens auront compris qu’aucun n’a une conviction qui puisse aller au delà de la panse, car même fondamentalement divisés, ils peuvent s’entendre autour d’une tasse de lait pasteurisé. Si le premier, parti un peu plus tard dans l’empire qui les bouffe aujourd’hui, semble avoir eu le « poste juteux » par lequel on le corrompait, mais sans en connaitre hélas les bonheurs et la paix, le second lui, rêvant d’un sénat taillé à sa mesure, celui-ci peut trouver l’attente longue, si d’ailleurs, pour lui, la promesse n’est pas en train de tomber à l’eau du fait de l’irritation que les rumeurs de la création d’un sénat pour Albadé Abouba provoque chez les Nigériens. Les deux grands alliés, comme on le voit, sont très déçus et la médaille de Méka qu’on donnait à Albadé à l’occasion de la fête tournante à Diffa ne peut rien changer à sa déconvenue. Depuis, même en étant dans le système, les deux hommes vivent presque en marge du système qu’ils ont aidé à venir au pouvoir, non pas par leur force électorale, mais juste pour permettre de justifier une victoire qu’Issoufou mettait dans le pipeline pour assurer ses arrières, misant sur les capacités de Bazoum Mohamed à le protéger. Qui ne sait pas dans le pays, comment, placé au perchoir de l’Assemblée Nationale sans que cela ne soit du goût de tous, Seyni Oumarou peine à dominer l’institution et à la gérer sans être perpétuellement surveillé au point de n’avoir aucune marge de manoeuvre à diriger le parlement comme président, obligé de subir les caprices et les injonctions humiliantes de ses anciens-nouveaux amis au niveau de l’Assemblée Nationale où il est continuellement gêné, son autorité presque remise en cause. Depuis quand, ne peuton plus entendre sa voix, obligé de vivre en quarantaine pour vivre en silence ses douleurs de bête politique traquée, poussée dans les pièges par son envie de manger lorsqu’un Lion lui passe ses appétits carnassiers ? Quand à Albadé, lui est totalement invisible et les deux sont à un virage de vie où les projets politiques peuvent ne plus avoir de chance pour enfin comprendre qu’on est en fin de carrière si ce n’est par des sagesses pour s’effacer de la scène, au moins par une sénilité qui ne peut plus donner de la force pour trainer sa bosse avec des jeunes qui pourraient ne plus faire de quartier à ceux qui, de leur âge, s’entêteront à vouloir continuer à décider pour leur avenir.

Mais ils ne sont pas les seuls invisibles. Wassalké, Amadou Salifou, et d’autres, ont compris que l’heure de la déchéance totale est arrivée. Les deux ne peuvent d’ailleurs plus se plaindre de Hama Amadou de faire ombrage à leur carrière et à leur volonté de s’affirmer sur l’échiquier politique. Cruel destin, n’est-ce pas Was ? Comme quoi, en tout, il faut avoir de la foi. Et ce n’est pas à vous ne viendra jamais, quelle que soit la gymnastique, quels que soient les retournements de veste et les virages à plus de 90° déployés.

Même l’un des plus zélés du système, réduit en laudateur officiel d’Issoufou, avant de jouer à l’équilibriste pendant la campagne pour offrir ses services intéressés au candidat Bazoum pour lequel, il inondait les réseaux sociaux de ses flatteries gourmandes et de ses attaques indécentes à l’endroit de tous ceux qu’ils peut croire être opposée à Bazoum. Mais il déchante : les deux hommes qu’il sert ne sont pas faits du même bois et alors que le premier est très sensible aux éloges même immérités, le Philosophe, lui, ne s’en prend pas trop, et peut garder ses lucidités pour savoir ce qu’il à faire. Il l’apprend à ses Depuis quelques jours, c’est un autre, qui après son aventure au MNSD fit le choix d’un autre parti, avant d’atterrir, depuis quelques jours, sans doute trompé par des mirage, dans ce qu’il a cru être un eldorado, un peu comme cela arrive à bien de migrants qui reviennent de l’aventure, l’esprit plein de déception et de désillusion. En effet, l’on apprend qu’Ada Cheffou peut-être torturé par la faim des traversée du désert et des longues attentes, pour se faire une peau neuve quand Alma Oumarou ne peut plus penser à eux et s’occuper d’eux, a cru qu’il faut prendre son destin en main, et partir en aventure. Pourtant, il ne peut pas ne pas savoir que même là, au PNDS aussi, des gens sont las attendre, tristes à ne jamais voir venir leur tour quand, pendant plus de onze ans, ce sont les mêmes qui gardent les postes, méprisants à leur égard. Or, d’une part, l’expérience montre qu’après tant d’années à la Gobandy même place, l’on ne saurait jamais être efficace, plus tenu à la routine qu’à l’inspiration, et d’autre part une telle gestion dénie finalement aux autres leur raison de se battre dans le même parti, quand on ne peut jamais penser à eux pour aussi montrer de quoi ils peuvent être capables surtout quand les premiers n’ont fait que détruire, par le wassosso, l’image du PNDS et du socialisme auprès des Nigériens et de ceux qui, plus sérieux, à l’extérieur, observent la gouvernance nigérienne depuis 2011 où le PNDS ne semble venir que pour « fabriquer » des milliardaires-voleurs de l’Etat.

Liste d’attente…

Il semble que d’autres sont sur la liste d’attente des départs, attendant le moment opportun, comme Ada Cheffou, pour faire leur « plongée socialiste ». Certains milieux citent Wassalké et consorts qui seraient donnés pour le départ. Et pour justifier que leur départ serait bien motivé, on raconterait que c’est une base qui demanderait de partir, et peut-être, comme l’autre, de prendre la carte du PNDS pour espérer par une telle malice une survivre politique dans un destin qui, pour qui sait bien regarder, est bien fini. Il ne sert plus à rien à s’arcbouter pour les gloires perdues car il n’y a qu’une seule façon de les conserver : rester digne.

Gobandy

 

Le génial écrivain franco-martiniquais, Frantz Fanon, avait intitulé son best-seller «Les damnés de la Terre», ouvrage paru en 1961, dans un contexte de décolonisation inaugurale du continent africain. Aujourd’hui, plus de soixante (60) ans après la sortie de ce livre éblouissant, l’on peut, légitimement, se demander si ce titre très évocateur de ‘’Damnés de la Terre’’ ne serait pas plus approprié à décrire la situation du Niger sous le règne calamiteux de Mohamed Bazoum. Probablement que si Frantz Fanon avait vécu jusqu’à nos jours, il aurait sans doute revu ce titre pour l’adapter à la situation actuelle du Niger. En effet, tous les maux et mots de la planète se conjuguent désormais à un seul mode de l’indicatif : la gouvernance de Mohamed Bazoum. En plus d’être le dernier pays de la planète en matière d’Indice du Développement Humain (IDH) des Nations- Unies, le Niger contemporain se caractérise par une situation sécuritaire très préoccupante dans les régions de Tillabéry et Diffa, par une dégradation continue du système sanitaire et du bien-être social avec les pénuries fréquentes d’eau et d’électricité dans les grandes villes du pays, et par une montée vertigineuse du coût de la vie et la chute du pouvoir d’achat chez les classes pauvres et moyennes. Le paradoxe de ce Niger d’aujourd’hui réside justement dans le fait que la richesse nationale, qui est mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB), a connu une croissance spectaculaire, ces dix dernières années avec l’exploitation de l’or noir (pétrole). Mais, c’est dans ce même contexte que les difficultés existentielles des citoyens se sont accrues dans le pays, notamment dans les domaines de la sécurité, de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’électricité et que saiton encore ? Or, comme l’on peut le constater, le déclin actuel du Niger n’est pas la conséquence directe de la pauvreté économique ou de la situation géographique (Sahel et Sahara) qui auront longtemps retardé le développement du pays, mais plutôt, la résultante de la gouvernance politique du régime de la Renaissance du Niger en ses Actes I, II et III.

Lorsqu’un certain Issoufou Mahamadou était un opposant politique très actif sous la Cinquième République du tandem Tandja/Hama, le leader du PNDS/ Tarayya ne martelait-il pas à l’antenne que « Le Niger n’est pas un pays pauvre, mais bien un pays mal gouverné » ? Il ne cessait alors d’accuser le régime politique de cette époque de tous les qualificatifs dépréciatifs imaginables, dont lui seul connaissait la recette magique pour redresser le pays. C’était-là l’exposé de sa fameuse théorie de la lutte contre la corruption et du combat pour la bonne gouvernance. Cependant, une fois au pouvoir, ce fut tout le contraire qui avait été observé au cours des deux quinquennats qu’il avait exercés. Quelle imposture suprême ! Sous l’ère Issoufou Mahamadou, le Niger est devenu un pays producteur et exportateur de pétrole dans le monde. Les grandes compagnies mondiales se battent pour acheter des permis d’exploration dans le sous-sol du pays, pour divers minerais (or, cuivre, fer, manganèse, phosphate, eaux minérales…). Mais, en dépit de cette exploitation pétrolière, le niveau de vie général des citoyens nigériens ne s’est guère amélioré. Pire, il se sera même dégradé par rapport aux situations antérieures, lorsque le pays vivait seulement des revenus de son uranium. Aujourd’hui, tous les indicateurs de base du développement sont dans le rouge vif. Même l’eau, dans un pays pourtant traversé par le troisième grand fleuve du continent africain (le fleuve Niger) et renfermant les plus grandes réserves d’eau souterraines du monde, est devenue problématique dans les grandes agglomérations urbaines du pays. On ne parlerait même pas de la fourniture en énergie électrique, qui est catastrophique. Et ce n’est que le début, car avec bientôt la fin des subventions publiques sur l’énergie au Nigéria, la NEPA pourrait être amenée, en cas de privatisation, à revoir le régime préférentiel des tarifs du kilowatt/heure avec le Niger. A tout cela, il faudrait ajouter la question sécuritaire qui prévaut dans certaines parties du pays. Face à toutes ces équations à plusieurs inconnues, le Président Bazoum ne semble pas avoir les bonnes réponses, à cause justement de son déficit de capacité à initier les réformes nécessaires pour améliorer la situation. En effet, depuis qu’il préside aux destinées du Niger et de son peuple, l’enfant de Tesker n’a pas encore, visiblement, pris la mesure de la fonction présidentielle, se contentant souvent d’un service minimum face à une situation d’urgence. L’inexistence d’une opposition politique taquine et demanderesse de comptes dans la gestion publique l’aurait, en quelque sorte, abusé dans l’appréciation globale de la situation du pays. Et les seules clabauderies d’une Société civile peu organisée et d’une presse indépendante en grande difficulté économique et financière (faible tirage et raréfaction de recettes publicitaires) ne suffisent pas à donner le coup de semonce nécessaire au réveil présidentiel. C’est alors un Bazoum totalement déconnecté des vraies réalités du pays, qui prend souvent l’avion pour des villégiatures internationales, puisque l’on ne voient pas, sincèrement, les retombées réelles de ces déplacements à l’extérieur, qui peut se permettre des dérapages verbaux inadmissibles à un tel niveau de responsabilité, tout simplement parce qu’il ne sait pas encore quoi faire ou ne pas faire. Profitant de cette absence dans ses fonctions régaliennes, son Gouvernement, son staff et tout le reste de l’Administration publique peuvent faire ce que bon leur semble, dans la mesure où le chef ne sait pas diriger un pays.

En réalité, au regard de ce ‘’laisse-guidon’’ présidentiel actuel, il y a lieu de se poser la question sur la stature même présidentielle de Mohamed Bazoum. On peut ne pas aimer Issoufou Mahamadou pour diverses raisons, la vie étant ainsi faite. En revanche, à moins d’être en proie à une mauvaise foi manifeste, lui, au moins, savait ce qu’il faisait, même s’il ne le faisait pas assez bien pour certains. Mais, quant au Président Bazoum, il est hélas regrettable de constater que le personnage sera demeuré ordinaire, en riant exagérément en public, en tapotant sur l’épaule des gens ordinaires et en ne contrôlant pas très souvent sa communication très désastreuse parfois. Or, le chef, le vrai chef, le meneur d’hommes, se dispense bien souvent de telles attitudes triviales pour adopter une posture plus haute, taciturne, qui sied parfaitement à la grandeur de la fonction présidentielle. On sait, d’après ses propres aveux dans un entretien accordé à ‘’Jeune Afrique’’, qu’il n’avait jamais envisagé, un seul jour de sa vie, de se laisser aller à la conquête du pouvoir suprême. Peutêtre que c’est cela qui expliquerait chez lui cette attitude débonnaire dans l’exercice du pouvoir. Dans ces conditions, l’on ne peut exprimer que plus d’inquiétudes dans la gestion politique du pays, qui n’augure guère des lendemains qui enchantent pour le Niger, comme l’affirmait Hegel, une de ses Muses, ‘’rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion’’ ! Et Mohamed Bazoum n’a pas, visiblement, cette passion pour le pouvoir. En cela, ce n’est pas lui qui en souffre et souffrira encore énormément, mais bien le Niger et son peuple, car à deux ans et demi de la fin de son mandat, on cherche désespérément un seul point positif dans ce tableau sombre de son quinquennat digne du pinceau magnifique de Pierre Soulages, le peintre du clair-obscur !

Tout est sombre, enfin de compte !

Aliou Badara

 

Le constat se dégage et se confirme, de mois en mois, selon lequel la présidence de la république actuelle du Niger serait entre les mains de deux présidents. Absurde en termes de rationalité constitutionnelle, objectera-t-on à juste titre ! Mais, sans aller jusqu’à forcer le trait de cette idée aporétique d’une double présidence de la république au Niger, l’on peut, tout de même, voir les choses de façon plus prosaïque, sur le plan de la sensibilité, des impressions générales ou particulières et des observations des uns et des autres sur la marche des choses. Alors, lorsque tous les éléments de ce puzzle s’enchâssent les uns aux autres pour donner forme à une espèce de présidence de la république par procuration, vous comprendrez aisément de quoi il sera question dans les lignes qui suivront. Cette situation, du moins, cette impression générale qui se dégage de la gouvernance actuelle est la résultante des ambitions politiques contradictoires d’Issoufou Mahamadou, de l‘imposture démocratique avec laquelle il avait exercé le pouvoir suprême au Niger durant une décennie.

Issoufou Mahamadou, le fossoyeur de la démocratie nigérienne

Si Issoufou Mahamadou Mahamadou, ce pouvoiriste-né, n’avait jamais accédé à la magistrature suprême du Niger avant de mourir, très certainement que beaucoup de Nigériens, qui avaient cru, un moment, au projet politique qu’il portait, auraient été profondément déçus et regretter que le pays fût passé à côté d’une grande présidence. Ses partisans lui auraient érigé, à cet effet, un piédestal afin d’immortaliser leur héros dans la mémoire collective. Mais, le drame, c’est que, très souvent, les légendes vivantes résistent très peu à l’épreuve du temps. C’est d’ailleurs pourquoi l’Eglise catholique hésite à canoniser (rendre saint un personnage de la foi chrétienne) ses adeptes de leur vivant et attend, parfois, de nombreuses années après leur disparition, pour les honorer de ce statut. Cette dimension temporelle attachée à la béatitude suprême suppose que le personnage en question est digne de cette distinction au regard du déroulement de sa vie jusqu’à la fin, et aussi au regard de l’héritage qu’il aura légué à la postérité. Et Dieu Le  Très-Haut, dans son infinie sagesse, a permis qu’Issoufou Mahamadou ne soit pas seulement cet éternel aboyeur politique contre toute la classe politique nigérienne, mais qu’il soit également président de la république, pour que l’on puisse juger, en toute objectivité, de la valeur politique de ce personnage. Après plusieurs échecs, il parvint enfin à la lumière, au printemps 2011, suite à la recomposition politique opérée par la junte militaire ayant renversé le régime de la Sixième République de Mamadou Tandja. Une fois au pouvoir, ce fut un autre Issoufou Mahamadou que les Nigériens avaient vu à l’oeuvre, loin, très loin de l’image de l’homme politique qui vendait aux gens les valeurs et principes de la démocratie, les vertus de la bonne gouvernance et l’exigence de la justice sociale dans un pays. Séducteur politique ou simple démago aux petits souliers ? En tout état de cause, en deux quinquennats de règne, il n’aura été ni le président de la prospérité du Niger, ni le président de la postérité du pays. Tout ce qu’il a fait, c’était satisfaire ce pourquoi il cherchait le pouvoir, c’est-à-dire réaliser ses fantasmes les plus fous et assouvir sa soif inextinguible de pouvoir. Aujourd’hui, l’on peut estimer il a obtenu ce qu’il cherchait, mais pas la grandeur qui immortalise les grands hommes d’Etat. Passé maître dans l’art de la ruse et de la tromperie en politique, parfois adepte du cynisme politique sauté au sadisme, il aura durablement inoculé les germes de la corruption dans le système démocratique nigérien, au point que celui-ci ne peut plus accoucher d’hommes et de femmes capables de répondre aux profondes et légitimes aspirations du peuple. Jamais, dans l’Histoire, le Niger n’aura été si mal géré que sous le régime de la renaissance spécialisé dans le cosmétisme politique et institutionnel avec des formules ronflantes comme ‘’Programme de renaissance du Niger’’, ‘’l’Initiative 3N’’, ‘’le PDES’’, ‘’la HALCIA’’, qui se seront révélées dans la pratique comme de grosses arnaques politiques pour divertir et tromper les citoyens nigériens. Car, au finish, toutes ces institutions ne sont, en réalité, de suprêmes mystifications qui cachent l’état de dévoiement et de dépravation dans lesquels le système démocratique nigérien aura été plongé par l’autocrate Issoufou Mahamadou.

Voilà, de façon résumée, ce qui aura été le bilan d’Issoufou Mahamadou à la tête et qui justifierait, probablement, les raisons de son omniprésence dans la conduite actuelle des affaires de l’Etat !

Deux commanderies sont inconcevables sur un navire ou bonjour les périls !

Il est évident qu’Issoufou Mahamadou, au regard de son funeste et désastreux bilan à la tête du pays, ne souhaitait pas une véritable alternance politique au Niger, qui aurait sans doute constitué pour lui de gros et potentiels risques d’ennuis judiciaires susceptibles d’affecter une retraite du pouvoir qu’il voulait dorée et paisible. Convaincu sans doute du caractère inopérationnel d’un troisième mandat au Niger, il avait cru trouver la bonne formule dans le fait de propulser Mohamed Bazoum à la présidence de la république, en dépit de nombreux obstacles qui se dressaient sur une telle candidature. Mais, tout cela était fait à dessein dans le seul but d’instaurer une sorte de régence au Niger. Et qui mieux placé que Mohamed Bazoum pour assurer cette fonction ? Il devait se dire à l’époque que l’enfant de Tesker lui devait tout dans ce destin présidentiel auquel il avait grandement oeuvré, contre vents et marées, y compris au sein de sa famille politique, le PNDS/Tarayya ; et par conséquent, il pouvait continuer à dicter ses volontés à ce dernier. Mais, ce que le ‘’Poutine de Dandadji’’ (allusion au cas russe Medvedev/Poutine, dans les années 2000), c’est qu’une situation pareille n’est guère viable à long terme au Niger, au regard sans doute des immenses défis de toutes sortes auxquels se trouve confronté le pays. En effet, au bout du compte, deux scénarii se présenteraient : ou la double commanderie se poursuivra, auquel cas, les périls en mer seront inéluctables ; ou bien, l’une des commanderies prendra le dessus sur l’autre et les cartes seraient rebattues.

Aujourd’hui, hélas, nous en sommes-là pour dire à Issoufou Mahamadou de laisser Mohamed Bazoum de gouverner seul le Niger, si tant est que le choix porté sur son dauphin était sincère ! Mais, en âme perpétuellement persécutée, il ne pourrait jamais se sentir totalement rassuré sur ses arrières politiques avec un personnage comme Bazoum trop sujet à d’influences extérieures. Quant au président Bazoum lui-même, il devrait plutôt s’élever à la dignité de la fonction suprême qui lui a été confiée par le peuple et se débarrasser de toutes considérations d’ordre moral envers son ancien mentor politique, tant que le commandent les intérêts supérieurs de la nation. Les grands hommes d’Etat sont justement ceux qui savent placer le curseur au bon endroit et au bon moment. Le pouvoir est d’essence divine, nous enseignent les Livres révélés, et son exercice transcende toujours les vains calculs humains des uns et des autres. Après dix ans de règne, il serait grand temps qu’Issoufou Mahamadou accepte de passer réellement la main à Bazoum, car une présidence par procuration est préjudiciable à tout Etat démocratique digne de ce nom !

Sanda

 

Après dix-sept mois passés au pouvoir, le président Mohamed Bazoum semble tourner en rond, se cherchant désespérément, mais sans se trouver. A l’occasion de la célébration du soixante-deuxième anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Niger, il a livré un message à la nation au forceps, un monologue de voeux pieux devant l’impossibilité de gouverner à sa guise. En effet, Mohamed Bazoum semble oublier qu’il n’est plus ce candidat à la présidentielle qui devait promettre de faire ceci ou cela, mais bien un président investi, qui doit agir, au quotidien, pour orienter le pays. Or, quand on regarde le chemin parcouru, le bilan à mi-parcours paraît bien famélique de la part de quelqu’un qui voulait gouverner autrement, dans la sobriété et la justice sociale. La faute à l’immobilisme présidentiel actuel, c’est sans doute l’omniprésence de l’ancien président, Issoufou Mahamadou, qui demeure encore prépondérant sur le PNDS/Tarayya, en particulier, et sur la vie politique nationale, en général. Comme on le sait, il n’est pas facile de succéder à un homme comme Issoufou Mahamadou, qui régenta le Niger durant une décennie, faisant et défaisant tout à sa guise. Pour bien asseoir l’exercice d’un pouvoir personnel, il avait mis en marche une grosse machine politico-administrative, qui étendait ses longs tentacules jusque dans les entrailles de tous les corps intermédiaires de l’Etat. De l’administration publique, en passant par la Justice, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), pour finir avec les institutions de l’Etat, partout, le stratège de Dandadji aura semé la graine de sa funeste doctrine politique. Pour parvenir à ses fins, à défaut de convaincre les uns et les autres sur la base d’arguments recevables, il aura su se montrer un fin manipulateur pour arroser, à coups de promotion, de marchés publics et autres graissages de pattes, afin de vaincre les quelques résistances susceptibles de contrarier ses plans diaboliques. En situation de rentes publiques foisonnantes, grâce aux revenus du pétrole, il pouvait mettre un prix sur chaque récalcitrant aux intestins fragiles, dans ce Sahel précaire et incertain où la lutte pour la survie sera devenue un enjeu de tous les instants. Aujourd’hui encore, cette puissante machine reste intacte et sa mainmise sur la gestion du pays demeure assommante. C’est la raison principale qui expliquerait l’inertie actuelle du président Bazoum, cerné de toutes parts par cette colossale cybernétique politico administrative installée aux commandes de l’Etat par Issoufou Mahamadou et son clan politique. Rappelez-vous, lorsque l’opposition politique de l’époque dénonçait le ‘’concassage des partis politiques’’ au Niger par le ‘’Guri système’’, beaucoup de nos concitoyens n’avaient cru à cette assertion terrible, avant de se raviser aujourd’hui pour reconnaître que le propos n’était point exagéré ou caricatural.

Comme, on peut le constater, Bazoum n’est point ‘’le président des Armées’’, comme le dispose la loi fondamentale du Niger, mais bien un ‘’président’’ désarmé, pour emprunter la belle formule d’un politologue français, à propos de Mahamane Ousmane, sous la Cohabitation de 95. C’est pourquoi il tourne, présentement, en rond, s’ennuyant souvent au palais de la présidence où il rongerait ses freins, et ne trouverait le réconfort moral que dans de déplacements incessants à l’étranger. Maintenant, plus personne ne se montre dupe sur la personnalité qui détient la réalité du pouvoir suprême au Niger, et même les plus sceptiques des Nigériens ont fini par s’en convaincre, à leur corps défendant, que c’est autour d’Issoufou Mahamadou que la planète tourne au Niger. Issoufou Mahamadou demeure, jusqu’à ce jour, le seul maître du jeu politique dans ce Niger contemporain. Le personnage et son clan politique disposent d’une force de frappe financière, matérielle et stratégique extraordinaire contre laquelle il serait téméraire de se frotter, pour le moment. Quant au président Bazoum, il est pleinement conscient de ses limites objectives, selon la célèbre formule de Spinoza, « L’homme n’est pas un empire dans un empire », à laquelle on pourrait ajouter, avec une pointe d’ironie, qu’un ‘’Etat, deux présidents’’ est une spécificité politique dont seul le régime de la renaissance détient le brevet d’invention. Peut-être qu’en bon Arabe, qui sait toujours se montrer patient, car la précipitation étant de l’ordre satanique, apprend-t-on dans les Livres révélés, le président Bazoum finira par briser les chaînes infâmes de la soumission, exactement comme l’enseigne la célèbre allégorie du ‘’maître et de l’esclave’’ du plus grand métaphysicien du 19ème siècle, le Prussien Georg Wilhelm Friedrich Hegel !

Sanda

Gouvernance politique. Une atmosphère de remaniement imminent. La rumeur lâchée depuis le mois d’août dernier, précisément à la veille des vacances présidentielles, relativement à un remaniement ministériel imminent commence à prendre forme. Du moins, on a l’impression de vivre une atmosphère de recomposition du gouvernement.

L’affaire, ou disons la nouvelle d’un remaniement imminent refait surface depuis environ une semaine. Cette fois, on peut se fier à la source, d’autant plus que l’info ne provient pas de la « cellule des rumeurs » mais d’animateurs jugés proches du Pouvoir sur les réseaux sociaux. Dans quelques « milieux autorisés », susceptibles d’être dans le secret des décideurs politiques, on en parle. Même si aucun nom n’est encore avancé aussi bien parmi les éventuels partants ou arrivants ou même restants, la raison principale de ce remaniement, elle, est balancée. Il s’agit, dit-on, de réduire la taille du gouvernement afin de stimuler son efficacité. Cette raison si elle venait à s’avérer peut tenir la route, surtout que la gestion quotidienne du gouvernement depuis sa mise en place a révélé l’enchevêtrement des missions de plusieurs ministères entrainant des terribles confusions de rôles. Il y a donc la nécessité de fondre plusieurs départements ministériels. La préoccupation est ainsi loin d’une quelconque difficulté de trésorerie comme cela se susurre. Du moins cet enjeu semble secondaire. Quelle serait la taille idéale du prochain gouvernement ? Sur cette question, on avance le chiffre 34. Ceci pour dire qu’une dizaine de ministres de l’actuel gouvernement sera appelée à d’autres fonctions. Sur le profil des partants également, peu d’informations circulent. Certains observateurs avancent que les choses vont se gérer à l’interne des groupes parlementaires (Bien évidemment ceux de la majorité). Pour d’autres par contre qui jouent sur leur bons sens, après deux ans sur le dos de la princesse, le Président de la République a suffisamment donné et peut à présent remercier les leaders de ces petits partis, sans grand poids électoral pour leurs loyaux services au cours des deux ans passés ensemble dans la gestion des affaires de la cité.

Oumarou Kané  

18 octobre 2017
Source : La Nation

 

Porté à la tête de l’Etat à la suite des élections controversées de décembre et février 2021, Bazoum Mohamed semble balloté entre des idées de gouvernance totalement exclusives. Il ne cesse de faire et de renouveler des promesses de gouvernance vertueuse, mais n’arrive pas à se déterminer concrètement. C’est encore le cas, le 13 janvier 2022 où, on ne sait piqué par quelle mouche, il a invité les acteurs de la société civile à une concertation sur des sujets d’intérêt général. Une concertation qui a duré quatre heures d’horloge mais qui n’ont pas permis au chef de l’État de convaincre ses interlocuteurs du jour de sa bonne foi, encore moins de ses capacités à réaliser ce qu’il promet. L’affaire du ministère de la Défense nationale est un cas probant. Malgré le sort, carabiné, qui a été récemment réservé à ce scandale par la renonciation de l’État à se constituer partie civile, le Président Bazoum Mohamed ne s’est pas gêné pour en parler, promettant, comme toujours, de parvenir à quelque chose là où les faits le démentent. Une attitude qui le ridiculise à la limite, lui enlevant tout crédit sur les grandes questions et préoccupations de ses compatriotes.

Il est aujourd’hui admis de toutes parts que Bazoum Mohamed est comme le personnage de Cheikh Hamidou Kane, embarqué dans une aventure ambigüe où on a de plus en plus du mal à le situer, et donc, à le suivre et à comprendre ce qu’il veut pour le Niger, ce qu’il peut faire et s’il compte réellement le faire.

Le style de gouvernance a changé et les Nigériens l’applaudissent par rapport à ça. Il prend la peine d’écouter les autres, y compris sur les questions qui fâchent et qui aurait irrité à mort son prédécesseur, il se déplace pour aller voir ses compatriotes en détresse et décompresse de mieux en mieux un climat social tendu.

Il ne peut non plus faire en sorte que la justice soit rendue, en toute impartialité, sur des affaires dont il connaît parfaitement la gravité pour ne pas conduire les auteurs et leurs complices à la potence, comme dirait le Pr Katambé. Il a beau être président de la magistrature, chef de l’État et chef suprême des armées, il ne peut bousculer les dogmes du système auquel appartient et qui l’a engendré. Ne lui demandez pas de faire ce qu’il ne peut pas.

Pourtant, Bazoum Mohamed est président de la République, investi officiellement le 2 avril 2021 pour présider aux destinées du Niger pendant cinq ans. Présider aux destinées du Niger ?

Bon, n’exagérons pas, car c’est bien lui qui porte le titre de chef de l’État, mais ne lui demandez ce que seuls les dieux peuvent faire. Laissez-le dans son aventure ambigüe, car c’est une tragédie intérieure plus que suffisante pour détruire un homme. Bazoum Mohamed est face à un choix cornélien : soit il fait, et c’est toujours sur les actes que l’on est jugé et non les discours ; soit, il se tait, définitivement lorsqu’il est question de parler de certains sujets. Or, Bazoum Mohamed ne sait pas, ne peut pas se taire. Il poursuivra, donc, son aventure ambigüe sans se rendre compte, un instant, qu’il court sur un tapis de course.

Laboukoye

Seyni Harouna SynacebInterpellé et gardé à vue depuis le vendredi 17 mars 2017, Seyni Harouna, 1er secrétaire général adjoint du syndicat national des agents contractuels et fonctionnaires de l'éducation de base (SYNACEB ), est relaxé ce mardi 21 mars après avoir été entendu par le juge. Seyni Harouna était accusé d'usurpation de titre. Il a en effet écopé d'une sanction administrative suite à un refus de rejoindre son poste d'affectation. Pour le bureau du SYNACEB, celà n entrave en rien ses activités syndicales où il jouit d'un mandat au sein du bureau. 
Il peut normalement mener ce mandat jusqu'à son terme. En relaxant Seyni Harouna, le juge donne raison au SYNACEB. Pour rappel c'est le même Seyni Harouna qui a représenté son syndicat lors des négociations qui ont abouti à un accord, le 13 décembre 2016, entre les syndicats du secteur de l'éducation et le comité interministériel présidé par Bazoum Mohamed, ministre de l'intérieur. Un accord fondé l'espoir d'un bon déroulement de l'année scolaire 2016-2017.

Après dix-sept (17) mois passés au pouvoir, le président Mohamed Bazoum peine encore à imprimer sa marque sur la gouvernance politique du pays. La faute, sans doute, le déficit de légitimité électorale qui avait émaillé son ascension à la magistrature. On ne refera pas ici le procès au processus électoral en question, l’objectif du présent article étant ailleurs. En effet, en dépit d’une large coalition de partis politiques qui le soutenaient, le natif de Tesker n’arrive toujours pas à rassembler les Nigériens autour d’un pacte républicain fédérateur. La raison principale du malaise présidentiel actuel se trouve dans le fait que le principal parti de l’opposition politique, à savoir le Lumana/FA, n’est pas associée à la gestion du pouvoir politique actuel. C’est conscient de la fragilité de notre démocratie que le président Bazoum, qui se veut avant tout un homme rassembleur, désirerait, ardemment, selon des sources dignes de foi, nouer une alliance avec le parti de Hama Amadou. Faut-il le rappeler, lors de ses premiers déplacements en Europe, au lendemain de son investiture, le président Bazoum aurait rencontré l’Autorité morale du Lumana/FA, à Paris. Malgré l’aversion légendaire que le PNDS/Tarayya a toujours vouée à l’encontre de Hama Amadou, celui-ci a, paradoxalement, entretenu de bonnes relations avec Bazoum. Justement, à cause de cette proximité entre les deux personnalités, l’aile dure du parti rose n’appréciait guère Bazoum pour cela. Aujourd’hui encore, c’est cette aile radicale du parti d’Issoufou Mahamadou qui s’opposerait à un éventuel rapprochement avec le Lumana/FA, en dépit de la ferme volonté du président Bazoum d’instaurer un climat apaisé dans le pays. A un moment-charnière, où le Niger doit faire à de multiples défis, au plan sécuritaire, économique, alimentaire et environnemental, l’heure devrait être au rassemblement de tous les Nigériens autour d’objectifs communs afin de relever de tels défis. Aussi, sur le plan politique et institutionnel, il conviendrait de noter que le président Bazoum apparaîtrait comme un président extrêmement limité dans sa marge de manoeuvre, du fait sans doute de l’hégémonie, voire de la tyrannie exercée par la région de Tahoua pour son poids électoral dans le sacre de Bazoum. Selon cette logique électorale, le président Bazoum est, régulièrement, soumis au diktat des militants roses ressortissants de cette région qui se montreraient trop gourmands, en termes de postes de responsabilité et de marchés publics. Même les alliés politiques se plaindraient de la boulimie du parti rose qui veut tout régenter dans le pays. Pris donc en otage par cette sordide arithmétique électorale, le président Bazoum envisagerait de desserrer l’étau sur sa gouvernance, en entrevoyant une ouverture sur le Lumana/FA afin de contrebalancer la prépondérance des élus PNDS/Tarayya de la région de Tahoua, dans un premier temps, ensuite de ceux du parti rose, dans un second temps. Il faut rappeler que son prédécesseur et mentor politique, Issoufou Mahamadou, avait usé et abusé de ce même levier, une première fois, en 2013, par la cooptation dans son gouvernement de l’aile dissidente du MNSD-Nassara, qui deviendra, par la suite, le MPR Jamhuriya d’Abouba Albadé et consorts, afin de contenir les velléités des alliés de l’époque. Avec quelques treize (13) députés dissidents du MNSD de l’époque, Issoufou Mahamadou avait réussi à se prémunir contre le spectre d’une éventuelle cohabitation que le départ du Lumana/FA de la mouvance présidentielle laissait planer sur le pays, en ces temps-là. Puis, après sa réélection en 2016, nonobstant la forte assise parlementaire dont disposait son régime (A lui seul, le PNDS disposait de 76 députés), Issoufou Mahamadou avait coopté le MNSD-Nassara de Seini Oumarou pour un gouvernement d’union nationale, mais sans le Lumana/FA. Si Issoufou Mahamadou avait tenu, à cette époque, à ramener Seini Oumarou et ses camarades dans le giron de sa majorité, ce n’était nullement dans un souci quelconque de former un gouvernement d’union nationale, mais bien dans sa cynique stratégie de briser l’influence d’un allié comme le MPR Jamhuriya, qui commençait à en réclamer plus pour son rôle capital joué dans la stabilisation du régime.

Aujourd’hui, en bon élève d’Issoufou Mahamadou, Bazoum aurait compris que sa survie politique dépendrait largement de sa capacité d’élargir l’exercice de son pouvoir au-delà de son camp politique traditionnel, notamment en le libérant de l’étreinte de la région de Tahoua sur la gouvernance du pays. S’il y avait une seule chose dont cet Arabe de Tesker ne pût douter, ce serait, certainement, le fait que Tahoua ne l’aurait jamais porté dans son coeur. Il faut reconnaître que la réciproque d’une telle assertion serait toute aussi valable : Bazoum, de son côté, n’aurait jamais frémi pour l’Ader. Si Tahoua avait ainsi voté massivement pour lui, ce fut plus par défaut et pour Issoufou Mahamadou que par amour ou conviction envers l’enfant de Tesker.

Voilà pourquoi le président Bazoum s’emploierait, ces jours-ci, à prendre langue avec le Lumana/FA en vue de la création d’une alliance politique !

Cependant, le principal obstacle de ce rapprochement demeurerait Issoufou Mahamadou et ses inconditionnels, qui verraient d’un mauvais oeil une telle réconciliation. Evidemment, si jamais cette entente se concrétisait, dans leurs cyniques et funestes calculs politiques, Hama Amadou retrouverait sans doute des couleurs, et cela pourrait perturber la retraite dorée de l’ex-président tenu seul responsable de la destruction de la carrière politique de Hama Amadou.

Que les Nigériens, épris de justice et de stabilité politique, ne s’illusionnent guère là-dessus, Issoufou Mahamadou et ses inconditionnels, tant qu’ils le pourraient, ne laisseraient jamais se réaliser un rapprochement entre Bazoum et Hama ! Et pendant ce temps, la main tendue du président Bazoum resterait, désespérément, sans preneur, par la seule faute d’Issoufou Mahamadou et ses affidés qui croient que le Niger est leur propriété exclusive pour en disposer comme ils le veulent. Mais, ce qu’ils ignorent ou feignent d’ignorer, c’est que tout, sur cette Terre, a une fin, en dehors de la Volonté d’Allah, Al Hayyou, Al Quayyimou (Le Vivant et l’Existentiateur) ! Cela est écrit de toute éternité dans la Sage Révélation des Tablettes Gardées (‘’Baital Mahfouz’’) !

A méditer très certainement de la part de ceux qui sont doués de raison !

Sanda

Le CSRD (Conseil Suprême pour la restauration de la démocratie) de la junte du général Salou Djibo dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, a pu renflouer dans les caisses du trésor la somme de 7 milliards de FCFA via la commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale, dirigée en 2010 par Abdoulkarim Mossi. A la différence du gouvernent actuel, la mé- thode drastique du Général Salou Djibo, nous semble plus transparente que les deux poids deux mesures orchestrés par certains roséens, car la commission de Mossi Abdoulkarim a porté à la connaissance du public 200 noms de citoyens soupçonnées de malversations. 

La Police Judiciaire, la HALCIA, doivent suivre la même méthode : publier des noms, et secouer le cocotier du Palais Présidentiel. En droit, dans le vrai droit, tous les citoyens sont égaux devant la loi.

Si un régime extrêmement corrompu est souillé par divers scandales-Gates [Uraniumgate, Areva-Gate, etc.] ose opérer un assainissement des finances publiques, il doit commencer par ses plus proches collaborateurs, et même ceux tapis dans notre Auguste Assemblée : une Assemblée devenue le sanctuaire de l’impunité des malfrats de la République, ne mérite pas le respect du peuple. 

Si le Président de la République a consenti de reprendre l’opération Maï Boulala, n’est-ce pas la preuve que le pays est devenu exsangue ? TAYI TAWRI est aujourd’hui le cri de dé- tresse de ce peuple qui ne croit plus aux RENAISSANTS, car il est réduit à la précarité et à la pauvreté. D’où la question qu’il est pertinent de se poser, où va nous mener la faillite des civils ?

Le Conseil des ministres du jeudi 3 novembre 2022 a procédé à un bouleversement localisé au sein de la hiérarchie de l’administration régionale. Le réaménagement a concerné uniquement la région de Diffa où le gouverneur Issa Lémine a perdu son poste au profit de M. Smaine Younoussi et le préfet de MainéSoroa Nouhou Boukar perd son poste au profit de M. Ibrahim Elhadj Ousmane. Si concernant l’ancien gouverneur Issa Lémine, le communiqué indique qu’il est appelé à d’autres fonctions, tel n’est pas le cas du préfet Boukar à qui l’on a dénié même cette formule de politesse qui signifie que la personnalité a été tout simplement congédiée sans grand espoir de retrouver un autre poste de responsabilité par décret de sitôt. Mais dans les deux cas, c’est le congédiement des rouages de l’Etat pour les deux personnalités d’autant plus que ‘’l’appelé à d’autres fontions’’ Issa Lémine aussi n’a pas systématiquement bénéficié d’un nouveau décret à l’issue du Conseil des ministres qui l’a limogé. Ce qui n’a pas manqué d’ailleurs de susciter des interrogations au sein de l’opinion nationale. Quelle faute administrative lourde Issa Lémine a-t-il commise dans l’exercice de ses fonctions de gouverneur de Diffa pour mériter une telle sanction ? Pour sûr, c’en est une à partir du moment où il est le seul gouverneur visé par le limogeage du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. N’y a-t-il pas un lien entre son limogeage et ses sorties médiatiques le plus souvent tonitruantes, sur les bords critiques vis-à-vis du gouvernement. C’est quelqu’un qui n’a pas sa langue dans la poche, c’est qu’il a envie de dire ; il le dit de manière directe, sans aucun détours. Quitte à déplaire à celui à qui il s’adresse. Il n’y a pas longtemps encore, quand la crue de la rivière Komadougou a inondé une bonne partie de l’axe routier reliant Diffa à N’Guigmi, Issa Lémine a vertement critiqué le laxisme du ministère de l’Equipement pour avoir négligé les travaux de réfection de l’axe dont le coût n’atteignait même pas 10 millions de francs CFA en ce moment, selon lui. Avec les eaux qui ont littéralement endommagé la voie, les travaux de reprise coûteront désormais des dizaines de millions de francs, a-t-il fulminé. Tout récemment encore, parlant de la gestion de la crise sécuritaire dans la région caractérisée par les attaques de la secte Boko Haram, Issa Lémine n’a pas manqué aussi d’égratigner les interventions de l’armée sur le terrain notamment à l’occasion des poursuites infructueuses. C’est possiblement ce franc-parler, sa propension à dire les choses crûment quel que soit l’interlocuteur en face de lui, qui lui a coûté le poste. Issa Lémine est du genre qui marchande ses convictions profondes, sa fierté, lorsqu’il s’agit de faire valoir ses opinions.

Tawèye

Le nouveau gouverneur de la région de Tahoua, le Colonel-major de la Garde Nationale du Niger (GNN), Oumarou Tawayé est arrivé jeudi dernier dans la capitale de l’Ader où il lui a été réservé un accueil très chaleureux. A sa descente d’avion, il a été accueilli par le gouverneur sortant, M. Issa Moussa, le président du Conseil régional et le président du Conseil de ville de Tahoua. Après les honneurs militaires, le gouverneur entrant a ensuite été salué par les responsables régionaux des forces de défense et de sécurité, les chefs traditionnels, les responsables des services techniques et plusieurs structures socio-professionnelles des jeunes, des femmes, de personnes en situation de handicap etc.

Après l’accueil à l’aéroport, le cortège a pris la direction de la résidence officielle. Sur place, un meeting est organisé à l’honneur de la nouvelle autorité, par le gouverneur sortant. C’est un accueil très chaleureux, digne de l’hospitalité légendaire de la capitale de l’Ader qui a été réservé au  Colonel-major Oumarou Tawayé, qui n’en est pas étranger pour avoir fait son lycée dans la ville.

Dans son adresse, le gouverneur entrant a d’abord exprimé les salutations et les vifs remerciements des nouvelles autorités du pays, en l’occurrence, le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamne Tiani, pour le soutien populaire exprimé en leur faveur. Il a ensuite invité les forces vives à l’unité et au travail derrière le CNSP, pour un Niger meilleur.

Durant les vingt-un derniers mois, le gouverneur sortant M. Issa Moussa témoigne avoir travaillé en toute symbiose, avec l’ensemble des acteurs. « Ma mission s’arrête là certes, mais c’est juste les fonctions qui prennent fin, les liens d’amitié et de fraternité envers les uns et les autres ainsi que les beaux souvenirs de mon séjour, restent en moi », dixit M. Issa Moussa. « Notre défi prioritaire était celui de la sécurité bien sûr, nous nous sommes investis avec la collaboration des responsables régionaux des FDS. Pareil, en ce qui concerne les autres secteurs », a-t-il relevé. M. Issa Moussa rappelle à cette occasion que « l’Etat c’est la continuité », avant d’inviter la population, les leaders traditionnels et les cadres administratifs à garder le cap aujourd’hui et demain, notamment avec le nouveau gouverneur.

Ismaël Chékaré, ONEP-Tahoua

Source : https://www.lesahel.org

 

 

 I La politique sous les tropiques est un jeu d’enfants dominé par les rancoeurs et les haines, un espace de pugilat où l’on se brutalise, se violente, une arène où l’on s’abandonne à son humanité pour exalter la part d’animalité endormie en l’homme et vivre la politique non plus humainement, mais dans l’aigreur bestiale à travers une lutte qui se mène sans concession. Depuis que la démocratie est venue, les hommes n’étaient plus capables de civiliser la politique, de lui donner un contenu humain et humaniste. L’échiquier devenait alors une jungle, où se servant du pouvoir et de ses moyens et notamment de la force publique, mais aussi de la justice qu’on instrumentalise et inféode au pouvoir exécutif, l’on règne sur les autres, en potentat confirmé. Au Niger et au Sénégal, l’on donnait ce spectacle piètre parce que les hommes, finalement, n’étaient plus capables de convaincre par les actes et par la noblesse de leur parole, en donnant positivant la politique dont l’essence est de servir l’homme, non de lui nuire. Si les présidents nigérien et sénégalais ont tous deux joué sur cette acception assez réductrice de la politique qui veut, comme le suggère souvent Machiavel, de torturer l’autre pour qu’il prenne conscience des forces et des capacités de nuisance d’un gouvernant, il reste que pour l’un, cette option devait être une constance alors que pour l’autre, l’on ne devait s’en servir que conjoncturellement.

Wade-Macky Sall : quand le mouridisme réconcilie des adversaires

Macky Sall est comme un disciple d’Issoufou Mahamadou : prenant exemple sur les pratiques du socialiste nigérien inspirées des régimes bolchéviques, pour dominer le champ politique sénégalais, il avait eu besoin, lui aussi, de se servir de la justice pour brimer et anéantir des adversaires. Pourtant, ce pays en Afrique francophone, est la plus vieille démocratie, celle qui aurait pu servir de modèle aux africains se réclamant de l’héritage colonial français. Mais le nouveau président sénégalais qui succéda à Abdoulaye Wade n’avait pas su incarner le grand héritage laissé par Abdou Diouf et Léopold-Sédar Senghor dont sont fiers le peuple sénégalais car chacun de ses deux hommes, sans jamais se laisser griser par le pouvoir, n’en font pas une fin en soi, et ils avaient compris, par humilité, qu’avoir la charge de diriger n’est un accident de l’histoire, souvent même une erreur de parcours, toute chose qui commande de l’exercer dans la modestie et dans le respect à qui on le doit en démocratie. Les Africains n’étaient qu’écoeurés par cette politique de la rancune et du règlement de compte de la nouvelle élite, incapable de s’accommoder des principes de la démocratie.

Se servir du pouvoir pour écraser des adversaires… C’est presque à la nigérienne, comme s’il venait de l’école des guristes nigériens, que le président sénégalais, avait placé dans son viseur l’enfant de son prédécesseur, Karim Wade, l’envoyant en prison, non sans indigner l’opinion internationale, agissant contre les valeurs morales de nos sociétés, portant ainsi un coup grave à une démocratie qui est l’une des plus apaisées de la sous-région. L’enfant payait pour l’adversité avec le père ? Puis, ce fut le tour d’un ancien partenaire politique, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, perçu peut-être comme une menace potentielle pour lui, qui devait être dans le viseur de la machine à broyer de Macky Sall. Malgré le tollé que la persécution dont il a fait l’objet avait soulevé, le régime avait persisté, se servant de la justice de son pays comme machine répressive pour taire toute opposition en anéantissant toutes les voix fortes qui la portent. C’est du reste, la même technique inaugurée par les socialistes au Niger depuis que, par les faveurs d’une transition militaire, ils accédèrent aux hautes fonctions de l’Etat. Jamais au Niger, un régime n’a autant enfermé des citoyens dans des conditions aussi troubles comme l’ont fait les camarades nigériens. Combien sontils les prisonniers politiques depuis 2011 ? Le socialisme était venu pour rabaisser notre démocratie. Ils n’épargnent aucune voix discordante : journalistes, acteurs de la société civile, opposants, etc. Et dire qu’on est en démocratie !

Après avoir célébré Hama Amadou comme un homme d’Etat hors pair, le régime se mit à le combattre, depuis qu’il avait décidé de se retirer de l’alliance, arguant qu’il ne pouvait pas aller dans une alliance où l’on a aucun respect pour un partenaire politique, une alliance dans laquelle l’on n’a que du mépris pour un autre, ne requérant jamais son avis, pensant même qu’on peut décider à sa place et notamment à choisir dans son parti, les hommes et les femmes qui doivent assumer, dans le cadre d’un partage de rôle, des responsabilités. Après avoir tenté sans succès de diaboliser son ancien allié grâce auquel, il eut la chance d’accéder au pouvoir après plus de deux décennies de tentatives vaines, Issoufou Mahamadou, lorsqu’après tant d’efforts déployés pour l’écarter de la course, les Nigériens finirent par le lui imposer comme challenger au second tour des élections de 2016, même lorsqu’il se résout à l’emprisonner pour aller seul aux élections, connaissant sa capacité de mobilisation dans un Niger où sa popularité ne s’est jamais démentie, il finit par se contenter de son exil comme moindre mal pour gouverner tranquillement parce que celui que son système craint le plus, vit loin du pays pour ne pas souffrir de sa présence même en tant qu’opposant dans le champ politique. Et depuis, la situation ne fait que s’empirer, avec depuis des années une situation politique exécrable. Alors que la situation se dégrade de jour en jour, au lieu d’en prendre toute la mesure pour avoir le geste qui apaise, Issoufou et son petit monde, se cachent derrière un discours qui ne fait plus recette : une histoire d’une main tendue qu’il ne cesse de ressasser alors que personne ne peut l’entendre, doutant bien de la sincérité d’une telle volonté surtout quand on sait que dans la même position, il a toujours refusé de saisir une main qui lui est tendue, prétendant que cela relève d’une «escroquerie politique».

En politique les actes comptent plus que les paroles…

Il est donc difficile de croire le magistrat suprême nigérien sur ses paroles et l’on se demande bien pourquoi faire l’unanimisme autour de lui alors qu’on ne devrait en être capable autour d’un autre en saisissant une main tendue ? Il y a donc pour lui à aller au-delà des discours pour poser des actes qui rendent compte de la pertinence et surtout de la sincérité de sa vision. Comment d’ailleurs le croire quand après toutes les dénonciations de cas avérés d’injustice, il continue à se morfondre derrière une prétendue séparation des pouvoirs qui n’est vraie que pour écraser des mal-pensants, ne serait-ce qu’au nom de valeurs qui l’auraient conduit en politique pour cultiver la tolérance, le pardon et la justice équitable. Il ne peut, pour faire valoir l’Etat de droit, mettre fin à des persécutions qui n’ont de fondement que des considérations politiques, fier finalement que des hommes souffrent de la «force» de son pouvoir. Chez son disciple sénégalais – peut-être parce qu’il a mal saisi la leçon – plus habité par un certain humanisme et peut-être une foi sincère, on semble lever le pied sur l’accélérateur pour tenter de décrisper la situation en créant les conditions d’une réconciliation entre Sénégalais. Depuis des jours, un vent nouveau souffle sur le pays de la Téranga où les hommes semblent désormais mettre en avant l’intérêt du pays qui passe d’abord et forcément par la cohésion sociale qui n’est pas tant que l’on ne peut pas aller à la tolérance, au pardon mutuel que des principes du vivre-ensemble peuvent dicter.

Le prétexte de la foi…

C’est à l’occasion d’une rencontre d’une des plus grandes confréries du pays, à l’inauguration notamment d’une grande mosquée, que les Sénégalais étaient surpris de voir assis, au-devant de l’événement, au milieu d’Ulémas du pays, l’ancien président sénégalais, Me. Abdoulaye Wade et son successeur, Macky Sall. L’image était sans doute trop belle pour être réelle et pourtant il s’agit bien d’une image vraie. Des hommes se sont surpassés à dominer leurs ressentiments pour accepter pour l’intérêt de leur nation et de sa cohésion, à déposer des haines pour réapprendre à s’aimer. Il est clair qu’il aurait fallu que chacun des acteurs se fasse violence pour faire ce pas déterminant qui rapproche l’un de l’autre et en même temps qui rassure l’autre. Il n’aurait pas seulement fallu d’être des musulmans pour rendre possible cette réconciliation qui réveille le peuple sénégalais de ses doutes et de ses peurs pour l’avenir. On ne peut donc que saluer ce dépassement de soi qui rend à l’homme son humanité et sans doute aussi son humanisme. Et depuis que cette image a passé sur les réseaux sociaux, au Niger, bien d’internautes se demandent si pareil geste pourrait être possible dans leur pays. Quand, enfin, se demande-t-on, les hommes politiques nigériens, peuvent accepter de s’assoir pour se regarder et se parler en taisant leurs différends ? Les Nigériens ne peuvent-ils pas être capables d’une telle élévation ? Ou bien, faut-il croire que ce qui peut servir de prétexte à un tel surpassement de soi, ne soit pas si fort au Niger ? Notre foi, ne peut-elle pas permettre d’avoir le courage de marcher l’un vers l’autre pour enfin libérer les Nigériens de cette atmosphère lourde qui pèsent sur leur tête depuis des années que le dialogue est devenu impossible depuis que les socialistes ont réussi l’exploit d’opposer les Nigériens ?

Au Sénégal, la paix avance à grand pas, au Niger la situation se raidit…

Après ces gestes magnanimes, le président sénégalais, allant au-delà des discours – lui parle peu d’ailleurs contrairement au nôtre qui ne rate aucune occasion pour parler – pose des actes pour davantage rassurer son peuple que le pays est dans une nouvelle dynamique, car malgré les divergences politiques, le pays a besoin de chacun de ses enfants. Comment ne pas le dire, quand à l’annonce de l’amnistie qui sort de prison après deux années et demi d’incarcération l’ex maire de Dakar et un certain nombre d‘acteurs politiques, un peuple est sorti et a jubilé, extériorisant sa joie, pour croire qu’enfin, la réconciliation est en marche non pas que pour s’entendre, mais pour s’aimer dans la différence, ce d’autant que la démocratie donne à chacun le droit de vivre pleinement sa différence tout en acceptant celle de l’autre. Au Niger, la situation se pourrit et bien d’observateurs restent sceptiques quant aux chances d’apaisement de la situation politique délétère. Est-il d’ailleurs possible, ainsi que l’appelle de ses voeux le président de l’Assemblée Nationale du Niger, que les Nigériens puissent de leur seule initiative, aller à l’apaisement et à la réconciliation et poser par la tolérance les bases d’une paix durable. Le rêve, est-il possible pour les Nigériens ?

Macky Sall a tracé un chemin et peut-être que le Niger peut regarder du côté du Sénégal pour s’en inspirer. Et le Maître peut aller à l’école du disciple...

Gobandy

11 octobre 2019
Publié le 02 octobre 2019
Source : Le Monde d’Aujourd’hui

Moussa Moumouni Djermakoye deux ans.jpgDeux ans déjà que tu as tiré ta révérence ! Que le temps passe vite !

Que faire pour honorer ta mémoire ?

Je ne le répèterai jamais assez, le Poète Ponge, nous a déjà prévenu, malgré notre vanité, que nous ne sommes que «d’Informes mollusques, foule qui sort dans les rues, millions de fourmis que les pieds du temps écrasent ! ».

Mais il a précisé que « nous n’avons finalement pour unique demeure, que la vapeur commune de notre véritable sang : les paroles ». Puisque finalement, « Tout n’est que paroles. »

Puisque, suite à ton voyage sans retour dans la demeure de l’éternité, en plus de la seule nourriture dont ton âme pouvait avoir besoin, à savoir nos prières, tu as besoin de nos paroles écrites pour honorer ta mémoire.

Permet moi d’écrire puisque " L'écriture c'est le cœur qui éclate en silence " tel que l’a dit l’écrivain Christian Bobin. En effet, ai-je, moi, le droit d’inscrire la mémoire du Colonel et ancien Chef d’Etat-major Général émérite des FAN que tu fus, inscrire ta mémoire au chapitre du silence, c’est-à-dire dans l’oubli ? Tous les compatriotes sincères me répondraient certainement et unanimement non !

Que le temps passe disais-je ! Puisque cela fait deux ans déjà que tu nous as quittés ! Les connaisseurs des méthodes sournoises de « la grande faucheuse » m’ont dit qu’il en est ainsi quand elle cherche à s’approcher de vous. Vous aurez l’impression que l’horloge tourne deux ou trois fois plus vite que de raison. Pourtant durant notre vie scolaire, les trois mois qui nous séparaient de la rentrée aux vacances de Noël semblaient durer une éternité.

Grande rencontre citoyenne : Pour la culture d’un dialogue entre les jeunes et les dirigeants du pays

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, S.E Brigi Rafini, a présidé mercredi dernier, à Niamey, la grande rencontre citoyenne organisée par le ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, en collaboration avec l’association CIMOM. Cette rencontre citoyenne a regroupé autour du chef du gouvernement les jeunes venus de toutes les régions du Niger. Elle vise essentiellement à échanger à bâton rompus sur les aspirations de cette frange de la population qui constitue le socle du développement socio-économique du Niger. L’objectif ultime de cette rencontre historique entre les jeunes et les autorités du pays est de perpétuer cette démarche dans la perspective d’un dialogue intergénérationnel, gage d’une jeunesse responsable résolument engagée pour la paix et la quiétude sociale. La cérémonie de cette rencontre s’est déroulée en présence du ministre de la Renaissance Culturelle, M. Assoumana Mallam Issa ; de l’initiatrice de l’événement en l’occurrence, Mme Kader Rouki, présidente de l’association CIMOM ; des autorités administratives et des représentants du corps diplomatique.

La grande rencontre citoyenne entre les jeunes et les dirigeants du pays a été d’abord précédée par l’organisation de plusieurs panels sur des thématiques en lien avec les préoccupations du Niger de façon générale et en particulier celles de la jeunesse. Ces panels ont porté sur ‘’l’investissement dans la jeunesse’’ ; ‘’ la contribution de la jeunesse à la renaissance culturelle du Niger’’ ; ‘’le maintien des filles à l’école et l’autonomisation des femmes’’ ; le dialogue intergénérationnel et enfin ‘’les défis sécuritaires et police de proximité’’. C’est pourquoi, en intervenant au cours de cette rencontre citoyenne, le ministre de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale, M. Assoumana Mallam Issa a précisé que la jeunesse est au centre des préoccupations du programme de renaissance du Niger comme l’atteste l’ensemble de ses axes, en particulier l’axe 8 relatif à la promotion de l’emploi des jeunes. A ce niveau d’ailleurs, le ministre Assoumana Mallam Issa a relevé que de la scolarisation à la création d’emplois en passant par la formation des jeunes, des progrès remarquables ont été accomplis par le programme de renaissance du Niger. Ces efforts du gouvernement sont réalisés au profit de la jeunesse qui reste et demeure la principale bénéficiaire. M. Assoumana Mallam Issa devait aussi ajouter que le gouvernement s’est non  seulement résolument inscrit dans une logique de développement durable à travers  des investissements structurants mais aussi et surtout resté constamment à l’écoute de la jeunesse. C’est dans cette optique qu’une étude a été menée par la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) sur les aspirations des jeunes pour mieux les servir. Par ailleurs, les défis socio-économiques restent certes cruciaux, mais le ministre de la Renaissance Culturelle rassure les jeunes en soulignant que le gouvernement s’attèle à éliminer les obstacles systémiques qui ont toujours empêché ces derniers à s’approprier les programmes et d’occuper la place qui leur revient dans l’édification du pays. A cet effet, il convient de créer et consolider un cadre permettant un dialogue entre les jeunes et les autorités du pays.

Pour sa part, l’organisatrice de l’événement, Mme Kader Rouki, présidente de l’association CIMOM, a indiqué que la jeunesse est un socle. Elle constitue la base fondamentale pour toute société en ce sens qu’elle représente le miroir du développement sous toutes ses formes. ‘’ Lorsque la jeunesse est bien éduquée, grande sera la Nation’’. La génération d’aujourd’hui est ce qu’a été sa jeunesse d’hier. Mme Kader Rouki a exhorté les jeunes à se libérer des pensées négatives et fatalistes qui les font reculer car en chacun d’eux existe un talent qu’il peut mettre au service du pays.

Peu après l’ouverture de cette rencontre citoyenne, le Premier ministre et les jeunes ont eu des échanges directs à travers des questions-réponses. Pour le Chef du gouvernement, ce qui importe le plus dans cette rencontre, c’est le brassage entre les jeunes issus de toutes les régions du Niger. En effet, il est important pour le gouvernement d’avoir les aspirations de la jeunesse. Ces aspirations, a dit le Premier ministre, sont déjà connues avec l’étude réalisée par la CAPEG. La conviction du gouvernement à réaliser une telle étude est claire. ‘’ C’est dans la jeunesse que résident les capacités de prise en charge de la société. Pour qu’une société évolue, il faut que sa jeunesse soit encadrée, a souligné le Chef du gouvernement. Ainsi, la jeunesse a des attentes envers le gouvernement. Tout comme la jeunesse, l’Etat a aussi des attentes envers la jeunesse. Cette dernière doit être responsable, préparée au travail.  ‘’ Il faudrait que l’auto-emploi soit dans la perspective des jeunes parce que l’Etat seul ne peut pas tout faire.  Les efforts du gouvernement en direction de la jeunesse sont transversaux. Ils sont visibles dans tous les secteurs’’, a conclu le Chef du gouvernement.

Par Hassane Daouda  (onep)

06 novembre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

Une population majoritairement féminine à une échelle excédant les 50%. Les femmes sont celles qui façonnent le plus l’avenir  car, de par leur rôle, elles s’occupent de l’éducation des enfants, donc les grands de demain.  Elles sont au centre du développement du pays, mais malheureusement elles peinent à émerger et à accéder à des hautes fonctions. L’ONG Femmes Actions et Développement (FAD) a organisé le 16  juillet dernier un face à face entre les trois générations de femmes. Une rencontre qui a regroupé une soixantaine de femmes de tous bords confondus pour échanger  sur les défis, partager  leurs expériences et trouver ensemble  des solutions à la restauration de la solidarité féminine au Niger.

Cet évènement entre femmes a mobilisé plusieurs femmes leaders dont les  femmes ministres, les femmes de la société civile, les femmes des institutions de l’Etat, les femmes entrepreneures, les femmes communicatrices. Trois panels ont été organisés notamment les leçons apprises du leadership des femmes dans les années 90, défis, perspectives et opportunités à la solidarité féminine au Niger et la remédiation au conflit intra et intergénérationnelle.

Présente à la rencontre, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini a expliqué que la solidarité féminine n’est pas un vain mot au Niger ; ‘’nos héroïnes des années 90 ont le devoir d’accompagner  les luttes de leurs filles  des années 2000, nos sœurs  en religion  ont le devoir  d’enseigner aux autres  que  « solidarité et religion »  sont un même ensemble. ’’  Vous les femmes, vous devez tout simplement  savoir  qu’aucun défi  de femmes ne se relèvera sans la participation inclusive  du plus grand de la population dont vous êtes’’, a-t-elle dit à ses sœurs avant d’encourager l’ONG FAD pour cette initiative  qui cadre avec  les priorités des plus hautes autorités du Niger.

Mme Laoula  Aissata, présidente du Comité d’organisation, femme politique, pense que ‘’les femmes sont les plus nombreuses mais aussi et hélas dont la voix porte le moins. Et pourtant, elles peinent à émerger et à occuper la place au sommet qui est la nôtre. L’une des raisons pouvant expliquer cette situation est l’une des plus sérieuses et à son humble avis l’incapacité à créer un véritable élan de solidarité entre les femmes. Jamais au grand jamais, une communauté ne s’est émancipée dans la division et sans la solidarité’’.  Il faut que chacune puisse prendre une décision de façon volontaire, sans pression, en connaissance de cause, et en assumant les conséquences éventuelles. Les hommes ont bien le droit d’être pluriels sans que leurs volontés ne soient constamment essentialisées et/ou minimisées. Selon elle, une solidarité entre femmes implique tout simplement des femmes informées, mais surtout des femmes qui peuvent choisir, dans une société qui ne les discrimine pas strate après strate. Et puis, sur d’autres sujets, les femmes sont solidaires, sauf que ce n’est jamais dit clairement. Elles sont solidaires dans les tontines, les mariages, les baptêmes et les décès. Elles se confient entre elles, se gardent des secrets, elles s’entraident lors des évènements familiaux. Mais comme beaucoup d’initiatives féminines, cette solidarité qui existe bel et bien est invisibilisée. ‘’On en oublie nous-mêmes à quel point tous les jours nous sommes capables de nous tendre la main, de nous tendre l’oreille, pourquoi pas nous aider. On invisibilise la solidarité qui existe pourtant pour ne se focaliser que sur les mauvaises expériences. Et pourtant ! On imagine bien quel dessein une telle assertion sert. On se résigne face aux injustices…Ne nous laissons plus manipuler. Nous sommes solidaires entre nous. Faisons-nous juste confiance! Nous sommes femmes, nous sommes toutes uniques, et chacune, à titre individuel, peut avoir ses aspirations propres’’.

Mme Daou Amina Ganda de la Direction de la Promotion de la Scolarisation de la jeune fille au Ministère de l’Education Nationale affirme : ‘’Oui, il faut plus de solidarité entre les femmes et les filles dès le bas âge au niveau de la famille, de l’école. Mais pour se faire, il faudrait encore que les femmes aient conscience des conséquences de leurs choix sur leur autodétermination, leur condition de vie. Et quand bien même, elles auraient conscience de ces conséquences, il faudrait qu’elles puissent faire des choix librement. Leur start-up est celle qui obtient les plus faibles financements, etc. Que ce soit dans les grandes institutions comme dans les petites entreprises, les postes à responsabilités restent majoritairement confiés à des hommes, et les femmes peinent toujours à faire entendre leurs voix face à leurs homologues masculins. Pour elle, l'union fait la force. L'entraide entre les femmes doit s’exercer, que ce soit dans leur vie personnelle ou dans le monde du travail. Mais, comme le rappellent régulièrement les différentes associations, le but est avant tout de rassembler les femmes. Et ce, quelles que soient les origines et les croyances, la sexualité ou encore la profession des concernées.

Des solutions envisageables

Cette solidarité entre femmes est nécessaire pour solutionner des problèmes de précarité pouvant se manifester dans des projets et ou des initiatives entrepreneuriales. Des micros crédits, des tontines  ont été mis en place comme c’est fut le cas de Mata Massu Dubara de Care International pour rendre  l’entreprenariat féminin à la portée de tous. Ces projets menés par des femmes entrepreneurs témoignent de l’existence  de la solidarité féminine, explique Mme Reki Djermakoye, PDG Mata et Matassa Investing SA, présidente du Mouvement Nigérien pour la Démocratie.

Mme Mariama Moumouni, juriste, activiste, spécialiste en Droits Humains  au Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a elle parlé plus d’opportunités que de défis car pour elle, il  y’ a autant de femmes que d’idées ; le nombre doit être une opportunité et non pas un problème. Le fait qu’il y ait plus de femmes que d’hommes au Niger est une opportunité. Elle a mentionné au cours de son intervention la diversité des expériences. «  Depuis quelques années, on a des femmes nigériennes qui occupent des postes de responsabilité, des grandes entrepreneures. Il va falloir que ces expériences de ces femmes puissent servir aux autres. Et parmi les opportunités, elle a noté celles des réseaux sociaux, (les blogs, les possibilités de communication à distance) est une opportunité pour que les femmes de Diffa, Dosso, Agadez et de Niamey puissent organiser des réunions, des discussions et même partager des opportunités. Et aussi, on constate de plus en plus d’hommes champions sensibles aux droits des femmes, genre sensible, engagés aux droits des femmes, et pour ce faire, on doit faire appel aux hommes dans la promotion de cette solidarité », indique Mme Mariama Moumouni.

Selon elle, beaucoup d’ONG nationales et internationales, beaucoup d’institutions multilatérales et bilatérales et même institutions de la République sont engagées sur les questions des droits des femmes, sur les questions de solidarité ; c’est une opportunité ne serait-ce que par les ressources accessibles à travers ces institutions pour renforcer la solidarité au niveau local au Niger. La République s’est engagée à travers la constitution et d’autres textes comme les stratégies genre à promouvoir le genre et le droit des femmes ; ce sont des opportunités que les femmes peuvent saisir pour renforcer leurs interactions et leur solidarité.

En termes de perspectives, Mme Mariama a soutenu la création des cadres de réflexion stratégiques  selon les thématiques et les sujets à solidarité  à traiter entre les femmes ; sinon, on restera toujours à courir derrière les besoins. Elle a mis l’accent sur le renforcement des jeunes, notamment l’engagement des garçons, parce que dans quelques années, ils seront les chefs de ménage et chefs de familles, le pouvoir est concentré entre les mains des hommes au sein des ménages ; plus on renforce l’engagement et la prise de conscience des chefs de ménage de demain relativement aux droits des femmes, plus on a la chance de renforcer aussi la solidarité indirectement entre les femmes, parce que si les hommes peuvent autoriser ou encourager leur femmes à aller dans ces cadres d‘échanges ou elle-même de prendre l’initiative d’aller vers d’autres femmes, ça serait bénéfique à la solidarité entre les femmes. Elle a invité ses sœurs à promouvoir les réseaux  notamment la facilitation de communication entre les filles et les femmes de diverses régions, de diverses religions, de divers partis politiques, de diverses expériences professionnelles, de diverses institutions, de diverses formations, et ça serait le point de départ de la construction d’une solidarité durable, plus forte et plus bénéfique.

A titre personnel, Mariama explique : « nous avons aussi coaché plusieurs jeunes filles à avoir confiance en elles-mêmes, en leurs capacités et compétences à devenir des actrices du développement et de changement de leurs communautés et de la société, en somme leur développement personnel. Nous avons participé activement à plusieurs initiatives nationales de plaidoyer dans le cadre de l’adoption de lois beaucoup plus protectrices de la jeune fille et de la femme dont celle relative au quota. En termes de perspectives, nous soutenons la révision du code civil qui, une fois devenue effective, résoudrait la question de la définition de l’enfant, l’âge légal au mariage, etc.…

Par Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

13 août  2021
Source : http://www.lesahel.org/

Crise sécuritaire, crise du système éducatif, crise sanitaire sur fond de persistance de la pandémie de COVID-19, problème d’emploi des jeunes, cohésion nationale ébranlée, lutte contre la corruption, etc. Autant dire que les défis qui attendent le Président de la République, M. Mohamed Bazoum, et l’équipe gouvernementale qu’il vient de mettre en place,  sont tout aussi multiples que brûlants.

Ayant pris fonction dans un contexte sécuritaire particulièrement délétère marqué par les récentes attaques sanglantes de Tillia et de Banibangou, qui continuent encore d’agacer l’émotion des Nigériens, avec près de 300 civils innocents tombés sous les balles assassines des groupes terroristes en l’espace de près d’une semaine, le Président de la République et son gouvernement se retrouvent de fait en face à un défi primordial qui est celui de la sécurité. Il est vrai que le dispositif mis en place par les autorités précédentes avec la dotation en moyens matériels adéquats et un déploiement massif des forces de défense et de sécurité a commencé à apporter ces fruits. Dans la zone des trois frontières Niger-Burkina-Mali, la situation est quasiment passée sous le contrôle de la Force du G.5 Sahel, à  travers l’opération Takuba.

Urgence sécuritaire…

Mais la nouvelle donne, et c’est proprement préoccupant, c’est celle nouvelle tactique des groupes terroristes. En effet, ces derniers qui n'ont jusqu'ici pris pour cible que les services de sécurité et les symboles de l'Etat, semblent décidés à ne plus épargner la population, comme en témoignent les massacres perpétrés dans les zones de Tillia et de Banibangou.

Sur cette question, les nouvelles autorités gouvernementales doivent agir vite et avec tact pour donner un signal afin de calmer les esprits des populations traumatisées par ces attaques qui dénotent d’une certaine barbarie. A ce propos, ces riches expériences d’ancien ministre en charge de l'Intérieur et de la Sécurité Publique lui seront d’un grand atout. Car, en plus du carnet d’adresses dont il  dispose en la matière, il fut également un des architectes de la stratégie sécuritaire du Niger basée sur la coopération régionale à travers le G5 Sahel, et internationale avec l’apport des forces.

Mieux, dans son programme de gouvernance, le nouveau Président de la République a anticipé sur la question en misant sur un maillage plus dense et harmonieux des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), afin d’assurer une délivrance optimale des services de sécurité. « J’engagerai les actions qu’il faut pour mettre rapidement fin aux souffrances des populations dont la vie est empoisonnée par les rapts, les paiements des rançons, les paiements de l’impôt aux groupes terroristes, les extorsions, les enlèvements d’animaux et les crimes systématiques », a-t-il promis dans le discours-programme qu’il a prononcé lors de son investiture.

Autre défi majeur : redonner à l’école nigérienne ses lettres de noblesse. L’enjeu est de taille, car depuis de longues décennies qu’elle est tombée en panne sous le poids des innombrables difficultés qui l’assaillent, l’école nigérienne a besoin, pour se relever, de soins intensifs. S’il est vrai que des efforts considérables ont été faits par le gouvernement précédent notamment en matière de mise en place d’infrastructures et de formation des formateurs, il  n’en est pas moins vrai que le système éducatif tel qu’il se présente constitue en lui-même source de difficultés. C’est justement sur ce volet que les acteurs et les partenaires de l’école attendent des réponses appropriées de la part du Président de la République.

Redonner à l’école nigérienne ses lettres de noblesse…

Le Président Bazoum Mohamed l’a bien compris. C’est ainsi que, aussi bien dans son programme de gouvernance que dans son discours programme de l’investiture, il a mis un point d’honneur à énoncer les actions d’urgence qui compte menées dans le secteur de l’éducation. L’angle d’attaque privilégiée à travers son programme de gouvernance porte sur une reforme curriculaire complète qui prendrait en charge l’efficacité et l’efficience du système éducatif. C’est dans cette droite ligne que le Président de la République Bazoum Mohamed a réaffirmé dans son discours d’investiture qu’il entend apporter plusieurs réformes dans le système éducatif nigérien dont la construction des internats pour les élèves filles au niveau des collèges de proximité des villages environnants.

Restaurer la cohésion sociale…

Le Président Mohamed Bazoum est également fortement attendu sur le défi de la réconciliation des Nigériens avec eux-mêmes. En effet, au terme d’un cycle électoral mouvementé, l’atmosphère politique malsaine a eu pour effet d’émietter gravement la cohésion sociale au Niger. Le Chef de l’Etat a une claire conscience de cet état de fait. Aussi, s’est-il dit disposé à entretenir avec les leaders de l’opposition « le dialogue constructif qu’il faut pour favoriser un climat politique apaisé, propice aux intérêts de notre pays ». Car, a-t-il poursuivi, « le Niger attend de nous que nous nous mettions tous au travail, chacun à son niveau, dans la cohésion, l’harmonie et la conviction que notre avenir dépend de nos engagements patriotes et de notre souci du bien commun (…).  Je serai un Président de République au service de la paix, du progrès et du bonheur du peuple nigérien ». 

Toujours est-il que, face aux défis sécuritaires qui assaillent notre pays, nous avons tous intérêt à accorder nos violons pour réfléchir et agir ensemble afin de dresser une barrière infranchissable aux forces du mal dont la seule ambition est de semer la terreur et le désarroi au sein de notre population.

Les questions de bonne gouvernance, avec en toile de fond la dépolitisation de l’administration et la lutte contre la corruption, constituent également un défi aux enjeux multiples. Sur ces questions, le Président Bazoum a donné une réponse tranchante et retentissante dans son discours d’investiture.  « Je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l'administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa "base", sa famille, sa communauté ne lui seront d'aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre. Pour cela, j'exigerai de tous les responsables aux différents échelons de l'administration que les cadres soient promus sur la base de leur compétence technique et de leur moralité », a-t-il prévenu.

Le Président de la République et le gouvernement doivent enfin forcer la confiance de la jeunesse nigérienne qui endure les difficultés liées au problème de l’emploi. Cette frange de la population, qui constitue une majorité écrasante, attend tout naturellement du nouveau Président qu’il lui assure une formation adéquate et surtout des emplois pour être à l’abri de la précarité.

Pour apporter des réponses urgentes et efficaces à tous ces dossiers cuisants du moment, le nouveau Président de la République et l’équipe gouvernementale doivent faire preuve de diligence pour donner les orientations à suivre et mobiliser les moyens et les hommes rompus à l’œuvre en vue de l’édification d’une Nation nigérienne toujours plus forte pour relever les défis.

Par  Assane Soumana


09 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Les médicaments antipaludiques, voie orale (ACT) et injectables (artésunate) sont donnés gratuitement quel que soit l’âge. Les tests de dépistage rapide (TDR) sont réalisés gratuitement en cas d’urgence. L’annonce en a été faite, le mardi 31 mai 2022, dans après-midi à Niamey, par le ministre en charge  de la Santé Publique, Dr Illiassou Idi Maïnassara, lors d’un point de presse animé pour apporter des éclaircissements sur la prise en charge des cas de paludisme. C’était en présence des partenaires qui accompagnent le Niger dans la lutte contre cette maladie. 

Avant d’animer le point de presse, le ministre en charge de la Santé Publique a d’abord visité les magasins de stockage des produits pharmaceutiques à Niamey pour s’assurer de la disponibilité des antipaludiques pour la prise en charge gratuite des cas de paludisme à travers le pays.

Tout enfant de 0 à 5 ans suspect de paludisme, reçoit un test de dépistage rapide gratuit. En cas de positivité, un traitement antipaludique par voie orale avec les ACT lui est administré pendant 5 jours gratuitement. En cas de paludisme grave, il est référé à l’Hôpital de District après traitement d’urgence gratuitement, a indiqué le ministre en charge de la Santé Publique. 

Pour les patients de plus de 5 ans, a-t-il poursuivi, ils sont soumis aux dispositions de la loi sur le recouvrement des coûts de 1996 en ce qui concerne le payement du forfait, qui indique que « tout malade dont l’âge est supérieur à 5 ans, quel que soit la maladie doit payer un montant qui varie de 900 à 1.100 FCFA en fonction des CSI puis reçoit un test de dépistage rapide gratuit ». En cas de positivité, un traitement antipaludique par voie orale avec les ACT lui est administré pendant 3 jours gratuitement. En cas de paludisme grave, il est référé à l’Hôpital de District après traitement d’urgence à base d’artésunate gratuitement, a précisé le ministre Illiassou Idi Maïnassara.

Cependant, a relevé le ministre en charge de la Santé Publique, pour les malades de plus de 5 ans, le paiement du forfait ne prend pas en charge les adjuvants ou produits qui accompagnent la prise en charge du paludisme tels que « les solutés, perfuseurs, seringues, cathéter, paracétamol, anti émétique, anti convulsion et les examens complémentaires comme la numération formule sanguine, le taux hémoglobine, la glycémie ».

S’agissant de la disponibilité des produits, le ministre Illiassou Idi a rassuré que les intrants sont mis en place dans tous les districts et hôpitaux du pays pour couvrir les 6 premiers mois de l’année 2022. Il s’agit, a-t-il noté, de « 1 million 652 mille 220 tests de dépistage rapide pour le paludisme ; 1 million 358 mille 272 traitements pour la prise en charge des cas simples ; 324.224 ampoules d’Artesunate pour la prise en charge des cas graves ».

Pour couvrir la période de Juillet à Décembre 2022, le ministre de la Santé Publique a annoncé qu’il sera mis en place à partir de ce mois de juin, « 2 millions 813 mille 280 traitements pour la prise en charge des cas de paludisme simple ; 5 millions 221 mille 550 tests de dépistage rapide ; 1 million 117.000 mille ampoules d’artésunate pour le traitement du paludisme grave ».

En ce qui concerne la prévention du paludisme,  le ministre de la Santé Publique a  rappelé que plusieurs actions sont menées dont entre autres, les actions de prévention avec la distribution en mai 2022 de 9 millions 427 mille 556 moustiquaires imprégnées d’insecticides pour une couverture de 16 millions 470 mille 397 personnes à travers le pays. La chimio prévention du paludisme saisonnier couplée au dépistage de la malnutrition dans tous les districts éligibles à cette importante stratégie de prévention qui permet d’éviter 75% des cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans. La prévention du paludisme chez la femme enceinte avec la mise à disposition de 1 million 183 mille 680 de traitement à base de Sulfadoxine pyriméthamine pour 641. 996 grossesses attendues pour le semestre.

Oumar Issoufou(onep)

 

  Guéguerre au sommet du PNDS : Le plan d’Issoufou pour écarter Bazoum Selon des sources bien informées, le Président Issoufou Mahamadou veut être le Vladimir Poutine de l’Afrique. La prochaine Ceni serait à sa guise, c’est-à-dire une Ceni où les membres sont à sa portée, avec à la clé, un fichier électoral sous contrôle, le directeur de l’informatique et du fichier électoral biométrique (Difob) étant nommé par décret, sur proposition du ministre de l’Intérieur. Nommés par lui, donc totalement acquis à sa cause. Aujourd’hui, le Président Issoufou fait entiè- rement confiance à Kalla Moutari et personne d’autre au sein du Pnds-Tarayya pour le remplacer. Quant à l’intéressé, il joue au sapeur pompier. C’est lui qui rencontre Bazoum Mohamed pour calmer le jeu. Il ne faut pas écouter les «on dit», tendant ainsi à endormir la vigilance de Bazoum Mohamed. Au sein du parti, la tendance générale est de réfuter tout ce qui se raconte par rapport à une soi-disant crise. Mais la réalité est tout autre, d’autant plus qu’il y a des décisions qui sont prises au cours de certaines rencontres sans le camarade Bazoum. La raison est qu’il ne sera jamais d’accord avec eux sur certains points et certains projets. Ce qui est sûr, c’est que les carottes sont cuites pour Bazoum Mohamed qui, selon des témoignages dignes de foi, ne sera pas le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2021.

Assane Seydou NiameyLors d’une conférence de presse le samedi 18 février dernier à son domicile, le ministre des Finances Hassoumi Massaoudou s’est montré, on ne peut plus discourtois envers le président du Conseil de ville de Niamey Assane Seydou et ce bien qu’ils soient alliés dans la gestion du pays, le premier étant du PNDS-Tarayya, le parti présidentiel et le second de AMEN-AMIN, le parti de LadanTchiana ministre des Mines. Hassoumi Massaoudou n’a pas été du tout tendre avec le Maire de la capitale. Interrogé sur les 8 mois d’arriérés de salaires cumulés par les agents des collectivités territoriales, le ministre des Finances a rejeté en bloc la responsabilité de cette situation délétère sur le maire-président Assane Seydou.

L’ancien président nigérien Issoufou Mahamadou qui a transmis démocratiquement le pouvoir le 02 Avril dernier à son successeur BAZOUM Mohamed tacle sans gants sévèrement son homologue de Guinée Alpha Condé. Ce dernier est perçu par le 6 ème Lauréat du Prix Mo Ibrahim comme une grosse menace de la démocratie dans son pays et dans l’espace CEDEAO.

Sans gants, l’ancien Président nigérien, ISSOUFOU Mahamadou, devenu un Symbole de la démocratie en Afrique, a clashé le Chef de l’État de Guinée Alpha CONDE. Ce dernier est passé à l’échafaud de l’ex-homme fort de Niamey qui considère qu’il constitue une menace pour la démocratie et la stabilité de la Guinée et pour l’espace CEDEAO. Depuis 2019, les relations entre ISSOUFOU et Condé sont devenues froides. Conakry avait beaucoup manœuvré pour faire échouer au candidat BAZOUM Mohamed sa conquête de pouvoir. Confidentiel Afrique l’avait annoncé dans une édition précédente avec des preuves irréfutables et concordantes.

L’ancien chef d’État nigérien, Mahamadou Issoufou n’y est pas allé par quatre chemins pour dire ses vérités au Président Alpha Condé. Lors d’une sortie médiatique dans un média nigérien où il répondait aux questions d’un journaliste, le Président Issoufou estime qu’Alpha Condé est une déception et son maintien au pouvoir constitue une menace pour la paix et la sécurité en Guinée ainsi que pour l’espace CEDEAO.

Alpha Condé, une grosse déception

Le ton railleur, l’ancien homme fort de Niamey lance ses projectiles. Il qualifie la gestion du pouvoir d’Alpha Condé de grosse déception. Extraits : « Je suis surpris comme beaucoup de nos camarades de luttes d’ailleurs. Vu tout ce qu’on a mené comme combat pour l’instauration de la démocratie et l’État de droit en Afrique, Alpha CONDE devrait accepter de rendre le pouvoir, de sortir par la grande porte, mais, hélas il a oublié ses engagements de jeunesse. C’est très dommage pour lui, pour la Guinée et pour la construction démocratique en Afrique ».

En Janvier 2019, lors de notre dernière conversation téléphonique : « je l’avais dit à l’époque d’écouter son peuple, de donner une chance à son pays et d’être un bon exemple pour notre continent », explique M. Issoufou.
Mais, à sa grande surprise, le Président Alpha Condé s’était montré furieux et poussé le bouchon en assénant qu’il est en phase avec son peuple qui le soutient et est derrière lui.

Pis, Alpha Condé va plus loin et dit : « Que les jeunes qui sortaient dans les rues ne sont que des agités, drogués, manipulés par des ripoux qui se disent opposants ». Décidément Alpha Condé n’est pas prêt à changer de posture, en dépit des récriminerions tous azimuts contre son régime oppresseur et aveugle.

Par Maguette Mbengue (Confidentiel Afrique)

Source : https://www.maliweb.net/international/guinee-niger-le-president-alpha-conde-clashe

Hama Amadou GaysuaCet homme qui avait quitté avec fracas, voulant faire sensation, le Guri système contre lequel il avait porté les critiques les plus acerbes et les plus audacieuses, pour témoigner de ce que jamais il ne peut s’accommoder de la gouvernance des camarades, faite d’injustice et de déni de droits, de prévarication et de mensonges. Depuis cette époque, après avoir collaboré avec le socialisme dont il se réclame aussi d’un point de vue doctrinaire, il redevint l’un des opposants les plus irréductibles du régime, usant de hargne et d’invectives pour torpiller le pouvoir des socialistes. Et les Nigériens voyaient en l’homme un révolutionnaire, un homme épris de justice et de vérité, digne de respect, ne pouvant reculer ni devant la menace, ni en face de la tentation du gain facile. On avait alors cru que les convictions de l’homme étaient tenaces, que rien, quelles que soient les contingences, ne pouvait le pousser à renier ses convictions ? On avait cru qu’il défendait alors une vision noble, qu’il portait un regard juste pour le Niger et pour le monde. Il avait une parole dure, bavarde, assez acide pour dire le mal de la société, pour dénoncer les malheurs communs, les misères partagées, les désespoirs lucides d’un peuple angoissé. Il était une autre voix de l’opposition que des calculs avaient placée dans une posture équilibriste pour observer la recomposition du schéma politique national afin de savoir se repositionner selon les opportunités de la conjoncture politique. Oubliant les réquisitoires qu’il avait portés contre le régime, monnayant son soutien inutile, il partit soutenir ceux pour qui il était pourtant un des procureurs les plus redoutés. En politique au Niger, il n’y a ni honte, ni morale, ni éthique. Pour avoir tenu un certain discours contre Issoufou et son système, l’homme n’avait pas de pudeur à revenir pour chanter face aux Nigériens pour qui, finalement, il semble avoir peu de respect, l’immonde gouvernance qu’il blâmait avec une rare arrogance.

Hadj 2017 Plus de 600 prétendants de vols réguliers risquent de se retrouver sur le carreauLes futurs pèlerins du Hadj 2017 qui ont opté pour le vol régulier se trouvent aujourd'hui entre angoisse entre inquiétude. Cela d'autan plus que selon des sources dignes de foi, le premier responsable du Commissariat de l'organisation du Hadj et de la Oumra (COHO) semble se jeter dans la défense d'intérêts égoïstes, en refusant à des centaines de Nigériens de se rendre aux Lieux Saints de l'Islam par le vol régulier. Selon nos sources, plus de 900 candidats au pèlerinage se seraient inscrits pour le vol régulier. Et seuls 300 auraient eu le quitus et les 600 risqueraient de tout perdre. C'est que tous leurs efforts de ces 600 personnes risquent d'être annihilés par le simple vouloir du premier responsable du COHO qui, apparemment, semble se lancer dans la préservation et la protection d'intérêts mesquins. Selon toujours nos sources, la décision de refuser à ces candidats au Hadj de prendre le vol régulier entre dans une stratégie de faire gagner à Max Air le maximum de passagers. Au risque de jeter ces Nigériens dans l'anxiété et de les faire perdre l'argent investi. Aux dernières nouvelles, nous avons apprenons que, dans cette affaire, des concertations auraient été engagées pour une plainte contre Djibril Boukari, haut commissaire du COHO. Nous y reviendrons !

COHO ou le chaos, serait-on tenté de se poser la question ? Après une interruption de deux (2) années pour cause de pandémie du COVID-19 l’édition 2022 du Hadj a été autorisée, à nouveau, par les autorités saoudiennes compétentes. Mais, cette édition 2022 a été décidée avec beaucoup de restrictions dans les différents quotas attribués aux pays demandeurs de visa Hadj. Pour le cas spécifique du Niger, c’était un peu plus de 7000 places qui lui ont été attribuées. On imagine que ce nombre semble très insuffisant au regard de la forte demande nationale à cause de deux années d’interruption du Hadj, et cela suffit pour provoquer le branle-bas dans tous les sens, entre le Commissariat à l’Organisation du Hadj et de la Oumra (COHO), le Ministère des transports, via l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) et les agences privées de Hadj et Oumra. A quelques heures seulement de l’ouverture officielle du cinquième pilier de l’Islam, à la Mecque et à Médine plusieurs centaines de pèlerins nigériens (environ 17000) attendent encore d’hypothétiques vols provenant de ‘’Max Air’’, la compagnie nigériane adjudicataire du contrat de transport des pèlerins nigériens.


Telle un serpent de mer, depuis plusieurs années, la question du Hadj au Niger soulève tous les débats possibles autour de l’organisation matérielle et logistique de ce rite religieux annuel, les éditions se succédant dans la rivalité de la médiocrité grasse, indigne d’un pays dominé, pourtant, à 99% de musulmans, mais incapable d’honorer la foi des pèlerins, qui, parfois, au prix de mille sacrifices, se privent de tout pour accomplir cet ultime pilier de la religion du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui !) ! En effet, que l’on ne se trompe pas, le Hadj est devenu, de nos jours, une activité lucrative, très lucrative même, un gros business qui brasse, chaque année, des milliards que se partagent avionneurs, autorités aéroportuaires, agences de pèlerinage, agences de voyage, agences immobilières, structures étatiques et autres intervenants. Comme on le voit, seul le pèlerin, qui a versé, intégralement, son argent à l’agence (qu’importe la source de cet argent, cela ne regardant que le concerné et son seigneur !), qui a formé l’intention d’accomplir cette obligation conditionnelle, en renonçant, momentanément, à ce monde d’ici-bas, agit dans le sens de ce que l’on appelle, couramment, ‘’Fissabillahi’’ (Sur le chemin de Dieu), tout le reste ne courant que derrière un éventuel profit terrestre. Or, justement, lorsque l’argent s’approche trop des choses, même des choses sacrées, le risque serait grand quant aux convoitises matérielles que cela pourrait susciter entre les hommes. Visionnaire et inspiré divin, le Prophète de l’Islam avertissait déjà, dans un Hadith authentique, sa communauté contre la tentation de l’argent, par ces mots sublimes et tranchants : « L’argent sera plus dangereux pour ma Oummah que ne l’est un loup pour une bergerie » ! Malheureusement, c’est ce qui semble arriver au Hadj, dans notre pays !


Si le diagnostic du malaise dans l’organisation du Hadj était partagé par tous, en revanche, les solutions proposées pour en guérir ne faisaient guère de consensus entre la création d’une structure indépendante et d’une compagnie aérienne pour piloter les opérations du Hadj au Niger. Il y eut les deux créations avec le COHO et Niger Air Ways, sans que le problème du Hadj fût résolu de manière satisfaisante. En ce qui concerne le COHO, il était censé apporter des améliorations notables dans l’organisation du Hadj et de la Oumra dans le pays, en mettant fin au désordre ambiant qui caractérisait souvent le déroulement de cette importante activité. Mais, au finish, il n’aura guère rempli une telle mission, à cause sans doute de l’affairisme débridé et surtout du manque de professionnalisme observés dans la direction de cette institution. Pour le cas précis de l’édition 2022 du Hadj, le COHO aura fait montre d’une incompétence notoire, à la fois dans le choix du transporteur aérien et dans l’organisation matérielle proprement dite du Hadj, en ne se prenant pas à temps, comme l’a fait le Nigeria, dans les préparatifs administratifs, diplomatiques et autres formalités nécessaires, afin de parer à toute éventualité. Peinard, après pourtant deux années d’hibernation pour cause de pandémie de COVID-19, le COHO s’était assoupi sur ses oreillers, sans rien faire à temps, attendant seulement la dernière minute pour se faire bouger le cul, comme on dit couramment. Quant au choix du transporteur, à savoir ‘’Air Max’’, tout le Niger sait l’OPA (Offre Publique d’Achat) que cet avionneur a lancée, depuis plusieurs années, sur le transport des pèlerins nigériens. En effet, avec l’arrivée au pouvoir d’Issoufou Mahamadou, exprès, l’on a procédé, de façon sournoise, à la l’élimination pure et simple des compagnies aériennes nationales de la compétition pour la désignation du transporteur des pèlerins nigériens, en créant, de facto, une position quasi-monopolistique à cet avionneur nigérian, dont les accointances avec le régime de la renaissance sont de notoriété publique. Aujourd’hui, l’Histoire semble rattraper les uns et les autres dans cette tragédie que vit, chaque année, l’organisation du Hadj au Niger, car les défaillances actuelles relevées dans l’exécution du contrat de transport du contingent de pèlerins nigériens auront achevé de convaincre le dernier des sceptiques sur l’impérieuse nécessité de réfléchir sur le devenir même du COHO, qui semblerait être plus à la solde de ‘’Max Air’’ que de se soucier du sort des milliers de pèlerins nigériens. On avait ainsi créé le COHO, non pas pour améliorer l’organisation du Hadj et de la Oumra au Niger, mais uniquement pour placer cette structure sous la tutelle administrative du Premier Ministre, dont son savait pertinemment qu’il ne pouvait être issu que des rangs du PNDS/Tarayya, afin de mettre celle-ci à la disposition de ‘’Max Air’’.
En ce qui concerne la compagnie aérienne nationale, dénommée ‘’Niger Air Ways’’, elle n’aura existé que sur le papier, car jamais, elle n’a pu disposer, dans la réalité, même d’une roue usée d’avion ! D’ailleurs, on n’a fait qu’y envoyer des personnes du sérail politique du parti rose, sans grande capacité managériale pour rendre opérationnelle une telle compagnie. Le résultat inéluctable des courses, c’est que, ni le COHO, ni Niger Air Ways, n’auront contribué à l’amélioration de l’organisation du Hadj et de la Oumra au Niger, bien au contraire, ils auront été même les instruments attitrés de l’aggravation de la situation, mieux, de la descente aux enfers actuelle que l’on peut observer au niveau de l’édition 2022. Et tant que cette collusion entre certains milieux politiques et certains sphères d’affaires persistera dans la question du Hadj au Niger, il est certain que nous n’en serions pas au bout de nos peines.


Quant au président Mohamed Bazoum dans tout cela ? Certains de ses proches estiment qu’il aurait fait exprès de laisser pourrir les choses, mettre les uns et les autres en face de leurs responsabilités et prendre les décisions appropriées, au moment opportun.
Affaire à suivre !

Sanda

Selon des sources crédibles, suite à une investigation de la HALCIA, un rapport qui révélerait des anomalies de gestion de 180 milliards de FCA à la Douane nationale aurait été produit. Ce rapport aurait étonné et offusqué les responsables et agents de la Douane. Car, depuis la bancarisation, en 2018, des recettes douanières, les agents ne perçoivent plus l’argent. Des comptes bancaires sont ouverts pour les versements des recettes par les usagers des services douaniers. Selon nos sources, à la Douane, des gens s’étonnent donc d’un tel rapport qui semble s’écarter de la réalité et de la vérité. C’est pourquoi, indiquent nos sources, pour voir clair dans ce rapport, le Président de la République aurait rencontré, il ya quelques temps, des responsables de la HALCIA et de la Douane. A l’issue de la rencontre, renseignent nos sources, il aurait été ressorti que le travail de la HALCIA sur la Douane nationale aurait été bâclé. Car, ajoutent nos sources, la HALCIA aurait ignoré les textes en vigueur sur la Douane nationale. Ce qui pourrait amener à douter de la qualité des investigations menées par l’institution.

A.S

 

Depuis le Tazartché où une certaine classe politique s’était liguée contre Hama Amadou, alors que l’on attendait le meilleur pour lui, celui-ci n’avait plus connu de paix dans son pays, traqué jusque dans son dernier retranchement par des adversaires qui se servent de tout, y compris des armes non conventionnelles en politique, pour abattre l’homme, pour tenter de l’anéantir, de briser sa carrière, de briser même sa vie. L’homme est pourtant bien connu du champ politique nigérien, où très jeune, renonçant à sa carrière de douanier, il partit à l’ENA de Paris, et revient évoluer aux côtés de grands hommes politiques de l’époque qui dirigeaient le pays, non sans lui reconnaître des qualités intrinsèques qui ont fini par révéler à la conférence nationale, la pugnacité de l’homme, son flair politique, ses compétences politiques et administratives, son intelligence indiscutable. A sa dernière visite au Niger, Antonio Guterres, n’avait-il pas rétorqué, alors qu’il apprenait, prenant de ses nouvelles qu’il est en prison, qu’un tel homme ne pouvait pas avoir de place en prison, reconnaissant étonné de ce qui lui est arrivé par des cynismes socialistes, avouant, sans être entendu de la part de personnes aux rancunes tenaces, que c’est un homme qui a sa place au Niger, et notamment dans ce Niger d’aujourd’hui où les défis sont immenses et surtout où les incertitudes s’accumulent sans que rien, malgré les bons signes annoncés par Bazoum les premières semaines de son entrée en fonction, ne puisse aujourd’hui donner à conforter les optimismes des premiers jours.

Depuis plus de dix ans donc, Hama Amadou est le collimateur d’adversaires, victime de jalousies politiques incompréhensibles dans un pays qu’il a servi honorablement pendant plus de trois décennies sans qu’on ne lui reproche rien dans toute sa gestion si ce n’est cette affaire sordide de «Fonds d’aide à la presse» qu’on a voulu lui coller pour avoir sa peau. Pourtant, il est cet homme des grands défis qui relevait chaque fois qu’il en a l’occasion, des situations très désespérées dans le pays pour lesquelles l’on pouvait alors reconnaître qu’il est l’homme des situations difficiles, que lui seul, pouvait être l’architecte capable de redresser le pays, et rétablir la croissance et les équilibres macroéconomiques. Mais la classe politique nigérienne est souvent faite d’ingratitude et personne, ne pouvait comprendre les raisons de cette fixation sur Hama Amadou, si ce n’est, l’émergence enfin, de ceux qui, depuis la conférence nationale, aspiraient à lui nuire, et à «enterrer » une certaine classe politique qui avait dirigé le pays, lui reprochant tous les maux, mais sans être capables de faire mieux, gouvernant aujourd’hui dans un désastre indescriptible.

Félin politique, Hama Amadou a une parole politique très fine, avec ces discours très écoutés par les Nigériens, ne pouvait pas avoir sa paix, tant que, dans le pays, malgré maints efforts à le diaboliser, des adversaires se rendent compte que, pour autant, son étoile ne s’assombrit pas, brillant de ses mille feux dans le ciel glorieux de la politique nigérienne car le secret de Hama Amadou, c’est de ne pas mentir aux Nigériens, de leur dire la vérité quel que soit ce que cela pouvait politiquement lui coûter. Les comploteurs avaient cru que, dans un pays musulman comme le notre, ils pouvaient développer dans leur «laboratoire à rumeurs», la trouvaille de cette histoire de bébés importés, pour espérer enfin l’emporter, le faire chuter. Ils inventèrent alors ce dossier maquillé de mensonges et rafistolages, impliquant les leurs pour la vraisemblance recherchée, afin qu’avec Hama Amadou embarquée dans l’affaire, l’on se dise qu’il n’est pas seul de toute façon dans la boue pétrie de haine socialistes et que d’autres si proches du pouvoir par d’autres considérations, en sont aussi mêlés. C’est nauséabond, immonde pour des hommes qui se prétendent être des «enfants de Dieu». Voilà donc l’affaire par laquelle, là même trafiquant les procédures judiciaires, poussées à la va-vite pour servir l’agenda politique, le régime, sans se regarder lui-même car en vérité très pourri, poussa le Président du Moden Fa Lumana en prison, pour aller, très rapidement à sa destitution à la tête de l’Assemblée Nationale de l’époque, et par l ’ instrumentalisation d’ouvriers-rebelles dans son parti pour le lui arracher et placer à sa tête un pantin qui finit manquant de talents pour sa mission et même en politique car trop terne, heureusement, par échouer tragiquement, réduit par la Justice à sa médiocrité originelle, désormais exclu du parti, sommé par le Juge de ne plus parler au nom du parti.

Mais étant donné que malgré tout, lorsque revenant au pays, l’on s’était rendu compte qu’il n’a rien perdu de son aura, déçu de constater que son crime ne réussit pas, le régime va à la solution extrême : dénier à Hama Amadou, ses droits civiques, et Issoufou et sa machine, décidaient qu’il ne puisse plus être candidat, ni même électeur dans le pays, son pays. Pourtant, tout le monde sait que l’affaire au nom de laquelle, Issoufou partait à cette dandangereuse décision, n’a jamais été élucidée selon les procédures requises car jamais, dans l’affaire, ni des familles, encore moins un Etat ne s’est plaint dans l’affaire, revendiquant les enfants, toute chose préalable pour s’assurer que ces enfants comme l’exigent les lois nationales et internationales, aient une famille. Et le crime c’est Issoufou et son système qui le commettent, lorsque, sans qu’on ne sache trop d’où vient la décision, les enfants sont arrachés à leurs familles pour les confier à un orphelinat. Tous ceux qui, ici et ailleurs prétendent défendre la vérité et notamment les droits des enfants, complices, ne dirent rien, laissant le Lion «dévorer» des enfants et leur avenir, détruisant des familles comme si son système avait à se venger de la famille.

Devenu la proie facile des socialistes, il suffit d’un pétard dans le pays, pour que le PNDS l’accuse d’être l’instigateur de la déflagration et trouver là le moyen de le prendre et de l’envoyer en prison. Les violences postélectorales de 2021 servaient justement d’occasion rêvée pour le mettre encore une fois au gnouf, pour qu’enfin, ce PNDS voleur d’élections, s’assure de pouvoir consommer son pouvoir que ses adversaires disent usurpés, certains, du moins dans leur imagination que tant qu’il restera libre, par sa popularité indiscutable dans le pays, ce PNDS ne gouvernera jamais tranquillement… Hama ne mérite pas ça ! Pour qui connait le parcours de l’homme, et le bien qu’il a fait à beaucoup de ceux qui le persécutent aujourd’hui, le sort qu’on lui fait subir est injuste et méchant. Hama Amadou ne devrait pas mériter ça. Fautil donc trouver ailleurs les raisons qui lui valent ces cruautés politiques ? Pourtant lui n’est jamais allé, dans ses combats politiques à de tels extrémismes, à appeler l’armée à «ne pas obéir à un ordre manifestement illégal », n’appelant qu’à la lutte citoyenne ainsi que le permettent les textes de la République et le jeu démocratique dans un pays normal et lui n’est jamais allé soustraire à la PJ un de se proches interpellés ?

Mais si des adversaires peuvent se réjouir de ces déboires “fabriqués” pour Hama Amadou, comment comprendre certains silences de sa famille politique et de son regroupement politique avec lequel, sous les soleils, il mena le combat que l’on sait et qui avait drainé l’ensemble des Nigériens autour des idéaux défendus et de la candidature de Mahamane Ousmane portés par une majorité de Nigériens ? Les silences qui couvrent le sort de Hama Amadou sont incompréhensibles. Devrait-il, ad vitam aeternam vivre en exil, loin des siens et de son pays, pour le seul plaisir des socialistes nigériens qui souffrent de sa popularité dans le pays ? Au nom de quel crime devrait-il passer le restant de sa vie, et à son âge, comme apatride ? Hama, s’interrogent bien de Nigériens, devrait-il encore rester à l’extérieur pour tout le temps que devront diriger les socialistes ?

Attention à l’explosion…

Le Niger, par nos silences et nos peurs, par nos lâchetés et nos couardises, est en train d’accumuler des colères et des malaises qui pourraient un jour devenir insoutenable car constituant les germes d’une implosion inévitable. Quand on peut entendre le procureur, communiquer si fièrement sur le cas de menus fretins, notamment ces fonctionnaires et enseignants, mêlés dans une affaire de fraude à un concours professionnel, promettant même d’y revenir si le dossier évolue, l’on ne peut que s’indigner que le parquet manque de célérité, à traiter d’autres dossiers emblématiques attendus des Nigériens. Quand on voit les complicités tacites et les soutiens avérés de la France au régime corrompu du PNDS qui a commis les plus graves fautes de gouvernance, les crimes économiques les plus abominables, l’on ne peut que s’interroger sur les valeurs qui sous-tendent sa mission dans nos pays et douter de cette France qui prétend venir nous aider.

Cette situation ne peut donc pas perdurer. Forcément un jour, les Nigériens devront faire face à leur destin, et prendre en charge leur avenir.

Bazoum, ne peut pas continuer à regarder ces situations continuer comme ça avec des hommes en prison pour rien, mais pour le seul plaisir de certains hommes de son système, quand les grands malfrats qui ont ruiné l’Etat et qui infestent encore le système, restent aux affaires, intouchables, peutêtre menant les mêmes saccages pour lesquels ils ne peuvent décidément pas répondre.

Derrière Hama Amadou, il y a des millions de Nigériens. Sa souffrance est celle de ces hommes. Et Dieu sait combien, ces hommes sont remplis de colères et d’incompréhension dans ce Niger d’une Renaissance rancunière…

Gobandy

HAMA AMADOU : La PSYCHOSE ad aeternam du GURISME ?Rappel : aussitôt après l’interview du Ministre Mohamed sur la télévision Té- néré, le porte-parole de l’ARDR (ex appellation de l’opposition), Ousseini Salatou s’est arrogé le devoir de répondre copieusement au Ministre Mohamed Bazoum. Le Ministre philosophe, savait d’avance que cette interview allait susciter une réaction vive de la part de ses adversaires. Pour preuve, la télévision nationale a diffusé en boucle cette interview comme une sorte de victoire, ou de coups de marteaux sur la tête de l’opposition en générale. Ousseini Salatou n’a pas gouverné son plaisir de traiter de la moralité de M. Bazoum, qui est sans commune mesure avec la sale affaire politique dite des « bébés importés » que les Guristes ont collé au Leader de Lumana. Toute l’herméneutique de l’interview de Bazoum par Ousseini Salatou, se résuma en un seul terme psychanalytique : La Psychose. Autrement dit, pour Ousseini Salatou, Hama Amadou représente, et représentera ad aeternam la psychose du Gurisme. Et Bazoum lui-même le reconnaît de façon biblique, sans trop l’avouer en usant de circonvolution : comparativement à Seini Oumarou, il lui semble (à Bazoum) que Hama Amadou est le Leader le plus « agité », c’est-à-dire hyper actif, qui dé- range, et dérange leurs chances de gagner par les fraudes. Pour arguer cette peur panique de Hama Amadou, Bazoum reconnaît que c’est Hama Amadou qui dispose de plus de journaux, qui communique donc mieux que les autres candidats. Aussi, dans leur viseur, Hama Amadou est plus à craindre qu’il  soit au Niger ou en exil. Psychanalytiquement, Hama Amadou représente aujourd’hui la grande psychose des Guristes. Le vœu, voire le désir ardent de Bazoum est que Hama Amadou ne revienne plus, car cela arrangerait bien de choses. Si on voudrait une image apocalyptique pour caractériser leur règne, il nous semble que depuis la candidature de Hama Amadou, il y a comme une sorte de boîte de Pandore qui s’était ouverte. L’arrivée prochaine de Hama Amadou altère les fonctions intellectuelles des Guristes. Bazoum n’avait-il pas déliré sur tout ? 

Hama Amadou : Pourquoi est-il si persécuté ?C’est la question que beaucoup de Nigériens se posent, concernant Hama Amadou qui semble être la viande sacrificielle de la classe politique nigérienne. Au point où l’intéressé lui-même a posé la question lors du point de presse qu’il a animé en 2008, avant son arrestation et sa déportation à Koutoukalé, en 2008, dans l’affaire dite de « fonds de presse ». «Pourquoi moi ? Nous sommes nombreux à vouloir être présidents de la République». Oui, vous être nombreux à vouloir être présidents de la République, et pourtant.

Directeur de cabinet des Présidents Kountché et Ali Saibou, l’homme s’est révélé au grand public lors de la Conférence nationale de 1990. Sans langue de bois, avec un franc-parler à toute épreuve, sans complexe aucun quand il s’agit de défendre ses points de vue, Hama Amadou avait tout simplement assuré pendant les 3 mois qu’ont duré les travaux de la Conférence Nationale. Après les élections législatives anticipées de 1994, il est envoyé au charbon à la Primature, pour diriger le Gouvernement de cohabitation sous Mahamane Ousmane. La tâche fut tout sauf aisée sur le plan politique, mais les mesures courageuses qu’il a engagées, sur le plan économique, ont permis de sortir le Niger du gouffre dans lequel d’autres l’ont plongé. Ce rôle de pompier, il le rééditera quand il devient chef du gouvernement sous le régime Tandja Mamadou. L’homme se garde de dire le travail abattu pendant ces 7 ans, pendant que d’autres se plaisent à dire avoir fait ce qu’ils n’ont jamais fait. L’histoire et le peuple nigérien sont seuls juges, de ce point de vue. Mais il est évident que la réussite n’est pas toujours le meilleur élément de campagne pour un homme politique sur la terre des hommes. Elle fait des envieux, des adversaires prêts à vous abattre. Pendant plus de sept (7) ans il consacre son énergie à recoudre le tissu social et économique du pays, avec des succès évidents. En 2009, il crée le Mouvement démocratique pour une fédération africaine et mène le combat contre le Tazartché aux côtés des autres forces démocratiques, au sein du FRDD. Classé 3ème à l’issue de l’élection présidentielle de 2011, il soutient le candidat du PNDS, Mahamadou Issoufou, au second tour. Il en devient l’allié principal et prend la tête de l’Assemblée nationale. Sous la gouvernance de Mahamadou Issoufou dont il a été l’allié principal jusqu’en 2013, à l’évidence, l’un des axes principaux de la renaissance est la destruction politique de Hama Amadou. Le départ de Lumana de l’alliance au pouvoir lance la guerre ouverte du régime contre Hama Amadou, son parti et ses partisans. Toutes les occasions furent saisies pour les interpeller, les arrêter et les emprisonner. En les accusant tantôt de « terrorisme », tantôt d’« atteinte à la sureté de l’Etat ». Des chefs d’accusation jamais prouvés. Il en est ainsi des attaques du domicile de Ben Omar et du siège du PNDS où, par centaines, les lumanistes ont été arrêtés et embastillés. L’annonce par le chef de l’Etat d’un coup d’Etat avorté en décembre 2015, fut également l’occasion pour la renaissance d’impliquer des responsables régionaux de Lumana et les arrêter à la veille des élections générales de 2016, les empêchant ainsi de battre campagne pour Lumana. Quant à Hama Amadou, il est débarqué illégalement de la tête de l’Assemblée nationale, pour un dossier dont le caractère fort politique n’échappe à personne, et où le respect des procédures n’a pas été la règle. Avant de connaître l’exil puis la prison. A son retour au Niger, le 14 novembre 2015, ses partisans partis l’accueillir à l’aéroport furent gazés, maltraités et massivement arrêtés.

Hama Amadou au bercail : Le récit exclusif d’un retour au pays natal Comme pour dire « jugez plutôt nos actes », le chef de file de l’opposition et ses partisans évitent soigneusement toute déclaration publique, fuyant pratiquement les journalistes qui essaient de leur tirer les vers du nez. Mais leurs faits parlent, de façon si bruyante, qu’on se demande s’ils ont réellement besoin de claquer la langue. Dans ce silence bruyant qui entoure le retour au pays du président du Moden Fa Lumana Africa, on décèle non seulement une certaine sérénité dans les rangs de ses partisans, mais également de l’efficacité dans les actes posés, si bien que la thèse du hasard semble invraisemblable. Tant par la chronologie des faits que par l’ambiance, plutôt calée aux retrouvailles qu’au deuil, l’orchestration suivie est incontestablement le fruit de la méthode et non du hasard. Une semaine après son retour au pays et 72 heures après son incarcération volontaire à la maison d’arrêt de Filingué, Le Courrier a enquêté et percé les secrets qui ont entouré les deux évènements majeurs, gardés soigneusement entre le chef de file de l’opposition et son Etat-major restreint. Voici l’histoire exclusive du retour surprise à Niamey du chef de file de l’opposition.

Hama Amadou embarque à partir d’Abidjan

Le jeudi 14 novembre 2019, alors qu’une journée ordinaire commençait à Niamey, une poignée de proches de Hama Amadou étaient à la manette pour réserver, de concert avec le chef de file de l’opposition, une surprise de taille aux Nigériens. Il était 12 H 09 à Abidjan et 11 H 09 dans la capitale nigérienne lorsque Hama Amadou embarque à bord du vol d’Air Ivoire à destination de Niamey. Confirmation reçue, deux responsables de son parti prirent la direction du cabinet du Premier ministre en informer le locataire des lieux, Brigi Rafini. « Le chef de file de l’opposition, Hama Amadou, rentre aujourd’hui pour saluer la mémoire de sa défunte mère et porter son deuil ; son vol atterrira à 15 H 25 MN », ont-ils souligné au Premier ministre. Après quelques échanges usuels en de telles circonstances, les deux hôtes de Brigi Rafini prirent congé et sautent dans leur voiture, sans trop tarder. Direction : l’aéroport international Diori Hamani où le vol est attendu incessamment.